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Message  Aura Mer 24 Nov - 18:58


Le Conseil constitutionnel saisi du mariage homosexuel


PARIS(AP) — La Cour de cassation a transmis mardi au Conseil constitutionnelune Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur le mariagehomosexuel.
Dans son arrêt, que l'AP a pu consulter, la première chambre civileconsidère que les questions soulevées par cette QPC "font aujourd'huil'objet d'un large débat dans la société, en raison, notamment, del'évolution des moeurs et de la reconnaissance du mariage entrepersonnes de même sexe dans les législations de plusieurs paysétrangers".Cette QPC avait été transmise à la Cour de cassation par le tribunalde grande instance de Reims et concerne les articles 75 et 144 du Codecivil, qui consacrent le mariage entre un homme et une femme."Il est important que la question de l'ouverture du mariage civil àtous, qui est une question de société, soit réglée car ce sont près detrois millions de gays et de lesbiennes qui sont exclus du droitfondamental, qu'est le droit au mariage civil", s'est félicitée dans uncommuniqué Me Caroline Mécary, avocate qui avait défendu les mariés deBègles.En 2007, la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi des mariés deBègles (Gironde), annulant définitivement cette première union entredeux personnes du même sexe, célébrée en juin 2004 par le député-mairede cette ville, Noël Mamère.Les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne, la Norvège, la Suède,l'Islande, le Portugal ou le Royaume-Uni ont légalisé le mariagehomosexuel. L'Afrique du Sud et l'Argentine l'ont également reconnuainsi que quelques Etats des Etats-Unis. APpas/sb
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mariage pour tous-tes Empty Couples homos et hétéros : égalité des droits ?

Message  Gaston Lefranc Jeu 27 Sep - 12:27

http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-407.pdf

Couples homos et hétéros : L’égalité réelle et complète des droits, une exigence, pas un alibi

Dans interview accordé au journal La Croix[1], Christiane Taubira, ministre de la justice, a présenté un projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels (adoption d’un enfant par le couple ou adoption par un des deux partenaires de l’enfant de son/sa compagne). Ce projet de loi fait suite aux promesses de Hollande durant sa campagne en matière d’égalité des droits. Élu, il avait promis pour 2013 l’égalité de tous et toutes en matière de mariage, adoption et filiation. Une promesse tenue donc, une revendication centrale pour le mouvement LGBTI[2] satisfaite. Sauf qu’il y a deux choses à remarquer :

1) Cette annonce a eu lieu juste après le discours de Hollande annonçant de nouvelles mesures d’austérité. Mesures qui sont celles d’un gouvernement bourgeois maintenant le cap des attaques contre les travailleurs et les travailleuses au service du système capitaliste. Mesures dans la continuité de ses prédécesseurs UMP. Le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels apparaissent au contraire de « gauche », mais ne coûtent pas grand-chose à l’État. À peu de frais donc, le gouvernement PS espère probablement ainsi satisfaire un électorat de gauche et faire diversion pour mieux faire passer sa politique d’austérité. Nous devons refuser que les revendications LGBTI servent d’alibi au gouvernement PS : la satisfaction de telles revendications ne rend pas plus acceptable le reste de sa politique.

2) L’AMP (Aide Médicale à la Procréation) ne sera pas ouverte aux couples lesbiens. L’accès à l’AMP a été défini dans la loi de bioéthique révisée en 2003 : il faut être en couple depuis deux ans et justifier de raisons médicales qui empêchent une procréation sans aide médicale (stérilité ou maladie héréditaire). La filiation n’étant jusqu’alors reconnue que pour les hétérosexuels, l’AMP n’était donc pas ouverte aux lesbiennes en couple. « Médicalement », les lesbiennes ne sont pas stériles, leur cas n’entre donc pas strictement dans le cadre de la loi. Cependant si cette non ouverture est confirmée, l’État maintiendrait une discrimination flagrante. Ce système serait totalement hypocrite puisque l’ouverture à l’adoption pour les couples homosexuels concerne notamment la situation où l’un des deux conjoints pourrait adopter l’enfant reconnu de l’autre. Si une femme homosexuelle réussit à avoir un enfant par ses propres moyens, il pourra être adopté par sa compagne. Cela suppose donc soit qu’elle ait des relations hétérosexuelles en dépit de ses attirances, soit qu’elle se fasse inséminer artificiellement mais en contournant la loi française. Il existe déjà ce qu’on appelle les « bébés Thalys », les bébés nés de femmes ayant été inséminées aux Pays-Bas ou en Belgique. Mais cela correspond à une situation très contraignante pour les femmes qui entreprennent cette démarche : être prête à partir immédiatement lorsque le cycle de fécondation l’exige, pouvoir financer ce voyage, etc.
  
La raison de ce refus est directement la crainte du débat sur la GPA (Gestation Pour Autrui). Par on ne sait quel chemin de l’esprit, l’ouverture de l’AMP aux lesbiennes poserait la question de la GPA. Puisque les couples lesbiens auraient droit à l’aide médicale à la procréation, alors les couples gays auraient droits à la gestation pour autrui[3]. Dans le premier cas, il s’agit d’élargir une pratique déjà existante, assez simple techniquement et maîtrisée ; dans le second, ce serait développer une pratique, celle de porter un enfant pour d’autres personnes, interdite en France, et soulevant des questions compliquées concernant les droits des femmes. Refuser la PMA par crainte du débat sur la GPA relève donc de la mauvaise foi. Agiter la menace de la GPA, des « mères porteuses », pour combattre non seulement la PMA mais aussi le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, c’est justement la tactique des homophobes.

Le mariage et le modèle « traditionnels » de famille sont des produits du patriarcat, et la lutte pour le communisme doit comprendre une réflexion pour une évolution émancipatrice des liens familiaux, notamment de la filiation. Mais l’égalité entre tous et toute en termes d’union et de filiation est une question démocratique et joue un rôle très important dans la lutte contre l’homophobie.

Anne Brassac

Notes
[1] http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Christiane-Taubira-Le-mariage-pour-tous-repond-a-une-exigence-d-egalite-_NG_-2012-09-10-851585
[2] Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Intersexes.
[3] Voir par exemple la question du journal La Croix dans cette même interview : « Envisagez-vous d’ouvrir l’aide médicale à la procréation (AMP) aux couples de femmes dans ce cadre de ce texte ? Si oui, ne craignez-vous pas que des couples d’hommes réclament, de leur côté, la légalisation des mères porteuses ? »


Gaston Lefranc

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Message  sylvestre Ven 19 Oct - 15:28

Je crois que la CGT va devoir donner quelques explications.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/18/le-texte-sur-le-mariage-pour-tous-serait-reporte-en-janvier_1777201_3224.html

Mariage homosexuel : avis défavorable de la Caisse d'allocations familiales

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 18.10.2012 à 10h45 • Mis à jour le 18.10.2012 à 19h34
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Le projet de loi ouvre le droit au mariage homosexuel et "par voie de conséquence, l'adoption aux couples mariés de même sexe", a déclaré Jean-Marc Ayrault le 10 octobre.

La Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) a émis jeudi 18 octobre un avis défavorable sur le projet de loi visant à ouvrir le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, déplorant notamment "une remise en cause de la famille".

Selon un communiqué, onze administrateurs ont voté contre (trois CGT, deux CFTC, cinq UNAF, une personne qualifiée), huit pour (trois FO, trois CFDT, deux personnes qualifiées), deux ont pris acte (deux CGC) et douze "n'ont pas pris part au vote" (six Medef, deux UPA, trois CGPME, une profession libérale). Cet avis n'est que consultatif.

UN PROJET QUI REMET EN CAUSE LA FAMILLE

Les administrateurs ayant exprimé un vote défavorable se sont notamment déclarés en désaccord avec la méthode employée – "une saisine du conseil d'administration de la CNAF dans un délai d'urgence". Certains se sont opposés à la suppression dans le projet de loi des termes de "père" et de "mère", d'autres ont évoqué un projet remettant en cause la famille et la société française. Certains administrateurs ont enfin regretté le manque d'études d'impact.

Les administrateurs qui se sont exprimés en faveur du projet de loi ont de leur côté "salué l'extension des droits aux couples de même sexe qui s'inscrivait dans une logique d'égalité entre couples", selon le communiqué. "L'identité sexuelle d'une personne ne constitue jamais un critère pris en compte pour le versement des prestations familiales", a rappelé la CNAF. Les couples hétérosexuels (mariés, pacsés, concubins) ou homosexuels (pacsés ou non) peuvent donc bénéficier des mêmes droits, à situation familiale égale.

LE TEXTE REPORTÉ À JANVIER

L'examen par les députés du projet de loi sur le mariage homosexuel, prévu pour la mi-décembre, pourrait être reporté à la fin de janvier, ont indiqué jeudi des sources parlementaires, confirmant une information du Journal du dimanche (JDD). Le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a en effet demandé un délai au gouvernement afin de lancer une consultation sur le texte. "Je souhaite que le texte ne soit pas examiné en séance publique en première lecture avant fin janvier 2013", a-t-il indiqué.

Le projet de loi, qui doit être présenté en conseil des ministres le 31 octobre, prévoit la légalisation du mariage et de l'adoption pour les couples de même sexe mais exclut la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes. Certains à gauche estiment que le texte est trop restrictif, ce qui est également l'avis des associations de défense des droits des homosexuels.

"Un débat serein doit être engagé pour déterminer les conditions, notamment juridiques, dans lesquelles cette réforme pourra être mise en œuvre, ajoute Jean-Jacques Urvoas dans un communiqué. Le Parlement est le lieu le plus adapté pour ce débat. Il doit disposer du temps nécessaire pour étudier ce texte sereinement ainsi que les enjeux qui y sont rattachés." Le texte devait être discuté en première lecture à l'Assemblée les 12 et 13 décembre.
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Message  alexi Lun 22 Oct - 20:08

Projet de loi sur le mariage homosexuel

Accès au mariage pour tous !

vendredi 19 octobre 2012

Certains médias ont indiqué que la CGT avait émis un vote défavorable à propos du projet de loi visant à ouvrir le mariage aux couples de personnes de même sexe.


La CGT tient à préciser que son vote ne signifie aucunement un quelconque rejet du mariage homosexuel. Son vote avait pour objet de signifier au gouvernement qu’on ne pouvait demander aux différentes caisses de Sécurité sociale concernées de donner un avis dans l’urgence, alors même que certaines dispositions du projet sont particulièrement problématiques, avec des conséquences fâcheuses notamment pour les femmes.
Par exemple, le texte en l’état peut conduire à une remise en cause des droits spécifiques des femmes en matière de retraite. D’autre part, l’usage du féminin a été semble-t-il banni du texte…

Une avancée incontestablement positive en ce qu’elle prend en compte les évolutions de la société ne peut pas se faire sans s’assurer qu’elle n’aura pas de conséquences négatives sur les droits des femmes.

Montreuil le 19 octobre 2012

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Message  fée clochette Mar 23 Oct - 11:07

Communiqué de l'UGFF CGT :
Enfin des droits!
La CGT, fidèle à son histoire, a toujours lutté contre les discriminations. La CGT est un syndicat de transformation sociale. Aussi, la CGT s’est toujours considérée comme légitime pour intervenir sur tous les aspects de la vie de la société. Nous avons toujours combattu toutes les formes d’exploitation, de domination, de discrimination et d’exclusion. Celles qui se fondent sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre des personnes entrent naturellement dans notre champ d’action. La CGT combat ces discriminations au même titre que celles fondées sur les origines ethniques, sociales, le sexe, le handicap, etc. sans établir de priorités ou de hiérarchie entre elles.

Nous avons déjà pris position pour l’instauration du PACS -Pacte Civil de Solidarité-, et nous nous engageons depuis plusieurs années en faveur de l’égalité entre les couples homosexuels et hétérosexuels et pour l’égalité des droits des couples quelle que soit leur forme juridique. La CGT est favorable au projet de loi ouvrant le droit aux personnes de même sexe de se marier et d’avoir accès à l’adoption.

Lors du conseil commun aux trois versants de la fonction publique du 25 octobre 2012, la CGT se prononcera favorablement pour les modifications statutaires relatives au congé d’adoption et de parentalité (Articles 34 et 40bis–Loi du 11/01/1984 ; Articles 57 et 60 – Loi du 26/01/1984 ; Article 41 – Loi du 09/01/1986) La formulation plus juste de « parents » remplacera dorénavant ceux de « père et mère ».

Les discriminations faites aux personnes « lesbiennes, gay, bi et trans » (LGBT) sont plus importantes au travail qu’ailleurs, d’autant plus en temps de crise. En effet, au cours de leur vie professionnelle, 84,6% des salarié-e-s LGBT ont ressenti au moins une fois une homophobie larvée au travail, 40,3% ont été victimes d’actes ou de propos homophobes, 56% ont été témoins d’une homophobie implicite ou explicite vis-à-vis d’un-e autre salarié-e. Plus d’un quart des homosexuel-e-s qui ont dévoilé leur vie privée au travail ont constaté une détérioration de leurs relations professionnelles après cette révélation. C’est inacceptable et ces faits montrent qu’il y a une différence importante entre la loi et la réalité de l’entreprise.

Aussi, lors de ce conseil commun, la CGT demandera à ce que les premières mesures prises pour l’égalité des droits soient encadrées par des dispositions contraignantes, afin que les droits soient réels et n’entrainent pas de nouvelles stigmatisations ou discriminations au travail. La loi ne protège pas de tout.

La CGT rappellera aussi, lors de ce conseil commun, que si le temps presse, les nouveaux textes ne doivent pas, pour autant, être examinés dans la précipitation, et votés dans l’urgence. Les partenaires doivent veiller à ce que personne ne puisse subir de nouvelles discriminations suite aux modifications des textes. C’est pour cela que la CGT a voté contre le texte, présenté dans la précipitation au CNAV, car il mettait en péril certains droits des femmes en matière de retraite. Tout comme les personnes LGBT, les femmes ont subi et subissent de trop nombreuses discriminations et violences.

Enfin, compte tenu des propos tenus par certains élus au sujet de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe, la CGT expliquera qu’il n’y aura point d’égalité dans l’accès au droit du mariage civil si la loi n’est pas contraignante pour les élus et si elle devait instaurer une clause de conscience, comme pour l’IVG.

Montreuil, le 22 octobre 2012
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Message  sylvestre Mer 7 Nov - 15:25

Serge Dassault dérape sur le mariage gay : "Regardez dans l'Histoire, la Grèce, c'est une des raisons de sa décadence"
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Message  sylvestre Jeu 8 Nov - 13:47

Beau rassemblement hier soir, environ 800 personnes aux abords de l'Assemblée Nationale, très jeune et militant. Malheureusement pas de présence d'extrême-gauche. Bon, à part moi.... scratch


Nombreuses associations étaient présentes, parmi lesquelles Aides, Contact, SOS Homophobie, l’inter-LGBT, entre autres. Elles étaient soutenues par des groupes politiques dont le Parti communiste Français, HES (PS), EE-LV, le Front de gauche et là encore, la liste n’est pas exhaustive. Les jeunes et les étudiants étaient venus en nombre pour soutenir le projet, représentés par l’Unef, la LMDE ou encore la Fidl. Pour le reste de la foule : homos gays et lesbiennes, en couple ou non, avec ou sans enfants, hétéros et autres sympathisants s’étaient réunis pour faire entendre leurs voix et montrer leur détermination à obtenir l’égalité promise durant la campagne.


Des messages simples et clairs. "Qu’est-ce que vous voulez ? L’égalité ! Et vous la voulez quand ? Maintenant !" Voilà ce que scandaient les "manifestants".

Sur les pancartes qui se dressaient sur la place Édouard Herriot, on pouvait lire : "Nous n’avons rien oublié. Pas de Bible à l’Assemblée", "LGBT, sortez des placards de l’Assemblée", "une Constitution, garantie de l’égalité", "un état civil conforme à mon genre" ou encore "nous nous marrions, adoptons par amour, pas par devoir" et surtout : "L’égalité, ni plus, ni moins" ce qui résume finalement le souhait qui s’exprimait hier soir.

( http://leplus.nouvelobs.com/contribution/689876-mariage-gay-le-gouvernement-a-retabli-l-egalite-ni-plus-ni-moins.html )
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Message  Byrrh Jeu 8 Nov - 13:54

sylvestre a écrit:Beau rassemblement hier soir, environ 800 personnes aux abords de l'Assemblée Nationale, très jeune et militant. Malheureusement pas de présence d'extrême-gauche. Bon, à part moi.... scratch
Pour quelle raison y as-tu participé ? Ce rassemblement a tout l'air d'être un soutien aux gentils parlementaires et ministres qui vont se servir de cette mesure pour tenter de dissimuler un peu leur politique antisociale.

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Message  sylvestre Jeu 8 Nov - 16:57

Byrrh a écrit:
sylvestre a écrit:Beau rassemblement hier soir, environ 800 personnes aux abords de l'Assemblée Nationale, très jeune et militant. Malheureusement pas de présence d'extrême-gauche. Bon, à part moi.... scratch
Pour quelle raison y as-tu participé ? Ce rassemblement a tout l'air d'être un soutien aux gentils parlementaires et ministres qui vont se servir de cette mesure pour tenter de dissimuler un peu leur politique antisociale.

Parce que je pense que c'était avant tout un soutien à la revendication d'égalité des droits.
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Message  sylvestre Mar 13 Nov - 13:23

Virginie Despentes répond à Lionel Jospin et aux anti-mariage pour tous
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Message  Byrrh Mer 14 Nov - 18:54

Dans Tout est à nous ! n°170 du 15/11/2012 :

mariage pour tous-tes TEAN%20170%20UNE.column

Les réacs ne feront pas la loi !
Défendons l'égalité des droits !


Approuvé le 7 novembre en Conseil des ministres, le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels sera examiné en janvier par le Parlement. La gauche devrait donc tenir sa promesse de campagne… si ses parlementaires ne se défilent pas, comme lors du premier vote du pacs en 1998.


« C’est une étape importante vers l’égalité des droits », a déclaré la ministre de la famille. Depuis les abrogations de lois discriminatoires et répressives de 1982, il aura fallu trente ans de mobilisations et d’affirmation des lesbiennes et des gays pour arriver à cette « étape », qui est pourtant la moindre des choses.

Réactionnaires de tout poil…

Pour les réactionnaires, c’est déjà trop. Ils manifesteront à nouveau les 17, 18 novembre et le 8 décembre au nom de la sacro-sainte cellule familiale et du « bien des enfants ». Pourtant, nombre de couples homos ont déjà des enfants, pour qui le problème n’est pas d’avoir des parents de même sexe : c’est de grandir dans une société qui ne leur promet que le chômage et la précarité. Comme les enfants d’hétéros…

L’Église catholique se hisse sur le devant de la scène pour défendre ses conceptions rétrogrades sur la famille et la sexualité, quitte à utiliser les prétendues évidences hétérosexistes de certains intellectuels, y compris laïcs. L’UMP fait un pas de plus vers le FN : si le « mariage pour tous » n’entraînera pas la décomposition de la famille qu’ils prédisent, ils s’en servent comme prétexte d’une recomposition politique très à droite. Copé invite donc ses partisans à rejoindre les manifestations prévues contre la loi et promet d’autres actions s’il devient président de l’UMP.

Et la presse se fait l’écho des incessantes provocations homophobes de politiciens, chefs religieux ou chroniqueurs mondains. Si leurs déclarations rivalisent de ridicule, elles sont aussi un saisissant rappel de l’oppression quotidienne que subissent les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI).

Un projet de loi a minima

Nous défendons le droit au mariage pour toutes et tous. Il n’y a bien sûr pas lieu d’idéaliser le mariage, qui a longtemps soumis légalement les femmes à la tutelle masculine, et véhicule toujours une vision figée et autoritaire des rapports entre individus et entre parents et enfants, un modèle normatif. Mais promouvoir un projet de société où nos relations affectives ne seront plus régies par des rapports de propriété et des contraintes financières, où de nouveaux modes de vie verront le jour, ne s’oppose pas à une lutte immédiate pour l’égalité des droits. Ainsi nous revendiquons aussi l’égalité juridique et fiscale et le droit à l’adoption pour toutes et tous, homos ou hétéros, mariés ou non.

Le projet du gouvernement est minimaliste. La « présomption de parenté », qui octroie le statut de parent au conjoint du parent biologique, sera réservée aux hétéros. Chasse aux immigréEs oblige, pour épouser une personne étrangère, celle-ci devra avoir accès au mariage dans son pays d’origine. Et les lesbiennes restent privées du droit à la procréation médicalement assistée. Il n’y a donc pas de quoi crier victoire et les luttes demeurent indispensables.

Un gouvernement qui se donne des airs…

Des élus de gauche s’opposent au projet. Le gouvernement, quant à lui, veut se donner un air progressiste. Comme la droite, le PS fait payer la crise aux travailleurs ; il refuse le droit de vote aux étrangerEs, démantèle les services publics et accepte les « plans sociaux » du patronat. Cette loi qui ne coûte rien arrive donc à point nommé pour se démarquer de l’UMP… Mais quand leurs usines ferment, comment des salariéEs homos pourraient « convoler en justes noces » avec insouciance ? Comment combattre réellement les discriminations à l’embauche, quand on accepte le chômage de masse ? Comment prétendre prévenir l’homophobie à l’école ou ailleurs, sans renforcer les services publics ?

La vie des LGBTI – en premier lieu celles et ceux de milieu populaire – est toujours faite d’insultes, d’humiliations et de violences que le mariage et l’adoption ne feront pas disparaître : en Belgique, une loi similaire n’a pas empêché deux meurtres homophobes cette année. Chaque jour en France, quatre agressions sont signalées en moyenne. Et combien ne le sont pas ?

C’est le fonctionnement même de cette société qui est en cause. Ses crises et leur cortège de désastres sociaux sont un terreau fertile pour les préjugés réactionnaires, qui divisent les exploitéEs selon la couleur de leur peau, leur genre ou leur orientation sexuelle. Les lesbiennes et les gays doivent pouvoir choisir de ne pas se marier, et au-delà des lois, ce sont leurs luttes, ainsi que l’unité et la solidarité des classes populaires, qui permettront d’envoyer l’homophobie et le capitalisme aux poubelles de l’histoire.

Gaël Klement

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Message  Roseau Mer 14 Nov - 21:59

mardi 13 novembre 2012
mariage pour tous-tes TEAN%20170%20UNE.preview
Sommaire du TEAN! n°170

La Une : Les réacs ne feront pas la loi. Défendons l'égalité des droits !

Regards : En procès pour soutien au peuple palestinien (entretien avec Layli)

Actu :
Edito : Un 14 novembre sans patrie ni frontières ! (Vanina Giudicelli)
Obama réélu, la main tendue aux républicains (Yvan Lemaitre)
15 000 manifestants à Bayonne pour les prisonniers politiques basques (Claude Larrieu)
François Hollande, la rigueur en action (Sandra Demarcq)
Aubry mise en examen - A quand le procès de l'amiante ? (Etienne Demille)
Rapport Jospin - L'essentiel est préservé (Manu Bichindaritz)

Actu internationale :
Tunisie "Le gouvernement dirigé par les islamistes est en échec total sur toutes les revendications de la révolution" (entretien avec Nizar Amami)
Grèce - Chantage et racket (Yvan Lemaitre)
Congrès du PC chinois- A l'heure des déchirements fractionnels (Pierre Rousset)

Dossier "Rapport Gallois, plan Ayrault : Tout ce qui réjouit le MEDEF" :
Minimum 20 milliards pour les patrons (Henri Wilno) / Comment trouver 20 milliards ? (Jacqueline Guillotin) / Pas très éducatif ce pacte ! (Cathy Billard) / Compétitivité : la logique du dialogue social (Robert Pelletier)

Culture :
Van Gogh, Japon, humour et "art nouveau" (Gilles Bounoure)
Essai : La capitana d'Elsa Osorio (Henri Clément)
+ Chroniques cinéma, musique, expo, livre pour enfants

Actu :
Ford Genk "La marche de l'avenir ?" (Correspondant)
PSA - Face à la direction qui accélère, construire l'unité des salariéEs (Robert Pelletier)
Les dérives de la mutualité (S. Bernard)
Bloc de gauche au Portugal - Un congrès contre la Troïka (Christine Poupin)
Roms à Marseille - Le changement en réquisitionnant (Arièle Nugon)
Mumia Abu-Jamal - Ensemble, libérons Mumia (Côme Pierron)
Tarnac - La grosse manip ? (Manu Bichindaritz)
Campagne emploi - Compétitivité à Renault : un chantage sans fin, ni frontières (Régis Louail)
Les nôtres - Jéhad Dehny (Grenoble) (ses camarades)
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Message  yannalan Mer 14 Nov - 22:14

Un texte clair, même s'il n'est pas d'une militante "reconnue":
http://www.tetu.com/actualites/france/virginie-despentes-repond-a-lionel-jospin-et-aux-anti-mariage-pour-tous-22503

yannalan

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Message  Byrrh Jeu 15 Nov - 13:28

Communiqué NPA mis en ligne aujourd'hui.
http://www.npa2009.org/content/les-réacs-ne-feront-pas-la-loi-défendons-légalité-des-droits

LES RÉACS NE FERONT PAS LA LOI. DÉFENDONS L'ÉGALITÉ DES DROITS !

jeudi 15 novembre 2012

Validé en Conseil des ministres, le « mariage pour tou-te-s » sera examiné en janvier au Parlement. Il aura fallu trente ans de mobilisations pour arriver à cette étape, qui est pourtant la moindre des choses. C’est déjà trop pour les réactionnaires, dont les provocations homophobes sont incessantes. Ils manifesteront les 17, 18 novembre et le 8 décembre. Copé invite ses partisans à rejoindre ces initiatives et promet d’autres actions s’il arrive à la tête de l’UMP.

Le projet du gouvernement est pourtant minimaliste : la présomption de parenté et la procréation médicalement assistée demeurent réservées aux hétéros, et pour épouser une personne étrangère, celle-ci devra avoir accès au mariage dans son pays d’origine. Mais le PS peut ainsi se donner un air progressiste, alors qu’il fait payer la crise aux travailleurs/ses et aux jeunes.

Sans idéaliser le mariage, qui a longtemps fait des femmes des « mineures légales » et véhicule toujours des normes oppressives, le NPA défend le droit au mariage pour toutes et tous, ainsi que l’égalité juridique et fiscale et le droit à l’adoption pour les homos et les hétéros, marié-e-s ou non.

Quatre agressions signalées en France chaque jour : la vie des gays et lesbiennes – en premier lieu les jeunes et celles et ceux de milieu populaire – est toujours faite de violences que le mariage et l’adoption ne feront pas disparaître. C’est cette société qui est en cause. Ses crises sont un terreau fertile pour les préjugés qui divisent. Au-delà des lois, seules les luttes des lesbiennes et des gays, et l’unité des classes populaires, viendront à bout de l’homophobie et du capitalisme.

Montreuil, le 13 novembre 2012

Byrrh

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Message  verié2 Jeu 15 Nov - 13:48

yannalan a écrit:Un texte clair, même s'il n'est pas d'une militante "reconnue":
http://www.tetu.com/actualites/france/virginie-despentes-repond-a-lionel-jospin-et-aux-anti-mariage-pour-tous-22503
Je n'avais pas jusqu'à présent une sympathie débordante pour Virginie Despentes, mais je conviens que c'est vraiment bien envoyé !

verié2

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Message  CCR Lun 3 Déc - 10:18

Mariage pour tous : « L’égalité devant la loi n’est pas encore l’égalité dans la vie »

Flora Carpentier

Source: http://www.ccr4.org/L-egalite-devant-la-loi-n-est-pas-encore-l-egalite-dans-la-vie

« L’impression d’être pédophile et polygame… je sature ». Alors que la France s’apprête à devenir le douzième pays dans le Monde à légaliser le « mariage pour toutes et tous », le projet de loi suscite de violentes réactions de la part des secteurs les plus rétrogrades de la société. Face au manque de détermination du gouvernement, les homosexuels sont nombreux à manifester leur colère et leurs déceptions.


Un projet de loi à minima, résultat de quinze années de désaccords au sein du PS

Après de longues années de lutte du mouvement LGBTIQ (Lesbiennes, Gays, Bi, Trans, Intersexes, Queer), et pour concrétiser un engagement de campagne de François Hollande, le PS a présenté en conseil des ministres le 7 novembre dernier son projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, qui sera débattu au parlement début 2013. Un projet de loi minimaliste, qui se cantonne au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe, laissant de côté des aspects essentiels comme le droit à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) et la présomption de parentalité. Parmi les avancées notoires, le « mariage pour tous » du gouvernement Ayrault prévoit d’ouvrir l’adoption aux couples homosexuels : « les personnes homosexuelles désireuses de devenir parent de l’enfant biologique de leur conjoint pourront accéder à la procédure d’adoption dans les mêmes conditions que les hétérosexuels » a précisé Christiane Taubira, ministre de la Justice. Pour ce qui est de l’adoption conjointe d’un enfant par le couple, on se fait cependant peu d’illusion sur les possibilités réelles d’application quand l’on connait les difficultés que rencontrent les couples hétérosexuels (3504 adoptions en 2010 sur plus de 10 000 demandes). Quant à l’adoption internationale, Hollande a décrété que « les pays dont sont originaires les enfants continueront à choisir souverainement les conditions dans lesquelles ils acceptent que ces enfants soient adoptés ». Autant dire qu’il demeurera quasiment impossible pour les couples homosexuels d’adopter à l’international.

Par ailleurs, le projet ne prévoit pas l’accès à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes, qui leur permettrait de recourir à la fécondation in vitro ou à l’insémination artificielle de la même manière que peuvent y avoir recours les couples hétérosexuels. Il ne permet pas non plus la reconnaissance de fait du (de la) conjoint(e) du parent biologique comme « autre parent », qui constitue chez les couples hétérosexuels la « présomption de paternité ». En refusant la PMA et la présomption de parenté, le gouvernement maintient ouvertement une discrimination entre couples hétérosexuels et couples homosexuels, entre ceux qui pourront bénéficier de la PMA dans les pays voisins et ceux qui n’en ont pas les moyens, d’où la grande hypocrisie d’un projet de loi aussi partiel.

Mais si l’on remonte aux origines du débat sur le mariage homosexuel, on se rend compte qu’il était bien illusoire de croire qu’un gouvernement PS allait pouvoir apporter un changement réel vers l’égalité des droits. En effet, depuis la bataille du PACS [1] de 1998-99, la question de l’égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels n’a cessé de diviser dans les rangs mêmes du PS. A l’époque, Lionel Jospin alors Premier ministre s’opposait fermement à ce qu’on emploie le mot « mariage » pour désigner cette union qui pour la première fois reconnaissait dans la loi l’existence de couples homosexuels. Aujourd’hui, il persiste et signe : « l’idée fondamentale reste que l’humanité est structurée entre hommes et femmes » [2], position que la droite catholique s’est empressée de relayer sur ses réseaux sociaux. Autant dire que le PACS concédé à contrecœur est bien loin d’établir une égalité de droits : s’il permet aux couples homosexuels de bénéficier d’avantages auparavant réservés aux couples hétérosexuels en termes d’impôts et de droits sociaux, il est sans effet sur les règles de filiation et de l’autorité parentale, et n’a pas tardé à se montrer insuffisant pour les militants de la cause LGBTIQ.

C’est ainsi qu’en 2004, le débat retrouve sa place dans l’agenda politique. Alors que l’agression d’un homosexuel brûlé vif dans le Pas-de-Calais relance la lutte contre l’homophobie, Noël Mamère, maire de Bègles, célèbre un mariage entre deux hommes. Au sein du PS, l’opposition est presque unanime : si DSK et François Hollande sont des rares hommes politiques à soutenir l’initiative, Martine Aubry et Ségolène Royal craignent de voir surgir la question de la parentalité. C’est sans grande conviction que cette dernière inscrira une vague « égalité des droits pour tous » dans sa campagne présidentielle de 2007. Face à cela, Nicolas Sarkozy s’oppose au mariage mais défend une « union civile en mairie » qui ne verra finalement jamais le jour. Ce n’est qu’en 2011 que le PS lancera à l’Assemblée le premier débat sur le sujet du « mariage pour tous », qui deviendra le trente-et-unième engagement de campagne de François Hollande… Ces années de frictions montrent que la question de l’égalité des droits entre homos et hétéros est loin d’être une revendication consensuelle au sein du Parti Socialiste et doit susciter notre méfiance vis-à-vis des promesses du gouvernement. En effet, cette mesure finalement peu coûteuse qui vise à contenter l’électorat de gauche ne doit pas nous distraire et nous faire oublier que derrière ses allures de gouvernement « de gauche », le PS continue à appliquer l’austérité et à faire déferler les attaques sur le dos des travailleurs.

Face aux rétropédalages du PS, l’opposition de droite s’organise

Si le PS s’est montré peu déterminé à entamer le changement, comme le montre son recul sur des points essentiels comme la PMA, de son côté la droite réactionnaire et homophobe n’a pas tardé à s’organiser pour combattre le projet de loi. Pour Marine Le Pen, qui comme François Fillon s’est engagée à abroger la loi si elle arrivait au pouvoir, le mariage pour tous « est susceptible de faire basculer les fondements mêmes de notre civilisation, ce qui structure et protège la famille ». Elle rejoint sur ce point les idées les plus conservatrices de l’Eglise catholique, qui dévoile sans complexe sa profonde homophobie, faisant le lien avec la polygamie et l’inceste à l’image des déclarations du cardinal Barbarin : « Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera ». Pour le chef du mouvement intégriste Civitas, Alain Escada, l’homosexualité est un « mauvais penchant qui nécessite d’être corrigé et une personne qui a de tels penchants devrait être abstinente ». Le sénateur UMP Serge Dassault n’a pas non plus mâché ses mots au micro de France Culture le 6 novembre dernier : « Regardez dans l’histoire, la Grèce, c’est une des raisons de sa décadence. C’est l’arrêt de la famille, c’est l’arrêt du développement des enfants, c’est l’arrêt de l’éducation, c’est un danger énorme pour l’ensemble de la nation ».

Dans le contexte de crise interne de l’UMP, et conscient du risque de division de son électorat, Jean-François Copé a quant à lui tenté de s’en prendre au gouvernement sur des questions de méthodes, l’accusant de vouloir faire passer de force le projet de loi : « c’est la première fois que sur un texte de société aussi important, le gouvernement refuse tout débat ». Quelle hypocrisie pour un ancien soutien d’un gouvernement qui ne s’est pas gêné pour faire passer une réforme aussi importante et contestée que celle des retraites malgré les mobilisations massives de l’automne 2010 ! C’est d’autant plus aberrant qu’un sondage Ifop vient de dévoiler que 65% de la population soutient le droit pour les couples de même sexe de se marier, et que l’adoption recueille 52% d’opinions favorables. Mais en tant que maire de Meaux, Copé a déjà fait savoir qu’il refuserait de célébrer des unions homosexuelles, en déléguant la tâche à ses adjoints. Posture scandaleuse qu’Hollande n’a pas hésité à soutenir en s’empressant d’évoquer la possibilité d’une «  clause de conscience  » qui autoriserait les maires à ne pas célébrer les mariages homosexuels, de la même manière que les médecins peuvent faire valoir leur « liberté de conscience » pour refuser de pratiquer une IVG. Dans le cas de l’IVG comme dans le cas du mariage des homosexuels, nous devons combattre les « clauses de conscience » qui n’ont d’autre but que de restreindre l’accès au droit tout en entretenant l’idée selon laquelle homosexualité et IVG seraient des pratiques « amorales » devant rester exceptionnelles. Face au tollé provoqué à gauche par la déclaration de Hollande, celui-ci s’est vu contraint de démentir publiquement ses propos. Cette nouvelle capitulation face aux pressions droitières et conservatrices nous conforte néanmoins dans l’idée que nous ne devons avoir aucune confiance dans le gouvernement PS, y compris pour avancer sur des questions démocratiques aussi peu compromettantes que le mariage des couples homosexuels.

Cristallisant les oppositions au projet de loi, une première mobilisation s’est tenue à Marseille le 23 octobre, puis les 17 et 18 novembre dernier où l’on a vu défiler des milliers de manifestants dans une dizaine de villes de France (entre 70 000 et 200 000 à Paris selon les sources), à l’appel de diverses associations catholiques prétendant « lutter pacifiquement contre l’instauration d’un nouvel ordre sexuel dans notre société, pour le mariage civil homme-femme, pour la filiation père-mère-enfant ». Le caractère pacifique de la lutte « anti-mariage pour tous » a lui été démenti lors de la manifestation organisée par Civitas le 18, lorsque des militantes du mouvement féministe ukrainien Femen ont été violemment agressées, jetées au sol et rouées de coups par le GUD (Groupe Union Défense) qui assurait le service d’ordre. Cette organisation d’extrême-droite proche du Front National, connue pour ses actions ultra-violentes, agit en toute impunité alors que par ailleurs on interdit des mobilisations anti-islamophobie comme celle qui était prévue à Paris le 15 septembre dernier. Pour couronner le tout, ce sont les militantes féministes qui ont été embarquées par la police, sous prétexte qu’elles n’avaient pas déclaré leur « contre-manifestation » !

Une fois de plus cet évènement montre le virage droitier du gouvernement, qui n’hésite pas à légitimer les attaques les plus violentes contre les défenseurs de l’égalité des droits. La mobilisation massive des milieux traditionnels catholiques est un élément singulier qui rappelle les manifestations de 1999 où 100 000 personnes descendaient dans la rue contre le PACS, et 1984 où ils étaient un million à défendre l’école privée. Et les opposants au mariage pour tous n’entendent pas s’arrêter là, appelant à manifester les 8 décembre et 13 janvier prochains, à la veille du débat à l’assemblée. Face à cela, il faut organiser la mobilisation en défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels, trans, travestis… et protester tous ensembles, homos et hétéros confondus, contre l’oppression plus générale d’une bourgeoisie prête à tout pour imposer sa vision de la famille.

Mariés ou non, pour l’égalité des droits, à bas l’homophobie !

La revendication du mariage pour tous est essentielle dans la conquête d’une égalité de droits pour tous sans distinction de genre ni d’orientation sexuelle, et pour combattre l’homophobie. Mais elle n’est pas une fin en soi ! Car comme disait Lénine, s’adressant aux ouvrières qui venaient de conquérir de nouveaux droits dans l’Union Soviétique de 1920, « L’égalité devant la loi n’est pas encore l’égalité dans la vie » [3]. De même, au-delà de la revendication démocratique du mariage accessible à tous, nous combattons l’homophobie sous toutes ses formes, de la discrimination quotidienne jusque dans les formes institutionnelles et légales. Comment est-il encore possible qu’il soit interdit aux hommes homosexuels de donner leur sang et leurs organes ? Comment peut-on tolérer des manifestations à caractère ouvertement homophobe, quand l’on sait que les suicides sont plus importants chez les adolescents homosexuels, et que les agressions à caractère homophobe sont en constante augmentation ? [4]

Pour conquérir l’égalité des droits de toutes et tous, le mariage et l’adoption par les couples homosexuels mariés ne sont pas suffisants : comme les couples hétérosexuels, les couples homosexuels doivent avoir le droit à la filiation y compris en dehors du mariage, par simple reconnaissance de l’enfant. Ainsi, la fin de la distinction entre « enfant légitime » et « enfant naturel » introduite par l’ordonnance de 2005 doit être étendue à tous les enfants, pour qu’ils deviennent égaux en droits quelles que soient les conditions de leur naissance et l’orientation sexuelle de leurs parents.

Par ailleurs, il est primordial de remettre en cause la loi de 1966 régissant la procédure d’adoption, qui induit que ne peuvent adopter que les couples mariés et les personnes célibataires. Cette loi ne correspond plus à la réalité sociale française : en 2011, 55% des enfants naissaient hors mariage [5], chiffre en constante augmentation. Alors, qu’on ose encore reprocher aux homosexuels de mettre en branle « l’institution républicaine du mariage » frise l’insolence ! Comme si ça ne faisait pas des années qu’elle ne correspondait plus aux modes de vie d’une large frange de la population, homosexuels et hétérosexuels confondus ! Le PACS l’a démontré : alors qu’il se voulait une réponse aux revendications démocratiques du mouvement LGBTIQ, il remporte finalement peu d’adhésion chez les homosexuels : sur les 203 882 PACS contractés en 2010, seulement 4,4% l’ont été par des couples homosexuels [6]. L’expérience de pays voisins tels que la Belgique et l’Etat Espagnol, où le mariage homosexuel a été légalisé respectivement en 2003 et 2005, montre que les mariages de couples homosexuels restent très minoritaires, représentant 2 à 3% de la totalité des mariages. On comprend alors que pour beaucoup, la revendication de pouvoir se marier est avant tout une revendication démocratique, une demande de reconnaissance légale face aux discriminations homophobes de notre société.

Pour l’émancipation de toutes et tous du modèle familial bourgeois !


Un argument phare des opposants à la loi est la soi-disant « défense de l’enfant » : « Le mariage est fait pour protéger le cadre de la famille. Un enfant a besoin pour son développement d’avoir un père et une mère », assurait Jean-François Legaret, maire UMP du premier arrondissement parisien. Cet argument s’affranchit bien évidemment d’une analyse de la situation actuelle qui révèle l’état de décomposition de la famille dans le sens traditionnel du terme, en voulant faire croire qu’une loi peut changer un état de fait, comme si l’homoparentalité n’était pas déjà une réalité ! Il a par ailleurs été démenti par de nombreux professionnels de santé tels que Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste : « Si je suis, avec de nombreux autres confrères, favorable à cette ouverture, c’est pour avoir reçu depuis une vingtaine d’années de très nombreux couples, familles, parents, enfants, adolescents vivant dans des contextes d’homoparentalité. (…) Les enfants que j’ai pu accueillir ne nous sont à aucun moment apparus en danger et les difficultés le plus souvent exprimées sont celles d’affronter le regard des autres et l’hostilité ou l’incompréhension de leur environnement social » [7] . Enfin, cette posture va dans le sens de la normalisation des genres, idée que nous combattons car elle vise en définitive à maintenir une oppression, celle de la domination masculine. Car que voudrait dire aujourd’hui avoir un père et une mère, si ce n’est pour mettre derrière ces termes l’idée reçue selon laquelle une femme, idéalement « mère au foyer », aurait un « instinct maternel inné » face à un père qui ferait figure d’autorité ?

Les propos scandaleux du député UMP Nicolas Dhuicq à l’Assemblée Nationale ce 28 novembre, comparant les enfants d’homosexuels aux terroristes, sont d’ailleurs symptomatiques de cette vision patriarcale : « souvent le terroriste a un défaut, il n’a jamais rencontré l’autorité paternelle » et s’adressant à Jean-Marc Ayrault concernant son « projet de loi qui va jusqu’à rayer le mot de père du code civil » : « vous provoquerez dans les années à venir la confusion des genres, le déni de la différence des sexes et la psychose ! » [8] . Par ses propos homophobes, oublierait-il que 2,84 millions d’enfants vivent en France dans une famille monoparentale, et que celles-ci sont constituées à 85 % d’une mère célibataire et de ses enfants ? [9] Pourtant, l’absence de père n’a jamais démontré qu’elle profitait au terrorisme ou à une quelconque déstabilisation des enfants ! Ce concept patriarcal de la famille unie comme foyer de procréation est profondément archaïque et ne correspond en rien à la réalité sociale, bien que les catholiques tentent désespérément de l’ériger en modèle. Face à cela, nous défendons la liberté pour toutes et tous, l’émancipation de chacun(e) des relations de dépendance et d’oppression dans la famille, quelle soit issue d’un couple hétérosexuel ou homosexuel, marié ou non marié.

Ne confondons pas la revendication démocratique d’une égalité de droits pour tous avec un idéal de vie qui voudrait que les homosexuels adhèrent à la norme bourgeoise de la famille. N’oublions pas que la famille bourgeoise reste le lieu de l’oppression par excellence des femmes et de l’orientation sexuelle, en tant qu’instrument des capitalistes dans la reproduction des classes sociales et de la domination ! Et si certains capitalistes sont aujourd’hui enclins à tolérer le mariage des homosexuels, c’est aussi qu’ils ont compris que c’était le meilleur moyen de coopter les homosexuels en les incitant à enfermer leurs « mœurs déviantes » dans un moule hétéronormatif de la famille bourgeoise monogame, « fidèle », basée sur le partage du patrimoine et l’héritage… Notre réflexion doit dépasser cette vision rétrograde et conservatrice du noyau familial bourgeois, pour tendre vers la liberté de chacun et de chacune, pour l’indépendance des femmes et l’émancipation sexuelle de tous les opprimés !

A bas l’homophobie !

Pour l’égalité des droits des enfants quelles que soient les conditions de leur naissance !

Pour une égalité complète des droits de toutes et tous sans distinction de genre ni de préférence sexuelle !


28/11/12

-------------------------
NOTES

[1] Le Pacte Civil de Solidarité (PACS), ouvert aux couples hétérosexuels et homosexuels, a été promulgué par la loi du 15 novembre 1999 sous le gouvernement Jospin.

[2] Lionel Jospin invité du Grand Journal sur Canal + le 9 novembre dernier.

[3] « Aux ouvrières », article de Lénine paru dans la Pravda numéro 40, 22/02/1920

[4] Voir le rapport annuel 2012 de l’association SOS-Homophobie : www.sos-homophobie.org/sites....

Les résultats d’une étude menée par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), révélés en 2010, sont affligeants : « La prévalence de tentatives de suicide au cours de la vie a été estimée à 10,8 % pour les femmes homosexuelles et à 10,2 % pour les femmes bisexuelles, contre 4,9 % pour les hétérosexuelles. Dans le cas des hommes, les estimations étaient de 12,5 % pour les homosexuels et 10,1 % pour les bisexuels, contre 2,8 % pour les hétérosexuels. »

[5] Voir les statistiques de l’INED : www.ined.fr/fr/france/naissa...

[6] www.ined.fr/fr/france/mariag...

[7] www.huffingtonpost.fr/serge-...

[8] Voir la vidéo sur www.lexpress.fr/actualite/po...

[9] Chiffres de l’INSEE pour 2005 : www.insee.fr/fr/themes/docum...

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Message  dug et klin Lun 3 Déc - 11:02

Pfffttt!!!,mais bien sur,pourquoi faire simple et court,quand il est si facile de faire long et compliqué. Sleep
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Message  Roseau Mar 11 Déc - 16:01

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Message  Vals Ven 28 Déc - 12:47

Dans Mediapart ;

Homoparentalité : en effet, freudiens, bouclez-la !

26 décembre 2012 Par Yann Kindo




Un an après la grande confrontation sur l‘autisme, le débat en cours à propos de l’homoparentalité devrait achever de convaincre les consciences progressistes du caractère parfaitement ascientifique et réactionnaire du freudisme (j’allais écrire « ascientifique donc réactionnaire », mais je me suis retenu à temps, ouf !). Je dis « devrait », parce que je sais bien qu’une croyance, ça ne s’extirpe pas si facilement, et que pour beaucoup à gauche, la représentation du monde issue du gloubi-boulga post soixante-huitard est figée pour l’éternité.

Par exemple, l’autre jour, alors que je végétais sur le canapé devant la télé… je veux dire : « alors que j’analysais tranquillement le monde contemporain depuis un poste d’observation privilégié »…., je suis tombé sur un débat sur LCP (très bien, la chaîne parlementaire, by the way. Ça manque de reportages animaliers à mon goût, mais très bien quand même). Il s’agissait de causer de l’homoparentalité dans le cadre de la polémique en cours à propos du « mariage pour tous », et la configuration du débat m’a interpellé : face à deux « Pour » [deux parlementaires PS, LCP oblige], il y a avait forcément un représentant de l’UMP, et un représentant de l’Eglise. Mais il s’agissait de l’Autre Eglise, en l’occurrence. Pas la Catholique Apostolique et Romaine, mais la Freudienne Freudienne et éventuellement Lacanienne. Avec un pédopsychiatre freudien à la noix, le genre de type que l’on ressort quand on veut donner sur ce genre de sujet une parole d’autorité qui ne soit pas scientifique. Et en effet, ces jours-ci, à propos de l’homoparentalité, l’ordre supposé éternel des choses est défendu un coup avec « Les Evangiles et Dieu disent que… », et un coup avec « Les Ecritures freudiennes et l’Inconscient disent que ». Mais au final, c’est du pareil au même, sur le thème « Il y a des invariants fondamentaux que si t’y touches hou la la c’est la fin de la civilisation et la barbarie qui pointe».

Au passage, dans le même registre, le mec de l’UMP en a sorti une bien bonne : pour justifier son refus de la nouveauté législative et des transformations de la société qu'elle accompagne, il a invoqué...le principe de précaution inscrit dansla Constitution! Nous y voilà ! Il faut lui reconnaître le mérite de la cohérence, sur ce coup, car il brandit effectivement un principe fondamentalement conservateur pour justifier une position réac. Bravo à lui.



Et ce matin, je tombe sur une tribune sur le Monde.fr, qui est elle aussi intéressante par la configuration qu’elle met en lumière dans ce débat :

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/12/25/homoparentalite-psys-taisons-nous_1810190_3232.html



Voilà enfin une contribution utile d’une freudienne à un débat, puisqu’elle appelle ses coreligionnaires... à se taire un peu !

Ce qui d’ailleurs nous changera, pour ce qui concerne les médias français.

Globalement, on ne peut qu’être d’accord avec la conclusion et la soutenir: oui, freudiens, pour une fois, fermez-la un peu. Car sur ce sujet-là, comme sur bien d’autres, vous devriez faire preuve d’une modestie et d’une discrétion inversement proportionnelles à la réalité encore une fois constatée de votre omniprésence médiatique et de votre arrogance fondée sur un pseudo-savoir archaïque. Quand on sait le lourd passé du freudisme vis à vis de l’homosexualité, on aimerait qu’ils se cachent sous la table quand on cause du sujet, plutôt que de les voir truster les plateaux de télé et les tribunes libres des journaux. Les freudiens ont en effet été parmi les derniers, avec les cathos, à considérer l’homosexualité non pas comme une variable statistique des préférences sexuelles constatées, mais comme une maladie mentale à soigner. Un problème de mère trop envahissante ou un truc du genre, en tous cas la faute de la mère très probablement.

Donc, OK sur ce point avec le cri du cœur de l’auteure de l’article, Sylvie Faure-Pragier : de grâce, taisez-vous.

OK sur la conclusion, mais sur les considérants, y a encore du boulot, houlà !

Parce que, en gros, en lisant son papier, en dehors du début où elle fait une référence vague à des "études" faites dans d'autres pays, tout cela reste très ésotérique, et on lit son texte comme on lit un théologien de gauche répondant à des théologiens de droite. Genre ça :

"Jusqu'à aujourd'hui, le coït procréateur, nommé aussi scène originaire, a été un des fantasmes organisateurs de la psyché. Cependant, n'est-il pas lui-même une représentation privilégiée d'un complexe enchevêtrement de désirs parentaux ? D'autres représentations ne pourraient-elles avoir la même fonction ?

La symbolisation me paraît être une capacité de notre psychisme et non une conséquence de l'organisation familiale réelle. »

Bla bla bla….

Dans le même registre, le titre de l’ouvrage de l’auteure signalé par Le Monde est : Bébés de l’Inconscient : le psychanalyste face aux stérilités féminines aujourd’hui. Gloups ! A priori, on se demande bien quelle aide la psychanalyse pourrait apporter à une femme stérile.La PMA, c’est sans doute bien plus efficace, et ça doit être pour ça que les couples de lesbiennes réclament d’avoir accès à celle-ci plus qu’au divan…

Avec ce genre de prose indigeste, on reste dans le registre des dogmes freudiens, qui, parce que parfaitement arbitraires, peuvent servir dans un débat comme celui-ci à justifier une chose ou son contraire. Chez les cathos aussi, il y a des théologiens réacs et des théologiens progressistes, qui font l’un et l’autre semblant de s’appuyer sur les Ecritures Saintes pour fonder leurs jugements qu’ils ont en fait constitué par ailleurs –avec à mon avis plus de cohérence du côté des littéralistes réacs, pour tout dire.
Le stade de la réflexion auquel l’humanité a pourtant accès depuis plus de trois siècles, c’est celui qui consiste à se débarrasser en bloc de la théologie. Allez, encore un petit effort, les freudiens progressistes, on va y arriver !

La titre de la tribune a aussi quelque chose de très significatif « Homoparentalité : ″psys, taisons-nous″ ».
Mais pourquoi diable les psys en général devraient-ils se taire dans ce débat ? N’ont-ils pas une expertise particulière, d’ordre factuel et analytique, qui donne des éléments de réflexion au politique, qui lui va trancher en se fondant également sur des valeurs ?

Demander aux psys en général de se taire dans un débat sur l’homoparentalité, c’est un peu comme demander aux climatologues de se taire à propos du changement climatique. On ne voit pas très bien pourquoi il faudrait se passer du savoir des experts, ça peut sembler un peu irresponsable comme attitude – même si les experts en question relèvent des sciences humaines plus que des sciences de la nature, et sont donc plus marqués par l’opinion. Il faut au contraire convoquer dans le débat les psychologues et psychiatres, ainsi que les sociologues ou anthropologues, pour nourrir ce débat sur le strict terrain des connaissances, et en prenant bien soin de séparer les magistères, entre ce qui relève du scientifique et ce qui relève du politique. Entre d’un côté le : « on constate que ça se passe comme ça , et de l'autre un : « on voudrait que çà se passe comme ça. ».

Non, ceux qui doivent se taire, ou plutôt ceux dont on se contrefout de leur opinion [car tout le monde doit avoir droit à la parole, évidemment], ce sont ceux qui n’ont aucune expertise particulière qui serait fondée sur une démarche scientifique, ne serait-ce que celle des sciences sociales. Et le titre de la tribune devrait donc plutôt être : « Freudiens, taisons-nous ».

D’ailleurs, l’auteure elle-même ne demande pas à tous les psys de se taire, vu qu’elle convoque certains travaux au début de son papier :

« Les données publiées dans les pays où cette possibilité existe depuis suffisamment de temps pour que ces enfants soient devenus adultes sont superbement ignorées. Les informations et les études pourtant précieuses des auteurs américains, australiens, israéliens, belges et autres sont disqualifiées. »

Si dans ces pays des psys ont ainsi travaillé sur les enfants d’homosexuels et sur les éventuelles difficultés qu’ils rencontrent, c’est précisément parce que ces chercheurs ne sont très certainement pas freudiens, et qu’ils ont préféré mener des enquêtes pour voir comment ça se passe en vrai, plutôt que de blablater dans le vide à partir de concepts frelatés et de leur propre interprétation de quelques cas qu’ils auraient rencontrés sur leur divan. Sur ce sujet comme sur tous les autres, le savoir scientifique s’est construit non seulement en-dehors de la psychanalyse, mais probablement en partie contre elle.

Et ce savoir n’est en rien prescriptif en lui-même. Il est possible que des enfants d’homosexuel(le)s rencontrent dans leur vie des difficultés particulières, du fait par exemple du caractère minoritaire du type de famille dont ils font partie ou du poids de l’homophobie ambiante. Et alors ? Dans les années, 50, dans le sud des Etats-Unis, ça devait être plus compliqué pour un enfant Noir de s’asseoir avec ses parents dans la partie du bus réservée aux Blancs. Pour autant, il ne fallait pas le faire ?



Globalement, dans sa tribune, l’auteure explique que sans expérience clinique et sans avoir mené d'études [on comprend : "statistiques"] sur un sujet, les freudiens devraient se taire à propos de ce genre de sujet :

« Sans une expérience clinique réelle, les psychanalystes ne peuvent se substituer ni à l'opinion publique ni au législateur. D'ici là, "taisons-nous !"

La question est alors : mais sur quel sujet pourraient-ils encore l'ouvrir, en fonction de la démarche particulière de la psychanalyse elle-même, qui refuse les études sérielles au profit d'études de cas et de récits ? On a vu il y a quelques mois, au grand jour, ce qu’il en est de la pseudo expérience clinique des freudiens sur la question de l’autisme, et des dégâts qu’elle a provoqués – et qu’elle continue de provoquer en France. Pensons par exemple au cas de Pierre Delion, qui emmaillote depuis deux décennies des gosses autistes dans du linge froid, et qui se pose seulement depuis peu la question d’un protocole expérimental pour évaluer les effets de ce truc très désagréable – et après, il s’étonne que les associations de parents n’aient plus très envie de jouer à son petit jeu ! -. Tu parles d’une expérience clinique ! Et Elisabeth Roudinesco, qui s’exprime abondamment dans les médias sur plein de sujets d’ordre clinique ou sociétal, elle a quelle expertise, quelle expérience clinique, depuis sa position d’historienne (apologétique) de la psychanalyse ?


Si on laisse un instant de côté toutes les constructions abstraites sur le fonctionnement de l'Inconscient et qu'on regarde juste ce qui se passe en fonction des constats d'ordre biologique ou sociaux... qu'est ce qui resterait de psychanalytique là-dedans ?

La psychanalyse est dans la même position que l’Etat d’Israël : ou elle est et reste ce qui l'a fondée, et ça ne va pas du tout, c'est une impasse terrible ; ou elle devient autre chose…mais alors elle n'est plus elle-même, elle disparaît.

Si Israël cesse de se penser comme un « Etat juif » pour pouvoir devenir un Etat disons « démocratique », ce ne sera plus Israël, ce ne sera plus l’idéologie sioniste. Ce sera juste des gens qui vivent ensemble sur un territoire donné, avec des règles de vie fondées sur une égalité de droits, quelle que soit leur origine et leur religion. Et si l’égalité n’était plus seulement « des droits », mais une égalité dans les faits, concrète, sociale, ce ne serait plus non plus une société capitaliste, mais le communisme.

De même, si la psychanalyse cesse de se penser comme une thérapie par la parole fondée sur une vision de l’Inconscient bâtie par Freud autour de quelques cas truqués, si elle adopte une démarche plus en accord avec les normes de la science moderne, elle ne sera juste plus la psychanalyse. Ce serait de la science. C'est-à-dire autre chose que ce qu’elle est.

Quelque part, pour elle, comme l’ont sans doute bien compris les lacaniens qui veulent continuer à profiter de leur rente de situation post soixante-huitarde, s’adapter c’est périr.


Et, comme pour Israël, le plus tôt sera le mieux.



Yann Kindo



PS : Le premier exalté qui, sur la base de ma conclusion, me fait le coup de l’accusation d’antisémitisme, comme savent très bien le faire et les défenseurs d’Israël (BHL, Finkelkraut, Alexandre Adler…) et ceux de Freud (BHL encore, Val, Roudinesco…) , je… je le laisserai faire, et il se ridiculisera tout seul.
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Message  Roseau Lun 14 Jan - 18:54

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Message  Vals Lun 14 Jan - 19:17

« Je suis complètement favorable au mariage entre catholiques. Vouloir l'empêcher serait une erreur et une injustice. Le catholicisme n'est pas une maladie.

Bien qu'ils puissent sembler étranges et déplaire à beaucoup, les catholiques sont des êtres normaux et doivent jouir des mêmes droits que la majorité, de la même façon, par exemple, que les informaticiens et les homosexuels.

Nous sommes conscients que beaucoup de traits et d'aspects du comportement des catholiques, comme leur tendance à diaboliser le sexe, peuvent nous sembler bizarres.

Nous savons qu'il pourrait même émerger des questions de santé publique, liées à leur refus dangereux et délibéré de l'usage des préservatifs. Nous savons aussi que beaucoup de leurs coutumes, comme l'exhibition publique d'images de torturés, peuvent déranger beaucoup d'entre nous. Cependant tout cela correspond davantage à une image médiatique qu'à la réalité, et cela n'est pas une bonne raison pour leur interdire le droit au mariage.

Certains pourraient arguer qu'un mariage entre catholiques n'est pas un vrai mariage, car il s'agit pour eux d'un rite et d'un précepte religieux engagé devant leur dieu, plutôt que d'un contrat entre deux personnes. En outre, étant donné que les enfants nés hors mariage sont lourdement condamnés par l'Église catholique, l'on pourrait penser qu'en permettant aux catholiques de se marier on augmenterait le nombre de mariages « précipités » ou voués à la simple recherche du sexe (prohibé par leur religion en dehors du mariage). De la même façon, on dit que cela favoriserait les situations de violence familiale et les familles à problème. Mais il faut rappeler ici que cela ne concerne pas seulement les familles catholiques et que, étant incapables de nous mettre dans la tête des autres, nous ne pouvons pas préjuger de leurs motivations.

Dire qu'il ne faudrait pas appeler cela mariage mais d'une autre façon, cela ne revient qu' à détourner le problème – et de manière mesquine – vers des questions lexicales totalement hors de propos. Même catholique, un mariage reste un mariage et une famille une famille ! Et en parlant de famille, passons à l'autre thème brûlant, dont nous espérons qu'il ne sera pas trop choquant : nous sommes également favorables à l'adoption pour les couples catholiques. D'aucuns crieront au scandale. Il est probable que l'on nous réponde avec une affirmation du type : « Des catholiques qui adoptent des enfants ?!? Mais les enfants pourraient devenir eux aussi catholiques ! »

Face à ces critiques, nous répondons qu'il est vrai que les enfants de catholiques ont de fortes probabilités de devenir à leur tour catholiques (à la différence des enfants d'homosexuels et d'informaticiens), mais nous avons déjà dit que les catholiques sont des gens comme les autres. Malgré les opinions de certains et quelques indices en ce sens, il n'existe pourtant pas de preuves que les parents catholiques soient moins préparés que les autres à éduquer des enfants, ni que le climat religieusement orienté d'un foyer catholique ait une influence néfaste sur l'enfant. Enfin les tribunaux pour mineurs s'expriment sur chaque cas particulier, et c'est précisément leur rôle que de déterminer l'aptitude des potentiels parents adoptifs. En définitive, malgré l'opposition d'une partie, je crois qu'il faudrait permettre aux catholiques de se marier et d'adopter des enfants. Exactement comme les informaticiens et les homosexuels. »
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Message  yannalan Lun 14 Jan - 19:33

Tu as une source, Vals? c'est pas mal du tout.

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Message  Byrrh Lun 14 Jan - 23:17

Recto du tract national du NPA Jeunes (14/01/2013). Ce texte contient de plaisants passages sur l'unité de notre classe.

Amplifions la lutte pour l’égalité des droits !

Les groupes réactionnaires qui ont organisé la manifestation contre le mariage pour tous et l’égalité des droits le 13 janvier se targuent d’avoir été 500 000... Pour une fois ils ne prennent pas en compte les chiffres officiels qui eux annoncent autour de 100 000 personnes. Cette manifestation n’avait qu’un sens : la défense du modèle hétérosexuel et l’exclusion de toute une partie de la population de droits pourtant reconnus pour d’autres. L’objectif était le maintien d’une oppression et la perpétuation des discriminations. C’est l’ensemble de notre classe sociale, les jeunes et les travailleurs, qui doit lutter dans l’unité contre ces idées.

Les renoncements du gouvernement Hollande

Les reculs sur le projet de loi se multiplient à mesure que le gouvernement cherche à donner des gages à la droite et aux franges réactionnaires de la société. Hollande a ainsi expliqué aux maires qu’il respectait leur « liberté de conscience » face au mariage pour tous. Ainsi les maires pourront refuser de marier deux homosexuels. L’application de la loi est-elle à deux vitesses en fonction de l’orientation sexuelle ? Même pour obtenir le mariage pour tous, on ne peut pas faire confiance au gouvernement.

Dernièrement, c’est l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) aux homosexuels qui a été retirée du projet de loi, soi-disant pour être réintégré dans une lointaine loi sur la famille...

En allant de renoncements en tergiversations, le gouvernement encourage même indirectement les opposants à l’égalité des droits dans leur surenchère haineuse. Se donner un air progressiste en présentant un projet de loi minimaliste sur le mariage ne peut suffire. D’autant que c’est le même gouvernement qui fait payer la crise aux jeunes et aux travailleurs !

Dans la rue pour imposer l’égalité des droits  !

C’est par l’action collective que les mouvements sociaux ont toujours obtenu des avancées réelles. Mais c’est aussi dans l’action collective que notre camp social, celui des jeunes, des salariés, des opprimés peut combattre toutes les divisions qui la société capitaliste développe. La rue et les manifestations sont le lieu et le moyen de l’émancipation et de l’expression de l’unité de notre camp social, contre l’homophobie, le sexisme, le racisme et tout les politiques de division qui sont toujours menées pour les intérêts de la minorité réactionnaire qui dirige cette société. Alors que le gouvernement prépare la mise en place de politique d’austérité d’une violence sociale sans précédent, ces attaques risquent d’entraîner dans leur sillage des politiques de retour à l’ordre moral et de renforcer les discriminations.

Alors que la crise favorise les tentations nationalistes et réactionnaires et le mélange des genres de plus en plus prononcé entre la droite et l’extrême-droite, nous ne devons compter que sur nos propres forces pour gagner des avancées sociales ! Dans la rue, toutes et tous ensemble, imposons l’égalité des droits !

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Message  Invité Mer 16 Jan - 0:42

https://www.facebook.com/events/454792917912214/

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Message  ottokar Mer 16 Jan - 9:40

Byrrh a écrit:[i]Les groupes réactionnaires qui ont organisé la manifestation contre le mariage pour tous et l’égalité des droits le 13 janvier se targuent d’avoir été 500 000... Pour une fois ils ne prennent pas en compte les chiffres officiels qui eux annoncent autour de 100 000 personnes.

la police a annoncé 340 000 et les organisateurs 800 000. Le tract a bizarrement l'air de minimiser.

Sans parler du fait qu'il ne se situe que sur le terrain choisi par le PS, en se voulant plus "dur" que le PS. Cela aurait pu être un tract des jeunesses socialistes...

ottokar

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