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Afrique du Sud - Page 3 Empty Re: Afrique du Sud

Message  Rougevert Mar 10 Sep - 21:01

Roseau a écrit:Plus de 30% d'augmentation de salaires dans l'automobile
‎Après plus de trois semaines de grève,
les ouvriers de l'industrie automobile viennent d'arracher des augmentations de salaires :
11,5 % pour cette année, 10 % en 2014 et 10 % en 2015.
Volkswagen AG, Ford Motor Co. et Toyota Motor Corp les ont acceptées.
http://www.npa-auto-critique.org/article-plus-de-30-d-augmentation-de-salaires-dans-l-automobile-en-afrique-du-sud-119959792.html
Quel exemple!
Dans des usines non destinées à être fermées, il est vrai.
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Afrique du Sud - Page 3 Empty L'héritage économique de Mandela...

Message  Roseau Mer 11 Déc - 15:58

Explosion du taux d'exploitation et de profit...
http://thenextrecession.wordpress.com/2013/12/06/mandelas-economic-legacy/
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Afrique du Sud - Page 3 Empty À propos de l’Afrique du Sud

Message  Resistance-politique Ven 20 Déc - 23:49

Afrique du Sud - Page 3 Derriere-l-icone


Que diriez-vous d’un pays qui envoie la police faire feu sur des mineurs grévistes ? Cela s’est produit l’an dernier en Afrique du Sud, et on relèvera pas moins de trente-quatre morts !

L’ANC, le parti de Nelson Mandela, déclara à cette occasion : « La présence policière a […] supprimé les tensions et nous sommes ravis que le calme soit revenu ».

Que diriez-vous d’un pays où l’espérance de vie est d’un peu moins de 50 ans ? C’est la situation actuelle de l’Afrique du Sud. Et ce chiffre n’est qu’une moyenne, parce qu’il paraît que les Afrikaners vivent très vieux ! Rappelons que l’espérance de vie dans la Libye d’avant l’agression était d’un peu plus de 77 ans (78 aux États-Unis !). On trouve une espérance de vie inférieure dans des pays comme le Tchad ou le Nigéria. Même le Mozambique fait mieux !

Cinq millions de Sud-Africains, soit 11 % de la population, sont infectés par le virus du Sida, ce qui en fait le pays le plus touché au monde.

Cela donne une idée des soins qui sont portés aux habitants dans un pays qui se vante d’avoir le premier PIB d’Afrique ? Cela ne veut-il pas dire que certains s’en mettent plein les poches, pendant que la majorité n’a rien ?

Mais il paraît que les ouvriers agricoles viennent d’obtenir une hausse de salaires de 52 %... Pas mal. Petit bémol, cela met le salaire journalier à 9 € ! Deuxième bémol, les fermiers qui pourront démontrer que cette augmentation est insupportable pour leur exploitation en seront dispensés ! C’est par centaines qu’ils vont faire des recours !

L’apartheid a été un système haï par les peuples du monde, ce qui faisait de l’Afrique du Sud un pays isolé. Il n’était soutenu que par les États-Unis, qui ont une grande expérience de l’apartheid, par Israël, qui en a une pratique constante, et par la Grande Bretagne, qui trouvait cela assez naturel ! La fin de l’apartheid a été un soulagement. Mais, contrairement à de nombreuses espérances, cette fin de l’apartheid fut loin d’être la fin du capitalisme. La bourgeoisie sud-africaine, réintégrée dans le commerce mondial, a pu en tirer le maximum d’avantages. Résultat, les deux tiers des familles noires sont pauvres (et la moitié d’entre elles sont en état de sous-alimentation).

Bref, aux cérémonies qui ont suivi le décès de Nelson Mandela, il n’y avait pas beaucoup d’ouvriers ni de paysans : ils étaient au travail, sauf les 30 % qui en cherchent !

DR

http://www.resistance-politique.fr/article-a-propos-de-l-afrique-du-sud-121698764.html
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Afrique du Sud - Page 3 Empty Re: Afrique du Sud

Message  Roseau Jeu 2 Jan - 14:16

Le Front démocratique de gauche salue le Congrès extraordinaire du NUMSA :
« Ensemble, une nouvelle Afrique du Sud est possible »

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article30740
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Message  mykha Ven 3 Jan - 11:03

Il y a 20 ans : l'apartheid était aboli, tout en privant la classe ouvrière sud-africaine de sa victoire


Le 22 décembre 1993 marqua le démantèlement formel de l'apartheid en Afrique du Sud – ce système qui avait permis à la minuscule bourgeoisie blanche d'imposer depuis 1949 une exploitation féroce à la classe ouvrière, essentiellement noire, du pays. Ce jour-là fut adoptée une Constitution transitoire créant le premier gouvernement multiracial du pays. Devaient y siéger côte à côte des militants de la lutte contre l'apartheid et leurs anciens tortionnaires – Nelson Mandela, le leader de l'ANC nationaliste (Congrès national africain), et le président F.W. De Klerk, leader du Parti national qui avait jadis mis en place l'apartheid. Leur tâche était de préparer les premières élections multiraciales qui eurent finalement lieu le 27 avril 1994.

En 1993, l'essentiel des lois racistes qui constituaient l'apartheid avaient déjà été abrogées. Sur le papier, la discrimination raciale avait disparu, même si, dans les têtes et les comportements sociaux, c'était loin d'être le cas. Mais en reconnaissant les droits politiques de la majorité noire de la population, cette Constitution n'en enfonçait pas moins le dernier clou dans le cercueil de l'apartheid.


Sous les coups de la classe ouvrière...

Bien que portée au crédit des efforts conjoints de Nelson Mandela et de F.W. De Klerk (qui devaient recevoir conjointement le prix Nobel de la Paix 1993 pour cette raison), l'abolition de l'apartheid devait pourtant tout à la mobilisation populaire, et avant tout ouvrière, au terme d'un processus qui avait duré plus d'une décennie.

Ce processus avait commencé suite à la mobilisation ouvrière qui, à la fin des années 1970, avait succédé à l'explosion de Soweto. En 1979, inquiets pour leurs profits, les grands trusts avaient été à l'origine de la Commission Wiehahn, chargée officiellement de résoudre le manque de main-d'œuvre qualifiée, mais en fait de tenter de restaurer la paix sociale. Celle-ci s'était prononcée pour la fin de la discrimination à l'embauche dans l'industrie et la légalisation des syndicats noirs, mesures qui furent adoptées en 1981.

Mais peine perdue. Après avoir marqué le pas, du fait de la répression, la mobilisation ouvrière trouva un second souffle en s'engouffrant dans la brèche ainsi ouverte. Ce fut une véritable explosion durant une décennie, que l'état d'urgence permanent imposé par le régime ne réussit pas à freiner. Dans la région de Johannesburg, par exemple, les syndicats trouvèrent une parade efficace à l'interdiction des réunions en organisant ce qu'ils appelaient des « emzabalazweni » (lieux de lutte) : chaque semaine, un wagon, un jour et une heure étaient choisis sur chaque ligne de banlieue, pour y tenir la réunion syndicale de la semaine.

Les effectifs des nouveaux syndicats noirs explosèrent. De moins de 80 000 membres en 1979, ils passèrent à 300 000 en 1983, pour dépasser le million en 1989. Non seulement les tentatives pour endiguer cette vague échouèrent, mais elles se retournèrent souvent contre leurs instigateurs. C'est ainsi qu'en 1984 l'occupation militaire des townships, ordonnée suite à une grève particulièrement militante dans des mines d'un des plus grands trusts minier au monde d'Anglo American ne réussit qu'à entraîner un soulèvement général des ghettos.

De locales, les grèves gagnèrent en ampleur. 1987 vit ainsi le premier appel à une grève nationale dans les mines (et le seul à ce jour), au cours de laquelle 340 000 grévistes s'affrontèrent aux forces de répression. On a calculé qu'entre 1986 et 1990 il y avait eu plus de journées de grèves dans le pays qu'au cours des 75 années précédentes. Telle était l'ampleur de la mobilisation ouvrière.


... et la pression des grands trusts

Dès le début des années 1980, des contacts avaient été pris par les autorités pour tenter de mettre fin à l'agitation sociale. Les pressions des grands trusts y étaient pour quelque chose, mais aussi celles des puissances impérialistes qui s'inquiétaient de la menace d'embrasement que la mobilisation ouvrière sud-africaine faisait peser sur le continent africain.

Initialement, ces contacts avaient suivi trois stratégies. Tandis que les grands trusts cherchaient à se concilier les nouveaux syndicaux noirs en leur offrant les moyens matériels dont ils manquaient, le gouvernement jouait sur deux tableaux : d'un côté, il encourageait la formation d'une petite bourgeoisie noire dans les homelands (les zones rurales où les Noirs étaient assignés à résidence entre deux contrats de travail) et leur promettait l'indépendance politique ; de l'autre, dès le début des années 1980, il prenait contact secrètement avec la direction de l'ANC, en particulier au travers de Mandela qui, transféré de Robben Island à la prison de Pollsmoor, près du Cap, eut des rencontres régulières avec le ministre de la Justice d'alors.

En 1985, une étape fut franchie lorsque, en plein état d'urgence, Anglo American infligea un camouflet à Pretoria en rencontrant la direction en exil de l'ANC devant la presse internationale, en Zambie. L'année suivante, Anglo American allait plus loin en protestant officiellement contre l'arrestation de leaders syndicaux.

Mais si les grands trusts poussaient ainsi vers un règlement politique, ni eux ni la bourgeoisie sud-africaine n'avaient encore fait, à ce stade, le choix d'en finir totalement avec l'apartheid ni de confier leur sort à l'ANC. Encore leur fallait-il vérifier que l'ANC garantirait l'avenir des politiciens blancs et les profits des grands trusts, en privant les masses mobilisées de tout moyen d'intervenir dans la transition politique. Le but des quelque sept ans de négociations qui suivirent fut donc de tester la volonté de l'ANC de protéger l'ordre social établi.

Finalement, en 1989, les choses s'accélérèrent. Le président d'alors, P.W. Botha, rencontra officiellement Mandela. Quelques mois plus tard, il fut remplacé par F.W. De Klerk – un ancien conservateur « dur » du Parti national devenu, du jour au lendemain, porte-parole de son aile « libérale ». Le 2 février 1990, De Klerk annonça la légalisation de l'ANC et du Parti communiste et l'ouverture de négociations pour en finir avec l'apartheid. Puis Mandela fut libéré avec la totalité des dirigeants historiques du mouvement antiapartheid et les négociations commencèrent officiellement dans le cadre du Codesa, la Convention pour une Afrique du Sud démocratique, sur la base de l'« union nationale » aboutissant finalement à la Constitution transitoire de 1993.


Quel avenir pour le prolétariat ?

Dans ce long processus, les masses noires, sans la mobilisation desquelles rien ne se serait passé, ne furent qu'une masse de manœuvre pour les nationalistes de l'ANC comme pour leurs alliés du Parti communiste. Ils s'en servirent pour se faire une place dans une Afrique du Sud toujours soumise à la même exploitation capitaliste et au pillage des mêmes grands trusts internationaux. Leurs dirigeants se servirent de leurs liens avec le nouvel appareil d'État pour devenir des bourgeois fortunés. Quant à la bourgeoisie blanche, elle conserva ses positions dans la société sud-africaine, avec pour seule contrainte de se trouver des « partenaires » noirs pour témoigner de leur « loyauté » envers l'Afrique du Sud multiraciale.

Depuis, les quartiers riches des grandes villes sont restés pour l'essentiel ce qu'ils avaient toujours été, des havres réservés aux riches blancs que sont venus rejoindre une poignée de parvenus noirs, métis ou indiens. Outre leurs Range Rover aux vitres teintées de grand luxe, tous ces riches ont en commun les mêmes murs d'enceinte électrifiée autour de leurs luxueuses propriétés, protégées par des caméras et des gardes armés – noirs et mal payés – témoignant ainsi de la même peur face à l'écrasante majorité pauvre de la population.

Pendant ce temps, la pauvreté des townships s'est aggravée et les conditions de vie de la majorité noire se sont dégradées d'autant plus vite que le nombre et la voracité des bourgeois parasites a augmenté. De jeunes chômeurs, parfois des enfants, passent leurs journées aux feux rouges, à collecter tout ce que les automobilistes veulent bien leur donner, pour revendre ensuite leur butin au poids, pour quelques pièces, à des recycleurs. Et dans les décharges municipales on assiste au même spectacle auquel on peut assister dans les plus grands pays pauvres : les longues files d'hommes, de femmes et d'enfants, gravissant les montagnes d'immondices à la recherche du plus petit reste de matériau recyclable, voire consommable.

Et pourtant la classe ouvrière noire était en droit d'espérer bien plus de la combativité dont elle avait fait preuve, de son courage et de ses sacrifices pendant ses longues décennies de lutte. Mais si elle fut privée de sa victoire, ce fut faute d'avoir eu à sa tête un parti prêt à défendre ses intérêts politiques, un parti se donnant pour objectif non seulement la fin de l'apartheid mais aussi celle de l'ordre capitaliste qui l'avait produit.

Mais qui sait ? La classe ouvrière sud-africaine continue à faire régulièrement la preuve de sa combativité et de son courage, comme elle l'a fait lors de la grande grève du secteur public de 2010, celle des mineurs en 2012, ou encore, en 2012-2013, celle des ouvriers agricoles. On peut espérer que les leçons de ses grandes luttes relativement récentes ne seront pas perdues, et que d'autres militants sauront s'en emparer et s'en servir comme d'une arme dans les combats à venir de leur classe.

Amanda HUNT

LUTTE OUVRIERE 4 JANVIER 2014
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Message  sylvestre Mar 11 Mar - 18:01

D'après ce que j'ai entendu dire c'est un documentaire extraordinaire, sur le combat des mineurs de Marikana en Afrique du Sud et leur massacre aux mains de la police. et ça passe à Paris au nouveau Latina dimanche et lundi dans le cadre du festival de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme.


Août 2012, une grève de mineurs sud-africains est réprimée dans la
violence et aboutit à l’assassinat de 34 grévistes par la police et à de très
nombreux blessés.
Miners Shot Down nous plonge au cœur de la lutte de ces mineurs pour obtenir de meilleurs salaires, isolés face à la puissance conjointe de la compagnie minière, du gouvernement et de leurs alliés au sein du syndicat de l’Union Nationale des Mineurs. Ce film dénonce la corruption régnant au plus haut niveau, la spirale de la violence policière et se fait l’écho du premier massacre politique de masse post apartheid en
Afrique du Sud.
Rehad Desai est producteur et réalisateur. Il a fondé sa maison de production
Uhuru Productions , qui a déjà produit plus de 20 documentaires, dont certains qu’il
a également réalisé. Beaucoup de ses films ont été programmés dans de nombreux festivals à travers le monde et diffusés à l’étranger.
Dimanche 16 mars à 17h45
.
Le Nouveau Latina
Lundi 17 mars à 13h40
.
Le Nouveau Latina
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Message  Dinky Sam 28 Juin - 17:45

Lutte Ouvrière n°2395 du 27 juin 2014



Afrique du Sud : les mineurs font plier les trusts du platine

Cinq mois jour pour jour après le début de leur grève, le 23 janvier dernier, des dizaines de milliers de mineurs du platine sud-africains ont voté la reprise du travail, lors d'un meeting organisé près de Rustenburg, au cœur du bassin platinifère, dans l'un des stades géants construits en 2010 pour le Mondial de football. Et ils l'ont fait à leurs conditions, telles qu'ils les avaient formulées la semaine précédente, lors de meetings organisés dans tout le bassin pour examiner l'accord qui leur était proposé.

C'est la tête haute que les 70 000 grévistes mettent fin à leur mouvement. Car ils auront fait céder les trois grands trusts du platine : Anglo-American, Lonmin et Impala. Depuis cinq mois, ces trusts les traitaient par le mépris, les accusant d'avancer des revendications déraisonnables et de mettre l'économie du pays à genoux. Et depuis cinq mois ils jouaient sur le pourrissement de la grève et la lassitude des grévistes, tout en affamant leurs familles. Mais en vain.

Les grévistes ont tenu bon. Et cela, malgré les provocations et la violence d'une police surarmée, présente en permanence tant autour des mines que dans leurs campements. Finalement, ce sont les grands patrons des mines qui ont dû ravaler leur arrogance.

Sans doute les mineurs n'obtiennent-ils pas le salaire de base mensuel à l'embauche de 12 500 rands (870 euros) qu'ils réclamaient. Mais ils obtiennent une augmentation de 2 950 rands (200 euros) étalée sur trois ans, qui portera le salaire d'embauche à 7 950 rands, soit une augmentation totale de 60 %. En outre la plupart de leurs primes seront désormais indexées sur l'indice du coût de la vie.
Par ailleurs, les assemblées de grévistes du 17 juin avaient exigé deux conditions pour entériner cet accord : la réintégration des grévistes licenciés et une prime de reprise. Sur le premier point, les groupes miniers ont cédé et 283 mineurs seront réintégrés. Sur le deuxième point, la mise en application de l'accord a été avancée au 1er juillet 2013, avec effet rétroactif, de sorte que tous les grévistes toucheront un rappel dès la reprise du travail, dont le montant minimum sera de 7 000 rands (490 euros).

C'est donc une victoire incontestable pour les grévistes. Elle est d'autant plus remarquable que, en plus de la brutalité de la police et des nervis des compagnies, qui chaque semaine ont fait des victimes dans leurs rangs, et en plus d'une campagne haineuse menée par les patrons miniers et le gouvernement au travers des médias, ils ont dû faire face également à l'hostilité active de Cosatu, la principale centrale syndicale, qui est liée au pouvoir.

Car, pour les dirigeants de Cosatu, les grévistes du platine commettaient un crime impardonnable. Déjà, à la suite du massacre de Marikana, où 34 grévistes avaient été abattus par la police en août 2012, ils avaient eu le tort d'entraîner une puissante vague de grèves en défiant le NUM, le syndicat des mineurs affilié à Cosatu. Puis ils avaient rejoint en masse un syndicat, AMCU, qui s'était formé hors de la centrale. Et cette année c'est ce syndicat qui a dirigé la grève, tandis que le NUM, non seulement se révélait incapable de reprendre pied dans le platine, mais continuait à céder du terrain à AMCU dans d'autres secteurs miniers.
Du fait de cette hostilité tant des dirigeants de Cosatu que de ceux de la plupart des syndicats qui lui sont affiliés - mais aussi du fait du corporatisme de la direction d'AMCU - les grévistes du platine ont dû mener leur lutte dans l'isolement. Et ce, dans un pays où se déroulent constamment des luttes, parfois même des luttes impliquant un grand nombre de participants, que ce soit contre l'exploitation dans les entreprises ou contre la pauvreté dans les townships.
Malgré cet isolement, les mineurs l'ont emporté, au terme d'une grève qui aura été la plus longue de l'histoire de l'Afrique du Sud. Face à des trusts qui comptent parmi les plus riches de la planète, ils ont montré la puissance de l'action collective et déterminée des exploités.


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Message  mykha Dim 29 Juin - 20:43

Johannesburg, 29 juin 2014 (AFP)

Le puissant syndicat sud-africain de la métallurgie Numsa a confirmé dimanche son appel à une grève illimitée dans ce secteur employant plus de 220.000 ouvriers pour obtenir de meilleurs salaires, invoquant l'absence de progrès dans les négociations.

Les salariés membres du Syndicat national des métallurgistes d'Afrique du Sud (Numsa) sont appelés à cesser le travail à partir de mardi.

Le patronat est resté "obstiné et intransigeant" durant une série de négociations avec le syndicat, a déclaré le secrétaire général de Numsa, Irvin Jim, à la presse.

"Nous avons rencontré les patrons vendredi soir pour leur dire que la grève était maintenue", a-t-il ajouté.

"Comme nous n'avons toujours fait aucun progrès dans les négociations, nous rappelons à chacun que nos revendications comprennent une hausse salariale de 12%", a poursuivi M. Jim.

Ce montant, qui représente près du double du taux d'inflation (6,6%), est inférieur aux revendications initiales du syndicat, qui demandait une augmentation de 15% lorsque les négociations salariales ont débuté en mars.

La grève d'une durée illimitée affectera notamment les télécommunications et les secteurs de l'électrotechnique, de l'acier, du plastique.

Les salariés de l'industrie automobile, affectée par de longues grèves l'an dernier, ne participeront pas au mouvement mais le secteur pourrait être touché indirectement, en ayant des problèmes d'approvisionnement.

Ce mouvement de grève intervient alors que l'Afrique du Sud sort d'une grève record de cinq mois dans les mines de platine.




http://www.dhnet.be/dernieres-depeches/afp/afrique-du-sud-confirmation-de-la-greve-dans-la-metallurgie-a-partir-de-mardi-53b0269d357059db44c7e680
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Message  Roseau Mer 2 Juil - 23:37

Victoire de la plus longue grève de l’histoire sociale du pays
http://npa2009.org/actualite/afrique-du-sud-victoire-de-la-plus-longue-greve-de-lhistoire-sociale-du-pays
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Message  Roseau Jeu 3 Juil - 17:08

La trajectoire déplorable du stalinisme sud-africain
par Claude Gabriel
http://www.afriquesenlutte.org/afrique-australe/afrique-du-sud/article/la-trajectoire-deplorable-du
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Message  mykha Mer 9 Juil - 23:30

Afrique du Sud : grève géante dans la métallurgie

Après les cinq mois de grève victorieuse des 70 000 mineurs sud-africains, près de 220 000 travailleurs de la métallurgie sont entrés en lutte le 1er juillet pour des augmentations de salaire.
Rejetant l'offre du patronat qui proposait au mieux 10 % d'augmentation, des centaines de milliers de travailleurs de la métallurgie se sont lancés dans une grève géante. C'est une des grèves les plus massives de l'histoire du pays. Dès le début de la grève, des manifestations ont été organisées dans les plus grandes villes du pays : Johannesburg, Le Cap et Durban. Et moins d'une semaine après son déclenchement, d'autres secteurs comme l'automobile ont été affectés par les conséquences de la grève : le constructeur General Motors a dû arrêter à cause du manque de certains composants et BMW a fait de même avec son usine de Pretoria.

Il y a deux ans, en août 2012, la répression policière contre les mineurs grévistes de Marikana, dans la région minière du nord de l'Afrique du Sud, avait fait 34 morts. Les images de la fusillade avaient fait le tour du monde. La révolte des mineurs avait secoué la toute-puissance des trusts miniers anglo-sud-africains et ébranlé le pouvoir du président noir Jacob Zuma, successeur de Nelson Mandela à la tête de l'ANC. Après ce massacre, la vague de grèves sauvages déclenchée sans l'accord de la confédération syndicale principale COSATU, très liée au pouvoir de l'ANC, s'était poursuivie encore sur plusieurs mois, touchant de nombreuses mines.
Au début de l'année 2014, les mineurs sont repartis en lutte pour une grève de cinq mois, jour pour jour, au bout de laquelle ils ont réussi à faire plier les géants du platine. Sans obtenir le doublement de leur salaire, ce qu'ils réclamaient, ils ont obligé le patronat à céder une augmentation de près de 50 % sur trois ans avec effet rétroactif au 1er juillet 2013 et la réintégration de tous les mineurs licenciés pendant la grève.

C'est dans ce contexte qu'arrive cette mobilisation des travailleurs de la métallurgie et dont le syndicat NUMSA, pourtant membre de la confédération COSATU, s'était fait remarquer il y a quelques mois en refusant pour la première fois d'appeler à voter pour l'ANC aux élections législatives de mai 2014, exprimant ainsi le mécontentement profond de ses adhérents vis-à-vis du pouvoir actuel.
Cette grève de la métallurgie vient confirmer la combativité de la classe ouvrière sud-africaine. Elle incarne un espoir considérable pour tous les exploités, et pas seulement en Afrique du Sud.

Pierre ROYAN

LO 11 JUILLET
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Message  sylvestre Mer 30 Juil - 16:33

Victoire des métallos :
Cette décision fait suite à la signature d'un accord prévoyant l'augmentation des salaires des ouvriers de 10 % par an sur trois ans.
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Message  Roseau Dim 28 Sep - 3:21

A lire : un extrait de "Après l'Apartheid" de Jérôme Tournadre
http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-apr%C3%A8s-lapartheid-j%C3%A9r%C3%B4me-tournadre
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Message  Roseau Mar 7 Oct - 21:52

À lire : un extrait de "Conscience noire" de Steve Biko
http://www.contretemps.eu/lectures/%C3%A0-lire-extrait-conscience-noire-steve-biko
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Message  sylvestre Jeu 30 Oct - 15:54

Sur les recompositions dans la gauche sud-africaine après Marikana : South Africa: from Marikana to the "Numsa moment"
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Message  Roseau Dim 9 Nov - 22:40

Accélération de la recomposition syndicale et politique
http://alencontre.org/afrique/afrique-du-sud/afrique-du-sud-acceleration-de-la-recomposition-syndicale-et-politique.html
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Afrique du Sud - Page 3 Empty Vers une consolidation unitaire des luttes

Message  Roseau Jeu 11 Déc - 20:42

http://alencontre.org/afrique/afrique-du-sud/afrique-du-sud-vers-une-consolidation-unitaire-des-luttes.html
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Afrique du Sud - Page 3 Empty Les luttes ouvrières bousculent la donne

Message  Roseau Mar 23 Déc - 17:21

http://npa2009.org/actualite/afrique-du-sud-les-luttes-ouvrieres-bousculent-la-donne
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Message  Toussaint Lun 6 Juil - 20:26


Massacre de Marikana, pas de coupables !


Par : Christine Abdelkrim-Delanne
Publié le : 5/07/15


Il y a trois ans, le 14 et 16 août 2012, le monde entier pouvait voir à la télévision la police sud-africaine tirer à balles réelles sur des mineurs en grève. Au total, 34 ouvriers furent tirés comme des lapins, dans la plus belle tradition du temps de l’apartheid.

Au total, il y eut 44 morts si l’on compte les victimes des règlements de compte intersyndicaux ou les agressions entre grévistes et « jaunes », et l’assassinat de deux membres des forces de police une semaine avant le massacre. Le rapport de la commission d’enquête mise en place par le Président, dite commission Farlam, a été rendu public par le président Zuma fin juin après bien des tergiversations. Le travail minutieux des enquêteurs sur le terrain, l’audition de toutes les parties, au plus haut niveau pour ce qui concerne les forces de l’ordre, les photos et vidéos prises pendant le massacre, les résultats d’autopsies, soit 646 pages, ont permis à la commission de présenter un rapport très complet. Cependant, les principaux responsables seront absous.

Que dit le rapport ? Il établit que les forces de sécurité qui ont tiré plusieurs centaines de balles, ont tué des mineurs non armés, sans défense, en train de fuir ou de se rendre bras levés, atteints dans le dos pour plusieurs. L’impact des balles à la tête, au cou et au buste ne laisse aucun doute sur la volonté de tirer pour tuer. Les témoignages des blessés qui ont survécu sont accablants de sauvagerie. Certains blessés ont été interrogés sur le champ, puis on leur a à nouveau tiré dessus, pour la plupart dans l’aine et sur les parties génitales. Les forces de police, indique le rapport, non seulement n’ont pas collaboré à l’enquête, mais ont falsifiés des preuves, manipulé les témoignages et menti de manière générale. Il n’y eut aucun ordre d’arrêt des tirs pendant le massacre bien que la fusillade était audible sur la fréquence radio de la police au Centre de coordination des opérations. Au contraire. On a pu entendre le brigadier Adriaan Calitz crier « Engagez ! Engagez ! Engagez ! », alors que le même brigadier a témoigné devant la commission qu’il n’avait entendu aucun tir et n’était pas au courant que la police avait tué des mineurs. De même le major général William Mpembe chargé du maintien de l’ordre ce jour-là et qui survolait la zone dans un hélicoptère de la compagnie minière Lonmin au moment des tirs, a déclaré n’avoir rien vu. La Générale Zukiswa Mbombo a, elle, affirmé qu’elle était aux toilettes à ce moment-là et ne savait rien. Quant au Major général Charl Annandale, président du Centre de coordination des opérations, il a témoigné n’avoir été informé du massacre que 45 minutes plus tard « à cause de problèmes de radio ». Cependant, huit minutes après la fusillade, le Brigadier Suzette Pretorius qui se trouvait avec Annandale au même moment, envoyait un texto à un responsable du Directoire indépendant des enquêtes de police disant : « Avons opération à Wonderkop. Mauvais. Corps. Préparez vos membres car ça va aller mal ». Toutes les preuves présentées par la commission concordent pour inculper Mbombo, Mpembe, Annandale et Calitz du meurtre de 17 mineurs. Mais la Commission ne conclut rien. Accusés aussi, les services de secours d’urgence qui ont mis trop de temps pour intervenir, laissant mourir des victimes qui n’ont pas même reçu les premiers soins qui auraient pu les sauver.

La Commission consacre une grande partie du rapport sur les conditions de vie des mineurs de Lonmin et les manquements de la compagnie en matière de construction et de respect des droits de leurs salariés, dont les revendications salariales, à l’origine de la colère grandissante qui a conduit à la grève sauvage d’août. Lonmin avait pour obligation de construire 5500 logements et s’y était engagé, il y a six ans. En 2012, seules trois maisons témoins avaient été réalisées. Autour des mines, des milliers de cabanes en tôle ondulée, de carton et de ferraille s’entassent les unes sur les autres. Elles sont occupées par des familles, des travailleurs migrants sud-africains ou des pays limitrophes. La violence, la prostitution, y compris des mineures, le sida, les gangs et la drogue se sont développés. Le rapport annuel de Lonmin, en 2010, estimait que 50% de la population vivant dans un rayon de 15 km de son site de Marikana occupent des logements informels, sans accès aux services de base comme l’eau courante ou l’électricité. La puissante centrale électrique située à proximité du bidonville de Nkaneng n’alimente que les installations minières et les bureaux de Lonmin. L’eau est fournie par des citernes placées sporadiquement ici et là. Depuis 2013, les canalisations ne fonctionnent plus, à moins de verser un pot de vin. Pas de toilettes, mais des « buckets », des bacs sans intimité. Dans la région de Marikana, l’hiver est froid et meurtrier. Lonmin, l’une des plus grande compagnie productrice de platine au monde, appartient à un groupe britannique côté à la bourse de Londres. Mais, devant la Commission, ses responsables prétendront n’avoir pas pu réaliser le programme de logement à cause de la baisse du cours du platine en 2008. En 2012, Lonmin était cité dans l’index de la Bourse de Johannesburg, au premier rang pour ses réalisations sociales et environnementales.

Interrogé par la Commission, Cyril Ramaphosa, l’actuel vice-président d’Afrique du Sud qui était un directeur non-exécutif de Lonmin à l’époque et devait exercer un contrôle sur les obligations de la compagnie, a déclaré qu’il n’était pas au courant des manquements de cette dernière. Son nom revient dans l’enquête, pour avoir contacté, lui-même, certains ministres et les forces de l’ordre, leur demandant d’intervenir contre les mineurs. Malgré les preuves et les témoignages, il sera blanchi par la Commission.

Aujourd’hui Lonmin a cédé 50 hectares au gouvernement de la province du Nord-Ouest qui s’est engagé à construire 2000 petites maisons. Cependant, le prix de la location ne permettra pas à la majorité des mineurs d’y accéder et ces derniers ont bien compris qu’elles seront réservées aux employés de Lonmin (24000) et non aux ouvriers. Les mineurs continuent de manifester leur colère face à cette situation et au chômage, comme en juin dernier où Marikana 2 a connu des émeutes dans les rues, d’autant que les emplois attribués le sont à des personnes extérieures à la communauté. Chaque matin l’attribution des postes (50) se fait à la criée, ceux qui sont choisis mangeront ce jour-là, les autres devront se débrouiller pour se nourrir ou nourrir leur famille. La Commission des Droits de l’Homme a demandé une nouvelle enquête sur le non respect de ses obligations par Lonmin et pointé, devant la Commission Farlam, « l’échec de l’État, du ministère des Ressources minières à faire respecter les obligations de Lonmin et l’accuse de ne pas avoir assurer la coordination indispensable à la réalisation de ces projets », ajoutant que les compagnies minières n’assument pas, le plus souvent, leurs responsabilités.

Comme la police, Lonmin a dans un premier temps, refusé de présenter certains documents à la Commission Farlam, dont certains ont apporté, ensuite, la preuve d’une évasion fiscale à grande échelle entre 1999 et 2012, via la Western Metal Sales basée aux Bermudes. Les dividendes accordés à WMS ont atteint entre 2008 et 2012 un total de 1,2 milliards de rands alors que le coût de la construction des 5500 maisons ne s’élevait qu’à 665000 rands.

Un long chapitre du rapport est consacré aux forces de police, à leurs méthodes, à leurs équipements. L’utilisation de fusils d’assaut à balles rapides Remingthon 5 par les forces de police a fait l’objet d’un débat particulier. Alors que, le 28 février et le 8 mars 2013, la Chef de la police nationale, Riah Phiyega avait reçu la recommandation de les retirer de l’arsenal de la Police de maintien de l’ordre et de les interdire contre des manifestants, ces armes de combat étaient encore utilisées. Compte tenu du nombre élevé de manifestations et de mouvements de protestation en Afrique du Sud, et des tirs mortels à Marikana, la Commission a insisté sur l’urgence de les bannir. Il est reproché, également aux plus hautes instances de la Police, de ne pas former suffisamment ses membres à la négociation, à l’information et à l’évaluation des situations avant de lancer une opération. De fait, nombre de manifestations notamment dans les townships frustrés et en colère, sont régulièrement réprimées à la manière « apartheid ». Et c’est un fait, également, que de nombreux officiers et officiers supérieurs des forces de police et de sécurité ont servi sous le régime d’apartheid et ont été formés et entraînés jusqu’en 1994, pour une police militarisée, perpétuant une culture militaire contraire aux principes de la nouvelle Afrique du Sud démocratique. En outre, si les forces de police ont commencé à être démilitarisées après 1994, il y a eu une remilitarisation dans les dernières années, impliquant la présence d’une hiérarchie militaires, d’officiers et d’un commandement militaire, d’une discipline, d’un entraînement, d’une culture et de la restriction des droits et des libertés du personnel. Avec un seul objectif, régler les problèmes par la violence et les armes, comme sous le régime d’apartheid.

Il est également clair pour la Commission Farlam que la Commissaire provinciale « n’avait pas la formation, les compétences ou l’expérience lui permettant de prendre des décisions quant à ce qu’il fallait faire dans une situation aussi complexe que Marikana ». Elle avait été nommée quelques mois plus tôt, formée au travail social, aux ressources humaines et à la gestion d’entreprise d’État. En dépit de cela, dit le rapport, elle a pris deux décisions critiques concernant les opérations. Le 15 août, elle a décidé que l’ « option tactique » serait appliquée le lendemain si les grévistes ne mettaient pas fin à l’ occupation du puits, ce matin-là. Une décision inexplicable et injustifiable, selon la Commission. La seconde fois, le 16 août à 13h30, avec la décision de passer à la phase 3, la « phase tactique » bien qu’informée des risques de l’opération alors qu’il n’y avait aucune raison .

Dès le 17 août, malgré la gravité des actes commis par les forces de police, Riah Phiyega s’est adressée à ses troupes à l’occasion d’un défilé. « Vous avez fait ce que vous avez fait, ce que vous avez fait est ce que l’on peut faire de plus responsable », a-t-elle déclaré, refusant d’admettre les erreurs. « Vous avez fait ce que vous avez fait car vous avaient eu le sens de vos responsabilités, vous vous êtes assurés de continuer de vivre votre serment de garantir la sécurité des Sud-Africains et parce que vous êtes, vous aussi, des citoyens de ce pays et que la sécurité commence avec vous », peut-on lire dans un document publié dans le rapport. Trente-quatre mineurs venaient d’être massacrés et le président venait d’annoncer la mise en place d’une commission d’enquête….

Les policiers responsables de tirs ont été immédiatement convoqués par la direction de la police pour leur indiquer l’attitude à adopter suivant la ligne de défense : « quoi qu’il soit arrivé, c’était la meilleure attitude possible », comme le précise Riah Phiyega préparant déjà l’après-Marikana judiciaire et exprimant son soutien indéfectible à ses troupes. Le Ministre de la Sureté et de la Sécurité, Nathi Mthethwa , très proche de Jacob Zuma, comme Riah Phiyega, également présent à ce défilé, a adopté la même attitude. « Vous devez savoir que votre ministre, et au nom du Gouvernement et de l’Exécutif dans son ensemble, au nom du président de la République, Commandant en chef des forces armées dans ce pays, nous sommes tous derrière vous. Nous savons ce que nous avons vécu dans cette période, dans cette semaine, et nous voulons que continuer fr garantir que des vies seront sauvées, que la propriété est protégée contre tous ceux qui pourraient vouloir faire des mauvaises coups dans ce pays…. Ici, en tant que dirigeants, nous sommes convaincus que ce que vous avez fait, vous l’avez fait pour défendre l’État de droit en Afrique du Sud. Nous ne sommes pas près à autoriser n’importe qui à jouer les fous furieux dans le pays, à vouloir transformer l’Afrique du Sud en république bananière… Nous devons être sûr de faire ce qu’il faut à tout moment afin que les anarchistes ne prennent pas l’Afrique du Sud pour leur terrain de jeu. »

Au même moment, le président Jacob Zuma, plusieurs ministres ou dirigeants de l’ANC et du Parti communiste tenaient des discours infamants contre les mineurs présentés comme des « voyous », des « criminels », et des « traîtres ». Le syndicat indépendant ACMU dont tout, dans le rapport, montre qu’il n’a pas été à l’origine, ni de la grève sauvage, ni des violences entre mineurs grévistes et « jaunes » et qu’il n’est intervenu qu’après les attaques de la police pour demander aux mineurs de rester calmes, a été accusé de fomenter un complot contre le pouvoir. Le syndicat des mineurs NUM, traditionnelle organisation membre de la grande fédération COSATU alliée de l’ANC s’est vu totalement rejeté par les grévistes qui ont dénoncé la corruption de ses membres par la direction de Lonmin et leur incapacité à défendre leurs intérêts dans le cadre des négociations salariales qui ont précédé les événements. Cependant, le NUM, dont les violences anti-grévistes ont contribué à l’explosion de la situation, a cependant été blanchi. Désormais, le NUM a perdu la majorité de ses membres tandis qu’ACMU, qui est devenu le grand syndicat des mineurs.

Enfin, la Commission d’enquête a mis à jour la collusion entre les forces de police et la compagnie Lonmin, comme l’utilisation des hélicoptères, des équipements de surveillance, des radios, et des téléphones et autres équipements de la compagnie, l’aide apportée par les services de sécurité de Lonmin aux forces de police en termes d’information sur la localisation des mineurs ou la participation directe de Lonmin dans l’élaboration du plan d’attaque « un rôle vital » dira un responsable. Tous les éléments mettent en évidence la « collusion toxique » entre la police, Lonmin et Cyril Ramaphosa qui selon les avocats des familles, a conduit au massacre. Mais la Commission a réfuté tous les arguments, toutes les preuves. « Il n’y a aucun élément prouvant que les SAPS et Lonmin sont coupables de collusion toxique », conclut le rapport.

Jacob Zuma a présenté le rapport de la Commission d’enquête fin juin. Immédiatement après, interrogé au cours d’une rencontre avec les étudiants de la Tshane University of Technology, par un membre connu du turbulent parti d’opposition EFF qui lui demandait pourquoi la police a tué des mineurs à Marikana, le président a répondu : « Mais ces gens à Marikana en avaient tué d’autres et la police est intervenue pour les stopper…. C’est ce que vous devez comprendre ». Jacob Zuma bloquait la publication de ce rapport depuis le mois de mars, malgré une injonction du tribunal et de nombreux appels.

Pour les mineurs et leur syndicat, la Commission a travaillé trois ans pour rien puisque personne, in fine, n’est responsable, sinon le syndicat AMCU qui « n’a pas exercé un contrôle efficace sur ses membres (AMCU n’était, en fait, pas présent en tant que syndicat en 2012, avant la grève). Les mineurs ont chanté des chansons provocantes et fait des remarques qui ont aggravé une situation déjà tendue, dit la Commission. Bien sûr, les conclusions du rapport ont provoqué colère et indignation. « La publication du rapport de la Commission Farlam qui a presque 90 jours de retard, bloqué dans le bureau du Président, représente une injustice pour les familles qui ont perdu leurs proches », a déclaré le deuxième parti, la Démocratique alliance qui s’est engagée à « demander des comptes aux responsables, y compris ceux qui ont usé de leur influence politique ». L’opposition a immédiatement exigé, également, le renvoi de Riah Phiyega et autres responsables dans l’armée et le gouvernement, ainsi que celui du vice-président Cyril Ramaphosa afin qu’il puisse être jugé malgré les conclusions de la Commission en sa faveur. Elle appelle à la démilitarisation de la police.

Il est clair que le rapport et ses conclusions absolvant les principaux responsables du massacre a provoqué un nouveau choc dans la population. À quelques mois des élections municipales qui seront un véritable test pour l’ANC, il ne pourra qu’affaiblir encore le parti historique. Aujourd’hui, l’allié inconditionnel, le parti communiste, est de plus en plus divisé sur la stratégie à adopter et envisage de présenter ses propres candidats, reconnaissant ouvertement que cette alliance commence à lui coûter très cher en terme d’adhérents, d’audience et de crédibilité.
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Message  Carlo Rubeo Mar 7 Juil - 12:46

Analyse du groupe militant sud-africain zabalaza/first of may anarchist alliance :

Anti-Immigrant Attacks in South Africa.

The following is a short summary of the anti-immigrant violence happening in several cities and townships in South Africa. The Report is made by a member of First of May Anarchist Alliance currently living in South Africa and has been slightly edited by the ZACF with the author’s consent.

It’s an unfortunate situation that’s having an impact on everybody here in Durban. Downtown has been a no go zone during the night, it has been the primary battleground between native South Africans and immigrants in the city. In response the ANC controlled government has organized nationwide counter demonstrations on Thursday that brought out tens of thousands of people, however on the following day more looting of immigrant shops was reported in Johannesburg.

Tension between indigenous South Africans (Zulu’s Xhosa’s etc.) and “foreigners” (Nigerians Ethiopians Somali’s etc.) has been bubbling for a quite a while. SA in particular has a long history Xenophobia that dates back to the days of apartheid and has even increased since its demise. The last big wave in 2008, left dozens dead and injured in Cape Town Durban and Johannesburg. Just last month there was a riot in Soweto where again foreign-owned businesses were looted, though some dispute whether they were targeted or just a coincidence that they happened to be foreign.

The direct cause for the current crisis is being squarely blamed on the Zulu king’s recent statement on how foreigners should “take their bags and go”, although it’s not entirely clear if this is the only cause. There was also a labour incident in a township close to Durban called Isipingo, which has been another flashpoint for anti-immigrant violence. The situation there reportedly spiraled out of control when foreign workers crossed a picket line and scabbed on the union. Needless to say there appear to be many different issues behind this, but they all seem to have a common reference point: that more and more working class and poor people are finding it extremely difficult to live in this society.

Zuma and friends in the parliament have responded by arguing for more clampdowns on illegal immigration but little else has been offered as a solution. This is probably because many of the people who support Zuma support his anti-immigration agenda. Some have probably themselves engaged in the rioting. Therefore I assume their response will be nothing out of the ordinary: romantic words about the “rainbow nation” and a more heavy-handed policy on immigration.

But, of course the most awful part about this is that most of the victims of looting are poor displaced blacks from other African countries. The massive theft happening every day at the hands of foreign multinationals (billion dollar corporations like Monsanto and Shell) goes unnoticed, their businesses are left completely unscathed. What it boils down to is ultimately a side-effect of capitalism: where 90% are forced to fight over the 10% that’s left. In a country where the unemployment rate is somewhere close to 25%, this should be of no surprise. The people are expressing righteous anger but focusing it in the wrong direction.

It’s worth mentioning that many Zulus are against the xenophobic outbursts. Conversely, foreigners, rather than leaving, have responded by defending themselves in the streets. I know of an Ethiopian family who has had to close down one of their shops and one who was recently stabbed though I’m not sure if the stabbing was connected to the attacks; it could have just been another mugging but regardless I can understand the need for self defense right now. Now Boko Haram is threatening to enter the arena if SA doesn’t solve the crises before tomorrow. Only time will tell whether they are serious.

Although anger is justifiable, directing it in this way will only serve further divide society along artificial ethnic lines. Sowing division is a deliberate strategy by the ruling class – big business and the state that supports it – which benefit from working class disunity, and from the shifting of the blame. This serves as a reminder to revolutionaries of the necessity to dismantle capitalism and the state. The government has proven it has no interest in “fixing” anything; it will only attempt to take advantage of the situation to gain more power as it has always done. We must make clear not only who the real enemy is but also our allies in a fight that will determine and have consequences – not only in this society but the world.
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Message  Toussaint Mer 8 Juil - 22:53

Now Boko Haram is threatening to enter the arena if SA doesn’t solve the crises before tomorrow. Only time will tell whether they are serious.

Génial, il ne manquait plus qu'eux.

Ceci dit, je ne suis pas un spécialiste de l'AS, mais la secte a besoin d'une base musulmane, généralement, et de par sa propagande. Il y a cela en AS? Pas que je sache, mais bon, je ne sais pas assez pour en juger vraiment.
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Message  Carlo Rubeo Jeu 9 Juil - 10:57

Toussaint a écrit:
Now Boko Haram is threatening to enter the arena if SA doesn’t solve the crises before tomorrow. Only time will tell whether they are serious.

Génial, il ne manquait plus qu'eux.

Ceci dit, je ne suis pas un spécialiste de l'AS, mais la secte a besoin d'une base musulmane, généralement, et de par sa propagande. Il y a cela en AS? Pas que je sache, mais bon, je ne sais pas assez pour en juger vraiment.

Ce n'est pas la première fois :

Boko Haram militants now in Zim, on their way to revenge South Africans over xenophobia

Zimbabwe's Central Intelligence Organisation (CIO) has communicated an intelligence report that says the Nigerian militant group Boko Haram is in Zimbabwe en route to South Africa.

Zimbabwean UK-based news website, Zimeye, reported that police officers in Matebeleland have been put on standby following a tip-off from South the African intelligence service that the group is entering that country through Zimbabwe where it is feared they would carry out revenge attacks for the ill-treatment of several Nigerian nationals in the on going xenophobic attacks which have killed seven people and displaced thousands from their homes.

Officers were yesterday called for duty at around 9PM and are now temporarily stationed at the stations. Several cops were seen patrolling the streets wielding FN rifles.

Police spokesperson Charity Charamba had not responded to questions at the time of writing.

Nearly two weeks ago, Boko Haram reportedly released a tape stating that they were giving South African government 24 hours within which to make the Xenophobic attacks come to an end.

The video, which could not be authenticated if had been released by Boko Haram officials, claimed that If South African government would not contain the situation they (Boko Haram) would execute all South Africans living in Nigeria, Chad, Niger and other surrounding countries, even the South African Embassies in the African countries.

As if that was not enough, the Nigerian government has withdrawn its High Commissioner to South Africa following deadly attacks on foreigners that left seven people dead.

Nigeria recalled its acting High Commissioner Martin Cobham and Deputy High Commissioner Uche Ajulu-Okeke. It's the latest sign of African countries' discontent at South Africa's handling of attacks on immigrants.

mais la secte a besoin d'une base musulmane

Là tu rationalises.Pas Boko Haram. Wink
Ceci dit il y a des Somaliens, des Nigérians et des Soudanais (tous musulmans) en AS mais ils n'oseront jamais rallier BH la totalité de leur temps social en AS étant voué à la strict survie d'un côté, et des groupes xénophobes n'attendent que "ça" d'autre part pour leur régler leur compte. BH n'est pas EI, ils gèrent le quotidien à l'aveugle et bénéficient d'un opportunisme permanent fonctionnel lié aux faiblesses structurales des Etats d'Afrique centrale/australe, conséquence de décennies de déstructuration coloniale.
Il se trouve que la première vague de militants jihadistes ci dessus a été décimée ... par la faim, ça en dit long sur la logistique.
Enfin de vieux blancs revanchards en AS ne demandent que ça pour casser à nouveau du Noirs. Les réseaux de Eeben Barlow sont en marche (Eeben Barlow Speaks Out (Pt. 1): PMC and Nigerian Strike Force Devastates Boko Haram) :

South African mercenaries' secret war on Boko Haram

NB : Executive outcome s'est fait payé dans le passé par l'obtention de "mines de diamant". Tiens le monde est petit. Plus généralement EO est l'une des nombreuses réponses que je pourrais apporter à vérié2 concernant le fil sur l'EI et qui pense par exemple que c'est l'Etat qui a le monopole de la guerre / répression, dans un monde moderne c'est oublier le rôle de premier plan en germe que jouent aujourd'hui les entreprises paramilitaires privées de coercition capitalistes.
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Message  yannalan Jeu 9 Juil - 11:34

Il y a depuis longtemps des musulmans en AS, indiens, ou malais. Il y a aussi des immigrés africains en butte à un solide racisme de la part des locaux.

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Message  Toussaint Jeu 9 Juil - 17:09

Là tu rationalises.Pas Boko Haram.

Peut-être, en effet, merci du post joint.
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Message  Toussaint Ven 24 Juil - 18:14

Sur Afrique Asie
Le mythe de la « Nation Arc-en-ciel »



Par : Christine Abelkrim-Delanne
Publié le : 29/04/15


Interviewé, il y a quelques années pour Afrique-Asie alors qu’il était ministre de l’Information et la Culture, Palo Jordan estimait que la « Nation Arc-en-ciel » était non seulement un mythe, mais un mythe dangereux. Il soulignait que ce phénomène naturel était composé de couleurs alignées les unes à côté des autres, bien distinctes et ne se mélangeant pas. En termes scientifiques, un arc-en-ciel est bien « un phénomène optique produit par la réfraction, la réflexion et la dispersion des radiations colorées composant la lumière blanche du soleil par les gouttelettes d’humidité présentes dans l’atmosphère » qui produit une série de teintes monochromatiques juxtaposées. En autres termes, une unité éclatée, et, donc, une division de l’unité.





Le concept, bien que poétique et certainement soufflé par un spécialiste du marketing qui n’avait rien compris, pouvait symboliser l’identité nationale et l’unité d’un peuple qui sortait de l’ « apartheid » ou « développement séparé », système fondé, précisément sur un modèle arc-en-ciel sinistre, émergeant d’une idéologie raciste appliquée à une société considérée comme un ensemble de « races inférieures » et d’une « race supérieure » ? Une idéologie raciste fondement, en outre, de la constitution ?

Il n’y a, en réalité, jamais eu, en Afrique du Sud, de « Nation arc-en-ciel », le concept n’était pas applicable. Le seul élément unificateur fut Nelson Mandela qui, inspiré par l’archevêque militant Desmond Tutu, a porté haut et fort cette métaphore erronée. Depuis son historique défense face aux juges du régime raciste, le combat du peuple sud-africain, puis la construction de la nouvelle Afrique du Sud se sont identifiés à cet homme, symbole national, voire international d’unité, de justice et de paix. Après sa mort, les dirigeants du pays et l’ANC, en grande difficulté aujourd’hui, mais également d’autres partis politiques continuent de se référer à lui se voire s’en revendiquent dans une surenchère parfois triviale.

La notion de « Nation arc-en-ciel » n’a jamais été qu’un argument volontariste. Plus encore, il était utopique, voire même irresponsable, de penser que l’Afrique du Sud accoucherait d’une identité nationale en expulsant de ses entrailles pourries, un régime considéré par l’ONU comme crime contre l’humanité. C’était gommer les questions fondamentales, celle d’abord de la reconnaissance et de la réparation que, de toute évidence, la Commission Vérité et Réconciliation, par ses dérives et ses insuffisances n’a pas permis d’évacuer, créant, chez les victimes, soit tout un peuple, une frustration et une colère dangereuses. C’était occulter les fractures profondes de la société rapidement apparues sur une ligne économique, avec d’un côté une nouvelle classe noire de privilégiés et de capitalistes, de l’autre une majorité de citoyens vivant dans la misère qui ont perdu espoir d’une vie meilleure et au sein de laquelle a pu se développer la violence, la criminalité et les germes de la haine xénophobe, et, au milieu, les couches moyennes qui, si elles ont accédé à un niveau de vie plus ou moins satisfaisant, se sentent lésées par le manque de démocratie, la corruption, le clientélisme politique et de manière générale l’incompétence de ses dirigeants. Comme l’ont exprimé plusieurs députés de l’opposition au Parlement, dans le débat sur les violences xénophobes ou « anti-étrangers » - il y a débat sur la qualification - « la racine de ce problème réside dans l’incapacité de créer une croissance économique et de réduire les inégalités qui minent le pays ».

Le concept de « Nation arc-en-ciel » n’est pas, non plus, étranger à cette situation explosive. Dans son discours à l’occasion du « Jour de la Liberté » qui célèbre les premières élections démocratiques de 1994, le président Jacob Zuma condamnait la violence et reconnaissait qu’un certain nombre d’immigrés « contribuent à l’économie sud-africaine ». Mais il niait le caractère « xénophobe » des violences, et, langue de bois oblige, réaffirmait que l’Afrique du Sud, « Nation arc-en-ciel », est non violente, non sexiste, non raciste. Mais il posait aussi ouvertement cette question ambiguë : « Pourquoi ces citoyens ne sont-ils pas dans leurs pays ? », accusant au passage les « pays frères » de contribuer au « supposé problème de la xénophobie ». A juste titre, aussi, il affirmait que le peuple sud-africain n’est pas xénophobe, en témoignent les manifestations anti-violences et la solidarité de la population avec leurs « frères africains ».

Alors « pourquoi » ? Le concept de « Nation arc-en-ciel » fait partie de la réponse. Dès 1994, ce concept ajouté aux discours d’espoir d’un futur radieux où chaque citoyen bénéficierait des mêmes droits, a contribué à donner une image – virtuelle – d’une réalité qui n’a jamais existé, mais qui a attiré les immigrants africains pris au piège du même rêve, fuyant des pays où les dirigeants n’avaient, eux-mêmes, pas rempli leur contrat social. Réponse à la virtuelle identité nationale « Nation arc-en-ciel », le tribalisme comme processus identitaire, zulu notamment, manipulé par certains, dont le roi zulu, mais idéologie avec laquelle Jacob Zuma a souvent flirté, et les propos ambigus sur les immigrants tenus parfois par certains dirigeants, y compris au sein de l’ANC, soufflent le feu allumé par les inégalités et la misère. Et l’annonce répétée de Jacob Zuma selon laquelle son gouvernement allait renforcer les mesures pour empêcher l’immigration illégale ne résoudra ni la question de la violence contre les étrangers, ni la violence entre citoyens sud-africains qui a fait 17000 morts en 2013/2014. « Nous devons répondre aux causes de la violence et des tensions, héritages de la pauvreté, le chômage et l’inégalité dans notre pays et notre continent, et la compétition pour des ressources limitées », déclarait également Jacob Zuma dans son discours. Mais c’est désormais devenu un leitmotiv qui ne convainc plus la majorité de la population laissée de côté.
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