Venezuela, Révolution Bolivarienne !
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Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
Sombre canaille... ami et chien de chasse de Santos... qu'il crève et le plus tôt sera le mieux.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
T'étais pas un grand supporter de Chavez, y a quelques années, Toussaint ?
Gauvain- Messages : 764
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : 75/78
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
Je suis en campagne propagandaire depuis mars (Fukujima) pour démontrer au plus grand nombre possible (le forum est lu par tout un tas de gens, bien au-delà des membres) qu'il n'y a pas de nucléaire propre et sécurisé... J'utilise pour ça la seule méthode qui a fait ses preuves en matière d'info : je frappe.(et pour le coup BV, ton commentaire est oiseux au mieux)
BV72 ki frappe, et ki continuera de frapper, jusqu'à la victoire finale.
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
Supporteur de Chavez, pas exactement, il y a eu un processus. Mais force est de reconnaître que ce qui pouvait s'espérer il y a 14 ans, 10 ans, 8 ans, 4 ans encore, n'est plus tout à fait espérable, que Chavez a viré. Il n'est plus exactement sur une ligne de confrontation avec l'impérialisme, il a rejoint la croisade "antiterroriste" menée par les USA et Israël avec l'armée colombienne et ses auxiliaires paramilitaires en fer de lance contre les FARC et l'ELN. Au niveau intérieur, je partage tout à fait l'analyse des FARC, lorsqu'on n'exproprie pas l'impérialisme et le capital financier, lorsqu'on ne détruit pas l'appareil d'état pour lui substituer le pouvoir des travailleurs, on bascule dans le camp de l'impérialisme. Pour moi, Chavez en est là. J'ai mis des textes en espagnol assez précis sur cette question.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
Hugo Chavez délègue une partie de ses pouvoirs
Reuters – il y a 1 heure 52 minutes
HUGO CHAVEZ DÉLÈGUE UNE PARTIE DE SES POUVOIRS
CARACAS (Reuters) - Le président vénézuélien Hugo Chavez a délégué certains de ses pouvoirs à son vice-président et à son ministre des Finances samedi, à quelques heures de son départ pour Cuba où il doit subir des traitements de chimiothérapie.
Le chef de l'Etat, âgé de 56 ans, n'a pas cédé aux appels de l'opposition qui souhaitait que le vice-président Elias Jaua le remplace temporairement en son absence.
Mais il a toutefois délégué certains de ses pouvoirs à Elias Jaua et au ministre des Finances, Jorge Giordani.
"Je vais déléguer certaines décisions qui jusqu'à présent étaient miennes (...) au vice-président Elias Jaua et (au ministre des Finances) Jorge Giordani", a déclaré Chavez lors d'un conseil des ministres télévisé.
Le vice-président et le ministre des Finances se voient notamment confier des décisions en matière de budget et d'expropriations.
Hugo Chavez est rentré triomphalement il y a moins de deux semaines de La Havane, où il a subi le 10 juin une intervention chirurgicale.
Après plusieurs jours de spéculation sur la nature de l'opération, il a annoncé début juillet que les médecins cubains avaient dû lui extraire une tumeur de la taille d'une balle de baseball, sans préciser la nature de ce cancer. Son absence prolongée lui a valu de vives critiques de l'opposition.
Hugo Chavez avait annoncé vendredi qu'il allait demander au parlement l'autorisation de se rendre à nouveau à Cuba dès samedi pour y suivre une chimiothérapie.
Ses proches assurent qu'il récupère vite de l'opération du 10 juin, mais sa maladie laisse planer le doute quant à ses capacités à gouverner et à mener campagne en vue de la présidentielle de 2012.
Cette campagne n'est pas encore lancée mais ses partisans n'imaginent pas leur champion renoncer à briguer un troisième mandat de six ans.
Deisy Buitrago, Jean-Philippe Lefief, Marine Pennetier pour le service français
Une tumeur de la taille d'une balle de base-ball... Traitement chimio... Il est très mal barré...
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
Chose étonnante a priori, la droite vénézuelienne craint la fin de Chavez - c'est que le président joue un rôle stabilisateur dans la lutte de classes, et qu'elle n'a pas d'alternative gouvernementale à proposer.
What will happen if Hugo Chavez goes?
What will happen if Hugo Chavez goes?
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
Venezuela : L’affaire Becerra et la révolution bolivarienne : péril en la demeure !
RIERA Ataulfo
11 mai 2011
Le 25 avril dernier, prétextant une « alerte rouge » lancée par Interpol et suite à une demande personnelle du président colombien Santos, le gouvernement vénézuélien d’Hugo Chavez livrait aux autorités colombiennes le journaliste Joaquin Pérez Becerra, accusé par Bogota d’être un « terroriste », représentant de la guérilla des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) en Europe (1). Becerra, de nationalité suédoise et d’origine colombienne, avait fui son pays et obtenu l’asile politique en Suède, suite à la répression sanglante, menée par les paramilitaires, qui avait frappé dans les années 80 l’Union Patriotique, dont il était membre (4.000 victimes, dont la propre femme de Becerra).
Depuis lors, il travaille pour le site d’informations alternatives ANNCOL, qui dénonce infatigablement les crimes du régime narco-terroriste colombien, et a toujours été pleinement solidaire avec le processus bolivarien au Venezuela, pays dans lequel il s’est rendu à plusieurs reprises. Mais le 23 avril, il a été immédiatement arrêté par la police « bolivarienne » à sa descente de l’avion et livré deux jours plus tard sans jugement et sans qu’il puisse prendre contact avec un avocat ou l’ambassade de Suède…
Raison d’Etat ?
Outre qu’il est particulièrement indigne qu’un militant internationaliste soit livré à ses bourreaux d’extrême droite par un gouvernement qui se prétend « révolutionnaire et socialiste », l’arrestation et la déportation express de Becerra a également piétiné les conventions internationales et les règles les plus élémentaires du droit des personnes (Becerra est de nationalité suédoise, c’est vers ce pays qu’il aurait pu être renvoyé). Comble du cynisme, et alors que rien ne prouve qu’il soit lié aux FARC, le communiqué officiel souligne que par ce geste le Venezuela « ratifie son engagement inébranlable dans la lutte contre la délinquance et le crime organisé, dans le strict accomplissement de ses engagements et de la coopération internationale ». On est loin du Chavez qui, il y a quelques années à peine, insistait pour que le statut de « force belligérante » soit accordé aux FARC et qu’elles soient retirées de la liste des « organisations terroristes ».
L’affaire fait bien entendu grand bruit au Venezuela et dans toute la gauche latino-américaine et internationale. Les explications tardives et l’attitude du gouvernement bolivarien dans la gestion de ce cas n’ont fait qu’ajouter de l’huile sur le feu. Alors qu’il venait à peine de faire diligence aux désirs du gouvernement réactionnaire de Bogota, Nicolas Maduro, le désastreux ministre vénézuélien des affaires étrangères, montrait par contre une toute autre fermeté aux protestants du camp chaviste qui demandaient une rectification : « Nous ne céderons pas au chantage, qu’il vienne de l’extrême droite ou de l’extrême gauche ». Le ministre de l’Information, Andrés Izarra a quant à lui tout simplement censuré les protestations vis-à-vis de cette affaire. (2) Ce n’est donc pas un hasard si, dans un rassemblement, des marionnettes à l’effigie de ces deux ministres « révolutionnaires » ont été brûlées par des manifestants indignés.
La colère et la stupeur sont fortes parmi les secteurs qui soutiennent depuis longtemps (parfois, malheureusement, sans beaucoup d’esprit critique) Hugo Chavez et le processus bolivarien. Ainsi les partis communistes vénézuélien et espagnol ont vertement critiqué Caracas (3). Mais cette lamentable affaire n’est pas une surprise ou un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle traduit une véritable inflexion dans le processus bolivarien où la froide « raison d’Etat » est de plus en plus mise au dessus des principes.
Une « raison d’Etat » qui détermine l’attitude du gouvernement vénézuélien face aux révolutions dans le monde arabe et a poussé Chavez à soutenir Kadhafi et Al-Assad contre leurs peuples en révolte, en relayant les pires théories du complot sur les « groupes terroristes violents » qui déstabilisent des chefs d’Etat « légitimes » et « humanistes » (4). Le gouvernement vénézuélien a beau dénoncer avec virulence la guerre impérialiste en Libye, il n’en continue pas moins à vendre son pétrole aux Etats-Unis.
Une raison d’état pour laquelle, depuis un certain temps, des dizaines de membres des guérillas des FARC et de l’ELN - ou supposés tels -, y compris des blessés et des malades, sont systématiquement livrés à la Colombie.
Tout aussi interpellante, la décision de Chavez de reconnaître le gouvernement illégitime de Profirio Lobo au Honduras, issu d’un régime installé par un coup d’Etat pourtant dénoncé avec force à l’époque. Caracas soutient ainsi désormais la réadmission du Honduras dans l’Organisation des Etats Américains (OEA), dont il avait été exclu en 2009 (5). Aux yeux de beaucoup, à côté de ces faits concrets, les discours « anti-impérialistes » enflammés n’apparaissent plus que pour ce qu’ils sont : des discours.
Le cancer de la bureaucratie ronge la révolution bolivarienne
Cette évolution droitière de la politique étrangère bolivarienne traduit évidement une évolution interne, avec le poids de plus en plus prépondérant joué par une bureaucratie d’Etat qui reproduit, avec un mince verni « révolutionnaire » et « socialiste », les mêmes maux de toujours : népotisme, clientélisme, inefficacité et corruption (6). Cette bureaucratie veut garantir à tout prix la « paix sociale » en passant des compromis avec la bourgeoisie « nationale » et avec l’impérialisme afin de stabiliser son pouvoir et les avantages matériels qu’elle en retire. Elle n’est donc nullement intéressée à approfondir ou radicaliser la révolution bolivarienne.
Il y a peu de temps encore, Chavez avait lucidement mis en garde contre les dangers de bureaucratisation, en faisant y compris référence à la dégénérescence de la Révolution russe de 1917. Mais il semble désormais clair qu’il a fait le choix de s’appuyer sur cette même bureaucratie qui ronge le processus populaire de l’intérieur. Evoquant et assumant personnellement l’affaire Becerra, Chavez a ainsi déclaré « Si je l’extrade, je suis le mauvais, si je ne l’extrade pas, je suis le mauvais aussi. ». Le « mauvais » pour « qui ? », toute la question est là ! L’extradition de Becerra est un choix conscient et assumé de complaire au président réactionnaire Santos (et à travers lui, à Washington) en s’aliénant les secteurs révolutionnaires.
Mais cette politique à courte vue sera doublement perdante ; loin de calmer son appétit, l’impérialisme ne se gênera plus pour exiger de nouvelles capitulations, tandis que la base sociale et militante du chavisme se retrouve de plus en plus désorientée, démoralisée et divisée. Sans parler du soutien et de la solidarité internationale avec le processus bolivarien auxquels l’affaire Becerra porte un coup très sérieux.
Les résultats des dernières élections législatives de 2010, qui ont vu une bonne partie de la base électorale chaviste s’éroder (7), témoignaient déjà d’une lassitude et d’une indifférence croissantes face à un processus qui peine à construire réellement le « socialisme du XXIe siècle » en s’attaquant frontalement (et non plus partiellement ou verbalement) au capitalisme et à l’impérialisme. La question clé pour la survie du processus populaire au Venezuela (et dans le court terme avec les élections présidentielles de 2012), sera la capacité des mouvements sociaux et populaires au Venezuela à combattre l’orientation actuelle de la direction chaviste et à imposer un changement de cap radical.
Ataulfo Riera
Notes :
(1) Voir l’article détaillé de Maurice Lemoine : « Le président Hugo Chávez dans le labyrinthe colombien » : http://www.monde-diplomatique.fr/ca...
(2) Ce ministre « oublie » que lorsqu’il était directeur de TeleSur (la chaîne de l’alliance bolivarienne, ALBA) en 2006, il avait protesté avec force contre l’arrestation de l’un de ses journalistes en Colombie, Fredy Munoz, accusé par Bogota d’être un « agent des FARC », estimant avec raison que sa vie était « en danger » dans ce pays. (Voir :http://www.rebelion.org/noticia.php...) Ce ministre vient par ailleurs de démettre de ses fonctions, sans justificatif, la présidente de Radio Del Sur, l’un des rares médias a avoir rendu compte des protestations contre l’extradition de Becerra (http://www.rebelion.org/noticia.php...)
(3) Il existe une énorme quantité de prises de positions critiques de partis, d’organisations et de mouvements sociaux, de médias alternatifs et communautaires, d’intellectuels vénézuéliens et internationaux. La plupart oscillent entre la dénonciation d’une « grave erreur » encore corrigeable jusqu’à la qualification de « trahison » définitive de la révolution. Parmi les plus significatives (en espagnol) :
Déclaration du Parti Communiste du Venezuela :
http://www.rebelion.org/noticia.php...
Communiqué du Parti Communiste espagnol :
http://www.kaosenlared.net/noticia/...
Appel d’une campagne de solidarité pour la libération de Joaquin Becerra :
http://www.rebelion.org/noticia.php...
Communiqué du syndicat UNETE :
http://www.rebelion.org/noticia.php...
Appels d’intellectuels :
http://www.rebelion.org/noticia.php...
http://www.rebelion.org/noticia.php...
Aram Aharonian :
http://www.aporrea.org/tiburon/a122...
Luis Britto Garcia :
http://www.aporrea.org/venezuelaext...
Ingrid Storgen (ANNCOL, Suède) :
http://www.rebelion.org/noticia.php...
Nestor Kohan :
http://www.rebelion.org/noticia.php...
(4) La manie paranoïaque de voir des complots partout est bien utile puisqu’elle sert y compris de justificatif pour expliquer le choix d’arrêter et de déporter le journaliste Becerra.
(5) http://blog.lefigaro.fr/amerique-la...
(6) Selon les sources officielles, il y a eu 2.443 cas de corruption dans l’administration publique en 2010. Chavez l’a reconnu sans détour : « Nous sommes bouffés par la vieille politique, par la corruption politique… ces vieilles valeurs capitalistes, petites-bourgeoises, bourgeoises, qui se sont infiltrées par tous les côtés et continuent à s’infiltrer dans notre parti… Si nous oublions ce que nous devons au peuple, alors nous sommes en présence de la plus grande des corruptions ».
(7) Voir : http://www.lcr-lagauche.be/cm/index...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
Chavez a ouvert une ère de grande prospérité pour la bourgeoisie vénézuélienne qui s'est enrichie comme jamais auparavant. La part du secteur privé dans l'économie a progressé sous Chavez. Alors mis à part les protestations de pure forme vis-à-vis de mesures "trop sociales" de Chavez, je pense qu'ils ont la "reconnaissance du ventre" et savent que la fin de Chavez pourrait être risquée pour leurs affaires...sylvestre a écrit:Chose étonnante a priori, la droite vénézuelienne craint la fin de Chavez - c'est que le président joue un rôle stabilisateur dans la lutte de classes, et qu'elle n'a pas d'alternative gouvernementale à proposer.
What will happen if Hugo Chavez goes?
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Vénézuela : la fausse révolution, au secours de la bourgeoisie !
Il se passerait à peu près la même chose en France si Mélenchon était élu...
Nous avons été bien bernés par Chavez... Mais c'est une bonne expérience, ça nous permet désormais d'être beaucoup plus conscient et lucide...
Nous avons été bien bernés par Chavez... Mais c'est une bonne expérience, ça nous permet désormais d'être beaucoup plus conscient et lucide...
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
traduction d'un article d'Internationalismo, organe de presse du CCI (http://fr.internationalism.Org/)au Venezuela
Que se passe-t-il au Guayana ?
Soumettre les ouvriers de Guayana1 à des conditions de vie précaires est devenu une priorité pour la bourgeoisie nationale et plus particulièrement pour sa fraction chaviste au pouvoir, tel que cela a déjà été fait avec les travailleurs de l’industrie pétrolière. Il en est ainsi parce que la réduction des coûts, surtout de la main-d’œuvre dans les industries de base de la région, celles du fer, de l’acier, de l’aluminium, etc., est une nécessité impérative pour affronter la concurrence internationale, à cause de l’aggravation de la crise du système capitaliste.
Pour atteindre cet objectif, les ouvriers de la province de Guayana, à l’instar de ce qui est arrivé aux ouvriers de l’industrie pétrolière, ont été soumis à une campagne où ils ont été accusés de faire partie d’une « aristocratie ouvrière » qui gagne des salaires et des primes que l’industrie ne peut plus payer sous peine d’être acculée à la faillite. Le chemin proposé est celui de du nivellement par le bas, c'est-à-dire, la baisse brutale des salaires et des primes, comme ce fut le cas là aussi pour les travailleurs du pétrole.
Cependant, avec les ouvriers de Guayana, la bourgeoisie, en ce qui concerne la lutte, a face à elle un problème autrement plus aigü : le risque pour la bourgeoisie est bien plus grand à cause de leur grande concentration et de leurs traditions de lutte, d’ailleurs menée souvent contre l’État. La vaste concentration d’activités industrielles, de service et commerciales en lien avec ce grand conglomérat industriel, renforce d’autant la puissance de la riposte de la classe ouvrière contre les attaques à ses conditions de vie.2
Quelle stratégie déploie l’État ?
L’État vénézuélien a échafaudé la stratégie dite « Plan Guayana Socialiste », réalisant ainsi le slogan trotskiste du « contrôle ouvrier de la production ». Ce faisant, l’État a voulu convaincre les travailleurs que c’est eux-mêmes qui contrôleraient la production, et que, par conséquent, le renforcement des industries dépendrait de leurs efforts et de leurs sacrifices. Ils ne devaient donc dorénavant plus faire grève puisque l'industrie se trouve, selon la propagande officielle, entre leurs propres mains. La défense de ce Plan représenterait un pas vers le « Socialisme du 21e Siècle », autrement dit le « grand truc » manipulé par Chavez et sa coterie.
Il est bon de rappeler que ce Plan a été précédé de l’échec d’un autre plan pour développer la cogestion chez ALCASA, entreprise étatique de fabrication d’aluminium. L’objectif de ce plan, dirigé par le sociologue Carlos Lanz Rodriguez, était de faire croire aux travailleurs :
que l’État dirigé par Chavez mène une « politique orientée vers le socialisme ». Déjà par rapport à un tel « cap », les travailleurs de Guayana avaient flairé qu'un tel « socialisme » n’était pas très différent du contrôle que l’État capitaliste exerçait lors des gouvernements précédents.
que cogestion signifie « changement dans les rapports de production ». Le seul « changement » qui s’est produit, c’est que les ouvriers devaient se laisser « auto-exploiter » pour consolider la gestion de l’Etat-patron capitaliste,
que « justice serait faite » en ce qui concerne les rapports salariaux. Nous savons très bien que la seule chose que ce régime ait mené à bien, c’est l’accroissement de la précarisation de la force de travail,
enfin, qu’on accomplirait la réalisation d’une « humanisation de la journée de travail et la réduction du temps de travail, contre la division du travail et le despotisme dans l’usine ». Pour ce qui est de l’humanisation, cil s'agit d'un cocktail d’emprisonnements, d’accusations devant les tribunaux, de gaz lacrymogènes, de coups de feu, de morts et de blessés ; et, pour couronner le tout, maintenant, c'est le vaste déploiement de bandes armées, de sicaires essayant de terroriser les ouvriers.
Ce plan est un échec parce qu'en général, les travailleurs, devant les résultats désastreux pour leurs intérêts, n’ont pas gobé les belles paroles avec lesquelles Carlos Lanz voulait introduire le poison de la soumission à l’État capitaliste au sein des ouvriers et le renoncement à leurs revendications. Et c’est ainsi que la résistance des travailleurs de l’aluminium a réussi à briser la vitrine que l’État vénézuélien avait soigneusement installée pour montrer les magnificences de son « Socialisme du 21e siècle » aux autres travailleurs du pays.
Le « Plan Guayana Socialiste » : est-ce l’œuvre des travailleurs ?
Le nouveau « Plan Guayana Socialiste », qui consiste fondamentalement à :
Essayer de convaincre les ouvriers, encore une fois, du fait que les entreprises seraient sous leur contrôle et que leur exploitation va disparaître.
Faire payer à l’ensemble de la classe ouvrière de Guayana la grave situation financière et la détérioration des infrastructures des industries de base, ce qui veut dire qu’on exige des sacrifices pour restaurer leur compétitivité ; autrement dit, qu’il faut accepter une dégradation des conditions de vie.
Et, par conséquent, les ouvriers devraient renoncer à lutter pour leurs revendications.
Ce plan a été présenté comme le résultat de la participation de quelque « 600 travailleurs représentants de la classe ouvrière de Guayana » à des « tables rondes de travail » dirigées par les actuels « travailleurs-directeurs » des entreprises de base, Elio Sayago et Rada Gameluch, entre autres. Ce groupe de travailleurs, choisis entre ceux qui avaient participé à un stage d’endoctrinement sur le « Socialisme du 21e Siècle » et sur le « développement endogène » y ont été aussi convaincus du fait qu’il fallait combattre ceux qui s’opposent à ce Plan parce qu’ils feraient partie de « l’aristocratie ouvrière ».
Par la suite, on a essayé de mystifier les travailleurs en les polarisant entre ceux qui soutiennent les syndicats, quelle que soit leur tendance (même le syndicat du parti officiel chaviste, le Parti Socialiste Uni de Venezuela), et ceux qui soutiennent le prétendu « contrôle ouvrier ».
Quels sont les obstacles sur le chemin du prolétariat pour retrouver son identité de classe ?
L’État fait feu de tout bois pour créer des divisions au sein des travailleurs. En créant, en premier lieu, une polarisation entre les dirigeants défendus par les syndicats et les représentants du soi-disant « contrôle ouvrier ». Et aussi, entre les travailleurs qui feraient partie de la supposée « aristocratie ouvrière », qui ne défendraient que leurs « intérêts égoïstes », qui ne chercheraient « qu’à préserver ou améliorer leur salaire » et, de l’autre coté, ceux qui encouragent les travailleurs à se joindre aux défenseurs de la patrie, à ceux qui défendent les nationalisations comme une étape décisive vers le « Socialisme du 21e Siècle », à ceux qui ne sont pas égoïstes et qui se sacrifient pour « la patrie de Bolivar ».
Dernièrement, l’État a déployé une armada constituéel de bandes armées, de mafias et d'hommes de main les plus divers pour semer la terreur au sein des travailleurs. Ceci est la conséquence du fait que les pressions judiciaires sur les travailleurs envoyés devant les tribunaux, n’ont pas suffi pour que les ouvriers cessent leurs actions en défense de leurs intérêts, mais c’est plutôt le contraire qui s’est produit. L'inefficacité de ce qu’on appelle la « criminalisation de la protestation » a été mise en évidence lorsque l’État a été obligé de libérer certains détenus pour amadouer la colère des ouvriers, une colère qui a amené des syndicats et des syndicalistes pro-gouvernementaux, surtout ceux du courant de Maspero (dirigent syndicaliste « officiel »), à soutenir la lutte pour la libération du dirigeant syndical Ruben González, favorable pourtant au « processus », emprisonné pendant quelques mois. L’État a voulu aussi, avec cette mesure, montrer son visage « ouvriériste » et cacher son penchant vers la « dictature totalitaire ».
Cette action a eu comme effet celui de redorer le blason de certains syndicats qui peuvent ainsi mieux exercer leur contrôle sur la classe ouvrière, en essayant, surtout, de tenir celle-ci enfermée dans le corset corporatiste, dans une lutte pour le défense de telle ou telle clause des conventions collectives ou dans la lutte contre la corruption, dont la puanteur délétère rend insupportable l’atmosphère dans le travail.
Par ailleurs, il y a la volonté de piéger les ouvriers dans les luttes intestines entre les mafias syndicales et celles qui défendent le dit « contrôle ouvrier », qui à leur tour font partie des différentes camarillas du pouvoir autour du gouverneur de la province de Bolivar [où se trouve l’agglomération Ciudad-Guayana], les maires, les militaires et des secteurs du capital privé, qui y mènent tous leurs juteuses petites affaires, contribuant ainsi à l’écroulement des industries de base, expression de la décomposition régnante dans tous les secteurs et dans tous les coins du pays.
Que faire pour contribuer au processus de prise de conscience ?
Pour les représentants de l’État, qu’ils s’appellent gouverneur, maire, ministre, directeur d’entreprise, syndicaliste, le mot d’ordre parait être : « si tu ne peux pas les convaincre, mystifie-les ». Cependant, là où se concrétise l’intervention des représentants de différents organismes de l’Etat, en défense de leurs intérêts personnels ou pour le compte de leurs mafias, que ce soit par la répression directe ou par le biais de tueurs, c’est le chaos sanglant qu’est devenue, sous le capitalisme en décomposition, la forme des rapports que le patronat entretient avec les ouvriers.
Pour les minorités révolutionnaires, il s’agit de montrer le chemin vers la prise de conscience de la classe ouvrière. En premier lieu, contre le chantage qui consiste à dire que les ouvriers qui luttent contre la réduction de leurs salaires ou la perte de leurs primes feraient partie d’une aristocratie sans conscience de classe. Nous devons y opposer, d’un coté, que la lutte pour les revendications immédiates fait partie du processus de prise de conscience du prolétariat. Par ce biais, la classe s’unifie, elle réussit à bien définir quel est son ennemi de classe, que celui-ci soit un patron privé ou l'État-patron, elle réalise quel est son rôle dans la société en tant que seule classe capable de mettre fin au chaos capitaliste. D’un autre coté, il n’agit pas en vérité, de lutter pour un « salaire juste » -c’est l’État qui détermine en réalité cette « justesse »-, mais de lutter contre le salariat qui est l’essence même du système dexploitation capitaliste.
Si la poudrière prolétarienne qui existe au Guayana n’a pas encore explosé, cela est dû en grande partie à la polarisation et à la confusion des propositions de toutes sortes faites par les différents « représentants » syndicaux ou professionnels de l’État, chacun défendant son fief, s'efforçant chacun par tous les moyens que les discussions au sein des assemblées servent à annuler toute action que le prolétariat uni devra prendre pour en finir avec le chaos qui règne dans la région. Nous devrons, en conséquence, reconquérir les discussions dans les assemblées et mettre en avant, avant toute chose, l’unification nécessaire des luttes.
Quelles perspectives ?
La classe ouvrière de Guayana n’a pas cessé de lutter. Il arrive souvent que devant l'entrée principale de l’une des grandes entreprises, une assemblée soit organisée pour riposter face à telle ou telle attaque contre les conditions de vie imposées. Et il est souvent arrivé que ces assemblées sont parvenues à neutraliser les attaques du pouvoir, lequel essaye par tous les moyens d’opposer les intérêts « de la collectivité » aux luttes ouvrières, comme ce fut le cas lorsqu’on a envoyé les « conseils communaux » contre les assemblées.
Le surgissement de minorités au sein de la classe ouvrière qui tentent de renouer le fil du mouvement historique de la classe se renforce avec la persévérance et l’amplitude des luttes. Ces minorités luttent contre une vision déformée du socialisme, non seulement sous sa version trotskiste et leur soutien critique au chavisme, mais aussi sous sa version ultraréactionnaire du « Socialisme du 21e siècle », ornement d’un nationalisme exacerbé, enrobé de haine anti-yankee et d’un fondamentalisme quasi-religieux qui se concrétise dans ce « Socialisme bolivarien ».
Les nouvelles générations ouvrières de Guayana essayent de mener leur propre expérience de lutte et d’apprendre des générations précédentes d’ouvriers de la région, qui affrontèrent avec détermination l’État pendant les années 60 et 70 du siècle dernier. Malgré les entraves que la bourgeoisie met en travers des ouvriers de Guayana, ceux-ci sont en train de montrer aux autres ouvriers qu’ils sont aussi déterminés à mener la bataille contre le capitalisme chaviste derrière le masque du « socialisme » avec lequel il se camoufle.
Internacionalismo (juillet 2011)
Que se passe-t-il au Guayana ?
Soumettre les ouvriers de Guayana1 à des conditions de vie précaires est devenu une priorité pour la bourgeoisie nationale et plus particulièrement pour sa fraction chaviste au pouvoir, tel que cela a déjà été fait avec les travailleurs de l’industrie pétrolière. Il en est ainsi parce que la réduction des coûts, surtout de la main-d’œuvre dans les industries de base de la région, celles du fer, de l’acier, de l’aluminium, etc., est une nécessité impérative pour affronter la concurrence internationale, à cause de l’aggravation de la crise du système capitaliste.
Pour atteindre cet objectif, les ouvriers de la province de Guayana, à l’instar de ce qui est arrivé aux ouvriers de l’industrie pétrolière, ont été soumis à une campagne où ils ont été accusés de faire partie d’une « aristocratie ouvrière » qui gagne des salaires et des primes que l’industrie ne peut plus payer sous peine d’être acculée à la faillite. Le chemin proposé est celui de du nivellement par le bas, c'est-à-dire, la baisse brutale des salaires et des primes, comme ce fut le cas là aussi pour les travailleurs du pétrole.
Cependant, avec les ouvriers de Guayana, la bourgeoisie, en ce qui concerne la lutte, a face à elle un problème autrement plus aigü : le risque pour la bourgeoisie est bien plus grand à cause de leur grande concentration et de leurs traditions de lutte, d’ailleurs menée souvent contre l’État. La vaste concentration d’activités industrielles, de service et commerciales en lien avec ce grand conglomérat industriel, renforce d’autant la puissance de la riposte de la classe ouvrière contre les attaques à ses conditions de vie.2
Quelle stratégie déploie l’État ?
L’État vénézuélien a échafaudé la stratégie dite « Plan Guayana Socialiste », réalisant ainsi le slogan trotskiste du « contrôle ouvrier de la production ». Ce faisant, l’État a voulu convaincre les travailleurs que c’est eux-mêmes qui contrôleraient la production, et que, par conséquent, le renforcement des industries dépendrait de leurs efforts et de leurs sacrifices. Ils ne devaient donc dorénavant plus faire grève puisque l'industrie se trouve, selon la propagande officielle, entre leurs propres mains. La défense de ce Plan représenterait un pas vers le « Socialisme du 21e Siècle », autrement dit le « grand truc » manipulé par Chavez et sa coterie.
Il est bon de rappeler que ce Plan a été précédé de l’échec d’un autre plan pour développer la cogestion chez ALCASA, entreprise étatique de fabrication d’aluminium. L’objectif de ce plan, dirigé par le sociologue Carlos Lanz Rodriguez, était de faire croire aux travailleurs :
que l’État dirigé par Chavez mène une « politique orientée vers le socialisme ». Déjà par rapport à un tel « cap », les travailleurs de Guayana avaient flairé qu'un tel « socialisme » n’était pas très différent du contrôle que l’État capitaliste exerçait lors des gouvernements précédents.
que cogestion signifie « changement dans les rapports de production ». Le seul « changement » qui s’est produit, c’est que les ouvriers devaient se laisser « auto-exploiter » pour consolider la gestion de l’Etat-patron capitaliste,
que « justice serait faite » en ce qui concerne les rapports salariaux. Nous savons très bien que la seule chose que ce régime ait mené à bien, c’est l’accroissement de la précarisation de la force de travail,
enfin, qu’on accomplirait la réalisation d’une « humanisation de la journée de travail et la réduction du temps de travail, contre la division du travail et le despotisme dans l’usine ». Pour ce qui est de l’humanisation, cil s'agit d'un cocktail d’emprisonnements, d’accusations devant les tribunaux, de gaz lacrymogènes, de coups de feu, de morts et de blessés ; et, pour couronner le tout, maintenant, c'est le vaste déploiement de bandes armées, de sicaires essayant de terroriser les ouvriers.
Ce plan est un échec parce qu'en général, les travailleurs, devant les résultats désastreux pour leurs intérêts, n’ont pas gobé les belles paroles avec lesquelles Carlos Lanz voulait introduire le poison de la soumission à l’État capitaliste au sein des ouvriers et le renoncement à leurs revendications. Et c’est ainsi que la résistance des travailleurs de l’aluminium a réussi à briser la vitrine que l’État vénézuélien avait soigneusement installée pour montrer les magnificences de son « Socialisme du 21e siècle » aux autres travailleurs du pays.
Le « Plan Guayana Socialiste » : est-ce l’œuvre des travailleurs ?
Le nouveau « Plan Guayana Socialiste », qui consiste fondamentalement à :
Essayer de convaincre les ouvriers, encore une fois, du fait que les entreprises seraient sous leur contrôle et que leur exploitation va disparaître.
Faire payer à l’ensemble de la classe ouvrière de Guayana la grave situation financière et la détérioration des infrastructures des industries de base, ce qui veut dire qu’on exige des sacrifices pour restaurer leur compétitivité ; autrement dit, qu’il faut accepter une dégradation des conditions de vie.
Et, par conséquent, les ouvriers devraient renoncer à lutter pour leurs revendications.
Ce plan a été présenté comme le résultat de la participation de quelque « 600 travailleurs représentants de la classe ouvrière de Guayana » à des « tables rondes de travail » dirigées par les actuels « travailleurs-directeurs » des entreprises de base, Elio Sayago et Rada Gameluch, entre autres. Ce groupe de travailleurs, choisis entre ceux qui avaient participé à un stage d’endoctrinement sur le « Socialisme du 21e Siècle » et sur le « développement endogène » y ont été aussi convaincus du fait qu’il fallait combattre ceux qui s’opposent à ce Plan parce qu’ils feraient partie de « l’aristocratie ouvrière ».
Par la suite, on a essayé de mystifier les travailleurs en les polarisant entre ceux qui soutiennent les syndicats, quelle que soit leur tendance (même le syndicat du parti officiel chaviste, le Parti Socialiste Uni de Venezuela), et ceux qui soutiennent le prétendu « contrôle ouvrier ».
Quels sont les obstacles sur le chemin du prolétariat pour retrouver son identité de classe ?
L’État fait feu de tout bois pour créer des divisions au sein des travailleurs. En créant, en premier lieu, une polarisation entre les dirigeants défendus par les syndicats et les représentants du soi-disant « contrôle ouvrier ». Et aussi, entre les travailleurs qui feraient partie de la supposée « aristocratie ouvrière », qui ne défendraient que leurs « intérêts égoïstes », qui ne chercheraient « qu’à préserver ou améliorer leur salaire » et, de l’autre coté, ceux qui encouragent les travailleurs à se joindre aux défenseurs de la patrie, à ceux qui défendent les nationalisations comme une étape décisive vers le « Socialisme du 21e Siècle », à ceux qui ne sont pas égoïstes et qui se sacrifient pour « la patrie de Bolivar ».
Dernièrement, l’État a déployé une armada constituéel de bandes armées, de mafias et d'hommes de main les plus divers pour semer la terreur au sein des travailleurs. Ceci est la conséquence du fait que les pressions judiciaires sur les travailleurs envoyés devant les tribunaux, n’ont pas suffi pour que les ouvriers cessent leurs actions en défense de leurs intérêts, mais c’est plutôt le contraire qui s’est produit. L'inefficacité de ce qu’on appelle la « criminalisation de la protestation » a été mise en évidence lorsque l’État a été obligé de libérer certains détenus pour amadouer la colère des ouvriers, une colère qui a amené des syndicats et des syndicalistes pro-gouvernementaux, surtout ceux du courant de Maspero (dirigent syndicaliste « officiel »), à soutenir la lutte pour la libération du dirigeant syndical Ruben González, favorable pourtant au « processus », emprisonné pendant quelques mois. L’État a voulu aussi, avec cette mesure, montrer son visage « ouvriériste » et cacher son penchant vers la « dictature totalitaire ».
Cette action a eu comme effet celui de redorer le blason de certains syndicats qui peuvent ainsi mieux exercer leur contrôle sur la classe ouvrière, en essayant, surtout, de tenir celle-ci enfermée dans le corset corporatiste, dans une lutte pour le défense de telle ou telle clause des conventions collectives ou dans la lutte contre la corruption, dont la puanteur délétère rend insupportable l’atmosphère dans le travail.
Par ailleurs, il y a la volonté de piéger les ouvriers dans les luttes intestines entre les mafias syndicales et celles qui défendent le dit « contrôle ouvrier », qui à leur tour font partie des différentes camarillas du pouvoir autour du gouverneur de la province de Bolivar [où se trouve l’agglomération Ciudad-Guayana], les maires, les militaires et des secteurs du capital privé, qui y mènent tous leurs juteuses petites affaires, contribuant ainsi à l’écroulement des industries de base, expression de la décomposition régnante dans tous les secteurs et dans tous les coins du pays.
Que faire pour contribuer au processus de prise de conscience ?
Pour les représentants de l’État, qu’ils s’appellent gouverneur, maire, ministre, directeur d’entreprise, syndicaliste, le mot d’ordre parait être : « si tu ne peux pas les convaincre, mystifie-les ». Cependant, là où se concrétise l’intervention des représentants de différents organismes de l’Etat, en défense de leurs intérêts personnels ou pour le compte de leurs mafias, que ce soit par la répression directe ou par le biais de tueurs, c’est le chaos sanglant qu’est devenue, sous le capitalisme en décomposition, la forme des rapports que le patronat entretient avec les ouvriers.
Pour les minorités révolutionnaires, il s’agit de montrer le chemin vers la prise de conscience de la classe ouvrière. En premier lieu, contre le chantage qui consiste à dire que les ouvriers qui luttent contre la réduction de leurs salaires ou la perte de leurs primes feraient partie d’une aristocratie sans conscience de classe. Nous devons y opposer, d’un coté, que la lutte pour les revendications immédiates fait partie du processus de prise de conscience du prolétariat. Par ce biais, la classe s’unifie, elle réussit à bien définir quel est son ennemi de classe, que celui-ci soit un patron privé ou l'État-patron, elle réalise quel est son rôle dans la société en tant que seule classe capable de mettre fin au chaos capitaliste. D’un autre coté, il n’agit pas en vérité, de lutter pour un « salaire juste » -c’est l’État qui détermine en réalité cette « justesse »-, mais de lutter contre le salariat qui est l’essence même du système dexploitation capitaliste.
Si la poudrière prolétarienne qui existe au Guayana n’a pas encore explosé, cela est dû en grande partie à la polarisation et à la confusion des propositions de toutes sortes faites par les différents « représentants » syndicaux ou professionnels de l’État, chacun défendant son fief, s'efforçant chacun par tous les moyens que les discussions au sein des assemblées servent à annuler toute action que le prolétariat uni devra prendre pour en finir avec le chaos qui règne dans la région. Nous devrons, en conséquence, reconquérir les discussions dans les assemblées et mettre en avant, avant toute chose, l’unification nécessaire des luttes.
Quelles perspectives ?
La classe ouvrière de Guayana n’a pas cessé de lutter. Il arrive souvent que devant l'entrée principale de l’une des grandes entreprises, une assemblée soit organisée pour riposter face à telle ou telle attaque contre les conditions de vie imposées. Et il est souvent arrivé que ces assemblées sont parvenues à neutraliser les attaques du pouvoir, lequel essaye par tous les moyens d’opposer les intérêts « de la collectivité » aux luttes ouvrières, comme ce fut le cas lorsqu’on a envoyé les « conseils communaux » contre les assemblées.
Le surgissement de minorités au sein de la classe ouvrière qui tentent de renouer le fil du mouvement historique de la classe se renforce avec la persévérance et l’amplitude des luttes. Ces minorités luttent contre une vision déformée du socialisme, non seulement sous sa version trotskiste et leur soutien critique au chavisme, mais aussi sous sa version ultraréactionnaire du « Socialisme du 21e siècle », ornement d’un nationalisme exacerbé, enrobé de haine anti-yankee et d’un fondamentalisme quasi-religieux qui se concrétise dans ce « Socialisme bolivarien ».
Les nouvelles générations ouvrières de Guayana essayent de mener leur propre expérience de lutte et d’apprendre des générations précédentes d’ouvriers de la région, qui affrontèrent avec détermination l’État pendant les années 60 et 70 du siècle dernier. Malgré les entraves que la bourgeoisie met en travers des ouvriers de Guayana, ceux-ci sont en train de montrer aux autres ouvriers qu’ils sont aussi déterminés à mener la bataille contre le capitalisme chaviste derrière le masque du « socialisme » avec lequel il se camoufle.
Internacionalismo (juillet 2011)
topaze- Messages : 231
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Venezuela, Révolution Bolivarienne !
Horatiu Russin
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/el-comandante-chavez-rapatrie-l-or-105542
El Comandante Chavez rapatrie l’or du peuple vénézuélien à partir de vendredi 3 décembre 2011 !
Motto : « Il n’y a aucun autre mandat supérieur a celui du peuple » Hugo Chavez
Durant une cérémonie déroulée à Caracas le 25 novembre 2011, à l’occasion de l’anniversaire célébrant la prise en charge du soutien accordé gratuitement aux femmes enceintes par le Gouvernement de la République Bolivarienne de Venezuela, le Président Hugo Chavez vient d’annoncer que, le rapatriement de l’or vénézuélien détenu jusque-là par les banques occidentales, deviendra réalité à partir de vendredi 3 décembre 2011.
Pendant que l’insécurité grandissante des effets de plus en plus dramatiques de la Crise Globale met une pression de plus en plus forte sur la dévaluation incessante des devises puissants dans le commerce international, tout en menaçant l’existence de la devise unique et même celle de l’avenir de l’Union Européenne, le Président Hugo Chavez vient d’atteindre la phase finale de son projet national de rapatriement de toutes les réserves en or du peuple vénézuélien, qui avaient étaient déposées dans des institutions financières à l’extérieur du pays, en déclarant que cette mesure est un véritable « act de souveraineté nationale, visant à blinder l’économie du pays[1] ».
Apres avoir annoncé le août passé le rapatriement des réserves d’or détenues dans les banques occidentales et la nationalisation de cette industrie stratégique de la République Bolivarienne de Venezuela, une premier convoi protégé par les forces armée du pays, qui contenait la première livraison de barres d’or vers la Banque centrale vénézuélienne, aurait atteint le Venezuela vendredi 3 décembre 2011, événement marqué par des vagues de célébrations populaires, qui avaient enflammé les rues de Caracas. En faisant référence à cette première tranche de livraison d’or vers la Banque centrale vénézuélienne, le président Hugo Chavez a annoncé que « chaque caisse d’or pèse 500 kilos et a une valeur d’environ 30 millions de dollars. Le reste de nos réserves d’or sera acheminé vers le Venezuela petit à petit[2] »
Pendant son allocution tenue le 25 novembre passé, le Président de la République Bolivarienne de Venezuela avait souligné le fait « qu’il n’est pas juste qu’avec un Venezuela possédant tant de richesses, nous ayons terminé le 20e siècle avec plus de la moitié de la population en situation de pauvreté et de misère[3] », tout en ajoutant que « cet or revient a l’endroit d’ou il n’aurait jamais du sortir : les chambres fortes de la Banque centrale de Venezuela et pas de la banque de Londres ou de la banque des Etats-Unis, ou la banque de l’Angleterre. C’est notre or ! C’est la réserve économique de nos enfants ! Qui a augmenté et va continuer d’augmenter – l’or et les réserves économiques – car le Venezuela va devenir une puissance économique, mais pas pour la bourgeoisie et le capitalisme ! Pour notre peuple ![4] »
Selon Le Post, il s’agirait de « 211,35 tonnes d'or que le Venezuela détenait à l'étranger, valorisées à 11 milliards de dollars (8,2 milliards d'euros). Le pays sud-américain occupe le 15e rang mondial des réserves d'or, avec plus de 365 tonnes, selon des chiffres officiels. Parmi elles, 154 sont déposées à la Banque centrale vénézuélienne. Le Président a également l'intention de récupérer quelque 6,2 milliards de dollars (en liquide ou en bons échangeables) détenus dans des établissements bancaires suisses, britanniques, français et américains, qu'il gardera au pays ou qu’il les transférera vers des pays amis comme la Chine, la Russie ou le Brésil[5] ».
Pendant que l’Union Européenne est entrée en une dernière phase désespérée de ressuscitation à la thérapie intensive et pendant que les Etats-Unis se baignent dans une évidente faillite technique depuis plus d’une décennie, un pays qu’on l’appelait « de troisième monde » donne aujourd’hui des leçons de première classe au monde entier, en ce qui concerne l’application des mesures et des principes de ce qu’on appelle la bonne et la saine gestion économique, politique et sociale d’un pays souverain et indépendant.
Face à de telles mesures visant à garantir la souveraineté et l’indépendance du peuple vénézuélien, un très sincère « chapeau bas » devant le grand homme d’état Hugo Chavez !
[1] http://multimedia.telesurtv.net/en/25/11/2011/59552/nacionalizacion-de-la-industria-del-oro-en-venezuela/
[2] http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/chavez-fait-rentrer-l-or-du-32760
[3] https://www.youtube.com/watch?v=L3U1ZfJpDQ4
[4] https://www.youtube.com/watch?v=L3U1ZfJpDQ4
[5] http://www.lepost.fr/article/2011/12/02/2651941_chavez-rapatrie-l-or-du-venezuela.html
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Chavez ami de l'eglise
finit le temps ou Chavez critiquait l'eglise, maintenant, comme en Cuba, il a besoin du soutien de l’église....pour continuer à paralyser le peuple.....
http://www.elnuevodiario.com.ni/internacionales/257441-hugo-chavez-busca-dialogo-obispos-catolicos
http://www.elnuevodiario.com.ni/internacionales/257441-hugo-chavez-busca-dialogo-obispos-catolicos
Babalu- Messages : 152
Date d'inscription : 08/09/2010
Nicolás Maduro renforce la milice nationale vénézu
Nicolás Maduro a été élu le 14 avril 2013 président de la République bolivarienne du Venezuela pour poursuivre le travail commencé en 1999 par Hugo Chavez. Après la mort du leader bolivarien, il a pris en main la destinée du pays, menacé par une droite putschiste et subversive qui n’a pas accepté le résultat des urnes malgré la transparence des scrutins reconnue par un grand nombre d’observateurs occidentaux.
Le Venezuela traverse depuis une période très difficile de son histoire. Le pays est en quelque sorte à la croisée des chemins où, après dix ans de socialisme du XXIème siècle, Caracas est confronté devant un grand défi, celui de la relance. Pour défendre les acquis de la Révolution bolivarienne des déstabilisations internes et externes, Maduro a ordonné de renforcer la milice nationale vénézuélienne. Le nouveau président n’a pas encore fourni de détails sur les missions qui seront dévolues à cette milice, qui existait déjà du temps d’Hugo Chavez, mais il a insisté sur la nécessité de renforcer le lien armée-Nation. « Il est essentiel que la classe ouvrière du pays soit formée pour défendre la patrie avec sa discipline, son armement, son uniforme ».
Selon les estimations des analystes, seul un quart de cette milice composée de 120.000 hommes serait prêt à se battre. D’où la nécessité de donner une seconde jeunesse à ce corps particulier. Et on comprend pourquoi : les éléments les plus réactionnaires du pays se font chaque jour plus agressifs et n’hésitent pas à descendre violemment dans la rue, brandissant le spectre du coup d’État de 2002. « Nous serons encore plus respectés si les milices ouvrières avaient 300.000, 500.000, un million, deux millions de travailleurs armés prêts à défendre la souveraineté, la patrie, la stabilité de la Révolution bolivarienne », a expliqué Nicolas Maduro lors d’en entretien qui a été retransmis par la télévision vénézuélienne.
Le Venezuela traverse depuis une période très difficile de son histoire. Le pays est en quelque sorte à la croisée des chemins où, après dix ans de socialisme du XXIème siècle, Caracas est confronté devant un grand défi, celui de la relance. Pour défendre les acquis de la Révolution bolivarienne des déstabilisations internes et externes, Maduro a ordonné de renforcer la milice nationale vénézuélienne. Le nouveau président n’a pas encore fourni de détails sur les missions qui seront dévolues à cette milice, qui existait déjà du temps d’Hugo Chavez, mais il a insisté sur la nécessité de renforcer le lien armée-Nation. « Il est essentiel que la classe ouvrière du pays soit formée pour défendre la patrie avec sa discipline, son armement, son uniforme ».
Selon les estimations des analystes, seul un quart de cette milice composée de 120.000 hommes serait prêt à se battre. D’où la nécessité de donner une seconde jeunesse à ce corps particulier. Et on comprend pourquoi : les éléments les plus réactionnaires du pays se font chaque jour plus agressifs et n’hésitent pas à descendre violemment dans la rue, brandissant le spectre du coup d’État de 2002. « Nous serons encore plus respectés si les milices ouvrières avaient 300.000, 500.000, un million, deux millions de travailleurs armés prêts à défendre la souveraineté, la patrie, la stabilité de la Révolution bolivarienne », a expliqué Nicolas Maduro lors d’en entretien qui a été retransmis par la télévision vénézuélienne.
Capitaine Martin
http://www.resistance-politique.fr/article-nicolas-maduro-renforce-la-milice-nationale-venezuelienne-118121280.html
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