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Où va la crise ?

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Où va la crise ? - Page 33 Empty Re: Où va la crise ?

Message  Copas Mer 2 Nov - 15:20

verié2 a écrit:

Copas
Je n'ai pas vu dans le texte que Gaston se contentait de demander l'annulation de la dette française, mais peut-etre ai-je mal lu ?
Ce n'est pas précisé...
Bon, mais si on demande l'annulation générale de toutes les dettes, ça revient à demander l'annulation générale du capitalisme. Parce que l'annulation de toutes les dettes, c'est l'annulation des banques, des circuits financiers etc. Ca ne me dérange pas. Mais est-ce vraiment la façon la plus pédagogique de faire de l'agitation pour mobiliser les travailleurs? Si ça s'intègre dans une explication générale, ça devient de la propagande et non de l'agitation. Mais comme mot d'ordre dont pourraient s'emparer les masses, je rste un peu sceptique...

1
Toutes les dettes publiques ?

Je ne suis pas sur que cela soit demander l'annulation du capitalisme (des pays l'ont fait , de fait, et cela n'a pas été l'annulation du capitalisme).

2
Par contre oui il faut dépenser d'abord beaucoup de travail, de salive et d'écrits pour expliquer les mécanismes de la dette et en quoi elle est odieuse et ne correspond pas exactement à ce que l'imaginaire popualire en a.

Sans arret des camarades me demandent de ré-expliquer la dette, sur le moment ça va, mais la semaine suivante rebelotte...

C'est donc qu'au niveau pédago je n'ai pas trouvé la bonne carburation et je ne pense pas etre le seul.

Il faut se méfier des raccourcis en l'occurence .

Pour l'instant je dirai que l'explication de la dette c'est 80% de l'argumentation, 15% ça serait l'attisation de la colère contre le capitalisme en relation avec les premiers 80%, et 5% la conclusion logique de la solution est liée au pouvoir des travailleurs.
Copas
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Re: Où va la crise ?

Message  lieva Mer 2 Nov - 17:22

ah tiens gaston est partisan de l'analyse selon laquelle c'est le peuple grec qui a obtenu l'annulation (définitive ?) d'une partie de la dette grecque. Ce n'est pas la première fois que j'entends cet argument original.

Donc il ne s'agit pas de nier la mobilisation du peuple grec qui contraint ses dirigeants à raser les murs... Si cette mobilisation se développe moins que ne l'espérait par exemple Antarsia cet été, elle pose suffisamment de problèmes politiques pour que le larbin papandréou (dont le nom est quand même associé depuis plus d'un an à la description "employé de l'année du FMI) se trouve obligé de parler de référendum.

Ceci dit l'annulation d'une partie de la dette procède d'une autre cause : le système est en surchauffe interne. Comme nous sommes bien d'accords pour dire que les plans d'austérité n'ont aucun impact sur la diminution de la dette (encore une fois il s'agit d'autre chose) il faut bien admettre que les bourgeoisies européennes essayent de donner l'impression qu'elles font reculer la crise et qu'elles contrôlent leur propre surchauffe (ce qui soit dit en passant n'a aucune chance d'être le cas).

Bref ne confondons pas tout et rassemblons nos forces car l'idée selon laquelle "si on veut conserver la démocratie, va falloir fermer sa gueule" se développe beaucoup trop dans nos media pour qu'on prenne cette prophétie auto réalisatrice à la légère.

Je le redis donc (désolé) notre problème du moment c'est la lutte conter la guerre.

lieva

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Message  verié2 Mer 2 Nov - 17:28

Toutes les dettes publiques ?

Je ne suis pas sur que cela soit demander l'annulation du capitalisme (des pays l'ont fait , de fait, et cela n'a pas été l'annulation du capitalisme).
Un pays l'a fait effectivement, L'Argentine. Et l'Uruguay a renégocié une partie de ses dettes, annulé quelques dettes "odieuses". La Grèce va peut-être faire de même...
Mais ce sont des pays relativement "marginaux" dans l'économie mondiale. Si tous les pays annulaient leurs dettes publiques, il me semble évident que le capitalisme s'effondrerait, au moins provisoirement. De plus, le calcul ne me semble pas évident. Par exemple, les bons du trésor de l'Etat américain, sauf erreur, entrent dans la dette publique.
Ca ne parait pas très légitime d'annuler la dette des Etats Unis envers la Chine, dont la surexploitation des travailleurs permet de maintenir un certain niveau de vie aux Etats Unis.

La notion de "dette odieuse" est elle-même équivoque. Y aurait-il des dettes publiques non odieuses ? Donc on devrait procéder à un audit, comme le proposent les alter ?
(C'est ce qu'a fait l'Uruguay.)

Tout ça ne me semble pas limpide. Les dettes publiques existent depuis les débuts du capitalisme et sont inséparables de son fonctionnement. Sans compter les risques de mauvaise interprétation de ce mot d'ordre. Celui d'expropriation de toutes les institutions financières me semble plus clair.

verié2

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Message  panchoa Jeu 3 Nov - 19:01

l'autre volet de la crise c'est ca


Iran : Londres et Washington étudient des frappes
de : PARIS
jeudi 3 novembre 2011 - 13h57 bellaciao

Iran : Londres et Washington étudient des frappes

Les États-Unis et le Royaume-Uni envisagent des tirs de missiles préventifs sur des installations nucléaires iraniennes.

Après Israël, le Royaume-Uni et les États-Unis envisagent une attaque préventive contre l’Iran en réaction à l’inquiétude croissante sur son programme nucléaire. Selon le Guardian, le ministère de la Défense britannique préparerait des plans d’intervention pour participer aux côtés des Etats-Unis à une action militaire. Ils impliqueraient des frappes aériennes sur des installations ciblées et le déploiement de navires dans la région, sans déploiement terrestre.

Après la fin de la campagne de Libye, l’Iran est revenu au premier plan des préoccupations de l’état-major britannique, rapporte le quotidien. Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur l’Iran attendu la semaine prochaine pourrait apporter des preuves de l’avancée d’un programme nucléaire militaire dans le pays. Les conclusions de ce rapport pourraient pousser les Américains à militer pour une intervention, rejoignant ainsi Israël, où l’option d’une attaque serait quasiment décidée. Dans ce cas, Londres participerait aux opérations.

Barack Obama ne souhaitait pas ouvrir un nouveau front avant l’élection présidentielle de l’an prochain. Mais l’inquiétude liée aux rapports des services de renseignements et à la montée du ton belligérant en Iran pourraient accélérer les choses. Réacteurs enterrés sous une montagne

Les sanctions et les attaques informatiques contre les installations nucléaires iraniennes n’auraient pas réussi à empêcher le pays de développer son arsenal. Les Iraniens auraient installé leurs réacteurs les plus performants dans une base militaire enterrée sous une montagne près de la ville de Qom, à 150 kilomètres au sud-ouest de Téhéran. Le ministère de la Défense britannique craint, sur la foi de rapports de renseignement, que l’Iran puisse avoir caché toutes ses installations d’ici un an, les rendant inatteignables par des missiles.

« Le gouvernement britannique estime qu’une stratégie parallèle de pression et d’engagement est la meilleure approche pour répondre à la menace nucléaire iranienne et éviter un conflit régional. Nous voulons une solutions négociée, mais toutes les options doivent rester sur la table », a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense, cité par le Guardian. Si elle était décidée, une intervention pourrait avoir lieu au printemps. D’autres responsables relativisent l’imminence d’une telle action et expliquent que les militaires étudient toutes les options pour être prêts à répondre au cas où.

http://www.lefigaro.fr/internationa...


panchoa

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Où va la crise ? - Page 33 Empty INTROUVABLE LÉGITIMITÉ, par François Leclerc

Message  Roseau Jeu 3 Nov - 22:10


En quelques paragraphes, la mesure de la crise politique en cours.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=30500
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Grève générale à Oakland

Message  Roseau Jeu 3 Nov - 22:30

10 000 manifestants, puis le port bloqué
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme/031111/greve-generale-oakland-les-manifestants-bloquent-le-port
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Bombe financière à Berlin...

Message  irneh09218 Jeu 3 Nov - 22:42

http://www.news-26.com/econmie/1139-bombe-a-berlin-merkel-a-menti-sur-le-montant-de-la-dette-allemande.html affraid

irneh09218
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Re: Où va la crise ?

Message  Copas Ven 4 Nov - 0:04

Balles perdues...

Dans le cadre du G20 qui se poursuit, le trafic Poids-lourds est toujours bloqué entre l'Italie et le Sud de la France (et donc l'axe sud qui va vers l'Espagne).


Apres la mobilisation de 12 000 hommes, d'hélicos lourds de combat sur la frontière, d'une situation d'état de siège sur 3 états, des ponts coupés, des rues grillagées à Nice, la rave du Chiwawa à talonettes et de la grosse bertha tourne à la farce sinistre.

Ce décorum de climat de guerre civile va bien avec l'extreme violence comportementale de Sarko et Merkel qui ont convoqué le 1er ministre grec comme un larbin qui aurait chié dans le salon.

Dans cette course à l'abime de montée des menaces, les mesures agressives prises contre le peuple Portugais et suivies avec zèle et anticipation par le gourvernement portugais plongent cet état dans la récession (et donc l'augmentation de la dette). Le moteur du chaos est enclenché là aussi.

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Où va la crise ? - Page 33 Empty Re: Où va la crise ?

Message  Roseau Ven 4 Nov - 5:36

Entre 2008 et 2012 la dette grecque aura augmenté de 45,7 % de son PIB. L’espagnole de 33,2 %.

http://www.elconfidencial.com/economia/2011/11/03/salgado%2Ddeja%2Duna%2Dbomba%2Da%2Dsu%2Dsucesor%2Del%2Destado%2Dnecesita%2Dcaptar%2D150000%2Dmillones%2Den%2D2012%2D87036/

http://www.eleconomista.es/mercados-cotizaciones/noticias/3501532/11/11/El-Tesoro-coloca-4490-millones-en-bonos-fuerte-repunte-del-interes-.html
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Les chefs de l'UE mènent l’Europe à la catastrophe

Message  CCR Ven 4 Nov - 19:16

Par Juan Chingo

Les accords signés lors du dernier Sommet européen devaient soi-disant remettre sur les rails la question de la crise grecque et assurer la viabilité de l’euro. Cinq jours plus tard nous sommes face à une situation où les mesures qui ont été prises sont non seulement remises en question à cause de leurs limites intrinsèques et difficiles problèmes d’application. L’appel au référendum lancé par le Premier ministre grec Georges Papandréou a également ouvert la boîte de Pandore, avec des conséquences imprévisibles à court et moyen terme.


Dans le cadre d’une contraction économique brutale, la décomposition politique accélérée du régime et du gouvernement grecs, et des signes de plus en plus importants d’insubordination ouvrière et populaire, font de la Grèce une poudrière qui peut exploser à tout moment, et ceci en dépit de l’obstacle que constituent les bureaucraties syndicales et les partis réformistes. En termes marxistes, il s’agit bel et bien d’une situation pré-révolutionnaire.
Des mesures parfaitement insuffisantes

Après des jours et des semaines d’incertitudes, les dirigeants des différents pays de l’UE sont parvenus à un accord in extremis à 4 heures du matin afin d’éviter un effondrement imminent de la zone euro. Voyons, point par point, les mesures qui ont été adoptées :

1) Une réduction partielle de la dette souveraine grecque mais sans toucher à celle contractée avec le FMI et la BCE. C’est ainsi que la remise n’est que de 100 milliards d’euros et non de 180, soit la moitié des 360 milliards d’euros qui constituent aujourd’hui le montant de la dette d’Athènes. Contrairement à ce qui est dit par la presse bourgeoise, ce montant représente une remise de 27,8%. Cette mesure amènera la dette grecque à 120% du PIB d’ici 2020, soit le même niveau critique qui est celui de l’Italie aujourd’hui. Il s’agit d’un taux parfaitement insuffisant pour insuffler à la Grèce une véritable bouffée d’oxygène et conduire à nouveau le pays vers la solvabilité. En effet, la Grèce est en train d’hypothéquer une grande partie de sa souveraineté économique dans la mesure où les autorités européennes vont renforcer leur présence dans le pays. La Grèce s’engage également à approfondir son programme de privatisations, ce qui reviendrait à vendre à prix cassé l’ensemble de ses actifs économiques ainsi que ses biens culturels. Par ailleurs, le Sommet n’a traité ni de la restructuration de la dette portugaise qui se trouve également dans une situation insoutenable, ni de la nécessité des nouvelles concessions de financement pour l’Irlande

2) La reconfiguration du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). A l’origine, c’était un instrument doté de 440 milliards d’euros. A la suite des « plans de sauvetage » de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal, il ne disposerait plus que de 270 milliards d’euros en trésorerie. A travers des montages particulièrement opaques et complexes, le Fonds avoisinerait maintenant les 1.000 milliards d’euros, un niveau qui est encore jugé très insuffisant. Un défaut éventuel sur la dette souveraine de l’Etat espagnol ou de l’Italie ne pourrait être évité que grâce à un Fonds offrant des garanties sur 2.500 voire 3.000 milliards d’euros. Mais ce qui fait que cette opération manque parfaitement de crédibilité c’est qu’aucun Etat n’a versé un centime de plus, les gouvernements agissant comme s’il s’agissait de banques. Dans le cas des banques, l’effet de levier est possible, avec tous les dangers que cela implique, car elles sont soutenues, en dernière instance, par les Banques Centrales et les gouvernements. C’est ce qui s’est vu au cours de la première phase de la crise financière. Cependant, lorsque ce sont les gouvernements qui utilisent l’effet de levier, tout ceci devient une opération incroyablement risqué car en cas de défaut d’un pays, il n’y aurait personne derrière pour payer les pots cassés.

Un nouveau fonds d’investissement (Special Purpose Investment Vehicles) ouvert à l’investissement privé et public a également été créé. Ce fonds a été créé pour acheter des obligations et pour recapitaliser les banques. Le FESF va y participer mais aura besoin d’autres partenaires tel que l’Etat chinois par exemple. Dans le cas de la Chine ou d’autres pays dépendants qui ont un excédent de réserves ou disposent de fonds souverains d’investissement, il est peu probable qu’ils investissent dans des produits aussi risqués, à moins de trouver en contrepartie de juteux avantages, soit à travers l’acquisition d’actifs réels soit à travers des concessions politiques. Ce genre de décisions ne permet pas un consensus facile au niveau de l’UE [1]. La Suède, le Danemark et le Royaume-Uni pourraient aussi être mis à contribution, mais leur participation devrait rester très faible.

Tout cet échafaudage repose sur une question fondamentale : l’Allemagne s’oppose jusqu’à présent à ce que la BCE joue le rôle de créancier en dernière instance ou encore que l’on avance vers une union fiscale qui permette d’émettre des obligations européennes (« euro bonds »), ou bien une combinaison de ces deux scénarios. Il est donc probable que sans de telles garanties, les spéculateurs continueront à jouer sur la crise de solvabilité qui agite des Etats et les capitaux privés en Europe.

3) La mesure qui semble enfin la plus solide est la décision de recapitaliser les banques, à hauteur de 106 milliards d’euros. Ce chiffre est cependant trois à quatre fois inférieur à ce dont auraient besoin certaines banques « mort-vivantes » comme l’établissement franco-belge Dexia par exemple, et qui pourraient faire faillite à tout instant [2]. Cette mesure risque cependant de provoquer un important resserrement du crédit (« credit crunch ») en Europe, avec des banques qui pourraient se retrouver à vendre à perte leurs actifs, ce qui déprimerait ultérieurement l’activité économique. Ceci pourrait entraîner alors une nouvelle récession voire même une dépression, et ce alors que les prévisions de croissance pour les pays avancés sont déjà en berne. En réalité, Berlin et Paris se sont arrangés pour que la majeure partie de l’ardoise soit réglée par Athènes (30 milliards d’euros en termes de nécessité de recapitalisation), Madrid (26 milliards) puis Rome. Ce qui se profile très probablement pour l’Etat espagnol, c’est que face à cette lourde charge [3], dans le cadre d’un marché de capitaux quasiment fermé, et un Trésor qui peut difficilement faire face à ce poids mort, il n’y aurait d’autre remède que d’avoir recours au Fonds de Sauvetage Européen et, en dernière instance, au FMI, qui imposera bien entendu ses conditions. C’est le cadeau empoisonné que José Luis Zapatero, politiquement moribond, s’apprête à laisser en consigne à son successeur du Parti Populaire de droite, Mariano Rajoy, qui devrait arriver au pouvoir en 2012. Il n’est pas hasardeux de penser que le nouvel exécutif espagnol pourrait se voir forcé à nationaliser, par le biais d’injection de fonds publics, la moitié du système financier espagnol.
De l’austérité, encore de l’austérité, toujours de l’austérité

Bien que la Grèce démontre clairement que la politique d’austérité n’a pas seulement aggravé les problèmes de paiement de la dette (conséquence de la contraction économique et de recettes fiscales amoindries) et malgré l’opposition toujours plus ouvertes des travailleurs et des classes populaires, qui met des bâtons dans les roues à la mise en œuvre de ces plans d’austérité, les gouvernements européens continuent à suivre le chemin dicté par l’Allemagne.

Dans son allocution télévisée du jeudi 27 octobre, Nicolas Sarkozy a fait l’éloge de l’austérité salariale et sociale à l’allemande des dix dernières années. D’autre part, le tandem « Merkozy » s’est essayé au petit exercice d’humiliation à l’égard de l’Italie, afin d’imposer à Rome lors du dernier sommet, de nouvelles politiques de rigueur [4]. Les nouvelles mesures présentées par Berlusconi comprennent entre autres la vente de biens publics pour une valeur estimée à 5 milliards d’euros par an sur une période de trois ans, l’élévation de l’âge de la retraite à 67 pour l’horizon 2026 (contre 60-61 pour les femmes actuellement et 65 pour les hommes) et surtout toute une batterie de mesure sur la réforme du marché du travail. Selon ce nouveau plan, les salariés en CDI pourraient être licenciés encore plus facilement si l’entreprise qui les emploie démontre traverser des difficultés financières. Les dirigeants européens ont salué ces décisions mais ont insisté sur la nécessité de mettre en place un nouveau programme avec un calendrier précis et que l’Italie respecte scrupuleusement ses engagements.

En cherchant ainsi à recouvrir leurs dettes en faisant pression toujours plus sur les travailleurs ou les impérialismes les plus faibles ou vulnérables, cette orientation accompagnée d’ une violence sociale inouïe, pourrait entrainer une récession profonde et même une dépression dans la zone euro, qui ne manquerait pas de frapper l’Allemagne également. Berlin a certes vu ses liens économiques avec des pays hors-UE s’accroitre au cours des dernières années. On songera notamment à la Russie, à la Chine, au Brésil ainsi qu’à d’autres pays dits émergents. La santé économique de l’Allemagne continue cependant à dépendre étroitement de l’UE. C’est ce qui explique le tournant fédéraliste de Merkel et son insistance nouvelle à réformer les traités de l’UE de façon à les mettre en adéquation avec les exigences du capital allemand [5]. Bien que ce choix puisse à court terme représenter un véritable casse-tête pour Berlin et affecter sa croissance, certains pensent qu’à moyen terme cela créerait les conditions à partir desquelles l’impérialisme allemand annexe à prix cassés les principaux actifs de ses partenaires européens, et ce au beau milieu de la déflation qui affecterait le reste du continent, la dévalorisation du capital fictif accumulé au fil des années avec son cortège de dettes non-remboursables, qui entrainerait à son tour une dévalorisation du capital réel. Il s’agirait d’un plan tel que celui qui a été appliqué à l’Amérique latine à la suite de ce que l’on a appelé « la décennie perdue » au cours des années 1980. Cela a permis d’orchestrer une vague de privatisations pour le plus grand bénéfice des multinationales européennes et américaines au début des années 1990. C’est uniquement à la suite d’une telle purge que pourrait s’appliquer un « plan Brady » à l’européenne [6]. Ce qui serait alors en jeu, ce ne serait pas de serrer la vis à des pays semi-coloniaux comme cela a été le cas dans le cadre du Plan Brady. Il s’agirait de faire pression sur des pays impérialistes au poids économique et géopolitique différent, ce qui ne manquerait pas d’entrainer des conflits réactionnaires à moyen terme.
Les tentations hégémoniques du capitalisme allemand et le danger de la poussée des dissensions et des rancœurs nationalistes

Il ne fait plus aucun doute que c’est bien le capitalisme allemand, le plus puissant d’Europe, qui contrôle et dicte ce qui se fait dorénavant lors des Sommets. Le fait que Merkel se soit présentée d’abord au Bundestag et se soit rendue par la suite à Bruxelles, renforcée par le vote du Parlement allemand, témoigne bien de tout cela. Ce déplacement du centre de gravité européen, sur lequel nous nous sommes déjà attardés, est de plus en plus visible. Comme le soulignait le quotidien de centre-gauche allemand Süddeutsche Zeitung au lendemain du Sommet, « la structure de pouvoir au sein de l’UE s’est radicalement modifiée. La France, qui a longtemps dominé l’intégration européenne, a été reléguée au second rang derrière l’Allemagne. Le tempo et la manière dont la crise est abordée, ont été et continueront à être déterminés par Berlin. Et cela parce que les Français n’ont pas modernisé leur économie et leur système social (…). La France donc, qui a à craindre pour sa crédibilité sur l’échiquier international, n’a d’autre choix que de suivre ceux qui ont le pouvoir économique et la puissance financière pour sortir l’euro de la zone de turbulences où il se trouve [7] ». Une nouvelle hiérarchie se dessinerait ainsi au sein de la zone euro. « Il y a ceux qui comme les Grecs ou les Portugais qui sont au bord du précipice et n’ont d’autre choix que de se soumettre aux diktats des argentiers, [d’autres comme l’Italie] qui tient encore sur ces jambes mais pourrait bientôt avoir besoin d’aide (…) mais qui n’a plus son mot à dire [8] ». En même temps une fissure radicale s’est ouverte entre les pays qui font partie de la zone euro et les autres. C’est ce dont témoigne l’affrontement verbal entre Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron, qui craint être laissé de côté dans la prise de décisions. La Suède et d’autres pays non-membres de l’eurozone se trouvent également dans une situation similaire, car ils pourraient se retrouver marginalisés à travers la crise actuelle. Leur opposition ne forme pas cependant un bloc homogène capable de se transformer en une force à même de peser dans le cadre des dissensions politiques et géopolitiques qui traversent actuellement l’Europe.

La crise a fait émerger à nouveau dans toute sa puissance l’intérêt national de toutes les puissances impérialistes. C’est ce dont se fait l’écho le Financial Times en soulignant « combien derrière les discours grandiloquents sur la solidarité européenne c’est bien l’intérêt national qui est poursuivi dans le cadre de la coopération. Plus d’Europe signifie plus de France, et plus d’Allemagne et plus d’Italie, et ainsi de suite. La crise de la zone euro en tant que telle est un jeu à somme nulle. Ce que la Grèce, l’Espagne ou le Portugal essaient d’arracher est autant de perdu pour l’Allemagne, la Hollande et les autres. On assiste à un véritable retour à l’Europe westphalienne [9] ». Le Traité de Westphalie de 1648 est en effet considéré par de nombreux historiens comme le fondement même des relations internationales modernes, basé sur le système européen des Etats-nations souverains [10]. En d’autres termes, il s’agirait d’un dangereux retour en arrière au temps des dissensions économiques, politiques et militaires qui ont marquées l’Europe au cours des trois derniers siècles.

Un des artisans de la construction européenne, Jacques Delors, estime pour sa part que « la victoire complète de Madame Merkel lors du dernier sommet européen met en évidence des questions de fond et de forme. Madame Merkel n’aime pas la méthode communautaire de l’UE en fonction de laquelle la Commission fait des propositions au Conseil et au Parlement européens. C’est à travers cette méthode que l’Europe a fait des progrès, néanmoins Merkel préfère en lieu et place le consensus entre pays, ce qui est un retour au XIX siècle, lorsque la diplomatie agissait sur l’Europe comme un monstre. La décision de la nuit de mercredi ne présage rien de bon pour la Commission et la méthode communautaire [11] » estime donc celui qui a présidé pendant neuf années la Commission entre 1985 et 1994, au moment précisément où l’euro commençait à voir le jour.

Tout ceci revient à dire que c’est la construction européenne elle-même telle qu’elle existe depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui est en jeu. L’UE a été le produit d’un monde d’Après-guerre, marqué par la division de l’Europe en zones d’influence avec les Etats-Unis d’un côté et l’URSS de l’autre, symbolisée par la division réactionnaire de l’Allemagne. Cela a notamment permis la limitation du développement de l’Allemagne et que Bonn, à l’époque, poursuive de façon unilatérale ses propres intérêts, et ce au plus grand bénéfice de la France. Il ne reste quasiment rien aujourd’hui de ce « monde ». L’URSS a implosé, la présence étasunienne n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été, et l’Allemagne s’est réunifiée. On pourrait ainsi dire que la crise capitaliste a liquidé l’inter-règne qui a fait suite à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, faisant place nette à l’émergence sans limites d’une nouvelle Allemagne.

Dans ce cadre, l’avancée dans la semi-colonisation de la Grèce et l’humiliation publique de pays comme l’Italie ne peut qu’attiser les haines populistes de droite ainsi que le poison nationaliste. Nul ne sait, à mesure où la crise s’approfondit, vers où se dirige l’UE. Ce qui est sûr cependant, c’est qu’on ne peut qu’attendre que réaction sur toute la ligne de la part des différentes bourgeoisies impérialistes et de leurs Etats qui défendent leurs grands monopoles et leurs banques. Aucun gouvernement ne souhaite à l’heure actuelle que la zone euro n’implose. Personne ne souhaite en revanche que ce soit son propre capital qui règle l’ardoise. Tout ceci peut déboucher sur de nouvelles dissensions nationalistes.

Ce n’est pas un hasard si la revendication d’une Europe fédérale est reprise par les pays les plus eurosceptiques qui disent ne plus supporter la mauvaise gestion de la crise par les pays méditerranéens, et cherchent à exercer un contrôle sur ces derniers. Les partisans d’une Europe plus fédérale souhaiteraient imposer une « Union fiscale » sans réel gouvernement européen, ni Parlement ni processus constituant. Un tel processus de la part des bourgeoisies impérialistes ne pourrait qu’avoir un caractère réactionnaire, du fait du caractère impérialiste de ces dernières, et n’entrainerait à terme que plus de disputes nationalistes. Comme nous le soulignions dans « Face à la banqueroute de l’Europe du capital : Pour les Etats-Unis socialistes d’Europe ! », « pour stopper net cette dynamique il est fondamental que les travailleurs embrassent une perspective et un programme clairs face à la crise de l’Europe du capital. Un programme qui leur permette non seulement de conquérir l’unité au sein de notre classe face au poison de la xénophobie qui divise les ouvriers entre « nationaux » et immigrés, mais aussi afin de gagner à leur combat d’autres secteurs sociaux comme les petits artisans, les petits commerçants et les petits épargnants. Ces derniers, dans leur désespoir face aux sursauts de la crise, s’ils ne sont pas gagnés par les travailleurs pourraient devenir la base sociale des tendances les plus réactionnaires. Ce programme doit avoir comme axe central la revendication d’Etats-Unis Socialistes d’Europe. C’est la seule perspective progressiste face aux deux plans bourgeois en discussion par rapport à l’avenir de l’UE [12] : l’un prévoyant de renforcer les institutions de l’UE pour « sauver l’Europe » ; l’autre envisageant plutôt de créer une UE à deux vitesses avec un noyau fort autour de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’Autriche et d’autres pays du Nord et un noyau méditerranéen faible (ce qui est le plan des partisans d’options plus unilatérales). Face à ces deux plans qui, par des chemins différents, ne font que renforcer les tendances nationalistes, les Etats-Unis Socialistes d’Europe est la seule alternative progressiste [13] ».
L’avenir de l’UE ne se joue pas dans les sommets de Bruxelles mais dans la lutte de classes

La résistance des travailleurs européens face aux plans d’austérité, dont l’avant-garde est formée par les travailleurs et les masses grecs, est en train de faire obstacle aux plans de la bourgeoisie visant à faire payer la crise aux travailleurs. Comme nous le soulignions en début d’article, la décision de Papandréou a ouvert une période d’incertitude qui peut précipiter la zone euro au bord du gouffre. Un résultat négatif du référendum serait un coup de grâce pour son gouvernement. Cela entrainerait un défaut désordonné, le pire des scénarios pour la stabilité de la zone euro. Cela impliquerait également très probablement une sortie de la Grèce de la zone euro.

Ce coup de poker risqué est une conséquence de la perte de légitimité du gouvernement socialiste grec qui se trouve face à un soulèvement des travailleurs et des masses qui mènent des luttes sectorielles de plus en plus radicales. C’est cette pression qui a forcé la bureaucratie syndicale a appelé à une grève générale de 48 heures les 19 et 20 octobre derniers. La décision du Premier Ministre grec a surpris les leaders européens qui n’ont pas tardé à la qualifier d’irresponsable. Les chefs d’Etat et de gouvernement qui ont encore à régler mille détails litigieux par rapport aux accords passés lors du dernier sommet européen, ont été pris de court par la manœuvre désespérée et aventurière de Papandréou qui a brisé la « solidarité européenne » entre les dirigeants et les pays capitalistes [14]. En cherchant à survivre politiquement –ou une porte de sortie un peu moins déshonorante ?- afin de gagner du temps et de contenir la colère croissante qui semble avoir atteint des niveaux incontrôlables à la suite des événements du 28 octobre, faisant trembler les bases mêmes du régime bourgeois, Papandréou cherche a faire pression sur ses homologues européens [15]. Il chercherait ainsi de nouvelles concessions comme une liquidation plus importante de la dette grecque et un plan de restructuration moins défavorables à Athènes ainsi qu’un plan de relance économique, en les menaçant d’un vote négatif.

Une fois de plus, la vitesse du développement de la crise est plus rapide que la capacité des politiciens bourgeois européens à apporter des réponses. Malgré la nervosité des marchés et des dirigeants européens, qui montre combien un accident politique d’envergure comme celui que vit la Grèce en ce moment peut déstabiliser les plans de sortie de crise au sein de la zone euro, le plébiscite est une mesure complètement réactionnaire. Papandréou essaie de faire chanter son électorat en lui proposant deux alternatives parfaitement réactionnaires : ou une restructuration brutale au sein de la zone euro, ou une faillite de l’Etat grec avec une réintroduction éventuelle du drachme.

Que peut-il arriver en Grèce dans les prochaines semaines ou les prochains mois ? Tous les scénarios sont possibles : Papandréou peut être poussé à la démission en raison de son isolement ; il peut perdre le vote de confiance du Parlement vendredi 4 novembre en raison de la démission de nouveaux députés du groupe parlementaire du PASOK [16] ; il peut y avoir un appel à des élections anticipées comme le demande le parti de l’opposition de droite Nouvelle Démocratie, même si ces élections ne donneraient pas de majorité claire à aucun des partis ; Papandréou pourrait abandonner son idée de référendum ; sans oublier le fait que pendant la nuit du premier au 2 novembre Papandréou a destitué l’ensemble du Haut-commandement des trois principaux corps d’arme grecs, ce que certains analysent comme une réponse à une tentative avortée de coup d’Etat [17].

Après le choc initial, les dirigeants européens de leur côté essaient de sauver leur plan dans la mesure du possible en se refusant à renégocier les termes de l’accord du second sauvetage de la Grèce. Cela pourrait impliquer le blocage de l’aide d’urgence de 8 milliards d’euros du premier plan d’assistance jusqu’à ce qu’Athènes ratifie ses engagements en termes de mise en place des politiques d’ajustement exigées. Ils demanderont également à Papandréou que la question qui pourrait être posée, concerne la sortie ou non de la zone euro. Ils essaient par ce biais de rendre les Grecs responsable de la débâcle imminente qui est liée en réalité à leurs politiques d’austérité et de semi-colonisation draconiennes. Comme le souligne avec beaucoup de cynisme un haut responsable français cité par Le Monde, « on ne peut pas empêcher les Grecs de se suicider. Mieux vaut que ce soit eux qui le fassent qu’Angela Merkel [18] ».

Une seule chose est claire cependant dans le cadre de tant d’incertitudes : les travailleurs et les masses populaires grecques sont à bout. C’est ce que montrent les quinze grèves générales qui ont émaillées les dix-huit derniers mois. Face au piège référendaire, il est nécessaire de défendre un programme à même de faire payer la crise aux capitalistes, en commençant par la nationalisation du secteur bancaire et des grandes entreprises sous contrôle des travailleurs de façon à préparer la voie du pouvoir ouvrier et populaire. La Grèce laisse entrevoir la tempête qui se profile à l’horizon.

Si la bourgeoisie des différents pays de l’UE commence à perdre la main dans leur gestion de la crise, elle se verra tôt ou tard forcée de choisir entre deux options : soit une implosion de l’euro, soit une intervention fiscale abusive de la BCE, ce qui aurait un coût politique imprévisible car cela serait particulièrement dur à digérer pour Berlin. Les tensions politiques, géopolitiques et de la lutte de classe au sein même de chaque Etat et entre les Etats européens pourraient entrainer une escalade aux effets paroxystiques.

02/11/11

[1] Les autorités chinoises ont aussi à convaincre en interne, comme le souligne un ancien membre du Bureau de la politique monétaire de la Banque Centrale chinoise : « Le fait de sauver les pays de l’UE avec de l’argent chinois est très difficile à accepter pour nos concitoyens. Les Chinois vont se demander : si l’Allemagne ne veut plus donner d’argent, pourquoi la Chine devrait s’embêter avec tout ça ? ». Voir Y. Yongding, « Beijing will not ride to eurozone’s rescue », Financial Times, 01/11/11.

[2] Il s’agit d’un chiffre inférieur y compris aux 200 milliards d’euros de recapitalisation évoqués avant le Sommet par la nouvelle patronne du FMI, Christine Lagarde.

[3] Cette recapitalisation pourrait monter à 50 milliards d’euros si aux cinq établissements bancaires les plus affectés on ajoute le reste des caisses d’épargne régionales notamment.

[4] Durant toute la rencontre du dimanche 23 octobre de la chancelière allemande et du président français avec la presse internationale, Berlusconi a été l’objet du feu roulant des critiques pour ne pas avoir respecté ses promesses sur les mesures à adopter contre la crise. Merkel et Sarkozy ont exigé du président du Conseil italien des engagements concrets en termes de réformes structurelles et budgétaires. « Il n’est pas question de faire appel à la solidarité quand on ne fait soi-même pas d’effort » a lancé Sarkozy.

[5] Voir J. Chingo, « Face à la banqueroute de l’Europe du capital : Pour les Etats-Unis socialistes d’Europe ! », Révolution Permanente n°2, octobre 2011,

[6] Dans les années 1980 l’Amérique latine a également connu un grave problème de dette qui a mis en danger le système financier des Etats-Unis. La bourgeoisie trouva une issue à cette crise à travers le « Plan Brady », du nom du secrétaire américain au Trésor de l’époque. Le plan Brady prévoyait que la dette bancaire se transforme en bons négociables garantis par le Trésor étasunien (bons Brady), ce qui donnait une certaine sécurité aux investisseurs. Les pays endettés s’engageaient en échange à réaliser une série de réformes économiques dans le cadre de ce qui allait bientôt s’appelait le « consensus de Washington ». Le résultat de l’application du plan fut que le poids de la dette continua à être très élevé mais la faillite de la Réserve Fédérale était finalement évitée. Les pays de la région purent à nouveau se financer sur le marché international des capitaux, au prix des mesures conservatrices et ultralibérales qui caractérisèrent les années 1990 à travers une vague de privatisations sans précédents et une attaque en règle envers les acquis ouvriers arrachés au moment de la période où dominait le modèle économique de « substitution d’importations ». Dans le cas de l’Europe, ce qui est en jeu c’est le démantèlement de ce qui subsiste encore de l’Etat-providence.

[7] “Brussels Decisions ’Will Exacerbate the Crisis’”, The World from Berlin, Spiegel Online, 28/10/11

[8] Id.

[9] « A return to the world of Hobbes », Financial Times, 27/10/11

[10] Pour d’autres historiens, les relations internationales modernes ne commenceraient réellement qu’avec le développement du capitalisme, un processus au développement inégal, qui ne s’est achevé qu’avec la Première Guerre Mondiale. Ce débat ne fait cependant pas l’objet de cet article.

[11] Cité par R. Poch, « Trichet apremia a una ‘aplicación rápida’ de las decisiones de la última cumbre del euro », La Vanguardia, 31/10/11.

[12] Mais elle l’est aussi face aux alternatives « dévaluationnistes » qui, au fur et à mesure que les échecs et les coûts de l’austérité deviennent de plus en plus évidents, peuvent se renforcer au sein de la bourgeoisie des pays impérialistes de deuxième ordre de l’UE. Certains économistes progressistes comme le grec Costas Lapavitsas le proposent déjà. Ce dernier propose et donne en exemple une solution « à l’Argentine » : restructuration de la dette et sortie de l’euro.

[13] Les axes de ce programme sont abordés dans J. Chingo, « Face à la banqueroute de l’Europe du capital : Pour les Etats-Unis socialistes d’Europe ! », Révolution Permanente n°2, octobre 2011,

[14] « Un excellent connaisseur de l’Europe, Jean-Dominique Giuliani, rappelle que la manière dont il a procédé est contraire, non seulement à l’esprit européen, mais aussi au principe de coopération loyale rappelé à l’article 4 du Traité sur l’Union européenne : "Les Etats membres facilitent l’accomplissement par l’Union de sa mission et s’abstiennent de toute mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l’Union". Il n’était pas nécessaire de rajouter une couche d’irresponsabilité au désordre actuel ». Voir C. Makarian, L’Express, 01/11/11.

[15] Les dirigeants grecs ont été extrêmement alarmés par les mouvements de protestation du 28 octobre qui ont empêché la célébration du défilé traditionnel pour la Fête nationale pour la première fois depuis 71 ans. Tout ceci a mis Papandréou dans une situation encore plus délicate.

[16] Après la démission de deux députés le premier novembre, le PASOK ne compte plus que 151 sièges sur 300 au Parlement.

[17] Il suffit de se référer à ce que soutient une revue aussi peu humouristique que Forbes pour se convaincre qu’une telle éventualité commence à être sérieusement prise en considération dans certains secteurs de la haute finance internationale : « Cette plaisanterie est d’autant plus triste et amère qu’elle serait, pour tout dire, si l’on fait abstraction du léger problème de la transformation de la Grèce en dictature militaire, une bonne solution pour le pays ». Voir T. Worstall, « The Appalling Greek Solution : A Military Coup”, Forbes, 26/10/2011. Nous soulignions il y a quelques semaines déjà que de tels scénarios politiquement improbables à première vue étaient en gestation. Voir J. Chingo, « L’an IV de la crise économique mondiale. La fin des solutions faciles pour en sortir »,.

[18] « Les conditions de Sarkozy à Papandréou », Le Monde, 02/11/11


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Tous les nouveaux articles du CCR :

-Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne mènent l’Europe à la catastrophe

-Grèce : C’est la poussée de la classe ouvrière qui est derrière la crise politique

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-La victoire de Cristina Kirchner et le score électoral de l’extrême gauche

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Où va la crise ? - Page 33 Empty Taux sur la dette: Hallali sur l'Italie

Message  Roseau Sam 5 Nov - 3:18

http://www.bloomberg.com/quote/GBTPGR10:IND
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Re: Où va la crise ?

Message  Copas Dim 6 Nov - 0:30

Le protectorat chinois de Hong Kong se met en position d'attaquer les travailleurs face à la vague recessive qui risque de les toucher.

http://www.chinaworker.info/zh/content/news/1636/
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Video première action du CRAC 40

Message  Roseau Dim 6 Nov - 22:05

https://www.youtube.com/watch?v=eqie7oYfc-Q
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Chronique de la chute de l’€URSS...

Message  Roseau Lun 7 Nov - 19:16


A l’ouverture des marchés, vers 9 heures 10, le rendement des bons à 10 ans du Trésor français étaient de 3,147 % et ceux du Bund (bon allemand) à 1,797 % soit un écart de 135 points de base ou 75,1 % (comme l’Argentine en 2001-2002). Un nouveau record historique...


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Où va la crise ? - Page 33 Empty Récession en Europe

Message  Roseau Lun 7 Nov - 23:58

Les ventes au détail auraient reculé de 1,5% depuis un an
http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_les_ventes_de_detail_ont_recule_de_07_en_septembre071120111111.asp
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Où va la crise ? - Page 33 Empty SORTIE DE ROUTE, par François Leclerc

Message  Roseau Mar 8 Nov - 18:17

Comme d'habitude, une excellente synthèse d'info sur l'évolution de la crise
http://www.pauljorion.com/blog/?p=30742
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Les eaux troubles de la City

Message  Roseau Mar 8 Nov - 18:37

Ne sais plus si déjà posté sur ce forum, mais excellent documentaire
https://www.dailymotion.com/video/xlpx1f_documentaire-city-de-londres-la-finance-en-eaux-troubles_news#from=embediframe
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Message  Roseau Mar 8 Nov - 18:45

Les 16 premières banques européennes sont assises sur un tas de produits toxiques de 386 milliards €,
d'après une étude du Crédit Suisse citée par le WSJ
http://online.wsj.com/article/SB10001424052970203716204577017863239915378.html?KEYWORDS=abouhossein
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Où va la crise ? - Page 33 Empty Un moins de rien en moins

Message  Roseau Mar 8 Nov - 21:29

Le président italien a annoncé que Silvio Berlusconi démissionnera dès que les mesures promises à l'UE seront adoptées par le Parlement.
En attendant, le taux des bons à 10 ans s'approche de la barre symbolique des 7 %...
http://www.bloomberg.com/quote/GBTPGR10:IND
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Message  Vérosa_2 Mar 8 Nov - 22:26

Roseau a écrit:Ne sais plus si déjà posté sur ce forum, mais excellent documentaire
https://www.dailymotion.com/video/xlpx1f_documentaire-city-de-londres-la-finance-en-eaux-troubles_news#from=embediframe
Je ne vois pas ce que ce documentaire a d'excellent. Certes, pour ma part, j'y apprend certaines choses que j'ignorais, notamment sur l'histoire de la "City", mais à part cela il n'y a là-dedans rien de consistant. Et la rengaine sur les paradis fiscaux me semble ne refléter qu'un épiphénomène.

Vérosa_2

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Message  Roseau Mar 8 Nov - 23:45

C'est curieux, car j'ai reçu messages de dizaines de gens ayant appris en en se divertissant.
Moi aussi d'ailleurs, qui croyait connaitre... et y compris sur les paradis fiscaux !
Mais on sera d'accord: cela n'explique pas que la crise est inévitable car de surraccumulation...
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Message  Roseau Mer 9 Nov - 17:43

Pour de nombreux observateurs, le seuil de 7 % atteint par les taux des bons italiens 10 ans est fatidique car il avait déclenché, dans le cas de la Grèce, l’Irlande et du Portugal, le processus qui avait abouti à des demandes d’aide financière extérieure.

http://www.boursorama.com/actualites/l-euro-creuse-ses-pertes-face-au-dollar-la-crise-menace-l-italie-158ea7ed8a3a9b4bd5f701658dd43918
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Message  Roseau Mer 9 Nov - 20:57

La fédération des exportateurs allemands vient d'affirmer qu’un plan B est nécessaire et que les industriels allemands, tout bien pesé, pourraient « vivre sans l’euro »
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Message  Roseau Jeu 10 Nov - 0:02

Wall Street finit en chute, paniquée face à la crise italienne, saisie par l’angoisse de voir l’Italie à son tour emportée par la crise de la dette : le Dow Jones a perdu 3,20 %, et le Nasdaq a perdu 3,88 %.
http://www.romandie.com/news/n/_Wall_Street_finit_en_chute_paniquee_face_a_la_crise_italienne091120112211
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Où va la crise ? - Page 33 Empty L'Italie au bord de l'abîme ?

Message  Roseau Jeu 10 Nov - 4:02


Seule solution pour Ambrose Evans-Pritchard, le fameux chroniqueur du Telegraph: la fuite en avant avec la planche à billet
http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/8880306/Europe-pushes-Italy-into-the-abyss.html

Rappelons que les banques françaises, avec 416 milliards $ de créances, sont les plus exposées à la dette italienne...


Dernière édition par Roseau le Jeu 10 Nov - 4:08, édité 1 fois
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