Combattre pour en finir avec le capitalisme N°22 (Bulletin du CCI-T)
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Combattre pour en finir avec le capitalisme N°22 (Bulletin du CCI-T)
Bonjour à tous,
Le n°22 (Mars-Avril 2011) du bulletin « Combattre pour en finir avec le capitalisme » vient de sortir. Il est disponible auprès des militants du Comité Communiste Internationaliste – Trotskyste (CCI-T).
Pour nous contacter : ccit@cci-t.org (Site : http://cci-t.org )
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AU SOMMAIRE DU N°22
• Éditorial : La bourgeoisie française est dans une impasse politique
• Déclaration du CCI(T) : A bas l’intervention des impérialistes en Libye
• Déclaration de Germinal : A bas l’intervention impérialiste espagnole en Libye !
• On nous communique
• Analyse du premier tour des cantonales
• La crise économique se poursuit
• Mouvement démocratique ou révolution en Tunisie et en Egypte
• Le mouvement des travailleurs du Wisconsin change la donne de la lutte des classes aux USA
• Sur l’accident nucléaire à Fukushima
• Note de lecture : la révolution mexicaine interrompue (1910-1920) d’Adolfo Gilly
• Qui sommes- nous ?
Re: Combattre pour en finir avec le capitalisme N°22 (Bulletin du CCI-T)
L'édito du n° 22
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LA BOURGEOISIE FRANÇAISE EST DANS UNE IMPASSE POLITIQUE
Du côté de la bourgeoisie, au premier comme au deuxième tour, une partie importante des électeurs de Sarkozy est restée à la maison pendant que beaucoup de candidats de l’UMP, courageux mais pas téméraires, tentaient de dissimuler leur appartenance en supprimant leur sigle des professions de foi et des affiches ; une autre a voté directement Front National. Le désaveu de Sarkozy par son propre camp est net. Les électeurs du FN, eux, étaient mobilisés, et sont apparus du coup comme une force considérable alors qu’en réalité, c’est à dire en pourcentage des inscrits et non pas en pourcentage du faible nombre de votants, il n’en est rien. Mais cette illusion d’optique relevant d’un problème de mathématiques élémentaires a pourtant été abondamment utilisée.
En réalité, la bourgeoisie française se trouve aujourd’hui dans une impasse politique : son champion de 2007, celui qui devait rassembler et discipliner toutes les fractions de la bourgeoisie autour d’un programme de combat contre les salariés est aujourd’hui sérieusement affaibli.
Toutes les initiatives qu’il prend se retournent en leur contraire, des discours contre la population d’origine immigrée, les roms, l’islam etc… qui ne profitent qu’au FN et divisent l’UMP, du remaniement ministériel qu’il lui faut à nouveau remanier, et maintenant le débat sur la laïcité autour duquel ses partisans s’étripent. Jusqu’au rôle de commandant en chef de l’intervention impérialiste en Libye dont il se voyait bien auréolé sur un plan intérieur, ce qui n’a pas marché et ce qui, de surcroît, lui vaut de solides inimitiés d’autres puissances qui se dépêchent d’en transférer la responsabilité à l’OTAN, etc…
Beaucoup de ses soutiens inconditionnels d’hier s’interrogent aujourd’hui : non seulement Sarkozy semble devenu une machine à perdre qui entraîne la bourgeoisie dans le gouffre, mais est-il encore seulement capable de tenir le bateau dans les tangages de plus en plus forts qui s’annoncent ? Cependant la bourgeoisie n’a guère d’autre choix. Il lui est difficile de remplacer le capitaine, d’autant que celui-ci n’entend pas laisser la place et que, dans ces conditions, toute apparition d’un nouvel homme providentiel risquerait d’aggraver les divisions du camp de la bourgeoisie et de précipiter la chute de tous.
C’est avec une certaine facilité qu’une partie de l’électorat UMP a grossi les votes du FN, encouragée par Sarkozy et Copé. Mais le FN ne constitue pas une issue pour la bourgeoisie. La grande bourgeoisie, celle des usines et des banques, se sert du FN et de la banalisation de son discours raciste comme ferment de division dans la classe ouvrière, mais elle est bien loin de choisir le FN pour porter ses couleurs. Le FN est contre l’Europe et la grande bourgeoisie est pour l’Europe, le FN est pour le protectionnisme et la grande bourgeoisie est pour la libre circulation des marchandises et des capitaux.
Pour que le FN représente une solution pour la grande bourgeoisie, il faudrait d’une part que la crise du capitalisme franchisse une nouvelle étape en disloquant le marché mondial et d’autre part que les conditions politiques soient réunies, c'est-à-dire que la classe ouvrière et la jeunesse aient subi des défaites de très grande ampleur. Nous n’en sommes pas là, mais en attendant le FN peut également servir à quelques petites manœuvres.
C’est là que la mise en scène de « l’irrésistible ascension » du FN pourrait à nouveau être utile, comme elle avait servi la bourgeoisie en 2002 pour transformer le deuxième tour des présidentielles en plébiscite pour Chirac. Comme il n’est pas exclu que Sarkozy ne figure pas au deuxième tour des prochaines présidentielles, qui apparaît comme le mieux placé pour faire barrage au FN ? Strauss-Kahn évidemment, réunissant sur lui dans une espèce d’union nationale contre le FN les voix de droite comme de gauche. Car, précisément, une partie de la bourgeoisie, ne voyant pas d’issue dans l’UMP, pourrait bien considérer Strauss-Kahn comme l’homme de la situation.
Mais celui-ci, après avoir mis ses talents, dans le cadre du FMI, au service des plans d’austérité imposés à divers pays, ne suscite pas une adoration sans partage dans l’électorat traditionnel du PS et au sein du PS lui-même. D’où la campagne qui commence à s’organiser pour qu’il soit, malgré les réticences ou les résistances, désigné comme le candidat du PS. Et c’est d’autant plus facile que le dispositif des primaires mis en place par le PS lui-même, qui autorise et encourage des expressions qui peuvent être complètement étrangères au PS, est un instrument tout à fait adapté pour mener à bien cette opération.
Mais pour que toutes ces belles combinaisons puissent trouver à s’appliquer, encore faut-il que, même cahin caha, le système Sarkozy puisse durer jusqu’au printemps 2012 alors qu’il risque d’imploser avant ou que la classe ouvrière, encouragée par cette faiblesse, ne cherche à nouveau à lui régler son compte.
MAIS LA CLASSE OUVRIERE INVESTIT DE MOINS EN MOINS SES PARTIS TRADITIONNELS
Ces élections n’ont pas été non plus l’occasion d’une mobilisation de la classe ouvrière et de la jeunesse. C’est par défaut de leur camp que Sarkozy et l’UMP enregistrent une défaite. Les électeurs du PS, Front de gauche etc... ne se sont pas précipités, loin de là : dans les quartiers ouvriers et banlieues populaires, l’abstention atteint des records absolus. Cela signifie qu’une partie grandissante de la classe ouvrière et de la jeunesse sont de plus en plus méfiants à l’égard des partis ouvriers traditionnels, de leurs programmes et de leur capacité à les sortir de la crise. Ils savent qu’en Grèce, en Espagne, au Portugal, où le PS dirige le gouvernement, c’est la même politique d’austérité qu’en France qui est appliquée. Ils ne veulent plus de Sarkozy et de son gouvernement mais ne savent pas vers qui se tourner. La désertion du terrain électoral indique que la classe ouvrière et la jeunesse attendent des mesures, un programme autrement plus radicaux que la simple alternance électorale pour des politiques à peu près comparables. Comme les partis ouvriers ne leur donnent que l’image d’une adaptation aux exigences du capitalisme en crise, ils s’en détournent, et cela risque de peser encore plus lourd, malgré l’enjeu, si c’est Strauss-Kahn qui est désigné pour être le candidat le mieux placé face à Sarkozy.
ET SE TROUVE BLOQUEE SUR LE TERRAIN DE LA LUTTE
La mobilisation sur les retraites n’ayant pas abouti, puisque les appareils syndicaux ont pu empêcher la grève générale contre le gouvernement, il semble donc que la classe ouvrière et la jeunesse soient également bloquées sur le terrain de la lutte et condamnées à subir la série des mauvais coups qui continuent à pleuvoir, quel que soit l’état de déliquescence de feue la majorité présidentielle et quelles que soient les grèves ou les manifestations ici où là, qui, restant dispersées et isolées, n’ont aucune chance de déboucher.
Et les travailleurs le savent pertinemment. La récente « mobilisation » nationale samedi 19 mars pour protester contre les suppressions de postes dans l’Education nationale, qui occasionnent des dégâts de plus en plus graves, n’a rassemblé que des maigres cortèges de manifestants sous des panneaux syndicaux promettant le sempiternel « carton rouge » au gouvernement, mais se gardant bien de prendre les mesures pour l’obliger à sortir du terrain.
Parallèlement, se poursuit comme si de rien n’était la concertation entre le gouvernement et les directions syndicales sur le financement de la dépendance, pour lequel le gouvernement ne fait pas mystère qu’il doit être la voie royale ouverte aux assurances privées et constituer ainsi le cheval de Troie pour dynamiter la Sécurité Sociale.
Aucune direction syndicale n’a manifesté la moindre volonté de rompre ces discussions délétères pour en appeler à la classe ouvrière, tout comme elles avaient agi l’an dernier dans la concertation préalable à la réforme des retraites. Ainsi donc, la classe ouvrière et la jeunesse semblent être également dans une impasse politique.
VERS UNE EXPLOSION
« Les lois de l’Histoire sont plus fortes que tous les appareils » dit le Programme de Transition écrit par Trotsky en 1938. La crise mondiale du capitalisme qui se poursuit génère dans tous les pays une aggravation continue de la situation de la classe ouvrière, de la jeunesse et de nombreuses couches de la population. Mais elle entraîne également des réactions de plus en plus massives.
Au Portugal, en Grande Bretagne, en Espagne, etc… des manifestations puissantes se sont déroulées récemment. La crise révolutionnaire ouverte en Tunisie et en Egypte se répand comme une traînée de poudre dans presque tous les pays du Maghreb et du Machrek, hissant d’un coup d’un seul le prolétariat, la jeunesse et toutes les couches opprimées de ces pays au niveau des questions les plus élevées de la révolution. Mais elle inspire également les prolétariats du monde entier. Les calculs de plus en plus problématiques de la bourgeoisie, les manœuvres des appareils du mouvement ouvrier qui bloquent aujourd’hui la classe ouvrière en France, tout cela peut être balayé par l’irruption soudaine des masses. L’abstention massive aux élections cantonales le montre : alors que la pression monte, les soupapes et le système de refroidissement du système que constituent traditionnellement les élections dans le parlementarisme bourgeois fonctionnent de moins en moins. Une explosion menace. S’y préparer nécessite de construire un parti ouvrier révolutionnaire pour dégager la voie de la prise du pouvoir et du socialisme.
Le 28 mars 2011.
Re: Combattre pour en finir avec le capitalisme N°22 (Bulletin du CCI-T)
L'intégralité du bulletin CPFC n°22 (mars-avril 2011) est disponible sous format PDF sur le site web du Comité Communiste Internationaliste-Trotskyste (CCI-T)
http://cci-t.org/
Bonne lecture
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