Indigènes de la République
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Re: Indigènes de la République
C'est surtout dramatique par le vide d'arguments.
Hadrien, tu as une réponse à donner à ce que je dis ou tu te contentes de m'attaquer personnellement? Attaques auxquelles je ne répondrai évidemment pas.
Je sais que tu estimes n'avoir aucune besoin de réfléchir et d'approfondir ou d'actualiser les analyses marxistes, mais là tu verses dans une caricature pathétique de ce que le mouvement se réclamant du marxisme a produit de pire... Si tu as un argument à produire dans le débat, et je conçois bien que les discours d'Houria fassent débat, je ne suis pas toujours totalement en accord avec ce qu'elle dit, mais à part à LO qui est toujours totalement en accord avec ce que quelqu'un dit?
En tout cas, je t'appelle à te reprendre et à revenir à des débats politiques. Caricaturer une position, schématiser une position pour la combattre, polémiquer, c'est normal, mais là si je réponds, je suis dans quoi, nous sommes dans quel débat, un débat politique ou le procès d'une personne?
A part le fait de me nier le droit à penser et dire ce que je pense à cause de l'abjection de ma vie personnelle de zélé propagandiste du colonialisme français, à part t'indigner que je rappelle que la question de l'islam et la décolonisation en France a un rapport avec la guerre menée en Algérie, et de t'offusquer que l'on puisse dire que l'islam, oui, est décolonial, comme d'autres choses que j'ai citées, tu as UN argument montrant que c'est du n'importe quoi?
Je ne vais pas te dire à quel courant historique ce genre de méthode se rattache, je pense que tu peux le trouver tout seul.
Hadrien, tu as une réponse à donner à ce que je dis ou tu te contentes de m'attaquer personnellement? Attaques auxquelles je ne répondrai évidemment pas.
Je sais que tu estimes n'avoir aucune besoin de réfléchir et d'approfondir ou d'actualiser les analyses marxistes, mais là tu verses dans une caricature pathétique de ce que le mouvement se réclamant du marxisme a produit de pire... Si tu as un argument à produire dans le débat, et je conçois bien que les discours d'Houria fassent débat, je ne suis pas toujours totalement en accord avec ce qu'elle dit, mais à part à LO qui est toujours totalement en accord avec ce que quelqu'un dit?
En tout cas, je t'appelle à te reprendre et à revenir à des débats politiques. Caricaturer une position, schématiser une position pour la combattre, polémiquer, c'est normal, mais là si je réponds, je suis dans quoi, nous sommes dans quel débat, un débat politique ou le procès d'une personne?
A part le fait de me nier le droit à penser et dire ce que je pense à cause de l'abjection de ma vie personnelle de zélé propagandiste du colonialisme français, à part t'indigner que je rappelle que la question de l'islam et la décolonisation en France a un rapport avec la guerre menée en Algérie, et de t'offusquer que l'on puisse dire que l'islam, oui, est décolonial, comme d'autres choses que j'ai citées, tu as UN argument montrant que c'est du n'importe quoi?
Je ne vais pas te dire à quel courant historique ce genre de méthode se rattache, je pense que tu peux le trouver tout seul.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
"Votre guerre"Toussaint a écrit:Oui, c'est exact, l'Islam est décolonial, je renvoie à l'histoire de votre guerre en Algérie, en particulier, mais on pourrait citer des tas de textes, de faits à l'appui de cette phrase très juste..
tu t'adresses de qui à qui là ?
je ne dis pas que le Pir va vers l'extreme droite, je dis qu'il est condamné, s'il veut avoir du poids, à etre un parti d'islam politique, de type freres musulmans
Et que sans doute quelques naifs "indigenes" ne le comprennent pas, d'une manière similaire aux sympathisants de riposte laique voguant vers l'ED.
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Indigènes de la République
marxmarx a écrit:... d'une manière similaire aux sympathisants de riposte laique voguant vers l'ED.
LO ? (oh merde j'ai chopé le virus de MarxMarx)
Plus sérieusement la solidarité qui existe est celle de la lutte contre le coup d’état et contre la répression frappant les frères musulmans en Égypte sous les applaudissement des laïcistes en France.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
Je pourrais dire "notre guerre", et ce serait le terme correct me concernant et mon peuple. Mais la guerre d'Algérie est au cœur de la haine anti-arabe et sa forme présentable comme dirait Bourdieu, lislamophobie. Islamophobie qui prolonge les guerres coloniales et accompagne les guerres impériales d'aujourd'hui. "Votre guerre", celle menée par l'état français dont la plupart des forumeurs sont des citoyens, avec le soutien de pans entiers de la population française, dont des partis dits ouvriers comme le PCF, qui a voté le budget de la guerre. Cela crée une responsabilité collective, nationale, républicaine, et en particulier sur la question des réparations de cette guerre, que peu de gens ont abordée en France, fort peu de groupes politiques.
Et oui, "votre guerre", parce que par exemple, un des principaux articles des accords d'Evian stipulait (point 1 ou 2, je crois) que les algériens qui souhaiteraient devenir citoyens français en auraient le droit, sans limitation de délais, si je ne me trompe pas. Ce dont il découle que tout algérien demandant la nationalité française après 1962 eût dû recevoir la nationalité française, de droit.
La réaction indignée à la violation de ces accords par De Gaulle, et la demande du respect des Accords d'Evian n'a pas été non plus tellement forte ni massive de la part du mouvement ouvrier.
C'est un peu facile de nier toute responsabilité collective dans la guerre d'Algérie et les violations des accords d'Evian sous prétexte que l'on est rattaché à des partis qui se sont élevés contre la guerre. C'est une responsabilité de l'ensemble du peuple français au même titre que le reste de son histoire. Et c'est bien le contingent qui s'est battu et a torturé, violé, massacré, affamé à grande échelle. Pas seulement des dirigeants politiques.
Et dans les relations entre l'islam et la "république", il est généralement admis que la guerre d'Algérie et ses conséquences jamais abordées de front après la fin des hostilités et le départ des pieds noirs jouent un rôle important. La guerre en Algérie et tout le système de domination coloniale reposait en effet sur le concept de "français musulmans", aujourd'hui on parle de "français d'origine musulmane" , et la Frnace est le seul pays dans lequel on parle couramment de français d'origine musulmane ou d'origine juive, on a vu récemment, cela a été relevé une organisation d'extrême gauche utiliser ce terme . Penser une seconde que ces termes abjects n'aient aucun rapport avec les héritages historiques est une plaisanterie.
Malheureusement, le colonialisme n'est pas seulement une relation de classe sociale bourgeoise à un peuple dominé, c'est aussi une relation de peuple à peuple. C'est quelque chose que toute personne venant des ex-colonies vit au quotidien, que toute personne vivant dans une colonie française vit aussi au quotidien, et le nier revient seulement à ne pas affronter le problème et à rester sur une vision très franco-centrée. C'est à dire coloniale.
Et les réactions haineuses à l'égard de l'Appel des Indigènes sont à comparer avec les mêmes réactions par exemple à l'accord d'Union de la Gauche, pourtant autrement graves ou aux propos des Mélenchon et cie sur les activités militaires françaises en Afrique. Pourtant il ne s'agissait pas d'un appel à soutenir l'état bourgeois et l'impérialisme. Mais on a mesuré alors la profondeur de l'empreinte coloniale sur ce pays et on continue de le faire avec les réactions de haine et les injonctions à l'assimilation, la chasse aux musulmanes voilées, avec des lois les discriminant spécifiquement, qui rencontrent un soutien et une sympathie dans une partie majoritaire de la population et du mouvement ouvrier.
Et oui, "votre guerre", parce que par exemple, un des principaux articles des accords d'Evian stipulait (point 1 ou 2, je crois) que les algériens qui souhaiteraient devenir citoyens français en auraient le droit, sans limitation de délais, si je ne me trompe pas. Ce dont il découle que tout algérien demandant la nationalité française après 1962 eût dû recevoir la nationalité française, de droit.
La réaction indignée à la violation de ces accords par De Gaulle, et la demande du respect des Accords d'Evian n'a pas été non plus tellement forte ni massive de la part du mouvement ouvrier.
C'est un peu facile de nier toute responsabilité collective dans la guerre d'Algérie et les violations des accords d'Evian sous prétexte que l'on est rattaché à des partis qui se sont élevés contre la guerre. C'est une responsabilité de l'ensemble du peuple français au même titre que le reste de son histoire. Et c'est bien le contingent qui s'est battu et a torturé, violé, massacré, affamé à grande échelle. Pas seulement des dirigeants politiques.
Et dans les relations entre l'islam et la "république", il est généralement admis que la guerre d'Algérie et ses conséquences jamais abordées de front après la fin des hostilités et le départ des pieds noirs jouent un rôle important. La guerre en Algérie et tout le système de domination coloniale reposait en effet sur le concept de "français musulmans", aujourd'hui on parle de "français d'origine musulmane" , et la Frnace est le seul pays dans lequel on parle couramment de français d'origine musulmane ou d'origine juive, on a vu récemment, cela a été relevé une organisation d'extrême gauche utiliser ce terme . Penser une seconde que ces termes abjects n'aient aucun rapport avec les héritages historiques est une plaisanterie.
Malheureusement, le colonialisme n'est pas seulement une relation de classe sociale bourgeoise à un peuple dominé, c'est aussi une relation de peuple à peuple. C'est quelque chose que toute personne venant des ex-colonies vit au quotidien, que toute personne vivant dans une colonie française vit aussi au quotidien, et le nier revient seulement à ne pas affronter le problème et à rester sur une vision très franco-centrée. C'est à dire coloniale.
Et les réactions haineuses à l'égard de l'Appel des Indigènes sont à comparer avec les mêmes réactions par exemple à l'accord d'Union de la Gauche, pourtant autrement graves ou aux propos des Mélenchon et cie sur les activités militaires françaises en Afrique. Pourtant il ne s'agissait pas d'un appel à soutenir l'état bourgeois et l'impérialisme. Mais on a mesuré alors la profondeur de l'empreinte coloniale sur ce pays et on continue de le faire avec les réactions de haine et les injonctions à l'assimilation, la chasse aux musulmanes voilées, avec des lois les discriminant spécifiquement, qui rencontrent un soutien et une sympathie dans une partie majoritaire de la population et du mouvement ouvrier.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
La réaction indignée à la violation de ces accords par De Gaulle, et la demande du respect des Accords d'Evian n'a pas été non plus tellement forte ni massive de la part du mouvement ouvrier.
Je pense que personne ne les a respectés..., sinon sans leurs clauses secrètes sur les armes nucléaires et chimiques. Quant aux citoyens non-musulmans, même anciens moudjahidines, leur naturalisation algérienne n'a pas été simple non plus.
Je n'ai trouvé aucun article garantissant la nationalité française aux Algériens. Il y en a par contre sur l'amnistie et les pieds-noirs qui ont été foulés aux pieds par l'Etat algérien de l'époque.Les négociateurs ayant été renversés par Ben Bella.
Les "FSNA" résidant en Algérie n'ont eu aucun choix de nationalité, à la demande des négociateurs FLN. Ceux qui résidaient en France ont choisi.
Je peux avoir des oublis,mais je pense que ç s'est passé comme ça.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Indigènes de la République
Hadrien, tu as une réponse à donner à ce que je dis ou tu te contentes de m'attaquer personnellement? Attaques auxquelles je ne répondrai évidemment pas.
Il n'y a rien à répondre.
J'ai simplement repris ta méthode, le temps d'un post, pour montrer que celui qui passe son temps, rédige de longues diatribes pour insulter tous les intervenants qui dénoncent le PIR et la réaction religieuse, ne parle pas de n'importe où et n'a pas n'importe quel profil.
Il y a un lien direct entre tes injures et calomnies, répétées ad nauseam ("colonialistes, racistes, petits blancs etc....") et tes propres engagements dans un territoire colonial français.
C'est ce lien, à mon avis (mais je ne suis pas psy), qui explique au moins en partie une telle véhémence, une telle haine, de telles outrances, de tels délires répétitifs.
hadrien- Messages : 285
Date d'inscription : 09/02/2015
Re: Indigènes de la République
hadrien a écrit:Hadrien, tu as une réponse à donner à ce que je dis ou tu te contentes de m'attaquer personnellement? Attaques auxquelles je ne répondrai évidemment pas.
Il n'y a rien à répondre.
Tout a fait d'accord ce sera la seule fois car tes propos puent la haine. Tu attaques sur des caractéristiques personnelles lâchement planqué derrière ton anonymat.
Tu ne réponds jamais sur le fond, tu n'as aucun argument, ton rôle ici est de parasiter pour bloquer tout discussion, et de faire le porte voix de l'organisation communautariste blanche LO, dont tu partages les positions islamophobes en les amplifiant. Bref à part les islamophobes patentés du forum tous auront compris ta misère militante et intellectuelle et le racisme qui les nourrit.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
Amusant.
Tu serais bien dans l'incapacité de prouver ce que tu racontes et quant à ma véhémence, elle remonte à légèrement plus loin que mon départ de la France métropolitaine, et je ne pense pas avoir changé, sauf que, à la limite, les analyses de mon camarades Sadri Khiari ont donné une explication aux dérives racistes d'organisations comme LO et ont expliqué comment cette organisation et pas seulement elle, se sont retrouvées dans un front islamophobes avec la droite, le PS, l'extrême droite, front qui ne s'est jamais désuni sur le fond, à savoir la lutte contre l'Islam.
Je pense aussi que l'on retrouve la même hostilité et le même mépris lorsqu'il s'agit des questions nationales comme la Corse, où j'ai trouvé la même arrogance, le même mépris et la même faiblesse dans l'analyse d'orgas comme LO. Pas depuis mon départ en Guyane, depuis que la question corse s'est posée avec acuité, en 1976 avec l'ARC et les affrontements d'Aléria, de Bastia, et la répression coloniale, l'apparition du FLNC et du STC. La matrice de la chasse aux musulmanes voilées, et le rejet de la question nationale corse est la même, disait Léon Crémieux en 2003.
Enfin, quant à savoir ce que je fais en Guyane et quels y sont mes engagements, tu montres dans ton propre post que tu n'en as aucune idée, mais que tu te les inventes, tu inventes une situation personnelle, une situation psychologique individuelle dont tu ne sais rien, pour insulter et justifier une condamnation politique. Que tu affabules et inventes est révélateur, que tu t'appuies sur tes inventions pour jeter un torrent de boue en est une autre. Tu peux parfaitement juger que mes analyses de tes positions exprimées sont excessives et erronées, réactionnaire, racistes, je crois même qu'un imbécile parlait de mon nazisme , tu ferais mieux de t'en tenir à l'analyse de ce que je dis plutôt qu'à chercher à me disqualifier par de la psychologie de Monoprix et de simples calomnies que tu avances sans aucune preuve.
Ce que tu montres en recourant à de pareilles méthodes, c'est ton insigne faiblesse politique et ton incapacité à réfuter sur le fond. Tu en as probablement autant à mon service, mais tu ne trouveras jamais dans mes posts des opinions ou des critiques qui ne s'appuient pas sur des écrits mis en ligne ou des faits connus de tous comme des positions et des actions publiques. Si je parle de posture coloniale sur Mayotte par exemple, c'est parce qu'un forumeur a posté un texte. Pareil sur mes analyses de LO ou de positions diverses, pareil sur Charlie, je poste sur des textes, des images et des documents, des écrits, ou des silences comme par exemple ne pas dénoncer les exclusions de musulmanes voilées de cours en fac par des enseignants outrepassant leurs droits. Ne pas dénoncer ces agissements alors qu'on prend position sur l'éventualité d'une loi me semble un accord et en tout cas une absence d'opposition à de telles pratiques. Tu peux diverger, tu ne peux nier que c'est un débat politique sur la base de choses publiques. Ma pratique enseignante et mes pratiques, ma vie en revanche, tu n'en as aucune idée et tu inventes des saletés.
Perso, cela ne me dérange pas, cela m'amuse, mais si on regarde sérieusement, cela ne dit pas grand chose de bon du courant politique dont tu te réclames. C'est ce que dit mon camarade MO2014 et je le rejoins sur le fond de sa réponse.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
Sur ce que dit Yannalan, si, c'est bien dans les Accords d'Evian, les algériens qui le souhaitaient pouvaient venir vivre en France comme des Français (ce qu'ils étaient), c'est là que De Gaulle a sorti sa phrase sur Colombey "les deux mosquées" et on est passé à l'examen cas par cas et les camps de harkis. Quant à l'état algérien, évidemment, mon propos n'est pas de l'encenser, mon propos est de dire qu'entre les deux peuples, le passé est encore bien présent, et que par exemple l'amnistie accordée aux crimes massifs, l'euphémisation des manuels scolaires, renvoyant dos à dos le FLN et l'armée coloniale sur la question des massacres et des tortures, expliquant souvent les tortures par une réaction humaine aux exactions des maquisards, ont aussi joué un rôle dans le maintien de deux visions de l'histoire de la colonisation, celle des colonisés et celle du pays colonisateur.
Entre parenthèses, mon propos est d'autant moins d'exonérer l'état algérien ou le FLN que leur pratique a contribué en Algérie même à brouiller la mémoire, et les représentations, mais ceci est une autre histoire sur laquelle je ne peux que constater des choses éparses.
D'une façon générale, je suis toujours stupéfait par l'innocence revendiquée à gauche et à l'extrême gauche sur les crimes coloniaux, ce qui permet dans la foulée de se lancer en toute arrogance dans des injonctions à l'intégration aux populations immigrées de pays colonisés ou descendantes de ces immigrés. Injonction que l'on retrouve y compris dans des textes à prétention "théorique" chez certaines orgas, mais aussi par exemple dans feue la LCR. Je suis stupéfait par la sévérité et l'intolérance, la violence et les insultes qui ont accompagné les exclusions de élèves voilées par des enseignants parfois militants d'extrême gauche, l'Appel des Indigènes, et la naissance du PIR. La séquence ne doit rien au hasard, évidemment. Et nous y voici toujours comme dirait Angela Davis. Heureusement, Sadr avec son texte du champ politique blanc et les analyses du PIR ont amené des éclairages en disant des choses que nous savions tous mais que nous n'avions pas mises en cohérence.
Il est proprement stupéfiant de voir porter aux nues Malcolm X, malgré son sexisme, sa religion musulmane qu'il mettait pourtant bien en avant, et son nationalisme noir. De même on a soutenu les Black Panthers comme Malcolm X malgré leur nationalisme noir revendiqué. En 1969, et ensuite, alors que les bases légales de la ségrégation étaient finies, mais que ses conséquences sociales persistaient, à l'image de ce que Valls appelle l'apartheid social pour les immigrés et descendants d'immigrés. Pour la France, il suffit de lire ce qui est dit des Indigènes et de comparer avec la question du nationalisme noir pour rester songeur. Alors, certes, il n'y avait pas de ségrégation légale raciale en France métropolitaine, en revanche il y avait ségrégation légale en France, sur la base des origines jusqu'aux indépendances; et avant comme après ségrégation légale et sociale. Il n'est que de voir la question du suffrage universel pour l'élection du président de leur république, elle n'était pas dans la Constitution de 1958, elle n'a été rajoutée qu'après les indépendances, et c'était assumé tel quel par son auteur, Debré, il s'agissait d'avoir un corps électoral majoritairement blanc. Et cette majorité établie, on a pu faire semblant de croire que les discriminations de race et d'origines n'existaient plus... Ben tiens...
Entre parenthèses, mon propos est d'autant moins d'exonérer l'état algérien ou le FLN que leur pratique a contribué en Algérie même à brouiller la mémoire, et les représentations, mais ceci est une autre histoire sur laquelle je ne peux que constater des choses éparses.
D'une façon générale, je suis toujours stupéfait par l'innocence revendiquée à gauche et à l'extrême gauche sur les crimes coloniaux, ce qui permet dans la foulée de se lancer en toute arrogance dans des injonctions à l'intégration aux populations immigrées de pays colonisés ou descendantes de ces immigrés. Injonction que l'on retrouve y compris dans des textes à prétention "théorique" chez certaines orgas, mais aussi par exemple dans feue la LCR. Je suis stupéfait par la sévérité et l'intolérance, la violence et les insultes qui ont accompagné les exclusions de élèves voilées par des enseignants parfois militants d'extrême gauche, l'Appel des Indigènes, et la naissance du PIR. La séquence ne doit rien au hasard, évidemment. Et nous y voici toujours comme dirait Angela Davis. Heureusement, Sadr avec son texte du champ politique blanc et les analyses du PIR ont amené des éclairages en disant des choses que nous savions tous mais que nous n'avions pas mises en cohérence.
Il est proprement stupéfiant de voir porter aux nues Malcolm X, malgré son sexisme, sa religion musulmane qu'il mettait pourtant bien en avant, et son nationalisme noir. De même on a soutenu les Black Panthers comme Malcolm X malgré leur nationalisme noir revendiqué. En 1969, et ensuite, alors que les bases légales de la ségrégation étaient finies, mais que ses conséquences sociales persistaient, à l'image de ce que Valls appelle l'apartheid social pour les immigrés et descendants d'immigrés. Pour la France, il suffit de lire ce qui est dit des Indigènes et de comparer avec la question du nationalisme noir pour rester songeur. Alors, certes, il n'y avait pas de ségrégation légale raciale en France métropolitaine, en revanche il y avait ségrégation légale en France, sur la base des origines jusqu'aux indépendances; et avant comme après ségrégation légale et sociale. Il n'est que de voir la question du suffrage universel pour l'élection du président de leur république, elle n'était pas dans la Constitution de 1958, elle n'a été rajoutée qu'après les indépendances, et c'était assumé tel quel par son auteur, Debré, il s'agissait d'avoir un corps électoral majoritairement blanc. Et cette majorité établie, on a pu faire semblant de croire que les discriminations de race et d'origines n'existaient plus... Ben tiens...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
Rien de surprenant aux repliques de toussaint : plusieurs textes du Pir affirment que le prolétariat blanc opprime le prolétariat non-blanc, et aussi que les ouvriers français étaient coupables de la colonisation.
Coupable de par sa naissance, par sa filiation, par sa couleur de peau...
Ca ressemble à certaines théories tellement loin du "marxisme révolutionnaire" qu'elles en sont les armes de nos ennemis mortels.
(Bien la Guyane au fait ? Tu as beau temps ?)
Coupable de par sa naissance, par sa filiation, par sa couleur de peau...
Ca ressemble à certaines théories tellement loin du "marxisme révolutionnaire" qu'elles en sont les armes de nos ennemis mortels.
(Bien la Guyane au fait ? Tu as beau temps ?)
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Indigènes de la République
Plus sérieusement la solidarité qui existe est celle de la lutte contre le coup d’état et contre la répression frappant les frères musulmans en Égypte sous les applaudissement des laïcistes en France.
A ce propos un commentaire de notre camarade Youssef Boussoumah :
Hollande, Valls, Fabius se taisent devant le massacre des Frères musulmans en Egypte, abject !
Un massacre de sang froid de 9 avocats cadres des Frères musulmans vient d'être commis au Caire !
La version officielle est d'une telle bouffonnerie que personne d'honnête ne peut la croire: une opération anti terroriste contre des avocats réunis dans un appartement ?!!!
Le timing a été bien choisi juste au moment de l'attaque de Daesh dans le Sinaï pour d'une part établi un linkage entre FM et Daesh, d'autre part pour pousser des jeunes des FM incontrôlés , éventuellement à rejoindre Daesh, enfin pour liquider des ennemis à la faveur de l'émoi provoqué par les meurtres de soldats.
Les médias français se taisent, l'Egypte est un des rares pays à avoir acheté des Rafales à la France, la gauche et la droite aussi, un grand nombre de gauchistes également , par méconnaissance ou islamophobie.
Article<-
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
Une des explications à la mansuétude des "trotskystes" sur Malcolm X et les Black Panthers, c'est que Trotsky a séjourné aux Etats Unis et qu'il n'était pas contre le séparatisme noir, tant que le racisme dominait le prolérariat blanc. Et que celui-ci bénéficiait d'un avantage de situation du fait de la discrimination des noirs. Ttttt, ce Trotsky quand même, et en plus il était pour l'indépendance de l'Alsace... Mais l'esclavage aux Etats Unis et le processus colonial européen, français en particulier, ont des conséquences différentes. A moins de s'en aller, par exemple au Libéria, les noirs américains n'avaient d'autre choix que le séparatisme noir, et la lutte pour l'égalité complète, celle-ci continue.
En France depuis 1962, la doxa est la disparition de tout ce qui n'est pas citoyen par définition égal à tout autre, et étranger. Maintenant, les chiffres sur la discrimination raciale, religieuse et nationale en France sont connus et les exemples fleurissent,ils sont à la vue de tous, et oui la discrimination à l'embauche ou au logement a des bébéficiaires, comme la discrimination de genre d'ailleurs. Par exemple, justement, la question de la titularisation dans la fonction publique, réservée aux nationaux, ce qui n'est pas du tout forcément le cas ailleurs; mais que peu d'organisations ouvrières ont jamais remis en question. En revanche, travailleur étranger dans la fonction publique nationale, c'est évidemment un statut précaire. Là aussi, pas de remise en question de ce fait et de ce principe par la plupart des organisations ouvrières... Mais il en va de la race et de l'origine comme du genre, les dominants n'aiment pas se voir tendre un miroir...
Merci de me demander comment va la Guyane, en ce moment il pleut pas mal, c'est le nino, pardon pour l'orthographe, mon clavier est français de souche. Quoique né à HonKong, je crains... Mais si j'y pense, je ferai un jour un topo sur le colonialisme en Guyane et la discrimination frappant ce pays avec la participation active de a majorité des syndicats métropolitains, ici on dit blancs ou coloniaux , cela sera amusant. Heureusement qu'il y a l'UTG. Merci de l'idée...
En France depuis 1962, la doxa est la disparition de tout ce qui n'est pas citoyen par définition égal à tout autre, et étranger. Maintenant, les chiffres sur la discrimination raciale, religieuse et nationale en France sont connus et les exemples fleurissent,ils sont à la vue de tous, et oui la discrimination à l'embauche ou au logement a des bébéficiaires, comme la discrimination de genre d'ailleurs. Par exemple, justement, la question de la titularisation dans la fonction publique, réservée aux nationaux, ce qui n'est pas du tout forcément le cas ailleurs; mais que peu d'organisations ouvrières ont jamais remis en question. En revanche, travailleur étranger dans la fonction publique nationale, c'est évidemment un statut précaire. Là aussi, pas de remise en question de ce fait et de ce principe par la plupart des organisations ouvrières... Mais il en va de la race et de l'origine comme du genre, les dominants n'aiment pas se voir tendre un miroir...
Merci de me demander comment va la Guyane, en ce moment il pleut pas mal, c'est le nino, pardon pour l'orthographe, mon clavier est français de souche. Quoique né à HonKong, je crains... Mais si j'y pense, je ferai un jour un topo sur le colonialisme en Guyane et la discrimination frappant ce pays avec la participation active de a majorité des syndicats métropolitains, ici on dit blancs ou coloniaux , cela sera amusant. Heureusement qu'il y a l'UTG. Merci de l'idée...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
Angela Davis a récemment dit à Toulouse, je crois, qu'elle avait appris avec les féministes américaines que l'on pouvait à la fois diverger et soutenir notamment contre la répression.
C'est une chose que connaissent bien les organisations du mouvement ouvrier français, sauf lorsque d'islam il s'agit.
Oui, il faut soutenir, comme le martèle Tariq Ali (non, il n'est pas musulman, il est athée ) les Frères contre la dictature militaire, oui il faut soutenir le Hamas contre l'attaque israélienne, oui il faut soutenir l'Autorité Palestinienne contre Israël, oui, il fallait soutenir Allende contre le putsch de Pinochet, oui il fallait s'opposer à la guerre en Libye, à l'intervention en Syrie et à la guerre en Irak et au Koweit. Oui, pour des raisons de principe, comme dit Tariq, mais aussi parce que la répression militaire des Frères ne rapprochera pas l'Egypte de la révolution, au contraire, et que l'intervention en Irak ou en Syrie, en Libye n'ont pas amélioré le sort des peuples de la région, au contraire.
Il est presque anormal de devoir le dire et il est tout à fait étrange de se voir critiqué ou insulté pour cela.
On voit bien que l'islamophobie est une auxiliaire de l'impérialisme, ici et ailleurs. En 2003, dire "ni Saddam, ni Bush" était une sottise, il fallait simplement se battre contre la guerre. Il n'y a pas à choisir entre la dictature égyptienne et les Frères, il faut lutter contre la dictature et défendre toutes ses victimes. Pour créer les conditions d'un mouvement de masse contre la dictature. Ensuite, évidemment qu'il serait souhaitable de voir se construire dans ce processus des partis révolutionnaires indépendants de toute structure bourgeoise, comme les Frères. Mais du dehors, notre rôle, ce serait d'isoler Al Sissi. On en est loin parce que l'islamophobie est telle qu'en réalité beaucoup considèrent que la dictature militaire est préférable à un pouvoir des Frères. Et qu'ils ne bougent pas, laissant carte blanche aux militaires égyptiens...
Voici le le lien pour l'intervention d'Angela Davis à Toulouse, un discours intéressant:
https://www.youtube.com/watch?v=3kq1pYVai_k
C'est une chose que connaissent bien les organisations du mouvement ouvrier français, sauf lorsque d'islam il s'agit.
Oui, il faut soutenir, comme le martèle Tariq Ali (non, il n'est pas musulman, il est athée ) les Frères contre la dictature militaire, oui il faut soutenir le Hamas contre l'attaque israélienne, oui il faut soutenir l'Autorité Palestinienne contre Israël, oui, il fallait soutenir Allende contre le putsch de Pinochet, oui il fallait s'opposer à la guerre en Libye, à l'intervention en Syrie et à la guerre en Irak et au Koweit. Oui, pour des raisons de principe, comme dit Tariq, mais aussi parce que la répression militaire des Frères ne rapprochera pas l'Egypte de la révolution, au contraire, et que l'intervention en Irak ou en Syrie, en Libye n'ont pas amélioré le sort des peuples de la région, au contraire.
Il est presque anormal de devoir le dire et il est tout à fait étrange de se voir critiqué ou insulté pour cela.
On voit bien que l'islamophobie est une auxiliaire de l'impérialisme, ici et ailleurs. En 2003, dire "ni Saddam, ni Bush" était une sottise, il fallait simplement se battre contre la guerre. Il n'y a pas à choisir entre la dictature égyptienne et les Frères, il faut lutter contre la dictature et défendre toutes ses victimes. Pour créer les conditions d'un mouvement de masse contre la dictature. Ensuite, évidemment qu'il serait souhaitable de voir se construire dans ce processus des partis révolutionnaires indépendants de toute structure bourgeoise, comme les Frères. Mais du dehors, notre rôle, ce serait d'isoler Al Sissi. On en est loin parce que l'islamophobie est telle qu'en réalité beaucoup considèrent que la dictature militaire est préférable à un pouvoir des Frères. Et qu'ils ne bougent pas, laissant carte blanche aux militaires égyptiens...
Voici le le lien pour l'intervention d'Angela Davis à Toulouse, un discours intéressant:
https://www.youtube.com/watch?v=3kq1pYVai_k
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
Pour une approche matérialiste de la question raciale
Une réponse aux Indigènes de la République
par Malika Amaouche, Yasmine Kateb & Léa Nicolas-Teboul
Les Indigènes de la République ont contribué à rendre visible un racisme de gauche, appuyé sur le racisme intégral consubstantiel à la société française, mais seraient-ils prisonniers de ces enjeux ? Une analyse systématique des champs de force qui s’exercent sur les plus précarisés permet de sortir de l’ornière : une critique conséquente de l’invisibilisation des questions raciales et de genre, échappant au grand jeu identitaire de l’extrême droite, ancrée dans la critique de l’économie politique.
Des morts en Méditerranée en passant par les émeutes de Baltimore jusqu’aux menus faits quotidiens de la vie métropolitaine, tout nous ramène à la question raciale. Il nous semble nécessaire de proposer une analyse de fond du racisme qui ne soit pas qu’une réponse à chaud aux événements.
On assiste aujourd’hui à une montée de l’islamophobie et de l’antisémitisme. C’est une double vague et il faut réussir à penser les choses ensemble, alors que les séparations sociales sont de plus en plus fortes et les logiques de guerre de tous contre tous incontrôlables. Cela signifie refuser les logiques de concurrence entre les racismes ; mais aussi penser islamophobie et antisémitisme dans toute leur spécificité. Et cela dans le contexte général d’une augmentation de la violence sociale, d’un durcissement des segmentations de classes et des effets du racisme structurel (logement, travail, etc.). C’est de plus en plus dur pour les plus pauvres, pour ceux qui sont déjà les plus précarisés (les racisés, les femmes).
Avec les attentats de janvier, la gauche s’est pris en plein dans la figure son déni de la question du racisme. Elle qui s’est fait une spécialité de dénoncer la victimisation et de refouler le racisme comme phénomène structurel massif. L’obsession du voile des féministes institutionnelles a fonctionné comme un révélateur du racisme d’une gauche accrochée à un universalisme abstrait et agressif.
Voilà pourquoi nous étions enthousiastes devant l’énorme travail qui a rendu visible ce racisme de gauche, républicain, auquel le Parti des Indigènes de la République (PIR) a participé depuis 2004. Nombreux sont ceux qui ont travaillé à saper ce racisme respectable [1] Pour lequel les indigènes ne sont pas réellement des égaux et qui, s’il ne se justifie pas « contre » le racisé, tire son argumentation des grandes valeurs censées l’émanciper. Toute une histoire de la condescendance et du paternalisme de la gauche française reste à écrire, notamment sur la façon dont le discours de classe a été utilisé pour maintenir bien en place les hiérarchies au sein du mouvement ouvrier lui-même.
Néanmoins, il nous semble que le PIR a glissé. Surfant sur les durcissements identitaires, il propose une lecture systématiquement culturelle voire ethnicisante des phénomènes sociaux. Cela l’amène à adopter des positions dangereuses sur l’antisémitisme, le genre et l’homosexualité. Il essentialise les fameux « Indigènes sociaux », les subalternes qu’il prétend représenter. Tout se passe comme si les prolétaires racisés qui subissent le plus violemment le racisme étaient instrumentalisés dans une stratégie politique qui se joue essentiellement dans l’arène de la gauche blanche et des intellectuels radicaux à la mode.
Pour nous, descendantes de musulmans et de juifs d’Algérie, mener la critique du PIR, comme mener celle de la Gauche, est une question d’auto-défense.
Pour nous, descendantes de musulmans et de juifs d’Algérie, mener la critique du PIR, comme mener celle de la Gauche, est une question d’auto-défense. Nous pensons que nous n’avons rien à gagner dans l’opération politique qui subsume toutes les questions sous celle de la race. Pour nous, non seulement les questions de racisme mais aussi les questions d’économie politique, de rapports sociaux de sexe sont à l’ordre du jour.
économie-politique de l’islamophobie
Qui prend le RER à Gare du Nord le matin sait que ceux qui ont l’air arabe, noir ou rom subissent une pression constante. Contrôles au faciès, « bavures policières », relogement dans des banlieues toujours plus lointaines, les racisés subissent une ségrégation géographique, sociale et symbolique. Ce racisme intégral, pour reprendre l’expression de Franz Fanon, consubstantiel à la société française, commence dès l’orientation en 4e, avec la recherche d’un stage, du premier job… et s’étend à toutes les dimensions de l’existence. Dans ces multiples apparitions, il s’étend des rues de nos villes riches où les hommes racisés se font refouler des boîtes de nuit jusqu’aux confins des mers où on laisse se noyer avec une indifférence complice ceux qui osent franchir les frontières.
En France, l’islamophobie, le racisme anti-musulman, est à comprendre, non pas simplement comme une opposition laïque à la religion, mais comme un racisme dirigé vers tout ce qui est noir ou arabe. Notamment quand sa présence est visible dans l’espace public, qu’il s’agisse de femmes voilées ou de jeunes tenant le mur. Les événements de janvier n’ont fait qu’accentuer ce processus de stigmatisation. Des attaques de mosquées aux agressions de femmes voilées, en passant par les convocations au commissariat d’enfants de huit ans qui ne disaient pas assez « Je suis Charlie », il est devenu quasiment impossible de parler politique quand on a une gueule d’Arabe sans avoir à se justifier de ne pas être islamiste.
Il ne s’agit pas de simples discriminations ou de préjugés. L’islamophobie renvoie à une question plus centrale, la question raciale. Celle-ci fonctionne comme assignation à une place dans la division du travail de certaines catégories de population sur la base de leur origine et de leur couleur de peau. Il suffit d’observer un chantier de BTP pour constater qu’en général les gros travaux sont fait par les Noirs, les travaux plus techniques par les Arabes, et que les contremaîtres sont blancs. [2] Le racisme est le régime d’exploitation matériel qui a organisé le développement capitaliste européen.
En effet, le capitalisme met en concurrence les capitaux, mais aussi les travailleurs eux-mêmes sur le marché. Cette concurrence prend la forme d’un processus de « naturalisation » qui permet une dévaluation spécifique de la force de travail. Certains traits socio-historiques de la main-d’œuvre immigrée (comme par exemple la qualification, le déplacement, la spécialisation…) sont « essentialisés » : ils vont se prolonger, « coller à la peau ». Et cela permet aux employeurs de tirer le prix de la main-d’œuvre vers le bas.
Mais ce processus ne se réduit pas à une simple « prime raciale » à l’exploitation. C’est un « phénomène social total ». On peut donc avancer que la racialisation est une dynamique essentielle au capitalisme, qui a besoin de toujours plus de force de travail et produit, en même temps, cette force de travail comme « surnuméraire », toujours en trop [3].
insuffisance de la grille de lecture « coloniale »
Ce racisme marque de manière matérielle et symbolique l’espace métropolitain européen. Néanmoins, la grille de lecture strictement décoloniale que nous propose le PIR nous empêche de comprendre les dynamiques actuelles, où ce racisme n’existe qu’en lien avec le développement capitaliste à l’échelle du monde. À ce titre, l’histoire coloniale est derrière nous, même si elle laisse des traces. L’Occident, c’est-à-dire les centres historiques d’accumulation capitaliste menacés par la crise, perpétue, à travers la « chasse aux terroristes », la continuation d’une structuration de l’exploitation à l’échelle mondiale. Par exemple les guerres pour l’accès aux ressources naturelles (pétrole ou minerais « stratégiques »). Mais ce qui se joue également, c’est l’intensification de l’exploitation dans tous les segments de classe, à commencer par les plus fragiles. Ce processus d’appauvrissement et de marginalisation finit par engloutir des sujets qui ne sont pas noirs, arabes ou descendants de colonisés. Dans les émeutes de 2005, il n’y avait pas que des Noirs et des Arabes, mais aussi de vastes portions du « prolétariat autochtone » touché par l’appauvrissement généralisé. N’en déplaise à Fox News, il ne s’agissait pas d’affrontements ethniques. Les jeunes émeutiers issus de l’immigration étaient en proportion exacte de leur importance dans la population des quartiers qui se sont révoltés, ni plus, ni moins [4].
la question de la race dans les luttes
Souvent, la question de la race dans les luttes se pose de manière immanente et non ethnicisante. Si certaines luttes sont massivement racialisées, c’est parce que les prolétaires sont assignés à cette place dans la division du travail. Des mères de famille maghrébines s’organisent en collectif pour obtenir des HLM, des femmes de ménages des hôtels Park Hyatt se mettent en grève après le viol d’une dame guinéenne par un richissime Saoudien, des demandeurs d’asile tchadiens occupent un bâtiment pour y vivre…
Quand les sans-papières chinoises des ongleries de Strasbourg-Saint-Denis réclament collectivement leurs salaires, se mettent en grève puis font tourner le salon pour la caisse de grève, elles peuvent être rejointes par les coiffeuses ivoiriennes. Malgré les segmentations raciales, salariales et culturelles, des prolétaires racialisées se retrouvent ensemble dans leur lutte. La question de la race est centrale, notamment parce que la question du salaire est tout de suite liée à celle des papiers, mais elle ne se pose pas de manière strictement identitaire et intra-communautaire. Même si la lutte ne fait pas immédiatement l’unité de tous les segments de classe. Quand la lutte monte, les segmentations sont de moins en moins signifiantes. À condition que le segment le plus bas soit pris en compte : ce sont les sans-papières les plus isolées et marginalisées qui sont parties ici en grève, rejointes par d’autres migrantes et, après une petite victoire, par d’autres salons du quartier [5]. Quand la lutte est défaite ou se termine, les segmentations se durcissent et chacun-e retourne à sa place.
La racialisation que nous subissons n’est donc pas indépendante des clivages de classe. Ce n’est pas parce que les militants politiques les nient dans les discours qu’ils disparaissent. Au contraire, on les reconduit et on risque d’approfondir un peu plus l’incompréhension entre les différents groupes sociaux qui sont amenés à se rencontrer et parfois à s’allier dans les luttes. C’est parce que les séparations, les contradictions sociales sont permanentes que l’apparition de luttes est inéluctable. La rencontre entre les exploités devient possible et elle est elle-même un enjeu de la lutte. Rencontre entre tous ceux qui, communément exploités, ne le sont pas de manière égale.
la critique de l’économie politique : un truc de beur ?
Envisager la race comme une construction sociale implique de pouvoir penser les autres rapports sociaux que sont le genre et la classe comme également construits socialement. Penser un racisme systémique doit permettre d’articuler race et genre, race et classe. Or, le champ de la pensée qui refuse de considérer comme naturelles toutes les catégories produites par ce mode de production — la propriété, le travail, l’argent — c’est, pour employer un vieux mot, celui de la « critique de l’économie politique ».
Et c’est cela que le discours du PIR évacue systématiquement. Tout se passe comme si les « indigènes sociaux » ne pouvaient sortir de leur position de subalternes qu’en redoublant la racialisation de leur position dans le capital. Comme si les jeunes issu-e-s de l’immigration coloniale n’avaient pas le droit, eux, elles aussi, de s’interroger sur l’organisation du travail, sur la propriété des moyens de production, l’exploitation… bref sur tout ce qui fondait, il y a encore une trentaine d’années, le clivage entre gauche et droite. Comme si toutes ces questions étaient simplement un truc « d’intellectuels », un truc de Français, ou pire, insulte suprême, un truc de « beur ».
Parler de racisme structurel sans jamais donner les causes de racisme, c’est laisser la porte entrouverte à toutes les pensées « anti-système ». Or seul un positionnement ferme par rapport aux ressorts de ce « système » permet de garder la tête froide dans le grand jeu identitaire auquel se livre l’extrême-droite.
la vague antisémite
Les meurtres de juifs ces dernières années (à Toulouse, Bruxelles, Paris, Copenhague) ne sont que la partie émergée de l’iceberg. À Créteil, à l’automne 2014, un couple est cambriolé : « ils sont juifs alors ils auront de l’argent », cela légitime la cible et le viol d’une jeune femme sous les yeux de son mari. Les « sorties » de personnalités médiatiques dépassent largement le champ de l’extrême-droite. Tel syndicaliste étudiant explique que ce sont les juifs, très nombreux à la fac, qui l’ont empêché d’être élu… Dans le métro parisien, un sous-prolétaire d’Europe de l’Est insulte un vieux juif religieux : « juifff ! Merde ! Juifff ! Caca »… Un livreur de bagels se fait prendre à partie parce qu’il travaille pour les juifs-ceux-qui-ont-de-l’argent…
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Carlo Rubeo- Messages : 249
Date d'inscription : 03/06/2012
Re: Indigènes de la République
Le texte répond visiblement à un ou deux textes du PIR, ce qui fonderait sa critique. Et notamment à certaines entrevues de Houria, il ne répond pas aux analyses globales du PIR, notamment celles développées par Siadri, et notamment tout ce qui a trait à la question coloniale, le colonialisme n'étant pas compréhensible si l'on ne le voit pas comme un système d'exploitation. Mais précisément ce qui fait la caractéristique de ce système de domination et d'exploitation, c'est qu'il est distinct et différent de celui de la métropole, et que cela affecte la constitution du peuple colonisé qui n'est pas celle du prolétariat métropolitain. Leur imbrication n'annule pas les distinctions, mais j'y reviendrai.
Le PIR n'a jamais dit le contraire, depuis le début, et le colonialisme est une part décisive du capitalisme, c'est sa définition même, jamais le PIR n'a dit le contraire, si quelqu'un a un texte disant le contraire, qu'il le présente. Quant à dire que l'histoire coloniale est derrière nous, c'est à mon sens faux. D'abord parce que comme le concèdent les auteurs, ses traces sont bien vivantes, mais surtout parce que la décolonisation du monde est loin d'être achevée, et il serait aisé de le démontrer, à bien des égards, on pourrait même parler d'une seconde vague colonisatrice. Evidemment, ce n'est pas le colonialisme d'Isabelle la Catholique, mais les traits fondamentaux du colonialisme restent bien présents et reprennent une nouvelle vigueur, y compris lorsque de foncier et de terres agricoles destinées aux cultures d'exportation il s'agit. Or, c'est exactement ce que disent les Indigènes, ils sont les représentants d'une décolonisation inachevée dans les pays coloniaux d'abord. Quant aux dénonciations de l'impérialisme, elle est consubstantielle au PIR, et pour cause...
En revanche, il y a quelque chose de totalement faux dans la question du philosémitisme présenté par les auteurs du texte:
Jamais, et dans aucun texte, le PIR ne fait "des juifs", les "responsables" de la construction d'un ordre identitaire. Et du coup, tout le reste de la critique tombe à l'eau parce qu'elle est fondée sur une affirmation totalement erronée. Le responsable de cet ordre identitaire, c'est bien sûr la classe dominante et son état, pas les juifs et le PIR est très clair sur ce point. Y compris lorsque les auteurs sautent gaillardement à l'idée que pour le PIR (ils ne le disent pas explicitement, mais c'est entendu, ce seraient "les juifs qui tireraient les ficelles. Cela, c'est précisément Soral qui le dit, et bien des idées prêtées au PIR par les auteures dans leurs raccourcis sont en fait celles développées par Soral qui a semble-t-il en effet un certain succès avec les mécanismes bien décrits par les auteurs. Et le PIR n'a jamais dit que lutter contre l'antisémitisme était purement et simplement lutter contre le philosémitisme, le PIR, mais aussi d'autres comme Michelle Sibony, a pointé la redoutable ambigüité de la position pro-israélienne, et de défense officielle des juifs de l'état, en opposition à d'autres désignés comme des menaces. Mais pour autant, el PIR n'a jamais prétendu que la lutte contre l'antisémitisme se limitait à la dénonciation du philosémitisme qui pour le PIR est clairement analysé comme un nouvel habit de l'antijudaïsme. Et qui fonctionne comme un piège dont Soral et Dieudonné sont une claire illustration.
Et en avant, là on a sauté plusieurs pas de géant, et voici le PIR en promoteur de l'antisémitisme. Pour reprendre une des parties du texte dénonçant le parallèle (discutable, mais pour d'autres raisons) entre les colons juifs et les tirailleurs sénégalais, toute la phrase expliquant Attachés à la France (naturalisés depuis 1870, ayant vu par là une amélioration de leur niveau de vie et de leur assimilation culturelle), leur histoire ancienne et récente les distinguait aussi des colons européens, et ils étaient la cible de l’antisémitisme (des colons, comme de l’État vichyste). pourrait presque être appliquée en effet... aux tirailleurs sénégalais. Il est remarquable que les auteures ne le voient même pas...
Là on est dans l'ignorance de la majeure partie de la production théorique des Indigènes, et notamment des textes de Sadri dont il doit y avoir des exemples sur ce fil lui-même et auxquels personne n'a jamais répondu sur le fond, à ma connaissance du moins. Prendre une entrevue de Houria comme s'il s'agissait de la seule production et analyse des Indigènes, c'est facile mais pas très honnête ni pertinent. Houria ne peut pas, dans chacune de ses réponses et de ses conférences, se lancer dans l'analyse des causes économiques, historiques et du fonctionnement du racisme structurel, pas plus que par exemple Delphy lorsqu'elle parle au Trianon du sexisme et du racisme systémiques. Pour critiquer les conceptions des Indigènes sur ce point, il faut se référer à d'autres textes. Si chaque fois qu'un dirigeant marxiste parlait de l'exploitation il devait se lancer dans une analyse de l'extorsion de la plus-value, ou lorsqu'on parle d'état bourgeois il fallait reprendre l'ensemble de l'analyse de l'état, il serait difficile d'être audible. Mais curieusement on ne le leur demande pas. Là...
Ily a donc bel et bien racialisation, c'est déjà un sacré point d'accord comme l'existence de l'islamophobie... Elle n'est pas indépendante mais elle est autonome des clivages de classe; et là encore il serait très facile de le démontrer, mais la question de la racialisation n'est pas autre chose qu'un des piliers du système de domination de la classe dominante, et les indigènes n'ont jamais prétendu le contraire. Il faut revenir aussi à la question de la gauche et l'extrême gauche blanches, qui ont refusé de dépasser un antiracisme paternaliste et moralisant. Il y a là aussi une histoire et cette histoire, le PIR et d'autres en sont le résultat, Sadri est très clair sur ce point. La question des alliances est fondamentale pour le PIR comme pour tous les autres courants de l'immigration dans ce pays. Mais comme dit Houria, pour s'allier, il faut exister, et on a fait le bilan des partis et organisations blanches comme porte-voix des luttes de l'immigration. Lorsqu'ils se sont mis, seulement deux ans après le 11/09/2001 et quelques mois après l'invasion de l'Irak, à hurler avec les racistes contre les jeunes musulmanes et à les priver de leurs droits élémentaires, constitutionnels, à les constituer en menace pour le reste de la jeunesse et des femmes, là, il était très clair qu'un point de non retour avait été atteint. Les dérives islamophobes de plus en plus graves qui ont lieu depuis le prouvent. Très clairement, le PIR est dans une phase de construction et d'affirmation, à la fois en alliance, lorsque c'est possible et seul au besoin, d'une série de choses que le texte des auteures pointe comme des évidences, sur la racialisation, sur l'héritage colonial, sur la gauche et l'immigration, l'antiracisme de la gauche; mais ces choses, on n'en entend parler que depuis l'Appel des Indigènes, le travail de Khiari, Bouamama, etc... Et je pense que Houria tord le bâton, mais elle n'a pas tort pour autant, le PIR construit un espace politique.
Donc, un texte qui se veut un débat et qui pointe des inquiétudes et des divergences avec le PIR, bien souvent à côté de la plaque, mais aussi un texte qui se situe dans le camp des luttes décoloniales, à sa façon.
Sur plusieurs points concernant les critiques de certains propos de Houria sur notamment le féminisme et les femmes indigènes, en ce qui me concerne, je ne m'exprimerai pas. Ce ne sont pas toujours des propos avec lesquels je suis en accord spontané, mais je ne vais certes pas critiquer Houria en présence de l'ennemi sur ce forum. Et c'est un débat concernant les femmes sur lequel je considère que les femmes et ici les femmes indigènes n'ont d'ordre ni d'injonction à recevoir de personne, mais surtout d'aucun homme et encore moins d'un homme blanc comme moi. Sur ce que Houria pense de ce que doivent faire les femmes indigènes, elle trouvera ses réponses comme d'autres dans les partis ouvriers les ont trouvées en leur temps, et comme elle en a déjà reçu avec ce texte. En revanche, les leçons de féminisme adressées aux femmes indigènes par les féministes blanches et la fixette raciste/classiste sur le sexisme qui ne serait l'apanage que des quartiers populaires et des garçons arabes... elles ont déjà trouvé leur réponse de la part des femmes indigènes, comme Houria, mais aussi les auteures de ce texte, et comme Domitila en son temps avait répondu aux féministes nord-américaines. Le féminisme musulman et le féminisme des femmes de l'immigration est un processus en cours de développement et il se fera contre tous les partis dominés par des hommes. Le féminisme en France s'est construit malgré le PC, la JCR et la Ligue Communiste, LO évidemment, et les groupes anarchistes... il n'y a pas d'exemples historiques dans lequel le mouvement des femmes s'est construit à travers ou avec a bienveillance de départ d'un parti masculin. Et encore moins dans la bienveillance d'un groupe dominé, même hétérogène. L'oppression et la domination sont rarement des facteurs positifs d'émancipation de genre. Et le racisme, l'islamophobie aggravent encore la chose. Dans le débat entre Houria et les auteures sur le féminisme dans l'immigration, je m'abstiens de m'exprimer ici.
Mais la situation est complexe, à l'évidence. Ici, je tairai mes désaccords éventuels avec Houria, parce que je suis confronté à des racistes islamophobes et à des représentants de la gauche coloniale. Et il n'est pas évident de naviguer entre les injonctions du champ politique blanc, de tout l'appareil médiatique de la classe dominante et les nécessités de se battre contre l'oppression de genre spécifiques aux immigrations contre des hommes ciblés par le racisme. Et le texte pointe bien les difficultés, mais avance peu de solutions.
ce racisme n’existe qu’en lien avec le développement capitaliste à l’échelle du monde. À ce titre, l’histoire coloniale est derrière nous, même si elle laisse des traces.
Le PIR n'a jamais dit le contraire, depuis le début, et le colonialisme est une part décisive du capitalisme, c'est sa définition même, jamais le PIR n'a dit le contraire, si quelqu'un a un texte disant le contraire, qu'il le présente. Quant à dire que l'histoire coloniale est derrière nous, c'est à mon sens faux. D'abord parce que comme le concèdent les auteurs, ses traces sont bien vivantes, mais surtout parce que la décolonisation du monde est loin d'être achevée, et il serait aisé de le démontrer, à bien des égards, on pourrait même parler d'une seconde vague colonisatrice. Evidemment, ce n'est pas le colonialisme d'Isabelle la Catholique, mais les traits fondamentaux du colonialisme restent bien présents et reprennent une nouvelle vigueur, y compris lorsque de foncier et de terres agricoles destinées aux cultures d'exportation il s'agit. Or, c'est exactement ce que disent les Indigènes, ils sont les représentants d'une décolonisation inachevée dans les pays coloniaux d'abord. Quant aux dénonciations de l'impérialisme, elle est consubstantielle au PIR, et pour cause...
En revanche, il y a quelque chose de totalement faux dans la question du philosémitisme présenté par les auteurs du texte:
Désormais, le philosémitisme n’est plus une antiphrase, mais désigne les juifs comme responsables de la construction d’un ordre identitaire.
Jamais, et dans aucun texte, le PIR ne fait "des juifs", les "responsables" de la construction d'un ordre identitaire. Et du coup, tout le reste de la critique tombe à l'eau parce qu'elle est fondée sur une affirmation totalement erronée. Le responsable de cet ordre identitaire, c'est bien sûr la classe dominante et son état, pas les juifs et le PIR est très clair sur ce point. Y compris lorsque les auteurs sautent gaillardement à l'idée que pour le PIR (ils ne le disent pas explicitement, mais c'est entendu, ce seraient "les juifs qui tireraient les ficelles. Cela, c'est précisément Soral qui le dit, et bien des idées prêtées au PIR par les auteures dans leurs raccourcis sont en fait celles développées par Soral qui a semble-t-il en effet un certain succès avec les mécanismes bien décrits par les auteurs. Et le PIR n'a jamais dit que lutter contre l'antisémitisme était purement et simplement lutter contre le philosémitisme, le PIR, mais aussi d'autres comme Michelle Sibony, a pointé la redoutable ambigüité de la position pro-israélienne, et de défense officielle des juifs de l'état, en opposition à d'autres désignés comme des menaces. Mais pour autant, el PIR n'a jamais prétendu que la lutte contre l'antisémitisme se limitait à la dénonciation du philosémitisme qui pour le PIR est clairement analysé comme un nouvel habit de l'antijudaïsme. Et qui fonctionne comme un piège dont Soral et Dieudonné sont une claire illustration.
cette légitimation politique de l’antisémitisme
Et en avant, là on a sauté plusieurs pas de géant, et voici le PIR en promoteur de l'antisémitisme. Pour reprendre une des parties du texte dénonçant le parallèle (discutable, mais pour d'autres raisons) entre les colons juifs et les tirailleurs sénégalais, toute la phrase expliquant Attachés à la France (naturalisés depuis 1870, ayant vu par là une amélioration de leur niveau de vie et de leur assimilation culturelle), leur histoire ancienne et récente les distinguait aussi des colons européens, et ils étaient la cible de l’antisémitisme (des colons, comme de l’État vichyste). pourrait presque être appliquée en effet... aux tirailleurs sénégalais. Il est remarquable que les auteures ne le voient même pas...
Parler de racisme structurel sans jamais donner les causes de racisme
Là on est dans l'ignorance de la majeure partie de la production théorique des Indigènes, et notamment des textes de Sadri dont il doit y avoir des exemples sur ce fil lui-même et auxquels personne n'a jamais répondu sur le fond, à ma connaissance du moins. Prendre une entrevue de Houria comme s'il s'agissait de la seule production et analyse des Indigènes, c'est facile mais pas très honnête ni pertinent. Houria ne peut pas, dans chacune de ses réponses et de ses conférences, se lancer dans l'analyse des causes économiques, historiques et du fonctionnement du racisme structurel, pas plus que par exemple Delphy lorsqu'elle parle au Trianon du sexisme et du racisme systémiques. Pour critiquer les conceptions des Indigènes sur ce point, il faut se référer à d'autres textes. Si chaque fois qu'un dirigeant marxiste parlait de l'exploitation il devait se lancer dans une analyse de l'extorsion de la plus-value, ou lorsqu'on parle d'état bourgeois il fallait reprendre l'ensemble de l'analyse de l'état, il serait difficile d'être audible. Mais curieusement on ne le leur demande pas. Là...
La racialisation que nous subissons n’est donc pas indépendante des clivages de classe.
Ily a donc bel et bien racialisation, c'est déjà un sacré point d'accord comme l'existence de l'islamophobie... Elle n'est pas indépendante mais elle est autonome des clivages de classe; et là encore il serait très facile de le démontrer, mais la question de la racialisation n'est pas autre chose qu'un des piliers du système de domination de la classe dominante, et les indigènes n'ont jamais prétendu le contraire. Il faut revenir aussi à la question de la gauche et l'extrême gauche blanches, qui ont refusé de dépasser un antiracisme paternaliste et moralisant. Il y a là aussi une histoire et cette histoire, le PIR et d'autres en sont le résultat, Sadri est très clair sur ce point. La question des alliances est fondamentale pour le PIR comme pour tous les autres courants de l'immigration dans ce pays. Mais comme dit Houria, pour s'allier, il faut exister, et on a fait le bilan des partis et organisations blanches comme porte-voix des luttes de l'immigration. Lorsqu'ils se sont mis, seulement deux ans après le 11/09/2001 et quelques mois après l'invasion de l'Irak, à hurler avec les racistes contre les jeunes musulmanes et à les priver de leurs droits élémentaires, constitutionnels, à les constituer en menace pour le reste de la jeunesse et des femmes, là, il était très clair qu'un point de non retour avait été atteint. Les dérives islamophobes de plus en plus graves qui ont lieu depuis le prouvent. Très clairement, le PIR est dans une phase de construction et d'affirmation, à la fois en alliance, lorsque c'est possible et seul au besoin, d'une série de choses que le texte des auteures pointe comme des évidences, sur la racialisation, sur l'héritage colonial, sur la gauche et l'immigration, l'antiracisme de la gauche; mais ces choses, on n'en entend parler que depuis l'Appel des Indigènes, le travail de Khiari, Bouamama, etc... Et je pense que Houria tord le bâton, mais elle n'a pas tort pour autant, le PIR construit un espace politique.
Donc, un texte qui se veut un débat et qui pointe des inquiétudes et des divergences avec le PIR, bien souvent à côté de la plaque, mais aussi un texte qui se situe dans le camp des luttes décoloniales, à sa façon.
Sur plusieurs points concernant les critiques de certains propos de Houria sur notamment le féminisme et les femmes indigènes, en ce qui me concerne, je ne m'exprimerai pas. Ce ne sont pas toujours des propos avec lesquels je suis en accord spontané, mais je ne vais certes pas critiquer Houria en présence de l'ennemi sur ce forum. Et c'est un débat concernant les femmes sur lequel je considère que les femmes et ici les femmes indigènes n'ont d'ordre ni d'injonction à recevoir de personne, mais surtout d'aucun homme et encore moins d'un homme blanc comme moi. Sur ce que Houria pense de ce que doivent faire les femmes indigènes, elle trouvera ses réponses comme d'autres dans les partis ouvriers les ont trouvées en leur temps, et comme elle en a déjà reçu avec ce texte. En revanche, les leçons de féminisme adressées aux femmes indigènes par les féministes blanches et la fixette raciste/classiste sur le sexisme qui ne serait l'apanage que des quartiers populaires et des garçons arabes... elles ont déjà trouvé leur réponse de la part des femmes indigènes, comme Houria, mais aussi les auteures de ce texte, et comme Domitila en son temps avait répondu aux féministes nord-américaines. Le féminisme musulman et le féminisme des femmes de l'immigration est un processus en cours de développement et il se fera contre tous les partis dominés par des hommes. Le féminisme en France s'est construit malgré le PC, la JCR et la Ligue Communiste, LO évidemment, et les groupes anarchistes... il n'y a pas d'exemples historiques dans lequel le mouvement des femmes s'est construit à travers ou avec a bienveillance de départ d'un parti masculin. Et encore moins dans la bienveillance d'un groupe dominé, même hétérogène. L'oppression et la domination sont rarement des facteurs positifs d'émancipation de genre. Et le racisme, l'islamophobie aggravent encore la chose. Dans le débat entre Houria et les auteures sur le féminisme dans l'immigration, je m'abstiens de m'exprimer ici.
Mais la situation est complexe, à l'évidence. Ici, je tairai mes désaccords éventuels avec Houria, parce que je suis confronté à des racistes islamophobes et à des représentants de la gauche coloniale. Et il n'est pas évident de naviguer entre les injonctions du champ politique blanc, de tout l'appareil médiatique de la classe dominante et les nécessités de se battre contre l'oppression de genre spécifiques aux immigrations contre des hommes ciblés par le racisme. Et le texte pointe bien les difficultés, mais avance peu de solutions.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
Un excellent documentaire sorti sur ARTE hier sur le racisme contre les noirs et la question de race, de classe, le lien avec le colonialisme, etc.
https://www.youtube.com/watch?v=zI9NxoaYOGo
Il sera rediffusé le 18 ou le 19 Juillet.
https://www.youtube.com/watch?v=zI9NxoaYOGo
Il sera rediffusé le 18 ou le 19 Juillet.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
La comparaison des juifs avec les tirailleurs sénégalais qui ont commis des massacres dans le Sud du Maroc sous-entend que des juifs auraient massacré des musulmans ou participé directement à la répression coloniale. Certes, les juifs d’Algérie étaient dans une position ambiguë vis-à-vis de l’indépendance. Attachés à la France (naturalisés depuis 1870, ayant vu par là une amélioration de leur niveau de vie et de leur assimilation culturelle), leur histoire ancienne et récente les distinguait aussi des colons européens, et ils étaient la cible de l’antisémitisme (des colons, comme de l’État vichyste).
............................................................
Considérer aujourd’hui que la Shoah ne concerne que les juifs et les Européens alors que l’antisémitisme en Algérie est tissé de cette histoire, oublier les figures minoritaires mais significatives de juifs (communistes) engagés dans la lutte pour l’indépendance, c’est un choix de lecture historique. Politiquement, en 1956, lors du congrès de la Soummam [10], le FLN envisageait de faire le choix inverse en proposant une alliance à la minorité juive appelée à se solidariser avec la lutte de libération nationale et promise à « sa part de bonheur dans l’Algérie indépendante »…
Oui, il y a eu des pieds-noirs et des juifs communistes qui ont lutté aux côtés des algériens,mais franchement, ils sont plutôt mal vus par leurs compatriotes et il y n'y en avait pas des milliers.L naturalisation d'une partie de la population algérienne, celle d'origine européenne ou juive, a été très mal vécue par les musulmans algériens. Le moins qu'on puisse dire c'es que l'appel du Congrès de la Soummam n' a pas été reçu par la communauté juive d'Algérie en général. Les magouilles du Mossad n’ont pas aidé. La quasi totalité des juifs d'Algérie, m^me ceux qui n'avaient pas été naturalisés, comme à Ghardaia, ont été ramenés en France après 62.Ils étaient mal vus par le s"pieds-noirs" mais quand même au-dessus des"indigènes". C'est toujours le problème des minorités qui choisissent de soutenir un oppresseur contre des opprimés.Ca n'est pas spécial aux juifs d'Algérie, loin de là. A leur décharge, faut bien dire que la vie de juif en Afrique du Nord avant la conquête n'était pas idéale non plus...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Indigènes de la République
Mais la situation est complexe, à l'évidence. Ici, je tairai mes désaccords éventuels avec Houria, parce que je suis confronté à des racistes islamophobes et à des représentants de la gauche coloniale. Et il n'est pas évident de naviguer entre les injonctions du champ politique blanc, de tout l'appareil médiatique de la classe dominante et les nécessités de se battre contre l'oppression de genre spécifiques aux immigrations contre des hommes ciblés par le racisme. Et le texte pointe bien les difficultés, mais avance peu de solutions.
C'est quant même foireux de parlé de philosémite, pour dire en suite que ça touche pas les juifs.
Je me permet de pensait le contraire, la construction d'une référence philosémite permet d'offrire au public visé qui est le même que celui de Dieudonné, une entité de référence commune, un antisémitisme respectable.
Et que disent ils ?Mais pour autant, el PIR n'a jamais prétendu que la lutte contre l'antisémitisme se limitait à la dénonciation du philosémitisme qui pour le PIR est clairement analysé comme un nouvel habit de l'antijudaïsme. Et qui fonctionne comme un piège dont Soral et Dieudonné sont une claire illustration.
Je voudrais commencer par rappeler que la conscience française est fortement structurée autour de la mémoire du génocide des Juifs, communément appelé « Shoah », et que cette conscience constitue une colonne vertébrale de l’antiracisme français. http://indigenes-republique.fr/racisme-s-et-philosemitisme-detat-ou-comment-politiser-lantiracisme-en-france-3/
C'est bien de rappeler cette shoah, mais pour conclure .
Dernière question : qu’est-ce qui empêche la gauche de gauche de lutter contre le philosémitisme d’État ? Ma réponse est sans ambiguïté : elle est elle-même, à quelques exceptions près, peu ou prou philosémite.
Merci.
Houria Bouteldja, membre du PIR
Ils protègent le corps blanc. C’est là la seconde source du ressentiment anti-Juif qui, comme vous le voyez, n’a rien à voir avec l’antisémitisme européen même si parfois il en prend les formes.
Rien a voir avec l’antisémitisme européen, mais antisémite quant même.
J'ai mis le lien de cette intervention, je préfère m’arrête la.
Invité- Invité
Re: Indigènes de la République
Jesuisfred a écrit:la construction d'une référence philosémite permet d'offrire au public visé qui est le même que celui de Dieudonné, une entité de référence commune, un antisémitisme respectable.
Il n'a toujours pas compris malgré les textes et les documents produits : le philo-sémitisme est une forme d'antisémitisme dans une construction hiérarchique des racismes. Et comme il apprécie les explications simplificatrices c'est un peu comme le quidam qui dit "je ne suis pas raciste, mon meilleur copain est noir"
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
A ce stade, je pense surtout qu'il a du mal à comprendre parce que régulièrement il met des citations qui ne veulent pas dire du tout ce qu'il en tire.
Et oui, si on reprend ce que dit Houria, en effet, je peux dire par exemple que la sortie de Hollande sur la Shoah "plus grand crime de l'histoire" est très mal passée en Guyane, j'ai vu des élèves et des gens commençant à partir contre les juifs, et j'ai rappelé que c'était plutôt contre ce le Hollande et ses crapuleries à deux balles qu'il fallait partir, et surtout pas remettre en cause les dimensions et la gravité de l'holocauste parce qu'un salaud venait faire du révisionnisme sur les génocides autres dans lesquels son pays avait eu sa part, voire qu'il avait mené entièrement. J'ai expliqué que derrière l'apparente solidarité avec les juifs, le salaud lançait une rivalité des mémoires qu'il fallait refuser comme il fallait refuser l'amitié et la soumission abjecte du même salaud à l'Arabie Saoudite et à l'état sioniste. J'ai expliqué aussi qu'il attendait de ce discours de provocateur patenté récidiviste des réactions de minimisation des crimes contre les juifs voire de rejet des juifs en tant que tels, et que son autre provocateur stipendié, habitué des propos racistes et xénophobes, aux comportements de voleur de l'état, Valls, ne manquerait pas d'exploiter.
Mais assez curieusement on a vu peu de gens du champ politique blanc réagir à la provocation de Hollande. On se demande bien pourquoi...
A moins que ce que dit Houria...
Et oui, si on reprend ce que dit Houria, en effet, je peux dire par exemple que la sortie de Hollande sur la Shoah "plus grand crime de l'histoire" est très mal passée en Guyane, j'ai vu des élèves et des gens commençant à partir contre les juifs, et j'ai rappelé que c'était plutôt contre ce le Hollande et ses crapuleries à deux balles qu'il fallait partir, et surtout pas remettre en cause les dimensions et la gravité de l'holocauste parce qu'un salaud venait faire du révisionnisme sur les génocides autres dans lesquels son pays avait eu sa part, voire qu'il avait mené entièrement. J'ai expliqué que derrière l'apparente solidarité avec les juifs, le salaud lançait une rivalité des mémoires qu'il fallait refuser comme il fallait refuser l'amitié et la soumission abjecte du même salaud à l'Arabie Saoudite et à l'état sioniste. J'ai expliqué aussi qu'il attendait de ce discours de provocateur patenté récidiviste des réactions de minimisation des crimes contre les juifs voire de rejet des juifs en tant que tels, et que son autre provocateur stipendié, habitué des propos racistes et xénophobes, aux comportements de voleur de l'état, Valls, ne manquerait pas d'exploiter.
Mais assez curieusement on a vu peu de gens du champ politique blanc réagir à la provocation de Hollande. On se demande bien pourquoi...
A moins que ce que dit Houria...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
A moins que ce que dit Houria...
http://indigenes-republique.fr/racisme-s-et-philosemitisme-detat-ou-comment-politiser-lantiracisme-en-france-3/
Pour répondre a MO, dans l'état actuelle de vos concept, avoir un amis noir serait une preuve de raciste de toute façon. Quant au excuse de toussaint pour les antisémite, vue la monté du phénomène je suppose qu'il a en resserve d'autre argument fument. Et je suppose que soutenir le hamas prouve que il est pas philosemite, et donc pas raciste.
Je fait preuve de simplicité parce que c'est dans la simplicité que je prend mon pied, l'opacité des texte fournie, et la contradiction des concept raciste du PIR ne me convienne pas.
A ce stade, je pense surtout qu'il a du mal à comprendre parce que régulièrement il met des citations qui ne veulent pas dire du tout ce qu'il en tire.
Et qu'es que j'en tire rigolo?
Je suis opposé au concept de race créé au 19e siècle, qui est scientifiquement discréditée depuis le 20e siècle.
Je soutient la thèse d'une seule race humaine, c'est simple efficace et je comprend le concept.
Pour revenir a MO, mon meilleurs ami c'est un chien de race boxeur décédé il y a peut, MO qui est psychologue va surement me trouvé une conclusion génial a cette amitié!
Invité- Invité
Re: Indigènes de la République
Je suis opposé au concept de race créé au 19e siècle, qui est scientifiquement discréditée depuis le 20e siècle.
Je soutient la thèse d'une seule race humaine, c'est simple efficace et je comprend le concept.
Oui, cela tombe bien, les Indigènes aussi...
Mais je me demande en effet si les questions de genre et de race, autrement dit les hiérarchies sociales construites sous le prétexte de variations biologiques, ne sont pas un peu complexes pour toi... Heureusement, tu es un homme, et un blanc, un hétérosexuel (je fais référence au poste dans un autre fil où tu nous caractérises comme des "enculés"). Donc tout va bien, tu es un exploité, mais tu as aussi de sérieux avantages sur la majorité de la classe ouvrière sur le marché de l'emploi, du logement, et dans la vie quotidienne... Il te convient de nier les discriminations, tu en bénéficies, et tu les pratiques ("enculés", dans ton texte, c'est péjoratif, non?).
Todo bien.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
Les discriminations, nombreuses et variées, sont alimentées, souvent suscitées, par le système capitaliste en crise...La seule politique révolutionnaire est de rassembler la masse des exploités et des opprimés sur justement ce qui les rassemble à savoir l'exploitation , et non pas sur ce qui les divise ou les oppose.
Leoni- Messages : 170
Date d'inscription : 17/06/2015
Re: Indigènes de la République
La seule politique révolutionnaire est de rassembler la masse des exploités et des opprimés sur justement ce qui les rassemble à savoir l'exploitation , et non pas sur ce qui les divise ou les oppose.
Cela, c'est exactement le genre de phrases que tout le monde peut bêler.
Sauf que dans les faits, les discriminations existent et que si les discriminés ne doivent lutter que contre ce qui concerne tous les exploités et tous les opprimés, sans lutter contre ce qui les touche spécifiquement, ils se feront toujours discriminer au point que leur discrimination paraîtra normale et ils seront toujours les dindons de la farce. Cela, c'est ce à quoi est arrivé le mouvement ouvrier français, au point que certains imbéciles en viennent carrément à nier l'existence même des discriminations.
Et dans les faits, il est faux de dire qu'il suffit de faire comme si les discriminations n'existaient pas et de ne lutter que contre ce qui est commun à tous les travailleurs. La réalité ne se modifie pas en l'ignorant. Comme dans les grèves automobiles du début des années 80 où les travailleurs désignés comme "chiites" par Mauroy ont quitté leur usine sous les quolibets de leurs "camarades prolétaires". Là, c'était le patron et l'état, le PS en particulier, qui avaient utilisé précisément le racisme antimusulman et anti-arabe pour casser un mouvement de lutte. Et cela avait très bien marché parce que la classe ouvrière est gangrenée par le racisme comme par l'idéologie bourgeoise en général.
Ou lorsque des filles de la classe ouvrière ont été virées de l'enseignement par des enseignants souvent de gauche ou d'extrême gauche, parce qu'elles portaient un foulard musulman. Là, l'extrême gauche blanche a alimenté une campagne islamophobe, en excluant, en stigmatisant des minorités déjà discriminées, et des femmes déjà victimes des inégalités de genre, globales et spécifiques.
C'est la même chose concernant les inégalités de genre et c'est exactement avec ces arguments que les partis "prolétariens" refusaient le mouvement autonome des femmes parce que, n'est-ce pas, les femmes étaient opprimées par le capitalisme et qu'elles ne pouvaient espérer se voir libérées que par la victoire du prolétariat, qu'il fallait unir la classe ouvrière et ne pas la diviser par des luttes secondaires entre hommes et femmes, etc. Aujourd'hui, les sexistes qui faisaient la leçon de l'unité ouvrière aux féministes n'ont plus que le mot féminisme à la bouche dès lors que cela leur permet de taper sur les musulmanes...
Si les femmes avaient attendu que les hommes défendent leurs intérêts, elles en seraient encore loin. Et si les discriminés racialisés, noirs, arabes, musulmans et autres, attendent que les blancs se chargent de lutter contre les discriminations qui les frappent, ils attendront longtemps. Parce que, en réalité, le capitalisme met les gens en concurrence et jusqu'ici les discriminations avantagent les hommes blancs hétérosexuels. comme le sexisme avantage très matériellement, très concrètement les hommes. Cela peut se faire à leur corps défendant, mais c'est ainsi, et le nier n'arrange rien. Il faut le reconnaître et soutenir les luttes contre les discriminations pour l'intérêt des discriminés, mais aussi pour permettre une meilleure unité de la classe ouvrière et des opprimés.
Cela ne s'oppose nullement à l'unité de la classe ouvrière dans la mesure où cette unité inclut aussi la lutte contre toutes les discriminations. Dans le cas contraire, ce n'est pas une véritable unité ouvrière, c'est une façon déguisée d'entériner les discriminations en les passant sous silence ou en ne les mentionnant que de manière très générale et moralisante en se gardant bien de préciser ce dont on parle de façon à ne pas fâcher les "petits blancs" que flatte l'ouvriérisme. C'est ainsi que l'on peut voir LO dénoncer les discriminations et les propagandes antimusulmanes, mais encourager la persécution et la stigmatisation des femmes voilées, parfois leur licenciement, et soutient comme droit au blasphème une tête de porc jetée devant une mosquée... ce qui est la dernière étape avant l'attaque physique. Mais à part cela, évidemment, LO lutte contre le racisme antimusulman...
Non, l'unité de la classe ouvrière ne peut se faire que si le mouvement ouvrier prend à bras le corps toutes les discriminations frappant toutes les composantes de la classe ouvrière. De genre, d'orientation sexuelle, de race, de religion, d'origine, etc. Dans les luttes pour le droit au travail, au logement, au séjour, à la nationalité, à l'égalité des salaires et à la dignité (dont fait partie la désignation des personnes discriminées, avec des insultes du genre "les gris", "les barbus", "les bâchées", "les Belphégor", etc). Au minimum, le mouvement ouvrier doit se garder de relayer les campagnes stigmatisant des minorités démarrées au niveau de l'état ou des médias dominants, comme on a pu le voir depuis des années. On ne peut se livrer à des campagnes de stigmatisation, d'exclusion, de dénonciation de minorités exploitées et dominées et ensuite leur enjoindre de tout oublier et de se rallier à votre panache blanc.
Au lieu de s'indigner des critiques qu'elle reçoit des discriminés, la gauche et l'extrême gauche devraient plutôt se demander quelles erreurs elles ont fait à leur égard. Mais j'oubliais, certains ne se trompent jamais...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Indigènes de la République
C'est pas a nous qui faut reprocher les dérives raciste de certaines organisation communautarisme et sectaire,
Quant je disait qu'il fessait le boulot de l’extrême droite. La gauche c'est si ou c'est ça, , les blanc sont privilégier, les juif sont riche, la gauche est raciste.
Allez les mignon au charbon je vous regarde, qu'es que vous allez nous faire de mieux un?
Déjà vous opposer les blanc au noir et au arabe, et apprêt?
Quant je disait qu'il fessait le boulot de l’extrême droite. La gauche c'est si ou c'est ça, , les blanc sont privilégier, les juif sont riche, la gauche est raciste.
Allez les mignon au charbon je vous regarde, qu'es que vous allez nous faire de mieux un?
Déjà vous opposer les blanc au noir et au arabe, et apprêt?
Invité- Invité
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