Parti Communiste Français
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Re: Parti Communiste Français
Oh que non!Vals a écrit:Rougevert a écrit:Peut-être, mais quel poète!
Ne pas évoquer, à l'occasion de cet anniversaire (pas un SEUL mot!) cet aspect de sa personne me donne envie de vomir.Bon article sur cette canaille d'Aragon, à l'heure où nombre d'intellos du PCF, qui se proclament anti-staliniens, continuent à l'encenser.
Rougevert, parmi tes multiples confusions, il semblerait que tu confondes presse révolutionnaire et critiques littéraires .
On peut apprécier (ou pas), l'oeuvre d'Aragon, mais ce n'est pas au "poète" que les descendants des staliniens rendent hommage.
C'est à l'individu qui a mis sa plume et son influence au service de leurs contorsions contre-révolutionnaires, de la justification de leurs campagnes de calomnies et de leurs crimes.
A chacun ses priorités, ses goûts et ses dégoûts....
Je ne confonds pas la "presse révolutionnaire" avec la critique littéraire.
Il ne s'agit pas là de critique littéraire, mais d'évoquer la mémoire d'un homme à l'occasion de l'anniversaire de sa mort.
LO ne voit que le serviteur du stalinisme...alors qu'elle a de la tendresse POLITIQUE pour les staliniens vivants et réels.
Aragon est un bon bouc émissaire qui détourne l'attention.
Le jugement "radical" des crimes staliniens à propos d'Aragon a l'avantage de faire oublier cette tendresse politique de LO tout à fait actuelle (et particulière) pour d'autres militants DE BASE qui servent le passé et maintenant le présent de leur direction, "seule" responsable de la politique du parti, passée et présente, qu'ils avalent EUX AUSSI (comme Aragon) sans sourciller.
Aragon ne vaut pas moins qu'eux.
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: Parti Communiste Français
D'une part, l'article se plaçait en effet, comme le souligne Vals, sur le terrain politique et non sur le terrain littéraire.Rougevert
Peut-être, mais quel poète ! (Aragon)
Ne pas évoquer, à l'occasion de cet anniversaire (pas un SEUL mot!) cet aspect de sa personne me donne envie de vomir.
Sur le terrain littéraire, les jugements sont plus subjectifs. Mais, si Aragon a acquis la stature de grand homme de lettre plus ou moins unanimement reconnu par les médias et par ceux de ses pairs qui s'expriment sur le sujet, ce n'est pas en raison de ses seuls talents. Il a su très bien gérer sa carrière médiatique, car le PCF, ses innombrables satellites et ramifications ont longtemps été un excellent tremplin et une mangeoire pour faire une carrière artistique ou littéraire. Le stalinisme intellectuel français a ceci de particulier que les artistes membres du PCF ne furent jamais mis eu banc de la société bourgeoise, même dans les pires périodes de la guerre froide. Si un prolo militant pouvait faire une croix sur les promotions, un intellectuel n'avait quasiment que des avantages à utiliser ce tremplin.
Personnellement, comme membre du PCF, je me suis forcé à lire Aragon et à l'apprécier. Aujourd'hui, je trouve ses romans surannés et ennuyeux. Quant à ses poèmes, n'étant pas vraiment amateur de poésie, je ne suis pas qualifié pour les juger. Mais je suis convaincu en revanche que nombre d'auteurs et de poètes ayant autant de talent mais moins d'entregent qu'Aragon, moins souples d'échine que lui, n'ont pas su gérer leur carrière et leur notoriété de la même manière. Il me semble difficile de faire abstraction de cette dimension.
Il me semble qu'on peut et qu'on doit faire en effet une distinction entre les militants de base du PCF, qui représentèrent pendant longtemps les éléments les plus dévoués et même les plus radicaux de la classe ouvrière, et les apparatchiks et profiteurs du genre d'Aragon - quel que soit le talent, réel ou surestimé, de ce dernier. Pour avoir vécu un certain temps dans le milieu des premiers, je conserve en effet une tendresse non seulement politique mais humaine à leur égard, alors que je n'en ai aucune pour les Aragon, Stil et cie.Le jugement "radical" des crimes staliniens à propos d'Aragon a l'avantage de faire oublier cette tendresse politique de LO tout à fait actuelle (et particulière) pour d'autres militants DE BASE
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Parti Communiste Français
ARAGON, le Poète.
Il nous faut un Guépéou
Par Louis ARAGON (1931)
Extrait du poème : Prélude au temps des cerises
Je chante le Guépéou qui se forme
En France à l’heure qu’il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France
Je chante les Cuépéous de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d’un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d’un monde
Pour défendre ceux qui sont trahis
Pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu’on plie et vous qu’on tue
Demandez un Guépéou
Il vous faut un Guépéou
Vive le Guépéou figure dialectique de l’héroïsme
Qu’on peut opposer à cette image imbécile des aviateurs
Tenus par les imbéciles pour des héros quand ils se foutent
La gueule par terre
Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste
Vive le Guépéou contre dieu Chiappe et la « Marseillaise »
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
Vive le Guépéou contre les manœuvres de l’Est
Vive le Guépéou contre la famille
Vive le Guépéou contre les lois scélérates
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du type
Caballero Boncour Mac Donald Zoergibel
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du Prolétariat.
VIVE LE GUEPEOU
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Le camarade Vals a raison, derrière le poète Aragon, vous trouverez le stalinien, mais pas que cela.
J'ai lu l'article de LO sur lui, il est juste sur le fond politique. Mais les camarades de Lutte Ouvrière auraient pu trouver bien des éléments critiques, dans l'article de Pierre Juquin (Juquin dans l'Huma - mensuel c'est curieux ça, de lui donner la parole, vu le parcours ou malgré le parcours, au moins c'est pas sectaire ! ) dans l'Huma - Dimanche supplémentaire consacré à Aragon, intitulé "La politique comme la passion du Christ" pages 84 et 85 de la revue. De fait, ce n'est pas tout à fait vrai que le PCF soit amnésique sur son passé, concernant Aragon aussi.
Fraternellement,
GdM
J'ai lu l'article de LO sur lui, il est juste sur le fond politique. Mais les camarades de Lutte Ouvrière auraient pu trouver bien des éléments critiques, dans l'article de Pierre Juquin (Juquin dans l'Huma - mensuel c'est curieux ça, de lui donner la parole, vu le parcours ou malgré le parcours, au moins c'est pas sectaire ! ) dans l'Huma - Dimanche supplémentaire consacré à Aragon, intitulé "La politique comme la passion du Christ" pages 84 et 85 de la revue. De fait, ce n'est pas tout à fait vrai que le PCF soit amnésique sur son passé, concernant Aragon aussi.
Fraternellement,
GdM
Gayraud de Mazars- Messages : 545
Date d'inscription : 25/06/2010
Age : 57
Localisation : En Bourgogne
Re: Parti Communiste Français
Le PCF est bien obligé de reconnaître quelques excès et bavures, dans le domaine littéraire comme dans d'autres. Mais, quand il encense Aragon, c'est avant tout son propre passé qu'il encense. En entretenant le mythe d'Aragon, il espère continuer à faire vivre son propre mythe. Quand il applaudit la fidélité du poète à son parti, c'est l'opportunisme stalinien qu'il tente de justifier - tout en s'en démarquant un peu, à la fois par coquetterie et pour montrer qu'il est "moderne", qu'il a "changé".Gayraud de Marsac
ce n'est pas tout à fait vrai que le PCF soit amnésique sur son passé, concernant Aragon aussi
Aragon n'est rien d'autre pour le PCF qu'un outil au profit de sa propre gloire.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Sauf qu'Aragon n'était pas "un profiteur". Il suffit de connaitre un peu "sa vie, son œuvre", pour savoir qu'il n'avait rien à gagner (ou à perdre) à mettre son talent au service du stalinisme. Comme c'était souvent le cas dans pas mal de "militants de base". Il n'avait pas plus (et pas moins d'ailleurs) de défauts, de conformisme, de lâcheté, de refus de voir l'évidence quelquefois, que les "militants de base" dont tu nous parles. Effectivement, on pourrait dire qu'un André Stil n'aurait jamais eu la carrière qu'il a faite Mais Aragon était largement plus talentueux que celui ci (et je ne parle que de celui là, mais il y en a d'autres) On peut également rapporter son destin a celui de scientifiques de haut niveaux, qui utilisérent leur génie, et leur talent, a justifier l'injustifiable. Je pense que c'est plutôt un cas similaire a celui de Joliot Curie : un talent certain, mis au service d'une cause qui ne le méritait pas. Mais qui jouissait dans ces années là d'une aura aujourd'hui disparue, et même incompréhensible pour des jeunes. Maintenant, il est clair que si LO avait fait la bio de Joliot curie, elle aurait certes rappelé le stalinisme militant du grand scientifique, mais aussi son importance sur le plan scientifique. Mais là, ce n'est qu'un "poète", soit des gens dont LO n'a que mépris....Il me semble qu'on peut et qu'on doit faire en effet une distinction entre les militants de base du PCF, qui représentèrent pendant longtemps les éléments les plus dévoués et même les plus radicaux de la classe ouvrière, et les apparatchiks et profiteurs du genre d'Aragon
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Parti Communiste Français
Mais là, ce n'est qu'un "poète", soit des gens dont LO n'a que mépris....
Toi, c'est pour la langue française, poétique ou pas, que tu sembles avoir le plus grand mépris.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Amusant...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Sur l'état actuel du PCF
De récentes controverses, notamment avec des camarades de La Riposte au sujet de la pertinence et de l'efficacité d'une intervention oppositionnelle au sein du PC, et la prise de bec guignolesque autour d'une caricature postée par Roseau, m'ont incité à vouloir me faire une idée plus précise de l'état actuel de ce Parti.
Au lieu de partir d'une expérience personnelle forcément sujette à caution, il m'a semblé préférable de l'aborder en m'appuyant sur des données chiffrées. Voici le résultat de ma petite compilation.
"Aujourd'hui, le parti est vieillissant. Les cadres de la direction sont à l'image des électeurs communistes, des lecteurs de l'Humanité, la moyenne d'âge est d'environ 65 ans. Le PCF disparaîtra inéluctablement à leur mort. " Stéphane Gatignon.
Cette déclaration "iconoclaste" d'un transfuge du Parti, ayant pris soin de se mettre au chaud chez Europe-Ecologie, date de juin 2010. Comme très souvent, le ralliement de cet apparatchik à une machine électorale plus "moderniste" fut surtout guidé par un souci d'auto-préservation... qui lui permit au bout du compte de conserver la mairie de Sevran (gagnée en 2001 sous l'étiquette PC), et de siéger au Conseil régional d’Île-de-France. Mais il traduit également le malaise gagnant bon nombre des membres de l'équipe dirigeante, comme a pu le montrer, à la même époque, le départ pour le FASE de 200 membres de l'aile refondatrice, dont les députés L. Asensi, P. Braouezec, et J. Fraysse ou certaines figures de poids, comme L. Sève , R. Martelli, et l'ancien directeur de L'Humanité, P. Zarka.
Voilà plus de 10 ans, au moins depuis les municipales calamiteuses de 2001 qui avaient vu l'assise nationale du parti perdre un peu plus de sa substance, que des commentateurs de tout poil prédisent et pronostiquent la fin du PC --comme si sa mise à mort réclamée à grands cris devait leur procurer une indicible jouissance--, s'appuyant pour cela sur un ensemble de données factuelles.
Plus que les résultats désastreux obtenus lors des scrutins nationaux ces vingt dernières années, et notamment lors des présidentielles (pour mémoire, Hue : 8, 6% en 1995 et 3,3 % en 2002 ; MG Buffet : 1,9 %, en 2007 ), ce sont les pertes de la Seine-Saint-Denis et des grandes villes (Le Havre , Amiens, La Ciotat, Sète, Nîmes, Antony, Drancy, Reims, Levallois-Perret, Argenteuil, Dieppe, Montluçon. Le Mans, Montreuil -tendance amorcée depuis 1983) qui constituent les symptômes les plus probants de cette agonie annoncée.
Perte des bastions, lente érosion de l'électorat ouvrier, modification sociologique et vieillissement de la base militante, distension des liens avec l'appareil de la CGT sont quelques des signes les plus tangibles de l'irréversible agonie de l'ex-parti stalinien.
A ces oiseaux de mauvais augure, la direction, forte des 11.4 % obtenus par Mélenchon à la présidentielle et d'un regain temporaire du rythme des adhésions, avait cru bon répliquer récemment par un "enterrement de l'enterrement". Mais l'auto-satisfecit n'a pu longtemps faire illusion.
Voyons les faits.
1. L'électorat : Composition sociologique et géographique.
Trois phénomènes conjoints peuvent être constatés, qui affectent aussi bien sa base militante que son électorat : vieillissement, tertiairisation et "désouvriérisation".
4 ouvriers sur 10 votaient pour le PC en 1973, 4 sur 100 en 2002.
Même si on peut constater une relative diversification de son électorat, le gain en audience dans les couches moyennes et supérieures du salariat est loin de compenser sa perte de l'électorat ouvrier. D'abord pour une raison majeure : la destruction de centaines de milliers d'emplois industriels depuis 2001 n'a pu qu'accentuer le phénomène dit de "désouvriérisation" de son électorat et de sa base militante. Avec la disparition de grandes concentrations ouvrières dans des secteurs industriels tels que les mines, la sidérurgie, les chantiers navals, l'automobile (et la métallurgie en général), c'est tout une culture ouvrière marquée par des traditions de lutte et d'entraide qui fiche le camp. Et ce phénomène a eu un effet tout aussi important que le désaveu porté sur le rôle du parti au sein des gouvernements de gauche depuis 1981.
De ce fait, pour l'appareil dirigeant, il est d'une nécessité vitale de sceller des alliances électorales, soit directement avec le PS, comme le plus souvent lors des élections municipales ou locales, soit avec d'autres organisations comme le PG de Mélenchon, dans le cadre de l'expérience du Front de Gauche, pour pouvoir ensuite, non pas peser sur la politique du PS... mais dans les négociations futures avec celui-ci pour la répartition des postes, notamment de parlementaires.
On se souvient que la préparation des élections sénatoriales avait causé bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC avait négocié directement avec le PS et les Verts pour sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'était estimé lésé, menaçant de présenter des listes à part, "quitte à faire perdre la gauche".
Pour le PC, sauver ses élus s'avère donc de plus en plus difficile. A chaque scrutin, il perd et en voix et en pourcentage par rapport au scrutin précédent équivalent, ce qui fait de lui une victime plus importante que d'autres de la forte abstention dans les milieux populaires.
Quels résultats ?
En 1997, au début de la législature de gauche, le PC avait remporté 36 sièges de députés ; il n'a plus que 20 sénateurs, dont 1 élu PCR, et 8 députés, dont 1 PCR, en 2012.
Aux régionales de 2010, le PC a perdu la moitié de ses conseillers régionaux. Il s'en est mieux tiré aux cantonales de 2011, où ses candidats représentaient 84% des candidats Front de Gauche, sauvant ses 104 conseillers sortants et conservant la présidence du Val de Marne et de l'Allier.
D'une manière générale, ce sont les élus locaux, et les maires en particulier, qui sauvent le mieux la mise dans les élections de ces dernières décennies. Même si le PCF a perdu les grandes villes emblématiques, il dirige encore 800 municipalités, dont 89 de plus de 10.000 habitants. Sur les 262 villes de plus de 30.000 habitants, il en dirige actuellement 27, -près de quatre fois moins que le PS-, ce qui en fait le second parti de gauche au niveau municipal.
Avec ses 235 conseillers généraux, ses 94 conseillers régionaux et ses 10 000 conseillers municipaux, dont environ 500 maires (qu'il doit pour l'essentiel à des accords avec le PS), le PC reste une force politique de première importance. Même rétractée sur quelques zones, cette implantation locale lui permet d'exister.
Et sa réalité correspond bel et bien à celle d'un "communisme municipal".
2. La base militante : érosion continue et vieillissement des effectifs.
La catégorie ouvriers-employés représenterait environ 30% des adhérents ; 20% appartiennent au salariat d'encadrement moyen et aux professions intermédiaires ; 12% aux professions libérales ou aux cadres supérieurs.
Jusqu'à présent, chaque participation gouvernementale a donc vu les effectifs du PCF se diviser par deux.
En 1978, le PC revendiquait 700 000 adhérents (sans doute 500 000 en réalité) ; 330 000 en 1987, 274 000 en 1996, 180 000 en 1999, 130 000 en 2006, 100 000 en 2011. Et environ 134. 000 aujourd'hui. Ce dernier chiffre est à comparer avec les 34 512 votants à la dernière consultation préparatoire du congrès de février 2013 sur 63 722 inscrits et aux 48.000 votants sur 69.000 inscrits de la consultation précédente préparatoire à la campagne présidentielle
En fait, selon Roger Martelli dans son étude réalisée en 2010, Prendre sa carte 1920-2009 - Données nouvelles sur les effectifs du PC, depuis 2001, le PC possède une double "comptabilité" : les adhérents et les cotisants.
Depuis 2001, plus de cérémonie de remise de cartes annuelles : on prend une carte pluriannuelle avec versement libre... ou pas de versement du tout ; ceux qui prennent à un moment donné leur carte sont comptabilisés comme adhérents.
Les cotisants (à jour de leur cotisation) étaient comptés en février 2006 à 99 000, et à 65 000 en novembre 2009... chiffre qu'il faut diviser par deux pour avoir une idée, toujours d'après R. Martelli, de l'effectif "militant" au sens actif, soit aux alentours de 30.000 militants.
L'implantation géographique.
Elle tend à se rétracter sur des bases locales.
D'abord, il faut noter que le lent déclin de l'implantation dans les trois secteurs clés, que sont la banlieue rouge (avec la perte de Seine Saint Denis), la France des zones rurales et la zone méditerranéenne, a ôté à son implantation sa couverture nationale pour la laisser subsister autour d'archipels.
Les endroits où le PC s'est le plus effondré en terme militant sont la Région parisienne, l'Est de la France et le Limousin. Aujourd'hui, la moitié des adhérents du parti se concentre dans 10 départements : Nord, Seine-Maritime, Petite Couronne de la RP, Bouches du Rhône, Rhône, Dordogne, Gard.
La composition actuelle du CN en est l'illustration, avec la surreprésentation de la RP : sur 208 membres (parité parfaite), 44 % des membres sont d'IdF, alors que cette région représente 30% des adhérents.
Âge.
La moyenne d'âge des adhérents est de 55 ans. Un tiers des membres du parti est âgé de plus de 65 ans, contre 15% en 1979. Un quart a moins de 40 ans et 6% moins de trente ans.
10% du CN est âgé de moins de 40 ans ; la moitié de plus de 50 ans et 25 % plus de 60 ans.
Composition sociale.
Au vieillissement de la base militante viennent s'ajouter deux phénomènes conjoints : sa tertiairisation et sa "désouvriérisation".
En 1979, 46,5 % des adhérent sont des ouvriers/ouvrières ; ils ne sont plus que 31,3% en 1997. En 2002, seuls 10,6 % des participants au 21ème congrès sont des ouvriers, 8% figurent parmi les membres élus à la CN.
Actuellement 40% des employés-ouvriers occupent les échelons de base. Parmi les adhérents ouvriers et employés, une majorité d'entre eux est employé dans une entreprise du secteur public (SNCF, EDF).
Les catégories sociales les plus représentées aujourd'hui sont celles des travailleurs employés ou cadres moyens de la fonction publique, et notamment les enseignants. Les cellules d'entreprises, qui n'ont jamais rassemblé qu'une minorité d'adhérents, ont quasiment disparu. Et ce sont également les cellules en général dans le parti qui ont aussi disparu ou cessé de vivre. On parle désormais bien plus des « sections locales » ou bien des « réseaux » : lors du congrès de 2002, 11 % des délégués ne sont pas affiliés à une cellule, car les fédérations recrutent directement, et ce sont pour la plupart du temps des militants exerçant un mandat électoral, des « élus locaux » qui sont à la tête des sections.
Parti de moins en moins "ouvrier" et de plus en plus institutionnalisé, le PC est pourtant encore à l'heure actuelle celui qui comporte le plus de militants d'origine ouvrière. Sa composition reflète la diversité sociologique de la société, mais les distances prises avec les classes populaires renvoient aux inflexions dans la ligne et les discours qui vont toutes dans le sens d'une dilution de l'identité ouvrière. C'est ce que certains sociologues ont nommé la fin de la "culture d'atelier".
L'engagement militant est désormais plus individualiste. Il est négocié, souvent peu politisé et davantage festif. Il est aussi plus critique et plus volatil.
A cela correspond une inflexion du discours officiel davantage teinté d' « humaniste » et ayant nettement perdu ses références au combat de classe. La Résistance et la Révolution française ont remplacé dans l'imaginaire collectif des militants la Commune et Octobre 1917. La social-démocratisation du PCF est ainsi non seulement nettement assumée mais encouragée par ses dirigeants et par l'écrasante majorité de ses élus.
Certes, on voit nombre de ses militants ouvriers conserver des réflexes de classe et faire preuve d'une combativité importante, mais le PC est sans doute, plus que les autres partis, affecté par le recul de l'engagement politique et par les mutations actuelles du militantisme. De ce fait, le recrutement de ses militants tend à se faire sur des bases clientélistes, ou par le biais de réseaux familiaux et associatifs... et non à partir d'une révolte et d'une contestation de l'ordre social.
D'autre part, le poids accru des enseignants et de membres disposant d'un capital scolaire au sein de la hiérarchie intermédiaire du parti a modifié le rôle formateur/promotionnel qui avait longtemps été celui du Parti pour nombre de militants issus des milieux populaires. La promotion de militants ouvriers au sein de l'appareil n'est plus de fait un facteur d'élévation sociale et les dirigeants et les cadres sont le plus souvent choisis au sein du sérail.
Il n'est désormais un mystère pour personne que le PC s'est mué en un parti d'adhérents, et non de militants : environ un tiers de ceux-ci déclarent consacrer moins d'une heure par mois aux tâches militants et très nombreux sont ceux qui n'exercent plus aucune activité militante.
Si les ventes de L'Huma se stabilisent autour de 45.000 exemplaires (Le Figaro : 320.000, Le Monde et L'Equipe env. 290.000, Libération et Les Echos 120.000, --chiffres fév. 2012), le portage de L'Huma-Dimanche a quasiment disparu.
Il faut toutefois nuancer ce constat en mentionnant le fait que de nombreux militants du PC sont investis dans le militantisme associatif, et pour la plupart dans des associations qui ont été traditionnellement liées au PCF : UFF, Fnaca, Anacr, Secours populaire, Mouvement de la Paix, la FSGT, la CNL -même si certaines aujourd'hui comme le Secours populaire ont perdu toute référence explicite au PCF.
3. Poids et importance de l'appareil
Institutionnalisation et bureaucratisation du militantisme sont des réalités qui accompagnent le PC depuis pratiquement sa création (excepté au cours des 4-5 premières années). Plus que se renforcer, celles-ci ont pris une tournure qui correspond plus nettement à l'évolution vers un profil politique typiquement social-démocrate.
Fonctionnaires du parti, permanents élus, employés de collectivités locales gérées par le PC développent aujourd'hui un discours généraliste de - en - relié à la situation réelle des milieux populaires. D'où l'émergence d'un discours humaniste-misérabiliste où la figure saint-sulpicienne de Cosette est venue se substituer à celle de Lénine.
Que traduit cette mutation du discours ?
Composition de l'appareil :
Avec le déclin des réseaux associatifs et syndicaux, le milieu partisan s'est rétracté sur les collectivités locales : élus et dirigeants sont souvent des cadres administratifs, des responsables employés par les collectivités territoriales, soit comme fonctionnaires, soit comme élus.
Et ce qui importe à un élu local c'est la conservation de ses prébendes et de ses prvilèges ; or, la conservation de ceux-ci passe le plus souvent par la défense de l'ordre établi.
D'autre part, les cadres fédéraux ayant été très tôt intégrés à l'appareil par le truchement de la JC ou de la CGT ceux-ci ont perdu tout rapport direct avec la classe ouvrière, pour ne s'adresser à elle que de façon médiatisée. Ouvriéristes ignorant la réalité du monde ouvrier, ils sont souvent titulaires de diplômes professionnels qu'ils n'ont jamais mis en pratique, n'ayant pas même exercé un autre emploi que celui de permanent.
S'ajoute à cela le fait que tous les postes de salariés/permanents du parti sont le plus souvent directement pris en charge par les budgets des collectivités territoriales : "secrétaires de mairie", assistants des conseillers régionaux ou généraux, assistants parlementaires...
Viennent enfin toutes les entreprises de loisirs, de tourisme, de communications, les imprimeries, les agences de comptabilité etc. directement liées au PCF et vivant grâce aux contrats passés avec les municipalités.
Poids de l'appareil :
La plus grosse rentrée d'argent correspond aux reversements des cotisations des élus qui pèsent pour 53 % dans les finances du parti -11% pour le financement public. La contribution des élus aux finances du parti compte donc pour moitié dans sa trésorerie ( 16 sur 32 millions d'euros), alors que celle des militants pour environ 10%. En 1979, les cotisations militantes représentaient 25% des ressources. On comprend alors pourquoi, dans ce Parti d'élus locaux, le rapport de forces se soit inversé et que ce soit eux qui désormais "tiennent" le parti.
La manne rapportée par les élus directement (ce reversement de la moitié des indemnités est d'ailleurs source de conflits ces dernières années avec des élus qui rechignent de + en + à l'effectuer) est donc primordiale pour le PC.
4. Les liens avec le milieu syndical et associatif.
Les liens avec la CGT restent cependant vivaces et souvent denses , de même que sa présence dans de multiples associations insérés dans les quartiers et les municipalités ; c'est ce qui permet au PC de rester une force militante incontournable dans le monde du travail et dans les milieux populaires. En 2003, on estime à 80% le nombre de secrétaires d'UD CGT qui avaient encore leur carte au PC et 25 secrétaires de fédé sur une trentaine qui, s'ils ne siègent plus dans les instances du PC, restent « encartés ». Cependant l'appartenance syndicale tend chez eux à primer sur l'appartenance politique. A l'inverse d'avant 1981, ces responsables se disent d'abord membres de la CGT et après Parti. Et cette "indépendance" de la CGT bloque toute velléité pour le PC au PC d'intervenir directement dans les luttes : il doit d'abord en passer par l'aval du syndicat.
Pour conclure, un petit mot sur les finances
Ces dernières années, le PCF a vendu une partie de son patrimoine immobilier, notamment l'immeuble de l'Humanité à Paris pour 15 millions d'euros, les locaux de l'école centrale du parti à Draveil, etc.
En 2002, 42 salariés permanents du siège à Colonel Fabien ont été licenciés (sur une centaine au total).
Sources :
1. Rapport de Jacques Chabalier, responsable de la vie du parti, à la Commission des candidatures pour le 36e Congrès, au Conseil national du PCF des 13 et 14 octobre 2012.
http://www.pcf.fr/sujets/1322
http://antony.pcf.fr/taxonomy/term/2690/0?page=3
2. Julian Mischi, chargé de recherche à l’INRA, enseignant à Science-Po Paris et à l’ENS-EHESS : "Le PCF et les classes populaires" (novembre 2007)
http://www.gabrielperi.fr/Le-PCF-et-les-classes-populaires
3. "Sur l'état de la gauche", Rémi Lefebvre, Professeur en science politique à l’Université de Reims et co-fondateur du club Gauche Avenir.
http://blogs.mediapart.fr/edition/forum-de-gauche-avenir-sur-l-etat-de-la-gauche/article/020709/gauche-etat-des-lieux-soc
4. NPA : topo sur le PCF depuis une vingtaine d'années.
Au lieu de partir d'une expérience personnelle forcément sujette à caution, il m'a semblé préférable de l'aborder en m'appuyant sur des données chiffrées. Voici le résultat de ma petite compilation.
"Aujourd'hui, le parti est vieillissant. Les cadres de la direction sont à l'image des électeurs communistes, des lecteurs de l'Humanité, la moyenne d'âge est d'environ 65 ans. Le PCF disparaîtra inéluctablement à leur mort. " Stéphane Gatignon.
Cette déclaration "iconoclaste" d'un transfuge du Parti, ayant pris soin de se mettre au chaud chez Europe-Ecologie, date de juin 2010. Comme très souvent, le ralliement de cet apparatchik à une machine électorale plus "moderniste" fut surtout guidé par un souci d'auto-préservation... qui lui permit au bout du compte de conserver la mairie de Sevran (gagnée en 2001 sous l'étiquette PC), et de siéger au Conseil régional d’Île-de-France. Mais il traduit également le malaise gagnant bon nombre des membres de l'équipe dirigeante, comme a pu le montrer, à la même époque, le départ pour le FASE de 200 membres de l'aile refondatrice, dont les députés L. Asensi, P. Braouezec, et J. Fraysse ou certaines figures de poids, comme L. Sève , R. Martelli, et l'ancien directeur de L'Humanité, P. Zarka.
Voilà plus de 10 ans, au moins depuis les municipales calamiteuses de 2001 qui avaient vu l'assise nationale du parti perdre un peu plus de sa substance, que des commentateurs de tout poil prédisent et pronostiquent la fin du PC --comme si sa mise à mort réclamée à grands cris devait leur procurer une indicible jouissance--, s'appuyant pour cela sur un ensemble de données factuelles.
Plus que les résultats désastreux obtenus lors des scrutins nationaux ces vingt dernières années, et notamment lors des présidentielles (pour mémoire, Hue : 8, 6% en 1995 et 3,3 % en 2002 ; MG Buffet : 1,9 %, en 2007 ), ce sont les pertes de la Seine-Saint-Denis et des grandes villes (Le Havre , Amiens, La Ciotat, Sète, Nîmes, Antony, Drancy, Reims, Levallois-Perret, Argenteuil, Dieppe, Montluçon. Le Mans, Montreuil -tendance amorcée depuis 1983) qui constituent les symptômes les plus probants de cette agonie annoncée.
Perte des bastions, lente érosion de l'électorat ouvrier, modification sociologique et vieillissement de la base militante, distension des liens avec l'appareil de la CGT sont quelques des signes les plus tangibles de l'irréversible agonie de l'ex-parti stalinien.
A ces oiseaux de mauvais augure, la direction, forte des 11.4 % obtenus par Mélenchon à la présidentielle et d'un regain temporaire du rythme des adhésions, avait cru bon répliquer récemment par un "enterrement de l'enterrement". Mais l'auto-satisfecit n'a pu longtemps faire illusion.
Voyons les faits.
1. L'électorat : Composition sociologique et géographique.
Trois phénomènes conjoints peuvent être constatés, qui affectent aussi bien sa base militante que son électorat : vieillissement, tertiairisation et "désouvriérisation".
4 ouvriers sur 10 votaient pour le PC en 1973, 4 sur 100 en 2002.
Même si on peut constater une relative diversification de son électorat, le gain en audience dans les couches moyennes et supérieures du salariat est loin de compenser sa perte de l'électorat ouvrier. D'abord pour une raison majeure : la destruction de centaines de milliers d'emplois industriels depuis 2001 n'a pu qu'accentuer le phénomène dit de "désouvriérisation" de son électorat et de sa base militante. Avec la disparition de grandes concentrations ouvrières dans des secteurs industriels tels que les mines, la sidérurgie, les chantiers navals, l'automobile (et la métallurgie en général), c'est tout une culture ouvrière marquée par des traditions de lutte et d'entraide qui fiche le camp. Et ce phénomène a eu un effet tout aussi important que le désaveu porté sur le rôle du parti au sein des gouvernements de gauche depuis 1981.
De ce fait, pour l'appareil dirigeant, il est d'une nécessité vitale de sceller des alliances électorales, soit directement avec le PS, comme le plus souvent lors des élections municipales ou locales, soit avec d'autres organisations comme le PG de Mélenchon, dans le cadre de l'expérience du Front de Gauche, pour pouvoir ensuite, non pas peser sur la politique du PS... mais dans les négociations futures avec celui-ci pour la répartition des postes, notamment de parlementaires.
On se souvient que la préparation des élections sénatoriales avait causé bien des soucis au sein du Front de Gauche, puisque par exemple, à Paris, le PC avait négocié directement avec le PS et les Verts pour sauver ses élus.... au grand dam du PG qui s'était estimé lésé, menaçant de présenter des listes à part, "quitte à faire perdre la gauche".
Pour le PC, sauver ses élus s'avère donc de plus en plus difficile. A chaque scrutin, il perd et en voix et en pourcentage par rapport au scrutin précédent équivalent, ce qui fait de lui une victime plus importante que d'autres de la forte abstention dans les milieux populaires.
Quels résultats ?
En 1997, au début de la législature de gauche, le PC avait remporté 36 sièges de députés ; il n'a plus que 20 sénateurs, dont 1 élu PCR, et 8 députés, dont 1 PCR, en 2012.
Aux régionales de 2010, le PC a perdu la moitié de ses conseillers régionaux. Il s'en est mieux tiré aux cantonales de 2011, où ses candidats représentaient 84% des candidats Front de Gauche, sauvant ses 104 conseillers sortants et conservant la présidence du Val de Marne et de l'Allier.
D'une manière générale, ce sont les élus locaux, et les maires en particulier, qui sauvent le mieux la mise dans les élections de ces dernières décennies. Même si le PCF a perdu les grandes villes emblématiques, il dirige encore 800 municipalités, dont 89 de plus de 10.000 habitants. Sur les 262 villes de plus de 30.000 habitants, il en dirige actuellement 27, -près de quatre fois moins que le PS-, ce qui en fait le second parti de gauche au niveau municipal.
Avec ses 235 conseillers généraux, ses 94 conseillers régionaux et ses 10 000 conseillers municipaux, dont environ 500 maires (qu'il doit pour l'essentiel à des accords avec le PS), le PC reste une force politique de première importance. Même rétractée sur quelques zones, cette implantation locale lui permet d'exister.
Et sa réalité correspond bel et bien à celle d'un "communisme municipal".
2. La base militante : érosion continue et vieillissement des effectifs.
La catégorie ouvriers-employés représenterait environ 30% des adhérents ; 20% appartiennent au salariat d'encadrement moyen et aux professions intermédiaires ; 12% aux professions libérales ou aux cadres supérieurs.
Jusqu'à présent, chaque participation gouvernementale a donc vu les effectifs du PCF se diviser par deux.
En 1978, le PC revendiquait 700 000 adhérents (sans doute 500 000 en réalité) ; 330 000 en 1987, 274 000 en 1996, 180 000 en 1999, 130 000 en 2006, 100 000 en 2011. Et environ 134. 000 aujourd'hui. Ce dernier chiffre est à comparer avec les 34 512 votants à la dernière consultation préparatoire du congrès de février 2013 sur 63 722 inscrits et aux 48.000 votants sur 69.000 inscrits de la consultation précédente préparatoire à la campagne présidentielle
En fait, selon Roger Martelli dans son étude réalisée en 2010, Prendre sa carte 1920-2009 - Données nouvelles sur les effectifs du PC, depuis 2001, le PC possède une double "comptabilité" : les adhérents et les cotisants.
Depuis 2001, plus de cérémonie de remise de cartes annuelles : on prend une carte pluriannuelle avec versement libre... ou pas de versement du tout ; ceux qui prennent à un moment donné leur carte sont comptabilisés comme adhérents.
Les cotisants (à jour de leur cotisation) étaient comptés en février 2006 à 99 000, et à 65 000 en novembre 2009... chiffre qu'il faut diviser par deux pour avoir une idée, toujours d'après R. Martelli, de l'effectif "militant" au sens actif, soit aux alentours de 30.000 militants.
L'implantation géographique.
Elle tend à se rétracter sur des bases locales.
D'abord, il faut noter que le lent déclin de l'implantation dans les trois secteurs clés, que sont la banlieue rouge (avec la perte de Seine Saint Denis), la France des zones rurales et la zone méditerranéenne, a ôté à son implantation sa couverture nationale pour la laisser subsister autour d'archipels.
Les endroits où le PC s'est le plus effondré en terme militant sont la Région parisienne, l'Est de la France et le Limousin. Aujourd'hui, la moitié des adhérents du parti se concentre dans 10 départements : Nord, Seine-Maritime, Petite Couronne de la RP, Bouches du Rhône, Rhône, Dordogne, Gard.
La composition actuelle du CN en est l'illustration, avec la surreprésentation de la RP : sur 208 membres (parité parfaite), 44 % des membres sont d'IdF, alors que cette région représente 30% des adhérents.
Âge.
La moyenne d'âge des adhérents est de 55 ans. Un tiers des membres du parti est âgé de plus de 65 ans, contre 15% en 1979. Un quart a moins de 40 ans et 6% moins de trente ans.
10% du CN est âgé de moins de 40 ans ; la moitié de plus de 50 ans et 25 % plus de 60 ans.
Composition sociale.
Au vieillissement de la base militante viennent s'ajouter deux phénomènes conjoints : sa tertiairisation et sa "désouvriérisation".
En 1979, 46,5 % des adhérent sont des ouvriers/ouvrières ; ils ne sont plus que 31,3% en 1997. En 2002, seuls 10,6 % des participants au 21ème congrès sont des ouvriers, 8% figurent parmi les membres élus à la CN.
Actuellement 40% des employés-ouvriers occupent les échelons de base. Parmi les adhérents ouvriers et employés, une majorité d'entre eux est employé dans une entreprise du secteur public (SNCF, EDF).
Les catégories sociales les plus représentées aujourd'hui sont celles des travailleurs employés ou cadres moyens de la fonction publique, et notamment les enseignants. Les cellules d'entreprises, qui n'ont jamais rassemblé qu'une minorité d'adhérents, ont quasiment disparu. Et ce sont également les cellules en général dans le parti qui ont aussi disparu ou cessé de vivre. On parle désormais bien plus des « sections locales » ou bien des « réseaux » : lors du congrès de 2002, 11 % des délégués ne sont pas affiliés à une cellule, car les fédérations recrutent directement, et ce sont pour la plupart du temps des militants exerçant un mandat électoral, des « élus locaux » qui sont à la tête des sections.
Parti de moins en moins "ouvrier" et de plus en plus institutionnalisé, le PC est pourtant encore à l'heure actuelle celui qui comporte le plus de militants d'origine ouvrière. Sa composition reflète la diversité sociologique de la société, mais les distances prises avec les classes populaires renvoient aux inflexions dans la ligne et les discours qui vont toutes dans le sens d'une dilution de l'identité ouvrière. C'est ce que certains sociologues ont nommé la fin de la "culture d'atelier".
L'engagement militant est désormais plus individualiste. Il est négocié, souvent peu politisé et davantage festif. Il est aussi plus critique et plus volatil.
A cela correspond une inflexion du discours officiel davantage teinté d' « humaniste » et ayant nettement perdu ses références au combat de classe. La Résistance et la Révolution française ont remplacé dans l'imaginaire collectif des militants la Commune et Octobre 1917. La social-démocratisation du PCF est ainsi non seulement nettement assumée mais encouragée par ses dirigeants et par l'écrasante majorité de ses élus.
Certes, on voit nombre de ses militants ouvriers conserver des réflexes de classe et faire preuve d'une combativité importante, mais le PC est sans doute, plus que les autres partis, affecté par le recul de l'engagement politique et par les mutations actuelles du militantisme. De ce fait, le recrutement de ses militants tend à se faire sur des bases clientélistes, ou par le biais de réseaux familiaux et associatifs... et non à partir d'une révolte et d'une contestation de l'ordre social.
D'autre part, le poids accru des enseignants et de membres disposant d'un capital scolaire au sein de la hiérarchie intermédiaire du parti a modifié le rôle formateur/promotionnel qui avait longtemps été celui du Parti pour nombre de militants issus des milieux populaires. La promotion de militants ouvriers au sein de l'appareil n'est plus de fait un facteur d'élévation sociale et les dirigeants et les cadres sont le plus souvent choisis au sein du sérail.
Il n'est désormais un mystère pour personne que le PC s'est mué en un parti d'adhérents, et non de militants : environ un tiers de ceux-ci déclarent consacrer moins d'une heure par mois aux tâches militants et très nombreux sont ceux qui n'exercent plus aucune activité militante.
Si les ventes de L'Huma se stabilisent autour de 45.000 exemplaires (Le Figaro : 320.000, Le Monde et L'Equipe env. 290.000, Libération et Les Echos 120.000, --chiffres fév. 2012), le portage de L'Huma-Dimanche a quasiment disparu.
Il faut toutefois nuancer ce constat en mentionnant le fait que de nombreux militants du PC sont investis dans le militantisme associatif, et pour la plupart dans des associations qui ont été traditionnellement liées au PCF : UFF, Fnaca, Anacr, Secours populaire, Mouvement de la Paix, la FSGT, la CNL -même si certaines aujourd'hui comme le Secours populaire ont perdu toute référence explicite au PCF.
3. Poids et importance de l'appareil
Institutionnalisation et bureaucratisation du militantisme sont des réalités qui accompagnent le PC depuis pratiquement sa création (excepté au cours des 4-5 premières années). Plus que se renforcer, celles-ci ont pris une tournure qui correspond plus nettement à l'évolution vers un profil politique typiquement social-démocrate.
Fonctionnaires du parti, permanents élus, employés de collectivités locales gérées par le PC développent aujourd'hui un discours généraliste de - en - relié à la situation réelle des milieux populaires. D'où l'émergence d'un discours humaniste-misérabiliste où la figure saint-sulpicienne de Cosette est venue se substituer à celle de Lénine.
Que traduit cette mutation du discours ?
Composition de l'appareil :
Avec le déclin des réseaux associatifs et syndicaux, le milieu partisan s'est rétracté sur les collectivités locales : élus et dirigeants sont souvent des cadres administratifs, des responsables employés par les collectivités territoriales, soit comme fonctionnaires, soit comme élus.
Et ce qui importe à un élu local c'est la conservation de ses prébendes et de ses prvilèges ; or, la conservation de ceux-ci passe le plus souvent par la défense de l'ordre établi.
D'autre part, les cadres fédéraux ayant été très tôt intégrés à l'appareil par le truchement de la JC ou de la CGT ceux-ci ont perdu tout rapport direct avec la classe ouvrière, pour ne s'adresser à elle que de façon médiatisée. Ouvriéristes ignorant la réalité du monde ouvrier, ils sont souvent titulaires de diplômes professionnels qu'ils n'ont jamais mis en pratique, n'ayant pas même exercé un autre emploi que celui de permanent.
S'ajoute à cela le fait que tous les postes de salariés/permanents du parti sont le plus souvent directement pris en charge par les budgets des collectivités territoriales : "secrétaires de mairie", assistants des conseillers régionaux ou généraux, assistants parlementaires...
Viennent enfin toutes les entreprises de loisirs, de tourisme, de communications, les imprimeries, les agences de comptabilité etc. directement liées au PCF et vivant grâce aux contrats passés avec les municipalités.
Poids de l'appareil :
La plus grosse rentrée d'argent correspond aux reversements des cotisations des élus qui pèsent pour 53 % dans les finances du parti -11% pour le financement public. La contribution des élus aux finances du parti compte donc pour moitié dans sa trésorerie ( 16 sur 32 millions d'euros), alors que celle des militants pour environ 10%. En 1979, les cotisations militantes représentaient 25% des ressources. On comprend alors pourquoi, dans ce Parti d'élus locaux, le rapport de forces se soit inversé et que ce soit eux qui désormais "tiennent" le parti.
La manne rapportée par les élus directement (ce reversement de la moitié des indemnités est d'ailleurs source de conflits ces dernières années avec des élus qui rechignent de + en + à l'effectuer) est donc primordiale pour le PC.
4. Les liens avec le milieu syndical et associatif.
Les liens avec la CGT restent cependant vivaces et souvent denses , de même que sa présence dans de multiples associations insérés dans les quartiers et les municipalités ; c'est ce qui permet au PC de rester une force militante incontournable dans le monde du travail et dans les milieux populaires. En 2003, on estime à 80% le nombre de secrétaires d'UD CGT qui avaient encore leur carte au PC et 25 secrétaires de fédé sur une trentaine qui, s'ils ne siègent plus dans les instances du PC, restent « encartés ». Cependant l'appartenance syndicale tend chez eux à primer sur l'appartenance politique. A l'inverse d'avant 1981, ces responsables se disent d'abord membres de la CGT et après Parti. Et cette "indépendance" de la CGT bloque toute velléité pour le PC au PC d'intervenir directement dans les luttes : il doit d'abord en passer par l'aval du syndicat.
Pour conclure, un petit mot sur les finances
Ces dernières années, le PCF a vendu une partie de son patrimoine immobilier, notamment l'immeuble de l'Humanité à Paris pour 15 millions d'euros, les locaux de l'école centrale du parti à Draveil, etc.
En 2002, 42 salariés permanents du siège à Colonel Fabien ont été licenciés (sur une centaine au total).
Sources :
1. Rapport de Jacques Chabalier, responsable de la vie du parti, à la Commission des candidatures pour le 36e Congrès, au Conseil national du PCF des 13 et 14 octobre 2012.
http://www.pcf.fr/sujets/1322
http://antony.pcf.fr/taxonomy/term/2690/0?page=3
2. Julian Mischi, chargé de recherche à l’INRA, enseignant à Science-Po Paris et à l’ENS-EHESS : "Le PCF et les classes populaires" (novembre 2007)
http://www.gabrielperi.fr/Le-PCF-et-les-classes-populaires
3. "Sur l'état de la gauche", Rémi Lefebvre, Professeur en science politique à l’Université de Reims et co-fondateur du club Gauche Avenir.
http://blogs.mediapart.fr/edition/forum-de-gauche-avenir-sur-l-etat-de-la-gauche/article/020709/gauche-etat-des-lieux-soc
4. NPA : topo sur le PCF depuis une vingtaine d'années.
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Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Parti Communiste Français
LETTRE OUVERTE A JL MÉLENCHON 24/12 l'Union de Ville des Jeunes Communistes de Béziers
« Nos difficultés ne doivent pas être le prétexte à l’une de ces auto-flagellations démoralisantes qui sont si souvent le réflexe de notre gauche. Il nous faut bien mesurer le chemin à parcourir. Et le commencer ! Pour cela nous avons le recours des moyens qui ont fait leurs preuves et le devoir de laisser de côté ceux qui n’ont rien donné. Le candidat PCF de Béziers a rejeté publiquement le Front de gauche. Il est le seul à avoir reculé. »(dixit JL Mélenchon)
Il n’existe aucun reniement du Front de gauche dans la 6ème circonscription de l’Hérault, encore moins imputable ou reprochable à nos camarades des sections du PCF du biterrois. En effet, ceci est immédiatement visible sur les affiches officielles de la campagne (c’est pour nous une grande concession, tu connais notre attachement à la symbolique de notre parti, faucille et marteau entre-autres), qui mettent incontestablement en évidence notre participation au rassemblement des forces progressistes de gauche sous la bannière du Front de gauche.
Ensuite, quant à la polémique de notre implication (les communistes du grand Biterrois) au sein du front, qui n’est pas le Front Populaire (nous te le rappelons), il est de notoriété publique, relayée par la presse locale notamment, que la raison unique de notre désaccord à la coordination des diverses organisions politiques du Front de gauche de Béziers est le refus pour 2 de ces organisations de présenter une candidature Front de gauche au premier tour de l’élection législative partielle de la 6ème circonscription de l’Hérault, le 9 décembre 2012. Nous précisons :
Le Parti de Gauche souhaitait se ranger derrière la candidate du Parti Socialiste dès le premier tour, redoutant qu’elle n’obtienne pas les 12,5% d’inscrits ;
La Gauche Anti-capitaliste souhaitait présenter une candidature commune mais non communiste (en référence au camarade Paul BARBAZANGE, candidat communiste du Front de gauche aux élections législatives de la 6ème circonscription de l’Hérault en juin dernier), venue des hauts-cantons (?), issue de la société civile (??), sans apporter plus de précision ni même avancer un nom ;
La FASE soutenait la position de la Gauche Anti-capitaliste.
La séance a donné suite au regroupement des 3 organisations citées ci-dessus, en un Front de gauche « émancipé de l’influence de la section communiste de la rue Voltaire ». Les déclarations dans la presse ne faisant pas foi pour tout matérialiste qui se respecte.
Ayant ainsi noyé le débat visant à déterminer les positions du Front de gauche de Béziers quant aux élections législatives partielles de ces 9 et 16 décembre 2012, tu comprendras bien, nous l’imaginons, que dans l’urgence que nécessite l’organisation d’une campagne électorale dans des délais si courts, les communistes du Biterrois (qui représentent plus de 90% des militants du Front de gauche à Béziers) aient voté, lors de l’assemblée générale des communistes du Biterrois suivant ce comité de campagne du Front de Gauche, la reconduction de la candidature communiste dans le cadre du Front de gauche de Paul BARBAZANGE et de sa suppléante Françoise PERALTA (syndicaliste CGT), candidature validée au niveau national par les diverses organisations au mois de juin dernier, nous te le rappelons aussi.
Certes tu nous répondras qu’il ne faut jamais confondre vitesse et précipitation, au risque de voir notre analyse politique faussée. Nous pensons qu’en réponse aux attentes d’une population aux abois, paupérisée à l’extrême et stigmatisée sans relâche, nous ne voyons d’autres combats que celui de représenter, coûte que coûte, les intérêts de notre classe, par notre engagement communiste révolutionnaire dans le rassemblement du Front de gauche. Nous préciserons qu’en juin, comme en décembre, nul de nos partenaires du Front de gauche n’a daigné s’associer aux campagnes électorales que nous avons entièrement assumées, plus de 100 000 tracts distribués dans les boîtes aux lettres des 16 communes de notre circonscription (dont 15 sont rurales), des centaines d’affiches collées, des dizaines de distributions sur les marchés, aux portes des entreprises, sur les places publiques. Ils ne se sont pas plus associés financièrement au combat rassembleur du Front de gauche.
Tu comprendras donc, camarade, que les désaccords qui nourrissent les tensions au sein du Front de gauche à Béziers, comme dans bien d’autres villes et fédérations en France, prennent source dans les divergences idéologiques et opérationnelles auxquelles nos organisations respectives sont confrontées dans leur combat fraternel. Bien avant l’éco-socialisme, l’Europe sociale (ahahaa !) et la stratégie de l’accompagnement (même musclé) du gouvernement PS du Parti de Gauche, nous avions fait le choix du rassemblement pour un combat idéologique et politique révolutionnaire de classe que plusieurs de nos camarades dont Paul BARBAZANGE mènent dans notre département depuis plus de trente ans, nous en rendrions comptes s’il le fallait et ne laisserons personne remettre en question en ces termes nos motivations et de notre détermination.
Concernant le recul de 2 points du candidat Paul BARBAZANGE par rapport à juin, il s’explique en partie par le peu d’intérêts qu’ont montré les électeurs de gauche pour cette partielle, à moins de deux semaines des fêtes de fin d’année. Nous pensons souffrir, aussi, de la mauvaise lisibilité des positions du Front de gauche, particulièrement dans la stratégie d’effacement souhaitée par la FASE et le PG consistant à afficher un soutien inconditionnel à la candidate du PS dès le premier tour, au prétexte du vote utile. Non, la majorité des électeurs et militants du Front de gauche ne veulent pas du renoncement, sans les candidatures de Paul BARBAZANGE et Françoise PERALTA, il y aurait eu près de 65% d’abstention à cette partielle. Toi-même, tu as fustigé les sondages « lepénistes » qui donnaient la candidate France JAMET du FN au second tour, donc pourquoi nos camarades du PG de Béziers craignaient-ils de voir la candidate Dolorès ROQUÉ du PS éliminée ?
Jean-Luc, camarade, l’éco-socialisme, « la doctrine du mouvement socialiste refondée dans le paradigme de l’écologie politique » te sied à ravir, mais nombreux sont les communistes à ne pas renoncer aux thèses marxistes et léninistes, les réflexions s’enrichissent, les travaux sont nombreux et critiques, nous ne nous morfondons pas dans le marxisme messianique. Au-delà des bouleversements profonds que vit notre parti en ce moment, tu es loin de l’ignorer, le but et le devoir d’un communiste est de rassembler, dans la diversité, tous ceux de nos concitoyens qui ont décidé de ne pas renoncer au progrès social, malgré la grande offensive idéologique du Capital, de se battre pour que nous accédions au socialisme. Cela ne t’en déplaise, nous ne nous cacherons pas derrière notre symbole historique, le drapeau rouge, nous ne céderont pas à la propagande multi-médiatique contre-révolutionnaire, nous combattrons pour faire vivre et renforcer le PCF !
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Bravo Babel pour ton travail. ce serait bien que tu le peaufine et développe encore un peu pour le publier.
Une remarque
Quant à dire :
Une remarque
C'est un des éléments sociologiques généralement mis en avant par le, PCF lui-même pour expliquer son déclin. Mais on ne peut pas l'isoler des autres causes pour en faire une "cause première". On peut imaginer qu'avec la base militante dont il disposait et une autre politique, le PCF aurait pus s'adapter à la nouvelle situation. Enfin,un élément me semble manquer dans ton analyse, c'est le rôle du développement économique et de la période de prospérité qui ont permis d'intégrer et d'institutionnaliser encore davantage le mouvement ouvrier, PCF compris.Babel
Avec la disparition de grandes concentrations ouvrières dans des secteurs industriels tels que les mines, la sidérurgie, les chantiers navals, l'automobile (et la métallurgie en général), c'est tout une culture ouvrière marquée par des traditions de lutte et d'entraide qui fiche le camp. Et ce phénomène a eu un effet tout aussi important que le désaveu porté sur le rôle du parti au sein des gouvernements de gauche depuis 1981.
La différence entre un scientifique comme Joliot Curie et un intellectuel/artiste, c'est tout de même que les compétences du scientifique sont vérifiables objectivement, alors que le talent de l'artiste/écrivain est plus subjectif et sa popularité fabriquée et entretenu par les médias et les appareils. Je t'accorde bien sûr que Aragon était plus talentueux que Stil, mais je ne suis pas du tout convaincu qu'il aurait fait une telle carrière et continuerait à durer ainsi sans le PCF. Etre rédacteur en chef de Ce soir, des Lettres françaises, avoir ses bouquins diffusés par le parti etc, ça aide pas mal. Sans doute, il y avait une part de sincérité dans l'engagement stalinien d'Aragon (à moins qu'il ne fut devenu complètement cynique, je n'en sais rien...), mais tous les hommes, de tous les partis se trouvent des justifications idéologiques, ce n'est pas une originalité des staliniens. Le rayonnement du stalinisme triomphant, sa puissance attiraient de nombreux artistes et intellos comme des luciioles. Il est toujours difficile de distinguer la part d'opportunisme-arrivisme de la part de sincèrité...Gerard Menussa
Aragon n'était pas "un profiteur". Il suffit de connaitre un peu "sa vie, son œuvre", pour savoir qu'il n'avait rien à gagner (ou à perdre) à mettre son talent au service du stalinisme. (...) on pourrait dire qu'un André Stil n'aurait jamais eu la carrière qu'il a faite Mais Aragon était largement plus talentueux que celui ci (et je ne parle que de celui là, mais il y en a d'autres) On peut également rapporter son destin a celui de scientifiques de haut niveaux, qui utilisérent leur génie, et leur talent, a justifier l'injustifiable. Je pense que c'est plutôt un cas similaire a celui de Joliot Curie
Quant à dire :
Pour avoir bien connu ce milieu d'un dévouement exceptionnel, je ne peux pas te suivre sur ce terrain et il me semble que tu te plantes complètement. Certes les militants de base n'étaient pas exempts de défauts, mais ils n'avaient rien de commun avec une canaille intellectuelle comme Aragon qui avait en mains tous les moyens de comprendre la réalité du stalinisme.Gérard Ménussa
Il n'avait pas plus (et pas moins d'ailleurs) de défauts, de conformisme, de lâcheté, de refus de voir l'évidence quelquefois, que les "militants de base" dont tu nous parles.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Je ne voudrais pas faire un sujet sur "Aragon" en propre, ce qui est un autre sujet, mais il me semble que la question des rapports avec les "militants intellectuels" (dont Aragon n'est qu'un exemple) Ce n'est tout simplement pas vrai qu'il y avait d'un coté les "militants ouvriers" blancs comme neige, et de l'autre des "canailles intellectuelles". Aragon, mis a part ses éventuels talents de romancier ou de poète était aussi un dirigeant du pcf. Dans ce cadre là, il n'était pas plus une "canaille" que les autres (et pas moins non plus) Aragon, contrairement à Eluard, avait un certain "jeu" avec le stalinisme "pur fruit pur sucre", ce qui fait qu'on parle encore de lui (et plus du pauvre Eluard...) Mais c'était vrai de tas d'autres dirigeants du parti. Quand aux "intellectuels", de façon générale, on peut dire qu'il y avait sans doute une dose d'opportunisme de la part de certains (mais pas de tous) mais il me semble totalement absurde de résumer le rapport de ceux ci avec celui là a cette seule dimension.Pour avoir bien connu ce milieu d'un dévouement exceptionnel, je ne peux pas te suivre sur ce terrain et il me semble que tu te plantes complètement. Certes les militants de base n'étaient pas exempts de défauts, mais ils n'avaient rien de commun avec une canaille intellectuelle comme Aragon qui avait en mains tous les moyens de comprendre la réalité du stalinisme.
C'est le "pouvoir d'attraction" global du pcf qui a disparu. Pöur toutes les couches de la société.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Parti Communiste Français
Un bon travail de Babel
Que des remarques sur les bordures à porter, ainsi celle-là ;
Je pense que cela s'est énormément dégradé (les liens avec l'appareil de la CGT) depuis 2003 (départs à la retraite, éloignements politiques, etc).
Ensuite, on parle bien de permanents de la CGT dans la quasi-totalité des cas.
Revenons en arrière en repartant des 30 000 militants, si on enlève tous ceux qui doivent leur pain directement ou indirectement de postes dans les appareils syndicaux, politiques, institutionnels, emplois d'obligés dans les bantoustans locaux, permanents dans des zinzins historiquement liés au PC qu'est ce qu'il reste ?
C'est d'ailleurs ce qui permet au PC de rester en place, ça et des militants âgés retraités.
Par ailleurs, on parle d'une moyenne d'âge de 55 ans, celui de la population française est de 39 ans.
Enfin, sur un autre point, on parle de turn over des adhérents, c'est exact aussi d'en parler. Toutefois celui-ci n'est pas nouveau, il affectait il me semble me souvenir une cinquantaine de milliers d'adhérents chaque année dans les années 60-70.
Que des remarques sur les bordures à porter, ainsi celle-là ;
Babel
4. Les liens avec le milieu syndical et associatif.
Les liens avec la CGT restent cependant vivaces et souvent denses , de même que sa présence dans de multiples associations insérés dans les quartiers et les municipalités ; c'est ce qui permet au PC de rester une force militante incontournable dans le monde du travail et dans les milieux populaires. En 2003, on estime à 80% le nombre de secrétaires d'UD CGT qui avaient encore leur carte au PC et 25 secrétaires de fédé sur une trentaine qui, s'ils ne siègent plus dans les instances du PC, restent « encartés ». Cependant l'appartenance syndicale tend chez eux à primer sur l'appartenance politique. A l'inverse d'avant 1981, ces responsables se disent d'abord membres de la CGT et après Parti. Et cette "indépendance" de la CGT bloque toute velléité pour le PC au PC d'intervenir directement dans les luttes : il doit d'abord en passer par l'aval du syndicat.
Je pense que cela s'est énormément dégradé (les liens avec l'appareil de la CGT) depuis 2003 (départs à la retraite, éloignements politiques, etc).
Ensuite, on parle bien de permanents de la CGT dans la quasi-totalité des cas.
Revenons en arrière en repartant des 30 000 militants, si on enlève tous ceux qui doivent leur pain directement ou indirectement de postes dans les appareils syndicaux, politiques, institutionnels, emplois d'obligés dans les bantoustans locaux, permanents dans des zinzins historiquement liés au PC qu'est ce qu'il reste ?
C'est d'ailleurs ce qui permet au PC de rester en place, ça et des militants âgés retraités.
Par ailleurs, on parle d'une moyenne d'âge de 55 ans, celui de la population française est de 39 ans.
Enfin, sur un autre point, on parle de turn over des adhérents, c'est exact aussi d'en parler. Toutefois celui-ci n'est pas nouveau, il affectait il me semble me souvenir une cinquantaine de milliers d'adhérents chaque année dans les années 60-70.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Parti Communiste Français
verié2 a écrit:
Quant à dire :Gérard Ménussa
Il n'avait pas plus (et pas moins d'ailleurs) de défauts, de conformisme, de lâcheté, de refus de voir l'évidence quelquefois, que les "militants de base" dont tu nous parles.
Pour avoir bien connu ce milieu d'un dévouement exceptionnel, je ne peux pas te suivre sur ce terrain et il me semble que tu te plantes complètement. Certes les militants de base n'étaient pas exempts de défauts, mais ils n'avaient rien de commun avec une canaille intellectuelle comme Aragon qui avait en mains tous les moyens de comprendre la réalité du stalinisme.
D'accord en gros avec ce que tu dis,Verié.
Quand à Gérard,il nous montre la,non seulement sa méconaissance du PCF,mais surtout de la classe ouvriere et de ses militant(e)s.J'ai été élevé dans le milieu PC,et j'y ai fais mes débuts militant.J'y ai connu cette solidarité active,concrete et sincere,j'y ai cotoyé tous ces militant(e)s en entreprise,qui se consacraient bénévolement a la défense des revendications de notre classe,et qui subissaient la répression haineuse du patronat et de ses sbires,du blocage de toute promotion,aux sanctions diverses,mises a pied,supression de primes,etc...allant bien souvent jusqu'au licenciement avec inscription sur les"listes rouges"ce qui voulait dire plus d'embauche.Alors tirer un trait d'égalité entre eux et une canaille comme Aragon qui profitait de leur dévouement pour acroitre sa notoriété,c'est tout simplement dégueulasse.
Mais ce n'est pas la 1ere fois que Menvussa(et d'autres ici) élargissent leur anti-Stalinisme démocrassouillard a un anti-communisme virulent et nauséabond.Je préfere mille fois me retrouver aux cotés de ces femmes et de ces hommes de ma classe,meme si ils(elles)défendent une politique érronée,qu'avec ces petits bobos qui encombrent encore,hélas,les rangs du NPA.
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: Parti Communiste Français
'ai été élevé dans le milieu PC,et j'y ai fais mes débuts militant.J'y ai connu cette solidarité active,concrete et sincere,j'y ai cotoyé tous ces militant(e)s en entreprise,qui se consacraient bénévolement a la défense des revendications de notre classe,et qui subissaient la répression haineuse du patronat et de ses sbires,du blocage de toute promotion,aux sanctions diverses,mises a pied,supression de primes,etc...allant bien souvent jusqu'au licenciement avec inscription sur les"listes rouges"ce qui voulait dire plus d'embauche.Alors tirer un trait d'égalité entre eux et une canaille comme Aragon qui profitait de leur dévouement pour acroitre sa notoriété,c'est tout simplement dégueulasse.
J'ai été élevé dans le même millieu, et j'en ai la même connaissance que toi.
'y ai cotoyé tous ces militant(e)s en entreprise,qui se consacraient bénévolement a la défense des revendications de notre classe,et qui subissaient la répression haineuse du patronat et de ses sbires,du blocage de toute promotion,aux sanctions diverses,mises a pied,supression de primes,etc
Évidemment, il y avait bien ce genre de type. Mais il y avait aussi ceux qui m'ont dénoncé a mon patron comme "militant de lutte ouvrière" Ceux qui m'ont accueilli (avec Armonia B) avec des pierres au cri de "Fascistes, fascistes". Ceux qui laissaient le poison du racisme se répandre dans notre classe. Ceux qui rampaient pour pouvoir devenir adjoint au maire, permanent syndical, s'occuper des colos. Je pense que ma connaissance de "la classe" est au moins aussi bonne que la tienne; et en tout cas moins idéalisée. Encore une fois, je me fout un peu d'Aragon comme "individu". C'était une canaille, comme absolument tous les dirigeants du pcf sans exception, qu'ils soient "dirigeants ouvrier", intelectuel, maire d'une grande ville, etc. Par contre, c'est parfaitement faux qu'Aragon ait "profité de leur dévouement pour accroitre sa notoriété" c'est parfaitement stupide. Il lui suffisait de faire "compagnon de route", comme tant d'autres pour bénéficier des "retombées" Quand aux retombées, il me semble qu'elles étaient réciproque : si les intelectuels pouvaient dans une certaine mesure être valorisés par le fait d'être "du parti", les militants ouvriers du parti étaient aussi valorisé d'avoir un poéte génial, un physicien tout aussi génial comme "compagnon d'arme".
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Parti Communiste Français
Merci Gérard, c'est exactement ce que je voulais dire et tu l'as dit bien mieux que moi.gérard menvussa a écrit:Je ne voudrais pas faire un sujet sur "Aragon" en propre, ce qui est un autre sujet, mais il me semble que la question des rapports avec les "militants intellectuels" (dont Aragon n'est qu'un exemple) Ce n'est tout simplement pas vrai qu'il y avait d'un coté les "militants ouvriers" blancs comme neige, et de l'autre des "canailles intellectuelles". Aragon, mis a part ses éventuels talents de romancier ou de poète était aussi un dirigeant du pcf. Dans ce cadre là, il n'était pas plus une "canaille" que les autres (et pas moins non plus) Aragon, contrairement à Eluard, avait un certain "jeu" avec le stalinisme "pur fruit pur sucre", ce qui fait qu'on parle encore de lui (et plus du pauvre Eluard...) Mais c'était vrai de tas d'autres dirigeants du parti. Quand aux "intellectuels", de façon générale, on peut dire qu'il y avait sans doute une dose d'opportunisme de la part de certains (mais pas de tous) mais il me semble totalement absurde de résumer le rapport de ceux ci avec celui là a cette seule dimension.Pour avoir bien connu ce milieu d'un dévouement exceptionnel, je ne peux pas te suivre sur ce terrain et il me semble que tu te plantes complètement. Certes les militants de base n'étaient pas exempts de défauts, mais ils n'avaient rien de commun avec une canaille intellectuelle comme Aragon qui avait en mains tous les moyens de comprendre la réalité du stalinisme.
C'est le "pouvoir d'attraction" global du pcf qui a disparu. Pöur toutes les couches de la société.
Même un militant de base peut être une canaille (et ils ne sont pas rares, ceux qui le sont).
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: Parti Communiste Français
C'est une "maladie" de lutte ouvrière. Et de fait, tant que je suis resté a l'union communiste (trotskyste), qui dépend de leur ouvriérisme foncier. Accorder une place importantes aux "ouvriers d'usine" est parfaitement légitime, subsumer toute la classe ouvrière a partir d'une fraction minoritaire (et marginale en ce qui concerne la France d'aujourd'hui) est par contre parfaitement ridicule.
Mais c'est un des "fondements" de LO qui n'a épargné personne dans leurs rangs, y compris Vérié qui sait parfaitement dans quelle mesure la généralisation de ce type de jugement est une imposture.... Evidemment, il y a des "pseudo intelectuels" qui ont usé leur engregent militant pour se faire une "petite renommée" dans des cercles militants étroits. Mais c'est vrai aussi de "millitants ouvrier" "modèle déposé" qui jouent les petits chefs (et je pense à un individu que j'ai croisé au travail, et qui est malheureusement décédé)
Pour en revenir au pcf, le tout est de voir que ce "rayonnement" considérable est maintenant mort, et ne renaitra jamais sous cette forme précise. On peut peut être en avoir la nostalgie (je n'ai jamais compris ce genre de sentiments, mais bon) mais penser que c'est uniquement en restant "droit dans ses bottes" qu'on fera renaitre un mouvement communiste puissant et pouvant sans peur du ridicule "poser la question du pouvoir" est un réve peut être consolant, mais en tout cas un rêve...
Mais c'est un des "fondements" de LO qui n'a épargné personne dans leurs rangs, y compris Vérié qui sait parfaitement dans quelle mesure la généralisation de ce type de jugement est une imposture.... Evidemment, il y a des "pseudo intelectuels" qui ont usé leur engregent militant pour se faire une "petite renommée" dans des cercles militants étroits. Mais c'est vrai aussi de "millitants ouvrier" "modèle déposé" qui jouent les petits chefs (et je pense à un individu que j'ai croisé au travail, et qui est malheureusement décédé)
Pour en revenir au pcf, le tout est de voir que ce "rayonnement" considérable est maintenant mort, et ne renaitra jamais sous cette forme précise. On peut peut être en avoir la nostalgie (je n'ai jamais compris ce genre de sentiments, mais bon) mais penser que c'est uniquement en restant "droit dans ses bottes" qu'on fera renaitre un mouvement communiste puissant et pouvant sans peur du ridicule "poser la question du pouvoir" est un réve peut être consolant, mais en tout cas un rêve...
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Parti Communiste Français
Bien évidemment, il faut se garder d'une vision simplificatrice, voire manichéenne. La corruption de la direction et de l'appareil d'un parti comme le PCF entraîne nécessairement, à des degrés divers, la corruption, sinon de la totalité, d'une bonne part du parti. De plus, en dépit de ses aspects extérieurs monolithiques, le PCF restait très hétérogène. Il n'y avait pas grand chose de commun entre des cadres comme ceux qui géraient par exemple Les Editions sociales ou des intellos-stars comme Aragon, fréquentant le gratin de l'intelligentsia bourgeoise et partageant son mode et son niveau de vie, et des militants de chez Citroën qui se coltinaient la CFT et les petits chefs flics. Pas grand chose non plus entre le maire d'une petite commune ouvrière et des parvenus comme les Thorez vivant dans leur luxueuse villa du midi. Mais il y avait, entre les deux, toutes sortes de situations intermédiaires et ambigus et le parti pouvait être aussi un ascenseur social pour des prolos - Marchais, parmi beaucoup d'autres, en est un exemple.Gérard Ménussa
Ce n'est tout simplement pas vrai qu'il y avait d'un coté les "militants ouvriers" blancs comme neige, et de l'autre des "canailles intellectuelles"
Gérard Ménussa, tu affirmes que tu connais bien ce milieu toi aussi. Peut-être... Mais avons-nous vraiment fréquenté le même ? A la même époque ? Dèjà, si je ne m'abuse, une génération nous sépare. Les militants PCF des années 70-80 n'étaient déjà plus les mêmes que ceux des années soixante... Dans les années soixante, la corruption idéologique et matérielle, personnellement je ne l'ai constatée qu'à l'UEC, notamment avec la clique Robrieux - lequel deviendra ensuite un critique acharné du PCF... Mais bien sûr, ma connaissance concrète du PCF de l'époque est restée empirique et parcellaire.
Je pense néanmoins que tu es franchement à côté de la plaque en mettant les militants PCF des milieux populaires, pas seulement ouvriers pur jus, sur le même plan qu'Aragon et cie.
Il me semble que tu mélanges et mets sur le même plan des phénomènes politiques,sociaux et humains complètements différents, même s'ils peuvent avoir quelques traits communs. La mangeoire pour artistes et intellectuels du PCF fut un appareil de grande envergure, d'une efficacité sans précédent dans la société française pour fabriquer des stars et des mini stars. On peut lire à ce sujet l'étude de J Verdès-Leroux (elle même ancienne stalinienne)Au service du parti. Jusqu'à la fin des années soixante, il y avait encore un clan PCF très puissant parmi les réalisateurs TV, bien que celle-ci fut contrôlée par le pouvoir gaulliste. Et, pour réussir dans ce milieu, il fallait faire parti d'un des deux ou trois clans. Les exemples sont innombrables.Gérard Ménussa
il y a des "pseudo intelectuels" qui ont usé leur engregent militant pour se faire une "petite renommée" dans des cercles militants étroits. Mais c'est vrai aussi de "millitants ouvrier" "modèle déposé" qui jouent les petits chefs (et je pense à un individu que j'ai croisé au travail, et qui est malheureusement décédé)
Je crains que, derrière cette vraie-fausse généralité semblant relever du bon sens, il n'y ait une profonde méconnaissance du sujet, à savoir le PCF et ses militants... C'est un peu comme les gens qui répètent "Il y a des bons et des méchants partout, à droite comme à gauche, à l'extrême-droite comme à l'extrême-gauche" etc. Désolé, Rougevert, mais cette vérité de comptoir ne permet pas de comprendre la réalité...Rougevert
Même un militant de base peut être une canaille (et ils ne sont pas rares, ceux qui le sont).
__
PS En ce qui concerne LO, c'est un peu HS...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Rougevert a écrit:Merci Gérard, c'est exactement ce que je voulais dire et tu l'as dit bien mieux que moi.gérard menvussa a écrit:Je ne voudrais pas faire un sujet sur "Aragon" en propre, ce qui est un autre sujet, mais il me semble que la question des rapports avec les "militants intellectuels" (dont Aragon n'est qu'un exemple) Ce n'est tout simplement pas vrai qu'il y avait d'un coté les "militants ouvriers" blancs comme neige, et de l'autre des "canailles intellectuelles". Aragon, mis a part ses éventuels talents de romancier ou de poète était aussi un dirigeant du pcf. Dans ce cadre là, il n'était pas plus une "canaille" que les autres (et pas moins non plus) Aragon, contrairement à Eluard, avait un certain "jeu" avec le stalinisme "pur fruit pur sucre", ce qui fait qu'on parle encore de lui (et plus du pauvre Eluard...) Mais c'était vrai de tas d'autres dirigeants du parti. Quand aux "intellectuels", de façon générale, on peut dire qu'il y avait sans doute une dose d'opportunisme de la part de certains (mais pas de tous) mais il me semble totalement absurde de résumer le rapport de ceux ci avec celui là a cette seule dimension.Pour avoir bien connu ce milieu d'un dévouement exceptionnel, je ne peux pas te suivre sur ce terrain et il me semble que tu te plantes complètement. Certes les militants de base n'étaient pas exempts de défauts, mais ils n'avaient rien de commun avec une canaille intellectuelle comme Aragon qui avait en mains tous les moyens de comprendre la réalité du stalinisme.
C'est le "pouvoir d'attraction" global du pcf qui a disparu. Pöur toutes les couches de la société.
Même un militant de base peut être une canaille (et ils ne sont pas rares, ceux qui le sont).
eh oui pour certain contre les gauchistes marcellin ou les militants du PCf qui avaient des méthodes de luttes pas orthodoxe, aprés 68 avant et pendant le programme commun de gouvernement ca castagné dur.
a l'époque, dans la CGt BTP (aprés l'appelation fut construction) j'ai participe en plus du travail en entreprise au syndicat des isolés.
nous faisions du conseil juridique le soir à la bourse du travail pour des adhérents isolés dans de trés petites boites. rapidement avec un autre copains "gauchiste" ancien de la joc maritime, le syndicat a redémarré est a gonfle en effectif en rapport avec le travail d'enquéte, de conseil // aux conventions, la résolution de PB.
le permanent CGT de la vieille école a voulu monter avec un jeune du PCF et d'autre un coup pour nous faire virer. d'abord on s'est pas laissé faire et aussi de jeunes militants du PCF cégetiste nous ont averties des coups tortus en préparation et nous ont finalement soutenu.
le PCF comme les gauchos ont perdu en implantation avec les restructurations du capital, des PCF et des gauchos ce sont retrouvés sur liste rouge, beaucoup de militants syndicaux et politque (PCF) ont été dégouter par le cassage des luttes avant et pendant le Programme Commun de gouvernement.
la déscription de babel et d'autre des militants qui doivent leurs place, bien au chaud, à la CGT et autre est trés importante. G l'occasion actuellement d'étre en contact en profondeur avec un secteur d'industrie vital qui en est plein et qui permet de voir trés clairement ce phénoméne. concrétement ces militants sont redevable de leurs place.
panchoa meme pas révolutionaire
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Parti Communiste Français
Copas a écrit:Un bon travail de Babel.
Merci à tous deux. Une précision néanmoins : ma contribution dans la composition de ce texte se limite à un effort de recherche et de compilation. Je me suis contenté de piocher des infos çà et là et de les réunir sous une forme plus ou moins synthétique, n'hésitant pas parfois à avoir recours au copier/coller (sa rédaction s'en ressent). Envisager une publication (où ça, d'ailleurs ?) me paraît donc hors de propos.verié2 a écrit:Bravo Babel pour ton travail. ce serait bien que tu le peaufine et développe encore un peu pour le publier.
La curiosité, l'envie de comprendre, souvent mises en appétit par la vigueur des échanges, en ont motivé la rédaction. J'ai voulu me faire ma petite idée, quitte à ce que cette mise à jour des connaissances entraîne leur révision et la liquidation de certitudes erronées.
Après, si ça peut être utile, c'est un petit peu fait pour ça.
Je ne me sens en outre pas en mesure de répondre à vos objections, autrement qu'en énonçant de belles platitudes.
Dernière édition par Babel le Dim 30 Déc - 16:59, édité 2 fois
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Parti Communiste Français
Les compagnons de route n'ont jamais bénéficié d'un traitement comparable à celui des encartés fidèles !
Gérard Ménussa
c'est parfaitement faux qu'Aragon ait "profité de leur dévouement pour accroitre sa notoriété" c'est parfaitement stupide. Il lui suffisait de faire "compagnon de route", comme tant d'autres pour bénéficier des "retombées" Quand aux retombées, il me semble qu'elles étaient réciproque : si les intelectuels pouvaient dans une certaine mesure être valorisés par le fait d'être "du parti", les militants ouvriers du parti étaient aussi valorisé d'avoir un poéte génial, un physicien tout aussi génial comme "compagnon d'arme".
Les "retombées" sont sans commune mesure. Je te croyais mieux informé.
Quant au caractère "réciproque" de la valorisation, laisse moi rigoler. L'idéologie du PCF de l'époque, c'était "chacun à sa place" : les intellos font leur boulot au service du parti et les mineurs sont fiers eux aussi de leur boulot. Et il était considéré comme "normal" qu'un intello encarté mène le train de vie d'un intello bourgeois, dans l'idéologie du PCF, c'était une reconnaissance du parti et de ses élites. Valable à tous les niveaux. Thorez revendiquait le même rang et les mêmes privilèges que les autres ministres bourgeois.
Donc, si un mineur ou un métallo se sentait "valorisé" par le luxe dans lequel vivaient Thorez et Aragon, par la reconnaissance dont ils bénéficiaient dans l'ensemble de la société, c'est qu'il était bien aliéné par le discours stalinien ! Je peux te dire que ce n'était pas le cas de tous et j'ai connu des camarades qui grinçaient des dents après avoir monté des gardes de nuit devant la villa des Thorez... Alors, certes ils ne se révoltaient pas et grognaient en privé, car c'était tout de même leur parti. Mais ce n'étaient certes pas des canailles et ils n'attendaient pas que les Thorez leur donne la pièce, le matin, quand ils partaient dans leur Hotchkiss blindée, Jeannette en manteau de fourrure...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Alors pourquoi ne pas aller plus loin... si tu as le temps ?Babel
J'ai voulu me faire ma petite idée, quitte à ce que cette mise à jour des connaissances entraîne leur révision et la liquidation de certitudes erronées.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Parti Communiste Français
Le PCF n'a pas attendu mai 68 pour faire la chasse aux trotskystes, aux anars, à tous ceux qui le contestaient dans la classe ouvrière, usines et quartiers. Nous le savons tous. Ca ne fait pas de tous les militants PCF des canailles !Panchoa
eh oui pour certain contre les gauchistes marcellin ou les militants du PCf qui avaient des méthodes de luttes pas orthodoxe, aprés 68 avant et pendant le programme commun de gouvernement ca castagné dur.
Un exemple, quand il y a eu la fameuse bagarre devant les usines Berliet entre les militants de VO et le PCF, dans les années soixante, le parti a raconté que c'étaient des OAS qui étaient venus provoquer les travailleurs. Si on m'avait donné un flingue et l'ordre de tirer, je l'aurais fait sans la moindre hésitation...
Et j'aurais même bien voulu être sur place pour affronter ces OAS. Oui, une partie importante des militants étaient trompés.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Parti Communiste Français
verié2 a écrit:Le PCF n'a pas attendu mai 68 pour faire la chasse aux trotskystes, aux anars, à tous ceux qui le contestaient dans la classe ouvrière, usines et quartiers. Nous le savons tous. Ca ne fait pas de tous les militants PCF des canailles !Panchoa
eh oui pour certain contre les gauchistes marcellin ou les militants du PCf qui avaient des méthodes de luttes pas orthodoxe, aprés 68 avant et pendant le programme commun de gouvernement ca castagné dur.
Un exemple, quand il y a eu la fameuse bagarre devant les usines Berliet entre les militants de VO et le PCF, dans les années soixante, le parti a raconté que c'étaient des OAS qui été venus provoquer les travailleurs. Si on m'avait donné un flingue et l'ordre de tirer, je l'aurais fait sans la moindre hésitation...
Et j'aurais même bien voulu être sur place pour affronter ces OAS. Oui, une partie importante des militants étaient trompés.
C'est là un fond qui a existé très fort dans le PC et on voit bien que dés qu'il y a l'ombre de l'espérance de croire être à nouveau puissant, certains au PC deviennent très sectaires et cherchant à écraser autrement que par la confrontation des idées et des pratiques. On a vu resurgir ce genre de grossièretés avec le FdG et l'illusion de sa puissance.
Toutefois ce qu'il faut quand même observer c'est les dégâts d'une tradition de soumission à la direction pendant des dizaines d'années sur les militants. Passant de concepts de discipline à une pratique de soumission.
Dans un contexte de plus en plus réduit en militants, ces habitudes croisent celles de ceux qui tiennent leur casse-croute des relations à l'appareil et des relations aux institutions.
Pour ceux qui tiennent leur casse-croute des institutions la relation au PS sera directe et forte (Hue bourrique !), ou ceux qui tiennent leur existence d'une logique de bantoustan prédominante (Hue Gérin !), sans limite d'ailleurs pour se maintenir. On connait Gerin, il est utile de se procurer les discours des débuts du doriotisme, etc, les fondements, rien que pour voir et pour comprendre la course au marinisme et à la droite autoritaire dans l'UMP.
Pour ceux qui tiennent leur casse-croute de la relation à l'appareil, il y a un peu plus de mou tactique dans la relation au PS sans que cela change grand chose pour les junkies des institutions de l'appareil d'état (mon pierrot à moi, les fils de..., les épouses de ... etc).
Ces derniers sont obligés à une fidélité sans faille vis à vis de la direction, sinon, zou, privés de dessert !
Ces obligés alimentaires croisent les militants qui ont été éduqués pendant des dizaines d'années à la soumission. le résultat n'est pas très bon en qualité, ni en espérance pour les relations avec les militants de ce parti dont je garderai des relations de respect vis à vis d'anciens militants de base qui furent certes staliniens mais d'un camp clair (j'en connais toujours qui bougent dans les manifs à plus de 80 ans).
Après il y aura toujours des militants combatifs et honnêtes qui passeront par le PCF, une orga ne meurt pas ainsi, avant de s'en aller et de repartir, ou de se retirer sur la pointe des pieds pour ne rester que simples plus ou moins adhérents.
Il y a un peu à re-frire toutefois dans le PC.
Mais dans ce segment, le plus interessant est sur ses bordures où existent bien plus de militants communistes sans carte, extérieurs au PC pour la plupart, mais inorganisés . Ce n'est pas un secret que ça travaille dans le sud pour cristalliser de façon organisationnelle tout cela autrement que d'en faire un petit groupe stalinien de plus.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Parti Communiste Français
verié2 a écrit:Le PCF n'a pas attendu mai 68 pour faire la chasse aux trotskystes, aux anars, à tous ceux qui le contestaient dans la classe ouvrière, usines et quartiers. Nous le savons tous. Ca ne fait pas de tous les militants PCF des canailles !Panchoa
eh oui pour certain contre les gauchistes marcellin ou les militants du PCf qui avaient des méthodes de luttes pas orthodoxe, aprés 68 avant et pendant le programme commun de gouvernement ca castagné dur.
Un exemple, quand il y a eu la fameuse bagarre devant les usines Berliet entre les militants de VO et le PCF, dans les années soixante, le parti a raconté que c'étaient des OAS qui été venus provoquer les travailleurs. Si on m'avait donné un flingue et l'ordre de tirer, je l'aurais fait sans la moindre hésitation...
Et j'aurais même bien voulu être sur place pour affronter ces OAS. Oui, une partie importante des militants étaient trompés.
on se calme. G dit que les militants du PCF etaient des canailles ? Non. je donne un des petits exemple que je connait. j'en ai pas mal dans ma besace. enfin je m'excuse de dire des choses que tout le monde connait mais pourquoi donc faire un site et intervenir sur un site ??? pour ma part je ne parle pas des problémes de distribution de tracts aux portes des boites, de la guerre d'algérie, des manif du 1er mai et autre, non simplement de ce que je connais, la bagarre dans la C GT qui m'a appris pas mal et encore maintenant. mais je connais aussi le reste
je l'avoue je n'étais pas présent pour la révolution de 17 et autre.
pour les militants du PCF de l'époque c'étaient pas un probléme de canaille mais de ligne politique. le seul partie de la classe ouvrière c'est nous, le parie a toujours raisons et aprés tout va en suivant
trés bon boulot babel. Panchoa
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
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