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Prostitution/Travail du sexe

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Message  Achille Jeu 2 Jan - 19:43

verié2 a écrit:
Si tu veux être respecté, Achille, respecte tes interlocuteurs.

Tu devrais avoir compris que l'insulte m'importe peu. Je m'en tape même. Souvent ça me fait rire quand un pseudo qui se dit révolutionnaire me traite de "petit flic" sans que tu réagisses après tes leçons d'étiquette que tu professes pour le débat.
En fait ce qui me préoccupe plus c'est d'où vient l'insulte, qui la prononce. Et pour être très concret tant que cela vient d'adversaires de l’abolitionnisme je me dis que je suis sur la bonne voie.
Quand au respect  je le trouve chez Toussaint, Mikha, Eugène et quelques autres, ceci malgré des  divergences sérieuses, pas  chez Marc Pagot ou toi...
Chacun a pu constater tes contributions pour minimiser la traite ou la responsabilité du client abuseur, les amalgames entre le NID et l'église catholique, la liberté du marché et des transactions entre des prostituées non contraintes, les accusations de prohibitionnistes ...etc. qui sont tous des arguments martelés par les militants prostitueurs défenseurs du système du même nom. Prend ça comme tu voudras. Pour moi c'est un combat politique qui révèle en partie le caractère révolutionnaire ou réactionnaire des participants à ce débat.


Dernière édition par Achille le Jeu 2 Jan - 19:55, édité 1 fois

Achille

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Message  verié2 Jeu 2 Jan - 19:53

Achille
Tu devrais avoir compris que l'insulte m'importe peu.
En effet, les insultes t'arrangent dans la mesure où elles empêchent toute discussion honnête. Et je suppose que ça ne te déplais pas de voir tes contradicteur, exaspérés par ton comportement et tes agressions, finir par péter les plombs... Suspect 

verié2

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Message  Marco Pagot Jeu 2 Jan - 20:07

verié2 a écrit:
Achille
Tu devrais avoir compris que l'insulte m'importe peu.
En effet, les insultes t'arrangent dans la mesure où elles empêchent toute discussion honnête. Et je suppose que ça ne te déplais pas de voir tes contradicteur, exaspérés par ton comportement et tes agressions, finir par péter les plombs... Suspect 

Ah moi je ne pète pas les plombs.

Je m'amuse juste par moments à faire comme Achille.

Je me disais que me voir faire le miroir, ça aurait pu lui faire comprendre que ses méthodes de discussion étaient à revoir...

Mais en fait non.

A peine on la jouera argumentation politique, il sortira ses mantras selon les sujets: "révolutionnaristes gauchistes minoritaires et sectaires / petit-bourgeois / islamogauchistes anti laicité/ complice des proxénètes défendant l'esclavage des prostituées / complice du patronat et des identitaires ".

Srsly, c'est un des pires trolleurs de l'histoire des 2 fmr... Pourtant on a eu des artistes: DALP, Ilan, Roseau, billoute...

Alors bon, comme je dis, autant faire mumuse
Spoiler:
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Message  Achille Ven 3 Jan - 12:51

Prostitution : sordide «jumelage» entre Limoges et une ville bulgare
Julie CARNIS Correspondance à Limoges 30 décembre 2013 à 19:56

Dix présumés proxénètes ont été arrêtés en Haute-Vienne. Tous étaient issus de Peshtera, localité souvent citée dans les affaires de mœurs locales.

Lundi 9 décembre, Limoges dort encore. A l’ombre du campanile de la gare des Bénédictins, qui domine le quartier de la prostitution, un impressionnant dispositif policier se déploie. Dans cette ville qui caracole en tête des classements sur la qualité de vie, notamment grâce à l’un des taux de criminalité les plus bas de France, l’image détonne. Le jour, ce quartier est peuplé de mamies portant leurs cabas et d’ados traînant sur les bancs publics. Mais la nuit, prostitution, agressions et contrôles de police sont habituels. Ce 9 décembre, dix personnes âgées de 23 à 63 ans sont interpellées. La police les soupçonne de traite d’êtres humains et d’association de malfaiteurs. Issues de deux ou trois familles bulgares, elles seraient à l’origine de la prostitution d’une soixantaine de jeunes femmes du même pays, dont une vingtaine «gérées» directement. Des bars associatifs servaient «de lieu de rendez-vous, occasionnellement de passe et permettaient de surveiller les filles de près», confie une source proche du dossier.

Les interpellés, dont un duo mère-fils particulièrement impliqué, ont été mis en examen. Elle, une ancienne prostituée de 45 ans, «exerçait une forme d’autorité sur les filles. Elle avait leur confiance et jouissait d’un ascendant psychologique fort». Lui, un freluquet d’une vingtaine d’années, s’occupait de «la logistique». Tous étaient en situation régulière, certains vivaient là depuis dix ou vingt ans, et avaient une vie professionnelle stable, notamment dans le bâtiment. Un seul était connu de la justice. Plusieurs milliers d’euros et de l’or ont été découverts chez les prévenus. «On est sur un réseau de criminalité structuré, avec des mouvements d’argent, des allers-retours vers la Bulgarie, une obligation de rendement important imposée aux filles avec menaces, pressions, intimidations», assure la police. Pourtant, selon une source judiciaire «le réseau n’était pas très lucratif, une minorité avait plusieurs filles. Il faut comprendre que dans les communautés dont on parle, la prostitution est considérée comme un métier. Au pays, personne n’ignore d’où vient l’argent.»Après l’envoi de fonds à la famille restée en Bulgarie, il restait aux proxénètes «de quoi assurer le quotidien».

Une fois de plus, le nom d’une lointaine ville du sud bulgare est évoqué. Depuis 2007, on ne compte plus les affaires de mœurs à Limoges où le nom de Peshtera a été mentionné par la police. En 2008 déjà, le tribunal correctionnel jugeait trois proxénètes, dont une femme, tous originaires de Peshtera. L’affaire avait mis en évidence des connexions avec la prostitution à Bordeaux et Toulouse. Rien de tel ici, assure la justice. Mais un fait troublant, puisque dans cette procédure initiée en 2007, était déjà évoqué «un bar associatif turc de l’avenue du Général-Leclerc où les filles avaient leurs habitudes».

Dans l’affaire qui a éclaté en décembre, trois bars associatifs ont été visés, et l’un d’eux se trouve justement dans cette avenue. L’Anadolu (Anatolie en turc), situé à un saut de puce de la gare, a été déclaré en préfecture en 2004. Ses statuts précisent qu’il a vocation «à promouvoir les échanges culturels entre la France et la Turquie». L’image peut faire sourire. L’Anadolu, c’est une pauvre masure où l’on voyait cet été encore des hommes turcs et bulgares siroter paisiblement leur raki. On pouvait y croiser quelques femmes, parfois avec des enfants. Rien d’étonnant dans ce quartier bigarré où cohabitent Français, Turcs, Bulgares, Africains ou Albanais. Un quartier où les maisons bourgeoises tutoient les grands ensembles, où l’on connaît le cordonnier par son prénom.

En 2010, une autre affaire avait braqué l’attention sur le secteur de la gare. Celle de Fatima, une fille de 25 ans soustraite au trottoir par son père lors d’un invraisemblable kidnapping. Egalement originaire de Peshtera, elle s’était réfugiée en Turquie. «Certaines personnes interpellées en décembre sont liées à la prostitution forcée de cette personne», confesse une source judiciaire. Une autre affaire, en 2011, avait permis d’interpeller six proxénètes dont trois femmes, eux aussi originaires de Peshtera. Les policiers avaient alors souligné «les méthodes agressives» des prostituées bulgares envers la concurrence française et nigériane. «Les policiers savent très bien où sont les souteneurs, là juste en bas, dans les bars situés à proximité du Champ de Juillet», témoigne l’une d’entre elle dans les colonnes du quotidien local. Coïncidence ? C’est encore dans la région de Peshtera, toujours, qu’a été interpellé cet automne un trentenaire bulgare soupçonné du meurtre d’un travesti de 42 ans (lire Libérationde lundi).

Depuis le coup de filet du 9 décembre, trois nouvelles interpellations ont eu lieu, cette fois à Peshtera. En attendant les suites de l’enquête, les bars qui couvraient ce vaste réseau sont toujours ouverts, et sur les trottoirs qui font face à la gare, on s’interpelle toujours en bulgare.
Julie CARNIS Correspondance à Limoges
http://www.liberation.fr/societe/2013/12/30/prostitution-sordide-jumelage-entre-limoges-et-une-ville-bulgare_969777

Achille

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Message  verié2 Ven 3 Jan - 12:52

Il y a deux tribunes sur ce sujet dans L'Anti K de cette semaine.
Quelqu'un a-t-il la possibilité de les mettre en ligne ?

verié2

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Message  fée clochette Sam 4 Jan - 11:38

http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2013/12/28/la-violence-de-base-dun-acte-sexuel-non-desire/

La violence de base d’un acte sexuel non désiré
Publié le 28 décembre 2013 | Laisser un commentaire
Cette note ne présente pas l’ensemble de la thèse de Judith Trinquart. Je ne suis pas médecin et mes « références » en psychanalyse/psychiatrie ne sont pas celles de l’auteure.

Néanmoins, il me semble que certains points et en particulier la notion de « décorporalisation » sont d’un apport important pour la compréhension de situations dans le système prostitueur. Ils participent de l’éclairage fourni par des professionnel-le-s au débat démocratique. J’utilise mon vocabulaire habituel sur ce sujet, qui n’est pas celui de l’auteure, comme chacun-e pourra le lire dans les citations. Exceptionnellement, j’userai de notes pour les termes médicaux.

Je ne souligne donc que quelques éléments en les commentant. (Ces commentaires n’engagent bien évidemment pas l’auteure de la thèse)

Le travail présenté dans cette thèse de doctorat « vient d’une réflexion de terrain élaborée lors de mon stage au Bus des femmes en 1998 et 1999 dans le cadre du diplôme de Maîtrise de Sciences Sanitaires et sociales mention santé publique au CHU de Bicêtre ».

Judith Trinquart indique que c’est « l’aspect « propagation des maladies vénériennes » qui prédomine dans les approches médicales et de santé publique ». Il conviendrait d’ajouter aujourd’hui la propagation du VIH. Tout serait « comme si la seule population digne d’être prise en compte et d’être protégée était celle des acheteurs de services sexuels ». (Le terme service ne me semble pas adéquat. Il conviendrait de s’interroger sur l’acte prostitutionnel en le resituant dans les rapports sociaux, dont ceux de genre). Son travail est lui consacré à la protection et la santé des personnes prostituées.

La première notion que l’auteure met en avant est celle de « ambivalence », de comportements paradoxaux, des « distorsions dans l’identification des facteurs de causalités ou des étiologies1 » des problèmes rencontrés par les personnes prostituées.

La seconde est celle de « décorporalisation » : « Il s’agit de l’ensemble des atteintes du schéma corporel, conséquence directe de la pratique professionnelle, associée à une dissociation de l’image corporelle en deux parties, que nous appellerons dans ce travail la décorporalisation (qui nous semble différente de la décorporéisation2) et qui finit par entraîner une négligence extrême vis-à vis du corps des personnes prostituées, expliquant leur faible recours effectif aux soins qui leur sont pourtant matériellement et techniquement accessibles ».

L’auteure souligne la légitimation du recours à la prostitution dans la société. Il suffit de voir les prises de positions récentes banalisant ou valorisant la marchandisation du corps (du sexe) des personnes prostituées. Cette « légitimisation » sociale a des effets matériels sur le comportement des un-e-s et des autres.

Le troisième point, que Judith Trinquart indique, renvoyant à de multiples études, c’est « le lien avec les effractions corporelles à caractère sexuel, c’est à dire l’inceste, la pédophilie et le viol ».

L’auteure revient et définit la décorporalisation « comme un processus de modification physique et psychique correspondant au développement de troubles sensitifs affectant le schéma corporel et engendrant simultanément un clivage de l’image corporelle, dont le résultat final est une perte de l’investissement plein et entier de son propre corps par une personne, avec pour conséquences la perte du soin de son corps et de sa santé. Ce processus est provoqué par la nécessité de s’adapter à un contexte d’effractions corporelles répétées et régulières, ou imposant un vécu d’instrumentalisation extrême du corps de l’individu. »

J’ai aussi été intéressé par les paragraphes sur le « nom de guerre », ses sens et ses conséquences. La personne prostituée est alors désigné par un nom, qui se détache de son histoire antérieure, un nom « qui la désigne dans une relation d’objet vendu et achetée à l’autre ».

Au delà des formulations utilisées sur la sexualité, il est clair que l’acte prostitutionnel n’a que peu à voir avec la sexualité des femmes. Il est réduit à la pénétration (buccale, vaginale ou anale). Il s’agit même pour le client/prostitueur d’une sexualité morcelée ou incomplète.

Pénétrations, effractions sexuelles, nous sommes dans la sphère corporelle intime, « accès direct à l’identité profonde de la personne ». D’où la réification, le dédoublement, le morcellement de soi. Je rappelle que ce procès ne concernent pas seulement la prostitution (voir mon commentaire dans la note On ne naît pas client/prostitueur, on le devient…). Judith Trinquart le souligne à plusieurs reprises « prostitution sans clivage n’existe pas ».

L’auteure fait une distinction entre « vouloir et désirer » et rappelle « la violence de base de l’acte sexuel non désiré ». Elle ajoute « que ce soit dans un bordel luxueux, dans un misérable lupanar, dans une triste rue ou un magnifique appartement, c’est l’acte sexuel non désiré en lui même qui produit cet effet » et « la violence essentielle et fondamentale de la prostitution se situe dans l’absence de désir de la personne prostituée ». Violence essentielle et fondamentale.

Le texte de cette thèse étant librement accessible (http://ecvf.online.fr/IMG/pdf/Trinquart.pdf.pdf), chacun-e pourra étendre les quelques éléments soulignés.
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Message  mykha Sam 4 Jan - 12:05

Pénétrations, effractions sexuelles, nous sommes dans la sphère corporelle intime, « accès direct à l’identité profonde de la personne ». D’où la réification, le dédoublement, le morcellement de soi. Je rappelle que ce procès ne concernent pas seulement la prostitution (voir mon commentaire dans la note On ne naît pas client/prostitueur, on le devient…). Judith Trinquart le souligne à plusieurs reprises « prostitution sans clivage n’existe pas ».

L’auteure fait une distinction entre « vouloir et désirer » et rappelle « la violence de base de l’acte sexuel non désiré ». Elle ajoute « que ce soit dans un bordel luxueux, dans un misérable lupanar, dans une triste rue ou un magnifique appartement, c’est l’acte sexuel non désiré en lui même qui produit cet effet » et « la violence essentielle et fondamentale de la prostitution se situe dans l’absence de désir de la personne prostituée ». Violence essentielle et fondamentale.

Voilà qui fait pièce en tout cas à la pauvre notion de "travailleur du sexe" que certains comme le STRASS visent à généraliser pour mieux banaliser la prostitution et ne pas pénaliser les clients/abuseurs.
Dans ce sens, la loi, même si l'on sait tous qu'elle sera très insuffisante, aura le mérite de pointer les clients pour ce qu'ils sont, des abuseurs et des délinquants....et les prostituées pour ce qu'elles sont, des victimes de ce système abject.
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Message  gérard menvussa Sam 4 Jan - 16:44

Dans ce sens, la loi, même si l'on sait tous qu'elle sera très insuffisante, aura le mérite de pointer les clients pour ce qu'ils sont, des abuseurs et des délinquants....et les prostituées pour ce qu'elles sont, des victimes de ce système abject.
Aboslument pas, car jamais la loi ne reconnais les prostituées pour ce qu'elles sont, des victimes. Or les victimes, on les laisse crever la gueule ouverte : cette loi est justement mauvaise en cela qu'elle ne peut avoir qu'un effet, précipiter les prostituées dans les bras des réseaux mafieux, dont Achilles, Mikha et Toussait sont les idiots utiles en complice des ultra catholiques éradicateurs.
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Message  mykha Sam 4 Jan - 16:51

dans les bras des réseaux mafieux, dont Achilles, Mikha et Toussait sont les idiots utiles en complice des ultra catholiques éradicateurs.

Il commençait à manquer celui-là  Very Happy 
toujours aussi con
sternant.
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Message  gérard menvussa Sam 4 Jan - 17:55

Twisted Evil

Il aurait fallu réfléchir à deux fois avant de faire de la prostitution à la suédoise un modèle
Une évaluation sur le terrain de cette loi existante depuis 15 ans, et adoptée en France il y a un mois, montre qu'elle est très critiquée et qu'elle a eu des effets négatifs.


Au début, on ne les remarque pas, ces femmes postées sur Malmskillnadsgatan, la rue qui concentre la prostitution visible de Stockholm. Ce soir-là, j'en croise une vingtaine. Elles sont en jeans et en doudoune (il fait froid), fument une cigarette à un coin de rue ou devant l'entrée de service d'un grand magasin. On croirait qu'elles attendent que le feu passe au vert, qu'elles attendent une amie, mais l'heure tourne et elles sont encore là.

Elles se méfient des journalistes parce qu'elles en ont vu plein. Ils ont la fâcheuse habitude de les filmer sans leur consentement et de déformer leurs propos. Elles disent souvent ne pas s'intéresser à la politique. Mais certaines veulent bien discuter. Une Roumaine raconte (dans un italien parfait) qu'il y a plein de clients, que la loi qui interdit l'achat de services sexuels n'affecte pas les filles et qu'elles n'ont pas de mauvaises relations avec la police.

Plus tard, à l'entrée du métro, un homme vient me demander combien coûte la passe en suédois. Ça fait rire une prostituée suédoise plus âgée que celles à qui j'ai parlé.

   «Cette loi n'a pas de sens, me dit-elle. Les femmes qui travaillent ici veulent juste payer leurs factures. Si on veut qu'elles arrêtent il faut juste leur proposer autre chose.»

D'après elle, la loi a encouragé beaucoup de filles à avoir recours à un mac et rendu la prostitution plus souterraine.

Le 1er janvier 1999, la Suède, ce petit pays de 9 millions d'habitants, adoptait une loi dite «d'achat sexuel» (sexköpslagen) pénalisant l'achat –et non la vente– de services sexuels. C'était une première mondiale, un précédent qui allait peser dans le débat sur la prostitution à travers le monde. Le gouvernement suédois s'est montré enclin à exporter la loi et en 2009 la Norvège et l'Islande adoptaient une législation semblable. S'il a été rejeté au Danemark et en Ecosse, le «modèle suédois» passant par la pénalisation du client a su convaincre en France –le 4 décembre, l'Assemblée nationale adoptait une proposition de loi allant dans ce sens. Elle doit encore être débattue au Sénat.

Début décembre, j'ai passé quelques jours à Stockholm et suivi le parcours classique pour les journalistes ou les responsables politiques étrangers s'intéressant à la loi de 1999. J'ai rencontré la présidente de Roks, une association féministe qui a milité pour la pénalisation des clients dans les années 1990, la chef de la brigade luttant contre le trafic d'êtres humains et des membres du Centre de Prostitution de Stockholm, spécialisé dans l'accompagnement des personnes prostituées et des clients.
Un désir de contrer ce qui est perçu comme une violence

Selon Angela Beausang, qui dirige Roks, une association qui héberge des femmes victimes de violences, la loi est ancrée dans le féminisme radical et dans un désir de contrer ce qui est perçu comme une violence.

   «On ne peut pas avoir l'expérience des violences faites aux femmes et ne pas voir que la prostitution en fait partie, me dit-elle. Nous sommes contre la prostitution, la pornographie, la maltraitance, l'inceste, le viol et toute forme de violence faite aux femmes.»

Au sein de la Coalition contre le Trafic des Femmes et du Lobby Européen des Femmes, Roks a fait du lobbying pour la pénalisation des clients et, avec moins de succès jusqu'à ce jour, pour une loi contre la pornographie.

La loi de 1999 a-t-elle été efficace? On entend souvent qu'elle a diminué la prostitution visible et un rapport datant de 2010 soutient qu'elle a réduit la prostitution de rue de moitié.

   «Certains soutiennent que la prostitution s'est déplacée, qu'elle se fait maintenant en appartement, me dit Angela. Mais ce n'est pas vrai, parce que la police la débusque là aussi.»

Et elle confie avoir entendu Simon Häggstrom, policier photogénique et champion de la loi anti-clients dire: «Si les clients arrivent à trouver les femmes alors nous les trouverons aussi!» Et de conclure:

   «J'adore cette attitude!»

La loi a également été présentée comme un outil efficace pour combattre le trafic de personnes. Je me rends à la préfecture de Stockholm pour rencontrer Ann Martin, qui dirige la brigade luttant contre le trafic d'être humains. Elle me déclare:

   «Nous avons eu peu de cas de trafic d'êtres humains en Suède. Nous disons que c'est grâce à la loi qui interdit d'acheter du sexe.»

Mais mes interlocuteurs sont unanimes. Pour eux, l'effet le plus positif de la loi c'est d'avoir provoqué un changement dans les mentalités. «La loi promeut l'égalité entre les hommes et les femmes», d'après Pia Turesson, travailleuse sociale et thérapeute au Centre de Prostitution de Stockholm. Acheter du sexe est devenu impensable. «Comment peut-on acheter une autre personne alors qu'on vit dans une société moderne?» lance Johann Christianson, travailleur social auprès de clients au Centre de Prostitution. «Nous avons l'accord du peuple suédois –les femmes ne sont pas en vente. C'est un grand pas en avant», conclut Angela Beausang de Roks.
«Ce n'est pas une façon acceptable d'avoir des rapports sexuels»

Elle n'a qu'un regret, que les clients de la prostitution ne soient pas plus souvent envoyés en prison. Ils s'en tirent en général avec une amende. En 2010, la ministre de la Justice, Beatrice Ask, avait proposé qu'un courrier envoyé dans une enveloppe de couleur criarde soit adressé à toute personne soupçonnée d'avoir eu recours à une personne prostituée pour alerter ses proches. Ayant suscité un tollé, la mesure a été abandonnée.

Au Centre de Prostitution, un service spécialisé financé par la ville, Pia Turesson me montre ce qui est disponible pour les personnes prostituées: ils ou elles peuvent recevoir une aide psychologique, bénéficier des soins d'une gynécologue et d'une sage-femme et consulter un médecin. Le service est très calme ce jour-là.

Je remarque quelques fausses notes dans le discours des partisans de la loi. Il y a la manière dont Angela Beausang parle de la prostitution:

   «Ce n'est pas une façon acceptable d'avoir des rapports sexuels. Les hommes achètent du sexe, ils achètent le droit d'utiliser ton corps. Et s'ils paient tu n'as pas le choix, ils font ce qu'ils veulent.»

Et aussi, la façon dont elle me coupe:

   «Ne dis pas travail sexuel, c'est beaucoup trop horrible pour être un travail!»

Quand je demande si la loi a des effets négatifs sur les personnes qui se prostituent, on me répond que cela n'a pas vraiment d'importance, voire que c'est même une bonne chose. Ann Martin:

   «Evidemment, la loi a des effets négatifs sur les personnes qui se prostituent mais cela fait partie des effets que nous souhaitons obtenir avec cette loi... J'entends par là... Il ne faut pas que ça soit aussi facile qu'avant de sortir dans la rue pour vendre son corps.»

La stigmatisation, qui est supposée avoir basculé des personnes prostituées aux clients depuis que la loi est entrée en vigueur, semble plus forte que jamais. Elle est perceptible dans les propos de mes interlocuteurs. «A mes yeux, une femme qui se prostitue ne saurait être heureuse. Quelque chose lui est arrivé. Ce n'est pas un cap que tu franchis si tu es une femme “normale” avec une éducation “normale”», me dit Ann Martin. Et plus tard, alors qu'elle me reconduit à la sortie de la Préfecture, elle me glisse:

   «Je ne comprends toujours pas, comment un homme qui a une vie de famille normale peut aller voir une prostituée. Elle a peut-être été trafiquée. Elle est peut-être séropositive.»

***

C'est un tout autre discours que j'entends quand je rencontre Ulrika Westerlund, présidente de RFSL, la Fédération pour les droits des personnes LGBT.

   «La loi de 1999 n'a pas été évaluée correctement, me dit-elle. En 2010, Anna Skarhed, la chancelière de Justice, a bien produit une sorte d'évaluation. Le rapport (qui a partiellement été traduit en anglais) affirmait que la prostitution de rue avait diminué de moitié entre 1998 et 2008. Elle a remonté depuis.»

«C'est difficile d'évaluer les effets de la loi parce qu'elle a été introduite en 1999, soit à peu près au  moment où Internet faisait son apparition en Suède. Etrange que le rapport Skarhed ne s'intéresse pas plus à la prostitution sur Internet», ajoute-t-elle. Le rapport estimait le nombre de personnes prostituées travaillant sur Internet à 400, mais en 2009, quand RFSL s'est vu commander une enquête sur les personnes LGBT vendant des services sexuels, ils ont trouvé 200 annonces correspondants à des hommes ou des personnes s'identifiant comme trans en deux mois, m'explique Ulrika. «Il faut être naïf pour croire la version officielle. Il y a beaucoup de personnes qui vendent des services sexuels en Suède», conclut-elle. Et les tarifs pratiqués sont les plus hauts d'Europe, m'apprend-on.
Des effets négatifs considérés comme des effets positifs

Pye Jakobsson milite depuis 1994. Elle a co-fondé Rose Alliance, un collectif défendant les droits des travailleurs du sexe. «Le rapport Skarhed dit que les personnes qui vendent encore des services sexuels se sentent plus stigmatisées et poursuivies par la police. Elles ont l'impression que leurs actions sont tolérées mais pas respectées. Et ces aspects négatifs sont vus comme étant positifs», me dit-elle. J'ai retrouvé la citation à laquelle Pye fait référence dans les extraits du rapport Skarhed qu'on peut lire en ligne en anglais (page 34):

   «Les effets négatifs décrits par les personnes qui sont encore exploitées par la prostitution doivent être considérés comme positifs en gardant à l'esprit que le but de la loi est effectivement de combattre la prostitution.»

Ulrika et Pye soutiennent que les services sociaux qui sont censés prendre en charge les personnes en situation de prostitution ne se montrent pas accueillants. «Beaucoup [de travailleurs du sexe] disent qu'ils n'ont pas l'impression d'avoir accès aux services qui sont censés leur être destinés, qu'ils ne perçoivent pas le Centre de Prostitution comme un espace où ils seraient en confiance pour parler de leurs problèmes. Les travailleurs sociaux s'attendent à ce que tu dises que tu vas arrêter. Pour eux, la prostitution est la cause de tous tes problèmes. Ils ne sont pas prêts à discuter de tes autres problèmes», affirme Ulrika.

D'après RFSL et Rose Alliance, la loi pénalisant l'achat de services sexuels a eu un impact négatif sur la prévention du sida. Les membres du Centre de Prostitution de Stockholm et de Götheborg ne distribuent pas de préservatifs quand ils vont à la rencontre de personnes qui se prostituent dans la rue. «Quel genre de signal donnerais-je aux femmes dans la rue si je leur distribuais des préservatifs? Est-ce que ça ne reviendrais pas à leur dire que je ne les vois que comme des prostituées?», me lance Pia Turesson, du Centre de Prostitution de Stockholm. En 2009, une des membres du Centre de Prostitution de Malmö avait entrepris de distribuer des préservatifs aux clients en 2009. Son action a déclenché l'ire des politiciens et des médias.
«Le pire effet de la loi c'est l'augmentation de la stigmatisation»

Les politiques de réduction des risques passent mal en Suède. Le pays a des lois draconiennes rendant obligatoire de divulguer sa séropositivité à tout partenaire sexuel –c'est le pays qui a condamné le plus grand nombre de personnes pour avoir exposé un partenaire au risque de contracter le VIH– et les programmes d'échanges de seringues n'y ont été introduits que récemment, après que le nombre de toxicomanes ayant contracté le VIH a connu une hausse brutale en une année. «Beaucoup de responsables politiques et de preneurs de décisions suédois pensent que la tolérance zéro est la seule approche acceptable. Ils ne souhaitent prendre aucune mesure qui pourrait sembler rendre la vie plus facile pour les consommateurs de drogue ou les travailleurs du sexe», explique Ulrika.

D'après elle, la loi de 1999 a été adoptée par un pays qui peine à traiter respectueusement ses groupes les plus vulnérables:

   «Il y a cent ans, la Suède était extrêmement pauvre. Nous avons créé un grand pays. Si vous vous pliez à la norme, tout marche parfaitement bien, mais si vous faites partie d'une minorité ou si vous avez un comportement incompréhensible pour la majorité des Suédois c'est autre chose. Comment pouvez-vous être trans? Ou travailleur du sexe?»

RFSL a longtemps fait campagne contre l'obligation de stérilisation pour les personnes trans souhaitant changer de sexe, qui a enfin été abrogée cette année et qui est encore en vigueur en France.

   «Le pire effet de la loi c'est l'augmentation de la stigmatisation, sans aucun doute possible», me dit Pye. Je rencontre constamment des responsables politiques et des journalistes qui me demandent si le travail du sexe est dangereux en Suède. La Suède n'est pas un pays dangereux. Avant cet été, aucun travailleur du sexe n'avait été tué depuis 30 ans. Et avant le passage de la loi, les travailleurs du sexe faisaient confiance à la police.»

Aujourd'hui il arrive que des personnes prostituées travaillant en appartement ne signalent pas à la police des violences dont elles ont été victimes pour éviter d'être mises sous surveillance et de perdre leurs clients, m'explique-t-elle.

L'été dernier, une travailleuse du sexe a été tuée par son ex-conjoint en Suède. «Petite Jasmine» militait au sein de Rose Alliance, de RFSL et de RFSU (une association promouvant l'éducation sexuelle en Suède). Elle avait dénoncé la stigmatisation qui selon elle avait été aggravée par la pénalisation des clients. D'après mes interlocutrices, les services sociaux ont retiré à Jasmine la garde de ses enfants parce qu'elle était une travailleuse du sexe, préférant l'attribuer à son ex-conjoint, dont elle avait cependant dénoncé les violences à plusieurs reprises. Il l'a poignardée alors qu'elle rendait visite à ses enfants. «Pour moi, la mort de Jasmine montre très clairement que la stigmatisation tue», me dit Pye.

Difficile de remettre en question la loi pénalisant les clients dans l'espace public suédois. «Il n'y a pas beaucoup de types de féminisme en Suède», lance Pye. «C'est comme si je ne pouvais pas être féministe et être contre cette loi. Je sais que nos politiques font sa promotion d'une manière qui a l'air très convaincante. Présenté comme ça, ça a l'air vraiment bien. Et les partisans de la loi ne sont pas mauvais. J'imagine qu'ils se disent que ça protège les femmes», me dit Ulrika.
Une décision prise «sans consulter les personnes qui allait être affectées»

Aux côtés de Rose Alliance ou de RFSL, quelques nouvelles voix ont cependant commencé à se faire entendre. Notamment celle d'Hanna Wagenius, 25 ans, présidente des Jeunes du Parti du Centre.

   «Je suis pour l'abrogation de cette loi parce qu'il me semble qu'on a pris une décision sans consulter les personnes qui allait être affectées. C'est contraire à tout ce que je crois. Ce ne sera pas facile. Nous sommes un pays qui déteste la discussion et qui adore le consensus, un pays qui se voit comme la conscience du monde.»

Le «modèle suédois» a su séduire Osez le féminisme et la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Les partisans de la loi pénalisant les clients en France l'ont présentée comme une mesure visant à promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes, une mesure qui diminuerait les chiffres de la prostitution et réduirait la traite, autant d'arguments présents dans le discours des partisans suédois de la loi de 1999.

Dans son discours aux députés à l'occasion de la présentation de la proposition de loi visant à pénaliser les clients, la ministre mentionnait un rapport récent de l'Inspection générale des Affaires sociales mettant en évidence la détérioration des conditions de vie des prostitués en France. «Si la loi que vous proposez aujourd’hui est adoptée, les personnes en situation de prostitution pourront bien plus que par le passé être protégées, poser leurs conditions, dénoncer les agressions», déclarait-elle.

Mais si l'on en croit les critiques du «modèle suédois», c'est précisément le contraire qui pourrait se produire, et la loi qui prétend protéger les personnes prostituées ne fera que détériorer leurs conditions de vie et les mettre en danger. Une loi passée au nom du féminisme contribuerait ainsi à fragiliser plus encore un groupe déjà fragile.

Valeria Costa-Kostritsky

Valeria Costa-Kostritsky est journaliste freelance pour la presse française et britannique (GQ, Glamour, London Review of Books). Elle habite à Londres. Twitter: valeria_wants   Ses articles
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Message  verié2 Sam 4 Jan - 18:35

si l'on en croit les critiques du «modèle suédois», c'est précisément le contraire qui pourrait se produire, et la loi qui prétend protéger les personnes prostituées ne fera que détériorer leurs conditions de vie et les mettre en danger. Une loi passée au nom du féminisme contribuerait ainsi à fragiliser plus encore un groupe déjà fragile.
On verra ce que cela donnera dans l'avenir, puisque la loi a toutes les chances de passer.
Mais ce texte - assez contradictoire - semble montrer qu'un bilan incontestable est difficile à établir, même 10 ans après l'adoption de la loi, comme en Suède.

Que les promoteurs et les partisans de la loi soient bien intentionnés, si l'on excepte ceux qui voudraient seulement faire disparaître la prostitution de rue la plus visible, nul n'en doute. Le problème, c'est qu'il s'agit encore une fois d'une loi prohibitionniste.

Si on considère l'exemple de la loi de prohibition de l'alcool aux Etats unis, qui avait elle-aussi pour objectif de protéger les victimes (les alcooliques et leurs proches), tout le monde s'accorde à reconnaître que ses conséquences ont été catastrophiques. Certains nieront la validité de cette comparaison. Mais, dans les deux cas, il s'agit d'interdire et réprimer une action condamnable moralement et socialement coûteuse : boire de l'alcool et consommer du sexe payant. Et personne ne niera que l'alcool, auquel on peut désormais ajouter la drogue, fait socialement encore plus de dégâts que la prostitution : délinquance, violence, crimes, accidents de la route, coût pour la sécu etc.

Dans les deux cas, nous sommes en présence de deux acteurs du marché : un vendeur et un acheteur. Aucun d'eux n'est contraint, sinon par ses pulsions et par les lois du marché, à acheter ou à vendre de l'alcool, du cannabis, de la coke, du sexe. Il est donc extrémement difficile, même par la répression, d'empêcher ces deux acteurs de se rencontrer et de faire affaire. La semi clandestinité de la vente d'alcool a suscité aux Etats-unis un développement considérable de la pègre et de la corruption. L'interdiction de la drogue a abouti elle-aussi à un développement important des maffias. On peut craindre que la prohibition de la prostitution ait des effets du même genre. Ou alors il faut expliquer pourquoi l'effet de cette prohibition serait différent.

La pénalisation du client est néanmoins un symbole fort de condamnation morale d'un comportement jusque-là admis voire valorisé. Mais un symbole peut-il suffire ou même contribuer de façon significative à modifier les mentalités dans la société actuelle, d'autant qu'on ne s'en donne pas les moyens ?

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Message  Achille Sam 4 Jan - 18:39


fée clochette a écrit:http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2013/12/28/la-violence-de-base-dun-acte-sexuel-non-desire/

La violence de base d’un acte sexuel non désiré

... la décorporalisation (qui nous semble différente de la décorporéisation2) et qui finit par entraîner une négligence extrême vis-à vis du corps des personnes prostituées, expliquant leur faible recours effectif aux soins qui leur sont pourtant matériellement et techniquement accessibles ».
...L’auteure souligne la légitimation du recours à la prostitution dans la société. Il suffit de voir les prises de positions récentes banalisant ou valorisant la marchandisation du corps (du sexe) des personnes prostituées.
...Le troisième point, que Judith Trinquart indique, renvoyant à de multiples études, c’est « le lien avec les effractions corporelles à caractère sexuel, c’est à dire l’inceste, la pédophilie et le viol ».
...le résultat final est une perte de l’investissement plein et entier de son propre corps par une personne, avec pour conséquences la perte du soin de son corps et de sa santé. Ce processus est provoqué par la nécessité de s’adapter à un contexte d’effractions corporelles répétées et régulières, ou imposant un vécu d’instrumentalisation extrême du corps de l’individu. »
...L’auteure fait une distinction entre « vouloir et désirer » et rappelle « la violence de base de l’acte sexuel non désiré ». Elle ajoute « que ce soit dans un bordel luxueux, dans un misérable lupanar, dans une triste rue ou un magnifique appartement, c’est l’acte sexuel non désiré en lui même qui produit cet effet » et « la violence essentielle et fondamentale de la prostitution se situe dans l’absence de désir de la personne prostituée ». Violence essentielle et fondamentale.
Le texte de cette thèse étant librement accessible (http://ecvf.online.fr/IMG/pdf/Trinquart.pdf.pdf), chacun-e pourra étendre les quelques éléments soulignés.

Merci pour cet excellent texte qui démontre sans appel la violence du système prostitueur dont les maillons sont les réseaux mafieux, la traite, les clients abuseurs, et enfin les militants de la dé-régulation.
L'achat du non désir par un client abuseur sera plus difficile avec la loi du 4/12/13 car il maintenant considéré comme une violence et constitue donc un délit. C'est un pas en avant et un point d'appui pour les futurs combats contre le patriarcat et ses conséquences néfastes.


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Message  verié2 Sam 4 Jan - 18:55

Pour favoriser la discussion et non le radotage, ce serait bien que les modérateurs suppriment les textes mis deux fois de suite en ligne.

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Message  Achille Sam 4 Jan - 19:02

verié2 a écrit:...nous sommes en présence de deux acteurs du marché : un vendeur et un acheteur. Aucun d'eux n'est contraint, sinon par ses pulsions et par les lois du marché, …du sexe.

Ah bon ?


Témoignage. Amina, 20 ans, contrainte de se prostituer en Normandie

Alors qu'un important réseau de proxénètes nigérians vient d'être démantelé à Rouen, Amina, 20 ans, victime de l'un de ces réseaux, nous a raconté sa terrible histoire. Témoignage.

C’est un petit bout de femme de 20 ans qui promène sa poussette dans les rues de Caen. Le pas est vif car Amina ressent encore une espèce de peur permanente. Alors qu’elle est désormais sortie de l’enfer. Cette peur qui la tenaille depuis ce jour où, au Nigéria, elle a cru aux promesses d’une femme prête à « l’aider… » Soit disant. « Je dors mal, je fais des cauchemars, je revois les images d’avant. Je me rappelle les coups, les insultes et les clients qui défilaient… » Notre langue, elle l’a apprise toute seule, dans la rue. Amina est intelligente, son regard est vif et malicieux. Et c’est sûrement cette intelligence qui lui a permis de survivre et de retrouver aujourd’hui le goût de la vie, et la force de faire des projets.
Une proie facile
Dernière née d’une famille de six frères et sœurs, elle se rêvait serveuse en France. C’est en tout cas ce que cette femme lui a fait miroiter pour l’attirer dans un piège. La proie était facile en vérité. À 16 ans, au Nigéria, Amina vit au quotidien la pauvreté d’un faubourg de Bénin City, la grande ville portuaire du sud du pays. Sans travail, sans avoir eu le loisir d’aller beaucoup à l’école, l’adolescente n’avait pas de moyen d’aider sa mère, veuve depuis longtemps, pour nourrir la famille. Aussi, quand une connaissance de sa tante lui parle de s’envoler vers l’Europe, l’adolescente y croit. Cette fois, la chance est de son côté, elle en est persuadée. Elle lui fait confiance, même quand la femme lui donne de faux papiers pour prendre l’avion. En un instant,  elle devient Somalienne. Elle n’est plus née à Edo City au Nigéria en octobre 1992, mais une année plus tôt à Mogadiscio… Le voyage qui doit la conduire en France passe d’abord par Istanbul, en Turquie. De là, Amina gagne la Grèce par bateau.

Je suis restée trois mois dans un appartement en Grèce. Je n’avais pas le droit de sortir. Il fallait attendre pour partir vers la France. Je ne savais rien, juste qu’il fallait attendre et surtout ne parler à personne.

Quand enfin on lui donne son billet d’avion pour Paris, l’adolescente espère que son rêve va se réaliser. Elle fera le voyage toute seule. À l’arrivée à Orly, le douanier tamponne son faux passeport Somalien sans difficultés et lui ouvre les portes de ce qu’elle considère être un Eldorado.

Une dette de 50 000 €

Sa « protectrice » l’attend. Sitôt arrivée, elle lui confisque ses papiers, la rendant encore plus vulnérable, et lui explique que le voyage n’est pas encore terminé. On est alors le 4 décembre 2010.

J’ai pris le train avec elle pour aller à Bordeaux. Et là, je me suis retrouvée dans son appartement où je vivais avec elle. Tout de suite, elle m’a expliqué que mon travail serait de me prostituer, et que je lui devais 50 000 €. Que tant que je n’aurai pas remboursé, je devrai travailler pour elle.

Quand elle a dit qu’elle ne le ferait pas, Amina a été battue et menacée. « Ils me disaient qu’ils allaient faire du mal à ma mère… »

Prise au piège

La « maquerelle » avait fixé à 500 € par jour l’argent à ramener. « J’avais jusqu’à 12 clients… Mais parfois, il y avait moins de monde, alors je prenais des coups de bâton. » Sur les trottoirs de Bordeaux, Amina se fera interpeller trois fois pour racolage passif mais sitôt remise en liberté, elle retournait travailler. La peur des représailles l’empêchait de porter plainte.

Fin avril 2011, on m’a amenée à Caen où, comme à Bordeaux, il y a des filles du Nigéria. J’ai travaillé pendant un an sur le cours Montalivet et toutes les semaines, je prenais le train pour descendre l’argent à Bordeaux.

Pour que « ses » filles travaillent tranquillement, la maquerelle constituait pour elles des demandes d’asile en bonne et due forme auprès de l’OFPRA (Office Français de protection des Réfugiés et Apatrides). Des demandes établies avec de faux passeports. À Caen, Amina était hébergée en foyer d’accueil, et chaque soir, elle était sur le Cours Montalivet. Pendant près de 18 mois, la jeune femme allait ainsi continuer à vendre son corps pour payer sa dette. Insupportable. Seule une grossesse pourrait lui permettre de s’échapper, car à partir de là, elle ne serait plus intéressante pour le réseau. Sa rencontre avec un Français au cours d’un déplacement à Bordeaux, lui a offert l’opportunité de se faire faire un bébé. La formule est brutale, mais c’est la stricte réalité. « Quand j’ai dit que j’étais enceinte, j’ai été insultée, mais pas battue. Ils ont respecté ça… » La surveillance exercée sur la jeune femme s’est alors relâchée. Elle a saisi sa chance et pris la fuite. En février 2013, Mohamed-Mickaël est né. Avec la nationalité française. Alors qu’il avait disparu de la circulation, son père est même venu jusqu’à Caen pour le reconnaître et signer des documents attestant d’une responsabilité parentale partagée.
« Je veux être serveuse… »

Dans une permanence d’accueil des étrangers, Amina a eu la chance de rencontrer Marie-Paule Delhon, militante dans plusieurs associations caennaises, qui tentent d’améliorer le quotidien des laissés pour comptes, échoués sur le territoire français dans l’espoir d’une vie meilleure. Une rencontre miraculeuse. Après des semaines d’approche, Marie-Paule parvient à convaincre la jeune femme d’aller porter plainte en qualité de victime de « traite des êtres humains ». Puis d’ouvrir devant les services de la Préfecture une nouvelle demande d’asile ; sous son vrai nom cette fois. Un parcours du combattant car la situation d’étrangers sans papiers n’a rien de confortable.

Hébergée à l’hôtel, Amina et son bébé sont régulièrement menacés d’expulsion, faute de crédit. C’est un combat permanent. Mais celui-ci doit lui ouvrir les portes d’un véritable avenir. « Je veux rester ici car au Nigéria, tout le monde sait que j’ai été prostituée. Et puis, la maquerelle a été arrêtée en France et expulsée. Elle est là-bas. Moi je veux rester à Caen, avec mon bébé. Je veux quitter l’hôtel, et travailler. Je veux être serveuse… »

http://www.76actu.fr/temoignage-amina-20-ans-contrainte-de-se-prostituer-en-normandie_41968/


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Message  verié2 Sam 4 Jan - 19:26

Amina, 20 ans, contrainte de se prostituer
Achille multiplie la mise en ligne d'articles de ce genre. Mais que veut-il prouver ? Qu'il existe des proxénètes violents et des femmes contraintes à se prostituer ? Mais personne ne conteste cela, personne ne l'ignore. Ce qui est en discussion, ce sont les proportions de femmes et d'hommes contraints à se prostituer par la violence physique et d'hommes et de femmes poussés à la prostitution par la misère, la crise, le chômage, voire l'appât du gain pour une part.

La prostitution est-elle majoritairement le produit d'un mécanisme social ou celui de l'action de gangs d'individus violents et rapaces ? Des gangs seraient-ils capables de contraindre durablement des dizaines de milliers de personnes qui ne l'accepteraient pas de se prostituer sous la menace des coups ?

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Message  mykha Sam 4 Jan - 19:54

Des gangs seraient-ils capables de contraindre durablement des dizaines de milliers de personnes qui ne l'accepteraient pas de se prostituer sous la menace des coups ?

Bien sûr que non ! Elles aiment ça, puisqu'on vous le dit !
Et souvent, elles l'ont bien cherché, quand elles étaient plus jeunes, en aguichant des mâles qui n'ont pas pu faire autrement que de les abuser ou les violer...
Ce n'est pas pour rien qu'on appelle ça le plus vieux métier du monde, c'est comme la nature humaine ou les gènes, on n'y peut rien changer .
De la même façon qu'un homme est un homme, nom de dieu !
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Message  gérard menvussa Sam 4 Jan - 20:00

Difficile de faire la part des choses : ceux qui voudraient faire de la prostitution un métier "comme un autre", et de la (ou le) prostitué un "travailleur du sexe" vont minimiser les réseaux et les cas ou la prostitution est une contrainte "par corps", et ceux qui veulent uniquement "interdire la prostitution pour des raisons uniquement morales ou religieuses ne veulent pas entendre parler d'une prostitution qui ne soit pas conforme à l'idée qu'ils en ont (et qui ne repose, bien entendu, sur aucune expérience directe de ces millieux)

ce texte - assez contradictoire - semble montrer qu'un bilan incontestable est difficile à établir
Il est d'autant plus contradictoire que cette activité est quand même largement clandestine, et que la criminalisation des client la rendra encore plus clandestine.

Tout ce qu'on sait c'est que les réseaux maffieux n'en ont aucunement pâti (mais ils se sont adaptés, par exemple en devenant plus petits) et que le sort des prostitués, les principales victimes des violences, s'est plutot dégradé. Mais ça, comme le dit si finement Toussaint "on en a rien a foutre".

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Message  gérard menvussa Sam 4 Jan - 20:13

mykha a écrit:
Des gangs seraient-ils capables de contraindre durablement des dizaines de milliers de personnes qui ne l'accepteraient pas de se prostituer sous la menace des coups ?

Bien sûr que non ! Elles aiment ça, puisqu'on vous le dit !
Et souvent, elles l'ont bien cherché, quand elles étaient plus jeunes, en aguichant des mâles qui n'ont pas pu faire autrement que de les abuser ou les violer...
Ce n'est pas pour rien qu'on appelle ça le plus vieux métier du monde, c'est comme la nature humaine ou les gènes, on n'y peut rien changer .
De la même façon qu'un homme est un homme, nom de dieu !

On peut etre contraint(e)s sans avoir forcément affaire à un gang ! Dans mon coin, de plus en plus de femmes prostituées chinoises clandestines s'affichent. Or elles ne sont pas (encore) victimes des réseaux (par ailleurs actifs dans le cas de prostittution de chinoises "jeunes") même si elles sont vicitimes d'une situation absolument catastrophique.... Or la situation ne va pas s'ameilliorer pour elle avec cette loi, ou elle vont être contraintes de faire appel a des réseaux (ne serait ce que pour faire un "service de guet" efficace, et cher payé)

Rappelons que la prostitution chinoise se divise entre deux groupes "communautaires" aux conditions de vie différentes : celles de prostituées Wenzhou"plutot chic et jeunes", aux mains des réseaux, et celle originaires du Dongbei prostituées vieilles qui intéressent moins ceux ci (a belleville et dans d'autres quartiers populaires de paris, elles arrivent maintenant en banlieue)
Un bon article la dessus : http://amour-chine.blogspot.fr/2013/04/les-conditions-des-prostituees.html

Unn bon article la dessus :
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Message  mykha Sam 4 Jan - 20:22

Or la situation ne va pas s'ameilliorer pour elle avec cette loi, ou elle vont être contraintes de faire appel a des réseaux (ne serait ce que pour faire un "service de guet" efficace, et cher payé)

FAUX.
Car au plus mal, cette loi ne changerait rien.
En effet, antérieurement, le racolage passif était pénalisé, donc obligation de se planquer et d'avoir "un service de guet".
Aujourd'hui, c'est le client abuseur qui risquera les flics, alors que la prostituée ne pourra plus être inquiétée par la police.
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Message  verié2 Sam 4 Jan - 20:29

Gérard Ménussa
ceux qui voudraient faire de la prostitution un métier "comme un autre", et de la (ou le) prostitué un "travailleur du sexe" vont minimiser les réseaux et les cas ou la prostitution est une contrainte "par corps", et ceux qui veulent uniquement "interdire la prostitution pour des raisons uniquement morales ou religieuses ne veulent pas entendre parler d'une prostitution qui ne soit pas conforme à l'idée qu'ils en ont
Pour ma part, j'ai bien précisé que je ne considère pas la prostitution comme "un métier comme un autre". Je ne cherche pas à "minimiser" les réseaux, mais à savoir quel est leur rôle réel par rapport à l'ensemble de la prostitution. Or les rares études et synthèses d'études (liens plus haut) ne confirment pas du tout l'affirmation de la ministre, repris par beaucoup de gens, y compris sur ce forum, selon laquelle 80/90 % des prostituées seraient esclaves de réseaux mafieux.

Ca change évidemment les choses. Dans un cas, il suffirait de libérer des esclaves. Dans l'autre, c'est beaucoup plus difficile de dissuader des gens de gagner leur vie de cette façon quand on ne leur propose rien d'autre...
Mykha
Elles aiment ça, puisqu'on vous le dit !
Les enfants boliviens de 8 ans qui descendent dans les mines et ont trente ans d'espérance de vie, tu crois qu'ils aiment ça ?
Ca t'arrive de discuter honnêtement ?

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Message  verié2 Sam 4 Jan - 20:31

Mykha
Aujourd'hui, c'est le client abuseur qui risquera les flics, alors que la prostituée ne pourra plus être inquiétée par la police.
C'est un point de vue d'une grande naïveté que contredit d'ailleurs l'article sur la Suède. Une prostituée qui se risquerait à porter plainte pourrait fermer son commerce. Elle se ferait repérer, les flics pourraient guetter les clients devant chez elle et la soumettre à un chantage etc.

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Message  gérard menvussa Sam 4 Jan - 21:09

verié2 a écrit:
Gérard Ménussa
ceux qui voudraient faire de la prostitution un métier "comme un autre", et de la (ou le) prostitué un "travailleur du sexe" vont minimiser les réseaux et les cas ou la prostitution est une contrainte "par corps", et ceux qui veulent uniquement "interdire la prostitution pour des raisons uniquement morales ou religieuses ne veulent pas entendre parler d'une prostitution qui ne soit pas conforme à l'idée qu'ils en ont
Pour ma part, j'ai bien précisé que je ne considère pas la prostitution comme "un métier comme un autre". Je ne cherche pas à "minimiser" les réseaux, mais à savoir quel est leur rôle réel par rapport à l'ensemble de la prostitution. Or les rares études et synthèses d'études (liens plus haut) ne confirment pas du tout l'affirmation de la ministre, repris par beaucoup de gens, y compris sur ce forum, selon laquelle 80/90 % des prostituées seraient esclaves de réseaux mafieux.

Ca change évidemment les choses. Dans un cas, il suffirait de libérer des esclaves. Dans l'autre, c'est beaucoup plus difficile de dissuader des gens de gagner leur vie de cette façon quand on ne leur propose rien d'autre...
Mykha
Elles aiment ça, puisqu'on vous le dit !
Les enfants boliviens de 8 ans qui descendent dans les mines et ont trente ans d'espérance de vie, tu crois qu'ils aiment ça ?
Ca t'arrive de discuter honnêtement ?
Personnellement, je n'accuse personne, sauf ceux qui sont la uniquement pour taper sur le npa en le traitant de "lobby prostitueur". Trois ou quatres personnes, en fait....
Il est déja difficile de compter un "fait social" totalement "dans la norme" alors un phénoméne social plus ou moins clandestin est quasi impossible à appréhender avec les seuls outils de la statistiquue...
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Message  Achille Sam 4 Jan - 21:10

verié2 a écrit:
Amina, 20 ans, contrainte de se prostituer
Achille multiplie la mise en ligne d'articles de ce genre. Mais que veut-il prouver ?

Que tes affirmations sont totalement fausses comme celles ci :

verié2 a écrit:...nous sommes en présence de deux acteurs du marché : un vendeur et un acheteur. Aucun d'eux n'est contraint, sinon par ses pulsions et par les lois du marché, …du sexe.

Nous publions des témoignages et des études pour démonter les thèses pro dé-régulation comme celle du strass dont tu t'inspires. La La toute dernière étude publié ci dessus démontre qu'il n'y a pas de prostitution sans violence exercée par le client abuseur sur la personne prostituée :
https://forummarxiste.forum-actif.net/t860p1050-prostitution-travail-du-sexe#81305
Que cette violence soit reconnue par la loi et caractérisée comme délit n'est que justice et un acquis pour les organisations abolitionnistes et féministes, les encourageant à continuer leur combat.

Achille

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Message  verié2 Sam 4 Jan - 21:49

Achille
La toute dernière étude publié ci dessus démontre qu'il n'y a pas de prostitution sans violence exercée par le client abuseur sur la personne prostituée :
https://forummarxiste.forum-actif.net/t860p1050-prostitution-travail-du-sexe#81305
Si nous parlons du même texte, j'ai lu un discours philosophique, des affirmations de principe et non une "étude". Certes il faut convenir, comme le dit Gérard Ménussa, qu'une étude sociologique et statistique incontestable est difficile à effectuer, mais celles qui ont été faites montrent au contraire que les victimes de réseaux seraient minoritaires.

Pourquoi refuser d'admettre que ce sont les conditions sociales qui poussent des gens à se prostituer, même si, parmi celles et ceux qui succombent, il y en a sans doute un certain nombre qui ont déjà vécu une enfance sordide, des violences etc ? Il est évidemment logique que ce soit les plus faibles et les plus démunis qui craquent, face à la prostitution, comme face à la drogue.

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Message  Achille Sam 4 Jan - 22:56

verié2 a écrit:Pourquoi refuser d'admettre que ce sont les conditions sociales qui poussent des gens à se prostituer, même si, parmi celles et ceux qui succombent, il y en a sans doute un certain nombre qui ont déjà vécu une enfance sordide, des violences etc ? Il est évidemment logique que ce soit les plus faibles et les plus démunis qui craquent, face à la prostitution, comme face à la drogue.

Au delà des du B.A. BA genre TOUT est du aux conditions sociales [incluant celles imposées par le patriarcat]... le désaccord porte sur ton affirmation qui concentre bien des désaccords  :
verié2 a écrit:...nous sommes en présence de deux acteurs du marché : un vendeur et un acheteur. Aucun d'eux n'est contraint, sinon par ses pulsions et par les lois du marché, …du sexe.
Pour nous le vendeur n'est pas la personne prostituée mais bien le système prostitueur. Il s'agit de la traite et les réseaux qui sont les principaux bénéficiaires financiers de l'argent du client abuseur. Les deux maillons économiques sont donc d'un côté le lobby ou système proxénète de l'autre le client prostitueur; les deux exerçant des violences sur  la personne prostituée en la spoliant. Le proxénétisme était et est  bien insuffisamment reconnu comme un délit par la loi. Avant la loi du 4 décembre la victime, la personne prostituée commettait un délit (racolage) et le client avait tout les droits. Aujourd'hui la loi inverse ce rapport, le délit de la personne prostituée est abolit, et la violence qu'elle subit est reconnue comme un délit commit par le client abuseur. Ne pas s'en réjouir pour s'en saisir comme un acquis pour les luttes futures est totalement réactionnaire surtout accompagné d'une revendication de dé-reglementation qui est la revendication centrale du STRASS.

Achille

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