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L'affaire Lepaon et ses suites

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L'affaire Lepaon et ses suites - Page 3 Empty Re: L'affaire Lepaon et ses suites

Message  gérard menvussa Sam 13 Déc - 12:09

Cela dit, ça sent le roussi pour Lepaon : la fédé des services public exige sa démission :

La fédération des services publics de la CGT réclame la démission de Lepaon

Le Monde.fr avec AFP

La fédération des services publics, la première de la Confédération générale du travail (CGT), réclame la démission de Thierry Lepaon, selon une source interne, confirmant des informations du site d'information Atlantico. L'avenir du secrétaire général de la CGT reste en suspens depuis les révélations du Canard enchaîné sur d'importantes dépenses de rénovation dans l'appartement et le bureau de ce dernier, aux frais de la centrale syndicale.

Dans un texte voté jeudi, la direction de cette fédération, qui compte plus de quatre-vingt mille adhérents, a estimé que, « compte tenu de ses responsabilités et de l'incapacité dans laquelle il se trouve d'assumer ses missions de secrétaire général, le départ [de Thierry Lepaon] est inéluctable ». Et d'ajouter :

   « La meilleure solution pour rassembler la CGT est la démission de Thierry de son mandat de secrétaire général dans les plus brefs délais. »

Le texte précise que « si tel n'était pas le cas avant la réunion du 13 janvier du comité confédéral national », (CCN, parlement de la CGT, habilité à destituer le secrétaire général), la fédération des services publics « sera alors porteuse d'un mandat de révocation du secrétaire général ».

A l'issue d'une réunion de près de dix heures, mardi, la commission exécutive de la CGT a convoqué pour le 13 janvier une réunion extraordinaire du comité confédéral national, composé des secrétaires généraux des trente-trois fédérations et des quatre-vingt-seize unions départementales. Ce comité confédéral national décidera alors du sort du secrétaire général.

UNE « FAUTE COLLECTIVE », SELON M. LEPAON

A la fin d'octobre, Le Canard enchaîné avait révélé des dépenses de rénovation à hauteur 105 000 euros de l'appartement de location de M. Lepaon, en bordure du bois de Vincennes ; M. Lepaon avait affirmé qu'une « faute collective » avait été « commise », faute qu'il avait imputée principalement à Eric Lafont, l'administrateur-trésorier de la CGT. Cette « faute collective ne masque pas des responsabilités individuelles », avait-il dit, affirmant qu'il n'était pas au courant du montant des dépenses. M. Lepaon n'avait en revanche pas jugé exagérés les 62 000 euros de travaux dans son bureau, effectués, selon lui, dans le cadre de la rénovation du siège de la CGT, à Montreuil, toujours selon Le Canard enchaîné.

Le 5 décembre, devant le bureau confédéral (exécutif resserré de dix membres), M. Lepaon avait refusé d'évoquer sa démission, promettant à la commission exécutive « la transparence complète » sur ces sujets.

Selon Atlantico, la fédération de la santé, la deuxième de la CGT (quelque soixante-quatorze mille adhérents), aurait elle aussi demandé la démission des dix membres du bureau confédéral de la CGT, dont celle de Thierry Lepaon. Nathalie Gamiochipi, secrétaire générale de la fédération santé n'a pas confirmé cette information. « On a discuté, mais la fédération se prononcera le 12 janvier », veille du comité confédéral national, a-t-elle dit.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/12/12/la-federation-des-services-publics-de-la-cgt-reclame-la-demission-de-lepaon_4539942_1698637.html#2d6h6pX9oflkcRpD.99
gérard menvussa
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L'affaire Lepaon et ses suites - Page 3 Empty Complot trotskiste : le retour

Message  Babel Sam 13 Déc - 16:04

C'est dans Le Figaro : Crise à la CGT: les trotskos à la manœuvre... Twisted Evil

Babel

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Message  Dinky Sam 13 Déc - 16:12

Babel a écrit:C'est dans Le Figaro : Crise à la CGT: les trotskos à la manœuvre... Smile

Cet article est d'une stupidité crasse. Les rédacteurs du Figaro prennent vraiment leurs lecteurs pour des cons.

Dinky

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Message  alexi Sam 13 Déc - 20:18

Qu'est-ce qui est crasse exactement, le titre de l'article ?

alexi

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Message  Dinky Sam 13 Déc - 20:56

alexi a écrit:Qu'est-ce qui est crasse exactement, le titre de l'article ?

Quelques phrases pour illustrer ces conneries:

Plusieurs leaders de mouvements trotskistes saturent les médias pour exiger le départ forcé de Thierry Lepaon, le secrétaire général de la centrale de Montreuil. Une stratégie savamment orchestrée pour influer sur l'orientation politique du syndicat.


La bonne vieille technique de l'entrisme dans toute sa splendeur... Ils ne sont pas très nombreux mais ce sont eux qui, non seulement font partie des rares qui acceptent de parler face caméra, mais aussi ce sont surtout eux qui crient le plus fort. Conséquence, ils monopolisent la parole et on n'entend (presque) plus qu'eux dans le brouhaha général.

Leur objectif? Influer sur la stratégie de la centrale en obtenant le départ forcé de leur chef, que ce soit par démission ou par limogeage interne. «C'est la revanche des trotskos face aux communistes», ironise d'ailleurs un fin connaisseur des relations sociales en France. Des trotskos face aux «staliniens», dirait-on chez les cousins germains de FO...

C'est aussi une stratégie savamment orchestrée et préparée pour déstabiliser l'exécutif de la centrale et parvenir à insuffler une ligne plus révolutionnaire, plus contestataire et plus radicale à la tête du premier syndicat de France.

Parler de "la bonne vieille technique de l'entrisme" ou d'une "sratégie savamment orchestrée", ça te parait un sommet d'intelligence politique et une analyse sérieuse de la situation et des prises de position de nos camarades?
Tu trouves que cet article reflète même un peu la réalité des rapports de force au sein de la CGT et de son appareil et que LO ou le NPA ont l'illusion de pouvoir "insuffler une ligne plus révolutionnaire" ?

Dinky

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Message  Babel Sam 13 Déc - 21:03

Dinky a écrit:
Babel a écrit:C'est dans Le Figaro : Crise à la CGT: les trotskos à la manœuvre... Smile

Cet article est d'une stupidité crasse. Les rédacteurs du Figaro prennent vraiment leurs lecteurs pour des cons.
L'idéologie complotiste n'a jamais été d'une grande subtilité.

Mais l'article dessine en creux un arc d'alliance en forme d'union sacrée des plus instructifs. Manifestement cette histoire emmerde la droite et le MEDEF, qui avaient  trouvé en Lepaon un interlocuteur coopératif. Normal que "l'après" les inquiète... "Tous unis contre la peste trotskiste !" : ce ne sera pas la première fois que les tenants de l'ordre sortiront du placard cet épouvantail à rentiers.

Pour revenir à des questions plus importantes, voici la conclusion de l'article de Robert Pelletier dans l'Anticapitaliste de cette semaine : CGT : pourquoi Lepaon résiste ?.

Remises en cause profondes
Lepaon et son entourage espéraient, en les rencontrant de façon informelle, obtenir une neutralité passive des dirigeants fédéraux ou régionaux, plutôt que de convoquer un CCN où pourrait se dégager une majorité qui a les moyens juridiques d’imposer son départ...

Ce départ serait pourtant le « minimum syndical » pour répondre à la légitime indignation des militantEs, et répondre au désaveu des salariéEs qui s’est exprimé dans les élections professionnelles dans la fonction publique.

Mais une fois cela réglé, les questions les plus importantes resteront posées : une totale transparence sur le financement et l’utilisation de ces moyens, et la transformation du fonctionnement pour garantir la démocratie et donner un minimum de sens au mot d’ordre CGT, « syndiqué acteur-décideur ». Mais surtout il faut rompre avec une orientation qui avalise, voir anticipe, des reculs sociaux, de rompre franchement avec le dialogue social.

L’urgence, c’est d’organiser la mobilisation contre les projets patronaux et gouvernementaux et dans l’immédiat contre le projet de loi Macron. Un ordre du jour chargé pour le CCN convoqué exceptionnellement dans quelques semaines, en janvier.

Robert Pelletier

Babel

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Message  alexi Dim 14 Déc - 0:47

Dinky :
Parler de "la bonne vieille technique de l'entrisme" ou d'une "sratégie savamment orchestrée", ça te parait un sommet d'intelligence politique et une analyse sérieuse de la situation et des prises de position de nos camarades?
Tu trouves que cet article reflète même un peu la réalité des rapports de force au sein de la CGT et de son appareil et que LO ou le NPA ont l'illusion de pouvoir "insuffler une ligne plus révolutionnaire" ?

- LO revendique le fait de prioriser dans le champs syndical son intervention à la CGT. C'est une forme d'entrisme à visage découvert. Où est le problème ?
- Personne n'imagine Mercier faire une telle déclaration sans l'aval de LO; l'ensemble des militants CGT de LO défendront la même position. Où est le problème ?
- Quand on agit c'est pour essayer d'influencer. Il n'est pas nécessaire d'en avoir les moyens pour essayer. Où est le problème ?
- L'article n'évoque pas de rapport de forces si ce n'est pour dire que les trotskystes ne sont pas nombreux.

Le Figaro n'est pas aimable avec LO et le NPA, il nous est défavorable rien de nouveau là-dedans. Il défend simplement sa position (d'accord avec ce que pointe Babel sur ce plan).
Le Figaro peut aller bien plus loin si nécessaire.
Mais pour le moment, rien qui mérite le terme d'information crasse, ce qui serait bien autre chose.

alexi

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L'affaire Lepaon et ses suites - Page 3 Empty CGT : pourquoi Lepaon résiste ?

Message  Roseau Dim 14 Déc - 3:50

http://npa2009.org/actualite/cgt-pourquoi-lepaon-resiste

Lire aussi
Dans la crise de la CGT, il nous faut intervenir activement
http://www.ccr4.org/Dans-la-crise-de-la-CGT-il-nous-faut-intervenir-activement
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Message  Babel Dim 14 Déc - 10:21

CGT : ce que cache la campagne anti-Lepaon

Le cirque médiatique qui se déchaîne contre Thierry Lepaon...

A en croire le rédacteur de cet article de L’Huma du 12/12, Lepaon ferait l’objet d’une campagne de presse d'une violence inouïe…

Pourtant, derrière cette ligne de défense vigoureusement claironnée, se cachent les ambiguïtés d’un discours où se lit l'inconfort d'une rédaction proche de l'appareil dirigeant du PC et partageant l'essentiel de ses préoccupations : comme si l’Huma se sentait obligée de faire entendre en même temps un double son de cloche.

En bourdon, on dramatise.

L’article de D. Sicot emprunte ainsi à la vulgate stalinienne quelques uns de ses artifices rhétoriques des plus éculés, destinés à blanchir Lepaon en exagérant la violence de l’attaque dont il fait l’objet.

Honnête "homme jeté en pâture" à la voracité de "médias déchaînés" qui se conduisent selon "un plan savamment orchestré" (par qui ? mystère : l'article n'en souffle mot !), dans le but de déverser des "torrents de boue" sur un secrétaire général outrageusement et injustement sali.

Ce faisant, son rédacteur nous ressort le vieil argument de la forteresse assiégée : "attaquer son dirigeant, c’est attaquer le syndicat". On déclare la patrie en danger, tout en misant sur le réflexe d’autodéfense d'une partie de la base qui la soudera illico autour du sommet.

On fait donc bloc face à l'adversité, ne serait que pour des raisons de politique interne : c'est pas le moment de se foutre à dos un appareil syndical dont les composantes intermédiaires constituent l’unique lien direct et vivant du parti avec le monde du travail...

En sourdine, on module.

En effet, cette ligne de défense, aussi véhémente que sommaire, s’accompagne d’un entretien avec le politologue René Mouriaux, historien du syndicalisme, où celui-ci pointe en termes assez feutrés quelques unes des anomalies les plus flagrantes qui sont à la source de la crise.

Déclarant d’emblée que "la multiplication des affaires"
choque l’opinion et génère un climat délétère qui nuit considérablement à la CGT. À l’évidence, ceux qui ont allumé la mèche ont provoqué des dégâts plus importants qu’ils ne le soupçonnaient.
... il reconnait implicitement l'origine interne de cette crise, ce qui met à mal la thèse du complot médiatique.

Puis, en affirmant que
Thierry Lepaon a été élu sur fond de tensions internes, malgré son absence de pratique du bureau fédéral et de connaissance des instances de direction. Controversé depuis le début, il n’a pas su créer les conditions pour se faire accepter et bâtir un consensus.
... il adresse une triple attaque à ce dernier, qui détruit tout bonnement sa légitimité au poste qu'il occupe :
- une habitude et un sens des responsabilités quasi nuls ;
- une absence de connaissance du fonctionnement interne de l’appareil dirigeant ;
- et un manque total de charisme et de volonté d’harmonisation des tensions internes… ce qui constitue pourtant le minimum requis pour un dirigeant syndical.

Deux questions viennent alors à l’esprit : pourquoi Lepaon a-t-il été élu ? En fonction de quelle nécessité impérieuse sa candidature a-t-elle été proposée et validée par l’appareil dirigeant, au moment de la préparation du précédent congrès ?

L'entretien se poursuit par une double critique qui souligne
- l’absence de démocratie interne, en relevant "la présidentialisation" déjà ancienne d’une direction cultivant l’entre-soi et incapable de se rapprocher des préoccupations de la base ;
- et l'absence d’orientation claire :
Il faut ensuite dégager un cap clair. Sous Bernard Thibault, la CGT s’est distinguée du Parti communiste mais sans pour autant clarifier la relation inévitable entre syndicalisme et politique. Il ne faut cependant pas isoler la crise de la CGT de la crise affectant l’ensemble des organisations politiques en général.

Pour ne pas être en reste, l'article s’accompagne de morceaux choisis, censés exprimer le soutien et la sympathie de personnalités ou d’individus jugés représentatifs.

… Sauf que, à bien y regarder, rares sont les déclarations qui prennent explicitement fait et cause pour Lepaon. L’exemple le plus flagrant étant Martinez, le secrétaire de la CGT métallurgie, qui ne manque pas l’occasion de tacler son collègue : aucun mot pour le défendre et accord tacite sur le fond des accusations.

Enfin, la majeure partie des réactions de lecteurs sélectionnées par la rédaction du quotidien contredit la teneur explicite de l’article publié.

Reste à comprendre et à cerner les tenants et les aboutissants de ce bel exercice de ventriloquie.

Babel

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Message  gérard menvussa Dim 14 Déc - 11:06

Assez étrangement, l'article a disparu du journal...
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Message  alexi Dim 14 Déc - 11:06

Babel :
Ce faisant, son rédacteur nous ressort le vieil argument de la forteresse assiégée : "attaquer son dirigeant, c’est attaquer le syndicat".
Tout en moquant Lepaon, c'est ce que disent aussi une partie de mes collègues non-syndiqués, ça fait le jeu du patronat. Les syndiqués, eux, ne disent rien.

alexi

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Message  gérard menvussa Dim 14 Déc - 11:17

Article de "ou va la cgt - Pour un syndicalisme de classe (site tenu par "Partisan")

Affaires Lepaon : mais où va la CGT ?

Dans le dernier article de ce blog (« 120m2 à Vincennes, avec vue sur le MEDEF ? »), nous expliquions qui était Thierry Lepaon et ce qu’il représentait : « L’aristocrate ouvrier, c’est le lieutenant ouvrier du capital, celui qui singe ses maîtres, prend ses goûts, perd ses repères de classe » et nous renvoyons nos lecteurs à cet article qui reste parfaitement d’actualité.
La nouvelle affaire dite de la « rupture conventionnelle » est infiniment plus grave, car il s’agit désormais d’enrichissement personnel et non plus de logement de fonction… Les Echos (souvent très bien informés – par qui ? – de ce qui se passe à la CGT, voir ICI) parlent d’un chèque de 100 000 à 200 000 €, mais comme par hasard Thierry Lepaon « ne se souvient pas » du montant, une « petite somme » puisqu’il n’est resté que quatre ou cinq ans au Comité Régional de Basse Normandie… 100 000 € c’est en gros 4 ans de salaire à 2000€ ! Le Monde parle de 31 000 €, c'est moins mais quand même ! Petite somme, qu’il disait… Et en plus, à lire les Echos, ce n’est même pas une rupture conventionnelle officielle mais un simple chèque à l’amiable, et en plus on ne sait même pas trop d’où sort ce chèque…
C’est consternant, calamiteux, effrayant.
Ne parlons même pas de l’image que cela donne de la CGT, désormais assimilée aux patrons et politiciens pourris. Il a fallu 8 pages à Thierry Lepaon pour tenter de s’expliquer au CCN de début novembre (voir ci-contre), il va faire comment à la CE de mardi prochain ?

La CE Confédérale du 9 décembre n’aura donc pas à traiter que de la loi Macron présentée le lendemain au conseil des ministres, elle devra clarifier la situation et l’on parle maintenant purement et simplement de débarquer le secrétaire confédéral, désormais complètement désavoué, aux yeux des syndiqués d’abord, des salariés, chômeurs, précaires, exploités avec ou sans papiers…
Compte tenu de la catastrophe dans laquelle nous sommes plongés, ce serait le moins pire, plutôt que de traîner encore deux ans ce boulet corrompu…
« Serrer les coudes, identifier l’origine politique des attaques, faire front » clamait-il dans son courrier pour escamoter comme d’habitude la critique, mais là c’est bien d’enrichissement personnel que l’on parle…

Thierry Lepaon n’est pas seul dans son cas
Ah, c’est vrai, les secrétaires généraux précédents n’étaient pas comme ça. Issus du public (Séguy, Viannet ou Thibault) ou du privé (Frachon ou Krasucki) ils portaient une tradition en quelque sorte exemplaire aux yeux de la masse des travailleurs. En ce sens, Thierry Lepaon est une grave « erreur de casting ».
Mais l’éviction probable de ce mouton noir ne doit pas nous voiler la face. Dans les structures intermédiaires de la CGT, ces aristocrates et bureaucrates corrompus sont pléthore – et en ce sens Lepaon représente une certaine couche sociale. Dans les Conseils Economiques et sociaux, la Mutualité, la gestion de la Sécu, de la formation professionnelle, les CCAS etc. ils fleurissent et se sont même considérablement multipliés avec les lois de décentralisation qui ont multiplié les structures paritaires. La dérive politique de la CGT qui n’a plus de projet différent de la simple gestion du capitalisme – version humanisé (le « développement humain durable » ça ne vous rappelle rien ?) n’a pas arrangé les choses.
Thierry Lepaon va dégager, tôt ou tard, et on ne va pas le pleurer. Et nous allons avoir le droit au discours sur le retour de la moralité, la transparence etc. dans la confédération. Quelle blague !
Thierry Lepaon n’est que la caricature d’une couche sociale, de la bureaucratie syndicale qui infeste notre syndicat à tous les étages, du bureau confédéral à la simple gestion des CE d’entreprise…
Les patrons le savent bien : ils adorent laisser quelques miettes (enfin, des gros quignons, il y a des CE c’est des centaines de milliers d’euros !) à gérer aux syndicalistes réformistes, il n’y a pas de meilleure école à la gestion du capitalisme, n'est-ce pas ?

Il faut revenir au syndicalisme de classe, anti-capitaliste, refuser toute gestion, toute compromission qui nous englue dans les règles du jeu de nous exploiteurs, sortir de tous les organismes de gestion paritaire. C’est ça qu’il faut changer à la CGT, d’abord et avant tout ! C’est cela qu’il faut débattre, sur le fond !

Les conflits dans la confédération
Bien sûr tout le monde cherche qui a dégommé Thierry Lepaon, en plus à la veille des élections dans la fonction publique, certainement pas un hasard : effet de levier garanti !
La presse (voir l’article du Monde qui résume le conflit « L’offensive contre Thierry Lepaon prend de l’ampleur ») pointe du doigt les quatre membres du Bureau Confédéral qui ont refusé de faire allégeance à Thierry Lepaon : Eric Aubin (Construction), Mohammed Oussedik (Verre) Valérie Lesage (UD 77) et Sophie Binet (UGICT). Un quatuor de techniciens modernes qui illustrent la montée en puissance de la petite-bourgeoisie salariée dans la confédération, de syndicalistes qui font carrière dans le syndicat (leur carrière professionnelle n’est pas très longue…) et qui ont des ambitions. Eric Aubin et Mohamed Oussedik ambitionnaient, de manière différente à prendre la suite de Bernard Thibault. On sait que la proximité d’Oussedik du PS a éliminé l’hypothèse. On sait qu’Eric Aubin a les dents longues et une ambition dévorante depuis qu’il est devenu Mr Retraites de la Confédération. Et il se sent un peu dans le collimateur, pour se démarquer explicitement de Thierry Lepaon dans un courrier aux syndiqués à l’issue du CCN (voir ci-contre).

Mais tout ceci n’est que clapotis dans le marigot des ambitions.
Le fond de l’histoire qui secoue la Confédération, c’est le rapport au gouvernement et au PS. Non pas qu’il y ait fondamentalement des projets différents entre les divers dirigeants confédéraux, tous partagent les mêmes idées de développement humain durable et le projet de capitalisme social. La perspective de lutte de classe a disparu, sans même parler d’abolition du capitalisme qui n’est plus qu’une référence historique lointaine et sans enjeu à ce niveau du syndicat.

Un secteur confédéral est pour une attitude prudente et pragmatique à l’égard du gouvernement, conflictuelle certes, mais pas trop pour ne pas couper les ponts. Favorable à valider quelques accords (celui sur la formation professionnelle, ou sur le dialogue social – voir à ce propos un autre article avec la déclaration du secrétaire de l’UD du Cher). C’est l’orientation de Thierry Lepaon et d’une partie de la direction confédérale.
Et il y a ceux qui sentent la colère de la base, que ça ne va pas et que le syndicat risque de décrocher. Ceux qui veulent se démarquer à tout prix de Hollande/Macron/Rebsamen. Ceux qui ont participé aux mobilisations du Front de Gauche du 12 avril et du 15 novembre. Ceux-là gagnent de l’influence à chaque mesure gouvernementale, à chaque sortie de Valls ou de Macron, à chaque nouveau plan d’austérité et de milliards au patronat. On a ainsi vu la Chimie, les Territoriaux, l’Ile de France et bien d’autres.
Thierry Lepaon nous a bien amusés quand il a parlé d’une offensive d’infiltration du Parti de Gauche dans la CGT !!! N’importe quoi… c’est juste que le courant radical anti-PS et anti-gouvernement se renforce jour après jour.

Reste à apprécier la nature de cette opposition : opposition au gouvernement ? C’est clair, et c’est une bonne chose. Sur une base de défense des intérêts des travailleurs ? C’est beaucoup moins clair, parce que sur tous les sujets importants, précarité et sous-traitance, pénibilité et souffrance au travail, mondialisation et internationalisme, défense de l’emploi, la CGT n’est présente que dans les initiatives locales ou partielles, mais totalement silencieuse au sommet…
Il reste une fracture et une grande confusion, qui laisse un espace aux syndicalistes de classe. Mais force est de constater que la confusion a fait ses ravages partout, y compris dans cette dite opposition bien absente depuis le 49ème Congrès et la candidature Delannoy contre Bernard Thibault…
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Message  Copas Dim 14 Déc - 12:00

Dinky a écrit:
Babel a écrit:C'est dans Le Figaro : Crise à la CGT: les trotskos à la manœuvre... Smile

Cet article est d'une stupidité crasse. Les rédacteurs du Figaro prennent vraiment leurs lecteurs pour des cons.

Il ne rend surtout pas service à Le Paon... Le figaro au secours de Le Paon...
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L'affaire Lepaon et ses suites - Page 3 Empty Re: L'affaire Lepaon et ses suites

Message  Babel Dim 14 Déc - 12:10

gérard menvussa a écrit:Assez étrangement, l'article a disparu du journal...
Je l'ai retrouvé sur ce blog :
http://pcbigouden.over-blog.com/2014/12/cgt-ce-que-cache-la-campagne-anti-lepaon.html

Délesté de tout commentaire, donc en version mono. Je le reproduis, en prévision de sa disparition définitive

13 Décembre 2014 Publié par glazik-plomeur
CGT : ce que cache la campagne anti-Lepaon
DOMINIQUE SICOT (Pour l'Humanité)

VENDREDI, 12 DÉCEMBRE, 2014

« Tous pourris » à la CGT comme ailleurs ? C’est la sale petite musique que tente de distiller le cirque médiatique qui se déchaîne contre Thierry Lepaon. Tout semble se dérouler selon un plan savamment orchestré. Des « révélations » distillées l’une après l’autre dans « le Canard enchaîné » puis « l’Express ». Un peu de vrai, beaucoup de faux. Une rhétorique fallacieuse.

Le 9 décembre, le secrétaire général s’est expliqué devant les 56 membres de la commission exécutive des accusations lancées contre lui.Il doit le faire à nouveau le 16 décembre devant une assemblée générale des secrétaires généraux des organisations de la CGT, puis devant le CCN (parlement du syndicat) en janvier. L’administrateur de la confédération, Éric Lafont, a démissionné de sa fonction. S’il n’y a à la CGT ni scandale financier ni dirigeant « véreux », la crise a mis au jour des modes de fonctionnement insuffisamment démocratiques et un manque certain de culture du débat.

« CET HOMME DONT PARLE LA PRESSE N’EST PAS L’HOMME QUE JE CÔTOIE TOUS LES JOURS. » UNE SALARIÉE DE LA CGT

Thierry Lepaon aurait fait refaire son appartement aux frais de la CGT, mais aussi son bureau au siège de la confédération, il aurait même touché un « parachute doré » en quittant ses fonctions de secrétaire général de l’union régionale de Basse-Normandie après une « rupture conventionnelle » ! Et voilà un homme jeté en pâture, des médias déchaînés qui somment tantôt le secrétaire général de la CGT de démissionner, tantôt la confédération de « licencier » son numéro un. « Cet homme dont parle la presse n’est pas celui que je côtoie tous les jours », confie une salariée de la confédération, affectée comme le sont une g rande partiedes militants.

Que sait-on exactement de l’« affaire » ? Thierry Lepaon résidant en Normandie, où il est locataire d’un HLM, la confédération CGT a décidé de mettre un logement de fonction à sa disposition. Un appartement de 79 m2 – et non 120 comme l’avait claironné la presse –, sans home cinéma ni cave à vin, loué 2 000 euros par mois et dans lequel 105 000 euros de travaux ont été réalisés (rénovation, mises aux normes de la plomberie...). Chacun peut certes s’interroger sur le bien-fondé et la pertinence de ce choix – à commencer par les syndiqués puisqu’il s’agit de leur argent – mais il n’y a là rien d’illégal. Quant aux travaux (62 000 euros) réalisés dans les bureaux du secrétaire général et de ses deux collaboratrices, ils s’inscrivent dans un plan de rénovation des locaux de la confédération, après de nombreuses années en l’état.

LE FANTASME DU PARACHUTE DORE

Reste la troisième « révélation » visant le coeur, l’éthique même du syndicat : de l’argent touché sur un départ négocié, versé par la CGT toujours. Une somme évoquée de 100 000 ou 200 000 euros – admirons la précision ! Qu’en est-il exactement ? Thierry Lepaon n’a signé aucune rupture conventionnelle à son départ de l’union régionale de Basse-Normandie. Sa soi-disant prime se monte à environ 30 000 euros. Elle correspond à des soldes de congés payés et à la prise en charge, décidée par la CGT régionale, de cotisations retraite compensant la sous-cotisation liée à des périodes de chômage subies après son licenciement de Moulinex. Une pratique courante dans les organisations de la CGT, selon plusieurs témoignages. Au bout du compte, sa retraite sera bonifiée de... 140 euros par mois. Très loin d’une retraite chapeau ! Quant à son salaire (4 200 euros par mois), c’est celui d’un salarié cadre.

Mais le malaise engendré au sein de la CGT par cette campagne de presse est réel, nourri par une certaine opacité, voire un manque de rigueur, des prises de décision au sein de la confédération – qui ne datent sans doute pas des derniers mois. Toutes proportions financières gardées, la confédération semble calquer ses pratiques sur celles des entreprises en matière d’avantages accordés à ses cadres et dirigeants, ce qui passe mal auprès d’une partie de sa base militante. Le choix de ne pas communiquer rapidement sur les rumeurs diverses et variées a ajouté à la confusion.

EN PREMIÈRE LIGNE CONTRE L’EXTRÊME DROITE

Ce n’est pas le lynchage ou la démission d’un homme qui peuvent régler le problème mais une réflexion collective de l’organisation sur ses modes de fonctionnement et ses pratiques, tant au niveau confédéral qu’à celui des structures territoriales et professionnelles. Sans doute faut-il débattre aussi du fait qu’un responsable syndical a une carrière professionnelle au mieux entre parenthèses, au pire stoppée, et que son engagement peut justifier certaines compensations de la part de son organisation, dans les limites qu’elle a elle-même fixées et en toute transparence.

Le malaise est lié aussi à cette question toujours sans réponse : qui alimente la presse de bribes d’informations permettant de faire monter la sauce ? Des milieux politiques ayant accès aux informations de la DCRI (ex-RG) ? Une source interne à la CGT ? Un salarié de la confédération en conflit avec son employeur ? Un syndicaliste en délicatesse avec le secrétaire général qui n’a pas mesuré la portée de son acte ? Un adepte du « tout doit péter » ?

À la question : à qui profite l’affaire ? la réponse semble plus claire.

Une CGT affaiblie est une aubaine pour tous ceux, patronat et partis politiques, qui ont pour projet de casser les droits sociaux des salariés. La première organisation syndicale au niveau national s’oppose frontalement à la stratégie soi-disant de compétitivité copilotée par le MEDEF et le gouvernement. Elle n’a signé ni l’ANI de janvier 2013 (transcrit dans la loi de juin 2013), ni la dernière convention chômage, ni le pacte de responsabilité. La discréditer, c’est tenter de faire passer plus facilement les mauvais coups à venir. Manier contre elle la rhétorique du « tous pourris » c’est aussi tenter de briser toute confiance entre elle et des salariés souvent déboussolés par ce qu’ils vivent comme une trahison du gouvernement socialiste, pour assigner ceux-ci à la résignation. Un jeu dangereux car la colère populaire pourrait alors tomber dans d’autres bras : la CGT est la seule organisation de masse présente au quotidien auprès des classes populaires et qui ne ménage pas sa peine pour combattre les idées d’extrême droite.

Mais ceux qui rêvent d’une CGT à terre vont sans doute devoir attendre ! Malgré les torrents de boue déversés contre son secrétaire général, elle est sortie première des élections dans la fonction publique du 4 décembre. Avec ses airs de vieille dame taillée jadis à la mesure des grandes concentrations ouvrières, la centrale est sortie très largement en tête des élections professionnelles organisées dans les très petites entreprises (TPE) fin 2012. Elle est aussi le syndicat des précaires, des intérimaires, des chômeurs, des intermittents ou des retraités. Celui qui a su organiser les luttes victorieuses des travailleurs sans papiers et des femmes de chambre de la sous-traitance hôtelière. Riche de ses diversités, la CGT est forcément traversée de tensions et de contradictions, mais elle est vivante.

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Message  Copas Dim 14 Déc - 12:12

Par ailleurs, il y a un danger pour la bureaucratie dirigeante de laisser trainer en longueur l'éjection de Le Paon.

Chaque jour qui passe voie des pétitions, des positionnements se faire qui pourraient donner l'idée de plus en plus largement qu'un mouvement de protestation à la base puisse virer un dirigeant. Il y a là un danger réel de pourrissement.
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Message  Babel Dim 14 Déc - 12:28

Copas a écrit:Par ailleurs, il y a un danger pour la bureaucratie dirigeante de laisser trainer en longueur l'éjection de Le Paon.

Chaque jour qui passe voie des pétitions, des positionnements se faire qui pourraient donner l'idée de plus en plus largement qu'un mouvement de protestation à la base puisse virer un dirigeant. Il y a là un danger réel de pourrissement.

Probablement.

Voici, en additif, les commentaires accompagnant l'article qui avaient suscité ma réaction.
RENE MOURIAUX, POLITOLOGUE (1)
« Les “affaires” sorties dans la presse ne relèvent pas de malversations. Il n’y a rien de scandaleux à rénover les locaux de Montreuil ou à effectuer des réparations un peu coûteuses. Néanmoins, leur multiplication choque l’opinion et génère un climat délétère qui nuit considérablement à la CGT. À l’évidence, ceux qui ont allumé la mèche ont provoqué des dégâts plus importants qu’ils ne le soupçonnaient. La crise affectant l’organisation est réelle, mais elle ne date pas d’aujourd’hui. Thierry Lepaon a été élu sur fond de tensions internes, malgré son absence de pratique du bureau fédéral et de connaissance des instances de direction. Controversé depuis le début, il n’a pas su créer les conditions pour se faire accepter et bâtir un consensus. Au sein de la CGT, il n’y a pas de dissensions politiques majeures. En revanche, il y a des luttes entre “écuries” concurrentes. Ces tensions me paraissent liées à la présidentialisation de la direction, qui a débuté dès le mandat de Louis Viannet (1992-1999).
À trop se diviser, le syndicat risque de perdre de vue l’intérêt commun de la CGT. Il faut une réaction suffisamment forte pour que le prochain congrès se déroule dans une ambiance de compréhension mutuelle. Les défis ne sont pas minces. Il s’agit de constituer une direction vraiment représentative de l’ensemble des forces qui composent la CGT, plus proche de la base qu’elle ne l’est aujourd’hui. Il faut ensuite dégager un cap clair. Sous Bernard Thibault, la CGT s’est distinguée du Parti communiste mais sans pour autant clarifier la relation inévitable entre syndicalisme et politique. Il ne faut cependant pas isoler la crise de la CGT de la crise affectant l’ensemble des organisations politiques en général. L’UMP et le PS sont ou ont été au bord de l’implosion, tandis que le mouvement syndical traverse des difficultés compréhensibles. Il y a urgence à les surmonter, dans un contexte d’offensive patronale. »

(1) Auteur notamment du « Syndicalisme en France depuis 1945 », La Découverte, 2013.

PASCAL DEBAY, SECRETAIRE GENERAL DE L'UNION DEPARTEMENTALE DE LA CGT
« Je ne participe pas au show médiatico- politique autour de Thierry Lepaon. J’attends les explications qu’il nous donnera dans les réunions entre responsables de la CGT. Il y a des rumeurs, des choses relatées dans la presse, des noms qui circulent pour prendre le fauteuil de secrétaire général... Malheureusement, la société rattrape la CGT ! Mais ce n’est pas que Montreuil qui fait que la CGT existe ! Je suis là, dans mon UD à Nancy, et les premiers résultats aux élections de la fonction publique sont plutôt bons. »

RICHARD DELUMBE, SECRETAIRE DE L'UNION LOCALE DE MONTREUIL (93)
« Les militants sont fous furieux. Pas les adhérents »
« C’est grave. Ça témoigne de la crise de succession ouverte avec le départ de Bernard Thibault, qui reste à analyser. Ça témoigne aussi d’une sécession des élites, qui, au sein même du syndicat, se coupent de la population. Thierry Lepaon est loin d’être le seul concerné. Il faut régler la situation sans tarder. Imaginons, en CE, la discussion avec un patron qui nous sort ça de manière goguenarde... même si on peut répliquer qu’avec sa retraite chapeau, il est mille coudées au-dessus. Les militants sont fous furieux. Pas les adhérents. Est-ce que c’est une bonne nouvelle ? Ou est-ce que ça signifie, sur l’air de “tous pourris”, qu’ils trouvent normal qu’on en croque ? »

LAURA LAUFER, MILITANTE (93)
« Que ça arrive juste avant les élections dans la fonction publique, ça ne peut pas être un hasard. Mais je trouve les sommes annoncées, surtout pour l’appartement, excessives. On ne peut pas reprendre les pratiques qu’on dénonce chez les patrons, même si, comparativement, elles n’ont rien à voir. Mais surtout ces “affaires” témoignent d’un déficit démocratique. Il faut savoir qui en a discuté, qui a pris les décisions, qui a choisi les entrepreneurs. J’attends des éclaircissements, mais je suis bien sûre qu’on ne peut pas mettre ça sur le dos d’un seul homme qu’ils veulent cartonner. »

PHILIPPE MARTINEZ, SECRETAIRE GENERAL DE LA CGT METALLURGIE
« Si l’on veut faire carrière, on ne choisit pas la CGT. Les militants sont des gens toujours disponibles pour les salariés, qui ne comptent pas leurs heures, souvent discriminés dans leur travail. Le cirque actuel crée un climat détestable. La presse fait des amalgames détestables. Nos pratiques et nos vies au quotidien sont loin de tout ça. Il y a des problèmes qui doivent être réglés en interne. Ils intéressent d’abord les syndiqués. Je suis persuadé que la CGT va s’en sortir par le haut. »

DENIS BREANT, MEMBRE DE LA DIRECTION NATIONALE DE LA CGT METALLURGIE
« Toute la presse s’est excitée, passant quasiment sous silence les affaires financières des Balkany ! »
« Thierry Lepaon est rattaché à mon syndicat, dans le Calvados. Je ne comprends pas tout ce qui se passe, je n’ai pas toutes les informations. Je note que le jour où “l’affaire de l’appartement” est sortie, toute la presse s’est excitée, passant quasiment sous silence les affaires financières des Balkany ! Pour moi, Thierry a l’image de quelqu’un d’intègre et de droit. Il est secrétaire général de la CGT. À la base, il n’avait rien demandé. On l’a présenté comme désigné “faute de mieux”, mais c’est quelqu’un de très compétent ! »

CHRISTIAN GEISLER, RETRAITÉ, ANCIEN DÉLÉGUÉ CENTRAL SYNDICAL DE DANONE (RHÔNE)
« Ils S’en Prennent Au Seul Syndicat Européen Qui Se Bat Contre Le Capitalisme Financier »
« Comme homme, je crois Thierry Lepaon honnête, mais ça importe peu puisque c’est à la CGT qu’ils s’en prennent. Au seul syndicat européen qui se bat contre le capitalisme financier. C’est une affaire dérisoire. Bon, et si avec nos cotises, on paie des apparts aux responsables, qui ça regarde, à part les 700 000 adhérents du syndicat ? C’est à eux qu’il faut rendre des comptes. Cette gauche qui n’en a que le nom veut faire croire que nous ne sommes pas légitimes. Aux élections professionnelles, la participation oscille entre 60 et 80 %. Il y a un président qui aimerait bien pouvoir en dire autant... »

ROLAND RONDINI, DÉLÉGUÉ DU PERSONNEL, PROFESSIONS CULTURELLES (BOUCHES-DU-RHÔNE) « Ils sont nombreux ceux qui voudraient affaiblir la CGT par n’importe quel moyen »
« Les sommes, comparé à ce qu’on connaît ailleurs, c’est dérisoire. Mais qu’on vole 10 euros ou 1000, c’est pareil. Il n’y aurait pas de fumée sans feu. Mais qu’est-ce qui me dérange : la fumée ou le feu ? Et qui a ventilé la fumée ? Ils sont nombreux ceux qui voudraient affaiblir la CGT par n’importe quel moyen.
Reste que même avec un petit feu, il faut faire attention. Nous devons respecter nos mandats, ce pour quoi on a été élu. On en a un peu parlé entre militants, mais comme ça. On était bien plus préoccupé par nos affaires de terrain. Et on n’a pas eu de remontées d’adhérents scandalisés. »


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Message  gérard menvussa Dim 14 Déc - 15:11

Je l'ai retrouvé sur ce blog
Cela dit, qu'il soit supprimé du site de l'huma est en soit hautement significatif du malaise de la direction de la cgt et du pcf
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Message  gérard menvussa Lun 15 Déc - 18:52

réaction de Georges Séguy sur l'humanité d'aujourd'hui (le lundi 15 décembre) On a connu soutien plus actif... Mais le fait même qu'il doive intervenir est significatif : il y a le feu à Montreuil !

Georges Séguy : "L’esprit d’unité doit prévaloir "
L'affaire Lepaon et ses suites - Page 3 Seguy-lepaon-thibault
(Séguy entre Lepaon et Thibaut)

Georges 
Séguy 
Ancien secrétaire général 
de la CGT

Lundi, 15 Décembre, 2014
La médiatisation à 
propos de Thierry Lepaon n’est pas l’essentiel. Ce qui compte avant tout, c’est la crise qui s’est instaurée au sein même de la CGT. Il appartient aux organismes statutaires de la première centrale syndicale nationale d’en débattre franchement afin de rechercher une issue susceptible de préserver la cohésion de la CGT et son aptitude à poursuivre efficacement la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs. J’ai la conviction que son comité confédéral national parviendra, dans l’esprit d’unité qui a toujours prévalu au sein de notre syndicalisme, à trouver la solution qui s’impose d’urgence
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Message  Copas Lun 15 Déc - 20:37

gérard menvussa a écrit:réaction de Georges Séguy sur l'humanité d'aujourd'hui (le lundi 15 décembre) On a connu soutien plus actif... Mais le fait même qu'il doive intervenir est significatif : il y a le feu à Montreuil !

Georges Séguy : "L’esprit d’unité doit prévaloir "
Georges 
Séguy 
Ancien secrétaire général 
de la CGT

Lundi, 15 Décembre, 2014
La médiatisation à 
propos de Thierry Lepaon n’est pas l’essentiel. Ce qui compte avant tout, c’est la crise qui s’est instaurée au sein même de la CGT. Il appartient aux organismes statutaires de la première centrale syndicale nationale d’en débattre franchement afin de rechercher une issue susceptible de préserver la cohésion de la CGT et son aptitude à poursuivre efficacement la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs. J’ai la conviction que son comité confédéral national parviendra, dans l’esprit d’unité qui a toujours prévalu au sein de notre syndicalisme, à trouver la solution qui s’impose d’urgence

Effectivement, nous pouvons tous le constater, et le diagnostic coule de source, cette histoire a des traits implosifs pour les militants de la CGT, une grande tristesse où les ressorts de citadelle assiégée ne marchent plus.

Séguy comprend qu'il y a urgence à trouver une solution, chaque jour qui passe affaiblit la CGT. Chaque jour qui passe fait ressurgir d'autres sujets connexes sur la stratégie syndicale, le chapelet de défaites sous cette direction, les acoquinements du passé et du présent, des doutes sur la direction en son entier.


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Message  panchoa Mer 17 Déc - 13:43

CGT : l’ultime stratagème de Thierry Lepaon
LE MONDE | 17.12.2014 à 10h51 |


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/12/17/cgt-l-ultime-stratageme-de-thierry-lepaon_4541848_823448.html#lfdy18ocGuKYteFX.99

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Message  gérard menvussa Mer 17 Déc - 23:20

sur Marianne :


Y aura-t-il encore "une" CGT après Noël ?
Mercredi 17 Décembre 2014 à 13:00

Démissionnera ? Ne démissionnera pas ? Que va-t-il advenir de Thierry Lepaon maintenant que la Commission exécutive de la CGT et ses 56 membres ont écrit noir sur blanc (voir document) qu'il n'avait commis aucune malversation. Et perçu une prime de 26 650 euros de ses camarades normands, une « retraite casquette » comme l’avait révélé Marianne pour compenser en partie des années de militantisme non rémunéré lorsqu’il était au chômage après voir été licencié de Moulinex ? Si départ il y a, il ne devrait pas intervenir avant le 6 janvier, date à laquelle se réunira la prochaine commission exécutive qui préparera la réunion du « parlement » de la CGT, le Comité confédéral national, le 13 janvier. Car c’est la seule instance à pouvoir révoquer son secrétaire général ainsi que l’ensemble de son bureau.

Et d’ici là ? En dépit des multiples demandes de retrait émanant de puissantes fédérations (fonction publique, services publics, construction), bien malin qui se prononcera sur le chemin que prendra la CGT pour sortir de cette « mauvaise passe », selon la formule de son ancien secrétaire général Bernard Thibault.

Car les révélations en cascades sur les onéreux travaux réalisés sans contrôle dans l’appartement de fonction de Lepaon, son affaire de prime, comme la violence des affrontements personnels et politiques qui font rage depuis septembre à Montreuil (une pétition initiée par des opposants à la ligne confédérale voudrait même que la centrale sorte de la Conférence européenne des syndicats), révèlent crûment l’affaiblissement de la plus ancienne confédération française. « Au moment ou le repli sur soi et le corporatisme se développent, l’enjeu qui n’est pas nouveau, est celui de la permanence ou pas d’un syndicalisme confédéré. Rien n’est acquis », pointait d’ailleurs, dès le 9 décembre, Alain Alphon-Layre, le secrétaire général de la CGT du Languedoc-Roussillon, en ouverture d’une Commission exécutive. Et de poursuivre : « Plus on crie “tous ensemble”, moins on l’est. Chacune, chacun a tendance à faire ce qu’il veut, comme il veut. »

De fait, la CGT a du mal à enrayer le phénomène de délitement de son fédéralisme. Non seulement l’autonomie de ses organisations s’est accrue, aux dépens de leur collaboration et de leur complémentarité. Ce qui fragmente les mobilisations et alimente des rapports de force délétères en son sein. Au point que la presse se fasse l’écho, de prétendus deals entre patrons de grosses fédés imposant tel ou tel à leur tête, sans même que les militants n’aient leur mot à dire. Mais encore, cette autonomie risque aussi, chaque jour qui passe, faute de transparence sur les conditions d’emploi de ses cadres (salaires, éventuels logements, remboursements de frais, conditions de détachements, etc) de miner sa crédibilité auprès de ses adhérents. « L’émoi est tel, que nous avons du mal à faire rentrer nos cotisations » glisse d'ailleurs un permanent originaire de la fonction publique d’Etat.

Pourtant rien n’y fait. Maintes fois envisagée, la mise en place d’une gestion transparente de la part des dirigeants du syndicat n’a jamais vu le jour. « Les nominations se font principalement sur des critères militants. », reconnaît un gradé. Ce qui signifie en clair que des cadres sont détachés par leur fédération à Montreuil sans que jamais la confédération ne fixe en détail leurs contrats de travail.

Finalement, que Thierry Lepaon démissionne ou pas de son poste, le chantier de rénovation qui attend la CGT s’annonce donc colossal. Comme le propose sa CFC, sa commission de contrôle, il faudrait d’abord que toutes les dépenses de la Confédération dépassant un montant de quelques milliers d’euros, soient validées par plusieurs responsables. Mais ce n’est pas tout. Il serait aussi souhaitable que toutes les rémunérations et les avantages en nature des membres du Bureau politique, comme ceux de leur secrétaire général, soient répertoriés et connus des militants. Enfin, pour prévenir toute dérive interne clientéliste, la CGT devrait également homogénéiser dans ses fédérations les calculs d’éventuels compléments de retraite, de promotions négociées, de remboursements de frais.

La centrale de Montreuil ne manque pas de compétences ! A Marianne, quelques inspecteurs des impôts militants ont ainsi glissé qu’ils étaient tout à fait disposés à aider leur centrale à rebâtir des procédures internes carrées pour repartir du bon pied et fêter sereinement ses 120 ans en 2015…
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Message  gérard menvussa Jeu 18 Déc - 9:56

Et sur mon hebdo "de classe et de masse" :

CGT : vers quelle sortie de crise ?

Hebdo L'Anticapitaliste - 269 (18/12/2014)
Jeudi 18 Décembre 2014

La crise que traverse la CGT met en évidence l’impasse dans laquelle se sont engagées les directions de la confédération au fil du temps, cela quelque soient les positionnements des différentes structures. Lepaon se maintient encore car la tradition et les pratiques de la CGT ne permettent aucune sortie de crise simple, qui réponde aux problèmes soulevés.

Le fonctionnement complètement bureaucratique ne laisse la place à aucune critique, aucune alternative même minimum, que ce soit des équipes dirigeantes ou dans le domaine des orientations. Pour ce qui est des dirigeantEs, les multiples péripéties qui avaient abouti à l’élection par défaut de Lepaon avaient déjà montré qu’une fois abandonné le mode de tri fait par le bureau politique du PCF, les différents appareils ont bien du mal à se mettre d’accord.
En ce qui concerne l’orientation, la pression exercée au cœur de la crise par le patronat et le gouvernement laisse peu de place à une stratégie qui refuse l’affrontement tout en répondant aux colères accumulées.

Des positionnements multiformes
Ces difficultés se retrouvent dans les déclarations qui montent de dizaines de structures de la confédération. Venues de fédérations, unions départementales, unions locales, syndicats locaux, régionaux, nationaux, personnalités, etc. les prises de positions se multiplient, avec des préoccupations et des propositions multiples.
De ces déclarations et du déroulement de la réunion des responsables de structures du lundi 15 décembre se dégagent plusieurs positionnements. Tout d’abord, une partie non négligeable de ces responsables affirment un soutien à Lepaon, avec des motivations différentes faites soit de repli identitaire soit de soutien de fond. Il y a également de nombreuses structures qui se « contenteraient » de la démission du secrétaire général. Mais le plus grand nombre de structures se prononcent ouvertement pour la démission de l’entièreté du bureau confédéral, avec à la clef la préparation d’un congrès extraordinaire posant à la fois les questions de fonctionnement et celles d’orientation.

Une bataille à l’issue incertaine
Ces différentes prises de positions ont au moins le mérite de refléter, même de façon déformée et pour des motivations variables, la multiplicité des réactions et exigences des syndiquéEs. Reste à savoir comment vont évoluer les positionnements dans les semaines qui restent jusqu’au prochain comité confédéral national, instance officielle et décisionnelle qui se déroulera le 17 janvier.
Une préoccupation est largement partagée : ne pas reproduire la cacophonie de l’élection de Lepaon. C’est pour cela que la solution du maintien de l’actuel secrétaire général n’est pas complètement à écarter. L’autre porte de sortie consisterait en la mise en place d’une équipe collégiale provisoire pour préparer un congrès extraordinaire. Il n’est pas sûr que l’absence d’homogénéité des partisans de la démission du bureau confédéral, préalable à cette solution, permettent cette sortie par le haut. Et ce d’autant plus que les problèmes ne feraient alors que commencer : comment débattre démocratiquement de l’orientation de la confédération, d’une orientation stratégique qui permette de sortir de l’attentisme actuel de la CGT ?

Une alternative à partir de la mobilisation ?
Les traditions, les habitudes ancrées dans la CGT rendent l’issue de ces pistes fort aléatoire. Les compromis pour faire bouger les lignes le moins possible, pour préserver les prérogatives de chaque appareil, risquent fort de l’emporter.
La meilleure façon de (re)construire une image de la CGT conforme à celle qu’ont encore une grande partie des syndiquéEs, des salariéEs, celle d’un syndicat qui défend leurs intérêts, serait de se lancer dans la construction de l’affrontement au patronat, au gouvernement. L’organisation du combat contre la loi Macron, véritable provocation antisociale montée par le gouvernement, pourrait être la meilleure façon d’affirmer que la CGT n’est pas morte.

Robert Pelletier
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Message  verié2 Jeu 18 Déc - 10:21

Bon article de Lutte ouvrière sur le sujet.
Une seule remarque. LO attribue les révélations/fuites à une bagarre interne de bureaucrates, mais il peut aussi y avoir des militants indignés derrière cette affaire...

CGT : Lepaon jusqu'à quand ?

Après l'appel de la fédération des services publics CGT exigeant la démission de Lepaon « dans les plus brefs délais », après celui de la fédération de la santé et l'intervention dans L'Humanité de Georges Séguy, secrétaire général de la CGT de 1967 à 1982, souhaitant « une solution d'urgence », la contestation contre Lepaon est montée d'un cran. Les dirigeants des fédérations et d'unions départementales CGT, réunis lundi 15 décembre au siège de la centrale, ont enfoncé le clou en demandant très majoritairement son départ. Les jours de Lepaon à la tête de la CGT semblent comptés.
Ce sera un soulagement pour nombre de syndiqués qui se sont sentis trahis et salis par son comportement. Et comment ne pas l'être ? Exiger, tel un cadre supérieur d'une grande entreprise, un logement dans les beaux quartiers, un bureau dernier cri et une indemnité « parachute », tout cela payé avec les cotisations des syndiqués, est indigne de quelqu'un qui prétend représenter les intérêts des travailleurs.
Mais la possible éviction de Lepaon ne transformera pas l'appareil CGT, et encore moins sa politique. Lepaon n'est pas le seul dans son genre. Tous les militants de base ont eu besoin de la presse pour découvrir les petits privilèges octroyés à Lepaon, mais les autres dirigeants de la CGT, eux, les avaient sous les yeux, et les ont même peut-être approuvés.
Le trésorier de la CGT, qui s'était défendu en expliquant « On n'a pas osé le loger à Aubervilliers ou à Clichy », craignant qu'il soit « trop dépaysé dans de telles banlieues », a été démissionné. Mais ses paroles sont révélatrices de la façon de vivre et de penser d'une couche de bureaucrates, coupés depuis longtemps des travailleurs et de leurs conditions de vie. Autant dire que le remplacement de Lepaon par un autre ne mettra pas fin à ce genre de mœurs. Quant à espérer que cela permettra à la CGT de redresser sa politique, ce serait s'illusionner.
Les sommets des appareils syndicaux sont mille fois plus proches du patronat et des cabinets gouvernementaux que des travailleurs du rang. C'est vrai pour la CGT, comme pour tous les autres syndicats, de la CFDT à la CGC en passant par FO.
Conseil économique et social, commissions ministérielles, organismes paritaires : les organisations syndicales se sont intégrées depuis fort longtemps dans les institutions. Elles y ont acquis des responsabilités, y entretiennent toute une couche de permanents et de bureaucrates qui sont en contact quasi journalier avec les représentants du patronat et de l'État, si bien que, dans leur fonctionnement, les syndicats s'appuient sur des dirigeants plus préoccupés de leur propre sort que de celui des travailleurs qu'ils sont censés représenter.
Habitués à diriger en dehors de tout contrôle des travailleurs et même des syndiqués, ils n'ont aucune envie de leur rendre des comptes, aucune envie de les associer aux décisions. Et tout ce monde-là s'accommode parfaitement de l'ordre établi.
Au-delà de telle ou telle personnalité, c'est cette intégration des syndicats qui les conduit tout naturellement à la collaboration de classe et au suivisme vis-à-vis des gouvernements, à commencer par ceux qui se disent de gauche. Au lieu de compter sur les travailleurs, sur leur conscience de classe et leur combativité, les dirigeants des organisations ouvrières les trompent en jouant le jeu du « dialogue social » et en faisant croire à la bonne volonté gouvernementale.
À chaque fois que les travailleurs se sont mobilisés massivement et auraient pu ébranler l'ordre bourgeois, que ce soit lors des grèves de Juin 1936 ou encore en Mai 68, les directions syndicales, et en premier lieu la CGT, car c'était elle qui avait le crédit auprès des travailleurs, ont rendu un fier service aux défenseurs de l'ordre. Elles ont canalisé le mouvement, en le laissant sans perspectives avant de l'arrêter.
L'affaire Lepaon ne sera pas l'électrochoc permettant de créer une nouvelle CGT menant une politique plus offensive. Ce sont des fuites internes qui l'ont déclenchée. Ce simple fait montre que le bras de fer qui se joue au sommet de la CGT ne recouvre pas des divergences politiques, mais des rivalités d'appareil étrangères aux intérêts des travailleurs.
Si de nombreux militants de la CGT sont pour le départ de Lepaon, c'est qu'à leurs yeux il foule aux pieds les valeurs pour lesquelles ils se battent et s'organisent. Mais ils n'ont rien à attendre des bureaucraties syndicales : tout dépend d'eux-mêmes, de leur capacité à s'organiser, à faire vivre leur syndicat démocratiquement et à contrôler leurs responsables directs.
Lila Vermer


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Message  verié2 Jeu 18 Déc - 10:25

Edito de L'Etincelle sur l'affaire Le Paon. Cet édito, d'après les infos dont je peux disposer, a été très bien accueilli en milieu CGT. Il a fait pas mal discuter, en particulier dans certaines sections syndicales de la SNCF et personne n'a parlé de "complot anti CGT", même parmi ceux qui, d'ordinaire, n'apprécient pas trop nos critiques...

À faire la roue devant les patrons, Lepaon y perd des plumes

Rénovation de son appartement (105 000 € et 45 000 € de mobilier), de son bureau à Montreuil (62 000 €), indemnité de départ de l’Union régionale CGT de Basse-Normandie lorsqu’il est devenu leader national en mars 2013 (31 000 €) : pour la majorité des salariés, des chômeurs ou des retraités aux prises à des fins de mois difficiles, ces révélations ont de quoi choquer. Pour de nombreux syndiqués et militants CGT au salaire et à la carrière bloqués à cause de leur engagement syndical, ou qui subissent la répression, il y a de quoi se sentir floué. Et la démission du trésorier de la CGT, qui avait avalisé ces dépenses, ne changera rien à ce sentiment d’écœurement.


Les fausses indignations politiciennes

Mais quand Manuel Valls en profite pour réclamer « l'exemplarité à tous les niveaux », il ferait mieux de balayer devant sa porte. Le chef du gouvernement « pro-business » déclare être propriétaire d’un modeste F2 à Paris, alors que son appartement ferait plus de 200 m2 et vaudrait dans les deux millions d’euros. Et les scandales financiers qui touchent régulièrement la classe politique de droite comme de gauche sont d'une toute autre ampleur que quelques centaines de milliers d'euros.

Quant à Marine Le Pen, la pourfendeuse des élites, elle dispose d’un magnifique domaine de 5000m2 à Saint-Cloud, , d’une maison près de Perpignan, de la maison familiale de La Trinité-sur-Mer et d’un appartement (qu’elle loue) à Hénin-Beaumont.

À force de singer ceux qu’il fréquente

Thierry Lepaon est décidément un petit joueur. Et bien plus petit encore comparé aux grands patrons : ses petits privilèges ne valent rien au regard des 16,6 millions d’euros annuels d’Arnaud Lagardère, des 9,7 millions de Carlos Ghosn, ou de la « modeste » paye de 420 000 € du patron du Medef, Pierre Gattaz, comme PDG de Radiall.

Ceux-là ont bien profité d’avoir à la tête de la CGT, et des autres centrales syndicales, des « syndicalistes de dialogue », passant leur temps autour des tables de négociations et accompagnant, à coups de « compromis » signés sur notre dos, les reculs sociaux qu'on nous impose.

L'ex-ouvrier de Moulinex n’a fait que singer ceux qu’il côtoie dans ces sommets, plus préoccupé de ses cravates et du design de son bureau que de la lutte de classe.


Et bientôt les nouvelles Macronneries…

Partira, partira pas ? Certaines fédérations réclament sa démission, et la question pourrait être tranchée par le « parlement de la CGT », convoqué le 13 janvier
prochain. Mais pour bon nombre de militants CGT de base, il est clair que Lepaon ne mérite pas leur
confiance. Pire, que ses petites affaires sont un coup de poignard dans leur dos. La « loi Macron » banalise le travail le dimanche et poursuit la politique du gouvernement contre les travailleurs. Des négociations sont en cours entre le Medef et les syndicats sur la prétendue « modernisation du dialogue social », en vue de réduire les droits syndicaux dans les entreprises. Et d'autres attaques sont envisagées contre le CDI, les 35 heures.
Les déboires de Lepaon fournissent ainsi l'occasion rêvée de mener une campagne médiatique contre les syndicats. Campagne qui sert les intérêts du patronat et du gouvernement, plus disposé que jamais à satisfaire les moindres désirs de Gattaz et consorts.

La pire des démissions

« Il n'existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat », avait déclaré Thierry Lepaon à la presse en février 2013. Mais le patronat en réclame bien plus. Tendez-lui la main, il vous mangera le bras… Alors, que Lepaon soit ou pas débarqué, n’est qu’une question annexe. L’essentiel est de savoir si la direction de la CGT continuera à démissionner face au combat à mener contre le patronat.

Les militants de base des syndicats et les travailleurs non syndiqués ne pourront compter que sur eux-mêmes, sans attendre les hautes sphères syndicales, pour reprendre le chemin des luttes contre l’offensive du patronat et du gouvernement.


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Message  gérard menvussa Jeu 18 Déc - 15:42

ce qui apparait comme évident, c'est que les trois derniéres interventions ont montré une évidente convergence politique entre le npa, lo et la "fraction". Mais évidemment, personne en dehors du npa ne peut s'en passer...
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