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Je ne suis PAS Charlie

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Message  verié2 Mer 25 Fév - 17:25

Rougevert a écrit:
verié2 a écrit:Encore à l'attention de Rougevert.
En raisonnant comme l'article du Monde, Le Pen (père) pourrait prétendre qu'il n'est pas antisémite. Car, après tout, ses pires insanités, du genre "Durafour crématoire", il n'en sort même pas une fois par an et ça doit représenter 0,01 % de son temps d'intervention dans les médias.
Ce n'est pas moi qui ai parlé de fixette de CH sur l'Iislam.
Une fixette c'est quasiment une obsession (fréquence, permanence, répétition).
Ce n'est pas de ma faute si vous choisissez mal vos mots.
Et alors ? Tu ne penses pas que Le Pen fait une fixette sur les Juifs, même s'il en parle moins souvent que Charlie ne parle des Musulmans ? Un ou deux dessins par semaine au moins pour attaquer les Musulmans, ça ne te suffit pas ? (C'est un exemple, pour ma part je n'ai pas compté et ça ne me semble franchement pas nécessaire.)

verié2

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Message  Toussaint Mer 25 Fév - 22:55

En ce qui me concerne, je ne suis certain que de l'existence du prophète, mort depuis plusieurs siècles, et certainement pas de l'existence de Jésus, dont on ne dispose pas de beaucoup de preuves, à ma connaissance. Et dont les récits de la vie ont été rédigés plusieurs décennies après sa mort éventuelle. Mais les deux, de toute manière sont morts et ne peuvent encore vivre que si leur Dieu existe, ce dont je suis encore moins convaincu.

Dans la pratique, les divinités n'existent que dans la foi de leurs fidèles, et à travers des organisations très terrestres, souvent, pas toujours, compromises avec l'ordre politique et social existant. La foi des fidèles ne constitue pas en soi un engagement religieux, ne l'a jamais constitué. En revanche, le sentiment religieux est toujours mis au service d'une politique, qu'il s'agisse des guérilleros de l'ELN, ou des monarques saoudiens. Penser que par exemple tous les croyants d'Amérique Latine sont engagés à droite par le fait de croire en Dieu ou que tous les habitants musulmans de l'Iran sont des réactionnaires fascisants parce qu'ils sont croyants est d'une rare stupidité. Et encore davantage si l'on se réfère aux luttes ouvrières qui ne réunissent jamais dans la plupart des pays du monde des athées. Et encore moins des gens qui se moquent de la foi de leurs camarades de lutte.

Se moquer des croyants, essayer de les choquer, de les humilier, c'est une démarche profondément réactionnaire, paternaliste dans le meilleur des cas, arrogante de caste et souvent de classe dans la plupart des cas. C'était le cas de CH. Le droit au blasphème dans la vie privée est une chose, et la moindre des politesses est de s'en abstenir devant des gens que cela pourrait choquer, surtout si on veut les gagner à la lutte ouvrière réunissant croyants et non croyants, ce qu'apparemment même la secte raciste appelle de ses voeux. Dans le cas d'un organe de presse, s'en prendre aux croyants parce qu'ils sont croyants en les traitant de cons, par exemple, suppose que l'on se situe dans le camp de ceux qui, eux, ne sont pas cons et sont de ce fait supérieurs à tous ces abrutis. Comme arrogance, on ne fait pas mieux.

Et s'il s'agit de gagner des gens, a fortiori si on veut les gagner au matérialisme révolutionnaire, alors, commencer par leur dire qu'ils sont des cons et que ce qui est important à leurs yeux est de la merde, je garantis l'effet contraire, expérimenté au long de plusieurs décennies de militantisme athée, révolutionnaire et de plusieurs décennies d'enseignement. Quant à prétendre émanciper, apporter "des lumières" à des gens que l'on juge en proie à l'obscurantisme en les humiliant et en les insultant... c'est vraiment typiquement une démarche coloniale. Donc typiquement républicaine française. Ce qui plaisait tellement dans le CH négrophobe, islamophobe, misogyne, anti-ouvrier, c'est bien qu'il épousait fidèlement, en l'actualisant, l'idéologie républicaine française.

Je ne suis pas Charlie.
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Message  Rougevert Jeu 26 Fév - 0:02

Si, si: un Jésus dit le Nazaréen a bien existé.
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2012/12/21/01006-20121221ARTFIG00454-un-homme-nomme-jesus.php
Ton chameau ne te l'a pas dit?

Donc peut-on blasphémer (matériellement, puisque le blasphème concerne une croyance) à propos d'une personne qui a existé et que seule une croyance (parmi les autres) sacralise?
A ce moment-là, la caricature et la satire ne sont plus possibles....et doivent (?) donc être interdits.


Est-ce que Charlie Hebdo était MR et voulait "gagner" les croyants à la ldc?
Qui doit gagner les croyants à la ldc?
La presse ou les organisations du Mouvement Ouvrier, "LE Parti" en tout premier lieu?
D'où ma question sur la liberté de la presse.
Moi non plus, je ne suis pas Charlie mais AVEC Charlie, oui.

Ensuite, la classe ouvrière rit souvent d'elle-même, sans se sentir offensée par les humoristes...contrairement  à bien des MR.
Et je suis certain que la lutte des femmes a bien bénéficié de la création du personnage du beauf' de Cabu, violent, vulgaire, raciste et machiste.
Je ne suis PAS Charlie - Page 16 CPC92005001
Mais bien sûr c'est un dessin sexiste, au niveau du "ressenti", n'est-ce pas Mr le Procureur?

verié2 a écrit:
Et alors ? Tu ne penses pas que Le Pen fait une fixette sur les Juifs, même s'il en parle moins souvent que Charlie ne parle des Musulmans ? Un ou deux dessins par semaine au moins pour attaquer les Musulmans, ça ne te suffit pas ? (C'est un exemple, pour ma part je n'ai pas compté et ça ne me semble franchement pas nécessaire.)
Le Pen, une fixette sur les Juifs?
Le mot fixette est déjà lui-même ridicule, ce qui tend à réduire le problème à un trait de caractère, et il conduit à faire l'impasse sur les données matérielles au profit d'une psychanalyse de comptoir et d'impressions personnelles.
Il y a l'Histoire du FN, son origine ses composantes.
Mais le Pen est également connu comme partisan de l'Algérie Française, du colonialisme.
Le prétendue fixette sur l'Islam de Charlie Hebdo n'est pas vérifiée quantitativement.
Et puis, c'est négliger l'influence de l'incendie de ses bureaux.


Dernière édition par Rougevert le Jeu 26 Fév - 0:15, édité 1 fois
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Message  verié2 Jeu 26 Fév - 9:55

Le mot fixette est déjà lui-même ridicule
Je n'ai fait que reprendre le terme qui avait été employé par un intervenant de LO à propos de Charlie (avant le massacre) et que tu as employé toi même avant de trouver qu'il est ridicule.

Fixette signifie en l'occurrence obsession. On peut dire en effet que les antisémites sont obsédés par les Juifs et les Islamophobes obsédés par les Musulmans. Suffit de lire Céline ou jeter un oeil au site de Riposte laïque pour s'en convaincre.
il conduit à faire l'impasse sur les données matérielles au profit d'une psychanalyse de comptoir et d'impressions personnelles
Une phobie (des Juifs, des Musulmans etc) est une hostilité, une peur irrationnelles, donc une pathologie. Toute pathologie s'inscrit dans les caractéristiques psychologiques de l'individu qui en est atteint, inutile d'être psychanalyste pour le comprendre. Mais les origines de cette pathologie sont collectives, sociales. L'antisémitisme et l'islamophobie sont des pathologies sociales. Elles n'ont pas pour autant que des origines "matérielles" (?), ce serait une vision mécaniste, car ces origines sont à rechercher aussi dans la superstructure idéologique de la société. Ensuite les divers individus sont atteints à des degrés divers par cette pathologie en fonction de leur psychologie, de leur situation, de leur histoire personnelles.

(Tu devrais te relire, Rougevert)

Le prétendue fixette sur l'Islam de Charlie Hebdo n'est pas vérifiée quantitativement
Tu t'accroches mordicus à cet argument statistique absurde. On pourrait d'ailleurs le retourner en soulignant que, depuis un bout de temps, dans chaque numéro de Charlie il y avait des dessins contre les Musulmans, même s'ils n'occupaient parfois qu'une faible partie de la surface de pagination.

Quant au dessin anti beauf sexiste que tu as reproduit, il prouve seulement que l'on trouvait de tout dans Charlie, du meilleur comme du pire, et même sous le crayon de Cabu. C'est vrai pour beaucoup de dessinateurs humoristiques, comme par exemple Plantu dans Le Monde qui a fait des dessins que nous pourrions reprendre et d'autres qui sont ignobles.

Je te signale néanmoins que le personnage du Beauf, quand Cabu l'utilisait pour représenter par exemple des militants ou sympathisants du PCF à la fête de l'Huma avec des casquettes Ricard relevait clairement d'un mépris de classe. C'est le Bobo élégant et cultivé (ou qui croit l'être) qui se moque du prolo vulgaire et inculte - ou sur d'autres dessins du commerçant, du paysan et d'autres catégories sociales.

verié2

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Message  MO2014 Jeu 26 Fév - 10:54

verié2 a écrit:
il conduit à faire l'impasse sur les données matérielles au profit d'une psychanalyse de comptoir et d'impressions personnelles
Une phobie (des Juifs, des Musulmans etc) est une hostilité, une peur irrationnelles, donc une pathologie. Toute pathologie s'inscrit dans les caractéristiques psychologiques de l'individu qui en est atteint, inutile d'être psychanalyste pour le comprendre. Mais les origines de cette pathologie sont collectives, sociales. L'antisémitisme et l'islamophobie sont des pathologies sociales. Elles n'ont pas pour autant que des origines "matérielles" (?), ce serait une vision mécaniste, car ces origines sont à rechercher aussi dans la superstructure idéologique de la société. Ensuite les divers individus sont atteints à des degrés divers par cette pathologie en fonction de leur psychologie, de leur situation, de leur histoire personnelles.

C'est approche culturelle voir médicale est partielle. Je préfère de loin l'analyse sociale et historique pour définir islamophobie. D'abord une définition "systémique" assez juste, celle reprise par le CCIF :
L'ensemble des actes de discrimination ou de violence contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à l'Islam.

Cette construction fait l'objet de nombreux textes plusieurs fois cités comme ceux dAlain Gresh,
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/11/GRESH/8182
http://lmsi.net/A-propos-de-l-islamophobie
...etc.
ou de de Sadri Khiari :

Pour Thomas Deltombe qui étudie l’islamophobie médiatique, « ce sont les grandes grèves de l’industrie automobile, entre 1982 et 1984, qui marquent un tournant décisif dans les relations entre le gouvernement et les immigrés: la référence à l’islam va être utilisée par le gouvernement pour discréditer une grève qui n’a pas grand-chose de religieux. Alors que la grève des OS débute au printemps 1982 dans les usines Citroën et Talbot d’Aulnay-sous-Bois et de Poissy, les médias s’intéressent rapidement à l’aspect « islamique » de cette mobilisation que les leaders syndicaux habituels ont du mal à canaliser. Les mosquées d’entreprise fleurissent tout à coup sur les écrans de télévision. Les photos des OS en prière s’étalent dans la presse écrite. Les caricaturistes transforment les cheminées d’usine en minarets. La rumeur gonfle d’une manipulation « intégriste ». La presse d’extrême droite, bien sûr, se défoule contre les ouvriers « khomeynistes ». Gaston Deferre, le ministre socialiste de l’Intérieur, évoque «les grèves saintes d’intégristes, de musulmans, de chiites». Le lendemain, le Premier ministre, Pierre Mauroy, déclare: «Les principales difficultés qui demeurent sont posées par des travailleurs immigrés dont je ne méconnais pas les problèmes mais qui, il faut bien le constater, sont agités par des groupes religieux et politiques, qui se déterminent en fonction de critères ayant peu à voir avec les réalités sociales françaises[1] ».

Le front de l’islam est donc ouvert; il prendra d’autant plus d’importance dans la stratégie du Pouvoir blanc que les nouvelles générations issues de l’immigration sont de plus en plus nombreuses à se revendiquer de la religion de leurs parents. En 1989, la fatwa iranienne contre Salman Rushdie, puis la première « affaire » du voile ont scellé ainsi une nouvelle étape dans la construction du consensus blanc, un consensus encore plus large désormais puisqu’il s’étend désormais jusqu’à une frange de l’extrême gauche. Le premier bénéficiaire en est le Front national. Le 26 novembre 1989, il obtient des scores exceptionnels aux élections législatives partielles à Dreux et à Marseille. À peine les résultats du scrutin sont-ils connus que le Premier ministre socialiste, Michel Rocard, déclare que la France ne peut pas « héberger toute la misère du monde »[2], relayé par Mitterrand qui estime que « le seuil de tolérance a été atteint dans les années 1970 » [3]. Jacques Chirac, pour sa part, affirme que la France a « un problème de saturation »[4]; il réclame la fermeture des frontières, davantage de répression à l’encontre de l’immigration irrégulière, la réforme du droit d’asile et du Code de la nationalité. Parler de l’islam en France, c’est bien parler de l’immigration!

Désormais l’offensive contre l’islam n’allait plus cesser de s’amplifier, scandée par les convulsions de la politique internationale et leurs incidences parfois meurtrières en France[5]. De 1993 à 1995, c’est la deuxième cohabitation. Jacques Chirac est de nouveau Premier ministre; Charles Pasqua retrouve son portefeuille place Beauvau. Il ne ménagera aucun effort pour alimenter la peur de l’islam et justifier l’appui apporté par son gouvernement à la junte militaire algérienne qui, depuis l’« arrêt du processus électoral» en janvier 1992, mène une véritable guerre contre les organisations politiques islamistes. La gauche partage cette même orientation au nom de la défense de la laïcité et de l’émancipation des femmes. Bonne occasion également de réactiver la vieille division coloniale entre Kabyles et Arabes. Les premiers seraient des démocrates, laïcs, respectueux du droit des femmes. Vraiment civilisés. Les seconds, tout le contraire. À la rentrée 1994, le ministre de l’Éducation nationale, François Bayrou, annonce l’interdiction du voile dans les établissements publics. Le Conseil d’État annule la décision, mais la polémique est relancée. Une autre future candidate à l’élection présidentielle, Ségolène Royal, déclare alors sur France 2: « Je voudrais quand même rappeler que, pour le port du voile, on tue en Algérie. Je crois qu’on ne doit pas faire un amalgame entre tous les signes extérieurs de religion. Ce que je crois aussi, c’est qu’il faut s’interroger sur le degré de liberté de ces jeunes filles car, derrière le voile, je pense qu’il y a un mouvement politique d’adultes, l’islamisme, qui cherche quand même à subvertir l’école laïque et qui cherche surtout à subvertir l’égalité des droits pour les filles »[6]. Dans Les Damnés de la terre, Fanon mentionnait déjà ce type de discours coloniaux. « Là, écrivait-il, on entend à longueur de journée des réflexions odieuses sur le voile des femmes, sur la polygamie, sur le mépris supposés des Arabes pour le sexe féminin »[7].

Dans le débat public, islam, immigration, banlieues, sécurité sont systématiquement associés. Thomas Deltombe souligne ainsi que les médias « insistent sur l’attraction « naturelle » des jeunes de banlieue pour les thèses islamistes »[8]. En 1995, soupçonné d’être impliqué dans des attentats terroristes, Khaled Kelkal est tué de sang-froid par des policiers. Aux yeux du plus grand nombre, il est la preuve flagrante que les jeunes musulmans des cités ont une propension quasi naturelle à la violence. « La grande interrogation des médias, remarque encore Deltombe, va consister à se demander si le jeune homme a agi parce qu’il est « islamiste » ou parce qu’il est « de banlieue ». Pendant un mois, l’islam devient un phénomène de banlieue et la banlieue un quasi-phénomène islamique, dont Kelkal serait le symbole »[9].

Je pourrais poursuivre, faire le récit détaillé de tous les prétextes qui ont été impudemment utilisés par les forces politiques blanches, leurs intellectuels et leurs médias afin de réactiver les plus abjectes représentations coloniales – du barbare qu’il faut supplicier au sauvage à civiliser. Dans la République laïque, on n’ose guère en appeler publiquement au souvenir des croisades, mais, incidemment, par petites touches, entre les mots, le message subliminal est le même que celui qu’énonce clairement George Bush: la civilisation chrétienne est menacée par les hordes musulmanes. La fureur islamophobe, attisée par les attentats du Il septembre 2001 et le nouveau colonialisme américain, atteint son comble en 2003 avec l’affaire des sœurs Alma et Lila Levy[10], la loi contre le voile[11] et la sordide campagne contre Tariq Ramadan. De l’extrême droite à l’extrême gauche, le front blanc se resserre. Rares seront ceux, principalement au sein de la gauche radicale, qui prendront alors le risque de s’écarter du consensus blanc.

L’offensive islamophobe a pris diverses formes: répressive, idéologique, mais aussi intégrationniste. L’intégrationnisme, comme tactique politique coloniale, a deux facettes. Elle consiste, rappelons-le : à semer le trouble dans la conscience des colonisés, à dissoudre leurs identités, à camoufler les inégalités statutaires. Elle consiste aussi à diviser les colonisés, à promouvoir en leur sein des élites et des flics qui auront la charge de les encadrer et de les contrôler, notamment au travers d’instances particulières de représentation, enchâssées dans les dispositifs institutionnels du Pouvoir blanc. Si la première facette de cette tactique prend la forme de la valorisation de l’« islam modéré», de la promotion des musulmans « modernistes », des musulmanes « émancipées », sa seconde facette, à la fois complémentaire et antagonique, à peine ébauchée à l’époque giscardienne, a commencé à être sérieusement mise en œuvre par le ministre socialiste de l’Intérieur Pierre Joxe, qui instaure en 1989 l’éphémère Conseil de réflexion sur l’islam en France (Corif). Les velléités d’organisation du culte musulman, sous l’égide de l’État, seront poursuivies par tous les ministres de l’Intérieur qui lui ont succédé. Charles Pasqua, Jean-Louis Debré, Jean-Pierre Chevènement et, enfin, Nicolas Sarkozy, le plus malin de tous, auquel nous devons le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui est parvenu à rassembler les principales organisations musulmanes sous le patronage du ministère de l’Intérieur. En échange de leur « loyalisme », des efforts qu’elles mènent pour vider l’islam de tout esprit de rébellion, de leur collaboration à la politique de surveillance des populations musulmanes notamment dans les cités, ces organisations se voient accorder une légitimité institutionnelle, quelques concessions destinées à faciliter les pratiques cultuelles, et, bien sûr, le partage entre elles – et non sans tensions- du « marché » de l’islam français.

Aziz Zemmouri et Vincent Geisser ont mis en évidence l’inspiration que cette politique a puisée dans la gestion de l’islam colonial, la similarité de leurs substrats idéologiques et des finalités qui les animent. « Dès les premiers temps de la conquête, écrivent-ils, l’administration coloniale tenta d’imposer un « clergé musulman »-, la formule était employée par certains administrateurs coloniaux -, censé servir loyalement les intérêts de la France »[12]. À travers la « fonctionnarisation » des « clercs musulmans », expliquent-ils, il s’agissait de garantir leur soutien aux autorités coloniales « et surtout de prévenir toute tentative de résistance religieuse ». Hier comme aujourd’hui, l’officialisation de la représentation de l’islam sous la tutelle de l’administration « avait pour contrepartie logique une politique de surveillance et de répression des religieux dits « indépendants », dont les activités étaient jugées subversives ». L’organisation d’une représentation institutionnalisée de l’islam s’est accompagnée de la volonté de développer des structures officielles de formation d’« imams sur mesure » et d’étouffer les associations soucieuses de favoriser l’épanouissement d’un islam indépendant. La politique du gouvernement à cet égard est relayée par les instances intermédiaires de l’État, collectivités locales et municipalités, principales médiations de la résistance populaire blanche dans les quartiers qui, souvent en s’appuyant sur les rapports fournis par les Renseignements généraux, « pratiquent une forme de favoritisme à l’égard de certaines associations musulmanes réputées « modérées » et « présentables », au détriment d’autres « peu fréquentables », auxquelles on accole assez facilement les étiques d' »intégristes » et/ou de « fondamentalistes ». Les cas de villes comme Montpellier, Marseille ou Vénissieux sont exemplaires de cette gestion autoritaire, où les maires tentent de promouvoir un « islam municipal », loyal et fidèle, ostracisant dans le même temps toutes les autres organisations musulmanes »[13].

On aurait tort, cependant, de ne voir dans l’islamophobie contemporaine que les flatulences tardives d’une vieille peur chrétienne de l’« islam conquérant ». Ses puanteurs sont les mêmes, mais ce qui fermente dans les boyaux de l’islamophobe, ce n’est pas la haine de l’islam en tant que croyance. Celle-ci est bien plus le produit de la politique islamophobe que sa motivation initiale. Il ne s’agit pas tant de défendre ou d’étendre la chrétienté pour elle-même que d’en consacrer la mémoire comme l’une des composantes de la blanchitude. Les islamophobes qui nous disent n’avoir pour ennemi que l’« islam radical » ne sont donc hypocrites qu’à moitié. Ils ne défendent pas la chrétienté contre l’islam; ils défendent la suprématie blanche dans la forme relativement sécularisée qui est la sienne aujourd’hui. L’« islam radical », du point de vue de ces républicains, c’est tout bonnement l’islam indocile, rétif à l’occidentalisation, l’islam creuset d’une dissidence indigène. Le musulman qui veut pouvoir exprimer son islamité dans l’espace public est pour eux un islamiste radical non pas parce qu’il remettrait en cause la laïcité, mais parce qu’il incite les indigènes à s’affirmer dans l’espace public. Il est un terroriste non pas parce qu’il assassine des « victimes innocentes », mais dès lors qu’il s’introduit par effraction dans l’espace public. Peu leur importe que Tariq Ramadan soit favorable ou non à la lapidation; à leurs yeux, il est un « intégriste », il entretient des liens avec le « terrorisme », parce qu’il dit aux musulmans: ne restez pas en dehors de l’espace public, faites de la politique. Quand les islamophobes dénoncent le « prosélytisme musulman », ils ne parlent pas tant de prosélytisme religieux que d’incitation à l’occupation indigène de l’espace public. Quand ils interdisent le voile à l’école, ils interdisent l’accès de l’espace public aux indigènes qui rechignent à être « beurisés ». Quand ils assurent défendre l’émancipation des femmes musulmanes tout en respectant leur foi, c’est encore un leurre: ils veulent, en fait, interdire aux femmes leur émancipation en tant qu’indigènes. Les musulmans (et plus largement les indigènes) ne sont les bienvenus dans l’espace public qu’à la stricte condition qu’ils s’en prennent à d’autres musulmans, c’est-à-dire qu’ils se battent contre eux-mêmes. La République est une religion islamophobe. L’islamophobie ne combat pas le musulman en tant que musulman mais le musulman en tant que rebelle potentiel à l’ordre blanc, et c’est pourquoi tout musulman est un intégriste ou un terroriste en puissance. Elle ne se développe pas principalement dans le champ de l’intolérance religieuse mais dans celui de la lutte raciale. Elle ne constitue donc qu’un volet de cette contre-offensive coloniale qui est menée contre l’ensemble des indigènes et, plus particulièrement, contre l’espace privilégié de leurs résistances, les cités populaires où se nouent les différentes facettes de la politique sécuritaire.


Extrait de son livre : « La contre-révolution coloniale, de De Gaulle à Sarkozy« , La Fabrique, 2009

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Message  cerise75 Jeu 26 Fév - 11:16

on ne peut pas reprocher à charlie de faire une fixette sur l'islam dans la mesure où c'est un journal qui suit l'actualité.
S'il n'y avait pas eu les attentats de copenhague , il y aurait rien sur l'islam dans le numero d'hier!!!!!!
et comme je le dis toujours la plupart de ceux qui critiquent aujourd'hui ne l'ont jamais lu et ne connaissent même pas les dessinateurs et encore moins les journalistes qui écrivent dedans .
les articles sont de gauche, très bien argumentés.
charlie brocarde toutes les religions!!!! c'est bien le moins pour des athées et des laiques, maintenant on n'est pas obligé de le lire , mais maintenant on voit des gens l'acheter par solidarité même s'ils ne le trouvent pas drole.
Comme quoi.......

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Message  verié2 Jeu 26 Fév - 11:47

MO 2014
C'est approche culturelle voir médicale est partielle. Je préfère de loin l'analyse sociale et historique pour définir islamophobie.
J'ai parlé de causes sociales et non seulement culturelles. Il est bien évident que l'analyse historique est indispensable pour comprendre l'islamophobie, de même que le contexte international etc. Mais je ne prétendais pas livrer une analyse comparable à celles que tu cites, mais répondre brièvement à cette accusation de faire de la "psychanalyse de comptoir"...

Il est curieux que tu me fasses, au fond, le même reproche que Rougevert, alors que je souligne au contraire le caractère social de cette pathologie. Peut-être as-tu lu trop vite ?

Cela-dit, quelles que soient ses causes, et même quand celles-ci sont sociales et historiques (ce sur quoi nous sommes bien d'accord), et même quand cette pathologie est collective, une pathologie reste une pathologie au niveau de chaque individu qui en souffre...

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Message  MO2014 Jeu 26 Fév - 12:29

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Message  cerise75 Jeu 26 Fév - 15:20

huffingtonpost.fr, 30/01/2015

« Je dois me taire. Mais quand je vois certains militants, pro-putes ou LGBT ou féministes, des gens dont je partage les combats, communiquer sur leur ‘différence’, en crachant sur des morts qui ne peuvent plus répondre, j’enlève le bâillon que je me suis mise moi-même sur la bouche. »

Dans une tribune publiée ce vendredi 30 janvier sur le site de Brain Magazine et largement partagée sur les réseaux sociaux, la journaliste Camille Emmanuelle, épouse de Luz, dessinateur à Charlie Hebdo, écrit qu' »être aimé par des cons, c’est dur », mais qu' »être haï par des amis, c’est pire ».

Citant plusieurs articles de presse parus depuis la tuerie du 7 janvier, la journaliste spécialiste « des sexualités » (dont plusieurs billets ont été publiés sur Le HuffPost) évoque des « bêtises ou des contresens ». Quand Luz, dans un hommage irrévérencieux et au-delà du second degré, raconte durant les obsèques de son « frère » Charb à quel point ils ont pu « s’enculer », L’Internaute publie un article intitulé « Luz avoue avoir été son amant lors des obsèques » et « des haters sur Twitter se lâchent et traitent de ‘grosses tapettes’ les gens de Charlie ».

Quand une militante LGBT publie sur le site de Têtu un billet qualifiant l’hebdomadaire endeuillé de « journal raciste, homophobe, transphobe, sexiste et tout particulièrement islamophobe », Camille Emmanuelle juge avec ironie qu’il est « tellement plus cool, quand on est militant dans une organisation qui défend les ‘opprimés’, d’être ‘contre’ la masse, les médias, l’unité nationale. En oubliant que Charlie Hebdo conchie aussi le discours de masse et les symboles, et n’était pas, dernièrement, soutenu par grand’monde ».

« Se positionner politiquement ‘anti-unité-nationale-je-suis-Charlie’, c’est logique. En tant que militants de mouvements qui défendent le droit à la différence, cela leur redonne une légitimité de « hé, regardez, nous on n’est pas des moutons! Mais c’est un aveuglement idéologique », poursuit-elle.

Plus loin dans sa tribune, la journaliste évoque aussi les propos de l’écrivaine et essayiste franco-canadienne Nancy Huston, qui dit avoir « toujours détesté l’image des femmes et des homosexuels qui transparaissaient dans les dessins de Charlie Hebdo ». Et de citer et endosser la réponse d’une de ses amies sur Facebook :

« C’est tout à fait idiot ce qu’elle dit-là. (…) En tant que femme, les caricatures sur les femmes aliénées volontairement me font rire. Comme toute formes de caricatures qui détournent les dogmes, les préjugés, les intolérances pour les ridiculiser et détruire par le rire leur pouvoir néfaste. (…) En tant que femme, j’aimerais être caricaturée comme un homme, parce que je suis pas en sucre et que j’ai de l’humour et de l’intelligence. »

Sur la page Facebook de Brain et dans les commentaires du billet, de nombreux internautes félicitent la jeune femme pour son texte. « Très bonne critique des anti-systèmes qui se croient autorisés à baver sur des cadavres », écrit l’un d’eux.

Partagerhuffingtonpost.fr, 30/01/2015

« Je dois me taire. Mais quand je vois certains militants, pro-putes ou LGBT ou féministes, des gens dont je partage les combats, communiquer sur leur ‘différence’, en crachant sur des morts qui ne peuvent plus répondre, j’enlève le bâillon que je me suis mise moi-même sur la bouche. »

Dans une tribune publiée ce vendredi 30 janvier sur le site de Brain Magazine et largement partagée sur les réseaux sociaux, la journaliste Camille Emmanuelle, épouse de Luz, dessinateur à Charlie Hebdo, écrit qu' »être aimé par des cons, c’est dur », mais qu' »être haï par des amis, c’est pire ».

Citant plusieurs articles de presse parus depuis la tuerie du 7 janvier, la journaliste spécialiste « des sexualités » (dont plusieurs billets ont été publiés sur Le HuffPost) évoque des « bêtises ou des contresens ». Quand Luz, dans un hommage irrévérencieux et au-delà du second degré, raconte durant les obsèques de son « frère » Charb à quel point ils ont pu « s’enculer », L’Internaute publie un article intitulé « Luz avoue avoir été son amant lors des obsèques » et « des haters sur Twitter se lâchent et traitent de ‘grosses tapettes’ les gens de Charlie ».

Quand une militante LGBT publie sur le site de Têtu un billet qualifiant l’hebdomadaire endeuillé de « journal raciste, homophobe, transphobe, sexiste et tout particulièrement islamophobe », Camille Emmanuelle juge avec ironie qu’il est « tellement plus cool, quand on est militant dans une organisation qui défend les ‘opprimés’, d’être ‘contre’ la masse, les médias, l’unité nationale. En oubliant que Charlie Hebdo conchie aussi le discours de masse et les symboles, et n’était pas, dernièrement, soutenu par grand’monde ».

« Se positionner politiquement ‘anti-unité-nationale-je-suis-Charlie’, c’est logique. En tant que militants de mouvements qui défendent le droit à la différence, cela leur redonne une légitimité de « hé, regardez, nous on n’est pas des moutons! Mais c’est un aveuglement idéologique », poursuit-elle.

Plus loin dans sa tribune, la journaliste évoque aussi les propos de l’écrivaine et essayiste franco-canadienne Nancy Huston, qui dit avoir « toujours détesté l’image des femmes et des homosexuels qui transparaissaient dans les dessins de Charlie Hebdo ». Et de citer et endosser la réponse d’une de ses amies sur Facebook :

« C’est tout à fait idiot ce qu’elle dit-là. (…) En tant que femme, les caricatures sur les femmes aliénées volontairement me font rire. Comme toute formes de caricatures qui détournent les dogmes, les préjugés, les intolérances pour les ridiculiser et détruire par le rire leur pouvoir néfaste. (…) En tant que femme, j’aimerais être caricaturée comme un homme, parce que je suis pas en sucre et que j’ai de l’humour et de l’intelligence. »

Sur la page Facebook de Brain et dans les commentaires du billet, de nombreux internautes félicitent la jeune femme pour son texte. « Très bonne critique des anti-systèmes qui se croient autorisés à baver sur des cadavres », écrit l’un d’eux.

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Article écrit par la compagne de luz en réponse à cecile lhuillier, ancienne dirigeante d'act up, paru sur le site du magazine TETU.

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Message  verié2 Jeu 26 Fév - 15:38

en crachant sur des morts qui ne peuvent plus répondre
Faut arrêter avec ce chantage hypocrite ! Quand on est homme politique, journaliste, écrivain, artiste etc, on est une personnalité publique. On est comptable de ce qu'on fait, de ce qu'on dit, de ce qu'on écrit, de ce qu'on dessine, y compris après sa mort.

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Message  Rougevert Jeu 26 Fév - 19:31

J'ai parlé de données matérielles (à savoir l'importance MESUREE (et relative) des dessins et articles sur l'Islam et non de l'origine matérielle de l'islamophobie.
Je parlais des "unes".
Mais pas étonnant qu'il y ait eu des dessins régulièrement sur les crimes et les atrocités commis au nom de L'Islam : ils sont QUOTIDIENS.
Et puis, moi le premier, j'aurais la dent dure si on avait fait brûler mon lieu de travail.

verié2 a écrit:
en crachant sur des morts qui ne peuvent plus répondre
Faut arrêter avec ce chantage hypocrite ! Quand on est homme politique, journaliste, écrivain, artiste etc, on est une personnalité publique. On est comptable de ce qu'on fait, de ce qu'on dit, de ce qu'on écrit, de ce qu'on dessine, y compris après sa mort.
Hé oui, Mahomet et Jésus-Christ étaient de simples mortels, comme ceux dont tu parles.

Sur le style graphique qui "insulterait" les victimes des oppressions dont les captives de Boko Haram.
Je ne suis PAS Charlie - Page 16 Charb_488
Ici ce sont des enfants dans une situation banale.
Est-ce qu'ils sont "beaux"?
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Message  verié2 Jeu 26 Fév - 21:09

Rougevert
J'ai parlé de données matérielles (à savoir l'importance MESUREE (et relative) des dessins et articles sur l'Islam et non de l'origine matérielle de l'islamophobie.
Je parlais des "unes".
Mais pas étonnant qu'il y ait eu des dessins régulièrement sur les crimes et les atrocités commis au nom de L'Islam : ils sont QUOTIDIENS.
D'accord, j'ai mal compris le sens de ta phrase. Mais, encore une fois, la ligne politique de Charlie sur l'Islam n'est pas une affaire de statistiques. Ni une affaire d'impression.

Je ne peux que te répéter la même chose : que dirais-tu face à quelqu'un qui affirmerait que Le Pen n'est pas antisémite car ses propos peuvent s'interpréter de diverses façons que, statistiquement, ces propos ne représentent qu'une infime partie de ses interventions ? Tu répondrais sans aucun doute à cet interlocuteur qu'il se moque de toi. Parce que tu pars du présupposé que Le Pen est d'extrême-droite, fascisant, donc antisémite. (Ce qui est vrai...)

Aujourd'hui, tu fais la démarche symétrique, tu estimes que Charlie étant par essence de gauche, il ne peut pas être islamophobe, sexiste et homophobe. Ses rédacteurs et dessinateurs ne peuvent avoir de préjugés. (1) Tu l'as décidé une fois pour toutes. On peut te mettre n'importe quel dessin sous les yeux, tu vas trouver une explication tordue pour le justifier.

Pour ma part je juge ces dessins pour ce qu'ils sont, pas pour leur interprétation intellectuelle à trois ou quatre niveaux, et pour la façon dont ils sont ressentis par les catégories considérées : Musulmans, femmes, homos. Alors bien sûr que Charlie ne faisait pas partie du mouvement communiste et ne se posait pas de problèmes tactiques, non seulement pour convaincre ces catégories de rejoindre un combat, mais même de faire reculer la religion. Il ne critiquait pas : il insultait de façon ordurière, ce qui permettait à des lecteurs anti-religieux de prendre leur pied sans la moindre considération pour ceux qui se sentaient insultés. Et aussi parfois avec en arrière plan des idées et des sentiments pas très nets vis à vis des Musulmans, des femmes et des homos.
__
1) Notons que c'est un raisonnement que tu n'appliquerais pas à des politiciens. Tu ne dirais certainement pas "Vals est de gauche, donc ses propos anti-blacks sur le marché ont nécessairement été mal interprétés" ou André Gérin est membre du PCF, donc il ne peut pas être islamophobe, sa campagne a été mal comprise etc On pourrait multiplier les exemples. Mais ce qui s'applique aux politiciens "de gauche", à savoir qu'ils subissent la pression de l'idéologie dominante et de ses pires préjugés, s'applique tout autant aux journalistes et aux dessinateurs, même à ceux qui ont fait leurs débuts comme sympathique contestataires.

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Message  Rougevert Jeu 26 Fév - 22:10

En effet, pour Le Pen, ça ne fait même pas débat pour moi.
C'est un personnage politique et il ne fait pas de l'humour quand il affirme par exemple que les chambres à gaz sont un détail de l'Histoire de la 2 ème Guerre Mondiale.
Il a eu (a encore?) des AMIS nazis, anciens SS.
Il était pour l'Algérie Française et il s'est vanté d'avoir pratiqué la torture pendant la Bataille d'Alger.
Quand il "dérape", il envoie un signe aux sympathisants de toujours: ex-OAS, pétainistes anciens collabos, royalistes, cathos traditionnalistes.
Le FN est toujours fidèle à ce qu'il a toujours été et sa quête de "respectabilité" n'est qu'une tactique.

Peux-tu dire la même chose d'UN SEUL journaliste ou dessinateur de CH?

Je n'ai pas dit que CH et chacun des membres de son équipe étaient de gauche, mais :

-qu'il n'est pas ce que vous prétendez: un "torchon" raciste, homophobe, sexiste et anti-ouvrier.

-que vous ne lisez pas les dessins, car vous "oubliez" des signes (la flamme BBR du FN, le mot "raciste", le mot "esclave" qui donnent le sens réel du dessin) pour prétendre ensuite que c'est moi qui ai des analyses tordues alors que je prends en compte la totalité des éléments et des signes, contrairement à vous.

-que vous n'avez d'ailleurs pas produit un seul texte d'article de CH montrant que CH exprimait une ligne éditoriale raciste, sexiste et homophobe et que pour vous "tout" est dans le dessin et le non dit, les "intentions" plus ou moins cachées, ce qui est une façon bien singulière de penser.

-que vous faites semblant d'ignorer ce que sont la satire, la caricature et comment elles fonctionnent.

-qu'il me semble de plus en plus que vous cherchez des boucs-émissaires à la difficulté de l'EG face au FN et à la montée du racisme, notamment anti-arabe.

-que ce que je défends c'est la liberté de la presse, notamment contre la violence, parce que CH est un journal et SEULEMENT un journal.

"De gauche" ne veut d'ailleurs pas dire grand chose et sème la confusion.
La différence entre ce qu'on appelle l'extrême gauche et la gauche (il existe même un parti "radical" de gauche) n'est pas dans les degrés, mais de nature politique et sociale.
De classe et pour ou contre le renversement du système basé sur les rapports de production.
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Message  cerise75 Jeu 26 Fév - 22:48

je vous conseille d'aller sur le site de têtu , presque toutes les unes qui mettent en scène des homos sont déclarés gay friiendly par têtu!!!!
comme quoi lles homophobes ne sont pas là ou vous les voyez , de meme si certains de dessins de CH, peuvent être dits sexistes çe n'est pas le cas de la majorité et bien des articles défendent les droits des femmes , à commencer par le droit a l'avortement , mais aussi La Défense des prostitués , les luttes contre le viol etc....
des tas de gens qui ne sont ni homophobes, ni racistes, ni sexistes aiment charlie.
faut arrêter de tout leur foutre du le dos !!!!!

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Message  hadrien Jeu 26 Fév - 22:53

vous cherchez des boucs-émissaires à la difficulté de l'EG face au FN et à la montée du racisme, notamment anti-arabe.

Ce serait bien de ne pas confondre certains délires haineux anti-Charlie avec des positions d'extrême-gauche.
A ma connaissance, on ne trouvera dans aucun journal d'extrême-gauche, des trucs immondes et réacs comme sont capables d'en produire ici des MO2014 par exemple.
Si l'extrême-gauche était tombée à ce niveau, ce serait désespérant.

hadrien

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Message  Rougevert Jeu 26 Fév - 23:16

hadrien a écrit:

Ce serait bien de ne pas confondre certains délires haineux anti-Charlie avec des positions d'extrême-gauche.
A ma connaissance, on ne trouvera dans aucun journal d'extrême-gauche, des trucs immondes et réacs comme sont capables d'en produire ici des MO2014 par exemple.
Si l'extrême-gauche était tombée à ce niveau, ce serait désespérant.
Je ne fais pas cette erreur.
Notamment, parce que je suis MR.
Je sais que tous les MR, loin de là, ne sont pas sur ces positions.
Que PAS UN SEUL tract n'a été distribué publiquement reprenant ces réquisitoires.
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Message  MO2014 Jeu 26 Fév - 23:32

hadrien a écrit:
A ma connaissance, on ne trouvera dans aucun journal d'extrême-gauche, des trucs immondes et réacs comme sont capables d'en produire ici des MO2014 par exemple.

Hamdoulah ! Ces attaques personnelles me réjouissent de la part d'un militant de la secte islamophobe juste capable de produire des accusations de soi disant "haine", de "trucs immondes" et "réacs" bien totalement inventées. On peut constater le niveau, un champion de l'argumentation zero soutenu par rougevert le Charlie du FMR. Il devrait plutôt nous expliquer pourquoi sa secte n'appelle pas au meeting unitaire du 6 mars à Saint Denis mais sur cette question c'est toujours zéro et pendant qu'il y est nous donner sa définition de l'islamophobie.  What a Face


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Message  Rougevert Jeu 26 Fév - 23:50

Une affiche pas signée...
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Message  MO2014 Jeu 26 Fév - 23:58

Rougevert a écrit:Une affiche pas signée...
sans blague c'est tout ce que tu as trouvé pour combattre une initiative unitaire contre l'islamophobie ... allez je te la recopie -ce n'est que la troisième fois ! (tiens il y a ton parti, ça doit te faire mal non ?)

Association culturelles les Oranges

Association Falsafa (Angers)

AFAPREDESA (Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis)

APCV (agence de promotion des cultures et du voyage) Saint-Denis

ARLDFM (Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes)

Association rencontre et dialogue (Roubaix)

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ATTAC

Beur FM

Capab (Collectif Antifasciste Paris Banlieues)

CAPJPO-EuroPalestine

CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France)

CEAL Collectif enseignant pour l'abrogation de la loi de 2004

Cedetim

CFPE (Collectif Féministes Pour l’Egalité)

CGT Educ'action Créteil

CGT Sony DADC France

Comité 15 Mars et libertés

Comité Montreuil Palestine

Compagnie Erinna – Grèce/Résistances !

Coopérative Ouvrière Envie de lire (Ivry)

CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires)

Droit Solidarité

Mouvement Echaâb (Tunisie)

Ensemble (FdG)

EELV (Europe Ecologie Les Verts)

FCP (Force Citoyenne Populaire)

Fédération des Associations de Travailleurs et de Jeunes (DIDF)

Femmes Plurielles

FFR (Filles et Fils de la République) Créteil

Fondation Frantz Fanon

FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives)

FUIQP (Front Uni des Quartiers Populaires)

IJAN (International Jewish anti-Zionist Network)

Les Indivisibles

MTE (Mamans Toutes Egales)

MJCF (Mouvement des jeunes communistes de France)

NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) ("sur la base de l'appel contre l'union sacrée") et sans Rougevert pour cause "d'affiche non signé c'est un fait" Laughing

Oumma.com

PCF (Parti Communiste Français)

PIR (Parti des Indigènes de la République)

PSM (Participation et Spiritualité Musulmane)

REMCC (Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture)

Respaix Conscience Musulmane

Repères antiracistes

Revue Z

Sang pour Sans (Champigny)

Solidaires (Sur la base de son propre texte)

Sortir du Colonialisme

Stop le Contrôle au Faciès

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FCP (Force Citoyenne Populaire)

MJCF (Mouvement des jeunes communistes de France)

NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) ("sur la base de l'appel contre l'union sacrée")

PCF (Parti Communiste Français)

PIR (Parti des Indigènes de la République)

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AFAPREDESA (Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis)

ARLDFM (Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes)

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CAPJPO-EuroPalestine

CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France)

CEAL Collectif enseignant pour l'abrogation de la loi de 2004

Cedetim

CFPE (Collectif Féministes Pour l’Egalité)

Comité 15 Mars et libertés

CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires)

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FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives)

FUIQP (Front Uni des Quartiers Populaires)

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Message  Rougevert Ven 27 Fév - 0:12

Cette affiche n'est pas signée, c'est un fait.
Qui n'est contre CH est raciste? scratch
NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) ("sur la base de l'appel contre l'union sacrée")
Je pense que ce meeting ne sera donc pas le procès de Charlie Hebdo.
Ou alors que le NPA (et d'autres organisations) quittera/ont la salle.
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Message  MO2014 Ven 27 Fév - 0:40

Rougevert a écrit:
Je pense que ce meeting ne sera donc pas le procès de Charlie Hebdo.
Ou alors que le NPA (et d'autres organisations) quittera/ont la salle.

Ce sera le procès de l'islamophobie dont Charlie était un fleuron de "gôche". Le NPA restera donc dans la salle car contrairement à toi il combat l'islamophobie sous toutes ses formes y compris caché derrière un soi disant  "humour".
Tu as choisi ton combat. Le tien c'est la défense de la liberté de la presse de "gauche", coloniale et islamophobe. Le notre c'est le combat contre l'islamophobie.

La preuve ? les nombreux articles publiés par le NPA dont celui, excellent de Shlomo Sand :


...Certaines caricatures publiées dans Charlie Hebdo, que j’avais vues bien antérieurement, m’étaient apparues de mauvais goût ; seule une minorité d’entre elles me faisaient rire. Mais, là n’est pas le problème ! Dans la majorité des caricatures sur l’islam publiées par l’hebdomadaire, au cours de la dernière décennie, j’ai relevé une haine manipulatrice destinée à séduire davantage de lecteurs, évidemment non-musulmans. La reproduction par Charlie des caricatures publiées dans le journal danois m’a semblé abominable. Déjà, en 2006, j’avais perçu comme une pure provocation, le dessin de Mahomet coiffé d’un turban flanqué d’une grenade. Ce n’était pas tant une caricature contre les islamistes qu’une assimilation stupide de l’islam à la terreur ; c’est comme si l’on identifiait le judaïsme avec l’argent !

On fait valoir que Charlie s’en prend, indistinctement, à toutes les religions, mais c’est un mensonge. Certes, il s’est moqué des chrétiens, et, parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal danois, ni Charlie ne se seraient permis, et c’est heureux, de publier une caricature présentant le prophète Moïse, avec une kippa et des franges rituelles, sous la forme d’un usurier à l’air roublard, installé au coin d’une rue. Il est bon, en effet, que dans la civilisation appelée, de nos jours, « judéo-chrétienne », il ne soit plus possible de diffuser publiquement la haine antijuive, comme ce fut le cas dans un passé pas très éloigné. Je suis pour la liberté d’expression, tout en étant opposé à l’incitation raciste. Je reconnais m’accommoder, bien volontiers, de l’interdiction faite à Dieudonné d’exprimer trop publiquement, sa « critique » et ses « plaisanteries » à l’encontre des juifs. Je suis, en revanche, formellement opposé à ce qu’il lui soit physiquement porté atteinte, et si, d’aventure, je ne sais quel idiot l’agressait, j’en serais très choqué… mais je n’irais pas jusqu’à brandir une pancarte avec l’inscription : « je suis Dieudonné ».

En 1886, fut publiée à Paris La France juive d’Edouard Drumont, et en 2014, le jour des attentats commis par les trois idiots criminels, est parue, sous le titre : Soumission, « La France musulmane »de Michel Houellebecq. La France juive fut un véritable « bestseller » de la fin du 19ème siècle ; avant même sa parution en librairie, Soumission était déjà un bestseller ! Ces deux livres, chacun en son temps, ont bénéficié d’une large et chaleureuse réception journalistique. Quelle différence y a t’il entre eux ? Houellebecq sait qu’au début du 21ème siècle, il est interdit d’agiter une menace juive, mais qu’il est bien admis de vendre des livres faisant état de la menace musulmane. Alain Soral, moins futé, n’a pas encore compris cela, et de ce fait, il s’est marginalisé dans les médias… et c’est tant mieux ! Houellebecq, en revanche, a été invité, avec tous les honneurs, au journal de 20 heures sur la chaine de télévision du service public, à la veille de la sortie de son livre qui participe à la diffusion de la haine et de la peur, tout autant que les écrits pervers de Soral.

Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.

En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits.

De plus, et sachant que tout texte s’inscrit dans un contexte, comment ne pas s’interroger sur le fait que, depuis plus d’un an, tant de soldats français sont présents en Afrique pour « combattre contre les djihadistes », alors même qu’aucun débat public sérieux n’a eu lieu en France sur l’utilité où les dommages de ces interventions militaires ? Le gendarme colonialiste d’hier, qui porte une responsabilité incontestable dans l’héritage chaotique des frontières et des régimes, est aujourd’hui « rappelé » pour réinstaurer le « droit » à l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale. Avec le gendarme américain, responsable de l’énorme destruction en Irak, sans en avoir jamais émis le moindre regret, il participe aux bombardements des bases de « daesch ». Allié aux dirigeants saoudiens « éclairés », et à d’autres chauds partisans de la « liberté d’expression » au Moyen-Orient, il préserve les frontières du partage illogique qu’il a imposées, il y a un siècle, selon ses intérêts impérialistes. Il est appelé pour bombarder ceux qui menacent les précieux puits de pétrole dont il consomme le produit, sans comprendre que, ce faisant, il invite le risque de la terreur au sein de la métropole...

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Message  verié2 Ven 27 Fév - 9:43

Hadrien
Ce serait bien de ne pas confondre certains délires haineux anti-Charlie avec des positions d'extrême-gauche.
A ma connaissance, on ne trouvera dans aucun journal d'extrême-gauche, des trucs immondes et réacs comme sont capables d'en produire ici des MO2014 par exemple
Une partie de l'extrême-gauche a fait preuve d'un opportunisme affligeant pour ne pas se mettre à contre-courant. Par exemple, comme je l'ai déjà rappelé, on a vu Lutte Ouvrière titrer "Merci Charlie", ce qui n'est rien d'autre qu'une variante de Je suis Charlie. LO a publié à cette occasion une petite sélection de dessins anodins qui n'offensent personne. En dépit des interprétation sophistiquées de quelques-uns, jamais LO n'aurait publié certains autres dessins sur Mahomet, Boko Haram, les Musulmans etc.
Et je te rappelle aussi, Hadrien, que des militants de LO, sur le forum de ses "amis", jugeaient voici pas très longtemps que ces dessins étaient "au niveau du caniveau".

Donc, avant d'insulter ceux qui critiquent Charlie aujourd'hui, prends en considération les critiques d'hier des amis de LO...

Quant à MO 2014, j'ai déjà dit que je ne partageais pas son point de vue sur diverses questions. Mais le "délire haineux", je le vois pour ma part dans certains dessins de Charlie.

Sur le ressenti des Musulmans, je t'invite à écouter l'émission de ce matin sur France inter avec l'écrivain Abd'el Malik qui se revendique de la laïcité et n'a rien d'un intégriste...

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Message  cerise75 Ven 27 Fév - 11:56

"Depuis trois semaines, je dois me taire. Mariée à un dessinateur de Charlie Hebdo, Luz, je suis dans «l’oeil du cyclone». Journaliste, je suis habituée à «l’ouvrir», ou en tout cas à écrire sur le monde qui m’entoure. Mais j’écris principalement sur les sexualités, le cul, le porno, le féminisme, le genre. Pas sur le terrorisme. Et je ne veux pas être une «vampire», profitant de ma proximité, ces derniers temps, avec l’équipe survivante, pour «révéler des infos exclusives». Quelle horreur. Enfin, mon rôle est ailleurs. Pas de faire des quiches et des cookies, je suis la pire cuisinière du monde. Mais de soutenir moralement l’homme que j’aime et qui va traverser une longue période de deuils, de parler des heures des amis disparus comme de l’avenir, intime et professionnel, de lui rouler des pelles, d’être forte, de lui parler des articles intelligents que j’ai lus, de rire et de pleurer, de lui offrir des livres érotiques, de rassurer nos proches, et d’essayer de vivre une vie à peu près normale, avec les trois flics qui le protègent 24h sur 24.

Donc je dois me taire, même quand je vois des bêtises ou des contresens écrits dans les journaux et relayés sur les réseaux sociaux. Le site L’Internaute, hyper-premier degré, titre «Charb : Luz avoue avoir été son amant lors des obsèques» ? C’est drôle. Jusqu’à ce que des haters sur Twitter se lâchent et traitent de «grosses tapettes» les gens de Charlie. Dans le Plus du Nouvel Obs, une bloggeuse médias critique le fait que la dernière couv' représente le prophète avec une tête de bite ? Je suis tentée de lui conseiller de faire son métier de bloggeuse médias et de regarder les anciens Charlie Hebdo (Luz a toujours dessiné le prophète ainsi, sans jamais penser à une bite), mais aussi de lui proposer d’aller voir un psy («Docteur, dans cette tâche d’encre, je ne vois pas un papillon, mais une bite. C’est grave ?»).

Mais hier, une militante du STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) que je lis et admire depuis des années, Morgane Merteuil, relaie sur son Facebook un article de Cécile Lhuillier, ancienne présidente d’Act Up-Paris et militante LGBT et féministe, paru sur le site de Têtu. Selon Cécile Lhuillier, Charlie Hebdo «est devenu un journal raciste, homophobe, transphobe, sexiste et tout particulièrement islamophobe». Il manque arachnophobe, non ? Sur le Facebook de Morgane, qui soutient cette tribune, il est posté en commentaires des dizaines de couvertures «prouvant» le racisme, le sexisme, la putophobie etc. de Charlie. Une douzaine de dessins, donc, sur les milliers publiés depuis plus de 20 ans.

Etre aimés par des cons, c’est dur, mais être haïs par des «amis», ce n’est pas facile non plus. Je partage en grande partie les idées du STRASS et je tente, à mon petit niveau, de défendre les droits LGBT et féministes. Je me souviens qu’en décembre dernier, après un article que j’avais écrit sur le sujet pour les Inrocks, j’avais informé Luz de l’organisation d’une manif pour les droits des travailleurs(ses) sexuels(elles), organisée par le Strass et les Roses d’Acier, et il en avait fait un magnifique reportage, donnant la parole à ces travailleuses du sexe chinoises. Mais cela ne compte pas. On ne retient que les dessins jugés «putophobes» ou «transphobes». C’est tellement plus facile, d’oublier qu’il y avait des débats houleux au sein de la rédaction sur la prostitution. C’est tellement plus facile, d’oublier que les dessinateurs de Charlie Hebdo se moquaient plus des hétéros beaufs que des gays ou des lesbiennes, qu’ils soutenaient le mariage pour tous et se moquaient violemment des manifs pour tous. C’est tellement plus cool, quand on est militant dans une organisation qui défend les «opprimés», d’être «contre» la masse, les médias, l’unité nationale. En oubliant que Charlie Hebdo conchie aussi le discours de masse et les symboles, et n’était pas, dernièrement, soutenu par grand'monde.

Je dois me taire. Mais quand je vois certains militants, pro-putes ou LGBT ou féministes, des gens dont je partage les combats, communiquer sur leur «différence», en crachant sur des morts qui ne peuvent plus répondre, j’enlève le bâillon que je me suis mise moi-même sur la bouche. Quitte à mettre encore plus d’huile sur le feu, quitte à être récupérée ou à ne pas être comprise. M’en fous. Faut pas pousser mémé dans les orties.

Je ne me tais plus.

J’ai été élevée au sein d’une famille de gauche, et dans la bibliothèque parentale, il y avait le saint triptyque : «Reiser - Franquin - Manara». Ce n’est pas tout à fait «Jésus-Marie-Joseph», mais j’ai appris dès 6 ans ce que voulait dire «couilles», «peine de mort» et «clitoris». La base. En grandissant, je me suis un peu éloignée de la culture anarcho-coco-gaucho-manu-chao. Tout en admettant que j’avais heureusement reçu une culture internationale, antiraciste, antimilitariste, antilibérale, anticolonialiste, féministe et remplie de dessins de gens qui baisaient joyeusement, j’ai préféré acheter Les Inrocks plutôt que Charlie, et lire Anaïs Nin plutôt que Derrida. Petite bourgeoise que je suis.

Mais, plusieurs années plus tard, je suis tombée amoureuse d’un «mec de Charlie». Je n’avais pas lu ce journal depuis le lycée quand je l’ai rencontré. Donc je l’ai ouvert, 15 ans après. J’ai ri en lisant la BD qu’il fait avec Sarah Constantin, Stouf le skin. J’ai découvert avec émotion les chroniques de Patrick Pelloux sur les urgences. J’ai dévoré les textes antilibéraux de Bernard Maris. J’ai détesté la dernière couv' de Charb sur la GPA, mais ri très fort à chacun de ses Maurice et Patapon et à ses «Fatwa». Je suis tombée amoureuse du dessin de Catherine Meurisse. J’ai été jalouse du talent de narratrice de Sigolène. J’ai râlé sur la façon dont Wolinski dessinait les femmes. J’ai lu les textes de Laurent Léger en me disant qu’il restait peu d’enquêteurs de cette envergure, en France. J’ai voulu rencontrer Zineb El Rhazoui pour lui poser des questions sur les putes mecs au Maroc. Je me suis demandée comment Simon, le webmaster, gérait la haine quotidienne sur les réseaux sociaux. J’ai appris avec étonnement que la dessinatrice Coco était aussi jeune. J’ai adoré voir mon mec dessiner chaque semaine des bonhommes et des bonnes femmes, tandis que moi, dans la pièce d’à côté, j’écrivais sur les femmes et sur les hommes. On partait de temps en temps en reportage ensemble. Il m’a emmené en week-end à l'université d’été de la Manif pour Tous, pour démonter, ensuite, chacun dans notre journal, avec humour, leurs idéologies. Je l'ai emmené dans des soirées fetish berlinoises, il en fait un reportage pour Charlie, trash, sexy, et drôle. Rhaaaa l'amour.

Quand en octobre, il a appellé Charb, son rédac' chef et ami, pour lui dire «hé, ça te dit un reportage sur un festival à Berlin? C’est un festival de films pornos féministes et queers», Charb lui a répondu «toi… tu pars en week-end avec ta femme, non? Ok vas-y, super, fais-nous une page». Car c’est ça aussi Charlie. Un putain de journal où tu peux faire une page entière de reportages sur le Porn Film Festival de Berlin. Moi, journaliste, féministe pro-sexe, pro-porno, pro-putes (cisgenre et blanche hein, désolée, nobody’s perfect) et payée moins de cinquante euros le feuillet, je suis jalouse de sa liberté. Charlie Hebdo, c’est un journal non-pas symbole de la liberté d’expression, mais un journal dans lequel les journalistes et les dessinateurs sont libres. Ce n’est pas un journal de Lagardère. Il plaît, il est détesté, il est poétique, politique ou vulgaire. Ses couvs' ne font pas rire la Terre entière, et certains les ont utilisées pour justifier leur folie terroriste et meurtrière. Mais personne ne nous oblige à acheter ce journal ou à rire de chaque dessin. Traitez-les de tous les noms d’oiseaux. A base de «-phobe». Mais ce n’est pas la peur, le sujet de ce journal imparfait. C’est ce monde absurde, complexe, bordélique, et finalement risible.

J’ai arrêté de me taire hier soir. Et j’ai essayé de me calmer, de ne pas trop m’énerver toute seule devant mon ordi. Puis ce matin, dans un article de LaDépêche.fr très problématique à différents points de vue, Nancy Huston, auteur féministe dont j’apprécie la plume romanesque, déclare qu’elle a «toujours détesté l'image des femmes et des homosexuels qui transparaissaient dans les dessins de Charlie Hebdo». C’est son droit. Liberté d’expression, nanani, nanana… Mais putain, ce sont des caricatures, bordel ! Je sais que c’est un argument «facile», mais c’est le seul qui ait du sens. Je ne me tais plus mais je ne trouve plus les mots. Heureusement, une amie Facebook, Abnousse, a une réponse qui résume ma pensée : «C’est tout à fait idiot ce qu'elle dit-là. En tant que femme, des caricatures qui rient de la femme comme objet sexuel volontaire, comme mère de famille rétrograde ou jeune fille décérébrée n'insultent pas ma dignité. En tant que femme, les caricatures sur les femmes aliénées volontairement me font rire. Comme toute formes de caricatures qui détournent les dogmes, les préjugés, les intolérances pour les ridiculiser et détruire par le rire leur pouvoir néfaste. En tant que femme, ce qui me choque, ce n'est pas le "problème de virilité" des dessinateurs de Charlie mais le problème de la discrimination des femmes. En tant que femme, j'aimerais être caricaturée comme un homme, parce que je suis pas en sucre et que j'ai de l'humour et de l'intelligence».

Pour revenir au premier sujet de mon courroux, ou plutôt de ma tristesse - l’article de Cécile Lhuillier, relayé par Morgane du STRASS -, se positionner politiquement «anti-unité-nationale-je-suis-Charlie», c’est logique. En tant que militants de mouvements qui défendent le droit à la différence, cela leur redonne une légitimité de «hé, regardez, nous on n’est pas des moutons !». Mais c’est un aveuglement idéologique. Et la fable de La Fontaine Le Coq, le Mouton et le Dindon m’a appris très jeune qu’il fallait mieux parfois être un mouton qui «parle rarement,
et n'en pense pas davantage» plutôt qu’un dindon avec de «sots discours et des airs fanfarons, des extases sur son plumage, des mots, des cris, un caquetage, à troubler tous les environs». Je vais de mon côté, avant de devenir une dinde, revenir dès à présent à ma position de mouton taiseux.

Evidemment je continuerai, personnellement et professionnellement, à soutenir le STRASS et bien sûr les causes LGBT et féministes. Car je ne mets pas tout le monde dans le même sac (à vomi). Mais je continuerai aussi à lire Charlie Hebdo. Je vous préviens : le premier qui me fait rire a gagné.


Camille Emmanuelle.
Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy


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Message  verié2 Ven 27 Fév - 13:01

Nancy Huston, auteur féministe dont j’apprécie la plume romanesque, déclare qu’elle a «toujours détesté l'image des femmes et des homosexuels qui transparaissaient dans les dessins de Charlie Hebdo».
Le point de vue et le ressenti de Nancy Huston méritent tout de même d'être pris avec autant sinon plus de considération que celui de la bobo autoproclamée et fière de l'être Camille Emmanuelle, dont la seule référence est d'être la compagne d'un dessinateur survivant de Charlie.

Et, si une femme blanche, féministe, ressent ainsi les dessins - ou certains dessins  - de Charlie, essayez d'imaginer comment peuvent les ressentir des Musulmans, des femmes noires etc.

Quant au fait qu'il y ait eu aussi toutes sortes de dessins qu'on peut apprécier politiquement et d'autres dont on pouvait rigoler en toute bonne conscience, et que les dessinateurs aient été sincèrement "de gauche", encore une fois, ce n'est pas un argument recevable. Tout de gauche qu'ils étaient, ils subissaient la pression de l'idéologie et des préjugés dominants. Il suffit d'un seul dessin franchement pourri dans un canard de ce genre pour douter du reste et tout gâcher. De même que, si vous avez un bon copain sympa, "de gauche", mais que soudain, une seule fois, au cours d'un dîner, il se met à sortir des vannes homophobes ou islamophobes, vous le regardez différemment et vous hésitez à l'inviter.

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Message  Rougevert Ven 27 Fév - 20:08

MO2014 a écrit:

NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) ("sur la base de l'appel contre l'union sacrée") et sans Rougevert pour cause "d'affiche non signé c'est un fait"  Laughing

Tu as édité ton message APRES que j'y ai répondu: tu "refais" l'Histoire.
Sans Rougevert, car il habite loin de Paris. C'est la seule raison.

D'autre part et par ailleurs, je doute fort que ceux qui se déchaînent...contre Charlie Hebdo, le connaissent si bien quand ils prétendent qu'il se moquait et cherchait à faire rire.
C'était (je parle du Charlie des assassinés) souvent le cas mais loin d'être toujours le cas.
En reprenant des conneries dites par d'autres, que fait-on?
Je vous le demande. Very Happy

Bobo, enfin un concept marxiste?
Moi je l'entends souvent à mon endroit et celui des écologistes  dans la bouche des chasseurs ou des "prolétaires" de la FNSEA, les... beaufs.
Je ne suis PAS Charlie - Page 16 Ob_2f7f38_charb-loup
Ce dessin évoque des propos réellement entendus et lus sur des banderolles lors de manifestations anti-loups d'éleveurs et de chasseurs.
Rougevert
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