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Indigènes de la République

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Message  MO2014 Jeu 3 Sep - 12:20

verié2 a écrit: insulter LO ..., ses militants de "saLO" etc en est une autre qui ne devrait pas être admise sur ce forum.

Encore un mensonge de plus ! Je ne pense pas avoir utilisé ce terme. Mais l'ironie de ce terme en conclusion de nombreux argumentaires fournis et étayés par des citations et références n'a rien à voir à une injure et ton appel déguisé à la censure montre bien quel régime politique est ta référence.
Lorsque je parle de, communautarisme blanc c'est évidemment un effet miroir pour ceux qui comme toi sont plus prompt à dénicher le soi disant "communautarisme" musulman sur la question du voile par exemple, et plus généralement qui ne s'offusque JAMAIS de l'utilisation de ce terme lorsqu'il est appliqué au CCIF, le BAN ou le PIR... alors que tu sois choqué par cette caractérisation politique de l'organisation islamophobe LO m'indique que nous sommes dans la bonne direction.
Tes trémolos plus émotionnels que politiques sur la malhonnêteté ne tromperont personne et rappelleront juste l'histoire du pompier pyromane.

MO2014

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Message  hadrien Sam 5 Sep - 12:38

https://communismeouvrier.wordpress.com/2015/08/18/le-mythe-des-premiers-concernes-quelques-notes-critiques-sur-la-politique-du-pir-et-du-stras/

Le mythe des « premiers concernés » : quelques notes critiques sur la politique du PIR et du STRASS

Texte ayant servi de base de discussions lors de la rencontre d’été 2015 de l’Initiative Communiste-Ouvrière :

Toute une mouvance, comme le PIR ou le STRASS, tentent de justifier leur politique en se présentant comme la seule voix légitime des « premiers concernés », discours qui est malheureusement parfois repris par certains à l’extrême-gauche. Ainsi, concernant le terme « d’islamophobie », Saïd Bouamama écrit : « Le choix des termes « racisme anti-Arabe » et « anti-Noir » n’est bien entendu pas neutre. Il constitue en premier lieu le refus d’utiliser les termes que les premiers concernés ont choisis pour désigner la réalité des discours et actes qu’ils subissent. Il suffit de lister le nom de quelques organisations militantes agissant sur cette question pour s’en convaincre : « Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), Brigade Anti-Négrophobie (BAN), Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF), etc. ». Ce genre de propos, nous l’avons déjà entendu de la part de camarades d’extrême-gauche, justifiant l’utilisation du terme ambiguë d’islamophobie, sous prétexte que ce serait « le terme choisi par les premiers concernés ».



Notons tout d’abord, concernant le terme « islamophobie », que dans notre pratique avec des « ouvriers indigènes » ou auprès de sans-papiers, nous n’entendons que très rarement ce mot. Au contraire, nous entendons bien plus souvent des ouvriers se plaindre du racisme d’un chef, d’un patron ou de collègues, du racisme de l’administration lors de la demande ou du renouvellement d’un titre de séjour, ou même du racisme ambiant dans la société, que de « l’islamophobie ». De plus, il convient de préciser que le PIR ne saurait en aucun cas se présenter comme une organisation représentative des « indigènes ». La grande majorité des « indigènes » ne connaît même pas l’existence du PIR, très peu se définissent même sous ce terme « d’indigènes », et il y a bien plus de travailleurs maghrébins, noirs ou originaires des DOM-TOM, organisés à la CGT qu’au PIR. Mais cela n’empêche pas le PIR de chercher à se présenter comme la seule organisation représentative des « indigènes », accusant celles et ceux qui le critiquent ou ne partagent pas sa politique, lorsqu’il s’agit de personnes noires ou maghrébines, de « trahison », terme utilisé par exemple contre Sophia Aram dans un texte du PIR.


Le STRASS utilise la même rhétorique. Ce serait la seule organisation légitime à parler de prostitution. Et quiconque ne partage pas sa politique est taxé de « putophobe » et n’aurait pas le droit à la parole. Là aussi, il convient de signaler que le STRASS ne saurait en aucun cas être considéré comme représentatif des personnes prostituées, et que pour chacun des textes où des membres du STRASS expliquent que la prostitution serait « un libre choix » et « un travail comme un autre », on trouve une dizaine, au moins, de témoignages de rescapées du système prostitutionnel qui décrivent l’horreur de l’oppression vécue.

Mais si ni le PIR ni le STRASS ne sont représentatifs des personnes dont ils se proclament portes-paroles, nous devons aussi remettre en cause cette sacralité, venue de la philosophie post-moderne, de la « parole des premiers concernés ». Ce mode de pensée s’oppose à l’universalisme. Karl Marx par exemple aimait faire sienne cette citation de Térence selon laquelle « rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Toute la pensée philosophique et politique progressiste part de ce constat. C’est parce que rien de ce qui est humain ne leur était étranger, que des Blancs ont milité pour l’abolition de l’esclavage des Noirs. C’est parce que rien de ce qui est humain ne leur était étrangers que Marx et Engels, qui n’étaient pas prolétaires, ont donné toute leur énergie à la lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière. C’est parce que rien de ce qui était humain ne lui était étranger, qu’un Juif communiste de New York a écrit les paroles de Strange Fruits décrivant mieux que quiconque l’atrocité des lynchages dans le Sud des Etats-Unis. C’est parce que rien de ce qui est humain ne doit nous être étrangers, que nous luttons pour l’émancipation de l’humanité toute entière.

Pour la pensée post-moderne, il n’existe plus d’universalisme du genre humain, plus que des « premiers concernés » par une forme spécifique d’oppression et dont on aurait pas le droit de parler, juste soutenir les organisations qui s’en veulent être les représentants. C’est le degré zéro de la politique. S’il existe aujourd’hui un courant d’extrême-gauche en France, c’est parce que des militantes et militants courageux ont fait vivre ce courant dans la classe ouvrière, et ce contre un PCF quasiment hégémonique dans les entreprises dans les années 1950 à 1970. C’était à l’époque « le » Parti, et il était, de fait, bien plus représentatif que ne le sont le PIR ou le STRASS aujourd’hui. Les militants d’extrême-gauche étaient violemment agressés aux portes des entreprises, dénoncés au patronat, insultés dans les tracts et journaux du Parti, etc. Or, avec la théorie des « premiers concernés », qui d’ailleurs était en filigrane dans ce que disaient les staliniens, il n’aurait pas fallu combattre leur influence dans les entreprises ! Avec cette théorie toujours, Karl Marx n’aurait pas dû écrire sur l’exploitation capitaliste et encore moins sur la Commune de Paris, ou Trotsky aurait dû s’interdire d’écrire la moindre ligne sur la montée du nazisme en Allemagne ou sur la révolution chinoise. Notons enfin que lors de la première guerre mondiale, le chef de la social-démocratie allemande favorable à la boucherie puis responsable de la répression de la révolution, Friedrich Ebert, en tant qu’ancien ouvrier bourrelier, aurait pu être considéré comme « plus premier concerné », que Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, d’origine petite-bourgeoise, et pourtant défenseurs acharnés de l’internationalisme prolétarien, de la révolution socialiste et des intérêts du prolétariat mondial.

Et il n’existe pas de parole unique des « premiers concernés ». Même lorsque le PCF était quasiment hégémonique sur la classe ouvrière, il y avait, certes minoritaires, des groupes d’ouvriers qui contestaient sa politique. Aujourd’hui, dans la plupart des grèves, on peut voir des tendances plus ou moins radicales et d’autres plus conciliatrices, voir même des syndicats qui militent contre la grève. Le mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis étaient constitués de différentes tendances, de Martin Luther King aux Blacks Panthers, qui défendaient des politiques différentes et même des intérêts de classes différents. Et aujourd’hui, comme dit en introduction, on trouve des « indigènes » qui contestent la politique du PIR ou des prostituées qui vomissent celle du STRASS.

Il est certain qu’une lutte ne peut aboutir que s’il y a mobilisation des « premiers concernés ». Impossible d’espérer obtenir une augmentation de salaires ou l’annulation d’un plan de licenciement sans mobilisation à l’intérieur de l’usine. Si les militants blancs abolitionnistes ont joué un rôle dans l’abolition de l’esclavage, l’élément fondamental a été les révoltes d’esclaves et en particulier pour la France la révolution haïtienne. C’est le mouvement de libération des femmes qui a permis l’obtention d’une égalité en droits (certes uniquement formelle) dans la plupart des pays occidentaux, etc. Et on pourrait multiplier les exemples. Mais il faut ajouter que la lutte pour la dignité et les droits de tous les êtres humains signifie également pendre en compte celles et ceux qui ne peuvent pas lutter comme les enfants ou les handicapés mentaux. La lutte pour l’abolition de la peine de mort, elle aussi, n’a été ni portée ni même déclenchée par les « premiers concernés ». Et les luttes victorieuses contre l’expulsion de sans-papiers ont souvent été possibles parce que se sont mobilisés non seulement des sans-papiers, mais aussi des collègues, des proches, des voisins… c’est là d’ailleurs qu’est la force d’un réseau comme RESF. Mais ce dernier exemple, à contrario de la politique du PIR, pose la question de qui sont les « premiers concernés » ? Dans le cas d’une expulsion d’un élève sans-papiers, est-ce ses professeurs, ses copains et ses copines qui sont les premiers concernés ou une responsable de l’Institut du Monde Arabe qui se veut « porte-parole des indigènes » ?

Bien entendu aussi, à moins d’être une secte, on ne peut faire de la politique sans prendre en compte les revendications, les débats et l’état d’esprit des « premiers concernés ». Si on veut s’implanter dans une boîte, il faut être à l’écoute des travailleuses et des travailleurs. S’il est question d’y lancer une grève, il faut prendre en compte l’état d’esprit des travailleurs. Bien sûr aussi, si on y intervient comme militant extérieur, il est hors de question de voter pour ou contre la grève. Par contre, rien ne doit interdire de donner des conseils ou de dire ce que l’on pense. L’auto-organisation des travailleurs, la construction, par les ouvriers, de structures de contre-pouvoir à la dictature patronale, l’apprentissage de la démocratie ouvrière dans les luttes en vue du pouvoir ouvrier de demain, signifie aussi la solidarité, le partage d’expériences, etc. et donc la possibilité de critiquer certains aspects d’une grève ou d’un mouvement de lutte.

Tout le discours qui tend à reprendre, de façon a-critique, la position de tel ou tel représentant autoproclamé des « premiers concernés », annule finalement toute possibilité de réflexion politique. Au bout de cette logique, il n’y a plus d’universalisme, tant en ce qui concerne les droits humains qu’en ce qui concerne la lutte des classes. C’est d’ailleurs clairement ce qui ressort de bien des textes du PIR. Proclamer comme le dit le PIR que le marxisme est une invention occidentale est à la fois vrai et absurde. Vrai et absurde parce que, tout comme la domestication des plantes implique la sédentarisation des êtres humains, le marxisme, en tant que théorie scientifique de l’émancipation du prolétariat, nécessite l’existence du prolétariat. Le mode de production capitaliste, et donc le prolétariat, s’étant d’abord instauré en Europe Occidentale, il ne pouvait qu’y naître. La généralisation du mode de production capitaliste et le développement exponentiel du prolétariat aux quatre coins de la planète, n’ont à aucun moment infirmé, mais confirmé la validité du marxisme. Des usines ultra-modernes d’Allemagne, du Japon ou des Etats-Unis aux mines d’Afrique du Sud, en passant par les ateliers textiles du Bangladesh ou du Cambodge, il n’y a pas un endroit sur cette planète qui ne voit se dérouler la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie. Absurde enfin, parce que si les théories socialistes dont le marxisme sont nées avec l’exploitation capitaliste, la révolte contre l’oppression, elle, date des premières sociétés de classe. Des grèves lors de la construction des pyramides à la révolte de Spartacus, en passant par la guerre des paysans, l’aspiration à une société libérée de l’oppression est une aspiration millénaire et universelle.

Face au racisme, le PIR mais aussi d’autres groupes communautaristes voire racialistes (dont certains comme le Mouvement des Damnés de l’Impérialisme ou la LDJ sont ouvertement passés à l’extrême-droite) se lancent dans une répugnante hiérarchisation des racismes et des atrocités. Or, non seulement le racisme est un poison pour toute la société, mais toute attaque raciste contre une communauté donnée doit être vue comme une menace et un avertissement pour les autres minorités.

Dès lors qu’au nom du nationalisme on commence à trier les « vrais nationaux » des « étrangers », nul ne sait jusqu’où ira cette logique mortifère. Ainsi, le Ku Klux Klan, constitué d’abord pour assurer la suprématie blanche contre les Noirs, s’en est aussi pris, dans les années 1930, aux Juifs et aux catholiques. Parmi les victimes de la barbarie raciste du IIIème Reich, il y avait les Juifs, les Rroms et Sintis mais aussi les Slaves. Victimes de l’antisémitisme aussi les femmes déportées à Ravensbrück parce que « leurs amants avaient des cheveux trop noirs » ou victimes du racisme les handicapés allemands gazés. Aujourd’hui, lorsque des néo-nazis s’attaquent à une synagogue, chaque Arabe devrait sentir qu’il est visé, de même que lorsque des Identitaires vomissent leur haine des Arabes, c’est aussi chaque Juif, chaque Rrom, chaque Noir qui est menacé. C’est à juste titre que Frantz Fanon écrivait « C’est mon professeur de philosophie, d’origine antillaise, qui me le rappelait un jour : « Quand vous entendez dire du mal des Juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » Et je pensais qu’il avait raison universellement, entendant par là que j’étais responsable, dans mon corps et dans mon âme, du sort réservé à mon frère. Depuis lors, j’ai compris qu’il voulait tout simplement dire : un antisémite est forcément négrophobe. » Et cette citation pourrait être modifiée en changeant « Juif » et « Noir » par « Arabe », « Rrom », « Arménien », ou toute autres victimes de racisme et en serait tout aussi juste. Que des débats traversent l’extrême-droite française actuelle pour savoir si, comme Soral, il convient de s’allier avec des islamistes contre les Juifs ou comme Les Identitaires, il faut chercher à s’unir à la LDJ contre les Arabes, ne change rien ; il ne s’agit pour eux que de questions tactiques, leurs objectifs fondamentaux restent les mêmes, celui d’une France « racialement pure », d’où seraient exclus tous ceux qui ne sont pas des « vrais nationaux », qu’il s’agisse des Arabes, des Noirs, des Juifs, des Rroms, etc.

Lors d’une lutte contre les licenciements, il serait suicidaire pour des ouvriers de tenter de convaincre que les licenciements dans leur usine serait pire que ceux dans telle autre, ou de revendiquer par exemple la fermeture de PSA Mulhouse pour sauver l’usine PSA Aulnay. Au contraire, il s’agit à chaque fois de montrer qu’il s’agit d’une lutte de toute la classe ouvrière, qu’ouvriers de PSA, de Goodyear, d’ArcelorMittal et d’ailleurs ont un combat commun à mener. Il en est exactement de même face au racisme.

Le STRASS va encore plus loin. Si ce « syndicat » dénonce dans ses bons jours la traite des êtres humains et la prostitution forcée, c’est pour juste après affirmer qu’il faut également défendre la liberté de se prostituer. Admettons qu’il existe une infime minorité de personnes qui se prostitue sans être forcée par un proxénète, la misère ou l’accoutumance à une drogue, notons que même chez les gauchistes pro-Stras bien peu proposerait la prostitution comme avenir professionnel à leurs filles ou même simplement comme job d’été, quant bien ils proclameraient que « la prostitution est un travail comme un autre ». Affirmer que parce qu’une infime minorité revendique un « statut de travailleuse du sexe », il faudrait les suivre, tient d’une logique libérale et non socialiste. Bien des chômeurs sont près à bosser pour moins que le SMIC et certains d’ailleurs le font : faut-il alors réclamer l’abolition des grilles salariales conventionnelles, du SMIC ou de la durée hebdomadaire du temps de travail ? Lorsqu’une grève est décidée avec piquets et blocage des entrées, faut-il laisser entrer les non-grévistes au nom de la « liberté individuelle » ? Faut-il généraliser le travail du dimanche au nom de quelques employées, soigneusement triées sur le volet par le patronat, qui revendiquent cette « liberté » devant les caméras ?

Pour mettre les choses au clair, l’abolition de la prostitution n’a jamais signifié la répression contre les prostituées. Le Nid, une des principales organisations abolitionnistes, a aussi été une des premières à dénoncer la loi Sarkozy sur le racolage passif. De la même façon, si la répression contre ceux qui font la manche ou qui fouillent dans les poubelles est une ignominie, notre idéal n’est certainement pas une société où l’on serait « libre » de mendier ou de faire les poubelles, mais bien d’une société où personne ne serait contraint, par la misère, à mendier ou à se nourrir dans les poubelles ! De même, nous voulons une société où personne ne soit contraint à se prostituer et sommes donc abolitionnistes. Banaliser, au nom de la « liberté individuelle » d’une infime minorité, la prostitution comme le fait le STRASS, c’est banaliser une forme particulière de violences contre les femmes et c’est justifier la marchandisation du corps humains, plus exactement la marchandisation de celui des femmes pauvres. Comme bien des organisations petites-bourgeoises qui veulent les avantages du libre marché mais sans les inconvénients, le STRASS est peut-être sincère lorsqu’il revendique la « libre prostitution sans proxénétisme ». Mais comment imaginer que les lois de l’économie capitaliste pourraient ne pas s’appliquer à un secteur particulier, surtout un secteur aussi lucratif que « l’industrie du sexe » ? Si la prostitution est un travail comme un autre, alors le proxénète est un patron comme un autre, à la différence que, même dans les pays où la législation la plus libérale est appliquée concernant la prostitution, rares sont les femmes qui « choisissent » ce « métier ». Aux Pays-Bas, en Belgique ou en Allemagne, la libéralisation de la prostitution n’a pas abolit la traite des êtres humains, bien au contraire.

Les positions du PIR ou du STRASS inspirées du post-modernisme dépassent largement ces deux groupes et on retrouve trop souvent à l’extrême-gauche des positions similaires qui au nom de « la parole des premiers concernés » ou « la liberté individuelle d’une infime minorité » en finissent par justifier les pires oppressions. On trouvait déjà certains aspects de cette politique dans le tiers-mondisme ou la gauche anti-impérialiste selon laquelle il ne faudrait, au nom du « soutien aux peuples opprimés » ne critiquer ni le FLN vietnamien, ni le Hamas ou le Hezbollah. Porte-parole autoproclamé des « indigènes », le PIR va jusqu’à affirmer que la lutte contre l’homophobie ne concerne pas les habitants des quartiers populaires ou s’oppose, dans une logique typiquement racialiste, aux couples mixtes. Nous devons combattre ces influences réactionnaires au sein de l’extrême-gauche et affirmer au contraire, non seulement notre internationalisme, mais aussi notre universalisme. Nous sommes des êtres humains et par ce simple fait «  rien de ce qui est humain ne nous est étranger ».

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Message  gérard menvussa Sam 5 Sep - 14:15

il y a bien plus de travailleurs maghrébins, noirs ou originaires des DOM-TOM, organisés à la CGT qu’au PIR. Mais cela n’empêche pas le PIR de chercher à se présenter comme la seule organisation représentative des « indigènes », accusant celles et ceux qui le critiquent ou ne partagent pas sa politique, lorsqu’il s’agit de personnes noires ou maghrébines, de « trahison », terme utilisé par exemple contre Sophia Aram dans un texte du PIR.
Cela dit, cela ressemble comme deux goutte d'eau a ces organisations gauchistes qui se pratiques comme "la seule organisation représentative des travailleurs", alors qu'ils ne regroupent qu'une cinquantaine de membres... Et si on accepte ce genre de raisonnement, alors il faut considérer le front national comme une "organisation ouvriére". Or une organisation ouvriére n'est pas "l'organisation qui regroupe le plus de membres ouvriers" mais l'organisation qui défend les "intérets politiques et moraux" de la classe ouvrière. Ce qui n'est pas le cas du front national...
En fait le PIR a le même probléme que les organisations gauchistes : ils/elles prétendent être "les meilleurs défenseurs des intérets immédiats et historiques" qui de la "classe ouvrière", qui des "indigénes", mais est ce bien sur ?
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Message  Carlo Rubeo Dim 6 Sep - 10:18

A gérard menvussa :

Peux-tu reformuler ta critique je n'y comprends rien. Merci.


Dernière édition par Carlo Rubeo le Dim 6 Sep - 12:17, édité 1 fois
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Message  gérard menvussa Dim 6 Sep - 11:07

Le FN ne se revendique en aucune façon de la lutte des classes C'est pour cela que de parler pour lui de "parti ouvrier" est une contrevérité. Un parti ouvrier défend les "intérets politiques et moraux" de la classe ouvrière. Le FN fait exactement le contraire.

Et de même un "parti des indigénes" défend une partie de la population dont ils pensent qu'ils ont des intérets spécifiques. C'est pour cela que dire que la plupart des "indigénes" sont organisés dans des syndicats (qui ne prétendent aucunement les représenter en tant qu'indigéne) représente la même imposture.

Aprés, on peut discuter de la pertinence des catégories ainsi créés (indigènes et classe ouvrière), on peut discuter de la façon dont on les défend (ce qui vaut pour ceux qui se revendiquent de la classe comme ceux qui se revendiquent "post colonial") ainsi que sa représentativité dans ce travail (combien d'ouvrier ou d'indigéne on organise)

Mais certainement pas reprendre ce genre d'arguments éculés complétement contre productif.
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Message  MO2014 Lun 7 Sep - 22:18

Les Blancs, une majorité invisible ?

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Message  gérard menvussa Lun 7 Sep - 23:42

blanc, c'est de quelle couleur ?
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Message  MO2014 Mar 8 Sep - 0:06

gérard menvussa a écrit:blanc, c'est de quelle couleur ?

Tu ferais mieux de lire l'article plutôt que sortir une blague moisie ou encore celui ci :

http://next.liberation.fr/culture-next/2013/12/19/quelle-est-la-couleur-du-blanc_964360

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Message  MO2014 Mar 8 Sep - 16:16

De la phobie et de la philie
jeudi 3 septembre 2015 par Rudolf Bkouche

Dans son article "Racisme et philosémitisme d’Etat" [1], Houria Bouteldja écrit, à propos du malaise de la gauche après les assassinats du 7 janvier :

"– les tueurs sont des musulmans. Ils font partie d’un groupe que la gauche se doit de défendre. Un groupe qui est dominé, exploité, écrasé socialement et racialement et qui constitue une communauté de destin, une communauté de condition.

La gauche se trouve alors devant un dilemme insupportable. Il lui faut à la fois condamner le prétendu antisémitisme de la banlieue que la gauche institutionnelle, la droite et l’extrême-droite lui reproche de nier et en même temps poursuivre sa mission morale et politique de soutenir les pauvres et les exploités."

– mais ces tueurs ont visé une autre communauté de destin : les Juifs. Plus qu’une communauté de destin, c’est une communauté sur laquelle la gauche a progressivement refondé sa conscience humaniste.

Ainsi la gauche serait enfermée entre philosémitisme et islamophilie. Diagnostic implacable, mais ce diagnostic correspond en partie à la réalité comme le montrent les vives réactions à cet article, dont un texte du MRAP qui dénonce le texte de Houria Bouteldja comme un texte antisémite.

Comme le rappelle Houria Bouteldja, d’une part la gauche antiraciste européenne est marquée par la Shoah et on sait que la lutte contre l’antisémitisme a joué, en Europe, un rôle important voire primordial dans le développement des luttes antiracistes, d’autre part l’antiracisme s’est développé dans le soutien aux luttes anticolonialistes et aux luttes de l’immigration. En quoi ces deux aspects de la lutte antiraciste peuvent-ils apparaître contradictoires ? Une approche rationnelle de la lutte antiraciste devrait plutôt montrer leur unité profonde, mais la gauche européenne nourrie en principe de la tradition des Lumières et du marxisme n’a pas toujours su éviter les dérives irrationnelles. L’antiracisme, qui exprime en principe la reconnaissance de l’égalité entre les hommes, s’est transformé en une question de sympathie envers les peuples persécutés ou opprimés. Il ne s’agit pas de refuser les sympathies envers les peuples persécutés ou opprimés, mais il est nécessaire, pour une réflexion politique consistante, de définir les choix politiques indépendamment des sympathies que chacun peut éprouver envers un groupe humain, sympathie qui conduit souvent à opposer à la phobie que constitue le racisme envers un groupe humain une philie qui est tout aussi pernicieuse que la phobie et qui en fin de compte n’est qu’une forme de racisme inversé, un racisme en miroir pourrait-on dire.

C’est cela qui a conduit au développement d’un philosémitisme qui n’est qu’un miroir de l’antisémitisme et nous renvoyons à notre texte cité sur le philosémitisme [2]. On peut alors considérer qu’une partie de la gauche est philosémite par peur d’être taxée d’antisémitisme. Et c’est cette peur qui a animé les critiques contre l’article de Houria Bouteldja, la critique du philosémitisme apparaissant comme une justification de l’antisémitisme.

On peut dire la même chose de l’islamophobie, peut-être parce que ce terme est aussi ambigu que le terme "antisémitisme". L’antisémitisme est essentiellement une forme de racisme s’appuyant sur l’invention d’une race juive pour apporter une certaine forme de rationalité à la haine des Juifs. Rien de religieux dans cela si ce n’est que l’antisémitisme s’est construit dans le prolongement de l’antijudaïsme chrétien qu’il a, en quelque sorte, laïcisé. De la même façon, l’islamophobie, avant que d’être une haine de l’Islam, est une forme de racisme antimusulman, comme si l’Islam désignait une race ; cela apparaît avec la confusion souvent faite en France entre les termes "musulmans" et "arabes". Cette première confusion est aggravée par une ignorance de l’Islam, considéré comme une idéologie monolithique, ce qu’il n’est pas, comme si les divers courants qui ont marqué l’histoire de l’Islam et qui marquent encore l’Islam d’aujourd’hui n’étaient que des expressions différentes d’une pensée unique. On comprend que devant une telle confusion, certains ne sachent trouver que des réponses unifiantes. Soit on est islamophobe et on déteste tout ce qui vient de l’Islam, soit on est islamophile et on accepte tout ce qui vient de l’Islam. On réduira donc l’Islam soit à DAESH soit au soufisme, on insistera tantôt sur les aspects conquérants de l’Islam imposant la conversion aux populations soumises, tantôt sur les aspects d’ouverture et de tolérance qui se sont manifestés tout au long de l’histoire de l’Islam.

On comprend alors que, devant les crimes du 7 janvier, certains se soient sentis perdus comme le remarque Houria Bouteldja. Ces crimes sont commis par des jeunes qui se réclament de l’Islam contre des journalistes engagés à gauche et contre des Juifs, et ce au nom de l’Islam. Alors que faire ? Condamner ce crime peut apparaître comme un soutien à l’islamophobie, mais il ne faut pas oublier que certaines victimes sont juives et ont été assassinées parce que juives ; se taire peut apparaître comme un soutien à l’antisémitisme, et ce d’autant plus qu’on sait, ou qu’on ne veut pas savoir, qu’un discours antisémite se développe dans les banlieues [3]. Dilemme insupportable comme l’explique Houria Bouteldja.

Heureusement, la gauche a trouvé une solution grâce à la critique d’un sociologue [4] qui a "démonté" la manifestation du 11 janvier. Le crime du 7 janvier a provoqué une émotion dans le pays, émotion que le gouvernement a su reprendre à son compte avec la manifestation du 11 janvier, manifestation qui serait le symbole d’une unité française retrouvée, manifestation que ce même gouvernement va tenter de transformer en un "esprit du 11 janvier". Il est alors facile de voir dans la manifestation du 11 janvier moins la manifestation d’une émotion populaire qu’une manipulation politique d’autant plus malfaisante qu’elle a permis à François Hollande de rameuter nombre de chefs d’Etat dont certains sont connus pour leur politique brutale et raciste. Il est alors facile de montrer, via une statistique des manifestants, que ceux-ci représentent la mauvaise part de la France, raciste, islamophobe, voire de tradition antirépublicaine, argument d’autant plus facile à développer que ces crimes ont contribué à renforcer un courant islamophobe déjà important en France, ce qui va se concrétiser par des attaques contre des mosquées. Manichéisme facile qui va permettre, comme c’est souvent le cas, d’éviter tout débat sur le fond. Encore une fois, l’analyse sociologique s’est substituée à l’analyse politique, ce qui permet de donner une apparence scientifique à un discours essentiellement idéologique.

Ce manichéisme se développera d’autant plus facilement que le gouvernement, adoptant un discours d’ordre moral, saura s’appuyer sur un slogan pernicieux : "je suis Charlie", slogan "unanimiste" qui va conduire rapidement à soupçonner de complaisance envers le terrorisme ceux qui refusent ce slogan. Itou pour cette autre forme d’unanimisme national que fut la minute de silence imposée. Il sera alors facile de répondre à ce manichéisme par un contre-manichéisme tout aussi pernicieux.

Se pose alors la question : comment la critique de l’islamophobie peut-elle éviter le manichéisme et conduire à une lutte antiraciste qui ne se résume pas à ce contre-racisme que serait l’islamophilie ?

Peut-être faut-il remonter aux sources de cette islamophobie. Sur le court terme, on peut y voir la conséquence de la colonisation mais les sentiments islamophobes remontent plus loin, alimentés par le conflit entre le monde chrétien européen et le monde arabo-musulman, conflit qui s’est développé dès l’origine de l’Islam [5]. Il faudrait aussi préciser que ce conflit est d’autant plus fort que le monde chrétien et le monde arabo-musulman s’appuient sur les mêmes sources, le monothéisme biblique et le rationalisme grec. Il faut donc regarder du côté de la longue durée, au sens de Braudel, pour comprendre les enjeux de ce conflit.

On rencontre ici une double ignorance. D’une part l’idée occidentale que la civilisation est née dans le monde chrétien [6] et que c’est ce monde qui a apporté la civilisation à l’ensemble du monde, ce que certains pensent encore aujourd’hui lorsqu’ils parlent du rôle positif de la colonisation européenne. D’autre part, la méconnaissance de ce qui est commun aux deux rives de la Méditerranée, au monde chrétien et au monde arabo-musulman, savoir le rationalisme grec et le monothéisme biblique. Dans ce mauvais livre qui s’appelle Le clash des civilisations [7], l’auteur qui distingue entre sept ou huit civilisations selon les chapitres, n’a pas compris la proximité entre ce qu’il appelle la civilisation occidentale et ce qu’il appelle la civilisation islamique, proximité marquée, au cours de l’histoire, à la fois par les conflits guerriers et par les échanges diplomatiques et culturels [8]. Mais c’est peut-être cette proximité qui amplifie les conflits.

C’est dans cet arrière-fond historique sur les relations entre le monde chrétien et le monde arabo-musulman qu’il faut comprendre le développement de l’islamophobie via la colonisation et ses séquelles. L’Europe colonisatrice a cherché des justifications idéologiques de son hégémonie et on sait que le racisme, défini moins comme l’affirmation de l’existence des races humaines que comme l’inégalité entre ces races, a été l’une des principales justifications, que cette volonté d’hégémonie se soit appuyée, au temps du christianisme triomphant, sur la supériorité proclamée des Européens porteurs de la foi chrétienne, puis, à l’époque du développement scientifique, sur la supériorité proclamée de la race blanche, et, de façon plus restrictive, sur la supériorité des Indo-Européens, encore que pour les besoins de l’idéologie raciste, on ait exclu de cette supériorité les Indo-Européens non européens, ainsi l’Iran et l’Inde. A l’époque de la colonisation, cette supériorité allait de soi pour la plupart des Européens, après la décolonisation, le racisme est apparu comme une façon, pour les Européens, de se protéger contre "l’invasion" d’une immigration provenant des anciennes colonies. C’est ainsi qu’en France, laquelle n’a pas toujours été accueillante envers les immigrés européens, une nouvelle forme de refus est apparue avec le numérotage des générations des descendants des immigrés venus des anciennes colonies françaises. Dire aux enfants ou aux petits-enfants d’immigrés, aujourd’hui de nationalité française, qu’ils sont de la seconde ou de la troisième génération c’est leur rappeler qu’ils ne sont pas tout à fait français.

Devant cette forme de phobie, certains antiracistes ont cru trouver dans la philie une forme de résistance à la phobie. De la même façon que le philosémitisme est apparu comme l’antidote à l’antisémitisme européen, l’islamophilie peut apparaître comme un antidote à l’islamophobie. Une forme angélique d’antiracisme pourrait-on dire, mais cet angélisme peut être redoutable ; redoutable parce que, comme nous l’avons déjà remarqué, islamophobie et islamophilie font de l’Islam un bloc, ignorant les divers courants de l’Islam et les multiples aspects de son histoire. Comme souvent les idéologies se nourrissent de l’ignorance et permettent des jugements simplistes.

Cela dit, pour revenir aux aspects religieux de l’islamophobie, nous préciserons quelques points sur la critique des religions et les liens que peut avoir cette critique avec le racisme. La critique d’une religion présente deux aspects [9], d’une part une critique de la doctrine qui participe du débat d’idées et qui doit être acceptée comme telle, d’autre part une critique contre les adeptes qui peut aller jusqu’à l’agression verbale ou physique. La distinction entre ces deux aspects est loin d’être aisée, d’une part ceux qui critiquent les adeptes s’appuient souvent sur la critique de la doctrine pour justifier leurs agressions contre les adeptes, d’autre part les adeptes d’une religion ont tendance à considérer toute critique contre leur religion comme une agression personnelle. Pourtant cette distinction est nécessaire, à la fois pour des raisons rationnelles et pour des raisons éthiques.

Je rappellerai ce que dit Charb, l’ancien directeur de Charlie-Hebdo, assassiné par des jeunes fanatisés, dans un ouvrage écrit peu avant sa mort,

"Lorsqu’une femme voilée est insultée et violentée parce qu’elle est voilée à la mode musulmane, l’anti-islamophobe soutient la victime en tant que représentante de l’Islam." [10]

Et il ajoute :

"Pour son défenseur, le plus grave ait qu’elle ait été attaquée non pas en tant que citoyenne qui a le droit de s’habiller comme elle l’entend, mais en tant que femme musulmane."

Précisant :

"La vraie victime, c’est l’Islam."

Il s’agit, pour l’anti-islamophobe que décrit Charb, moins d’un délit commis contre une femme qui s’habille selon sa croyance que d’un crime contre l’Islam. Une autre forme d’islamophobie pourrait-on dire, la femme étant réduite à être moins une femme, c’est-à-dire un être humain, qu’une musulmane. Ici encore l’anti-islamophobie devient islamophilie, c’est-à-dire une islamophobie en miroir.

Cela renvoie à cette assertion proclamée par un universitaire israélien, Yehuda Elkana,qui écrivait en 1988

"D’Auschwitz sont sortis de façon symbolique deux peuples, une minorité qui proclame que cela n’arrivera plus jamais, et une majorité effrayée et anxieuse qui proclame que cela ne nous arrivera plus jamais" [11]

D’un côté ceux qui considèrent le génocide des Juifs comme un crime et qui le condamnent à ce titre, de l’autre côté ceux qui condamnent le génocide moins en tant que crime qu’en fonction de ses victimes. On peut considérer que la position des seconds est une négation du droit, une façon de dire qu’un crime, avant que d’être défini comme un crime, est défini par l’identité de ses victimes.

On comprend alors que pour certains anti-islamophobes tels ceux que décrit Charb critiquer le Coran ou agresser un Musulman soient deux formes d’un même crime. Dans cette islamophilie que constitue cette forme d’anti-islamophobie, l’homme ou la femme disparaissent derrière le Musulman ou la Musulmane, c’est-à-dire derrière l’Islam.

On voit ici apparaître une régression de la lutte antiraciste. Celle-ci oublie ce qui la fonde, l’unité de l’espèce humaine, fondement rationnel, pour chercher des justifications morales. On retrouve ici le classique mélange du Vrai et du Bien issu du platonisme et du monothéisme, et en cela il s’inscrit dans la double tradition qui marque les deux rives de la Méditerranée. Le droit disparaît derrière l’éthique, une éthique qui conduit à définir les hommes moins en tant qu’êtres humains qu’en tant qu’éléments des groupes auxquels ils sont censés appartenir, ces groupes étant eux-mêmes définis comme le produit d’un principe qui les dépasse. Ce qu’on oublie ici, c’est que l’éthique, avant que de relever de la rationalité, relève de l’histoire, une histoire qui relève non de quelque principe transcendant mais que les hommes construisent au jour le jour, que cette éthique se constitue dans l’histoire et qu’en ce sens, aussi importante soit-elle pour ceux qui s’y réfèrent, elle ne saurait constituer une norme absolue. On passe ainsi d’une éthique, code de bonne conduite, au sens où l’on parle du code de la route [12], qui permet la coexistence des individus au sein d’une société, à un dogme dont l’objectif est de fonder les normes auxquelles les hommes d’une société doivent se soumettre au nom d’un Bien et d’un Vrai confondus. Le défaut premier de cette régression, c’est que les éthiques sont différentes selon les sociétés, y compris en présentant des aspects contradictoires. Dans ces conditions, rechercher un absolu devient une tâche impossible, sauf à imposer des normes et de déclarer que ces normes sont les "vraies" normes. L’universel des valeurs ainsi proclamé n’est autre que l’expression d’une société qui cherche à imposer ses valeurs, que ce soit l’universalisme formel des Lumières ou l’universalisme des diverses formes du monothéisme.

Cela nous amène à revenir sur les Lumières, non pour les rejeter, mais préciser à la fois ce qu’elles apportent et leurs limites. Rien ne serait plus contraire aux Lumières que de faire d’icelles le fondement d’une norme universelle, comme cherchent à le faire certains "héritiers" des Lumières qui cherchent dans ces dernières une bouée de sauvetage pour le monde actuel [13]. On est loin du "sapere audire" de Kant.

On a souvent reproché aux Lumières leur universalisme formel, et ce à juste titre. Les Lumières, au nom de l’universel, ont oublié l’homme dans son existence réelle, c’est-à-dire dans les particularismes qui constituent une part importante de son existence, ce qui conduit à ne pas prendre en compte la tension entre ce qu’on pense être l’universel et les particularismes.

Lorsqu’on parle d’universel, on mêle deux notions distinctes, d’une part un universel des faits qui renvoie à la part du monde qui est indépendante de l’homme, part que l’homme ne peut que constater et qu’il s’efforce d’appréhender via les théories scientifiques ou certains principes métaphysiques, voire religieux, d’autre part un universel des valeurs, lequel est d’abord une construction sociale qui se traduit par ce qu’on appelle l’éthique, c’est-à-dire l’ensemble des règles de bonne conduite que se donne une société, c’est-à-dire l’ensemble des hommes qui composent cette société, pour assurer la coexistence des individus qui la compose. Il importe de savoir distinguer ces deux types d’universel, mais c’est peut-être cette distinction qu’il est difficile d’admettre. On aimerait tant que le Vrai et le Bien coïncident, que le Bien soit vrai et que le Vrai soit bon. C’est cette identification entre le Vrai et le Bien qui marque les idéologies, qu’elles soient religieuses ou séculières. Mais si le refus du racisme a un sens, il doit d’abord se débarrasser de cette identification. Le refus du racisme puise à deux sources, celle de la rationalité avec la reconnaissance de l’unité de l’espèce humaine, celle de l’éthique avec le refus de l’injustice, mais renvoyer aux deux sources du refus du racisme n’implique en rien que ces deux sources sont identiques. C’est encore cette nécessaire distinction qui permet de ne pas réduire le refus du racisme à la seule expression d’un sentiment. Si on considère l’invention du Droit comme l’un des grands progrès de l’histoire humaine, c’est bien parce qu’il se distingue de l’amour ; si l’amour marque un lien étroit entre les personnes, il ne saurait constituer un lien social. On peut rappeler ici ce que répondait Hannah Arendt à Gerhard Scholem qui lui reprochait, après la publication de Eichmann à Jérusalem, son manque d’amour pour le peuple juif :

"Vous avez tout à fait raison : je ne suis animée d’aucun « amour » de ce genre, et cela pour deux raisons : je n’ai jamais dans ma vie ni « aimé » aucun peuple, aucune collectivité – ni le peuple allemand, ni le peuple français, ni le peuple américain, ni la classe ouvrière, ni rien de tout cela. J’aime « uniquement » mes amis et la seule espèce d’amour que je connaisse et en laquelle je croie est l’amour des personnes." [14]

La seconde raison invoquée par Hannah Arendt est que, de la part d’une Juive, l’amour des Juifs serait plutôt suspect. Ces deux raisons donnent à réfléchir sur ce que l’on appelle « l’amour » dès lorsqu’il dépasse les relations entre personnes.

Si le code Hamurabi est l’un des premiers textes juridiques connu de l’histoire humaine, le Décalogue qui s’en inspire s’en détache par le seul fait qu’il prône l’amour du prochain. Sans oublier que le commandement d’amour s’est traduit par le massacre, au pied du Sinaï, des adorateurs du Veau d’Or, ouvrant ainsi la voie dans l’histoire à ce que l’on pourrait appeler les nombreux massacres au nom de l’Amour. Il est vrai que l’amour du prochain tel que le propose le texte fondateur du monothéisme biblique s’inscrit dans l’amour de Dieu, c’est-à-dire que le commandement d’Amour est une façon de nier les hommes en tant qu’hommes [15]. Mais il est vrai que cette négation est constitutive des idéologies qui cherchent un fondement à l’éthique, que ces idéologies soient religieuses ou séculières ; que ce fondement soit de l’ordre du transcendant ou de l’ordre du rationnel importe peu ici, ce qui importe c’est que ce fondement soit "hors l’homme".

En substituant la philie à la phobie, un certain refus du racisme n’a pas su échapper à cette recherche d’un ordre transcendant, comme si les arguments "à hauteur d’homme" ne suffisaient pas pour donner une légitimation au refus du racisme.

Marx nous a appris que la question du socialisme, loin d’être une question morale, est d’abord une question de bonne conduite [16] de l’humanité, bonne conduite qui doit conduire à la justice sociale. Les marxistes ont trop souvent transformé ce qui est un code de bonne conduite en un ordre moral, mettant en avant les affects au détriment d’une construction raisonnée sinon rationnelle de l’ordre entre les hommes [17]. C’est en ce sens qu’il faut comprendre cette phrase de Marx proclamant "je ne suis pas marxiste", on peut considérer qu’il avait conscience du danger que représente une trop grande place accordée aux affects dans la pensée politique.

[1] Houria Bouteldja, "Racisme(s) et philosémitisme d’Etat", http://indigenes-republique.fr/racisme-et-philosemitisme-d’Etat-ou-comment-politiser-lantiracisme-en-france-3/

[2] Rudolf Bkouche, "Du philosémitisme d’’Etat", http://www.ujfp.org/spip.php?article4117

[3] Il faudrait ici préciser que ce discours antisémite des banlieues est une copie du discours antisémite européen, une forme d’intégration pourrait-on dire, même si ce n’est pas celle qu’on attend. Sur cet antisémitisme des banlieues, nous renvoyons à notre article cité "Du philosémitisme d’Etat".

[4] Emmanuel Todd, Qui est Charlie ? (sociologie d’une crise religieuse), Editions du Seuil, Paris 2015. Si nous sommes d’accord avec la critique de la manipulation qui a conduit le gouvernement français à reprendre à son compte l’émotion populaire et à inventer l’esprit du 11 janvier, nous ne pouvons acquiescer au jugement sur les manifestants. Mais c’est justement ce jugement qui permet d’échapper au dilemme que décrit Houria Bouteldja.

[5] C’est ce conflit qui a alimenté la confusion entre "arabe" et "musulman", confusion encore actuelle en Europe même si on sait aujourd’hui que les Arabes sont loin d’être majoritaires parmi les Musulmans et qu’il existe des Arabes non musulmans..

[6] C’est ainsi que l’on se complaît à parler des racines chrétiennes de l’Europe en oubliant le rôle du rationalisme grec dans la constitution de la pensée européenne, en oubliant aussi que l’arrivée au pouvoir des Chrétiens dans l’Empire Romain a conduit à une romanisation du christianisme le coupant de ses racines moyen-orientales.

[7] Samuel Huntington, Le Choc des civilisations (1996), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Luc Fidel et Geneviève Joublain, Patrice Jorland, Jean-Jacques Pédussaud, Odile Jacob, Paris 1997

[8] Nous pouvons renvoyer à l’ouvrage de Jacky Goody, L’Islam en Europe (histoire, échanges, conflits), traduit de l’anglais par Isabelle Taudière, "textes à l’appui/islam et société", La découverte, Paris 2004

[9] Nous renvoyons à la distinction faite pas Poliakov entre l’antijudaïsme théologique et l’antijudaïsme antijuif. Cf. Léon Poliakov, Histoire de l’antisémitisme (1956-1977), deux tomes, "Pluriel", Calamnn-Lévy, Paris 1981.

[10] Charb, Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes, Les échappés, Paris 2015, p. 9

[11] Yehuda Elkana, "Pour oublier", Haaretz 2 mars 1988, cité par Ada Yurman, "La « victimisation » comme élément d’une mémoire collective de la société israélienne" in "Devant l’abîme", Revue d’Histoire de la Shoah n°182 (2005), p. 289

[12] Dans l’un de ses ouvrages, Catherine Kintzler présente ainsi la laïcité, le rôle de celle-ci étant d’assurer la coexistence des personnes au sein d’une société de façon analogue au rôle du code de la route qui assure la coexistence des conducteurs sur la route.

[13] C’est ainsi que l’on peut entendre le discours d’Alain Finkielkraut se référant aux Lumières.

[14] Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme, Eichmann à Jérusalem, édition établie sous la direction de Pierre Bouretz, Quarto-Gallimard, Pairs, p. Paris 2002, p. 1354

[15] On peut considérer que le commandement "tu aimeras ton prochain comme toi-même" incite à définir lesquels, parmi les hommes, ont droit au titre de prochain.

[16] Nous avons déjà dit que la notion de bonne conduite usée ici est analogue à celle du code de la route et ne relève d’aucune notion transcendante de Bien.

[17] Il s’agit ici moins d’éliminer les affects que de prendre en charge la tension entre le rationnel et les affects. Mais c’est peut-être cette prise en charge qui est la tâche la plus difficile.
http://www.ujfp.org/spip.php?article4370

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Message  MO2014 Mar 15 Sep - 23:12

Manifestation de soutien des Chibanis de la SNCF devant les Prud’Hommes de Paris le 21 septembre 2015

Après dix ans de combat judiciaire, 850 Chibanis de la SNCF auront droit à une première décision du Conseil des Prud’Hommes de Paris (CPH), afin que justice leur soit rendue. Un juge professionnel tranchera le litige concernant les discriminations qu’ils ont subi durant toute leurs carrière.

Dix ans durant lesquelles 18 jugements ont été rendus, tous similaires, renvoi devant le juge professionnel, les juges civils du CPH se sont déclarés incompétents pour juger de l’égalité entre tous les travailleurs. La juge professionnelle, Mme Karima Gassem, qui devait être en charge du dossier, a été écartée parce que d’origine marocaine, ce n’est pas un bon signal donné en terme d’impartialité…

Ses huit années d’ancienneté n’ont pas fait le poids face à ses origines. Les 23,24 et 26,27 mars 2015, la justice a passé 4 jours à juger le traitement discriminatoire de la SNCF envers ces 850 Chibanis. Les débat ont commencés par l’explication de la différence entre les salariés au statut et les contractuels : les cheminots au statut exercent des métiers inscrits au dictionnaire des filières SNCF, les contractuels exercent d’autres métiers.

Les Chibanis exercent les métiers du dictionnaire des filières mais ne peuvent prétendre au statut de cheminots, ils sont discriminés de par leurs origines. Il y a aussi le fait que d’autres marocains ont été intégrés au statut cheminot, bien que n’ayant pas la nationalité française. La SNCF discrimine selon son bon vouloir et non selon une règle établie. Bien que chaque personne ait un parcours différent, toutes ont été discriminées. Ces cheminots ont essentiellement été recrutés au Maroc. Leur contrat stipulait « le travailleur doit recevoir, a travail égal, une rémunération égale à celle de l’ouvrier français de même catégorie employé dans l’établissement…

L’égalité s’étend également aux indemnités s’ajoutant au salaire ». Les Chibanis cheminots ne peuvent évoluer que sur trois qualifications, contre sept qualifications pour les cheminots français. Il leurs a été refusé l’accès aux examens parce qu’étrangers, et même ceux qui occupaient la fonction de maîtrise, se sont vu refuser la qualification qui va avec, parce que non français. /…/

L’entreprise d’état qu’est la SNCF, se verrait grandi de reconnaître les droits de ces 850 pères de famille, dont les enfants sont français, qui voient les droits de leurs papas bafoués. Les autres entreprises publiques (la poste, EDF-GDF, la RATP, Air France, la sécurité sociale etc…), ont depuis longtemps retiré, la clause de nationalité discriminatoire, et ont reconnu l’égalité au travail, des salariés extra-Européens. Venez nombreux soutenir les Chibanis de la SNCF, vous comblerez l’absence des syndicats qui regardent ailleurs, alors que les travailleurs qui ont le plus d’ancienneté dans l’entreprise, se battent seuls, pour leurs droits. Une société qui ne respecte pas ses anciens, n’a pas d’avenir.
Manifestation de soutiens des Chibanis de la SNCF, le 21 septembre 2015 à 13h00.
Devant le Conseil des Prud’Hommes de Paris.
27, rue Louis Blanc 75010 Paris. Métro Louis Blanc Ligne 7
Venez nombreux soutenir les Chibanis
http://indigenes-republique.fr/manifestation-de-soutien-des-chibanis-de-la-sncf-devant-les-prudhommes-de-paris-le-21-septembre-2015/

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Message  Carlo Rubeo Ven 2 Oct - 19:56

A propos du texte Pour une approche matérialiste de la question raciale, ...

... du dossier sur la « race »publié par la revue Vacarme et, au-delà, de la sale racialisation que certains s’échinent à faire advenir.


Remarque préalable de vocabulaire : on appellera dans ce texte « racialisation » toute analyse contribuant à développer et à diffuser une théorie de la race. C’est le seul terme qu’on a choisi de conserver pour nommer ceux-là même qui, de « racisé » à« indigénisation » en passant par « blanchité », veulent en imposer toute une palanquée. Si un nouveau mot a paru nécessaire, c’est parce que l’existence publique d’une théorie de la race est elle-même, et sous cette forme, relativement nouvelle. Le racialisateur partage le monde en différentes races et nous assigne à tous une place dans ce partage. Parfois le partage est grossier : on est « blancs » ou « non blancs », parfois il est plus détaillé mais perd alors en cohérence. Si on ne trouve pas le moyen de refuser d’obéir à ces assignations qui se font passer pour des constats, on risque fort de se condamner à devenir ce dont ils nous prédiquent. Aujourd’hui, et sous nos latitudes, contrairement à ce qu’a pu être l’Amérique ségrégationniste par exemple, dont on importe les théories, le modèle et le vocabulaire, ce n’est pas l’État qui racialise. La diffusion actuelle de la théorie de la race est l’œuvre d’un courant situé à gauche, voire à l’extrême gauche, qui, tout en cultivant ses polémiques et contradictions internes, travaille à constituer ce qu’on peut appeler une « aire racialisatrice ». C’est pour contribuer à contrer ce mouvement que ce texte a été écrit.

Depuis quelques temps, il est de bon ton, il tendrait presque à devenir normal, dans différents milieux, plus précisément dans une couche de la gauche et jusque dans ses extrêmes, d’employer à tour de bras le terme « race » et ses dérivés aussi récents qu’approximatifs : « racisé, racialisés, racisations, racialisations ». Lors d’un meeting récent, on a pu entendre une intervenante de la tribune affirmer qu’elle pouvait désigner du doigt les « blancs » dans l’assemblée, « blancs » dotés de « privilèges », les opposer aux « non blancs », et, pour défendre la validité de la notion « d’intersectionnalité », défendre « l’obligation » de prendre en compte « la race » à laquelle « elle appartient », face à un public quelques fois critique, mais plus généralement atone, voire enthousiaste — « c’est vraiment chouette, ce qui se passe pour l’instant » entend-on commenter une « féministe matérialiste ». On peut donc affirmer, entre autres choses, qu’il y a des « blancs » et des « non blancs », que c’est ainsi que se partage le monde, et c’est chouette.

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Message  Carlo Rubeo Ven 2 Oct - 20:08

Manifestation de soutien des Chibanis de la SNCF devant les Prud’Hommes de Paris le 21 septembre 2015

Venez nombreux soutenir les Chibanis de la SNCF, vous comblerez l’absence des syndicats qui regardent ailleurs,

FAUX - encore une manipulation/intox de ce groupuscule réactionnaire : les camarades de SUD RAIL sont le soutien syndical des Chibanis, travailleurs qu'il faut soutenir jusqu'au bout pour leurs revendications légitimes contre la discrimination.
Entre l'action concrète de SUD RAIL et la récupération/manipulation du PIR il y a un gouffre !
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Message  MO2014 Ven 2 Oct - 21:14

Carlo Rubeo a écrit:les camarades de SUD RAIL sont le soutien syndical des Chibanis,

Je l'avais déjà signalé, en effet SUD RAIL a soutenu depuis quelques années les chibanis qui avaient été abandonnés par les tous syndicats... etc. pendant plus de 40 ans.

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Message  MO2014 Mar 13 Oct - 11:31

seule la lutte paye
Menace sur l’éligibilité de Marine Le Pen, chibanis de la SNCF, condamnation de l’Etat pour « faute lourde » : les victoires de la dignité indigène
Publié le 12 octobre 2015 par PIR

La force sociale indigène existe : elle se manifeste, elle se mobilise, elle s’organise et elle remporte des victoires. Cette force est niée par le pouvoir politico-médiatique qui la voudrait passive, soumise à ses injonctions et cantonnée à des rôles de supplétifs et de faire-valoir. Ses efforts autonomes d’organisation sont redoutés et combattus par lui. Or, chacune de ses victoires est un témoignage de la lutte et de la dignité indigènes. A quelques semaines de la marche pour la dignité et contre la racisme, il est important de les rappeler, parce que seule la lutte paye.

Le 24 juin 2015, tandis que la violence policière contre l’immigration postcoloniale et ses descendants continue à sévir en France dans un contexte de complicité et même d’incitation politique, de déni médiatique et d’impunité, le Collectif « Stop Le Contrôle au Faciès » est parvenu à faire condamner l’État pour « faute lourde » à propos de cinq contrôles discriminatoires. La cour a jugé, sur la base de « présomptions graves, précises et concordantes », que les contrôles des plaignants ont été réalisés « en tenant compte de l’apparence physique et de l’appartenance, vraie ou supposée à une ethnie ou une race », sans aucune autre justification.

Face au climat islamophobe en vigueur, sans cesse alimenté par la classe politique et les médias, le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) est entrain de menacer l’éligibilité de Marine Le Pen, candidate à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, à la fin de cette année, et probable candidate à l’élection présidentielle de 2017. En décembre 2010, la dirigeante du Front National avait comparé les prières musulmanes de rue à l’occupation allemande, durant la seconde guerre mondiale. Le MRAP avait bien déposé une plainte pour incitation à la haine raciale, mais celle-ci avait été classée sans suite et l’organisation en était restée là. En 2012, le CCIF a porté plainte avec constitution de partie civile, en saisissant directement le doyen des juges d’instruction à Lyon. Aujourd’hui, tandis que l’immunité parlementaire de Marine Le Pen a été levée, le dossier a été renvoyé devant la Cour Correctionnelle. En attendant l’épilogue judiciaire de cette affaire, ce renvoi démontre qu’’une action déterminée et sérieuse peut porter ses fruits.

Finalement, nous ne pouvons que célébrer l’aboutissement historique, ce 21 septembre 2015, après des années de lutte, de la plainte des centaines de chibanis marocains contre leur traitement discriminatoire par la SNCF qui les avait pénalisé dans leur carrière, leur salaire et leur retraite, en raison de leur origine. De la sorte, la discrimination à l’emploi, les abus policiers et les outrances islamophobes de la classe politique ne sauraient plus rester sans réponse de la part des principaux concernés, organisés de façon autonome pour défendre leurs droits.

Certes, la bataille n’est pas uniquement juridique, elle est aussi et surtout sociale et politique. Sur ces terrains comme sur le précédent, les mobilisations indigènes – depuis la solidarité avec la Palestine jusqu’au combat contre toutes les expressions du système raciste – altèrent le débat public, transforment les rapports de force et font bouger les lignes, au point de susciter des réactions répressives et véhémentes au sein de l’État et parmi les médias et leurs « intellectuels » organiques. Chaque victoire indigène manifeste notre présence et ouvre la voie – celle de la dignité – vers un vaste mouvement contre-hégémonique de renversement du système raciste. Nous avons marché, nous continuons à marcher ! Nous avons vaincu, nous vaincrons encore !

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Message  hadrien Lun 19 Oct - 20:50

http://www.huffingtonpost.fr/bernard-maro/racisme-et-racialisme-de-la-droite-de-la-droite-a-la-gauche-de-la-gauche_b_8283638.html

Racisme et racialisme: de la droite de la droite à la gauche de la gauche

MÉDIAS - Au cours de ces derniers jours, est apparu dans de nombreux articles concernant l'affaire Morano, le terme racialisme. Quelle serait la différence entre racialisme et racisme?

Le racisme serait un comportement, haineux ou méprisant, à l'égard de personnes ayant des caractéristiques physiques bien définies et différentes de celles du raciste.

Le racialisme serait une idéologie concernant l'existence de races humaines.

Le raciste ordinaire ne serait pas un théoricien, il ne serait pas capable de justifier son comportement par des arguments pseudo-scientifiques, et le racialiste ne serait pas nécessairement raciste, son idéologie pouvant ne pas influencer ses actes (mais souvent favoriser le passage à l'acte d'autres individus).

Cette distinction spécieuse présente un avantage politique évident pour les tenants du rejet de l'autre. Le racisme est condamnable juridiquement, le racialisme ne l'est pas et est de ce fait un excellent moyen de faire passer des idées racistes et de donner un cadre idéologique au racisme à venir. Et cela aussi permet d'atténuer la responsabilité de certains auteurs de comportements racistes, en particulier lorsque ces individus sont peu cultivés et ne peuvent justifier leurs actes par une théorie racialiste élaborée.

Il est clair, comme le démontrent les prises de positions de responsables et d'idéologues de la droite dure et de l'extrême droite que la dissémination et la justification de la parole racialiste est une étape nécessaire pour pouvoir mettre en place une politique ouvertement raciste dans l'avenir. En cela, leurs alliés, qui participent à la diffusion de cette parole ne sont pas obligatoirement là où on les attend, à droite de l'échiquier politique. Une des organisations portant cette idéologie racialiste se trouve à la gauche de la gauche. Il s'agit du Parti des Indigènes de la République (PIR) qui dans un texte intitulé "La race existe" nous dit "les gauches du monde occidental persistent à nier l'existence des races sociales au nom de l'inexistence des races biologiques, de l'universalisme et du "plus jamais ça !" né de la conscience du génocide des Juifs. Ce déni ne fait que précipiter l'inéluctable rupture qui aura lieu entre les couches populaires non blanches et le reste de la société car la race existe. Elle structure nos sociétés depuis le fait colonial et se poursuit aujourd'hui comme le prouvent les discriminations raciales et leur ampleur sur le territoire français."

On retrouve les mêmes obsessions identitaires qu'à l'extrême droite (seul, bien entendu, le groupe concerné change):
- Pureté de la race avec une opposition aux mariages mixtes et au métissage "La perspective décoloniale, c'est d'abord de nous aimer nous-même, de nous accepter, de nous marier avec une musulmane ou un musulman"
- Anti-universalisme avec un refus de la convergence des luttes (féminisme, anticapitalisme, LGBT) "parce que derrière la convergence, il y a un présupposé universaliste, lui-même fondé sur l'idée qu'il y aurait des oppressions universelles et qu'il faut donc s'en émanciper." ;
- Soutien au machisme et sexisme religieux "Cela fait partie des pressions que les hommes indigènes font peser sur les femmes. C'est normal, puisque l'idéologie coloniale les fait passer pour des sauvages. Mais cela offre une perspective décoloniale pleine d'ambivalences. Ce que je veux dire c'est que les femmes répondent aussi à ce malaise lorsqu'elles se "réislamisent": "Pas la peine d'aller chercher les femmes au bled puisqu'on est là. Vous dites qu'on est occidentalisées mais pas du tout".
- Homophobie. L'homosexualité serait une invention occidentale imposée à l'Afrique et au Maghreb, via un "impérialisme des modes de vie" de plus "le mode de vie homosexuel n'existe pas dans les quartiers populaires. Ce qui n'est pas une tare."
- Religion "d'origine" en tant que ciment commun au groupe, l'islam étant une libération (sic) "La race est un rapport social comme le genre, comme la classe.../... Pour autant, la racialisation ne concerne pas seulement les populations issues de la colonisation. Les Turcs sont musulmans et n'ont pas été colonisés."
- Seule alternative possible être musulman ou être français (les Français de culture musulmane sont des traîtres comme Sophia Aram à qui le PIR consacre un texte "Politiser la trahison: le cas Sophia Aram"), "le rapport de domination traverse ces couples mixtes et leurs enfants. Est-ce qu'il sera plutôt musulman ou plutôt français ?"
- Antisémitisme au nom d'un anti-sionisme radical "Nous refusons d'inscrire les sentiments anti-juifs des indigènes dans la filiation de l'antisémitisme européen." et "Il devient urgent pour les juifs de brandir leurs identités ethnico-religieuses associées à des identités politiques radicalement anti-sionistes et antiracistes: "non, les juifs ne sont pas tous sionistes". Bien sûr sans contrepartie, parce que c'est une question de justice."

Face à de telles positions, comment peut-on expliquer qu'une partie de la gauche de la gauche s'allie avec le PIR ? Deux raisons doivent être mises en avant. La première, définie clairement par le PIR c'est "Comment choisissons-nous nos alliés ? En fait, c'est eux qui nous choisissent: nous attendons qu'ils se positionnent sur nos combats: islamophobie, Palestine, racisme d'État, crimes policiers, etc., et nous observons leurs prises de position. Sans surprise, c'est la gauche radicale qui vient à nous."

La seconde est plus perverse, et peut-être illustrée par le fait suivant: à la suite de la publication sur le compte Facebook de deux militants pro-palestiniens de photomontages accompagné d'un texte "intrinsèquement antisémite et négationniste", devant l'absence de condamnation du texte et l'absence d'excuses, la LDH porte plainte. Or, c'est la LDH elle-même qui est mise en accusation "Enfin, un double reproche nous est encore adressé. Certains soutiennent qu'il y aurait un lien entre l'origine de Saadia B. et d'Hussein A. et la décision de la LDH d'engager des poursuites. D'autres, en revanche, nous reprochent d'avoir engagé des poursuites à l'encontre de personnes issues de l'immigration sans tenir compte de leur situation. Ce sont là les deux faces d'une même pièce de monnaie forgée d'ignominie et de mépris." . Il est donc clair que pour certains soutiens de ces personnes (dont le PIR), il ne peut y avoir que "racisme" ou absence de compréhension du statut de victime absolue "de damné de la terre" de la part de la LDH. L'individu, avec sa responsabilité propre n'existe plus, son assignation ethnique détermine s'il est responsable ou pas, s'il peut être coupable ou pas.

Comment des groupes, des partis, des associations se réclamant de la gauche antiraciste, égalitaire peuvent-ils s'associer, coorganiser des actions et cosigner des textes avec un groupe identitaire et racialiste comme le PIR ?
Le dernier exemple en date est la "Marche de la dignité et contre le racisme" qui aura lieu à la fin du mois. L'appel à cette manifestation contient la phrase suivante "C'est pourquoi comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans, contre l'humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l'islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s'impose une nouvelle marche: la marche de la dignité." On y remarquera que le seul racisme qui tue régulièrement dans notre pays depuis plusieurs années, y compris des enfants, l'antisémitisme, n'est pas cité. On le comprend mieux lorsqu'on lit la prose des Indigènes "d'un côté, les indigènes sociaux qui sont très sensibles, par exemple, aux questions relatives à Dieudonné, que certains voient comme un héros, un résistant ; de l'autre, nous avons construit un système d'alliances avec certains milieux de gauche pour qui Dieudonné est un fasciste. Quand nous devons sacrifier l'un de ces pôles, c'est celui des blancs que nous sacrifions.", "Il est temps d'en finir avec tous les visages du racisme républicain dont l'islamophobie, la négrophobie, la rromophobie et cet étrange philosémitisme." ou "Les juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe".

Il est grand temps que la gauche de la gauche fasse ce qu'elle reproche à la droite de ne pas faire, c'est-à-dire de refuser de s'associer et de combattre les mouvements racialistes, identitaires, sexistes, homophobes et flirtant avec l'antisémitisme. La lutte contre le racisme, les discriminations ethniques, le machisme et l'homophobie est un combat bien trop important dans notre société pour qu'il soit discrédité par de telles alliances.

Petit à petit, l'imposture des pseudo-indigènes apparaît pour ce qu'elle est et ça commence à circuler.
Le mieux est d'ailleurs d'aller lire les textes produits sur le site du PIR qui sont en eux-mêmes édifiants pour tout marxiste conséquent.

hadrien

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Message  MO2014 Lun 19 Oct - 21:58

Depuis des semaines Hadri(haine) Very Happy publie principalement sur le forum des documents contre ceux qui luttent contre les discriminations islamophobes, en se positionnant délibérément sur le terrain de la provocation et des divisions. Il va toujours chercher ses arguments à la même source : celle du soutien à l'état sioniste d'Israël, le bras armée de l'impérialisme US au moyen orient. Cette fois ci il nous sort Bernard Maro, défenseur de l'état d'apartheid Israël, combattant de l'anti ant-islamophobie, de la campagne BDS, et plus généralement en croisades contre l'Islam, contre les musulmans réels et supposés. Ses références sont claires, ses opinions politiques aussi : celle du colonialisme et de l'impérialisme.

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Message  hadrien Lun 19 Oct - 22:45

Ses références sont claires, ses opinions politiques aussi : celle du colonialisme et de l'impérialisme.

Ça, c'est finement analysé ... Cool Cool Cool
...mais en oubliant pas "islamophobie", "philosémitisme" et "sionisme" forcené pour clore le subtil raisonnement Very Happy

hadrien

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Message  MO2014 Mar 20 Oct - 0:11

hadrien a écrit:
Ses références sont claires, ses opinions politiques aussi : celle du colonialisme et de l'impérialisme.

Ça, c'est finement analysé ... Cool Cool Cool
...mais en oubliant pas "islamophobie", "philosémitisme" et "sionisme" forcené pour clore le subtil raisonnement Very Happy

Une fois de plus, pris la main dans le sac, tu ne réponds pas. Ton maître à penser Bernard Maro est un soutien à la politique coloniale et d'apartheid d'Israel, est un islamophobe, un adversaire féroce de la campagne BDS. Tu connais ses références et tu choisis de le publier car tu n'es là que pour cela : troller, parasiter tous les fils de discussion traitant de l'islamophobie, de l'anti-colonialisme, ou tout sujets connexes, en allant puiser tes arguments à des sources les plus réactionnaires.

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Message  hadrien Mer 21 Oct - 1:53

Une bonne soirée de passée avec plein  de copains arabes qui exècrent qu'on les enferme dans un communautarisme islamique vis à vis duquel il se sentent étrangers et parfois victimes...Ça fait du bien....Merde au FN et aux pseudos indigènes . .

Mais je suis sûr qu'on est tous d'accord ici pour rejeter l'islam politique et le communautarisme religieux.
Hein, MO 12, pas de problème. Cool

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Message  verié2 Mer 21 Oct - 9:22

Indépendamment des critiques qu'on peut faire du PIR, il est clair que Bernard Maro soutient Israël et dénonce les mouvements de solidarité avec les Palestiniens comme antisémites. Il serait bon de le préciser avant de publier ses textes...

verié2

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Message  Toussaint Jeu 22 Oct - 5:48

Indépendamment des critiques qu'on peut faire du PIR, il est clair que Bernard Maro soutient Israël et dénonce les mouvements de solidarité avec les Palestiniens comme antisémites. Il serait bon de le préciser avant de publier ses textes...

Ce n'est pas la première fois que l'on trouve Hadrien en train de s'allier ou de citer des réacs, des sionistes et des gens d'extrême droite, il a depuis longtemps établi que la nature politique de ses alliances de circonstances contre les musulmans par exemple l'indifférait. Et en cela il a le mérite de la cohérence. Cela ne me choque pas, c'est simplement révélateur de la nature du front national anti-musulman dont il fait partie avec d'autres ici et dans des organisations de la gauche coloniale. Lorsqu'on voit des orgas applaudir ou refuser de condamner des pratiques discriminatoires et des violences anti-musulmanes, on ne peut s'étonner de rien.

Lorsqu'en plus des militants blancs qui soutiennent la loi raciste de 2004 ont le culot de venir faire des procès au PIR, on se marre.

Les choses se précisent, il y a un front anti-islamophobe, anti-raciste qui se constitue à partir des initiatives de la mouvance indigène, à partir des initiatives des discriminés et des racisés, c'est un énorme progrès. C'est un moment historique au plein sens du terme. Certes il a fallu du temps aux orgas comme le NPA et Ensemble, pour s'approcher d'une analyse décoloniale, mais le mouvement est lancé à présent, et c'est irréversible, j'espère. Que quelques groupes blancs et notamment une secte ouvriériste blanche compromise avec les campagnes islamophobes de la classe dominante jusqu'au cou ne rejoignent pas, c'est normal. De la part de LO, c'est normal, et je pense que sa présence n'était ni attendue ni souhaitée, ils sont dans l'autre camp, très clairement. Pareil pour le PCF et a fortiori pour le PS. Même si le PCF est moins tombé dans le racisme anti-musulman que LO, ils n'ont jamais été clairs sur la question. Là, les termes du rassemblement, la méthode employée pour y appeler, mettent clairement hors-jeu l'antiracisme compassionnel, abstrait et paternaliste qui a caractérisé la gauche et l'extrême gauche française depuis des décennies.

Des dents grincent... Normal et amusant, mais les choses bougent bien, le travail accumulé commence à porter ses fruits. Quand on se rappelle les injures (que l'on retrouve avec les Hadrien et ses alliés, avec évidemment LO, mais clairement ils sont inaudibles par les premiers concernés. Depuis très longtemps, d'ailleurs, mais à présent c'est à la vue de tous. Il y a 10 ans le PIR était isolé et n'existait qu'au stade de projet en débat, le FUIQP n'existait pas, Ramadan nous disait qu'on allait vers l'enfermement "dans un coin" selon ses propres mots. Rouge donnait la parole à Onfray et Piquet s'invitait dans Marianne pour parler du racisme antiblanc, même Krivine se montrait lourdement ambigu, on virait les militantes voilées de la LCR et les colonnes de Rouge étaient calomniatrices contre l'Appel des Indigènes tout en commémorant sur un ton élogieux Malcolm X... Very Happy Very Happy Le PIR était copieusement insulté, qualifié de raciste, communautariste (sur les contours de ladite communauté, il y avait déjà de quoi se marrer mais plus un mensonge est énorme...), traité en ennemi de classe. Le 8 Mai 2005 a été boycotté par les orgas de l'EG blanche avec un bel ensemble. Clairement la méthode choisie était celle de l'isolement et de l'étouffement, et cela a eu de lourdes conséquences des deux côtés.

10 ans plus tard, les faits sont là, il y a une autre réalité politique, il y a eu des clarifications, des ruptures, et des regroupements, des évolutions. Clairement, nous avions raison en 2005 de penser qu'il y avait une nécessité de voir les discriminés par le racisme colonial et post-colonial (car la France reste un pays colonial et sa république, son école sont colonialistes) se représenter eux-mêmes. Quant au pseudo-débat sur les soi-disant prétentions du PIR à être le seul représentant de l'indigénat et des discriminés racialement, c'est une farce que l'Appel du 31 dévoile pour ce qu'elle est. Non, le PIR n'est pas une secte mégalomaniaque, il n'en a jamais pris le chemin et aujourd'hui lui et ses alliés, ses compagnons de route sont incontournables dans la lutte contre le racisme structurel de ce pays. Bravo, ce n'était pas évident.
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Message  Toussaint Jeu 22 Oct - 5:51

Une bonne soirée de passée avec plein de copains arabes

Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Pauvre hadrien, c'est tellement pathétique... Cela rappelle tellement de choses. Une vraie caricature. Je ne vais pas analyser, les mots parlent d'eux mêmes.
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Message  Toussaint Mar 27 Oct - 5:22

C'est marrant, j'ai toujours entendu parler dans les rangs ouvriers et militants des "noirs", des "arabes", des "asiatiques", des "français d'origine musulmane", des "gens de couleur". Cela ne gênait pas grand-monde. Pas plus que certains sketches et dessins "humoristes"... A lire et regarder parfois au troisième ou au quatrième degré, parait-il. Mais, houla, depuis qu'on parle des "blancs", scandale... Lorsque des noirs parlent des "noirs" ou que des blancs parlent des "noirs", je n'ai jamais vu personne demander avec une finesse proprement kolossale ce qu'est un noir. Amusant, dès qu'on parle des blancs, houla, on se voit demander ce qu'est un blanc. En général d'ailleurs par des gens qui ont la réponse tous les matins au dessus de leur lavabo. Amusant aussi, cela se passe dans un pays où pourtant être noir ou arabe se traduit par une discrimination très réelle et mesurable que personne ne peut nier (sauf le crétin cité par Rubéo qui pense que les assassinés de Ferguson ne l'ont pas été parce que noirs mais seulement, précise-t-il, parce que "prolétaires").

Mais chut, la race n'existe pas, ou plutôt, précisons, les blancs n'existent pas, ce sont des êtres humains normaux, ce sont les autres qui sont colorés, noirs, "de couleur", etc. Parler de "blancs", c'est finalement nous renvoyer à un statut de gens de couleur et c'est insupportable. Le blanc, c'est l'homme universel, l'horizon indépassable auquel toute l'humanité doit tendre... On a même vu ici des gens faire l'éloge du métissage en soi, dans les Antilles on parle de la "peau sauvée".

Alors, précisons, la race est une construction historique, comme le genre, et elle existe au même titre que le genre existe. Comme pour les femmes, auxquelles certains de ceux qui se réclament du féminisme reprochaient de créer des organisations distinctes, "petites-bourgeoises" divisant la "classe ouvrière", les femmes étant des "travailleurs de sexe féminin" (sic) et leur oppression un produit du système capitaliste (y compris le capitalisme préhistorique, je suppose...), les groupes sociaux, culturels, religieux, minorités nationales, immigrés de pays dominés ou détruits par l'impérialisme sont affectés par une stigmatisation qui les constitue en groupes racisés. Comme les juifs l'ont été, voire le sont, comme les colonisés, les indiens et les africains l'ont été. La racialisation fait partie du système de domination, elle le légitime elle oppose ceux qui devraient s'unir et unit ceux qui devraient s'opposer.

On peut le regretter, on peut s'en offusquer, on ne peut le nier, à moins de faire partie de ceux qui ne subissent pas cette discrimination spécifique, les blancs.

Elle renvoie en dernière analyse à la constitution d'un système de domination à l'échelle mondiale, et en France au colonialisme et à l'indigénat. Ce système n'a pas disparu, il est constitutif des constructions étatiques et nationales, il est reproduit par l'éducation, les politiques, les partis... Et c'est particulièrement vrai en France où le mode d'intégration dans la nation est un mode d'intégration assimilationniste, évaluatif et qui s'apparente à un examen sans cesse renouvelé des performances du candidat à l'intégration au groupe majoritaire dont la réussite est toujours susceptible d'être remise en question. Par exemple par son adhésion visible à la religion de ses parents, par l'affichage de comportements ou de vêtements renvoyant à son groupe d'"origine", qui seront toujours analysé comme des symptômes d'intégration ratée. L'intégré en réalité est un désintégré, qui doit en permanence complaire aux lubies du groupe dominant, de la communauté dominante en renonçant et en prouvant de façon réitérée sa rupture avec sa culture ou son groupe d'origine. En ce moment, l'injonction porte sur l'Islam et les tenues révélant un attachement à l'Islam, un Islam identifié comme n'étant pas "de France". Parce qu'on cherche à construire un "islam de France", qui serait invisible et respectant le mythe républicain, un seul peuple, une seule culture. Comme disait Henry, l'ancien ministre et dirigeant FEN, la laïcité n'était qu'un instrument d'unification nationale.

Les musulmans comme dit Halter, ont tendance à remplacer les Juifs dans le rôle du traître et de la cinquième colonne, et encore davantage depuis les expéditions de recolonisation du Moyen Orient et de l'Afrique... Le blanc n'est donc pas seulement celui qui est physiquement identifiable comme un visage pâle, comme disait un "noir" que les gauchistes blancs aiment, Malcolm X, c'est aussi et surtout quelqu'un qui assume ces problématiques intégrationnistes et qui attendra des colonisés et d'abord des musulmans qu'ils démontrent leur rupture avec leur groupe d'origine, sa culture pour adopter les fonctionnements du groupe dominant, majoritaire. Ainsi on montrera à des musulmans ou des arabes des dessins ridiculisant la religion musulmane en attendant, et c'est clair pour les deux parties, qu'ils affirment ne pas être choqués, voire, comble du bonheur, que cela les fait beaucoup rire, comme on a pu le lire ici même à propos des dessins racistes de Charlie. Comme finalement les femmes sont conviées à sourire des blagues sur les blondes ou les corses des "histoires corses". Et si on se fâche, on n'a pas compris, on n'est pas intégré, on manque d'humour, trait que les français croient être un des aspects de leur génie national... et donc qui mérite d'être élevé au niveau d'un nouveau critère d'intégration réussie... Lorsque le discriminé convié à rire finalement de lui, de ses amis, ses parents, sa famille, sa culture accepte de les considérer comme ridicules, arriérés, dérisoires, on considère qu'il a fait un grand pas en avant, on le cite dans les médias, voire sur le FMR, on le promeut... en en faisant finalement un instrument pour taper sur les autres, plus rétifs... L(humilation acceptée est la grande réussite du système de l'intégration...

L'infériorisation des groupes stigmatisés les rend particulièrement idéaux pour les constituer en menace, ce qui est logique et ce qui a sous-tendu toute la campagne de légitimation de l'exclusion des lycéennes et des collégiennes voilées, elles allaient finir par détruire la laïcité, et imposer leur voile aux 96% de filles non-voilées. Et je me souviens d'un texte d'un dirigeant de la LCR de Valenciennes expliquant qu'hésiter à exclure une élève voilée revenait à ne pas se préparer à des choses bien plus dures en situation révolutionnaire, désignant ainsi ces jeunes comme on le ferait d'un ennemi de classe dans un contexte de guerre civile.

Dans un tel contexte où les dés sont pipés à tous les niveaux du débat, il est nécessaire de rétablir l'unité de la classe en partant précisément des revendications et des besoins des couches les plus exploitées, les plus dominées de la classe ouvrière, et en France, clairement, c'est majoritairement les couches populaires et ouvrières issues de la colonisation et de l'immigration post-coloniale. Et au cœur de ce combat il y a évidemment la revendication de l'égalité, de la dignité humaine, du refus de la discrimination religieuse, nationale, culturelle, physique, et l'affirmation de cette dignité. Cela passe par la dénonciation du racisme comme instrument de domination, comme système d'infériorisation. Cela passe aussi par une dénonciation du système discriminatoire qui n'est pas seulement celui du rapport d'exploitation de la classe ouvrière par le patronat, mais qui le renforce. Les rapports de domination raciste traversent toutes les couches sociales et la classe ouvrière n'y échappe pas. Et cela signifie que ce sont les discriminés qui doivent eux-mêmes assumer la lutte, en cherchant à y associer l'ensemble de la classe ouvrière Sous réserve que cette association ne se traduise pas par une mise sous tutelle et par une perversion du mouvement et des revendications comme ce fut le cas en 1983 avec SOS et comme en même temps que la campagne contre le voile on a fait en 2003-2004 la promotion de NPNS.

D'où l'affirmation de l'indépendance organisationnelle des partis et assos exprimant les discriminés dans leur diversité, d(où aussi la place des femmes dans l'Appel, et l'Appel lui-même, sans aucune ambiguïté sur tous ces points, en cherchant à détruire le paternalisme de l'antiracisme des organisations et des partis traditionnels de la gauche et du mouvement ouvrier, qui ne sont qu'une des facettes du système de domination et du racisme structurel. Le ralliement du NPA, d'Ensemble, puis du PCF, montre que la démarche est en train de fonctionner, et que l'officine islamiste et communautariste, sexiste et raciste comme dit je ne sais plus quel crétin, a réussi quelque chose de fondamental et utile.

Bien sûr, cela ne liquide pas les divergences au sein du mouvement pour l'égalité, cela ne règle pas les différences entre Said, Houria, Sadri, Youssef et Omar, Ndella et d'autres, cela n'épuise pas les débats et divergences, mais cela se fait ou pourra se faire sur la base d'une unité d'action et d'un ensemble d'accords, de combats partagés, qui peuvent aboutir à un front permanent contre le racisme, l'islamophobie, la rromophobie, la négrophobie, la question des migrants, des discriminations racistes en général, les interventions impérialistes, l'occupation sioniste, tous ces gens pourront continuer à travailler. Sur la base de la reconnaissance de l'indépendance du mouvement de l'immigration et des quartiers populaires (que d'aucuns appellent parfois "quartiers immigrés", c'est à un renouveau partiel du mouvement ouvrier que l(on peut assister Se demander pourquoi Angela Davis soutient, et pourquoi elle a été sollicitée, femme, noire, révolutionnaire, homosexuelle, internationaliste, c'est une farce, la réponse est évidente, Angela Davis résume en sa personne et sa trajectoire toute la marche du 31 Octobre. Elle martèle la nécessité de la confluence des luttes contre les discriminations, le racisme, l'homophobie, elle insiste partout sur l'importance de la lutte contre l'islamophobie et le soutien aux luttes du peuple palestinien, en permanence... Quant à penser qu'il s'agit de faire du monde autour d'elle, comme le dit avec élégance le crétin cité par Rubéo, c'est non seulement ne rien comprendre, ce qui est clair à le lire, mais aussi mépriser l'intelligence et la caacité d'analyse d'Angela Davis elle-même, pathétique et tellement révélateur du paternalisme masculin et... blanc. Very Happy
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Message  verié2 Lun 2 Nov - 16:24

Un dessin de Sadri Khiari qui en dit long sur ses conceptions et celles du PIR :
https://www.facebook.com/sadri.khiari.dessins/photos/a.256694597792522.61949.256575054471143/788330737962236/?type=3&theater

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Message  MO2014 Lun 2 Nov - 16:39

La seule contribution de verié2 à l'activité du PIR centré depuis des semaines sur la Marche de la Dignité c'est un dessin de Sadri qui est entre autre caricaturiste. Quand on connait le parcours de Sadri, son engagement politique trotskiste pour construire une section de IV en Tunisie, son engagement dans les luttes contre les discriminations et le racisme d'état, ses nombreux ouvrages théoriques, ... choisir dans sa production uniquement une caricature humoristique pour en généralisant, dénigrer le PIR en dit bien long sur verié2, l'ex pcF et absoluteur de l'organisation communautariste blanche LO dont il euphémise ou excuse systématiquement les déclarations islamophobes.
Et ce n'est pas la peine de lui demander où il était dimanche dernier, certainement pas entre Barbes et la Bastille mais sans doute bien au chaud devant sa téloche... Twisted Evil Et Sadri, notre ami, notre frère,  notre camarade de toujours, lui, était avec nous.

Nous saluons au passage nos camarades du NPA qui eux semblent savoir où est et qui est l'ennemi de classe/race/genre contrairement à vérié2 :

Marche de la dignité et contre le racisme : un succès qui en appelle d’autres !
Dix ans après les révoltes des quartiers populaires de 2005 (voir notre dossier dans L'Anticapitaliste n° 308), 10 000 personnes se sont rassemblées en rangs serrés samedi à Paris, pour une Marche de la Dignité et contre la racisme entre Barbès et la place de la Bastille.

Un franc succès pour les organisateurs, qui sont d'abord des organisatrices : l'appel à cette marche avait été lancé par le collectif MAFED, réunissant des personnalités et des militantes  d'organisations antiracistes, de l'immigration et des quartiers populaires, avec Angela Davis comme figure de proue d'un large collectif de soutien.

Une étape du renouveau antiraciste

Les violences policières sont centrales dans la ségrégation que connaissent les quartiers populaires en France aujourd'hui, et donc, dans les formes de lutte et de politisation dans les quartiers. Voilà la première raison d'un tel rendez-vous : tenter de donner toute leur place dans l'espace public, à des luttes qui existent déjà çà et là, partout où la douleur et la colère peuvent laisser place à un début de riposte politique, pour la dignité et l'égalité. Une marche pour l'unité et le renforcement de ces luttes auto-organisées.

Derrière le carré de tête du MAFED, dynamique et combatif, se sont retrouvés Urgence Notre Police Assassine, le Parti des Indigènes de la République, le Front Uni de l'Immigration et des Quartiers Populaires, la Brigade Anti-Négrophobie, la Voix des Rroms, des collectifs contre les contrôles au faciès et les crimes policiers, des groupes féministes antiracistes, antifascistes, des sans-papiers et des Chibanis en lutte, des manifestant.e.s parfois venus des quatre coins de France. Soit les diverses composantes d'un mouvement antiraciste en plein renouvellement, les cadres antiracistes les plus anciens n'étant jamais parvenus à favoriser l'auto-organisation indépendante des opprimé.e.s, dans les décennies qui ont suivi l'occasion gâchée de la grande Marche pour l’Égalité de 1983.

Les slogans et mots d'ordre ont décliné toutes les dimensions de la dignité des quartiers populaires : vérité et justice dans les affaires de violence policière, dénonciation des politiques et amalgames islamophobes, de toutes les discriminations systématiques, et de l'impérialisme (Palestine, Françafrique...), réparation de l'injustice sociale et du racisme d’État qui règnent encore dans les ghettos français.

Un enjeu stratégique

Autant de questions qui bousculent les priorités d'un mouvement ouvrier et social lui-même en crise ; autant de questions qui fâchent. Et aussi – et donc – autant de questions dont se sont emparés, en sens inverse, aussi bien les partis au pouvoir que le FN, qui peut prétendre125 incarner l'alternative aujourd'hui.

Mis à part quelques centaines de manifestant.e.s du NPA et d'Ensemble (et plus marginalement de la JC et des Verts), les forces politiques de gauche et d'extrême-gauche étaient quasiment absentes. Ayant refusé de signer l’appel, le PCF et le PG avaient malgré tout à manifester sur leurs bases mais bien peu de militants se sont joint à la manifestation. Or on ne peut ignorer ces questions difficiles, car l'orage ne passera pas. L'impérialisme et le racisme constituent l'un des deux piliers de la stratégie politique de ceux qui nous gouvernent, avec l'austérité sans alternative. Il suffit d'allumer la télévision pour constater le double matraquage consistant à nous faire accepter des politiques antisociales, en canalisant une colère sociale diffuse mais forte, dans la reproduction des oppressions, et en premier lieu du racisme d’État.

Face à cette double logique, qui ne fait que s'accentuer en 2015, après le 11 janvier comme après le nouveau mémorandum en Grèce, il y a urgence à lutter contre les deux faces d'une même politique antidémocratique, ultra-autoritaire – en luttant avec celles et ceux qui luttent déjà et s’organisent depuis des années contre les violences policières, l’islamophobie, les discriminations, etc. Cette Marche de la Dignité, portée par un effort d'auto-organisation des opprimé.e.s, est source d'espoir, et ne devra pas rester sans suites. Nous avons tou.te.s un rôle à jouer pour que ces suites n'aboutissent pas à une nouvelle occasion manquée.
https://npa2009.org/actualite/antiracisme/marche-de-la-dignite-et-contre-le-racisme-un-succes-qui-en-appelle-dautres

MO2014

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