L'affaire Cahuzac
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Re: L'affaire Cahuzac
Nous verrons bien le premier mai quel sera le cortège le plus important, de celui du npa ou de celui de lutte ouvrière. Mais je suis persuadé que le cortége de votre organisation ne sera pas plus fourni que d'habitude. C'est juste pour justifier votre renoncement a combattre "dans la rue et dans les urnes" le programme républicain du front de gauche et à proposer autre chose. Il est clair que rester à la maison va leur faire une peur bleue...qui n'hésite pas à essayer, à quatre jour du 1er Mai, de faire passer sa petite promo faisandée devant la journée internationale des travailleurs.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: L'affaire Cahuzac
Pas de quoi faire un fromage...d'un coup de balai par un vieux sénateur.
Que les MR aillent ou pas défendre dans la rue le 5 face à lui la perspective révolutionnaire
est purement tactique et certainement pas stratégique.
Ce qui est important, c'est que si on y va, ce soit, comme le dit le NPA de l'opération Méluche
Nous ne partageons ni cette façon de faire ni son objectif
donc que tous les MR défendent la perspective révolutionnaire
en tout lieu et en tout moment, à commencer dans les luttes des travailleurs et de la jeunesse.
Que les MR aillent ou pas défendre dans la rue le 5 face à lui la perspective révolutionnaire
est purement tactique et certainement pas stratégique.
Ce qui est important, c'est que si on y va, ce soit, comme le dit le NPA de l'opération Méluche
Nous ne partageons ni cette façon de faire ni son objectif
donc que tous les MR défendent la perspective révolutionnaire
en tout lieu et en tout moment, à commencer dans les luttes des travailleurs et de la jeunesse.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: L'affaire Cahuzac
renoncement a combattre "dans la rue et dans les urnes" le programme républicain du front de gauche
Dans le "Canard Enchainé", ça s'appelle le "Mur du çon"....
Allègrement franchi une fois de plus par M.Menvussa qui explique qu'il va combattre dans la rue le" programme républicain du Fdg" ....en accrochant son petit wagonnet à la remorque du train promo bleu blanc rouge du politicien Mélenchon.....
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: L'affaire Cahuzac
Plus intéressant que cette polémique creuse, dans le Canard Enchainé, du 10/4/2013,
qui cite Cahuzac, héros et sujet de ce fil:
“On me dit que j’ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu’il y aurait des mensonges indignes et d’autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l’Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j’ai menti devant l’Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013. [...] Si tous ceux qui ont menti à la représentation nationale devaient quitter l’hémicycle, il y en aurait des tonnes.”
qui cite Cahuzac, héros et sujet de ce fil:
“On me dit que j’ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu’il y aurait des mensonges indignes et d’autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l’Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j’ai menti devant l’Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013. [...] Si tous ceux qui ont menti à la représentation nationale devaient quitter l’hémicycle, il y en aurait des tonnes.”
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: L'affaire Cahuzac
Il y a quand même des choses intéressantes.
La droite a longtemps protégé Cahuzac et elle continue de le faire d'une certaine façon. La présidence de l'Assemblée n'a pas hésité à contredire Hollande sur son projet de loi. A un moment où l'on s'attendrait qu'ils serrent les rangs. Là dessus, manif contre le mariage pour tous prenant pour cible notamment Taubira. Curieux faisceau à vrai dire.
La droite a longtemps protégé Cahuzac et elle continue de le faire d'une certaine façon. La présidence de l'Assemblée n'a pas hésité à contredire Hollande sur son projet de loi. A un moment où l'on s'attendrait qu'ils serrent les rangs. Là dessus, manif contre le mariage pour tous prenant pour cible notamment Taubira. Curieux faisceau à vrai dire.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: L'affaire Cahuzac
Tandis que faire le SO de Mélenchon va convaincre tous les militants du FDG de tout d'un coup se ranger dans l'opposition au gouvernement...gérard menvussa a écrit:Nous verrons bien le premier mai quel sera le cortège le plus important, de celui du npa ou de celui de lutte ouvrière. Mais je suis persuadé que le cortége de votre organisation ne sera pas plus fourni que d'habitude. C'est juste pour justifier votre renoncement a combattre "dans la rue et dans les urnes" le programme républicain du front de gauche et à proposer autre chose. Il est clair que rester à la maison va leur faire une peur bleue...qui n'hésite pas à essayer, à quatre jour du 1er Mai, de faire passer sa petite promo faisandée devant la journée internationale des travailleurs.
Franchement pour le coup, c'est LO qui a raison : ce qu'il fallait opposer à la diversion du 5 mai, c'est la construction du 1er mai. Au lieu de ça, le 1er mai risque d'être faible, et le 5 mai risque .... d'être faible aussi (pour ce qui est de la gauche), avec le risque de la comparaison avec la droite homophobe, qui elle sera au RDV avec quelques centaines de milliers d'euros sur la table pour organiser la montée à Paris.
A vouloir se mettre à la remorque de Mélenchon sur tout et n'importe quoi, sous prétexte de paraître "unitaire", on en vient à faire ce genre de conneries...
Duzgun- Messages : 1629
Date d'inscription : 27/06/2010
Re: L'affaire Cahuzac
Un programme indépendant et radical face à la crise politique
Source: http://www.ccr4.org/Un-programme-independant-et-radical-face-a-la-crise-politique
Les scandales à répétition qui traversent la clique politicienne des classes dominantes montrent à quel point les institutions existantes sont une machine au service des intérêts des grands propriétaires et d’une caste de privilégiés et de corrompus à leurs ordres. A cette république des copains, à cette république des riches et des patrons, où les vraies décisions sont prises dans les salons de quelques hôtels particuliers de Neuilly et de Paris, les directoires des grands groupes du CAC 40 et l’Elysée, nous opposons un gouvernement des travailleurs où le monde du travail, les salarié-e-s et la jeunesse seraient réellement au pouvoir, à travers leurs propres organes d’auto-organisation. Dans ces conditions notre classe serait tout à fait capable de diriger l’économie, en fonction des nécessités et des besoins de la population. Bien entendu, cela implique d’exproprier les grands groupes capitalistes et l’ensemble du système bancaire, ce qui ne se fera en aucun cas à travers des élections « normales », dans le cadre du régime bourgeois. Un tel bouleversement nécessite une mobilisation généralisée par laquelle la classe des travailleur-se-s au sens le plus large du terme pourra construire ses propres organes de pouvoir, briser la réaction capitaliste et imposer sa domination sur l’ensemble de la société.
Cependant, il est clair que malgré le processus initial de recomposition que vit aujourd’hui le mouvement ouvrier après des décennies d’une profonde crise, l’énorme majorité des travailleur-se-s et des couches exploitées n’est pas à l’heure actuelle suffisamment convaincue de cette perspective, et garde des illusions sur la démocratie bourgeoise représentative. C’est pourquoi nous comprenons et nous disposons à accompagner leurs aspirations à une démocratisation radicale du régime actuel en décomposition, et verrouillé depuis des décennies par l’UMP et le PS (et leurs alliés de circonstance).
Du côté de la caste politicienne en place, on a d’une part Hollande, qui parle de la nécessité de « moraliser la vie politique », alors même que ceux qu’il avait désignés pour le faire et qui osaient demander « des efforts » aux plus pauvres se sont avérés être aussi peu « exemplaires » que Depardieu et son exil fiscal tant critiqué par le gouvernement. Et d’autre part, certains députés de droite veulent déposer une proposition de loi pour sanctionner...le parjure ! Sans même souligner le caractère moyenâgeux de la proposition, c’est vraiment un comble que les amis de Sarkozy, Woerth ou Bettencourt profitent de la crise en cours pour se positionner en démocrates intègres.
Conscients de la crise des mécanismes de représentation démocratiques-bourgeois et de la décomposition progressive du régime (auquel la crise économique donne de sérieux coups de boutoir), d’autres, enfin, proposent une sorte de lifting plus ou moins radical du système. Leur formule centrale est la proposition d’une VIe République, réclamée par Mélenchon. L’idée commence ainsi à faire son chemin, notamment à travers l’appel à une manifestation le 5 mai, que le Parti de Gauche souhaiterait bien truster pour faire passer son programme.
Nous savons en effet que cette Cinquième république est non seulement bien mal en point, mais que c’est de surcroit un régime profondément anti-démocratique né d’un coup d’Etat en 1958. Mais il n’est pas question pour autant de se replier sur une solution consistant essentiellement en un retour aux fonctionnements de la IIIe ou de la IVe République. Ce que suggère Mélenchon dans L’Humain d’abord ce sont des réformes de surface dans le cadre du régime bourgeois actuel conduisant à un « régime parlementaire » où serait « restaurée la balance des pouvoirs (…) dans le cadre d’une redéfinition générale et d’une réduction des attributions » du président ; c’est une « VIe République » qui n’abolirait même pas le sénat, appelé désormais « chambre relai des collectivités locales et des initiatives citoyennes » et laisserait en place la police et la justice bourgeoise, puisque les « institutions du maintien de l’ordre et de la justice »,sont simplement destinées à être « réformées conformément au respect des droits fondamentaux » !
Encore une fois, ces mesures ont plus à voir avec la IIIe et la IVe République qu’avec les mesures démocratiques les plus audacieuses, qui ont pu être avancées par exemple par les communards en 1871. Mais surtout ces réformes cosmétiques ne peuvent faire que le lit du populisme et de l’extrême droite. Il suffit de regarder de l’autre côté des Alpes pour voir l’exemple italien à la suite de la transition entre « Première » et « IIe république » au cours des années 1990. D’abord il y a eu l’expérience avec Berlusconi, ses amis de la Ligue du Nord et les post-fascistes d’Alliance Nationale pendant des années, entrecoupés de gouvernements de centre-gauche qui ont été les meilleurs VRPs du grand patronat. Et puis aujourd’hui il y a le score des populistes de Beppe Grillo et le fait que le Cavalliere reste, plus que jamais, en embuscade [1].
Face à la crise politique actuelle, à ces scandales à rebondissement qui sont tous plus écœurants les uns que les autres, au moment même où des centaines de milliers de salarié-e-s sont menacé-e-s dans leur emploi, où l’on est plusieurs millions à galérer, avec ou sans travail, les travailleur-se-s aspirent de plus en plus fort à mettre un frein aux salaires, prébendes, privilèges et corruptions en tout genre de la classe politique et des élus ; Il leur paraît de plus en plus légitime d’exiger la transparence totale sur les revenus et les biens de ces puissants qui nous gouvernent. Ils perçoivent la violence qui est exercée par les forces de police sur les travailleurs en lutte ou les immigrés reconduits aux frontières menottes aux mains. Ils sont de plus en plus choqués par cette justice de classe qui fait la part belle aux patrons voyous et aux politiciens véreux et sanctionne impitoyablement le camp des pauvres et des exclus.
Dans ces conditions, les travailleur-se-s et les classes populaires en général doivent prendre à bras le corps la lutte contre ce régime-là. Ce sont eux qui détiennent la clé de la seule « moralisation » de la vie politique qui vaille, de la seule démocratie qui pourrait être défendue, qui ne passerait pas par quelques réformes ici ou là. Elle nécessiterait un changement radical balayant les institutions de la République bourgeoise telles qu’elles s’expriment sous la Vème, avec son système présidentiel qui concentre des pouvoirs quasi illimités dans les mains d’un seul homme, avec cette institution anti-démocratique qu’est le sénat, élu au suffrage indirect, avec le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs qui renforce la puissance de son administration, de son armée, de sa police et de sa justice.
Il faudrait en effet supprimer toute distinction entre les pouvoirs législatif et exécutif et instaurer un système à chambre unique. Il s’agirait d’un parlement élu à la proportionnelle intégrale, par l’ensemble de la population de plus de 16 ans résidant sur le territoire, quelle que soit sa nationalité. Pour éviter que les mandats des député-e-s ne soient un chèque en blanc, ceux-ci devraient être révocables à tout moment, et exclusifs de toute autre fonction élective. Enfin, pour en finir avec l’existence d’une caste de privilégiés, aucun parlementaire ne devrait toucher une indemnité supérieure au salaire moyen d’un-e travailleur-se du rang, et il faudrait imposer la transparence totale sur leurs revenus et leurs biens. Il faudrait en même temps dissoudre la police et les autres forces de répression qui défendent les intérêts des exploiteurs, pour les remplacer par des forces de sécurité liées aux organisations ouvrières et populaires. Du côté de la Justice, il faut mettre en place l’éligibilité de tou-te-s les juges, et l’extension du jury pour tous les crimes et délits.
Mais cette réponse démocratique radicale, comme a pu le montrer, dans l’histoire, l’expérience de la Commune de Paris, seule la lutte résolue du monde du travail pourrait l’instaurer. Jamais la bourgeoisie, et encore moi ses hommes politiques, accrochés à leur siège de député, de sénateur, à leur maroquin ministériel, à leur bureau de conseiller, ne voudront la concéder de bonne grâce. Comme l’ont montré les expériences du passé, cette démocratie la plus large et la plus généreuse possible, seule la lutte des classes pourrait la construire, en même temps qu’elle créerait des conditions bien plus favorables pour affronter, sur d’autres terrain, le pouvoir de la bourgeoisie et du patronat et avancer sur la mise en place d’un pouvoir des exploité-e-s.
Pendant qu’ils pillent, détournent, trafiquent...ce n’est pas à nous de payer !
Alors que les scandales du PS et des autres s’étalent sur la place publique, les classes dominantes exigent toujours plus de sacrifices aux travailleur-se-s et aux classes populaires. Le gouvernement veut faire passer l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier, qui nous fera travailler plus pour gagner moins au motif de « garder notre boulot ». L’affaire Cahuzac n’est que la partie émergée d’un iceberg et elle montre que de l’argent il y en a... dans les caisses du patronat et des politiciens, en Suisse et dans les paradis fiscaux ! Il n’est pas question de faire payer les travailleur-se-s pour une crise dont ils et elles ne sont pas responsables, de leur demander de se serrer la ceinture, alors même que ceux qui nous le demandent cachent des millions d’euros qui nous ont été volés ! Cahuzac n’est surement pas le seul, il faudra regarder tous leurs comptes, à droite comme à gauche, ainsi que ceux des dirigeants d’entreprise comme Thierry Peugeot, première fortune en Suisse, qui ne se gêne pas pour prôner un dégraissage inévitable du groupe PSA. C’est sûr qu’on va vite trouver de quoi réduire le déficit public, boucher le fameux « trou » de la Sécu et éviter la fermeture d’un bon nombre d’entreprises. Les travailleurs feraient bien d’en prendre conscience car cela pourrait donner un nouvel élan à la lutte pour le maintien de tous les emplois.
Entre temps, il faudra empêcher dans la rue toute réforme ou attaque, à commencer par les accords dits de fléxisécurité qui devraient être votés à l’Assemblée le 9 avril. Ce jour-là, la CGT notamment appelle à une nouvelle journée d’action. Comme le 5 mars, elle a prévu une journée éparpillée sur tout le territoire, alors que c’est le « Tous ensemble » qu’il faudrait poser, pour donner confiance à ceux et celles qui restent sceptiques quant aux possibilités de résister mais voient bien que la situation ne peut plus durer. Pour donner des perspectives à tou-te-s celles et ceux qui veulent en découdre, pour les boites en lutte, pour les entreprises mobilisées, pour les secteurs où des équipes syndicales combatives veulent se mettre en ordre de bataille.
En dépit de ce programme au rabais fixé à la journée, il faudra être dans la rue le 9 pour crier notre révolte contre ces corrompus et leurs attaques, ainsi qu’à leurs chefs, les grands patrons. A Paris notamment, nous serons aux côtés des camarades d’Aulnay, en grève depuis trois mois maintenant. Sans perdre de vue que c’est la convergence, maintenant, qu’il faut construire pour stopper les attaques du patronat, pour mettre un coup d’arrêt à l’austérité appliquée au secteur public, pour dire non aux licenciements et aux fermetures. C’est indispensable pour donner des perspectives de classe à tou-te-s celles et ceux que les scandales à répétition pourraient déboussoler, et ne pas laisser la place au « tous pourris » réactionnaire du FN. Encore une fois, tout dans la situation fait qu’il est central que les travailleurs et les classes populaires interviennent avec une politique indépendante face à la crise du hollandisme qui pourrait, avec les scandales à la chaine, se transformer bel et bien en crise de régime.
-------------------------
NOTES
[1] Voir C. Tappeste, 28/02/2013, « Incertitudes et crise politique en Italie après les élections », http://www.ccr4.org/Incertitudes-et...
Source: http://www.ccr4.org/Un-programme-independant-et-radical-face-a-la-crise-politique
Les scandales à répétition qui traversent la clique politicienne des classes dominantes montrent à quel point les institutions existantes sont une machine au service des intérêts des grands propriétaires et d’une caste de privilégiés et de corrompus à leurs ordres. A cette république des copains, à cette république des riches et des patrons, où les vraies décisions sont prises dans les salons de quelques hôtels particuliers de Neuilly et de Paris, les directoires des grands groupes du CAC 40 et l’Elysée, nous opposons un gouvernement des travailleurs où le monde du travail, les salarié-e-s et la jeunesse seraient réellement au pouvoir, à travers leurs propres organes d’auto-organisation. Dans ces conditions notre classe serait tout à fait capable de diriger l’économie, en fonction des nécessités et des besoins de la population. Bien entendu, cela implique d’exproprier les grands groupes capitalistes et l’ensemble du système bancaire, ce qui ne se fera en aucun cas à travers des élections « normales », dans le cadre du régime bourgeois. Un tel bouleversement nécessite une mobilisation généralisée par laquelle la classe des travailleur-se-s au sens le plus large du terme pourra construire ses propres organes de pouvoir, briser la réaction capitaliste et imposer sa domination sur l’ensemble de la société.
Cependant, il est clair que malgré le processus initial de recomposition que vit aujourd’hui le mouvement ouvrier après des décennies d’une profonde crise, l’énorme majorité des travailleur-se-s et des couches exploitées n’est pas à l’heure actuelle suffisamment convaincue de cette perspective, et garde des illusions sur la démocratie bourgeoise représentative. C’est pourquoi nous comprenons et nous disposons à accompagner leurs aspirations à une démocratisation radicale du régime actuel en décomposition, et verrouillé depuis des décennies par l’UMP et le PS (et leurs alliés de circonstance).
Du côté de la caste politicienne en place, on a d’une part Hollande, qui parle de la nécessité de « moraliser la vie politique », alors même que ceux qu’il avait désignés pour le faire et qui osaient demander « des efforts » aux plus pauvres se sont avérés être aussi peu « exemplaires » que Depardieu et son exil fiscal tant critiqué par le gouvernement. Et d’autre part, certains députés de droite veulent déposer une proposition de loi pour sanctionner...le parjure ! Sans même souligner le caractère moyenâgeux de la proposition, c’est vraiment un comble que les amis de Sarkozy, Woerth ou Bettencourt profitent de la crise en cours pour se positionner en démocrates intègres.
Conscients de la crise des mécanismes de représentation démocratiques-bourgeois et de la décomposition progressive du régime (auquel la crise économique donne de sérieux coups de boutoir), d’autres, enfin, proposent une sorte de lifting plus ou moins radical du système. Leur formule centrale est la proposition d’une VIe République, réclamée par Mélenchon. L’idée commence ainsi à faire son chemin, notamment à travers l’appel à une manifestation le 5 mai, que le Parti de Gauche souhaiterait bien truster pour faire passer son programme.
Nous savons en effet que cette Cinquième république est non seulement bien mal en point, mais que c’est de surcroit un régime profondément anti-démocratique né d’un coup d’Etat en 1958. Mais il n’est pas question pour autant de se replier sur une solution consistant essentiellement en un retour aux fonctionnements de la IIIe ou de la IVe République. Ce que suggère Mélenchon dans L’Humain d’abord ce sont des réformes de surface dans le cadre du régime bourgeois actuel conduisant à un « régime parlementaire » où serait « restaurée la balance des pouvoirs (…) dans le cadre d’une redéfinition générale et d’une réduction des attributions » du président ; c’est une « VIe République » qui n’abolirait même pas le sénat, appelé désormais « chambre relai des collectivités locales et des initiatives citoyennes » et laisserait en place la police et la justice bourgeoise, puisque les « institutions du maintien de l’ordre et de la justice »,sont simplement destinées à être « réformées conformément au respect des droits fondamentaux » !
Encore une fois, ces mesures ont plus à voir avec la IIIe et la IVe République qu’avec les mesures démocratiques les plus audacieuses, qui ont pu être avancées par exemple par les communards en 1871. Mais surtout ces réformes cosmétiques ne peuvent faire que le lit du populisme et de l’extrême droite. Il suffit de regarder de l’autre côté des Alpes pour voir l’exemple italien à la suite de la transition entre « Première » et « IIe république » au cours des années 1990. D’abord il y a eu l’expérience avec Berlusconi, ses amis de la Ligue du Nord et les post-fascistes d’Alliance Nationale pendant des années, entrecoupés de gouvernements de centre-gauche qui ont été les meilleurs VRPs du grand patronat. Et puis aujourd’hui il y a le score des populistes de Beppe Grillo et le fait que le Cavalliere reste, plus que jamais, en embuscade [1].
Face à la crise politique actuelle, à ces scandales à rebondissement qui sont tous plus écœurants les uns que les autres, au moment même où des centaines de milliers de salarié-e-s sont menacé-e-s dans leur emploi, où l’on est plusieurs millions à galérer, avec ou sans travail, les travailleur-se-s aspirent de plus en plus fort à mettre un frein aux salaires, prébendes, privilèges et corruptions en tout genre de la classe politique et des élus ; Il leur paraît de plus en plus légitime d’exiger la transparence totale sur les revenus et les biens de ces puissants qui nous gouvernent. Ils perçoivent la violence qui est exercée par les forces de police sur les travailleurs en lutte ou les immigrés reconduits aux frontières menottes aux mains. Ils sont de plus en plus choqués par cette justice de classe qui fait la part belle aux patrons voyous et aux politiciens véreux et sanctionne impitoyablement le camp des pauvres et des exclus.
Dans ces conditions, les travailleur-se-s et les classes populaires en général doivent prendre à bras le corps la lutte contre ce régime-là. Ce sont eux qui détiennent la clé de la seule « moralisation » de la vie politique qui vaille, de la seule démocratie qui pourrait être défendue, qui ne passerait pas par quelques réformes ici ou là. Elle nécessiterait un changement radical balayant les institutions de la République bourgeoise telles qu’elles s’expriment sous la Vème, avec son système présidentiel qui concentre des pouvoirs quasi illimités dans les mains d’un seul homme, avec cette institution anti-démocratique qu’est le sénat, élu au suffrage indirect, avec le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs qui renforce la puissance de son administration, de son armée, de sa police et de sa justice.
Il faudrait en effet supprimer toute distinction entre les pouvoirs législatif et exécutif et instaurer un système à chambre unique. Il s’agirait d’un parlement élu à la proportionnelle intégrale, par l’ensemble de la population de plus de 16 ans résidant sur le territoire, quelle que soit sa nationalité. Pour éviter que les mandats des député-e-s ne soient un chèque en blanc, ceux-ci devraient être révocables à tout moment, et exclusifs de toute autre fonction élective. Enfin, pour en finir avec l’existence d’une caste de privilégiés, aucun parlementaire ne devrait toucher une indemnité supérieure au salaire moyen d’un-e travailleur-se du rang, et il faudrait imposer la transparence totale sur leurs revenus et leurs biens. Il faudrait en même temps dissoudre la police et les autres forces de répression qui défendent les intérêts des exploiteurs, pour les remplacer par des forces de sécurité liées aux organisations ouvrières et populaires. Du côté de la Justice, il faut mettre en place l’éligibilité de tou-te-s les juges, et l’extension du jury pour tous les crimes et délits.
Mais cette réponse démocratique radicale, comme a pu le montrer, dans l’histoire, l’expérience de la Commune de Paris, seule la lutte résolue du monde du travail pourrait l’instaurer. Jamais la bourgeoisie, et encore moi ses hommes politiques, accrochés à leur siège de député, de sénateur, à leur maroquin ministériel, à leur bureau de conseiller, ne voudront la concéder de bonne grâce. Comme l’ont montré les expériences du passé, cette démocratie la plus large et la plus généreuse possible, seule la lutte des classes pourrait la construire, en même temps qu’elle créerait des conditions bien plus favorables pour affronter, sur d’autres terrain, le pouvoir de la bourgeoisie et du patronat et avancer sur la mise en place d’un pouvoir des exploité-e-s.
Pendant qu’ils pillent, détournent, trafiquent...ce n’est pas à nous de payer !
Alors que les scandales du PS et des autres s’étalent sur la place publique, les classes dominantes exigent toujours plus de sacrifices aux travailleur-se-s et aux classes populaires. Le gouvernement veut faire passer l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier, qui nous fera travailler plus pour gagner moins au motif de « garder notre boulot ». L’affaire Cahuzac n’est que la partie émergée d’un iceberg et elle montre que de l’argent il y en a... dans les caisses du patronat et des politiciens, en Suisse et dans les paradis fiscaux ! Il n’est pas question de faire payer les travailleur-se-s pour une crise dont ils et elles ne sont pas responsables, de leur demander de se serrer la ceinture, alors même que ceux qui nous le demandent cachent des millions d’euros qui nous ont été volés ! Cahuzac n’est surement pas le seul, il faudra regarder tous leurs comptes, à droite comme à gauche, ainsi que ceux des dirigeants d’entreprise comme Thierry Peugeot, première fortune en Suisse, qui ne se gêne pas pour prôner un dégraissage inévitable du groupe PSA. C’est sûr qu’on va vite trouver de quoi réduire le déficit public, boucher le fameux « trou » de la Sécu et éviter la fermeture d’un bon nombre d’entreprises. Les travailleurs feraient bien d’en prendre conscience car cela pourrait donner un nouvel élan à la lutte pour le maintien de tous les emplois.
Entre temps, il faudra empêcher dans la rue toute réforme ou attaque, à commencer par les accords dits de fléxisécurité qui devraient être votés à l’Assemblée le 9 avril. Ce jour-là, la CGT notamment appelle à une nouvelle journée d’action. Comme le 5 mars, elle a prévu une journée éparpillée sur tout le territoire, alors que c’est le « Tous ensemble » qu’il faudrait poser, pour donner confiance à ceux et celles qui restent sceptiques quant aux possibilités de résister mais voient bien que la situation ne peut plus durer. Pour donner des perspectives à tou-te-s celles et ceux qui veulent en découdre, pour les boites en lutte, pour les entreprises mobilisées, pour les secteurs où des équipes syndicales combatives veulent se mettre en ordre de bataille.
En dépit de ce programme au rabais fixé à la journée, il faudra être dans la rue le 9 pour crier notre révolte contre ces corrompus et leurs attaques, ainsi qu’à leurs chefs, les grands patrons. A Paris notamment, nous serons aux côtés des camarades d’Aulnay, en grève depuis trois mois maintenant. Sans perdre de vue que c’est la convergence, maintenant, qu’il faut construire pour stopper les attaques du patronat, pour mettre un coup d’arrêt à l’austérité appliquée au secteur public, pour dire non aux licenciements et aux fermetures. C’est indispensable pour donner des perspectives de classe à tou-te-s celles et ceux que les scandales à répétition pourraient déboussoler, et ne pas laisser la place au « tous pourris » réactionnaire du FN. Encore une fois, tout dans la situation fait qu’il est central que les travailleurs et les classes populaires interviennent avec une politique indépendante face à la crise du hollandisme qui pourrait, avec les scandales à la chaine, se transformer bel et bien en crise de régime.
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NOTES
[1] Voir C. Tappeste, 28/02/2013, « Incertitudes et crise politique en Italie après les élections », http://www.ccr4.org/Incertitudes-et...
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Re: L'affaire Cahuzac
Ces Cdes du CCR,des anciens soixantehuitards,ils aimment bien balancer des pavés.Mais apres tout,pourquoi faire simple et court,quand on peut faire long et compliqué!!!
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: L'affaire Cahuzac
Je ne vois pas en quoi LO construirait un premier mai efficace et combatif, différent de l'habituel défilé en fin de manif avec internationales fiérement proclamées et tout le toutim. Je n'ai rien contre, mais ça va nulle part... Pour le momment, la seule "initiative" qu'a prise LO, c'est d'appuyer un de ses millitant qui avec d'autres travailleurs en gréve a fait irruption dans un raout du ps pour leur demander un médiateur. Franchement, le front de gauche aurait fait la même chose, comment on se serait foutu de leurs gueules !Franchement pour le coup, c'est LO qui a raison : ce qu'il fallait opposer à la diversion du 5 mai, c'est la construction du 1er mai.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: L'affaire Cahuzac
dug et klin a écrit:Ces Cdes du CCR,des anciens soixantehuitards,ils aimment bien balancer des pavés.Mais apres tout,pourquoi faire simple et court,quand on peut faire long et compliqué!!!
Pourquoi avancer des arguments quand on peut faire du cyber-populisme petit-bourgeois...
CCR- Messages : 168
Date d'inscription : 12/05/2011
Re: L'affaire Cahuzac
CCR a écrit:
Pourquoi avancer des arguments quand on peut faire du cyber-populisme petit-bourgeois...
Wahou!!!,c'est quoi c'te bete la? ...ca vit dans l'eau?
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: L'affaire Cahuzac
dug et klin a écrit:CCR a écrit:
Pourquoi avancer des arguments quand on peut faire du cyber-populisme petit-bourgeois...
Wahou!!!,c'est quoi c'te bete la? ...ca vit dans l'eau?
On dirait du Copas
Achille- Messages : 2738
Date d'inscription : 24/12/2011
Re: L'affaire Cahuzac
Dossier: à quand le coup de balai dans la finance ?
Excellent dossier, à recopier pour agitation, dans TEAN
http://npa2009.org/node/36736
PS. Achille: assez du trollage.
Excellent dossier, à recopier pour agitation, dans TEAN
http://npa2009.org/node/36736
PS. Achille: assez du trollage.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: L'affaire Cahuzac
Rancière, dans Le Monde du 7 mai:
« L’affaire Cahuzac n’est qu’un dommage collatéral du système de symbiose entre pouvoir économique et pouvoir étatique qui nous gouverne. De ce point de vue, ceux qui font le plus de mal sont les politiciens honnêtes qui exécutent, les mains propres, la politique dictée par les grandes institutions financières. »
« L’affaire Cahuzac n’est qu’un dommage collatéral du système de symbiose entre pouvoir économique et pouvoir étatique qui nous gouverne. De ce point de vue, ceux qui font le plus de mal sont les politiciens honnêtes qui exécutent, les mains propres, la politique dictée par les grandes institutions financières. »
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: L'affaire Cahuzac
Roseau a écrit:Rancière, dans Le Monde du 7 mai:
« L’affaire Cahuzac n’est qu’un dommage collatéral du système de symbiose entre pouvoir économique et pouvoir étatique qui nous gouverne. De ce point de vue, ceux qui font le plus de mal sont les politiciens honnêtes qui exécutent, les mains propres, la politique dictée par les grandes institutions financières. »
Les politiciens honnêtes :
Je parle des politiciens bourgeois et leurs relations spécifiques à l'état et l’enrichissement, et surtout comment ils sont choisis maintenant. Il y a là un problème particulier qui fait le beurre du fascisme, si pour autant que la gauche de classe n'en ait pas une critique acérée.
Les aspects maintenant les plus violents des politiques bourgeoises sont souvent, et de plus en plus, menées par des dirigeants trainant derrière eux des rangées de casseroles.
Comment Cahuzac, et comment ce ministère là, comment Sarko et comment cette présidence là (des aventures balladuriennes de l'océan indien aux roulages de pelle avec Kadaf, etc).
Comment un grand nombre de politiciens-clés du système bourgeois enfreignent légalement ou illégalement la morale bourgeoise. Et comment ces types de comportements deviennent des passeports et des preuves d'obligations dans leurs tâches.
Ces questions obligent à considérer autrement la lèpre de la corruption qui afflige le monde comme un assaisonnement indispensable de la cuisine politique bourgeoise, la direction des états.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: L'affaire Cahuzac
En attendant, quand on voit les derniers réélus comme Mancel et Flosse, les casseroles ne ne sont pas si gênantes, elle semblent même booster!
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: L'affaire Cahuzac
yannalan a écrit:En attendant, quand on voit les derniers réélus comme Mancel et Flosse, les casseroles ne ne sont pas si gênantes, elle semblent même booster!
Ben non, dans les casseroles il y a la bonne soupette...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: L'affaire Cahuzac
Ce que je veux dire simplement,c'est que le fait d'avoir et pris la main dans le sac et condamné, ne dégoûte visiblement pas les électeurs...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: L'affaire Cahuzac
yannalan a écrit:Ce que je veux dire simplement,c'est que le fait d'avoir et pris la main dans le sac et condamné, ne dégoûte visiblement pas les électeurs...
C'est un phénomène récurrent qu'il faut reconnaitre et analyser.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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