Bulletin «Combattre pour le socialisme»
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Bulletin «Combattre pour le socialisme»
Supplément à CPS du 4 septembre 2010
Comment arracher le retrait du projet de loi Sarkozy-Fillon-Woerth
Le temps presse : c’est le 15 septembre, si le calendrier prévu par le gouvernement est tenu, que l’Assemblée votera le projet de loi sur les retraites, avant que le Sénat ne fasse de même avant la fin du mois. Ce vote à l’Assemblée nationale serait une victoire pour Sarkozy et son gouvernement, le plus réactionnaire depuis Vichy, un succès pour ce pouvoir haï dans le pays, dont la xénophobie et la corruption s’étalent chaque jour davantage en toute impunité.
Cette « réforme » est une agression historique : liquidation du droit à la retraite à 60 ans, report à 67 ans du départ avec une retraite à taux plein, liquidation des avantages familiaux, baisse annoncées des salaires des fonctionnaires et de toutes les pensions et retraites.
Le vote du projet de loi serait une porte ouverte pour les dizaines de milliards « d’économies » que le gouvernement, via son projet de budget, et de nouvelles mesures contre l’assurance-maladie (loi sur la dépendance…) veut infliger dans les domaines les plus vitaux aux masses. Alors que les plus hautes autorités financières américaines viennent de reconnaître que la crise du capitalisme, loin de résorber, s’approfondit et s’aggrave encore, Sarkozy entend se mettre au diapason des autres gouvernements bourgeois européens qui multiplient les mesures anti-ouvrières, baissent les salaires des fonctionnaires, augmentent les impôts qui frappent les prolétaires (tva…), et qui dénient toute perspective d’avenir à la jeunesse vouée au chômage en masse. Le capitalisme pris à la gorge par la crise n’a d’issue temporaire que dans la destruction de tous les acquis.
Voilà l’enjeu. Le projet de loi, ni amendable, ni négociable, doit être retiré.
Pour cela il faut affronter et vaincre le gouvernement Sarkozy.
Or c’est dans la voie inverse que B.Thibault (CGT) est engagé. Il répond à la question des Echos « le 7 va-t-il se transformer en manifestation anti-Sarkozy » ceci « ce n’est ni le sujet ni le message». C’est pourquoi début juillet l’appareil CGT dans un courrier aux fédérations s’est prononcé explicitement contre le mot d’ordre de retrait du projet.
Qui n’est pas saisi de voir Woerth, symbole de la corruption inhérente à la cinquième république, remercier les appareils syndicaux pour leur « élégance », pour « n’avoir jamais jeté de l’huile sur le feu ». Et de voir, comme en réponse Thibault (et Mailly pour FO)… regretter que la mise en cause de Woerth vienne « polluer » le « débat » sur les retraites, empêche de parler « du fond » ?!
Il n’est pas besoin de chercher plus loin la raison pour laquelle le gouvernement est arrivé, après des mois de réunions incessantes avec les dirigeants syndicaux qui se poursuivent encore cette semaine, si près de l’objectif essentiel du quinquennat de Sarkozy. Le calendrier de la « réforme » a été co-élaboré avec les directions syndicales à l’Elysée en février dernier et toutes les initiatives de l’intersyndicale n’ont consisté qu’en une suite de « journées d’actions » sans revendications qui ne faisaient qu’accompagner la concertation.
Une nouvelle fois, l’appel commun à manifester le 7 septembre donne à cette journée comme objectif de se faire « entendre » des parlementaires et du gouvernement. Mais qui ne sait que l’UMP n’a d’oreille (et de médailles et autres prébendes) que pour les Bettencourt et autres grandes familles qui contrôlent le pays ? Arracher le retrait du projet de loi signifie, à l’opposé du « dialogue social » avec le gouvernement, non pas débattre mais le combattre, le vaincre, lui infliger une défaite.
Les travailleurs n’ont rien à attendre du jeu des amendements que déposeront les députés du PS, du PCF ou du PG, les uns et les autres sont déjà obnubilés par l’échéance de 2012. Les dirigeants du PS font déjà savoir qu’ils ne comptent pas abroger cette « réforme » s’ils revenaient au pouvoir.
De leur côté les appareils CGT FO et FSU poursuiventleur alliance avec Chérèque au sein de ‘l’intersyndicale’ alors même que ce dernier vient de renoncer publiquement à faire mine de défendre le droit à la retraite à 60 ans !
Il reste une issue.
Mercredi 8 septembre après-midi, ‘l’intersyndicale’ se réunit au siège de la CGT à Montreuil.
Les syndicats appartiennent aux travailleurs, pas aux appareils syndicaux. Que les dirigeants syndicaux soient contraints par l’expression de la volonté des masses d’engager le combat unitaire pour le retrait du projet, qu’ils rompent toute discussion avec le gouvernement, qu’ils rompent avec Chérèque, et tout peut changer. Leur responsabilité est totale.
Pour interdire à la majorité UMP le vote du projet de loi sur les retraites, il faut combattre pour que, à l’appel des confédérations et fédérations issues du mouvement ouvrier (CGT, FO, FSU), soit convoquée dans les plus brefs délais une
manifestation nationale devant et contre l’Assemblée nationale,
au plus tard le jour du vote le 15 septembre, pour le retrait du projet de loi
au plus tard le jour du vote le 15 septembre, pour le retrait du projet de loi
pour opposer la force et la légitimité des travailleurs à la majorité réactionnaire qui siège à l’Assemblée nationale, pour exiger le retrait du projet de loi Sarkozy. Voilà l’exigence qui doit s’exprimer et monter de toutes les manières possibles (motions, délégations) en direction des appareils syndicaux, pour les y contraindre.
C’est ce pour quoi milite notre Groupe qui combat pour la construction du parti ouvrier révolutionnaire.
Qui est responsable ?
Déclaration du représentant de la tendance « Front Unique » de la FSU lors du Conseil National de cette fédération syndicale
QUI EST RESPONSABLE ?
Il faut dire la vérité : les travailleurs de ce pays sont en passe de subir une défaite sévère. Le projet de loi Sarkozy-Fillon-Worth adopté le 15 septembre par les députés signifie une profonde détérioration des conditions d’existence des salariés et des retraités, et notamment des fonctionnaires dont il met en place la baisse des salaires. Ce vote encourage aussi le gouvernement à aller encore plus loin, notamment dans le domaine de l’assurance-maladie, ce qu’indiquent les nouvelles annonces de déremboursement, mais aussi de flicage accru des arrêts maladie des fonctionnaires.
Et pourtant, ce gouvernement est haï dans tout le pays, tant le caractère réactionnaire de sa politique et sa corruption manifeste dégagent des relents insupportables. On en est à tel point que Sarkozy est vilipendé par la planète entière… sauf par l’intersyndicale dont Woerth, pris la main dans le sac ou dans l’enveloppe, saluait encore à la rentrée « l’élégance ». Et il est en effet saisissant d’entendre à notre Conseil National la secrétaire générale de notre fédération ne rien trouver de mieux à faire que de « s’inquiéter » (sic !) du « discrédit jeté sur les politiques» par l’affaire Woerth-Bettencourt !
Et pourtant, les travailleurs veulent, c’est clair et net, le retrait pur et simple du projet de loi Sarkozy sur les retraites, ils aspirent dans leur immense majorité à en finir avec cette politique, avec ce gouvernement.
Alors, qui est responsable de cette situation ?
Serait-ce que les travailleurs ne sont pas encore assez nombreux aux journées baptisées par dérision « journées d’action »? Ou alors serait-ce qu’ils ne « reconduisent » pas d’eux-mêmes de telles journées dont il est parfaitement clair qu’elles ne représentent aucune menace pour Sarkozy et sa bande ?
C’est le contraire qui est vrai. Les responsables d’une telle situation, ce sont les appareils syndicaux, de la CGT, de FO et de la FSU, acoquinés au sein de l’intersyndicale aux sbires de Sarkozy tels Chérèque.
Il suffit de reprendre les faits. Le 2 septembre, Bernard Thibault rassure l’interviewer du journal du grand capital Les Echos qui s’inquiète de ce que le 7 septembre tourne à la manifestation « anti-Sarkozy » : « ce n’est ni l’objet, ni le message » ! Mais comment faire ravaler à ce dernier son projet de loi, cette « mère de toutes les réformes » (Fillon) sans l’affronter, sans chercher à lui infliger une défaite cinglante ?
Au sein de « l’intersyndicale » menée par Thibault et Chérèque, le mot d’ordre de retrait du projet a été rejeté. Pourquoi ? Parce que cette exigence porte en elle la nécessité d’affronter le gouvernement.
Et c’est précisément ce dont aucune direction syndicale ne veut entendre parler, même quand elles marmonnent dans leur coin le mot de « retrait » pour donner le change.
Pourtant, après le 7 septembre, une possibilité existait : aller interdire, en masse, le vote de ce projet, par la force d’une manifestation centrale et nationale devant l’Assemblée UMP.
Cette proposition d’une manifestation centrale à l’Assemblée pour le retrait du projet, nous, Front Unique, l’avons soumise au vote du Bureau National de la FSU le 8 au matin.
Toutes les autres tendances, qui représentent en réalité tous les courants organisés issus du mouvement ouvrier, s’y sont opposés, ou l’ont refusée ! Une voix pour, celle de Front Unique !
Du coup, le 8 l’intersyndicale a accouché d’un texte qui était un ultime feu vert au gouvernement : elle lui indiquait nettement que le 15, les députés pourraient voter tranquilles, sans être menacés. Comble de cynisme, l’intersyndicale (et la direction FO faisait de même de son côté) appelait à je cite « interpeller les députés dans les circonscriptions » le 15, alors que les députés siégeaient ce jour là à Paris !
Quant aux suppliques aux parlementaires, dignes de « gentils citoyens », de « bons démocrates », s’étalant dans la presse via une lettre commune des membres de l’intersyndicale, les députés UMP y ont apporté une réponse nette en aggravant encore le projet de loi, notamment en soumettant totalement la médecine du travail au bon vouloir du patronat.
Et maintenant on nous propose d’effectuer la même démarche auprès des Sénateurs ?! C’est vraiment se moquer du monde !
Il faut dire ce qui est : c’est une trahison, dont ‘l’intersyndicale’ est le centre organisateur, à laquelle les travailleurs sont aujourd’hui confrontés.
Elle vient de loin. D’abord ce fut l’affirmation en chœur des directions syndicales qu’il fallait une « réforme » pour faire face aux « problèmes de financement ». Mais avez-vous lu la presse cette semaine ? Qu’y trouve-t-on ? Un chèque de 800 millions de l’Etat pour Dassault comme compensation pour l’échec commercial du Rafale, un autre de 500 millions à Vivendi au titre d’un régime fiscal dérogatoire établi par Sarkozy en 2004, un chèque supérieur à 200 millions pour Tapie… Les voleurs agissent au grand jour. Parler de « réforme » des retraites, c’est légitimer leurs larcins, légitimer le détournement de fonds permanent qui vide les caisses !
Puis il y a eu la négociation d’un calendrier partagé avec Sarkozy, à l’Elysée.
Puis la participation à d’incessantes concertations avec ce gouvernement de corrompus, de xénophobes, un « dialogue social » incessant dont les « journées d’action » n’ont été que des instruments, sans parler de ces grèves véritablement préventives convoquées au printemps dans les transports ou le 6 septembre dans l’enseignement. De bout en bout les travailleurs ont été ligotés et livrés pieds et poings liés au nom de ces « véritables négociations » qui sont l’affirmation de la recherche d’un accord avec Sarkozy.
Quelle est la racine de cette politique aux résultats désastreux pour la classe ouvrière et tous les exploités ? Il faut le rappeler : c’est la crise du capitalisme qui a amené le gouvernement à précipiter cette « réforme », pour en faire peser le poids sur les travailleurs. C’est aussi la crise qui a précipité la formation de cette pseudo «intersyndicale» de la capitulation. Et, il faut le rappeler, cette « intersyndicale » se plaçait totalement dans le cadre des « lois du marché », du capitalisme. Et n’avait comme « exigence » - car elle n’a jamais avancé une seule revendication - que « le dialogue social ».
Mais les « lois du marché », on le voit partout en Europe, signifient aujourd’hui la casse de tout ce qui demeure en matière d’acquis collectifs ! Ce capitalisme nécrosé, en crise, voue des millions de jeunes à l’angoisse du chômage, entraîne l’humanité dans la barbarie, c’est la racine du mal auquel partout se résignent ouvertement les dirigeants syndicaux.
Et le « dialogue social », tout le montre, c’est l’accompagnement par les sommets syndicaux des contre-réformes qui pleuvent d’un bout à l’autre du Continent. Le tout sous les applaudissements des capitalistes: voici qu’Alain Minc, conseiller de Sarkozy, félicite sur LCI les dirigeants syndicaux pour être « admirablement responsables» et qu’ils évitent « l’affrontement » ! Quelle honte ce devrait être pour d’authentiques dirigeants syndicaux que de tels éloges !
Alors les travailleurs doivent tirer d’urgence les leçons d’une telle situation. Ils ont et auront à s’organiser pour imposer, sur le cadavre de « l’intersyndicale » des garde du corps de Sarkozy, la constitution d’un véritable front uni des organisations syndicales issues du mouvement ouvrier, pour le retrait des « réformes » Sarkozy, ce qui implique la rupture avec le « « dialogue social ».
Il s’agit de se réapproprier les syndicats qui appartiennent aux travailleurs, de s’armer pour ne plus être ligotés, ballotés, être les jouets des combines de sommet. C’est possible. C’est nécessaire pour en finir avec ce gouvernement le plus réactionnaire depuis Vichy. C’est ce à quoi nous appelons.
Supplément à Combattre pour le Socialisme n°40, bulletin du Groupe pour la construction du Parti ouvrier révolutionnaire
. Contact : AEPS, 140 boulevard de Ménilmontant, 75020 PARIS – socialisme@free.fr
Intervention de «Front Unique» au BN de la FSU
Intervention de Olivier Lestang au titre de la tendance Front Unique au Bureau National de la FSU
L’alternative est simple :
* soit les directions syndicales appellent tant qu’il est temps à affronter le gouvernement par la manifestation centrale au siège du pouvoir pour le retrait de la « réforme » des retraites
* Soit elles porteront l’entière responsabilité du passage de cette loi
Il faut être lucides : pour le gouvernement, il n’y a pas le feu à la maison, tant s’en faut.
Mais il y a encore des braises, qui viennent d’être avivées par l’apport de bois sec qu’est le début de mouvement dans plusieurs centaines de lycées et quelques universités (Rennes, Toulouse), mouvement qui cherche à s’orienter contre Sarkozy, son gouvernement, pour le retrait de la « réforme » des retraites, c’est-à-dire qui cherche à se dégager du refus de l’intersyndicale à engager un quelconque combat contre le gouvernement Sarkozy-Fillon-Woerth et sa politique.
Je parle de braises parce qu’aucune illusion ne doit être propagée sur les grèves « reconductibles » (c’est-à-dire disloquées site par site, jour par jour). Ces ‘grèves’ (fort disparates au demeurant) n’existent que par la décision, et la capacité, dans tel ou tel secteur, des appareils syndicaux d’engager les travailleurs qui veulent bien les y suivre.
Les travailleurs dans leur grande majorité se sentent dépossédés, cadenassés, un peu comme des ours qu’on promènerait à intervalles réguliers au bout de la laisse de l’intersyndicale, dans d’inoffensives manifestations dépourvues délibérément de tout autre objectif que de récolter quelques piécettes, d’obtenir comme dit Chérèque des « inflexions » à un projet scélérat.
Alors dans cette situation, où le 12 octobre a aussi montré la tenacité du prolétariat malgré un tel cadre, la question qui est posée, alors que les vacances de la Toussaint approchent, alors que le projet gouvernemental arrive au terme de son examen au Parlement sous le pilotage quotidien de l’Elysée est simple.
Est-ce que les directions syndicales CGT, FO et FSU, vont donner un appel d’air où bien vont-elles étouffer ces braises en les couvrant de cendres ?
Car la contradiction essentielle aujourd’hui est bien celle-là : pour l’immense majorité de la population, et tout particulièrement la jeunesse qui tente d’engager un mouvement en ce moment même, Sarkozy est l’ennemi public numéro 1.
Or pour l’intersyndicale, et y compris pour les directions syndicales qui appellent à la « reconductible », l’« exigence » essentielle c’est d’être reconnus comme … des « partenaires n°1 ».
Ainsi Bernard Thibault répète à l’’envi : « Négociez avec les syndicats ou il ne faudra pas s’etonner que le mouvement se radicalise ». C’est d’ailleurs tout le sens de la journée prévue pour le 19 octobre, veille d’un vote au Sénat qui n’a aucune importance faut-il le rappeler, c’est l’Assemblée nationale qui tranche et qui a de fait déjà tranché.
Mais bien sûr les dirigeants syndicaux savent que le vote du Sénat ne change rien au vote de la loi, et quand ils le prétendent, ils mentent aux travailleurs.
La vérité, c’est qu’en convoquant une nouvelle « journée d’action » le 19 (en attendant les vacances), la veille du vote au Sénat, il s’agit en fait pour eux, via le Sénat, de poursuivre jusqu’au bout le « dialogue social » avec le gouvernement, avec Sarkozy.
Voilà bien le cœur du problème ! Et c’est la même chose pour les « reconductibles » (à force, ce mot finit par remplacer celui de « grève ») !
Car en guise de « radicalisation », il y a donc ces quelques grèves éparses où les mêmes appareils syndicaux se proposent de faire tourner les travailleurs qui les y suivent comme des poissons rouges dans un bocal. Et qu’en penser dans l’enseignement, à quelques jours des vacances de la Toussaint … quelle impasse !
Mais aujourd’hui les choses arrivent à un terme.
L’examen du projet par le Parlement est quasiment fini. Autant pour les salades servies depuis des mois sur les « inflexions », la « prise en compte des alternatives » et autres tournures verbales qui signifient toutes : nous ne voulons pas combattre [une dirigeante du SNEP a même manifesté son « souci » lors de ce bureau national que la FSU ne soit pas « perçue – mais par qui ? – comme voulant mettre le pays à feu et à sang, mais comme une fédération responsable revendiquant un grand débat public »].
L’alternative est : soit les directions syndicales unies exigent le retrait pur et simple de ce texte, soit elles battent en retraite, en en prenant la totale responsabilité au lieu d’en faire retomber la responsabilité sur les travailleurs, ce que visent ces « reconductibles » soigneusement dosées.
Or les déclarations de Sarkozy, celles de Fillon, le vote des principaux articles de loi au Sénat fait au rythme choisi par l’Elysée indiquent bien que ce n’est que dans la voie de l’affrontement avec le gouvernement que peut s’ouvrir cet appel d’air qu’attendent tant de travailleurs, tant de nos collègues, ainsi bien entendu que la jeunesse scolarisée.
Alors qu’est-ce qu’affronter le gouvernement aujourd’hui, qu’est-ce que donner le signal d’affrontement avec lui ? C’est de convoquer une manifestation centrale au siège du pouvoir, à Paris, sur le seul et unique mot d’ordre de « retrait ».
Et dans les circonstances toutes particulières qui sont celles d’aujourd’hui, l’aspiration existe dans le pays d’aller « marcher sur le château », l’Elysée, d’aller en découdre là où cette réforme a été décidée, pilotée (et préparée en concertation avec les sommets syndicaux), là où le calendrier journalier des séances et des votes du parlement est décidé, c’est-à-dire à l’Elysée, au siège du pouvoir de type bonapartiste corrompu, contre Sarkozy, par millions, pour le retrait de son projet de « réforme » réactionnaire.
Voilà ce que la FSU doit défendre aujourd’hui auprès des confédérations ouvrières, des fédérations de fonctionnaires, des organisations syndicales enseignantes.
Alors que les circonstances peuvent permettre une nouvelle fois d’appeler au combat contre un gouvernement qui fait déjà donner ses flics partout contre nos élèves – eux ne pratiquent pas il faut le dire le « dialogue social », s’y refuser une nouvelle fois serait prendre la totale responsabilité de laisser le gouvernement passer son chemin sans être menacé, de lui offrir sur un plateau une victoire politique dont, alors, les dirigeants des confédérations et des confédérations auraient à rendre compte.
Contact : Front Unique, 46 rue de Trémonteix,63100 Clermont-Fd - mel@frontunique.com -www.frontunique.com
Unité des révolutionnaires
Très bonne intervention syndicale, répondant ce samedi 16 octobre 2010 à la psychologie des responsables syndicaux.
Unité des révolutionnaires sincéres et vrais. En avant pour la contruction d'un Parti Ouvrier Révolutionnaire, dans et pour la lutte des classes !
Unité des révolutionnaires sincéres et vrais. En avant pour la contruction d'un Parti Ouvrier Révolutionnaire, dans et pour la lutte des classes !
Eninel- Messages : 1434
Date d'inscription : 31/07/2010
Pour un bilan de la défaite sur les retraites
Supplément à «COMBATTRE POUR LE SOCIALISME» - 24 novembre 2010
Il est indispensable de tirer le bilan de la lourde défaite subie par les travailleurs et les jeunes sur la contre-réforme des retraites pour répondre à la question :
Comment mettre un coup d’arrêt à l’avalanche des projets réactionnaires du gouvernement Sarkozy-Fillon-Juppé ?
En adoptant définitivement la contre-réforme des retraites le 27 octobre, l’Assemblée nationale a scellé de manière définitive la victoire du gouvernement Sarkozy-Fillon, la défaite et des travailleurs et des jeunes. Cette défaite, c’est d’abord l’aggravation des conditions d’obtention de la retraite (2 ans de plus pour accéder à l’âge légal, 2 ans de plus aussi pour ne pas subir de décote), la mise en chantier d’une Caisse de retraite des fonctionnaires de l’Etat mise en chantier. Et aussi, la voie ouverte à la retraite par points.
L’enjeu était décisif pour la bourgeoisie. Tout montre que se profilent de nouveaux développements de la crise du capitalisme d’une ampleur inégalée. La guerre économique entre les puissances impérialistes s’exacerbe. L’impérialisme US, en agissant pour faire baisser le dollar, tente par tous les moyens de faire porter le plus lourd fardeau à l’Europe. En Europe même, malgré la brutalité inouïe des attaques contre les masses (baisse massive des salaires des fonctionnaires, suppressions massives de postes, attaques contre les retraites, privatisations), la Grèce, le Portugal, l’Irlande, après avoir versé des milliards aux banques pour les renflouer, sont au bord de la banqueroute. Sous l’égide de l’UE, de la BCE, du FMI, de nouveaux plans d’attaques contre les masses sont en préparation. C’est Van Rompuy, président de la commission européenne, qui le dit - avant de le démentir, effrayé par ses propres propos – : « Nous sommes dans une crise de survie ». L’insolvabilité d’un seul des pays de la zone euro serait un cataclysme pour toute l’Europe du fait, en particulier, de l’exposition des banques à la dette de ces pays.
La situation de la France n’est guère meilleure. La dette va vers les 80% du PIB et les déficits frisent les 8%. Le secrétaire général de l’UMP d’alors, Xavier Bertrand, l’avait dit dès mars : « Si nous ne voulons pas devenir la Grèce, il faut réussir la réforme des retraites ». L’enjeu était politique. Sarkozy-Fillon devaient faire la preuve auprès « des marchés » de leur aptitude à mater le prolétariat. C’était le verrou à faire sauter pour engager une offensive généralisée sur tous les terrains (Sécurité sociale, Code du Travail, Enseignement).
Cette victoire le permet, et c’est la fonction du gouvernement Sarkozy-Fillon II. Pour le prolétariat, la nécessité d’y faire face impose de tirer clairement les leçons de ce qui vient de se passer.
De « l’agenda social » du 15 février à l’adoption de la loi à l’Assemblée nationale le 15 septembre : 7 mois de concertation ininterrompue
Le 15 février 2010, Sarkozy- Fillon rencontraient les dirigeants syndicaux pour élaborer « l’agenda social ». A l’issue du « sommet social », Sarkozy peut déclarer : « Nous avons pu élaborer une méthode de discussion et un calendrier pour les mois à venir…. Les réformes vont continuer parce que la France en a besoin ».
Mais avant même le 15 février, les dirigeants syndicaux avaient préparé le terrain. Par leur participation au Conseil d’orientation des retraites, à ses « travaux », ses rapports, qu’ils ont approuvés unanimement, ils ont cherché à légitimer les contre-réformes, en pronostiquant une situation catastrophique pour les caisses de retraites …dans 40 ans – 40 ans sans crise majeure, ni crise tout court pour le capitalisme français !. Le quotidien Le Monde (14/4) ne s’est-il pas permis de titrer : « Sans réforme, il faudrait 2600 milliards d’euros pour sauver les retraites en 2050 » et d’expliquer : « Par quelque bout qu’on les prenne, les chiffres donnent le vertige. La récession a avancé de 20 ans les échéances… »
En martelant de manière continue depuis des mois : « Il faut une réforme », les dirigeants syndicaux ont réussi à interdire aux travailleurs de centraliser le combat contre le gouvernement sur le mot d’ordre : « retrait de la contre-réforme Sarkozy -Fillon ».
La concertation commence officiellement avec les directions syndicales le 12 avril.
Le 16 mai , le gouvernement par l’entremise de Woerth publie son « document d’orientation ».
Tout y est : l’augmentation des annuités, le passage de l’âge légal à 62 ans notamment. Qu’à cela ne tienne ! Les dirigeants syndicaux s’inscrivent tous (CGT, FO, FSU pour ne rien dire de la CFDT) dans les quatre groupes de travail qui ne visent à rien d’autre qu’à détailler point par point la mise en œuvre des différents éléments du « document d’orientation ».
Dans le même temps, l’Intersyndicale bannit le mot d’ordre de retrait du projet de réforme du gouvernement. Et pour cause : le congrès de la CFDT se prononce pour l’augmentation des annuités nécessaires et pour le « rapprochement public – privé », c’est-à-dire la liquidation du code des pensions de la Fonction publique. Quant à Thibault, il est cité dans une note de l’appareil CGT aux fédérations datée du 2 juillet : « Il (Bernard Thibault) a insisté sur le caractère stratégique de cette question. En demandant le retrait, on s’interdirait d’apprécier les premiers résultats de la mobilisation. » Chaque travailleur peut juger aujourd’hui de ces « premiers résultats » !
Ainsi, l’ « Intersyndicale » est dressée contre le véritable front unique des organisations ouvrières contre le gouvernement ; elle incarne la soumission totale des dirigeants syndicaux au patronat et au gouvernement, via la CFDT qui en est l’émissaire direct.
Soumission unanime alors qu’éclate l’affaire Woerth/Bettancourt/Sarkozy : trafic d’influence, enveloppes en liquide à destination de l’UMP, camouflage au sommet de l’Etat de la fraude fiscale massive des Bettencourt : la pourriture du gouvernement, ses liens étroits avec le capital financier exhalent leur odeur nauséabonde. Pas de quoi inspirer la moindre répulsion au nez des appareils syndicaux qui n’en disent mot si ce n’est pour regretter la « moindre disponibilité » de Woerth pour conduire la réforme. Ainsi l’appareil FO, par la bouche de Devy : « Nous n’avons rien à reprocher au ministre » cité par Le Monde (13/06). Ce qui donne le contenu exact de la manifestation FO du 15 juin : le contenu du mot d’ordre de « retrait de la réforme » est ainsi précisé : « lorsque le plat confectionné par le cuisinier est mauvais, il doit en faire un autre ». Donc l’appareil FO se prononce en réalité pour une autre réforme Sarkozy-Fillon que la direction FO se déclare d’ores et déjà prête à négocier. Pas touche au gouvernement !
On comprend l’« hommage » rendu à nouveau par Sarkozy aux dirigeants syndicaux lors de son intervention télévisée (le nième hommage, doit-on préciser) du 16 novembre :" Il n'y a pas eu de débordements.... Hommage soit rendu aux forces syndicales dans notre pays, nous avons fait cette réforme sans violence ... Les syndicats ont été responsables... E. Woerth a eu 56 réunions avec les organisations syndicales… »
Le 15 septembre, les dirigeants syndicaux unanimes décident de laisser les députés UMP voter la contre-réforme en les protégeant de la colère ouvrière
Le 7 septembre, c’est la troisième journée d’action (entre mars et novembre, il y en aura 11 !) organisée par les appareils syndicaux avec toujours le même scénario : dans plus de 200 villes, les travailleurs sont invités à tourner en rond à l’écart de l’Assemblée à majorité UMP qui « débat » de la réforme.
Quelques jours auparavant, le quotidien du capital, Les Echos (3/9) avait posé « la question de confiance » à Thibault : « La mobilisation du 7 septembre contre les retraites se déroulera dans un climat politique très tendu. Va-t-elle se transformer en manifestation anti-Sarkozy ? », le secrétaire général de la 1ère organisation ouvrière du pays avait répondu sèchement : « Ce n’est ni le sujet, ni le message. ». La suite montrera que Thibault et l’« Intersyndicale », avec l’ensemble des forces politiques qui les ont soutenus, ont tout à fait réussi à préserver le pouvoir.
Mais même dans ce cadre visant à les anesthésier, les travailleurs manifestent une très large aspiration à combattre le gouvernement Sarkozy-Fillon et sa réforme. Le nombre de manifestants est imposant (les dirigeants syndicaux annonceront 2,5 millions de participants). On ne peut donc douter de la disponibilité du prolétariat au combat.
Le 8 septembre, « l’Intersyndicale » se réunit. Au bureau national de la FSU qui précède, le représentant du courant « Front Unique » avait présenté une motion pour que la direction de la FSU propose aux autres organisations syndicales, en particulier la CGT et FO, d’appeler ensemble à une manifestation centrale de tous les travailleurs à l’Assemblée nationale à Paris le 15, jour prévu du vote. Il sera le seul à la voter, tous les représentants des autres courants - y compris les représentants du NPA, du POI - s’y refuseront.
En décidant de la 5e journée d’action pour le 23 septembre, unanimement les dirigeants syndicaux (CGT, FSU, FO flanqués de la CFDT, de l’UNSA et de Solidaires) décident donc de laisser les députés voter la contre-réforme à l’Assemblée le 15 septembre. Sur la protection de l’Assemblée nationale, tous les dirigeants sont d’accord ! C’est un simulacre de manifestation qui est organisé à Paris le 15 sans appel à la grève. Les dirigeants y multiplient les suppliques aux députés UMP pour qu’ils ne votent pas, en appelant à leur « conscience ». Et après le vote, Thibault pourra déclarer avec le plus parfait cynisme : « Ce vote n’a aucune importance.
Journées d’action décentralisées et appels aux « grèves reconductibles » : les travailleurs mis hors d’état de combattre le gouvernement
Le gouvernement vient pourtant de remporter une victoire de première importance. Mais il se trouve que les travailleurs ne sont pas disposés encore à renoncer. Une fois, deux fois, cinq fois, autant de fois qu’ils sont convoqués, ils répondront en masse aux appels à manifester des dirigeants. Dans plusieurs centaines de lycées ; les lycéens entrent en grève exprimant ainsi leur haine de ce gouvernement Sarkozy-Fillon qu’ils partagent avec leurs parents travailleurs.
Mais les défilés nombreux sont en même temps parfaitement inoffensifs maintenus loin du siège du pouvoir ! « Le gouvernement ne bougera pas », peut déclarer le conseiller de Sarkozy, Soubie. Et pour ceux des travailleurs qui trouveraient le menu un peu fade ; les appareils – puissamment aidés de leurs petits soldats d’extrême gauche (NPA, LO, POI) - proposent un plat plus épicé : la panoplie complète des « grèves reconductibles », « actions de blocage » diverses. « N’importe où pourvu que ça bouge » titre un bulletin SUD. N’importe où sauf là où ça se décide, au siège du pouvoir !
Et pour qu’aucune confusion ne soit possible, Thibault et Mailly précisent : les « actions reconductibles » ce n’est pas la grève générale. La grève générale est un mot d’ordre « abscons », déclare Thibault. « Nous n’avons jamais appelé à la grève générale ; nous avons proposé une grève interprofessionnelle de 24 heures », déclare Mailly.
Ainsi se constitue la tenaille dans laquelle est enfermé le prolétariat : au sommet, les dirigeants donnent quotidiennement toutes les garanties au pouvoir, avec lequel, déclare Woerth, « les contacts sont quotidiens » ; en bas, les représentants locaux des mêmes dirigeants organisent les « actions reconductibles » qui n’ont d’autre but que de faire porter aux travailleurs qui n’en veulent pas la responsabilité de la défaite programmée.
Bien que la CGT et autres se soient permis le luxe de ne jamais appeler à la grève, dans quelques secteurs (raffineries, chez les conducteurs à la SNCF), l’appel « à la reconductible » est suivi. Mais là encore, c’est le même discours qui est tenu par les dirigeants (Le Reste à la SNCF, Foulard aux raffineries – l’homme qui a signé la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, il y a quelques mois -) : « Nous ne sommes pas contre toute réforme mais pour une « réforme juste ». Sarkozy doit s’asseoir à la table de négociations ». Aubin, responsable CGT, le rappelle le 22/10 : « Pas question d’une manifestation nationale ». Ainsi les travailleurs de ces secteurs, en l’absence de toute perspective centralisée de combat contre le gouvernement, sont conduits dans une impasse épouvantable.
« L’Intersyndicale » se prononce « pour le respect des biens et des personnes » : le feu vert est donné au gouvernement pour les réquisitions et la répression
Le 21 octobre, « l’Intersyndicale » publie un communiqué qui est en réalité un message codé au gouvernement : « L’ampleur des mobilisations confirme qu’au-delà de la réforme des retraites, l’emploi, les salaires, les conditions de travail mais aussi l’avenir des jeunes sont restés sans réponses efficaces notamment depuis l’aggravation des situations liée à la crise financière de 2008. Les organisations syndicales conviennent de travailler ensemble sur ces questions dans les semaines à venir afin d’interpeller le gouvernement et le patronat… c’est par un large débat public et une véritable concertation en amont qu’il faut aborder une réforme importante comme celle des retraites. Les organisations syndicales…veilleront au respect des biens et des personnes. »
Se situant « au-delà de la réforme des retraites », elles indiquent que la réforme est passée. S’agissant des prochaines attaques du gouvernement, particulièrement contre la jeunesse, les appareils syndicaux indiquent au gouvernement la « méthode », celle d’une « véritable concertation en amont ». S’agissant des réquisitions et de la répression, le message est clair : les appareils « veilleront au respect des biens et des personnes ». La grève et l’occupation ne respectent pas les « biens » des capitalistes. Le piquet de grève ne respecte pas les « personnes » des bandes patronales qui visent à la briser. Chérèque et avec lui Thibault, Groison (secrétaire générale de la FSU) indiquent sans fard au gouvernement : vous pouvez cogner. Ainsi, et pour la première fois depuis 1963, le gouvernement peut réquisitionner dans les raffineries, puis chez les éboueurs de Marseille. En 1963, en continuant la grève, malgré l’ordre de réquisition, les mineurs avaient mis en échec De Gaulle. En 2010, ce coup violent contre le droit de grève est porté avec la complicité totale des dirigeants syndicaux.
Quant à la répression, elle est massive en particulier contre la jeunesse lycéenne ; arrestations, peines de prison avec sursis. Puis, dans les lycées, les exclusions contre les lycéens grévistes. L’Humanité cite ce responsable départemental de la FSU : « La proviseure a décidé de se faire justice elle-même, dénonce Éric Sueur, le secrétaire départemental de la FSU. On ne dit pas qu’il est bien de bloquer les établissements, mais s’il doit y avoir des sanctions, elles doivent être transparentes et pédagogiques ». L’appareil de la FSU est pour « des sanctions pédagogiques » : répugnant !
Le gouvernement Sarkozy-Fillon II, gouvernement de guerre totale contre le prolétariat
Le 13 octobre, totalement rassuré sur l’issue de la contre- réforme des retraites, Sarkozy annonce une nouvelle offensive : loi dépendance (ouvrant un champ immense de profits aux assurances privées sur le dos des personnes âgées) après six mois de concertation, nouveaux allégements fiscaux pour les riches (suppression de l’ISF), « emploi des jeunes » (généralisation de la surexploitation via l’alternance notamment).
D’ores et déjà, la machine à voter UMP s’est remise en route : budget de 30000 suppressions de postes dans la Fonction publique, loi de financement de la Sécurité sociale avec entre autres, la barbare suppression de l’Aide médicale d’Etat pour les immigrés sans papiers et sans ressources condamnés à mourir à la porte de l’Hôpital.
La même mécanique qui a assuré la victoire du gouvernement sur les retraites est en route. La composition du gouvernement l’indique : Fillon associé à toutes les contre-réformes de la dernière décennie, Juppé – on se rappelle 1995 -, Hortefeux, condamné pour propos racistes, Bertrand, l’homme de la liquidation des régimes spéciaux, Bachelot qui a fait adopter la loi Hôpitaux Patients Santé Territoire : un gouvernement du vieux noyau RPR, trempé par des années de combat anti-ouvrier qui doit partir à l’assaut des conquêtes ouvrières.
Mais il a encore besoin de la collaboration des dirigeants syndicaux. Le 26 octobre, Chérèque « propose » le dialogue social sur l’emploi des jeunes. Thibault et Mailly obtempèrent, au prix de réserves de pure forme. Parisot (MEDEF) applaudit.
Préparer les combats à venir, c’est combattre immédiatement pour que les dirigeants rompent le dialogue social avec le gouvernement
C’est pour avoir négligé l’aide inestimable du « dialogue social » que le gouvernement de la bourgeoisie a subi sa seule défaite dans la dernière décennie avec le retrait du CPE.
C’est encore par le dialogue social que le gouvernement entend faire passer la future « loi dépendance », les mesures de surexploitation de la jeunesse au nom de « l’emploi des jeunes » entre autres. Le premier combat à mener est donc celui visant à imposer aux dirigeants des organisations ouvrières en premier lieu des syndicats de rompre le dialogue social : aucune participation à la concertation sur la dépendance ! Aucune participation à la concertation sur « l’emploi des jeunes »; aucune concertation sur les contre-réformes de l’enseignement prévues (statut de directeur d’école, réforme du collège etc.).
Désarroi politique
Confrontés au projet de contre-réforme, les masses laborieuses n’ont jamais été en situation de remettre en cause la politique imposée par les appareils contre-révolutionnaires. On doit le constater : c’est le prix du désarroi politique provoqué par l’accumulation des défaites auxquelles conduisent ces appareils qui conjuguent leurs efforts à ceux du PS, du PCF, du PG…, nourri par le sentiment – fondé – de l’immensité de la crise du capitalisme. Et, en arrière-fond, le désastre économique et politique révélé par la restauration du capitalisme dans l’ex-Urss et dans les autres pays.
Les nouveaux développements de la crise du capitalisme portent en eux la remise en cause brutale des conditions de vie des masses
Le combat du prolétariat est pourtant d’autant plus inévitable que s’accumulent les ingrédients pour un nouveau développement en forme de cataclysme de la crise du capitalisme. C’est le gouverneur de la banque d’Angleterre qui le dit : Nous sommes sous la menace « d’un effondrement catastrophique de l’activité mondiale comme dans les années 30 »
La décision de la FED d’injecter 600 milliards dans l’économie américaine en faisant tourner la planche à billets ne redressera pas l’économie US. Mais en affaiblissant le dollar, elle rendra plus aigüe la crise en Europe, au Japon, etc. en renchérissant le prix des produits à l’exportation. Elle conduit déjà à une flambée spéculative sur les matières premières, en particulier alimentaires, précipitant dans la famine des millions d’hommes.
En Europe, et plus encore qu’ailleurs, en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Grande-Bretagne, les masses sont saignées à blanc par les gouvernements au nom de la lutte contre les déficits provoqués par le renflouement des banques. Cela ne suffit pourtant encore pas. Il ne doit pas rester pierre sur pierre des acquis ouvriers : c’est ce dont témoigne le projet en Grèce de donner au patronat le droit de dénoncer, à tout moment, une convention de branche s’ils la jugent trop contraignante. Ce sont pourtant les mêmes banques qui encaissent les taux usuraires des obligations émises par les gouvernements. Mais tous les gouvernements d’Europe redoutent le cataclysme que serait la déclaration de cessation de paiement d’un seul de ces pays, que nul ne peut exclure.
Quant à la Chine, sa croissance a été dopée par un énorme plan de relance. Mais aujourd’hui, les masses énormes de liquidités ainsi jetées dans l’économie alimentent une spéculation galopante qui s’est étendue de l’immobilier aux produits alimentaires, menaçant immédiatement les conditions de survie des masses.
Que, quelques jours après la décision de la FED, véritable guerre économique déclarée par l’impérialisme US à ses rivaux, le G 20 disserte sur les « règles de bonne conduite » à adopter pour éviter la guerre des monnaies et la guerre commerciale, le retour au protectionnisme, pourrait prêter à rire si les prolétariats n’étaient les victimes tout désignées de cette crise.
En France, se préparent des milliers de licenciements en particulier dans l’automobile. Les prix de l’alimentation, de l’électricité vont flamber. En même temps, les mesures prises lors du premier épisode de la crise (indemnisation du chômage partiel, « emplois aidés », etc.), toutes mesures réactionnaires mais qui permettaient à la frange la plus démunie du prolétariat de survivre, sont elles-mêmes abandonnées, jugées encore trop coûteuses pour le capital financier.
Combattre pour le socialisme
C’est contre la réduction à la déchéance et à la misère que le prolétariat engagera le combat. La lutte des étudiants anglais contre le triplement de leur droit d’inscription envahissant massivement les locaux du Parti conservateur donne un faible avant-goût des affrontements qui auront lieu. La condamnation de leur action par les bureaucrates syndicaux d’Angleterre, les Thibault, Mailly, Groison locaux, indiquent à quels obstacles le prolétariat se heurtera.
Que les conditions d’existence (chômage, précarité, vie chère, droit à la santé, accès aux études,…) s’aggravent brutalement, et le prolétariat et la jeunesse trouveront empiriquement les moyens de combattre les responsables des maux qui les accablent : les banques (« les banksters »), les groupes capitalistes, le gouvernement et l’Etat bourgeois. En un mot : le régime capitaliste.
Dans leur lutte pour leurs revendications et pour en finir avec Sarkozy, ils chercheront à utiliser les organisations ouvrières. Il leur faudra exiger que celles-ci rompent avec la bourgeoisie et ses partis et réalisent le front unique. Et, à chaque étape de leurs luttes, il leur faudra écarter, submerger les obstacles que constituent les « lieutenants ouvriers de la bourgeoisie ». Pour résoudre cette contradiction, surgiront les formes autonomes de luttes adaptées.
On ne peut pas prévoir les moments successifs de la lutte de classe, mais il est une certitude : le capitalisme ne peut pas supporter la satisfaction des revendications de la population laborieuse. Pour ne pas être réduit à la déchéance et à la misère, le prolétariat doit prendre le pouvoir et, immédiatement : exproprier les banques, étatiser le système de crédit, ainsi que les grands groupes capitalistes industriels, de l’énergie, du transport et du commerce ; établir et mettre en œuvre un plan de production pour satisfaire les besoins des masses.
En prenant le pouvoir, le prolétariat – cela vaut pour le prolétariat de tout pays européen – inscrira son action comme une étape dans le combat pour les Etats-Unis socialistes d’Europe.
Et aussi cette leçon tirée de toute l’histoire du mouvement ouvrier international : pour aboutir, la classe ouvrière a besoin d’une direction révolutionnaire. C’est le sens de l’activité des militants du Groupe pour la construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire, de l’Internationale Ouvrière Révolutionnaire. Nous vous invitons à vous associer à ce combat.
Prenez contact : AEPS – 140 Bd de Ménilmontant 75020 PARIS – ou ici
Il est indispensable de tirer le bilan de la lourde défaite subie par les travailleurs et les jeunes sur la contre-réforme des retraites pour répondre à la question :
Comment mettre un coup d’arrêt à l’avalanche des projets réactionnaires du gouvernement Sarkozy-Fillon-Juppé ?
En adoptant définitivement la contre-réforme des retraites le 27 octobre, l’Assemblée nationale a scellé de manière définitive la victoire du gouvernement Sarkozy-Fillon, la défaite et des travailleurs et des jeunes. Cette défaite, c’est d’abord l’aggravation des conditions d’obtention de la retraite (2 ans de plus pour accéder à l’âge légal, 2 ans de plus aussi pour ne pas subir de décote), la mise en chantier d’une Caisse de retraite des fonctionnaires de l’Etat mise en chantier. Et aussi, la voie ouverte à la retraite par points.
L’enjeu était décisif pour la bourgeoisie. Tout montre que se profilent de nouveaux développements de la crise du capitalisme d’une ampleur inégalée. La guerre économique entre les puissances impérialistes s’exacerbe. L’impérialisme US, en agissant pour faire baisser le dollar, tente par tous les moyens de faire porter le plus lourd fardeau à l’Europe. En Europe même, malgré la brutalité inouïe des attaques contre les masses (baisse massive des salaires des fonctionnaires, suppressions massives de postes, attaques contre les retraites, privatisations), la Grèce, le Portugal, l’Irlande, après avoir versé des milliards aux banques pour les renflouer, sont au bord de la banqueroute. Sous l’égide de l’UE, de la BCE, du FMI, de nouveaux plans d’attaques contre les masses sont en préparation. C’est Van Rompuy, président de la commission européenne, qui le dit - avant de le démentir, effrayé par ses propres propos – : « Nous sommes dans une crise de survie ». L’insolvabilité d’un seul des pays de la zone euro serait un cataclysme pour toute l’Europe du fait, en particulier, de l’exposition des banques à la dette de ces pays.
La situation de la France n’est guère meilleure. La dette va vers les 80% du PIB et les déficits frisent les 8%. Le secrétaire général de l’UMP d’alors, Xavier Bertrand, l’avait dit dès mars : « Si nous ne voulons pas devenir la Grèce, il faut réussir la réforme des retraites ». L’enjeu était politique. Sarkozy-Fillon devaient faire la preuve auprès « des marchés » de leur aptitude à mater le prolétariat. C’était le verrou à faire sauter pour engager une offensive généralisée sur tous les terrains (Sécurité sociale, Code du Travail, Enseignement).
Cette victoire le permet, et c’est la fonction du gouvernement Sarkozy-Fillon II. Pour le prolétariat, la nécessité d’y faire face impose de tirer clairement les leçons de ce qui vient de se passer.
De « l’agenda social » du 15 février à l’adoption de la loi à l’Assemblée nationale le 15 septembre : 7 mois de concertation ininterrompue
Le 15 février 2010, Sarkozy- Fillon rencontraient les dirigeants syndicaux pour élaborer « l’agenda social ». A l’issue du « sommet social », Sarkozy peut déclarer : « Nous avons pu élaborer une méthode de discussion et un calendrier pour les mois à venir…. Les réformes vont continuer parce que la France en a besoin ».
Mais avant même le 15 février, les dirigeants syndicaux avaient préparé le terrain. Par leur participation au Conseil d’orientation des retraites, à ses « travaux », ses rapports, qu’ils ont approuvés unanimement, ils ont cherché à légitimer les contre-réformes, en pronostiquant une situation catastrophique pour les caisses de retraites …dans 40 ans – 40 ans sans crise majeure, ni crise tout court pour le capitalisme français !. Le quotidien Le Monde (14/4) ne s’est-il pas permis de titrer : « Sans réforme, il faudrait 2600 milliards d’euros pour sauver les retraites en 2050 » et d’expliquer : « Par quelque bout qu’on les prenne, les chiffres donnent le vertige. La récession a avancé de 20 ans les échéances… »
En martelant de manière continue depuis des mois : « Il faut une réforme », les dirigeants syndicaux ont réussi à interdire aux travailleurs de centraliser le combat contre le gouvernement sur le mot d’ordre : « retrait de la contre-réforme Sarkozy -Fillon ».
La concertation commence officiellement avec les directions syndicales le 12 avril.
Le 16 mai , le gouvernement par l’entremise de Woerth publie son « document d’orientation ».
Tout y est : l’augmentation des annuités, le passage de l’âge légal à 62 ans notamment. Qu’à cela ne tienne ! Les dirigeants syndicaux s’inscrivent tous (CGT, FO, FSU pour ne rien dire de la CFDT) dans les quatre groupes de travail qui ne visent à rien d’autre qu’à détailler point par point la mise en œuvre des différents éléments du « document d’orientation ».
Dans le même temps, l’Intersyndicale bannit le mot d’ordre de retrait du projet de réforme du gouvernement. Et pour cause : le congrès de la CFDT se prononce pour l’augmentation des annuités nécessaires et pour le « rapprochement public – privé », c’est-à-dire la liquidation du code des pensions de la Fonction publique. Quant à Thibault, il est cité dans une note de l’appareil CGT aux fédérations datée du 2 juillet : « Il (Bernard Thibault) a insisté sur le caractère stratégique de cette question. En demandant le retrait, on s’interdirait d’apprécier les premiers résultats de la mobilisation. » Chaque travailleur peut juger aujourd’hui de ces « premiers résultats » !
Ainsi, l’ « Intersyndicale » est dressée contre le véritable front unique des organisations ouvrières contre le gouvernement ; elle incarne la soumission totale des dirigeants syndicaux au patronat et au gouvernement, via la CFDT qui en est l’émissaire direct.
Soumission unanime alors qu’éclate l’affaire Woerth/Bettancourt/Sarkozy : trafic d’influence, enveloppes en liquide à destination de l’UMP, camouflage au sommet de l’Etat de la fraude fiscale massive des Bettencourt : la pourriture du gouvernement, ses liens étroits avec le capital financier exhalent leur odeur nauséabonde. Pas de quoi inspirer la moindre répulsion au nez des appareils syndicaux qui n’en disent mot si ce n’est pour regretter la « moindre disponibilité » de Woerth pour conduire la réforme. Ainsi l’appareil FO, par la bouche de Devy : « Nous n’avons rien à reprocher au ministre » cité par Le Monde (13/06). Ce qui donne le contenu exact de la manifestation FO du 15 juin : le contenu du mot d’ordre de « retrait de la réforme » est ainsi précisé : « lorsque le plat confectionné par le cuisinier est mauvais, il doit en faire un autre ». Donc l’appareil FO se prononce en réalité pour une autre réforme Sarkozy-Fillon que la direction FO se déclare d’ores et déjà prête à négocier. Pas touche au gouvernement !
On comprend l’« hommage » rendu à nouveau par Sarkozy aux dirigeants syndicaux lors de son intervention télévisée (le nième hommage, doit-on préciser) du 16 novembre :" Il n'y a pas eu de débordements.... Hommage soit rendu aux forces syndicales dans notre pays, nous avons fait cette réforme sans violence ... Les syndicats ont été responsables... E. Woerth a eu 56 réunions avec les organisations syndicales… »
Le 15 septembre, les dirigeants syndicaux unanimes décident de laisser les députés UMP voter la contre-réforme en les protégeant de la colère ouvrière
Le 7 septembre, c’est la troisième journée d’action (entre mars et novembre, il y en aura 11 !) organisée par les appareils syndicaux avec toujours le même scénario : dans plus de 200 villes, les travailleurs sont invités à tourner en rond à l’écart de l’Assemblée à majorité UMP qui « débat » de la réforme.
Quelques jours auparavant, le quotidien du capital, Les Echos (3/9) avait posé « la question de confiance » à Thibault : « La mobilisation du 7 septembre contre les retraites se déroulera dans un climat politique très tendu. Va-t-elle se transformer en manifestation anti-Sarkozy ? », le secrétaire général de la 1ère organisation ouvrière du pays avait répondu sèchement : « Ce n’est ni le sujet, ni le message. ». La suite montrera que Thibault et l’« Intersyndicale », avec l’ensemble des forces politiques qui les ont soutenus, ont tout à fait réussi à préserver le pouvoir.
Mais même dans ce cadre visant à les anesthésier, les travailleurs manifestent une très large aspiration à combattre le gouvernement Sarkozy-Fillon et sa réforme. Le nombre de manifestants est imposant (les dirigeants syndicaux annonceront 2,5 millions de participants). On ne peut donc douter de la disponibilité du prolétariat au combat.
Le 8 septembre, « l’Intersyndicale » se réunit. Au bureau national de la FSU qui précède, le représentant du courant « Front Unique » avait présenté une motion pour que la direction de la FSU propose aux autres organisations syndicales, en particulier la CGT et FO, d’appeler ensemble à une manifestation centrale de tous les travailleurs à l’Assemblée nationale à Paris le 15, jour prévu du vote. Il sera le seul à la voter, tous les représentants des autres courants - y compris les représentants du NPA, du POI - s’y refuseront.
En décidant de la 5e journée d’action pour le 23 septembre, unanimement les dirigeants syndicaux (CGT, FSU, FO flanqués de la CFDT, de l’UNSA et de Solidaires) décident donc de laisser les députés voter la contre-réforme à l’Assemblée le 15 septembre. Sur la protection de l’Assemblée nationale, tous les dirigeants sont d’accord ! C’est un simulacre de manifestation qui est organisé à Paris le 15 sans appel à la grève. Les dirigeants y multiplient les suppliques aux députés UMP pour qu’ils ne votent pas, en appelant à leur « conscience ». Et après le vote, Thibault pourra déclarer avec le plus parfait cynisme : « Ce vote n’a aucune importance.
Journées d’action décentralisées et appels aux « grèves reconductibles » : les travailleurs mis hors d’état de combattre le gouvernement
Le gouvernement vient pourtant de remporter une victoire de première importance. Mais il se trouve que les travailleurs ne sont pas disposés encore à renoncer. Une fois, deux fois, cinq fois, autant de fois qu’ils sont convoqués, ils répondront en masse aux appels à manifester des dirigeants. Dans plusieurs centaines de lycées ; les lycéens entrent en grève exprimant ainsi leur haine de ce gouvernement Sarkozy-Fillon qu’ils partagent avec leurs parents travailleurs.
Mais les défilés nombreux sont en même temps parfaitement inoffensifs maintenus loin du siège du pouvoir ! « Le gouvernement ne bougera pas », peut déclarer le conseiller de Sarkozy, Soubie. Et pour ceux des travailleurs qui trouveraient le menu un peu fade ; les appareils – puissamment aidés de leurs petits soldats d’extrême gauche (NPA, LO, POI) - proposent un plat plus épicé : la panoplie complète des « grèves reconductibles », « actions de blocage » diverses. « N’importe où pourvu que ça bouge » titre un bulletin SUD. N’importe où sauf là où ça se décide, au siège du pouvoir !
Et pour qu’aucune confusion ne soit possible, Thibault et Mailly précisent : les « actions reconductibles » ce n’est pas la grève générale. La grève générale est un mot d’ordre « abscons », déclare Thibault. « Nous n’avons jamais appelé à la grève générale ; nous avons proposé une grève interprofessionnelle de 24 heures », déclare Mailly.
Ainsi se constitue la tenaille dans laquelle est enfermé le prolétariat : au sommet, les dirigeants donnent quotidiennement toutes les garanties au pouvoir, avec lequel, déclare Woerth, « les contacts sont quotidiens » ; en bas, les représentants locaux des mêmes dirigeants organisent les « actions reconductibles » qui n’ont d’autre but que de faire porter aux travailleurs qui n’en veulent pas la responsabilité de la défaite programmée.
Bien que la CGT et autres se soient permis le luxe de ne jamais appeler à la grève, dans quelques secteurs (raffineries, chez les conducteurs à la SNCF), l’appel « à la reconductible » est suivi. Mais là encore, c’est le même discours qui est tenu par les dirigeants (Le Reste à la SNCF, Foulard aux raffineries – l’homme qui a signé la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, il y a quelques mois -) : « Nous ne sommes pas contre toute réforme mais pour une « réforme juste ». Sarkozy doit s’asseoir à la table de négociations ». Aubin, responsable CGT, le rappelle le 22/10 : « Pas question d’une manifestation nationale ». Ainsi les travailleurs de ces secteurs, en l’absence de toute perspective centralisée de combat contre le gouvernement, sont conduits dans une impasse épouvantable.
« L’Intersyndicale » se prononce « pour le respect des biens et des personnes » : le feu vert est donné au gouvernement pour les réquisitions et la répression
Le 21 octobre, « l’Intersyndicale » publie un communiqué qui est en réalité un message codé au gouvernement : « L’ampleur des mobilisations confirme qu’au-delà de la réforme des retraites, l’emploi, les salaires, les conditions de travail mais aussi l’avenir des jeunes sont restés sans réponses efficaces notamment depuis l’aggravation des situations liée à la crise financière de 2008. Les organisations syndicales conviennent de travailler ensemble sur ces questions dans les semaines à venir afin d’interpeller le gouvernement et le patronat… c’est par un large débat public et une véritable concertation en amont qu’il faut aborder une réforme importante comme celle des retraites. Les organisations syndicales…veilleront au respect des biens et des personnes. »
Se situant « au-delà de la réforme des retraites », elles indiquent que la réforme est passée. S’agissant des prochaines attaques du gouvernement, particulièrement contre la jeunesse, les appareils syndicaux indiquent au gouvernement la « méthode », celle d’une « véritable concertation en amont ». S’agissant des réquisitions et de la répression, le message est clair : les appareils « veilleront au respect des biens et des personnes ». La grève et l’occupation ne respectent pas les « biens » des capitalistes. Le piquet de grève ne respecte pas les « personnes » des bandes patronales qui visent à la briser. Chérèque et avec lui Thibault, Groison (secrétaire générale de la FSU) indiquent sans fard au gouvernement : vous pouvez cogner. Ainsi, et pour la première fois depuis 1963, le gouvernement peut réquisitionner dans les raffineries, puis chez les éboueurs de Marseille. En 1963, en continuant la grève, malgré l’ordre de réquisition, les mineurs avaient mis en échec De Gaulle. En 2010, ce coup violent contre le droit de grève est porté avec la complicité totale des dirigeants syndicaux.
Quant à la répression, elle est massive en particulier contre la jeunesse lycéenne ; arrestations, peines de prison avec sursis. Puis, dans les lycées, les exclusions contre les lycéens grévistes. L’Humanité cite ce responsable départemental de la FSU : « La proviseure a décidé de se faire justice elle-même, dénonce Éric Sueur, le secrétaire départemental de la FSU. On ne dit pas qu’il est bien de bloquer les établissements, mais s’il doit y avoir des sanctions, elles doivent être transparentes et pédagogiques ». L’appareil de la FSU est pour « des sanctions pédagogiques » : répugnant !
Le gouvernement Sarkozy-Fillon II, gouvernement de guerre totale contre le prolétariat
Le 13 octobre, totalement rassuré sur l’issue de la contre- réforme des retraites, Sarkozy annonce une nouvelle offensive : loi dépendance (ouvrant un champ immense de profits aux assurances privées sur le dos des personnes âgées) après six mois de concertation, nouveaux allégements fiscaux pour les riches (suppression de l’ISF), « emploi des jeunes » (généralisation de la surexploitation via l’alternance notamment).
D’ores et déjà, la machine à voter UMP s’est remise en route : budget de 30000 suppressions de postes dans la Fonction publique, loi de financement de la Sécurité sociale avec entre autres, la barbare suppression de l’Aide médicale d’Etat pour les immigrés sans papiers et sans ressources condamnés à mourir à la porte de l’Hôpital.
La même mécanique qui a assuré la victoire du gouvernement sur les retraites est en route. La composition du gouvernement l’indique : Fillon associé à toutes les contre-réformes de la dernière décennie, Juppé – on se rappelle 1995 -, Hortefeux, condamné pour propos racistes, Bertrand, l’homme de la liquidation des régimes spéciaux, Bachelot qui a fait adopter la loi Hôpitaux Patients Santé Territoire : un gouvernement du vieux noyau RPR, trempé par des années de combat anti-ouvrier qui doit partir à l’assaut des conquêtes ouvrières.
Mais il a encore besoin de la collaboration des dirigeants syndicaux. Le 26 octobre, Chérèque « propose » le dialogue social sur l’emploi des jeunes. Thibault et Mailly obtempèrent, au prix de réserves de pure forme. Parisot (MEDEF) applaudit.
Préparer les combats à venir, c’est combattre immédiatement pour que les dirigeants rompent le dialogue social avec le gouvernement
C’est pour avoir négligé l’aide inestimable du « dialogue social » que le gouvernement de la bourgeoisie a subi sa seule défaite dans la dernière décennie avec le retrait du CPE.
C’est encore par le dialogue social que le gouvernement entend faire passer la future « loi dépendance », les mesures de surexploitation de la jeunesse au nom de « l’emploi des jeunes » entre autres. Le premier combat à mener est donc celui visant à imposer aux dirigeants des organisations ouvrières en premier lieu des syndicats de rompre le dialogue social : aucune participation à la concertation sur la dépendance ! Aucune participation à la concertation sur « l’emploi des jeunes »; aucune concertation sur les contre-réformes de l’enseignement prévues (statut de directeur d’école, réforme du collège etc.).
Désarroi politique
Confrontés au projet de contre-réforme, les masses laborieuses n’ont jamais été en situation de remettre en cause la politique imposée par les appareils contre-révolutionnaires. On doit le constater : c’est le prix du désarroi politique provoqué par l’accumulation des défaites auxquelles conduisent ces appareils qui conjuguent leurs efforts à ceux du PS, du PCF, du PG…, nourri par le sentiment – fondé – de l’immensité de la crise du capitalisme. Et, en arrière-fond, le désastre économique et politique révélé par la restauration du capitalisme dans l’ex-Urss et dans les autres pays.
Les nouveaux développements de la crise du capitalisme portent en eux la remise en cause brutale des conditions de vie des masses
Le combat du prolétariat est pourtant d’autant plus inévitable que s’accumulent les ingrédients pour un nouveau développement en forme de cataclysme de la crise du capitalisme. C’est le gouverneur de la banque d’Angleterre qui le dit : Nous sommes sous la menace « d’un effondrement catastrophique de l’activité mondiale comme dans les années 30 »
La décision de la FED d’injecter 600 milliards dans l’économie américaine en faisant tourner la planche à billets ne redressera pas l’économie US. Mais en affaiblissant le dollar, elle rendra plus aigüe la crise en Europe, au Japon, etc. en renchérissant le prix des produits à l’exportation. Elle conduit déjà à une flambée spéculative sur les matières premières, en particulier alimentaires, précipitant dans la famine des millions d’hommes.
En Europe, et plus encore qu’ailleurs, en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Grande-Bretagne, les masses sont saignées à blanc par les gouvernements au nom de la lutte contre les déficits provoqués par le renflouement des banques. Cela ne suffit pourtant encore pas. Il ne doit pas rester pierre sur pierre des acquis ouvriers : c’est ce dont témoigne le projet en Grèce de donner au patronat le droit de dénoncer, à tout moment, une convention de branche s’ils la jugent trop contraignante. Ce sont pourtant les mêmes banques qui encaissent les taux usuraires des obligations émises par les gouvernements. Mais tous les gouvernements d’Europe redoutent le cataclysme que serait la déclaration de cessation de paiement d’un seul de ces pays, que nul ne peut exclure.
Quant à la Chine, sa croissance a été dopée par un énorme plan de relance. Mais aujourd’hui, les masses énormes de liquidités ainsi jetées dans l’économie alimentent une spéculation galopante qui s’est étendue de l’immobilier aux produits alimentaires, menaçant immédiatement les conditions de survie des masses.
Que, quelques jours après la décision de la FED, véritable guerre économique déclarée par l’impérialisme US à ses rivaux, le G 20 disserte sur les « règles de bonne conduite » à adopter pour éviter la guerre des monnaies et la guerre commerciale, le retour au protectionnisme, pourrait prêter à rire si les prolétariats n’étaient les victimes tout désignées de cette crise.
En France, se préparent des milliers de licenciements en particulier dans l’automobile. Les prix de l’alimentation, de l’électricité vont flamber. En même temps, les mesures prises lors du premier épisode de la crise (indemnisation du chômage partiel, « emplois aidés », etc.), toutes mesures réactionnaires mais qui permettaient à la frange la plus démunie du prolétariat de survivre, sont elles-mêmes abandonnées, jugées encore trop coûteuses pour le capital financier.
Combattre pour le socialisme
C’est contre la réduction à la déchéance et à la misère que le prolétariat engagera le combat. La lutte des étudiants anglais contre le triplement de leur droit d’inscription envahissant massivement les locaux du Parti conservateur donne un faible avant-goût des affrontements qui auront lieu. La condamnation de leur action par les bureaucrates syndicaux d’Angleterre, les Thibault, Mailly, Groison locaux, indiquent à quels obstacles le prolétariat se heurtera.
Que les conditions d’existence (chômage, précarité, vie chère, droit à la santé, accès aux études,…) s’aggravent brutalement, et le prolétariat et la jeunesse trouveront empiriquement les moyens de combattre les responsables des maux qui les accablent : les banques (« les banksters »), les groupes capitalistes, le gouvernement et l’Etat bourgeois. En un mot : le régime capitaliste.
Dans leur lutte pour leurs revendications et pour en finir avec Sarkozy, ils chercheront à utiliser les organisations ouvrières. Il leur faudra exiger que celles-ci rompent avec la bourgeoisie et ses partis et réalisent le front unique. Et, à chaque étape de leurs luttes, il leur faudra écarter, submerger les obstacles que constituent les « lieutenants ouvriers de la bourgeoisie ». Pour résoudre cette contradiction, surgiront les formes autonomes de luttes adaptées.
On ne peut pas prévoir les moments successifs de la lutte de classe, mais il est une certitude : le capitalisme ne peut pas supporter la satisfaction des revendications de la population laborieuse. Pour ne pas être réduit à la déchéance et à la misère, le prolétariat doit prendre le pouvoir et, immédiatement : exproprier les banques, étatiser le système de crédit, ainsi que les grands groupes capitalistes industriels, de l’énergie, du transport et du commerce ; établir et mettre en œuvre un plan de production pour satisfaire les besoins des masses.
En prenant le pouvoir, le prolétariat – cela vaut pour le prolétariat de tout pays européen – inscrira son action comme une étape dans le combat pour les Etats-Unis socialistes d’Europe.
Et aussi cette leçon tirée de toute l’histoire du mouvement ouvrier international : pour aboutir, la classe ouvrière a besoin d’une direction révolutionnaire. C’est le sens de l’activité des militants du Groupe pour la construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire, de l’Internationale Ouvrière Révolutionnaire. Nous vous invitons à vous associer à ce combat.
Prenez contact : AEPS – 140 Bd de Ménilmontant 75020 PARIS – ou ici
Courant «Front unique» de la FSU
Pour information, intervention faite au nom du courant «Front Unique» au Conseil National de la FSU, mercredi 24 novembre 2010 :
Tirer le bilan - Rompre le dialogue social avec Sarkozy
Camarades,
Ce Conseil National devrait s'ouvrir sur une évidence: avec l'adoption définitive de la contre-réforme des retraites, le 27 octobre, tous les travailleurs de ce pays viennent de subir une très lourde défaite.
Pour Sarkozy, c'est une victoire cinglante. Sa première traduction, c'est la constitution du gouvernement Fillon II. Sarkozy l'a dit: c'est un « gouvernement de combat ». Fillon, l'homme de 2003, Bertrand, l'homme de 2007, Juppé, l'homme de 1995 « droit dans ses bottes », le puant Hortefeux, à la tête d'un super-ministère du racisme et de la répression, et j'en passe: c'est un bataillon de choc, trempé par l'expérience des pires contre-réformes depuis des décennies dans tous les secteurs, qui se prépare à se lancer dans une offensive encore plus violente contre les conditions de vie des travailleurs de ce pays.
L'offensive sur les retraites était un premier acte de guerre: il en appelle d'autres. La crise du capitalisme prend aujourd'hui une ampleur alarmante. La Grèce, le Portugal, l'Irlande sont au bord de la banqueroute. Les centaines de milliards octroyés aux capitalistes pèsent d'un poids insupportable sur les Etats. Le nouveau plan américain de 600 milliards a pour objectif affiché de baisser artificiellement le cours du dollar: concrètement, c'est faire peser sur l'euro et les Etats d'Europe le fardeau le plus lourd.
La réponse des capitalistes d'Europe, c'est la surenchère permanente, la concurrence entre Etats bourgeois sur le terrain des « plans anti-crise »: baisse des salaires, haro sur la santé, les retraites, les services publics, les postes de fonctionnaires, le droit aux études... Il faut faire payer la crise aux travailleurs et à la jeunesse. Pour les capitalistes, il ne doit pas y avoir de trève dans le train des contre-réformes; au contraire, il faut accélérer.
C'est ça, l'objectif du gouvernement Sarkozy-Fillon-Juppé: et la défaite que les travailleurs viennent de subir le place dans les meilleures dispositions pour l'atteindre. Or ce bilan, cette défaite, c'est le bilan du « dialogue social », c'est le bilan de l'intersyndicale avec Chérèque, c'est le vôtre, camarades!
Il faut rappeler la manière dont Sarkozy lui-même a tiré ce bilan lors de sa dernière intervention télévisée: « Il n'y a pas eu de débordement », « Hommage soit rendu aux forces syndicales dans notre pays, nous avons fait cette réforme sans violence », « Les syndicats ont été responsables », « Eric Woerth a eu 56 réunions (56, camarades!) avec les organisations syndicales qui lui ont dit: « nous n'assumerons pas l'impopularité de cette réforme ». Sarkozy dit vrai: il n'y a eu ni précipitation, ni absence de concertation, au contraire! Cette contre-réforme est un pur produit de la concertation.
Le 15 septembre, dans la foulée de la rentrée, les travailleurs ont été frappés de stupeur par le premier vote de la loi à l'Assemblée. Ce n'était pas le cas des dirigeants syndicaux: l' « agenda social » proposé par Sarkozy était connu depuis le 15 février. Accepter ce calendrier, c'était accepter de laisser toutes les cartes aux mains de Sarkozy-Woerth, et ce choix, vous l'avez fait!
Le contenu de la contre-réforme était connu depuis des mois: tout était déjà écrit dans le document d'orientation soumis par Woerth aux directions syndicales le 16 mai! Auparavant, le Conseil d'Orientation des Retraites avait préparé le terrain: les représentants syndicaux y ont siégé jusqu'au bout! Au lieu de préparer l'affrontement, du 15 février au 15 septembre, c'est à sept mois de concertation intense et continue qu'ont procédé les directions syndicales!
Pour combattre la contre-réforme, il fallait pour commencer en exiger le retrait. Il n'en a jamais été question au sein de l'intersyndicale. Le congrès de la CFDT s'est prononcé au contraire pour l'allongement de la durée de cotisations et le « rapprochement public-privé ». La direction fédérale peut bien prétendre s'être prononcée pour le retrait: défendre vraiment ce mot d'ordre, c'était rompre l'alliance avec Chérèque, rompre avec l'intersyndicale, appeler au front unique, en particulier avec la CGT et FO, pour le retrait de la contre-réforme. Elle n'en a rien fait!
Pour interdire le vote de la loi, il existait une possibilité: que les directions syndicales convoquent, dans l'unité, une manifestation nationale et centrale, massive, à l'Assemblée le jour du vote, pour le retrait du projet de loi. Cette proposition a été soumise au vote du Bureau National: elle n'a obtenu qu'une seule voix, celle du courant Front Unique!
D'un côté, des manifestations décentralisées, sans mot d'ordre; de l'autre,, des pseudo-grèves « reconductibles » artificielles et disloquées, des « blocages » éparpillés, des « actions » sur les ronds-points qui ne pouvaient aboutir qu'à une chose: faire porter sur les travailleurs eux-mêmes la responsabilité de la défaite. Là où, malgré tout, cela a pris une certaine ampleur, comme vis-à-vis des lycéens, le gouvernement a organisé la répression, jusqu'à remettre en cause frontalement le droit de grève, avec la réquisition des éboueurs ou des travailleurs des raffineries. L'intersyndicale lui a donné un véritable feu vert en se prononçant pour « le respect des biens et des personnes » dans son communiqué du 21 octobre. Si quelquechose a été « réussi » dans ce processus, c'est qu'à aucun moment, contrairement à ce qui vient de se passer en Angleterre, les responsables du saccage du pays n'ont été mis en cause ou inquiétés!
Et aujourd'hui, alors que la concertation a déjà porté ses fruits à travers le passage de la loi, c'est en relançant la concertation que le gouvernement Fillon II entend poursuivre son offensive.
Concertation sur les retraites complémentaires, pour prolonger la contre-réforme; concertation sur le pillage de l'assurance-chômage; concertation sur l' « emploi des jeunes », ou plutôt pour leur surexploitation. Dans l'enseignement public, la contre-réforme annoncée sur le statut des directeurs d'écoles ou une contre-réforme annoncée des collèges dont le premier mot sera dicté par le budget anti-ouvrier en cours, avec son cortège de suppressions de postes, et le dernier mot par la mise en cause des statuts et la dé-scolarisation massive des jeunes dès 16 ans.
Je n'énumèrerai pas tous les chantiers en cours. Mais parmi ceux sur lesquels la fédération va avoir son mot à dire, il y a la concertation annoncée par Sarkozy sur la « dépendance des personnes âgées », avec une échéance annoncée dans six mois. Nous y reviendrons: ce qui est programmé, c'est l'exclusion massive des travailleurs du régime d'assurance-maladie de la Sécurité Sociale, la remise en cause du droit aux soins médicaux, de nouveaux prélèvements sur les travailleurs et les retraités, etc. Il n'y a rien de négociable dans ce cadre.
Il y a une conclusion très nette à tirer de tout cela: entre le gouvernement et les travailleurs, aujourd'hui la guerre est déclarée. Mais si le gouvernement est en ordre de bataille, les travailleurs sont aujourd'hui désarmés. Et s'ils le sont, c'est parce que leur Etat-major syndical, leurs propres généraux, sont occupés à se concerter avec l'ennemi. Il est temps de remettre au goût du jour certains passages de l'Internationale à ce sujet. Il faut rompre la concertation-trahison. Et les collègues auront à s'organiser pour ça, pour se réapproprier leurs organisations, pour imposer leurs propres revendications et la constitution d'un véritable front unique des organisations syndicales sur les débris de l'intersyndicale avec Chérèque.
C'est dans cette perspective que le courant Front Unique interviendra aujourd'hui.
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