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L'affaire Lepaon et ses suites

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Message  Babel Lun 24 Nov - 15:32

Lepaon & CGT : poser les questions de fond
par Robert Pelletier

Malgré la tentative de déminage entamée lors du Comité national confédéral de ce mardi 4 novembre, la dotation immobilière du secrétaire général de la CGT a causé des dégâts auprès des militantEs et de salariéEs déjà critiques à l’encontre des appareils syndicaux. Au-delà du mélange de colère et d’indignation qu’elle a suscité, cette révélation soulève plusieurs questions.

Ce sont moins les sommes dénoncées – très en deçà des vraies frasques immobilières des Juppé, Gaymard ou des scandales financiers auxquels ont été mêlés les Woerth, Cahuzac et consort – que l’état d’esprit qu’elles révèlent, qui suscitent l’indignation. Quand le trésorier confédéral, dans des propos ni démentis ni condamnés à ce jour, déclare : « On n’a pas osé le loger à Clichy ou à Aubervilliers », ou que Etiévent (historien, spécialiste d’Ambroise Croizat) écrit sur son blog : « que le camarade Le Paon soit logé décemment (même si le devis pourrait être moins salé, quoique !) ne me gêne en rien. Pourquoi un dirigeant ou un simple militant devrait être logé dans un gourbi », voilà des propos qui montrent la distance que peuvent prendre des dirigeants d’organisations syndicales avec les préoccupations des salariéEs, des chômeurEs, des jeunes, qui galèrent et sont bien contentEs d’obtenir un appar-tement en HLM à Montreuil (comme c’est le cas de nombreux permanents provinciaux qui militent au siège de la CGT).

La seconde question soulevée est celle de l’origine de la fuite. S’il ne faut pas exclure que la boule puante ait pu être lancée par des ennemis avérés de la CGT, le sentiment dominant est qu’elle vient de l’intérieur. L’absence de démocratie dans la CGT contraint celles et ceux qui ont des divergences, bien normales dans une organisation de plusieurs centaines de milliers de militantEs, à des contorsions, des manœuvres, voire des coups bas pour expri-mer ces désaccords. Les attaques régulières contre Lepaon depuis qu’il a succédé au mandat déjà bien mouve-menté de Thibault, en fournit quelques exemples. Mais à quelques jours d’élections importantes dans la fonction publique, cela peut aussi signifier se tirer une balle dans le pied...

De classe et démocratique ?

Mais la question essentielle est celle de l’orientation confédérale. Au moment où le Canard Enchaîné « sortait » l’affaire, la commission exécutive confédérale approuvait un laborieux texte sur le dialogue social qui commence par déplorer que « l’ouverture d’une réelle négociation n’est pas assurée ». Négociation « à froid » dans laquelle la défense des institutions représentatives du personnel (IRP) est présentée, avant tout, comme la défense du droit à l’information, à la consultation des salariéEs, et non comme celle d’outils de combat contre le patronat. « Contester, proposer, peser sur le rapport de forces pour obtenir un niveau de compromis traduisant des avancées pour les salariés »résume la feuille de route d’un syndicalisme guère éloigné de celui proposé par d’autres.

C’est la logique du dialogue social dans lequel est profondément engagée la direction confédérale, même si des voix contestatrices lui ont imposé de « sécher » la Grande conférence sociale de juillet dernier. Il est d’ailleurs remarquable que, du côté du patronat et du gouvernement, des voix se sont élevées pour déplorer le risque d’affaiblissement de la CGT, au moment où s’engage la discussion sur les seuils sociaux au travers de laquelle le Medef espère bien réduire les moyens des IRP.

L’autre débat à engager est celui sur le fonctionnement de la CGT : permanents (salaires, durées, rotation…), organisation des débats, expressions des courants…

Nombre de militantEs, de syndicats, ne se reconnaissent pas dans ce syndicalisme. Militer à la CGT, c’est d’abord s’affronter au quotidien, ici au patron, là à la politique gouvernementale. Une lutte pour la défense intransigeante des droits, des conditions de vie et de travail de tous les salariéEs. Un syndicalisme où les désaccords se discutent démocratiquement dans le respect des idées de chacunE. Un syndicalisme à (re)construire.

Robert Pelletier

Paru dans L’Anticapitaliste n°263 (06/11/2014) : http://www.npa2009.org/

Pour rappel :
La nomination de Thierry Lepaon à la tête de la CGT suscite de vives réactions chez les anciens de Moulinex.
France3 Basse Normandie, le 16/10/2012   :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/basse-normandie/2012/10/16/la-probable-nomination-de-thierry-le-paon-la-tete-de-la-cgt-suscite-de-vives-reactions-chez-les-anciens-de-moulinex-121379.html

L’appartement de Lepaon était déjà rénové... avant les 130 000 euros de travaux -
Libération du 4/11/2014 :
HTTP://WWW.LIBERATION.FR/ECONOMIE/2014/11/04/L-APPARTEMENT-DE-LEPAON-ETAIT-DEJA-RENOVE-AVANT-LES-130-000-EUROS-DE-TRAVAUX_1136178

La « mauvaise passe » de la CGT s’annonce durable -
Blog Le Monde « Question(s) sociale(s) » du 7/11/2014 :
http://social.blog.lemonde.fr/2014/11/07/la-mauvaise-passe-de-la-cgt-sannonce-durable/

130 000 € de travaux payés par la CGT pour l’appartement de fonction de son Secrétaire Général :
Un coup d’épée dans le dos de la classe ouvrière :
http://www.ccr4.org/Un-coup-d-epee-dans-le-dos-de-la-classe-ouvriere

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Message  Babel Mar 25 Nov - 20:41

Le Monde du 5/11 :
Pour Thierry Lepaon, les travaux de son appartement étaient « choquants » mais nécessaires

A la CGT, Thierry Lepaon dans la tempête

Et du 25/11 :
Après l'appartement, la coûteuse rénovation du bureau de Thierry Lepaon

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Message  verié2 Mer 26 Nov - 11:36

Et du 25/11 :
Après l'appartement, la coûteuse rénovation du bureau de Thierry Lepaon
C'est terrible, le malheureux Lepaon était jusqu'ici obligé de "vivre dans les meibles de Bernard Thibault". Cette rénovation du bureau est presque plus choquante que celle de l'appartement.

Quoi qu'il en soit, il semble que ça en discute pas mal dans le milieu militant CGT.

Les privilèges des apparatchiks ne sont pourtant pas nouveaux. Certes un Krasucki a toujours vévu très modestement dans un HLM du 20ème et en passant des vacances à Touristra (ex Tourisme et travail), qu'il payait scrupuleusement. Mais j'ai le souvenir de copains journalistes de la Vie Ouvrière qui, attablés à la terrasse d'un bistro, quand ils voyaient passer une voiture de luxe, genre grosse Mercédès, Rolls etc disaient : "Tiens, c'est la voiture de Vianney..."

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Message  Copas Mer 26 Nov - 23:01

Cette histoire finit par lever des vagues de plus en plus grosses chez les camarades de la CGT en France.

Ce qui serait passé aisément il y a peu devient champ de bataille maintenant.

Toutefois, et au delà des petits faits énoncés, c'est bien l'intégration rapide d'individus en rupture avec leur classe qui, par leur nombre et leur structure nomenklaturiste, finissent par cristalliser et constituer une couche sociale particulière qui n'existe que si elle subordonne des morceaux de la classe ouvrière. C'est le seul intéret de la bourgeoisie pour les nourrir au travers des prébendes de l'état.

Le syndicalisme n'a jamais, depuis longtemps, été aussi faible mais autant divisé en 7 à 8 claques, mais en même temps aussi bureaucratisé .

Ces petites claques bureaucratiques ne se confondent  pas avec la classe ouvrière ni ne représentent d'une façon ou d'une autre des "camarades" qui se trompent.

Ce sont des couches sociales qui font vivre leurs intérets (petits intérêts).
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Message  Roseau Mer 26 Nov - 23:18

Rappelons surtout encore et encore qu'il y a 100 fois pire que cette dérive bourgeoise:
c'est la trahison quotidienne des salariés par les buros syndicaux,
qui ne cessent de coopérer avec les patrons,
et ne s'en cachent même plus, fréquentant les mêmes clubs bourgeois.

A propos de la dérive CGT, Le Duigou est un autre bon exemple du stalinisme ripoliné soc-dem.
Membre de la commission exécutive de la CGT de 1982 à 2009,
imembre du Bureau confédéral de la Confédération
aux côtés de Bernard Thibault, autre "perle", de 1999 à 2009,
Conseiller d'état, il a aussi été coopté au Club des zélites capitalistes, Le Siècle,
présidé par l'ancienne patronne de la CFDT, devenue patronne tout court.
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Message  Babel Mar 2 Déc - 0:05

Le Monde, éditions du 26 novembre 2014 :
CGT: l’offensive contre Thierry Lepaon prend de l’ampleur

... et du 1er décembre :
Thierry Lepaon a touché des indemnités en quittant la CGT de Basse-Normandie.

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Message  alexi Mer 3 Déc - 20:09

Aux frais d'aménagement de son domicile et de son bureau s'ajoute désormais l'indemnité de départ qu'il a touchée en 2013 quand il a quitté la tête du Comité régional CGT de Normandie pour succéder à Bernard Thibault - Les Echos font état mercredi d'une somme de 100.000 à 200.000 euros.

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Message  Roseau Jeu 4 Déc - 14:43

Lepaon: itinéraire d’un bureaucrate vénal ami des patrons
http://www.lepoint.fr/societe/les-premiers-faux-pas-de-thierry-lepaon-en-normandie-03-12-2014-1886584_23.php
http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20141203triba00851f7b/cgt-lepaon-devra-t-il-quitter-ses-fonctions-le-9-decembre.html
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Message  Babel Ven 5 Déc - 7:33

Lors de son départ du comité régional de Normandie pour la direction confédérale, Lepaon aurait perçu, non pas les 100 ou 200.000 euros de prime colportés par la rumeur, mais seulement 31.000 : une paille.
Le CE du 9 décembre devrait normalement se prononcer sur la convocation d'un Conseil National extraordinaire, courant janvier, qui pourrait décider de sa démission.

Thierry Lepaon acculé à la démission
http://social.blog.lemonde.fr/2014/12/04/thierry-lepaon-accule-a-la-demissionr/


Dernière édition par Babel le Ven 5 Déc - 20:26, édité 1 fois

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Message  alexi Ven 5 Déc - 9:41

Babel :
Lors de son départ du comité régional de Normandie pour la direction confédérale, Lepaon aurait perçu, non pas les 100 ou 200.000 euros de prime colportés par la rumeur, mais seulement 31.000 : une paille.
C'est de l'ironie ?
Ce n'est pas uniquement le montant supposé de la rupture conventionnelle avec son patron la CGT pour un autre patron, toujours la CGT, qui pose ici problème mais le fait d'avoir demandé une telle transaction payée par les cotisations des adhérents (en partie).
Lepaon avait d'ailleurs lui-même dit que le montant était faible car proportionnel à son ancienneté dans le poste. Encore heureux !
C'est tout un système d'apparatchik qui est mis sur le devant de la scène. Il faut s'en démarquer.

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Message  Babel Ven 5 Déc - 19:14

alexi a écrit:
Babel :
Lors de son départ du comité régional de Normandie pour la direction confédérale, Lepaon aurait perçu, non pas les 100 ou 200.000 euros de prime colportés par la rumeur, mais seulement 31.000 : une paille.
C'est de l'ironie ?
A ton avis ?

D'ailleurs Lepaon l'affirme lui-même, le montant de l'indemnité est dérisoire : à peine un peu plus de 27 mensualités payées au SMIC.

Ce qui nous fait, pour un déplacement Caen-Paris, environ 135 euros le km.
Une paille.

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Message  Babel Ven 5 Déc - 20:22

Plus sérieusement, la crise que traverse actuellement la CGT semble d’une ampleur inédite.

Par-delà les pratiques détestables de ce rond-de-cuir syndical, qui n’est pas le premier à bénéficier d’émoluments et de privilèges scandaleux, l’affaire Lepaon agit comme un révélateur d’un phénomène plus profond. Davantage que les cartes déchirées, que les menaces d’affaissement électoral aux élections professionnelles, et que les conflits internes entre les différentes fédé (avec lesquels Lepaon espère jouer, pour se maintenir jusqu’en 2016), c’est la crise de légitimité de la direction dans son ensemble qui me paraît le fait le plus notable.

L’état-major confédéral est décrit par certains organes de presse (Le Monde...) comme une espèce de bateau ivre, sans chef, ni feuille de route, ni boussole.

Comme si on assistait, pour prendre une autre image, à l’effritement du ciment qui permet à l’édifice pyramidal de tenir debout. Si tel est le cas, ce fait constitue pour l'appareil bureaucratique de la CGT, un risque majeur.


Suite du feuilleton : Thierry Lepaon : « Je ne partirai pas »


Dernière édition par Babel le Ven 5 Déc - 22:01, édité 1 fois

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Message  gérard menvussa Ven 5 Déc - 22:01

c’est la crise de légitimité de la direction dans son ensemble qui me paraît le fait le plus notable.
C'est vrai ! Mais ça ne dit pas grand chose du fond du probléme : le camarade est un "centriste". et s'il est attaqué c'est sur sa droite, et pas sur sa gauche ! Bref, l'affaire montre surtout que la gauche est un "pourri", bref elle arrive a la conséquence immédiatement inverse que celle que défend Roseau ou Copas. La cfdt est renforcée dans cette histoire, et pas les forces de composition avec la "lutte de classe".?
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Message  Roseau Sam 6 Déc - 1:37

gérard menvussa a écrit:
c’est la crise de légitimité de la direction dans son ensemble qui me paraît le fait le plus notable.
C'est vrai ! Mais ça ne dit pas grand chose du fond du probléme : le camarade est un "centriste". et s'il est attaqué c'est sur sa droite, et pas sur sa gauche ! Bref, l'affaire montre surtout que la gauche est un "pourri", bref elle arrive a la conséquence immédiatement inverse que celle que défend Roseau ou Copas. La cfdt est renforcée dans cette histoire, et pas les forces de composition avec la "lutte de classe".?
Menvussa se prend encore les pieds dans le tapis.
Lapaon, c'est l'occasion pour les militants lutte de classe,
dans la CGT ou ailleurs, de dénoncer la bureaucratie,
qui sans attendre Thibault, Lapaon, ou un autre,
appartient au monde d'en face, et n'a rien à voir avec nos combats.

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Message  Copas Sam 6 Déc - 13:24

gérard menvussa a écrit:
c’est la crise de légitimité de la direction dans son ensemble qui me paraît le fait le plus notable.
C'est vrai ! Mais ça ne dit pas grand chose du fond du probléme : le camarade est un "centriste". et s'il est attaqué c'est sur sa droite, et pas sur sa gauche ! Bref, l'affaire montre surtout que la gauche est un "pourri", bref elle arrive a la conséquence immédiatement inverse que celle que défend Roseau ou Copas. La cfdt est renforcée dans cette histoire, et pas les forces de composition avec la "lutte de classe".?

Encore une invention de Mensu, décidément c'est incompréhensible...
Ce que j'ai dit :

Cette histoire finit par lever des vagues de plus en plus grosses chez les camarades de la CGT en France.

Ce qui serait passé aisément il y a peu devient champ de bataille maintenant.
Toutefois, et au delà des petits faits énoncés, c'est bien l'intégration rapide d'individus en rupture avec leur classe qui, par leur nombre et leur structure nomenklaturiste, finissent par cristalliser et constituer une couche sociale particulière qui n'existe que si elle subordonne des morceaux de la classe ouvrière. C'est le seul intéret de la bourgeoisie pour les nourrir au travers des prébendes de l'état.
Le syndicalisme n'a jamais, depuis longtemps, été aussi faible mais autant divisé en 7 à 8 claques, mais en même temps aussi bureaucratisé .
Ces petites claques bureaucratiques ne se confondent pas avec la classe ouvrière ni ne représentent d'une façon ou d'une autre des "camarades" qui se trompent.
Ce sont des couches sociales qui font vivre leurs intérets (petits intérêts).

Bien, au delà du sectarisme de Mensu, et des clowneries sur le centrisme supposé de Le Paon, il faut rester sur l'analyse et la compréhension de ce qu'est une couche sociale bureaucratique, comment elle se cristallise, comment elle fonctionne, ça aiderait . Plutôt que de partir de ce qu'on croit acceptable à tord par les camarades de la CGT et d'être frileux sur l'analyse.

Ou de croire que ce sont de bons arguments qui vont convaincre Le Paon de se bouger le cul dans la résistance aux agressions... Ce n'est pas comme cela que ça se passe ...
C'est comme si on pensait que de bons arguments allaient convaincre les patrons...
Une couche sociale défend globalement ce qu'elle croit être ses intérets. Si ça passe par tenir un discours plus dur elle le fera...

Pour moi Le Paon ne déroge pas à ce qu'est devenu l'appareil dirigeant de la CGT. Alors bien sur, là dedans, dans l'appareil, il y a des camarades lutte de classe, pour qui l'appartenance à une couche bureaucratique n’empêche pas une orientation plus favorable et moins pro-bourgeoise.

Bien sur que ce genre "d'affaires" fait le jeu de la bourgeoisie et de directions syndicales encore plus réactionnaires, comme la CFDT qui nie cela ?
Se taire ?

Mais au contraire il faut parler ne serait-ce que parce qu'il ne faut pas faire croire d'une quelconque façon, "ça" représente ce qu'on estime être le syndicalisme et pour montrer qu'il existe un autre syndicalisme, de classe.

Toutefois cela passe par une analyse lucide de ce qui se passe:

- Une partie du bureau confédéral est maintenant opposé à Le Paon sur la question en cours
- Des morceaux considérables de la CGT s'opposent maintenant sur des choix faits par la CGT (comme la non participation en tant que telle à la manif du 12 avril) et prosaïquement là sur la question des petites magouilles entourant l'appart de Le Paon et ses indemnités.
- Le SNJ CGT a demandé la démission de Le paon
- Jean-Pierre Mercier, de la CGT de PSA et dirigeant de LO, a réclamé de même
- 6 dirigeants de fédés : métallos, énergie, santé, transports, travailleurs de l'Etat et cheminots auraient rencontré Le Paon le 3 décembre probablement pour lui demander de démissionner.


L'attitude de la direction de la CGT, en n’éjectant pas Le Paon, favorise les manips de la bourgeoisie et affaiblit la CGT.



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Message  verié2 Sam 6 Déc - 14:23

Gérard Ménussa
s'il est attaqué c'est sur sa droite
C'est sans doute vrai au niveau des médias : L'Huma le défend parait-il. Mais, dans la classe ouvrière, on peut dire qu'il est attaqué sur sa gauche. Ainsi, dans un technicentre SNCF, des gars combatifs ont menacé de déchirer leurs cartes et de faire la grève des cotises. Un copain leur a dit : vous avez raison, mais on s'organise pour nous, pas pour Le Paon. Son langage était très bien compris. Il semble que ça corresponde assez bien à ce qui se passe un peu partout : Le Monde parle d'une grève des cotises...

Sinon, apparemment, ses jours ou ses heures sont comptés. Cette éviction devrait nous permettre de parler plus facilement de la politique de la direction CGT et de la nature des appareils bureaucratiques.

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Message  Dinky Sam 6 Déc - 17:02

PARIS (Reuters) - Jean-Pierre Mercier, le délégué CGT de PSA, appelle à la démission de Thierry Lepaon, le secrétaire général du premier syndicat de France visé par plusieurs affaires, dont celle de son appartement de fonction.

C'est la première fois qu'un syndicaliste de premier plan s'exprime publiquement à ce sujet.

C'est "intenable et écœurant pour tous les militants d'entreprises qui tous les jours se battent quotidiennement à côté des salariés contre les patrons, qui en bavent, qui sont en première ligne, qui sont dans les tranchées", a-t-il dit vendredi sur RTL.

"Là, aujourd'hui, j'ai même pas envie de m'adresser à lui. Si j'étais vraiment obligé, je lui dirais que pour le bien de tous les militants d'entreprise, tous les syndiqués, qu'il laisse la place, ça ferait du bien à tout le monde", a-t-il ajouté.

Une réunion informelle de la direction de la CGT a été convoquée pour ce vendredi afin de tirer les enseignements de ces différentes affaires, alors que se déroulent les élections dans la fonction publique.

Thierry Lepaon pourrait choisir de partir de lui-même lors d'une réunion prévue mardi prochain de la commission exécutive, élargie à une cinquantaine de membres.

A défaut, une décision sur son sort pourrait être renvoyée à une réunion, début février, du Comité confédéral national (CCN), le "parlement de la CGT", qui rassemble tous les secrétaires généraux de ses unions départementales et de ses fédérations.

Aux frais d'aménagement du domicile et du bureau de Thierry Lepaon s'est ajoutée l'indemnité de départ qu'il a touchée en 2013 quand il a quitté la tête du comité régional CGT de Normandie pour succéder à Bernard Thibault. Les Echos font état mercredi d'une somme de 100.000 à 200.000 euros.

"Il est clair que ça choque de plus en plus de monde. Ça ne devient plus tenable d’être un dirigeant de la CGT quand on a un tel train de vie personnel", a confié à Reuters un dirigeant de fédération, pour qui la situation de Thierry Lepaon "devient de plus en plus problématique".



http://www.franceinfo.fr/actu/societe/a ... ign=buffer

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Message  sylvestre Sam 6 Déc - 17:13

verié2 a écrit:
Gérard Ménussa
s'il est attaqué c'est sur sa droite
C'est sans doute vrai au niveau des médias : L'Huma le défend parait-il. Mais, dans la classe ouvrière, on peut dire qu'il est attaqué sur sa gauche. Ainsi, dans un technicentre SNCF, des gars combatifs ont menacé de déchirer leurs cartes et de faire la grève des cotises. Un copain leur a dit : vous avez raison, mais on s'organise pour nous, pas pour Le Paon. Son langage était très bien compris.

Oui, c'est aussi ce que je constate autour de moi.
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Message  verié2 Sam 6 Déc - 18:51

Aux dernières nouvelles (Le Monde), Le Paon s'accroche à son poste griffes et ongles et n'a pas encore été viré, il aurait même réussi à "retourner" deux dirigeants...
Il a peut-être des moyens de faire des dégâts ?

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Message  Roseau Sam 6 Déc - 19:21

verié2 a écrit:Aux dernières nouvelles (Le Monde), Le Paon s'accroche à son poste griffes et ongles et n'a pas encore été viré, il aurait même réussi à "retourner" deux dirigeants...
Il a peut-être des moyens de faire des dégâts ?

La bourgeoisie, elle, a tous les moyens,
et se satisfait parfaitement du rôle de garde-chiourme des bureaucrates.

A ce propos, je lis ceci à propos de la manif à Toulouse (souligné par moi)
Aujourd'hui, l'appel émane d'un collectif d'associations emmené par la Coordination des intermittents et précaires, le Mouvement des chômeurs et l'intersyndicale de Pôle emploi dans le cadre d'une journée nationale contre la précarité. Les organisateurs prennent soin de préciser que cette action a lieu «chaque année». Et en leur nom, Bernard Dedeban (FSU) évoque la liberté de manifester. «Au gouvernement de faire une politique qui réponde aux besoins de la population», réplique-t-il aux critiques. À l'exception notable de la CGT, les syndicats FSU, Solidaires, le Parti communiste et le Parti de gauche soutiennent la mobilisation.
Source: http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/06/2006034-toulouse-la-manifestation-de-trop.html
Est-ce exact ? La CGT Toulouse est aussi un Paon royal?
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Message  Roseau Sam 6 Déc - 23:24

La dégringolade de Thierry Lepaon, symbole des faiblesses de la CGT

Par Dan Israel, MDP, 6 décembre

Le secrétaire général de la CGT tiendra-t-il plus de quelques jours ? Après les révélations successives sur le coût des rénovations de son appartement et de son bureau, et sur l'indemnité qu'il a touchée pour devenir dirigeant, le leader syndical est en position de grande faiblesse. Et c'est aussi le signe révélateur d'une crise interne, qui couve depuis des années.

C’est la révélation de trop. Mardi 2 décembre, L’Express a révélé 3 que Thierry Lepaon avait touché des indemnités de départ lorsqu'il a quitté le comité régional de la CGT Basse-Normandie, pour devenir... secrétaire général du syndicat, en mars 2013. 31 000 euros, selon nos informations qui confirment celles du Figaro 3, pour obtenir une promotion ? Officiellement, Lepaon ne voit pas le problème. Mais tous les autres membres de l’organisation pensent le contraire. D’autant que ce scoop arrive après les précédentes révélations du Canard enchaîné sur le coût de la rénovation de son appartement francilien et de son bureau.
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Dans les jours qui viennent, l’homme, qui avait été choisi par défaut après un an de guerre fratricide pour la succession de Bernard Thibault, devrait être poussé vers la sortie. « Il est mort, le tout est de savoir quand et comment il va partir », juge un membre de la direction de la CGT qui, comme tous les interlocuteurs ces derniers jours, s’exprime sous le sceau du secret. Un bureau confédéral, l’organe de direction resserré (10 membres), était réuni ce vendredi. Selon le communiqué publié à l’issue de la réunion, « aucun membre du bureau confédéral n’a demandé la démission de Thierry Lepaon ». Comme pour prouver qu'il est toujours le patron, ce dernier est apparu à l'issue de la réunion, détendu et souriant, dans une courte vidéo publiée sur le site de la CGT, où il se félicite du bon score (sans donner aucun détail) du syndicat aux élections de la fonction publique de jeudi.
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La commission exécutive, qui comprend 56 membres, se rassemblera mardi, avant un comité confédéral national (CCN), regroupant les 129 plus hauts dirigeants de la CGT, qui devrait se tenir dans les jours suivants. Chacun espère que le patron de la CGT démissionnera de lui-même très vite, mais s’il ne le fait pas, il paraît impossible qu’il survive au CCN. Cet organe est le seul à détenir le pouvoir de révoquer le dirigeant de l’organisation, et peut être convoqué dès qu’un tiers de ses membres le demandent. Ce qui ne manquera pas d’être fait, au vu de l’ambiance interne. « Le message qui arrive par tous les canaux, c’est : “Démissionne avant qu’on te révoque” », résume un membre du CCN.

Pourquoi Thierry Lepaon est-il si affaibli ? Que signifie le psychodrame qui secoue la CGT depuis des semaines ? Peut-elle s’en sortir sans trop de mal ? Explications et analyse de l’état de santé du premier syndicat de France.

-Que reproche-t-on à Thierry Lepaon ?

Les attaques ont eu lieu en trois vagues, toutes allumées par des révélations dans la presse, comme le rappelle 3 @rrêt sur images. Tout démarre le 29 octobre, quand Le Canard enchaîné révèle que la CGT a dépensé plus de 100 000 euros pour rénover l'appartement que le syndicat loue pour son dirigeant dans un quartier chic de Vincennes (Val-de-Marne). La semaine suivante, le Canard alourdit le dossier en rappelant que l'appartement avait déjà été rénové par son propriétaire. Le 29 novembre, l’hebdomadaire satirique poursuit ses révélations, et détaille la rénovation du bureau du patron de la CGT, qui a coûté la bagatelle de 62 000 euros. En octobre, Lepaon était même très fier de présenter son bureau à France 5 (passage repéré par @rrêt sur images).

Mais l’affaire qui cause le plus de tort au dirigeant, c’est le dernier scoop de L’Express. Même si rien n’est illégal, comment justifier que l’antenne de Basse-Normandie verse plus de 30 000 euros quand son dirigeant est appelé aux plus hautes responsabilités à Montreuil ? « Là, c’est carrément de l’enrichissement personnel, en plus en se servant dans les cotisations versées par les syndiqués ! » s’étrangle un responsable de fédération.

Désormais, la chasse est lancée, et d’anciens doutes sur la probité du dirigeant ressortent. Ainsi, Le Point est allé interroger 3 ses anciens camarades de Moulinex, dont il avait créé la section CGT. De leurs témoignages, il ressort que Lepaon aurait été proche de la direction, voire qu’il aurait été poussé par le chef du personnel, un certain… Alfred Sirven, qui fut ensuite une figure de l’affaire Elf, à créer une section pour casser la mainmise de la CFDT dans la société. En 1997, l’homme aurait fait louer par le comité d’entreprise une limousine pour se rendre aux obsèques de l'ancien secrétaire général du PC, Georges Marchais. « Thierry Lepaon a toujours rêvé d'être cadre sup. Il s'est trompé de syndicat : il était plus fait pour la CGC que la CGT », témoigne cruellement un ancien syndicaliste de Moulinex.

-Qui veut la peau du secrétaire général ?

Thierry Lepaon et ses soutiens, de plus en plus rares, dénoncent un complot destiné à faire vaciller la CGT en pleine campagne pour les élections générales de représentativité dans la fonction publique, qui se sont tenues ce jeudi. Mais les attaques viennent bien plus probablement de l’intérieur. Les devis sur lesquels a mis la main Le Canard n’étaient accessibles qu’à une poignée de dirigeants cégétistes. Et une semaine avant d’être publiés, ils avaient déjà été envoyés par une main anonyme à une bonne partie des 33 secrétaires généraux de fédérations.

Et ces attaques ont touché leur cible, c’est le moins que l’on puisse dire. « Depuis un mois, nous recevons de très nombreux courriers indignés de la part de nos membres, raconte une source au siège de la CGT. Et depuis les révélations sur l’indemnité de départ, nos dirigeants reçoivent des centaines de mails d’insultes. Des gens rendent leur carte, ou menacent de ne plus payer leur cotisation tant que Thierry Lepaon reste à son poste. »

Interrogé par le Bien public 3, l’historien du syndicat René Mouriaux résume bien les choses : « Par tradition, les militants et les dirigeants de la CGT se targuent d’être non seulement intègres mais aussi rigoureux, voire austères. Les affaires qui touchent Thierry Lepaon (...) donnent l’image de quelqu’un de très soucieux de ses intérêts, qui ne se pose pas en exemple. »

Plusieurs antennes départementales du syndicat se sont désolidarisées du dirigeant confédéral. À titre d’exemple, l’union départementale du Loir-et-Cher dénonçait dès le 5 novembre « des agissement internes intolérables, au plus haut niveau de la direction confédérale, qui ont créé ce déballage médiatique qui nuit à l’unité de la CGT, à son image et à son positionnement ». Celle de Seine-et-Marne lui emboîte le pas dans un texte du 4 décembre, « s’indigne que de telles sommes aient été investies à fonds perdus et note le caractère démesuré de ces dépenses ». Et ce vendredi 5 décembre, c’est le SNJ-CGT, la fédération des médias, qui critique des faits « inacceptables au regard de l'histoire et des valeurs de la confédération » et appelle le secrétaire général à « en tirer toutes les conséquences en démissionnant ».

-Un leader mal élu et peu aimé

La chute probable de Thierry Lepaon est vue par plusieurs responsables de la CGT comme une fatalité, tant le dirigeant est considéré comme un choix par défaut, qui n’aurait jamais émergé sans la sanglante guerre de succession pour prendre le siège de Bernard Thibault. « En le choisissant, on s’est foutus collectivement dans la merde », grommelle un permanent. Lorsqu’en 2012, après quatorze ans de règne, Bernard Thibault prépare sa sortie, il n’a en effet aucunement l’intention de faire nommer l’homme de Basse-Normandie à sa place.

« Le sphinx » entend placer sa protégée, Nadine Prigent. Qui est recalée par le CCN. Autre candidat déclaré, Éric Aubin est un des ennemis jurés de Thibault, qui use de toute son influence pour lui barrer la route. Agnès Naton est donc désignée candidate, sans succès elle non plus (elle est aujourd’hui chargée de la communication au bureau confédéral, et est le dernier soutien affiché de Lepaon). La guerre des chefs est sans pitié, et sur le champ de ruines qu’est alors la CGT, Lepaon s’impose comme le dernier candidat anti-Aubin valable aux yeux de Thibault. Son nom est proposé et il est élu. « On était tellement à bout que quand il est sorti du chapeau, on s’est dit qu’on n’avait plus le choix et que si on le refusait, on était à court de solution », raconte un participant au CCN qui l’a nommé en mars 2013.

Mais comme le rappelle un dirigeant dans Libération 3, c’est un quasi-inconnu qui devient chef : « Personne ne sait ce qu’il pense de la CGT et de ses réformes internes. Il ne s’est jamais exprimé sur sa vision de la démocratie et du modèle de développement de l’organisation. » Après sa nomination, plusieurs journalistes estiment qu’il ne maîtrise pas bien ses dossiers, à tel point qu’une rumeur insistante circule, voulant que la centrale de Montreuil évite de l’envoyer sur les plateaux télés si des interventions longues sont prévues.

Ses opposants, nombreux dans les fédérations, racontent volontiers qu’il manque de sens politique, et qu’il compense par des accès d’autoritarisme ce déficit, qui l’empêcherait de comprendre les enjeux des réunions parfois jésuitiques de l’organisation.

-Le symbole d’une CGT en crise

Dans leur texte publié le 4 décembre, les dirigeants de la section de Seine-et-Marne affirment que « l’affaire de “l’appartement” n’est que le révélateur de dysfonctionnements internes qui touchent certes les questions financières mais aussi notre capacité de débattre, de décider, d’agir collectivement et d’impulser l’action collective pour gagner le progrès social ». Et ils sont nombreux dans l’organisation à penser de même.

Ce jeudi, pour la première fois, les 5,4 millions de fonctionnaires français (fonction publique d’État, territoriale et hospitalière) étaient tous appelés à voter en même temps. Les résultats sont attendus pour le début de semaine prochaine, et c’est peu de dire que la CGT va scruter de près les résultats. Aujourd’hui, le syndicat est le premier de la fonction publique, avec 25,4 % des voix, devant la CFDT (19,1 %) et FO (18,1 %). Même si les premières tendances fuitant en interne semblent indiquer que la centrale a limité la casse, il est probable que l’écart se resserre avec ses concurrents. Ce serait un coup dur. Comme le rappellent Les Échos 3, la CGT a déjà perdu deux points en mars, à 35,6 %, et son score s’érode toujours plus chez EDF et GDF. Et chez Orange, le syndicat vient de confirmer aux élections de représentativité la perte de sa première place, au profit de la CFDT.

Au-delà des scores, les militants sont en perte de repères, au sein d’un syndicalisme hexagonal lui-même très mal en point (avec seulement 9 % de la population active syndiquée, la France est le dernier de tous les pays riches sur ce critère). Comme nous le racontions lors du congrès de mars 2013, il y a urgence à rajeunir et à diversifier les profils des militants. Quant au positionnement exact de la CGT, l’équation est la même que durant la fin des années Thibault. Comment naviguer entre négociations et compromis avec le gouvernement et les entreprises, et opposition à des réformes largement jugées comme inacceptables par la base ? Thierry Lepaon n’a pas su trancher, les troupes de la CGT non plus. Depuis que Louis Viannet, le mythique prédécesseur de Thibault, a rompu le lien entre CGT et Parti communiste français, la ligne politique du syndicat reste à définir.

Dans Libération 3, Bernard Vivier, ancien dirigeant de la CFTC (traditionnellement hostile à la CGT), pointe cette « difficulté, au-delà du seul cas Thierry Lepaon, de se donner une direction, une orientation, une ligne claire ». Par exemple, au-delà de son positionnement contestataire, « la CGT signe 85 % des accords qui lui sont présentés dans les entreprises. Et Lepaon, dans le sillage de Thibault, a signé des accords importants, même s’il a dû reculer sur certains points sensibles, comme la réforme sur la formation professionnelle ».

S’il faut un seul exemple du difficile positionnement du syndicat, il faut regarder ses prises de parole successives concernant les seuils sociaux dans les entreprises. Le gouvernement souhaite supprimer certaines des obligations pour les entreprises lorsqu’elles passent le seuil de 11 et de 50 salariés. Mi-novembre, la centrale a annoncé 3 qu’elle était favorable à la suppression des élections obligatoires de délégués du personnel à partir de 11 salariés. Or, fin août, Lepaon assurait 3 que ses troupes ne négocieraient « rien » sur les seuils sociaux. Réflexion d’un membre du CCN : « Au sens de la démocratie syndicale, il n'est pas acceptable de ne pas être informé de l'état des réflexions de la CGT sur ce sujet fondamental. »

-Les manœuvres d’appareil resurgissent

Ces derniers jours, les avis des dirigeants du syndicat étaient unanimes, Thierry Lepaon était « cuit », « fini », « carbonisé ». Au sein du bureau confédéral, tous ses fidèles l’avaient abandonné, entendait-on. Le 2 décembre, aucun ne l’avait soutenu, et son unique soutien, Agnès Naton, n'était pas présente. Résultat : une déclaration a été envoyée aux membres du CCN pour indiquer que « la transparence complète sera donnée » dès la réunion de la commission exécutive de mardi 9 décembre, afin de « prendre toutes les dispositions nécessaires ».

Les interprétations de ce message allaient toutes dans le même sens : soit Lepaon démissionnait à l’issue de cette commission, soit un CCN serait convoqué pour le faire partir. Mais ce vendredi, un article 3 de la journaliste des Échos Leïla de Comarmond, toujours excellemment informée, a laissé un peu plus de place au doute. Le secrétaire général, bien décidé à sauver sa tête, a invité mercredi soir les dirigeants des fédérations de la métallurgie, de l’énergie, des transports, des cheminots, des travailleurs de l’État et de la santé, qui représentent plus du tiers des 680 000 adhérents (chiffres de 2010). Il leur a proposé « de céder la place au secrétaire général de la Fédération de la métallurgie, Philippe Martinez... mais au prochain congrès, prévu pour l’instant en 2016 » !

Lepaon aurait plaidé que s’il quittait son poste aujourd’hui, une nouvelle guerre des chefs ne manquerait pas d’éclater. Ceux qui demandent son départ en sont conscients, mais ne veulent pas croire à cette hypothèse, tellement la précédente a laissé exsangue la centrale. Ils plaident donc soit pour un dirigeant transitoire qui exercerait jusqu’au congrès de 2016, soit pour une direction collégiale. Elle serait à même, espère-t-on, d’apaiser les tensions. Ou bien de prolonger les incertitudes ?
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Message  mikado Dim 7 Déc - 0:28

[quote="Roseau"]La dégringolade de Thierry Lepaon, symbole des faiblesses de la CGT

Par Dan Israel, MDP, 6 décembre

Le secrétaire général de la CGT tiendra-t-il plus de quelques jours ? Après les révélations successives sur le coût des rénovations de son appartement et de son bureau, et sur l'indemnité qu'il a touchée pour devenir dirigeant, le leader syndical est en position de grande faiblesse. Et c'est aussi le signe révélateur d'une crise interne, qui couve depuis des années.

Non Roseau, Lepaon n'a rien "touché" pour être dirigeant.
Il a été élu (on peut discuter des conditions de son élection). Il est rémunéré pour pour le poste qu'il occupe (on peut discuter de ça aussi !!!). Point barre.
Cela dit, je pense comme toi que cette affaire est "le signe révélateur d'une crise interne" (une de plus !).
Je crois aussi que c'est le début d'une attaque en règle contre les syndicats opposés au "pacte de responsabilité".
Qu'en penses tu ??
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Message  Babel Dim 7 Déc - 0:35

verié2 a écrit:Aux dernières nouvelles (Le Monde), Le Paon s'accroche à son poste griffes et ongles et n'a pas encore été viré, il aurait même réussi à "retourner" deux dirigeants...
Il a peut-être des moyens de faire des dégâts ?
Mais en a-t-il seulement conscience, et s'en soucie-t-il ?

Il semble que la succession de Thibault n’ait pas encore été complètement réglée avec la désignation de Lepaon à la tête du syndicat. Ce qui explique en partie la tournure assez retorse que prend cette affaire. Le dernier congrès, qui a vu l'élection de Lepaon, remonte à à peine un an et demi : les animosités sont restées vives et les appétits mal rassasiés.

Sur les 10 membres qui composent le bureau confédéral, 4 ont affiché mardi dernier une hostilité plus ou moins franche à l’égard de Lepaon. Il s’agit d’Aubin (Construction) et responsable du secteur retraites, d’Oussedik (Verre) -proche du PS-, de Lesage (UD 77), et de Binet (UGICT).

Ce sont eux qui se sont prononcés pour la convocation d'un CCN extraordinaire, le parlement cégétiste qui, en réunissant les 33 fédé et les 96 UD, aurait pouvoir d’examiner le sort du secrétaire général, et donc de statuer sur sa démission.

Voyant le coup venir, Lepaon a répliqué en proposant la tenue, avant le 16 décembre, "d'une réunion des secrétaires généraux des organisations pour permettre le débat le plus large dans la CGT ", et a assuré que "la transparence complète sera donnée sur l'ensemble des sujets".

Convoquer uniquement les secrétaires généraux des fédé et des UD composant le CCN est une parade habile qui évite la réunion statutaire de cette instance, et la prive de son pouvoir de décision.

Reste un 5e larron, qui attend en embuscade. C'est Martinez, le secrétaire général de la fédé métallurgie, une des plus grosses de la centrale.

C'est pourquoi Lepaon n’a pas perdu de temps et a convoqué dès le lendemain, mercredi 3 décembre au soir, les secrétaires généraux des six fédé les plus importantes (métallurgie, énergie, santé, transports, travailleurs de l'Etat et cheminots) afin de négocier un deal : obtenir le soutien de Martinez. En échange de quoi, Lepaon ne ferait rien pour s’opposer à la désignation de ce dernier comme favori de la centrale pour le congrès d’octobre 2016.

Voilà en gros ce que j'ai compris.

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Message  Roseau Dim 7 Déc - 1:52

mikado a écrit:
Non Roseau, Lepaon n'a rien "touché" pour être dirigeant.
Le journaliste de MDP s'est mal exprimé, mais son article explique,
comme l'avait signalé Babel deux pages plus haut,
qu'il a touché un méga bonus pour quitter son ancien poste
et prendre la tête de la Conf.
C'est d'ailleurs le verre qui a fait déborder la casserole...
Roseau
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Message  Babel Dim 7 Déc - 11:07

Comme tout bureaucrate qui se respecte, Lepaon est un manœuvrier, suffisamment habile pour chercher à se maintenir en place en calmant le jeu, au prix de concessions arrachées et de compromis négociés avec tel ou tel de ses pairs. Sa capacité de nuisance est donc loin d’être éteinte.

D’autant que la direction actuelle de la CGT me semble surtout composée d’une bande d’irresponsables, incapables de s’extirper de leurs combines d’appareils, et n’ayant pour toute ligne que de maintenir le syndicat au premier rang des interlocuteurs sociaux et de lutter contre la concurrence, sur ce seul terrain, avec les directions réformistes des autres centrales. Bref, d’être une équipe entièrement gagnée par l’idéologie du paritarisme.

La fin de la domination sans partage de l’appareil du PC stalinien sur celui du syndicat, qui voyait alors les intérêts de l’un épouser ceux de l’autre, a provoqué un autre type de dérive. La bureaucratie confédérale, détachée de son devoir d’allégeance et guidée par son instinct d’auto-conservation, a alors accéléré son intégration au sein de l’appareil d’Etat.

C’est pourquoi les contradictions internes qui secouent actuellement la CGT traduisent surtout des querelles de cliques avides de postes et de prébendes, et rivées à leurs avantages acquis. En multipliant les structures paritaires (Conseils Economiques et sociaux, mutuelles, gestion de la Sécu, de la formation professionnelle, CCAS etc.), les lois de décentralisation ont entretenu et développé l'existence de cette couche d’affairistes syndicaux. Ce qui a eu pour conséquence de les rendre encore plus dépendants des organes de cogestion mis en place par l’Etat capitaliste.

L’itinéraire de Lepaon, véritable homme-lige du patron de Moulinex, n’en est qu’une des illustrations. Parmi d’autres.

Car il est clair que celui-ci n'est que l’expression médiatique d’un phénomène autrement plus profond qui affecte l’ensemble du paysage syndical : celui d’une corruption à tous les étages (du bureau confédéral à la simple gestion des CE d’entreprise) et d’une dérive entraînant nombre de ses responsables, sous couvert de paritarisme et gestion des œuvres sociales, à faire du syndicat un organe de co-direction des affaires bourgeoises, garantissant la paix sociale par la subordination des salariés aux intérêts du capital.

On comprend bien qu'à la faveur de l'exacerbation des contradictions sociales sous l’effet de la crise (montée du précariat, liquidation de pans entiers de l'économie, instabilité croissante du marché du travail...), cette bureaucratie parasitaire s’est particulièrement renforcée.

Comme le dit Où va la CGT ?, « Des Thierry Lepaon, il y en a des centaines à débarquer à la CGT. » Et de citer à l’appui de cette affirmation l’exemple particulièrement édifiant d'Eurodisney :

Où l’on voit un ancien secrétaire CGT du CE d’Eurodisney (une CGT d’entreprise désormais liquidée par la corruption)
- condamné pour harcèlement moral,
- sous le coup d’une enquête approfondie pour détournement des fonds du CE et enrichissement personnel pour une somme de l’ordre de 300 000 €,
- condamné définitivement en appel à l’interdiction de sortie du territoire national, à remettre son passeport dans le cadre d’un contrôle judiciaire et à ne pas se rendre dans les locaux du CE d’Eurodisney …
se faire élire tout de même à la direction fédérale, en toute connaissance de cause et malgré les alertes lancées à la CE Fédérale du Commerce par la CGT Pullman Montparnasse et la CGT HPË, lors du Congrès de fin novembre de cette fédé !

Face à un syndicalisme devenu une affaire de technocrates corrompus, habillés en experts du droit social, je ne peux que reprendre à mon compte les conclusions de Trotsky, dans son texte « Les syndicats à l’époque de la décadence impérialiste ».

Lutter contre cette corruption bourgeoise de l’outil syndical revient à arracher le syndicat des mains de l’Etat et du patronat, afin de lui faire retrouver son rôle de défense des intérêts à la fois immédiats et à long terme du prolétariat.

De cet objectif clairement réaffirmé résulte la nécessité absolue de mener de front la lutte pour l’instauration de la démocratie ouvrière au sein des instances représentatives et celle pour l’indépendance complète et inconditionnelle des syndicats vis-à-vis de l'Etat capitaliste.

Ce qui signifie de mener la lutte pour transformer les syndicats en organes du combat de classe, tout d'abord en mettant au premier plan la lutte pour une transparence totale des affaires courantes et la revendication d’une sortie sans délai des représentants syndicaux de tous les organismes de gestion paritaire.

Ceci, tout en gardant à l’esprit que, sans direction politique révolutionnaire, l’indépendance syndicale est un songe creux.

Babel

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