Où va la crise ?
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Communiqué du NPA. Mobilisation populaire contre la crise et les spéculateurs.
jeudi 11 août 2011
Près de trois ans après, non seulement la crise n’est pas finie, mais elle rebondit de plus belle.
Elle nous est présentée aujourd’hui comme une crise des dettes publiques et serait donc le résultat de politiques, laxistes, trop dépensières, bref trop « sociales ». Le remède serait donc encore moins de dépenses et encore plus d’austérité.
C’est une escroquerie ! Depuis l’éclatement de la crise en 2008, les Etats n’ont cessé de voler au secours des banques pour éponger leurs bilans pourris à coup de centaines de milliard sans aucune contrepartie, aucune limitation, aucune réglementation. Cette aide massive et inconditionnelle à la finance, accompagnée des cadeaux fiscaux aux plus riches ont creusé le déficit des Etats. Aujourd’hui les spéculateurs s’en donnent à cœur joie et exercent un véritable chantage, menaçant les Etats de faillite.
Les marchés financiers, c'est-à-dire les spéculateurs ne sont menaçants que parce que les dirigeants des Etats les laissent faire, choisissent de les « rassurer » au lieu de les mettre au pas. Les gouvernements en Europe comme aux Etats-Unis se soumettent volontairement aux diktats des financiers et imposent les sacrifices aux populations. L’heure de vérité est arrivée.
Le NPA s’adresse à toute la gauche sociale et politique, à toutes celles et ceux qui ne veulent pas subir l’austérité qui s’annonce de plus en plus brutale. Des mesures d’urgence s’imposent et elles ne pourront être imposées que par une mobilisation puissante, unitaire. Le remboursement de la dette est une machine de guerre contre les droits sociaux, la protection sociale, les services publics : il faut cesser les remboursements immédiatement et inconditionnellement. La mobilisation populaire pour imposer la levée du secret bancaire, le contrôle sur toutes les opérations financières mettra en évidence l’illégitimité de la dette et la nécessité de son annulation. Au lieu de sauver les banques il faut les nationaliser, les remplacer par un véritable service public bancaire sous le contrôle des salariés.
Le 11 août 2011.
Près de trois ans après, non seulement la crise n’est pas finie, mais elle rebondit de plus belle.
Elle nous est présentée aujourd’hui comme une crise des dettes publiques et serait donc le résultat de politiques, laxistes, trop dépensières, bref trop « sociales ». Le remède serait donc encore moins de dépenses et encore plus d’austérité.
C’est une escroquerie ! Depuis l’éclatement de la crise en 2008, les Etats n’ont cessé de voler au secours des banques pour éponger leurs bilans pourris à coup de centaines de milliard sans aucune contrepartie, aucune limitation, aucune réglementation. Cette aide massive et inconditionnelle à la finance, accompagnée des cadeaux fiscaux aux plus riches ont creusé le déficit des Etats. Aujourd’hui les spéculateurs s’en donnent à cœur joie et exercent un véritable chantage, menaçant les Etats de faillite.
Les marchés financiers, c'est-à-dire les spéculateurs ne sont menaçants que parce que les dirigeants des Etats les laissent faire, choisissent de les « rassurer » au lieu de les mettre au pas. Les gouvernements en Europe comme aux Etats-Unis se soumettent volontairement aux diktats des financiers et imposent les sacrifices aux populations. L’heure de vérité est arrivée.
Le NPA s’adresse à toute la gauche sociale et politique, à toutes celles et ceux qui ne veulent pas subir l’austérité qui s’annonce de plus en plus brutale. Des mesures d’urgence s’imposent et elles ne pourront être imposées que par une mobilisation puissante, unitaire. Le remboursement de la dette est une machine de guerre contre les droits sociaux, la protection sociale, les services publics : il faut cesser les remboursements immédiatement et inconditionnellement. La mobilisation populaire pour imposer la levée du secret bancaire, le contrôle sur toutes les opérations financières mettra en évidence l’illégitimité de la dette et la nécessité de son annulation. Au lieu de sauver les banques il faut les nationaliser, les remplacer par un véritable service public bancaire sous le contrôle des salariés.
Le 11 août 2011.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Le commencement de la fin, par Frédéric Lordon
http://blog.mondediplo.net/2011-08-11-Le-commencement-de-la-fin
Extrait
Extrait
il est dans le fait que jamais un groupe d’intérêt aussi puissant que celui qui s’est constitué autour de la finance lato sensu ne renoncera de lui-même au moindre de ses privilèges, et que seuls peuvent le mettre à bas la force d’un mouvement insurrectionnel – puisqu’il est bien clair par ailleurs qu’aucun des partis de gouvernement nulle part n’a le réel désir de l’attaquer –, ou bien la puissance dévastatrice d’une catastrophe que son système aura lui-même engendré.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Après les PIGS, les FIGS, selon l'agence Bloomberg
http://blog.lefigaro.fr/economie/2011/08/apres-les-pigs-les-figs.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
France: Stabilité du PIB au deuxième trimestre 2011 (0,0 %)
http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=26&date=20110812
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
A propos de l' interdiction des ventes à découvert prise hier...
Elle concerne en France les actions du secteur banque et assurances.
Commentaire de Zébu, sur le blog Jorion:
J’attire l’attention sur quelques points :
- SCOR Global Life est un poids lourd mondial de la réassurance … Vie, ce qui expliquerait cela : si des obligations sont plombées, les effets se feront sentir chez ceux qui fournissent de l’AV, soit les assureurs et bancassureurs (AXA et CNP, notamment), d’où la nécessité que le réassureur tienne le coup, ce qui apparemment n’est pas forcément le cas. Après le réassureur, il n’y a plus que l’Etat, comme pour AIG. Or, nous savons depuis 2008, l’Etat ne peut plus. Reste donc la BCE … ;
- Euler Hermès, c’est encore autre chose et ça sent pas bon : n°1 mondial de l’assurance-crédit des entreprises … Là, pour le coup, on intègre la dette privée, celle des entreprises.
« Leader mondial de l’assurance-crédit, Euler Hermes assure ses clients contre les pertes découlant, d’une part, des défaillances des acheteurs domestiques ou étrangers, d’autre part du risque politique. »
En gros, si on comprend bien la décision des autorités de régulation, on décide de protéger contre la spéculation ceux-là même qui sont censés protéger ceux qui assurent contre les risques, que ce soit pour les entreprises ou pour les particuliers, soit les derniers remparts.
Sachant que les états ne sont plus fonctionnels et que la BCE a déjà ré-entamé (on saura à quel niveau lundi) son programme de rachats des obligations italiennes et espagnoles, on sait donc maintenant que les spéculateurs attaquent le dernier maillon.
Après, il n’y a plus rien.
Soit le système, dans son ensemble, pète, soit l’euro explose.
Echec et mat.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
En une du Wall Street Journal...accrochez vous et lisez, camarades
http://www.pauljorion.com/blog/?p=27480
D'autres médias financiers se sont encanaillés en reprenant le même titre...
Un exemple, au Canada:
http://business.financialpost.com/2011/08/12/roubini-says-more-than-50-chance-of-global-recession/
D'autres médias financiers se sont encanaillés en reprenant le même titre...
Un exemple, au Canada:
http://business.financialpost.com/2011/08/12/roubini-says-more-than-50-chance-of-global-recession/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Ce que je retiens de cet article c'est contradictoirement l'absence quasi totale en plus de 20 ans de présence télé de Laguillier de ce genre de discours. Maintenant que LO a été remisé dans les archives de l'INA, elle a beau jeu de décliner un programme de combat. Mais bon, si cela peut permettre un début de commencement d'unité ...Copas a écrit:Le problème immédiat des travailleurs, c'est de se défendre pour que le fardeau de la crise ne leur soit pas(intégralement)imposé. Défendre l'emploi, les conditions de travail et le salaire, les seuls biens qu'ils possèdent dans la société capitaliste, devient une nécessité plus grande que jamais dans le passé récent, pour empêcher la chute dans la misère de la grande majorité du monde du travail.
Ce qui signifie l'expropriation radicale de la classe capitaliste, à commencer par les banques et les grands groupes industriels et commerciaux, et la réorganisation de l'économie sur la base de la propriété collective, débarrassée de la recherche de profit privé et de la concurrence, et planifiée pour satisfaire au mieux les besoins de tous en fonction de la capacité de production. (tu veux en mettre trop) Cela ne pourra se faire que par une mobilisation de la classe ouvrière à un niveau de détermination mais aussi de conscience politique qui n'existe certes pas aujourd'hui. Mais cela peut venir vite, provoqué par la bourgeoisie elle-même, par les dégâts du capitalisme.
La lutte des exploités pour défendre leurs conditions d'existence ne pourra prendre son sens que dans la perspective du bouleversement radical de l'organisation économique et sociale qui est en train de montrer de façon patente sa faillite.
Il est vital que, face aux partis qui se placent tous sur le terrain du capitalisme, renaisse un parti qui se place dans la perspective du renversement du pouvoir de la bourgeoisie, de la révolution sociale, un véritable parti communiste.
et bien c'est globalement cela, pas grand chose à jeter et pas trop de charabia. Manque un peu de "pouvoir des travailleurs" car ce qui permet de faire comprendre un peu mieux qu'une issue positive existe.
Il s'agit maintenant de prendre les initiatives nécessaires pour avancer dans le cadre global de cette feuille de route.
Et donc proposer au NPA, au POI, aux courants politiques qui le souhaitent, aux sites politiques du mouvement des travailleurs, de prendre des initiatives marquantes pour populariser cette orientation, préparer les batailles concrètes nécessaires, construire les outils de masse qui permettront de résister et de passer à la contre-offensive.
Un parti pour le pouvoir des travailleurs est à l'ordre du jour pour cette tâche.
Invité- Invité
Re: Où va la crise ?
Face aux derniers soubresauts de la crise : quelques éléments d’analyse
WILNO Henri
12 août 2011
Ce vendredi 12 août a été annoncée par l’INSEE une croissance nulle de l’économie française au 2e trimestre. Cette publication ajoute un élément supplémentaire à une semaine entamée avec une débâcle boursière.
1. La croissance a commencé à ralentir avant le rebond de la crise financière
Depuis plusieurs mois, apparaissaient des signes du ralentissement d’une croissance déjà relativement limitée (car dans plusieurs pays, les pertes de production résultant de la récession de 2009 n’ont pas été effacées, tandis que perdure un chômage élevé). C’était le cas aux Etats-Unis (où la production et la consommation décélèrent depuis plusieurs trimestres) et dans plusieurs économies européennes.
En France, après une croissance de 0,9% au premier trimestre, l’Insee et la Banque de France avaient indiqué attendre une hausse de 0,2% du produit intérieur brut au deuxième. En fait, le chiffre publié le 12 août est nul. La production industrielle a reculé de 0,6% et la consommation des ménages de 0,7%. Pour le 3e trimestre, la Banque de France a publié une première estimation à 0,2% ce qui confirmerait le ralentissement. Le chômage a recommencé à augmenter depuis mai avec, en juin, 33 600 chômeurs enregistrés de plus. Le gouvernement maintient lui pour l’instant sa prévision de croissance annuelle à +2,0% (après 1,5% en 2010), mais ce chiffre risque fort d’être démenti.
Dans une publication du 8 août dernier, l’OCDE indique que ses indicateurs avancés (qui indiquent la croissance à venir) continuent de signaler un ralentissement de l’activité pour le mois de juin 2011 dans la plupart des pays de l’OCDE et des grandes économies non membres (y compris le Brésil, la Chine et l’Inde).
Certains économistes évoquent un scénario en W avec une nouvelle récession. Il est trop tôt pour trancher mais, récession ou pas, un nouveau ralentissement généralisé de l’économie se profile. Il s’explique, avec des dosages différents selon les pays, par :
- La fin des mesures de soutien à l’activité comme les primes automobiles ;
- La poursuite de la crise immobilière (USA, Espagne, etc.) ;
- Les premiers effets des mesures d’austérité en Europe ;
- L’arrêt du restockage par les entreprises ;
- La faiblesse de la demande des ménages.
Ce ralentissement pourrait ne pas épargner la Chine même si celle-ci conserve un taux de croissance sensiblement plus élevé que les USA ou l’Europe.
2. La crise financière va durer
Au-delà de tous les soubresauts des Bourses, la crise financière du début du mois d’août renvoie à l’imbrication de la crise des dettes publiques et de l’incertitude maintenue sur la situation des banques.
Les dettes publiques ont explosé dans les deux dernières années [1] et elles représentant désormais une charge considérable pour les différents Etats.
En France, pour l’année 2011, le remboursement du capital représentera environ 97 milliards d’euros et le paiement des intérêts environ 45 milliards d’euros, soit au total 142 milliards d’euros. A titre de comparaison :
- les recettes de l’impôt sur le revenu ont été de 50.3 milliards d’euros en 2010 ;
- le budget de l’enseignement scolaire hors retraites des enseignants (2011, prévisions) est de 45,6 milliards d’euros.
Le paiement des intérêts de la dette absorbe donc presque toutes les recettes de l’impôt sur le revenu.
Les titres de la dette publique ont une double caractéristique du point de vue de la finance :
- ce sont des garanties car les Etats sont considérés comme des débiteurs plus sûrs que les agents économiques privés : les banques et les compagnies d’assurance conservent donc un volant important de titres d’Etat (qui par ailleurs rapportent des intérêts) ;
- ce sont des instruments de spéculation : les fonds spéculatifs font des « aller-retour » rapides, achetant puis vendant ces titres au gré des fluctuations des taux de change des monnaies et des taux d’intérêt. Souvent, ces opérations se font à découvert, c’est-à-dire sur des titres que les opérateurs ne possèdent pas (mais qu’ils espèrent se procurer à bon prix au moment où ils devront les fournir).
Comme les banques détiennent des quantités importantes de titres de la dette publique (et que celles-ci sont mal connues), il y a aujourd’hui une incertitude renouvelée sur leur santé. Ce qui déclenche des rumeurs téléguidées ou pas par des spéculateurs (comme on l’a vu le 10 août sur la Société Générale) et, par ailleurs, retentit sur leur comportement. Des flux financiers vont constamment d’une banque à l’autre et l’incertitude peut amener un tarissement partiel de ces flux nécessaires au financement de l’économie, comme ce fut le cas après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008. De même, on pourrait assister à une plus grande difficulté d’accès au crédit pour les particuliers ou les entreprises.
Crise des dettes publiques et incertitudes bancaires se combinent donc pour non seulement faire plonger les Bourses (du 1er juillet au 10 août le CAC 40 a perdu 25%, mais, dans les semaines qui viennent, il peut remonter puis rebaisser… ) mais risquer d’approfondir la crise de l’économie réelle (production, emploi).
3. Les marges de manœuvre des Etats sont limitées et les contradictions s’accroissent
Le stock de dette publique accumulé, la liberté sans limite laissée aux spéculateurs sur les marchés financiers ligotent les Etats. Mais les choix aux quels sont confrontées les différentes bourgeoisies se concrétisent différemment et conduisent à des hésitations voire à des affrontements sur la voie à suivre.
Aux USA, la politique économique gouvernementale est paralysée par l’exigence des républicains de compression à marche forcée de la dette, sans remise en cause des baisses d’impôt pour les ménages les plus riches mises en place sous la présidence Bush. Fin juillet, pour obtenir la hausse du plafond de la dette, Obama a capitulé une fois de plus devant les exigences des républicains. Cela n’a pas évité la dégradation de la note américaine par Standard & Poors au motif, notamment, de l’incertitude sur le futur de la politique de réduction de la dette. Seule la Réserve Fédérale essaie de jouer un rôle actif en annonçant le 9 août un maintien de ses taux d’intérêt au voisinage de zéro pour deux ans mais elle n’a rien annoncé de plus pour l’instant, sinon des assurances imprécises sur des actions si nécessaire pour maintenir la croissance.
En Europe, tout tourne pour l’instant autour de la dette publique. D’abord limitées à la Grèce, les attaques spéculatives ont touché l’Irlande, le Portugal, et puis maintenant l’Italie et l’Espagne. Pour sauvegarder les banques détenant des titres, ont d’abord été mis sur pied au niveau européen des dispositifs d’ « aide » aux trois premiers de ces pays gagés sur des plans d’austérité extrêmement durs. Les discours sur l’austérité se sont généralisés depuis 2010 dans toute l’Europe ce qui n’a pas empêché des attaques spéculatives sur les dettes espagnole et italienne, pays d’une tout autre taille que les précédents. Le 8 août dernier, après une réunion des ministres des finances du G7, la Banque centrale européenne a accepté d’acheter des titres de la dette italienne et espagnole. Le Monde du même jour a titré « La BCE empêche les Bourses de céder à la panique », titre vite démenti par la reprise de la baisse des cours. Les mauvaises créances étaient passées aux banques, puis aux Etats, elles vont désormais vers la Banque centrale.
Les réunions des Etats européens se multiplient et courent après les évènements mais deux axes perdurent : dans l’immédiat, sauvetage du système financier laissé libre de spéculer et, pour le présent et l’avenir, austérité. Les débats parfois durs portent sur les modalités techniques (mais non sans conséquences) de cette politique, notamment sur les critères plus ou moins stricts du déclanchement des mécanismes de soutien aux dettes des pays et sur le fait que le système financier pourrait un peu y participer. Le paradoxe est que cette politique, qui n’a comme objectif que de complaire aux marchés, ne rassure pas tout à fait ceux-ci car elle se décide au jour le jour. En fait, comme l’écrit Michel Husson [2], au-delà des bricolages, l’Europe est à la croisée des chemins : soit un pas en avant vers un fédéralisme permettant dans l’immédiat de mutualiser les dettes, soit des replis chacun pour soi débouchant sur un éclatement de la zone Euro. Comme les bourgeoisies européennes ne sont pas disposées à assumer l’une ou l’autre de ces issues, la crise perdure.
Pour ce qui est de la France, N. Sarkozy, rentré temporairement de vacances, n’annonce pour le moment qu’un surcroît d’austérité pour le budget de 2012 en préparation. Ceux-ci vont rapidement se doubler d’appel à l’Union nationale pour sauver « notre note AAA », « nos banques », « nos entreprises », etc. Pour faire passer des coups de rabot supplémentaires dans les dépenses sociales et d’éducation, seront probablement annoncées quelques retouches concernant les « niches fiscales » mais l’essentiel des intérêts des nantis sera préservé comme l’ont montré les tours de passe passe sur le bouclier fiscal et l’impôt sur la fortune (ISF). Si la crise s’approfondit, il est possible que soient agitées à nouveau des proclamations sur la régulation des marchés financiers, à l’instar de Jean-Louis Borloo fraichement converti à la taxation des transactions financières.
4. Que faire (comme disait l’autre) ?
Deux écueils guettent les forces de contestation radicale du système face à cette nouvelle phase de la crise :
• Le premier serait de prendre le monde à témoin de l’irrationalité du capitalisme, d’élaborer des propositions alternatives techniquement argumentées et de croire qu’elles s’imposeront par la force des idées et la pédagogie (ou par la grâce d’une habile combinaison électorale unitaire) ;
• La seconde serait de se borner à des dénonciations générales du capitalisme et à appeler à son renversement comme seule solution, en se désintéressant, voire en dénonçant comme réformistes ou opportunistes les idées contestataires qui circulent dans la société.
En fait, depuis 2008, la conscience que le système « marche sur la tête » s’est largement diffusée. Les salariés ont largement pris conscience que le refrain qu’on leur sert depuis les années 70 (« les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ») n’était qu’une entourloupe. La question est celle de leur entrée en action. Il faut briser le syndrôme « TINA » [3]. La mise en avant de revendications radicales, ancrées dans les préoccupations présentes, peut y contribuer. On peut tenter de résumer ainsi les revendications à avancer pour concourir à briser l’engrenage sans fond dans lequel nous enferme le capitalisme [4] :
• Pour faire face au problème de la dette publique, quel que soit le pays, il faut décréter un moratoire sur la dette existante et la soumettre à un audit public, pour porter un jugement circonstancié et déterminer quelles dettes seront remboursées et quelles ne le seront pas. Une partie substantielle de la dette devra être répudiée. Le reste sera soumis à restructuration : rééchelonnement, réduction, plafonnement, etc.
• Il faut réformer les statuts de la Banque centrale européenne, pour mettre fin à son indépendance et permettre le financement monétaire du déficit public (achat par la BCE des titres de la dette publique lors de leur émission).
• En matière de déficit public, il faut redresser la situation par une réforme fiscale d’ampleur, pour revenir sur les avantages consentis aux plus riches et taxer fortement les hauts revenus, les profits des sociétés et les patrimoines des riches.
• Il faut ligoter la finance. Ce qui, outre l’interdiction de la titrisation des créances et des fonds spéculatifs, implique la levée du secret bancaire et l’instauration d’un contrôle du mouvement des capitaux accompagné d’une taxation des transactions financières. Il faut interdire définitivement les ventes à découvert, qui permettent la spéculation sur titres.
• Il faut enfin mettre toutes les institutions financières sous le strict contrôle de la société avec la constitution d’un grand pôle bancaire public par socialisation des banques sans indemnité ni rachat.
• Il faut reprendre aux patrons, par la hausse des salaires et une fiscalité redistributrice, les points de valeur ajoutée confisqués aux salariés depuis le début des années 80, afin d’assurer les bases d’un autre développement.
• Face aux licenciements supplémentaires qui s’annoncent, il faut stabiliser le marché du travail, en rétablissant la prépondérance des CDI et en interdisant les licenciements, d’abord dans les entreprises qui font des profits.
• Il faut garantir les acquis sociaux, en finir avec les politiques d’austérité pour enclencher une croissance sociale et écologique , reconstituer des services publics dignes de ce nom.
Ces points n’épuisent pas l’ensemble des revendications à l’ordre du jour, mais, au-delà des formulations, ils synthétisent ce qui semble le plus urgent pour faire face à une crise qui n’est pas seulement économique et produit en Europe des risques de décomposition sociale propices au regain de l’extrême-droite. Un combat idéologique le plus unitaire possible autour de ces axes est nécessaire. Mais, bien entendu, il serait illusoire de croire que de telles exigences s’imposeront par leur force intellectuelle : elles nécessiteront des mouvements sociaux d’ampleur pour faire plier les dominants et à terme faire dégager leurs représentants politiques au profit de gouvernements aussi fidèles aux intérêts des travailleurs que Sarkozy, Merkel et consorts (et Jospin en son temps) le sont aux intérêts des capitalistes.
Henri Wilno (le 12 août 2012)
WILNO Henri
Notes
[1] On ne développera pas ce sujet, voir Isaac Johsua « Crise : l’heure de vérité », ESSF (article 22522).
[2] Michel Husson, « Une crise sans fond] », article à paraître dans Inprecor, disponible sur ESSF (article 22434).
[3] « TINA » est un mot formé à partir des initiales de l’expression anglaise « There is no alternative » (il n’y a pas d’alternative), formule que Margaret Thatcher, Premier ministre conservateur anglais de 1979 à 1990, n’arrêtait pas de répéter au point que c’était devenu son surnom.
[4] Sont ici repris (avec des formulations dont l’auteur assume la responsabilité) des éléments qui se trouvent dans « Nos réponses à la crise », texte adopté par le congrès du NPA de février 2011 et dans le texte d’Isaac Johsua précité.
WILNO Henri
12 août 2011
Ce vendredi 12 août a été annoncée par l’INSEE une croissance nulle de l’économie française au 2e trimestre. Cette publication ajoute un élément supplémentaire à une semaine entamée avec une débâcle boursière.
1. La croissance a commencé à ralentir avant le rebond de la crise financière
Depuis plusieurs mois, apparaissaient des signes du ralentissement d’une croissance déjà relativement limitée (car dans plusieurs pays, les pertes de production résultant de la récession de 2009 n’ont pas été effacées, tandis que perdure un chômage élevé). C’était le cas aux Etats-Unis (où la production et la consommation décélèrent depuis plusieurs trimestres) et dans plusieurs économies européennes.
En France, après une croissance de 0,9% au premier trimestre, l’Insee et la Banque de France avaient indiqué attendre une hausse de 0,2% du produit intérieur brut au deuxième. En fait, le chiffre publié le 12 août est nul. La production industrielle a reculé de 0,6% et la consommation des ménages de 0,7%. Pour le 3e trimestre, la Banque de France a publié une première estimation à 0,2% ce qui confirmerait le ralentissement. Le chômage a recommencé à augmenter depuis mai avec, en juin, 33 600 chômeurs enregistrés de plus. Le gouvernement maintient lui pour l’instant sa prévision de croissance annuelle à +2,0% (après 1,5% en 2010), mais ce chiffre risque fort d’être démenti.
Dans une publication du 8 août dernier, l’OCDE indique que ses indicateurs avancés (qui indiquent la croissance à venir) continuent de signaler un ralentissement de l’activité pour le mois de juin 2011 dans la plupart des pays de l’OCDE et des grandes économies non membres (y compris le Brésil, la Chine et l’Inde).
Certains économistes évoquent un scénario en W avec une nouvelle récession. Il est trop tôt pour trancher mais, récession ou pas, un nouveau ralentissement généralisé de l’économie se profile. Il s’explique, avec des dosages différents selon les pays, par :
- La fin des mesures de soutien à l’activité comme les primes automobiles ;
- La poursuite de la crise immobilière (USA, Espagne, etc.) ;
- Les premiers effets des mesures d’austérité en Europe ;
- L’arrêt du restockage par les entreprises ;
- La faiblesse de la demande des ménages.
Ce ralentissement pourrait ne pas épargner la Chine même si celle-ci conserve un taux de croissance sensiblement plus élevé que les USA ou l’Europe.
2. La crise financière va durer
Au-delà de tous les soubresauts des Bourses, la crise financière du début du mois d’août renvoie à l’imbrication de la crise des dettes publiques et de l’incertitude maintenue sur la situation des banques.
Les dettes publiques ont explosé dans les deux dernières années [1] et elles représentant désormais une charge considérable pour les différents Etats.
En France, pour l’année 2011, le remboursement du capital représentera environ 97 milliards d’euros et le paiement des intérêts environ 45 milliards d’euros, soit au total 142 milliards d’euros. A titre de comparaison :
- les recettes de l’impôt sur le revenu ont été de 50.3 milliards d’euros en 2010 ;
- le budget de l’enseignement scolaire hors retraites des enseignants (2011, prévisions) est de 45,6 milliards d’euros.
Le paiement des intérêts de la dette absorbe donc presque toutes les recettes de l’impôt sur le revenu.
Les titres de la dette publique ont une double caractéristique du point de vue de la finance :
- ce sont des garanties car les Etats sont considérés comme des débiteurs plus sûrs que les agents économiques privés : les banques et les compagnies d’assurance conservent donc un volant important de titres d’Etat (qui par ailleurs rapportent des intérêts) ;
- ce sont des instruments de spéculation : les fonds spéculatifs font des « aller-retour » rapides, achetant puis vendant ces titres au gré des fluctuations des taux de change des monnaies et des taux d’intérêt. Souvent, ces opérations se font à découvert, c’est-à-dire sur des titres que les opérateurs ne possèdent pas (mais qu’ils espèrent se procurer à bon prix au moment où ils devront les fournir).
Comme les banques détiennent des quantités importantes de titres de la dette publique (et que celles-ci sont mal connues), il y a aujourd’hui une incertitude renouvelée sur leur santé. Ce qui déclenche des rumeurs téléguidées ou pas par des spéculateurs (comme on l’a vu le 10 août sur la Société Générale) et, par ailleurs, retentit sur leur comportement. Des flux financiers vont constamment d’une banque à l’autre et l’incertitude peut amener un tarissement partiel de ces flux nécessaires au financement de l’économie, comme ce fut le cas après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008. De même, on pourrait assister à une plus grande difficulté d’accès au crédit pour les particuliers ou les entreprises.
Crise des dettes publiques et incertitudes bancaires se combinent donc pour non seulement faire plonger les Bourses (du 1er juillet au 10 août le CAC 40 a perdu 25%, mais, dans les semaines qui viennent, il peut remonter puis rebaisser… ) mais risquer d’approfondir la crise de l’économie réelle (production, emploi).
3. Les marges de manœuvre des Etats sont limitées et les contradictions s’accroissent
Le stock de dette publique accumulé, la liberté sans limite laissée aux spéculateurs sur les marchés financiers ligotent les Etats. Mais les choix aux quels sont confrontées les différentes bourgeoisies se concrétisent différemment et conduisent à des hésitations voire à des affrontements sur la voie à suivre.
Aux USA, la politique économique gouvernementale est paralysée par l’exigence des républicains de compression à marche forcée de la dette, sans remise en cause des baisses d’impôt pour les ménages les plus riches mises en place sous la présidence Bush. Fin juillet, pour obtenir la hausse du plafond de la dette, Obama a capitulé une fois de plus devant les exigences des républicains. Cela n’a pas évité la dégradation de la note américaine par Standard & Poors au motif, notamment, de l’incertitude sur le futur de la politique de réduction de la dette. Seule la Réserve Fédérale essaie de jouer un rôle actif en annonçant le 9 août un maintien de ses taux d’intérêt au voisinage de zéro pour deux ans mais elle n’a rien annoncé de plus pour l’instant, sinon des assurances imprécises sur des actions si nécessaire pour maintenir la croissance.
En Europe, tout tourne pour l’instant autour de la dette publique. D’abord limitées à la Grèce, les attaques spéculatives ont touché l’Irlande, le Portugal, et puis maintenant l’Italie et l’Espagne. Pour sauvegarder les banques détenant des titres, ont d’abord été mis sur pied au niveau européen des dispositifs d’ « aide » aux trois premiers de ces pays gagés sur des plans d’austérité extrêmement durs. Les discours sur l’austérité se sont généralisés depuis 2010 dans toute l’Europe ce qui n’a pas empêché des attaques spéculatives sur les dettes espagnole et italienne, pays d’une tout autre taille que les précédents. Le 8 août dernier, après une réunion des ministres des finances du G7, la Banque centrale européenne a accepté d’acheter des titres de la dette italienne et espagnole. Le Monde du même jour a titré « La BCE empêche les Bourses de céder à la panique », titre vite démenti par la reprise de la baisse des cours. Les mauvaises créances étaient passées aux banques, puis aux Etats, elles vont désormais vers la Banque centrale.
Les réunions des Etats européens se multiplient et courent après les évènements mais deux axes perdurent : dans l’immédiat, sauvetage du système financier laissé libre de spéculer et, pour le présent et l’avenir, austérité. Les débats parfois durs portent sur les modalités techniques (mais non sans conséquences) de cette politique, notamment sur les critères plus ou moins stricts du déclanchement des mécanismes de soutien aux dettes des pays et sur le fait que le système financier pourrait un peu y participer. Le paradoxe est que cette politique, qui n’a comme objectif que de complaire aux marchés, ne rassure pas tout à fait ceux-ci car elle se décide au jour le jour. En fait, comme l’écrit Michel Husson [2], au-delà des bricolages, l’Europe est à la croisée des chemins : soit un pas en avant vers un fédéralisme permettant dans l’immédiat de mutualiser les dettes, soit des replis chacun pour soi débouchant sur un éclatement de la zone Euro. Comme les bourgeoisies européennes ne sont pas disposées à assumer l’une ou l’autre de ces issues, la crise perdure.
Pour ce qui est de la France, N. Sarkozy, rentré temporairement de vacances, n’annonce pour le moment qu’un surcroît d’austérité pour le budget de 2012 en préparation. Ceux-ci vont rapidement se doubler d’appel à l’Union nationale pour sauver « notre note AAA », « nos banques », « nos entreprises », etc. Pour faire passer des coups de rabot supplémentaires dans les dépenses sociales et d’éducation, seront probablement annoncées quelques retouches concernant les « niches fiscales » mais l’essentiel des intérêts des nantis sera préservé comme l’ont montré les tours de passe passe sur le bouclier fiscal et l’impôt sur la fortune (ISF). Si la crise s’approfondit, il est possible que soient agitées à nouveau des proclamations sur la régulation des marchés financiers, à l’instar de Jean-Louis Borloo fraichement converti à la taxation des transactions financières.
4. Que faire (comme disait l’autre) ?
Deux écueils guettent les forces de contestation radicale du système face à cette nouvelle phase de la crise :
• Le premier serait de prendre le monde à témoin de l’irrationalité du capitalisme, d’élaborer des propositions alternatives techniquement argumentées et de croire qu’elles s’imposeront par la force des idées et la pédagogie (ou par la grâce d’une habile combinaison électorale unitaire) ;
• La seconde serait de se borner à des dénonciations générales du capitalisme et à appeler à son renversement comme seule solution, en se désintéressant, voire en dénonçant comme réformistes ou opportunistes les idées contestataires qui circulent dans la société.
En fait, depuis 2008, la conscience que le système « marche sur la tête » s’est largement diffusée. Les salariés ont largement pris conscience que le refrain qu’on leur sert depuis les années 70 (« les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ») n’était qu’une entourloupe. La question est celle de leur entrée en action. Il faut briser le syndrôme « TINA » [3]. La mise en avant de revendications radicales, ancrées dans les préoccupations présentes, peut y contribuer. On peut tenter de résumer ainsi les revendications à avancer pour concourir à briser l’engrenage sans fond dans lequel nous enferme le capitalisme [4] :
• Pour faire face au problème de la dette publique, quel que soit le pays, il faut décréter un moratoire sur la dette existante et la soumettre à un audit public, pour porter un jugement circonstancié et déterminer quelles dettes seront remboursées et quelles ne le seront pas. Une partie substantielle de la dette devra être répudiée. Le reste sera soumis à restructuration : rééchelonnement, réduction, plafonnement, etc.
• Il faut réformer les statuts de la Banque centrale européenne, pour mettre fin à son indépendance et permettre le financement monétaire du déficit public (achat par la BCE des titres de la dette publique lors de leur émission).
• En matière de déficit public, il faut redresser la situation par une réforme fiscale d’ampleur, pour revenir sur les avantages consentis aux plus riches et taxer fortement les hauts revenus, les profits des sociétés et les patrimoines des riches.
• Il faut ligoter la finance. Ce qui, outre l’interdiction de la titrisation des créances et des fonds spéculatifs, implique la levée du secret bancaire et l’instauration d’un contrôle du mouvement des capitaux accompagné d’une taxation des transactions financières. Il faut interdire définitivement les ventes à découvert, qui permettent la spéculation sur titres.
• Il faut enfin mettre toutes les institutions financières sous le strict contrôle de la société avec la constitution d’un grand pôle bancaire public par socialisation des banques sans indemnité ni rachat.
• Il faut reprendre aux patrons, par la hausse des salaires et une fiscalité redistributrice, les points de valeur ajoutée confisqués aux salariés depuis le début des années 80, afin d’assurer les bases d’un autre développement.
• Face aux licenciements supplémentaires qui s’annoncent, il faut stabiliser le marché du travail, en rétablissant la prépondérance des CDI et en interdisant les licenciements, d’abord dans les entreprises qui font des profits.
• Il faut garantir les acquis sociaux, en finir avec les politiques d’austérité pour enclencher une croissance sociale et écologique , reconstituer des services publics dignes de ce nom.
Ces points n’épuisent pas l’ensemble des revendications à l’ordre du jour, mais, au-delà des formulations, ils synthétisent ce qui semble le plus urgent pour faire face à une crise qui n’est pas seulement économique et produit en Europe des risques de décomposition sociale propices au regain de l’extrême-droite. Un combat idéologique le plus unitaire possible autour de ces axes est nécessaire. Mais, bien entendu, il serait illusoire de croire que de telles exigences s’imposeront par leur force intellectuelle : elles nécessiteront des mouvements sociaux d’ampleur pour faire plier les dominants et à terme faire dégager leurs représentants politiques au profit de gouvernements aussi fidèles aux intérêts des travailleurs que Sarkozy, Merkel et consorts (et Jospin en son temps) le sont aux intérêts des capitalistes.
Henri Wilno (le 12 août 2012)
WILNO Henri
Notes
[1] On ne développera pas ce sujet, voir Isaac Johsua « Crise : l’heure de vérité », ESSF (article 22522).
[2] Michel Husson, « Une crise sans fond] », article à paraître dans Inprecor, disponible sur ESSF (article 22434).
[3] « TINA » est un mot formé à partir des initiales de l’expression anglaise « There is no alternative » (il n’y a pas d’alternative), formule que Margaret Thatcher, Premier ministre conservateur anglais de 1979 à 1990, n’arrêtait pas de répéter au point que c’était devenu son surnom.
[4] Sont ici repris (avec des formulations dont l’auteur assume la responsabilité) des éléments qui se trouvent dans « Nos réponses à la crise », texte adopté par le congrès du NPA de février 2011 et dans le texte d’Isaac Johsua précité.
gérard menvussa- Messages : 6658
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Zygomatiques
Alain Minc dans le Journal du Dimanche du 7 août 2011 :
« Cette crise n’a rien à voir avec celle de 2008. ».
http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Alain-Minc-met-en-garde-contre-un-risque-de-contagion-de-la-crise-de-la-dette-de-certains-pays-de-l-euro-interview-369177/?from=headlines
Le même, en costard "collectiviste" « La situation actuelle est due à 30 ans de lâcheté. La responsabilité de la crise est collective . La rigueur est une chose que l’on doit accepter comme on accepte la loi de la pesanteur et les efforts qui en découlent doivent être supportés collectivement . »
https://www.dailymotion.com/video/xkg8n8_alain-minc-le-peuple-est-coupable-de-la-crise_news
Philppe Bilger sur son blog et sur le site Marianne2 le 10 août 2011:
« Qui fait référence à Marx en l’invoquant dans ce maelstrom ? Personne. Il est bien mort à l’évidence. Il orne nos bibliothèques mais plus notre Histoire au quotidien. ».
http://www.marianne2.fr/Crise-mais-ou-sont-passes-les-Marx-nous-l-avait-bien-dit_a209196.html
François Baroin, presque tous les jours...
« Je suis confiant, car les fondamentaux de l’économie sont bons. ».
« Cette crise n’a rien à voir avec celle de 2008. ».
http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Alain-Minc-met-en-garde-contre-un-risque-de-contagion-de-la-crise-de-la-dette-de-certains-pays-de-l-euro-interview-369177/?from=headlines
Le même, en costard "collectiviste" « La situation actuelle est due à 30 ans de lâcheté. La responsabilité de la crise est collective . La rigueur est une chose que l’on doit accepter comme on accepte la loi de la pesanteur et les efforts qui en découlent doivent être supportés collectivement . »
https://www.dailymotion.com/video/xkg8n8_alain-minc-le-peuple-est-coupable-de-la-crise_news
Philppe Bilger sur son blog et sur le site Marianne2 le 10 août 2011:
« Qui fait référence à Marx en l’invoquant dans ce maelstrom ? Personne. Il est bien mort à l’évidence. Il orne nos bibliothèques mais plus notre Histoire au quotidien. ».
http://www.marianne2.fr/Crise-mais-ou-sont-passes-les-Marx-nous-l-avait-bien-dit_a209196.html
François Baroin, presque tous les jours...
« Je suis confiant, car les fondamentaux de l’économie sont bons. ».
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
C'est marrant car, dans Le Monde daté de samedi, il y a les "prévisions" de divers économistes et "personnalités". Parmi eux, il y a ceux (la majorité) qui affirment qu'on ne va pas vers une récession, ceux qui disent qu'il y a 50 % de chances (ils se mouillent pas) et ceux qui sont plus pessimistes. Ils fonctionnent vraiment comme des cartomanciennes.Minc
« La situation actuelle est due à 30 ans de lâcheté. La responsabilité de la crise est collective . La rigueur est une chose que l’on doit accepter comme on accepte la loi de la pesanteur et les efforts qui en découlent doivent être supportés collectivement . »
La seule chose sur laquelle ils sont tous d'accord, c'est la "nécessité" d'une politique d'austérité...
En Italie, ça a commencé avec le plan de Berlusconi qui prévoit, entre autres, la modification des dates des jours fériés... pour supprimer les ponts ! et bien évidemment la réduction des dépenses publiques. Le seul suspense, c'est quelles seront le smesures que Sarko et sa clique vont nous infliger...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
L'économie entre dans une "phase dangereuse" pour le patron de la Banque mondiale
LEMONDE.FR avec AFP | 13.08.11 | 11h58 • Mis à jour le 13.08.11 | 12h05
Après la dégradation de la note américaine et une semaine extrêmement mouvementée sur les marchés financiers, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, tire un bilan assez pessimiste du futur de l'économie mondiale dans un entretien à l'hebdomadaire australien Weekend Australian.
A ses yeux, l'économie mondiale est entrée dans une "phase nouvelle et plus dangereuse", et ce n'est que le "début d'une tempête nouvelle et différente". "Ce n'est pas la même crise qu'en 2008. Dans les quinze derniers jours, nous sommes passés d'une reprise difficile - avec une bonne croissance pour les pays émergents (...) mais bien plus hésitante pour les pays les plus développés - à une phase nouvelle et plus dangereuse", a-t-il expliqué.
L'ÉQUILIBRE GÉOPOLITIQUE REMIS EN QUESTION
"La leçon de 2008, c'est que plus on attend et plus les mesures doivent être sévères, a-t-il rappelé.
La plupart des pays développés ont déjà utilisé ce que leur permettait la politique fiscale et monétaire". M. Zoellick ne voit pas d'autres solutions qu'une politique de rigueur. Il salue en ce sens le premier ministre britannique David Cameron, qui a maintenu, malgré les émeutes, les mesures d'austérité annoncées ces derniers mois.
Au-delà des conséquences financières immédiates, Robert Zoellick estime que cette crise va provoquer des changements dans l'équilibre géopolitique de la planète. Toute cette crise est en train de transférer "très rapidement, du point de vue de l'histoire", le pouvoir économique de l'Occident vers la Chine.
Au-delà des conséquences financières immédiates, Robert Zoellick estime que cette crise va provoquer des changements dans l'équilibre géopolitique de la planète. Toute cette crise est en train de transférer "très rapidement, du point de vue de l'histoire", le pouvoir économique de l'Occident vers la Chine.AP/Andy Wong
Au-delà des conséquences financières immédiates, Robert Zoellick estime que la situation actuelle va provoquer des changements dans l'équilibre géopolitique de la planète. Toute cette crise est en train de transférer "très rapidement, du point de vue de l'histoire", le pouvoir économique de l'Occident vers la Chine.
Or, pense-t-il, Pékin"ne tient pas à ce rôle" car il est confronté à ses propres problèmes : éviter la surchauffe de son économie, mais aussi limiter la pollution, réformer son système fiscal et maintenir l'équilibre entre entreprises publiques et privées. Une dévaluation du yuan, a-t-il souligné, aiderait à modérer l'inflation, mais rendrait les produits étrangers moins chers sur le marché chinois, ce qui pose des problèmes politiques.
>> Lire notre éclairage La Chine profite de la crise pour asseoir sa puissance
LA ZONE EURO, LE PLUS GRAND DÉFI
Au final, le plus grand défi que pose la crise actuelle se situe en Europe, selon le patron de la Banque mondiale. Avec la Grèce et le Portugal assommés par leur dette et d'autres pays menacés, et sans possibilité de dévaluation, c'est en effet non seulement l'économie de la zone euro qui est menacée, mais l'existence même de la monnaie européenne,
Les investisseurs, a-t-il souligné, commencent à se demander combien de temps l'Allemagne et la France vont pouvoir continuer à soutenir les pays menacés sans se mettre eux-mêmes en danger de voir leur note diminuer à son tour.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
La croissance allemande a ralenti brutalement au 2e trimestre
Le produit intérieur brut allemand (PIB) n'a augmenté que de 0,1% au deuxième trimestre par rapport au premier, selon une statistique parue ce jour, soit un coup de frein plus brutal que prévu. L'Allemagne a donc fait à peine mieux que la France, qui a connu une croissance nulle au deuxième trimestre.
PS aux modos: je suggère de limiter le pourrissement monomaniaque du fil
1. en déplaçant depuis le message "erouville Hier à 13:50" dans le fil "forces productives"
2. en effaçant futurs HS délibérés.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Ne payons pas leur crise !
Les soubresauts boursiers actuels ne peuvent que nous laisser présager de nouvelles mesures contre les travailleuses et les travailleurs, en activité ou au chômage. Déjà dans la bouche de Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne et porte parole de fait des intérêts de la Bourgeoisie, cette crise « la plus grave depuis la seconde guerre mondiale » impose aux gouvernements « une politique de rigueur pour réduire les déficits ».
Austérité généralisée pour les travailleurs et travailleuses,
profits maximaux pour la Bourgeoisie
Nous savons ce que cela signifiera pour nous au quotidien : la poursuite d'une politique de démolition sociale faite de la liquidation de nos retraites, du système de sécurité sociale, de l'accès à la santé, du gel des salaires, de la casse des services publics, de la baisse des allocations... accompagnée du flicage accrû des chômeurs et chômeuses ainsi que de l'ensemble des précaires.
Le système capitaliste organise notre appauvrissement pour préserver le profit des classes possédantes. Mais contrairement au discours des idéologues au service de la classe dominante, la lutte des classes n'appartient pas à un passé révolu mais fait rage au quotidien, ici comme partout dans le monde : des processus révolutionnaires du Maroc à la Syrie sur fond d'aspiration à la liberté et de révolte sociale, aux émeutes dans les quartiers populaires en Angleterre qui s'ajoutent à plus d'un an d'intenses mobilisations contre les coupes drastiques dans les budgets sociaux, en passant par les mouvements populaires de l'Espagne à la Grèce.
S'organiser et Contre-Attaquer
En France, le mouvement de grève à l'automne 2010 contre la casse des retraites, s'il n'a pas réussi à mettre un coup d'arrêt à l'offensive de la Bourgeoisie, a fait émerger des pratiques de lutte dont il faut nous inspirer pour faire face à l'offensive capitaliste contre nos conditions de vie : solidarité interprofessionnelle, blocage de la production, de l'approvisionnement énergétique et des transports. Il nous faut cependant créer les bases d'une généralisation réelle de la grève, qui a fait défaut à cette période.
Pour cela, il nous faut nous organiser dès aujourd'hui, si nous ne voulons pas payer leur crise. Nous organiser pour lutter contre cette politique de rigueur, pour faire face à la répression que risquent de subir celles et ceux qui refuseront le racket organisé par la bourgeoisie et l'Etat. Nous organiser pour refuser leurs stratégies de division qui jouent la carte nationaliste et raciste afin d'étouffer les révoltes populaires. Nous organiser contre les courants fascistes utilisés comme supplétifs par la bourgeoisie et l'Etat. Nous organiser pour affirmer la nécessité d'une rupture avec le capitalisme et l'Etat, sans laquelle nous ne pourrons briser cette spirale infernale de l'appauvrissement. Nous organiser pour affirmer haut et fort que cette rupture est possible, par la construction d'une société sans classes et sans Etat, selon le principe du communisme libertaire : c'est à dire la propriété commune des moyens de production et de distribution, l'autogestion généralisée, la production et la répartition selon le principe « de chacun-e selon ses moyens , à chacun-e selon ses besoins »
le 16 Août 2011, Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Où va la crise ?
Roseau a écrit:
Le produit intérieur brut allemand (PIB) n'a augmenté que de 0,1% au deuxième trimestre par rapport au premier, selon une statistique parue ce jour, soit un coup de frein plus brutal que prévu. L'Allemagne a donc fait à peine mieux que la France, qui a connu une croissance nulle au deuxième trimestre.
PS aux modos: je suggère de limiter le pourrissement monomaniaque du fil
1. en déplaçant depuis le message "erouville Hier à 13:50" dans le fil "forces productives"
2. en effaçant futurs HS délibérés.
Non, j'en ai marre, je vire tout de suite et j'avertis erouville que s'il persiste, il sera viré.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Où va la crise ?
Faut-il censurer des constats qui gênent particulièrement tous ceux qui nous expliquent que les forces productives continuent de croître en phase aigüe de la crise mondiale du capitalisme ? MAIS DE QUELLE CRISE PARLONS NOUS ALORS !!
Peut-on parler de "l'avenir de la crise" sans avoir la possibilité d'utiliser l'expression "forces productives"!
Merci de me répondre.
erouville- Messages : 412
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Où va la crise ?
Non seulement tu n'as jamais été censuré, mais tu a publié au moins vingt ou trente fois les mêmes textes à quelques mots ou lignes près. Or nous savons tous lire.
Erouville
Faut-il censurer des constats qui gênent particulièrement tous ceux qui nous expliquent que les forces productives continuent de croître
Tous les sujets sont plus ou moins liés, bien entendu. Néanmoins, pour la clarté de la discussion, on les sépare. Donc, pour ce qui est de la croissance ou non croissance des forces productives, contente-toi d'utiliser le fil dédié. C'est déjà pas mal !
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Où va la crise ?
Sommet Sarkozy-Merkel : un cran de plus dans l'austérité
http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-sommet-sarkozy-merkel-un-cran-de-plus-dans-laust%C3%A9rit%C3%A9
http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-sommet-sarkozy-merkel-un-cran-de-plus-dans-laust%C3%A9rit%C3%A9
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Déja publié (par mes soins)
sinon :
sinon :
"L'Europe est en danger"
LEMONDE | 17.08.11 | 11h51 • Mis à jour le 17.08.11 | 11h52
Cellule de crise au chevet de l'euro. Mardi 16 août, face à des marchés impatients et affolés par le surendettement des pays de l'union monétaire, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont réunis à Paris pour trouver des réponses à cette crise inédite : refonte de la gouvernance et création d'une taxe sur les transactions financières. Et à terme, peut-être, la mise en place d'euro-obligations pour mutualiser les dettes des pays membres. Elle a été évoquée du bout des lèvres par le président français.
Pour le financier américano-hongrois, George Soros, 81 ans, les dirigeants avancent. Mais ce spécialiste des monnaies affirme qu'il faut aller plus loin, pour gagner la bataille contre les spéculateurs.
Pensez-vous que l'euro soit en danger ?
George Soros : Oui. L'Europe est en danger. La situation est grave et les autorités commencent seulement à prendre la chose au sérieux. Jusqu'à présent, elles ne faisaient que répondre aux pressions des marchés. Maintenant, elles se mettent à discuter de solutions de long terme. Aujourd'hui, on n'a pas d'autre choix que d'améliorer la gouvernance de la zone euro. La question n'est plus de savoir s'il faut une monnaie unique ou non. L'euro existe et s'il s'effondrait, cela se traduirait par une crise bancaire totalement hors de contrôle. Le monde plongerait alors dans une profonde récession.
Vous êtes favorable à la création d'euro-obligations afin de mutualiser les dettes des pays…
Oui, et je pense que Nicolas Sarkozy a eu raison de dire, mardi, que les euro-obligations doivent être envisagées à la fin du processus. Cela doit être l'objectif. Pour sortir de l'ornière, les pays membres doivent se financer à un coût raisonnable. Les euro-obligations sont le meilleur moyen d'y parvenir. Mais le diable est dans les détails ! Par qui, comment et dans quelle quantité ces titres doivent-ils être émis ? Tout cela doit être discuté.
Et cela ne suffit pas. Avec toutes les discussions sur les euro-obligations, on en oublie l'état du système bancaire européen lui aussi en crise. Les établissements sont trop fragiles. Ils sont sous-capitalisés et détiennent beaucoup de titres de dettes européennes, jusqu'ici considérés comme des produits sans risque. Ce n'est évidemment plus le cas. En particulier concernant les titres espagnols et italiens. Il faut lever ce risque avec des euro-obligations et recapitaliser les banques. Elles ont des difficultés à se prêter entre elles et coupent leurs lignes de crédits. Cela pousse l'Europe dans la récession.
Cela pourrait-il aussi pousser une banque à la faillite ?
Personne ne laisserait plus une telle chose arriver. Mais si c'était "autorisé", cela pourrait facilement se produire !
Lancer les euro-obligations réclame la mise en place d'un ministère européen de l'économie et d'une agence de la dette. Or, rien de tout cela n'existe…
C'est exact. Certains, comme le ministre allemand des finances, Wolfgang Schaüble, et Otmar Issing, ancien membre de la Banque centrale européenne (BCE), disent qu'il faut donner à la zone euro une légitimité politique. Ils ont raison.
A court terme, que faire ?
Les euro-obligations sont la solution ultime. En attendant, le conseil des ministres européens des finances doit autoriser la BCE à fournir de la liquidité pour permettre aux Etats de se financer à des taux raisonnables. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pourrait aussi être utilisé comme une banque et emprunter à la BCE avec une garantie des Etats. Cela pourrait être une solution temporaire, jusqu'à la création des euro-obligations. Le problème ensuite sera de fixer une limite aux emprunts des différents Etats.
En 1992, vous avez parié sur la sortie de la livre sterling du système monétaire européen (SME), avec succès. Les marchés peuvent-ils gagner contre l'euro ?
Certainement. La zone euro telle qu'elle est construite n'a pas d'autorité budgétaire et fiscale. Tant que cette puissance n'existera pas, le marché pensera qu'il peut gagner. Il a face à lui la BCE. Mais son pouvoir se limite à résoudre les problèmes de liquidités – pour rendre les marchés plus fluides – sans s'attaquer aux problèmes de solvabilité des Etats.
Après la Grèce, l'Espagne, l'Italie, la France peut-elle être la cible d'attaques spéculatives ?
Cela a déjà commencé ! Est-ce légitime ? Oui. Car si l'Italie et l'Espagne ne sont plus en position d'aider la Grèce, la cote part de la France pour sauver Athènes augmentera. Et encore plus, évidemment, si l'Italie et l'Espagne venaient à réclamer de l'aide. Et ce fardeau s'ajoute aux problèmes internes à la France. Des réformes structurelles importantes sont nécessaires.
Faut-il autoriser des pays à sortir de la zone euro ?
Oui. L'euro peut survivre à la sortie de pays comme la Grèce ou le Portugal, de taille modeste. Mais l'Union éclaterait si c'était le cas de l'Italie ou de l'Espagne. Il faut donc distinguer les petits pays des grands. Mais même si un petit pays comme la Grèce abandonnait l'euro, cela provoquerait un chaos, l'effondrement de son système bancaire. Autoriser un pays à quitter la zone euro réclame donc une préparation minutieuse. Il faut s'assurer que les prêteurs ne sont pas spoliés, garantir les dépôts des épargnants et faire en sorte que les banques restent debout. Tout cela doit être écrit noir sur blanc.
La situation est grave, dites-vous. Pensez-vous qu'un Etat européen puisse faire faillite ?
C'est tout à fait possible. S'il s'agit d'une "faillite organisée", on peut très bien envisager de gommer une partie de la dette. C'est déjà le cas de la Grèce. Si cela n'a pas pris le nom d'une banqueroute, l'accord du 21 juillet a mis sur pied un défaut organisé du pays sans provoquer de séisme.
Au-delà de la dette, le problème fondamental de l'Europe n'est-il pas lié à sa croissance atone ?
Les deux sont connectés. Les problèmes s'aggravent l'un l'autre. Prenons le cas de l'Espagne, lorsque vous avez un taux de chômage de plus de 20 %, il est nécessaire d'augmenter les aides sociales pour éviter de plonger le pays dans la récession. Si vous ne pouvez augmenter le déficit, alors vous êtes piégés.
Que faire ?
En Grèce comme en Espagne, il faut mettre en place des réformes structurelles ; rendre plus flexible le marché du travail et gagner en compétitivité. Mais la demande intérieure doit aussi être stimulée. Il faut établir des règles qui autorisent les pays dont le chômage est élevé à rester déficitaire. Le problème est que l'Allemagne a des idées fausses à ce sujet. Elle aimerait que tous les pays aient des budgets à l'équilibre.
Les Etats-Unis aussi ont un problème de dette et de croissance…
Le problème est d'ordre politique. Il faut mettre en place des stimuli pour accroître la productivité et redémarrer la machine. Mais les pressions politiques contre une hausse des dépenses publiques empêchent ce type de mesures. Dès lors la Réserve fédérale américaine (Fed) peut être le recours. La banque centrale peut déployer un nouveau "QE3", pour injecter plus d'argent dans le système. Cela ferait baisser le coût du crédit, encouragerait les investissements et la consommation. Mais c'est moins efficace. L'argent pourrait rester dans les banques ou se nicher hors des Etats-Unis. Finalement, le blocage est politique comme en Europe. C'est plus grave.
Que voulez-vous dire ?
Les problèmes sont complexes mais les gens veulent des réponses simples. Cela conduit certains à être frustrés et à adopter des positions antieuropéennes comme en Finlande ou en Allemagne où certains se disent opposés aux transferts financiers. Nous devons être unis. Nous n'avons pas le choix.
Vous êtes né à Budapest mais vivez aux Etats-Unis. Vous sentez-vous européen ?
Je suis européen !
Aux Etats-Unis, le milliardaire Warren Buffett propose d'augmenter les impôts des "super-riches" pour participer à l'effort national. Etes-vous d'accord ?
Bien sûr. Warren Buffett est un investisseur talentueux et malin. Il réfléchit à long terme et sait défendre les intérêts des surper-riches. Il a conscience que si les riches ne font rien aujourd'hui, ils se mettront le public à dos dans les prochaines années.
Propos recueillis par Cécile de Corbière et Claire Gatinois
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Re: Où va la crise ?
Soubresauts boursiers, crise de la dette : le capitalisme en faillite par Georges KALDY, Lutte Ouvrière
L’interruption du week-end n’a pas arrêté la chute des Bourses. La spéculation suivant la course du soleil, lundi 8 août, ce fut d’abord à la Bourse de Tokyo d’enregistrer une chute du prix des actions, relayée peu après par celles de Séoul, Hong Kong, Shanghaï et New Delhi. À l’ouverture de la Bourse de Paris, c’est tout juste si les commentateurs ne se sont pas félicités de ce que ce marché n’ait reculé que de 1,4 % (mais, à la fermeture, le recul était de 4,68 %) ! Sur les dix dernières séances, l’indice de la Bourse de Paris, le fameux CAC 40, a presque battu son record de baisse depuis sa création, il y a presque un quart de siècle.
La Bourse de New York a suivi. Il s’est trouvé des commentateurs pour se féliciter que la décision de la Banque centrale européenne de racheter les obligations pourries, émises par des États suspects de fragilité, non seulement la Grèce ou le Portugal, mais aussi l’Espagne et l’Italie, ait permis à certaines Bourses européennes de limiter les dégâts, voire, pour celle de Milan, de se retrouver légèrement en hausse... avant de se remettre à chuter. Les commentaires d’heure en heure ressemblaient à l’histoire de l’homme qui tombe du haut d’un gratte-ciel et répète en passant devant chaque étage : « Jusqu’ici, tout va bien ! »
Les plus optimistes, ou les plus imbéciles, ont même poussé un ouf de soulagement, prétendant que le krach boursier a été évité, certes de justesse, mais évité tout de même. D’autres, plus réalistes, ont contourné leur incapacité à prévoir même l’avenir immédiat par une invention sémantique, en parlant de « krach rampant » !
Personne ne connaît la suite, mais l’affolement du monde financier, visible depuis un certain temps déjà, est en tout cas devenu panique après l’annonce de la dégradation, par une agence de notation, de la note de fiabilité des États-Unis eux-mêmes. Le vent de panique a soufflé en effet du côté des « dettes souveraines », c’est-à-dire de ces dettes colossales que tous les États ont accumulées au fil des ans, et avec une accélération particulière depuis la crise financière de septembre 2008.
Les « marchés » ont été pris de panique, de peur, paraît-il, que les États ne puissent pas rembourser les emprunts qu’ils ont faits, augmentés du cumul des intérêts.
Les marchés ? Comme si, derrière ce terme, il y avait une abstraction, une puissance divine qui fait la pluie et le beau temps sur cette terre et contre laquelle les États même les plus puissants ne peuvent pas faire grand-chose !
Ceux qui parlent d’« investisseurs » sont déjà un peu plus réalistes, car il s’agit bien de groupes capitalistes ou de capitalistes individuels en chair et en os, à condition de récuser le mot « investisseurs ». Car ils n’investissent nullement dans des usines, dans des machines, dans des moyens pour produire. Ils se contentent de placer de l’argent, des capitaux colossaux, et de les déplacer d’un point du globe à un autre, d’une monnaie à une autre, d’une matière première à une autre, d’un type d’action ou d’obligation à un autre, parfois à très court terme et en fonction de ce que ces placements rapportent.
C’est le vieux jeu de la spéculation, que l’humanité connaît depuis que l’argent a été inventé et qui a toujours servi à tondre la majorité de la population au profit de la minorité qui possède l’argent. À ceci près que la spéculation d’aujourd’hui mobilise des sommes incomparablement plus élevées que jamais dans le passé et que ces placements et déplacements d’argent font appel aux moyens techniques les plus modernes, des ordinateurs aux transmissions quasi instantanées.
Par ailleurs, en parlant d’« investisseurs », il ne faut pas comprendre quelques officines qui spéculent en marge du fonctionnement général de l’économie capitaliste. Ces fonds spéculatifs ou les banques spécialisées dans ces opérations — elles le sont toutes à des degrés divers — ne travaillent pas seulement avec leur propre argent, mais avec des liquidités qui leur sont confiées par des groupes capitalistes de tout ordre (industriels, commerciaux, assureurs, etc.), ainsi que par de riches particuliers. Toute la bourgeoisie est mouillée dans la spéculation.
Cela fait bien longtemps que la spéculation n’est plus une activité marginale de l’économie capitaliste, mais un de ses aspects fondamentaux. Mais, avec la financiarisation générale de l’économie, elle prend une place de plus en plus centrale.
Recherche de boucs émissaires
Même les plus demeurés des commentateurs ont abandonné la thèse de « c’est la faute à la Grèce » qui était reprise à satiété il y a peu encore, l’air de dire que tout le mal vient d’un État, d’un peuple dépensier qui a pris la mauvaise habitude d’emprunter tout en ne payant pas ses impôts. La petite Grèce, qui représente tout au plus 3 % du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro et une fraction infime du PIB mondial, ne pèse pas bien lourd face aux économies autrement plus puissantes de l’Espagne, de l’Italie et peut-être de la Grande-Bretagne, que l’on annonce comme les prochaines entités dans le collimateur de la méfiance des « investisseurs ». Sans parler du mastodonte du monde capitaliste, les États-Unis, dont on fait mine de découvrir qu’il est perclus de dettes, dont le montant avoisine les 16 400 milliards de dollars !
Faut-il rappeler qu’un autre mastodonte de l’économie capitaliste, le Japon, dépasse tout le monde depuis plusieurs années, avec un endettement de plus de 200 % de son PIB ?
Mais, bien entendu, pas un dirigeant politique, pas un des économistes distingués qui pérorent à la télévision et qui ont accusé pendant des semaines la Grèce de la responsabilité de la crise de la « dette souveraine », n’est revenu dire qu’il a menti. Non, ils sont trop occupés à chercher d’autres boucs émissaires.
« C’est la faute de tout un chacun qui vit à crédit, au-dessus de ses moyens, et il y en a partout, y compris aux États-Unis », disent les plus stupides des commentateurs, ou les plus saligauds. Comme si la responsabilité était partagée entre les salariés, ou les chômeurs, et les milliardaires qui spéculent à crédit.
« C’est la faute à l’euro, à l’Europe », disent les uns. « C’est la faute à l’incapacité de l’Union européenne à s’unir et à se donner une bonne gouvernance, et en particulier à compléter la monnaie unique par un budget fédéral unifié », disent les autres, avec déjà un soupçon de réalisme dans leur constat.
« C’est la faute aux agences de notation » : voilà la dernière explication à la mode. Le fait qu’une des agences de notation, la Standard & Poor’s, ait dégradé la note des États-Unis a incontestablement joué un rôle dans l’aggravation actuelle de la panique boursière. Si on ne peut pas faire confiance à l’État américain pour rembourser ses dettes, à qui alors se fier dans ce bas monde ?
Les agences de notation ne méritent cependant ni un excès d’honneur ni un excès d’indignité. Elles ne sont rien d’autre que la variante moderne des cartomanciennes d’antan, dotées certes d’ordinateurs, de matériels ultra-modernes, de bâtiments somptueux et de milliers d’employés. Mais elles ne prévoient pas plus que les astrologues la fiabilité future des entreprises ou des États endettés. Elles s’étaient complètement trompées avant la crise financière précédente, celle de 2008, en attribuant les meilleures notes à de grandes banques qui ont été parmi les premières à faire faillite, car en possession de trop de titres de crédit pourris accordés à l’immobilier américain, les fameux « subprimes »...
En réalité, le facteur déclenchant de la panique financière est et peut être n’importe quoi : la déclaration d’un gouverneur de banque centrale, d’un chef d’État, d’un ministre de l’Économie — ou, au contraire, leur silence considéré comme suspect. La finance rapporte depuis des années bien plus que ce que permettent les possibilités réelles de l’économie. Depuis des années, les financiers escomptent un profit de 12 %, 15 %, voire 20 % pour leurs placements de capitaux, alors même que la production stagne, que le chômage est élevé partout et que les chiffres officiels des PIB, surestimés pourtant, n’augmentent que de 2 ou 3 % ou, au mieux, de 5 %.
Les spéculateurs de la Bourse ont un adage : les arbres ne peuvent pas pousser jusqu’au ciel. Ils le savent tous. Ce qui ne les empêche pas de parier sur le fait que l’arbre pourra encore bien pousser d’un ou deux mètres, chacun espérant en profiter grassement, quitte à être le dernier avant l’effondrement. Quand il se révèle que ce n’est pas le cas, ils fuient ; et cette simple fuite entraîne celle des autres jusqu’à la panique générale, qui se dessine aujourd’hui.
Suite et conséquence de la crise bancaire de 2008
La crise actuelle est la conséquence de la crise bancaire de 2008. Ou, plus exactement, de la médication utilisée par les États pour la surmonter. Rappelons que la cause immédiate de la crise de septembre 2008 était, déjà, la spéculation effrénée des banques et des institutions financières, à l’époque autour de l’immobilier américain.
Croyant dans la montée des prix de l’immobilier aux États-Unis, les banques rivalisaient pour prêter à quiconque voulait emprunter, du moment que le prêt était garanti par la hausse du prix du bien immobilier acheté. Lorsque le marché de l’immobilier américain s’est effondré, toutes les banques, et pas seulement aux États-Unis, se sont retrouvées avec des papiers représentant ces prêts devenus quasiment sans valeur.
Plus compliqué encore, ces crédits eux-mêmes ont engendré d’autres formes de crédits — le système bancaire ne manque pas d’imagination pour inventer de nouveaux produits, de plus en plus compliqués, de plus en plus obscurs —mais qui étaient liés directement et indirectement à ce marché immobilier en train de se casser la figure.
On se souvient que toute cette situation a fini par aboutir à une crise bancaire majeure, une crise de confiance, dont la raison était que les banques se méfiaient les unes des autres en raison des mauvaises dettes accumulées. Elles ont arrêté de se prêter de l’argent. Or la circulation d’argent entre banques et entreprises, et entre banques elles-mêmes, constitue le système sanguin de l’économie capitaliste.
Il n’était évidemment pas question pour les États, tous au service des banquiers et des groupes capitalistes, de contraindre les banques à faire tout simplement leur métier et à continuer à prêter à l’économie. Non, la solution choisie a consisté à convaincre ces messieurs les banquiers qu’ils pouvaient recommencer à prêter et à faire du profit sur les crédits accordés, car les États s’engageaient à racheter les titres devenus pourris par défaillance de la banque qui les avait émis. En résumant : tant que les prêts privés rapportaient du profit privé, les banques, les groupes capitalistes encaissaient les intérêts ; dès qu’ils ne rapportaient plus et risquaient de faire perdre de l’argent aux possesseurs de capitaux, l’État prenait en charge les pertes. C’est ainsi que s’est produit la miraculeuse transformation des dettes privées en dette publique. Le caractère privé du profit a été complété par la socialisation des pertes. Ou, pour parler en termes de classes sociales, la bourgeoisie a empoché à titre privé les profits des crédits fantaisistes. En revanche, pour éponger ses pertes, elle a chargé l’État de faire payer les classes populaires.
Des sommes fantastiques ont été injectées dans l’économie sous ce prétexte de redonner aux banquiers et aux industriels confiance dans la pérennité de leur propre économie ! Non seulement aucun État ne s’est avisé d’exproprier sans indemnité ni rachat les banquiers criminels, mais même les quelques phrases démagogiques sur la nécessité de réglementer l’activité bancaire n’ont pas été suivies de la moindre mesure concrète.
Ces centaines de milliards débloqués par les États ont été prélevés sur leur budget, au détriment des dépenses un tant soit peu utiles aux classes populaires. C’est la protection sociale, ce sont les pensions de retraite, c’est l’emploi dans les services publics qui ont dû payer pour sauver les banquiers. Mais, cela ne suffisant pas, les États ont emprunté aux banques elles-mêmes, à qui cet argent avait été donné en cadeau. D’où l’aggravation considérable de l’endettement des États.
Ces dépenses et les sacrifices qu’elles impliquaient pour les classes populaires ont été présentés comme une nécessité pour sauver le système bancaire d’une « crise systémique » (c’est leur expression). Mais on voit bien aujourd’hui que cela n’a réglé le problème de la crise de confiance entre les banques qu’un court moment. Au lieu d’être une solution, cette politique a aggravé le problème. Les sommes colossales injectées par les États dans l’économie ont encore augmenté la quantité d’argent en circulation. Et comme aucun État n’a contraint ses capitalistes à utiliser cet argent à investir dans la production, dans la création d’emplois, dans les salaires, tout cela n’a fait que porter la spéculation financière à un degré inconnu auparavant, tout en réduisant la capacité de consommation des classes populaires.
Le résultat : en 2008, c’était des banques et des groupes financiers qui étaient menacés de faillite. Aujourd’hui, ce sont les États eux-mêmes.
Derrière les soubresauts de la finance, la crise de l’économie capitaliste
Si les marchés, les « investisseurs », autrement dit l’ensemble des capitalistes, commencent à avoir des soucis quant à la possibilité de récupérer leurs mises de fonds avec les intérêts qu’ils exigent, ce n’est pas seulement parce que les États, à commencer par l’État américain, sont endettés jusqu’au cou. C’est, plus fondamentalement, parce que l’économie elle-même, la production industrielle, sont stagnantes.
Les plans d’austérité exigés par les financiers, la réduction des dépenses pour les services publics, pour les protections sociales, la diminution drastique des effectifs des agents de l’État réduiront encore la consommation des classes populaires.
Or, la crise de l’économie capitaliste résulte en dernier ressort de la contradiction entre la capacité d’accroissement de la production et les limites de la consommation des classes populaires. Les moyens utilisés pour surmonter la crise financière par l’accroissement des prélèvements sur les classes populaires ne font qu’aggraver cette contradiction.
En 2008, pour sauver le capital, les États ont aggravé brutalement les prélèvements sur les classes populaires. Face aux soubresauts actuels de la finance, ils annoncent les mêmes méthodes. Aux États-Unis, après un petit spectacle politicien histoire de marquer leurs différences, Républicains et Démocrates se sont mis d’accord, président Obama en tête, pour augmenter encore l’endettement de l’État afin de venir en aide au grand capital. En Europe, après moult négociations entre Merkel et Sarkozy, la Banque centrale européenne (BCE) a accepté ce que ses statuts lui interdisent pourtant : racheter de mauvaises dettes d’État pour assurer les créanciers que les intérêts de leurs prêts seront payés, même si ceux-ci ont été accordés à des taux d’usurier.
Qu’il soit dit en passant que l’étiquette politique des porte-parole de la bourgeoisie n’a en l’occurrence aucune espèce d’importance. Pour ce qui est de la France, le langage de Sarkozy est rigoureusement le même que celui de Hollande et de ses rivaux à la primaire du PS.
La rigueur est devenue le maître mot de toute la caste politique, en France comme partout dans le monde. Il s’agit de la rigueur vis-à-vis des seules classes populaires. Essentiellement pour les salariés, mais pas seulement : pour sauver son économie, le grand capital s’en prendra aussi et inévitablement à différentes catégories de la petite bourgeoisie, regroupées sous le vocable de « classes moyennes » en y mélangeant des petits commerçants, des paysans, des artisans, des cadres, voire des enseignants et certaines catégories les moins mal payées de travailleurs. Dans la jungle capitaliste, en cas de crise, il n’y a de place que pour les plus puissants des prédateurs.
Malgré l’effondrement actuel aussi bien des actions des entreprises privées que des obligations d’État, le grand capital rebondira demain. Les capitaux qui, aujourd’hui, fuient les actions en Bourse des entreprises comme les titres représentant une fraction de la dette souveraine de tel ou tel État, doivent bien aller se placer quelque part où cela rapporte... ou promet de rapporter demain. Les conseillers financiers les plus avisés recommandent déjà à leurs mandants de profiter de la chute des prix des actions pour racheter celles d’entreprises susceptibles de rapporter des dividendes solides. À condition, ajoutent-ils, « d’avoir la patience d’attendre que ça remonte » — en d’autres termes, d’être assez riches, assez puissants pour pouvoir le faire.
D’autres, plus cyniques mais plus concrets, mettent les points sur les « i » en affirmant qu’avec la baisse des prix des actions il sera plus intéressant pour les entreprises les plus puissantes de racheter leurs concurrents que d’investir dans de nouvelles usines.
Mais, à dire vrai, le grand capital n’a pas besoin de conseillers pour savoir cela et pour mettre en pratique ce savoir. Les grandes crises de l’économie capitaliste aboutissent toutes à l’accroissement de la puissance des plus grands groupes, une fois élaguées les branches mortes.
Et, pour ce qui est des « dettes souveraines », Obama n’a pas tort d’affirmer que, quelle que soit la note attribuée aux États-Unis, ceux-ci continueront à attirer des capitaux.
Au royaume des aveugles les borgnes étant rois, les placements qui, dans l’affolement, auraient fui les bons du Trésor américain finiront par y revenir, faute de mieux.
Mais, lorsque les groupes capitalistes, en tout cas les plus puissants, auront traversé la crise financière, pour certains en s’enrichissant encore plus, les soubresauts financiers se seront traduits par des licenciements, des fermetures d’usines, des baisses de salaire, sans parler des multiples variantes des politiques d’austérité imposées par les États aux exploités.
La signification sociale de tout cela, ce n’est pas que « les marchés sont plus forts que les États », comme on l’évoque si souvent, mais que les États, entièrement au service du grand capital, complètent les profits capitalistes tirés directement de l’exploitation, c’est-à-dire finalement de la production elle-même. Faute de production suffisante, les États mettent eux-mêmes la main à la pâte pour piller toutes les classes populaires par des moyens étatiques, afin de mettre le résultat de ce vol à la disposition de la classe capitaliste. Cet assistanat gigantesque exprime tout le parasitisme du grand capital d’aujourd’hui et son caractère délétère pour la société.
Renverser le pouvoir de la bourgeoisie
Personne n’a et ne peut avoir de solution pour la crise de l’économie capitaliste, surtout pas ceux qui en sont les profiteurs. Cette crise et son déroulement concret sont la démonstration que l’économie ne peut plus fonctionner sur la base de la propriété privée.
Le problème immédiat des travailleurs, c’est de se défendre pour que le fardeau de la crise ne leur soit pas intégralement imposé. Défendre l’emploi et le salaire, les seuls biens qu’ils possèdent dans la société capitaliste, devient une nécessité plus grande que jamais dans le passé récent, pour empêcher la chute dans la misère de la grande majorité du monde du travail.
Ce qui signifie l’expropriation radicale de la classe capitaliste, à commencer par les banques et les grands groupes industriels et commerciaux, et la réorganisation de l’économie sur la base de la propriété collective, débarrassée de la recherche de profit privé et de la concurrence, et planifiée pour satisfaire au mieux les besoins de tous en fonction de la capacité de production. Cela ne pourra se faire que par une mobilisation de la classe ouvrière à un niveau de détermination mais aussi de conscience politique qui n’existe certes pas aujourd’hui. Mais cela peut venir vite, provoqué par la bourgeoisie elle-même, par les dégâts du capitalisme.
La lutte des exploités pour défendre leurs conditions d’existence ne pourra prendre son sens que dans la perspective du bouleversement radical de l’organisation économique et sociale qui est en train de montrer de façon patente sa faillite.
Il est vital que, face aux partis qui se placent tous sur le terrain du capitalisme, renaisse un parti qui se place dans la perspective du renversement du pouvoir de la bourgeoisie, de la révolution sociale, un véritable parti communiste.
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Où va la crise ?
17 août 2011 | Mise à jour 13h53 Le Point
Crise de la dette : la Bourse de Paris reste fébrile
Le Point.fr - Publié le 17/08/2011 à 09:16 - Modifié le 17/08/2011 à 13:41
La Bourse de Paris accueillait sans effusion mercredi matin les annonces de l'Allemagne et de la France, la veille, destinées à renforcer la zone euro, se montrant à la fois rassurée par le volontarisme politique et déçue par le manque de mesures concrètes. À 13 h 30, le CAC 40 se stabilise dans le vert à + 0,51 % à 3 247,37 points, après avoir ouvert en baisse et abandonné mardi 0,25 % dans des volumes d'échanges très faibles. Le marché parisien, qui a fait une incursion dans le vert, était sceptique après la rencontre à Paris entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, qui s'est conclue mardi soir, après la clôture des marchés européens. Cette rencontre avait déjà pesé sur Wall Street la veille et sur les marchés asiatiques mercredi matin.
Les investisseurs espéraient une réponse à leurs inquiétudes concernant la crise de la dette en zone euro qui, avec le ralentissement de la croissance américaine, a mis le feu aux poudres sur les marchés. Voulant parler d'une seule voix, l'Allemagne et la France ont annoncé une batterie de mesures : gouvernement économique de la zone euro, "règle d'or" budgétaire, taxe sur les transactions financières, convergence fiscale. "Comme on pouvait s'y attendre, les mesures envisagées ne sont pas révolutionnaires", jugent les économistes du courtier Aurel BGC dans une note, relevant néanmoins qu'elles "n'en sont pas moins significatives sur plusieurs points". Ils citent le fait que les deux dirigeants politiques ont montré leur détermination à défendre l'euro sans faire preuve de mansuétude à l'égard des pays les plus fragiles.
Court terme
Les deux pays ont notamment proposé que le gouvernement de la zone euro, qui se réunira deux fois par an, soit dirigé par le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy, tout en voulant rendre obligatoire la "règle d'or" budgétaire dans toute la zone euro d'ici à un an. Reste que les attentes des marchés sur des décisions concrètes pour faire face à la crise de la dette en zone euro ont été douchées. "Nous craignons que les investisseurs ne se contentent pas à court terme de ce cadre qui doit par ailleurs être validé par tous les autres pays et qui n'apporte aucune réponse à court terme aux problématiques qui inquiètent les marchés", préviennent les gérants de Barclays Bourse.
L'Allemagne et la France ont en effet écarté un renforcement du fonds de secours européen (FESF) et la création d'euro-obligations, mesures très attendues par les marchés. En l'absence de ces mesures, "les inquiétudes des investisseurs ne vont probablement pas se dissiper de sitôt et la pression pourrait s'accroître à l'encontre des responsables européens", indiquent les stratégistes du Crédit agricole CIB.
Pour l'heure, le marché parisien tient le coup, mais les analystes n'oublient pas les problèmes persistants qui menacent encore les places boursières. "Entre les risques sur la dette et la croissance aux États-Unis, les sources de volatilité restent nombreuses cette semaine", juge dans une note la société de Bourse Portzamparc. Parmi les valeurs, l'opérateur boursier transatlantique NYSE Euronext était pénalisé par le projet de taxe sur les transactions financières, son titre perdant 6,76 % à 18,40 euros. Les valeurs bancaires, en première ligne des craintes en zone euro, connaissaient une séance difficile. BNP Paribas lâchait 1,33 % à 37 euros, Crédit agricole 0,10 % à 6,77 euros et Société générale 1,11 % à 25 euros.
Crise de la dette : la Bourse de Paris reste fébrile
Le Point.fr - Publié le 17/08/2011 à 09:16 - Modifié le 17/08/2011 à 13:41
La Bourse de Paris accueillait sans effusion mercredi matin les annonces de l'Allemagne et de la France, la veille, destinées à renforcer la zone euro, se montrant à la fois rassurée par le volontarisme politique et déçue par le manque de mesures concrètes. À 13 h 30, le CAC 40 se stabilise dans le vert à + 0,51 % à 3 247,37 points, après avoir ouvert en baisse et abandonné mardi 0,25 % dans des volumes d'échanges très faibles. Le marché parisien, qui a fait une incursion dans le vert, était sceptique après la rencontre à Paris entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, qui s'est conclue mardi soir, après la clôture des marchés européens. Cette rencontre avait déjà pesé sur Wall Street la veille et sur les marchés asiatiques mercredi matin.
Les investisseurs espéraient une réponse à leurs inquiétudes concernant la crise de la dette en zone euro qui, avec le ralentissement de la croissance américaine, a mis le feu aux poudres sur les marchés. Voulant parler d'une seule voix, l'Allemagne et la France ont annoncé une batterie de mesures : gouvernement économique de la zone euro, "règle d'or" budgétaire, taxe sur les transactions financières, convergence fiscale. "Comme on pouvait s'y attendre, les mesures envisagées ne sont pas révolutionnaires", jugent les économistes du courtier Aurel BGC dans une note, relevant néanmoins qu'elles "n'en sont pas moins significatives sur plusieurs points". Ils citent le fait que les deux dirigeants politiques ont montré leur détermination à défendre l'euro sans faire preuve de mansuétude à l'égard des pays les plus fragiles.
Court terme
Les deux pays ont notamment proposé que le gouvernement de la zone euro, qui se réunira deux fois par an, soit dirigé par le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy, tout en voulant rendre obligatoire la "règle d'or" budgétaire dans toute la zone euro d'ici à un an. Reste que les attentes des marchés sur des décisions concrètes pour faire face à la crise de la dette en zone euro ont été douchées. "Nous craignons que les investisseurs ne se contentent pas à court terme de ce cadre qui doit par ailleurs être validé par tous les autres pays et qui n'apporte aucune réponse à court terme aux problématiques qui inquiètent les marchés", préviennent les gérants de Barclays Bourse.
L'Allemagne et la France ont en effet écarté un renforcement du fonds de secours européen (FESF) et la création d'euro-obligations, mesures très attendues par les marchés. En l'absence de ces mesures, "les inquiétudes des investisseurs ne vont probablement pas se dissiper de sitôt et la pression pourrait s'accroître à l'encontre des responsables européens", indiquent les stratégistes du Crédit agricole CIB.
Pour l'heure, le marché parisien tient le coup, mais les analystes n'oublient pas les problèmes persistants qui menacent encore les places boursières. "Entre les risques sur la dette et la croissance aux États-Unis, les sources de volatilité restent nombreuses cette semaine", juge dans une note la société de Bourse Portzamparc. Parmi les valeurs, l'opérateur boursier transatlantique NYSE Euronext était pénalisé par le projet de taxe sur les transactions financières, son titre perdant 6,76 % à 18,40 euros. Les valeurs bancaires, en première ligne des craintes en zone euro, connaissaient une séance difficile. BNP Paribas lâchait 1,33 % à 37 euros, Crédit agricole 0,10 % à 6,77 euros et Société générale 1,11 % à 25 euros.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Où va la crise ?
Une contribution très intéressante d'un camarade de la P2, utile réponse aux analyses de Husson, Johsua, ou Wilno : http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=529
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Où va la crise ?
Gaston Lefranc a écrit:Une contribution très intéressante d'un camarade de la P2, utile réponse aux analyses de Husson, Johsua, ou Wilno : http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=529
Je ne trouve pas aussi fameux le texte de Wilno.
Par ailleurs, ce que pense un conseiller financier bien en cours sur le CNN russe, Russia Today : " la BNP, la Société Générale, le Crédit Agricole, ... ne peuvent pas rembourser leurs dettes..."
Vu comme ça et sans compétence d'analyse économique, il y a des éléments qui font craindre une situation dangereuse.
Au delà de tout cela il faut constater que des gros paquets d'action sont vendus depuis plus d'un mois sur les banques françaises, bien avant les histoires de rumeurs, de fausses informations, d'articles de journaux, etc... que Télé-Sarko a répandu avec les braillements joints du gouvernement français sur le sujet.
Quand on regarde l'histoire de plus près on s’aperçoit que ces attaques ont concerné les banques françaises mais aussi anglaises.
De grosses mains se sont débarrassées d'actions du secteur bancaire jusqu'à ce que ça s’aperçoive largement par la spéculation mondiale.
Il n'y a pas là d'irrationalité puisque l'info sur la réalité sort lentement des placards : Nouvelle entrée en récession de la France et l'Allemagne . Deux aspects là dessus : les manipulations comptables ne font pas illusions pour faire un 0.2% de croissance sur un trimestre en Allemagne, ou un 0% en France, et, 2eme aspect, cette info signifie qu'il y a ralentissement depuis le début de l'année, c'est cela qui pèse fondamentalement sur les cours des actions.
Ces infos sont de.... Juin.
Le fait, qu'en sus, une grande partie des intervenants spéculateurs estiment que les banques françaises sont farcies de produits toxiques à un niveau ingérable (malgré leur capacité à filer quand même du bénéfice aux actionnaires) rajoute au chaos.
L’imbrication historique des banques avec l’exécutif bourgeois français , plus profonde qu'ailleurs, crée une situation particulière.
Il y a incontestablement une nouvelle situation et un développement particulier .
On pouvait penser que la dette privée était passée à la dette publique et qu'il y aurait d'abord une attaque spéculative sur les états (Italie, Espagne, France), les banques et groupes financiers ayant été sauvés en refilant leurs actifs pourris.
Il n'en est rien, ce sont les banques privées qui se sont fait allumer par la spéculation internationale tout autant que les états.
Il y a donc crise de la dette privée et crise de la dette publique.
La dette publique a absorbé une énorme partie de la dette privée des groupes financiers et ceux-ci ont pu se re-finnancer à des taux exceptionnels bas par les banques centrales (Japon qui fait des taux incroyables , BCE, FED, etc). Ces cadeaux des états bourgeois n'ont pas suffit et ont été directement dans les poches des actionnaires par de multiples chemins, mais rien ne semble avoir été résolu.
La soumission totale de l’exécutif français de l'appareil d'état français à l’exécutif allemand est patente au delà des choix fondamentaux communs permanents des deux états (nourrir la bourgeoisie, rétablir les taux de profits).
La situation semble bien pire qu'on ne pouvait penser.
Les injections des zinzins à coups de piquouses de couilles de taureaux pilées pour soutenir les banques anglaises et françaises dans cette phase là de la crise ont dû dépasser l'entendement.
Nous allons vers des attaques géantes contre la classe populaire en Europe.
Un mot sur ces attaques :
Elles ont pour objet de rétablir des taux de profit. Toutefois, en soi, elles ne sont pas le chemin éprouvé pour sortir de la crise du point de vue des capitalistes, et les premiers effets seront, comme pour le cas grec le risque extrème d’enclencher une spirale récessive.
Le rétablissement des taux de profit, en soi, ne signifie pas un redémarrage de la croissance. Les solutions qui avaient surgi pour le capitalisme par la 2e guerre mondiale sont bien plus compliquées maintenant. Il y a une crise de l'impérialisme dominant, la Chine n'a pas encore les moyens d'assumer un rôle majeur de remplacement (et elle est minée par un capitalisme casino de plus en plus déstabilisant, en même temps que sa classe populaire se révolte et que, in fine, elles va vers une instabilité politique), la plus grosse zone économique de l'impérialisme, l'UE, est dans le chaos .
Il va y avoir beaucoup de déchets dans les batailles inter-bourgeoises. On le voit déjà sous le choc des révolutions arabes où une grande partie de l'impérialisme a lâché ses collègues dictateurs qui étaient pourtant devenus des grands bourgeois du monde intégrés aux circuits de la jet set internationale. Des kadhafis, des Ben Alis, des Mubaraks, étaient devenus des grands bourgeois aux fortunes colossales. Ils ont été lâchés.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Où va la crise ?
Bonne contribution en effet du camarade Morsu
Extrait
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Face à la nouvelle offensive qui s'annonce, il nous revient d'expliquer que ce n'est pas aux travailleurs de payerune crise qui est de la responsabilité des seuls capitalistes. Dans ce contexte, les revendications suivantes nous
semblent décisives (sans prétendre à l'exhaustivité) :
Face à l'offensive contre les revenus qui s'annonce, il faut exiger
le SMIC à 1600 €, 300 € en plus pour tous
l'indexation des salaires sur les prix (échelle mobile des salaires) face à l'inflation qui
menace.
Contre le chômage généré par la crise capitaliste, la revendication d'interdiction des licenciements
garde toute son importance, ainsi qu’une réduction du temps de travail sans baisse de salaire pour
partager le travail.
Contre la politique de destruction cynique des principaux services publics, des revendications telles que
la défense du statut de fonctionnaire, de l'accès égalitaire à l'Enseignement et aux services
publics essentiels, le rattrapage des suppressions de postes de ces 10 dernières années.
En matière de protection sociale, l’abrogation des contre-réformes Woerth (retraites) et Fillon (Sécu).
Enfin, avant que de nouvelles catastrophes ne surviennent, notre candidat sera celui de l'abandon du
nucléaire, par un plan de réorientation énergétique.
Mais s'en tenir à ces revendications, aussi justes soient-elles, serait faire un super-syndicalisme fort peu
crédible. Chacun sait que pas un acquis ne sera durablement préservé tant que subsisteront des
gouvernements réactionnaires, fussent-ils « socialistes », qui se fixent pour objectif de gérer le capitalisme en
crise. C'est un système qui est en cause, c'est à la logique capitaliste, qu'il faut s'en prendre. D'où la nécessité
de mener une propagande pour un gouvernement des travailleurs, seule forme de pouvoir à même de
remettre en cause les lois de l'économie de profit.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
@ Copas
Bonne analyse!
Merci par ailleurs pour l'interview de Mark Keiser, que j'avais déjà entendu.
Il semble tenir rubrique sur le CNN russe.
Son ton et ses mots sur les banques et autres "pillards" sont très "violents".
Je me demande dans quelle mesure cela reflète les positions du capital russe,
donc serait l'expression d'un conflit inter-impérialiste.
En fait, je ne mesure pas le degré d'indépendance de RT...
Merci pour les avis.
Bonne analyse!
Merci par ailleurs pour l'interview de Mark Keiser, que j'avais déjà entendu.
Il semble tenir rubrique sur le CNN russe.
Son ton et ses mots sur les banques et autres "pillards" sont très "violents".
Je me demande dans quelle mesure cela reflète les positions du capital russe,
donc serait l'expression d'un conflit inter-impérialiste.
En fait, je ne mesure pas le degré d'indépendance de RT...
Merci pour les avis.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Le chômage a augmenté de 22.000 unités en juillet aux Pays-Bas pour s’établir à 413.000 chômeurs, selon des chiffres du Bureau central néerlandais des statistiques, publiés ce jeudi. C’est la première fois que le chômage franchit la barre des 400.000 unités dans ce pays.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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