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L'affaire Lepaon et ses suites

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L'affaire Lepaon et ses suites - Page 4 Empty CGT : vers quelle sortie de crise ?

Message  Roseau Ven 19 Déc - 0:44

http://npa2009.org/actualite/cgt-vers-quelle-sortie-de-crise
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Message  verié2 Sam 20 Déc - 12:57

Les cégétistes des Fonderies de Bretagne demandent la démission de Le Paon
http://www.letelegramme.fr/morbihan/lorient/fonderie-de-bretagne-la-cgt-reclame-la-demission-de-thierry-le-paon-20-12-2014-10469587.php?
et de tels appels se multiplient, par exemple celui de l'UL de Tourcoing :
http://ulcgt-tourcoing.fr

verié2

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Message  Copas Sam 20 Déc - 14:33

La crise s'approfondit à grande vitesse avec les attitudes provocatrices de Le Paon qui se cramponne et essaye de menacer les autres dirigeants bureaucratiques si ils ne le soutiennent pas.

Cette bataille interne en haut laisse d'immenses espaces en bas, et des vagues de plus en plus hautes parmi les militants, notamment pour une CGT lutte de classe.

Ces espaces sont construits sur la bêtise et le manque d'esprit de sacrifice de Le Paon.
Le Paon peut gagner dans son calcul mais le risque de fragmentations et scissions de la CGT dans une série d'endroits deviendra très grand. Il y a déjà une série d'endroits où des états de scission de fait existent depuis quelques années.

Les militants révolutionnaires doivent se tendre la main les uns les autres, tendre la main à d'autres qui travaillent pour une CGT lutte de classe en France, même si ils ne sont pas d'accord sur des tas de choses.
Il s'agit de construire les outils de résistance unitaires dans les entreprises et les secteurs, si des réponses doivent se faire elles doivent prendre appui sur cette volonté et la mise en relation de cette volonté et l'attitude scandaleuse des hauts dirigeants de la CGT.
Cette crise provoquée par Le Paon et les pratiques douteuses de l'appareil dirigeant de la CGT serait terrible si aucune réponse lutte de classe était apportée.

On voit par ailleurs là que l'espace dit de la gauche radicale est un peu du foutage de gueule, car les attitudes du PC sont diverses et compliquées (cf l'histoire de l'article de l'huma enlevé et son contenu, plus des interventions de militants pro direction PC dans certains forums essayant de prétendre que ce sont les pro-PS qui veulent virer Le Paon... Je ne sais plus où j'ai lu ce type de remarque).
Le PG.... hum hum... oui ?

Dans cette affaire les alliés naturels dans la CGT sont bien sur LO, l'étincelle et le NPA, mais aussi des fractions qu'on va retrouver souvent issues du PC et ayant rompu avec lui depuis un certain temps sur la question de construire une CGT lutte de classe, même si ces courants ont des travers néo-staliniens, néo-nationalistes, campistes et de sectarisme syndical. Ce qui importe là c'est le positionnement lutte de classe et le travail pour tourner tout le monde vers des propositions de combat social unifiant les travailleurs tout en tartant les bureaucrates.

L'attitude ne peut être seulement dans la critique des manœuvres prévaricatrices à la tête d'une bureaucratie syndicale mais également la critique d'une orientation qui n'a eu que des échecs, et des propositions réelles et concrètes de mobilisation et d'organisation unitaire des travailleurs.

Par exemple, il s'agit dans la santé de travailler pour que les équipes CGT prennent plus de place et d'élan dans la tentative de la convergence des hôpitaux contre l'Hostérité, de convaincre aussi les courants politiques et micro-courants de l'importance d'aller de l'avant.
Dans ce type de problèmes les secteurs ouvriers de LO et du NPA doivent se parler et partager leurs analyses, se rencontrer.
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Message  gérard menvussa Sam 20 Déc - 14:45

On voit par ailleurs là que l'espace dit de la gauche radicale est un peu du foutage de gueule, car les attitudes du PC sont diverses et compliquées (cf l'histoire de l'article de l'huma enlevé et son contenu, plus des interventions de militants pro direction PC dans certains forums essayant de prétendre que ce sont les pro-PS qui veulent virer Le Paon... Je ne sais plus où j'ai lu ce type de remarque).
Le PG.... hum hum... oui ?
Je ne suis pas convaincu de ta démonstration
Dans cette affaire les alliés naturels dans la CGT sont bien sur LO, l'étincelle et le NPA, mais aussi des fractions qu'on va retrouver souvent issues du PC et ayant rompu avec lui depuis un certain temps sur la question de construire une CGT lutte de classe
Il me semble que l'ensemble des données du probléme est bien de travailler avec l'ensemble des militants pour qui le mot "lutte de classe" a un sens, et ne pas se limiter aux "révolutionnaires" (surtout quand ceux ci sont autoproclamés) D'autant que si on voit la convergence des points de vue (entre ce que dis l'uc(t), le npa et la fraction, il n'y a pas l'épaisseur d'un papier à cigarette) la convergence des pratiques est une autre affaire... Le probléme c'est qu'il y a bien plus de militants pc ou front de gauche que lo, fraction ou npa dans le monde ouvrier réel. Toute attitude "gauchiste" est de ce point de vue contre productive.
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Message  Dinky Sam 20 Déc - 16:10

Mais la possible éviction de Lepaon ne transformera pas l'appareil CGT, et encore moins sa politique. Lepaon n'est pas le seul dans son genre. Tous les militants de base ont eu besoin de la presse pour découvrir les petits privilèges octroyés à Lepaon, mais les autres dirigeants de la CGT, eux, les avaient sous les yeux, et les ont même peut-être approuvés.
Le trésorier de la CGT, qui s'était défendu en expliquant « On n'a pas osé le loger à Aubervilliers ou à Clichy », craignant qu'il soit « trop dépaysé dans de telles banlieues », a été démissionné. Mais ses paroles sont révélatrices de la façon de vivre et de penser d'une couche de bureaucrates, coupés depuis longtemps des travailleurs et de leurs conditions de vie. Autant dire que le remplacement de Lepaon par un autre ne mettra pas fin à ce genre de mœurs. Quant à espérer que cela permettra à la CGT de redresser sa politique, ce serait s'illusionner.


L'affaire Lepaon ne sera pas l'électrochoc permettant de créer une nouvelle CGT menant une politique plus offensive. Ce sont des fuites internes qui l'ont déclenchée. Ce simple fait montre que le bras de fer qui se joue au sommet de la CGT ne recouvre pas des divergences politiques, mais des rivalités d'appareil étrangères aux intérêts des travailleurs.

Si de nombreux militants de la CGT sont pour le départ de Lepaon, c'est qu'à leurs yeux il foule aux pieds les valeurs pour lesquelles ils se battent et s'organisent. Mais ils n'ont rien à attendre des bureaucraties syndicales : tout dépend d'eux-mêmes, de leur capacité à s'organiser, à faire vivre leur syndicat démocratiquement et à contrôler leurs responsables directs.

Ces deux extraits du dernier article de LO sur l'affaire Lepaon montrent qu'il n'y a rien à attendre en terme de "transfiguration" de la confédération en "CGT lutte de classe".
Ce serait se faire et véhiculer de lourdes illusions que de prétendre le contraire en appelant au regroupement dans la CGT de militants pour qu'ils essaient de désintégrer la confédération de l'appareil d'état dont elle est, à sa manière, devenue un rouage.
Si cette affaire permet à certains militants et adhérents d'ouvrir les yeux, si elle permet de les rendre encore plus méfiants et vigilants vis à vis de l'appareil, si elle les encourage à "faire vivre leur syndicat démocratiquement et à contrôler leurs responsables directs", ce sera déjà pas mal.


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Message  Copas Sam 20 Déc - 16:33

gérard menvussa a écrit:
On voit par ailleurs là que l'espace dit de la gauche radicale est un peu du foutage de gueule, car les attitudes du PC sont diverses et compliquées (cf l'histoire de l'article de l'huma enlevé et son contenu, plus des interventions de militants pro direction PC dans certains forums essayant de prétendre que ce sont les pro-PS qui veulent virer Le Paon... Je ne sais plus où j'ai lu ce type de remarque).
Le PG.... hum hum... oui ?
Je ne suis pas convaincu de ta démonstration
Dans cette affaire les alliés naturels dans la CGT sont bien sur LO, l'étincelle et le NPA, mais aussi des fractions qu'on va retrouver souvent issues du PC et ayant rompu avec lui depuis un certain temps sur la question de construire une CGT lutte de classe
Il me semble que l'ensemble des données du probléme est bien de travailler avec l'ensemble des militants pour qui le mot "lutte de classe" a un sens, et ne pas se limiter aux "révolutionnaires" (surtout quand ceux ci sont autoproclamés) D'autant que si on voit la convergence des points de vue (entre ce que dis l'uc(t), le npa et la fraction, il n'y a pas l'épaisseur d'un papier à cigarette) la convergence des pratiques est une autre affaire... Le probléme c'est qu'il y a bien plus de militants pc ou front de gauche que lo, fraction ou npa dans le monde ouvrier réel. Toute attitude "gauchiste" est de ce point de vue contre productive.

T'as vu ça où que je limitais la résistance à rassembler des révolutionnaires ??????
Tu te l'invente et ça devient pénible.
J'indique que les révolutionnaires doivent se parler, échanger et se tourner vers la mobilisation des travailleurs :

Ce qui importe là c'est le positionnement lutte de classe et le travail pour tourner tout le monde vers des propositions de combat social unifiant les travailleurs tout en tartant les bureaucrates.

L'inverse donc des élucubrations me prêtant de limiter la bataille à une unité des révolutionnaires .

Comme d'hab, commentaire farfelu s'inventant un adversaire....


Quand à l'inanité de la gauche radicale prise comme alliance de partis et des découpages qu'a essayé d'opérer dedans l'orientation (majoritaire) du NPA, elle n'a strictement aucun sens dans la bataille de mobilisation des plus larges masses, dans la ré-organisation du mouvement ouvrier (partis comme syndicats) et plus prosaïquement les alliances politiques tentées.

On voit, à nouveau (!!!!), que les ruptures ne passent pas par où on pense.
Il faudrait enfin voir la réalité en face !!!

Quand à la nécessité de se parler entre secteurs ouvriers de LO, NPA, l'Etincelle , elle s'impose. Peut-être ça peut indisposer sur le caractère soit-disant auto-proclamé mais là on parle de petits courants qui ont une intervention dans les entreprises, facteur de réalité.

Sur les micro-courants issus du PC on les retrouve effectivement autour par exemple de Rouge-midi et rouges vifs, autour de batailles emblématiques de boite, on les retrouve dans les secteurs de la CGT qui s'opposent aux lâchages de la direction bureaucratique de la CGT...
Le découpage "gauche radicale" ne correspond à rien là dedans et n'a aucun sens en ce qu'elle mélange des bureaucrates réactionnaires et des militants de base (pas beaucoup).
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Message  Copas Sam 20 Déc - 16:40

Donc retour à la crise Le Paon qui devient peu à peu une crise de l'ensemble de la centrale.

Plus le paon s'accroche dans la durée et plus le fossé se creuse et des militants de la CGT en viennent à estimer que le problème est au delà de Le Paon et touche au fonctionnement même de la CGT, sa bureaucratie.
Les discours alternatifs qui rappellent que la stratégie de la direction a conduit à des tas d'abandons et que des échecs, en même temps qu'ils appellent à ce que ne fait pas la direction, construire sérieusement la mobilisation sociale, peuvent progresser.

Des structures CGT dénoncent en même temps des abandons et trahisons de la direction . La conjugaison des deux est détonante.

Avec le temps et la non résolution de cette crise, les secousses de loin en loin se font et peuvent déboucher sur un risque de scission.
Ce n'est plus seulement une crise de "palais" mais quelque chose devenant extrêmement grave.
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Message  gérard menvussa Sam 20 Déc - 18:32

T'as vu ça où que je limitais la résistance à rassembler des révolutionnaires ??????
Et quelques lignes plus loin :
J'indique que les révolutionnaires doivent se parler, échanger et se tourner vers la mobilisation des travailleurs
Et c'est moi qui invente ? Amusant...
Quand à l'inanité de la gauche radicale prise comme alliance de partis et des découpages qu'a essayé d'opérer dedans l'orientation (majoritaire) du NPA
Je ne comprend même pas de quoi tu parles.
L'affaire Lepaon ne sera pas l'électrochoc permettant de créer une nouvelle CGT menant une politique plus offensive. Ce sont des fuites internes qui l'ont déclenchée. Ce simple fait montre que le bras de fer qui se joue au sommet de la CGT ne recouvre pas des divergences politiques, mais des rivalités d'appareil étrangères aux intérêts des travailleurs.

Si de nombreux militants de la CGT sont pour le départ de Lepaon, c'est qu'à leurs yeux il foule aux pieds les valeurs pour lesquelles ils se battent et s'organisent. Mais ils n'ont rien à attendre des bureaucraties syndicales : tout dépend d'eux-mêmes, de leur capacité à s'organiser, à faire vivre leur syndicat démocratiquement et à contrôler leurs responsables directs.
Il me semble que "l'affaire lepaon" est intéressante a plus d'un titre. Certe elle est partie de bataille entre différents secteurs de la bureaucratie syndicale dont on a rien à attendre (et d'ailleurs, personne dans ces secteurs ne s'est proposé comme "solution de remplacement") Mais elle pose des questions a des secteurs syndicaux combatifs avec lesquels on a intéret à discuter et à élaborer des perspectives (qui peuvent être modestes, mais qui doivent quand même répondre à une attente desdits "secteurs combatifs".


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Message  verié2 Sam 20 Déc - 19:53


Extrait de l'article de LO
L'affaire Lepaon ne sera pas l'électrochoc permettant de créer une nouvelle CGT menant une politique plus offensive. Ce sont des fuites internes qui l'ont déclenchée. Ce simple fait montre que le bras de fer qui se joue au sommet de la CGT ne recouvre pas des divergences politiques, mais des rivalités d'appareil étrangères aux intérêts des travailleurs.
La bagarre, désormais, ne se mène pas seulement au sommet de la CGT, comme le montrent les prises de position de diverses instances de base et les réactions des militants. Les clans de l'appareil vont d'ailleurs devoir tenir compte de ces réactions.
Quant aux divergences politiques, il peut y en avoir, y compris au sommet de la CGT !
Non pas que des bureaucrates chevronnés puissent devenir révolutionnaires, mais ils peuvent défendre des lignes différentes, plus ou moins "dures" face à la politique d'austérité, ne serait-ce que pour assurer la survie de leur appareil.

De plus, il peut y avoir des divergences politiques avec une partie de la base. Le fait de contester ces moeurs pourries est déjà une prise de conscience et de position politique ! Les militants ne sont pas des crétins et certains voient bien le lien avec la politique de leur centrale. Certains remontent jusqu'à la trahison des Moulinex et s'interrogent. Je l'ai constaté personnellement dans des discussions avec des camarades de la SNCF.

Bref, s'il ne faut évidemment pas nourrir l'illusion de "redresser" la CGT, c'est l'occasion tout de même, comme le dit d'ailleurs LO, d'essayer de faire vivre des syndicats de base non soumis à cette direction. Et c'est déjà beaucoup par rapport à ce qu'on a pu connaître. Rien n'est gagné, mais ça vaut le coup d'essayer. Cela fait d'ailleurs peur aux politiciens et à la bourgeoisie, qui ont besoin d'un appareil fort pour contrôler les travailleurs dans cette période d'offensive anti-sociale.

Bref, ton commentaire, et aussi un peu celui de LO, même si cet article est globalement bon, reflète un certain pessimisme chronique.

Dinky
Ces deux extraits du dernier article de LO sur l'affaire Lepaon montrent qu'il n'y a rien à attendre en terme de "transfiguration" de la confédération en "CGT lutte de classe".
Ces deux extraits ne "montrent" rien, ils expriment le point de vue de l'auteur de l'article...

D'ailleurs, même les "fuites" ne prouvent rien. Elles peuvent avoir pour origine aussi bien des bagarres inter-bureaucrates qu'un réglement de compte personnel ou une réaction de militant indigné...
___

Sinon, Le Paon est tellement coupé du monde du travail qu'il en arrive à s'enfoncer en racontant n'importe quoi. Dans ses derniers interviews, il explique ainsi en substance qu'il vit modestement comme tous les travailleurs.

Sauf que, si l'on additionne son salaire net de 4000 € (sur 13 mois), le loyer de son appart de fonction de 2000 €, sa voiture de fonction et tous les frais qui lui sont remboursés, on approche d'un niveau de vie de l'ordre de 7000 à 8000 € par mois au moins. Ca ne le classe certes pas dans les riches, mais tout de même dans les 5 % de la population qui ont le niveau de vie le plus élevé...

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Message  Dinky Sam 20 Déc - 20:42

verié2 a écrit:

Extrait de l'article de LO
L'affaire Lepaon ne sera pas l'électrochoc permettant de créer une nouvelle CGT menant une politique plus offensive. Ce sont des fuites internes qui l'ont déclenchée. Ce simple fait montre que le bras de fer qui se joue au sommet de la CGT ne recouvre pas des divergences politiques, mais des rivalités d'appareil étrangères aux intérêts des travailleurs.
La bagarre, désormais, ne se mène pas seulement au sommet de la CGT, comme le montrent les prises de position de diverses instances de base et les réactions des militants. Les clans de l'appareil vont d'ailleurs devoir tenir compte de ces réactions.
Quant aux divergences politiques, il peut y en avoir, y compris au sommet de la CGT !
Non pas que des bureaucrates chevronnés puissent devenir révolutionnaires, mais ils peuvent défendre des lignes différentes, plus ou moins "dures" face à la politique d'austérité, ne serait-ce que pour assurer la survie de leur appareil.

De plus, il peut y avoir des divergences politiques avec une partie de la base. Le fait de contester ces moeurs pourries est déjà une prise de conscience et de position politique ! Les militants ne sont pas des crétins et certains voient bien le lien avec la politique de leur centrale. Certains remontent jusqu'à la trahison des Moulinex et s'interrogent. Je l'ai constaté personnellement dans des discussions avec des camarades de la SNCF.

Bref, s'il ne faut évidemment pas nourrir l'illusion de "redresser" la CGT, c'est l'occasion tout de même, comme le dit d'ailleurs LO, d'essayer de faire vivre des syndicats de base non soumis à cette direction. Et c'est déjà beaucoup par rapport à ce qu'on a pu connaître. Rien n'est gagné, mais ça vaut le coup d'essayer. Cela fait d'ailleurs peur aux politiciens et à la bourgeoisie, qui ont besoin d'un appareil fort pour contrôler les travailleurs dans cette période d'offensive anti-sociale.

Bref, ton commentaire, et aussi un peu celui de LO, même si cet article est globalement bon, reflète un certain pessimisme chronique.

Dinky
Ces deux extraits du dernier article de LO sur l'affaire Lepaon montrent qu'il n'y a rien à attendre en terme de "transfiguration" de la confédération en "CGT lutte de classe".
Ces deux extraits ne "montrent" rien, ils expriment le point de vue de l'auteur de l'article...

D'ailleurs, même les "fuites" ne prouvent rien. Elles peuvent avoir pour origine aussi bien des bagarres inter-bureaucrates qu'un réglement de compte personnel ou une réaction de militant indigné...
___



J'intervenais après une espèce d'idée lancée de "concertation" de diverses catégories de militants, dont ceux de LO, dans la CGT, pour "travailler ensemble" en vue de renouer avec une "CGT Lutte de classe" et il me semblait utile de montrer que ce que LO disait n'allait pas dans le sens de cette perspective illusoire.

Pessimiste? Non. Ni optimiste ou illusionné:
La CGT qui reste perçue par les travailleurs et la population, comme le syndicat le plus combatif, le plus ouvrier, le plus "radical", prend des claques dans les élections professionnelles, le plus souvent au profit des organisations qui apparaissent plus ouvertement complaisantes, plus modérées voire franchement jaunes.
Sa base militante et son nombre d'adhérents reculent et ses initiatives un peu combattives font des flops (même si bien sûr on peut discuter des stratégies développées).
A l'interne même de la CGT, le nombre de militants politisés diminue, la démoralisation et le repli sont sensibles.
Très peu de victoires, même partielles dans les luttes récentes et les énormes saloperies, limite provocation, du gouvernement et des patrons, passent quasiment sans réaction .
L’âge moyen des militants et adhérents est en hausse évidente et beaucoup d'instances sont mortes ou très affaiblies dans les UL ou UD.
Ça, c'est le contexte et c'est du concret vérifiable.

Sur le fond de ce que sont et peuvent être les syndicats de notre époque dans les pays impérialistes, et en France en particulier, je partage les analyses de Trotsky et n'imagine donc pas qu'ils puissent redevenir ou devenir autre chose que des appareils intégrés, plus ou moins directement ou ouvertement à l'Etat.

Raconter et se raconter donc que l'heure est à une bagarre interne, à des stratégies unitaires, pour construire une "CGT Lutte de classe" à partir des turpitides minables de Lepaon et consorts, ça me parait un peu déplacé et irréel.
Ça s'appelle se payer de mots et ça ne fait jamais rien avancer.

Pour le reste, oui, évidemment, c'est l'occasion de discuter avec les militants et les travailleurs et de faire vivre des syndicats à la base qui ne soient pas (ou moins) inféodés à la bureaucratie.

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Message  verié2 Sam 20 Déc - 20:55

Raconter et se raconter donc que l'heure est à une bagarre interne, à des stratégies unitaires, pour construire une "CGT Lutte de classe" à partir des turpitides minables de Lepaon et consorts, ça me parait un peu déplacé et irréel.
La lecture des interventions précédentes ne m'a pas laissé cette impression. Un "front syndical" qui réunirait uniquement les militants d'extrême-gauche et quelques militants combatifs serait évidemment voué à l'échec dans la période actuelle. En revanche, il ne faut pas, à mon avis, sousestimer les réactions que peut susciter l'affaire Le Paon.

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Message  verié2 Dim 21 Déc - 13:10

A noter dans Le Parisien du 21 décembre, un dossier de deux pages sur l'affaire Le Paon. Ces articles sont intéressants et font état de diverses magouilles de Le Paon qui fait le forcing pour garder son poste en achetant des bureaucrates intermédiaires avec des promotions diverses. Par exemple, le dirigeant de la Fédé des transports, Jérôme Vérité, obtiendrait en échange de son soutien la sinécure de président du groupe de protection sociale Klésia...

Mais Le Parsien ne donne pas la parole à un seul militant de base et son édito profite de l'occasion pour vanter les plans de rentabilisation de l'économie et vilipender les syndicats qui s'y opposent...

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Message  Dinky Lun 22 Déc - 0:34

http://www.ouest-france.fr/affaire-lepaon-la-cgt-de-la-fonderie-caudan-suspend-ses-cotisations-3067352


Le syndicat CGT de la Fonderie de Bretagne, à Caudan, gèle le versement des cotisations 2014. Il demande la démission du secrétaire général Thierry Lepaon.

A la suite des assemblées générales du mercredi 17 décembre à la Fonderie de Bretagne à Caudan, une décision sans demi-mesure a été prise avec l’ensemble des syndiqués CGT.

Ultra majoritaire au sein de l'entreprise qui emploie 400 personnes, le syndicat s’indigne : "Nous dénonçons au nom des syndiqués et plus largement des salariés les agissements nébuleux tant au niveau financier que matériels du secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon", résume Maël Le Goff, secrétaire général de la CGT à la Fonderie.

"Démission sans conditions"

Selon lui, "Thierry Lepaon, ainsi que le bureau confédéral trahissent la cause qui est la nôtre, basée sur la défense sans faille du travail."

Il poursuit : "La démission du camarade Thierry Lepaon ainsi que celui du bureau confédéral doit être effective et sans conditions."

Gel du versement des cotisations

Les fondeurs syndiqués à la CGT ont, dès à présent, pris la décision de geler le versement des cotisations 2014 "tant que la CGT au niveau national n’aura pas pris une décision ferme et franche sur cette situation délétère et peu valorisante de notre image au regard des travailleurs et des travailleuses de la nation."

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Message  Copas Lun 22 Déc - 9:18

gérard menvussa a écrit:
T'as vu ça où que je limitais la résistance à rassembler des révolutionnaires ??????
Et quelques lignes plus loin :
J'indique que les révolutionnaires doivent se parler, échanger et se tourner vers la mobilisation des travailleurs
Et c'est moi qui invente ? Amusant...

Toujours un problème de détournement des mots avec Mensu ;

Extraits de ce que j'ai dit :
Cette bataille interne en haut laisse d'immenses espaces en bas, et des vagues de plus en plus hautes parmi les militants, notamment pour une CGT lutte de classe

Ce à quoi notre dupond dupond Mensu :

Il me semble que l'ensemble des données du probléme est bien de travailler avec l'ensemble des militants pour qui le mot "lutte de classe" a un sens, et ne pas se limiter aux "révolutionnaires" (surtout quand ceux ci sont autoproclamés) D'autant que si on voit la convergence des points de vue (entre ce que dis l'uc(t), le npa et la fraction, il n'y a pas l'épaisseur d'un papier à cigarette) la convergence des pratiques est une autre affaire...


Razz Razz Razz Razz Razz
Puis il dit :
Le probléme c'est qu'il y a bien plus de militants pc ou front de gauche que lo, fraction ou npa dans le monde ouvrier réel. Toute attitude "gauchiste" est de ce point de vue contre productive.

L e camarade il ne doit pas avoir mis les pieds dans une boite depuis longtemps. Si le PC a + de militants dans les entreprises il n'en a vraiment pas beaucoup, quelques milliers, et n'apparait plus en tant que part dedans, ce n'est pas le cas des gauchisssseeeesss très peu nombreux qui tentent de le faire.

Revenons à ce que j'ai dit :

Les militants révolutionnaires doivent se tendre la main les uns les autres, tendre la main à d'autres qui travaillent pour une CGT lutte de classe en France, même si ils ne sont pas d'accord sur des tas de choses.
Pour quoi faire ?
Il s'agit de construire les outils de résistance unitaires dans les entreprises et les secteurs, si des réponses doivent se faire elles doivent prendre appui sur cette volonté et la mise en relation de cette volonté et l'attitude scandaleuse des hauts dirigeants de la CGT.
Rappel  de ce qui ne marche pas et n'est pas une délimitation fonctionnelle :
On voit par ailleurs là que l'espace dit de la gauche radicale est un peu du foutage de gueule, car les attitudes du PC sont diverses et compliquées (cf l'histoire de l'article de l'huma enlevé et son contenu, plus des interventions de militants pro direction PC dans certains forums essayant de prétendre que ce sont les pro-PS qui veulent virer Le Paon... Je ne sais plus où j'ai lu ce type de remarque).
Le PG.... hum hum... oui ?
NB : ils ne sont plus dans les entreprises (PC et PG) pour l'essentiel.
Je sais que ce genre de remarque fout des coups de fourche dans le cul du vieux fond d'ext gauche français qui a passé sa vie à rêver que les masses du PC bougent. De masses il n'y en a plus, depuis une vingtaine d'années...

Dans cette affaire les alliés naturels dans la CGT sont bien sur LO, l'étincelle et le NPA, mais aussi des fractions qu'on va retrouver souvent issues du PC et ayant rompu avec lui depuis un certain temps sur la question de construire une CGT lutte de classe, même si ces courants ont des travers néo-staliniens, néo-nationalistes, campistes et de sectarisme syndical. Ce qui importe là c'est le positionnement lutte de classe et le travail pour tourner tout le monde vers des propositions de combat social unifiant les travailleurs tout en tartant les bureaucrates.

Donc rien à voir avec des révolutionnaires qui seraient ensemble pour se tenir chaud...

Par exemple, il s'agit dans la santé de travailler pour que les équipes CGT prennent plus de place et d'élan dans la tentative de la convergence des hôpitaux contre l'Hostérité, de convaincre aussi les courants politiques et micro-courants de l'importance d'aller de l'avant.

Dans ce type de problèmes les secteurs ouvriers de LO et du NPA doivent se parler et partager leurs analyses, se rencontrer.

Nulle part je n'indique que les choses doivent se cantonner à cela, que la politique dans les entreprises doit se cantonner à cela...

Retour donc à la réalité et comment faire en sorte qu'une crise provoquée par l’avidité et la bêtise de buros se transforme en avancée ou pas trop en recul.
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Message  gérard menvussa Lun 22 Déc - 13:16

Si le PC a + de militants dans les entreprises il n'en a vraiment pas beaucoup, quelques milliers, et n'apparait plus en tant que part dedans, ce n'est pas le cas des gauchisssseeeesss très peu nombreux qui tentent de le faire.
Le point de départ la dedans, c'est que les "gauchistes" sont vraiment trés peu nombreux. On doit partir de cette considération avant tout. C'est évident que le pcf n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été, à commencer dans les entreprises. Mais si le npa avait les mêmes "restes", la question se poserait différemment. La question n'est pas de s'adresser "de façon privilégiée" au pcf et à ses militants, il est de s'adresser à l'ensemble de la classe ouvriére. En tenant compte du fait que nous ne sommes qu'une poignée...
Cela dit, je maintiens qu'il y a effectivement un certain nombre de militants du pcf ou du pg qui sont sur des positions "lutte de classe", et qu'ils sont bien plus nombreux que les militants du npa, de lutte ouvriére ou de l'étincelle. Et je ne vois vraiment pas pourquoi on ne s'adresserait pas à eux. Aprés, tout dépend aussi de ce qu'on a à leur dire...

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L'affaire Lepaon et ses suites - Page 4 Empty Mails internes révèlent une crise existentielle

Message  Roseau Lun 22 Déc - 14:09

Par Lucie Delaporte, Médiapart

Comment les militants de la CGT vivent-ils les révélations sur leur secrétaire général ? Mediapart a eu accès à de nombreux e-mails et courriers internes, dans lesquels militants ou élus – dont très peu se sont exprimés publiquement –, bien au-delà du seul "cas Lepaon", expriment la profonde crise existentielle que traverse le premier syndicat de France.

Reprendre la main… et sauver sa tête. Thierry Lepaon, juste avant la trêve des confiseurs, s’est lancé dans un marathon médiatique pour défendre son poste à la tête de la CGT. Alors que son organisation est fragilisée depuis deux mois par les révélations sur la rénovation dispendieuse de son appartement de location, ou encore ses étonnantes indemnités lorsqu’il a quitté le comité régional CGT de Normandie pour rejoindre Montreuil, le secrétaire général de la CGT, qui s’est exprimé longuement sur France 3 3, France Info 3 et dans le Parisien, a surtout choisi de tacler ceux qui, en interne, informent la presse. « Il y a quelqu’un dans notre maison confédérale ou un groupe de personnes qui a ou qui ont décidé de transmettre à la presse des documents comptables. (...) Le choix qui a été fait, c’est de porter atteinte à l’honnêteté de Thierry Lepaon et à la démarche syndicale qu’entreprend la CGT. »

Se présentant en dirigeant responsable, il a ainsi promis : « Je ne serai pas le rat qui quitte le navire, notre navire est aujourd’hui en difficulté. » Le 13 janvier, le Conseil confédéral national (CCN), le parlement de la CGT, doit néanmoins se réunir pour statuer sur son sort.

Depuis le début de la crise, rares ont été les prises de position publiques au sein de la confédération. Hormis deux anciens dirigeants, Bernard Thibault et Georges Séguy (dirigeant de 1967 à 1982), qui ont diplomatiquement laissé entendre qu’il serait peut-être temps de tourner la page Lepaon, les débats au sein de la CGT se déroulent à huis clos, avec l’idée que le linge sale doit se laver en famille.

Mediapart a eu accès à de nombreux courriers ou mails internes, de militants ou d’élus cgtistes, qui révèlent néanmoins l’ampleur du malaise au sein de la confédération. Bien au-delà du seul « cas Lepaon », ils témoignent de la véritable crise existentielle qui secoue aujourd’hui le premier syndicat de France.

Aux premières révélations du Canard enchaîné concernant la rénovation de son appartement de location dans le carré magique de Vincennes pour 105 000 euros, une certaine stupéfaction s’empare des adhérents.

Il y a bien sûr ceux qui pensent qu’il faut prendre avec des pincettes ce feuilleton orchestré « par la presse bourgeoise », comme l’écrit dans un courrier interne la Fédération des ports et docks qui estime que « Toutes ces manipulations claniques, anti-ouvrières, n’ont de visées que l’affaiblissement de la CGT ». Une analyse partagée par un certain nombre de militants, qui rappellent le contexte très particulier dans lequel s’inscrivent ces révélations : à la veille d’élections professionnelles cruciales pour la confédération, mais aussi en plein bras de fer avec le Medef sur la rénovation du dialogue social ou la réforme des prud’hommes. « Pendant qu’on détourne notre regard, la caravane Macron-MEDEF passe-passe ! », préfère prévenir un adhérent. D’autres, en vieux routiers du syndicat, s’affichent un rien désabusés : « Si ça déconne, c'est pas nouveau, on va pas en chier des tartines. » Et craignent, là encore, l’effet de souffle pour la confédération : « Dans tous les cas, ceux qui cassent ou participent à casser ce fantastique outil qu'est la CGT, quelles que soient leur motivations, ne méritent pas le nom de camarade », assène un adhérent. « Que nos ennemis de classe soient plus informés que nous, parce que de braves camarades livrent à la presse des informations trouvées ou volées dans les poubelles de la Confédération me fait gerber », écrit une élue CGT.

Malgré ce sentiment assez partagé de vivre dans une citadelle assiégée de toute part, rares sont ceux à ne pas se sentir très mal à l’aise face aux faits révélés dans la presse. Beaucoup s’émeuvent ainsi des « sommes indécentes » évoquées. « C’est tout le travail quotidien des militants dans leur entreprise qui se retrouve saboté par des pratiques indignes », écrit un militant. « Il faut le virer, désolée, ce n'est pas un comportement digne d'un syndicat qui défend les salariés », conclut une militante dans un mail. Début décembre, les responsables de l’union locale de Perpignan font également remonter que « de nombreux camarades nous interpellent au sujet du montant exorbitant des travaux pour l'appartement de notre secrétaire général. Mais le pire est quand des salariés remettent en cause l'honnêteté de notre organisation. Nous sommes en pleine période d'élections, tant dans le public que dans le privé et, comme à chaque élection, nous distribuons des tracts. Des camarades ont honte devant les entreprises, chantiers, commerces, ronds-points etc. d’entendre que nous sommes tous pourris ».

Pour ces élus, Thierry Lepaon et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à couvrir ces dérives doivent partir. « Mais comment notre secrétaire général se permet-il de dire : honnêteté, loyauté, transparence ! » (…) « Une somme démesurée pour des travaux dans un appartement qui n'appartient pas à la CGT n'est pas acceptable (…). À l’Union Locale nous faisons attention aux moindres centimes, afin que nous puissions fonctionner et être présents sur tous les fronts », poursuivent les responsables de l’union locale de Perpignan. La défense de Thierry Lepaon, qui s’est défaussé sur l’agent comptable, passe aussi très mal. « Mais comment notre secrétaire général se permet-il de dire qu’il n'était pas au courant, c'est une faute collective puis de dire sur BFM TV, c'est l'administrateur de la confédération qui a fait une faute ! Mais comment croire que seul l'administrateur est "coupable" ? » s’agacent les mêmes.

« C'est le moment de faire le grand nettoyage »

Alors que l’affaire prend de l’ampleur au fil des semaines, certains s’inquiètent de l’image donnée par l’organisation : « Ces affaires (...) mettent en difficulté les militant-e-s qui, chaque jour, rencontrent les salariés, œuvrent à les unir, à les inciter à lutter et à leur rendre confiance en eux. Ces affaires, qui choquent considérablement les syndiqués, plomberont la crédibilité de toute l’organisation si elles ne sont pas résolues de bonne manière. Et c’est la CGT, dans son ensemble, qui s’en trouvera affaiblie », écrivent dans un courrier interne les représentants CGT du groupe Macif qui appellent, eux aussi, à la démission de l’actuel secrétaire général.

Lorsque éclate le nouveau scandale des indemnités touchées par Thierry Lepaon 3 – le patron de la CGT a touché 26 000 euros en quittant la CGT régionale de Basse-Normandie pour rejoindre le siège de Montreuil, comme l’a révélé l’Expansion –, certains sont visiblement gagnés par l’écœurement. « Je meurs !! La pastèque sur le gâteau !! » écrit l’un d’eux. « Licenciement pour faute lourde et il rend les clefs de son logement de fonction !! y a bien des camarades qui vont encore crier au complot (un sabotage des élections pro de nos services publics par exemple !) mais "il" et ses potes donnent le bâton pour nous faire battre !! J'attends avec impatience les arguments (si on peut appeler ça des arguments) des camarades-corrompus-et-potes-de-Titi-Panpan... », écrit rageusement un adhérent.

« La ligne de défense du "clan Lepaon", nous en connaissons les rouages et les roueries, repose sur le discours "sauvons la CGT" », tacle un militant qui raille « L'éternelle excuse (protéger la structure face aux attaques, quoi qu'on en pense) qui permet de tout étouffer ».

Au-delà du sort du dirigeant de la CGT, certains espèrent que cette crise permette un profond renouvellement de l’organisation. « L'alternative à mes yeux se résume à trois possibilités. 1- La pire : les bureaucrates tablent sur l'esprit de corps de la hiérarchie syndicale et Lepaon garde sa place, avec à la clé un éclatement de la CGT.
2- L'inverse : la "révolution" balaye la bureaucratie et un nouveau syndicalisme émerge de la base de la CGT.
3- Rien ne change : Lepaon est cloué sur la porte en victime expiatoire et la bureaucratie sauve sa peau, avec à la clé une désillusion et une désaffection de plus.
Les prochains jours vont être décisifs ! Tenons bon ! », affirme un militant dans un courriel.

Certains, critiques avec la ligne Lepaon jugée trop peu offensive, entendent bien pousser leurs pions dans le marasme actuel : « C'est le moment de faire le grand nettoyage, ce dont les patrons ont le plus peur d'ailleurs : que ce soit le peuple, la base qui se dirige elle-même, une démocratie populaire (ce qui ne veut pas dire l'absence d'une structure syndicale). Ce triste épisode peut, s'il n'est pas enterré (et je vois mal comment il pourrait l'être vu son ampleur), déboucher sur une grande victoire idéologique et un vrai syndicalisme révolutionnaire. L'époque s'y prête. La place est vide sur ce terrain. Courage, osons rêver, osons l'utopie !!! », s’enflamme un adhérent parisien.

Nombreux sont les militants à appeler à ce que surtout « l’affaire Lepaon » n’occulte pas la crise bien plus profonde que connaît l’organisation. « La situation de la CGT ne peut se réduire aux affaires du secrétaire général, mais tient à un déficit d’orientation ou à plusieurs orientations contradictoires non dites », affirment dans un courrier interne les responsables de la CGT du livre, qui appellent à ce qu’un débat « s’ouvre enfin clairement sur le sens de l’engagement de la CGT dans la bataille sociale qui fait rage ». Pour beaucoup, l'affaire Leapon est en effet un dramatique révélateur des errances de la CGT. « Ce qui est sans doute "la pointe émergée de l’iceberg" n’est-il pas, au fond, le résultat d’une rupture avec ce qui était la CGT ? » s’interrogent des élus du Loir-et-Cher. « La négociation au détriment de l’action, les gages donnés au patronat et au gouvernement, l’institutionnalisation, la bureaucratisation de l’appareil confédéral et de sa direction ont contribué de par leurs orientations au désengagement de la CGT dans les luttes comme aux nécessaires solidarités avec ceux qui résistent », poursuivent-ils avant de conclure par ce constat implacable : « La démocratie interne s’est atrophiée (…). La lutte des places, les ambitions personnelles dans une complète opacité sont devenues une façon d’être et de diriger. »

Devant l’ampleur des récents reculs sociaux, certains militants en viennent à s’interroger sur le sens même de leur engagement syndical. « Pourquoi tous ces efforts ? Ne sommes-nous que des faire-valoir, des marionnettes au service d’obscures tractations ou de ridicules ambitions ? », écrit un adhérent. « Partout, la cgt fait des contre-propositions qui ne servent à rien, qui n’ont aucune chance d’aboutir. » (…) « Le problème n’est plus d’être propre sur soi, raisonnable et constructif. Surtout quand ces contre-propositions ne servent qu’à masquer des défaites. La représentativité, les seuils pour les instances représentatives du personnel (avec des abrutis de la délégation cgt qui se disent prêts à négocier !), les 35 heures, la Sécu, la retraite, les délais de prescription, le CDI, les ruptures conventionnelles, les salaires bloqués, la formation professionnelle (CFP), les services publics, l’éducation, les impôts ; le Livret A, la motivation des licenciements, les milliers de licenciements, le CICE. (…) C’est en luttant qu’on s’opposera vraiment à la montée du Front national. Le reste c’est du verbiage et des sorties de centre aéré (réservées aux permanents et aux retraités quand c’est un jour de semaine). »

«J’ai donné 25 ans de ma vie au combat pour en arriver où ?»

La faiblesse des récentes mobilisations depuis la rentrée démoralise d’autant plus que beaucoup de militants reprochent à la direction de la CGT d’avoir tout fait pour les réfréner. « Les derniers mouvements sociaux ne sont pas à la hauteur des attaques incessantes orchestrées par le patronat », écrit la CGT du livre. Les récentes manifestations patronales laissent un goût amer. « Le Medef prévoit une manifestation de rue pour porter ses revendications. (Le monde à l’envers !) Les cadeaux du PS doivent lui paraître insuffisants... » ironise un adhérent, qui évoque ensuite une mobilisation a minima contre la réforme des prud’hommes.

« Quant au rassemblement du 20 novembre devant l’Assemblée, plusieurs questions se posent en ce qui concerne l’attitude de la CGT. Pas de médias convoqués alors que la veille au même endroit quelques UMP sortaient une banderole contre le redécoupage territorial et se retrouvaient sur toutes les chaînes ? Il faut être voyant, sinon à quoi, ou à qui, ça sert ? Ensuite, comment se fait-il qu’un thème si central (l’élection des conseillers et la possibilité pour des salariés d’être élus conseillers), qui est un acquis fondamental de la classe ouvrière, et à l’occasion d’une décision nationale (le vote de l’assemblée) à ce sujet, ne déclenche à la cgt qu’un appel à un niveau régional ne mobilisant que quelques centaines de personnes dont une dizaine de FO, et que Lepaon ne se pointe pas ? Où sont les cars de province ? Deux ans de lutte qui s’achèvent de cette façon ? » s’interroge amèrement un syndiqué.

Plus vindicatif, un autre affirme : « Le sabotage organisé par la conf contre les actions s'organise en plein jour. Pour exemple, l'appel à la manifestation contre l'austérité qui a eu lieu le samedi 15 novembre a été saboté par la conf. Elle a empêché l'Urif (Union régionale d’Ile-de-France, ndlr) à faire l'appel et l'UD (Union départementale) de Paris a été contrainte de sortir un tract le 13 !!!! Donc mobilisation zéro et très peu de manifestants. (…) Camarades, il s'agit bel et bien d'une collaboration de classe. Nos instances et structures se pourrissent davantage chaque jour. Les permanents nous tuent (ils sont au chaud et peinards). »

L’impression qu'ont les salariés d'être de moins en moins audibles laisse parfois place à un certain découragement. « Pour ma part, j’ai donné 25 ans de ma vie au combat pour les salariés au titre de représentant de la CGT, et pour la CGT, 25 ans en déplacement à travers la France, hors de mon foyer et loin de ma famille, pour en arriver où ? Actuellement, je suis dépité… Et je ne suis pas le seul !... Et ce n’est pas peu dire !... J’en arrive effectivement (malheureusement) à comprendre le dépit des salariés et privés d’emploi quant à la réelle représentativité syndicale (tous syndicats confondus) et en ce qui nous concerne : la CGT. »

Un désarroi partagé par cet autre militant qui explique que « ceux qui sont dans les sociétés comme la mienne sont en pleine renégociation des accords d'entreprises (revues toutes largement à la baisse, merci Fillon). Le plus grave c'est que certains salariés affirment qu'il y a trop de privilèges, sans aucun respect des combats de nos pairs ».

À lire ces militants, une chose est sûre : lorsque Thierry Lepaon affirme que son départ ne résoudra pas tous les problèmes de la CGT, personne ne lui donne vraiment tort.


Dernière édition par Roseau le Lun 22 Déc - 22:08, édité 1 fois
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Message  gérard menvussa Lun 22 Déc - 20:41

Ce qu'il y a de totalement nouveau dans cette affaire qui affecte directement la premiére centrale syndicale c'est qu'elle intéresse au premier chef de nombreux militants "de base" du syndicat. Et que les réactions dans les instances se multiplient de telle façon que le maintient de Lepaon devient de plus en plus surréaliste (et contre productif y compris pour les bureaucrates les plus acharnés)
il y a d'ailleurs multiplication d'avis d'instance.


CGT : Lepaon lâché par les fédérations de l'énergie et de la métallurgie
Catherine Gasté | 22 Déc. 2014, 13h45 | MAJ : 22 Déc. 2014, 13h54

Les calculettes n'en finissent pas de tourner pour mesurer les chances de Thierry Lepaon. Vacances ou pas, les appels à la démission continuent de tomber. Le dernier gros coup de théâtre s'est déroulé à la veille de la trêve des confiseurs.

Selon nos informations, en fin de semaine, deux grosses fédérations ont réclamé ouvertement la tête du leader de la CGT : la métallurgie et les mines-énergies. Et ce malgré les soutiens appuyés et répétés des deux secrétaires généraux respectifs, qui ont jusqu'ici défendu bec et ongles Thierry Lepaon.

Un coup dur, car déjà mercredi dernier la fédération du commerce et ses 43 000 militants a porté le fer. Et réclamé la démission des dix membres du bureau confédéral (dont le secrétaire genéral et le trésorier Eric Lafont qui a déjà rendu son tablier).

Avec ses 59 000 adhérents, la puissante fédération de la métallurgie a donc basculé jeudi. A sa tête, l'un de ses fidèles soutiens, l'allié de la première heure, le secrétaire général de la fédération Philippe Martinez (possible prétendant à la succession de Thierry Lepaon). Lui, qui réclamait en début de semaine la tête du bureau sauf celle de Lepaon, a finalement dû changer son fusil d'épaule. Selon nos informations, il a plaidé la carte de la démission de Thierry Lepaon devant ses troupes. Au même moment, le même scénario s'est joué à la fédération mines-énergie et ses 56 000 adhérents, avec dans l'ombre l'influent Fréderic Imbrecht -- ancien secrétaire général et... mari de l'actuelle -- qui a poussé à ne pas prendre position. En vain.

Le chemin de crête est de plus en plus étroit pour Thierry Lepaon. Ses soutiens au sein de la centrale -- forte d'environ 24 000 syndicats de base regroupés en 32 fédérations -- fondent comme neige au soleil. Il y a dix jours, la fédération des services publics (81 443 adhérents), la plus grosse de la CGT, a elle aussi appelé le secrétaire général à quitter son fauteuil. Dans une lettre, elle juge cette décision « inéluctable » « compte tenu des responsabilités et de l'incapacité dans laquelle se trouve le secrétaire genéral pour assumer ses missions ».

Les mauvais résultats enregistrés lors des élections dans la fonction publique, où la CGT a reculé de 2,3 % tout en conservant sa place de première organisation, n'y étant pas bien évidemment étrangers. Ni les nombreux bulletins de vote barrés sur lesquels il était écrit : « Lepaon voleur ». La fédération de la santé, deuxième avec 73 800 adhérents, a elle posé les jalons d'une demande de démission des dix membres du bureau confédéral, dont Thierry Lepaon. « On a discuté mais la fédération se prononcera le 12 janvier », veille du CCN (Comité confédéral national), a indiqué Nathalie Gamiochipi, secrétaire générale de la fédération santé.

La fédération des finances, celles de la construction, des organismes sociaux, l'union générale des fonctionnaires... demandent elles aussi sa tête. Tout comme de nombreuses régions à l'image des Bouches-du-Rhône, de Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées ou Ile-de-France.

D'autres, comme la fédération du textile ou celle de la poste et des communications, pourraient suivre dans les prochains jours. A moins que Thierry Lepaon réussisse d'ici là à les convaincre de le maintenir coûte que coûte à son poste. Visiblement, cela s'annonce très compliqué...


Affaire Lepaon. Soutien de Pierre Le Ménahès aux fondeurs CGT de Caudan

L'ancien leader CGT de la fonderie de Bretagne à Caudan soutient ses anciens collègues qui demandent la démission de Thierry Lepaon.

Ce lundi, Pierre Le Ménahès, aujourd'hui à la retraite, ancien secrétaire général CGT de la fonderie de Bretagne (ex-SBFM) à Caudan a officiellement apporté son soutien à ses anciens collègues syndiqués.
Gel des cotisations

Vendredi, en effet, après assemblée générale des fondeurs encartés au syndicat, la section de l'usine a annoncé sa décision de geler les cotisations 2014 qu'elle doit normalement reverser aux instances nationales. Elle a également demandé la démission du secrétaire général Thierry Lepaon dont le train de vie fait polémique.
"Une position courageuse"
CGT - PLAN COM’ POUR MARKETING PERSONNEL OU QUESTION D’ORIENTATION ?
de : La Filpac CGT
lundi 22 décembre 2014 - 13h01 - Signaler aux modérateurs
2 commentaires

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Depuis l’échec de la lutte sur les retraites fin 2010, il est d’usage nauséabond de se tailler des croupières entre aspirants au trône confédéral par médias interposés. Lesquels, le plus souvent aux mains des grands patrons, auraient bien tort de se priver d’assaisonner la CGT à la rubrique des faits divers. Voire nécrologique...

Et voilà que la veille de Noël, le groupe Amaury dépose ce cadeau aux pieds des adhérents et des militants dans sa livraison du 21 décembre. 3 pages, la une, la deux et la trois, dont l’angle est de glorifier les stratèges des bureaux du complexe CGT de Montreuil.

La Filpac CGT, connaissant le groupe Amaury depuis une certaine affaire de 1976, sait parfaitement que ce capitalisme patrimonial ne fait jamais de cadeau à la CGT en lutte. Jamais.

Alors, pourquoi ces trois pages, qui les a commandées ? Un service de communication en campagne électorale, pour mieux passer, une fois de plus, par dessus les statuts et les instances statutaires ?

A cette CGT du complexe de Montreuil où règnent les corbeaux et le marketing pesudosyndical, la Filpac CGT préfère débattre avec les adhérents de leur problèmes brûlants.
D’abord une question d’orientation…

Certains s’accrochent à leur poste. Ils ont raison. Ce sont les salariés en lutte contre la destruction de leurs postes de travail. A Wizernes, Chapelle Darblay Grand-Couronne, et dans bien d’autres sites industriels et entreprises promis à la pioche des démolisseurs.

Sur ce terrain quotidien de la lutte pour la survie des emplois, le combat est d’autant plus rude que les patrons disposent de l’arme dissuasive, le chômage de masse que le gouvernement alimente avec constance. Le désemploi et la baisse des salaires sont les deux mamelles du libéralisme à l’heure de la crise du système économique.
Faut-il renoncer devant la difficulté ? Tel est l’enjeu de l’orientation syndicale.

La CFDT y répond par la collaboration au système inégalitaire et inhumain. Puisque, affirme-t-elle, l’horizon de cette société basée sur le profit est indépassable, passons-nous de la mobilisation des salariés et cherchons des postes institutionnels pour notre appareil.

Le Front national organise un rassemblement large en défense de l’Occident chrétien contre l’immigration. Il partage cette orientation avec l’extrême droite de tous les pays voisins. En Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Angleterre, cette orientation vise à remplacer la lutte sociale par la lutte raciale.
Et la CGT, que prend-elle comme option, comment s’oriente-t-elle ?

Le dernier congrès confédéral a inauguré l’ère du grand flou, qui masque un recentrage réel. L’atmosphère pesante qui s’en dégage cristallise ses remugles nauséabonds sur des affaires de corruption au sommet. Ce qui entache la réputation non usurpée d’honnêteté des militants dans les entreprises.

C’est le terrain des médias qu’ont choisi les corbeaux pour contourner la démocratie organisée par les statuts de la CGT. Les instances sont bafouées, vidées de leur contenu décisionnaire en matière syndicale, réduites à une chambre d’écho des dernières fausses confidences publiques.
Le terrain syndical, celui des tâches élémentaires, est délaissé.

Voilà pourquoi la Filpac CGT a traité et continuera de traiter la crise actuelle sous l’angle de l’orientation. En apportant ses contributions à l’œuvre collective et aux actions qu’elle impulse dans son champ de compétences syndicales.

Pierre Le Ménahès qui a marqué l'histoire de l'usine lors du gros conflit de 2009, précédant la reprise par le groupe Renault indique: "Je suis complètement en phase avec la décision de la CGT de la fonderie. Je félicite les adhérents de leur position qui repose sur des valeurs réelles défendues dans cette usine, par la CGT. Elle est aussi courageuse, puisqu'à ce jour, c'est le premier syndicat implanté dans une usine en France qui ait pris ce type de décision." Pierre Le Ménahès lui aussi demande la démission rapide de Thierry Lepaon. "Les instances nationales doivent prendre les mesures qui s'imposent sans attendre la réunion de leur comité du 13 janvier prochain."
Réunion départementale de la CGT le 12 janvier

De son côté, Bruno Bothua secrétaire départemental de la CGT, dans le Morbihan indique qu'une réunion du comité exécutif est prévue le 12 janvier "afin de donner la position du syndicat dans le Morbihan sur cette affaire."

et "the last but not least" le point de vue de la Filpac (le "syndicat du livre")
CGT - PLAN COM’ POUR MARKETING PERSONNEL OU QUESTION D’ORIENTATION ?
de : La Filpac CGT
lundi 22 décembre 2014 - 13h01 - Signaler aux modérateurs

Depuis l’échec de la lutte sur les retraites fin 2010, il est d’usage nauséabond de se tailler des croupières entre aspirants au trône confédéral par médias interposés. Lesquels, le plus souvent aux mains des grands patrons, auraient bien tort de se priver d’assaisonner la CGT à la rubrique des faits divers. Voire nécrologique...

Et voilà que la veille de Noël, le groupe Amaury dépose ce cadeau aux pieds des adhérents et des militants dans sa livraison du 21 décembre. 3 pages, la une, la deux et la trois, dont l’angle est de glorifier les stratèges des bureaux du complexe CGT de Montreuil.

La Filpac CGT, connaissant le groupe Amaury depuis une certaine affaire de 1976, sait parfaitement que ce capitalisme patrimonial ne fait jamais de cadeau à la CGT en lutte. Jamais.

Alors, pourquoi ces trois pages, qui les a commandées ? Un service de communication en campagne électorale, pour mieux passer, une fois de plus, par dessus les statuts et les instances statutaires ?

A cette CGT du complexe de Montreuil où règnent les corbeaux et le marketing pesudosyndical, la Filpac CGT préfère débattre avec les adhérents de leur problèmes brûlants.
D’abord une question d’orientation…

Certains s’accrochent à leur poste. Ils ont raison. Ce sont les salariés en lutte contre la destruction de leurs postes de travail. A Wizernes, Chapelle Darblay Grand-Couronne, et dans bien d’autres sites industriels et entreprises promis à la pioche des démolisseurs.

Sur ce terrain quotidien de la lutte pour la survie des emplois, le combat est d’autant plus rude que les patrons disposent de l’arme dissuasive, le chômage de masse que le gouvernement alimente avec constance. Le désemploi et la baisse des salaires sont les deux mamelles du libéralisme à l’heure de la crise du système économique.
Faut-il renoncer devant la difficulté ? Tel est l’enjeu de l’orientation syndicale.

La CFDT y répond par la collaboration au système inégalitaire et inhumain. Puisque, affirme-t-elle, l’horizon de cette société basée sur le profit est indépassable, passons-nous de la mobilisation des salariés et cherchons des postes institutionnels pour notre appareil.

Le Front national organise un rassemblement large en défense de l’Occident chrétien contre l’immigration. Il partage cette orientation avec l’extrême droite de tous les pays voisins. En Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Angleterre, cette orientation vise à remplacer la lutte sociale par la lutte raciale.
Et la CGT, que prend-elle comme option, comment s’oriente-t-elle ?

Le dernier congrès confédéral a inauguré l’ère du grand flou, qui masque un recentrage réel. L’atmosphère pesante qui s’en dégage cristallise ses remugles nauséabonds sur des affaires de corruption au sommet. Ce qui entache la réputation non usurpée d’honnêteté des militants dans les entreprises.

C’est le terrain des médias qu’ont choisi les corbeaux pour contourner la démocratie organisée par les statuts de la CGT. Les instances sont bafouées, vidées de leur contenu décisionnaire en matière syndicale, réduites à une chambre d’écho des dernières fausses confidences publiques.
Le terrain syndical, celui des tâches élémentaires, est délaissé.

Voilà pourquoi la Filpac CGT a traité et continuera de traiter la crise actuelle sous l’angle de l’orientation. En apportant ses contributions à l’œuvre collective et aux actions qu’elle impulse dans son champ de compétences syndicales.
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Message  Copas Lun 22 Déc - 21:29

gérard menvussa a écrit:Ce qu'il y a de totalement nouveau dans cette affaire qui affecte directement la premiére centrale syndicale c'est qu'elle intéresse au premier chef de nombreux militants "de base" du syndicat. Et que les réactions dans les instances se multiplient de telle façon que le maintient de Lepaon devient de plus en plus surréaliste (et contre productif y compris pour les bureaucrates les plus acharnés)

C'est effectivement ce que l'on peut conclure.
Ce qui était un règlement de comptes de 2eme ordre dans la direction, tourne maintenant à la radicalisation d'une partie de la base. Chaque jour qui passe sans la démission de Le Paon crispe un peu plus une partie de la CGT.

Les impasses qui étaient faites sur une série de questions ouvrent maintenant les bouches, les désaccords sur l’orientation personnifiée par Le Paon qui ronronnaient en sourdine deviennent maintenant bien plus fortes.
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L'affaire Lepaon et ses suites - Page 4 Empty Pas de ce Paon là, pourtant bien cuit...

Message  Roseau Lun 22 Déc - 22:06

L'affaire Lepaon et ses suites - Page 4 Th?&id=HN.608023256179278779&w=300&h=300&c=0&pid=1

Et petite illustration pour ceux qui auraient oublié la logique Lepaon loup...

L'affaire Lepaon et ses suites - Page 4 Images?q=tbn:ANd9GcRHfWb2R4LuwRJWweQ0-3a0CVucTy7lLD5tWVSDtctuik2NnDw_Vg
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Message  verié2 Mar 23 Déc - 12:38


Dans l'article de la FILPAC cité plus haut :
l’angle est de glorifier les stratèges des bureaux du complexe CGT de Montreuil
Non, l'angle du Parisien est au contraire de mettre en lumière toutes les magouilles internes de la bureaucratie pour provoquer l'écoeurement et laisser entendre que, finalement, la CGT est mal placée pour critiquer le patronat qui il préconise des mesures de compétitivité. C'est d'ailleurs écrit noir sur blanc dans l'édito de ce "dossier"...

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Message  Dinky Mar 23 Déc - 13:07

pour provoquer l’écœurement et laisser entendre que, finalement, la CGT est mal placée pour critiquer le patronat

J'ai bien peur que ce soit l'effet principal de ce déballage

J'ai déjeuné hier midi avec des camarades sympas de mon UL dont les réactions alternent entre "oui, à Montreuil, il y a beaucoup de pourriture et avec Thibaut c'était pas mieux" et "c'est un complot des medias et des ennemis de la CGT pour nous descendre".
L'un d'entre eux a (gentiment) insisté sur le fait que c'est un coup des gauchos en citant Mercier et Poutoux.
Le plus militant, un retraité PC qui fait tourner l'UL a fait remarquer qu'il revenait d'un voyage à Cuba organisé par la CGT mais que lui, contrairement à d'autres, avait payé son voyage. pour lui, il y a trop de profiteurs à la CGT, y compris dans les syndicats à la base.
Rien par contre sur un clivage politique que révélerait cette affaire.
Bref, rien d'excitant dans tout ça, tendance plutôt générale à la démoralisation résignée chez tous ceux qui ont pris part à la discussion.

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Message  verié2 Mar 23 Déc - 13:33

Dinky
Rien par contre sur un clivage politique que révélerait cette affaire.
Bref, rien d'excitant dans tout ça, tendance plutôt générale à la démoralisation résignée chez tous ceux qui ont pris part à la discussion.
Mon expérience, au travers de copains de la SNCF Paris Sud Est, est un peu différente - mais je ne prétends évidemment pas qu'elle est représentative de l'ensemble des militants CGT de ce secteur.

-Aucune réaction du genre "théorie du complot anti CGT"
-Réaction très favorable à notre édito (et aussi à un écho qui avait été fait lors des premières révélations). Pas de réactions hostiles anti gauchistes.
-Certains font le lien entre ces moeurs pourries et la politique de capitulation de la CGT, y compris un militant-délégué plutôt "mollasson" d'ordinaire.
-Pas mal d'écoeurement/démoralisation aussi certes et des militants silencieux, gênés, dont il est difficile de savoir exactement ce qu'ils pensent.
-Les réactions "tous pourris" viennent plutôt de la périphérie.

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Message  Roseau Mar 23 Déc - 14:21

Affaires Lepaon: il est temps de chasser les bureaucrates !
Par Gaston Lefranc

Excellente conclusion
Il faut que nous tirions collectivement les leçons de ces dernières années, et que nous décidions enfin de mettre le parti au service de la constitution d'un courant intersyndical lutte de classe. Car l’orientation de collaboration avec le gouvernement des principales directions syndicales provoque des remous, des tensions et des crises dans toutes les confédérations et fédérations syndicales, où de plus en plus de militants veulent que leur organisation rompe avec le gouvernement et engage la résistance, non simplement en paroles, mais en acte. Ce combat est et sera porté par la plateforme 5 lors du prochain congrès du NPA. Il ne s'agit pas de faire un « courant NPA » dans la CGT ou de court-circuiter la démocratie syndicale, mais de prendre des initiatives pour aider au rassemblement des militants lutte de classe, pour la rupture de la CGT avec le gouvernement. Les discours sur « il faut un nouveau mai 68 », « il faut des mobilisations puissantes » ne peuvent que paraître pour ce qu'ils sont, incantatoires et abstraits, s'ils ne sont pas accompagnés d'une politique concrète de combat organisé contre les bureaucraties syndicales qui, pour se maintenir en place dans leur bunker doré, font obstacle au « tous ensemble », au combat pour la grève générale capable de bloquer les attaques et d'ouvrir d'autres perspectives.
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Message  verié2 Mar 23 Déc - 14:48

Ce combat est et sera porté par la plateforme 5 lors du prochain congrès du NPA
Euh... Ca fait franchement récupération sectaire. Le problème soulevé par la crise de la CGT provoquée par la révélation des moeurs de son "patron" (il doit se considérer ainsi) concerne, non seulement tous les militants d'extrême gauche, mais tous les militants "lutte de classe" et tous les secteurs combatifs de la classe ouvrière.

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Message  Roseau Mar 23 Déc - 17:00

Il faut lire tout le texte pour ne pas faire de contresens.
Il ne s'agit nullement de récupération.
C'est même tout le contraire:
il s'agit que le NPA défende la construction d'un courant lutte de classe dans les syndicats,
par définition bien plus large que le NPA.
La crise en cours met cette construction encore plus à l'ordre du jour,
si nous ne voulons pas que la CGT s'affaisse encore plus.

C'est évidemment ce que propose toute la gauche du NPA,
la plateforme 5 comme la 3.
On lit par exemple dans la résolution proposée par la plateforme 3:
"Il ne s’agit pas seulement de soutenir les luttes qui existent, mais aussi de les impulser en y intervenant de l’intérieur et en y menant notre propre politique. Cela suppose de combattre la politique des directions syndicales, en travaillant à regrouper les équipes combatives."
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