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Chili
Voici un article fait par le Grupo de Lucha Proletaria (Pérou) paru sur le site du CCI (RI) http://fr.internationalism.org/ que je soutien .
Cet article à mon avis dénonce trés bien le battage nationaliste qu'a fait le gouvernement concernant le sauvetage des mineurs . Battage qui a été repris et qui est passé en boucle sur toutes les médias du monde
Cela arrive dans toutes les mines du Chili, toutes les mines du Pérou, de Bolivie, d’Équateur, du Mexique... Enfin, dans toutes les mines du monde. Les prolétaires des mines subissent toujours les conditions de travail les plus terribles, auxquelles s’ajoutent les maladies professionnelles et les accidents du travail. C’est le prix à payer pour que se réalisent les bénéfices des entreprises minières. Les mineurs sont condamnés à avaler la poussière et sur eux pèse toujours la menace d’être avalés par la terre.
C’est ce qui est arrivé dans la mine San José, à Copiapó, à 850 km au nord de Santiago, au Chili. Trente-trois ouvriers ont été prisonniers pendant plus de deux mois dans une cavité profonde.
Un grand show médiatique
Les informations sont arrivées à travers les médias (presse, radio, TV, internet...) dans tous les coins de la planète. En un rien de temps, la nouvelle avait fait le tour de la terre et, par la suite, les informations était permanentes 24 heures sur 24. Ces trente-trois prolétaires, ces mineurs, ensevelis vivants dans l’une de ces centaines de mines, ont été utilisés dans une mise en scène occultant toutes les autres morts, la plupart du temps silencieuses. Et quels “héros” est venu les sauver ? Eh bien, leurs propres fossoyeurs : l’Etat chilien avec Piñera (1) à sa tête et l’entreprise minière San Esteban Primera.
La première intention de tout ce ramdam était claire : montrer au monde entier que l’État et l’Entreprise sont aux cotés des travailleurs dans les moments les plus difficiles et qu’ils se préoccupent de leur sort.
Occulter les terribles conditions de travail
Mais montrer la “solidarité” avec les mineurs n’était pas suffisant, l’État et l’Entreprise se sont mis en quête de l’aide internationale (NASA et autres spécialistes...) avec l’intention première de dissimuler les lamentables conditions de travail et de sécurité dans lesquelles travaillaient les mineurs de cette mine San José.
“Les déplorables mesures de sécurité de cette entreprise avaient été déjà signalées par les travailleurs du gisement San José. En juillet, ils ont demandé au ministre des mines Laurence Golborne la fermeture du puits San José. L’entreprise affrontait des dénonciations à répétition pour cause d’accidents du travail. Le ministre des Mines répondit que son travail à lui, c’est de créer des emplois” (2).
La complicité de l’État et de l’entreprise minière
L’État a tout fait pour cacher la responsabilité de l’entreprise. Et, finalement, l’État et l’Entreprise se sont présentés comme des héros devant la classe ouvrière, dans la situation tragique que vivent tous les jours de l’année tant d’ouvriers au Chili et dans le monde entier.
L’État et la bourgeoisie ont peur que le mécontentement se généralise
Piñera lui aussi sait très bien que ces tragédies sont quotidiennes. Face à cela, il lui faut montrer sa grande préoccupation face à la souffrance des mineurs et de leurs familles. Il fallait faire vite, l’indignation des parents des mineurs et des travailleurs des mines proches commençait à s’exprimer. La possibilité d’une solidarité entre travailleurs s’est faite jour, avec les risques de soulèvements. L’État connaît bien la combativité des prolétaires des mines et il la craint.
Une campagne nationaliste d’un triomphalisme assourdissant
Nous avons assisté à une propagande nationaliste frénétique dégageant un fumet paternaliste et triomphaliste écoeurant, une campagne montée autour du sauvetage des mineurs du nord du Chili. L’Etat, avec Piñera à sa tête, a créé un climat de fête nationaliste où on nous a fait voir que l’État et la bourgeoisie auraient les mêmes intérêts que les travailleurs, que tout le Chili est avec eux, que l’État veille sur l’intégrité de ses citoyens chiliens.
Le nationalisme dissimule la tromperie et l’exploitation des travailleurs. Et c’est ainsi qu’on a pu voir chanter l’hymne national chilien dans toutes les places et dans les rues, embrasser le drapeau tous ensemble comme des frères, exploiteurs et exploités. Les travailleurs sont tombés dans le piège de la bourgeoisie, noyés par la bile nationaliste crachée par cette classe d’exploiteurs. “Vive le Chili !”, “Fiers d’être Chiliens !”, “La grande famille chilienne”, “Merci à tout le Chili !”, toutes ces expressions font partie du poison nationaliste, un poison qui attaque directement la conscience de classe du prolétariat, en le sortant du terrain de classe de ses revendications et de ses luttes.
Le prolétariat du Chili et du monde entier doit prendre conscience que le nationalisme les mène à une impasse ; il divise les travailleurs pays par pays et finit par les affronter dans des massacres mondiaux ou locaux. Le capitalisme n’a qu’un intérêt : maintenir les travailleurs divisés et concurrents. Quelle différence y a-t-il entre les mineurs du Chili, du Pérou, d’Équateur, de Bolivie ou du Mexique ? (3) Aucune. Par contre, ils ont beaucoup de choses en commun. Tous sont soumis aux mêmes conditions inhumaines de travail, dans chaque puits, dans chaque mine. Mais ils ont aussi le même dénominateur commun : ils appartiennent à la même classe sociale et ils ont donc les mêmes intérêts à défendre. Quand les ouvriers revendiquent la patrie et l’État, ils ne font que renforcer leurs chaînes d’exploitation et d’esclavage. Le prolétariat ne doit pas perdre sa perspective de classe face à tous ces hymnes, tous ces torchons de couleur, tous ces prétendus cadeaux qu’on leur ferait. Ils ne doivent pas oublier que ces prétendus efforts que fait pour eux la bourgeoisie ne sont que des tours de passe-passe et des attrape-nigauds. La seule chose qui les intéresse, c’est de tirer leurs profits de nos efforts. Après ce sauvetage, les conditions de travail perdureront et seront encore pires à cause de la crise mondiale du capitalisme. Seule l’union de tous les ouvriers contre les intérêts de leurs exploiteurs pourra ouvrir une autre possibilité de vie. La classe ouvrière mondiale, en élargissant ses luttes économiques, en récupérant et en approfondissant sa vision politique, pourra montrer à l’humanité qu’elle est capable de mettre en avant une véritable communauté humaine dans laquelle le rôle de bêtes de sommes qui a été imposé aux ouvriers disparaîtra pour toujours.
Travailleurs de tous les pays, unissez-vous !
Grupo de Lucha Proletaria, Pérou
1 L’État et le nouveau président chilien, Piñera, se sont précipités pour “sauver” les mineurs d’autant plus rapidement que dans toutes les mémoires est encore présente l’ignominieuse “gestion” de l’État chilien lors du tremblement de terre de mars 2010. Lire “Sur les prétendus pillages après le séisme au Chili », Révolution internationale no 411, avril 2010. [NdT].
2 Pour plus d’information, voir www.surysur.net
3 Ce texte a été rédigé par un groupe internationaliste péruvien. L’importance de cette prise de position est mise en relief par le fait que la haine du pays voisin est une constante dans les discours nationalistes des bourgeoisies chilienne et péruvienne, en lien avec une guerre qui opposa les deux pays pendant 5 ans à la fin du xixe siècle [NdT].
Cet article à mon avis dénonce trés bien le battage nationaliste qu'a fait le gouvernement concernant le sauvetage des mineurs . Battage qui a été repris et qui est passé en boucle sur toutes les médias du monde
Cela arrive dans toutes les mines du Chili, toutes les mines du Pérou, de Bolivie, d’Équateur, du Mexique... Enfin, dans toutes les mines du monde. Les prolétaires des mines subissent toujours les conditions de travail les plus terribles, auxquelles s’ajoutent les maladies professionnelles et les accidents du travail. C’est le prix à payer pour que se réalisent les bénéfices des entreprises minières. Les mineurs sont condamnés à avaler la poussière et sur eux pèse toujours la menace d’être avalés par la terre.
C’est ce qui est arrivé dans la mine San José, à Copiapó, à 850 km au nord de Santiago, au Chili. Trente-trois ouvriers ont été prisonniers pendant plus de deux mois dans une cavité profonde.
Un grand show médiatique
Les informations sont arrivées à travers les médias (presse, radio, TV, internet...) dans tous les coins de la planète. En un rien de temps, la nouvelle avait fait le tour de la terre et, par la suite, les informations était permanentes 24 heures sur 24. Ces trente-trois prolétaires, ces mineurs, ensevelis vivants dans l’une de ces centaines de mines, ont été utilisés dans une mise en scène occultant toutes les autres morts, la plupart du temps silencieuses. Et quels “héros” est venu les sauver ? Eh bien, leurs propres fossoyeurs : l’Etat chilien avec Piñera (1) à sa tête et l’entreprise minière San Esteban Primera.
La première intention de tout ce ramdam était claire : montrer au monde entier que l’État et l’Entreprise sont aux cotés des travailleurs dans les moments les plus difficiles et qu’ils se préoccupent de leur sort.
Occulter les terribles conditions de travail
Mais montrer la “solidarité” avec les mineurs n’était pas suffisant, l’État et l’Entreprise se sont mis en quête de l’aide internationale (NASA et autres spécialistes...) avec l’intention première de dissimuler les lamentables conditions de travail et de sécurité dans lesquelles travaillaient les mineurs de cette mine San José.
“Les déplorables mesures de sécurité de cette entreprise avaient été déjà signalées par les travailleurs du gisement San José. En juillet, ils ont demandé au ministre des mines Laurence Golborne la fermeture du puits San José. L’entreprise affrontait des dénonciations à répétition pour cause d’accidents du travail. Le ministre des Mines répondit que son travail à lui, c’est de créer des emplois” (2).
La complicité de l’État et de l’entreprise minière
L’État a tout fait pour cacher la responsabilité de l’entreprise. Et, finalement, l’État et l’Entreprise se sont présentés comme des héros devant la classe ouvrière, dans la situation tragique que vivent tous les jours de l’année tant d’ouvriers au Chili et dans le monde entier.
L’État et la bourgeoisie ont peur que le mécontentement se généralise
Piñera lui aussi sait très bien que ces tragédies sont quotidiennes. Face à cela, il lui faut montrer sa grande préoccupation face à la souffrance des mineurs et de leurs familles. Il fallait faire vite, l’indignation des parents des mineurs et des travailleurs des mines proches commençait à s’exprimer. La possibilité d’une solidarité entre travailleurs s’est faite jour, avec les risques de soulèvements. L’État connaît bien la combativité des prolétaires des mines et il la craint.
Une campagne nationaliste d’un triomphalisme assourdissant
Nous avons assisté à une propagande nationaliste frénétique dégageant un fumet paternaliste et triomphaliste écoeurant, une campagne montée autour du sauvetage des mineurs du nord du Chili. L’Etat, avec Piñera à sa tête, a créé un climat de fête nationaliste où on nous a fait voir que l’État et la bourgeoisie auraient les mêmes intérêts que les travailleurs, que tout le Chili est avec eux, que l’État veille sur l’intégrité de ses citoyens chiliens.
Le nationalisme dissimule la tromperie et l’exploitation des travailleurs. Et c’est ainsi qu’on a pu voir chanter l’hymne national chilien dans toutes les places et dans les rues, embrasser le drapeau tous ensemble comme des frères, exploiteurs et exploités. Les travailleurs sont tombés dans le piège de la bourgeoisie, noyés par la bile nationaliste crachée par cette classe d’exploiteurs. “Vive le Chili !”, “Fiers d’être Chiliens !”, “La grande famille chilienne”, “Merci à tout le Chili !”, toutes ces expressions font partie du poison nationaliste, un poison qui attaque directement la conscience de classe du prolétariat, en le sortant du terrain de classe de ses revendications et de ses luttes.
Le prolétariat du Chili et du monde entier doit prendre conscience que le nationalisme les mène à une impasse ; il divise les travailleurs pays par pays et finit par les affronter dans des massacres mondiaux ou locaux. Le capitalisme n’a qu’un intérêt : maintenir les travailleurs divisés et concurrents. Quelle différence y a-t-il entre les mineurs du Chili, du Pérou, d’Équateur, de Bolivie ou du Mexique ? (3) Aucune. Par contre, ils ont beaucoup de choses en commun. Tous sont soumis aux mêmes conditions inhumaines de travail, dans chaque puits, dans chaque mine. Mais ils ont aussi le même dénominateur commun : ils appartiennent à la même classe sociale et ils ont donc les mêmes intérêts à défendre. Quand les ouvriers revendiquent la patrie et l’État, ils ne font que renforcer leurs chaînes d’exploitation et d’esclavage. Le prolétariat ne doit pas perdre sa perspective de classe face à tous ces hymnes, tous ces torchons de couleur, tous ces prétendus cadeaux qu’on leur ferait. Ils ne doivent pas oublier que ces prétendus efforts que fait pour eux la bourgeoisie ne sont que des tours de passe-passe et des attrape-nigauds. La seule chose qui les intéresse, c’est de tirer leurs profits de nos efforts. Après ce sauvetage, les conditions de travail perdureront et seront encore pires à cause de la crise mondiale du capitalisme. Seule l’union de tous les ouvriers contre les intérêts de leurs exploiteurs pourra ouvrir une autre possibilité de vie. La classe ouvrière mondiale, en élargissant ses luttes économiques, en récupérant et en approfondissant sa vision politique, pourra montrer à l’humanité qu’elle est capable de mettre en avant une véritable communauté humaine dans laquelle le rôle de bêtes de sommes qui a été imposé aux ouvriers disparaîtra pour toujours.
Travailleurs de tous les pays, unissez-vous !
Grupo de Lucha Proletaria, Pérou
1 L’État et le nouveau président chilien, Piñera, se sont précipités pour “sauver” les mineurs d’autant plus rapidement que dans toutes les mémoires est encore présente l’ignominieuse “gestion” de l’État chilien lors du tremblement de terre de mars 2010. Lire “Sur les prétendus pillages après le séisme au Chili », Révolution internationale no 411, avril 2010. [NdT].
2 Pour plus d’information, voir www.surysur.net
3 Ce texte a été rédigé par un groupe internationaliste péruvien. L’importance de cette prise de position est mise en relief par le fait que la haine du pays voisin est une constante dans les discours nationalistes des bourgeoisies chilienne et péruvienne, en lien avec une guerre qui opposa les deux pays pendant 5 ans à la fin du xixe siècle [NdT].
topaze- Messages : 231
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Chili
Ce texte a été rédigé par un groupe internationaliste péruvien. L’importance de cette prise de position est mise en relief par le fait que la haine du pays voisin est une constante dans les discours nationalistes des bourgeoisies chilienne et péruvienne, en lien avec une guerre qui opposa les deux pays pendant 5 ans à la fin du xixe siècle [NdT].
Il faut souligner que le nationalisme est très, très fort dans tous (ou presque tous) les pays d'Amérique latine, ce qui, vu d'Europe, peut sembler étrange. Le racisme à l'encontre des immigrés péruviens est aussi très fort au Chili. Ce nationalisme est aussi bien entretenu par la gauche, voire l'extrême-gauche que par la droite. Par exemple, un des slogans des FPMR (et d'autres mouvements armés anti Pinochet) était "Patria o muerte". Dans toutes les manifs de gauche, on voit des drapeaux nationaux chiliens - on en voit aussi d'ailleurs dans les manifs françaises brandis par des émigrés chiliens.
C'est bien sûr la même chose en Argentine ou la majeure partie de l'extrême-gauche avait soutenu la guerre contre l'Angleterre pour récupérer les iles malouines au nom de l'anti impérialisme.
On est surpris de voir, dans les zones frontalières du Chili et de l'Argentine ou du Chili et de la Bolivie, des bases militaires où les soldats se comportent un peu comme s'ils étaient à la frontière des deux Corées, avec contrôles, patrouilles, exercices sur le thème "une invasion militaire venue de Bolivie" !!! au milieu des Andes !!!
Dans chaque pays est entretenue l'idée qu'il y a une "identité nationale" distincte. Par exemple les Argentins se considèrent comme des Européens et méprisent les latinos voisins, les "Blancs purs" (ou qui se considèrent comme tels) méprisent les Indiens. De l'autre côté, les démagogues populistes du genre de Morales flattent "l'indianité" et toutes les traditions religieuses pré-hispaniques, du genre... sacrifice de lama dans le palais présidentiel etc.
Bref, le gouvernement chilien n'a eu aucune difficulté à exploiter le sauvetage des mineurs, d'autant que bien souvent il faut le dire, ce sont des travailleurs eux-mêmes qui sortent des drapeaux chiliens.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Chili
Par exemple, un des slogans des FPMR (et d'autres mouvements armés anti Pinochet) était "Patria o muerte".
Ce n'est en rien une preuve ! C'était le même genre de slogan que déclamait le che (de la serna), alors qu'il n'était en rien "nationaliste" (il s'est battu pour toutes les révolutions du monde, excepté celle en argentine) Evidemment, en europe en général et en france en particulier, nous n'avons pas de question "nationale" (nous ne sommes pas dans le même rapport de dépendance que les pays d'Amérique latine vis a vis des usa)
Cela dit je trouve que ta façon d'arranger les mots est quand même limite malhonnéte
Le racisme à l'encontre des immigrés péruviens est aussi très fort au Chili.Ce nationalisme est aussi bien entretenu par la gauche, voire l'extrême-gauche que par la droite.
Dans la construction même du paragraphe, cela implique qu'il y aurait un rapport entre "le racisme à l'encontre des immigrés péruviens", et "le nationalisme entretenu par l'extréme gauche".... Or le "nationalisme de l'extréme gauche" ne s'applique pas aux mesures protectionistes vis a vis des travailleurs pauvres, mais aux bourgeoisies compradores, ce qui n'est pas tant la même chose...
Source ? Parce que dans mes souvenirs, la seule chose que l'extréme gauche argentine avait soutenu, c'était la dénonciation de la situation coloniale (des malouines) Ce qui ne me pose pas de probléme, étant donné que c'est un point de vue que je partage (pour autant, je condamne et j'ai toujours condamné ce que pouvaient faire les tortionnaires argentins au pouvoir alors) Est ce a dire que tu soutiens l'impérialisme anglais de Margareth Thatcher ?la même chose en Argentine ou la majeure partie de l'extrême-gauche avait soutenu la guerre contre l'Angleterre
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Chili
Ta réponse me surprend un peu...
Bien sûr, ce n'est pas le nationalisme de la gauche qui est à l'origine du racisme anti immigrés au Chili ! Mais le nationalisme est très, très fort dans les classes populaires et il n'est pas ou très peu combattu par la gauche - voire l'extrême gauche qui arbore aussi des drapeaux chiliens, chante les chants patriotiques etc. J'ai eu par exemple l'occasion de le constater lors d'un grand rassemblement dans un parc de Santiago, de style fête de l'Huma avec stands des divers organisations : il y avait des drapeaux chiliens partout et les artistes chantaient beaucoup de trucs à fort contenu nationaliste, du genre "Il est beau notre Chili avec ses montagnes etc", très applaudis, jamais contestés. Donc, si ce nationalisme de gauche n'est pas à l'origine du racisme, il ne contribue pas à le combattre ! Tout comme le nationalisme du PCF des années 70-80 en France.
FPMR (mouvement armé créé par le PC chilien contre Pinochet), je te signale que ça signifie "Front Patriotique Manuel Rodriguez". Ce n'est pas "front internationaliste"...
Sur le soutien de groupes d'extrême-gauche à la guerre des Malouines, je chercherai pour t'apporter des précisions. Il y a eu à l'époque un grand rassemblement patriotique auquel ont participé un certain nombre de groupes d'extrême-gauche.
Voici par exemple la position de Moreno. (Source : le site de la LCT belge :http://www.lct-cwb.be/index.php?option=com_content&task=view&id=69&Itemid=78
Lors de la Guerre des Malouines entre l'Argentine et l'Angleterre en 1982, Moreno défend une position très polémique dans la gauche argentine et mondiale. En suivant les recommandations de Trotsky, il appelle la classe ouvrière argentine à se placer, du point de vue militaire, du côté de la dictature assassine contre l'empire anglais « démocratique ».
A ma connaissance, seul un petit groupe clandestin a condamné la "reconquête des Malouines" défendu le défaitisme révolutionnaire.
Significatif : la dernière fois que j'ai été à Buenos Aires, sur le siège du PC argentin, on voit encore une grande fresque qui glorifie la reconquête des Malouines avec un slogan disant en substance "Les Malouines sont argentines" - je ne me souviens plus des termes exacts.
Bien sûr, ce n'est pas le nationalisme de la gauche qui est à l'origine du racisme anti immigrés au Chili ! Mais le nationalisme est très, très fort dans les classes populaires et il n'est pas ou très peu combattu par la gauche - voire l'extrême gauche qui arbore aussi des drapeaux chiliens, chante les chants patriotiques etc. J'ai eu par exemple l'occasion de le constater lors d'un grand rassemblement dans un parc de Santiago, de style fête de l'Huma avec stands des divers organisations : il y avait des drapeaux chiliens partout et les artistes chantaient beaucoup de trucs à fort contenu nationaliste, du genre "Il est beau notre Chili avec ses montagnes etc", très applaudis, jamais contestés. Donc, si ce nationalisme de gauche n'est pas à l'origine du racisme, il ne contribue pas à le combattre ! Tout comme le nationalisme du PCF des années 70-80 en France.
FPMR (mouvement armé créé par le PC chilien contre Pinochet), je te signale que ça signifie "Front Patriotique Manuel Rodriguez". Ce n'est pas "front internationaliste"...
Sur le soutien de groupes d'extrême-gauche à la guerre des Malouines, je chercherai pour t'apporter des précisions. Il y a eu à l'époque un grand rassemblement patriotique auquel ont participé un certain nombre de groupes d'extrême-gauche.
Voici par exemple la position de Moreno. (Source : le site de la LCT belge :http://www.lct-cwb.be/index.php?option=com_content&task=view&id=69&Itemid=78
Lors de la Guerre des Malouines entre l'Argentine et l'Angleterre en 1982, Moreno défend une position très polémique dans la gauche argentine et mondiale. En suivant les recommandations de Trotsky, il appelle la classe ouvrière argentine à se placer, du point de vue militaire, du côté de la dictature assassine contre l'empire anglais « démocratique ».
A ma connaissance, seul un petit groupe clandestin a condamné la "reconquête des Malouines" défendu le défaitisme révolutionnaire.
Significatif : la dernière fois que j'ai été à Buenos Aires, sur le siège du PC argentin, on voit encore une grande fresque qui glorifie la reconquête des Malouines avec un slogan disant en substance "Les Malouines sont argentines" - je ne me souviens plus des termes exacts.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Chili
Donc, si ce nationalisme de gauche n'est pas à l'origine du racisme, il ne contribue pas à le combattre !
Et pourquoi donc ? Encore une fois, tout dépend de ce qu'on met dérrière le "nationalisme de gauche" en question ! Et tracer un parralléle entre le "nationalisme" du pcf dans les années 80 et celui des diverses gauches latino ne me parait pas trés juste... De ce point de vue, la question centrale, à mon avis, est celle de l'impérialisme. La france est un pays impérialiste (secondaire) Dans ce cadre, être "nationaliste", signifie en dernière instance qu'on soutiens l'impérialisme. Dans le cas de pays dominés (comme celui de la plupart des pays de l'amérique centrale et du sud) cela peut signifier aussi opposition de principe à l'impérialisme. L'un et l'autre n'ont rien d'équivalent pour un communiste...
Mais évidemment, les pays latino ne sont pas des pays simplement "dominés", et la situation un peu plus complexe. Dans ce cas, la question à se poser c'est l'attitude à avoir quand le pays "dominé" se comporte dans son pré carré comme un "petit" impérialiste. De ce point de vue, par exemple, on peut mesurer le fait que le "nationalisme" soit un antiimpérialisme a l'attitude vis à vis des indiens Mapuche, et à leur lutte...
Quand au "défaitisme révolutionnaire", je t'engage a relire plus attentivement ce qu'en dit Lenine. Entre deux pays impérialiste, l'attitude juste consiste a vouloir la défaite de notre "propre" impérialisme. Mais dans le cas d'un conflit entre pays impérialisme et pays dominé, nulle discussion a avoir : on doit souhaiter inconditionnellement la victoire du pays dominé, quel que soit sa nature
« Par exemple, si demain le Maroc déclarait la guerre à la France, l’Inde à l’Angleterre, la Perse ou la Chine à la Russie, etc., ce seraient des guerres ‘justes’, ‘défensives’, quel que soit celui qui commence, et tout socialiste appellerait de ses vœux la victoire des Etats opprimés, dépendants, lésés dans leurs droits, sur les ‘grandes’ puissances oppressives, esclavagistes, spoliatrices ».
—V.I. Lénine, Le socialisme et la guerre
Trotsky lui même partageait la même position. Par exemple, entre le régime (dictatorial) de Vargas au Brésil, et la démocratie américaine, il ne prenait pas une postion "défaitiste révolutionnaire", mais une position clairement en faveur de la victoire du Brésil
« Il règne aujourd’hui au Brésil un régime semi-fasciste qu’aucun révolutionnaire ne peut considérer sans haine. Supposons cependant que, demain, l’Angleterre entre dans un conflit militaire avec le Brésil. Je vous le demande : de quel côté sera la classe ouvrière ? Je répondrai pour ma part que, dans ce cas, je serai du côté du Brésil ‘fasciste’ contre l’Angleterre ‘démocratique’. Pourquoi ? Parce que, dans le conflit qui les opposerait, ce n’est pas de démocratie ou de fascisme qu’il s’agirait. Si l’Angleterre gagnait, elle installerait à Rio de Janeiro un autre fasciste, et enchaînerait doublement le Brésil. Si au contraire le Brésil l’emportait, cela pourrait donner un élan considérable à la conscience démocratique et nationale de ce pays et conduire au renversement de la dictature de Vargas. La défaite de l’Angleterre porterait en même temps un coup à l’impérialisme britannique et donnerait un élan au mouvement révolutionnaire du prolétariat anglais. Réellement, il faut n’avoir rien dans la tête pour réduire les antagonismes mondiaux et les conflits militaires à la lutte entre fascisme et démocratie. Il faut apprendre à distinguer sous tous leurs masques les exploiteurs, les esclavagistes et les voleurs! »
—« La lutte anti-impérialiste », 23 septembre 1938
En quoi la position de l'argentine de Vidéda était elle différente de celle de Vargas ? Et en quoi Trotsky se trompait il ?
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Chili
L'Argentine de Videla n'était pas un pays colonial, et l'Argentine d'aujourd'hui ne l'est toujours pas. La reconquête des Malouines fut une opération de diversion tentée par la dictature pour faire vibrer la fibre nationaliste, dans une situation où elle était vomie par 90 % de la population. Cette opération a d'ailleurs marché... jusqu'à la défaite. On n'aime pas les perdants, ni ceux des matchs de foot ni ceux des guerres de ce genre.
La dictature a envoyé cyniquement à la mort des centaines de jeunes soldats argentins, uniquement pour essayer de remonter sa côte de popularité. Ca n'a strictement rien à voir avec une lutte de libération nationale.
Quant à la comparaison entre le nationalisme du PCF et celui des partis de gauche, des PC voire de partis d'extrême-gauche latinos, elle a évidemment ses limites, je ne dis pas que c'est exactement la même chose, même s'il y a un point central commun : une certaine allégeance à la bourgeoisie nationale-nationaliste, un certain projet national. Face à une invasion impérialiste, comme en Irak par exemple, on souhaiterait certes la défaite de l'impérialisme. Mais ni le Chili ni l'Argentine ne sont envahis aujourd'hui par qui que ce soit, même pas par l'impérialisme américain... ou brésilien (car le Brésil joue désormais un rôle impérialiste en Amérique du Sud).
De toute manière, en Argentine, la situation était claire : on ne pouvait apporter aucun soutien à l'opération sanglante des dictateurs.
La dictature a envoyé cyniquement à la mort des centaines de jeunes soldats argentins, uniquement pour essayer de remonter sa côte de popularité. Ca n'a strictement rien à voir avec une lutte de libération nationale.
Quant à la comparaison entre le nationalisme du PCF et celui des partis de gauche, des PC voire de partis d'extrême-gauche latinos, elle a évidemment ses limites, je ne dis pas que c'est exactement la même chose, même s'il y a un point central commun : une certaine allégeance à la bourgeoisie nationale-nationaliste, un certain projet national. Face à une invasion impérialiste, comme en Irak par exemple, on souhaiterait certes la défaite de l'impérialisme. Mais ni le Chili ni l'Argentine ne sont envahis aujourd'hui par qui que ce soit, même pas par l'impérialisme américain... ou brésilien (car le Brésil joue désormais un rôle impérialiste en Amérique du Sud).
De toute manière, en Argentine, la situation était claire : on ne pouvait apporter aucun soutien à l'opération sanglante des dictateurs.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Chili
Donc tu pense que Lénine et Trotsky n'ont dit que des conneries sur l'impérialisme ? Ou alors il faut m'expliquer en quoi la situation du brésil en 38 était différente "par nature" (toutes les situations sont différentes, mais à situation de meme nature, solution identique dans leur esprit)
Maintenant il faudrait peut être revenir au sujet, et dire en quoi le "nationalisme" des mouvements révolutionnaires chiliens les ont fait supporter l'opération de pub du chef de l'état dans cette affaire de mineurs
Maintenant il faudrait peut être revenir au sujet, et dire en quoi le "nationalisme" des mouvements révolutionnaires chiliens les ont fait supporter l'opération de pub du chef de l'état dans cette affaire de mineurs
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: Chili
Gérard Menvussa a écrit:
1) Donc tu pense que Lénine et Trotsky n'ont dit que des conneries sur l'impérialisme ? Ou alors il faut m'expliquer en quoi la situation du brésil en 38 était différente "par nature" (toutes les situations sont différentes, mais à situation de meme nature, solution identique dans leur esprit)
2) Maintenant il faudrait peut être revenir au sujet, et dire en quoi le "nationalisme" des mouvements révolutionnaires chiliens les ont fait supporter l'opération de pub du chef de l'état dans cette affaire de mineurs
1) Comme tu le dis, toutes les situations sont différentes. ET je ne crois pas qu'on puisse comparer la situation de 38 au Brésil ou au Mexique avec celle de l'Argentine dans les années 70/80... Pas le temps d'étudier et de développer...
2)Tu caricatures grossièrement ce que j'ai écrit ! J'ai surtout voulu souligner que le nationalisme est très, très fort en Amérique latine et en particulier au Chili, et qu'il est entretenu aussi par la gauche voire une partie de l'extrême-gauche. Si le nationalisme n'était pas aussi fort, le président de droite n'aurait pas pu mener cette opération de propagande avec succès. En France, ce serait par exemple impossible à Sarko de faire la même chose.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Chili
Les 33 mineurs chiliens à Hollywood pour un hommage sur CNN
AFP | 18.11.10 | 21h12
Les 33 mineurs miraculés du Chili sont arrivés jeudi à Los Angeles pour découvrir Hollywood et participer à une émission de télévision sur CNN durant laquelle un hommage leur sera rendu.
Les mineurs sont arrivés à l'aéroport international de la métropole californienne accompagnés de leurs épouses et de cinq des sauveteurs ayant participé à l'opération qui avait permis de les sortir de la mine de San José le 12 octobre, après 69 jours passés à plus de 600 mètres sous terre.
"Pour nous tous, c'est une sensation incroyable de se retrouver ici, surtout pour ma femme qui n'avait jamais pris l'avion", a dit l'un des mineurs à CNN, sans donner son nom.
Les 33 mineurs et cinq secouristes doivent participer à l'émission "CNN Heroes" qui doit être enregistrée dans le centre de Los Angeles et retransmise jeudi prochain pour la fête de Thanksgiving.
La chaîne entend rendre hommage "à l'effort héroïque qui a permis le sauvetage des mineurs", ainsi que l'a expliqué Jim Walton, président de CNN International.
Le programme des mineurs à Los Angeles n'a pas été rendu public, mais ils devraient sans doute se promener sur le "Boulevard de la gloire" d'Hollywood et se rendre aux studios de cinéma de "l'usine à rêves".
AFP | 18.11.10 | 21h12
Les 33 mineurs miraculés du Chili sont arrivés jeudi à Los Angeles pour découvrir Hollywood et participer à une émission de télévision sur CNN durant laquelle un hommage leur sera rendu.
Les mineurs sont arrivés à l'aéroport international de la métropole californienne accompagnés de leurs épouses et de cinq des sauveteurs ayant participé à l'opération qui avait permis de les sortir de la mine de San José le 12 octobre, après 69 jours passés à plus de 600 mètres sous terre.
"Pour nous tous, c'est une sensation incroyable de se retrouver ici, surtout pour ma femme qui n'avait jamais pris l'avion", a dit l'un des mineurs à CNN, sans donner son nom.
Les 33 mineurs et cinq secouristes doivent participer à l'émission "CNN Heroes" qui doit être enregistrée dans le centre de Los Angeles et retransmise jeudi prochain pour la fête de Thanksgiving.
La chaîne entend rendre hommage "à l'effort héroïque qui a permis le sauvetage des mineurs", ainsi que l'a expliqué Jim Walton, président de CNN International.
Le programme des mineurs à Los Angeles n'a pas été rendu public, mais ils devraient sans doute se promener sur le "Boulevard de la gloire" d'Hollywood et se rendre aux studios de cinéma de "l'usine à rêves".
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
Lettre depuis la plus grande poubelle chimique d’Amérique latine
http://blog.mondediplo.net/2011-01-25-Depuis-la-plus-grande-poubelle-chimique-d
Lettre du Chili
Depuis la plus grande poubelle chimique
d’Amérique latine
par Jean Ortiz
Au Chili, pour parler de la compagnie minière Los
Pelambres, la multinationale Luksic à capitaux japonais et
chiliens, on dit « la Minera ». Comme on disait
jadis « la Frutera », au Guatemala ou au Costa
Rica, pour la United Fruit Company.
La Minera, donc, a installé la plus grande poubelle
chimique d’Amérique latine (douze bassins de décantation)
entre deux massifs de la Cordillère des Andes, dans la zone
étroite de la « ceinture du Chili », sur
la commune de Los Vilos, province de Choapa, région de
Coquimbo. Le site – sans doute classé à haut
risque – apparaît masqué sur Google Earth.
La décharge, qui finira par mesurer 240 mètres
de haut, a été construite – selon la
multinationale – « en toute légalité »…
De cette légalité – qui lui permet de ne pas
payer d’impôts –, les populations ont appris à
se méfier. D’ores et déjà, le tranque de
relave (le dépotoir) de El Mauro assoiffe les habitants de
la vallée du Choapa, située à 8 km en
contrebas. Elle empoisonne les nappes phréatiques, les
quelques filets d’eau fraîche restants, l’air, les animaux,
les oiseaux… Nous avons vu des cultures mortes, des plantations de
noyers rachitiques.
La Minera a acheté populations, médias et élus.
Le maire de Salamanca la décrit comme « un bon
citoyen de sa commune », selon le bimensuel El
Ciudadano (2e quinzaine de décembre 2010). Pour
laver son image, elle multiplie les « gestes » :
elle a versé 130 millions de pesos de dons au Téléthon,
fait apporter l’eau par conteneurs dans diverses communes. Elle a
aussi déstructuré les communautés et, toujours
d’après El Ciudadano, détruit plus de
500 sites archéologiques et dévasté
70 hectares de canelo (arbre à cannelle).
Selon les habitants de la communauté de Caimanes – mille
six cent personnes en lutte depuis dix ans, drapeau noir sur les
toits des maisons –, une décision du Tribunal suprême
déclare le site géologique impropre à cette
installation (sol trop friable, risques sismiques, pluies abondantes,
inadaptation du rideau de sable qui ne prend pas en compte la
pression, etc.). La Minera nie.
Dans ce bout du bout du monde, onze membres de la communauté,
dont trois femmes, viennent d’accomplir 81 jours de grève
de la faim, du 27 septembre au 17 décembre 2010 :
la société refuse toujours de discuter. Pire, elle les
accuse de « vouloir obtenir des avantages économiques
en mettant en danger leur vie ». Plusieurs grévistes
souffrent de graves séquelles oculaires. Ils n’en ont pas
moins été condamnés au silence politique et
médiatique – alors que se déroulait le « show »
du sauvetage des trente-trois mineurs
de San José de Atacama, devenus de véritables stars
(dont une société privée se charge aujourd’hui
de gérer l’image).
Juan Villalobos et Juan Ruiz, porte-parole du Comité de
défense de Caimanes, nous indiquent que « mille
huit cents tonnes de déchets sont déversés
chaque jour. L’eau que nous buvons est jaune, et les récipients
qui la font bouillir deviennent verts. C’est à cause de
l’arsenic, du plomb, et des autres métaux lourds qu’utilise
la société. La Minera joue avec nos vies. Un jour, en
quelques secondes, le village de Caimanes sera rayé de la
carte ».
Le maire « piñeriste » (du nom du
président chilien, Sebastián
Piñera) de Los Vilos – ville à laquelle est
rattachée Los Caimanes –, M. Juan Jorquera Nino de
Cépeda, nous reçoit sans langue de bois : « Je
n’ai pas de faculté légale pour intervenir face à
la Minera. Je ne peux même pas accéder au site. »
L’Etat ayant décidé que les normes légales
avaient été remplies, « nous sommes des
municipalités “mendiantes”. Pendant les 81 jours de
la grève, jamais la presse n’a dit un mot. La Minera est
au-dessus de nos lois ».
Le ministre de l’industrie minière considère,
toute honte bue, qu’il s’agit d’une « affaire
privée ». Le président du Sénat,
M. Jorge Pizarro, reconnaît devant nous « la
faiblesse des normes de 1994, lorsque la Minera s’est installée,
l’inexistence d’un cadre légal environnemental. Notre
pays, et plus particulièrement la région minière
d’Illapel, est semé de nombreux relaves, sans aucun
contrôle, sans cadastre pour les recenser ». Et
de conclure : « Nous sommes face à un grave
problème et nous commençons à prendre des
mesures, mais les multinationales ont beaucoup d’argent et de force
de persuasion. »
A voir : « Les damnés de l’eau »,
un documentaire de Jean Ortiz et Dominique Gautier :
Lettre du Chili
Depuis la plus grande poubelle chimique
d’Amérique latine
par Jean Ortiz
Au Chili, pour parler de la compagnie minière Los
Pelambres, la multinationale Luksic à capitaux japonais et
chiliens, on dit « la Minera ». Comme on disait
jadis « la Frutera », au Guatemala ou au Costa
Rica, pour la United Fruit Company.
La Minera, donc, a installé la plus grande poubelle
chimique d’Amérique latine (douze bassins de décantation)
entre deux massifs de la Cordillère des Andes, dans la zone
étroite de la « ceinture du Chili », sur
la commune de Los Vilos, province de Choapa, région de
Coquimbo. Le site – sans doute classé à haut
risque – apparaît masqué sur Google Earth.
La décharge, qui finira par mesurer 240 mètres
de haut, a été construite – selon la
multinationale – « en toute légalité »…
De cette légalité – qui lui permet de ne pas
payer d’impôts –, les populations ont appris à
se méfier. D’ores et déjà, le tranque de
relave (le dépotoir) de El Mauro assoiffe les habitants de
la vallée du Choapa, située à 8 km en
contrebas. Elle empoisonne les nappes phréatiques, les
quelques filets d’eau fraîche restants, l’air, les animaux,
les oiseaux… Nous avons vu des cultures mortes, des plantations de
noyers rachitiques.
La Minera a acheté populations, médias et élus.
Le maire de Salamanca la décrit comme « un bon
citoyen de sa commune », selon le bimensuel El
Ciudadano (2e quinzaine de décembre 2010). Pour
laver son image, elle multiplie les « gestes » :
elle a versé 130 millions de pesos de dons au Téléthon,
fait apporter l’eau par conteneurs dans diverses communes. Elle a
aussi déstructuré les communautés et, toujours
d’après El Ciudadano, détruit plus de
500 sites archéologiques et dévasté
70 hectares de canelo (arbre à cannelle).
Selon les habitants de la communauté de Caimanes – mille
six cent personnes en lutte depuis dix ans, drapeau noir sur les
toits des maisons –, une décision du Tribunal suprême
déclare le site géologique impropre à cette
installation (sol trop friable, risques sismiques, pluies abondantes,
inadaptation du rideau de sable qui ne prend pas en compte la
pression, etc.). La Minera nie.
Dans ce bout du bout du monde, onze membres de la communauté,
dont trois femmes, viennent d’accomplir 81 jours de grève
de la faim, du 27 septembre au 17 décembre 2010 :
la société refuse toujours de discuter. Pire, elle les
accuse de « vouloir obtenir des avantages économiques
en mettant en danger leur vie ». Plusieurs grévistes
souffrent de graves séquelles oculaires. Ils n’en ont pas
moins été condamnés au silence politique et
médiatique – alors que se déroulait le « show »
du sauvetage des trente-trois mineurs
de San José de Atacama, devenus de véritables stars
(dont une société privée se charge aujourd’hui
de gérer l’image).
Juan Villalobos et Juan Ruiz, porte-parole du Comité de
défense de Caimanes, nous indiquent que « mille
huit cents tonnes de déchets sont déversés
chaque jour. L’eau que nous buvons est jaune, et les récipients
qui la font bouillir deviennent verts. C’est à cause de
l’arsenic, du plomb, et des autres métaux lourds qu’utilise
la société. La Minera joue avec nos vies. Un jour, en
quelques secondes, le village de Caimanes sera rayé de la
carte ».
Le maire « piñeriste » (du nom du
président chilien, Sebastián
Piñera) de Los Vilos – ville à laquelle est
rattachée Los Caimanes –, M. Juan Jorquera Nino de
Cépeda, nous reçoit sans langue de bois : « Je
n’ai pas de faculté légale pour intervenir face à
la Minera. Je ne peux même pas accéder au site. »
L’Etat ayant décidé que les normes légales
avaient été remplies, « nous sommes des
municipalités “mendiantes”. Pendant les 81 jours de
la grève, jamais la presse n’a dit un mot. La Minera est
au-dessus de nos lois ».
Le ministre de l’industrie minière considère,
toute honte bue, qu’il s’agit d’une « affaire
privée ». Le président du Sénat,
M. Jorge Pizarro, reconnaît devant nous « la
faiblesse des normes de 1994, lorsque la Minera s’est installée,
l’inexistence d’un cadre légal environnemental. Notre
pays, et plus particulièrement la région minière
d’Illapel, est semé de nombreux relaves, sans aucun
contrôle, sans cadastre pour les recenser ». Et
de conclure : « Nous sommes face à un grave
problème et nous commençons à prendre des
mesures, mais les multinationales ont beaucoup d’argent et de force
de persuasion. »
A voir : « Les damnés de l’eau »,
un documentaire de Jean Ortiz et Dominique Gautier :
Aura- Messages : 262
Date d'inscription : 28/06/2010
Re: Chili
d'énormes mouvements dans la jeunesse en ce moment au Chili
http://npamenton.unblog.fr/2011/06/18/indignes-des-dizaines-de-milliers-de-jeunes-chiliens-dans-la-rue/
[img][/img]
la jeunesse du Chili se rebelle , 100 000 jeunes à Santiago, des dizaines de milliers dans d'autres villes (80 000 à Santiago, suivant la police)
Il faut remonter à très loin pour voir de si énormes mobilisations au Chili pour demander des moyens pour l'enseignement public. Des agressions policières en série ont marqué cette journée du 16 Juin 2011.
La dégradation rapide et brutale de la popularité des gens de droite fraichement élus et qui ne font pas mieux que le gouvernement de la socialiste pro-bourgeoise qui dirigeait avant le Chili, montre une inflexion rapide de la situation.
La majorité des étudiants doit s'endetter pour payer des études
L'économie chilienne bat des records de croissance mais les Chiliens ne s'en sortent pas ...
http://npamenton.unblog.fr/2011/06/18/indignes-des-dizaines-de-milliers-de-jeunes-chiliens-dans-la-rue/
[img][/img]
la jeunesse du Chili se rebelle , 100 000 jeunes à Santiago, des dizaines de milliers dans d'autres villes (80 000 à Santiago, suivant la police)
Il faut remonter à très loin pour voir de si énormes mobilisations au Chili pour demander des moyens pour l'enseignement public. Des agressions policières en série ont marqué cette journée du 16 Juin 2011.
La dégradation rapide et brutale de la popularité des gens de droite fraichement élus et qui ne font pas mieux que le gouvernement de la socialiste pro-bourgeoise qui dirigeait avant le Chili, montre une inflexion rapide de la situation.
La majorité des étudiants doit s'endetter pour payer des études
L'économie chilienne bat des records de croissance mais les Chiliens ne s'en sortent pas ...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Chili
Sur le nationalisme chilien, je pense que menvussa n'a pas tort mais que vérié a raison.
Le nationalisme chilien en effet a de solides racines et le racisme au Chili est très fort. Le nationalisme a, je pense, été renforcé par A. Pinochet, avec notamment la rivalité avec l'Argentine et les litiges frontaliers sur la Patagonie, la Lagune du Désert, la Terre de Feu, etc... Il faut se rappeler que le Chili ne s'est pas constitué seulement dans la lutte contre l'Espagne, mais que la nationalisme chilien a à voir avec la configuration actuelle du pays, notamment la façade maritime de la Bolivie que le Chili a enlevée, la guerre avec le Pérou, mais aussi la guerre contre les mapuches, qui a constitué un peu la "marche vers l'Ouest" du Chili actuel. Le racisme anti-indien est fort, et anti-noir aussi. Le Sud du Chili a été largement colonisé par des colons allemùands, et ceux-ci ont été renforcés par des arrivées nombreuses d'Allemagne après la guerre de 40. Le nazisme est présent dans la jeunesse chilienne bourgeoise, notamment dans le Sud. Et cela n'est pas une greffe, la question de la propriété de la terre et du sang ne sont pas des questions marginales dans le Sud.
Il y a toute une propagande sur les chiliens "anglais de l'Amérique Latine", et lorsque le Chili a décollé dans les années 90, je me souviens du délire sur les Tigres Asiatiques et la presse bourgeoise titrant "Adios, America Latina" lors d'un voyage de Frei en extrême orient.
Se mêlent donc le patriotisme anti-impérialiste de la lutte pour récupérer le cuivre, contre le colonialisme espagnol, les multinationales et l'impérialisme américain et un nationalisme bourgeois agressif contre les indiens, les noirs, les voisins "indianisés", les "singes du Nord" (colombiens, vénézuéliens, équatoriens). Ce n'est pas dans tous les pays que l'on surnomme Chocolatin un joueur de foot noir dans la ville où il joue. Le racisme s'exprime ouvertement dans la presse bourgeoise dans des termes qui feraient passer Marine Le Pen pour une passionaria de l'antiracisme.
Cela ne veut pas dire que "les chiliens sont racistes", mais oui, le racisme et le nationalisme chilien bourgeois ont un véritable enracinement dans ce pays comme ce n'est pas le cas en Colombia, ou au Vénézuéla. Certes, on retrouve partout des ferments de ce que je dis ou des exemples de colonisation allemande, mais la construction de l'état chilien et ses guerres ont donné lieu à une mythologie martelée dans les écoles et à tous les niveaux de la société. La guerre qui a vu la Bolivie perdre l'accès à la mer est une geste héroïque sur laquelle aucun gouvernement chilien ne pourrait par exemple revenir. Et la question de la propriété de la terre mapuche, dès le centre et jusqu'au sud du Chili est une affaire qui suppose le maintien d'un racisme anti-indien.
L'Unidad Popular n'a pas voulu rompre avec le patriotisme et le nationalisme, elle a au contraire joué dessus (Jara: "Yo no quiero la patria dividida..." Certes ensuite il dit "Siempre los ricos fueron extranjeros, que se vayan a Miami con sus tias", mais par exemple il explique sur Cuba: "Pero como soy chileno, y no soy guajiro... mi sierra es la eleccion"), sur la question du cuivre, contre les USA, mais aussi sur les forces armées, sur l'unité du pays... Ce n'est pas simple.
Le nationalisme chilien en effet a de solides racines et le racisme au Chili est très fort. Le nationalisme a, je pense, été renforcé par A. Pinochet, avec notamment la rivalité avec l'Argentine et les litiges frontaliers sur la Patagonie, la Lagune du Désert, la Terre de Feu, etc... Il faut se rappeler que le Chili ne s'est pas constitué seulement dans la lutte contre l'Espagne, mais que la nationalisme chilien a à voir avec la configuration actuelle du pays, notamment la façade maritime de la Bolivie que le Chili a enlevée, la guerre avec le Pérou, mais aussi la guerre contre les mapuches, qui a constitué un peu la "marche vers l'Ouest" du Chili actuel. Le racisme anti-indien est fort, et anti-noir aussi. Le Sud du Chili a été largement colonisé par des colons allemùands, et ceux-ci ont été renforcés par des arrivées nombreuses d'Allemagne après la guerre de 40. Le nazisme est présent dans la jeunesse chilienne bourgeoise, notamment dans le Sud. Et cela n'est pas une greffe, la question de la propriété de la terre et du sang ne sont pas des questions marginales dans le Sud.
Il y a toute une propagande sur les chiliens "anglais de l'Amérique Latine", et lorsque le Chili a décollé dans les années 90, je me souviens du délire sur les Tigres Asiatiques et la presse bourgeoise titrant "Adios, America Latina" lors d'un voyage de Frei en extrême orient.
Se mêlent donc le patriotisme anti-impérialiste de la lutte pour récupérer le cuivre, contre le colonialisme espagnol, les multinationales et l'impérialisme américain et un nationalisme bourgeois agressif contre les indiens, les noirs, les voisins "indianisés", les "singes du Nord" (colombiens, vénézuéliens, équatoriens). Ce n'est pas dans tous les pays que l'on surnomme Chocolatin un joueur de foot noir dans la ville où il joue. Le racisme s'exprime ouvertement dans la presse bourgeoise dans des termes qui feraient passer Marine Le Pen pour une passionaria de l'antiracisme.
Cela ne veut pas dire que "les chiliens sont racistes", mais oui, le racisme et le nationalisme chilien bourgeois ont un véritable enracinement dans ce pays comme ce n'est pas le cas en Colombia, ou au Vénézuéla. Certes, on retrouve partout des ferments de ce que je dis ou des exemples de colonisation allemande, mais la construction de l'état chilien et ses guerres ont donné lieu à une mythologie martelée dans les écoles et à tous les niveaux de la société. La guerre qui a vu la Bolivie perdre l'accès à la mer est une geste héroïque sur laquelle aucun gouvernement chilien ne pourrait par exemple revenir. Et la question de la propriété de la terre mapuche, dès le centre et jusqu'au sud du Chili est une affaire qui suppose le maintien d'un racisme anti-indien.
L'Unidad Popular n'a pas voulu rompre avec le patriotisme et le nationalisme, elle a au contraire joué dessus (Jara: "Yo no quiero la patria dividida..." Certes ensuite il dit "Siempre los ricos fueron extranjeros, que se vayan a Miami con sus tias", mais par exemple il explique sur Cuba: "Pero como soy chileno, y no soy guajiro... mi sierra es la eleccion"), sur la question du cuivre, contre les USA, mais aussi sur les forces armées, sur l'unité du pays... Ce n'est pas simple.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: Chili
http://www.20minutes.fr/ledirect/759930/chili-president-allende-bien-suicide-1973
Chili: Le président Allende se serait bien suicidé en 1973
Mis à jour le 19.07.11 à 18h35
Le service médico-légal chilien a confirmé ce mardi que l'ex-président socialiste Salvador Allende s'est suicidé le jour du coup d'Etat du 11 septembre 1973, a rapporté un membre de la famille du défunt dont la dépouille avait été exhumée pour expertise.
«La conclusion est la même que celle de la famille Allende : le président Allende, le 11 septembre 1973, alors qu'il se trouvait dans des circonstances extrêmes, a pris la décision de se suicider plutôt que d'être humilié ou de subir toute autre chose», a déclaré la fille de l'ex-président, Isabel Allende.
© 2011 AFP
BouffonVert72- Messages : 1748
Date d'inscription : 10/07/2010
Age : 52
Localisation : sur mon réformiste planeur
Re: Chili
le mouvement de jeunesse a continué ces derniers jours, prenant une dimension considérable et un caractère original.
Par son importance nous pouvons maintenant le mettre dans le cadre des poussées qui ont lieu ces derniers 12 mois partout dans le monde , notamment dans le cadre des poussées du monde dit arabo musulman.
le 14 juillet, of course :
le mouvement chilien de la jeunesse commence à mordre largement sur d'autres tranches d'âge, s'aimanter socialement et fait preuve d'une organisation importante, malgré qu'il ait été provoqué méthodiquement par la délinquance policière gouvernementale.
En un mois, du 19 juin au 19 juillet, cet événement et la grande mobilisation des mineurs du cuivre brésilien, la sourde déflagration qui a eut lieu récemment en Malaisie, les affrontements entre des milliers d'ouvriers chinois de la grande zone de Shenzen et la police (pendant 3 jours et 3 nuits), le ré-allumage à grande échelle des secousses en Égypte après la révolution de Février (symbole des dates), la fermentation à très haut niveau en Tunisie, l’échec de l'opération référendum du Roi du Maroc avec les grandes manifs post-referendum, les affrontements continus en Syrie, le début de la contamination en Israel du mouvement des indignés, la résistance rallumée au Bahrein, les manifs de masse au Yemen, la fermentation ininterrompue à Hong Kong (où l'anniversaire de Tienanmen a rassemblé 150 000 personnes), le mouvement des travailleurs de la santé en Catalogne, les énormes assemblées générales de travailleurs de l'éducation dans les provinces du Brésil (jusqu’à 10 000 participants, c'est tout à fait hors normes) en sus de leurs manifs, la bataille de l'Ohio pour un référendum sur le droit des organisations de travailleurs (il fallait 250 000 signatures , il y en eu 1 300 000), le grand mouvement des postiers canadiens, ses piquets de grève, la solidarité reçue, le grand mouvement des travailleurs du gaz et du pétrole au Kazakstan, le grand mouvement "y en à marre" au Sénégal qui secoue ce pays, les batailles de précaires en Italie qui ne cessent plus depuis des années, la bataille du collectif no tav en Italie qui a suscité une grande manif et une grève générale régionale appelée par les syndicats de base italiens, les grandes manifs en Grande Bretagne contre l'austérité, les grosses manifs anti-austérité en Pologne et en république tchèque, au Pakistan le grand mouvement des travailleuses de la santé pour le salaire et contre les précarités, les énormes mobilisations en Grèce et la persistance d'occupations et de camps, la fermentation continue en Espagne où les indignés après avoir réunis des centaines de milliers de personnes vont tenter bientôt de mordre sérieux sur dans les entreprises pour mettre le monde du travail au centre de la bataille,enfin les soubresauts et craquements de plus en plus nets du système économique mondial sont à retenir dans les éléments nouveaux de la situation mondiale .
Un mois et extraordinairement impressionnant, dans le cadre d'une année qui est un mélange de ce qui se fit de la poussée de 68 et après, en soulèvement de la vie, en même temps que de la dureté de plus en plus lourde des affrontements des années de sortie de la guerre de 14 (et ses batailles de chien au coin des rues), pour les batailles terribles dans les pays arabes et les chocs en Grèce.
Il y a maintenant une dynamique mondiale où tous les grands mouvements de liberté et sociaux (toujours mêlés) se répondent les uns aux autres, avec ou sans les vieilles organisations de résistance des travailleurs.
En face il y a une classe qui tape de plus en plus dur, de plus en plus violemment.
Chaque mouvement doit être pris dans cette situation globale nouvelle.
Par son importance nous pouvons maintenant le mettre dans le cadre des poussées qui ont lieu ces derniers 12 mois partout dans le monde , notamment dans le cadre des poussées du monde dit arabo musulman.
le 14 juillet, of course :
“mi pasión, es la revolución”, ”Besatón nacional” (là le 7 juillet)
ce formidable Thriller por la Educación Gratuita en Antofagasta
enfoncés les flashmobs à l'économie
le mouvement chilien de la jeunesse commence à mordre largement sur d'autres tranches d'âge, s'aimanter socialement et fait preuve d'une organisation importante, malgré qu'il ait été provoqué méthodiquement par la délinquance policière gouvernementale.
En un mois, du 19 juin au 19 juillet, cet événement et la grande mobilisation des mineurs du cuivre brésilien, la sourde déflagration qui a eut lieu récemment en Malaisie, les affrontements entre des milliers d'ouvriers chinois de la grande zone de Shenzen et la police (pendant 3 jours et 3 nuits), le ré-allumage à grande échelle des secousses en Égypte après la révolution de Février (symbole des dates), la fermentation à très haut niveau en Tunisie, l’échec de l'opération référendum du Roi du Maroc avec les grandes manifs post-referendum, les affrontements continus en Syrie, le début de la contamination en Israel du mouvement des indignés, la résistance rallumée au Bahrein, les manifs de masse au Yemen, la fermentation ininterrompue à Hong Kong (où l'anniversaire de Tienanmen a rassemblé 150 000 personnes), le mouvement des travailleurs de la santé en Catalogne, les énormes assemblées générales de travailleurs de l'éducation dans les provinces du Brésil (jusqu’à 10 000 participants, c'est tout à fait hors normes) en sus de leurs manifs, la bataille de l'Ohio pour un référendum sur le droit des organisations de travailleurs (il fallait 250 000 signatures , il y en eu 1 300 000), le grand mouvement des postiers canadiens, ses piquets de grève, la solidarité reçue, le grand mouvement des travailleurs du gaz et du pétrole au Kazakstan, le grand mouvement "y en à marre" au Sénégal qui secoue ce pays, les batailles de précaires en Italie qui ne cessent plus depuis des années, la bataille du collectif no tav en Italie qui a suscité une grande manif et une grève générale régionale appelée par les syndicats de base italiens, les grandes manifs en Grande Bretagne contre l'austérité, les grosses manifs anti-austérité en Pologne et en république tchèque, au Pakistan le grand mouvement des travailleuses de la santé pour le salaire et contre les précarités, les énormes mobilisations en Grèce et la persistance d'occupations et de camps, la fermentation continue en Espagne où les indignés après avoir réunis des centaines de milliers de personnes vont tenter bientôt de mordre sérieux sur dans les entreprises pour mettre le monde du travail au centre de la bataille,enfin les soubresauts et craquements de plus en plus nets du système économique mondial sont à retenir dans les éléments nouveaux de la situation mondiale .
Un mois et extraordinairement impressionnant, dans le cadre d'une année qui est un mélange de ce qui se fit de la poussée de 68 et après, en soulèvement de la vie, en même temps que de la dureté de plus en plus lourde des affrontements des années de sortie de la guerre de 14 (et ses batailles de chien au coin des rues), pour les batailles terribles dans les pays arabes et les chocs en Grèce.
Il y a maintenant une dynamique mondiale où tous les grands mouvements de liberté et sociaux (toujours mêlés) se répondent les uns aux autres, avec ou sans les vieilles organisations de résistance des travailleurs.
En face il y a une classe qui tape de plus en plus dur, de plus en plus violemment.
Chaque mouvement doit être pris dans cette situation globale nouvelle.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Chili
Le mouvement des étudiants continue de se développer et la lutte monte en intensité.
en fait ce n'est plus un simple mouvement des étudiants et des profs mais la population, les parents d'abord et des travailleurs font partie d'un vaste mouvement qu'oblige le gouvernement à réprimer vu l'impossibilité dont se trouve le système économique chilien de céder même sur la marge.
Hier des violents affrontements on eu lieu malgré toutes les mesures destinées à éviter la concentration des jeunes comme par exemple les filtrer aux bouches du Metro de Santiago.
La population réponds à la difficile situation économique et en appui aux manifestants par des "cacerolazos" (faire sonner des casseroles vides comme à l'époque des "protestas" contre Pinochet)
Un échantillonsur cet article du Figaro local (El Mercurio). En espagnol.
ces manifestations, plus larges et plus importantes que d'autres d'étudiants, secteur toujours thermomètre de l'activité sociales au Chili, pointe nue nouvelle vague des luttes. Cycle qui se répète au pays tous les 40-50 ans avec des variantes, et qui finissent tous défaits par la trahison des radicaux, sociaux-démocrates et autres révisionnistes qui se mettent à la direction des ces poussées magnifiques d'une classe et une jeunesse assez combative.
Souhaitons que cette fois-ci ils vont trouver une direction politique qui corresponde à la volonté de lutte d'un peuple indomptable.
en fait ce n'est plus un simple mouvement des étudiants et des profs mais la population, les parents d'abord et des travailleurs font partie d'un vaste mouvement qu'oblige le gouvernement à réprimer vu l'impossibilité dont se trouve le système économique chilien de céder même sur la marge.
Hier des violents affrontements on eu lieu malgré toutes les mesures destinées à éviter la concentration des jeunes comme par exemple les filtrer aux bouches du Metro de Santiago.
La population réponds à la difficile situation économique et en appui aux manifestants par des "cacerolazos" (faire sonner des casseroles vides comme à l'époque des "protestas" contre Pinochet)
Un échantillonsur cet article du Figaro local (El Mercurio). En espagnol.
ces manifestations, plus larges et plus importantes que d'autres d'étudiants, secteur toujours thermomètre de l'activité sociales au Chili, pointe nue nouvelle vague des luttes. Cycle qui se répète au pays tous les 40-50 ans avec des variantes, et qui finissent tous défaits par la trahison des radicaux, sociaux-démocrates et autres révisionnistes qui se mettent à la direction des ces poussées magnifiques d'une classe et une jeunesse assez combative.
Souhaitons que cette fois-ci ils vont trouver une direction politique qui corresponde à la volonté de lutte d'un peuple indomptable.
Invité- Invité
Re: Chili
des infos envoyées par un camarade spécialiste de l'histoire du Chili
Les luttes étudiantes au Chili depuis plusieurs mois ont atteint un niveau
exceptionnel et désormais le gouvernement du président multimillionnaire S.
Piñera est entré dans une spirale représsive trés grave, on parle même d'un
quasi Etat de siège dans le centre de Santiago et de nombreux blessés et
détenus.
Voir l'un des seuls communiqués de solidarité en français, à ce jour :
http://uged.fse.over-blog.com/article-solidarite-avec-le-mouvement-etudiant-chilien-pour-une-universite-publique-gratuite-laique-crit-80511311.html
Et pour celles et ceux qui lisent l'espagnol:
*Represión del movimiento estudiantil en Chile*
Estudiantes de secundaria duramente reprimidos
Retrato urgente de la lucha de los estudiantes
chilenos
Andrés Figueroa Cornejo (05-08-2011)
Más de 500 estudiantes detenidos en protestas
Camila Vallejo: "El centro de Santiago se encuentra en estado de
sitio"
(05-08-2011)
Llamado internacional
"En defensa de la vida de los estudiantes chilenos y la educación
pública"
Les luttes étudiantes au Chili depuis plusieurs mois ont atteint un niveau
exceptionnel et désormais le gouvernement du président multimillionnaire S.
Piñera est entré dans une spirale représsive trés grave, on parle même d'un
quasi Etat de siège dans le centre de Santiago et de nombreux blessés et
détenus.
Voir l'un des seuls communiqués de solidarité en français, à ce jour :
http://uged.fse.over-blog.com/article-solidarite-avec-le-mouvement-etudiant-chilien-pour-une-universite-publique-gratuite-laique-crit-80511311.html
Et pour celles et ceux qui lisent l'espagnol:
*Represión del movimiento estudiantil en Chile*
Estudiantes de secundaria duramente reprimidos
Retrato urgente de la lucha de los estudiantes
chilenos
Andrés Figueroa Cornejo (05-08-2011)
Más de 500 estudiantes detenidos en protestas
Camila Vallejo: "El centro de Santiago se encuentra en estado de
sitio"
(05-08-2011)
Llamado internacional
"En defensa de la vida de los estudiantes chilenos y la educación
pública"
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Chili
Les luttes étudiantes au Chili depuis plusieurs mois ont atteint un niveau
exceptionnel et désormais le gouvernement du président multimillionnaire S.
Piñera est entré dans une spirale représsive trés grave, on parle même d'un
quasi Etat de siège dans le centre de Santiago et de nombreux blessés et
détenus.
Voir l'un des seuls communiqués de solidarité en français, à ce jour :
http://uged.fse.over-blog.com/article-solidarite-avec-le-mouvement-etudiant-chilien-pour-une-universite-publique-gratuite-laique-crit-80511311.html
Et pour celles et ceux qui lisent l'espagnol:
*Represión del movimiento estudiantil en Chile*
Estudiantes de secundaria duramente reprimidos
Retrato urgente de la lucha de los estudiantes
chilenos http://www.rebelion.org/noticia.php?id=133514&titular=retrato-urgente-de-la-lucha-de-los-estudiantes-chilenos-
Andrés Figueroa Cornejo (05-08-2011)
Más de 500 estudiantes detenidos en protestas
Camila Vallejo: "El centro de Santiago se encuentra en estado de
sitio"
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=133549&titular=camila-vallejo:-%22el-centro-de-santiago-se-encuentra-en-estado-de-sitio%22-
(05-08-2011)
Llamado internacional
"En defensa de la vida de los estudiantes chilenos y la educación
pública"
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=133497&titular=%22en-defensa-de-la-vida-de-los-estudiantes-chilenos-y-la-educaci%C3%B3n-p%C3%BAblica%22-
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exceptionnel et désormais le gouvernement du président multimillionnaire S.
Piñera est entré dans une spirale représsive trés grave, on parle même d'un
quasi Etat de siège dans le centre de Santiago et de nombreux blessés et
détenus.
Voir l'un des seuls communiqués de solidarité en français, à ce jour :
http://uged.fse.over-blog.com/article-solidarite-avec-le-mouvement-etudiant-chilien-pour-une-universite-publique-gratuite-laique-crit-80511311.html
Et pour celles et ceux qui lisent l'espagnol:
*Represión del movimiento estudiantil en Chile*
Estudiantes de secundaria duramente reprimidos
Retrato urgente de la lucha de los estudiantes
chilenos http://www.rebelion.org/noticia.php?id=133514&titular=retrato-urgente-de-la-lucha-de-los-estudiantes-chilenos-
Andrés Figueroa Cornejo (05-08-2011)
Más de 500 estudiantes detenidos en protestas
Camila Vallejo: "El centro de Santiago se encuentra en estado de
sitio"
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=133549&titular=camila-vallejo:-%22el-centro-de-santiago-se-encuentra-en-estado-de-sitio%22-
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Llamado internacional
"En defensa de la vida de los estudiantes chilenos y la educación
pública"
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=133497&titular=%22en-defensa-de-la-vida-de-los-estudiantes-chilenos-y-la-educaci%C3%B3n-p%C3%BAblica%22-
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ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
*Solidarité avec le mouvement étudiant chilien !*
Depuis plusieurs mois, un mouvement étudiant d’ampleur historique depuis la
fin de la dictature se développe au Chili. Une nouvelle génération de
citoyennes et citoyens se mobilise pour exiger des universités publiques et
gratuites, tout en questionnant un système éducatif marchandisé et
municipalisé, héritage laissé par le régime militaire du Général Pinochet,
et jamais remis en cause depuis par les gouvernements élus.
Ce sont des dizaines de milliers d'étudiants universitaires et du secondaire
qui sont en mouvement autour du mot d'ordre « l’éducation est un droit, pas
un commerce ! », alors que le gouvernement de Sebastián Piñera refuse
d'entendre leurs revendications. 34 élèves du secondaire sont même en grève
de la faim depuis deux semaines. Ces derniers jours, Mr Piñera -au plus bas
dans les sondages- a choisi la fuite en avant, avec pour seule réponse la
criminalisation du mouvement social et la répression massive. Les
manifestations des organisations syndicales étudiantes et d’enseignants ont
même été interdites par le ministre de l'intérieur à Santiago et plus de 500
personnes arrêtées, le 4 aout dernier.
France Amérique Latine dénonce fermement cette répression, exige la
libération des détenus et soutient les revendications étudiantes en faveur
d'une profonde réforme démocratique du système éducatif chilien.
Paris, 8 août 2011.
www.franceameriquelatine.org
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Chili
http://www.fotospl.com/taxonomy/term/7491
Solidarité avec les étudiants et les universitaires chiliens SNESUP-FSU
Un mouvement social d'une ampleur exceptionnelle secoue le Chili et le "modèle" libéral implanté dans le choc par la dictature. Trente années ont passé et, avec le retour aux affaires des néo-libéraux, l'Education publique et les droits de l'homme sont de nouveau menacés, et une nouvelle fois le peuple chilien se mobilise avec ardeur.
Malgré les vacances d'hiver au Chili, des centaines de milliers d'étudiants et de lycéens, de professeurs, de parents et de citoyens, ont envahi à plusieurs reprises les rues de Santiago, de Concepcion ou de Valparaiso pour exiger, à coups de grèves et d'occupations (paro y toma), une Education publique gratuite et de qualité, et son inscription dans une nouvelle constitution. L'Enseignement supérieur est devenu un marché que se partagent de nombreuses universités privées qui, avec la complicité de la coalition libérale au pouvoir, spéculent sur les diplômes au détriment de la qualité de l'enseignement et de la recherche.
Les étudiants et les lycéens, accompagnés par la population, remettent en cause les politiques menées depuis des décennies, dénoncent d'emblématiques droits d'inscriptions systématiquement démentiels et la marchandisation progressive de l'Education, poursuivie par la Concertacion (alliance sociale-démocrate et démocrate-chrétienne qui a succédé à Pinochet) dont le bilan est également dénoncé.
A cette exigence populaire, le gouvernement chilien répond par une répression sans précédent depuis la chute de Pinochet, avec l'arrestation de milliers d'étudiants ou lycéens et une centaine de blessés. Ce mouvement étudiant et citoyen, le plus important depuis l'Unité populaire de 1969, s'élargit au-delà du milieu éducatif et dénonce notamment le saccage sauvage de l'environnement par les multinationales, l'exploitation des mineurs, la répression contre les
Indiens Mapuches et bien d'autres régressions. Ainsi, les 24 et 25 août, la centrale syndicale chilienne (CUT) appelle à deux jours de grève générale pour une convergence de toutes ces revendications à la fin des vacances d'hiver. Ces mouvements convergents mettent en difficulté un pouvoir contraint par le FMI et Washington, de plus en plus impopulaire et acculé à la répression.
Le SNESUP, qui soutint avec enthousiasme l'expérience de l'Unité populaire et le président Allende, qui aida les universitaires chiliens du temps de la dictature, applaudit et encourage cette explosion populaire, et lui apporte toute sa solidarité. Le SNESUP interviendra concrètement pour maintenir et développer les
collaborations universitaires, et pour soutenir à Santiago comme à Paris les collègues et étudiants dans cette lutte qui nous concerne plus que jamais. Plus que jamais, comme dans les années 1970, nous avons le Chili au coeur.
Paris, le 12 août 2011
Solidarité avec le mouvement étudiant chilien ! FSE le 25 juillet 2011
Depuis plusieurs mois un mouvement d'ampleur a pris forme au Chili pour exiger des universités publiques et gratuites. Le système éducatif privatisé mis en place par la dictature de Pinochet ne satisfait que les capitalistes qui investissent dedans pour s'en mettre plein les poches !
De plus, les étudiant-e-s chilien-ne-s doivent s'endetter auprès des banques pour des diplômes qui ne sont même pas forcément reconnus de qualité. Les prêts étudiants sont un frein économique énorme pour les étudiant-e-s chilien-ne-s, mais un moteur économique important pour le business chilien. Ces gains générés par les riches spéculateurs chiliens ne profitent qu'à une minorité tandis qu'actuellement une partie importante de la population chilienne continue à vivre sous le seuil de pauvreté, notamment du côté de la population « indigène », le système étant largement néocolonial.
Alors que le gouvernement de Pinera (actuel Président/milliardaire du Chili, dont la famille a participé au pouvoir sous Pinochet) refuse d'écouter ses revendications, et avance les vacances scolaires en espérant ainsi pouvoir éteindre la contestation, le mouvement de résistance grandit et se développe, gagnant de plus en plus de monde sur ses mots d'ordre : « l'éducation : un droit ! ». Ce 14 juillet encore, 200 000 étudiant-e-s, accompagné-e-s de quelques centaines d'enseignant-e-s et transporteur-euse-s du public, ont manifesté contre la surdité du gouvernement, dont la seule réponse à une fois de plus été une féroce répression (62 personnes arrêtées et une cinquantaine de bléssé-e-s).
La Fédération Syndicale Etudiante revendique aussi une Université qui soit publique, gratuite, laïque, critique et Populaire. Nous sommes solidaires du mouvement étudiant chilien et dénonçons fermement la répression. En France aussi, nous devons lutter contre les velléités capitalistes qui s'insèrent dans nos campus.
Au Chili, parallèlement à la mobilisation étudiante, les grèves de travailleur-euse-s se multiplient contre la précarité et l'austérité salariale. Les mineurs du cuivre se mobilisent et plusieurs puits ont cessé le travail, et appellent à une convergence des luttes de l'ensemble des secteurs de la société chilienne : le 24 et 25 Aout prochain, dans cet esprit, une grande grève nationale va être organisée sous l'impulsion commune des mineur-euse-s et des étudiant-e-s (en vu notamment d'une nationalisation des mines chiliennes pour financer les réformes dans le système éducatif), sans doute le premier pas d'une mobilisation générale du pays.
Facs ouvertes aux enfants d'ouvrier-e-s ! Facs fermés aux intérêts privés !
Contre la précarité et l'austérité, seule la lutte collective paye !
nico37- Messages : 7067
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Chili
Chili : face aux étudiants, Piñera joue avec le boomerang de la répression
CARMONA Ernesto
9 août 2011
version imprimable n°22586
Présentation
Depuis quelque trois mois, des manifestations massives d’étudiants, de lycéens et de professeurs se succèdent au Chili. En janvier 2011, Joaquín Lavín, alors ministre de l’Education, a fait passer une loi de contre-réforme de l’éducation, qui accentue la privatisation de l’éducation commencée sous Pinochet. Dès avril-mai, l’opposition étudiante à la contre-réforme s’est manifestée. Le 6 avril, l’Université centrale du Chili (UCEN) voyait ses activités paralysées. Depuis le mois de juin, 15 grandes manifestations de lycéens et d’étudiants ont eu lieu afin de donner un statut public au système d’éducation secondaire et supérieur et mettre fin à un système d’enseignement placé sous le diktat du profit privé. Le 16 juin, à Santiago, ont convergé dans une manifestation le mouvement étudiant et une marche des mineurs. Le mot d’ordre commun était le suivant : « Renationalisation des mines du cuivre, pour une éducation de qualité ». Un mot d’ordre qui n’a jamais fait partie du programme de la Concertation, cette alliance entre la démocratie chrétienne et le Parti socialiste, qui a gouverné le Chili de 1990 à 2010. Le 14 juillet, l’essor du mouvement étudiant et son écho parmi la population était confirmé : quelque 70’000 personnes ont manifesté à Santiago, et dans d’autres villes. Il faut saisir la place clé de l’éducation dans l’espoir des couches populaires d’assurer à leurs enfants un avenir meilleur.
Dans l’édition chilienne du Monde diplomatique d’août 2011, Jame Massardo écrit : « La nouvelle génération qui anime ce mouvement n’a pas vécu la peur de la dictature ; par sa créativité, par ses structures démocratiques, par sa transparence, ce mouvement représente une nouvelle forme de pratique politique dans un contexte qui – libéré de la camisole de force et des obstacles politiques propres aux partis de la Concertation ayant formé les gouvernements du post-pinochetisme – favorise l’essor d’une nouvelle subjectivité. Ainsi,ce mouvement a montré le besoin d’un nouveau Chili, d’une Deuxième République, où nous puissions tous vivre dans des conditions meilleures en forgeant un futur construit par nous tous. » Cette caractérisation du mouvement permet aussi de saisir la raison pour laquelle il avance, outre les revendications concernant l’éducation publique, le mot d’ordre d’une Assemblée nationale constituante marquant la rupture avec la période de la Concertation comme de l’actuel gouvernement de Sebastián Piñera et de sa « Coalition pour le changement ».
Selon le site du quotidien français Le Monde (Le Monde.fr, du 10 août 2011), 70’000 personnes ont manifesté, le mardi 9 août 2011, à Santiago « en faveur d’une réforme de l’éducation ». Cette estimation est celle de la police, qui n’a pas pour habitude de « gonfler » les chiffres.
Rédaction de A l’Encontre
Face aux étudiants, Piñera joue avec le boomerang de la répression
Avec la répression incroyable déchaînée par le président milliardaire Sebastián Piñera contre les étudiants, les professeurs et de simples passants, le Chili a vécu le jeudi 4 août une journée de protestation populaire de caractère national. Elle a rappelé aux plus âgés les 22 journées de manifestations qui conduisirent à la fin de la dictature de 17 ans de Pinochet (1973-1990). C’est un chapitre inédit dans l’histoire politique du Chili depuis presque 60 ans qui s’est ouvert tout à coup.
Si on excepte les protestations populaires contre la dictature, le pays n’avait sans doute pas connu une rébellion généralisée contre le gouvernement depuis le 2 avril 1956, contre la gestion de Carlos Ibáñez del Campo (1952-1958). En même temps, on apprit, le vendredi 5 août, les menaces sur Twitter faites contre la dirigeante des étudiants Camila Vallejo. Les étudiants envisagent une nouvelle manifestation pour ce mardi 9 août.
La répression inhabituelle, qui débuta à 6h30 du matin à Santiago, aux environs de la Plaza Italia [au centre de la ville], provoqua un changement dans l’agenda des médias. Ils se consacrèrent toute la journée à la couverture spéciale « à vif et en direct » des événements spectaculaires, en laissant de côté la programmation ordinaire de la télévision et de la radio. Il y a eu, en outre, une couverture peu habituelle par les médias internationaux, qui s’étaient déplacés au Chili pour le show du premier anniversaire de la tragédie des 33 mineurs prévu pour le vendredi 5 août [référence est faite ici aux 33 mineurs miraculés de la mine de San José qui étaient restés bloqués plus de 60 jours et qui attaquent le gouvernement pour négligence].
D’une manière insolite, de fait le gouvernement lui-même orchestrait une incroyable journée de contre-propagande : les médias électroniques illustraient – « vous voyez, c’est en train de se passer » – la brutalité policière déchaînée, non seulement contre les étudiants qui voulaient manifester, mais contre tout être vivant, les passants, les voyageurs du Metro [une des stations importantes du métro se trouve à la Plaza d’Italia], les gens aux arrêts de bus, les gens loin d’être des étudiants, les travailleurs qui allaient à la maison ou au travail, les personnes du troisième âge qui se rendaient à un centre de santé, les habitants des maisons qui dans leurs foyers reçurent des gaz lacrymogènes hautement toxiques et des projections d’eau contaminée giclée par les Carabiniers, des touristes pris par surprise – sans expérience d’affrontements de rue – et même les chiens errants, etc. N’importe quel groupe de 3 à 5 personnes, sans discrimination d’âge, était attaqué au moyen de gaz, quoi qu’ils fassent, même s’ils cherchaient un transport public (dont les tarifs récemment augmentés accroissent le malaise de la population). Les événements se sont terminés à minuit passé et ont culminé avec le pillage et l’incendie d’un magasin La Polar, la chaîne de magasins de détail qui se trouve dans l’œil de l’ouragan pour ses abus contre presque un demi-million de clients dont elle a reconfiguré les dettes illégalement et unilatéralement [la consommation repose massivement sur le crédit].
Le gouvernement s’était proposé de maintenir de tous les côtés le dit « ordre public » en empêchant les étudiants de mettre le pied sur l’avenue emblématique des peupliers, la Alameda, l’artère invoquée dans ses ultimes paroles par le président Allende dans sa phrase « s’ouvriront les grandes avenues où passe l’homme libre ». La principale avenue de Santiago resta fermée toute la journée, de l’aube jusqu’à presque minuit. Mais il y eut, en outre, des heurts et des coupures du trafic dans les principales rues adjacentes, provoqués par la dispersion des étudiants qui partout élevèrent des barricades pour protester. Toute la ville s’est transformée en un enfer. Ce fut un jour perdu pour la sacro-sainte économie. Le « maintien de l’ordre public » a conduit à 18 heures de chaos urbain généralisé ou, en d’autres termes, le gouvernement a réussi à provoquer le « désordre public ».
Les événements du jeudi, qui se soldèrent par 874 arrestations dans tout le pays – plus de la moitié à Santiago – selon les chiffres du gouvernement, marquent « un avant et un après » dans le retour à la « démocratie » initié en 1990. D’une manière étrange, la brutale répression fut lancée un jour avant une importante réunion entre le ministre de l’Education et les étudiants qui devait marquer une deuxième rencontre de dialogue entre les parties, dont le prix avait été le remplacement de l’ex-ministre Joaquín Lavín [le 18 juillet 2011, Lavín, leader du groupe politique héritier du pinochetisme – Union démocrate indépendante –, a dû quitter le Ministère de l’éducation pour celui de la planification]. Le dialogue fut ainsi jeté par-dessus bord et le nouveau ministre de l’Education Felipe Bulnes perdit la base pour continuer à négocier.
Un autre aspect qui a mis en évidence la crise politique gouvernementale fut l’ordre de répression donné subitement par le président Piñera après qu’il eut toléré plus de deux mois de marches et manifestations de protestation des étudiants, des professeurs et citoyens sympathisants de la cause d’une éducation publique gratuite et de bonne qualité, financée et garantie par l’Etat et la Constitution. Le corps des Carabiniers a aussi démontré son incapacité stratégique à « maintenir l’ordre public ».
La journée du 4 août devait être marquée par une autre « bombe » : la chute de la popularité du président Piñera qui ne réunit que 26% d’opinion positive parmi les citoyens consultés par l’enquête CEP [Centro de Estudios Publicos], l’institut le plus prestigieux du pays. Il s’agit du taux le plus bas pour un président au cours des presque 22 ans qui ont suivi la dictature. Et ce recul est confirmé par d’autres sondages récents. Qui plus est, il y eut une brusque chute de la bourse dans un pays qui se vante d’être « blindé » économiquement et financièrement par rapport à la crise qui frappe le reste du monde. Il sera difficile pour Piñera de tirer des bénéfices du show du vendredi 5 pour le premier anniversaire de l’effondrement qui ensevelissait les 33 mineurs à cause du manque de sécurité dans l’exploitation du gisement San José, dans l’Atacama.
Un détail significatif est qu’il y a déjà un consensus pour estimer qu’une grande partie des désordres et pillages est le fait d’éléments du « lumpen », sans liens avec le monde estudiantin et que les Carabiniers sont incapables de contrôler. Beaucoup de ces éléments appartiennent y compris à leurs rangs et sont infiltrés par des « opérations secrètes » comme le démontrent d’abondantes vidéos et photos sur Internet peu diffusées par les médias.
Dans l’hystérie et la confusion officielles du vendredi, des porte-parole du gouvernement attribuent aux étudiants le pillage et l’incendie du supermarché La Polar. Mais ce qu’affirment Piñera et ses acolytes n’est déjà plus crédible pour plus de 60% des citoyens interrogés. Ils ont tout simplement cessé de croire ce que dit le premier homme du pays. Et cette perte de crédibilité affecte sérieusement la survie du système politique établi. D’ailleurs, tous les étudiants lui sont étrangers, eux qui ne sont même pas inscrits sur les listes électorales. Ils n’ont pas non plus peur des flics, s’affrontent à eux et n’ont pas connu les rigueurs de la dictature, puisqu’ils ont moins de 38 ans. Les gens qui ne participent pas au jeu électoral constituent plus de la moitié de la population en âge de voter.
Aucune force politique ne peut s’attribuer la direction de cet extraordinaire mouvement social pour une éducation publique gratuite et de qualité garantie par l’Etat et la Constitution, mouvement qui réunit toujours plus de soutien. Les étudiants ne visent pas des simples réformes, mais un changement structurel de grande profondeur, jamais envisagé par la classe politique, y compris par la Concertation [l’alliance entre le centre et la social-démocratie, initiée en 1989]. Quatre-vingts pour-cent des personnes interrogées appuient les revendications étudiantes, y compris celle de mettre fin au quasi sacro-saint caractère lucratif de l’éducation, consolidé durant les 20 ans de gouvernements de la Concertation. Piñera vient de montrer son total déphasage d’avec les citoyens en définissant l’éducation comme « un bien de consommation », donc à la portée de celui qui peut se la payer.
Le futur de la société chilienne est aujourd’hui imprévisible. La popularité du Congrès [les institutions parlementaires] est également basse dans les sondages. La Concertation, dans l’opposition, reçoit 22% d’approbation et la coalition [Coalition pour le changement] du gouvernement Piñera 24%. La tâche politique ardue entreprise par les étudiants dépasse totalement les institutions de l’Etat et les partis politiques. Une éducation publique gratuite et de qualité, garantie par l’Etat et la Constitution, requiert des amendements à la Constitution. De nombreuses personnes pensent que le moment est venu de remplacer la Constitution de Pinochet, rédigée en 1980 entre quatre murs, par une autre qui émane d’une assemblée constituante.
La transformation de l’éducation nécessite aussi un financement par l’Etat. Cela veut dire augmenter sévèrement les 17% d’impôts que paient les entreprises au moyen d’une réforme de la fiscalité ou renationaliser le secteur minier du cuivre – comme le proposent les étudiants –, un sujet tabou pour le gouvernement qui lui a plutôt l’intention de privatiser les maigres 28% de la production que l’Etat contrôle encore à travers Codelco.
Dit autrement, les étudiants et le mouvement social qui les soutient réclament un changement drastique du modèle économique, c’est-à-dire le capitalisme sauvage qui règne au Chili depuis Pinochet et qui a été perfectionné par la Concertation durant ses deux décennies au gouvernement [1990-2010, avec 4 présidents, Patricio Aylwin, PDC, Eduardo Frei, PDC, Ricardo Lagos, PPD-PS, et Michelle Bachelet, PS].
L’invitation de la dirigeante universitaire Camila Vallejo à faire un « cacerolazo » à partir de 21 heures le jeudi a eu un succès surprenant. Les coups de casseroles, qui ne s’entendaient plus au Chili depuis les années 1980, ont commencé à résonner à Santiago et dans onze autres villes du pays dès avant 21 heures et se sont prolongés jusqu’à passé minuit. Et malgré le froid intense, les gens sortaient de leurs maisons pour taper sur des marmites, réunis sur les places et les trottoirs, ce qui les a convertis en des cibles faciles supplémentaires pour les gaz des Carabiniers.
Devant l’incertitude politique d’un pays qui ne croit pas à son chef d’Etat, il n’y a pas besoin de la boule de cristal pour prédire avec assurance que Camila Vallejos s’est convertie en une figure politique, en vue nationalement et internationalement. La jeune étudiante en architecture qui préside la Fédération des étudiants de l’Université du Chili (FECH) et la Confédération des étudiants du Chili (CONFECH) a ainsi acquis une légitimité en tant que leader solide d’une nouvelle sorte. C’est pourquoi le fascisme chilien l’a menacée de mort ce vendredi 5 août : Tatiana Acuña Selles, secrétaire exécutive du Fonds du Livre au Ministère de la culture, a écrit sur Twitter : « On tue la chienne et c’en est fini de la portée », comme le rapporte la publication Siglo21. Cette même phrase, c’est Pinochet qui l’avait prononcée pendant le coup d’Etat du 11 septembre 1973, quand il fut informé de la mort de Salvador Allende. En même temps, des jeunes twitteurs d’extrême droite ont diffusé l’adresse de son domicile et son téléphone fixe pour faciliter les menaces. Le gouvernement devra assumer la responsabilité de la sécurité personnelle de Camila Vallejo.
Ernesto Carmona
CARMONA Ernesto
* Traduction A l’Encontre. Paru en français sur le site de A l’Encontre.
* Ernesto Carmona est un journaliste et écrivain chilien.
CARMONA Ernesto
9 août 2011
version imprimable n°22586
Présentation
Depuis quelque trois mois, des manifestations massives d’étudiants, de lycéens et de professeurs se succèdent au Chili. En janvier 2011, Joaquín Lavín, alors ministre de l’Education, a fait passer une loi de contre-réforme de l’éducation, qui accentue la privatisation de l’éducation commencée sous Pinochet. Dès avril-mai, l’opposition étudiante à la contre-réforme s’est manifestée. Le 6 avril, l’Université centrale du Chili (UCEN) voyait ses activités paralysées. Depuis le mois de juin, 15 grandes manifestations de lycéens et d’étudiants ont eu lieu afin de donner un statut public au système d’éducation secondaire et supérieur et mettre fin à un système d’enseignement placé sous le diktat du profit privé. Le 16 juin, à Santiago, ont convergé dans une manifestation le mouvement étudiant et une marche des mineurs. Le mot d’ordre commun était le suivant : « Renationalisation des mines du cuivre, pour une éducation de qualité ». Un mot d’ordre qui n’a jamais fait partie du programme de la Concertation, cette alliance entre la démocratie chrétienne et le Parti socialiste, qui a gouverné le Chili de 1990 à 2010. Le 14 juillet, l’essor du mouvement étudiant et son écho parmi la population était confirmé : quelque 70’000 personnes ont manifesté à Santiago, et dans d’autres villes. Il faut saisir la place clé de l’éducation dans l’espoir des couches populaires d’assurer à leurs enfants un avenir meilleur.
Dans l’édition chilienne du Monde diplomatique d’août 2011, Jame Massardo écrit : « La nouvelle génération qui anime ce mouvement n’a pas vécu la peur de la dictature ; par sa créativité, par ses structures démocratiques, par sa transparence, ce mouvement représente une nouvelle forme de pratique politique dans un contexte qui – libéré de la camisole de force et des obstacles politiques propres aux partis de la Concertation ayant formé les gouvernements du post-pinochetisme – favorise l’essor d’une nouvelle subjectivité. Ainsi,ce mouvement a montré le besoin d’un nouveau Chili, d’une Deuxième République, où nous puissions tous vivre dans des conditions meilleures en forgeant un futur construit par nous tous. » Cette caractérisation du mouvement permet aussi de saisir la raison pour laquelle il avance, outre les revendications concernant l’éducation publique, le mot d’ordre d’une Assemblée nationale constituante marquant la rupture avec la période de la Concertation comme de l’actuel gouvernement de Sebastián Piñera et de sa « Coalition pour le changement ».
Selon le site du quotidien français Le Monde (Le Monde.fr, du 10 août 2011), 70’000 personnes ont manifesté, le mardi 9 août 2011, à Santiago « en faveur d’une réforme de l’éducation ». Cette estimation est celle de la police, qui n’a pas pour habitude de « gonfler » les chiffres.
Rédaction de A l’Encontre
Face aux étudiants, Piñera joue avec le boomerang de la répression
Avec la répression incroyable déchaînée par le président milliardaire Sebastián Piñera contre les étudiants, les professeurs et de simples passants, le Chili a vécu le jeudi 4 août une journée de protestation populaire de caractère national. Elle a rappelé aux plus âgés les 22 journées de manifestations qui conduisirent à la fin de la dictature de 17 ans de Pinochet (1973-1990). C’est un chapitre inédit dans l’histoire politique du Chili depuis presque 60 ans qui s’est ouvert tout à coup.
Si on excepte les protestations populaires contre la dictature, le pays n’avait sans doute pas connu une rébellion généralisée contre le gouvernement depuis le 2 avril 1956, contre la gestion de Carlos Ibáñez del Campo (1952-1958). En même temps, on apprit, le vendredi 5 août, les menaces sur Twitter faites contre la dirigeante des étudiants Camila Vallejo. Les étudiants envisagent une nouvelle manifestation pour ce mardi 9 août.
La répression inhabituelle, qui débuta à 6h30 du matin à Santiago, aux environs de la Plaza Italia [au centre de la ville], provoqua un changement dans l’agenda des médias. Ils se consacrèrent toute la journée à la couverture spéciale « à vif et en direct » des événements spectaculaires, en laissant de côté la programmation ordinaire de la télévision et de la radio. Il y a eu, en outre, une couverture peu habituelle par les médias internationaux, qui s’étaient déplacés au Chili pour le show du premier anniversaire de la tragédie des 33 mineurs prévu pour le vendredi 5 août [référence est faite ici aux 33 mineurs miraculés de la mine de San José qui étaient restés bloqués plus de 60 jours et qui attaquent le gouvernement pour négligence].
D’une manière insolite, de fait le gouvernement lui-même orchestrait une incroyable journée de contre-propagande : les médias électroniques illustraient – « vous voyez, c’est en train de se passer » – la brutalité policière déchaînée, non seulement contre les étudiants qui voulaient manifester, mais contre tout être vivant, les passants, les voyageurs du Metro [une des stations importantes du métro se trouve à la Plaza d’Italia], les gens aux arrêts de bus, les gens loin d’être des étudiants, les travailleurs qui allaient à la maison ou au travail, les personnes du troisième âge qui se rendaient à un centre de santé, les habitants des maisons qui dans leurs foyers reçurent des gaz lacrymogènes hautement toxiques et des projections d’eau contaminée giclée par les Carabiniers, des touristes pris par surprise – sans expérience d’affrontements de rue – et même les chiens errants, etc. N’importe quel groupe de 3 à 5 personnes, sans discrimination d’âge, était attaqué au moyen de gaz, quoi qu’ils fassent, même s’ils cherchaient un transport public (dont les tarifs récemment augmentés accroissent le malaise de la population). Les événements se sont terminés à minuit passé et ont culminé avec le pillage et l’incendie d’un magasin La Polar, la chaîne de magasins de détail qui se trouve dans l’œil de l’ouragan pour ses abus contre presque un demi-million de clients dont elle a reconfiguré les dettes illégalement et unilatéralement [la consommation repose massivement sur le crédit].
Le gouvernement s’était proposé de maintenir de tous les côtés le dit « ordre public » en empêchant les étudiants de mettre le pied sur l’avenue emblématique des peupliers, la Alameda, l’artère invoquée dans ses ultimes paroles par le président Allende dans sa phrase « s’ouvriront les grandes avenues où passe l’homme libre ». La principale avenue de Santiago resta fermée toute la journée, de l’aube jusqu’à presque minuit. Mais il y eut, en outre, des heurts et des coupures du trafic dans les principales rues adjacentes, provoqués par la dispersion des étudiants qui partout élevèrent des barricades pour protester. Toute la ville s’est transformée en un enfer. Ce fut un jour perdu pour la sacro-sainte économie. Le « maintien de l’ordre public » a conduit à 18 heures de chaos urbain généralisé ou, en d’autres termes, le gouvernement a réussi à provoquer le « désordre public ».
Les événements du jeudi, qui se soldèrent par 874 arrestations dans tout le pays – plus de la moitié à Santiago – selon les chiffres du gouvernement, marquent « un avant et un après » dans le retour à la « démocratie » initié en 1990. D’une manière étrange, la brutale répression fut lancée un jour avant une importante réunion entre le ministre de l’Education et les étudiants qui devait marquer une deuxième rencontre de dialogue entre les parties, dont le prix avait été le remplacement de l’ex-ministre Joaquín Lavín [le 18 juillet 2011, Lavín, leader du groupe politique héritier du pinochetisme – Union démocrate indépendante –, a dû quitter le Ministère de l’éducation pour celui de la planification]. Le dialogue fut ainsi jeté par-dessus bord et le nouveau ministre de l’Education Felipe Bulnes perdit la base pour continuer à négocier.
Un autre aspect qui a mis en évidence la crise politique gouvernementale fut l’ordre de répression donné subitement par le président Piñera après qu’il eut toléré plus de deux mois de marches et manifestations de protestation des étudiants, des professeurs et citoyens sympathisants de la cause d’une éducation publique gratuite et de bonne qualité, financée et garantie par l’Etat et la Constitution. Le corps des Carabiniers a aussi démontré son incapacité stratégique à « maintenir l’ordre public ».
La journée du 4 août devait être marquée par une autre « bombe » : la chute de la popularité du président Piñera qui ne réunit que 26% d’opinion positive parmi les citoyens consultés par l’enquête CEP [Centro de Estudios Publicos], l’institut le plus prestigieux du pays. Il s’agit du taux le plus bas pour un président au cours des presque 22 ans qui ont suivi la dictature. Et ce recul est confirmé par d’autres sondages récents. Qui plus est, il y eut une brusque chute de la bourse dans un pays qui se vante d’être « blindé » économiquement et financièrement par rapport à la crise qui frappe le reste du monde. Il sera difficile pour Piñera de tirer des bénéfices du show du vendredi 5 pour le premier anniversaire de l’effondrement qui ensevelissait les 33 mineurs à cause du manque de sécurité dans l’exploitation du gisement San José, dans l’Atacama.
Un détail significatif est qu’il y a déjà un consensus pour estimer qu’une grande partie des désordres et pillages est le fait d’éléments du « lumpen », sans liens avec le monde estudiantin et que les Carabiniers sont incapables de contrôler. Beaucoup de ces éléments appartiennent y compris à leurs rangs et sont infiltrés par des « opérations secrètes » comme le démontrent d’abondantes vidéos et photos sur Internet peu diffusées par les médias.
Dans l’hystérie et la confusion officielles du vendredi, des porte-parole du gouvernement attribuent aux étudiants le pillage et l’incendie du supermarché La Polar. Mais ce qu’affirment Piñera et ses acolytes n’est déjà plus crédible pour plus de 60% des citoyens interrogés. Ils ont tout simplement cessé de croire ce que dit le premier homme du pays. Et cette perte de crédibilité affecte sérieusement la survie du système politique établi. D’ailleurs, tous les étudiants lui sont étrangers, eux qui ne sont même pas inscrits sur les listes électorales. Ils n’ont pas non plus peur des flics, s’affrontent à eux et n’ont pas connu les rigueurs de la dictature, puisqu’ils ont moins de 38 ans. Les gens qui ne participent pas au jeu électoral constituent plus de la moitié de la population en âge de voter.
Aucune force politique ne peut s’attribuer la direction de cet extraordinaire mouvement social pour une éducation publique gratuite et de qualité garantie par l’Etat et la Constitution, mouvement qui réunit toujours plus de soutien. Les étudiants ne visent pas des simples réformes, mais un changement structurel de grande profondeur, jamais envisagé par la classe politique, y compris par la Concertation [l’alliance entre le centre et la social-démocratie, initiée en 1989]. Quatre-vingts pour-cent des personnes interrogées appuient les revendications étudiantes, y compris celle de mettre fin au quasi sacro-saint caractère lucratif de l’éducation, consolidé durant les 20 ans de gouvernements de la Concertation. Piñera vient de montrer son total déphasage d’avec les citoyens en définissant l’éducation comme « un bien de consommation », donc à la portée de celui qui peut se la payer.
Le futur de la société chilienne est aujourd’hui imprévisible. La popularité du Congrès [les institutions parlementaires] est également basse dans les sondages. La Concertation, dans l’opposition, reçoit 22% d’approbation et la coalition [Coalition pour le changement] du gouvernement Piñera 24%. La tâche politique ardue entreprise par les étudiants dépasse totalement les institutions de l’Etat et les partis politiques. Une éducation publique gratuite et de qualité, garantie par l’Etat et la Constitution, requiert des amendements à la Constitution. De nombreuses personnes pensent que le moment est venu de remplacer la Constitution de Pinochet, rédigée en 1980 entre quatre murs, par une autre qui émane d’une assemblée constituante.
La transformation de l’éducation nécessite aussi un financement par l’Etat. Cela veut dire augmenter sévèrement les 17% d’impôts que paient les entreprises au moyen d’une réforme de la fiscalité ou renationaliser le secteur minier du cuivre – comme le proposent les étudiants –, un sujet tabou pour le gouvernement qui lui a plutôt l’intention de privatiser les maigres 28% de la production que l’Etat contrôle encore à travers Codelco.
Dit autrement, les étudiants et le mouvement social qui les soutient réclament un changement drastique du modèle économique, c’est-à-dire le capitalisme sauvage qui règne au Chili depuis Pinochet et qui a été perfectionné par la Concertation durant ses deux décennies au gouvernement [1990-2010, avec 4 présidents, Patricio Aylwin, PDC, Eduardo Frei, PDC, Ricardo Lagos, PPD-PS, et Michelle Bachelet, PS].
L’invitation de la dirigeante universitaire Camila Vallejo à faire un « cacerolazo » à partir de 21 heures le jeudi a eu un succès surprenant. Les coups de casseroles, qui ne s’entendaient plus au Chili depuis les années 1980, ont commencé à résonner à Santiago et dans onze autres villes du pays dès avant 21 heures et se sont prolongés jusqu’à passé minuit. Et malgré le froid intense, les gens sortaient de leurs maisons pour taper sur des marmites, réunis sur les places et les trottoirs, ce qui les a convertis en des cibles faciles supplémentaires pour les gaz des Carabiniers.
Devant l’incertitude politique d’un pays qui ne croit pas à son chef d’Etat, il n’y a pas besoin de la boule de cristal pour prédire avec assurance que Camila Vallejos s’est convertie en une figure politique, en vue nationalement et internationalement. La jeune étudiante en architecture qui préside la Fédération des étudiants de l’Université du Chili (FECH) et la Confédération des étudiants du Chili (CONFECH) a ainsi acquis une légitimité en tant que leader solide d’une nouvelle sorte. C’est pourquoi le fascisme chilien l’a menacée de mort ce vendredi 5 août : Tatiana Acuña Selles, secrétaire exécutive du Fonds du Livre au Ministère de la culture, a écrit sur Twitter : « On tue la chienne et c’en est fini de la portée », comme le rapporte la publication Siglo21. Cette même phrase, c’est Pinochet qui l’avait prononcée pendant le coup d’Etat du 11 septembre 1973, quand il fut informé de la mort de Salvador Allende. En même temps, des jeunes twitteurs d’extrême droite ont diffusé l’adresse de son domicile et son téléphone fixe pour faciliter les menaces. Le gouvernement devra assumer la responsabilité de la sécurité personnelle de Camila Vallejo.
Ernesto Carmona
CARMONA Ernesto
* Traduction A l’Encontre. Paru en français sur le site de A l’Encontre.
* Ernesto Carmona est un journaliste et écrivain chilien.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
MANIFESTATION de solidarité à Paris POUR UNE ÉDUCATION GRATUITE DE QUALITÉ POUR TOUS AU CHILI
Depuis avril 2011, les étudiants chiliens ont lancé un mouvement de contestation du "système éducatif chilien" hérité de la dictature de Pinochet et jamais remis en cause par les gouvernements civils de la Concertation qui lui ont succédé depuis 21 ans.
Les étudiants, comme les lycéens qui les ont rejoints, mènent depuis la mi-avril 2011 de nombreuses manifestations dans plusieurs villes du pays, soutenus par leurs professeurs et enseignants ainsi que par leurs familles. Ils réclament une ÉDUCATION GRATUITE ET DE QUALITÉ POUR TOUS.
Selon une enquête du quotidien La Tercera, publiée le 13 août, 76 % de la population chilienne soutient les revendications des étudiants et des lycéens. Les propositions faites par le gouvernement sont rejetées par 65 % des personnes interrogées. 75 % dénoncent la mauvaise qualité de l’éducation et sa commercialisation.
Le 19 juillet, 8 lycéens de la commune de Buin ont commencé une grève de la faim pour réclamer "une éducation d’état, laïque, gratuite et d’excellence" et la "renationalisation" du cuivre pour la financer.
Le 13 août, on comptait dans le pays 31 étudiants en grève de la faim : 20 d’entre eux sont lycéens et 11 sont universitaires. 4 dans la commune de Buin, 4 au Lycée Dario Salas et 3 dans le Lycée expérimental Artistique. Un étudiant est en grève au siège Chillan de l’Université de Bio Bio. 9 étudiants de l’UFRO à Temuco sont en grève de la faim, 4 à la faculté Andrés Bello, 5 à la Faculté de Médecine, 3 à l’université Catholique de Temuco. A Castro 5 lycéens sont en grève de la faim ainsi que 4 à Quellon.
C’est pourquoi nous appelons à soutenir ce vaste mouvement qui parcourt le Chili tout entier et à dénoncer la lourde répression que le gouvernement a déclenché contre les étudiants et lycéens manifestants.
VENEZ NOMBREUX AU RASSEMBLEMENT CE jeudi 18 AOÜT à partir de 18H30 FACE A L’AMBASSADE DU CHILI place Salvador Allende - Paris (Mo La Tour Maubourg)
Association de ex-prisonniers politiques au Chili Association RELMU, Collectif pour les Droits de l’Homme au Chili, FEDACH (Fédération des Associations Chiliennes) Terre et Liberté pour Arauco
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
NOUVELLE MANIFESTATION MONSTRE À SANTIAGO EN FAVEUR DE L'ÉDUCATION
article lu sur l'excellent blog Siglo XXI http://el-siglo2.blogspot.com/
Depuis trois mois, le gouvernement espère que la mobilisation étudiante s’essouffle. Elle ne cesse de grossir. Ce « mouvement étudiant » est en train de devenir un « mouvement social ». Et les analystes évoquent un « printemps chilien », un « mai 68 chilien ». La journée d’hier l’a démontré.
Les gens ont répondu massivement à la Marche familiale pour l’Education lancée à l’appel des étudiants et des professeurs. Parents, grands-parents, enfants ont marché, pancartes à la main, dans les rues de Santiago jusqu’au concert organisé dans le parc O’Higgins, un des plus grands parcs de la capitale. Une manifestation pacifique : c’est la deuxième fois que les étudiants réussissent ce tour de force.
Depuis la dictature d’Augusto Pinochet, qui s’est terminé il y a 21 ans, les manifestations massives se terminaient systématiquement par des heurts avec la police. Hier également, un groupe d’environ 300 étudiants et élèves du secondaire a entamé une marche vers le Congrès, qui se trouve à 120 km de distance, pour réclamer des solutions politiques. Plus préoccupant, trois élèves, entre 17 et 18 ans, en sont aujourd’hui à leur 35ème jour de grève de la faim pour revendiquer une meilleure éducation.
Depuis trois mois, le gouvernement espère que la mobilisation étudiante s’essouffle. Elle ne cesse de grossir. Ce « mouvement étudiant » est en train de devenir un « mouvement social ». Et les analystes évoquent un « printemps chilien », un « mai 68 chilien ». La journée d’hier l’a démontré.
Les gens ont répondu massivement à la Marche familiale pour l’Education lancée à l’appel des étudiants et des professeurs. Parents, grands-parents, enfants ont marché, pancartes à la main, dans les rues de Santiago jusqu’au concert organisé dans le parc O’Higgins, un des plus grands parcs de la capitale. Une manifestation pacifique : c’est la deuxième fois que les étudiants réussissent ce tour de force.
Depuis la dictature d’Augusto Pinochet, qui s’est terminé il y a 21 ans, les manifestations massives se terminaient systématiquement par des heurts avec la police. Hier également, un groupe d’environ 300 étudiants et élèves du secondaire a entamé une marche vers le Congrès, qui se trouve à 120 km de distance, pour réclamer des solutions politiques. Plus préoccupant, trois élèves, entre 17 et 18 ans, en sont aujourd’hui à leur 35ème jour de grève de la faim pour revendiquer une meilleure éducation.
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Chili : appel à la grève générale le 25 aout
La Centrale unitaire des travailleurs du Chili a lancé un appel à la Grève générale pour mercredi 24 et jeudi 25 août 2011.
Les Chiliens de la région parisienne qui soutiennent le mouvement des étudiants au Chili avec les associations Relmu-Paris, Terre et Liberté pour Arauco, l’association des Ex-Prisonniers Politiques Chiliens, la Fédération des Associations Chiliennes (Fedach-France) et le Collectif pour les Droits de l’Homme au Chili appellent à une manifestation, ce jeudi 25 août à partir de 18H30 face à l’ambassade du Chili, en soutien à la grève générale qui aura lieu ce même jour au Chili.
Parce que nous ne pouvons pas rester silencieux, parce que nous croyons que le système éducatif chilien est fondé sur l’inégalité, qu’il est injuste, élitiste et non-démocratique, nous adhérons à la grève convoquée par la CUT ces 24 et 25 août, soutenue aussi par les étudiants universitaires et secondaires. Nous soutenons les revendications pour une éducation publique, gratuite et de qualité pour tous et toutes, sans exclusion ! Courage étudiant-e-s chilien-nes .... l’Histoire est à nous !!!
Les Chiliens de la région parisienne qui soutiennent le mouvement des étudiants au Chili avec les associations Relmu-Paris, Terre et Liberté pour Arauco, l’association des Ex-Prisonniers Politiques Chiliens, la Fédération des Associations Chiliennes (Fedach-France) et le Collectif pour les Droits de l’Homme au Chili appellent à une manifestation, ce jeudi 25 août à partir de 18H30 face à l’ambassade du Chili, en soutien à la grève générale qui aura lieu ce même jour au Chili.
Parce que nous ne pouvons pas rester silencieux, parce que nous croyons que le système éducatif chilien est fondé sur l’inégalité, qu’il est injuste, élitiste et non-démocratique, nous adhérons à la grève convoquée par la CUT ces 24 et 25 août, soutenue aussi par les étudiants universitaires et secondaires. Nous soutenons les revendications pour une éducation publique, gratuite et de qualité pour tous et toutes, sans exclusion ! Courage étudiant-e-s chilien-nes .... l’Histoire est à nous !!!
ramiro- Messages : 238
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Chili
La vague de contestation sociale enfle au Chili
source le figaro du 25 aout
Un adolescent chilien est mort et quarante-deux policiers ont été blessés, dont six par balles dans la nuit de mercredi à jeudi au Chili, à la suite des heurts qui ont éclaté au premier jour de la grève nationale de 48 heures lancée par la CUT (Central unitaria de trabajadores). «Une chose est d'organiser une manifestation, une autre est de tenter de bloquer le pays», a déploré mercredi le président Sebastian Pinera. Ce mouvement vise à réclamer «une meilleure répartition des fruits de la croissance, grâce à des mesures sur l'impôt, le Code du travail et l'éducation». Dans Santiago, une quarantaine de barrages bloquaient plusieurs des principales avenues, jeudi. Les universités sont restées fermées, tout comme les principales administrations.
Dix-sept mois après son accession à la présidence, Sebastian Pinera souffre d'une cote de popularité au plus bas (26%) d'autant plus douloureuse que son implication dans le sauvetage des 33 mineurs de Copiapo avait, un temps, favorisé sa popularité.
Depuis janvier 2011, le pays est secoué de vagues successives de contestations. Cela a commencé dans l'extrême sud du pays, notamment à Punta Arenas, quand la population a violemment protesté contre la hausse du gaz qu'elle utilise douze mois sur douze pour se chauffer.
Puis de grandes manifestations ont été organisées pour contester le gigantesque projet hydroélectrique HydroAisen qui doit noyer des milliers d'hectares d'une des parties les plus sauvages de la Patagonie chilienne.
C'est la protestation étudiante qui a pris le plus d'ampleur à partir de juin. Chaque semaine, les étudiants organisent des blocages d'établissements et des manifestations monstres dans les grandes villes du pays. Fait nouveau: ce ne sont pas les seuls groupes gauchistes mais la plupart des étudiants issus de la classe moyenne qui sont au centre de la contestation.
L'héritage de Pinochet
Le mouvement est très populaire, sa principale revendication étant la gratuité des études. La plupart des familles chiliennes sont obligées de s'endetter pour envoyer étudier leurs enfants. «Cinq ans d'études, quinze de remboursement», affichait jeudi une étudiante. Ce système, hérité de la période Pinochet, «a asséché les financements des établissements publics et créé un système très discriminant, estime Marco Ominami, ancien candidat à la présidence et président de la Fondacion Progresa. On ne peut pas se contenter de modifier à la marge les règles, il est temps de les changer en profondeur.»
Maria Eugenia de La Fuente, du secrétariat général du gouvernement, explique au contraire que les dernières propositions du gouvernement permettent de répondre aux principales revendications des étudiants. «Nous avons proposé une baisse substantielle des taux d'intérêt des prêts aidés de 5,6 à 2% et élargi l'accès des bourses à 60% de la population étudiante.»
L'opposition de centre gauche, battue par Pinera aux dernières élections, n'échappe pas aux critiques des manifestants qui considèrent qu'elle n'a pas su ou osé changer le système Pinochet pendant les vingt ans où elle a gouverné le pays.
source le figaro du 25 aout
Un adolescent chilien est mort et quarante-deux policiers ont été blessés, dont six par balles dans la nuit de mercredi à jeudi au Chili, à la suite des heurts qui ont éclaté au premier jour de la grève nationale de 48 heures lancée par la CUT (Central unitaria de trabajadores). «Une chose est d'organiser une manifestation, une autre est de tenter de bloquer le pays», a déploré mercredi le président Sebastian Pinera. Ce mouvement vise à réclamer «une meilleure répartition des fruits de la croissance, grâce à des mesures sur l'impôt, le Code du travail et l'éducation». Dans Santiago, une quarantaine de barrages bloquaient plusieurs des principales avenues, jeudi. Les universités sont restées fermées, tout comme les principales administrations.
Dix-sept mois après son accession à la présidence, Sebastian Pinera souffre d'une cote de popularité au plus bas (26%) d'autant plus douloureuse que son implication dans le sauvetage des 33 mineurs de Copiapo avait, un temps, favorisé sa popularité.
Depuis janvier 2011, le pays est secoué de vagues successives de contestations. Cela a commencé dans l'extrême sud du pays, notamment à Punta Arenas, quand la population a violemment protesté contre la hausse du gaz qu'elle utilise douze mois sur douze pour se chauffer.
Puis de grandes manifestations ont été organisées pour contester le gigantesque projet hydroélectrique HydroAisen qui doit noyer des milliers d'hectares d'une des parties les plus sauvages de la Patagonie chilienne.
C'est la protestation étudiante qui a pris le plus d'ampleur à partir de juin. Chaque semaine, les étudiants organisent des blocages d'établissements et des manifestations monstres dans les grandes villes du pays. Fait nouveau: ce ne sont pas les seuls groupes gauchistes mais la plupart des étudiants issus de la classe moyenne qui sont au centre de la contestation.
L'héritage de Pinochet
Le mouvement est très populaire, sa principale revendication étant la gratuité des études. La plupart des familles chiliennes sont obligées de s'endetter pour envoyer étudier leurs enfants. «Cinq ans d'études, quinze de remboursement», affichait jeudi une étudiante. Ce système, hérité de la période Pinochet, «a asséché les financements des établissements publics et créé un système très discriminant, estime Marco Ominami, ancien candidat à la présidence et président de la Fondacion Progresa. On ne peut pas se contenter de modifier à la marge les règles, il est temps de les changer en profondeur.»
Maria Eugenia de La Fuente, du secrétariat général du gouvernement, explique au contraire que les dernières propositions du gouvernement permettent de répondre aux principales revendications des étudiants. «Nous avons proposé une baisse substantielle des taux d'intérêt des prêts aidés de 5,6 à 2% et élargi l'accès des bourses à 60% de la population étudiante.»
L'opposition de centre gauche, battue par Pinera aux dernières élections, n'échappe pas aux critiques des manifestants qui considèrent qu'elle n'a pas su ou osé changer le système Pinochet pendant les vingt ans où elle a gouverné le pays.
gérard menvussa- Messages : 6658
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