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Pourquoi je démissione du syndicat

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Pourquoi je démissione du syndicat Empty Pourquoi je démissione du syndicat

Message  Invité Jeu 30 Déc - 22:28

Pourquoi je démissione du syndicat Arton625

En 1981, Jean était syndiqué CGT à Saulnier-Duval, l’une des principales usines métallurgiques de la région nantaise, au sein de laquelle il subsistait encore des rétifs parmi les damnés de la chaîne de montage, plus de dix ans après Mai 68. D’où l’ambiance faite de réticences au travail, de coulages larvés de la production, parfois même de sabotages. Avec quelques autres complices, Jean diffusa largement cette lettre ouverte devant bon nombre d’usines en Loire-Atlantique, en commençant par Saulnier-Duval, et après avoir expliqué les raisons de sa démission en assemblée générale, sous les cris de haine des staliniens.

- lire le texte mis en forme sur http://infokiosques.net/spip.php?article625


POURQUOI JE DÉMISSIONNE DU SYNDICAT

Après plus de vingt ans dans l’opposition, les partis qui se réclament de la classe ouvrière viennent de prendre le pouvoir. Cela va-t-il changer quelque chose à notre sort ? Beaucoup d’ouvriers pensent qu’il faut attendre et laisser faire le nouveau gouvernement. C’est aussi ce que disent les syndicats qui nous appellent à faire preuve de patiente et de réalisme.
Eh bien, disons-le clairement : ce gouvernement est, comme le précédent, au service du capital. Avec lui, l’exploitation et l’oppression vont continuer. La seule différence avec le gouvernement Giscard-Barre, c’est que Mitterrand-Mauroy et Cie ont la confiance des ouvriers, et c’est là dessus que compte le capital pour continuer ses fructueuses affaires. Les premiers pas sont prometteurs. A peine le Smic était-il augmenté qu’une série de hausses des prix était annoncée, comme pour illustrer le piège continuel du capital qui reprend par l’inflation ce qu’il cède sur les salaires. Pour calmer les jeunes qui s’apprêtent à rentrer au chômage, Mauroy ressort le même « pacte pour l’emploi », tant décrié quand c’était Barre qui les lançait. Gouvernement, patronat et syndicats s’entendent pour réduire le plus lentement possible la durée du travail, le temps de laisser aux patrons la possibilité d’augmenter les cadences et de réorganiser la production pour faire tourner les usines plus longtemps. Avis aux amateurs du travail de nuit et de week-end ! « Attendez, nous disent nos ministres, ce ne sont que des premières mesures, on fera mieux et plus. » En attendant, un rapide coup d’œil en arrière nous éclairera peut-être sur ce que nous réserve l’avenir.
En 1914, la gauche entre au gouvernement pour soutenir la guerre capitaliste et appelle à défendre la patrie, c’est-à-dire le droit pour les ouvriers de mourir en défendant le droit des capitalistes à s’enrichir. En 1936, les fameuses « conquêtes » ne furent pas octroyées de bonne grâce par le gouvernement de gauche, mais arrachées par la longue grève générale avec occupation. Quand à la gauche, elle jouait les sapeurs-pompiers.
« Il faut savoir terminer une grève », dit alors Thorez. Frachon, chef de la CGT déclare : « Nous savons que beaucoup de patrons ne respectent ni les lois sociales, ni les conventions collectives. Je comprends votre indignation devant ces manquements. Eh bien, malgré cela nous vous demandons de ne pas occuper les usines et d’éviter les grèves dans toute la mesure du possible. »
En fait de conquêtes, il s’agissait de concessions temporaires que la bourgeoisie lâchait pour faire reprendre le travail. Un an après, la mise en application de la loi sur les 40 heures était lettre morte ; les augmentations de salaire avaient fondu ; il restait les congés payés, devenus de toute façon une nécessité et adoptés ensuite par les principaux pays capitalistes.
En 1945, tous les partis s’unissent pour remettre au travail les ouvriers qui auraient pu croire le moment venu de se libérer du capital. Les partis de gauche et la CGT, par la voix de Frachon appellent à « retrousser les manches ». Thorez en personne s’oppose à la grève des mineurs en ces termes : « Produire, faire du charbon est aujourd’hui la forme la plus élevée de la conscience de classe », et le leader de la CGT, Gaston Monmousseau déclare : « La grève, c’est l’arme des trusts. » Ambroise Croizat, leader des métallos CGT devenu ministre du Travail autorise les heures supplémentaires « dans la limite de 20 heures par semaine », autorisant ainsi des semaines de 60 heures. Dans le même temps, ces prétendus ministres ouvriers furent solidaires pour mater dans le sang les révoltes dans les colonies : pas moins de 10 000 morts à Sétif en Algérie ; 80 000 à Madagascar. Par la suite, la gauche se distingua encore en 1956 : élue sur le thème de la « paix en Algérie », elle vota unanimement les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet pour intensifier la guerre.
Peut-on attendre mieux aujourd’hui ? En 1978, lors de sa campagne électorale, Mitterrand nous a prévenus : « Il est vrai que la crise existe, il faudra la payer. Un grand effort national sera nécessaire… Nous serons plus à l’aise pour demander des sacrifices aux travailleurs. » Son futur Premier ministre disait, à 1’adresse de Peyrefitte : « Vous finirez par provoquer une révolution à force de vous enfermer dans vos privilèges, à force de confisquer le pouvoir et l’argent. Si bien que le bon choix, le plus tranquille et le plus calme, c’est de voter pour le changement. »
Aujourd’hui, c’est chose faite : la droite usée et vomie par les travailleurs a passé le relais à la gauche pour qu’elle joue le même rôle de représentants des intérêts de la bourgeoisie et parce qu’elle est la mieux à même, grâce à se casquette sociale, de détourner les ouvriers de cette révolution dont parle Mauroy. Il ne faut donc pas s’étonner de retrouver dans ce gouvernement, côte à côte avec les ministres PC, PS et chefs syndicaux, des patrons comme Dreyfus, ministre de 1’Industrie et PDG de Renault pendant vingt ans ; ou des spécialistes de la répression anti-ouvrière du genre de Grimaud, préfet de police à Paris en Mai 68, devenu chef de cabinet du ministre de l’Intérieur Deferre. Voilà qui va donner un sérieux coup de main à Séguy qui s’estimait, dans une interview au journal L’Express en 1978, « en mesure dans le mouvement syndical, comme nous en avons fait la démonstration en Mai 68, de maîtriser toute velléité de débordement ou d’irresponsabilité gauchiste ».
La triste histoire de la gauche au pouvoir, que ce soit en France ou à l’étranger, illustre la faillite des vieilles idées fausses sur le socialisme, qui ont fait tant de ravages dans le mouvement ouvrier. On nous a présenté le socialisme comme la victoire, le plus souvent électorale, d’un parti qui prendrait la place du parti vaincu à la tête de l’Etat pour le diriger soi disant dans l’intérêt des travailleurs. Il suffisait, d’après cette conception, de remplacer à la tête des usines les patrons privés par des gestionnaires publics, pour faire disparaître l’exploitation. La formule a connu des succès divers, à l’Est comme à l’Ouest, mais n’a guère fait mieux que le capitalisme classique : partout, les ouvriers triment dans les usines, font le même travail d’OS ou d’OP sous la férule de directeurs étrangement semblables ; partout, ils payent les conséquences des crises économiques, et sont bons pour le service quand il s’agit de résoudre la crise par la guerre. La forme des choses a peut-être changé mais, fondamentalement, elles sont les mêmes : exploitation de l’homme par l’homme, comme l’exemple de la Pologne le montre.
Le capitalisme qu’il s’agit d’abattre se fonde sur la possession des moyens de production par une classe minoritaire, la bourgeoisie, privée ou d’Etat, à laquelle les prolétaires sont forcés de vendre leur force de travail devenue marchandise s’ils veulent survivre. Le patron, l’entreprise, l’Etat capitaliste, poursuivent le même but : extraire le maximum de profit des ouvriers qu’ils exploitent collectivement et ne leur laisser que le salaire minimum nécessaire à la reproduction de leur force de travail. La concurrence entre patrons, entre entreprises, entre Etats est acharnée. Il en résulte l’anarchie du marché et de la production, le gaspillage d’immenses forces productives, en particulier dans les crises économiques, la mutilation des producteurs condamnés à vie à la même tâche parcellaire dans les bagnes industriels modernes et, en fin de compte, les guerres entre Etats pour le repartage des sources de matières premières et des marchés, qui aboutissent à la destruction pure et simple des forces productives et rendent possible une nouvelle reconstruction du capital. Alors qu’il est déjà matériellement possible, par exemple, d’éliminer totalement la famine en mettant en application les techniques modernes, de réduire à quatre heures par jour la durée du travail en éliminant les productions qui ne se justifient que par l’organisation capitaliste de la production (par exemple l’armement), de supprimer le travail d’OS, etc., on continue de chanter le vieux refrain du capital : « Production, compétitivité, sacrifices » et aussi « Travail, famille, patrie ». Contre ces socialistes prétendument modernes et réalistes, il faut opposer les vieux mots d’ordre du mouvement ouvrier : « Abolition du salariat et du patronat. L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. »
Les ouvriers ont confiance dans la gauche réformiste, ses partis et ses syndicats qui sont maintenant au pouvoir. Cet espoir dans le réformisme, c’est en gros l’espoir qu’on peut sortir de la crise et améliorer notre sort sans lutter contre le capital et sans le détruire. Il est grand temps de perdre cette illusion. Tant que le capitalisme était relativement prospère, comme jusqu’en 1970, il pouvait céder quelque chose aux esclaves salariés que nous sommes. Il est incontestable que notre sort s’est sensiblement amélioré depuis la dernière guerre. La classe ouvrière s’est ainsi pénétrée de l’idée que la bonne santé de ses maîtres capitalistes était la condition de la sienne, l’idée de la collaboration et de l’association entre le travail et le capital. C’est tout naturellement sur le terrain immédiat des rapports entre ouvriers et patrons, dans l’usine, et donc dans les syndicats, que cette idée s’est le mieux développée. Ce rapport entre le capital et le travail a produit tout un réseau d’institutions de négociation et de discussion de toute sorte entre ouvriers et patrons, d’où la lutte de classes était totalement exclue, chloroformée.
Mais il y a des limites. D’abord, si notre sort s’est amélioré, il faut savoir que celui de la bourgeoisie l’a encore été bien plus vite, que tout l’appareil de répression, d’oppression, d’endoctrinement s’est renforcé, que le fossé entre les classes s’est accru. Et, surtout, le mécanisme même du capital a conduit à cette crise que nous traversons depuis dix ans, où les oppositions de classe apparaissent plus clairement. La lutte est d’autant plus difficile à engager aujourd’hui à cause de notre habitude d’un capitalisme relativement sans heurts graves, et à cause de ces organisations syndicales et politiques qui jouaient hier le rôle d’amortisseurs sociaux grâce aux miettes qu’elles pouvaient grappiller et qui sont absolument impropres à la lutte. Désormais intégrés dans le capitalisme dont elles dépendent, habituées à la négociation-concertation, elles s’opposent frontalement à toute tentative sérieuse de la part de la classe ouvrière de refuser son rôle soumis d’esclave consentant et d’entrer en lutte pour sauver sa peau, au besoin par la violence de classe. C’est ce qu’a clairement montré Mai 68 et d’autres mouvements depuis (comme par exemple les luttes de Denain et Longwy en 1979). Face à un puissant mouvement des masses ouvrières qui menace l’ordre établi, syndicats et partis interviennent pour la défense de l’ordre contre le mouvement, faisant reprendre les ouvriers pour un plat de lentilles du genre des négociations de Grenelle en 1968. Et, quand il n’y aura plus de lentilles, c’est par la force qu’elles s’opposeront aux ouvriers. Ce n’est pas la faute de mauvais dirigeants qui « trahiraient » et qu’il suffirait de virer, c’est la fonction même des syndicats, fondamentalement réformistes, bornant leur horizon à la défense de la condition des ouvriers dans le cadre du capitalisme sans jamais remettre en cause le capitalisme lui-même. Quand la crise pousse spontanément les ouvriers à entrer en lutte contre ce système, à refuser leur condition d’esclaves et à revendiquer leur condition d’hommes libérés du capital, des organisations bâties sur le terrain de la défense du salariat ne peuvent que faire faillite.
La bourgeoisie la plus intelligente a vite compris l’intérêt qu’elle aurait à reconnaître officiellement les syndicats, dans le but d’encourager le développement des idées de collaboration de classe et la paix sociale. C’est le ministre socialiste de l’Armement, Albert Thomas, alors que la bourgeoisie française était en guerre, qui mit en place les premiers délégués dans les usines d’armement, en 1917. Le rôle de ce qu’on appelait alors des délégués d’atelier était ainsi défini : « Favoriser les relations régulières entre les industriels et leur personnel et éviter des incidents en donnant aux ouvriers le moyen de formuler d’une façon régulière leurs revendications. »
Le système des délégués du personnel fut étendu en 1936 à toute l’industrie, sur demande du patronat. En 1945, l’intégration se renforce avec le développement des nationalisations, qui associent les syndicats à la gestion des entreprises, la création des comités d’entreprise, les heures de délégation. En 1968, un point important des accords de Grenelle est la reconnaissance officielle des syndicats dans l’entreprise. Il faudrait aussi mentionner toute la liste d’organismes de discussion et de négociation où l’on retrouve des représentants du patronat et des syndicats, quelquefois également de l’Etat, qui remplissent la même fonction d’amortisseur social, d’étouffoir de la lutte des classes, du genre : commissions paritaires, conseils de prud’hommes, commissions du Plan, comité de ceci ou de cela, etc.
Prenons l’exemple des délégués du personnel et des comités d’établissement. Les délégués du personnel rencontrent légalement le patron tous les mois pour lui transmettre les revendications individuelles ou collectives de leurs camarades. La plupart du temps, le patron répond qu’il n’y peut rien, qu’il y a la concurrence, que ça coûte trop cher, etc. Quelquefois, pour des broutilles insignifiantes, il répond qu’il va voir ça, et ainsi de suite tous les mois. Ceux qui ont assisté à ce rituel savent qu’il n’y a rien de bon à en tirer. C’est uniquement par la lutte collective qu’on peut obtenir quelque chose, et non par la collaboration de classe. Les comités d’entreprise créés en 1945 par le gouvernement d’union nationale sont plus importants. Ils servent à associer les syndicats à la gestion de l’entreprise en lui donnant un petit droit de regard sur sa situation économique et financière. Et par le biais des « œuvres sociales », financées par le budget du CE et gérées par les élus au CE, les syndicats eux-mêmes deviennent des gestionnaires de la force de travail dans l’intérêt de l’entreprise, jouant le rôle d’intermédiaires entre le patron et les ouvriers. Le rôle que les CE jouent dans la collaboration des classes est clairement défini dans la loi du l6 mai l946 : « Le comité d’entreprise coopère avec la direction à l’amélioration des conditions collectives d’emploi et de travail, ainsi que des conditions de vie du personnel au sein de l’entreprise […]. Il étudie les mesures envisagées par la direction et les suggestions remises par le personnel en vue d’améliorer la production et la productivité de l’entreprise [...]. Il propose en faveur des travailleurs ayant apporté, par leurs initiatives et leurs propositions, une collaboration particulièrement utile à l’entreprise toute récompense qui lui semble méritée… », etc.
Ici encore, il doit être clair que ce genre d’organismes est là pour tenter d’étouffer la lutte de classe, et la bourgeoisie ne s’en cache d’ailleurs pas. Ils n’ont d’intérêt que dans la mesure où l’on est d’accord avec le patron pour que l’entreprise fasse le plus de profit possible et se taille la meilleure place sur le marché. A travers les fonctions qu’il remplit, le délégué devient, qu’il le veuille ou non, qu’il soit sincère ou pas, un rouage de l’entreprise nécessaire à son bon fonctionnement ; un spécialiste capable de discuter avec les patrons des questions économiques, de savoir s’il vaut mieux investir ici ou là pour que la boîte tourne bien ; chargé de faire appliquer la loi et le droit du travail qui n’est que le droit pour les patrons de nous exploiter dans les normes ; faisant le travail d’une assistante sociale ; et bénéficiant pour tout cela d’un temps payé – les fameuses heures de délégation – pendant lequel il échappe au travail et à la discipline abrutissante de l’usine. Au bout de quelques années, le militant combatif du départ se transforme en bureaucrate intégré au système, et en vivant. Il ne comprend plus la lutte et, quand elle éclate, il tente de l’orienter vers les objectifs que son expérience lui a rendus familiers : la défense de l’entreprise, de sa production, de l’économie nationale :« Produisons français ». Il accepte, par exemple, des licenciements, ou le blocage des salaires qui sont nécessaires en bonne logique capitaliste à la survie de l’entreprise ; il s’oppose aux formes de lutte qui ne respectent pas la légalité du droit du travail. Bref, il finit par se comporter comme un allié du patron dans les rangs ouvriers Aujourd’hui, l’intégration des syndicats au capitalisme est définitive. Il est illusoire d’espérer les transformer de l’intérieur, de s’en servir comme une arme pour la lutte de classe et l’émancipation de la classe ouvrière, comme je l’ai moi-même cru. Ce n’est pas une arme, même mauvaise de la lutte de classe, c’est un obstacle. Ce n’est pas une question de mauvais militants, c’est la nature et la fonction même des syndicats qui est en cause, bornant leur activité à une illusoire amélioration du sort des ouvriers à l’intérieur du système.
Telles sont les raisons pour lesquelles je démissionne de la CGT, et ce n’est évidemment pas pour créer un autre syndicat ou aller à la CFDT ou à FO. Les divergences entre ces syndicats ne sont qu’une question de nuances et, dans les phases aiguës de la lutte des classes, ils se retrouveront tous unis contre le mouvement (cf. Mai 1968). Aujourd’hui où la gauche est au pouvoir, le rôle de collaboration de classe des syndicats va encore s’amplifier. Mais les patrons eux-mêmes savent que la crise va s’amplifier, et que la gauche qui défend aujourd’hui les intérêts capitalistes n’aura pas cent sept ans la confiance des ouvriers. La gauche et les patrons intelligents cherchent donc à prévenir les inévitables explosions de la lutte sociale. Ils cherchent à tisser tout un réseau de négociations pour étouffer ces luttes et vont probablement donner plus de pouvoir aux syndicats pour qu’ils remplissent ce rôle.
Plus que jamais la défiance à l’égard des syndicats doit donc se renforcer. C’est en dehors d’eux qu’il faut préparer les luttes, qu’il faudra demain les organiser, en assemblées générales, comités de grève révocables par les grévistes, coordination entre les usines, de façon totalement indépendante de la bourgeoisie et des syndicats, aussi bien pour les objectifs que pour les méthodes de la lutte.

Jean, 1981.

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Message  yannalan Ven 31 Déc - 14:25

Ce qui pourrait être intéressant, c'est de savoir où en est Jean aujourd'hui et s'il estime avoir mieux lutté hors syndicat que dedans. Sinon, je vois pas trop l'intérêt

yannalan

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Message  Invité Dim 2 Jan - 20:19

Le syndicalisme ou La Pierre Noire de marxistes révolutionnaires...

En effet, ça sert à rien, si un admin pouvait effacer ce texte horrible, ça arrangerait plus que certainement la vision de petit scarabée qui ne trouve aucun intérêt à ce "temoignage". "L'écoute sociologique" ? Pffff ! Que de futilités !

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Message  yannalan Dim 2 Jan - 20:29

C'est plus facile de faire une pirouette que de répondre à une question.
Dommage.

yannalan

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Message  Invité Dim 2 Jan - 20:41

Jean est certainement, parmi tant d'autres, une personne qui a mis en mots un sentiment amer, un coup de gueule oh combien révélateur du syndicalisme ! Qu'il milite encore aujourd'hui (il faut au minimum être cynique pour dire cela), ce n'est pas désirable pour lui : le syndicalisme "est le même", un gestionnaire à dynamiter par les proles.

Quant à "l'écoute sociologique", en voici un autre exemple tout aussi lumineux (ça dure 10 minutes) :



Dans le documentaire La Reprise Jeanne, la jeune femme salariée qui y fait figure d’anti-héroïne,
désigne la limite existentielle qui lui interdit d’entrer dans l’atelier, après la grève générale, refusant
de plonger dans l’univers de la soumission, ce “ trou noir dégueulasse ” comme elle dit. Rien ne
peut la faire bouger, ni l’autorité symbolique et masculine des cadres cégétistes, ni le charme discret
de la direction. Après avoir perçu la vie autrement, l’atelier apparaît non pas seulement comme
l’image d’un travail épuisant et peu gratifiant, mais il signifie surtout la perte du sens de soi-même,
qui vient d’être conquis. Ainsi, l’expérience amène la jeune femme à la révolte et à la prise de
parole. (p.71)

http://theoriecritique.free.fr/pdf/vhors-serie/vhs-conscience_de_casse-a_neumann.pdf

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Message  yannalan Dim 2 Jan - 20:50

C'est exactement le même problème et ça fait près d'un siècle que périodiquement des travailleurs en ont marre des syndicats et décident de les quitter. Pourquoi faire ? Je repose la question. Si c'est pour rester chez soi, ça vaut pas le coup. Si ils ont trouvé une façon alternative d'agir, je ne demande qu'à le savoir.

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Message  BouffonVert72 Dim 2 Jan - 23:49

Peut-être qu'une démission collective des travailleurs syndiqués de leurs syndicats, surtout non cadres, aurait qq effets... Une sorte de Grêve Générale du syndicalisme en qq sortes... Il ne resterait plus que les grands cadres... Est-ce-que ça pourrait provoquer, par le fait qu'ainsi les syndicats ne seraient plus représentatifs, une remise en question au sein des directions syndicales ?

J'ai déjà posé la question à propros de la relation Direction CGT-Charte d'Amiens... Mais il n'y a pas eu de réponse...

Pourtant si on relit les principes fondamentaux de cette charte (lutte des classes, abolition du salariat et du patronat, etc...), et qu'on considère la CGT comme étant une bureaucratie nomenclaturiste, donc trop liée à la bourgeoisie capitaliste pour être adhérente à cette charte, ça pose problème, nan ?

Faut-il organiser une mobilisation spécifique des travailleurs, et des MR & affiliés, qui se réuniraient devant médias pour dénoncer la non-conformité des syndicats avec la charte d'Amiens ?

Après, y'a l'entrisme, comme dit dans un autre topic : des MR & affiliés rentrent à la CGT pour la gauchir de l'intérieur... Mais apparemment ça ne marche pas mieux...

Ou alors est-ce-qu'en réalité le syndicalisme n'existerait-il en fait plus dans les faits, mais resterait seulement en vitrine tenue par la bourgeoisie capitaliste pour faire genre "Ah bain si vous voyez bien qu'il y a des syndicats..."


BV72 ki/ Alors, que faire ? scratch
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Message  Sparta Jeu 6 Jan - 18:20

BouffonVert72 a écrit:Peut-être qu'une démission collective des travailleurs syndiqués de leurs syndicats, surtout non cadres, aurait qq effets... Une sorte de Grêve Générale du syndicalisme en qq sortes... Il ne resterait plus que les grands cadres... Est-ce-que ça pourrait provoquer, par le fait qu'ainsi les syndicats ne seraient plus représentatifs, une remise en question au sein des directions syndicales ?

J'ai déjà posé la question à propros de la relation Direction CGT-Charte d'Amiens... Mais il n'y a pas eu de réponse...

Pourtant si on relit les principes fondamentaux de cette charte (lutte des classes, abolition du salariat et du patronat, etc...), et qu'on considère la CGT comme étant une bureaucratie nomenclaturiste, donc trop liée à la bourgeoisie capitaliste pour être adhérente à cette charte, ça pose problème, nan ?

Faut-il organiser une mobilisation spécifique des travailleurs, et des MR & affiliés, qui se réuniraient devant médias pour dénoncer la non-conformité des syndicats avec la charte d'Amiens ?

Après, y'a l'entrisme, comme dit dans un autre topic : des MR & affiliés rentrent à la CGT pour la gauchir de l'intérieur... Mais apparemment ça ne marche pas mieux...

Ou alors est-ce-qu'en réalité le syndicalisme n'existerait-il en fait plus dans les faits, mais resterait seulement en vitrine tenue par la bourgeoisie capitaliste pour faire genre "Ah bain si vous voyez bien qu'il y a des syndicats..."


BV72 ki/ Alors, que faire ? scratch

BV, si les travailleurs arrivaient à "démissionner de leurs syndicats, comme tu dis, cela prouverait que leur conscience anti-bureaucratique est très élevée. Inversement, il serait préférable alors qu'ils fassent démissionner les bureaucrates, eux-mêmes. C'est donc aux bureaucrates de partir et non aux syndiqués. En outre, BV, formuler ainsi les choses, c'est méconnaitre le fondement politique de la bureaucratie syndicale. Même si les choses ne marchent pas mieux, comme tu dis à juste titre, le syndicalisme révolutionnaire se construit et a besoin de certaines conjonctures particulières pour devenir dominant. Dans les conjonctures de calme (pas de luttes intenses), le syndicalisme semble jouer le rôle de régulateur.

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Message  Invité Ven 7 Jan - 1:07

yannalan a écrit:C'est exactement le même problème et ça fait près d'un siècle que périodiquement des travailleurs en ont marre des syndicats et décident de les quitter. Pourquoi faire ? Je repose la question. Si c'est pour rester chez soi, ça vaut pas le coup. Si ils ont trouvé une façon alternative d'agir, je ne demande qu'à le savoir.

Généralement rare sont les militant qui ont pas d’arriéré penser, tu dit que tu veux savoir, mais par exemple quant il y a des mouvement vous vous arranger toujours pour tout foutre en l'air, enfin de tiré la couverture a vous, et pour récupéré un mouvement qui se fait rouler dans la farine, tu peut toujours t’accrocher.
Quant je voie les manœuvre entre LO et le PS, ou la politique de la main tendu du NPA qui ne s'adresse plus a une base potentiel fut elle antilibéral, mais j'ai vue un NPA qui s'adresse a un potentiel front unique, qui finirons par se rallier a troskane (noté le ont en reparlera).

Franchement pour une foi j'ai pas trouver que la CGT a trahis la bas un! Pour les retraites ceux qui ont fait cette analyse se tire une balle dans le pied, ou sont de mauvaise foi parce que LO qui au premier tour d'une communal fait alliance avec des gens qui vire des sans papier en hiver, ou un NPA qui tend la main a un PS incertain me semble plu puérile que une CGT qui se cherche depuis un certain échec de l'URSS.

Si t'est réglo il faudrait regardé toute les erreur faite par maladresse de tout les partie, et pas uniquement blamé une organisation comme la CGT.

l'idéale c'est l'action directe, mais tout est fait pour récupéré des voix, du coups ça laisse peut de place a une autre façon alternative d'agir.

Ont a bien vue les saloperie fait a la CNT de la poste, et aussi la boule puante de la cgt qui accusait OB de vouloir manipuler les syndique, ont a des raison de penser que tu ne serait pas en recherche de savoir, puisque tu sais déjà se que tu veux faire avec le mouvement social, je me trompe? Rolling Eyes

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Message  BouffonVert72 Ven 7 Jan - 2:32

FRED a écrit:mais j'ai vu un NPA qui s'adresse à un potentiel front unique, qui finiront par se rallier à Troskane (notez-le, on en reparlera).
...ou un NPA qui tend la main à un PS incertain...
Jamais le NPA ne se ralliera à DSK. Et jamais le FdG (tout seul ou avec le Npa) ne se ralliera à DSK. Notre citrouille à couper ! C'est un engagement... De classe !
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Message  Invité Ven 7 Jan - 11:52

BouffonVert72 a écrit:
Jamais le NPA ne se ralliera à DSK. Et jamais le FdG (tout seul ou avec le Npa) ne se ralliera à DSK. Notre citrouille à couper ! C'est un engagement... De classe !
C'est pas tout a fait se que j'ai écrit. study

Je respecte ta position ni droite ni gauche, mais je pense que tu te fait avoir par EE,

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Message  yannalan Ven 7 Jan - 13:09

Généralement rare sont les militant qui ont pas d’arriéré penser, tu dit que tu veux savoir, mais par exemple quant il y a des mouvement vous vous arranger toujours pour tout foutre en l'air, enfin de tiré la couverture a vous, et pour récupéré un mouvement qui se fait rouler dans la farine, tu peut toujours t’accrocher.

J'ai simplement demandé à Gni ce qu'avaient fait pas la suite soit le gars qui signe la lettre, soit la camarade de chez Wonder,je vois pas en quoi j'aurais des arrière-pensées.
Quand je suis parti de la LCR en 79, j'étais dans une tendance où on se posait ce genre de problèmes. On a fini par se disperser, soit les gens ont arrêté la politique,n soit ils ont partis chez les bordiguistes ou chez Révolution Internationale, soit comme moi, ils se sont replié sur le syndicat en essayant de faire avancer les choses.
Je sais pas qui est le "vous" dans ton texte, mais si tu t'adresses à moi, je trouve ça plutôt insultant. Je n'ai jamais essayé de récupérer personne.

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Message  Invité Ven 7 Jan - 16:51

yannalan a écrit:

J'ai simplement demandé à Gni ce qu'avaient fait pas la suite soit le gars qui signe la lettre, soit la camarade de chez Wonder,je vois pas en quoi j'aurais des arrière-pensées.
Dans le premier poste oui, mais dans le deuxième que je citait j'avais l'impression que tu reprochais aux gens leurs incapacité a s'investir, hors dans les organisme ont sais très bien que ceux qui dirige ne laisse aucune place a ceux qui aurait de meilleurs idées que eux.
yannalan a écrit:Quand je suis parti de la LCR en 79, j'étais dans une tendance où on se posait ce genre de problèmes. On a fini par se disperser, soit les gens ont arrêté la politique,n soit ils ont partis chez les bordiguistes ou chez Révolution Internationale, soit comme moi, ils se sont replié sur le syndicat en essayant de faire avancer les choses.
Et moi ça fait que depuis 2005 que comme dirait t"est camarade, je tourne comme une mouche a merde autour des mouvement d'extrême gauche, et rare sont les militant qui sont intéressé par se que un arriviste peut penser (cela dit ils ont pas tout a fait tord).
Je sais pas qui est le "vous" dans ton texte, mais si tu t'adresses à moi, je trouve ça plutôt insultant. Je n'ai jamais essayé de récupérer personne.

Tu fait allusion a ça.

Moi a écrit:vous vous arranger toujours pour tout foutre en l'air, enfin de tiré la couverture a vous, et pour récupéré un mouvement

Ta citation n'est donc pas exacte, tu n'est donc pas injurier. Laughing

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Message  Invité Ven 7 Jan - 20:53

gnl intellect a écrit:...Jean diffusa largement cette lettre ouverte devant bon nombre d’usines en Loire-Atlantique, en commençant par Saulnier-Duval, et après avoir expliqué les raisons de sa démission en assemblée générale, sous les cris de haine des staliniens.
- "Le Syndicat ou la mort"

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Pourquoi je démissione du syndicat Empty Re: Pourquoi je démissione du syndicat

Message  Copas Lun 14 Oct - 21:47

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