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Japon         - Page 10 Empty Nucléaire: écoles coréennes fermées

Message  Roseau Jeu 7 Avr - 13:07


Reuter

Des écoles sont restées fermées ce matin en Corée du Sud par crainte de retombées radioactives en raison de la pluie tombant sur une grande partie du pays, le plus proche voisin du Japon, où la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi est fortement endommagée.

Face aux craintes exprimées par de nombreux parents d'élèves, les directeurs d'établissement avaient la possibilité de supprimer toutes les activités extérieures.
Certaines écoles de la province de Gyeonggi, près de Séoul, ont même choisi de fermer complètement leurs portes, a rapporté l'agence de presse Yonhap.

L'agence sud-coréenne de sûreté nucléaire a déclaré qu'une faible quantité de particules d'iode radioactive et de césium avait été décelée dans la pluie tombée sur l'île de Jeju, au sud de la péninsule, mais qu'elle ne constituait pas un danger pour la santé humaine.

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Japon         - Page 10 Empty Suite Alègre sur air de Vals

Message  Roseau Ven 8 Avr - 19:20

"ceux qui se mettent dans la roue des écolos bourges anti-communistes" (18 Mars)

Cauchemar sans issue pour 60.000 mètres cubes d’eau fortement radioactive
http://www.journaldelenvironnement.net/article/une-eau-radioactive-bien-embarrassante,22567

Roseau
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Japon         - Page 10 Empty Re: Japon

Message  verié2 Mer 13 Avr - 9:35

Voici un article de la LDC (LO) de 1981. On est très loin des positions défendues aujourd'hui par certains camarades de LO qui banalisent le nucléaire.

LDC (Lutte ouvrière) 1981
Le nucléaire : pour la population, un risque, pour les trusts, un pactole

« Les centrales nucléaires ne seront pas imposées aux populations qui n’en veulent pas » : c’est ce que déclarait Giscard d’Estaing... en avril 1974.

Depuis, on a pu juger que, si auparavant les militants anti-nucléaires restaient relativement peu nombreux, maintenant ce sont des couches de plus en plus larges de la population qui n’en veulent pas. De Nogent-sur-Seine à Creys-Malville, du Pellerin à Golfech, de Chooz à Plogoff, dans le Centre et le Languedoc autour des mines d’uranium, si les noms d’un grand nombre de sites où des installations nucléaires sont en construction ou projetées, sont aujourd’hui largement connus, c’est à la contestation à laquelle ils ont donné lieu qu’ils le doivent.

Que les craintes de la population soient irrationnelles comme l’affirme avec quelque mépris EDF, ou pas : le fait est, qu’elle veut de moins en moins de ces installations à proximité.

Pour les besoins de la cause, les représentants du gouvernement font bien miroiter les avantages que les localités concernées pourraient retirer de l’implantation d’une centrale, en particulier dans le domaine de l’emploi, et dans celui des quelques marchés que les PME locales pourraient décrocher à la faveur du chantier.

Le gouvernement feint aussi de procéder à une consultation régionale comprenant notamment les enquêtes dites d’utilité publique. Mais d’une part EDF cherche à les expédier au plus vite, et d’autre part, ces procédures ne portent pas sur le programme lui-même mais uniquement sur le choix des sites. Et quant à ceux-ci, l’enquête n’est pas destinée à remettre de toute façon le projet en cause, elle n’est qu’une caricature de démocratie. Ainsi à Plogoff où pratiquement toute la population l’a boycottée, les commissaires enquêteurs ont néanmoins conclu imperturbablement à l’utilité publique de la construction projetée.

Le plus flagrant, dans cette volonté systématique de passer outre à l’opinion de la population, ce sont même les cas fréquents où EDF n’attend même pas que l’enquête soit finie (voire qu’elle soit lancée), et que le dossier soit complet, pour procéder aux opérations de remembrement (Penly) ou aux travaux de construction (Flamanville, Gravelines ... ).

Le mépris d’EDF vis-à-vis de la population est tel que le maire UDF de Blois, Pierre Sudreau, s’en est plaint lui-même en mars 1980. Critiquant le comportement et la « désinvolture » de cet organisme, il concluait en ces termes : « notre pays a besoin de centrales nucléaires, nous le savons. La Loire est une région de gens calmes et équilibrés ; nous ne sommes pas à Plogoff. Mais j’estime que l’effort que nous avons accepté et que nous subissons vaut bien un minimum de prise en considération de nos problèmes... ».

Alors, c’est bien souvent à coups de matraque que le gouvernement français, qui veut faire passer son programme coûte que coûte entend maintenant les imposer, sans même s’embarrasser à consulter son propre Parlement comme cela se fait pour la forme dans d’autres pays.

Pourtant, force est de constater que les centrales nucléaires posent de réels problèmes en ce qui concerne la sécurité. Sans même parler de l’accident de Three Mile Island, aux États-Unis, en mars 1979, il y a eu au cours de ces dernières années suffisamment d’incidents et d’accidents, de pannes et de fissures, notamment, pour qu’on puisse penser que tous les problèmes ne sont pas résolus. Force est de ne pas faire confiance.

Et c’est bien cela le fond du problème. Il n’est peut-être pas posé par le nucléaire lui-même, si ce n’est en ceci que les risques de son utilisation par les hommes sont sans commune mesure avec les autres formes d’énergie.

Et qui mesure aujourd’hui ces risques ? Quelle confiance faire aux grands trusts de l’électronucléaire qui dictent les programmes, et qui en tirent des bénéfices colossaux ? Quelle confiance faire au gouvernement qui est à leur service ? Quels que soient les arguments du gouvernement, le nucléaire est de toute façon une chose trop sérieuse pour être laissée aux capitalistes. Mais de surcroît, leurs arguments sont fallacieux, voire franchement mensongers.

Le programme électronucléaire le plus ambitieux du monde

A l’heure actuelle, seule la France poursuit l’application de son programme de centrales nucléaires, vaille que vaille, sans le réduire, avec un rythme de six mises en service par an. La France en est, selon les bilans les plus récents (janvier 1981), à vingt réacteurs existants, plus 46 devant être couplés au réseau d’ici à 1990, et le gouvernement vient d’en décider 24-28 de plus pour les années 1990, tous des réacteurs de grande puissance.

En cette période pré-électorale il évite de désigner déjà officiellement les nouveaux sites envisagés, et il reporte les procédures de quelques mois, mais c’est bien le seul frein qu’apparemment il daigne mettre.

Pour donner une idée de l’ampleur de ce programme, le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) indique lui-même qu’en 1990 les centrales nucléaires françaises auront au total une puissance équivalente à celles du Japon, de l’Allemagne Fédérale et de la Grande-Bretagne réunis. Car non seulement la France installe des réacteurs nucléaires en grand nombre mais ce sont des réacteurs de grande puissance (1300 MW) ; il n’y a en somme que les USA qui aient un programme d’équipement en centrales nucléaires supérieur à celui de la petite France. Le gouvernement ambitionne officiellement de voir la part de l’électricité d’origine nucléaire couvrir 60 % de la production totale d’électricité en 1985 (23 % aujourd’hui), et 70 à 80 % en 1990, soit à cette époque-là le tiers des besoins énergétiques totaux prévus du pays.

La France où existe déjà un surrégénérateur - Phénix à Marcoule - est d’ailleurs le seul pays (à l’exception de l’URSS) où une centrale surrégénératrice de type industriel, Super Phénix, soit en construction (sa mise en service est prévue pour 1983). Dans les nouveaux projets gouvernementaux que la presse a rapportés, un nouveau site est envisagé pour un Super-Phénix n° 2 soit en Bourgogne, soit vers Marcoule et le lancement de 9 tranches serait envisagé entre 1984 et 1990 (Le Figaro du 9 février 1981). De ce type de centrale, aucun pays n’a d’expérience à l’échelle industrielle, y compris les États-Unis.

Pour le plus grand profit de quelques-uns

Avec un tel programme, les sommes en jeu sont bien entendu considérables : c’est la valse des milliards (lourds). Le syndicat CFDT de l’Énergie Atomique a évalué il y a déjà quelques années l’enjeu total du programme à quelque 300 milliards. On n’en est sûrement même plus là à l’heure actuelle.

Depuis l’extraction de l’uranium, sa concentration et son traitement en vue de la fabrication du combustible tel qu’il sera utilisé dans les réacteurs, la construction des réacteurs eux-mêmes et de l’ensemble de la centrale, puis en aval, le retraitement des combustibles usés et le stockage des déchets, c’est toute une chaîne industrielle qui intervient. Et il est frappant de constater que tout ce qui nécessite de grands investissements sans être encore au point techniquement ni d’une rentabilité assurée a été longtemps pris en charge par le CEA directement et l’est maintenant par sa filiale de droit privé, la COGEMA. Ainsi de l’usine d’enrichissement de l’uranium Eurodif, au Tricastin, dans la Drôme, ou de l’usine de retraitement de La Hague, et du stockage des déchets.

En revanche pour ce qui est d’ores et déjà rentable, les groupes privés sont présents et bien présents. En fait ce sont trois grands groupes qui se répartissent le gâteau - Framatome (groupe Empain-Schneider), Alsthom-Atlantique (groupe CGE), et Péchiney-Ugine-Kuhlmann (PUK). Il y a bien quelques autres sociétés, comme Vallourec, pour des matériels spécialisés, mais dans une proportion beaucoup plus restreinte.

C’est Framatome qui engouffre le plus gros des fonds publics puisque c’est Creusot-Loire, principal actionnaire de cette société qui fabrique les chaudières nucléaires.

Et cela, en fait, depuis le lancement en 1974 du programme français actuel : cinq ans plus tôt, le gouvernement avait décidé d’abandonner l’ancienne filière technique à graphite-gaz, pour adopter la filière américaine à eau ordinaire sous licence de la puissante firme américaine Westinghouse. La « Société Franco-Américaine de Construction Atomique » (Framatome), créée depuis 1958 par le groupe Schneider et Westinghouse, se trouvait du coup dans la meilleure des positions pour profiter de l’aubaine et de la manne. Et elle détient en effet dorénavant l’exclusivité de la construction des chaudières nucléaires en France.

En se donnant d’emblée pour objectif à l’époque l’installation de 200 réacteurs nucléaires en France d’ici l’an 2000, le gouvernement rendait à Framatome un service immense : il lui assurait des profits garantis sur une vingtaine d’années au moins, et des profits portant sur des sommes considérables.

A quoi il faut ajouter la perspective d’exporter. Car un tel programme permet la réalisation technique à grande échelle, en France même, d’installations d’un type nouveau, leur mise en fonctionnement progressive, leur rodage sans que les capitalistes aient rien à redouter financièrement, au contraire, ce qui ultérieurement les place en bonne position pour exporter.

D’ailleurs les officiels sont explicites : l’ancienne filière à graphite et gaz aurait laissé les industriels français technologiquement isolés et sans débouchés à l’exportation, puisque c’étaient les industriels américains qui dominaient partout ailleurs.

Outre des profits garantis et pour longtemps, c’est ainsi la conquête de marchés extérieurs que cette politique visait à permettre à Framatome (qui misait initialement sur l’exportation de deux réacteurs par an). Et on peut dire qu’au service des ambitions du groupe Empain, l’État français n’a pas lésiné et ne lésine pas.

Alsthom-Atlantique, pour sa part, s’est vu attribuer la partie électromécanique des centrales (turbines et alternateurs).

Et enfin, en ce qui concerne l’extraction et le traitement de l’uranium, Péchiney joue le rôle du troisième larron : dans la société Minatorne, avec la Compagnie Française des Pétroles (CFP) pour ce qui concerne l’extraction du minerai ; directement pour ce qui est du traitement ; avec Westinghouse au niveau de la fabrication du combustible (société FBFC).

De toute façon, on retrouve encore Empain dans l’extraction du minerai (Compagnie DongTrieu), ainsi que, bien entendu, dans la construction de Super-Phénix (société Novatome).

Dans toute cette affaire, l’État, avec les fonds publics qu’il dispense allégrement, prend non seulement en charge les risques techniques dans les secteurs nouveaux, mais garantit aussi les risques économiques liés aux aléas des exportations : par exemple, lorsque les commandes faites par le Chah d’Iran ont été annulées par Khomeiny, un organisme étatique spécialisé est intervenu pour assurer des compensations au constructeur. Autre exemple, indiqué par le syndicat CFDT de l’Énergie Atomique : deux options posées par EDF auprès de Framatome pour des réacteurs, ont disparu l’année où Framatome a obtenu ses deux commandes en Afrique du Sud. A croire que les « besoins » d’EDF en France sont fonction des affaires conclues ou non conclues par Empain-Schneider...

A l’heure actuelle, des réacteurs nucléaires ont été vendus, outre l’Afrique du Sud, à la Belgique et à la Corée, à quoi il faut ajouter un réacteur de recherche vendu à l’Irak, et des commandes nouvelles récemment décrochées par Giscard ou Barre en Chine, en Finlande et au Maroc. De toute façon, même si Framatome ne parvenait pas à caser un grand nombre de ses produits à l’étranger, il n’aurait certes pas perdu dans l’affaire nucléaire...

L’alliance ouverte des pouvoirs publics et des groupes capitalistes du nucléaire est d’ailleurs symbolisée par l’instance qui décide du programme de l’État : le ministre de l’Industrie prend les décisions sur la base des travaux d’une commission gouvernementale, dite commission PEON (pour la Production d’Énergie d’Origine Nucléaire), laquelle rassemble représentants d’EDF et du CEA, et représentants des grands groupes en question.

Le programme et les besoins

Le gouvernement justifie son programme électronucléaire en invoquant les besoins et en brandissant la menace de la pénurie : il serait absolument vital si nous ne voulons pas revenir à l’ère de la bougie. Mais il est absolument impossible de lui faire confiance, tant cela s’apparente à un chantage.

De toute façon, s’il y a une chose bien discutable dans cette société, dominée par la recherche capitaliste du profit, c’est la notion de besoins.

Qu’est-ce qui correspond vraiment aux besoins de la population, et qu’est-ce qui relève du gaspillage pur et simple ? C’est bien difficile à dire tant que l’estimation n’est faite que par des dirigeants au service de grands groupes capitalistes qui trouvent précisément dans le nucléaire une source extraordinaire de profits privés.

A l’intérieur des prétendus besoins de la société, d’ailleurs, il faudrait faire la part de l’inégalité entre ceux qui consomment le plus, la minorité riche, et ceux qui ne gaspillent sûrement guère l’énergie, vu la faiblesse de leurs ressources.

Mais, même en restant sur le terrain où se placent les représentants de l’État, il est frappant de constater qu’EDF elle-même se pose actuellement des questions au sujet des besoins futurs au nom desquels elle couvre la France de réacteurs nucléaires.

En effet, une de ses préoccupations actuelles consiste à tenter de prévoir des utilisations pour la puissance électrique considérable dont elle compte pouvoir disposer, sur la base des réalisations en cours et projetées, dans quelques années.

Il y a quelques années, EDF avait ainsi mené une campagne de promotion en faveur du « tout électrique » (concernant le chauffage domestique notamment). Elle s’oriente de nouveau vers une opération du même genre, lançant « une action d’information en profondeur », notamment en direction des petites et moyennes entreprises, en préconisant des processus de fabrication industrielle utilisant l’électricité de préférence au fuel ou au charbon.

La Division « Industrie-Électricité » d’EDF a ainsi pour but de développer les applications de l’électricité, se fixant pour objectif 15 Térawatt-heure (c’est-à-dire 15 milliards de kWh) d’accroissement des ventes d’électricité en 1985. Elle s’adresse en particulier ainsi aux industriels du Bâtiment et des Travaux publics, de l’alimentation et de la métallurgie.

C’est peut-être un progrès d’utiliser l’électricité plutôt que le fuel ou le charbon dans l’industrie, c’est peut-être la voie de l’avenir. Mais ce que cet exemple illustre plutôt, ce sont les contradictions et l’incohérence de l’organisation sociale actuelle, et on est fondé à être pour le moins sceptique.

Car enfin, EDF justifie son programme électronucléaire au nom des besoins, alors qu’elle-même, dans le même temps, n’est même pas assurée que ces besoins existeront, et qu’elle cherche à les susciter !

EDF déclare elle-même : « les prévisions sont devenues de plus en plus incertaines, tant en ce qui concerne les besoins que les ressources et leur niveau de prix » (dans un ouvrage destiné à la présenter : EDF, entreprise nationale industrielle et commerciale, publié par la Documentation Française).

Moyennant quoi elle poursuit un programme à tout-va. Et puisqu’à terme il va exister une production d’électricité en conséquence, pour laquelle des sommes énormes auront été engagées, il faudra bien trouver les utilisations, créer les structures de consommation, permettant d’éviter si possible que les centrales nucléaires soient sous-employées.

Ce ne sont pas des estimations rationnelles sur les besoins à venir qui ont dicté le programme d’investissements. Planifier la production en fonction des besoins de la majorité, cette société en est tout-à-fait incapable, et lorsque le gouvernement lance aujourd’hui, en plein dans une crise mondiale dont nul ne peut prévoir l’issue, des programmes nucléaires en prévision de l’an 2000, parce qu’il anticiperait les besoins futurs, on ne peut guère faire confiance à ses capacités de prévision.

En outre, en supposant que rien ne vienne interrompre la réalisation du programme nucléaire prévu et qu’EDF dispose effectivement de la puissance électrique programmée dans la décennie à venir, le choix du nucléaire risque de poser d’autres problèmes.

Une centrale nucléaire n’a pas la même souplesse d’utilisation qu’une centrale classique. Un réacteur nucléaire ne permet pas, sans risques pour la sécurité, des arrêts trop fréquents, il doit fonctionner de manière continue.

Alors, EDF cherchera à augmenter la demande d’électricité dans les « heures creuses » (la nuit, l’été) en jouant sur ses tarifs vis-à-vis des industriels, ce qui normalement ne peut qu’inciter ceux-ci à faire tourner leurs usines de manière continue, avec immanquablement des retombées pour les travailleurs au niveau de l’organisation du temps de travail.

Les travailleurs, la population, dans tout cela n’auront pas eu un mot à dire. On ne les a nullement consultés.

Le nucléaire et l’indépendance des approvisionnements en énergie

L’argument selon lequel le programme nucléaire français permettrait d’assurer l’indépendance de la France sur le plan énergétique est un peu la tarte à la crème de ses défenseurs. Outre les responsables du gouvernement et des organismes d’État, le PCF s’en est lui aussi fait le champion : au nom de cette considération, il réclame de pousser ce programme plus avant, en passant à la réalisation industrielle des surrégénérateurs notamment.

Remarquons en passant que même si l’énergie nucléaire ne signifiait aucune importation, comme elle ne sert présentement que sous forme d’électricité, il y aura toujours besoin d’autres sources d’énergie pendant longtemps : pétrole, charbon, gaz naturel. Le plan du gouvernement ne se donne d’ailleurs comme objectif affiché que de ramener le taux de dépendance de la France en matière d’approvisionnements énergétiques autour de 60-65 % en 1985, contre 75 % aujourd’hui. Assimiler énergie et électricité, comme le font souvent, ne serait-ce que par omission, les propagandistes du nucléaire est tout-à-fait abusif.

De toute façon, même en se plaçant dans ce cadre, il saute aux yeux, de prime abord, que même si l’on importe moins de pétrole, il faudra en revanche importer le combustible nucléaire, c’est-à-dire l’uranium.

2 seraient aujourd’hui officiellement couverts en France par des demandes de permis de recherches ( Le Monde, 6 juillet 1980), soit un million et demi d’hectares.

Mais cela ne suffît pas, il faut tout de même importer.

A ce sujet, les responsables font valoir notamment qu’une bonne partie des importations provient de la zone franc (Gabon, Niger), ce qui constituerait une garantie pour « nos » approvisionnements (à l’aide de parachutistes sans doute, si nécessaire).

Ce qui n’est vrai, de toute façon, que tant que les besoins en uranium ne sont pas trop grands (d’ailleurs, la France s’approvisionne aussi déjà en Afrique du Sud), alors que pour des besoins évalués à 10 000 tonnes par an en 1988, la production hexagonale ne couvrira au mieux que le tiers. Vu le programme d’EDF, la part des mines françaises ne pourra que diminuer dans le futur, et EDF achète déjà à elle seule 15 % de la production mondiale, étant le deuxième client du monde.

Quant à l’uranium enrichi - nécessaire pour les centrales à eau légère, les plus nombreuses en France - malgré le démarrage de l’usine d’enrichissement Eurodif, la France doit toujours en importer (d’URSS ou des USA).

La COGEMA et les compagnies minières comme Minatorne, ou Imetal-Mokta (groupe Rotschild) savent tout cela si bien qu’elles effectuent de grands travaux de prospection à travers le monde, principalement en Australie et au Canada.

Alors, pour peu que le coût de l’uranium, actuellement bon marché par rapport au pétrole, augmente sensiblement, « l’indépendance » des approvisionnements français risque d’être compromise, et la sortie des devises augmentée.

Le gouvernement se targue d’avoir, par ailleurs, francisé le nucléaire, puisqu’il vient de mettre fin, le 22 janvier dernier, à l’accord de licence qui liait jusque-là Framatome au groupe Westinghouse. Là non plus, en réalité, les choses ne sont pas si simples, puisqu’un accord de coopération technique le remplace pour dix années supplémentaires, ce qui signifie que Westinghouse, qui a par ailleurs des intérêts dans l’industrie de l’uranium en France, garde de toute façon un pied dans la maison et n’a, en tout cas, selon le Nouvel Économiste, pas perdu au change. On s’en serait d’ailleurs douté, le poids des grandes compagnies capitalistes étant bien supérieur dans le monde actuel aux velléités de démagogie nationaliste des hommes politiques.

Enfin il y a un aspect sur lequel tous les défenseurs du programme nucléaire sont bien discrets, et qui donne la mesure de la prétendue « indépendance nationale » à laquelle un pays capitaliste de seconde zone comme la France est à même de prétendre : c’est l’endettement d’EDF, en particulier vis-à-vis des banques internationales ; depuis 1974 EDF emprunte en effet massivement (pour 65 % de son financement), y compris en devises, au point qu’elle est l’un des tout premiers emprunteurs étrangers sur le marché financier américain.

Ainsi les besoins financiers d’EDF sont tels, en raison du programme nucléaire, que non seulement l’État français, mais même l’ensemble du marché financier français, ne sont pas en mesure d’y faire face !

C’est EDF elle-même qui le dit : « la part d’EDF sur le marché financier français est contingentée compte tenu des besoins des autres emprunteurs ; d’où la nécessité de recourir à des emprunts en devises sur les marchés étrangers ».

Ces emprunts et crédits en devises se sont montés à l’équivalent de 18 milliards de francs au total, pour la période 1974-1978, soit aux environs du quart de l’endettement global (en 1980, celui-ci devait se monter à plus de 100 milliards, contre 66 à la fin 1979).

Ce n’est certainement pas le lancement d’un programme industriel de surrégénérateurs, comme le préconise le PCF, qui pourrait résoudre ce problème-là, même si, théoriquement, il devait pouvoir résoudre celui de l’uranium (en l’économisant) et celui de la dépendance technologique (puisque la licence dépend du CEA). Les coûts des Super-Phénix sont tellement plus élevés encore que ceux des réacteurs actuels (plus de deux fois celui d’une centrale à eau ordinaire de même puissance, selon une évaluation du Nouvel Économiste, et Framatome ne semble pas disposé à en rabattre... ) qu’ils ne risquent pas de tirer EDF de ses dettes.

A terme, la France importera peut-être moins de pétrole, mais elle paiera des intérêts pour ses emprunts aux banques internationales : parler « d’indépendance nationale » dans ces conditions est une plaisanterie !

De toute façon, parler « d’indépendance nationale » dans le cadre d’une économie qui est mondiale est un non-sens.

De quelle indépendance pourrait-il s’agir, lorsque les intérêts qui commandent sont ceux d’une poignée de grands trusts, tout comme pour le pétrole - quand ce ne sont pas en partie les mêmes - français ou non. EDF, entreprise publique, baptise l’énergie nucléaire « énergie nationale »... mais ce sont de toute manière des coffres bien capitalistes qui en profitent.

L’électricité d’origine nucléaire revient moins cher...

Enfin, l’électronucléaire aurait une grande supériorité sur l’électricité produite par les centrales au fuel ou au charbon : le kWh nucléaire reviendrait beaucoup moins cher. C’est ce que mettent en avant les bilans EDF : « on constate que la production nucléaire nécessite de gros investissements au départ, mais fait réaliser des économies de combustible... Au 1/1/80, on considère que le prix de revient du kWh qui sortira des grandes centrales à uranium enrichi en construction sera très inférieur à celui que pourront fournir les centrales consommant du fuel : 13,5 centimes contre 33,5 centimes ou même près de 36 centimes... » .

Au niveau des comptes établis par EDF, il se peut en effet que l’électricité nucléaire apparaisse « compétitive » - voir tableau ci-dessous - bien que, jugée en termes de coût social global, la question soit beaucoup plus douteuse. Car, enfin, si dans ces calculs figurent des dépenses d’investissement, celles-ci ne concernent que la construction de la centrale et les frais qui s’y rattachent. Alors qu’avant de pouvoir mettre au point et de lancer des séries de centrales, il a fallu près de vingt ans de recherches entièrement financées par l’État dans le cadre de ses programmes militaires.

Le programme nucléaire civil, dans tous les pays, est l’héritier direct des efforts militaires issus de la dernière guerre. La filière technique américaine à eau ordinaire, par exemple, dérive de la mise au point des sous-marins à propulsion nucléaire, et des travaux d’enrichissement de l’uranium en vue de fabriquer la bombe atomique. En France, le CEA à été créé à la « Libération » dans le même cadre ; EDF a été associée à ses recherches dans le milieu des années 50, et ce sont les réacteurs à plutonium de Marcoule (usages militaires) qui ont servi de prototypes pour les premières centrales EDF productrices d’électricité à partir de la fission nucléaire.

C’est aussi une usine militaire, à Pierrelatte, qui a apporté l’expérience nécessaire en ce qui concerne les techniques d’enrichissement de l’uranium.

Sans même discuter sous l’angle de l’utilité de l’armée et de la force de frappe, il reste que le budget militaire a servi à éponger les dépenses de recherches et leurs aléas, toutes choses qui ne sont pas prises en compte aujourd’hui bien entendu lorsque les autorités vantent la « rentabilité » financière de l’électricité d’origine nucléaire. Globalement, le coût - puisque les autorités invoquent des critères de coût - est sans commune mesure avec celui dont il est fait état maintenant dans les prévisions.

Ceci dit, ces prévisions elles-mêmes appellent d’ailleurs plusieurs remarques.

D’abord, ce ne sont justement que des évaluations car, pour l’essentiel, la production est à venir. Ainsi, c’est sur la base des conditions économiques de 1980 que l’on calcule le coût moyen de cette production pour des réacteurs qui doivent être mis en service en 1990, ce qui est logique, mais ce que l’expérience passée incite à considérer avec prudence. Ainsi, les calculs de 1973-1974 prenaient en compte pour les coûts d’investissement les données de l’époque. Il y avait encore peu de centrales nucléaires en fonctionnement, et elles étaient d’une puissance inférieure à celles qu’on construit maintenant. Ces calculs constituaient des paris sur l’avenir. Or, les investissements nécessaires ont depuis lors énormément augmenté. Selon Edouard Bonnefous et Jacques Blanc ( A la recherche des milliards perdus) les centrales nucléaires sont 150 % plus chères qu’en 1973. Par exemple en 1974, les pouvoirs publics estimaient le prix d’une centrale nucléaire de 1000 MW à 1,3 milliard de francs. En 1979, le prix réel d’une telle centrale était de 3,4 milliards de francs.

Cela a encore augmenté depuis. En 1980, le délégué à l’aménagement du territoire estimait qu’une centrale comprenant quatre réacteurs de 900 MW chacun représentait un investissement global de l’ordre de 12 milliards ( Le Monde du 11/12/80).

C’est, qu’entre-temps, sans même tenir compte de l’inflation, on a découvert en fait pas mal de problèmes (allongement des délais, réglementation de plus en plus abondante qui retarde les constructions en cours). La procédure s’étend sur près de deux ans. Au total il faut compter au minimum 8 ans, sinon 10. Cela représente une importante immobilisation de capitaux. Plus il y a de délais, plus le coût total augmente : car la part prise par les intérêts à payer pour l’argent avancé est grande.

Ainsi les centrales nucléaires présentent des « surcoûts », indépendamment de l’inflation, qui deviennent vite considérables. Par exemple, selon un responsable EDF, chaque jour de retard dans la construction d’une centrale coûterait deux ou trois millions de francs.

Toutes ces explications sont celles qui sont fournies dans les études officielles à ce sujet. Mais on peut aussi se dire que, de toute façon, Framatome étant en position de monopole pour ce qui est de la construction de la partie essentielle des centrales, il peut pratiquer des prix sans crainte de la concurrence, et sans crainte d’être privé de commandes... Et là est peut-être en fait la raison principale de l’augmentation du prix des chaudières nucléaires.

Il y a encore une autre inconnue concernant le coût final, pour la société, des centrales nucléaires : c’est celle de leur démantèlement au bout de 20 ou 30 ans, et dans ce domaine on ne peut faire que des évaluations car on n’en a pas d’expérience. Et il en va de même en ce qui concerne le stockage des déchets. Mais il est certain que les problèmes qui se poseront seront considérables et... coûteux.

Les responsables répètent que, si la part des investissements dans le coût final du kWh d’origine nucléaire est effectivement considérable par rapport à ce qu’elle est pour les centrales au fuel ou au charbon, en revanche la part du combustible serait tellement plus faible dans le cas du nucléaire qu’au total c’est grâce à cela que le prix de revient de l’électricité nucléaire se trouve considérablement plus bas qu’avec le fuel ou le charbon.

A l’heure actuelle, c’est peut-être encore vrai. Mais, même en admettant qu’une telle considération puisse justifier un choix comme celui du nucléaire, quelle garantie a-t-on que cela va durer ? Il y a eu aussi toute une époque où c’était le pétrole et pas encore l’uranium qui était bon marché ! L’uranium lui aussi est en passe d’être contrôlé par les grandes firmes, américaines en particulier, comme le pétrole, et ce sont en partie les mêmes firmes : rien ne peut les empêcher de rééditer demain la même opération sur son prix que celle qu’elles ont orchestrée sur celui du pétrole. On peut même penser qu’elles s’y préparent. Les cours de l’uranium sont, paraît-il, au plus bas. Par suite du ralentissement des programmes nucléaires dans le monde ces dernières années, sauf en France, les compagnies d’électricité américaines en particulier auraient liquidé une partie de leurs stocks, d’où une chute des cours.

Pourtant on constate que, dans le même temps, la super-compagnie pétrolière Exxon investit d’énormes moyens dans la prospection de l’uranium visant à s’assurer à terme la haute main sur le gros des ressources, et à partir de là, à imposer sa loi en matière de prix. Les compagnies minières françaises, à leur échelle, en font autant ; sans doute entendent-elles se placer en prévision d’éventuels gros profits à récolter dans l’avenir (en bénéficiant d’ailleurs, au passage de la part de l’État de « programmes de soutien aux opérations d’exploration » ).

Absolument rien ne prémunit la France contre les choix de ces toutes-puissantes compagnies. Elles contrôleront l’uranium, si ce n’est déjà fait, comme elles contrôlent les prix du pétrole, comme ceux des autres sources d’énergie (y compris le solaire, aux États-Unis, en rachetant de petites entreprises pionnières !).

Les États constituent avec l’uranium des stocks de précaution, ce qui montre bien qu’ils ne sont pas dupes : la « compétitivité » financière du nucléaire est bien aléatoire, et soumise, comme tout le reste dans cette société, à la stratégie des plus puissants groupes capitalistes à l’échelle du monde.

Le nucléaire capitaliste est dangereux

Lorsque l’État entend imposer des centrales nucléaires à une population qui n’en veut pas, c’est celle-ci que la propagande d’EDF taxe d’obscurantisme : « Non au nucléaire, oui à l’âge de pierre » dit un de ses slogans voulant tourner les opposants en dérision. Pourtant, il faut croire que, malgré toutes ses déclarations qui se veulent systématiquement rassurantes, EDF n’est pas si assurée qu’elle l’affiche en matière de risque d’accident.

Les déclarations qui ont suivi immédiatement l’accident de Three Mile Island selon lesquelles un tel accident serait impossible en France, c’était bon pour les hommes politiques tels que Barre. Mais EDF s’est tout de même inquiétée et elle essaie depuis d’en tirer des leçons.

Il faut dire que le type d’accident qui s’est produit dans la centrale américaine entraînant une fusion partielle du combustible dans le réacteur, est précisément le risque que l’on considérait auparavant comme « négligeable ». Il s’en est fallu, selon les conclusions du rapport ultérieur de sûreté, « de 30 à 60 minutes seulement » qu’il entraîne une catastrophe. Ce type de risque ne faisait pas partie des hypothèses d’accident envisagées en France dans les études de sûreté (Le Monde du 11 mars 1980).

Les autorités peuvent considérer aujourd’hui l’accident de Three Mile Island comme une sorte d’utile banc d’essai, il n’empêche que c’est toute leur attitude qui est inquiétante. En France aussi, on a pu se rendre compte à plusieurs reprises que toutes les précautions étaient loin d’être prises. Il a fallu l’intervention des syndicats du personnel pour qu’on apprenne, à l’automne 1979, qu’EDF mettait en service des réacteurs malgré certains défauts, comme les « fissures » signalées par la CFDT à Gravelines, à Dampierre, et au Tricastin. En janvier 1981, il a fallu un début d’incendie dans un silo de stockage de déchets à La Hague pour qu’on apprenne que cet accident était « imprévu », que les matières « étaient considérées comme stables », et qu’on pensait que la gestion des silos ne posait guère de problèmes.

Pourtant, cela fait des années que bien des scientifiques et les militants anti-nucléaires tirent la sonnette d’alarme précisément sur la question du stockage des déchets en particulier.

Et quant à la manière dont les choses se sont passées en présence de cet accident, on a de quoi s’inquiéter aussi : selon le préfet lui-même, l’information est venue tard et aurait pu être plus complète » de la part de la direction de l’usine.

Ce n’est pas la première fois qu’il y a des accidents à La Hague ou ailleurs. Et si on peut peut-être craindre davantage la série de « petites défaillances » en effet, comme celle qui a été à l’origine de l’accident de Three Mile Island, que la grosse négligence caractérisée, il reste qu’au bout de la série de petites défaillances, il peut y avoir l’accident aux conséquences tout aussi graves.

Comme dans l’ensemble de l’industrie capitaliste, il faut sans doute attendre que l’accident se produise pour qu’on nous dise qu’il était tout-à-fait impossible, imprévu, et résulte de la fatalité.

Le nucléaire aux mains des capitalistes est dangereux. Tout ce qui s’y rapporte est dominé par des intérêts privés, et les mécanismes du profit font que les problèmes de sûreté ne viennent qu’après ceux de la rentabilité capitaliste. C’est d’ailleurs vrai en premier lieu pour les travailleurs des centrales comme pour ceux des mines d’uranium. Comme l’évoquaient des travailleurs de la centrale du Bugey pour une journaliste du Monde en mars 1980, les choses ont changé depuis le stade où ils pouvaient se considérer comme les « pionniers » d’une technique nouvelle : désormais, c’est « une nouvelle ambiance qui rappelle les nécessités de production d’une usine ordinaire » (c’est sans doute aussi pour cela, par exemple, qu’EDF fait largement appel à des entreprises extérieures dont le personnel subit moins de contrôles de contamination).

Et c’est là précisément que réside le danger potentiel du nucléaire. Car on sait le nombre d’accidents et de morts que font les usines, « ordinaires » soumises à la loi du patronat : or, un réacteur nucléaire n’est pas tout-à-fait une usine ordinaire, les accidents peuvent y être encore beaucoup plus lourds de conséquences.

En fait, les risques ont changé d’échelle
. La rupture d’un barrage, près de Fréjus, fut en son temps une catastrophe. Mais les conséquences d’un accident nucléaire non maîtrisé dans une grosse centrale située à Nogent-sur-Seine, à une centaine de kilomètres de Paris, seraient sans commune mesure.

L’accélération forcenée du programme nucléaire français multiplie les risques et donne aux conséquences d’un éventuel accident des dimensions jusqu’ici inconnues. C’est tout le pays qui est en passe de se trouver quadrillé d’installations, la densité de population autour des centrales est très élevée : il y a plus de 900 000 habitants dans un rayon de 50 km autour du site du Pellerin, près de Nantes, plus de 300 000 dans un rayon de 20 km autour de celui de Cattenom, en Lorraine, etc.

Cette accélération et l’ampleur du programme français ont encore d’autres conséquences : la France se trouve de ce fait lancée dans des situations nouvelles, mal connues sur le plan technique, comme celles qui concernent les surrégénérateurs ou le retraitement des combustibles usés.

Les problèmes posés au plan de la sécurité par les surrégénérateurs sont différents de ceux que posent les centrales « ordinaires » actuelles. En effet, ils consomment et produisent du plutonium, beaucoup plus dangereux que l’uranium et la réaction qui se produit dans leur réacteur peut, en s’emballant, prendre l’allure d’une sorte d’explosion atomique.

Quant au retraitement des combustibles provenant des réacteurs, en vue de récupérer l’uranium et le plutonium réutilisables, et d’en séparer les déchets à entreposer quelque part, il ne fonctionne nulle part sur une échelle industrielle et d’une manière satisfaisante.

Pourtant, l’usine de La Hague est en pleins travaux d’extension, financés par les contrats passés avec d’autres pays pour retraiter ultérieurement leurs déchets (quitte à leur vendre alors des surrégénérateurs afin qu’ils utilisent à des « fins civiles » le plutonium récupéré). A propos de ces contrats, on peut relever un détail intéressant : ils comportent une « clause de non-retraitement » telle que, si le centre de La Hague ne fait pas face, il peut retourner les déchets à l’envoyeur, non retraités, au bout d’un certain délai. Pour la Suède et l’Allemagne Fédérale, c’est là tout simplement un moyen de faire stocker les déchets de leurs centrales afin d’être en règle avec leur propre législation qui n’autorise le démarrage des centrales que si cela est prévu...

Et, en effet, même si on suppose qu’aucun accident sérieux ne se produira dans une centrale nucléaire, il reste le problème des déchets.

Certaines catégories peuvent demeurer hautement radio-actives pendant très longtemps. Par exemple, les autorités sont obligées de reconnaître que ces déchets contiennent toujours au bout du compte un peu de plutonium lequel, extrêmement dangereux, ne perd la moitié de sa radio-activité qu’au bout de 24 000 ans... On comprend la méfiance de la population de Saint-Priest-la-Prugne (Allier) où le gouvernement envisage actuellement de créer un site de stockage définitif.

Les procédés de stockage, comme la vitrification en France, sont encore expérimentaux.

Non seulement il y a le problème des rayonnements, mais il y a aussi le risque que les déchets contaminent le milieu naturel, donc les espèces vivantes, par le canal des chaînes alimentaires. Affirmer qu’il n’y a de ce point de vue, aucun risque, relève davantage du pari que de l’assurance scientifique. Or, on assiste à une augmentation rapide du volume à stocker, évalué au total pour la France, en l’an 2000, à environ un million de mètres cubes.

Dans le même ordre d’idées, il faut prévoir le démantèlement des centrales au bout de 20 ans de fonctionnement, ce qui va en faire environ 4 par an vers l’an 2000, et cela pose aussi un certain nombre de problèmes non résolus en raison de la radio-activité.

Bref, la société actuelle risque de laisser aux générations futures des cadeaux qu’elles n’envisageront sans doute pas comme d’agréables preuves du progrès technique ! Mais de cela, les autorités actuelles, les États, les groupes capitalistes pour les intérêts desquels ils se sont lancés dans cette dangereuse fuite en avant, n’ont cure. L’avenir de la planète, ce n’est pas leur problème.

Les appels à la prudence, voire les cris d’alarme, ne sont pas pris vraiment en considération. En ce qui concerne le choix des sites pour y implanter ses installations, EDF passe déjà outre à tout ce qui, dans les études - pourtant financées par ses soins - pourrait aboutir à des conclusions défavorables à ses projets, et veut le tenir secret. Alors ce n’est pas pour s’inquiéter des problèmes encore à venir, même si l’échéance n’est que de quelques décennies...

Toute activité humaine comporte des risques, c’est certain, et une technique n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Identifiés, pesés, ils pourraient être assumés consciemment au niveau d’une organisation sociale qui serait démocratique.

Mais, entre les mains des capitalistes, tous les bouleversements techniques se sont accompagnés de catastrophes pour la population ; et, avec le nucléaire, avec le choix par le gouvernement du « tout-nucléaire », et à bref délai, les risques sont devenus sans commune mesure.

Les calculs de rentabilité des industriels et des financiers font plus que jamais planer de lourdes menaces sur l’humanité ; et les arguments, les prétendus « avantages » de l’électro-nucléaire, que les gouvernants mettent en avant pour les justifier un peu aux yeux de la population ne pèsent pas lourd en face de ces risques.

Dans le rôle d’apprentis sorciers qu’ils jouent dans ce domaine, ce sont tous les hommes politiques qui veulent se montrer « responsables » vis-à-vis de leurs mandants capitalistes. Le PCF n’hésite pas à prouver, comme à Plogoff, qu’il ne craint pas de s’opposer s’il le faut, même de front, à la population hostile pour faire respecter les choix dictés par les barons du nucléaire. Et le PS précise bien qu’il poursuivrait, au gouvernement, le programme en cours.

Il est vrai que la société capitaliste en crise, que ceux qui en sont à la tête, font planer dans le même temps la menace atomique sous une autre forme, la forme explosive des bombes. Mais le nucléaire civil à la mode capitaliste commanderait déjà à lui seul de mettre d’urgence à bas ce système, ne serait-ce qu’au nom de l’instinct de conservation.

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Japon         - Page 10 Empty Le Japon des luttes

Message  Roseau Jeu 14 Avr - 1:00

Par Pierre Rousset
http://www.cadtm.org/Le-Japon-des-luttes
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Message  Vérosa_2 Jeu 14 Avr - 9:25

Voici un article de la LDC (LO) de 1981. On est très loin des positions défendues aujourd'hui par certains camarades de LO qui banalisent le nucléaire.
Très bon article, qui pointe bien à la fois les enjeux et dangers du nucléaire français en système capitaliste, mais également ses dangers tout court. Je retiens entre autres choses ceci :

Pourtant, force est de constater que les centrales nucléaires posent de réels problèmes en ce qui concerne la sécurité. Sans même parler de l’accident de Three Mile Island, aux États-Unis, en mars 1979, il y a eu au cours de ces dernières années suffisamment d’incidents et d’accidents, de pannes et de fissures, notamment, pour qu’on puisse penser que tous les problèmes ne sont pas résolus. Force est de ne pas faire confiance.

Et c’est bien cela le fond du problème. Il n’est peut-être pas posé par le nucléaire lui-même, si ce n’est en ceci que les risques de son utilisation par les hommes sont sans commune mesure avec les autres formes d’énergie.
Pour le coup la quasi unanimité inverse qu'on peut lire sur "l'autre forum" me paraît incompréhensible.

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Message  Vals Jeu 14 Avr - 12:25

Depuis 1981, trente ans ont passé....
Si l'on compare le nombre des accidents, décès et autres dégâts causés par les différentes formes de productions d'énergie durant ces décennies, ça amène un éclairage à prendre en compte...
Personne n'a jamais nié que la production d'énergie nucléaire présentait des risques très importants ...(comme d'ailleurs la plupart des activités industrielles, des transports etc....)

Le fait d'évaluer un risque ne signifie pas, loin de là, des décisions systématiques de renoncement à l'activité dangereuse.

Une fois de plus, des millions d'hommes et de femmes meurent tous les ans, uniquement du fait de la survie d'un système cinglé, anarchique, irrationnel qui s'appelle le capitalisme ....

Le risque majeur pour l'avenir de l'humanité repose sur l'incapacité des travailleurs à détruire ce système mortifère

Ce qui tue le plus aujourd'hui dans le monde, c'est la faim et la malnutrition, le manque d'énergie, l'insuffisance des moyens de productions, qui sont limités à ce qui est rentable pour les exploiteurs et les actionnaires...

Le nucleaire est donc évidemment une source d'énergie dangereuse , mais ce danger est renforcé par la folie du système où l'intérêt de la majorité des humains, leur sécurité, leur santé, la satisfaction de leurs besoins comptent pour rien à côté de la logique de concurrence et de profit...

Mettre l'accent aujourd'hui sur les dangers intrinsèques d'une technologie ou d'une activité particulière revient d'une certaine manière à faire passer au second plan la nécessité de s'attaquer au vrai danger , le maintien de la dictature capitaliste sur le monde...

Les écolos de tous poils ont d'ailleurs bien compris la chose (et pas seulement pour le nucléaire) en prétendant qu'on peut aboutir à un monde meilleur, moins dangereux, plus sain, plus équitable...............dans le cadre de ce système pourri qu'il suffit de rebadigeonner de vert par ci, par là....

Alors, pour les révolutionnaires ,compte tenu de leur influence réelle, quitte à devoir faire des choix de propagande , c'est sur les dangers et les catastrophes intrinsèques liés au fonctionnement capitaliste qu'il doivent mettre l'accent et pas la nature même des outils de production.
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Message  Vérosa_2 Jeu 14 Avr - 12:32

Nous sommes bien tous d'accord sur ce forum sur l'importance et la primauté du combat révolutionnaire. Là, tu prêches des convaincus. Cela dit :

Mettre l'accent aujourd'hui sur les dangers intrinsèques d'une technologie ou d'une activité particulière revient d'une certaine manière à faire passer au second plan la nécessité de s'attaquer au vrai danger , le maintien de la dictature capitaliste sur le monde...
Pourquoi vouloir séparer les deux enjeux ? A titre de comparaison, militer dans un syndicat n'est pas révolutionnaire, mais c'est tout à fait nécessaire pour la défense de nos intérêts. Pointer et combattre les dangers du nucléaire - ainsi que ceux d'autres formes d'énergie - dans le cadre du capital, ne signifie aucunement renoncer à vouloir en finir avec ce système.

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Message  verié2 Jeu 14 Avr - 13:40


Vals
Depuis 1981, trente ans ont passé....
Si l'on compare le nombre des accidents, décès et autres dégâts causés par les différentes formes de productions d'énergie durant ces décennies, ça amène un éclairage à prendre en compte...

Eh bien justement, cet excellent article a été écrit... avant Tchernobyl. On peut presque dire qu'il était prémonitoire. Ce qui ressort de l'expérience de ces trente années écoulées depuis la publication de l'article, c'est donc la dangerosité du nucléaire. Une dangerosité qualitativement supérieure à celle des autres activités industrielle, comme le souligne l'article.
Verosa
la quasi unanimité inverse qu'on peut lire sur "l'autre forum" me paraît incompréhensible

Même si la "sensibilité" exprimée par Vals et sur le FALO n'est peut-être pas complètement représentative des positions de LO (celles-ci sont plus nuancées dans les articles de la semaine dernière), elle est malgré tout significative d'une certaine évolution de LO par rapport à cet article. En 30 ans, beaucoup de gens et d'organisations changent...

Reste à essayer de comprendre les causes de cette évolution. A mon avis, au premier plan, il y a l'hostilité de LO aux courants écologistes qui s'est nettement accentuée. Une hostilité indissociable de l'hostilité au NPA, influencé lui-même par des courants écologistes voire, minoritairement, par les fameux "décroissants" vomis par LO sans la moindre nuance. Il semble que cette hostilité aveugle partiellement certains camarades, tout comme d'autres (ou les mêmes), aveuglés par leur "ultra laïcité" antireligieuse n'ont compris que très tardivement la signification des campagnes islamophobes.

Par ailleurs, les idéologies scientistes et productivistes, une sorte de culte du progrès positiviste, ont toujours été influentes au sein de LO - comme en témoigne encore récemment l'apologie du développement industriel de l'URSS par Nathalie Arthaud. Alors que ce développement réalisé sur le dos des travailleurs et de l'ensemble de la population a abouti à des catastrophes, dont celle Tchernobyl n'est pas la seule.

Il semble aussi que ce culte de la science et des savants se soient accentué parmi une partie des camarades de LO, comme en atteste par exemple l'invitation à la fête de l'AFIS (Association française pour l'information scientifique)(1) qui fait appel à des contributions de toutes sortes d'"autorités" scientifiques liées à des entreprises comme EDF, Bouigues, l'Acédémie de médecine pour nier divers risques industriels comme ceux des lignes à haute tension ou des antennes de téléphones mobiles. La véritable hystérie développée par certains intervenants membres de LO ou proches de LO sur ces questions témoigne d'une autre forme d'aveuglement assez surprenante chez des marxistes : la confiance apportée à des "autorités scientifiques officielles". (L'Acadèmie de médecine par exemple... qui avait défendu l'amiante !)
__
1) L'AFIS a consacré récemment un numéro spécial de sa revue à... la défense du nucléaire :
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?rubrique40. Et certains militants ou sympathisants de LO collaborent à cette association.

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Message  Vérosa_2 Jeu 14 Avr - 15:30

1) L'AFIS a consacré récemment un numéro spécial de sa revue à... la défense du nucléaire :
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?rubrique40.

C'est moi qui suis bouché ou c'est voulu ? Shocked Shocked

Extraits :
Les dimensions du stockage géologique sont essentiellement déterminées par le dégagement de chaleur des colis de déchets de haute activité. La réduction des dimensions du stockage pour en diminuer le coût est une motivation supplémentaire pour adopter une stratégie de séparation-transmutation. La seule extraction du plutonium permet de diviser par deux la charge thermique. Pour diminuer celle-ci pendant le premier siècle de stockage, il pourrait être économiquement intéressant de séparer le césium et le strontium et de les entreposer sur une longue durée pour décroissance [11]. La séparation et la transmutation de l’américium dans des réacteurs spécialisés ou dans les réacteurs surgénérateurs permettraient de gagner deux ordres de grandeur sur la charge thermique des déchets, et donc, une réduction comparable de la surface du site de stockage.

En conclusion, séparation et transmutation ne sont pas des préalables à la mise au point d’une gestion satisfaisante des déchets nucléaires mais pourraient en réduire notablement le coût. Par contre l’extraction du plutonium [12] est une nécessité pour le développement d’un nucléaire durable basé sur des réacteurs surgénérateurs.

Le financement de la gestion des déchets

En l’état actuel le budget de l’ANDRA qui est chargée du stockage définitif des déchets nucléaires est abondé par les producteurs, essentiellement par EDF et AREVA. On peut se poser la question, comme l’a d’ailleurs fait l’OPECST [13], de savoir si cette solution reste fiable et valable dans le contexte de libéralisation du marché de l’électricité. Il est aussi légitime de s’interroger sur le financement des recherches sur la séparation-transmutation.

(...)

Un monopôle magnétique est une particule hypothétique qui se comporterait comme un pôle d’aimant isolé. On sait que si l’on coupe un aimant en deux on obtient deux aimants, et non deux pôles séparés. Mais l’existence de monopôles n’est pas absurde, et certaines théories en prévoient l’existence, par exemple comme résidus des premiers instants de l’Univers. Malgré de nombreuses tentatives on n’a jamais réussi à en détecter et encore moins à en fabriquer. Cela n’empêche pas des développements théoriques [2] et les propositions de nouvelles méthodes de détection [3].

Le travail évoqué ci-dessus et les textes analogues prétendent, non seulement qu’il peut s’en produire dans un arc électrique résultant par exemple d’un violent court-circuit, mais aussi qu’ils sont en mesure d’interagir avec les réactions nucléaires. Nous ne disposons que du résumé de cette communication, mais on peut penser raisonnablement que la conjonction de deux phénomènes aussi éloignés de la physique communément admise est du domaine de la fiction, du moins tant que des preuves concrètes n’auront pas été fournies.

Voilà typiquement un site où le discours est noyé sous une phraséologie (vocabulaire, sigles, ...) incompréhensible pour la majorité des gens. Or, sauf erreur, c'est un site qui se veut ouvert au plus grand nombre, ce n'est pas un endroit réservé aux chercheurs du CNRS, et il me semble qu'un média de ce type doit faire preuve de pédagogie. On peut très bien fournir des explications scientifiques en utilisant un vocabulaire à la portée de chacun. Ce n'est pas le cas ici. Et lorsque je lis les articles mis en ligne sur ce site j'ai l'impression qu'on me récite la messe en latin.

Paradoxalement on a donc affaire à un discours scientifique volontairement obscur dont la vocation première semble être de vouloir effrayer et écraser le lecteur, qui ne comprenant pas grand chose à ce langage spécialisé se voit renvoyé par le professeur avec un bonnet d'âne culpabilisant.

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Message  verié2 Jeu 14 Avr - 15:47

Mais ça, c'est facile à comprendre et c'est très clairement le discours du lobby nucléaire. Il serait d'ailleurs intéressant de savoir combien il y a de personnes travaillant pour des entreprises comme EDF ou Areva parmi les auteurs de ce dossier. Car le dossier consacré à la téléphonie mobile était majoritairement rédigé par des gens liés directement ou indirectement à Bouygues, Orange, EDF etc, sans que cela soit mentionné !

AFIS
Les tentatives injustifiées pour discréditer les progrès scientifiques et technologiques et le refus d’accepter les techniques nouvelles font penser à un mouvement luddite d’aujourd’hui. Après Hiroshima, tout ce qui se rapportait au nucléaire est devenu la cible favorite d’une haine irrationnelle : la bombe A, les stocks excessifs d’armes nucléaires, l’irradiation alimentaire, l’énergie nucléaire, tout était mis dans le même panier. Hormis une école de pensée défendant « l’utilité » de l’arsenal nucléaire, l’ensemble du public ressent une peur et un malaise profonds, bien compréhensibles, face à la Bombe. Malheureusement, au fur et à mesure des débats publics, la séparation entre l’utilisation militaire et pacifique de la puissance nucléaire est de moins en moins précise. La controverse a par conséquent divisé inégalement les opinions et les « retombées » se font encore sentir. Les stocks nucléaires associés au concept si justement nommé de MAD (destruction mutuelle assurée) - mad en anglais veut dire fou - ont créé une mauvaise réputation à la puissance nucléaire. Et pourtant, personne ne fait le rapprochement entre le pétrole et le napalm.

Qu’en est-il maintenant de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire ? S’agit-il, comme certains le prétendent, d’un « moyen très onéreux de faire bouillir de l’eau ? » Ou n’est-ce pas, comme le disent certains autres, un moyen écologiquement propre et sûr ? Les résultats des contrôles de sécurité ont démontré que l’énergie nucléaire présentait beaucoup moins de dangers que les mines de charbon ou l’industrie chimique. L’Inde se rappelle encore avec angoisse la catastrophe chimique de Bhopal qui a tué 2 000 personnes et affecté 200 000 autres. Et pourtant, les accidents de Tchernobyl et de Three Mlle Island aux Etats-Unis ont laissé dans nos mémoires des traces psychologiques sans commune mesure avec aucun des accidents de l’industrie minière. La mort de 31 hommes courageux qui ont donné leur vie pour limiter les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl occupera une place moins importante dans l’esprit des gens que la peur exagérée des retombées radioactives.

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Message  Vals Jeu 14 Avr - 17:57

Les inepties de Vérié (specialiste ès LO) postées plus haut m'amènent à produire cet article de la LDC datant de............................. 1974......

.....où l'on découvre que même quand les écolos et la mode de la "décroissance" ne faisaient qu'éclore comme dérivatif à la lutte de classe, les positions de LO sur ces courants étaient déjà extrêment hostiles à leurs élucubrations réactionnaires :



Malthusianisme, écologie ou contrôle conscient sur toutes les activités économiques ou comment assurer la survie de l’humanité



La bourgeoisie et l’économie capitaliste, dont elle est la porteuse, ont développé, en moins de deux siècles, les forces productives dans des proportions considérables. « C’est elle - affirmait le Manifeste Communiste à l’époque - qui, la première, a fait voir ce dont est capable l’activité humaine : elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d’Egypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques ... » .
Mais elle l’a fait, non pas en fonction des intérêts de la société, non pas pour permettre à l’homme de créer, sur la base de forces productives supérieures, un nouvel équilibre avec l’environnement naturel ; elle l’a fait, poussée par la soif effrénée du profit, par la recherche de l’argent, par l’impérieuse nécessité de combattre la baisse tendancielle du taux de profit. Et, en même temps qu’elle a créé de « tout autres merveilles que les pyramides d’Egypte » , la bourgeoisie et son système économique ont également transformé des terres fertiles en déserts, des régions souriantes en vastes dépotoirs, des rivières en égouts et bientôt, des océans entiers en mares gluantes de mazout et l’atmosphère en quelque chose d’indéfinissable et d’irrespirable.

Les méfaits du capital étaient, même à l’époque où l’économie capitaliste était encore le ressort du progrès humain, à la mesure des merveilles qu’il permit de réaliser. Que de pages avaient écrit les socialistes du siècle dernier, Marx et Engels en particulier, pour décrire les ravages que l’économie capitaliste avait commis contre le milieu naturel, dès son éclosion dans son premier bastion d’Angleterre : forêts détruites, régions rendues invivables...

Avec le déclin du système bourgeois, les merveilles s’estompent, en revanche les ravages prennent des proportions insoupçonnées naguère.
Plus les moyens que l’humanité avait créés pour dominer la nature deviennent puissants, plus il est indispensable, vital, que la croissance économique soit faite rationnellement, de façon contrôlée, de manière à en assurer le développement harmonieux en fonction des intérêts de l’ensemble de la société. et, en premier lieu, en faisant en sorte que cette croissance ne se fasse pas au détriment des conditions mêmes de l’existence de l’homme sur cette planète.

Pourtant, c’est justement le contraire qui se passe. En courant derrière le profit avec la mentalité de « après nous le déluge », l’économie capitaliste a détruit, ou est en train de détruire, des équilibres naturels indispensables à l’homme. Parfois, de manière irréversible.

La simple production agricole ou l’exploitation forestière exigent un plan de production rationnel, tenant aussi bien compte de ce qui est produit que de la durée pendant laquelle on le produit, de la nature du sol, des instruments de production mis en œuvre, etc.... si l’on veut éviter la destruction du sol, la transformation des forêts en steppes et des steppes en déserts. Le mode de production capitaliste n’est sans doute pas le premier à exploiter le sol en fonction du présent et au détriment du futur : mais la production de masse capitaliste a augmenté l’échelle des grandeurs à un tout autre niveau, et le souci de réaliser le maximum de profits en un minimum de temps a détruit le sol, la végétation, transformé le climat dans des régions entières d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie.

L’activité industrielle, sur la base de la recherche du profit, c’est-à-dire en envisageant l’implantation des entreprises, l’évacuation des déchets, la pollution de l’air et des cours d’eau, en fonction des seuls critères du moindre coût, a donné à la destruction du milieu naturel des proportions gigantesques.

Les révolutionnaires socialistes ont toujours dénoncé cette course au profit qui, dans la société capitaliste, est, en fin de compte, ce qui détermine de manière souveraine en même temps qu’aveugle et irrationnelle, ce à quoi les forces productives de la société sont utilisées et la manière dont elles sont utilisées.

Ce n’est pas seulement l’exploitation de la majorité de la population du globe par une minorité qui appelle la révolution sociale. C’est aussi cette anarchie, cette irrationalité d’un système économique qui menace, aujourd’hui, la survie même de l’humanité.
De plus en plus nombreux sont aujourd’hui ceux qui sont inquiets des menaces de la pollution de l’air et des eaux, inquiets des destructions des forêts et des zones de verdure, inquiets de la dégradation de la qualité des aliments.

Les « craintes écologiques » ne sont sans doute pas encore au cœur des préoccupations de la classe ouvrière, car c’est l’exploitation quotidienne qui est la cause la plus directe de leur mauvaise « qualité de vie ». Elles touchent davantage sans doute ceux qui ne sont pas soumis à l’exploitation, voire qui en profitent. Mais les autoroutes finissent par passer même dans les zones résidentielles, et l’air de Paris est aussi pollué pour le bourgeois que pour le prolétaire, même si le premier a bien plus de possibilités de s’en échapper.

Les bourgeois, les grands, ont su dans le passé résoudre leurs « problèmes écologiques ». Jusqu’à un certain point, c’est une question d’argent. Mais jusqu’à un certain point seulement.

Et surtout, ces préoccupations touchent aujourd’hui de plus larges couches petites-bourgeoises. Les uns s’inquiètent de l’aérodrome qui perturbe le calme de naguère de leur résidence ; les autres, de la destruction de la zone de verdure la plus proche, au profit d’une opération immobilière ; d’autres, enfin, de la transformation en égout infect de la rivière au bord de laquelle ils prennent leurs loisirs.

Et c’est finalement cette préoccupation plus large, provenant surtout de ces couches-là, que reflète la prolifération actuelle d’organisations, de regroupements, de cénacles les plus divers et les plus hétéroclites, dont l’ensemble constitue ce qu’on appelle aujourd’hui le mouvement écologiste. certains de ces regroupements se créent autour de problèmes bien précis, comme empêcher l’autoroute de traverser une zone résidentielle ou sauvegarder une de ces « cités fleuries » promises à la destruction immobilière. d’autres, plus ambitieux, veulent militer sur le terrain de la sauvegarde des équilibres naturels en général.

Les révolutionnaires socialistes sont solidaires des luttes que ces mouvements se réclamant de l’écologisme engagent contre tel ou tel méfait de l’économie capitaliste, même si ce n’est qu’un combat partiel, même s’il est souvent le fait d’hommes qui, tout en subissant les méfaits d’un système néfaste, en sont aussi, et sur d’autres plans, les bénéficiaires ; même si les solutions globales que ces mouvements proposent sont souvent utopiques et parfois franchement réactionnaires.

Seulement, surtout dans un pays comme la France, où certains composants du mouvement écologiste se parent volontiers des couleurs du gauchisme, il faut se garder de se mettre, et de mettre les travailleurs, à la remorque de ces mouvements qui ne combattent pas le capitalisme, mais seulement certains de ses méfaits, et bien souvent encore de manière contestable.

En France, c’est à l’occasion des présidentielles que le mouvement écologiste est en quelque sorte apparu au grand public, et a affirmé, non seulement son existence, mais ses prétentions politiques.

En effet, tel était le sens de la candidature de René Dumont aux élections présidentielles de mai 1974, qui présenta ainsi ses ambitions politiques dans un petit ouvrage qu’il vient de publier à la suite de sa campagne : « ... nous sommes dangereux, nous représentons un mouvement global de contestation de la société ; mouvement politique à l’état naissant, constitué dans la hâte à l’occasion de ces élections ; mais mouvement que nous allons chercher à structurer, à organiser, à rendre permanent pour pouvoir peser réellement sur la vie politique française ».

Ainsi, non seulement le mouvement écologique, par la voix de Dumont, a dénoncé un certain nombre de maux qui menacent l’humanité, mais il a appelé toutes les forces opposées à ces multiples atteintes à la qualité de la vie, voire à la survie de l’homme, à se regrouper en une force politique.

Dans sa campagne, Dumont a dénoncé, pêle-mêle, le gaspillage des ressources naturelles de notre planète, l’exploitation du Tiers-Monde et des travailleurs, la concentration du pouvoir aux mains des technocrates, le cancer de l’automobile, la course aux armements, la démographie galopante, la surconsommation des pays riches aux dépens des pays exploités, la folie nucléaire : bombes et centrales. Et pour conjurer ces maux réels... ou supposés, il a mijoté un cocktail de revendications dont certaines sont fort légitimes - la protection de la nature et de la campagne, les techniques non polluantes - et dont d’autres sont franchement réactionnaires - la limitation des naissances par la suppression des allocations familiales, la limitation de la croissance économique - , le tout accommodé à la sauce gauchiste par quelques références polies à la lutte pour leur libération des femmes, des travailleurs immigrés et des diverses minorités nationales.

Mais en fait, dans tout ce fatras de dénonciations diverses et de pseudo-solutions, c’est l’éclectisme qui est roi, et Dumont en a distribué en veux-tu en voilà, de quoi satisfaire tous ses partisans, quelle que soit leur situation sociale et quelles que soient leurs opinions politiques, de droite ou de gauche.

Et cet éclectisme opportuniste, qui révèle ce qu’est le « mouvement écologique », se reflète dans la diversité des associations et organisations qui ont soutenu sa candidature, et où les « Amis de la terre » côtoient « l’Action Zoophile », les « Droits du Piéton », le « Comité de Défense du quartier de l’Observatoire », le « Front Occitan » et les « Jeunes amis de la nature et des animaux de Combs-la-Ville », pour n’en citer que quelques-unes, mais aussi dans les résultats électoraux de la candidature Dumont.
Dumont a fait ses meilleurs scores - entre 2 % et 4 % - dans les villes, certes, mais pas n’importe où : dans les quartiers résidentiels, dans les banlieues ouest et sud de Paris, là souvent où une population aisée, privilégiée, est capable de se mobiliser largement - à juste titre d’ailleurs - contre la construction d’une autoroute, l’amputation d’un morceau de forêt ou l’installation d’un nouvel aéroport. Et là, il est évident que même si René Dumont est un homme de gauche, les voix qu’il a recueillies, viennent de tous les horizons politiques. Et si tel n’avait pas été le cas, si Dumont n’avait pas été lié par ce caractère de son électorat, il aurait ouvertement appelé à voter Mitterrand au second tour, ce dont il s’est significativement gardé, tout en ne dissimulant pas ses propres choix personnels.

L’éclectisme de la campagne de Dumont était bien à l’image de ce qu’est le mouvement écologiste.

Et si, au-delà de cette diversité et de cette hétérogénéité, le mouvement écologique existe, il n’est pas permis de douter que nombre de ses idées sont profondément réactionnaires.

Il est vrai que, dans notre société capitaliste, la survie de près de trois milliards d’individus est dangereusement menacée. Il est vrai que, tandis que les deux tiers de l’humanité sont au bord de la famine, le tiers restant commence à ne plus pouvoir respirer sous les monceaux d’immondices sécrétés par un mode de production anarchique et aveugle, parce que basé sur le profit maximum. Il est vrai que Dumont s’est fait l’écho d’inquiétudes largement ressenties dans les pays développés devant la multitude des nuisances engendrées par la production capitaliste. Mais quelles solutions a proposées Dumont ? Deux solutions essentiellement, deux solutions purement techniques, déjà exposées par des pseudo-scientifiques bourgeois malthusiens : la limitation de la croissance économique, qui serait en elle-même un mal, et la limitation de la croissance démographique.

Ces idées sont profondément réactionnaires, car elles nient toute perspective de progrès, et posent le problème en termes techniques de croissance des ressources économiques ou pas, sans se demander qui possède ces ressources, qui les exploite, qui les utilise et dans quel but, dans l’intérêt de qui. Et poser le problème de cette façon-là, de la seule façon correcte qui soit, revient à y répondre tout autrement que les écologistes style Dumont.

Ni dans le domaine de la croissance démographique, ni dans celui de la croissance économique, il n’existe de plafond à ne pas dépasser, d’étape à ne pas franchir
. Depuis que les sociétés humaines progressent - et l’accroissement du chiffre de la population mondiale, indépendamment de la façon dont cette population vit ou survit, est un indéniable indice de cette progression - elles ont toujours globalement trouvé les ressources aptes à satisfaire les besoins. L’homme, depuis qu’il est homme, c’est-à-dire depuis qu’il a su transformer la nature en fonction de ses besoins, et l’adapter à ces besoins, a su prodiguer des trésors d’imagination technique qui permettent à son espèce de se développer à une échelle toujours plus grande. Les barrières qui se dressent aujourd’hui devant de nouveaux bonds en avant, sont des barrières purement sociales et non techniques. Ceux qui, comme Dumont ou d’autres économistes bourgeois malthusiens, affirment d’ores et déjà qu’un plafond est dépassé, sont profondément réactionnaires. Et ils le sont d’ailleurs ouvertement, en clamant ouvertement leur nostalgie de l’âge d’or des sociétés primitives, comme le fait par exemple ce livre intitulé « Changer ou disparaître », dans lequel un collectif d’écologistes anglais montre en exemple les tribus vivant à l’âge de pierre, en Nouvelle-Guinée, « la dernière grande réserve de sagesse culturelle primitive » .

N’avons-nous pas affaire là à des sociologues de l’âge de pierre ? car si l’on peut dire que la vie primitive présentait peut-être une certaine richesse de rapports sociaux, il faut être particulièrement cynique ou inconscient pour la présenter aujourd’hui comme un modèle, pour taire que les hommes y vivaient dans un état de dénuement des plus précaires.

Pour que l’humanité survive, faut-il donc qu’elle se remette, au XXe siècle, à marcher à quatre pattes et à faire du feu en frottant deux morceaux de bois ? Non, nous ne partageons pas ce point de vue rétrograde, à peine caricaturé, de nombre d’écologistes.

Les idées écologistes sont donc réactionnaires parce qu’aux problèmes sociaux de notre époque qui sont niés, ne sont opposées que des solutions malthusiennes.

Mais elles sont réactionnaires d’une autre façon aussi. Dans la mesure où les limitations de croissance économique ou démographique sont proposées, abstraction faite des rapports sociaux d’exploitation, abstraction faite des inégalités résultant de ces rapports sociaux, dans la mesure où elles sont proposées comme des mesures techniques applicables à tous, aux riches comme aux pauvres, aux patrons comme aux ouvriers, elles placent ceux qui les avancent, qu’ils le veuillent ou non, dans le camp des nantis. Car proposer des limites à la croissance, dans une société divisée en classes, revient à proposer des limites en défaveur des plus pauvres.’ Et cela est vrai dans les petites préoccupations des écologistes comme dans leurs plus vastes préoccupations.


Les sources d’énergie, en particulier le pétrole, se tarissent : le mouvement écologique propose de restreindre la consommation... en augmentant le prix de l’essence. Dumont propose... ce que réalise Giscard. Cela peut être efficace en effet. Et si cela le devient, ce sont les classes pauvres, et elles seules, qui paieront la note. Moins d’essence ou de fuel sera consommé mais ce seront les travailleurs et pas les riches qui marcheront à pied ou vivront dans des appartements non chauffés.

Ainsi, d’ores et déjà, bien que le mouvement écologique s’affirme dans sa phase première de regroupement et de constitution, est-il possible, au-delà de ses ambitieuses prétentions politiques, de prévoir son évolution. Ou bien il restera un conglomérat hétérogène de groupes et d’associations dispersés, avançant les uns et les autres des solutions totalement utopiques. Ou bien, s’il devient efficace, ce sera pour fournir des justifications morales et humanitaires à une politique malthusienne, visant à restreindre brutalement la production et la consommation.

Bien des gouvernements bourgeois, menant une politique de restrictions en période de difficultés économiques, ont puisé leurs arguments dans l’arsenal des différents courants malthusiens.

Aujourd’hui, la question de la survie de l’humanité et des dangers que fait peser sur elle l’anarchie de la production capitaliste, est une question vitale brûlante.

Mais ce ne sont pas les courants écologistes qui offrent des solutions à la société. Car, contrairement à ce qu’ils affirment, ni la technique, ni les ressources ne sont en cause.

C’est l’usage qu’en fait la société de classe, une société basée sur le profit et qui donc ne se préoccupe du cadre de vie, ou de la qualité de la vie, que lorsque cela devient monnayable. Et contrairement également aux mauvais remèdes qu’ils proposent à partir de ce mauvais diagnostic, ce n’est pas un arrêt brutal de toute croissance économique et démographique qui s’impose et surtout pas un arrêt brutal qui, dans les conditions actuelles, se fera nécessairement au détriment des plus pauvres.

Une société disposant pleinement et consciemment de ses forces productives poussera-t-elle pour autant à la croissance pour la croissance ? Certainement pas. Pour utiliser des mots à la mode, on pourrait dire que la société socialiste serait la première où la préoccupation essentielle serait « la qualité de la vie » et où les instruments de production seraient utilisés pour assurer à l’humanité en général, et à chaque homme en particulier, le plein épanouissement de ses possibilités. Cela veut dire assurer à chaque homme un cadre de vie agréable, mais aussi des activités multiples et variées, non nécessairement liées à une activité productive, de sorte que la notion même de loisir puisse devenir superflue. Si cela nécessite que l’on complète les moyens dont dispose la société dans certaines branches, donc, que l’on produise, dans d’autres branches, on peut probablement ralentir, voire même arrêter complètement la production. Ne parlons même pas des armes, mais de ces multiples gadgets, parfaitement inutiles, que l’économie capitaliste produit à profusion, parce qu’ils se vendent bien, alors même d’ailleurs qu’elle s’abstient de produire des choses indispensables, si elles se vendent mal.

Alors, croissance ou pas croissance, tel n’est pas le choix qui se pose à l’humanité de façon quantitative. Mais le choix réel est, ou bien croissance contrôlée, entièrement et consciemment déterminée par la société en fonction de tous les aspects de l’intérêt humain, ou bien croissance anarchique, entrecoupée d’ailleurs - et les écologistes sont silencieux là-dessus, pourtant, cela aussi fait partie de l’économie capitaliste - d’arrêts catastrophiques, de destructions brutales ou de périodes de stagnation et de malthusianisme dans certains domaines.

Il en est de même de la croissance démographique. Les socialistes révolutionnaires sont les adversaires d’une limitation malthusienne et autoritaire - par contrainte pure, ou par contrainte financière, peu importe - des naissances. Cela dit, il est stupide d’en conclure, par des arguments arithmétiques, qu’en l’an X - très bientôt - il y aura plus d’hommes sur la planète que de mètres carrés. Dans les pays développés, les naissances se limitent sans que l’on ait besoin de les limiter ; à plus forte raison, la question de la limitation autoritaire ne se posera-t-elle pas dans une société pleinement maîtresse d’elle-même.

Alors, le problème est donc là. Il est indispensable que la société dirige et contrôle sa propre croissance, qu’elle la mette à son service. Avant tout, cela suppose le bouleversement des rapports sociaux, la suppression de l’exploitation comme de la propriété privée capitaliste, de la course au profit.

Cela suppose une révolution politique prolétarienne que les écologistes refusent en fait.

Il est vrai que la phraseologie gauchisante de l'époque a à peu près disparu chez les écolos de maintenant ; loi du marché et propriété individuelle des moyens de production ou profit ne leur font plus peur.
Mais ce que l'on peut montrer à Vérié, c'est que LO n'a pas attendu la période récente pour défendre l'environnement ....et pourfendre les solutions bidons et réacs proposées par les écolos ......................auxquels beaucoup de gauchistes faisaient pourtant une cour assidue dans les années 70....
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Message  verié2 Ven 15 Avr - 8:07




LDC 1981
Depuis, on a pu juger que, si auparavant les militants anti-nucléaires restaient relativement peu nombreux, maintenant ce sont des couches de plus en plus larges de la population qui n’en veulent pas. De Nogent-sur-Seine à Creys-Malville, du Pellerin à Golfech, de Chooz à Plogoff, dans le Centre et le Languedoc autour des mines d’uranium, si les noms d’un grand nombre de sites où des installations nucléaires sont en construction ou projetées, sont aujourd’hui largement connus, c’est à la contestation à laquelle ils ont donné lieu qu’ils le doivent.


Vals
quand les écolos et la mode de la "décroissance" ne faisaient qu'éclore comme dérivatif à la lutte de classe, les positions de LO sur ces courants étaient déjà extrêment hostiles à leurs élucubrations réactionnaires

On peut dénoncer le caractère réactionnaire de certaines "élucubrations" des mouvements écologistes et décroissants, et même critiquer leurs positions, tout en trouvant positif certaines de leurs revendications et de leurs luttes. C'est ce qui apparait dans le texte de la LDC de 1981, dans lequel la sympathie de LO va visiblement aux militants anti-nucléaires et aux manifestations de Plogoff qui ont entraîné "de larges couches de la population". Or, la différence, aujourd'hui, c'est que, si l'hostilité aux positions écologistes est toujours là, la sympathie pour certaines de leurs actions et manifs a disparu. Bilan : il est donc permis de dire que l'hostilité s'est renforcée, puisque le jugement est devenu entièrement négatif...

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Message  Vérosa_2 Ven 15 Avr - 12:42

On peut dénoncer le caractère réactionnaire de certaines "élucubrations" des mouvements écologistes et décroissants, et même critiquer leurs positions, tout en trouvant positif certaines de leurs revendications et de leurs luttes
Perso, je ne connais pas bien les "décroissants", je ne peux donc pas en dire grand chose. Mais la décroissance en tant que corpus d'idées tel que je me le figure, me paraît indissociable d'une visée socialiste. Il ne suffit pas de vouloir socialiser les moyens de production, il faut aussi agir sur la préservation d'un environnement qui est déjà moribond, agir sûr les gâchis de tous ordres générés par le productivisme, remettre en question nos rapports à la marchandise. Cela ne veut pas dire qu'il faille demander aux travailleurs de se serrer la ceinture, ni non plus qu'il faille revenir à la bougie et aux chars à boeufs.

Mais, quand on voit aujourd'hui - par exemple - que dans le domaine agricole, les terres sont complètement épuisées, que les cultures hors-sols n'ont de culture que le nom et s'apparentent plutôt à ce qui se pratique dans l'industrie chimique, on ne peut décemment pas dire que la seule socialisation du secteur agricole est suffisante. Il y a des pratiques à changer de fond en comble.

LDC 1794
Cela dit, il est stupide d’en conclure, par des arguments arithmétiques, qu’en l’an X - très bientôt - il y aura plus d’hommes sur la planète que de mètres carrés.
Ah bon ? Il est vrai que l'article date de 1974, ceci explique sans doute cela (quoique...).

Mais que pense aujourd'hui LO du fait que l'Afrique, le continent le plus pauvre, aura à l'horizon 2030 une population avoisinant les 2 milliards d'habitants ? Que répond aujourd'hui LO au fait que, si l'exode rural du sous-continent indien continue au rythme actuel (because agriculture intensive, OGM et donc sols à bout de souffle), les villes de Bombay et New-Delhi deviendront des montagnes de taudis de plus de 30 millions d'habitants, à ce même horizon 2030 ?

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Japon         - Page 10 Empty LE JEU N’EN VAUT PAS LA CHANDELLE !, par François Leclerc

Message  Roseau Sam 23 Avr - 3:17


Très précaire, une stabilisation de la situation semble pouvoir se dessiner sur le site de Fukushima Daiichi, ouvrant – si de nouveaux incidents majeurs n’interviennent pas – une longue période de plusieurs mois de difficiles et intensifs travaux aux résultats incertains. Ce qui s’en suivrait n’étant même pas encore annoncé.

L’objectif assigné par le gouvernement est de circonscrire et limiter au maximum les émissions radioactives de la centrale, dans la mer, le sol et l’atmosphère. Dans l’immédiat, Tepco s’efforce de rendre moins dangereux la poursuite des travaux par les ouvriers. Tout ceci est loin d’être atteint et reste un premier sujet d’incertitude.

Une deuxième inconnue subsiste – à la suite des premières explorations des bâtiments des réacteurs par des robots – quant à la possibilité d’interventions humaines en leur sein. Si cela se révélait impraticable, cela mettrait probablement en cause le projet d’installation de circuits parallèles de refroidissement des réacteurs et des piscines, puisque le rétablissement du dispositif d’origine est désormais écarté.

Impliquant alors, durant une longue période, la poursuite des opérations de refroidissement des réacteurs par les moyens actuels, dans des conditions précaires et avec des effets collatéraux non maîtrisés, dont une fuite d’eau hautement radioactive qui continuerait d’être alimentée et imprégner le sol avant de toujours se déverser dans la mer par des voies diffuses et non maîtrisées.

Un risque majeur continue par ailleurs de subsister : celui de défaillances de structures dont certaines sont déjà éprouvées, dont au moins une enceinte de confinement et une piscine, en cas de nouveaux séismes. La catastrophe rebondirait et serait grandement amplifiée, de très importants dégagements radioactifs dans l’atmosphère pouvant en résulter.

La succession des événements déjà intervenus démontre que de nouveaux incidents inattendus ne peuvent être exclus. Les opérations destinées à y faire face – lancées dans l’improvisation, vu l’urgence, un manque d’anticipation et une sous-estimation des difficultés – illustrent la nature extrême des difficultés rencontrées quand un incident nucléaire intervient. En raison de la contamination radioactive, mais aussi des enchaînements imprévisibles d’événements qui surviennent – même lorsqu’ils sont mineurs – tous porteurs de dangers potentiels importants. Il y a une échelle des incidents nucléaires, il n’y a pas de petits incidents nucléaires.

Tout au long de ces longues premières semaines, ont été mises en évidence les difficultés extrêmes rencontrées par l’opérateur et les experts de tous pays et origines à diagnostiquer la situation, un phénomène encore plus inquiétant, si l’on veut y réfléchir, que les rétentions d’information dont l’opérateur peut être suspecté, non sans raison vu les précédents qui ont été révélés.

Toux ceux qui ont suivi au jour le jour l’évolution de la situation ont pu ressentir un même sentiment : les acteurs de la catastrophe étaient largement démunis et dépourvu de moyens. Mesurant combien étaient dérisoires ceux qui étaient rassemblés à la hâte en regard de l’ampleur des dangers.

Une autre comparaison mettant en évidence une même disproportion s’est également imposée, au vu des certitudes affectées par tous ceux qui, après avoir manifesté leurs alarmes, se sont repris pour minimiser et relativiser les événements, puis allumer des contre-feu destinés à l’opinion publique.

Un bilan, même provisoire, est tout à fait prématuré : rien n’est terminé, tout reste encore a établir et à maîtriser, sans que cela soit du domaine réservé aux seuls physiciens atomistes. Le 25ème anniversaire de Tchernobyl est venu démontrer -s’il en était besoin – que l’échelle de temps de l’industrie nucléaire impose de garder longtemps ouverts les dossiers que ses acteurs intéressés préféreraient refermer au plus vite.

Il est déjà établi qu’on sera passé au mieux tout à côté d’une apocalypse nucléaire. Dans le grand tourbillon oublieux de l’actualité, la catastrophe de Fukushima doit conserver toute cette dimension, afin qu’il en soit tiré la seule conclusion qui s’impose : le jeu n’en vaut décidément pas la chandelle. C’est la troisième fois que cela nous est signifié, faudra-t-il une quatrième pour qu’il en soit tenu compte ?

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Japon         - Page 10 Empty et lo en 1848

Message  GGrun Sam 23 Avr - 19:27

[quote="Vals"]Les inepties de Vérié (specialiste ès LO) postées plus haut m'amènent à produire cet article de la LDC datant de............................. 1974......

.....où l'on découvre que même quand les écolos et la mode de la "décroissance" ne faisaient qu'éclore comme dérivatif à la lutte de classe, les positions de LO sur ces courants étaient déjà extrêment hostiles à leurs élucubrations réactionnaires :

[quote]

LO est scientiste car Hardy était pharmacien

il va faire front de gauche avec allègre au séNatoriale

Parler de ces (et de siens) pigniolages sur le nucléaire dans une rubrique internationale, eux qui n'ont en vue que la contruction d'une orga nationale révolutionnaire, c'est comme parler de la métaphysique dans le manifeste de 1848 (quoique).

Ni rire, ni pleurer , comprendre et tirer la chasse


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Message  Invité Sam 23 Avr - 19:29

Vérosa_2 a écrit:
On peut dénoncer le caractère réactionnaire de certaines "élucubrations" des mouvements écologistes et décroissants, et même critiquer leurs positions, tout en trouvant positif certaines de leurs revendications et de leurs luttes
Perso, je ne connais pas bien les "décroissants", je ne peux donc pas en dire grand chose. Mais la décroissance en tant que corpus d'idées tel que je me le figure, me paraît indissociable d'une visée socialiste. Il ne suffit pas de vouloir socialiser les moyens de production, il faut aussi agir sur la préservation d'un environnement qui est déjà moribond, agir sûr les gâchis de tous ordres générés par le productivisme, remettre en question nos rapports à la marchandise. Cela ne veut pas dire qu'il faille demander aux travailleurs de se serrer la ceinture, ni non plus qu'il faille revenir à la bougie et aux chars à boeufs.

Mais, quand on voit aujourd'hui - par exemple - que dans le domaine agricole, les terres sont complètement épuisées, que les cultures hors-sols n'ont de culture que le nom et s'apparentent plutôt à ce qui se pratique dans l'industrie chimique, on ne peut décemment pas dire que la seule socialisation du secteur agricole est suffisante. Il y a des pratiques à changer de fond en comble.

LDC 1794
Cela dit, il est stupide d’en conclure, par des arguments arithmétiques, qu’en l’an X - très bientôt - il y aura plus d’hommes sur la planète que de mètres carrés.
Ah bon ? Il est vrai que l'article date de 1974, ceci explique sans doute cela (quoique...).

Mais que pense aujourd'hui LO du fait que l'Afrique, le continent le plus pauvre, aura à l'horizon 2030 une population avoisinant les 2 milliards d'habitants ? Que répond aujourd'hui LO au fait que, si l'exode rural du sous-continent indien continue au rythme actuel (because agriculture intensive, OGM et donc sols à bout de souffle), les villes de Bombay et New-Delhi deviendront des montagnes de taudis de plus de 30 millions d'habitants, à ce même horizon 2030 ?
Ce que tu ne sembles pas comprendre c'est que le socialisme ou le communisme implique de facto les travailleurs et la population dans la gestion de la société prolétarienne. La socialisation des moyens de production impliquera nécessairement une large discussion sur les objectifs que la société devra se fixer dans tous les domaines. Qu'il s'agisse du nucléaire, de l'agriculture, etc. Si la majorité des prolétaires décident par exemple de la fin du nucléaire, alors il faudra se plier bon gré mal gré, les discussions préludant à cette décision ayant largement fait le tour de la question jugeant des risques/avantages. Partir de la classe laborieuse et des besoins qu'elle aura à satisfaire est le seul bout par lequel prendre le problème !
Les décroissants et autres écologistes au fond sont des réactionnaires qui s'ignorent et ils en ont largement fait la démonstration pour les derniers à partir du moment où leurs revendications étant partiellement satisfaites ils sont capables de taire ou pire même comme l'autre con de Cohn-Bendit d'accompagner l'étouffement de la démocratie (voir le traité constitutionnel) !

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Message  verié2 Sam 23 Avr - 19:47

Sur la première partie de ton message, nous sommes entièrement d'accord, Loriot. Sur la seconde, concernant les écolos et les décroissants, ce sont des courants petite bourgeois, réactionnaires sur certains points, progressistes sur d'autres. Même si le programme marxiste prend en charge les questions écologiques, force est de constater que c'est de fait le mouvement écolo qui a fait progresser la conscience générale sur ces questions.

Alors, les décroissants ? On en a déjà longuement discuté. La décroissance pour la décroissance, c'est absurde, surtout si ce sont les classes pauvres et les pays pauvres qui en font les frais dans le cadre du systême capitaliste. Mais, dans un système socialiste, on n'envisagera certainement pas la croissance comme on l'envisage aujourd'hui. Ce sera la croissance du bien-être de la population qui sera prise en considération et non l'augmentation de la production de n'importe quoi à tout prix. Et, comme tu le dis, Loriot, les travailleurs décideront s'ils veulent prendre tel ou tel risque pour obtenir ceci ou cela.

Mais, en attendant le socialisme, nous avons tout de même des revendications, non ? L'interdiction de l'usage de l'amiante aurait du en être une, si nous avions eu connaissance à temps de son caractère nocif. Il en va de même pour de nombreux activités. Ca ne me semble donc pas absurde de revendiquer la sortie du nucléaire, progressive évidemment, tant que la population n'est pas en mesure d'exercer un véritable contrôle sur cette activité et que la transparence absolue sur les risques, coûts etc ne règne pas.

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Japon         - Page 10 Empty Un site clé pour prendre la mesure de la menace du nucléaire

Message  Roseau Dim 15 Mai - 1:07

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Japon         - Page 10 Empty Le scénario d’une nouvelle catastrophe est en train de prendre corps.

Message  Roseau Sam 28 Mai - 14:20

LA SITUATION À FUKUSHIMA (XVII), par François Leclerc
Source http://www.pauljorion.com/blog/?p=24886

La forte contamination de l’océan est confirmée. La source est le ministre des sciences japonais, confirmant que les milieux universitaires et scientifiques donnent désormais de la voix.

Les analyses opérées par Greenpeace au-delà des eaux territoriales sont confirmées et au-delà. Le lit de la mer, sur une bande de 300 kms orientée Nord-Sud et située entre 15 et 50 kms du rivage est contaminé par de l’iode-131 et du césium-137, selon des relevés opérés entre les 9 et 14 mai derniers qui signalement une contamination plusieurs centaines de fois la normale.

Mise à jour n° 255 (samedi 10h36)
L’annonce d’un typhon, dont c’est le début de la saison, et des pluies qui le précédent et vont s’intensifier, rend encore plus problématique la situation sur le site de la centrale, d’où continue de s’échapper de grandes quantités d’eau hautement contaminée, que l’opérateur n’est parvenu à pomper et stocker que marginalement.

Des sous-sols des réacteurs, elle se répand dans le sol et ruisselle dans l’océan, sans que les fuites puissent être colmatées et les injections d’eau arrêtées. De nouvelles fuites sont même apparues dans les tuyaux et réservoirs de stockage installés par l’opérateur.

Le risque est grand que l’eau ne déborde en grand des sous-sols et des tranchées et tunnels qui les joignent pour rejoindre l’océan. La marge entre le niveau de l’eau et de celui du sol est de 57,6 cm dans la zone proche du réacteur n°2, et 43,1 cm aux abords du n°3.
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Message  BouffonVert72 Dim 29 Mai - 14:09

Pas la peine de continuer de se fatiguer à poster des news sur cette cata, tout le monde s'en fout... La preuve : tout le monde continue de vivre ici en France comme si de rien n'était...

Là encore c'est un terrible echec : malgré tout notre travail d'information, la majorité de la population n'a pas comprit que radioactivité au-delà du naturel = cancers = mort inévitable...
Mais non, ils préfèrent leur vie quotidienne à la con... Même si elle est pourrie... La force de l'habitude, la pensée unique, les moutons de panurge, le lavage de cerveaux par les medias aux ordres des nucléocrates...

C'est bien simple : chuis le seul apparemment dans ce pays ayant pris des mesures... Et c'est moi évidemment qui passe pour un illuminé...

BV72 ki/ Bon, je vais croiser mon adn avec celui d'un scorpion, paraît qu'ils résistent bien... Aïe, ça pique...
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Message  Copas Dim 29 Mai - 18:23

t'as fait pousser quoi comme champignons dans ton abri anti-atomique ? les verts fluos ? No

t'inquiètes, c'est pas parce que les gens ne se roulent pas de douleur par terre qu'ils ne pensent pas au problème
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Message  fée clochette Dim 29 Mai - 18:32

Copas a écrit:t'as fait pousser quoi comme champignons dans ton abri anti-atomique ? les verts fluos ? No

t'inquiètes, c'est pas parce que les gens ne se roulent pas de douleur par terre qu'ils ne pensent pas au problème

Il s'arrange pas hein .... Je dirais même qu'il va pas mieux
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Japon         - Page 10 Empty Un tournant dans la crise japonnaise

Message  Roseau Lun 30 Mai - 1:48


Pierre Rousset
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article21739

Extrait
D’autres scandales sont mis au jour, comme celui du surgénérateur de Monju, dans la baie de Tsuruga. Il est situé sur une faille sismique très active et avait été fermé en 1995 à la suite d’une grave fuite de sodium. Remis en route en mai 2010, il a connu un nouvel accident trois mois plus tard : une partie du couvercle est tombée dans la cuve du réacteur. Depuis, aucune solution n’a été trouvée et l’un des responsables du site s’est suicidé, laissant un testament dont le contenu est gardé secret.
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Message  BouffonVert72 Lun 30 Mai - 7:22

Pierre ROUSSET a écrit:
Un patronat en ordre de bataille

La crise japonaise ne fait pas exception à la règle : en temps de catastrophe humanitaire, les dominations de classe se renforcent plus qu’elles ne s’effacent au nom de la solidarité. Le patronat a fait savoir qu’il ne remettait pas en cause le choix du nucléaire, qu’il considérait que Tepco et l’industrie de l’atome n’étaient ni coupables ni responsables, que l’indemnisation des victimes devait être financée par l’impôt ou la hausse des tarifs d’électricité – poussant jusqu’à son terme la logique bien capitaliste selon laquelle les gains sont privatisés et les pertes socialisées.

Juste énorme... Shocked
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Message  Roseau Mer 1 Juin - 1:25

les conditions de visionnage de la webcam sur le site Fukushima ont changé.
Il y a maintenant un décalage de 2 minutes entre l’heure affichée sur le site et l’heure exacte.

http://www.123-cams.com/live-webcam.php?var=http://www.tepco.co.jp/nu/f1-np/camera/index-j.html

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