Où va la crise ?
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LE CAPITALISME EN FAILLITE
EDITO LUTTE OUVRIERE (8 AOUT 2011)
LE CAPITALISME EN FAILLITE
Les Bourses sont en chute partout dans le monde. La Bourse de Paris a battu son record de baisse depuis un quart de siècle. Les capitaux s'affolent et se déplacent à la vitesse de la spéculation pour se porter sur les placements qui rapportent le plus. Un vent de panique souffle sur la finance. Les dirigeants politiques, plus paniqués encore, s'agitent, répètent les phrases rassurantes et montrent qu'ils ne maîtrisent rien. Les têtes pensantes des banques centrales et des organismes économiques internationaux ont fini par réaliser que le plus intelligent à faire est de se taire car la moindre de leurs déclarations peut être interprétée comme une raison supplémentaire d'affolement. C'est un monde fou !
Il y a à peine trois ans, à l'automne de 2008, la spéculation avait déjà conduit à une crise bancaire grave. La méfiance des banques les unes vis-à-vis des autres avait entraîné un coup de frein brutal sur toutes les opérations bancaires menaçant d'asphyxie l'économie mondiale. Au lieu de contraindre les grandes banques à assurer le financement de l'économie, les États leur avaient, au contraire, distribué des centaines de milliards au prétexte de leur redonner confiance. Ces milliards, les États les avaient prélevés partout sur les services publics, sur les protections sociales, en punissant partout les classes populaires pour les crimes des groupes financiers. Le budget normal des États ne suffisant pas à financer les sommes astronomiques dépensées pour sauver les banques et, derrière elles, tous les capitalistes spéculateurs, les États s'étaient endettés jusqu'au cou, en empruntant tous... aux banques elles-mêmes !
À peine la crise bancaire est-elle surmontée que la spéculation a repris de plus belle mais à une échelle encore plus grande grâce à l'argent prélevé sur les classes populaires. Cette spéculation plus ample porte sur tout, des matières premières aux monnaies, en passant par le blé, le riz ou le maïs dont les hausses de prix poussent les peuples des pays pauvres un peu plus vers la famine. Mais la spéculation se déchaîne surtout autour de la capacité des États à rembourser leurs dettes.
C'est un gigantesque PMU pour riches où les banques tiennent les guichets et où les parieurs viennent de toute la classe capitaliste, des groupes financiers comme des riches bourgeois. Le prix du ticket se chiffre en dizaines ou centaines de millions et rapporte en conséquence. Le jeu consiste à retirer ses capitaux des États jugés non fiables pour les placer sur ceux qui le sont un peu plus.
Mais à quel État se fier lorsqu'il devient évident qu'il ne suffit pas de crier "haro" sur la petite Grèce, mais que d'autres suivent, de l'Espagne à l'Italie, et peut-être demain la France ? Et que le plus puissant des États, les États-Unis eux-mêmes, semble ébranlé ?
Au-delà de l'avidité des plus riches, les "investisseurs", la classe capitaliste dans son ensemble, ne font plus confiance à leur propre économie. Mais les irresponsables qui possèdent ces capitaux qui se déplacent dans l'affolement poussent toute l'économie vers le précipice. Le seul remède proposé par tous les dirigeants politiques pour arrêter la panique sur la dette des États est d'aggraver les politiques d'austérité et de faire payer encore et toujours plus les classes populaires. Mais ces politiques d'austérité, en diminuant la consommation des classes populaires, aggravent encore la crise et annoncent inévitablement des licenciements, des fermetures d'usines, des baisses de salaire.
La classe capitaliste, conseillée par des armadas d'économistes bardés de diplômes, nous a conduits une nouvelle fois vers une crise dont elle est elle-même effrayée aujourd'hui. C'est un bilan de faillite. Mais il ne faut pas accepter que ce soient les travailleurs qui fassent les frais de cette faillite. S'il y a une crise, c'est aux banquiers, aux industriels, de payer, pas aux travailleurs, pas aux catégories populaires.
Alors, il nous faudra bien nous défendre contre la folie de l'organisation capitaliste de l'économie et contre une classe dirigeante incompétente et irresponsable. Si on la laisse faire, elle continuera à protéger les capitaux en sacrifiant encore plus les classes populaires.
C'est à nous d'imposer la protection des deux choses qui comptent le plus pour les travailleurs : l'emploi et le salaire. Pour défendre l'emploi, il faut imposer la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Pour protéger le pouvoir d'achat des salaires et des retraites, il faut une indexation de ceux-ci sur l'augmentation du coût de la vie.
Par-dessus tout, il faut mettre fin à la dictature de la classe capitaliste sur les entreprises et sur l'économie en en imposant le contrôle par les travailleurs et la population. Cela exige des luttes collectives puissantes, explosives, conscientes. Mais nous n'avons pas d'autre choix : il y va de notre avenir, il y va de notre vie !
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Où va la crise ?
salut à tous, je suis un p'tit nouveau sur ce fofo qui semble très intéressant.
Pour simplifier je dirais que je suis un ancien de la ligue convaincu dès le début de l'absence de pertinence du processus NPA ( héhé c'est pas tous les jours qu'on peut dire -honnêtement- qu'on avait raison...)
Je me permets une (petite) remarque au sujet du communiqué cité. Je pense que le NPA conçoit ses communiqués comme devant s'adresser à la masse des gens et pas seulement aux cercles zéclairés. Dans un contexte où la majorité des gens découvre l'existence des agences de notation, c'est pas idiot de commencer par caractériser leur rôle. Bref c'est pas parce qu'on se contente pas d'enfiler les mots d'ordres transitoires comme des perles ( ce qui est somme toute un sport plutôt individuel ) qu'on est social démocrate...
Pour simplifier je dirais que je suis un ancien de la ligue convaincu dès le début de l'absence de pertinence du processus NPA ( héhé c'est pas tous les jours qu'on peut dire -honnêtement- qu'on avait raison...)
Je me permets une (petite) remarque au sujet du communiqué cité. Je pense que le NPA conçoit ses communiqués comme devant s'adresser à la masse des gens et pas seulement aux cercles zéclairés. Dans un contexte où la majorité des gens découvre l'existence des agences de notation, c'est pas idiot de commencer par caractériser leur rôle. Bref c'est pas parce qu'on se contente pas d'enfiler les mots d'ordres transitoires comme des perles ( ce qui est somme toute un sport plutôt individuel ) qu'on est social démocrate...
lieva- Messages : 140
Date d'inscription : 09/08/2011
Re: Où va la crise ?
gérard menvussa a écrit:Je suis totalement d'accord avec toi, pour le coup ! Mais la maladie ne peut être déclarée qu'en montrant le lien entre le symptome et la maladie. Ce qui implique de ne pas considérerer le "symptome" comme "anecdotique", ce qu'il n'est certainement pas !
Non, le symptome, ce n'est pas le thermomètre (agence de notation), c'est la crise.
Et la maladie qui provoque la crise, ce sont les rapports de production capitalistes.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Bienvenu(e) Lieva!lieva a écrit:Bref c'est pas parce qu'on se contente pas d'enfiler les mots d'ordres transitoires comme des perles ( ce qui est somme toute un sport plutôt individuel ) qu'on est social démocrate...
Personne n'a parlé ici de social-démocrate.
Par contre, il suffit de comparer le texte de LO au dessus et celui du NPA.
Le premier conclut sur la nécessité d'en finir avec le capitalisme,
le deuxième, totalement surréaliste, sur la nécessité d'en finir avec les agences de notation...
(Je dis d'autant plus volontiers que le texte de LO est bien meilleur que chacun sait
que par ailleurs, je n'ai aucune confiance dans la direction de LO, pétrie de dogmatisme d'un autre âge.)
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
oui en effet c'est pas une très bonne idée de finir là-dessus.
De toute façon aucun des deux n'est très efficace.
Aucun des deux ne font références aux mobilisation en cours pour proposer justement des orientations avec des mots d'ordres transitoires. Le NPA parce que la direction a fait ça rapide sur un coin de table et que c'est le flou artitisque. LO de manière maîtrisée parce qu'il est pas -encore on espère- question de faire le lien entre la lutte des classes réelle et une perspective révolutionnaire à cours terme qui contredirait le millénarisme ambiant. Bref tout ça va se dérider dans les mois qui viennent avec la pression de la vrai vie.
De toute façon aucun des deux n'est très efficace.
Aucun des deux ne font références aux mobilisation en cours pour proposer justement des orientations avec des mots d'ordres transitoires. Le NPA parce que la direction a fait ça rapide sur un coin de table et que c'est le flou artitisque. LO de manière maîtrisée parce qu'il est pas -encore on espère- question de faire le lien entre la lutte des classes réelle et une perspective révolutionnaire à cours terme qui contredirait le millénarisme ambiant. Bref tout ça va se dérider dans les mois qui viennent avec la pression de la vrai vie.
lieva- Messages : 140
Date d'inscription : 09/08/2011
Re: Où va la crise ?
Je crains que tu aies vu fort juste!
Avec ce qu'il faut de pessimisme de la raison et d'optimisme de l'action...
Bienvenu(e) à nouveau!
Avec ce qu'il faut de pessimisme de la raison et d'optimisme de l'action...
Bienvenu(e) à nouveau!
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Par contre, il suffit de comparer le texte de LO au dessus et celui du NPA.
Le premier conclut sur la nécessité d'en finir avec le capitalisme,
le deuxième, totalement surréaliste, sur la nécessité d'en finir avec les agences de notation...
Je trouve trés bien le communiqué de LO. Cela dit, le communiqué du npa n'est pas mal non plus ! Et le fait pour Vérié et pour Roseau de se focaliser sur la question des "agences de notations" (alors que le communiqué ne fait que rappeler la "dictature des marchés" de façon concrête passe par l'importance ) alors que l'abolition de la dette "honteuse" est la principale mesure avancée dans notre communiqué montre bien une certaine incapacité de ces lecteurs a voir qu'un communiqué s'adresse a un public "large"...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Où va la crise ?
lieva a écrit:oui en effet c'est pas une très bonne idée de finir là-dessus.
De toute façon aucun des deux n'est très efficace.
Aucun des deux ne font références aux mobilisation en cours pour proposer justement des orientations avec des mots d'ordres transitoires. Le NPA parce que la direction a fait ça rapide sur un coin de table et que c'est le flou artitisque. LO de manière maîtrisée parce qu'il est pas -encore on espère- question de faire le lien entre la lutte des classes réelle et une perspective révolutionnaire à cours terme qui contredirait le millénarisme ambiant. Bref tout ça va se dérider dans les mois qui viennent avec la pression de la vrai vie.
C'est juste mais encore très insuffisant car ne répondant pas aux questions de la crise des organisations du mouvement de la classe populaire , les mots d'ordre transitoires sont largement insuffisants si ils n'ont pas une inflexion particulière sur la question des formes d'organisations de résistance.
Le potentiel de résistance existe, nous l'avons vu à l'automne, et on le voit en Europe du Sud, par contre ce qui manque ce sont les formes d'organisations de masse adéquates pour porter les batailles. Dans chaque moment important il faut traiter de la question de la résolution de la crise des organisation (autrement dit ce n'est pas la vista du verbe qui suffit).
La crise et les affrontements de classe précipite les rythmes.
Nous allons faire face à des attaques d'immense importance de la part des gouvernements de l'UE (et ailleurs) , c'est bien d'en faire diagnostic, et de rappeler la solution . C'est bien également de dégager des mots d'ordre transitoires mais sans traiter ce qui nous manque depuis presque maintenant 10 ans en France (des formes d'organisation de masse susceptibles de porter les résistances et les revendications) c'est être out du necessaire.
Nous ne sommes plus dans une situation où existe des partis réformistes puissants encadrant et organisant la classe ouvrière, ils n'y sont presque plus. Pour ce qui est du mouvement syndical il y a également un immenses affaiblissement qui ne correspond pas à l'état réel des potentiels.
Il s'agit donc d'intégrer cette question et ne pas croire à la seule magie du verbe./
Pour le reste, les agences de notation... Croire qu'elles ont l'importance qu'en donnent les médias et les partis de l'arc bourgeois n'est pas une bonne chose pour un parti populaire.
Ni de près ni de loin les agences de notation sont responsables de la crise capitaliste.
Faire croire cela, même de façon indirecte crée de la confusion et accrédite le même genre de connerie que quand certains disaient que c'était les traders ou autre chose qui faisaient la crise.
Les agences de notation ne font que représenter le sentiment de couches hautes de la bourgeoisie sur l'état des pays, des entreprises, des régions, etc.
Elles ne sont pas au coeur de la crise.
L'accélération de ces dernières semaines était prévisible et bornée, elle ne représentait pas de surprise. Si les agences de notation n'avaient pas servi de détonateur cela aurait été autre chose .
Ce ne sont pas les agences de notation qu'il faut cibler mais Mamie Zinzin et Neuilly. Sans cesse !
La question de l'annulation de la dette odieuse nécessite une argumentation importante, mais il est clair que la réponse à la crise est efficace quand elle part de la souffrance réelle et brute de la classe populaire, les revendications claires et chiffrées, la necessité d'aller les piquer à Neuilly et chez les copains de sarko, Dsk , etc, et des outils de résistance pour porter cela (les organisations).
Après, si l'on veut, on peut avoir un petit coin de table pour porter l'annulation de la dette odieuse dans ce cadre. Mais je ne suis pas sur que l'annulation de la dette soit le centre necessaire concret de la mobilisation possible par rapport à la crise capitaliste et la riposte.
Pour ce qui est de la remontée d'hier (et aujourd'hui) des bourses, il y a une grande part qui sont des rachats de ventes à découvert (au travers d'instruments financiers spécifiques ou de la façon traditionnelle). Ces rachats de ventes à découvert provoquent naturellement une remontée des cours avant que la courbe reprenne sa direction initiale (plein sud).
Le jeu tactique des zinzins, des banques centrales et des états c'est également d'avoir un pilotage tactique de cela et d'appuyer ces remontées de cours par rachats de positions à découvert, en transformant une vaguelette de remontée en remontée plus solide.
Mais ça ne change rien au fond.
La coordination des attaques contre la classe populaire va atteindre un niveau rarement atteint dans le monde.
Une déclaration de guerre va nous être faite , plus ou moins en même temps.
Ca veut dire quelque part que, les attaques étant les mêmes, on pourra jouer une spirale vertueuse des résistances d'un pays à l'autre.
L'Italie (ou l'Espagne, ou la Grande-Bretagne) ne sera plus exotique et les résistances dans les grands pays pourront être citées en exemple sans que les aspects exotiques et endogènes servent aisément de bases à la propagande bourgeoise.
Les réponses à la crise du capitalisme et les tentatives de restauration des taux de profit par la sauvagerie auront un aspect tactique en popularisant méthodiquement d'un pays à l'autre les résistances (ça c'est fait déjà un peu en Méditerranée). Il s'agit d'en avoir un entendement tactique.
Et également de se donner des moyens de propagande en relation avec le nécessaire
Dans le cadre de cette grande crise, je tiens également à souligner que quoiqu'on en dise, les émeutes en Grande Bretagne, émeutes purement sociales, sont un signal d'avertissement aux gouvernements que nous entrons dans une période où chaque pas ne sera pas aisé.
Les nouvelles agressions ne sont pas encore en place que les précedentes font déjà exploser une partie de la marmite.
La classe populaire rentre dans cette séquence de crise avec des forces brutes bien plus grandes, un prolétariat moderne urbain plus nombreux partout.
C'est l'aspect positif réaliste que nous ne devons pas oublier pour tenter de transformer en volonté politique cette accroissement de la classe populaire par rapport à la bourgeoisie comme des autres classes (petite bourgeoisie, paysannerie, voir des couches hautes de la classe ouvrière, etc) qui sont passés au régime minceur.
Il eut été souhaitable d'avoir une déclaration de LO-NPA, etc d'abord, pour pointer les crampons, afin de peser sur le reste ensuite.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Où va la crise ?
Quelques précisions pour conforter l'analyse et les propositions du camarade Copas:
1. Effectivement, l'axe du tous ensemble en France, en Europe et au delà , n'est pas la répudiation de la dette
(et dix fois moins le gag titrant la déclaration du NPA sur les agences de notation...).
C'est la résistance aux mesures barbares, sociales et politiques, qu'implique la survie du capitalisme.
2. Concernant la Grande-Bretagne et la démission là aussi du mouvement ouvier traditionnel,
à reconstruire comme en France, c'est le moment de citer Marx (on a pas fini...):
Mais il faudra que LO sorte de sa tour d'ivoire de sectarisme, que sa porte parole n'en reste pas à l'affirmation
"le NPA ne fait pas partie du mouvement ouvrier"
PS: moindre importance: Jorion, sur son blog laisse entendre comme Copas que le rebond d'hier des bourses serait une manipulation, comme celle du 6 mai 2010: http://www.pauljorion.com/blog/?p=27323
1. Effectivement, l'axe du tous ensemble en France, en Europe et au delà , n'est pas la répudiation de la dette
(et dix fois moins le gag titrant la déclaration du NPA sur les agences de notation...).
C'est la résistance aux mesures barbares, sociales et politiques, qu'implique la survie du capitalisme.
2. Concernant la Grande-Bretagne et la démission là aussi du mouvement ouvier traditionnel,
à reconstruire comme en France, c'est le moment de citer Marx (on a pas fini...):
3. Oui, c'est une déclaration et initiative LO-NPA qu'il faut , qui attirerait d'autres secteurs.« l’ouvrier ordinaire anglais hait l’ouvrier irlandais qu’il voit comme un concurrent qui pèse sur son niveau de vie (en faisant baisser les salaires). Il se sent supérieur à l’Irlandais car il appartient à la nation dominante et devient ainsi un instrument des aristocrates et des capitalistes anglais contre l’Irlande, renforçant ainsi leur pouvoir sur lui-même. (...) Cet antagonisme est le secret de l’impuissance des ouvriers anglais malgré leur organisation. Il est le secret du maintien de la domination capitaliste »
Lettre à Engels du 10 décembre 1869
Mais il faudra que LO sorte de sa tour d'ivoire de sectarisme, que sa porte parole n'en reste pas à l'affirmation
"le NPA ne fait pas partie du mouvement ouvrier"
PS: moindre importance: Jorion, sur son blog laisse entendre comme Copas que le rebond d'hier des bourses serait une manipulation, comme celle du 6 mai 2010: http://www.pauljorion.com/blog/?p=27323
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Concernant LO :
Je n'ai rien contre un tel "rapprochement", mais à dire vrai dans les circonstances actuelles je n'en vois pas trop l'intérêt...
LO n'a jamais dit ça ! Par contre, LO dit que le npa n'est pas trotskyste, ce qui fait que le rapprochement entre nos deux organisations n'est pas d'actualité (puisque "le parti (révolutionnaire) sera trotskyste ou ne sera pas")
sa porte parole n'en reste pas à l'affirmation
"le NPA ne fait pas partie du mouvement ouvrier" Rolling Eyes
Je n'ai rien contre un tel "rapprochement", mais à dire vrai dans les circonstances actuelles je n'en vois pas trop l'intérêt...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Où va la crise ?
Putain, au moins il y en a deux de lucides...
C'est déjà la guerre derrière les plans qui se suivent pour parer aux dégradations de "la note pays".
Il y aura une réaction à la mesure des enjeux?J'en suis fort sceptique, les gens, par réflexe naturel, voudront revenir au statu quo ante, et les démagogues feront un tel bouquin dans ce sens que ça va être très difficile de se faire entendre, surtout qu'on ne va pas nous faciliter la tâche...loin de là.
Alors l'unité est une nécessité urgente pour un programme de défense minimum (et plus si affinités) par delà les "divergences" et elle doit être proposée à tous les secteurs qui peuvent être unis en ce moment précis, sans distinctions. Autrement on sera noyés dans la masse une fois que la question soit posée vraiment sur la table.
Les aveugles irresponsables qui chérissent leurs "propres" imbécilités (je voulais dire "politiques") périront par leur propre faute. Il n'y a que dans l'unité que l'on puisse éviter qu'une partie de la classe passe chez les démagos ou pire.
La coordination des attaques contre la classe populaire va atteindre un niveau rarement atteint dans le monde.
Une déclaration de guerre va nous être faite , plus ou moins en même temps.
Ca veut dire quelque part que, les attaques étant les mêmes, on pourra jouer une spirale vertueuse des résistances d'un pays à l'autre.
L'Italie (ou l'Espagne, ou la Grande-Bretagne) ne sera plus exotique et les résistances dans les grands pays pourront être citées en exemple sans que les aspects exotiques et endogènes servent aisément de bases à la propagande bourgeoise.
Les réponses à la crise du capitalisme et les tentatives de restauration des taux de profit par la sauvagerie auront un aspect tactique en popularisant méthodiquement d'un pays à l'autre les résistances (ça c'est fait déjà un peu en Méditerranée). Il s'agit d'en avoir un entendement tactique.
Et également de se donner des moyens de propagande en relation avec le nécessaire
Dans le cadre de cette grande crise, je tiens également à souligner que quoiqu'on en dise, les émeutes en Grande Bretagne, émeutes purement sociales, sont un signal d'avertissement aux gouvernements que nous entrons dans une période où chaque pas ne sera pas aisé.
Les nouvelles agressions ne sont pas encore en place que les précedentes font déjà exploser une partie de la marmite.
La classe populaire rentre dans cette séquence de crise avec des forces brutes bien plus grandes, un prolétariat moderne urbain plus nombreux partout.
C'est l'aspect positif réaliste que nous ne devons pas oublier pour tenter de transformer en volonté politique cette accroissement de la classe populaire par rapport à la bourgeoisie comme des autres classes (petite bourgeoisie, paysannerie, voir des couches hautes de la classe ouvrière, etc) qui sont passés au régime minceur.
Il eut été souhaitable d'avoir une déclaration de LO-NPA, etc d'abord, pour pointer les crampons, afin de peser sur le reste ensuite.
C'est déjà la guerre derrière les plans qui se suivent pour parer aux dégradations de "la note pays".
Il y aura une réaction à la mesure des enjeux?J'en suis fort sceptique, les gens, par réflexe naturel, voudront revenir au statu quo ante, et les démagogues feront un tel bouquin dans ce sens que ça va être très difficile de se faire entendre, surtout qu'on ne va pas nous faciliter la tâche...loin de là.
Alors l'unité est une nécessité urgente pour un programme de défense minimum (et plus si affinités) par delà les "divergences" et elle doit être proposée à tous les secteurs qui peuvent être unis en ce moment précis, sans distinctions. Autrement on sera noyés dans la masse une fois que la question soit posée vraiment sur la table.
Les aveugles irresponsables qui chérissent leurs "propres" imbécilités (je voulais dire "politiques") périront par leur propre faute. Il n'y a que dans l'unité que l'on puisse éviter qu'une partie de la classe passe chez les démagos ou pire.
Invité- Invité
Re: Où va la crise ?
gérard menvussa:
"le NPA ne fait pas partie du mouvement ouvrier"
LO n'a jamais dit ça !
Si, GéGé, j'ai été aussi surpris que toi, car c'est une dérive sectaire pire que tout ce qu'on avait imaginé, mais malheureusement sa porte-parole l'a déclaré il y a un an, comme je viens de l'écrire, et comme cité récemment avec source sur ce forum.
Cependant, agir ensemble contre la crise n'implique pas de constuire le même parti.
LO a bien fait alliance avec les réformistes dans les municipalités et voté leurs budgets de gestion du capital...
Là, ce serait pour lutter contre le capitalisme...
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Flash – 11h : CHAMPAGNE POUR PRESQUE TOUT LE MONDE !
par François Leclerc
Source: http://www.pauljorion.com/blog/?p=27324
À l’école des sorciers de la finance, la Fed, le maître de la classe des grands, a sonné le début de la récré. « Champagne pour tout le monde ! » s’est écrié Wall Street, actionnant ses ressorts les plus intimes, saluant faute de mieux le guichet ouvert et gratuit offert pour les deux années à venir. Cela n’a rien donné auparavant pour l’économie, mais c’est accessoire et rappelle les pays en conflit, où la guerre est si jolie et les fêtes si folles…
Les places européennes ont commencé par suivre, soulagées mais pas certaines qu’il y a assez de bouteilles en réserve pour tenir, l’euphorie de l’ivresse n’ayant qu’un temps… Déjà, on attend l’ouverture de Wall Street dans cette ronde boursière infernale.
À Manchester, on a aussi mis les bouchées doubles pour se rattraper, mais d’une autre manière. À son tour, une émeute y a éclaté, alors que dans les quartiers des villes déjà touchées des milices d’auto-défense ont patrouillé cette nuit. Pour protéger de la racaille criminelle le petit commerce et la communauté, surtout si elle est blanche et respectable. Un officier de police a appelé la population à « réfléchir soigneusement qui elle soutient », en prélude aux arrestations qu’elle prépare sur la base des images enregistrées par le réseau de caméras de télésurveillance.
En Israël, c’est sur un tout autre mode que les classes moyennes ont exprimé leur profond malaise et mis en cause pour ses conséquences sociales le modèle économique néo-libéral, soutenant massivement (80 % selon un sondage) les manifestants, qui font non sans ironie référence aux Égyptiens de la place Tahrir. Si l’on se déplace jusqu’au Chili, ce sont des dizaines de milliers d’étudiants qui continuent de s’opposer depuis trois mois à la cherté élitiste de l’université. Les mineurs du cuivre venant d’annoncer qu’ils se joignaient aux étudiants.
Même modèle, contestations différentes.
Quels vont être les lendemains de ces fêtes ?
par François Leclerc
Source: http://www.pauljorion.com/blog/?p=27324
À l’école des sorciers de la finance, la Fed, le maître de la classe des grands, a sonné le début de la récré. « Champagne pour tout le monde ! » s’est écrié Wall Street, actionnant ses ressorts les plus intimes, saluant faute de mieux le guichet ouvert et gratuit offert pour les deux années à venir. Cela n’a rien donné auparavant pour l’économie, mais c’est accessoire et rappelle les pays en conflit, où la guerre est si jolie et les fêtes si folles…
Les places européennes ont commencé par suivre, soulagées mais pas certaines qu’il y a assez de bouteilles en réserve pour tenir, l’euphorie de l’ivresse n’ayant qu’un temps… Déjà, on attend l’ouverture de Wall Street dans cette ronde boursière infernale.
À Manchester, on a aussi mis les bouchées doubles pour se rattraper, mais d’une autre manière. À son tour, une émeute y a éclaté, alors que dans les quartiers des villes déjà touchées des milices d’auto-défense ont patrouillé cette nuit. Pour protéger de la racaille criminelle le petit commerce et la communauté, surtout si elle est blanche et respectable. Un officier de police a appelé la population à « réfléchir soigneusement qui elle soutient », en prélude aux arrestations qu’elle prépare sur la base des images enregistrées par le réseau de caméras de télésurveillance.
En Israël, c’est sur un tout autre mode que les classes moyennes ont exprimé leur profond malaise et mis en cause pour ses conséquences sociales le modèle économique néo-libéral, soutenant massivement (80 % selon un sondage) les manifestants, qui font non sans ironie référence aux Égyptiens de la place Tahrir. Si l’on se déplace jusqu’au Chili, ce sont des dizaines de milliers d’étudiants qui continuent de s’opposer depuis trois mois à la cherté élitiste de l’université. Les mineurs du cuivre venant d’annoncer qu’ils se joignaient aux étudiants.
Même modèle, contestations différentes.
Quels vont être les lendemains de ces fêtes ?
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Infographie utile sur les dettes publiques
http://www.economist.com/content/global_debt_clock
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Selon Jacques Attali « contrairement à ce que tout le monde dit », la France a été « explicitement désignée » pour perdre son AAA par l’agence de notation Standard & Poor’s. « S &P a glissé dans son rapport sur les Etats-Unis une phrase passée inaperçue: un seul pays noté AAA aura en 2015 une dette égale à celle des Etats-Unis en ratio ; c’est la France », explique-t-il.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/10/jacques-attali-les-etats-se-comportent-comme-bernard-madoff_1558031_3234.html
http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/10/jacques-attali-les-etats-se-comportent-comme-bernard-madoff_1558031_3234.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Personne, moins encore moi ne prétend que le capitalisme, reconnaissant la fin de son rôle sur la scène de l'histoire, cédera le pouvoir aux travailleurs. Un des scénario possible c'est une lente agonie et une descente aux enfers pour les peuples en l'absence de direction rèvolutionnaire.verié2 a écrit:Ca ressemble aux prémisses d'une crise mondiale épouvantable, peut-être pire que celle de 1929. Quant aux limites du capitalisme, seule l'intervention du prolétariat peut les fixer.
Loriot
Si cela ne ressemble pas aux limites d'un mode de production ...
Car le capitalisme ne mourra pas tout seul d'une grande crise apocalyptique finale... Il peut aussi bien survivre en s'enfonçant pendant longtemps dans la crise et la barbarie qu'engendrer un nouveau cataclysme guerrier. Nous ne sommes pas Madame Soleil, nous ne pouvons que répéter que ce sont les travailleurs et les populations qui feront les frais de ces crises s'ils ne s'organisent pas pour changer le système.
Toujours est-il que le capitalisme agonit sous la pression des forces productives qu'il a mises en branle. La technique - une des variétés des forces productives, a atteint un niveau tel pour l'accumulation du capital - accumulation fictive que plus rien aujourd'hui n'est capable d'arrêter le cours destructeur ... plus rien. Le capitalisme dans sa phase actuelle - un impérialisme armé de la technique des supercalculateurs et des réseaux mondiaux interconnectés, parvient à accumuler du capital en quelques milli-secondes moyennant vente et revente à de nombreuses reprises de paniers d'actions ; ce faisant il crée les conditions pour gonfler ou dégonfler artificiellement les cours des actions sur lesquels il entend se payer. Mais il faut bien que cette circulation incessante et hyperrapide se concrétise en une monnaie sonnante et trébuchante à un moment donné ; le capitaliste doit faire rentrer ses "billets à ordre" dans sa comptabilité sous une forme trébuchante. Hors le capitalisme globalement ne peut faire rentrer dans cette comptabilité un capital spéculatif au moins dix fois plus important que la somme globale de son activité réelle. L'usage de cette technique ne peut historiquement être remis en cause et le capitaliste est attaché à ses outils comme le féodal à ses titres et prébendes. Le capitalisme n'a plus aucun outil un tant soit peu solide pour juguler la crises qu'il a fait naître de ses propres entrailles sinon une destruction de masse des forces productives pour tenter de réamorcer un cycle d'accumulation ... sans pourtant être assuré du résultat !
Invité- Invité
Panique Fouquet's et Neuilly- Sarko a interrompu ses vacances
Les Bourses mondiales chutent de nouveau
Dans la foulée de Wall Street, les Bourses européennes baissent fortement, mercredi. Le CAC 40 perd plus de 4 % et les valeurs bancaires s'effondrent.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/10/malgre-les-inquietudes-les-bourses-asiatiques-repartent-a-la-hausse_1557932_3234.html#ens_id=1216746
Dans la foulée de Wall Street, les Bourses européennes baissent fortement, mercredi. Le CAC 40 perd plus de 4 % et les valeurs bancaires s'effondrent.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/10/malgre-les-inquietudes-les-bourses-asiatiques-repartent-a-la-hausse_1557932_3234.html#ens_id=1216746
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Flash – 17h : OU EST LE PLAN B ? par François Leclerc
10 août 2011 par François Leclerc
Source: http://www.pauljorion.com/blog/?p=27376
La fête s’est très vite terminée, c’est à nouveau la panique : les bourses recommencent à dévisser aux Etats-Unis comme en Europe.
Signe que la crise de la dette est générale, et non pas seulement de la dette publique, les valeurs financières se sont effondrées en France, dont les banques ont toujours été présentées comme les plus solides. Commerzbank, deuxième banque allemande, a annoncé de son côté des résultats très détériorés. Bloqué d’un côté, le désendettement reprend ses droits de l’autre.
Tout se conjugue pour déstabiliser les marchés boursiers. La simultanéité des crises américaine et européenne, la perspective qui se rapproche à grands pas d’une récession générale de l’économie occidentale. Ainsi que la révélation qui se fait jour que les déficits publics ne pourront pas dans ces conditions être réduits comme clamé. Les économies sont prises dans une spirale descendante.
Enfin, l’entrée de l’Espagne et de l’Italie dans la zone des tempêtes laisse les dirigeants européens totalement désarmés, comme le sont les Américains qui engagent le processus de nomination des membres de la commission bipartisane qui va devoir recommencer à chercher un compromis introuvable sur la dette.
Les blocages se multiplient et il n’y a pas de plan B.
10 août 2011 par François Leclerc
Source: http://www.pauljorion.com/blog/?p=27376
La fête s’est très vite terminée, c’est à nouveau la panique : les bourses recommencent à dévisser aux Etats-Unis comme en Europe.
Signe que la crise de la dette est générale, et non pas seulement de la dette publique, les valeurs financières se sont effondrées en France, dont les banques ont toujours été présentées comme les plus solides. Commerzbank, deuxième banque allemande, a annoncé de son côté des résultats très détériorés. Bloqué d’un côté, le désendettement reprend ses droits de l’autre.
Tout se conjugue pour déstabiliser les marchés boursiers. La simultanéité des crises américaine et européenne, la perspective qui se rapproche à grands pas d’une récession générale de l’économie occidentale. Ainsi que la révélation qui se fait jour que les déficits publics ne pourront pas dans ces conditions être réduits comme clamé. Les économies sont prises dans une spirale descendante.
Enfin, l’entrée de l’Espagne et de l’Italie dans la zone des tempêtes laisse les dirigeants européens totalement désarmés, comme le sont les Américains qui engagent le processus de nomination des membres de la commission bipartisane qui va devoir recommencer à chercher un compromis introuvable sur la dette.
Les blocages se multiplient et il n’y a pas de plan B.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
C'est en ligne.
Ce que j'indiquais ce matin sur le petit rebond c'est qu'une partie des forces financières fait de la vente à découvert sur les marchés, opération qui consiste à vendre des titres avant de les racheter (ou, plus exactement, ils empruntent des titres, ils les vendent et les rachètent plus bas pour les rendre à qui ils les ont emprunter, moyennant une petite rétribution), afin d'empocher la différence après soustraction du loyer versé pour emprunter ces titres.
Concrètement cela se traduit par des moments de rebond après une chute des cours car les forces qui ont spéculé en vendant des titres empruntés doivent les racheter.
La manipulation c'est quand les zinzins interviennent dans ces mécanismes pour renforcer cet effet de rebond.
Mais au delà, ce qui est très utile pour comprendre ce qui se passe, c'est qu'on a appris aujourd'hui que la production industrielle dans une série de grands pays industriels avait reflué en .... Juin .
Il n'y avait donc aucune irrationalité dans ce qui se passe mais la connaissance par de multiples intervenants du système capitaliste des difficultés concrètes liées au cœur productif.
Après le haro bidon sur les agences de notation, on va avoir le haro bidon contre les bourses (irrationnelles, etc..). et les échanges de gré à gré continueront (Attention, je ne soutiens rien là), puis autre chose.
Mais il faut être clair sur le fond de cette crise.
Cette crise est la rébellion du capitalisme (avec sa logique de fond) face aux forces productives et leurs logiques.
Ce que j'indiquais ce matin sur le petit rebond c'est qu'une partie des forces financières fait de la vente à découvert sur les marchés, opération qui consiste à vendre des titres avant de les racheter (ou, plus exactement, ils empruntent des titres, ils les vendent et les rachètent plus bas pour les rendre à qui ils les ont emprunter, moyennant une petite rétribution), afin d'empocher la différence après soustraction du loyer versé pour emprunter ces titres.
Concrètement cela se traduit par des moments de rebond après une chute des cours car les forces qui ont spéculé en vendant des titres empruntés doivent les racheter.
La manipulation c'est quand les zinzins interviennent dans ces mécanismes pour renforcer cet effet de rebond.
Mais au delà, ce qui est très utile pour comprendre ce qui se passe, c'est qu'on a appris aujourd'hui que la production industrielle dans une série de grands pays industriels avait reflué en .... Juin .
Il n'y avait donc aucune irrationalité dans ce qui se passe mais la connaissance par de multiples intervenants du système capitaliste des difficultés concrètes liées au cœur productif.
Après le haro bidon sur les agences de notation, on va avoir le haro bidon contre les bourses (irrationnelles, etc..). et les échanges de gré à gré continueront (Attention, je ne soutiens rien là), puis autre chose.
Mais il faut être clair sur le fond de cette crise.
Cette crise est la rébellion du capitalisme (avec sa logique de fond) face aux forces productives et leurs logiques.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Où va la crise ?
Lutte Ouvrière n°2245 du 12 août 2011
Soubresauts boursiers, crise de la dette : le capitalisme en faillite
L'interruption du week-end n'a pas arrêté la chute des Bourses. La spéculation suivant la course du soleil, lundi 8 août, ce fut d'abord à la Bourse de Tokyo d'enregistrer une chute du prix des actions, relayée peu après par celles de Séoul, Hong Kong, Shanghaï et New Delhi. À l'ouverture de la Bourse de Paris, c'est tout juste si les commentateurs ne se sont pas félicités de ce que ce marché n'ait reculé que de 1,4 % (mais, à la fermeture, le recul était de 4,68 %) ! Sur les dix dernières séances, l'indice de la Bourse de Paris, le fameux CAC 40, a presque battu son record de baisse depuis sa création, il y a presque un quart de siècle.
La Bourse de New York a suivi. Il s'est trouvé des commentateurs pour se féliciter que la décision de la Banque centrale européenne de racheter les obligations pourries, émises par des États suspects de fragilité, non seulement la Grèce ou le Portugal, mais aussi l'Espagne et l'Italie, ait permis à certaines Bourses européennes de limiter les dégâts, voire, pour celle de Milan, de se retrouver légèrement en hausse... avant de se remettre à chuter. Les commentaires d'heure en heure ressemblaient à l'histoire de l'homme qui tombe du haut d'un gratte-ciel et répète en passant devant chaque étage : « Jusqu'ici, tout va bien ! »
Les plus optimistes, ou les plus imbéciles, ont même poussé un ouf de soulagement, prétendant que le krach boursier a été évité, certes de justesse, mais évité tout de même. D'autres, plus réalistes, ont contourné leur incapacité à prévoir même l'avenir immédiat par une invention sémantique, en parlant de « krach rampant » !
Personne ne connaît la suite, mais l'affolement du monde financier, visible depuis un certain temps déjà, est en tout cas devenu panique après l'annonce de la dégradation, par une agence de notation, de la note de fiabilité des États-Unis eux-mêmes. Le vent de panique a soufflé en effet du côté des « dettes souveraines », c'est-à-dire de ces dettes colossales que tous les États ont accumulées au fil des ans, et avec une accélération particulière depuis la crise financière de septembre 2008.
Les « marchés » ont été pris de panique, de peur, paraît-il, que les États ne puissent pas rembourser les emprunts qu'ils ont faits, augmentés du cumul des intérêts.
Les marchés ? Comme si, derrière ce terme, il y avait une abstraction, une puissance divine qui fait la pluie et le beau temps sur cette terre et contre laquelle les États même les plus puissants ne peuvent pas faire grand-chose !
Ceux qui parlent d'« investisseurs » sont déjà un peu plus réalistes, car il s'agit bien de groupes capitalistes ou de capitalistes individuels en chair et en os, à condition de récuser le mot « investisseurs ». Car ils n'investissent nullement dans des usines, dans des machines, dans des moyens pour produire. Ils se contentent de placer de l'argent, des capitaux colossaux, et de les déplacer d'un point du globe à un autre, d'une monnaie à une autre, d'une matière première à une autre, d'un type d'action ou d'obligation à un autre, parfois à très court terme et en fonction de ce que ces placements rapportent.
C'est le vieux jeu de la spéculation, que l'humanité connaît depuis que l'argent a été inventé et qui a toujours servi à tondre la majorité de la population au profit de la minorité qui possède l'argent. À ceci près que la spéculation d'aujourd'hui mobilise des sommes incomparablement plus élevées que jamais dans le passé et que ces placements et déplacements d'argent font appel aux moyens techniques les plus modernes, des ordinateurs aux transmissions quasi instantanées.
Par ailleurs, en parlant d'« investisseurs », il ne faut pas comprendre quelques officines qui spéculent en marge du fonctionnement général de l'économie capitaliste. Ces fonds spéculatifs ou les banques spécialisées dans ces opérations -- elles le sont toutes à des degrés divers -- ne travaillent pas seulement avec leur propre argent, mais avec des liquidités qui leur sont confiées par des groupes capitalistes de tout ordre (industriels, commerciaux, assureurs, etc.), ainsi que par de riches particuliers. Toute la bourgeoisie est mouillée dans la spéculation.
Cela fait bien longtemps que la spéculation n'est plus une activité marginale de l'économie capitaliste, mais un de ses aspects fondamentaux. Mais, avec la financiarisation générale de l'économie, elle prend une place de plus en plus centrale.
Recherche de boucs émissaires
Même les plus demeurés des commentateurs ont abandonné la thèse de « c'est la faute à la Grèce » qui était reprise à satiété il y a peu encore, l'air de dire que tout le mal vient d'un État, d'un peuple dépensier qui a pris la mauvaise habitude d'emprunter tout en ne payant pas ses impôts. La petite Grèce, qui représente tout au plus 3 % du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro et une fraction infime du PIB mondial, ne pèse pas bien lourd face aux économies autrement plus puissantes de l'Espagne, de l'Italie et peut-être de la Grande-Bretagne, que l'on annonce comme les prochaines entités dans le collimateur de la méfiance des « investisseurs ». Sans parler du mastodonte du monde capitaliste, les États-Unis, dont on fait mine de découvrir qu'il est perclus de dettes, dont le montant avoisine les 16 400 milliards de dollars !
Faut-il rappeler qu'un autre mastodonte de l'économie capitaliste, le Japon, dépasse tout le monde depuis plusieurs années, avec un endettement de plus de 200 % de son PIB ?
Mais, bien entendu, pas un dirigeant politique, pas un des économistes distingués qui pérorent à la télévision et qui ont accusé pendant des semaines la Grèce de la responsabilité de la crise de la « dette souveraine », n'est revenu dire qu'il a menti. Non, ils sont trop occupés à chercher d'autres boucs émissaires.
« C'est la faute de tout un chacun qui vit à crédit, au-dessus de ses moyens, et il y en a partout, y compris aux États-Unis », disent les plus stupides des commentateurs, ou les plus saligauds. Comme si la responsabilité était partagée entre les salariés, ou les chômeurs, et les milliardaires qui spéculent à crédit.
« C'est la faute à l'euro, à l'Europe », disent les uns. « C'est la faute à l'incapacité de l'Union européenne à s'unir et à se donner une bonne gouvernance, et en particulier à compléter la monnaie unique par un budget fédéral unifié », disent les autres, avec déjà un soupçon de réalisme dans leur constat.
« C'est la faute aux agences de notation » : voilà la dernière explication à la mode. Le fait qu'une des agences de notation, la Standard & Poor's, ait dégradé la note des États-Unis a incontestablement joué un rôle dans l'aggravation actuelle de la panique boursière. Si on ne peut pas faire confiance à l'État américain pour rembourser ses dettes, à qui alors se fier dans ce bas monde ?
Les agences de notation ne méritent cependant ni un excès d'honneur ni un excès d'indignité. Elles ne sont rien d'autre que la variante moderne des cartomanciennes d'antan, dotées certes d'ordinateurs, de matériels ultra-modernes, de bâtiments somptueux et de milliers d'employés. Mais elles ne prévoient pas plus que les astrologues la fiabilité future des entreprises ou des États endettés. Elles s'étaient complètement trompées avant la crise financière précédente, celle de 2008, en attribuant les meilleures notes à de grandes banques qui ont été parmi les premières à faire faillite, car en possession de trop de titres de crédit pourris accordés à l'immobilier américain, les fameux « subprimes »...
En réalité, le facteur déclenchant de la panique financière est et peut être n'importe quoi : la déclaration d'un gouverneur de banque centrale, d'un chef d'État, d'un ministre de l'Économie -- ou, au contraire, leur silence considéré comme suspect. La finance rapporte depuis des années bien plus que ce que permettent les possibilités réelles de l'économie. Depuis des années, les financiers escomptent un profit de 12 %, 15 %, voire 20 % pour leurs placements de capitaux, alors même que la production stagne, que le chômage est élevé partout et que les chiffres officiels des PIB, surestimés pourtant, n'augmentent que de 2 ou 3 % ou, au mieux, de 5 %.
Les spéculateurs de la Bourse ont un adage : les arbres ne peuvent pas pousser jusqu'au ciel. Ils le savent tous. Ce qui ne les empêche pas de parier sur le fait que l'arbre pourra encore bien pousser d'un ou deux mètres, chacun espérant en profiter grassement, quitte à être le dernier avant l'effondrement. Quand il se révèle que ce n'est pas le cas, ils fuient ; et cette simple fuite entraîne celle des autres jusqu'à la panique générale, qui se dessine aujourd'hui.
Suite et conséquence de la crise bancaire de 2008
La crise actuelle est la conséquence de la crise bancaire de 2008. Ou, plus exactement, de la médication utilisée par les États pour la surmonter. Rappelons que la cause immédiate de la crise de septembre 2008 était, déjà, la spéculation effrénée des banques et des institutions financières, à l'époque autour de l'immobilier américain.
Croyant dans la montée des prix de l'immobilier aux États-Unis, les banques rivalisaient pour prêter à quiconque voulait emprunter, du moment que le prêt était garanti par la hausse du prix du bien immobilier acheté. Lorsque le marché de l'immobilier américain s'est effondré, toutes les banques, et pas seulement aux États-Unis, se sont retrouvées avec des papiers représentant ces prêts devenus quasiment sans valeur.
Plus compliqué encore, ces crédits eux-mêmes ont engendré d'autres formes de crédits -- le système bancaire ne manque pas d'imagination pour inventer de nouveaux produits, de plus en plus compliqués, de plus en plus obscurs --mais qui étaient liés directement et indirectement à ce marché immobilier en train de se casser la figure.
On se souvient que toute cette situation a fini par aboutir à une crise bancaire majeure, une crise de confiance, dont la raison était que les banques se méfiaient les unes des autres en raison des mauvaises dettes accumulées. Elles ont arrêté de se prêter de l'argent. Or la circulation d'argent entre banques et entreprises, et entre banques elles-mêmes, constitue le système sanguin de l'économie capitaliste.
Il n'était évidemment pas question pour les États, tous au service des banquiers et des groupes capitalistes, de contraindre les banques à faire tout simplement leur métier et à continuer à prêter à l'économie. Non, la solution choisie a consisté à convaincre ces messieurs les banquiers qu'ils pouvaient recommencer à prêter et à faire du profit sur les crédits accordés, car les États s'engageaient à racheter les titres devenus pourris par défaillance de la banque qui les avait émis. En résumant : tant que les prêts privés rapportaient du profit privé, les banques, les groupes capitalistes encaissaient les intérêts ; dès qu'ils ne rapportaient plus et risquaient de faire perdre de l'argent aux possesseurs de capitaux, l'État prenait en charge les pertes. C'est ainsi que s'est produit la miraculeuse transformation des dettes privées en dette publique. Le caractère privé du profit a été complété par la socialisation des pertes. Ou, pour parler en termes de classes sociales, la bourgeoisie a empoché à titre privé les profits des crédits fantaisistes. En revanche, pour éponger ses pertes, elle a chargé l'État de faire payer les classes populaires.
Des sommes fantastiques ont été injectées dans l'économie sous ce prétexte de redonner aux banquiers et aux industriels confiance dans la pérennité de leur propre économie ! Non seulement aucun État ne s'est avisé d'exproprier sans indemnité ni rachat les banquiers criminels, mais même les quelques phrases démagogiques sur la nécessité de réglementer l'activité bancaire n'ont pas été suivies de la moindre mesure concrète.
Ces centaines de milliards débloqués par les États ont été prélevés sur leur budget, au détriment des dépenses un tant soit peu utiles aux classes populaires. C'est la protection sociale, ce sont les pensions de retraite, c'est l'emploi dans les services publics qui ont dû payer pour sauver les banquiers. Mais, cela ne suffisant pas, les États ont emprunté aux banques elles-mêmes, à qui cet argent avait été donné en cadeau. D'où l'aggravation considérable de l'endettement des États.
Ces dépenses et les sacrifices qu'elles impliquaient pour les classes populaires ont été présentés comme une nécessité pour sauver le système bancaire d'une « crise systémique » (c'est leur expression). Mais on voit bien aujourd'hui que cela n'a réglé le problème de la crise de confiance entre les banques qu'un court moment. Au lieu d'être une solution, cette politique a aggravé le problème. Les sommes colossales injectées par les États dans l'économie ont encore augmenté la quantité d'argent en circulation. Et comme aucun État n'a contraint ses capitalistes à utiliser cet argent à investir dans la production, dans la création d'emplois, dans les salaires, tout cela n'a fait que porter la spéculation financière à un degré inconnu auparavant, tout en réduisant la capacité de consommation des classes populaires.
Le résultat : en 2008, c'était des banques et des groupes financiers qui étaient menacés de faillite. Aujourd'hui, ce sont les États eux-mêmes.
Derrière les soubresauts de la finance, la crise de l'économie capitaliste
Si les marchés, les « investisseurs », autrement dit l'ensemble des capitalistes, commencent à avoir des soucis quant à la possibilité de récupérer leurs mises de fonds avec les intérêts qu'ils exigent, ce n'est pas seulement parce que les États, à commencer par l'État américain, sont endettés jusqu'au cou. C'est, plus fondamentalement, parce que l'économie elle-même, la production industrielle, sont stagnantes.
Les plans d'austérité exigés par les financiers, la réduction des dépenses pour les services publics, pour les protections sociales, la diminution drastique des effectifs des agents de l'État réduiront encore la consommation des classes populaires.
Or, la crise de l'économie capitaliste résulte en dernier ressort de la contradiction entre la capacité d'accroissement de la production et les limites de la consommation des classes populaires. Les moyens utilisés pour surmonter la crise financière par l'accroissement des prélèvements sur les classes populaires ne font qu'aggraver cette contradiction.
En 2008, pour sauver le capital, les États ont aggravé brutalement les prélèvements sur les classes populaires. Face aux soubresauts actuels de la finance, ils annoncent les mêmes méthodes. Aux États-Unis, après un petit spectacle politicien histoire de marquer leurs différences, Républicains et Démocrates se sont mis d'accord, président Obama en tête, pour augmenter encore l'endettement de l'État afin de venir en aide au grand capital. En Europe, après moult négociations entre Merkel et Sarkozy, la Banque centrale européenne (BCE) a accepté ce que ses statuts lui interdisent pourtant : racheter de mauvaises dettes d'État pour assurer les créanciers que les intérêts de leurs prêts seront payés, même si ceux-ci ont été accordés à des taux d'usurier.
Qu'il soit dit en passant que l'étiquette politique des porte-parole de la bourgeoisie n'a en l'occurrence aucune espèce d'importance. Pour ce qui est de la France, le langage de Sarkozy est rigoureusement le même que celui de Hollande et de ses rivaux à la primaire du PS.
La rigueur est devenue le maître mot de toute la caste politique, en France comme partout dans le monde. Il s'agit de la rigueur vis-à-vis des seules classes populaires. Essentiellement pour les salariés, mais pas seulement : pour sauver son économie, le grand capital s'en prendra aussi et inévitablement à différentes catégories de la petite bourgeoisie, regroupées sous le vocable de « classes moyennes » en y mélangeant des petits commerçants, des paysans, des artisans, des cadres, voire des enseignants et certaines catégories les moins mal payées de travailleurs. Dans la jungle capitaliste, en cas de crise, il n'y a de place que pour les plus puissants des prédateurs.
Malgré l'effondrement actuel aussi bien des actions des entreprises privées que des obligations d'État, le grand capital rebondira demain. Les capitaux qui, aujourd'hui, fuient les actions en Bourse des entreprises comme les titres représentant une fraction de la dette souveraine de tel ou tel État, doivent bien aller se placer quelque part où cela rapporte... ou promet de rapporter demain. Les conseillers financiers les plus avisés recommandent déjà à leurs mandants de profiter de la chute des prix des actions pour racheter celles d'entreprises susceptibles de rapporter des dividendes solides. À condition, ajoutent-ils, « d'avoir la patience d'attendre que ça remonte » -- en d'autres termes, d'être assez riches, assez puissants pour pouvoir le faire.
D'autres, plus cyniques mais plus concrets, mettent les points sur les « i » en affirmant qu'avec la baisse des prix des actions il sera plus intéressant pour les entreprises les plus puissantes de racheter leurs concurrents que d'investir dans de nouvelles usines.
Mais, à dire vrai, le grand capital n'a pas besoin de conseillers pour savoir cela et pour mettre en pratique ce savoir. Les grandes crises de l'économie capitaliste aboutissent toutes à l'accroissement de la puissance des plus grands groupes, une fois élaguées les branches mortes.
Et, pour ce qui est des « dettes souveraines », Obama n'a pas tort d'affirmer que, quelle que soit la note attribuée aux États-Unis, ceux-ci continueront à attirer des capitaux.
Au royaume des aveugles les borgnes étant rois, les placements qui, dans l'affolement, auraient fui les bons du Trésor américain finiront par y revenir, faute de mieux.
Mais, lorsque les groupes capitalistes, en tout cas les plus puissants, auront traversé la crise financière, pour certains en s'enrichissant encore plus, les soubresauts financiers se seront traduits par des licenciements, des fermetures d'usines, des baisses de salaire, sans parler des multiples variantes des politiques d'austérité imposées par les États aux exploités.
La signification sociale de tout cela, ce n'est pas que « les marchés sont plus forts que les États », comme on l'évoque si souvent, mais que les États, entièrement au service du grand capital, complètent les profits capitalistes tirés directement de l'exploitation, c'est-à-dire finalement de la production elle-même. Faute de production suffisante, les États mettent eux-mêmes la main à la pâte pour piller toutes les classes populaires par des moyens étatiques, afin de mettre le résultat de ce vol à la disposition de la classe capitaliste. Cet assistanat gigantesque exprime tout le parasitisme du grand capital d'aujourd'hui et son caractère délétère pour la société.
Renverser le pouvoir de la bourgeoisie
Personne n'a et ne peut avoir de solution pour la crise de l'économie capitaliste, surtout pas ceux qui en sont les profiteurs. Cette crise et son déroulement concret sont la démonstration que l'économie ne peut plus fonctionner sur la base de la propriété privée.
Le problème immédiat des travailleurs, c'est de se défendre pour que le fardeau de la crise ne leur soit pas intégralement imposé. Défendre l'emploi et le salaire, les seuls biens qu'ils possèdent dans la société capitaliste, devient une nécessité plus grande que jamais dans le passé récent, pour empêcher la chute dans la misère de la grande majorité du monde du travail.
Ce qui signifie l'expropriation radicale de la classe capitaliste, à commencer par les banques et les grands groupes industriels et commerciaux, et la réorganisation de l'économie sur la base de la propriété collective, débarrassée de la recherche de profit privé et de la concurrence, et planifiée pour satisfaire au mieux les besoins de tous en fonction de la capacité de production. Cela ne pourra se faire que par une mobilisation de la classe ouvrière à un niveau de détermination mais aussi de conscience politique qui n'existe certes pas aujourd'hui. Mais cela peut venir vite, provoqué par la bourgeoisie elle-même, par les dégâts du capitalisme.
La lutte des exploités pour défendre leurs conditions d'existence ne pourra prendre son sens que dans la perspective du bouleversement radical de l'organisation économique et sociale qui est en train de montrer de façon patente sa faillite.
Il est vital que, face aux partis qui se placent tous sur le terrain du capitalisme, renaisse un parti qui se place dans la perspective du renversement du pouvoir de la bourgeoisie, de la révolution sociale, un véritable parti communiste.
Georges KALDY
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Où va la crise ?
Le problème immédiat des travailleurs, c'est de se défendre pour que le fardeau de la crise ne leur soit pas(intégralement)imposé. Défendre l'emploi, les conditions de travail et le salaire, les seuls biens qu'ils possèdent dans la société capitaliste, devient une nécessité plus grande que jamais dans le passé récent, pour empêcher la chute dans la misère de la grande majorité du monde du travail.
Ce qui signifie l'expropriation radicale de la classe capitaliste, à commencer par les banques et les grands groupes industriels et commerciaux, et la réorganisation de l'économie sur la base de la propriété collective, débarrassée de la recherche de profit privé et de la concurrence, et planifiée pour satisfaire au mieux les besoins de tous en fonction de la capacité de production. (tu veux en mettre trop) Cela ne pourra se faire que par une mobilisation de la classe ouvrière à un niveau de détermination mais aussi de conscience politique qui n'existe certes pas aujourd'hui. Mais cela peut venir vite, provoqué par la bourgeoisie elle-même, par les dégâts du capitalisme.
La lutte des exploités pour défendre leurs conditions d'existence ne pourra prendre son sens que dans la perspective du bouleversement radical de l'organisation économique et sociale qui est en train de montrer de façon patente sa faillite.
Il est vital que, face aux partis qui se placent tous sur le terrain du capitalisme, renaisse un parti qui se place dans la perspective du renversement du pouvoir de la bourgeoisie, de la révolution sociale, un véritable parti communiste.
et bien c'est globalement cela, pas grand chose à jeter et pas trop de charabia. Manque un peu de "pouvoir des travailleurs" car ce qui permet de faire comprendre un peu mieux qu'une issue positive existe.
Il s'agit maintenant de prendre les initiatives nécessaires pour avancer dans le cadre global de cette feuille de route.
Et donc proposer au NPA, au POI, aux courants politiques qui le souhaitent, aux sites politiques du mouvement des travailleurs, de prendre des initiatives marquantes pour populariser cette orientation, préparer les batailles concrètes nécessaires, construire les outils de masse qui permettront de résister et de passer à la contre-offensive.
Un parti pour le pouvoir des travailleurs est à l'ordre du jour pour cette tâche.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Où va la crise ?
Copas,
Contrairement à tout ce que tu racontes depuis des semaines sur le développement fantastique des forces productives, "la logique de fond" du capitalisme, à son stade d'agonie prolongée, c'est justement non pas le développement mais la destruction massive de forces productives et l'explosion des forces destructives!
"Cet assistanat gigantesque exprime tout le parasitisme du grand capital d'aujourd'hui et son caractère délétère pour la société...
... Cette crise et son déroulement concret sont la démonstration que l'économie ne peut plus fonctionner sur la base de la propriété privée".(G.Kaldy) . Et ça n'est pas d'aujourd'hui!!
Contrairement à tout ce que tu racontes depuis des semaines sur le développement fantastique des forces productives, "la logique de fond" du capitalisme, à son stade d'agonie prolongée, c'est justement non pas le développement mais la destruction massive de forces productives et l'explosion des forces destructives!
"Cet assistanat gigantesque exprime tout le parasitisme du grand capital d'aujourd'hui et son caractère délétère pour la société...
... Cette crise et son déroulement concret sont la démonstration que l'économie ne peut plus fonctionner sur la base de la propriété privée".(G.Kaldy) . Et ça n'est pas d'aujourd'hui!!
erouville- Messages : 412
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Où va la crise ?
erouville a écrit:Copas,
Contrairement à tout ce que tu racontes depuis des semaines sur le développement fantastique des forces productives, "la logique de fond" du capitalisme, à son stade d'agonie prolongée, c'est justement non pas le développement mais la destruction massive de forces productives et l'explosion des forces destructives!
Tu confonds tout Erouville, le capitalisme ne recherche que le profit et l'élargissement des taux de profit. c'est ce qui le met en opposition avec les possibilités ouvertes par le développement des forces productives.
Sa logique, au coeur même de la plus grande crise depuis 1929, ne s’embarrasse pas d'illusions rooseveltiennes, vise à rétablir les taux de profit dans la chair même du chaos qu'il a secrété.
Si cela conduit au chaos et une terrible épreuve pour l'humanité le capitalisme empruntera cette voie.
Si les forces productives avaient décliné depuis 1938, on se battrai tous nus, avec des sagaies , dans des jungles au cœur des grandes villes.
Si la crise existe, avec son déclenchement, c'est précisément parce que le développement des forces productives percute la logique du capitalisme .
Pour imager concretement les choses, la capacité de construire des logements (en termes de machines, d'hommes et femmes formées, en infrastructures, en process) est bien plus gigantesque qu'en 1938. Ce qui crée la crise c'est la contradiction entre cette capacité, ses réalisations concrètes, ET la logique du capitalisme (le profit, qui s'exprime par la bataille sur les taux de profit)
Tu viens encore parler d'une interprétation discutable d'une position de Trotsky pour en faire une donnée intangible a-historique.
Fais un effort d'analyser concretement le monde.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Où va la crise ?
Remarquable texte de Kaldy.
Il faudrait le publier et le diffuser.
Mais surtout construire une unité politique (même si provisoire, vu les "difficultés" entre les partis) pour parer à ce qui va nous tomber dessus.
Il faudrait le publier et le diffuser.
Mais surtout construire une unité politique (même si provisoire, vu les "difficultés" entre les partis) pour parer à ce qui va nous tomber dessus.
Invité- Invité
Re: Où va la crise ?
"la crise de l'économie capitaliste résulte en dernier ressort de la contradiction entre la capacité d'accroissement de la production et les limites de la consommation des classes populaires. Les moyens utilisés pour surmonter la crise financière par l'accroissement des prélèvements sur les classes populaires ne font qu'aggraver cette contradiction"
CONTRESENS TOTAL ! Pour une organisation qui prétend porter bien haut l'étendard du marxisme et du communisme, c'est assez tragique de reprendre à son compte les âneries des keynésiens et des réformistes. La sortie de crise, dans le cadre capitaliste, passe par la dévalorisation du capital constant (machines, etc.) et du capital variable (salaires). Affirmer que la casse des acquis sociaux, la baisse des salaires ou l'accroissement des prélèvements sur les classes populaires nuit à l'accumulation du capital n'a aucun sens.
CONTRESENS TOTAL ! Pour une organisation qui prétend porter bien haut l'étendard du marxisme et du communisme, c'est assez tragique de reprendre à son compte les âneries des keynésiens et des réformistes. La sortie de crise, dans le cadre capitaliste, passe par la dévalorisation du capital constant (machines, etc.) et du capital variable (salaires). Affirmer que la casse des acquis sociaux, la baisse des salaires ou l'accroissement des prélèvements sur les classes populaires nuit à l'accumulation du capital n'a aucun sens.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
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