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La journée de la jupe

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Message  verié2 Ven 3 Mai - 19:35

Dimanche 5 mai, Arte rediffuse vers 20 H 30 La journée de la jupe. Je le signale non pour faire de la pub pour ce film que je considère comme raciste et islamophobe, mais pour que les participants à ce forum qui ne l'auraient pas vu puisse se faire une idée.

Ce téléfilm a été en effet encensé lors de sa sortie, aussi bien par Télérama et Le Figaro que par l'extrême droite identitaire et fasciste qui en a passé des extraits sur plusieurs sites, et par une grande partie des critiques. LO l'a présenté à sa fête et invité le réalisateur à un débat. Des enseignant(e)s de LO ont fait tourner le film dans des établissements scolaires.

Parmi les voix discordantes, celle de Mona Chollet (Monde diplomatique), dont l'article a déjà été reproduit sur le fil "Islamophobie" :
http://blog.mondediplo.net/2009-04-12-Ils-ne-comprennent-que-la-force

Le problème est de comprendre les raisons du succès médiatique d'un film qui, en dépit du talent d'Adjani et en dehors même de l'idéologie véhiculée, est franchement caricatural. Les enseignants en particulier sont ridicules. On peut noter aussi que le réalisateur, Lilienfeld, avant de se lancer dans cette opération, dont la retour d'Adjani a assuré la promotion, n'a réalisé que des navets de série Z.

Vos avis m'intéressent.





Dernière édition par verié2 le Ven 3 Mai - 20:30, édité 1 fois

verié2

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Message  gérard menvussa Ven 3 Mai - 19:56

On est vraiment obligé de se taper ça ? cyclops Déja qu'on va être obligé de manifester dérriére les potes à Achilles. santa
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Message  yannalan Ven 3 Mai - 20:04

T'es pas obligé...

yannalan

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Message  gérard menvussa Ven 3 Mai - 20:17

De me taper ce film ? J'espére bien !
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Message  verié2 Ven 3 Mai - 20:32

Disons que c'est dans une certaine mesure un peu comme Intouchables, personnellement je l'ai vu comme "phénomène de société" en raison de son succès...

verié2

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Message  Vals Sam 4 Mai - 0:30

verié2 a écrit:Dimanche 5 mai, Arte rediffuse vers 20 H 30 La journée de la jupe. Je le signale non pour faire de la pub pour ce film que je considère comme raciste et islamophobe, mais pour que les participants à ce forum qui ne l'auraient pas vu puisse se faire une idée.

Ce téléfilm a été en effet encensé lors de sa sortie, aussi bien par Télérama et Le Figaro que par l'extrême droite identitaire et fasciste qui en a passé des extraits sur plusieurs sites, et par une grande partie des critiques. LO l'a présenté à sa fête et invité le réalisateur à un débat. Des enseignant(e)s de LO ont fait tourner le film dans des établissements scolaires.

Parmi les voix discordantes, celle de Mona Chollet (Monde diplomatique), dont l'article a déjà été reproduit sur le fil "Islamophobie" :
http://blog.mondediplo.net/2009-04-12-Ils-ne-comprennent-que-la-force

Le problème est de comprendre les raisons du succès médiatique d'un film qui, en dépit du talent d'Adjani et en dehors même de l'idéologie véhiculée, est franchement caricatural. Les enseignants en particulier sont ridicules. On peut noter aussi que le réalisateur, Lilienfeld, avant de se lancer dans cette opération, dont la retour d'Adjani a assuré la promotion, n'a réalisé que des navets de série Z.

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Merci pour l'info, même si je l'ai déjà vu...Je le reverrai avec plaisir et c'est surtout l'occasion d'inviter à le faire circuler.
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Message  verié2 Sam 4 Mai - 8:36

Merci pour l'info, même si je l'ai déjà vu...Je le reverrai avec plaisir et c'est surtout l'occasion d'inviter à le faire circuler.
Je comprends ton esprit de contradiction. Du moment qu'on le critique sur le terrain de l'islamophobie, c'est forcèment bien à tes yeux. Mais fais l'effort de le voir avec un peu de recul et d'esprit critique, et lis l'article de Mona Chollet.

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Message  Vals Sam 4 Mai - 12:14

e comprends ton esprit de contradiction. Du moment qu'on le critique sur le terrain de l'islamophobie, c'est forcèment bien à tes yeux. Mais fais l'effort de le voir avec un peu de recul et d'esprit critique

C'est peut-être accorder beaucoup d'importance à vos obsessions sur le regard que je peux porter sur un film, non ? No
Pour être clair, j'ai apprécié et conseillé ce film, bien avant que toi et quelques autres vous excitiez pour dénicher vos horreurs préférées.
Et pour être clair également, je ne suis vraiment pas le seul dans ce cas chez les communistes révolutionnaires qui l'ont découvert à leur fête annuelle ou ailleurs.
Alors, vous avez le droit d'exprimez vos avis, mais cessez de penser qu'on apprécie (ou pas) un film, un bouquin ou un auteur en fonction de vos divagations sur votre thème favori.
Chacun sa grille de lecture et visiblement on n'a pas la même.
Merci par ailleurs pour le conseil à propos "d'esprit critique".
Ce n'est pas parce qu'on ne partage pas vos lubies qu'on en est privé.
Vals
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Message  verié2 Sam 4 Mai - 12:37

Vals
Chacun sa grille de lecture et visiblement on n'a pas la même.
Merci par ailleurs pour le conseil à propos "d'esprit critique".
Ce n'est pas parce qu'on ne partage pas vos lubies qu'on en est privé.
Bien sûr, mais j'ai tout de même l'impression que tu prends ton pied chaque fois qu'on tape sur les islamistes et que ça te fait oublier le reste. Comment expliques-tu que le film ait été encensé par l'extrême-droite qui avait détesté Entre les murs?

verié2

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Message  Vals Sam 4 Mai - 13:00

verié2 a écrit:
Vals
Chacun sa grille de lecture et visiblement on n'a pas la même.
Merci par ailleurs pour le conseil à propos "d'esprit critique".
Ce n'est pas parce qu'on ne partage pas vos lubies qu'on en est privé.
Bien sûr, mais j'ai tout de même l'impression que tu prends ton pied chaque fois qu'on tape sur les islamistes et que ça te fait oublier le reste. Comment expliques-tu que le film ait été encensé par l'extrême-droite qui avait détesté Entre les murs?

Il est vrai que "quand on tape sur les islamistes", pour reprendre ton expression, ça ne me déplait pas, et même pâs du tout...
Mais ce n'est pas l'axe général de ce film.
Par ailleurs, l'extrême-droite encense ce qu'elle veut pour des raisons qui sont les siennes (pas les nôtres), ce n'est pas en fonction de ce que disent ou pensent les fachos que se déterminent mes goûts et idées.
La mère Le Pen a même fait ces jours ci référence à Marx à propos de l'"armée de réserve du Capital" ....et le fasciste Soral dénonce le sionisme et soutient les Palestiniens.
Devrais-je pour satisfaire à ta logique, balancer le marxisme et soutenir les saloperies de l'etat israelien.....?
Vals
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Message  verié2 Sam 4 Mai - 15:02

Vals
Il est vrai que "quand on tape sur les islamistes", pour reprendre ton expression, ça ne me déplait pas, et même pâs du tout...
Mais ce n'est pas l'axe général de ce film.
C'est vrai que ce n'est pas l'axe essentiel du film. Néanmoins, l'islamophobie apparait clairement quand le film ridiculise un prof qui a choisi de lire le coran pour comprendre ses élèves, quand des voyous se revendiquent de l'Islam et quand des élèves "arabo-musulmans" sortent des réflexions antisémites. Mais l'axe essentiel du film, c'est de stigmatiser les jeunes de banlieue. Dans une même classe sont réunis tous les stéréotypes de la violence scolaire : flingue dans le cartable d'un élève, viol filmé au téléphone portable, élève black ultra violent qui menace la prof de viol etc, et de l'impuissance des enseignants : à part Adjani qui sort son flingue, tous les autres sont présentés comme des "capitulards" faibles et ridicules. Le prof "gauchiste" est particulièrement gâté. Morale : il n'y a que la manière forte avec cette racaille.

As-tu lu le texte de Mona Chollet ?+
l'extrême-droite encense ce qu'elle veut pour des raisons qui sont les siennes
C'est tout de même un raisonnement qui ne vaut pas pour toutes les situations. Les raisons pour lesquelles les pires fascistes (Identitaires, Riposte laïque) se sont enthousiasmés, c'est la façon dont sont présentés les jeunes noirs et Musulmans : fourbes, violeurs, violents, fainéants, sans la moindre circonstance atténuante sociale.
La morale, c'est "Quand on veut réussir, on peut". La preuve : Adjani elle-même, issue d'une famille immigrée pauvre discrète. Cette vision qui enchante les fascistes est-elle la notre ? Ce catalogue d'horreurs correspond-il à la réalité quotidienne de nombre de classes ou bien ces faits sont-ils statistiquement exceptionnels ? Combien de profs ont été menacées de viol par leurs élèves, ont trouvé des flingues dans les cartables et des video de viols sur des portables, le même jour de surcroît ?

Ce sont tout de même les questions qu'il faut se poser, car cela permet de distinguer un film dur mais réaliste d'un film caricatural qui ne peut qu'entretenir les pires préjugés racistes. Il me semble qu'on en avait discuté, mais imagine qu'on présente le Sentier au travers de quelques escrocs juifs, en prétendant faire oeuvre de réalisme...

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Message  Babel Lun 6 Mai - 20:31

Vu hier soir : film d'une bêtise insondable, qui joint au néant cinématographique (éclairage crasseux, direction d'acteurs approximative, dialogues à la truelle, personnages caricaturaux, situations improbables...) l'incapacité de penser l'autre dans ce qui fait sa singularité.
En lieu et place d'une réflexion sur la jeunesse des banlieues, des clichés comme s'il en pleuvait.
Pire qu'Intouchables : Julie Lescaut chez les Zoulous.

Babel

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Message  fée clochette Lun 6 Mai - 21:51

http://blog.mondediplo.net/2009-04-12-Ils-ne-comprennent-que-la-force

Ils ne comprennent que la force – Sur « La Journée de la jupe »

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dimanche 12 avril 2009, par Mona Chollet

Le racisme, cette escroquerie
Pour des femmes en jupe et des hommes qui en ont
La France sous le joug gauchiste
Avoir des origines arabes est contraire à la laïcité
Il en dit des choses, ce film, par sa seule palette de couleurs ! Prenez l’une des images que l’on a vues partout : Sonia Bergerac, la prof de français interprétée par Isabelle Adjani, coincée contre un mur par l’un de ses élèves, un grand Noir prénommé Mouss. Le teint diaphane, ses yeux bleus remplis à la fois de défi et de désarroi, elle porte un chemisier d’une blancheur éclatante, tandis que son agresseur est engoncé dans un blouson d’un noir brillant, avec un col de fourrure sombre. Tout au long du film, Madame Bergerac fait ainsi une tache lumineuse, symbole de pureté, de fragilité, d’innocence et de… blancheur, au milieu de ses élèves basanés.

Ceux qui ont vu le film savent que, dans cette scène, Mouss menace Sonia Bergerac de viol. En des termes exquis, qui plus est. Il lui montre qu’il connaît son adresse (« 22, boulevard de Belleville, 4e étage droite »), et il ajoute : « T’as une idée de ce que ça te fera de sentir deux bites te ramoner en même temps, salope ! » Du moins, c’est ce qu’on lit dans le scénario, dont nous avons pu voir une copie. C’est la version sobre. Car, dans le film, Mouss ajoute cette délicate incise : « Deux belles bites de bamboulas » – juste au cas où la dimension raciale de la chose n’aurait pas été assez évidente. Sur le plateau régnait apparemment une folle ébullition créative. Quelques minutes plus tard, quand la prof braque sa classe avec l’arme qu’elle a découverte dans le sac de Mouss, le scénario voulait qu’elle crie : « Maintenant, vous allez me dire qui m’avait lancé des gommes sur la tête le premier jour ! » Mais, au moment du tournage, le réalisateur a dû juger qu’à la réflexion, cette histoire de gommes, c’était un peu léger ; si bien que, dans le film, Madame Bergerac crie plutôt : « Vous allez me dire qui me laisse des mots dégueulasses dans mon casier ! »

Chacun ses traditions : pendant que le Nègre se propose de violer la femme blanche, le policier du RAID interprété par Denis Podalydès, Labouret, a des peines de cœur (Bergerac, Labouret, Béchet : c’est fou comme, dans ce film, les vrais Français ont des noms qui fleurent bon la vraie France). Entre deux séances de négociations, il se carapate dans un couloir désert pour appeler sa femme qui vient de le quitter et la supplier de revenir. Salauds d’immigrés qui nous empêchent de vaquer tranquillement à nos marivaudages séculaires.

Le racisme, cette escroquerie

On sait que, pour donner un retentissement maximal à chacun de ces « grands retours au cinéma » qu’elle effectue à intervalles réguliers depuis une vingtaine d’années, Isabelle Adjani aime y adjoindre son ralliement spectaculaire à l’une des grandes causes du moment. En recevant son César pour Camille Claudel, en 1989, elle avait lu sur scène un extrait des Versets sataniques de Salman Rushdie. En 2005, toujours aux César, voulant réclamer la libération d’Ingrid Betancourt, elle avait réclamé par erreur celle de l’héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt, à la vive surprise de l’assistance, qui croyait la femme la plus riche du monde en sécurité dans sa résidence de Neuilly-sur-Seine. Avec La Journée de la jupe, le film dérangeant et sans tabous qui va à contre-courant de la bien-pensance politiquement correcte (au point que les médias, dans leur pitoyable frilosité, ne lui ont consacré que quelques petites dizaines d’articles dithyrambiques), le rôle et la « grande cause » se confondent. Sous la menace de son arme, Sonia Bergerac inflige à ses élèves interloqués un long monologue, telle une actrice qui part en vrille et tient la jambe à son auditoire lors d’une cérémonie de remise de récompenses.

Cette fois, la « grande cause » consiste à parachever, en toute bonne conscience, la diabolisation déjà bien avancée du « jeune de banlieue ». Le scénariste et réalisateur du film, Jean-Paul Lilienfeld, déclare, dans un entretien à Primo-Europe (un site obsédé par le péril islamique, et dont il est l’invité après Ivan Rioufol, Pierre-André Taguieff, Eric Marty et la moitié de l’équipe de Charlie Hebdo) : « Je pense que ces ados sont victimes d’une double discrimination : sociale et raciale. Et tout ce qui peut être fait d’efficace pour supprimer le racisme et la pauvreté aura mon approbation. Mais être une victime n’empêche pas d’être un bourreau. » Sauf que, à l’évidence, comme beaucoup de ses concitoyens, le côté « bourreau » le passionne nettement plus que le côté « victime », qui représente pourtant une réalité incomparablement plus massive – à moins de prétendre que chaque adolescent noir ou arabe de banlieue se balade avec les images d’un viol sur son téléphone portable et un flingue dans son sac ; ce que l’opinion hystérique, à ce stade, n’est sans doute pas très loin de croire, certes.

Quand, dans La Journée de la jupe, le côté « victime » est évoqué, c’est toujours pour le décrédibiliser, pour le montrer comme une escroquerie. Ainsi, lorsque, dans l’attroupement qui s’est formé devant le collège à l’annonce de la prise d’otages, une mère arabe se plaint du racisme aux journalistes (« les gens y sont racistes »), un commerçant asiatique intervient aussitôt pour clamer, dans son sabir pittoresque, que c’est son fils à elle qui est raciste : « C’est eux pas vouloir de nous ! Moi j’ai pris le café-tabac… Trois fois tout cassé ! Son fils dans la bande ! (…) Pas nous racistes ! Eux faire partir tous les autres ! Eux rien faire et jaloux de nous. Mais moi travailler ! » Eh, oui : les Arabes sont des feignants et des délinquants. Et ce n’est pas du racisme : c’est ce brave Jaune qui l’affirme !

Le machisme, l’islam, l’antisémitisme, les tournantes… Fidèle adaptation au cinéma des Territoires perdus de la République [1], La Journée de la jupe aligne avec soin tous les clichés que la féroce propagande de ces dernières années a installés dans les têtes comme autant d’évidences. Les personnages n’ont aucune épaisseur propre, aucune individualité ; ils sont là pour incarner des stéréotypes. Ainsi, quand le jeune Karim (celui qui a saccagé le café-tabac de l’Asiatique) s’assied sur une chaise qui se brise soudain en deux, cet incident n’a lieu que pour permettre de lui faire dire : « C’est quoi, cette chaise de feuj ! » Et pour permettre à Sonia Bergerac de lui ordonner élégamment, en le braquant avec son arme : « Répète après moi, pelle à merde ! “En France, l’injure raciste est punie par la loi.” » Le garçon finit par s’exécuter. Orgasme collectif dans la salle de cinéma.

Pour des femmes en jupe
et des hommes qui en ont

Ce film à thèse, lourdement idéologique, est aussi l’occasion de régler leur compte à toutes ces endives molles d’enseignants de gauche, relativistes, démissionnaires et démagogiques – comprenez : à tous ceux qui ne voient pas dans leurs élèves une horde de barbares malfaisants. Ils sont ici caricaturés de manière si grotesque que c’est surtout le scénario qui se ridiculise. Il y a le prof qui se balade toujours avec le Coran dans son cartable, « comme ça je gagne leur respect en m’intéressant à leur culture » ; celui qui porte des pantalons baggy et parle en verlan, expliquant qu’il s’entend très bien avec ses élèves car ils « kiffent les mêmes musiques », et qui, s’étant fait casser la gueule, refuse qu’on dise qu’il est fait « agresser » : « On discutait, on s’est pas compris, c’est tout. » Il s’indigne qu’on lui suggère de porter plainte : « Vous voulez que je porte plainte contre un cri de détresse ?! »

Non seulement les collègues et le proviseur de Sonia sont des imbéciles masochistes, mais ils se rendent odieux en accablant la jeune femme, sans craindre de tirer sur l’ambulance : ils affirment qu’elle est « limite raciste », « islamophobe », et que, refusant de « tenir compte du contexte », elle s’obstine à porter des jupes qui sont « un appel au viol ». Ils ont tous, dans leur physique, quelque chose de mou, d’empâté ; quelque chose d’efféminé, pour tout dire. Au fond, ce sont des couards qui se défilent devant l’envahisseur. L’amie de Sonia, seule prof à prendre sa défense, leur lance d’ailleurs : « Elle est peut-être en jupe, mais elle baisse pas son froc, elle ! » En somme, ce dont la France a besoin, c’est de vrais hommes, qui ne « baissent pas leur froc », et de vraies femmes, qui portent des jupes et des talons. Chacun dans son rôle, et les vaches seront bien gardées, et les mahométans n’auront qu’à bien se tenir.

Un physique mou, un discours inconscient et angéliste jusqu’à la bêtise face au péril qui menace la communauté nationale : c’est aussi comme cela que sont représentés les défenseurs des droits de l’homme dans 24 Heures Chrono, série américaine réactionnaire mettant en scène un agent du contre-terrorisme, Jack Bauer. On se souvient notamment, dans la quatrième saison, de l’avocat d’une ONG hypocritement baptisée « Amnesty Global », engagé par un terroriste arabe pour obtenir sa remise en liberté afin qu’il puisse accomplir son sinistre dessein. Par comparaison, cette femmelette d’avocat faisait admirablement ressortir la virilité et la lucidité de Bauer, dont il contrariait la mission avec son obstination procédurière et butée. Tout était mis en œuvre pour que le téléspectateur, à qui l’on avait auparavant montré en long et en large à quel point le terroriste était odieux et prêt à tout, et qui partageait donc avec le héros la conscience de la gravité et de l’urgence de la situation, ait envie de le massacrer de ses propres mains.

A la réflexion, La Journée de la jupe présente de nombreux points communs avec 24 Heures. Dans la septième saison de la série, actuellement en cours de diffusion aux Etats-Unis, le président est une présidente : Allison Taylor. Comme Sonia Bergerac, elle symbolise la femme libérée, orgueil de l’Occident, et se bat comme une lionne pour préserver les valeurs de son pays, qui est, dit-elle, « un pilier du Bien dans le monde ». Comme Sonia Bergerac, tabassée par Mouss, la présidente Taylor se fait gifler par un colosse noir déloyal qui ne respecte rien : il s’agit d’un dictateur africain génocidaire, à la tête d’un pays appelé le « Sangala », qui s’est introduit avec des hommes en armes dans la Maison Blanche et projette de l’assassiner.

La France sous le joug gauchiste

Les deux productions partagent aussi une vision du monde totalement fantasmatique et un brin paranoïaque. Dans 24 Heures, au bout de six saisons, l’Amérique, à force de s’attirer l’ire des méchants par ses excès de vertu (eh oui, car ça leur donne des complexes, à ces bons à rien), est un pays martyr : en quelques années, des terroristes ont successivement tenté de larguer une bombe nucléaire sur Los Angeles, répandu un virus mortel dans plusieurs villes, perpétré des séries d’attentats-suicides, tué douze mille personnes dans une explosion atomique… Bref : le 11-Septembre toutes les semaines, ou presque. La Journée de la jupe révèle des angoisses équivalentes – ainsi qu’une complaisance à se dépeindre en victime assez savoureuse venant de quelqu’un qui dénonce le discours victimaire. Alors que, dans la vraie vie, l’opinion française est chauffée à blanc depuis environ six ans sur l’horreur de la condition des femmes en banlieue et la barbarie des Arabo-musulmans, ici ou ailleurs, Sonia Bergerac, incomprise, vilipendée, lâchée par tout le monde, semble être la seule à avoir conscience du danger que représentent ses enragés d’élèves. Le pays est paralysé par le « politiquement correct » ; les gauchistes tirent toutes les ficelles. A un moment, dans le collège, on aperçoit un panneau syndical tapissé d’affiches de la Confédération nationale du travail (CNT), comme si l’organisation anarchiste était hégémonique au sein de l’Education nationale.

Dans le scénario, on trouve même une séquence dans laquelle un journaliste de télévision interroge, devant les grilles du collège, un sociologue dont il présente le livre comme « passionnant », et qui invoque la responsabilité de la « barbarie néolibérale » dans le drame en cours ; mais quelqu’un a dû suggérer à Jean-Paul Lilienfeld de brider un chouïa son imagination, car la scène, sauf endormissement passager de ma part, ne figure pas dans le film. A la fin, Sonia Bergerac est portée en terre par trois pelés et un tondu, dont quelques-uns de ses élèves, qui jurent de reprendre le flambeau de son juste combat solitaire : pour l’attester, les filles sont venues en jupe, et la caméra, en un plan émouvant, s’attarde sur leurs mollets. Dans la vraie vie, combien on parie qu’une Sonia Bergerac aurait des funérailles nationales ?

Un ressort dramatique très banal veut qu’à force de charger le personnage du méchant, de souligner la noirceur irrémédiable de son âme et son sadisme sans bornes, on amène le spectateur à souhaiter ardemment qu’il soit mis hors d’état de nuire par quelque moyen que ce soit – un ressort que les propagandistes transposent dans la réalité avec une facilité désolante, exploitant l’appétit des sociétés humaines pour un ennemi à craindre et à haïr. Ainsi, dans La Journée de la jupe, une fois qu’il a été bien établi que Mouss et ses camarades sont des bêtes sauvages, et que cette pauvre Bergerac est à bout (rappelez-vous : ils lui laissent des mots dégueulasses dans son casier !), elle a carte blanche – c’est le cas de le dire.

Elle peut les traiter de « connards », de « crétins » (voire de « pelle à merde », comme on l’a vu, ce qui témoigne d’une créativité lexicale au moins aussi grande que celle qu’elle leur reproche), leur tirer dessus, leur donner des coups de boule avant de sautiller à travers la salle en chantant « Zidane il a marqué, Zidane il a marqué ! », les tenir en joue tout en les suppliant de ne pas se considérer comme des victimes (un sommet de comique involontaire), les humilier en tournant en dérision leurs rodomontades sexuelles [2], demander qui est vierge et qui ne l’est pas, parodier la « Star Ac’ » en leur faisant noter le nom d’un de leurs camarades sur une feuille tout en entretenant un mystère pervers sur le sort qu’elle réserve au gagnant… Dans le prologue du film, elle sanglote : « Je ne voulais pas… J’ai pas choisi… Je me suis retrouvée avec une arme dans la main pour me défendre. » Je n’ai fait que me défendre, j’avais les meilleures intentions du monde mais ils ne veulent rien savoir, ils ne comprennent que la force : l’archétype du discours colonial, qui semble connaître un grand retour en vogue en ce moment, dans des contextes divers.

Dans un entretien à Afrik.com, Jean-Paul Lilienfeld se justifie : « A vouloir se voiler la face, on laisse le terrain libre à ceux qui font un état des lieux et qui apportent des solutions racistes. C’est comme ça que Le Pen a eu la parole. Quand il a parlé des problèmes de l’immigration, tout le monde a dit qu’ils n’existaient pas parce que ça venait de lui. Pendant ce temps, le terrain était libre pour le Front national et ses théories racistes. Si des gens qui étaient du bon côté de la force, des humanistes, quelles que soient leurs opinions politiques, s’étaient emparés du problème, le terrain n’aurait pas été libre pour Jean-Marie Le Pen. » Le hic, c’est que son film n’en apporte aucune, de solution. Loin de véhiculer un quelconque propos politique, comme certains se hasardent à l’affirmer en prétendant qu’il « dénonce les cités-ghettos », ou d’offrir la moindre perspective, il ne fait que stigmatiser un peu plus les enfants issus de l’immigration noire ou arabe, et autoriser à leur égard un déchaînement de haine effarant. Le seul gain politique d’un tel film, c’est que ce sont les « humanistes », et plus seulement l’extrême droite, qui clament que l’immigration est la source de tous les maux de la société. Faut-il vraiment considérer cela comme un gain ? On a comme un doute.

Les « humanistes », en tout cas, ont répondu présent. Sur Riposte laïque – autre site obsédé par la prétendue « islamisation de la France » –, dont toute l’équipe délire d’enthousiasme à propos du film, l’enseignante Christine Tasin en a au moins une à proposer, de « solution ». Dans un billet en vidéo, elle relève l’une des répliques du principal, interprété par Jackie Berroyer, qui lance, pour justifier le fait qu’il ne renvoie pas un caïd comme Mouss : « Jusqu’à 16 ans, c’est les vases communicants, on se les refile d’établissement en établissement, alors je préfère savoir à quels tarés j’ai affaire. » Rebondissant sur ce propos, elle déplore : « Les collèges ne peuvent pas se débarrasser des gens qui posent problème, ils sont contraints de les garder, tout ça parce que des pédagogues, des politiques, des bobos compassionnels, ont voulu rendre l’école obligatoire jusqu’à 16 ans. » C’est facile, finalement, de régler les problèmes de l’école : après les filles voilées, dehors les grands Noirs qui font peur ! En voilà, un beau projet républicain, ambitieux et progressiste.

« Déchaînement de haine », disions-nous. Sur Riposte laïque toujours, Anne Zelensky résume ainsi, sous le titre « Une jupe en forme de bombe », le sujet du film : « Comment une jeune prof de banlieue, Sonia, humiliée, harcelée, traquée quotidiennement par sa bande de salopards d’élèves, d’autant plus qu’elle ose porter la jupe, retourne la situation. Comment, sous la menace d’un revolver tombé du sac de l’un d’eux, qu’elle subtilise, elle va tenir en main ce ramassis de hors-la-loi, comment elle va leur apprendre de force ce qu’est justement la loi, la laïcité, le respect, le vrai, pas celui de leur code mafieux, comment elle va leur imposer de répéter avec elle que le vrai nom de Molière, c’est Jean-Baptiste Poquelin… Un vrai bonheur de voir à terre cette engeance, dont le must est Mouss, le détenteur du revolver. Un black, qui ne sait qu’éructer des immondices, qui fait régner la terreur, qui filme des viols collectifs sur son portable, qui n’hésite pas, après avoir piégé la prof, à se jeter sur elle et à la tabasser à mort. » « Bande de salopards », « ramassis de hors-la-loi », « engeance » : tant d’humanisme d’un coup, c’est à vous donner le vertige. On frémit à la pensée qu’au lieu de s’emparer de la question, Jean-Paul Lilienfeld aurait pu « laisser à nouveau le terrain libre à des idées extrêmes ».

Avoir des origines arabes est contraire à la laïcité

Pour achever ce feu d’artifice, Riposte laïque consacre encore à La Journée de la jupe un éditorial intitulé « LE film qui pulvérise l’islamiquement correct », dans lequel il se félicite de ce que le film ne fasse « aucune impasse sur la dénonciation de l’islamisation qui pourrit notre société ». Ah, oui. On ne vous l’avait pas dit ? Ce que ce film démontre, c’est la dangerosité de l’islam. Tout ça parce que les élèves s’envoient à la figure quelques vagues références à la religion. Bergerac elle-même établit assez rapidement qu’ils n’y connaissent que dalle et qu’ils font les malins, mais qu’importe : nos fins limiers de critiques ont décelé dans tout ça la très nette influence des imams radicaux. De toute façon, les gosses lancent parfois quelques mots d’arabe, ce qui est à soi seul une preuve flagrante d’intégrisme. Pour achever de tirer des larmes d’émotion à Alain Finkielkraut, Sonia Bergerac reproche aussi à ses élèves leur goût pour le « people » et la « Star Ac’ » – encore un particularisme rétrograde imposé à la France des Lumières par l’immigration musulmane, chacun sachant que les oulémas se déchirent actuellement pour tenter de déterminer si le Prophète aurait voté plutôt pour Alice ou pour Mickels. Jean-Paul Lilienfeld partage en tout cas les convictions de Finkielkraut en matière de pédagogie. Quand on lui demande ce qu’il préconise, il répond (sur Afrik.com) : « Remettre le professeur au centre de l’école, pas l’élève. Celui qui sait est là pour transmettre son savoir. » [3]

Globalement, dans le film comme dans sa réception, c’est un vaste n’importe quoi, la grande braderie de l’amalgame fumeux. Dans le film, l’élève qui prend le parti de Madame Bergerac, Nawel, intervient pour la défendre parce qu’elle est, dit-elle, une rescapée des massacres en Algérie, que sa mère a été tuée et qu’elle ne « laissera plus jamais faire ça à une femme » devant elle ; ce qui confirme la prégnance du schéma algérien dans la lecture que beaucoup font de la réalité française (dans l’entretien à Primo-Europe, Jean-Paul Lilienfeld professe d’ailleurs son admiration pour l’inénarrable Mohamed Sifaoui [4]). Sur RCJ, le 23 mars, Alain Finkielkraut, l’homme que préoccupe si fort le nombre de joueurs noirs dans l’équipe de France de football [5], qualifie le film d’« événement historique », et dit vouloir « opposer à l’esprit de Durban l’esprit de La Journée de la jupe ». Sur Vive le feu !, Sébastien Fontenelle persifle : « Leçon numéro 1 : pour éviter tout débordement raciste en Afrique du Sud, rien ne vaut le braquage d’un(e) collégien(e) de la Seine-Saint-Denis. »

Finkielkraut s’émerveille aussi de ce que l’héroïne n’ait jamais voulu révéler à ses élèves qu’elle était elle-même d’origine arabe, « car nous sommes dans une école laïque ». C’est aussi l’interprétation de Natacha Polony, qui, dans Marianne (4-10 avril 2009), explique cette discrétion par le fait que, pour la prof, « la laïcité n’est pas négociable ». Renversant. En quoi le fait d’avoir des origines arabes est-il incompatible avec la laïcité ? Et, dans ce cas, comment ceux qui, contrairement à Isabelle Adjani, ne peuvent dissimuler leurs origines, sont-ils censés faire pour « respecter la laïcité » ? Ce que dit La Journée de la jupe, c’est que le « bon » enfant d’immigré, c’est celui qui, comme Sonia Bergerac, se fond dans le paysage dès la deuxième génération, sans modifier en rien le visage de la société.

Il semblerait que, plus les moyens alloués à l’école diminuent, plus les inégalités se creusent, plus la violence sociale augmente, plus on voit s’intensifier le regard scrutateur et malveillant que pose la société sur les élèves qui en pâtissent le plus. Dans un entretien, en 2003, la psychiatre Marie Rose Moro, responsable de la consultation transculturelle à l’hôpital Avicenne de Bobigny, disait à quel point, lors des premières affaires de voile survenues dans les écoles, les interventions fracassantes de Finkielkraut et consort, hurlant à un « nouveau Munich » dès qu’ils avaient vu poindre le bout d’un foulard, avaient eu un effet désastreux : « Les intellectuels les plus en vue sont intervenus à grand bruit pour dire qu’il fallait se montrer très ferme, alors qu’il aurait fallu au contraire régler les choses tranquillement, négocier, parler, sortir de la confrontation… Ce n’est que comme cela qu’on peut dénouer ces situations. » A force d’attribuer les moindres faits et gestes de ces élèves à leurs origines, on en oublie qu’ils sont avant tout des adolescents, c’est-à-dire des individus immatures, irréfléchis, qui, dans quelques années, n’auront plus rien de commun avec ce qu’ils sont aujourd’hui. Au lieu de figer leur état présent en leur braquant les projecteurs médiatiques en pleine face, au lieu d’en faire les méchants du film et de les abreuver d’injures, on ferait mieux de leur accorder un droit à l’oubli, de leur donner les moyens d’évoluer le mieux possible, et de donner aux adultes qui les entourent les moyens de les y aider.

Il n’est pas certain que les professeurs qui, par désarroi, encouragent la diabolisation de leurs élèves fassent le bon calcul. Bien plus qu’une culture ou une religion en tant que telle, ce qui influe sur la marge de manœuvre dont disposent les femmes, c’est la pression externe plus ou moins forte qu’une communauté sent peser sur elle – à tort ou à raison. Plus cette pression sera faible, moins elle éprouvera le besoin de se crisper, de se replier sur elle-même, de figer ses traditions, et moins les femmes risqueront de devoir affronter des conflits de loyauté. Accroître la stigmatisation d’une communauté en l’accusant d’opprimer les femmes, c’est donc alimenter ce qu’on dénonce, et nourrir un cercle vicieux. Le combat féministe doit être global, il ne doit pas accabler certaines communautés – voire servir de simple prétexte à un « racisme vertueux » – et en disculper d’autres.

Il n’est d’ailleurs pas innocent que La Journée de la jupe réclame, non pas que les femmes aient le droit de s’habiller comme elles veulent (avec un string, un voile, une toile de rideau, un costume de Zorro, etc.), mais qu’elles s’habillent en jupe : ayant eu amplement l’occasion de constater, en voyant son film, que Jean-Paul Lilienfeld perçoit sa propre communauté – celle des Français blancs, pour aller vite – comme assiégée et menacée, on peut se demander s’il ne cherche pas, lui aussi, à se rassurer en se raccrochant à une image des femmes telles qu’il les connaît.

La Journée de la jupe, un film de Jean-Paul Lilienfeld, avec Isabelle Adjani, Denis Podalydès, Yann Collette, Jackie Berroyer. Une coproduction Arte France, Mascaret Films, Fontana, RTBF. Diffusé sur Arte le 20 mars et sorti en salles le 25 mars.

Notes

[1] Lire la note de lecture de Dominique Vidal, ainsi que l’article d’Alain Gresh, « Les nouveaux habits du racisme », Le Monde diplomatique, avril 2004.

[2] Lire « Pourquoi je n’ai vraiment pas aimé La Journée de la jupe », par Jonathan Schel, Slate, 26 mars 2009.

[3] Cette passion des discours à sens unique et du respect inconditionnel de l’autorité, que ce soit dans une salle de classe ou dans les médias, est aussi ce qui justifie la détestation du philosophe pour Internet.

[4] Lire « Après avoir infiltré Al-Qaida, Sifaoui infiltre Arte », par Alain Gresh, Nouvelles d’Orient, 26 août 2007.

[5] Lire « Quand l’ignorance part en guerre au nom du savoir », Périphéries, 4 décembre 2005.
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Message  verié2 Mar 7 Mai - 9:49

A noter, demain mercredi, Arte passe vers 20 H 30 Entre les murs, film sur le même sujet que La journée de la jupe : un enseignant aux prises avec des élèves difficiles. Contrairement à ce que l'extrême-droite et la droite ont raconté, ce film n'a rien d'angélique, mais, à la différence de l'autre, il est profondément humaniste, et beaucoup plus représentatif de la réalité quotidienne vécue par les enseignants et leurs élèves. C'est cet humanisme et notamment cet intérêt sincère pour des jeunes de toutes origines qui l'a fait détester par les racistes. A voir, ne serait-ce que pour faire la comparaison entre un film honnête et un navet caricatural.

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Message  Toussaint Mer 8 Mai - 3:51

Du moment qu'on le critique sur le terrain de l'islamophobie

Non, vérié, la journée de la jupe est un film qui n'est pas seulement islamophobe.

Mais l'axe essentiel du film, c'est de stigmatiser les jeunes de banlieue.


Oui, là je suis d'accird.
C'est un film généralement raciste, anti-noir entre autres, bourré de clichés et de haine, et c'est bien pour cela qu'il est soutenu par LO et donc par son meilleur porte parole ici, vals.

Fondamentalement, c'est un film qui fait un tabac dans les milieux enseignants de gôche (une part essentielle des cadres de LO, ceci expliquant très largement cela) et convertis à la répression contre les jeunes révoltés des banlieues. C'est ce qui plaît aux individus du genre de vals qui soutenaient la répression contre les révoltes urbaines et dont le journal relayait les cris de haine du parti de l'ordre bourgeois.

C'est aussi sur le fond une explication de "l'échec de l'école de leur république". Ce n'est pas le système qui est discriminant et ségrégationniste, non, ce sont les petites frappes qui pourrissent leur belle école et condamnent les autres, toujours les autres, ceux qui veulent travailler, enseigner, réussir, apprendre... C'est comme les filles voilées, on les liquide et le soleil féministe brillera sur les femmes de France, surtout si elles se coupent les cheveux à la garçonne... Very Happy

La date de sortie n'a rien au hasard, il suffit de se souvenir des évènements ayant précédé et des polémiques sur les méthodes de répression de la délinquance juvénile, la question des mineurs punis en adultes, des centres fermés, etc... C'est aussi, évidemment une propagande encourageant à développer des méthodes violentes et répressives contre les jeunes qui vomissent le système scolaire et son racisme, son colonialisme, son islamophobie, sa sélection de classe. Mais faudrait dire merci, merci l'école, merci les profs, merci la France, merci LO, merci Sarkozy... Very Happy

"Les nègres vous emmerdent comme disait Aimé Césaire".

Un ptit lien pour les gens décents et les soutiers du racisme sur le FMR. https://www.youtube.com/watch?v=8AZO1cC0YYA


Dernière édition par Toussaint le Mer 8 Mai - 4:08, édité 1 fois
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Message  Roseau Mer 8 Mai - 4:01

Merci Toussaint. Je connaissais pas. Excellent!

Continues à nous informer!
Concernant ce film: j'ai lu Vérié, toi et les autres compañeros:
ça suffit, suis pas maso, le racisme me meurtrit .
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Message  verié2 Mer 8 Mai - 9:23

Quand un téléfilm connait un tel succès, de l'extrême-droite la plus raciste à une large partie de la gauche, voire de l'extrême-gauche avec LO dont des militant(e)s enseignant(e)s l'ont fait circuler, il y a nécessairement une explication sociologique et politique. D'autant que, à part l'interprétation d'Adjani (controversée), la réalisation, l'interprétation et le scénario sont très médiocres.

Pour l'extrême-droite, l'explication est simple : les fachos ont jubilé de voir montrer des "jeunes des cités" comme des bêtes sauvages qu'il faut mâter flingue au poing. Ils se sentent confortés dans leur discours : seuls des naïfs croient qu'on peut les intégrer, les éduquer etc. Mais la gauche bien pensante genre Télérama ? Lutte ouvrière ? Il est tout de même permis de penser que ce téléfilm révèle un inconscient de peur et de haine à l'égard de ces jeunes. Un sentiment en effet particulièrement présent chez les enseignants. Un copain prof, sympathisant de LO, tout de même conscient de ce que représente ce film, me disait :" Il y a des jours où en effet, j'aurais envie de cogner certains élèves et j'ai ressenti une sorte de petite satisfaction malsaine en voyant Adjani les braquer." J'ai d'ailleurs eu moi-même l'occasion de constater que les enseignants qui éprouvent du mépris, de l'hostilité voire de la haine à l'égard de leurs élèves, en même temps qu'un sentiment de déchéance à devoir les supporter, ne sont pas rares...

Il y a évidemment un lien étroit entre l'appréciation de ce film par une partie des militants de LO, leur attitude à l'égard des campagnes islamophobes et les positions sécuritaires prises par LO lors de la révolte des banlieue. Comment expliquer que des militants responsables de LO aient alors signé un texte sécuritaire désavoué ensuite discrètement ?

Donc Dug et Klin, il ne suffit pas de t'indigner parce que Toussaint critique, de façon sans doute parfois excessive, l'organisation avec laquelle tu sympathises. Il faut apporter des explications crédibles au succès d'un semblable navet raciste et sécuritaire, et au fait que des militant(e)s de LO, pourtant cultivé(e)s, ont pu tomber dans le panneau au point de le présenter à la fête, d'inviter le réalisateur, de faire circuler le film dans des établissements scolaires. Comment en sont-ils arrivés là ?

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Message  dug et klin Dim 12 Mai - 20:00

Tu sais,Verié,a sa fete LO est tres ouverte,elle acceuille tres largement,par exemple des gens,écrivains de leurs états qui se tirent des bourres entre eux d'une maniere stupide et stérile,et leur laisse malgres tout animer des débats,et elle a raison,car ces débats sont malgres tout intéressants.
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Message  dug et klin Dim 12 Mai - 20:09

Sinon,j'ai regardé"entre les murs",j'ai cru voir un remak hip-hop version harde du cercle des poetes disparus,avec la fin en queue de poisson.Dommage,car il y avait quelques séquences(trop peu)interessantes.Bref a mes yeux un navet,sauvé par de bons comédien(e)s,malheureusement mal dirigé(e)s.
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Message  verié2 Lun 13 Mai - 10:38

dug et klin a écrit:Sinon,j'ai regardé"entre les murs",j'ai cru voir un remak hip-hop version harde du cercle des poetes disparus,avec la fin en queue de poisson.Dommage,car il y avait quelques séquences(trop peu)interessantes.Bref a mes yeux un navet,sauvé par de bons comédien(e)s,malheureusement mal dirigé(e)s.
L'appréciation des qualités d'un film, en dehors de son contenu idéologique, comporte évidemment une bonne part de subjectivité. Mais c'est tout de même assez significatif que, par esprit de contradiction et par haine de ceux qui critiquent le contenu raciste et sécuritaire de La journée de la jupe, tu en arrives à démolir Entre les murs, beaucoup plus honnête, réaliste et humaniste. Pour infos, Entre les murs a été vomi par l'extrême-droite raciste... Une fois de plus, tu ne te retrouves pas en très bonne compagnie.
Certes, tu ne critiques ici que la forme du film, mais, si la comparaison avec La journée de la jupe est intéressante, c'est sur le fond idéologique et non sur le jeu des acteurs. La journée de la jupe a été encensée par la droite et l'extrême-droite comme l'antithèse de Entre les murs.

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Message  Toussaint Mer 15 Mai - 0:37

La journée de la jupe a été encensée par la droite et l'extrême-droite comme l'antithèse de Entre les murs.

Comment en sont-ils arrivés là ?


Comment et sont-ils arrivés?
Je sens, vérié, que tu n'as pas envie de savoir ce que je pense, cela me fait de la peine... Sad
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Message  Achille Mer 15 Mai - 8:28

verié2 a écrit:
Entre les murs a été vomi par l'extrême-droite raciste... Une fois de plus, tu ne te retrouves pas en très bonne compagnie. La journée de la jupe a été encensée par la droite et l'extrême-droite comme l'antithèse de Entre les murs.

Toujours le même procédé, un jour de pleine lune le FN et ton interlocuteur politique disent "c'est la pleine lune" tu distilleras ton poison pour dire que ton interlocuteur et le FN c'est la même chose en ignorant tout de leurs intentions. Le procédé est à gerber. Généralisé à tous les fils il rendrait toute discussion impossible et appliqué à ton discours tu te retrouverais illico au côté des staliniens qui encensaient la lutte des classes par exemple, ou au côté des ayatollas avec la lutte contre la laïcité. Le serais tu pour autant ? Basta !

Achille

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Message  dug et klin Mer 15 Mai - 9:26

Achille a écrit:
verié2 a écrit:
Entre les murs a été vomi par l'extrême-droite raciste... Une fois de plus, tu ne te retrouves pas en très bonne compagnie. La journée de la jupe a été encensée par la droite et l'extrême-droite comme l'antithèse de Entre les murs.

Toujours le même procédé, un jour de pleine lune le FN et ton interlocuteur politique disent "c'est la pleine lune" tu distilleras ton poison pour dire que ton interlocuteur et le FN c'est la même chose en ignorant tout de leurs intentions. Le procédé est à gerber. Généralisé à tous les fils il rendrait toute discussion impossible et appliqué à ton discours tu te retrouverais illico au côté des staliniens qui encensaient la lutte des classes par exemple, ou au côté des ayatollas avec la lutte contre la laïcité. Le serais tu pour autant ? Basta !

La,je ne voudrai pas mettre de l'huile sur le feu(bon,d'accord un peu quand meme)mais la,le Achille il marque un point,et un beau! lol!
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Message  gérard menvussa Mer 15 Mai - 9:33

Toujours le même procédé, un jour de pleine lune le FN et ton interlocuteur politique disent "c'est la pleine lune" tu distilleras ton poison pour dire que ton interlocuteur et le FN c'est la même chose en ignorant tout de leurs intentions.
C'est effectivement toujours le même procédé, pour se dédouaner a bon compte de ses préceptes racistes partagés entre parti de gauche et lutte ouvriére, unis dans la même détestation de tout ce qui est "musulman". Un front unique laicard qu'on rencontre d'ailleurs souvent sur le forum, ou achille et dug et klin agissent en commun contre l'ennemi commun, le si détesté npa...
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Message  gérard menvussa Mer 15 Mai - 9:34

dug et klin a écrit:Sinon,j'ai regardé"entre les murs",j'ai cru voir un remak hip-hop version harde du cercle des poetes disparus,avec la fin en queue de poisson.Dommage,car il y avait quelques séquences(trop peu)interessantes.Bref a mes yeux un navet,sauvé par de bons comédien(e)s,malheureusement mal dirigé(e)s.
Si tu avait regardé "entre les murs", tu saurait que les "comédiens" ne l'étaient pas, et que ce film était joué par de non professionnels... Mais comme tu aimes plutot la ramener, tu dit n'importe quoi. Et si ce n'était que sur ce film...
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