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L’extrême gauche et les cités

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Message  verié2 Sam 27 Nov - 11:55

Voici l'extrait du témoignage d'un jeune ouvrier de l'époque à Alsthom et ses sentiments à propos des évènements de 1968, les voitures brûlées, le PCF, Voix Ouvrière etc...

Je suppose que le "jeune ouvrier de l'Alsthom", qui avait tout de même dans les 25/27 ans en 68, est le regretté Daniel Bénard, décédé récemment.

Dans ses souvenirs - du moins cet extrait -, ce qui n'apparait pas, c'est que de jeunes travailleurs et des jeunes des cités allaient déjà se battre aux côtés des étudiants. Et aussi que le PCF a fait un virage complet après "la nuit des barricades" de la rue Gay Lussac.

Par exemple, dans la cité HLM de la rue des Quatre frères Peignot du 15ème arrondissement (qui à l'époque avait aussi mauvaise réputation que la cité des 4000, où on avait tenté d'implanter un commissariat... qui avait brûlé), pas mal de jeunes, que Vals qualifierait sans doute de lumpen, pour certains membres de la JC, allaient se battre sans ou contre l'autorisation du parti. Mais quand le PCF a fait son virage, l'un d'eux, blessé sur les barricades, est devenu le héros du quartier. Ensuite, quand le PCF et la CGT ont estimé que ça suffisait comme ça, qu'ils ont fait reprendre le boulot et se sont mis à dénoncer "les gauchistes Marcellin", ces jeunes JC, dont des manutentionnaires de Hachette et des ouvriers de Citroën, ne sont pas rentrés dans le rang et n'ont pas accepté ce nouveau virage. Mais c'est une autre histoire...

Ah, ces lumpen, difficile de les utiliser pour les rejeter ensuite !

A noter, à l'époque, le problème de "l'origine ethnique" des jeunes qui allaient se bagarrer aux côtés des étudiants ne se posait pas. Même s'il y avait déjà un certain nombre de Beurs parmi eux (le terme n'existait pas), la xénophobie ciblait plutôt le fameux Allemand Cohn Bendit. Mais il faut souligner que le non moins fameux édito de Marchais dans L'Huma, dénonçant "l'anarchiste allemand", a été critiqué et même condamné par de nombreux militants du parti, et même fait l'objet d'une motion de condamnation dans ma cellule...

verié2

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Message  gérard menvussa Sam 27 Nov - 13:17

Tout ceci est bel et bon. Mais bon, si mon premier "choc militant" fut d'être confronté à un ex "blouson noir" '(ci devant "délégué cgt au CE") donc ex voyou selon la lecture si "bizarre" de Vals, le second choc fut bien celui du "rodéo des Minguettes"... Ce qui nous ramène aux "populations avec un nom difficile à prononcer"...
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Message  verié2 Sam 27 Nov - 13:29

Gérard Menvussa a écrit:Tout ceci est bel et bon. Mais bon, si mon premier "choc militant" fut d'être confronté à un ex "blouson noir" '(ci devant "délégué cgt au CE") donc ex voyou selon la lecture si "bizarre" de Vals, le second choc fut bien celui du "rodéo des Minguettes"... Ce qui nous ramène aux "populations avec un nom difficile à prononcer"...

Le "nom difficile à prononcer" est sans aucun doute une composante de l'hostilité contre les jeunes des cités.
Mais, lors des émeutes de 2005, il y avait aussi des jeunes "bien blancs" parmi les émeutiers, notamment dans le Nord (si leurs noms était parfois difficiles à prononcer, c'était en raison des origines polonaises de ces fils de mineurs...)

C'est donc avant tout une question sociale : les émeutiers des cités sont des jeunes pauvres. Et, en rappelant la participation de jeunes pauvres aux émeutes de mai 68 (même si c'étaient les étudiants qui donnaient le ton), ça me semblait utile de le rappeler.

Le PCF, à l'époque (et encore plus avant), malgré tous ses défauts, était tout de même capable d'organiser une partie de ces jeunes pauvres dans la JC, c'est cela que je voulais aussi souligner. Parmi ces jeunes pauvres, militants ou sympathisants de la JC, qui venaient notamment pour les bagarres contre les fachos, il y en avait qui étaient à la limite de la délinquance. La JC parvenait parfois à leur faire voir les choses autrement.

Alors, certes le PCF était alors un grand parti qui avait davantage de moyens pour s'adresser à ces jeunes, les traditions militantes étaient plus fortes et nombre de ces jeunes avaient des parents au PCF ou à la CGT, mais cela nous montre tout de même quel doit être l'objectif de l'extrême-gauche : donner des perspectives à ces jeunes, en organiser certains, et non leur cracher dessus en les traitant de voyous !

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Message  gérard menvussa Sam 27 Nov - 14:04

Evidément (et je n'avais pas l'intention de te vexer) Mais je pense quand même que 1980 (et les fameux "rodéos") a été un "tournant" dans la situation....
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Message  verié2 Sam 27 Nov - 15:07

Gérard Menvussa a écrit:Evidément (et je n'avais pas l'intention de te vexer) Mais je pense quand même que 1980 (et les fameux "rodéos") a été un "tournant" dans la situation....

Tu ne m'as pas du tout vexé ! Et c'est évident qu'il y a eu de profondes modifications sociologiques et urbanistiques entre les années soixante et quatre-vingt. Ces modifications sont certainement en grande partie à l'origine des formes nouvelles prises par des explosions de colère qui évoquent celles des ghettos nord américains et des quartiers londoniens.

Toutefois, comme on évoquait les "voyous" et les "lumpen", encore une fois je voulais souligner que des catégories de jeunes pauvres stigmatisés ainsi par la bourgeoisie et les médias ont toujours existé. Le mouvement ouvrier - en l'occurrence le PCF - n'a pas toujours eu cette vision méprisante à leur égard et s'est même efforcé de les organiser, d'élever leur niveau de conscience etc.

Cette stigmatisation de la jeunesse pauvre n'avait pas de contenu "racialo-religieux" avant les années quatre-vingt - encore qu'il faudrait examiner de près la façon dont on parlait des jeunes Italiens et des jeunes polonais du début du vingtième siècle à la seconde guerre mondiale...

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Message  Vérosa_2 Sam 27 Nov - 16:33

Je ne comprends pas le point de vue de Vals et Jacquouille (sympathisants ou militants à LO, sauf erreur) en ce qui concerne les émeutes de 2005. Leur opinion ne reflète absolument pas la position de leur organisation sur ces évènements violents, et au passage je tiens à m'excuser pour avoir qualifié un peu hâtivement LO de suiviste des partisans de "la loi et de l'ordre".

Voici trois éditoriaux de "Lutte Ouvrière" (parmi d'autres articles en ligne sur le site de LO) datés de l'époque des émeutes, qui me semblent refléter une toute autre substance que celle soutenue par Vals et Jacquouille :

- Editorial LO du 4 Novembre 2005
- Editorial LO du 11 Novembre 2005
- Editorial LO du 18 Novembre 2005

Nulle part dans ces éditoriaux il n'est question de "voyous" ou de "délinquance", pas plus que de "lumpen". Comment donc Vals et Jacquouille peuvent-ils soutenir des propos qui sont à l'exact opposé de ce qu'argumente l'organe officiel du groupe politique dont ils sont proches ou au sein duquel ils militent ?

Un éclaircissement de leur part serait bienvenu.

Vérosa_2

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Message  Vals Sam 27 Nov - 17:29

Vérosa_2 a écrit:Je ne comprends pas le point de vue de Vals et Jacquouille (sympathisants ou militants à LO, sauf erreur) en ce qui concerne les émeutes de 2005. Leur opinion ne reflète absolument pas la position de leur organisation sur ces évènements violents, et au passage je tiens à m'excuser pour avoir qualifié un peu hâtivement LO de suiviste des partisans de "la loi et de l'ordre".

Voici trois éditoriaux de "Lutte Ouvrière" (parmi d'autres articles en ligne sur le site de LO) datés de l'époque des émeutes, qui me semblent refléter une toute autre substance que celle soutenue par Vals et Jacquouille :

- Editorial LO du 4 Novembre 2005
- Editorial LO du 11 Novembre 2005
- Editorial LO du 18 Novembre 2005

Nulle part dans ces éditoriaux il n'est question de "voyous" ou de "délinquance", pas plus que de "lumpen". Comment donc Vals et Jacquouille peuvent-ils soutenir des propos qui sont à l'exact opposé de ce qu'argumente l'organe officiel du groupe politique dont ils sont proches ou au sein duquel ils militent ?

Un éclaircissement de leur part serait bienvenu.


Tout d'abord, je répète ce que j'ai dit plus haut :

Je n'interviens ici que strictement en mon nom.

Ensuite, sur les mêmes évènements, on peut avoir des axes de commentaires différents :
-évoquer par exemple les causes profondes d'un phénomène,
-évaluer et caractériser la nature de ce phénomène
-critiquer les réponses de la bourgeoisie et de son état à ce phénomène
-dénoncer comment les forces réctionnaires l'utilisent à des fins politique
etc.....

Voici par exemple l'extrait d'un article du mensuel Lutte de classe écrit en février 2006 et qui répond à un certain nombre des questions qui se posent aux révolutionnaires.:




[quote]Lutte de Classe
N°94
Février 2006


Banlieues 2005 et commentaire du texte d'orientation de la minorité -Roger Girardot

Nous ne reviendrons pas sur tout ce que les commentateurs, parmi les moins hostiles à la jeunesse des quartiers difficiles, ont pu dire sur le fond social de ces événements.
L'habitat concentrationnaire, le manque d'emplois à l'échelle locale et nationale, le bas niveau de revenus, des logements souvent surpeuplés et dégradés, le racisme, tout cela, non seulement existe, mais crée la conviction, pour ceux qui justement ne s'en sortent pas, que toute la population qui habite ces quartiers est rejetée, n'a pas accès à ce que la moyenne de la population connaît. La conviction aussi pour les jeunes, qu'ils ne pourront jamais s'intégrer.
Cela, c'est le fond social et nous le dénonçons depuis longtemps.

Nous n'allons pas rediscuter comme si nous le découvrions puisque ça fait des années que nous le dénonçons.
Nous avons parlé de la forme que ces révoltes ont prise. Et ce n'est pas nouveau, les premiers incendies de voitures doivent dater des années 1970 et en tout cas de 1982, un an après que Mitterrand soit arrivé au pouvoir. Et si c'était des gosses de 10 ans qui le faisaient en 82, ils ont 28 ou 33 ans maintenant.
C'est un phénomène qui se renouvelle, mais la forme que ça prend est bien souvent une forme par imitation, qui n'est pas raisonnée, qui est irrationnelle.
Il n'y a pas qu'eux qui agissent de façon irrationnelle. Il en est de même des ouvriers qui vont brûler des pneus de voiture parce qu'ils sont désespérés, qu'ils ne voient pas quoi faire, comment s'en sortir, de ceux qui vont barrer les autoroutes - bien qu'au plus grand plaisir des automobilistes s'ils les font passer gratuitement. Il en est aussi de même des paysans qui détruisent des tonnes de légumes chaque année au lieu de les distribuer aux plus pauvres. Pendant ce temps-là la banque alimentaire ou les Restos du Cœur font des collectes. Mais ces paysans s'en moquent, ils brûlent, ils arrosent de pétrole des fruits, des légumes, les pêcheurs font de même avec du poisson. Récemment des viticulteurs ont ouvert des cuves de vin. Et, pire il y eut ces ouvriers qui menaçaient d'empoisonner la rivière qui passe à côté, ce qui n'est pas une conscience de classe très évidente. Même si nous comprenons leur rage, leur rage impuissante, ce ne sont pas des actions que nous encourageons parce que ces actions ne vont pas dans le bon sens, mais tournent le dos à l'action collective et surtout utile.
Bien sûr, on peut dire, comme ceux des jeunes qui s'expriment, ceux auxquels on tend un micro, c'est parce qu'on a "la rage", "la haine" de tout ce qui les entoure, et tant pis pour ceux qui en sont victimes même si c'est les voisins, même si c'est leur famille ; il y en a même un qui a dit "on a brûlé la voiture d'un copain mais il ne nous en veut pas".

Il s'agit là d'explosions de colère indiscutablement, et ils considèrent que c'est le seul moyen d'attirer l'attention sur eux.
Mais ce sont des réactions d'inconscience et cela il faut le dire quand même. Si on ne le dit pas, on ne joue pas notre rôle.
C'est bien la peine d'appeler à un mouvement d'ensemble, à la lutte de classe, etc. si même à la "jeunesse prolétarienne", entre guillemets, on ne dit pas qu'elle fait fausse route et que ceux-là ont repris les pires modes d'action qui se sont passés en marge du mouvement ouvrier.
Les bris de machines par exemple, et plus proche de nous, ceux qui voulaient déverser des produits toxiques dans une rivière.
De la part des jeunes, c'est une réaction aveugle contre ceux avec lesquels ils vivent, voire les écoles, sans faire la différence entre les pompiers et la police - je cite la minorité -, les bus qui desservent leur quartier qu'ils font brûler avec parfois passagers et conducteur dedans, tous ces actes qui vont à l'encontre de leurs propres intérêts, de l'opinion que l'ensemble de la population peut se faire d'eux, montrent qu'ils sont loin du niveau de conscience qui caractérisait, pour les marxistes, le mouvement ouvrier. Parce que dire qu'ils peuvent "tomber" dans le lumpen prolétariat est faux car ils y sont déjà.
Parce qu'il ne suffit pas d'être ouvrier, il faut avoir un minimum de conscience de classe. Bien sûr qui l'a aujourd'hui ? Personne ! D'accord, mais ce n'est pas à nous de les en féliciter.
Nous, nous devons leur dire que ce n'est pas ça qu'il faut faire. Bien sûr on peut dire qu'il faut inciter le mouvement ouvrier à déclencher un mouvement général qui ferait pousser en 24 heures, les dizaines de milliers de logements qui manquent dans des endroits vivables, qui ferait augmenter tous les salaires, qui créerait deux millions d'emplois, etc. etc.
Mais eux, ils ne sont pas partants pour ça parce que même s'ils y croyaient, ils sont pressés et à juste titre.
Le respect de l'outil de travail dans les grèves s'il prend des formes parfois opportunistes sous la pression des syndicats, est quand même la manifestation de la conscience de ne pas détruire le travail humain, surtout lorsque son produit peut servir à tous. Même dans les grèves, les camarades font attention à un certain nombre de choses qui consistent à ne pas détruire l'usine dans laquelle ils travaillent et pas seulement l'usine, parce qu'on pourrait aussi casser tout quand on fait grève à l'hôpital, jeter les ordinateurs par les fenêtres dans les assurances, etc. Or les ouvriers ne le font pas, les employés ne le font pas et à juste titre. Il y en a qui le font direz-vous, mais enfin ils vont plutôt saccager la perception d'à côté quand ils sont un petit peu plus conscients.
Nous ne discuterons pas de la politique du gouvernement car même au cours de cette crise elle est inexistante. Le gouvernement n'avait que des emplâtres sur des jambes de bois à proposer. Il fait des promesses pour cinq ans, dix ans, dont chacun sait qu'elles ne seront pas tenues et que dans cinq ans, dix ans, les quartiers seront les mêmes, peut-être un peu plus dégradés, c'est tout.
Parmi les mesures immédiates, il y a eu de rendre précipitamment aux associations de quartiers les crédits que l'État leur avait enlevés. Alors ça c'est vraiment la politique du gouvernement, à chaque fois, de Raffarin à Villepin, ils annoncent une mesure et après ils la retirent si ça va mal. C'est simplement parce que l'État ne gouverne pas le pays, il gouverne les intérêts de la bourgeoisie et strictement les intérêts de la bourgeoisie.
Je ne reviens pas sur le rapport de Georges Kaldy sur la mondialisation, mais, aujourd'hui que produire ne rapporte plus assez de profits, il faut que l'État en trouve des profits à distribuer et, pour gérer le pays, il lui faudrait l'argent qu'il utilise ailleurs. L'argent il l'a, ou il peut l'emprunter, parce que la dette ça sert à ça. Mais il ne pourrait l'utiliser pour la collectivité que sous la contrainte. Pas seulement d'un mouvement d'ensemble, mais sous la contrainte d'un mouvement social dangereux pour l'État et surtout pour la bourgeoisie !
Les ministres, les présidents, ça se remplace, ils sont là pour ça. Si la gauche ou la droite perd, la bourgeoisie s'en moque ! Les uns ou les autres font, fondamentalement, la même politique. Alors du point de vue de la bourgeoisie ce n'est pas grave. Il y a seulement à bien gérer ses intérêts, il y a à pressurer la population, il y a retirer des droits aux chômeurs alors que c'est la bourgeoisie qui en fabrique. Aujourd'hui ils viennent dire qu'on dépense trop en indemnités de chômage. Ils n'ont qu'à ne pas licencier, mais non, pour eux, il faut réduire le montant des indemnités de chômage et leur durée. La sécurité sociale c'est pareil, il y a trop d'arrêts maladie. Les travailleurs s'arrêtent trop souvent avec des bricoles, des tendinites, mais c'est l'intensité et la dureté du travail qui en sont la cause. Dans la presse, récemment, on évaluait ce qu'une caissière de supermarché soulève dans sa journée, ce sont des tonnes !
Donc ils ont rendu les crédits aux associations, mais ces associations, n'ont pas amélioré la situation de ces quartiers même quand elles avaient de misérables crédits, ni fait disparaître les sentiments de frustration.
D'ailleurs les crédits n'avaient été supprimés que très récemment et le travail de ces associations n'a pas empêché cette crise d'éclater. Et c'est parfois aux maisons de jeunes que les incendiaires s'en sont pris.
Les associations font un travail utile qui n'est pas négligeable mais vis-à-vis d'une minorité de jeunes qui ne sont pas les plus exclus. Les plus exclus on leur fait faire du foot ou de la boxe selon les vedettes sportives en vogue dans les quartiers. Et tout le monde veut devenir Zidane. Il y a 50 ans, tous les jeunes perdus voulaient devenir boxeur, c'était Cerdan la vedette. Ils allaient dans des salles de boxe minables se taper sur la figure et en sortir abrutis. Ce n'était pas une échelle sociale, c'était le genre d'échelle où on se cassait la figure.
Aujourd'hui Chirac nous dit "ces jeunes s'ennuient à l'école", on ne dirait pas qu'il est au pouvoir depuis si longtemps. Pourquoi, dit-il, puisqu'ils s'ennuient, les maintenir jusqu'à 16 ans au lieu de les mettre en apprentissage à partir de 14 ans ; ils pourraient avoir, je cite à peu près, la fierté de travailler de leurs mains, acquérir la solidarité avec les autres, fabriquer quelque chose, voire gagner un peu d'argent. Un peu, c'est la seule chose de vraie, vu que ce qu'on leur propose pour la première année d'apprentissage est de l'ordre de moins de 85 euros par mois. Même si ces jeunes ne savaient pas du tout compter, ils doivent bien sentir qu'on les escroque.
Mais le problème ce serait de se demander pourquoi ces jeunes, arrivés vers la fin de la scolarité obligatoire, ne veulent plus de l'école. D'ailleurs ce n'est pas tous qui ne veulent plus de l'école. Il y a des millions d'élèves. Le quart de la population est scolarisé entre l'école primaire et l'université. Les maternelles ne sont pas dans les statistiques. Ce chiffre est énorme. C'est une population hétérogène parce que ce n'est pas toutes les banlieues qui ont explosé, mais les jeunes des grands ensembles. Et en particulier des familles immigrées qui vivent dans de grands ensembles plus ou moins délabrés.
Le problème qui se pose et auquel nous devons réfléchir, c'est que la réaction de ces jeunes, c'est la désespérance, oui sans doute, il n'y a pas toujours eu deux millions et plus de chômeurs, certainement plus près de trois millions que de deux, et ça compte. Mais il faut bien voir que l'instruction qu'ils reçoivent, ni même celle qu'ils sont censés recevoir, n'est pas apte à en faire des adultes conscients, et l'État, là comme ailleurs, sacrifie les services publics indispensables.
Il y en a de plus indispensables que d'autres ! On peut être plus ou moins entassés dans les transports en commun.
Il y a quand même une majorité qui suit des études primaires voire secondaires mais qui n'atteint qu'un niveau faible. Il y a une fraction des jeunes qui arrive jusqu'au bout avec une culture suffisante, qui font des études qui débouchent sur des diplômes valables, qui prennent goût à l'étude. Avec toutes les options existant pour le bac, on s'intéresse moins à certains bacs qui ne donnent pas l'envie de se cultiver qu'à d'autres. Plus on acquiert de culture, plus on a envie de se cultiver, mais quand on acquiert des formations trop terre à terre, ce n'est pas cela qui vous ouvre des horizons sur la culture. Et puis il y a une autre minorité qui ne maîtrise rien, qui arrive en 6e ou plus loin sans savoir ni lire correctement, ni écrire sans trop d'énormes fautes et encore moins compter et c'est tout juste s'ils ont un vocabulaire suffisant.
Cela, c'est la responsabilité de l'État, pas des parents ! Le gouvernement se retourne contre les parents "vous n'avez pas à les laisser sortir le soir". C'est peut-être vrai, mais ce n'est pas ça le problème. Une famille immigrée - c'est surtout le problème de ces familles issues de l'immigration -, est mal placée pour apprendre à parler français correctement à ses enfants en bas âge. L'apprentissage du langage se fait autour de l'âge de deux ans, un peu moins un peu plus, suivant le milieu. C'est le milieu qui apprend le langage. Nous sommes programmés biologiquement pour apprendre à parler cela fait partie de notre statut d'homo sapiens, mais il y a un apprentissage de la langue qui se fait dans la famille, en particulier par la mère, et on apprend à cet âge-là à parler n'importe quelle langue maternelle. Un jeune Français n'apprend pas à parler japonais spontanément. Il peut apprendre à parler japonais en plus, on peut apprendre à parler deux langues en même temps à cet âge-là. Après, c'est plus difficile.
Donc pour ces enfants qui n'apprennent pas à parler correctement à cet âge-là, la maternelle peut leur en donner la possibilité et il n'y a que la maternelle. C'est la IIIe République qui, avec des méthodes d'éducation qu'on récuserait aujourd'hui - les coups de règle sur les doigts, le par-cœur, le bonnet d'âne au coin - qui a appris à parler français, à le lire et à l'écrire, à des petits Bretons, des Auvergnats, des Basques, etc. qui étaient issus de familles d'immigrés de l'intérieur. Ils n'ont pas tous fait des études secondaires et supérieures, loin de là, mais ils ont su lire, écrire et compter. Aujourd'hui c'est moins vrai.
Pour ces familles, ces quartiers, on nous dit qu'il y a des écoles maternelles en nombre suffisant. Oui, il y a des places dans les maternelles comme il y a des places dans le métro aux heures de pointe.
Dans les quartiers populaires non entièrement défavorisés et qui ne sont pas des ghettos, où il y a des travailleurs qui travaillent, et pas trop de chômage, les enseignants des classes de maternelles même si elles comportent autant d'enfants qu'ailleurs, se débrouillent parce que ces enfants parlent français, ils apprennent à le parler correctement dans leur famille et ils arrivent à l'école primaire souvent en sachant lire.
Mais ce qu'on ne dit pas, c'est que dans ces cités surpeuplées, où le nombre d'enfants est considérable parce que ce sont des familles nombreuses, il y a peut-être de la place dans les maternelles mais pas toujours, et les classes y sont couramment surchargées. Or un enseignant qui a affaire à une classe de maternelle où les enfants parlent au moins le français comme des enfants, peut, peut être, se débrouiller avec 28 gamins. Mais quand ces 28 gamins et souvent plus, parlent jusqu'à cinq langues différentes voire dix, et c'est souvent le cas, tout est impossible ! Juridiquement ils sont en majorité français, mais ils ne le parlent pas.
Bien des enfants vont sortir de ces classes de maternelle pour entrer à l'école primaire avec un véritable handicap pour affronter l'école primaire, même en CP. Que pourront-ils apprendre à l'école primaire s'ils ne maîtrisent pas bien la langue et si les enseignants n'ont pas les moyens de la leur enseigner ? Le parcours d'après, dans l'école primaire, sera inutile pour une grande partie.
Bien entendu ne pouvant pas suivre ils seront rejetés, les enseignants les laisseront au fond de la classe y faire ce qu'ils veulent et les enfants pourront dire "on nous a abandonnés" et c'est vrai qu'on les abandonne. Le parcours primaire sera inutile pour une grande partie. Alors on essaie les combines : les faire redoubler n'est pas une solution et ça surcharge ce qui est en-dessous ; ne pas les faire redoubler ça a au moins l'avantage pour l'administration qu'ils terminent le cycle, pour rien mais au moins ils débarrassent l'école et laissent la place aux autres.
Tout cela ça c'est la responsabilité de l'État. Il ne faut pas voir que le chômage ! L'État devrait redistribuer les richesses qu'il prélève par l'impôt, y compris sur les classes populaires.
En fin de compte pour occuper un emploi, il ne suffit pas de diplômes, surtout de diplômes bidons sans valeur, il faut plus, parce qu'on est dans un système de concurrence, où les employeurs, dans cette période de chômage, ont un choix large et donc ils choisiront, même à diplôme égal, le plus cultivé pour leurs besoins.
Alors si le gouvernement s'est trouvé hier face à une insurrection de jeunes asociaux, comme il le dit et s'en plaint, c'est lui qui en est responsable, c'est lui qui les a mal élevés, ce ne sont pas les parents.
Donc on peut discuter des raisons de cette explosion, nous ne disons pas que l'éducation est la seule raison, mais le chômage à lui seul, n'est pas la seule cause de la forme qu'a prise l'explosion. Quand les ouvriers brisaient des machines, ce n'était pas la meilleure façon d'agir, quand aujourd'hui les paysans dénaturent des produits agricoles, ce n'est pas la meilleure forme d'action, quand des ouvriers en grève vont barrer des péages d'autoroutes, on a le droit de dire que ce n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire. Et il faut que les militants le disent parce que c'est leur rôle d'élever le niveau de conscience et qu'il ne suffit pas de dire que c'est le chômage.
Bien sûr que si le mouvement ouvrier n'était pas ce qu'il est, bien sûr qu'on pourrait offrir d'autres voies à ces jeunes. Mais on peut se poser le problème inverse : pourquoi cet individualisme, pourquoi les militants ouvriers ont-ils disparu non seulement de tous ces quartiers mais de partout ? De la faute aux dirigeants ? Oui, bien sûr, mais pas seulement. Comme dirait l'Église, il y a un manque de vocation. Les motivations, les envies on peut les trouver en soi-même car on n'est pas forcé de les attendre des autres. Et il y a tellement de gens qui ne les trouvent pas en eux-mêmes et qui les trouvent pour gagner de l'argent.
Les militants ouvriers ont disparu des quartiers, mais les quartiers n'ont pas suscité de militants ouvriers. Ils ont suscité parfois des militants intégristes mais pas de militants ouvriers et pourtant ils pourraient en susciter.
Nous ne nions pas l'influence du chômage mais ces jeunes-là ne se battent pas contre le chômage par ces méthodes-là. Ils ne se battent pas pour des emplois, etc. Non, ce n'est pas vrai. Il y a de tout, il y a des jeunes qui font ça par imitation inepte, il y en a qui sont déjà perdus. Nous ne les traitons pas de voyous, à moins de traiter les ouvriers qui ont menacé d'empoisonner une rivière de voyous, ce que nous ne faisons pas non plus.
(...)
Les textes de la minorité, vous les avez lus.

Nous, on refuse de voir là une révolte de la jeunesse prolétarienne. Ce sont bien sûr des enfants d'ouvriers, des jeunes travailleurs sans emploi, etc. mais la distinction entre lumpen prolétariat et prolétariat est subtile et incertaine. Il ne faut pas exagérer les extensions.
Ce n'est pas la violence qui démontre un radicalisme politique, sinon comme l'a dit un camarade, les "chimères" d'Haïti sont vraiment d'un radicalisme politique exemplaire.

La forme qu'ont prise leurs manifestations n'est pas juste. On peut le leur dire et on a le droit et l'obligation de le leur dire. On a le droit d'essayer de leur donner une conscience sociale et politique. C'est cela essayer d'intervenir. Mais, par contre, idéaliser cette forme et ces choses-là en leur trouvant toutes les excuses possibles, c'est les flatter et c'est donc faire la pire des choses. Il est faux d'essayer d'accrocher son wagon à tout ce qui bouge.

Dans ce mouvement, il y a eu ceux qui ont choisi volontairement la forme et les moyens de leur lutte parce qu'il ne faut pas oublier qu'il y en a qui ont choisi les coktails molotov, ce qu'on ne fabrique pas sans y penser, contre les bus, contre les écoles, contre tout et n'importe quoi et y compris les chauffeurs et les vieilles dames, sans se soucier, si elles pourront sortir du bus. Et il y avait aussi des jeunes ou des moins jeunes qui sont simplement irresponsables et qui ont suivi par bêtise. Et l'imitation de ville en ville, ce n'est pas un incendie qui se répand d'une ville à une autre, c'est une imitation puérile. Ces actions ne dépassaient pas en général le pied de leur immeuble.


Il ne faut pas oublier ceux qui alors, tentaient de détourner les manifestations de gauche, ce qu'on a connu en 1968, avec ceux qu'on appelait les casseurs. On a même fait des services d'ordre pour s'en protéger car c'est là qu'on a créé les véritables services d'ordre de l'extrême gauche.
Quand la minorité confond l'explication première d'une révolte de cette jeunesse avec les formes qu'elle a prises, c'est-à-dire la rage des jeunes, etc. elle confond le fond social et la forme, elle confond la rage aveugle, la violence pour la violence, avec la détermination. Et la détermination ce n'est pas cela, la détermination c'est engager une lutte en cherchant les formes les plus justes de lutte, les formes qui peuvent rencontrer l'assentiment des autres, les formes qui peuvent durer, parce qu'être déterminé c'est aussi durer, et là ce n'est pas ça.


"L'individualisme, la débrouille, les trafics et les larcins de tout genre" comme l'écrit la minorité elle-même, ce n'est pourtant pas un signe de conscience, loin de là ! Ils écrivent "Il y a le risque de tomber dans le lumpen prolétariat", mais ceux qui vivent de ça c'est déjà le lumpen prolétariat, et ce n'est pas ce qu'il y a de mieux. C'est ceux que Le Pen paiera pour casser la figure aux grévistes et aux militants.
Dire ce que dit la minorité, c'est de la démagogie et c'est inacceptable de la part de révolutionnaires.
Ils parlent de "l'inquiétude des autorités", qui prouverait que ça pouvait s'étendre. C'est une exagération. Les autorités n'étaient pas vraiment inquiètes. Quand elles sont vraiment inquiètes elles s'y prennent autrement, elles étaient tout au plus ennuyées et surtout par leur concurrence au sein de la droite entre de Villepin et Sarkozy, mais elles n'étaient pas inquiètes de ces mouvements, ça ne les touchait pas, elles n'habitent pas ces quartiers-là, ce n'est pas elles dont on brûle les voitures, le patronat n'était pas touché bien que ce soit la jeunesse prolétarienne... Mais non ! C'est de l'exagération pour grossir les événements et regonfler les militants, c'est ce que fait la Ligue, ce qu'a toujours fait le PCI, mais ce n'est pas sérieux.
La minorité écrit que pour changer "la situation des populations ouvrières les plus démunies", il faut éradiquer le chômage, résoudre la question des logements pour tous, faire des services publics dignes de ce nom et assurer à tous un niveau de vie décent. Oui, ça c'est vrai, si on fait sortir un million de logements de quartiers habitables en rasant d'ailleurs certains centres-ville, si on trouve 3 millions d'emplois même non qualifiés, évidemment, ça changerait radicalement la société, mais pas longtemps. Quand on a commencé à construire tous les immeubles HLM ça a changé radicalement la face des banlieues et pour beaucoup de travailleurs, immigrés en particulier, ça a changé les conditions de vie parce qu'ils se sont trouvés, enfin, devant des logements vivables avec eau courante, les toilettes, plusieurs pièces etc. Exactement comme en 1936 quand ils ont construit les premiers HBM. Mais ça ne change pas radicalement la société.
Parce que si on ne construit pas les logements, on peut augmenter les salaires, on ne changera rien : les loyers augmenteront parce qu'il y aura concurrence accrue pour les logements.
Ils parlent à un moment de mai 1968, de 1936. On ne peut pas comparer mai 1968 à 1936. 1936 c'était une situation qu'on aurait pu qualifier de pré-révolutionnaire par certains côtés. C'était en même temps la révolution en Espagne, c'était le coup de semonce du fascisme en Allemagne. Mais pas 1968.
Quand nous faisons de la propagande, qu'on popularise des revendications, on ne les met pas en avant pour demain. Et populariser certaines revendications, c'est ce qu'on fait depuis des années. Ils écrivent quelque part, "il faut préparer un mouvement d'ensemble qui seul pourrait, comme en mai 68, unifier les luttes des travailleurs et celles des jeunes". Mais c'est faux, mai 1968 n'a malheureusement pas vraiment unifié les travailleurs et les étudiants. Les travailleurs n'ont pas participé à la lutte des étudiants et ceux-ci n'ont pas pu rejoindre les travailleurs. Seuls quelques jeunes dans certaines entreprises sont allés aux côtés des étudiants. Quelques centaines d'étudiants sont allés faire le tour de Renault-Billancourt sous l'œil goguenard des militants du PCF accoudés au mur d'enceinte, mais les ouvriers n'étaient pas chez Renault, ils étaient chez eux. Pendant la grève générale, ils étaient tous chez eux, ils n'occupaient pas les usines pour la plupart, ils attendaient que la radio leur dise si ça reprenait ou pas. Alors quand il y a eu Grenelle ils sont venus et ont conspué Séguy, et puis la grève a continué.
Bien sûr, il faudrait un tel mouvement, mais à qui ce texte s'adresse-t-il ? À l'extrême gauche ? LO, la LCR et les autres n'auraient pas mis, selon la minorité, tout leur poids dans le mouvement lycéen du début de l'année, ce qui aurait peut-être donné une autre issue au mouvement des banlieues.
Il faudrait donc, selon la minorité, "influencer la révolte des jeunes des banlieues en intervenant pour que les luttes ouvrières ne soient pas moins radicales et déterminées que celles des jeunes, mais plus efficaces". Comment plus efficaces ? Et puis comment intervenir sur des luttes ouvrières qu'il n'y a pas ?
Et que veut dire "radicales" dans ce contexte ? Que les travailleurs en grève brûlent plus de voitures ?
Le radicalisme comme celui-là, si on peut le comprendre, si on peut l'excuser, n'est pas à flatter, il n'y a pas à mettre des rubans rouges autour. On n'est pas un révolutionnaire en prenant de telles positions. Nous ne sommes pas de ceux qui enverrions ces jeunes en prison, mais nous ne sommes pas non plus de ceux qui doivent leur dire qu'ils ont raison d'agir ainsi et les en féliciter.
(...)
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Message  Vals Sam 27 Nov - 17:47

J'ajouterai que les échanges qui ont lieu ici n'ont rien à voir avec les articles ou editos, ou tracts qui s'adressent à l'ensemble de la population.

Il s'agit pour commencer de répondre à un article du dénommé Garnier qui accuse la LCR d'avoir eu un point de vue sécuritaire et qui insinue plus globalement que l'extrême-gauche se situe dans le camp bourgeois.

Ensuite, certains qui interviennent ici (en leur nom, tout comme moi) ont tendance à idealiser les émeutes ou même les violences d'une minorité de jeunes des classes populaires et surtout à s'en solidariser au lieu de les rejeter comme nuisibles au travailleurs et aux classes populaires.
C'est donc d'une polémique qu'il s'agit et non d'exposés ou de publications à vocation large ou au moins à destination de la fraction politisée des travailleurs et du mouvement ouvrier.
La polémique, c'est la polémique, avec son lot de raccourcis, d'images chocs ou de simplifications.
Alors, face aux attaques d'un Garnier et de ceux qui implicitement sont d'accord, ou on laisse courrir ou on se situe sur le même terrain pour tordre le bâton dans l'autre sens, qu'on trouve plus honnête et plus juste....

Après, on peut tous choisir des textes qui, comme je l'ai dit plus haut, traitent d'un aspect ou d'un autre des questions posées et les trouver contradictoires avec d'autres émanant du même groupe.
C'est facile mais sans intérêt car il vaut mieux essayer de comprendre sincèrement et lucidement une politique pour la critiquer, que de volontairement la déformer pour la fustiger.
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Message  verié2 Sam 27 Nov - 18:00

Banlieues 2005 et commentaire du texte d'orientation de la minorité -Roger Girardot

Hardy (Girardot) a sans doute manifesté bien des qualités dans sa vie, en particulier son opiniâtreté dans la construction de son organisation, mais ce long monologue aigri est vraiment affligeant. A le lire, le manque d'éducation des jeunes, qui n'auraient pas eu la chance de bénéficier des maternelles et des classes à la Jules Ferry, serait à l'origine de recul de la conscience et de ces actes d'incivilité/délinquance. "Tout le monde veut devenir Zidane", on croirait entendre Dupont-Durand au café du commerce...


Verosa
Comment donc Vals et Jacquouille peuvent-ils soutenir des propos qui sont à l'exact opposé de ce qu'argumente l'organe officiel du groupe politique dont ils sont proches ou au sein duquel ils militent ?
Tu te trompes, Verosa. Certes Jacquouille et Vals ont assez souvent des réactions caricaturales. Ils raffolent visiblement de la polémique et de la provocation. LO s'exprime de façon un peu plus subtile. Néanmoins, ils sont bien représentatifs d'un état d'esprit qui règne au sein de LO ou d'une partie de LO. Car il est évident que les propos plus ou moins nuancés, selon les articles, sont repris de façon un peu plus "directe" par une partie des militants.

Pas le temps de reproduire toutes les citations déjà publiées maintes fois sur ce forum et sur l'ex FPMR. Mais un seul fait, que je cite souvent, illustre bien cette incompréhension, cette peur voire cette haine des jeunes pauvres qui a malheureusement contaminé certains militants, en particulier des enseignants : la programmation du film La journée de la jupe, grossièrement raciste et anti-jeunes, à la fête de LO. Une enseignante, "cadre" de LO, s'est même vantée de le faire tourner dans les établissements scolaires. Cela aurait dû susciter un tollé. Hélas, ce n'a pas été le cas...

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Message  Vals Sam 27 Nov - 19:55

Le mépris et le balayage d'un revers de main de l'article de la LDC par Vérié, qui Lui ne fréquente pas le Café du Commerce, est très significatif .
Quand un article peut sembler (de façon erronée) raison à ceux qui se réjouissent des pseudo-émeutes et s'en solidarisent, tout va bien...
Quand une position rappelle clairement ce que pense LO des zozos qui nient la notion de lumpen, ce sont des arguments de bistrot....
C'est comme ça qu'on s'enferme dans ses certitudes de bobo gauchiste et qu'on reste incapable de regarder la réalité en face .
Et les perspectives révolutionnaires, c'est à partir de la réalité, si chiante soit-elle, qu'on les construit.
Par sur des fantasmes ou des illusions.
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Message  yannalan Sam 27 Nov - 20:22

C'est la IIIe République qui, avec des méthodes d'éducation qu'on récuserait aujourd'hui - les coups de règle sur les doigts, le par-cœur, le bonnet d'âne au coin - qui a appris à parler français, à le lire et à l'écrire, à des petits Bretons, des Auvergnats, des Basques, etc. qui étaient issus de familles d'immigrés de l'intérieur.

Ca j'adore ! Les bretons immigrés de l'intérieur ! Depuis combien de siècles ? Il y a un tas de pays moins peuplés que la Bretagne où les gens ont pu apprendre à lire et écrire' dans leur langue... Lire ce genre de conneries est affligeant.

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Message  verié2 Sam 27 Nov - 20:25

Vals a écrit:Le mépris et le balayage d'un revers de main de l'article de la LDC par Vérié, qui Lui ne fréquente pas le Café du Commerce, est très significatif .
(...)
Et les perspectives révolutionnaires, c'est à partir de la réalité, si chiante soit-elle, qu'on les construit.
Par sur des fantasmes ou des illusions.
Bon, je laisse de côté les insultes dont, hélas, le camarade Vals est coutumier, du genre "bobo gauchiste" (ça rappelle tristement les insultes du PCF en 1968...).

Le mépris ? J'ai le plus grand respect pour Hardy, qui a construit LO pendant plus d'un demi siècle, pour son intervention volontariste dans la classe ouvrière, mais ce triste texte, qui part dans tous les sens (je suppose que c'est la retranscription écrite d'une intervention orale), c'est tout simplement du radotage. Ce serait rendre service à la mémoire de Hardy de l'oublier. Et ça aurait été lui rendre un plus grand service encore de ne pas le publier.

Alors, partir de la réalité, mais oui, bien sûr ! Personne ici n'a idéalisé les émeutes de 2005, personne n'a dit que ces jeunes représentaient l'avant-garde du prolétariat, tu polémiques avec des positions que personne n'a défendues. Mais, la réalité, c'est aussi que cette révolte n'est pas entièrement négative, elle ne se limite pas à une école brûlée et un cocktail molotov jeté dans un bus, actes bien entendu condamnables que les médias bourgeois montent en épingle pour cacher le caractère légitime de cette explosion de colère. Ce qui assez extraordinaire, c'est que LO a soutenu des révoltes de ce genre, même quand elles ont engendré des actes tout aussi criminels et stupide, comme les émeutes des Noirs américains de Watts ou des quartiers de Londres. Mais, quand ça se passe près de chez nous, tout d'un coup LO s'affole et prend une position complètement différente, allant jusqu'à signer un texte justifiant la répression - pour le désavouer discrètement ensuite en prétendant que les signataires n'avaient pas compris. Comme si les responsables de LO signaient n'importe quoi !

Donc, ces révoltes ont un aspect positif : elles montrent la colère et la capacité de révolte de la jeunesse. Sans cette jeunesse, sa révolte, sa disponibilité, il n'y aura jamais de révolution. Car, comme tu le sais en principe, pour qu'il y ait une révolution, il faut qu'une partie significative des classes populaires n'ait plus rien à perdre. Mais, avant que cette jeunesse s'organise, trouve la voie de la révolution et non plus de la révolte destructive, il y aura toutes sortes d'étapes inévitables. C'est ainsi que ça s'est toujours passé dans l'histoire. On n'a jamais vu une armée prolétarienne disciplinée et encadrée par des militants surgir brusquement du néant. Chaque période de crise engendre toutes sortes de révoltes plus ou moins désordonnées. C'est aux révolutionnaires de leur offrir des perspectives. Voilà la réalité.

Mais, tu rêves peut-être de renvoyer tous ces jeunes à l'école, de leur donner une éducation Jules Ferry, puis de leur faire suivre des cours de marxisme etc, avant de les autoriser à se révolter ? Eh bien non, ça ne se passe pas comme ça, les ouvriers et les moujiks qui ont fait octobre 17 étaient souvent illettrés, donc beaucoup moins cultivés que ces jeunes de banlieue. Et, s'il y a des jeunes qui rêvent de devenir Zidane, ou de s'acheter le dernier smartphone, les dernières Nike, les rêves des paysans russes dépassaient rarement leur champ et beaucoup rêvaient de s'acheter des bottes.

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Message  verié2 Sam 27 Nov - 20:26

Effacé : doublon

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Message  Zappa Sam 27 Nov - 20:53

Vals a écrit:
Quand un article peut sembler (de façon erronée) raison à ceux qui se réjouissent des pseudo-émeutes et s'en solidarisent, tout va bien...

Y a deux choses sur lesquelles je veux rebondir dans cette phrase.

1) Argument que je trouve de mauvaise foi depuis 2005. LO a décidé de dire : les émeutes de 2005, c'est pas bien. OK mais c'est pas une raison pour penser que tout avis différent du votre signifie " les émeutes de 2005, c'est vachement bien, ces mecs sont l'avant garde du prolétariat ". Se solidariser, oui il fallait le faire mais on revient sur la discussion déterminante entre la majorité et la Fraction à l'époque : est-ce une révolte ( désorganisée, sans objectif ) d'une fraction de la jeunesse prolétarienne ou des jeunes, pas assez éduqués par l'Educ nationale, entraînés dans une impasse par du Lumpenprolétariat ?
Depuis 2005, y a eu l'article du monde sur les casiers judiciaires des gars choppés par la police, y a eu des sociologues qui se sont penchés sur la question : je trouve qu'il y a des éléments qui montrent que les émeutiers n'étaient pas les trafiquants de drogue qui tiennent les halls, pourrissent la vie de certains quartiers et qui peuvent, EN TEMPS NORMAL, avoir une stratégie de marquage du territoire en allant péter quelques trucs ou en tendant des guets apens à la police ( exemple typique : la bonne ville de Sevran ). Le traffic de drogue est pas comme ça partout d'ailleurs : dans ma ville, la stratégie de ceux qui vendent, ça serait plutôt de se faire discret, voir d'assurer l'ordre eux mêmes. Pour en revenir aux émeutes j'avais eu le témoignage à l'époque d'un jeune de Nanterre qui disait que les trafficants savataient les jeunes qui partaient brûler ou s'affronter à la police, précisément parce que ça ramenait la police dans le quartier.
Après j'exclus pas la possibilité que dans des coins à droite à gauche, notamment dans ceux où il n'y a pas eu d'émeutes mais quelques voitures brûlées, des gars aient pu profiter de l'occasion pour régler des comptes ( comme il y en a eu qui ont mis le feu à leur caisse pour toucher l'assurance ).
Pour finir, faut faire gaffe avec les distinctions " ça c'est ma classe sociale, ça c'est pas ma classe " : en France, y a assez peu de jeunes qui font carrière dans l'illicite pendant 20, 30 ans et deviennent des mafieux en fait. Actuellement, vu le chômage, le temps dans l'illicite augmente quelque peu, certains vont aussi vendre alors qu'ils font des boulots ouvriers précaires de temps à autre, mais la grande majorité passée l'adolescence aspire à avoir une vie " normale " avec un taff fixe et abandonne toute activité illicite dès qu'ils en trouvent un. Tout ça pour dire que les choses sont loin d'être figées.

2) Sur les pseudos-émeutes, là où je suis d'accord c'est qu'il n'y a pas eu des émeutes partout. Des jeunes, quant bien même ils foutent le feu pour " de bonnes raisons " ( la révolte ) et pas pour de mauvaises ( l'excitation de faire une connerie et un truc dangereux, régler des comptes...) s'ils sont 5 à faire ça sur leur ville, on peut pas appeler ça une émeute. Qu'il y ait eu un phénomène national, c'est pas anodin, clairement. Mais faut appeler un chat un chat et je me sentirai ridicule de dire qu'il y a eu des émeutes dans ma ville ( pourtant wikipedia la répertorie dans l'article consacré aux émeutes de 2005 ) alors que 10 gars maximum ont tourné en voiture pendant une nuit et mis le feu à quelques trucs. Ou alors je devrais dire qu'il y a deux mois, il y a aussi eu une émeute dans ma ville, et que ça arrive tous les 6 mois en fait...
Par contre faut pas minimiser ce qui s'est passé à Clichy sous Bois et dans quelques autres villes. C'est assez simple : si on considère qu'à Vaulx en Velun en 1980 c'était une émeute, faut expliquer en quoi c'est pas une émeute à Clichy sous Bois en 2005.

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Message  Vals Sam 27 Nov - 21:17

Vérié
Bon, je laisse de côté les insultes dont, hélas, le camarade Vals est coutumier, du genre "bobo gauchiste" (ça rappelle tristement les insultes du PCF en 1968...).


Ce que oses nommer mes insultes n'est qu'une réponse à ta petite perfidie prétentieuse et injurieuse pour un camarade que tu prétends respecter et ceux qui l'ont choisi comme dirigeant...

Vérié


mais ce long monologue aigri est vraiment affligeant. A le lire, le manque d'éducation des jeunes, qui n'auraient pas eu la chance de bénéficier des maternelles et des classes à la Jules Ferry, serait à l'origine de recul de la conscience et de ces actes d'incivilité/délinquance. "Tout le monde veut devenir Zidane", on croirait entendre Dupont-Durand au café du commerce...
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Message  jacquouille Sam 27 Nov - 21:53

Je pense vals,qu'il faut laisser tomber la discussion avec Verié,surtout par rapport a notre Cde Hardy.Verié ne digere pas que Robert,ai pu consacrer pres de 70 ans de sa vie a construire un Parti,a lui rester fidel,a accompagner les hauts et les bas,en cherchant sans relache le meilleur chemin,sans jamais mettre sa personne en avant,et meme en s'éffacant de la scene publique,quand il pensait que la défense de nos idées le demandait.

C'est comme cela qu'il a,par exemple,tout fait pour favoriser le choix d'une femme comme candidate/porte paroles des 1973 et qu'Arlette est devenue notre icone.C'est pour cela que sur la fin de sa vie il a demander a ce que le Parti n'annonce pas son déces,démontrant ainsi,qu'apres lui,ce Parti,dont il avait été un des principaux artisans,continuait sur sa lancée,sans faiblir.

Et ca Verié ne peut l'admettre et le digérer,lui qui s"est présenté comme une direction alternative,et a simplement fait la démonstration,de sa capacité a détruire un petit groupe qu'il avait "composé" sur la base de dénigrement de LO.Et qui depuis végete dans les franges de l'E.G.et a provisoirement posé sa valise dans le hall d'entrée de l'étincelle.

Alors,etre la cible de cet ex-compagnon de route,aujourd'hui,pour moi c'est un peu ma légion d'honneur.Et j'attend que "Dupont-Verié-Durand vienne me la remettre au café du commerce.


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Message  Roseau Sam 27 Nov - 22:31

Toujours la même méthode: Faute d'argument, refus de discuter,
et au lieu d'être capable de la moindre auto-critiques, des attaques personnelles.
Et quand la critique porte trop, des injures, comme cela a été le cas sur plusieurs sujets sur le précédent FMR, notamment lors du débat sur la Russie soit disant toujours Etat ouvrier (sic, Direction LO!),
sur les votes de Congrès à 100%, ou l'indigence de la résolution situation internationale.
Heureusement, la "méthode" commence à dégoûter certains militants.
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Message  le petit scarabée Sam 27 Nov - 23:23

Roseau a écrit:Toujours la même méthode: Faute d'argument, refus de discuter,
notamment lors du débat sur la Russie soit disant toujours Etat ouvrier (sic, Direction LO!),
sur les votes de Congrès à 100%, ou l'indigence de la résolution situation internationale.

Ah, ça faisait quelques temps qu'on n'y avait pas eu droit... cheers cheers

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Message  verié2 Dim 28 Nov - 11:18

Jacquouille
Je pense vals,qu'il faut laisser tomber la discussion avec Verié,surtout par rapport a notre Cde Hardy.Verié ne digere pas que Robert,ai pu consacrer pres de 70 ans de sa vie a construire un Parti

Désolé, Jacquouille, mais je ne pratique pas le culte de la personnalité. J'estime avoir le droit de critiquer les positions de Hardy, quels que puissent être ses mérites.

Or ce texte est en effet pitoyable. Hardy développe tout simplement un point de vue "éducationniste" et écrit textuellement que c'est parce qu'ils n'ont pas bénéficié de la maternelle Jules Ferry et de l'apprentissage de la langue française en famille que ces jeunes se révoltent de cette manière. C'est stupide, et n'importe quel lecteur se revendiquant du marxisme et connaissant un tout petit peu l'histoire et la situation mondiale devrait s'en rendre compte instantanément. Si le passage par la maternelle Jules Ferry et l'apprentissage de la langue majoritaire du pays étaient des étapes incontournables pour l'acquisition d'une conscience de classe, la lutte de classe et la lutte révolutionnaire, la majeure partie de la population mondiale pauvre ne pourrait jamais participer à des luttes "positives", sinon dans un avenir très lointain, quand le capitalisme aura connu un développement suffisant sur toute la planète pour que tous les jeunes soient passés par ce circuit scolaire et que toutes les familles soient intégrées dans les pays d'immigration !

C'est d'autant plus ridicule que le niveau moyen de connaissance des jeunes est certainement aujourd'hui très supérieur à celui qu'il était à l'époque de la Commune où les Bretons illettrés, ne parlant pas du tout le français, ont massacrés les Communards.

C'est donc tout simplement un point de vue éducationniste, donc gradualiste et réformiste, très éloigné du marxisme révolutionnaire.

Jacquouille
lui (Vérié) qui s"est présenté comme une direction alternative

Non, Jacquouille. Je n'ai jamais eu une telle prétention. Seulement celle de défendre mon point de vue sur un certain nombre de sujets, dont la nature de l'URSS, ce qui m'a valu d'être exclu de LO. Ensuite, eh bien j'ai fait ce que je pouvais, dans les limites de mes possibilités, pour continuer à participer au mouvement ouvrier.
Si LO n'était pas une organisation monolithique qui n'accepte pas la moindre divergence, je serais resté à LO, et la Fraction L'Etincelle y serait restée aussi. (Mais c'est HS dans ce fil).
__
PS Ta façon de répondre à des arguments politiques par des attaques personnelle est en effet très déplaisante. Et tu devrais réaliser que cette attitude ne te valorises pas.


Dernière édition par verié2 le Dim 28 Nov - 12:13, édité 1 fois

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Message  jacquouille Dim 28 Nov - 12:00

Roseau a écrit:

....."Toujours la même méthode: Faute d'argument, refus de discuter,
et au lieu d'être capable de la moindre auto-critiques, des attaques personnelles.".....

....."Heureusement, la "méthode" commence à dégoûter certains militants.".....



Sacré Roseau,toujours la meme méthode,il assene,il proclame quelques jugements a l'emporte-pieces,il distribut"bons-points" et anathemes,sans rien démontrer,pas le moindre exemple pour appuyer ses sentences.

Quels sont ces militants dégoutés?Allez,je te propose un truc,Roseau,on en cite un,du Parti de l'autre,chacun notre tour,je commence:1)Abdel(du Vaucluse),dégouté du NPA,démissionne.A toi l'artiste.
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Message  gérard menvussa Dim 28 Nov - 12:10

Totalement hors sujet : je recomande à jacquouille et Roseau d'ouvrir un fil spécial pour leurs échanges...

Sur Hardy, on peut il me semble respecter le militant et condamner telle ou telle de ses prises de positions...

Mais la question est, il me semble, "que faire". Et j'ai l'impression (peut être fausse, mais je ne demande qu'a être démenti) que pour LO, il n'y a rien a faire, et surtout pas à militer dans ces quartiers populaires avec toutes les difficultés que ça entraine sous prétexte que "la période est pourrie" ou "nous sommes tout petit et nous avons fait d'autres choix d'implantation"...
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Message  Roseau Dim 28 Nov - 15:47

Encore HS, donc que Jacquouille aille faire ses attaques personnelles ailleurs et qu'il ouvre un fil pour ses comptes d'antiquaire...

Tentons de le faire revenir au sujet: Vérié, avec lequel il déclare qu'il ne faut plus discuter (!) a posé encore une bonne question qui mérite, autre chose que attaque personnelle: qui peut justifier la programmation du film raciste et anti-jeune 'La journée de la jupe" à la fête de LO ?
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