Situation en Islande
Situation en Islande
Ca barde aussi en Islande
Depuis le vendredi 1er octobre, l’Islande est de nouveau en ébullition, non pas à cause d’un volcan au nom imprononçable, mais en raison d’une forte poussée de fièvre sociale.
Cela fait maintenant plus d’un an et demi que le gouvernement de coalition sociaux démocrate – écologistes est au pouvoir, en ménageant la chèvre et le chou. D’un côté une crise sociale sans précédent dans l’histoire de ce petit pays de 300000 habitants, de l’autre la danse morbide du FMI, des institutions financières et des banques qui réclament l’argent dilapidé par les établissements islandais lors de la crise d’octobre 2008.
Vendredi 1er octobre arrivait le terme de la suspension provisoire des remboursements des prêts immobiliers que des milliers d’islandais avaient contractés au cours des années fastes. La reprise des versements signifie la ruine de nombreuses personnes et surtout l’expropriation potentielle de 400 familles. C’était la goutte de trop dans un contexte où le gouvernement est perçu comme ayant cédé beaucoup de terrain au FMI.
Un premier rassemblement de 2000 manifestants s’est déroulé dans la nuit du vendredi au samedi, sous les fenêtres du parlement. Mais c’est lundi 4 octobre que la mobilisation a connu une ampleur sans précédent. Prés de 8000 personnes se sont amassées tout autour de l’Alþing (parlement), soit l’équivalent de plus de 1 million pour la France. Pendant des heures, jusque tard dans la nuit, elles ont martelé et bruyamment perturbé la session des députés et le discours de la première ministre Jóhanna Sigurðardóttir. Le bâtiment et les hommes politiques se sont fait copieusement arrosés d’œufs, de peinture, et de cailloux.
Photos sur : http://oclibertaire.free.fr/
Invité- Invité
Re: Situation en Islande
Islande: "drapeau blanc" du Premier ministre face à la colère des expropriés
(AFP) – Il y a 23 heures
REYKJAVIK — La Première ministre islandaise Johanna Sigurdardottir a dit mardi qu'elle "levait le drapeau blanc" et acceptait de discuter, face à la colère violemment manifestée la veille devant le Parlement par près de 8.000 personnes qui protestaient contre les expropriations.
"Je lève le drapeau blanc, pour ainsi dire", a déclaré la chef du gouvernement au quotidien DV, au lendemain du rassemblement qui a vu des manifestants jeter oeufs, bouteilles et pierres sur le Parlement, blessant légèrement plusieurs policiers et brisant 33 fenêtres du bâtiment.
"Il est extrêmement important, et je pense que c'est le souhait du Parlement, que nous travaillions ensemble pour trouver des solutions pour les gens qui se noient dans leur dette", a dit Mme Sigurdardottir.
Près de 200 policiers ont été mobilisés lundi soir pour contenir la foule, pour la plus grande manifestation organisée depuis celles de l'hiver 2008-2009 qui avaient entraîné un changement de gouvernement.
"Nous avons un choix: nous mettre en ligne, creuser nos propres tombes et laisser la colère s'exprimer, ou travailler à notre façon, ensemble, pour sortir du problème", a dit Mme Sigurdardottir aux autres députés lorsque les manifestants se sont rassemblés devant l'Althing.
Un gel de six mois des remboursements hypothécaires mis en place par le gouvernement Sigurdardottir a expiré jeudi dernier, attisant la colère de nombreux Islandais en difficulté financière.
Près de 400 logements vont être saisis cette année, portant à 1.000 le nombre d'expropriations depuis la crise entraînée par la chute des banques islandaises, en octobre 2008, selon le quotidien Morgunbladid.
Et 40.000 ménages seraient incapables d'honorer leurs traites hypothécaires, selon Thordur Bjorn Sigurdsson, membre du parti Le Mouvement.
En place depuis février 2009, le gouvernement de Mme Sigurdardottir a fait l'objet de plusieurs appels à la démission, le dernier en date de Bjarni Benediktsson, chef du parti de l'Indépendance (conservateur), la première formation d'opposition.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Situation en Islande
Révolution : quand l’Islande réinvente la démocratie
Posté le : 31-12-2010 | Par : Baptiste | Dans : National et International, Relais d'info
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, une véritable révolution démocratique et anticapitaliste a lieu en Islande en ce moment même, et personne n’en parle, aucun média ne relaie l’information, vous n’en trouverez presque pas trace sur « google »: bref, le black-out total …
Pourtant, la nature des évènements en cours en Islande est sidérante : un Peuple qui chasse la droite au pouvoir en assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une « gauche » libérale de remplacement elle aussi évincée des « responsabilités » parce qu’elle entendait mener la même politique que la droite, un référendum imposé par le Peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects « révolutionnaire » : l’élection d’une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société.
Alors que gronde dans l’Europe entière la colère des Peuples pris à la gorge par le rouleau-compresseur capitaliste, l’actualité nous dévoile un autre possible, une histoire en marche susceptible de briser bien des certitudes, et surtout de donner aux luttes qui enflamment l’Europe une perspective : la reconquête démocratique et populaire du pouvoir, au service de la population.
Plus bas, vous trouverez deux articles traitant de cette révolution en marche, à faire circuler le plus largement possible, puisqu’on ne doit compter sur aucun média pour le faire à notre place.
Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.
Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.
http://www.cadtm.org/Quand-l-Islande-reinvente-la
Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.
Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.
http://www.parisseveille.info/quand-l-islande-reinvente-la,2643.html
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Situation en Islande
Ils restent dans le Kapitalisme (l'économie de marché), ils continuent dans le processus du FMI et de l'adhésion à l'UE, des sociaux-démocrates (de type PS chez nous probablement) sont au pouvoir... Bref rien de révo, désolé... L'article juste au-dessus semble donc avoir été écrit par un illuminé qui a cru voir un début de révolution...
http://www.rue89.com/2011/01/09/la-revolution-democratique-en-islande-tient-du-fantasme-184214
[quote="Rue 89]
La « révolution démocratique » en Islande tient du fantasme
Par Pascal Riché | Rue89 | 09/01/2011 | 21H08
S'il a choisi des solutions originales après l'effondrement de son économie, le pays n'est pas devenu un paradis anticapitaliste.
Nationalisations du système bancaire, chute de la droite, pressions de la haute finance repoussées par référendum, assemblée constituante… Depuis quelques jours, bizarrement, nous sommes bombardés d'e-mails s'enthousiasmant sur la « révolution démocratique anticapitaliste » qui aurait lieu en Islande, et dont les succès seraient déjà palpables.
Dans ces courriers, on nous renvoie à certains articles enflammés, comme cette note qui décrit pas moins qu'une « révolution en marche, à faire circuler le plus largement possible, puisqu'on ne doit compter sur aucun média pour le faire à notre place ». Bigre.
Les Islandais que j'ai appelés sont assez surpris de cette présentation. Ils s'accordent pour qualifier de fantasme ce prétendu rejet du capitalisme par le peuple.
La population de cette île reste attachée à l'économie de marché, et l'économie et la constitution sont bouleversées, m'expliquent-ils, ce n'est pas pour abandonner le système existant, c'est pour le régénérer : « Mes compatriotes sont plutôt schumpéteriens de nature, adeptes de la destruction créatrice », précise l'un d'entre eux.
Le président de l'association France-Islande, Jean Le Tellier, relativise en outre l'intérêt de présenter en modèle les initiatives islandaises :
Economie : une timide reprise, pas de miracle
« L'Islande, c'est 300 000 habitants, c'est moins que la ville de Metz. Comparer sa gouvernance à celle de la France ou des Etats-Unis n'a pas grand sens ».
Aujourd'hui, l'Islande, dont l'économie a été entièrement ravagée par la crise financière, retrouve un peu d'espoir. Mais le pays n'est pas encore sorti de la récession.
Au troisième trimestre, pour la première fois depuis 2008, l'Islande a certes affiché un PIB supérieur à celui du trimestre précédent : 1,2%. Cependant, la croissance, qu'on mesure d'une année sur l'autre, n'est pas encore au rendez-vous : le PIB a baissé de 2,1% pendant ce même trimestre si on le compare au même trimestre de l'année précédente…
Personne n'attend des miracles à court terme, notamment en raison des difficultés que rencontrent les entreprises pour se financer. Le FMI, en novembre 2008, avait injecté 2,1 milliards de dollars pour aider au redémarrage, une somme très insuffisante.
Mais ce qui est intéressant, ce sont les recettes utilisés, différentes des autres pays européens, à commencer par l'Irlande et la Grèce. Elles tiennent en deux termes qui n'ont pas bonne presse : nationalisation et dévaluation.
Trois grandes banques en faillite et nationalisées
L'Islande, en octobre 2008, n'a pas sauvé la peau des actionnaires de ses trois grandes banques : Kaupthing, Glitnir et Landsbanki. Elles se sont effondrées, et l'Etat les a purement et simplement nationalisées.
L'Etat a indemnisé les déposants islandais, mais pas les étrangers. Ce qui a fâché deux pays : la Grande Bretagne et les Pays Bas, dont de nombreux épargnants (400 000) avaient investi dans les produits de la banque en ligne Icesave, filiale de Landesbanki. En jeu : près de 2,7 milliards d'euros.
Les gouvernements britanniques et néerlandais ont indemnisé « leurs » épargnants, pour éviter leur ruine. Mais ils ont envoyé la note à Reykjavik, en lui proposant un crédit rémunéré à 5,5%. En octobre 2009, un accord a été trouvé et a été approuvé par le Parlement islandais.
Surprise, le président de la République, Olafur Ragnar, auquel la constitution donne pourtant très peu de pouvoir, a tiqué : il a refusé de promulguer la loi. En mars, un référendum a été organisé sur le sujet : 60% des électeurs se sont déplacés et 93% d'entre eux ont rejeté les modalités du remboursement de la dette aux Britanniques et Néerlandais.
Un nouvel arrangement a depuis été trouvé avec Londres et Amsterdam. Car l'Islande, candidate à l'adhésion à l'Union européenne, ne veut pas se fâcher à jamais avec deux de ses membres… L'accord porte désormais sur un prêt à environ 3%. Il doit encore être avalisé par le parlement islandais.
La monnaie dévaluée pour relancer les exportations
L'Islande a laissé filer sa monnaie, la couronne. Elle a perdu près de 50% face au dollar. Les exportations sont donc reparties : le poisson, bien sûr, mais aussi l'aluminium -une grande spécialité industrielle de l'île : sa production demande des ressources énergétiques importantes, ce dont dispose le pays.
Le tourisme aussi va mieux : ses recettes se sont accrues de 7%. Il a été bien aidé, il est vrai, par le volcan Eyjafjallajökull, dont le panache a attiré l'attention de la planète en avril 2010.
Un pouvoir qui passe à gauche
La crise a bousculé le jeu politique islandais. En janvier 2009, des milliers d'Islandais manifestent autour de leur parlement, l'Althing, armés de bruyants ustensiles de cuisine : des gens qui perdaient leur emploi, leur logement, pendant que leurs élus débattaient du fait de savoir si les supermarchés pouvaient ou non vendre de l'alcool. (Voir la vidéo)
Déjà affaibli par l'effondrement des banques, ces manifestations achèvent de destabiliser le gouvernement ; le Premier ministre annonce alors sa démission, invoquant des raisons de santé.
Lors des élections d'avril 2009, une majorité de gauche, composée de socio-démocrates et du parti « gauche verte », est élue. C'est une première en Islande, pays traditionnellement gouverné au centre droit. Une femme, Johanna Siguroardottir, prend la tête du gouvernement, une autre première dans ce pays (qui a cependant eu une présidente pendant 16 ans, Vigdis Finnbogadottir).
Mais le coup de barre est modéré : les socio-démocrates sont pro-marché et pro-Europe. Le programme discuté avec le FMI se poursuit, et le gouvernement engage en juillet des négociations pour adhérer à l'Union européenne.
Une réforme de la Constitution
Dans le programme de la gauche, il était question d'une réforme de la constitution, notamment pour redéfinir les pouvoirs du président de la République. Cette initiative n'est pas une grosse surprise politique, comme l'explique au téléphone le politologue Eirikur Bergmann, directeur du centre pour les études européennes à l'université de Bifröst :
« Notre constitution de 1944 était calquée sur celle du Danemark ; depuis des années, nous prévoyions de la changer, pour nous doter d'une constitution propre à l'Islande. Nous avons repoussé le projet plusieurs fois. La crise de nos banques a servi d'opportunité pour se lancer.
C'est un peu comme dans la vie, les crises vous forcent à la réflexion sur vous-même. Mais ce travail constituant n'a rien à voir, sur le fond, avec la crise financière. »
Une assemblée constituante, composée de 25 personnes, est élue le 27 novembre 2010. N'importe qui pouvait se présenter à cette élection.
Plus de 520 candidats l'ont fait, de tous horizons. Les élus sont des universitaires, des juristes, des journalistes ; on compte aussi un syndicaliste, un agriculteur, un pasteur, un metteur en scène…
La participation à l'élection de cette assemblée des 25, cependant, n'a pas été énorme : seulement 36% des électeurs se sont déplacés, ce qui a été analysé comme un revers pour le nouveau gouvernement, et comme le signe d'un désintérêt pour ce toilettage constitutionnel.
La commission doit plancher sur la réforme à partir de mi-février et fournir un texte dans le courant de l'été. Il devra être voté par le parlement et sera soumis au réferendum en 2012.
Remous autour des règles du FMI et de l'adhésion à l'UE
Pendant ce temps, le gouvernement de Johanna Siguroardottir s'escrime à respecter les règles dictées par le FMI, ce qui ne fait rien pour accroitre sa popularité. Mais ces « ajustements », comme dit pudiquement le fonds, ne s'accompagnent pas de manifestations : la population semble s'être résignée à avaler la potion amère.
Le gouvernement de gauche connait cependant de nombreuses turbulences et tiraillements. En ce moment, c'est la candidature à l'Union européenne qui crée des remous : selon les sondages, la population n'y est pas favorable (« mais dans les sondages, l'adhésion à l'UE est très erratique en Islande, variant selon les périodes de 30% à 90% », tempère Bergmann).
Au parlement, à plusieurs reprise, les « verts de gauche » se sont désolidarisés d'un pouvoir jugé trop centriste sur la question européenne comme sur d'autres. « Ce gouvernement est en crise depuis sa prise de fonction », résume Bergmann.
On est donc loin du conte de fée qui circule sur le net. L'Islande ne vit pas une alternative réussie et harmonieuse au capitalisme, mais une suite de tâtonnements confus, douloureux et résignés… en restant dans les rails du FMI.
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BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Situation en Islande
http://www.tantquil.net/2012/09/24/islande-une-revolution-citoyenne-qui-fait-pschitt/
Invité- Invité
Re: Situation en Islande
http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1397
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Brisons le mythe sur l'Islande
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010