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Afrique
Où va l'Afrique ? Un article de fond, excellent comme tout ce qu'écrit le camarade Jean Nanga : L’Afrique subsaharienne et ses croissances (du PIB, de la bourgeoisie et des inégalités)
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Afrique
sylvestre a écrit:Où va l'Afrique ? Un article de fond, excellent comme tout ce qu'écrit le camarade Jean Nanga : L’Afrique subsaharienne et ses croissances (du PIB, de la bourgeoisie et des inégalités)
C'est bien d'avoir un sujet global car il y a eu un truc complémentaire là dessus il y a quelques jours sur le président de la Banque Africaine de développement, c'est :
BAD/Le PIB africain dépasse pour la première fois 1000 dollars par habitant
Rabat (awp/afp) - Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a affirmé jeudi à Marrakech, au Maroc, que le PIB moyen en Afrique venait de dépasser pour la première fois les 1000 dollars par habitant, tout en soulignant les nombreux défis à venir.
"Le PIB réel africain a doublé en l'espace de 12 ans", a déclaré M. Kaberuka, lors de l'ouverture des travaux officiels des Assemblées annuelles de la BAD, après plusieurs jours consacrés à des séminaires.
Au cours des dernières années, le continent "a démenti les discours pessimistes", a encore fait valoir le dirigeant rwandais, cité par l'agence marocaine MAP, notant que le taux de croissance moyen en 2012 avait atteint 6,6%.
Sur le plan du développement humain, il a évoqué l'amélioration de plusieurs indicateurs, dont la mortalité infantile et maternelle, et l'espérance de vie, qui est passée de 40 à 60 ans, selon lui.
Pour autant, l'Afrique a besoin d'un taux de croissance d'au minimum 7% pour accompagner son important accroissement démographique, a signalé Donald Kaberuka, déplorant notamment les problèmes d'accès à l'emploi.
Selon un rapport international présenté à Marrakech, la croissance en Afrique devrait atteindre 4,8% en 2013 puis 5,3% en 2014.
"L'Afrique subsaharienne compte encore 52 millions d'enfants non scolarisés", a également clamé M. Kaberuka, soulignant "l'énorme déficit d'infrastructures".
Cette question des infrastructures a été largement traitée au cours des premiers jours des Assemblées, plusieurs intervenants dont le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan jugeant ce chantier prioritaire.
Placé sous le thème de la "Transformation structurelle de l'Afrique", cet événement rassemble jusqu'à vendredi plus de 2500 personnalités dont plusieurs chefs d'Etat africains.
Il doit acter le retour du siège de la BAD à Abidjan, délocalisé provisoirement durant une décennie à Tunis en raison de l'instabilité politique en Côte d'Ivoire.
C'est complémentaire car ça trace du point de vue de la bourgeoisie une mutation puissante de l'Afrique. Avec un bémol qui est de mettre dans un même champ l'Afrique du nord qui a des sociétés assez différentes que les pays qui lui sont séparés par la barrière sahelienne et saharienne.
Une Afrique paysanne est en train pas à pas de laisser la place à une Afrique des prolétaires urbains. Cette mutation se fait dans le chaos économique, les guerres, les expropriations de la paysannerie, etc. Et les batailles sociales et ouvrières se multiplient (comme ces derniers mois où des batailles massives dans le secteur de la santé ont touché plus de 10 pays d'Afrique ).
Des organisations ouvrières s'ancrent progressivement au delà des quelques pays habituels.
Il est exact que globalement l'instruction s'améliore (avec d'énormes secousses suivant les événements),
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Afrique
Afrique subsaharienne : « Sous-impérialisme » et nouvelle bourgeoisie compradore
par Jean Nanga
http://cadtm.org/Afrique-subsaharienne-Sous
par Jean Nanga
http://cadtm.org/Afrique-subsaharienne-Sous
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Obama revient
http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/barack-obama-revient-en-afrique.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Le saccage impérialiste des richesses de l’Afrique
L’agression de l’OTAN contre la Libye (productrice de pétrole), l’intervention de la France au Mali (or et uranium), la construction d'une base militaire étasunienne au Niger (uranium) et l’encerclement de l’Algérie (pétrole et gaz) sont des chaînons de la stratégie qui vise, devant la crise du capitalisme mondial, à intensifier l’exploitation des travailleurs et le pillage des ressources naturelles de l’Afrique.
Le journaliste Dan Glazebrook, qui écrit dans des journaux comme The Guardian, The Independent et The Morning Star, a publié un article dans l’hebdomadaire cairote Al-Ahram Weekly dans lequel il dénonce cette conspiration.
Dan Glazebrook commence par rappeler que l’Occident draine chaque année des milliers de millions de dollars provenant du service de la dette, des bénéfices provenant des investissements et des prêts liés au régime de la corruption des secteurs des bourgeoisies compradores.
Une autre façon de dominer l’Afrique consiste à mettre à sac ses richesses naturelles. On peut citer le cas connu du Congo, où des bandes armées contrôlées par ses voisins ougandais, rwandais et burundais pratiquent à l’est du pays le vol de minéraux pour revendre ces derniers à des entreprises étrangères… qui sont elles-mêmes complices du forfait.
L’Afrique finance également les classes dominantes occidentales en fixant le prix de ses matières premières à des tarifs défiant toute concurrence, mais aussi en versant des salaires misérables aux travailleurs qui s’échinent dans les mines ou aux champs.
En somme, le capitalisme impose au continent africain le rôle de fournisseur de matières premières et de main d’œuvre à bas coûts. Mais, afin que cette situation se perpétue, il fait en sorte que l’Afrique continue d’être pauvre et divisée, les coups d’État et des guerres contribuant largement à cette situation.
Selon Dan Glazebrook, la création en 2002 de l’Union africaine, animée par Mouammar Kadhafi, a soulevé les préoccupations des stratèges occidentaux. Pour Washington, Londres et Paris, le plan de l’Union de créer une banque centrale africaine et une monnaie unique était tout bonnement inacceptable. Pis, il était inconcevable de voir cette même Union développer une charte de défense et de sécurité communes pouvant déboucher sur une force militaire unifiée.
En outre, les États-Unis, face à la récession économique et à la « menace » que constituait déjà à l’époque la Chine, avaient échafaudé les plans pour recoloniser l’Afrique. La création en 2008 de l’Africom, le commandement militaire que le président Bush voulait installer sur le territoire africain, s’inscrit naturellement dans cette démarche. Mais l’Union africaine s’est fermement opposée à ce projet et l’Africom a dû finalement établir son état-major en Allemagne.
La plus grande humiliation pour les États-Unis était de voir Kadhafi élu président de l’Union africaine en 2009 et la Libye devenir le principal soutien de l’organisation panafricaine.
L’Empire ne tolérait bien évidemment pas les propos de l’Union qui vont dans le sens d’un processus d’intégration africaine. Après avoir justifié l’agression contre la Libye avec « un paquet de mensonges encore plus grands que ceux qui ont servi de prétexte à l’invasion de l’Irak », comme l’écrit Glazebrook, l’OTAN a détruit le pays, l’a placé dans les conditions d’autres États africains en faillite, se libérant au passage de son adversaire bien trop fier à son goût en l’assassinant. La guerre contre le colonel Kadhafi a détruit son régime. Mais la paix et la sécurité se trouvent depuis menacées dans toute l’Afrique du nord.
Le dirigeant libyen avait organisé depuis 1998 la communauté des États sahélo-sahariens, centrée sur la sécurité régionale, en bloquant l’influence des milices salafistes et en essayant de pacifier les chefs de tribus touaregs. Avec la chute de Kadhafi, les islamistes radicaux de la région ont fait main basse sur les arsenaux d’armes - avec l’aimable autorisation de l’OTAN - et les frontières méridionales de la Libye se sont disloquées. La première victime de la déstabilisation régionale a été le Mali. L’avancée islamiste, concomitante de l’agression de la Libye, a servi de prétexte à l’intervention militaire française.
L’Algérie se trouve désormais dans le collimateur de l’impérialisme. Elle est aujourd’hui entourée par les islamistes radicaux à l’est (frontière libyenne) et au sud (frontière malienne), où se sont également installées les troupes françaises.
L’impérialisme a des raisons de ne pas pactiser avec l’Algérie, le seul pays d’Afrique du nord encore gouverné par le parti qui a lutté pour l’indépendance (FLN). Alger soutient l’Union africaine, a assumé des positions internationales dignes et, comme l’Iran et le Venezuela, vend son pétrole et son gaz à des tarifs « normaux ».
Ce « nationalisme des ressources » pousse les géants pétroliers occidentaux à ne plus cacher le fait qu’ils « en ont marre de l’Algérie », comme l’écrit le Financial Times. Ce même journal avait, un an avant l’agression de l’OTAN, accusé la Libye du « crime » de protéger ses ressources naturelles.
Capitaine Martin
http://www.resistance-politique.fr/article-le-saccage-imperialiste-des-richesses-de-l-afrique-118770854.html
Le journaliste Dan Glazebrook, qui écrit dans des journaux comme The Guardian, The Independent et The Morning Star, a publié un article dans l’hebdomadaire cairote Al-Ahram Weekly dans lequel il dénonce cette conspiration.
Dan Glazebrook commence par rappeler que l’Occident draine chaque année des milliers de millions de dollars provenant du service de la dette, des bénéfices provenant des investissements et des prêts liés au régime de la corruption des secteurs des bourgeoisies compradores.
Une autre façon de dominer l’Afrique consiste à mettre à sac ses richesses naturelles. On peut citer le cas connu du Congo, où des bandes armées contrôlées par ses voisins ougandais, rwandais et burundais pratiquent à l’est du pays le vol de minéraux pour revendre ces derniers à des entreprises étrangères… qui sont elles-mêmes complices du forfait.
L’Afrique finance également les classes dominantes occidentales en fixant le prix de ses matières premières à des tarifs défiant toute concurrence, mais aussi en versant des salaires misérables aux travailleurs qui s’échinent dans les mines ou aux champs.
En somme, le capitalisme impose au continent africain le rôle de fournisseur de matières premières et de main d’œuvre à bas coûts. Mais, afin que cette situation se perpétue, il fait en sorte que l’Afrique continue d’être pauvre et divisée, les coups d’État et des guerres contribuant largement à cette situation.
Selon Dan Glazebrook, la création en 2002 de l’Union africaine, animée par Mouammar Kadhafi, a soulevé les préoccupations des stratèges occidentaux. Pour Washington, Londres et Paris, le plan de l’Union de créer une banque centrale africaine et une monnaie unique était tout bonnement inacceptable. Pis, il était inconcevable de voir cette même Union développer une charte de défense et de sécurité communes pouvant déboucher sur une force militaire unifiée.
En outre, les États-Unis, face à la récession économique et à la « menace » que constituait déjà à l’époque la Chine, avaient échafaudé les plans pour recoloniser l’Afrique. La création en 2008 de l’Africom, le commandement militaire que le président Bush voulait installer sur le territoire africain, s’inscrit naturellement dans cette démarche. Mais l’Union africaine s’est fermement opposée à ce projet et l’Africom a dû finalement établir son état-major en Allemagne.
La plus grande humiliation pour les États-Unis était de voir Kadhafi élu président de l’Union africaine en 2009 et la Libye devenir le principal soutien de l’organisation panafricaine.
L’Empire ne tolérait bien évidemment pas les propos de l’Union qui vont dans le sens d’un processus d’intégration africaine. Après avoir justifié l’agression contre la Libye avec « un paquet de mensonges encore plus grands que ceux qui ont servi de prétexte à l’invasion de l’Irak », comme l’écrit Glazebrook, l’OTAN a détruit le pays, l’a placé dans les conditions d’autres États africains en faillite, se libérant au passage de son adversaire bien trop fier à son goût en l’assassinant. La guerre contre le colonel Kadhafi a détruit son régime. Mais la paix et la sécurité se trouvent depuis menacées dans toute l’Afrique du nord.
Le dirigeant libyen avait organisé depuis 1998 la communauté des États sahélo-sahariens, centrée sur la sécurité régionale, en bloquant l’influence des milices salafistes et en essayant de pacifier les chefs de tribus touaregs. Avec la chute de Kadhafi, les islamistes radicaux de la région ont fait main basse sur les arsenaux d’armes - avec l’aimable autorisation de l’OTAN - et les frontières méridionales de la Libye se sont disloquées. La première victime de la déstabilisation régionale a été le Mali. L’avancée islamiste, concomitante de l’agression de la Libye, a servi de prétexte à l’intervention militaire française.
L’Algérie se trouve désormais dans le collimateur de l’impérialisme. Elle est aujourd’hui entourée par les islamistes radicaux à l’est (frontière libyenne) et au sud (frontière malienne), où se sont également installées les troupes françaises.
L’impérialisme a des raisons de ne pas pactiser avec l’Algérie, le seul pays d’Afrique du nord encore gouverné par le parti qui a lutté pour l’indépendance (FLN). Alger soutient l’Union africaine, a assumé des positions internationales dignes et, comme l’Iran et le Venezuela, vend son pétrole et son gaz à des tarifs « normaux ».
Ce « nationalisme des ressources » pousse les géants pétroliers occidentaux à ne plus cacher le fait qu’ils « en ont marre de l’Algérie », comme l’écrit le Financial Times. Ce même journal avait, un an avant l’agression de l’OTAN, accusé la Libye du « crime » de protéger ses ressources naturelles.
Capitaine Martin
http://www.resistance-politique.fr/article-le-saccage-imperialiste-des-richesses-de-l-afrique-118770854.html
Re: Afrique
L'Afrique, seule région au monde où les investissements sont en hausse
Contrairement à la tendance mondiale pour 2012, les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté de 5% en Afrique, selon le rapport annuel de la Cnuced publié le 26 juin. Revue détaillée.
L'Afrique se démarque dans un paysage économique mondial morose. Alors que les investissements directs étrangers (IDE) ont chuté de 18 % au niveau mondial, les flux financiers vers les pays africains ont connu une croissance de 5 % et ont atteint 50 milliards de dollars en 2012. Des chiffres avancés par la Cnuced, l'agence onusienne pour le commerce et le développement, dans son rapport annuel sur les tendances de l’investissement rendu public le 26 juin au soir.../...
Contrairement à la tendance mondiale pour 2012, les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté de 5% en Afrique, selon le rapport annuel de la Cnuced publié le 26 juin. Revue détaillée.
L'Afrique se démarque dans un paysage économique mondial morose. Alors que les investissements directs étrangers (IDE) ont chuté de 18 % au niveau mondial, les flux financiers vers les pays africains ont connu une croissance de 5 % et ont atteint 50 milliards de dollars en 2012. Des chiffres avancés par la Cnuced, l'agence onusienne pour le commerce et le développement, dans son rapport annuel sur les tendances de l’investissement rendu public le 26 juin au soir.../...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Afrique. L’obamania est retombée
« L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions ». C’est la phrase célèbre que prononça en 2009 le président des États-Unis, Barack Obama, devant le Parlement du Ghana, lors de son premier voyage en terre africaine. Quatre ans plus tard, les espoirs des Africains dans le nouveau président américain, considéré au début de son mandat comme le messie en passe d’apporter la démocratie, la paix et le développement sur le continent noir, ont cédé la place à une grande déception. Obama a trahi ses origines africaines en poursuivant la politique impérialiste de son prédécesseur, George Bush. Ces deux-là ont finalement pour point commun d’avoir défendu bec et ongles les intérêts étasuniens.
Cette tournée africaine de Barack Obama suscite dans ce contexte peu d’enthousiasme. La fièvre de l’obamania, qui a secoué le monde en 2008 et 2009, est retombée. Les dernières affaires (Wikileaks et Snowden) ont écorné un peu plus l’image d’Obama et démontré les limites de l’attachement des États-Unis à la démocratie et aux libertés fondamentales dont ils se font pourtant les chantres.
Le choix de se rendre au Sénégal, en Tanzanie et en Afrique du sud n’est évidemment pas un hasard. Obama veut rendre hommage aux trois grandes démocraties africaines. À Pretoria, le locataire de la Maison blanche devait rencontrer Nelson Mandela, mais la faiblesse actuelle du plus célèbre dirigeant noir de l’ère moderne a rendu impossible la rencontre entre les deux hommes.
En Afrique, les « institutions fortes » vantées par le président étasunien au Ghana ont été foulées aux pieds. La Libye en est le meilleur exemple. L’Oncle Sam a réussi à évincer son grand rival Mouammar Kadhafi qui avait suscité la crainte des occidentaux en prenant la tête de l’Union africaine en 2002. Il faut dire que son projet de créer une banque centrale africaine, une monnaie unique et, crime de lèse-majesté, une force militaire unifiée, n’allait pas vraiment dans le sens des intérêts étasuniens.
Pendant qu’Obama tente de reconquérir le cœur des Africains, son déplacement fait l’objet d’une immense polémique aux États-Unis. Son coût est estimé entre soixante et cent millions de dollars. Une fourchette parfaitement crédible quand on sait que la dernière virée européenne du vice-président Joe Biden avait coûté un million de dollars pour deux nuits. De l’argent bien dépensé pour la presse locale. Selon le Fonds monétaire international, les pays de l’Afrique subsaharienne vont maintenir leur croissance estimée à 5,5 % jusqu’à la fin de l’année 2013. En 2014, elle devrait être en légère progression dans la région pour atteindre 5,7 %. La Maison blanche a dans un communiqué souligné la nécessité de renforcer l’investissement et le commerce.
En 2011, les exportations des États-Unis vers l’Afrique ont été évaluées à 21,1 milliards de dollars. Une augmentation de 23 % en un an. Selon le bureau du représentant du commerce étasunien, les principaux produits à l’exportation sont les machines (4.000 millions de dollars, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente), les véhicules (3,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 42 %), le pétrole brut (1,8 milliards d’euros, soit une augmentation de 30 %) et les céréales (1,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 31 %). Le commerce avec l’Afrique se porte bien.
À la veille de l’arrivée du président Obama au Sénégal, le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye, espère que « cette nouvelle alliance entre Dakar et Washington pourra avoir des retombées sur plusieurs aspects », citant entre autres l’agriculture, l’énergie et la sécurité. Lors d’un entretien donné à une station radio locale, il s’est dit convaincu que « la visite d’Obama sera l’occasion pour les États-Unis de consacrer le Sénégal comme modèle démocratique pour l’Afrique tout entière ».
D’un côté, l’Oncle Sam célèbre les pays démocratiques… et de l’autre il continue de sceller les plus obscures alliances. Comme celle avec le président rwandais Paul Kagamé, qui est accusé par les Nations-Unies de piller le sol de la République démocratique du Congo… Ou avec le président ougandais Yoweri Musenevi, un dictateur au pouvoir depuis 1986 qui compte faire assassiner ceux qui s’opposeraient à sa volonté de désigner son fils, Muhoozi Kainerugaba, comme successeur. Le 20 mai, la police avait interdit de publication deux journaux indépendants, le Daily Monitor et le Red Pepper, et empêché la radiodiffusion de deux stations qui avaient publié une lettre du général David Sejusa Tinyefuza, aujourd’hui en exil au Royaume-Uni. Il dénonçait la tentative de transfert de pouvoir.
Le 30 mai 2011, le New York Times attirait l’attention sur le cas du président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1989 avec la complicité active des diplomates et hommes d’affaires étasuniens. Comme le formule joliment le quotidien new-yorkais, « le fait qu’il soit très critiqué en matière de libertés élémentaires n’a pas fait obstacle à un large et diplomatique engagement américain ». La Guinée est le quatrième exportateur africain de pétrole, grâce notamment aux investissements des compagnies étasuniennes Chevron, Marathon Oil et Noble Energy. Deux ans ont passé et Nguema est toujours au pouvoir.
Barack Obama n’a pas manqué lors de son passage au Sénégal de visiter l’île de Gorée. « En tant qu’Africain-Américain et président africain-américain, la visite de ce site me donne des motivations plus fortes pour lutter en faveur des droits de l’homme dans le monde », a-t-il déclaré, reprenant ses esprits après « ce moment très puissant ». Mais les faits sont décidément têtus et nous montrent qu’aux États-Unis, il n’existe qu’un seul parti - celui du business – composé de deux factions, les « démocrates » et les « républicains », dont Obama et Bush ont été respectivement jusque-là les meilleurs représentants.
Capitaine MartinCette tournée africaine de Barack Obama suscite dans ce contexte peu d’enthousiasme. La fièvre de l’obamania, qui a secoué le monde en 2008 et 2009, est retombée. Les dernières affaires (Wikileaks et Snowden) ont écorné un peu plus l’image d’Obama et démontré les limites de l’attachement des États-Unis à la démocratie et aux libertés fondamentales dont ils se font pourtant les chantres.
Le choix de se rendre au Sénégal, en Tanzanie et en Afrique du sud n’est évidemment pas un hasard. Obama veut rendre hommage aux trois grandes démocraties africaines. À Pretoria, le locataire de la Maison blanche devait rencontrer Nelson Mandela, mais la faiblesse actuelle du plus célèbre dirigeant noir de l’ère moderne a rendu impossible la rencontre entre les deux hommes.
En Afrique, les « institutions fortes » vantées par le président étasunien au Ghana ont été foulées aux pieds. La Libye en est le meilleur exemple. L’Oncle Sam a réussi à évincer son grand rival Mouammar Kadhafi qui avait suscité la crainte des occidentaux en prenant la tête de l’Union africaine en 2002. Il faut dire que son projet de créer une banque centrale africaine, une monnaie unique et, crime de lèse-majesté, une force militaire unifiée, n’allait pas vraiment dans le sens des intérêts étasuniens.
Pendant qu’Obama tente de reconquérir le cœur des Africains, son déplacement fait l’objet d’une immense polémique aux États-Unis. Son coût est estimé entre soixante et cent millions de dollars. Une fourchette parfaitement crédible quand on sait que la dernière virée européenne du vice-président Joe Biden avait coûté un million de dollars pour deux nuits. De l’argent bien dépensé pour la presse locale. Selon le Fonds monétaire international, les pays de l’Afrique subsaharienne vont maintenir leur croissance estimée à 5,5 % jusqu’à la fin de l’année 2013. En 2014, elle devrait être en légère progression dans la région pour atteindre 5,7 %. La Maison blanche a dans un communiqué souligné la nécessité de renforcer l’investissement et le commerce.
En 2011, les exportations des États-Unis vers l’Afrique ont été évaluées à 21,1 milliards de dollars. Une augmentation de 23 % en un an. Selon le bureau du représentant du commerce étasunien, les principaux produits à l’exportation sont les machines (4.000 millions de dollars, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente), les véhicules (3,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 42 %), le pétrole brut (1,8 milliards d’euros, soit une augmentation de 30 %) et les céréales (1,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 31 %). Le commerce avec l’Afrique se porte bien.
À la veille de l’arrivée du président Obama au Sénégal, le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye, espère que « cette nouvelle alliance entre Dakar et Washington pourra avoir des retombées sur plusieurs aspects », citant entre autres l’agriculture, l’énergie et la sécurité. Lors d’un entretien donné à une station radio locale, il s’est dit convaincu que « la visite d’Obama sera l’occasion pour les États-Unis de consacrer le Sénégal comme modèle démocratique pour l’Afrique tout entière ».
D’un côté, l’Oncle Sam célèbre les pays démocratiques… et de l’autre il continue de sceller les plus obscures alliances. Comme celle avec le président rwandais Paul Kagamé, qui est accusé par les Nations-Unies de piller le sol de la République démocratique du Congo… Ou avec le président ougandais Yoweri Musenevi, un dictateur au pouvoir depuis 1986 qui compte faire assassiner ceux qui s’opposeraient à sa volonté de désigner son fils, Muhoozi Kainerugaba, comme successeur. Le 20 mai, la police avait interdit de publication deux journaux indépendants, le Daily Monitor et le Red Pepper, et empêché la radiodiffusion de deux stations qui avaient publié une lettre du général David Sejusa Tinyefuza, aujourd’hui en exil au Royaume-Uni. Il dénonçait la tentative de transfert de pouvoir.
Le 30 mai 2011, le New York Times attirait l’attention sur le cas du président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1989 avec la complicité active des diplomates et hommes d’affaires étasuniens. Comme le formule joliment le quotidien new-yorkais, « le fait qu’il soit très critiqué en matière de libertés élémentaires n’a pas fait obstacle à un large et diplomatique engagement américain ». La Guinée est le quatrième exportateur africain de pétrole, grâce notamment aux investissements des compagnies étasuniennes Chevron, Marathon Oil et Noble Energy. Deux ans ont passé et Nguema est toujours au pouvoir.
Barack Obama n’a pas manqué lors de son passage au Sénégal de visiter l’île de Gorée. « En tant qu’Africain-Américain et président africain-américain, la visite de ce site me donne des motivations plus fortes pour lutter en faveur des droits de l’homme dans le monde », a-t-il déclaré, reprenant ses esprits après « ce moment très puissant ». Mais les faits sont décidément têtus et nous montrent qu’aux États-Unis, il n’existe qu’un seul parti - celui du business – composé de deux factions, les « démocrates » et les « républicains », dont Obama et Bush ont été respectivement jusque-là les meilleurs représentants.
http://www.resistance-politique.fr/article-afrique-l-obamania-est-retombee-118855706.html
Les minerais qui font tourner le monde
Infographie utile sur quelques minerais extraits en Afrique
http://edition.cnn.com/2013/07/25/world/africa/africa-resources-fuel-world/index.html?sr=sharebar_twitter&utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+cotonou_online%2Facpeutrade+%28Trade%3A+ACP-EU+trade+policy+news%29
http://edition.cnn.com/2013/07/25/world/africa/africa-resources-fuel-world/index.html?sr=sharebar_twitter&utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+cotonou_online%2Facpeutrade+%28Trade%3A+ACP-EU+trade+policy+news%29
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Troupes hors de Françafric
La France aurait « sans doute intérêt à être davantage présente » en Centrafrique.
S'exprimant devant les soldats français de l'opération Serval, HOLLANDE a déclaré:
« Les Français sont fiers de vous partout où vous êtes et notamment en Centrafrique
où nous aurons sans doute à être davantage présents.»
S'exprimant devant les soldats français de l'opération Serval, HOLLANDE a déclaré:
« Les Français sont fiers de vous partout où vous êtes et notamment en Centrafrique
où nous aurons sans doute à être davantage présents.»
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Afrique
Chine/Afrique, la fin d'une lune de miel ?
http://luxeradio.ma/reecouter-une-emissions/les-matins-luxe/item/2562-chine/afrique-la-fin-dune-lune-de-miel-?.html
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Afrique
Le livre blanc 2013 sur la coopération sino-africaine présente une facette moins connue de la stratégie de Pékin vis-à-vis de l'Afrique, plus microéconomique et plus centrée sur les populations africaines.
En 2000, le commerce sino-africain passait la barre des 10 milliards de dollars. Il a décuplé en un peu moins d'une décennie pour atteindre 100 milliards de dollars en 2008. Et en 2012, la Chine et les pays africains ont échangé 198,49 milliards de dollars. Le seuil de 200 milliards devrait être franchi en 2013. Le livre blanc regorge de chiffres assez éloquents sur la transformation des liens commerciaux entre les deux régions, tout en insistant fortement sur le caractère bilatéral de ces échanges. De fait, la balance commerciale entre les deux régions penche en faveur de l'Afrique : sur les 198,49 milliards de dollars d'échanges commerciaux réalisés en 2012, 85,319 milliards étaient constitués d'exportations de la Chine vers l'Afrique contre 113,17 milliards d'exportations africaines.
La suite .../...
En 2000, le commerce sino-africain passait la barre des 10 milliards de dollars. Il a décuplé en un peu moins d'une décennie pour atteindre 100 milliards de dollars en 2008. Et en 2012, la Chine et les pays africains ont échangé 198,49 milliards de dollars. Le seuil de 200 milliards devrait être franchi en 2013. Le livre blanc regorge de chiffres assez éloquents sur la transformation des liens commerciaux entre les deux régions, tout en insistant fortement sur le caractère bilatéral de ces échanges. De fait, la balance commerciale entre les deux régions penche en faveur de l'Afrique : sur les 198,49 milliards de dollars d'échanges commerciaux réalisés en 2012, 85,319 milliards étaient constitués d'exportations de la Chine vers l'Afrique contre 113,17 milliards d'exportations africaines.
La suite .../...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Afrique
Le marché africain de l'armement en hausse
Les entreprises d'armement internationales, de plus en plus dépendantes des exportations en raison de la baisse des dépenses militaires en Europe et aux États-Unis, lorgnent vers une Afrique dont les budgets d'armement vont exploser dans les dix prochaines années.
LA SUITE ... / ...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Afrique
Une question stratégique pour les pays africains, là aussi bridée par l'absence d'industries permettant de fabriquer et d'entretenir des machines agricoles.Les défis de l'agriculture
L'urbanisation, l'émergence d'immenses métropoles, la croissance des populations pose au centre la question de comment les nourrir, d'une agriculture suffisemment productive, et donc aussi la question de la construction d'appareils industriels dans ces pays (si on excepte l'Afrique du nord et la RSA, les appareils industriels sont très en retard).
La construction de ces appareils industriels ne peut se faire qu'en desserrant l'étau des puissances impérialistes.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
L’Afrique toujours plus armée
Oubliés l’Amérique du sud, le Proche-Orient et l’Asie du sud-est : les sociétés d’armement s’attaquent désormais au continent africain. Les marchands de mort, toujours plus dépendants des exportations en raison des coupes claires dans les budgets de la défense des pays occidentaux, se sont créés un nouvel horizon là où les guerres sont légions… et où de nouvelles ressources sont régulièrement découvertes. Selon l’hebdomadaire Defense News, les dépenses militaires en Afrique dépasseront les vingt milliards de dollars durant la prochaine décennie.
Les raisons d’un tel boom sont multiples. En premier lieu, le potentiel offert par les armées du continent noir, qui représente 20 % des terres émergées. Depuis le processus de décolonisation qui a connu son point culminant dans les années soixante, l’Afrique a connu plus de rébellions, de coups d’État et de guerres civiles que n’importe quelle autre région du monde. Selon le programme de recherches étasunien Correlates of War, on y a dénombré au cours des soixante dernières années vingt-cinq conflits armés et cent-vingt-sept guerres civiles qui ont coûté la vie à quelque vingt millions d’êtres humains. Les personnes déplacées se comptent quant à elles par milliers… et les blessés par dizaines de millions. Nombre de ces conflits, appelés « guerres oubliées » car inconnues du grand public, se déroulent encore aujourd’hui en Afrique.
Depuis soixante ans, les ex-puissances coloniales ont aidé telle ou telle guérilla dans l’espoir bien évidemment d’un retour sur investissement. La situation semble avoir connu un tournant après le 11 Septembre : les efforts des Occidentaux se sont alors portés sur le renforcement des armées nationales africaines pour lutter contre le terrorisme international qu’ils avaient par ailleurs contribué à faire naître en Asie. Cette politique fit l’effet d’une véritable étincelle en Afrique. Mais le chaos semé sur le continent le plus riche en ressources naturelles constitua paradoxalement un terrain fertile pour leurs actions. La corne de l’Afrique et le Sahel, où s’est implanté al-Qaïda, sont les zones de prédilection des États-Unis et de l’Europe dans leur « stratégie antiterroriste ». Des études ont révélé que ce terrain sensible recélait d’importants gisements de gaz et de pétrole.
Les Nations africaines, explique un analyste du marché des armes cité par Defense News, disent avoir besoin de moyens modernes et d’une forte puissance de feu pour lutter contre les milices de toutes sortes qui constituent désormais un fléau de part et d’autre de l’Afrique. Dans un article de la revue Oxford Analytica, on note que les armées sub-sahariennes connaissent une période de croissance extraordinaire, malgré une propagation continue de la pauvreté dans la société civile. Selon cette même revue, la cause est à chercher dans les opérations de maintien de la paix financées par de riches donateurs étrangers : « depuis 2001, les armées africaines ont profité d’un apport extérieur à un niveau jamais vu depuis la Guerre froide ». Sont particulièrement concernés l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda et le Nigéria. « Les programmes européens et étasuniens, peut-on encore lire dans la revue, ont financé plusieurs initiatives visant à stabiliser et consolider la démocratie, mais les résultats sont malheureusement très mitigés sur le terrain ».
Le besoin pour les pays africains d’être mieux formés et armés jusqu’aux dents est né, selon l’analyse, par « la perception des risques élevés pour la sécurité ». La raison réside principalement, on peut s’en douter, dans les ressources récemment découvertes. « La ruée vers le marché de la défense africain vient tout juste de commencer », explique le colonel Joseph Sibanda, officier en retraite de l’armée du Zimbabwe. Il estime que des pays comme le Mozambique, ancienne colonie portugaise en plein boom gazier comme la Tanzanie voisine, l’Ouganda et le Kenya, devront rediriger leurs besoins de défense vers la protection de leurs gisements de pétrole et leurs infrastructures de gaz on-shore et off-shore. « Les avions militaires, les véhicules blindés et les systèmes d’artillerie devront être modernisés afin de répondre aux nouvelles menaces qui planent sur leur sécurité », poursuit-il.
L’Afrique du sud, un des rares pays africains à disposer d’une industrie de défense, est aux anges. La survie du pays mais aussi sa force étaient dus à d’étroites collaborations entretenues avec l’État juif. Mais les relations entre les deux pays se sont faites plus lâches depuis la fin de la politique d’apartheid. Aujourd’hui, la plus grande économie d’Afrique pourrait bien être l’une des bénéficiaires de la mise à niveau majeure de l’équipement des forces armées du continent. Et les bénéfices tirés de ce sombre commerce se feront à l’encontre des populations civiles que les guerres décimeront, appauvriront, exileront… comme d’habitude.
Les raisons d’un tel boom sont multiples. En premier lieu, le potentiel offert par les armées du continent noir, qui représente 20 % des terres émergées. Depuis le processus de décolonisation qui a connu son point culminant dans les années soixante, l’Afrique a connu plus de rébellions, de coups d’État et de guerres civiles que n’importe quelle autre région du monde. Selon le programme de recherches étasunien Correlates of War, on y a dénombré au cours des soixante dernières années vingt-cinq conflits armés et cent-vingt-sept guerres civiles qui ont coûté la vie à quelque vingt millions d’êtres humains. Les personnes déplacées se comptent quant à elles par milliers… et les blessés par dizaines de millions. Nombre de ces conflits, appelés « guerres oubliées » car inconnues du grand public, se déroulent encore aujourd’hui en Afrique.
Depuis soixante ans, les ex-puissances coloniales ont aidé telle ou telle guérilla dans l’espoir bien évidemment d’un retour sur investissement. La situation semble avoir connu un tournant après le 11 Septembre : les efforts des Occidentaux se sont alors portés sur le renforcement des armées nationales africaines pour lutter contre le terrorisme international qu’ils avaient par ailleurs contribué à faire naître en Asie. Cette politique fit l’effet d’une véritable étincelle en Afrique. Mais le chaos semé sur le continent le plus riche en ressources naturelles constitua paradoxalement un terrain fertile pour leurs actions. La corne de l’Afrique et le Sahel, où s’est implanté al-Qaïda, sont les zones de prédilection des États-Unis et de l’Europe dans leur « stratégie antiterroriste ». Des études ont révélé que ce terrain sensible recélait d’importants gisements de gaz et de pétrole.
Les Nations africaines, explique un analyste du marché des armes cité par Defense News, disent avoir besoin de moyens modernes et d’une forte puissance de feu pour lutter contre les milices de toutes sortes qui constituent désormais un fléau de part et d’autre de l’Afrique. Dans un article de la revue Oxford Analytica, on note que les armées sub-sahariennes connaissent une période de croissance extraordinaire, malgré une propagation continue de la pauvreté dans la société civile. Selon cette même revue, la cause est à chercher dans les opérations de maintien de la paix financées par de riches donateurs étrangers : « depuis 2001, les armées africaines ont profité d’un apport extérieur à un niveau jamais vu depuis la Guerre froide ». Sont particulièrement concernés l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda et le Nigéria. « Les programmes européens et étasuniens, peut-on encore lire dans la revue, ont financé plusieurs initiatives visant à stabiliser et consolider la démocratie, mais les résultats sont malheureusement très mitigés sur le terrain ».
Le besoin pour les pays africains d’être mieux formés et armés jusqu’aux dents est né, selon l’analyse, par « la perception des risques élevés pour la sécurité ». La raison réside principalement, on peut s’en douter, dans les ressources récemment découvertes. « La ruée vers le marché de la défense africain vient tout juste de commencer », explique le colonel Joseph Sibanda, officier en retraite de l’armée du Zimbabwe. Il estime que des pays comme le Mozambique, ancienne colonie portugaise en plein boom gazier comme la Tanzanie voisine, l’Ouganda et le Kenya, devront rediriger leurs besoins de défense vers la protection de leurs gisements de pétrole et leurs infrastructures de gaz on-shore et off-shore. « Les avions militaires, les véhicules blindés et les systèmes d’artillerie devront être modernisés afin de répondre aux nouvelles menaces qui planent sur leur sécurité », poursuit-il.
L’Afrique du sud, un des rares pays africains à disposer d’une industrie de défense, est aux anges. La survie du pays mais aussi sa force étaient dus à d’étroites collaborations entretenues avec l’État juif. Mais les relations entre les deux pays se sont faites plus lâches depuis la fin de la politique d’apartheid. Aujourd’hui, la plus grande économie d’Afrique pourrait bien être l’une des bénéficiaires de la mise à niveau majeure de l’équipement des forces armées du continent. Et les bénéfices tirés de ce sombre commerce se feront à l’encontre des populations civiles que les guerres décimeront, appauvriront, exileront… comme d’habitude.
Capitaine Martin
http://www.resistance-politique.fr/article-l-afrique-toujours-plus-armee-120251577.html
Zones franches et/ou Zones économiques spéciales
Un panorama incomplet, des explications partielles,
mais des infos à retenir toutefois
sur l'extension des industries intensives en main d'œuvre
17170-les-zones-economiques-speciales-peuvent-elles-transformer-lafrique-
mais des infos à retenir toutefois
sur l'extension des industries intensives en main d'œuvre
17170-les-zones-economiques-speciales-peuvent-elles-transformer-lafrique-
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Afrique
Face a l’intervention française en Afrique : Combattre notre propre impérialisme
Publié dans : Revue L'Anticapitaliste n°46 (septembre 2013)
http://npa2009.org/node/39047
Publié dans : Revue L'Anticapitaliste n°46 (septembre 2013)
http://npa2009.org/node/39047
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Afrique
http://www.courrierinternational.com/article/2013/10/10/allo-l-afrique
La pénétration du téléphone mobile dans le monde est très importante.
Elle est encore plus importante dans les états qui ne disposaient par d'un réseau filaire important (et très couteux à installer).
L'Afrique est passée, pour simplifier, directement au téléphone mobile sans passer par la case filaire.
La démocratisation de ce moyen d'échange est très importante et bien plus rapide que si il avait fallu passer par un réseau classique généralisé d'abord .
Dans les années 60, en France, dans beaucoup d'endroits, il fallait attendre 6 mois en liste d'attente pour obtenir un téléphone filaire.
Sans nier tous les contre-aspects dus au téléphone mobile, on peut estimer que ce moyen d'échange est un outil de désenclavement géographique des populations pour beaucoup de pays d'Afrique.
Comme la tendance perçue ailleurs, massive et très rapide, les téléphones mobiles permettant l'accès au net vont se développer à très grande vitesse.
Et pour l'Afrique il est fort possible que, dans peu de temps, beaucoup de primo-accès au net se fassent par des smart-phones.
Cela aura des contre-coups culturels, sociaux et politiques importants .
La pénétration du téléphone mobile dans le monde est très importante.
Elle est encore plus importante dans les états qui ne disposaient par d'un réseau filaire important (et très couteux à installer).
L'Afrique est passée, pour simplifier, directement au téléphone mobile sans passer par la case filaire.
La démocratisation de ce moyen d'échange est très importante et bien plus rapide que si il avait fallu passer par un réseau classique généralisé d'abord .
Dans les années 60, en France, dans beaucoup d'endroits, il fallait attendre 6 mois en liste d'attente pour obtenir un téléphone filaire.
Sans nier tous les contre-aspects dus au téléphone mobile, on peut estimer que ce moyen d'échange est un outil de désenclavement géographique des populations pour beaucoup de pays d'Afrique.
Comme la tendance perçue ailleurs, massive et très rapide, les téléphones mobiles permettant l'accès au net vont se développer à très grande vitesse.
Et pour l'Afrique il est fort possible que, dans peu de temps, beaucoup de primo-accès au net se fassent par des smart-phones.
Cela aura des contre-coups culturels, sociaux et politiques importants .
Cartographie de la pénétration du mobile en Afrique
Ce cartogramme consacré au téléphone mobile en Afrique a été conçu et réalisé par notre cartographe, Thierry Gauthé. Selon la Banque mondiale, entre 2000 et 2012, le nombre d’abonnements au téléphone mobile est passé sur le continent africain de 137 millions à presque 650 millions – c’est plus qu’aux Etats-Unis ou en Europe. Les mobiles, qui servent de terminaux bancaires ou Internet, sont un outil majeur de développement économique et agricole.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Afrique
Le phénomène du mobile en Afrique.
Pour repère suite à la carte de la pénétration du téléphone mobile du message précédent, le Nigéria
Quelques chiffres pour comprendre :
Téléphones fixes pour 100 habitants (écroulement... quoique cela n'ai jamais décollé) :
Internautes pour 100 habitants :
Nombre de téléphones mobiles au Nigéria (en millions ! )
Suivis du nombre de mobiles par 100 habitants
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
République centrafricaine. La France peut achever
République centrafricaine. La France peut achever les travaux de pillage
On risque un « génocide » en République centrafricaine. L’alarme a été donnée par la France qui, après des mois de silence, a demandé en toute hâte à l’ONU d’agir rapidement. La situation dans ce pays est dramatique. Les rebelles de la Seleka, responsables du coup d’état du 24 mars, ont saccagé le pays, commettant les pires atrocités : pillages, exécutions sommaires, viols et tortures sur les populations civiles.
Livrée à elle-même, la population a répondu du mieux qu’elle pouvait en organisant les milices paysannes, les fameux anti-balaka (anti-machettes). Il y a déjà eu des affrontements violents et des centaines de morts. Aujourd’hui, on parle d’un conflit interethnique entre chrétiens et musulmans. Rien n’est plus faux. Les deux groupes ethniques sont victimes d’un même ennemi : la coalition Seleka, qui a pris le pouvoir dans l’indifférence de la communauté internationale.
En décembre 2012, l’ancien-président déchu, François Bozizé, avait demandé l’aide des États-Unis et de la France en vue de stopper les rebelles, mais François Hollande avait refusé d’intervenir dans l’ancienne colonie, arguant que la France ne pouvait agir que sous mandat de l’ONU. Le locataire de la Maison blanche avait avancé à l’époque le même argument.
Aujourd’hui, la France fait valoir que la Centrafrique est catastrophique. Selon les États-Unis, la situation y est « pré-génocidaire ». Pourquoi me direz-vous ne pas avoir entamé quoi que ce soit plus tôt ? Tout simplement parce que la situation n’était pas mure. La France prétend aujourd’hui jouer le rôle de bon samaritain vis-à-vis de la République centrafricaine dont on sait qu’elle est riche en uranium, en pétrole, en or, en diamants et en bois. Et elle peut aujourd’hui le faire avec le feu vert de l’ONU.
Lundi dernier (25 novembre, NDLR), le vice-secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson a agité à son tour le spectre d’un « conflit ethnique et religieux » et a appelé à une réaction rapide et décisive pour éviter que la situation n’échappe à tout contrôle, ce qui représenterait un terreau fertile aux extrémistes et aux groupes armés.
Durant la réunion dédiée à l’ancienne colonie française, les quinze pays membres du conseil de sécurité se sont mis d’accord pour autoriser la force panafricaine présente en Centrafrique (Misca) à se déployer pour une période initiale de six mois. L’objectif officiel est d’essayer de renforcer la sécurité et de protéger les civils. Il n’est pas exclu que la Misca se transforme à terme en opération de maintien de la paix avec à la clé le déploiement de Casques bleus.
Les Nations Unis ont autorisé les forces françaises déjà présentes en République centrafricaine à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca. Invité sur Europe 1 le 26 novembre, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a officiellement annoncé l’envoi d’un millier d’hommes sur le terrain. « La France appuiera cette mission africaine, de l'ordre d'un millier de soldats », a-t-il déclaré. « Nous le ferons en appui et non pas en entrée en premier, comme nous avons pu le faire pour le Mali, et pour une période brève, de l'ordre de six mois à peu près », a ajouté le ministre.
La France interviendra donc militairement. Mais en faveur de qui ? D’un gouvernement lui-même issu d’un putsch. La France n’est pas à une contradiction près. En revanche, lorsque des intérêts économiques majeurs sont en jeu, la logique est remisée au placard. Comme on peut le lire sur le site officiel du ministère des affaires étrangères, l’Élysée a directement en ligne de mire les ressources naturelles de son ancienne colonie : « En dépit de l’instabilité politique et des risques sécuritaires, Air France, Bolloré (logistique et transport fluvial), Castel (boissons et sucre), Total (stockage et distribution des produits pétroliers), CFAO (distribution automobile) ont maintenu leurs implantations en RCA. L’arrivée en 2007 de France Télécom dans la téléphonie mobile marque un certain intérêt des investisseurs français. Les pillages consécutifs à la prise de Bangui par les rebelles le 24 mars ont fortement perturbé l’activité des entreprises françaises ».
Grâce à l’intervention militaire, la France peut maintenant achever le sien.[/justify]
Capitaine Martin
http://www.resistance-politique.fr/article-republique-centrafricaine-la-france-peut-achever-les-travaux-de-pillage-121328101.html
SOMMET DE JUSTIFICATION DES AGRESSIONS FRANCAISES
http://www.afriquesenlutte.org/communiques-luttes-et-debats/article/un-sommet-de-justification-des
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Afrique
Carte interactive
53 ans d'interventions françaises en Afrique
http://www.jeuneafrique.com/infographies/2013/carte-interventions-francaises-afrique/index.php
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Les dernières manœuvres de la France et des États-
Les dernières manœuvres de la France et des États-Unis en Afrique
L’Afrique traverse des moments difficiles où la guerre ne connaît pas de trêve. La République centrafricaine et le Soudan du sud le savent bien, et Noël n’a décidément pas empêché les conflits de s’y dérouler. Deux guerres différentes, tout du moins en apparence, car quelque chose les unit malgré tout : l’ingérence de l’Occident. D’un côté, on trouve en effet la France, qui protège ses intérêts en Centrafrique (riche en diamants, en pétrole et en uranium) ; et de l’autre, les États-Unis, dont les manœuvres avaient permis la partition du Soudan sur fond de gisements pétroliers en 2011.
Quasiment un an a passé depuis que la France a refusé, à la fin de décembre 2012, de venir en aide au président aujourd’hui déchu François Bozizé, alors en proie aux rebelles de la Seleka. Et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts : il y a eu un coup d’État et les rebelles ont pris le pouvoir tout en semant l’anarchie dans le pays. Des villages entiers ont été détruits, des milliers de personnes ont fui leur maison, laissant tout derrière elles. La population a vécu dans un climat de terreur.
La France s’est réveillée il y a un mois en décidant d’arrêter le « génocide » en envoyant, avec l’aval de l’ONU, l’armée se déployer en République centrafricaine. Selon Paris et les media, on est désormais en présence d’un conflit ethnico-religieux. Après la mort de deux soldats, François Hollande a réaffirmé le principe d’impartialité de ses troupes. Quelques jours auparavant, le président français soulignait que « la mission est dangereuse mais nécessaire si on veut que ne se produise ici (en RCA, NDLR) un carnage ». Que ce soit pour la Libye, pour la Côte d’Ivoire et tout récemment pour le Mali, la propagande de la France est décidément toujours la même.
Sur place, on ne peut cependant que constater le chaos. La population est barricadée à domicile et ne sort que pour assurer son approvisionnement. Les rues sont désertes, abandonnés aux militaires français et africains de la MISCA. Il y a quelques jours, les soldats tchadiens de la force africaine en RCA ont ouvert le feu sur un groupe de manifestants qui s’étaient rassemblés autour de l’aéroport de Bangui pour exiger la démission du président putschiste Michel Djotodia et le départ de ses combattants, accusés de complicité avec la Seleka. Les troupes tchadiennes ont tiré sur la foule, causant la mort d’une personne.
Dans le même temps, plusieurs milliers de manifestants protestaient contre la présence de l’armée française. « Non à la France ! », « Hollande criminel !», scandaient notamment ceux qui entendaient dénoncer la partialité des militaires déployés depuis début décembre en RCA. Les soldats français sont en effet accusés d’œuvrer en faveur des chrétiens et des groupes anti-balaka, formés en grande partie par d’anciens membres des forces armées centrafricaines.
Cette situation attise le fort sentiment anti-français qui est en train de naître au sein de la minorité musulmane. Cette dernière accuse les forces militaires de Paris de complicité de génocide en n’arrêtant pas les représailles des chrétiens contre les ex-rebelles désarmés mais aussi contre les commerçants dont les magasins ont été pillés.
L’épouvantail du conflit interreligieux créé de toutes pièces n’échappe à personne. En une semaine, les affrontements ont fait quelque 450 victimes. « Nous nous sommes révoltés afin que Djotobia et se combattants s’en aillent et que le pays puisse vivre dans la paix », a déclaré Richard Benjouane, le chef des milices d’auto-défense anti-balaka dans un des rares entretiens publiés dans la presse. Alfred Rombhot, chef d’un groupe de miliciens, nie que ses hommes puissent s’en prendre aux musulmans, tout en reconnaissant qu’il y a des meurtres : « nous savons qu’il y a des Centrafricains musulmans. Ils ont le droit d’être là. Les étrangers, c’est différent. Tout ça est très clair ».
Ce conflit a provoqué le déplacement de plus d’un demi-million de personnes. Plusieurs agences des Nations-Unies ont exprimé dernièrement leur préoccupation devant la situation du pays ; des millions de civils sont menacés par l’insécurité alimentaire et la violence qui se poursuit sans relâche.
La situation est elle aussi chaotique au Soudan du sud, où un coup d’État a été dernièrement déjoué. Né en 2011 de la partition du Soudan, le plus jeune État du monde a rapidement plongé dans la violence. Depuis le 15 décembre, il est déchiré par d’intenses combats qui menacent de dégénérer en guerre civile. Au cœur du conflit : une rivalité entre le président Kiir et son ex-vice-président, limogé en juillet. En une semaine, les combats ont fait plusieurs centaines de victimes et touchent maintenant la moitié du pays. Les civils tentent de se réfugier par milliers dans les complexes de l’ONU totalement débordés, notamment dans la capitale Juba, au sud. Des témoignages font état de massacres et de viols à grande échelle.
Le secrétaire d’État étasunien, John Kerry, a téléphoné le week-end dernier au président Salva Kiir pour lui dire que les violences sapaient ce qui avait été imaginé lors de l’indépendance du 9 juillet 2011. L’administration Obama a aussi dépêché son émissaire Donald Booth et envoyé quarante-cinq militaires pour assurer la sécurité de leurs ressortissants restés sur place. Les États-Unis se défendent d’agir par intérêts stratégiques ou économiques, et mettent en avant l’urgence humanitaire. Pour l’opinion, la vérité est faite : le long conflit qui a abouti à la partition du Soudan était une guerre entre chrétiens et musulmans. « Complètement faux », rétorque Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France sur place. Il s’agissait avant tout, pour les Occidentaux et Israël, de démanteler le plus grand pays arabe et africain riche en pétrole (l’or noir représentant 95 % de l’économie nationale du Soudan du sud).
Le regard que tout observateur peut porter sur l’Afrique permet de constater que le continent évolue avec frayeur vers la balkanisation. Cette dernière tend aujourd’hui à scinder en deux (ou plusieurs) parties les pays. Le cas de la Libye est révélateur de ce qui attend peut-être d’autres États. Actuellement, Européens et Américains sont en train d’imposer dans l’ex-Jamahiriya libyenne un nouveau système fédéral où désormais il existe deux administrations : une à Tripoli, l’autre à Benghazi. Dans ce schéma, l’important pour les puissances occidentales est d’avoir la mainmise sur le « pays utile ». Il est dans leur intérêt de contrôler les pôles stratégiques, de contrôler l’ensemble des ressources pour assurer leur sécurité énergétique. Mais le risque d’insécurité permanente est à craindre…
Pour Kwame Nkrumah, homme politique indépendantiste et panafricaniste ghanéen qui dirigea ce pays en tant que président de 1960 à 1966, « l’essence du néo-colonialisme, c’est que l’État qui y est assujetti est théoriquement indépendant, possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité, son économie, et par conséquent sa politique, sont manipulées depuis l’extérieur ». La République centrafricaine et le Soudan du sud connaissent bien les mêmes maux dont les causes ont un nom : le néo-colonialisme.
Quasiment un an a passé depuis que la France a refusé, à la fin de décembre 2012, de venir en aide au président aujourd’hui déchu François Bozizé, alors en proie aux rebelles de la Seleka. Et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts : il y a eu un coup d’État et les rebelles ont pris le pouvoir tout en semant l’anarchie dans le pays. Des villages entiers ont été détruits, des milliers de personnes ont fui leur maison, laissant tout derrière elles. La population a vécu dans un climat de terreur.
La France s’est réveillée il y a un mois en décidant d’arrêter le « génocide » en envoyant, avec l’aval de l’ONU, l’armée se déployer en République centrafricaine. Selon Paris et les media, on est désormais en présence d’un conflit ethnico-religieux. Après la mort de deux soldats, François Hollande a réaffirmé le principe d’impartialité de ses troupes. Quelques jours auparavant, le président français soulignait que « la mission est dangereuse mais nécessaire si on veut que ne se produise ici (en RCA, NDLR) un carnage ». Que ce soit pour la Libye, pour la Côte d’Ivoire et tout récemment pour le Mali, la propagande de la France est décidément toujours la même.
Sur place, on ne peut cependant que constater le chaos. La population est barricadée à domicile et ne sort que pour assurer son approvisionnement. Les rues sont désertes, abandonnés aux militaires français et africains de la MISCA. Il y a quelques jours, les soldats tchadiens de la force africaine en RCA ont ouvert le feu sur un groupe de manifestants qui s’étaient rassemblés autour de l’aéroport de Bangui pour exiger la démission du président putschiste Michel Djotodia et le départ de ses combattants, accusés de complicité avec la Seleka. Les troupes tchadiennes ont tiré sur la foule, causant la mort d’une personne.
Dans le même temps, plusieurs milliers de manifestants protestaient contre la présence de l’armée française. « Non à la France ! », « Hollande criminel !», scandaient notamment ceux qui entendaient dénoncer la partialité des militaires déployés depuis début décembre en RCA. Les soldats français sont en effet accusés d’œuvrer en faveur des chrétiens et des groupes anti-balaka, formés en grande partie par d’anciens membres des forces armées centrafricaines.
Cette situation attise le fort sentiment anti-français qui est en train de naître au sein de la minorité musulmane. Cette dernière accuse les forces militaires de Paris de complicité de génocide en n’arrêtant pas les représailles des chrétiens contre les ex-rebelles désarmés mais aussi contre les commerçants dont les magasins ont été pillés.
L’épouvantail du conflit interreligieux créé de toutes pièces n’échappe à personne. En une semaine, les affrontements ont fait quelque 450 victimes. « Nous nous sommes révoltés afin que Djotobia et se combattants s’en aillent et que le pays puisse vivre dans la paix », a déclaré Richard Benjouane, le chef des milices d’auto-défense anti-balaka dans un des rares entretiens publiés dans la presse. Alfred Rombhot, chef d’un groupe de miliciens, nie que ses hommes puissent s’en prendre aux musulmans, tout en reconnaissant qu’il y a des meurtres : « nous savons qu’il y a des Centrafricains musulmans. Ils ont le droit d’être là. Les étrangers, c’est différent. Tout ça est très clair ».
Ce conflit a provoqué le déplacement de plus d’un demi-million de personnes. Plusieurs agences des Nations-Unies ont exprimé dernièrement leur préoccupation devant la situation du pays ; des millions de civils sont menacés par l’insécurité alimentaire et la violence qui se poursuit sans relâche.
La situation est elle aussi chaotique au Soudan du sud, où un coup d’État a été dernièrement déjoué. Né en 2011 de la partition du Soudan, le plus jeune État du monde a rapidement plongé dans la violence. Depuis le 15 décembre, il est déchiré par d’intenses combats qui menacent de dégénérer en guerre civile. Au cœur du conflit : une rivalité entre le président Kiir et son ex-vice-président, limogé en juillet. En une semaine, les combats ont fait plusieurs centaines de victimes et touchent maintenant la moitié du pays. Les civils tentent de se réfugier par milliers dans les complexes de l’ONU totalement débordés, notamment dans la capitale Juba, au sud. Des témoignages font état de massacres et de viols à grande échelle.
Le secrétaire d’État étasunien, John Kerry, a téléphoné le week-end dernier au président Salva Kiir pour lui dire que les violences sapaient ce qui avait été imaginé lors de l’indépendance du 9 juillet 2011. L’administration Obama a aussi dépêché son émissaire Donald Booth et envoyé quarante-cinq militaires pour assurer la sécurité de leurs ressortissants restés sur place. Les États-Unis se défendent d’agir par intérêts stratégiques ou économiques, et mettent en avant l’urgence humanitaire. Pour l’opinion, la vérité est faite : le long conflit qui a abouti à la partition du Soudan était une guerre entre chrétiens et musulmans. « Complètement faux », rétorque Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France sur place. Il s’agissait avant tout, pour les Occidentaux et Israël, de démanteler le plus grand pays arabe et africain riche en pétrole (l’or noir représentant 95 % de l’économie nationale du Soudan du sud).
Le regard que tout observateur peut porter sur l’Afrique permet de constater que le continent évolue avec frayeur vers la balkanisation. Cette dernière tend aujourd’hui à scinder en deux (ou plusieurs) parties les pays. Le cas de la Libye est révélateur de ce qui attend peut-être d’autres États. Actuellement, Européens et Américains sont en train d’imposer dans l’ex-Jamahiriya libyenne un nouveau système fédéral où désormais il existe deux administrations : une à Tripoli, l’autre à Benghazi. Dans ce schéma, l’important pour les puissances occidentales est d’avoir la mainmise sur le « pays utile ». Il est dans leur intérêt de contrôler les pôles stratégiques, de contrôler l’ensemble des ressources pour assurer leur sécurité énergétique. Mais le risque d’insécurité permanente est à craindre…
Pour Kwame Nkrumah, homme politique indépendantiste et panafricaniste ghanéen qui dirigea ce pays en tant que président de 1960 à 1966, « l’essence du néo-colonialisme, c’est que l’État qui y est assujetti est théoriquement indépendant, possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité, son économie, et par conséquent sa politique, sont manipulées depuis l’extérieur ». La République centrafricaine et le Soudan du sud connaissent bien les mêmes maux dont les causes ont un nom : le néo-colonialisme.
Capitaine Martin
http://www.resistance-politique.fr/article-les-dernieres-manoeuvres-de-la-france-et-des-etats-unis-en-afrique-121816210.html
Pour une Afrique libérée de la dette
http://www.afriquesenlutte.org/communiques-luttes-et-debats/livres-etudes-debats/article/pour-une-afrique-liberee-de-la
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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