Violences policières
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Les flics belges aussi...
http://www.cheikfitanews.net/2014/02/la-d%C3%A9put%C3%A9e-bruxelloise-gis%C3%A8le-mandaila-trait%C3%A9e-de-macaque-battue-et-expuls%C3%A9e-d%E2%80%99un-avion-sn-par-la-police-belge.html
La députée bruxelloise Gisèle Mandaila traitée de macaque, battue et expulsée d’un avion SN par la police belge
Gisèle Mandaila, députée bruxelloise ainsi que trois autres femmes et un homme, tous d’origine congolaise ont été débarquées manu militari d’un vol SN à destination de Kinshasa, le samedi 15 février 2014.
La raison ?
Voici ce que nous avons recueilli sur place, auprès des cinq personnes débarquées.
Dans l’avion qui devait les amener à Kinshasa à partir de l’aéroport belge de Zaventem, il y avait une dame encadrée par la police et qu’on expulsait de la Belgique. Comme celle-ci criait, les cris de la malheureuse ont attiré l’attention des autres passagers. Madame Gisèle Mandaila qui était aussi dans l’avion s’approchera des policiers pour s’enquérir de la situation, elle sera reçue comme un chien dans un jeu de quilles. Les policiers ne voulaient rien entendre, rien savoir. Pourtant, c’est le souvenir du drame de Semira Adamu, tuée dans les mêmes circonstances en 1988 par la gendarmerie belge, qui motivait l’intervention de la députée. Car, le policier menaçait la dame expulsée de l’étouffer avec un coussin, en cas de nécessité.
Plusieurs passagers désapprouveront le traitement inhumain infligé à la jeune dame. La situation dégénéra au point que l’avion ne put continuer les manœuvres de décollage. Un renfort de la police arriva. Ce fut des coups sur ceux qui osaient s’exprimer, des injures du genre : « macaques », « rentrez chez vous si vous n’êtes pas contents… ».
La députée bruxelloise recevra même d’un policier un coup de poing en plein visage. Expulsés de l’avion, Gisèle Mandaila et ses compagnons d’infortune se retrouveront dans un fourgon de la police comme si c’était des bandits de grands chemins, pieds nus, sans manteau.
Si la compagnie aérienne a accepté de reprendre nos cinq voyageurs pour le vol du dimanche 16 février, au moment où nous avions quitté l’aéroport, rien n’avait encore été prévu pour le logement de celles qui venaient de Suisse et de France, et qui n’étaient que de passage à Bruxelles.
Bruxelles, le 15 février 2014
Cheik FITA
mykha- Messages : 1079
Date d'inscription : 19/06/2013
Re: Violences policières
Argenteuil : non-lieu annulé dans l’affaire Ali Ziri
Le collectif vérité et justice pour Ali Ziri se dit «satisfait» ce mercredi. Mardi, la cour de cassation a annulé l’arrêt de la cour d’Appel de Versailles qui confirmait le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par le juge d’instruction de Pontoise. «Nous sommes mobilisés depuis cinq ans. La décision d’hier [mardi] est une avancée considérable», réagit un membre du collectif.
Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, vivait à Argenteuil. Il est mort le 11 juin 2009, deux jours après une interpellation par la police, à la suite d’un contrôle routier. Il se trouvait alors en voiture avec un ami. Les deux hommes, passablement éméchés, auraient tenté de résister, contraignant les policiers à faire usage de la force pour les maîtriser. Il avait été conduit à l’hôpital d’Argenteuil le soir même vers 22 heures.
Alors que la première autopsie avait conclu à une « fragilité cardiaque » et confirmé la « forte alcoolémie » du sexagénaire, une contre-expertise avait révélé la présence de 27 « hématomes de 12 à 17 cm » sur son corps. L’affaire relève désormais de la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Rennes. Le collectif insiste : «Nous resterons mobilisés».
«?C’est une victoire, mais ça ne veut pas dire que c’est définitivement gagné?»?, réagit ce mercredi matin l’avocat de la famille d’Ali Ziri, Stéphane Maugendre. «?C’est un vrai camouflet au juge d’instruction [de Pontoise] et à la cour d’Appel de Versailles. La Cour de cassation leur reproche de ne pas avoir enquêté sur l’usage de la technique du pliage dans ce contexte, analyse le conseil. Deuxièmement, elle leur reproche de ne pas avoir instruit l’affaire sur l’attitude de la police au regard de l’état de Mr Ziri au moment de son interpellation. Il n’était visiblement pas bien et aurait dû être emmené tout de suite à l’hôpital?».
LeParisien.fr
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
Un retraité frappé par un policier lors d'un contrôle porte plainte
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
Homicides, accidents, « malaises », légitime défense : 50 ans de morts par la police
Il n’existe pas, en France, de décompte officiel des interventions des forces de l’ordre ayant entraîné la mort. Combien de décès liés à une opération de police en 2013 ? Les années précédentes ? Dans quelles circonstances policiers ou gendarmes font-ils usage de la force, au risque d’entraîner la mort ? Les bavures avérées sont-elles marginales ? Impossible de le savoir autrement qu’en recensant soi-même le nombre de cas où un simple contrôle, une interpellation ou une poursuite de suspects se sont conclus par la mort des personnes ciblées. Basta ! s’est attelé à cette tâche. Et publie une base de données inédite, collectant ces informations sur près d’un demi-siècle. Dans le but d’ouvrir le débat sur ce qui semble être un tabou.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
http://paris-luttes.info/montgeron-essonne-la-police-tue
Montgeron (Essonne) : La police tue
Publié le 30 juillet 2014 |
Essonne (91) | armes de la police | police
Un homme à été tué mardi 29 juillet 2014 par la police rue du Moulin de Senlis à Montgeron (Essonne). Son décès fait suite à un tir de policier.
Des policiers municipaux et nationaux intervenaient suite à une intervention concernant un tapage nocturne de quelques personnes dans le secteur.
« le policier national était à terre et a fait usage de son arme. Manifestement le policier était en état de légitime défense, il était à terre... », indique le maire sur France Info. L’homme est décédé sur le coup, d’une balle en plein thorax.
Le syndicat de police Alliance tout comme le maire de la commune avancent leurs propres conclusions avant même la fin de l’audition du policier :
- Le maire dénonce « une zone de non-droit ».
- Thierry Mazé, secrétaire régional du syndicat de police Alliance ajoute « Il ne s’agit en aucun cas d’un dérapage ou d’une bavure policière. Il y a certes cette fin tragique, mais c’était une intervention délicate et dangereuse où les policiers sont tombés face à un homme déterminé. Même s’il faut rester extrêmement prudent puisqu’une enquête interne [de l’Inspection générale de la police nationale] a été ouverte. »
Ces déclarations publiques n’ont qu’une seule conséquence : mettre un coup de pression pour écarter toute responsabilité de la police quand cette dernière tue.
L’homme abattu est de nationalité roumaine, âgé d’une quarantaine d’année.
« Le policier s’est senti menacé, il a tiré »
Pourtant, la légitime défense ne se fait pas que sur des préjugés et n’est envisageable que pour des réponses proportionnées en acte. On peut se demander si la "légitime défense" aurait été envisagée, tout comme le fait de tirer, si l’homme avait été d’une autre nationalité et d’une autre classe sociale [1].
On a donc plusieurs policiers sur-armés (et pas que d’arme à feu) face à un homme avec un tesson de bouteille, tué d’une balle... . Chacun se fera son idée de quand et comment la police tue et revendique avec assurance la légitime défense...
Article avec quelques reprises de France info et du Parisien.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
Le décès d'un opposant radical survenu dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) est survenu "dans le contexte d'affrontements" avec les forces de l'ordre, a annoncé à l'AFP le porte-parole des opposants.
"Selon les premiers éléments que nous avons recueillis, la mort a eu lieu dans le contexte d'affrontements avec les gendarmes. Nous ne disons pas que les forces de l'ordre ont tué un opposant mais un témoin nous a dit que le décès s'était passé au moment d'affrontements", a déclaré Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage.
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/un-deces-survenu-dans-le-contexte-d-affrontements-entre-gendarmes-et-opposants-au-barrage-du-tarn-7775007572
Invité- Invité
Re: Violences policières
Jesuisfred a écrit:Le décès d'un opposant radical survenu dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) est survenu "dans le contexte d'affrontements" avec les forces de l'ordre, a annoncé à l'AFP le porte-parole des opposants.
"Selon les premiers éléments que nous avons recueillis, la mort a eu lieu dans le contexte d'affrontements avec les gendarmes. Nous ne disons pas que les forces de l'ordre ont tué un opposant mais un témoin nous a dit que le décès s'était passé au moment d'affrontements", a déclaré Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage.
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/un-deces-survenu-dans-le-contexte-d-affrontements-entre-gendarmes-et-opposants-au-barrage-du-tarn-7775007572
A suivre avec attention.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Violences policières
Copas a écrit:Jesuisfred a écrit:Le décès d'un opposant radical survenu dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) est survenu "dans le contexte d'affrontements" avec les forces de l'ordre, a annoncé à l'AFP le porte-parole des opposants.
"Selon les premiers éléments que nous avons recueillis, la mort a eu lieu dans le contexte d'affrontements avec les gendarmes. Nous ne disons pas que les forces de l'ordre ont tué un opposant mais un témoin nous a dit que le décès s'était passé au moment d'affrontements", a déclaré Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage.
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/un-deces-survenu-dans-le-contexte-d-affrontements-entre-gendarmes-et-opposants-au-barrage-du-tarn-7775007572
A suivre avec attention.
Ca ressemble de plus en plus à un crime d'état.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Violences policières
http://www.bastamag.net/Ces-apprentis-James-Bond-qui
Ces apprentis James Bond qui espionnent la gauche et les écologistes
PAR IVAN DU ROY 30 SEPTEMBRE 2013
Mouvements écologistes et anticapitalistes sont surveillés de près par les polices européennes. Et tous les moyens sont bons, y compris l’infiltration. Vol d’identités d’enfants décédés, relations sexuelles avec leurs « cibles »… Au Royaume-Uni, les infiltrés et leurs supérieurs ne reculent devant aucun cynisme. Certains policiers ont même eu des enfants avec les militants qu’ils espionnent. Décryptage de ces détestables pratiques qui font l’objet de virulentes critiques, et échappent à tout contrôle parlementaire ou judiciaire.
Leurs défenseurs les comparent à des sortes de James Bond, qui fréquenteraient squats et lieux autogérés plutôt que des casinos huppés, qui participeraient à des « camps climat » ou à des actions de résistances passives plutôt qu’à de spectaculaires courses-poursuites. Ces espions au service de sa majesté, ce sont les policiers infiltrés au sein des mouvements écologistes ou anticapitalistes. Ces méthodes d’infiltration font l’objet de virulentes critiques au Royaume-Uni, depuis qu’elles ont été révélées par l’affaire Mark Kennedy. Ce policier s’est infiltré entre 2003 et 2010 au sein de groupes de la gauche radicale européenne, dont le collectif militant de Tarnac, avant d’être démasqué. Les informations transmises par Kennedy ont notamment été utilisées par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) pour monter son dossier contre « les neuf de Tarnac ». Depuis, les affaires impliquant des infiltrés se sont multipliées.
Leurs noms sont révélés au gré de scandales, de procès ou de plaintes qui défraient la chronique outre-Manche : Lynn Watson, une agent de police basée à Leeds, a infiltré plusieurs groupes écologistes, anticapitalistes et pacifistes entre 2003 et 2008. Simon Wellings demeure quatre ans au sein du réseau anticapitaliste Globalise Resistance, avant de se griller par un coup de fil accidentel alors qu’il transmet infos et photos dans un commissariat. Jim Sutton, infiltré au sein du mouvement Reclaim the Streets – un mouvement de réappropriation de l’espace public – à la fin des années 90, finit par avouer qu’il est policier à sa compagne militante… avec qui il a eu deux enfants ! Le couple divorce en 2009. Bob Robinson (ou Bob Lambert) et John Baker intègrent Greenpeace dans les années 80 et 90. Tous deux ont des relations amoureuses durables avec une de leurs « cibles »… Une version « réalité » de James Bond, où la subversion anticapitaliste et écologiste est combattue avec les mêmes moyens que ceux utilisés pour démanteler un réseau terroriste ou de trafic de drogue.
Un service très spécial
Le Royaume-Uni dispose d’une solide expérience en matière d’infiltrations des milieux activistes, pacifistes, écologistes ou anarchistes : 40 ans exactement. Tout commence en 1968. En pleine période de contestation et de manifs contre la guerre du Vietnam naît le « SDS » (Special Demonstration Squad), un « Service spécial des manifestations ». Il sera dissous en 2008. Ses pratiques font désormais l’objet de demandes d’investigations de la part de parlementaires et d’avocats après une succession de révélations plus détestables les unes que les autres.
« Quelles sont les critères pour autoriser une infiltration ? Construire une relation avec des « cibles », y compris avoir des enfants avec elles, fait-il partie des politiques officielles de l’État ? Dans quelle mesure ces opérations d’infiltration sont-elles coordonnées au niveau européen ? », interroge le centre de recherche indépendant Statewatch, basé à Londres, qui regroupe avocats, chercheurs ou journalistes travaillant sur la question des libertés publiques [1].
Quand l’État vole les identités d’enfants décédés
En février, le quotidien The Guardian révèle que, pour mener à bien ses infiltrations, la police britannique « a volé les identités d’environ 80 enfants décédés pour établir des faux passeports à leurs noms » [2]. A l’exemple de « Peter Daley », infiltré au sein de mouvements antiracistes dans les années 90, qui utilise comme couverture l’identité d’un enfant de quatre ans mort de leucémie. Le vol de l’identité et du certificat de naissance facilitait l’élaboration de couvertures crédibles.
Le procédé, dévoilé sur la place publique, est qualifié de « macabre », « irrespectueux » et « odieux » par la commission parlementaire chargée de suivre les affaires intérieures [3]. La police britannique assure aujourd’hui que de telles pratiques n’ont plus cours et a lancé une enquête interne. Jusqu’à cet été, ses chefs n’avaient toujours pas daigné entrer en relation avec les familles concernées [4]). James Bond n’est plus un gentleman.
Des conjointes et épouses abusées
La recherche des responsables tarde. « Il n’existe pas un fichier poussiéreux rangé quelque part au sein de Scotland Yard qui nous apportera toutes les réponses. Mais plus de 50 000 documents, papier et électronique, que nous devons passer au crible », précise la Commissaire adjointe, Patricia Gallan, en février 2013, auprès des parlementaires membres de la commission d’enquête sur le sujet. Une manière de prévenir : les réponses risquent bien de ne jamais être divulguées. D’autant que les enquêtes resteront internes.
Une autre affaire se retrouve quasiment classée « secret défense ». En décembre 2011, après les premières révélations sur les policiers espions, huit femmes annoncent poursuivre en justice la police britannique. En cause : l’infiltration de cinq officiers au sein de « groupes promouvant la justice sociale ou environnementale ». Des agents qui, tout en cachant leurs véritables motivations, étaient devenus leurs conjoints. Les relations intimes ont duré entre sept mois et… 9 ans ! Les plaignantes s’appuient sur les articles de la Convention européenne des droits de l’Homme qui protègent la vie privée et familiale, et interdisent des traitements dégradants et inhumains. Mais, début 2013, la Haute Cour stipule que l’affaire sera traitée à huis clos, dans le secret du « Tribunal spécial sur les pouvoirs d’investigation de l’État » (Investigatory Powers Tribunal), chargé de contrôler les activités de surveillance et d’infiltration menées par la police et les services secrets britanniques.
La jurisprudence James Bond
Pour justifier le recours à cette législation spéciale, le juge Michael Tugendhat, n’hésite pas à se référer au fameux héros de Ian Fleming : « James Bond est le plus célèbre exemple fictif d’un membre des services de renseignement qui utilise ses relations avec les femmes pour obtenir des informations ou accéder à des personnes et des biens. (…) Ian Fleming ne s’attarde pas sur la manière dont son héros utilise la tromperie, et encore moins sur le préjudice psychologique que ces relations pourraient provoquer. Mais bien que fictif, cet exemple accrédite la vue que les services de renseignement et de police déploient depuis de nombreuses années des hommes et des femmes officiers dans le but de nouer des relations personnelles de nature intime afin d’obtenir des informations. (…) De mon point de vue, chacun, dans sa vie, doit assumer le fait que les services secrets et la police doivent, de temps en temps, déployer des officiers infiltrés, que ce soit à tort ou à raison. » Ces cas de tromperies, de manipulations, de mensonges et d’humiliations, au service de la sécurité de l’État, seront donc traitées en toute discrétion. Grâce à un roman.
« Nous sommes indignés que la Haute Cour permette à la police (…) de garder le secret de leurs opérations abusives et manipulatrices. En comparaison, la vie privée des citoyens espionnés par la police secrète ne dispose d’aucune protection, ce qui est contraire à tous les principes que nous pourrions attendre d’une société démocratique », ont répondu les huit plaignantes. « Il est inacceptable que des agents de l’État puissent cultiver des relations durables et intimes avec des militants politiques afin de collecter de soi-disant renseignements sur les mouvements politiques. Nous avons l’intention de poursuivre ce combat. » (voir leur site).
Quand l’infiltration se retourne contre la police
Même les élus se voient retourner une fin de non-recevoir. Jenny Jones, vice-Présidente de la commission sur la sécurité londonienne, et élue verte de la capitale, a critiqué « l’obstruction délibérée » de la police suite à ses demandes d’informations répétées sur les opérations d’infiltration. Malgré les remous, l’opaque rideau qui recouvre ces barbouzeries ne se déchire pas.
L’une des opérations d’infiltration menée par Mark Kennedy avait abouti à la plus grande rafle d’activistes écologistes de l’histoire britannique. 114 militants, suspectés de préparer une action contre une très polluante centrale au charbon près de Nottingham, ont été arrêtés préventivement en avril 2009. Parmi eux, 20 activistes sont poursuivis puis condamnés à de courtes peines d’emprisonnement ou des amendes. Ces condamnations sont finalement annulées car l’accusation n’avait pas communiqué l’ensemble de son dossier à la défense… dont les informations recueillies par la taupe. D’autres militants écologistes pourraient faire appel dans des affaires similaires, dont les dossiers à charge sont basés sur les informations de policiers infiltrés.
L’Europe envahie de taupes
Ces scandales ne se cantonnent pas au territoire britannique. Ils s’étendent au-delà des frontières du royaume, à l’Europe continentale. Pendant ses sept années d’infiltration au sein de la gauche radicale, Mark Kennedy a ainsi été « déployé » dans onze pays différents, dont la France, lors d’une quarantaine d’évènements militants (rencontres, manifestations…). Ces opérations sont coordonnées au niveau européen par un groupe spécial (European Cooperation Group on Undercover Activities, ECG), créé en 2011. L’ECG regroupe Interpol, plusieurs services de police des États membres de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, dont… la très démocratique Russie. L’ECG fait elle-même partie d’un groupe de travail international (IWG [5]) avec les services états-uniens ou israéliens.
« Lorsque les forces de police et les services de renseignement s’engagent dans la coopération internationale, le grand perdant est le contrôle parlementaire. L’importance croissante des réseaux de policiers en civil rend cette situation bien plus critique », alerte en 2012 le député de gauche allemand Andrej Hunko. L’affaire des infiltrés britanniques a fait des vagues jusqu’à Berlin. Des députés du Bundestag questionnent à plusieurs reprises le gouvernement d’Angela Merkel sur le niveau d’implication de la police allemande, et des polices européennes, dans ces opérations secrètes. Le ministère de l’Intérieur précise alors qu’il n’autorise pas ses agents, y compris les agents étrangers opérant sur le sol allemand, à avoir et à entretenir des relations sexuelles dans le cadre d’une enquête.
Les élus n’en apprendront pas beaucoup plus, « pour des raisons de confidentialité. » « L’infiltration des mouvements de gauche européens illustre cette coopération policière menée en l’absence de tout contrôle parlementaire. On ne sait toujours pas sur ordre de qui l’enquêteur infiltré opérait pendant les années de son activité », rappelle Andrej Hunko. En France, les opérations d’infiltration sont censées être réalisées sous le contrôle d’un procureur ou d’un juge d’instruction (voir le Code de procédure pénale). Mais aucun cadre juridique ou démocratique n’existe au niveau européen pour contrôler ces pratiques. Les barbouzes chargés d’espionner les mouvements de contestation ont de beaux jours devant eux.
Ivan du Roy, avec Statewatch
Ces apprentis James Bond qui espionnent la gauche et les écologistes
PAR IVAN DU ROY 30 SEPTEMBRE 2013
Mouvements écologistes et anticapitalistes sont surveillés de près par les polices européennes. Et tous les moyens sont bons, y compris l’infiltration. Vol d’identités d’enfants décédés, relations sexuelles avec leurs « cibles »… Au Royaume-Uni, les infiltrés et leurs supérieurs ne reculent devant aucun cynisme. Certains policiers ont même eu des enfants avec les militants qu’ils espionnent. Décryptage de ces détestables pratiques qui font l’objet de virulentes critiques, et échappent à tout contrôle parlementaire ou judiciaire.
Leurs défenseurs les comparent à des sortes de James Bond, qui fréquenteraient squats et lieux autogérés plutôt que des casinos huppés, qui participeraient à des « camps climat » ou à des actions de résistances passives plutôt qu’à de spectaculaires courses-poursuites. Ces espions au service de sa majesté, ce sont les policiers infiltrés au sein des mouvements écologistes ou anticapitalistes. Ces méthodes d’infiltration font l’objet de virulentes critiques au Royaume-Uni, depuis qu’elles ont été révélées par l’affaire Mark Kennedy. Ce policier s’est infiltré entre 2003 et 2010 au sein de groupes de la gauche radicale européenne, dont le collectif militant de Tarnac, avant d’être démasqué. Les informations transmises par Kennedy ont notamment été utilisées par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) pour monter son dossier contre « les neuf de Tarnac ». Depuis, les affaires impliquant des infiltrés se sont multipliées.
Leurs noms sont révélés au gré de scandales, de procès ou de plaintes qui défraient la chronique outre-Manche : Lynn Watson, une agent de police basée à Leeds, a infiltré plusieurs groupes écologistes, anticapitalistes et pacifistes entre 2003 et 2008. Simon Wellings demeure quatre ans au sein du réseau anticapitaliste Globalise Resistance, avant de se griller par un coup de fil accidentel alors qu’il transmet infos et photos dans un commissariat. Jim Sutton, infiltré au sein du mouvement Reclaim the Streets – un mouvement de réappropriation de l’espace public – à la fin des années 90, finit par avouer qu’il est policier à sa compagne militante… avec qui il a eu deux enfants ! Le couple divorce en 2009. Bob Robinson (ou Bob Lambert) et John Baker intègrent Greenpeace dans les années 80 et 90. Tous deux ont des relations amoureuses durables avec une de leurs « cibles »… Une version « réalité » de James Bond, où la subversion anticapitaliste et écologiste est combattue avec les mêmes moyens que ceux utilisés pour démanteler un réseau terroriste ou de trafic de drogue.
Un service très spécial
Le Royaume-Uni dispose d’une solide expérience en matière d’infiltrations des milieux activistes, pacifistes, écologistes ou anarchistes : 40 ans exactement. Tout commence en 1968. En pleine période de contestation et de manifs contre la guerre du Vietnam naît le « SDS » (Special Demonstration Squad), un « Service spécial des manifestations ». Il sera dissous en 2008. Ses pratiques font désormais l’objet de demandes d’investigations de la part de parlementaires et d’avocats après une succession de révélations plus détestables les unes que les autres.
« Quelles sont les critères pour autoriser une infiltration ? Construire une relation avec des « cibles », y compris avoir des enfants avec elles, fait-il partie des politiques officielles de l’État ? Dans quelle mesure ces opérations d’infiltration sont-elles coordonnées au niveau européen ? », interroge le centre de recherche indépendant Statewatch, basé à Londres, qui regroupe avocats, chercheurs ou journalistes travaillant sur la question des libertés publiques [1].
Quand l’État vole les identités d’enfants décédés
En février, le quotidien The Guardian révèle que, pour mener à bien ses infiltrations, la police britannique « a volé les identités d’environ 80 enfants décédés pour établir des faux passeports à leurs noms » [2]. A l’exemple de « Peter Daley », infiltré au sein de mouvements antiracistes dans les années 90, qui utilise comme couverture l’identité d’un enfant de quatre ans mort de leucémie. Le vol de l’identité et du certificat de naissance facilitait l’élaboration de couvertures crédibles.
Le procédé, dévoilé sur la place publique, est qualifié de « macabre », « irrespectueux » et « odieux » par la commission parlementaire chargée de suivre les affaires intérieures [3]. La police britannique assure aujourd’hui que de telles pratiques n’ont plus cours et a lancé une enquête interne. Jusqu’à cet été, ses chefs n’avaient toujours pas daigné entrer en relation avec les familles concernées [4]). James Bond n’est plus un gentleman.
Des conjointes et épouses abusées
La recherche des responsables tarde. « Il n’existe pas un fichier poussiéreux rangé quelque part au sein de Scotland Yard qui nous apportera toutes les réponses. Mais plus de 50 000 documents, papier et électronique, que nous devons passer au crible », précise la Commissaire adjointe, Patricia Gallan, en février 2013, auprès des parlementaires membres de la commission d’enquête sur le sujet. Une manière de prévenir : les réponses risquent bien de ne jamais être divulguées. D’autant que les enquêtes resteront internes.
Une autre affaire se retrouve quasiment classée « secret défense ». En décembre 2011, après les premières révélations sur les policiers espions, huit femmes annoncent poursuivre en justice la police britannique. En cause : l’infiltration de cinq officiers au sein de « groupes promouvant la justice sociale ou environnementale ». Des agents qui, tout en cachant leurs véritables motivations, étaient devenus leurs conjoints. Les relations intimes ont duré entre sept mois et… 9 ans ! Les plaignantes s’appuient sur les articles de la Convention européenne des droits de l’Homme qui protègent la vie privée et familiale, et interdisent des traitements dégradants et inhumains. Mais, début 2013, la Haute Cour stipule que l’affaire sera traitée à huis clos, dans le secret du « Tribunal spécial sur les pouvoirs d’investigation de l’État » (Investigatory Powers Tribunal), chargé de contrôler les activités de surveillance et d’infiltration menées par la police et les services secrets britanniques.
La jurisprudence James Bond
Pour justifier le recours à cette législation spéciale, le juge Michael Tugendhat, n’hésite pas à se référer au fameux héros de Ian Fleming : « James Bond est le plus célèbre exemple fictif d’un membre des services de renseignement qui utilise ses relations avec les femmes pour obtenir des informations ou accéder à des personnes et des biens. (…) Ian Fleming ne s’attarde pas sur la manière dont son héros utilise la tromperie, et encore moins sur le préjudice psychologique que ces relations pourraient provoquer. Mais bien que fictif, cet exemple accrédite la vue que les services de renseignement et de police déploient depuis de nombreuses années des hommes et des femmes officiers dans le but de nouer des relations personnelles de nature intime afin d’obtenir des informations. (…) De mon point de vue, chacun, dans sa vie, doit assumer le fait que les services secrets et la police doivent, de temps en temps, déployer des officiers infiltrés, que ce soit à tort ou à raison. » Ces cas de tromperies, de manipulations, de mensonges et d’humiliations, au service de la sécurité de l’État, seront donc traitées en toute discrétion. Grâce à un roman.
« Nous sommes indignés que la Haute Cour permette à la police (…) de garder le secret de leurs opérations abusives et manipulatrices. En comparaison, la vie privée des citoyens espionnés par la police secrète ne dispose d’aucune protection, ce qui est contraire à tous les principes que nous pourrions attendre d’une société démocratique », ont répondu les huit plaignantes. « Il est inacceptable que des agents de l’État puissent cultiver des relations durables et intimes avec des militants politiques afin de collecter de soi-disant renseignements sur les mouvements politiques. Nous avons l’intention de poursuivre ce combat. » (voir leur site).
Quand l’infiltration se retourne contre la police
Même les élus se voient retourner une fin de non-recevoir. Jenny Jones, vice-Présidente de la commission sur la sécurité londonienne, et élue verte de la capitale, a critiqué « l’obstruction délibérée » de la police suite à ses demandes d’informations répétées sur les opérations d’infiltration. Malgré les remous, l’opaque rideau qui recouvre ces barbouzeries ne se déchire pas.
L’une des opérations d’infiltration menée par Mark Kennedy avait abouti à la plus grande rafle d’activistes écologistes de l’histoire britannique. 114 militants, suspectés de préparer une action contre une très polluante centrale au charbon près de Nottingham, ont été arrêtés préventivement en avril 2009. Parmi eux, 20 activistes sont poursuivis puis condamnés à de courtes peines d’emprisonnement ou des amendes. Ces condamnations sont finalement annulées car l’accusation n’avait pas communiqué l’ensemble de son dossier à la défense… dont les informations recueillies par la taupe. D’autres militants écologistes pourraient faire appel dans des affaires similaires, dont les dossiers à charge sont basés sur les informations de policiers infiltrés.
L’Europe envahie de taupes
Ces scandales ne se cantonnent pas au territoire britannique. Ils s’étendent au-delà des frontières du royaume, à l’Europe continentale. Pendant ses sept années d’infiltration au sein de la gauche radicale, Mark Kennedy a ainsi été « déployé » dans onze pays différents, dont la France, lors d’une quarantaine d’évènements militants (rencontres, manifestations…). Ces opérations sont coordonnées au niveau européen par un groupe spécial (European Cooperation Group on Undercover Activities, ECG), créé en 2011. L’ECG regroupe Interpol, plusieurs services de police des États membres de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, dont… la très démocratique Russie. L’ECG fait elle-même partie d’un groupe de travail international (IWG [5]) avec les services états-uniens ou israéliens.
« Lorsque les forces de police et les services de renseignement s’engagent dans la coopération internationale, le grand perdant est le contrôle parlementaire. L’importance croissante des réseaux de policiers en civil rend cette situation bien plus critique », alerte en 2012 le député de gauche allemand Andrej Hunko. L’affaire des infiltrés britanniques a fait des vagues jusqu’à Berlin. Des députés du Bundestag questionnent à plusieurs reprises le gouvernement d’Angela Merkel sur le niveau d’implication de la police allemande, et des polices européennes, dans ces opérations secrètes. Le ministère de l’Intérieur précise alors qu’il n’autorise pas ses agents, y compris les agents étrangers opérant sur le sol allemand, à avoir et à entretenir des relations sexuelles dans le cadre d’une enquête.
Les élus n’en apprendront pas beaucoup plus, « pour des raisons de confidentialité. » « L’infiltration des mouvements de gauche européens illustre cette coopération policière menée en l’absence de tout contrôle parlementaire. On ne sait toujours pas sur ordre de qui l’enquêteur infiltré opérait pendant les années de son activité », rappelle Andrej Hunko. En France, les opérations d’infiltration sont censées être réalisées sous le contrôle d’un procureur ou d’un juge d’instruction (voir le Code de procédure pénale). Mais aucun cadre juridique ou démocratique n’existe au niveau européen pour contrôler ces pratiques. Les barbouzes chargés d’espionner les mouvements de contestation ont de beaux jours devant eux.
Ivan du Roy, avec Statewatch
fée clochette- Messages : 1274
Date d'inscription : 23/06/2010
Age : 59
Localisation : vachement loin de la capitale
Re: Violences policières
Commissariat attaqué près de Tours : la piste de l'islamisme radical privilégiée
Un homme de 20 ans a attaqué des policiers au couteau à Joué-les-Tours. Le pronostic vital des deux fonctionnaires n'est pas engagé même s'ils ont été sérieusement blessés. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête alors que Manuel Valls promet la «sévérité de l'Etat».
http://www.leparisien.fr/faits-divers/indre-et-loire-un-homme-abattu-apres-avoir-attaque-des-policiers-au-couteau-20-12-2014-4389871.php
Invité- Invité
Re: Violences policières
Message transmis par des camarades tourangeaux :
Message lancé par des ami-e-s de Bertrand/Bilal tué hier à Joué-les-Tours :
"Pour rétablir la vérité notre frere Bertrand Bilal alias Opsi rahimou Allah n'était pas du tout terroriste ni extrémiste . Il s'agit ni plus ni moins d'une bavure policière . Les médias nous mentent et ne cessent de salir notre belle religion. Un flic qui se fait détester de tous et qui a des pratiques du métier quelque peu barbare s'est fait tabasser pendant qu'il jogger. C'est ce même flic qui avait tabasser les noirs dans la vidéo qui avait fait du bruit sur la toile. Ils ont été au kebab de joue centre pour chercher qui avait agresser Loic (le flic). Ils ont ramené Opsi sans preuve au poste et de la tout a dégénérer ! Aucun témoignage n'a été fait ils se sont mis a 2-3 sur lui et l'ont balayé, il a voulu se défendre en sortant son couteau sentant que la situation dégénérer (légitime défense quand on est pas coupable). La flic de l'accueil a pris peur et a vidé son chargeur de balle sur lui. Ils veulent nous faire croire que la police d'ici a un bon fond (après la vidéo de témoin qui a tourné) et que ce sont les jeunes les fauteurs de trouble ! Aux alentours des comico des caméras sont présentent !! Inch allah que la vérité éclate aux grands jours les médias nous bassinent avec des mensonges ! Qu'Allah apaise la peine de sa famille et lui fasse miséricorde ! Transmettez le message partout autour de vous en soutien a Bilal, au nom de la vérité et de notre belle religion de paix."
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
Pas de témoin mais "on" sait quand même comment ça s'est passé ?!Aucun témoignage
Je ne pense pas qu'il soit prudent pour le forum de se précipiter à relayer tout ce qui peut courir sur la toile.
alexi- Messages : 1815
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Violences policières
Joué-lès-Tours : la version officielle mise à mal en six actes
Pour résumer : pas d'attaque par un djihadiste criant "Allahou akbar", mais un jeune homme emmené au commissariat qui crie "Ah !", sort un couteau et blesse les policiers qui l'ont ceinturé, alors qu'un autre sort son arme et le tue. Et des médias qui répètent en boucle les mensonges policiers.
Pour résumer : pas d'attaque par un djihadiste criant "Allahou akbar", mais un jeune homme emmené au commissariat qui crie "Ah !", sort un couteau et blesse les policiers qui l'ont ceinturé, alors qu'un autre sort son arme et le tue. Et des médias qui répètent en boucle les mensonges policiers.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
http://www.courrier-picard.fr/region/creil-les-policiers-ne-seront-pas-poursuivis-ia0b0n489810
Un policier en civil accusait des collègues de violences en gare de Creil en 2009.
Creil : les policiers ne seront pas poursuivis
À moins d’un dernier recours devant la cour de cassation, cette affaire devrait en rester là. Un policier antillais, qui dénonçait avoir subi un contrôle au faciès suivi de violences sur sa personne par trois collègues en tenue, devant la gare de Creil en 2009, n’obtiendra pas le renvoi des fonctionnaires en justice. Au terme d’une longue bataille judiciaire, la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Amiens vient de confirmer le non-lieu pour les policiers.
Le 26 janvier 2009, cet homme de 59 ans se rend sur son lieu de travail en région parisienne depuis la gare de Creil. Il explique qu’il a constaté la présence de trois policiers qui ne contrôlaient que les Noirs et les Arabes, selon ses dires. Sans exposer aux fonctionnaires qu’il est l’un de leur collègue, il va demander des explications. Le quinquagénaire d’origine antillaise se fait contrôler à son tour. Mais, ont noté les juges, il a « sorti son portefeuille mais n’a pas présenté ses papiers d’identité ». L’homme avait été menotté.
Les juges ont considéré que le contrôle « était régulier et ne saurait constituer en soi une atteinte physique ou psychique » au plaignant. Ils soulignent par ailleurs « qu’aucun élément ne permet de conforter sa thèse d’une discrimination qui aurait été à l’origine du recours ».
Ce non-lieu vient confirmer la décision du premier juge d’instruction en charge de l’enquête, ainsi que des réquisitions du parquet. Symbole de la bataille judiciaire qu’a suscitée cette affaire, ainsi que le plaignant et ses avocats (Mes Ursulet, Charrière-Bournazel), les policiers mis en cause et leurs conseils (Mes Bibard, Diboundje et Bertrandie) avaient passé plus de 8 heures dans le bureau d’un juge d’instruction de Senlis lors des confrontations…
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Violences policières
Etats-Unis : un policier blanc tue un homme noir de plusieurs balles dans le dos
Le Monde.fr | 08.04.2015 à 01h34 • Mis à jour le 08.04.2015 à 10h03 | Par Stéphane Lauer (New York, correspondant)
Au départ, il s'agit d'un banal contrôle. Walter Scott, un homme noir de 50 ans, circulait samedi 4 avril dans un véhicule avec un feu cassé. Arrêté par la police dans la ville de North Charleston, en Caroline du Sud, il sort de la voiture pour s'échapper dans un petit jardin public voisin. Rattrapé par un policier, l'incident tourne au drame. M. Scott tente à nouveau de s'échapper et commence à courir. Le policier dégaine alors son arme et tire à huit reprises. L'homme s'effondre.
Selon l'un des avocats de la famille de la victime, cité par le New York Times, M. Scott a été touché cinq fois : trois fois dans le dos, une fois dans le haut des fesses et une fois à l'oreille. Au moins l'une des balles a atteint le cœur, précise l'avocat, qui affirme tirer ses informations du médecin légiste.
Dans un premier temps, le policier, Michael Slager, 33 ans, avait invoqué la légitime défense pour justifier son geste, prétextant que l'homme avait tenté de se saisir de son pistolet paralysant et que sa vie était menacée. Seulement, derrière la grille du jardin, un homme a tout filmé. Et les images contredisent la version du policier, qui ne semble à aucun moment menacé. Celui-ci a été mis en examen pour assassinat, mardi 7 avril, après la révélation de la vidéo.
Une manifestation est prévue mercredi, organisée par des associations de défense des droits civiques.
Cette affaire survient dans un contexte particulièrement tendu. Ces derniers mois, les cas de bavures policières se sont multipliés à Ferguson (Missouri), à New York ou à Cleveland (Ohio), avec toujours le même scénario : un policier blanc qui tue un suspect noir.
Trois affaires qui avaient provoqué des émeutes et des manifestations pendant plusieurs semaines. Face à l'émoi suscité, la Maison Blanche avait préconisé une série de mesures pour tenter de changer les pratiques policières et améliorer les relations entre les forces de l'ordre et les minorités.
Lire : Aux Etats-Unis, la longue histoire des brutalités policières
Maquiller le meurtre en légitime défense ?
Facteur aggravant, dans la vidéo révélée par le New York Times, on voit le policier, après avoir passé les menottes à l'homme qui gît par terre, ramasser quelque chose, qu'il laisse ensuite tomber près du corps. Il pourrait s'agir d'une façon de maquiller le meurtre en légitime défense.
Les images ont été en tout cas suffisantes pour que le maire de North Charleston, Keith Summey, annonce l'inculpation du policier. « Quand vous êtes en tort, vous êtes en tort, a expliqué le maire lors d'une conférence de presse, mardi. Quand vous prenez une mauvaise décision, on ne regarde pas si vous portez un insigne de police ou si vous êtes un simple citoyen, vous devez assumer cette décision. »
Alors que le rapport de police rédigé dans la foulée du drame expliquait que les policiers avaient tenté de ranimer la victime, la vidéo montre au contraire que les agents n'ont rien fait pour tenter de le sauver, le laissant face contre terre, les mains menottées et le dos ensanglanté.
Antécédents
Selon le New York Times, la victime avait été arrêtée une dizaine de fois pour des faits mineurs. Son frère, cité par le journal local, le Post and Courier, affirme qu'il se serait enfui parce qu'il pensait qu'on l'arrêtait afin qu'il paye la pension alimentaire de ses enfants.
Selon le même journal, le policier avait quant à lui déjà fait l'objet de deux plaintes, dont l'une par un homme affirmant qu'il avait utilisé un Taser à son encontre sans raison, en septembre 2013. Une enquête interne l'avait disculpé, bien que le suspect n'ait jamais été arrêté dans cette affaire.
Etats-Unis : un policier blanc abat un homme... par lemondefr
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/04/08/etats-unis-un-policier-blanc-abat-un-homme-noir-de-huit-balles-dans-le-dos_4611221_3222.html#LMdDYqI5FXZrRIDI.99
Le Monde.fr | 08.04.2015 à 01h34 • Mis à jour le 08.04.2015 à 10h03 | Par Stéphane Lauer (New York, correspondant)
Au départ, il s'agit d'un banal contrôle. Walter Scott, un homme noir de 50 ans, circulait samedi 4 avril dans un véhicule avec un feu cassé. Arrêté par la police dans la ville de North Charleston, en Caroline du Sud, il sort de la voiture pour s'échapper dans un petit jardin public voisin. Rattrapé par un policier, l'incident tourne au drame. M. Scott tente à nouveau de s'échapper et commence à courir. Le policier dégaine alors son arme et tire à huit reprises. L'homme s'effondre.
Selon l'un des avocats de la famille de la victime, cité par le New York Times, M. Scott a été touché cinq fois : trois fois dans le dos, une fois dans le haut des fesses et une fois à l'oreille. Au moins l'une des balles a atteint le cœur, précise l'avocat, qui affirme tirer ses informations du médecin légiste.
Dans un premier temps, le policier, Michael Slager, 33 ans, avait invoqué la légitime défense pour justifier son geste, prétextant que l'homme avait tenté de se saisir de son pistolet paralysant et que sa vie était menacée. Seulement, derrière la grille du jardin, un homme a tout filmé. Et les images contredisent la version du policier, qui ne semble à aucun moment menacé. Celui-ci a été mis en examen pour assassinat, mardi 7 avril, après la révélation de la vidéo.
Une manifestation est prévue mercredi, organisée par des associations de défense des droits civiques.
Cette affaire survient dans un contexte particulièrement tendu. Ces derniers mois, les cas de bavures policières se sont multipliés à Ferguson (Missouri), à New York ou à Cleveland (Ohio), avec toujours le même scénario : un policier blanc qui tue un suspect noir.
Trois affaires qui avaient provoqué des émeutes et des manifestations pendant plusieurs semaines. Face à l'émoi suscité, la Maison Blanche avait préconisé une série de mesures pour tenter de changer les pratiques policières et améliorer les relations entre les forces de l'ordre et les minorités.
Lire : Aux Etats-Unis, la longue histoire des brutalités policières
Maquiller le meurtre en légitime défense ?
Facteur aggravant, dans la vidéo révélée par le New York Times, on voit le policier, après avoir passé les menottes à l'homme qui gît par terre, ramasser quelque chose, qu'il laisse ensuite tomber près du corps. Il pourrait s'agir d'une façon de maquiller le meurtre en légitime défense.
Les images ont été en tout cas suffisantes pour que le maire de North Charleston, Keith Summey, annonce l'inculpation du policier. « Quand vous êtes en tort, vous êtes en tort, a expliqué le maire lors d'une conférence de presse, mardi. Quand vous prenez une mauvaise décision, on ne regarde pas si vous portez un insigne de police ou si vous êtes un simple citoyen, vous devez assumer cette décision. »
Alors que le rapport de police rédigé dans la foulée du drame expliquait que les policiers avaient tenté de ranimer la victime, la vidéo montre au contraire que les agents n'ont rien fait pour tenter de le sauver, le laissant face contre terre, les mains menottées et le dos ensanglanté.
Antécédents
Selon le New York Times, la victime avait été arrêtée une dizaine de fois pour des faits mineurs. Son frère, cité par le journal local, le Post and Courier, affirme qu'il se serait enfui parce qu'il pensait qu'on l'arrêtait afin qu'il paye la pension alimentaire de ses enfants.
Selon le même journal, le policier avait quant à lui déjà fait l'objet de deux plaintes, dont l'une par un homme affirmant qu'il avait utilisé un Taser à son encontre sans raison, en septembre 2013. Une enquête interne l'avait disculpé, bien que le suspect n'ait jamais été arrêté dans cette affaire.
Etats-Unis : un policier blanc abat un homme... par lemondefr
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/04/08/etats-unis-un-policier-blanc-abat-un-homme-noir-de-huit-balles-dans-le-dos_4611221_3222.html#LMdDYqI5FXZrRIDI.99
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Violences policières
“Il n’y a pas de ‘bavures’, mais un système de domination policière”
08/05/2015 | 13h27
Alors que les bavures policières à caractère raciste défrayent la chronique aux Etats-Unis, de récents faits-divers témoignent de dysfonctionnements similaires de la police en France. Pour tenter de les expliquer nous avons interrogé le chercheur Mathieu Rigouste, auteur de “La Domination policière”.
Amadou Koumé, 33 ans, père de deux enfants, est mort dans la nuit du 5 au 6 mars dans le commissariat du Xe arrondissement. Nous ne l’avons su que le 20 avril, et les circonstances de son décès demeurent troubles. Selon Le Parisien, qui cite une source judiciaire, “quand les policiers ont voulu le menotter, il s’est débattu. Ils ont dû procéder à une manœuvre d’étranglement pour lui passer les menottes. A l’arrivée au commissariat à 0 h 25, ils se sont rendu compte qu’il était amorphe. Le Samu a tenté de le ranimer, en vain”.
Le 25 avril, Pierre Cayet, un Guadeloupéen de 54 ans, s’effondrait devant le commissariat de Saint-Denis. Selon la thèse policière, il s’agirait d’un accident : l’individu aurait été “repoussé avec la paume de la main” par un policier, ce qui a provoqué sa chute. “Par malchance, il est tombé à la renverse et l’arrière de son crâne a heurté l’arrête du trottoir”, explique un fonctionnaire de police interrogé par Le Parisien. Mais cette version est mise à mal par la famille, selon laquelle Pierre Cayet aurait été gazé puis aurait reçu un violent coup au visage, alors que, greffé d’un rein, il ne représentait pas une menace.
Tandis que les violences policières à caractère raciste défrayent la chronique aux Etats-Unis, ces faits-divers bénéficient d’un silence éloquent en France. Pour décrypter ce phénomène, et en attendant que les enquêtes diligentées par l’IGPN et par les familles des victimes fassent la lumière sur ces étranges décès, nous avons interrogé le chercheur et militant anti-sécuritaire Mathieu Rigouste, auteur de La Domination policière (éd. La Fabrique, 2012).
Deux personnes sont mortes dans des circonstances troubles dans des commissariats récemment : Pierre Cayet et Amadou Koumé. Pourquoi de tels dysfonctionnements ont-ils lieu ?
Mathieu Rigouste – Parce que ce ne sont pas des dysfonctionnements. La police a été fondée pour maintenir l’ordre social, politique et économique par l’usage de la violence. Elle a en charge de contrôler, surveiller et réprimer tout ce qui menace le système des inégalités forgé par le capitalisme, le racisme, le sexisme et toutes les formes d’autorité et de hiérarchie. Et ce, depuis son origine. Il est donc tout à fait normal, du point de vue de ce système, que la police humilie, brutalise, harcèle, frappe, rafle, enferme, mutile et tue les classes dominées. Mais la police est aussi violence jusque dans ses regards et ses silences. L’Etat encadre ses pratiques, les contrôle, les administre, les régule. Prises dans leur ensemble, elles n’ont rien d’accidentel.
L’impérialisme français, pour se maintenir, tue entre 10 et 15 habitants des quartiers populaires par an. Tandis que la prison, qui enferme et fait disparaître les mêmes strates de la société, produit des dizaines de morts par an. Et pour cela, il faut rendre légitime parmi les dominé.e.s mais aussi auprès du reste de la population, la production quotidienne de ce carnage visant à soumettre les classes les plus populaires et parmi elles les plus opprimé.e.s, c’est-à-dire les pauvres en général et parmi eux, en particulier les non-blancs. Les médias dominants et la classe politique assurent en général cette fonction en tentant de rendre les opprimé.e.s responsables de l’oppression qu’elles et ils subissent.
Pour camoufler cette mécanique d’écrasement, il faut une solidarité très forte des institutions médiatiques, judiciaires, politiques, carcérales et policières. C’est pour cela qu’à chaque meurtre policier, tant que les proches et des militants n’ont pas réussi à s’auto-organiser pour faire une contre-enquête populaire et la rendre publique, les circonstances ont l’air “troubles”. Mais elles ne sont pas “troubles”, elles sont déguisées, masquées, mystifiées par les policiers eux-mêmes, puis par les médias, la classe politique et la Justice qui diffusent massivement ces versions objectivement mensongères et assurent la criminalisation des victimes en laissant à chaque fois entendre, que par son passé, son “origine”, son essence, la victime a mérité d’être martyrisée. L’enquête critique, populaire et matérialiste révèle en revanche qu’il n’y a pas de “bavures”, mais un système de domination policière qui distribue la férocité des classes dominantes pour maintenir et renforcer une société impérialiste.
La mort d’Amadou Koumé ne s’est ébruitée que plus d’un mois après qu’elle a eu lieu, et le frère de Pierre Cayet déplore qu’il y ait “trop peu de choses vraies dans ce que disent les policiers”. Pourquoi est-il si difficile d’établir les faits, et d’obtenir des informations suite à ces décès ?
Avec la restructuration néolibérale et sécuritaire du capitalisme, les polices, notamment les plus féroces, sont engagées dans un processus de militarisation et d’autonomisation. Pour autant, elles restent les instruments de coercition d’un système pyramidal géré au sommet par les classes dominantes économiquement, politiquement et socialement. Ces classes manœuvrent l’Etat et toutes ses institutions pour rester en place et continuer à accumuler du profit, du pouvoir et des privilèges. Elles ont absolument intérêt à maintenir la légitimité des institutions qui les protègent et notamment à faire croire que la police “protège le citoyen”, “la veuve et l’orphelin”, qu’“on a quand même besoin de la police”…
C’est d’ailleurs la police qui est elle-même chargée de contrôler la police. Quand on connaît l’esprit de corps de cette institution et le mécanisme interne qui fait qu’on envoie à l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) des policiers qui ont eu des pratiques assez gênantes pour qu’on cherche à les extraire des secteurs conventionnels sans les virer de l’institution, on ne peut faire semblant de croire qu’“il est difficile d’établir les faits”. Le travail de l’inspection de la police et de la Justice est précisément de cacher ou de transformer ces faits pour protéger la férocité policière, et aboutit en fait à valoriser les carrières des policiers les plus féroces.
Peut-on parler de “racisme institutionnel” en France, bien que nous ne disposions pas de statistiques ethniques ?
La statistique, comme son étymologie l’indique, désigne la comptabilité “d’Etat” (“stat”). Il n’y a aucune chance pour que l’Etat, qui repose en partie sur la police, donne d’autres chiffres que ceux qui puissent servir à légitimer son action répressive. Dans certaines puissances impérialistes comme en Amérique du Nord, il existe des statistiques “indépendantes” qui pourraient montrer que la police tue industriellement les pauvres, notamment les non-blancs mais les médias et la classe politique s’en servent pour prouver que les pauvres et notamment les non-blancs seraient responsables de leur oppression parce que “naturellement portés vers la criminalité et la délinquance”. Ces catégories d’illégalismes comme toutes les lois, sont elles-mêmes fabriquées par les classes dominantes, ce qui bien entendu, permet aussi de masquer les “illégalismes” (financiers, judiciaires…) et les ravages des politiques économiques, sociales, diplomatiques, policières ou militaires que produisent ces mêmes classes dominantes. Et donc la question serait plutôt : qui a intérêt à ce qu’on ne puisse pas parler du racisme institutionnel, structurel, systémique qui organise les sociétés impérialistes en général ?
Nous n’avons pas besoin de “statistiques ethniques” pour démontrer l’existence de l’ordre raciste, la vie quotidienne le démontre tous les jours. Nous avons plutôt besoin de nous organiser entre dominé.e.s pour démontrer qu’il est possible de lutter. Il ne sert pas à grand chose de s’indigner de la violence d’Etat, tout ceci n’est pas nouveau. La police a toujours déversé sa brutalité sur les pauvres et les ouvriers, les colonisé.e.s et les immigré.e.s, les révolutionnaires et les révoltées. C’est sa fonction historique, son boulot. L’Etat-nation, le patriarcat, le capitalisme et le racisme se sont construits ensemble sur, par et pour l’esclavage, les traites et les plantations, la chasse aux sorcières (un sexocide), l’enfermement et la coercition des marginaux, des misérables, des homosexuels, des “fous”, l’exploitation et la sur-exploitation, la conquête et la dépossession. La société française comme toutes les sociétés impérialistes et comme désormais l’ensemble des sociétés intégrées dans la mondialisation néolibérale, est structurée par le racisme, le sexisme, l’autoritarisme et le capitalisme. Seul.e.s ceux qui en tirent des privilèges ont intérêt à continuer de croire aux fictions démocratiques et aux mythologies républicaines fabriquées par les classes dominantes pour faire participer les dominé.e.s à leur asservissement.
Hollande avait promis de mettre en place des récépissés de contrôles d’identité, afin qu’ils laissent une trace. Puis Valls a abandonné le projet. Pourquoi ? Et cette mesure aurait-elle permis d’éviter les discriminations ?
Le projet a été abandonné parce que les grands syndicats policiers l’ont refusé et qu’ils ont une influence très forte sur la hiérarchie politique de la police. Celles et ceux qui portaient cette revendication pensaient que cela contraindrait les policiers à réduire les contrôles d’identité répétitifs et quotidiens qu’ils exercent sur les habitant.e.s des quartiers populaires. Dans les quartiers populaires, certaines personnes se font contrôler 5 ou 6 fois par jour, parfois par les mêmes policiers. Ce sont des arrestations arbitraires, au faciès. S’en suivent presque toujours des humiliations publiques, souvent des brutalisations, parfois des garde-à-vue et ce système alimente, par sa connexion avec l’institution judiciaire, l’appétit insatiable des nouvelles prisons semi-privatisées. C’est un véritable système d’écrasement, de quadrillage et de paralysie de la vie sociale et de toutes les formes d’autonomisation collective qui naissent dans les quartiers populaires.
Ce sont les luttes sociales qui changent les rapports de force et qui, seules, sont capables de forcer les dominants à reculer sur leur usage de la férocité comme dans n’importe quel domaine. Dans ce cas-là, des luttes déterminées portant sur l’établissement de ces récépissés auraient peut-être forcé les autorités à contenir ces pratiques dans leur police. Mais sans la pression de ces luttes, il y a fort à parier que ces récépissés auraient été employés pour légitimer la répression et l’incarcération de masse, en justifiant la “criminalité” et le caractère “multi-récidiviste” des personnes contrôlées. “Si on se fait délivrer 5 récépissés par jours, c’est qu’on doit avoir quelque chose à se reprocher…” auraient sûrement commencé à entonner procureurs, médias et syndicats policiers. Ce qui explique sûrement en partie pourquoi le clan Hollande pouvait soutenir cette propagande sans trop prendre de risque.
Le sentiment d’impunité de la police en France est-il justifié ?
La police détient une impunité de fait. Les meurtres et les illégalismes qu’elle produit sont dans leur immense majorité exemptés par la Justice. Il faut lutter longuement pour obtenir des procès. Et dans ces rares cas, des années plus tard, les policiers sont généralement disculpés et dans les rares cas où ils finissent par être jugés, ils ne reçoivent que des peines symboliques ou encore plus rarement, du sursis. Ils ne sont la plupart du temps même pas changé de commissariat et continuent à humilier les familles de leurs victimes. Et les très rares exceptions ne font que confirmer la règle. La police assassine, la justice acquitte, les médias mystifient, l’Etat entretient ce système et les classes dominantes en profitent. Ce sont des faits observés et observables.
Mais dans le capitalisme sécuritaire, la police qui s’autonomise, se militarise et s’enféroce produit de plus en plus, par la voix de ces syndicats notamment, un discours dans lequel elle se victimise et tente de faire croire que la Justice serait laxiste et aux ordres d’un “angélisme de gauche” qui dominerait les médias et la classe politique. Or les gouvernements de gauche participent complètement, au gré des alternances et des surenchères sécuritaires, au développement et à l’intensification de la domination policière. La police n’est pas monolithique, elle est traversée par des conflits et des contradictions entre fractions de pouvoirs et de profits, mais elle revendique en quelque sorte de manière homogène à ne plus avoir à faire semblant d’être justiciable.
Sommes-nous loin de la situation états-unienne, où la corrélation entre violences policières et racisme est établie ?
La situation est similaire mais pas identique. Pour la majorité des habitant.e.s des ghettos américains et des cités françaises, le racisme de la police est une évidence qui n’a besoin d’être établie par aucune autorité, tandis qu’il est mystifié et masqué dans les grands médias et la classe politique. Là-bas comme ici et dans les puissances impérialistes en général, à mesure qu’elles intensifient la restructuration néolibérale et qu’elles développement des politiques d’austérité, qu’elles se coalisent dans de nouvelles guerres coloniales et qu’elles mettent en œuvre l’expansion des métropoles techno-industrielles (la “rénovation urbaine”), les classes dominantes doivent renforcer le socio-apartheid à l’intérieur, industrialiser l’enfermement et le néo-esclavage carcéral.
Là-bas comme ici, les révoltes populaires, des contre-médias autonomes et la lutte sans répit semblent émerger comme les seules issues pour faire exister ces vérités à travers et au-delà des territoires ségrégués comme pour contenir le déferlement de la violence d’Etat. Mais là-bas comme ici et partout ailleurs, si nous voulons vivre réellement libres, égaux et dignes, il nous faudra sans doute réussir à nous auto-organiser et nous allier entre exploité.e.s, opprimé.e.s et aliéné.e.s, pour remplacer le système de toutes les dominations par des formes de vie basées sur l’entraide, le partage et la solidarité.
http://www.lesinrocks.com/2015/05/08/actualite/il-ny-a-pas-de-bavures-mais-un-systeme-de-domination-policiere-11746165/
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Violences policières
Appel à mobilisation nationale
Le 27 octobre 2005 à Clichy-Sous-Bois, une dizaine d’adolescents qui sortent du foot sont interpellés par la police et prennent la fuite par peur d’un contrôle. Pris en chasse par plusieurs voitures de la BAC, Zyed, Bouna et Muhittin se réfugient dans un transformateur EDF. Vingt minutes plus tard, Zyed et Bouna meurent électrocutés. Muhittin, gravement brûlé, parvient à prévenir les secours.
Le 18 mai prochain, la cour d’appel rendra publique sa décision au sujet des deux policiers mis en examen dans cette affaire. Inculpés au départ pour mise en danger délibérée, la justice ne retient plus aujourd’hui que la non-assistance à personne en danger pour les deux seuls policiers mis en cause.
Après dix ans de batailles judiciaires et une relaxe confirmée une première fois en appel, quelque soit le verdict il ne sera jamais pleinement satisfaisant. Dans de trop nombreux cas les policiers mis en cause bénéficient d’une impunité judiciaire et sont traités comme des citoyens au-dessus des lois (Amnesty International, avril 2009).
Insultes, contrôles d’identité abusifs, brimades, mutilations, autant de pratiques qui constituent une violence quotidienne. Ali Ziri, Abou Bakari Tandia, Mohammed Boukrourou, Lamine Dieng… Nous ne parlons pas ici d’accidents ou de bavures, mais d’une violence d’Etat dont la justice se fait complice. Faut-il s’étonner des révoltes dans les quartiers populaires ?
Le 18 mai nous ne nous tairons pas ! Ces combats ne s’arrêtent pas aux portes des Palais de justice. Dans la rue, la lutte se construit et la solidarité s’organise.
Des familles et des collectifs se retrouveront
devant la cité judiciaire de Rennes à 14H30.
En île-de France, rassemblement à 19H devant
le tribunal de Bobigny, lieu de tous les non-lieux.
Au Havre, à Lyon, Lille, Reims, Tours,
Nantes,Toulouse, Montpellier et Marseille,
des rassemblements solidaires sont déjà prévus.
Rassemblons-nous devant tous les tribunaux de France
à partir de 19h pour montrer que nous n’oublions pas !
Pour se coordonner sur les actions locales, contactez-nous : zyedbouna18mai@gmail.com
http://zyed-bouna-18-mai.com/
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Violences policières
Excellente analyse :
Mort de Zyed et Bouna : « La relaxe des policiers est un verdict politique »
Le Monde.fr | 19.05.2015 à 16h07 • Mis à jour le 19.05.2015 à 16h37
Le tribunal de Rennes a rendu son jugement, lundi 18 mai, dans l’affaire de la mort de Zyed et Bouna. La justice a suivi les réquisitions du parquet, qui réclamait la relaxe des deux policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger. Pour Didier Lapeyronnie, professeur de sociologie à Paris IV, cette décision « pose l’existence de deux poids deux mesures » dans la justice française.
« Dix ans plus tard, le tribunal a tranché : la relaxe pour les policiers poursuivis pour non-assistance à personne en danger. Le 27 octobre 2005, deux adolescents de Clichy-sous-Bois sont morts électrocutés dans le transformateur où ils se cachaient pour échapper aux policiers qui les poursuivaient. À n’en pas douter, le verdict sera interprété comme un profond déni de justice non seulement par les proches, mais plus généralement par la population des quartiers populaires. Le verdict réitère le drame et sa charge émotionnelle. Comme une sorte de rite, il fonde une identité commune négative, celle des victimes des pratiques institutionnelles et du rejet de la République, à laquelle il associe le sentiment d’une injustice absolue puisqu’elle viole les codes et les principes moraux fondamentaux de la société. Il pose l’existence de deux poids deux mesures : les habitants des quartiers ne sont pas des citoyens à part entière.
Ils sont rejetés et traités de façon inégalitaire et discriminatoire : justice de classe, justice blanche entérinant le racisme et légitimant la violence. Malgré les discours, les habitants des quartiers ne sont pas, au même titre que les autres, sujets de droit. Ce déni, quotidien et continu, dont chacun fait l’expérience, et à partir duquel il interprète sa condition, empêche littéralement de vivre. Au-delà des droits, la possibilité de devenir ou d’être un individu accompli est entravée ou même niée : les institutions ne sont pas des mécanismes habilitants. Avec le drame, elles se révèlent être des forces mortifères. Au mieux, pensent les habitants, confisqués au profit des catégories sociales moyennes ou supérieures, elles fonctionnent sans nous, mais le plus souvent, elles fonctionnent contre nous.
C’est pourquoi, la relaxe des policiers est un verdict politique : l’expression de la coupure de deux mondes antagonistes et étrangers et la manifestation du pouvoir de l’un sur l’autre. Il y a dix ans, activés par le drame, ces mécanismes politiques et émotionnels avaient entraîné trois semaines d’émeutes. Protestation morale contre la police, son racisme, ses comportements et sa violence, les émeutes en appellent au respect et à la justice, à une véritable reconnaissance et au droit à la vie. Elles sont profondément inscrites dans notre paysage politique depuis près de quarante ans. Celles de 2005 avaient une ampleur particulière, mais elles ne différaient guère des émeutes précédentes et de celles qui ont suivi en 2007 ou 2 012.
Comme partout, pensons à Ferguson ou Baltimore récemment, les émeutes font suite à des interventions policières. Elles sont portées par des populations marginalisées, dominées par un sentiment d’exclusion et d’injustice sociale et raciale fondamentale. N’accédant pas aux mécanismes de la représentation politique, la suspension de l’ordre civil est la seule arme dont elles disposent pour se faire entendre.
Depuis 2005, malgré les discours tenus, le plan de Rénovation urbaine et les tentatives du ministère Lamy, la situation sociale s’est dégradée et a renforcé la marginalisation politique. La crise de 2007 a accru sensiblement la pauvreté et le chômage et a fragmenté les quartiers en augmentant les inégalités entre les cités et leur environnement urbain mais aussi au sein même des populations. Les femmes et les jeunes sont les premiers touchés, notamment le chômage et l’inactivité.
Toute une partie des populations se trouve enfermée dans ce qui s’apparente aujourd’hui à une marginalité urbaine marquée par une culture de la pauvreté. Celle-ci engendre un enfermement de plus en plus important : les individus n’ont plus les ressources et les moyens de « sortir » de leur quartier et la pauvreté les conduit à des formes de replis marqués sur ce qu’ils possèdent de ressources symboliques et émotionnelles, en grande partie la famille et les rôles familiaux traditionnels, ainsi que la religion. Les femmes sont les premières affectées. Elles se sont éloignées du marché du travail et leur condition s’est sensiblement dégradée, tant du point de vue de leur niveau de vie que des violences qu’elles subissent.
En dix ans, venant combler le vide politique, l’islam a pris une place centrale dans la vie sociale et individuelle. Pour une grande partie de ces populations, il s’agit là de la seule ressource culturelle et politique disponible, grammaire de la vie quotidienne pour les uns, notamment les plus pauvres, vecteur de la construction personnelle et identitaire, garant d’une intégrité émotionnelle pour les autres. Il contribue puissamment à une forme d’intégration et de marginalisation simultanées. Dans une société hostile, qui prive des ressources institutionnelles, il offre une alternative politique et culturelle, rattache au monde et donne une place mais, en même temps, il renforce et légitime le sentiment d’étrangeté et d’extériorité. C’est à travers son prisme que sont évaluées les situations et jugées les pratiques institutionnelles.
C’est pourquoi, déjà fortes, la distance et la méfiance vis-à-vis de la République ont aussi considérablement augmenté : les institutions ne sont pas légitimes dans la mesure où elles sont extérieures, comme si elles agissaient et s’exprimaient dans un langage étranger au profit des catégories sociales supérieures ou des Blancs. L’école notamment suscite un fort ressentiment comme l’a montré la polémique récente sur les ABC de l’égalité et les incompréhensions réciproques avec les familles. L’école engendre de fortes attentes, tout en faisant l’objet de méfiance et d’hostilité : les habitants considèrent qu’elle ne fonctionne guère à leur bénéfice et sont inquiets de ce que pourrait cacher son opacité. Les réactions aux attentats de janvier ont aussi révélé ce sentiment d’étrangeté ou de non-appartenance à la République ou à une même nation.
Dix ans après 2005, les mécanismes qui avaient généré l’émeute ont été renforcés. La décennie passée n’a pas permis de résoudre les problèmes, bien au contraire. Les relations entre les populations et la police ou les institutions sont aussi distantes et difficiles, les logiques d’enfermement et de repli ont été alimentées par la crise économique, générant culture de la pauvreté et économie souterraine, la situation des femmes s’est dégradée, l’emprise de la religion s’est accrue. Rien n’a été fait pour sortir d’une situation de désintégration politique que ce verdict illustre et renforce. Le problème des banlieues, problème d’abord politique, reste sans solution.
Didier Lapeyronnie est professeur de sociologie à l’université de la Sorbonne - Paris IV et membre du Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (EHESS-CNRS).
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/19/dix-ans-apres-les-causes-des-emeutes-sont-toujours-presentes_4636390_3232.html#UcM7c4VPvh8AUGeV.99
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Violences policières
Mal-logés délogés à Paris : Mélenchon dénonce la «brutalité de Valls»
http://www.liberation.fr/politiques/2013/10/22/mal-loges-deloges-a-paris-melenchon-denonce-la-brutalite-de-valls_941492
Cela m'm’étonne même plu.
Invité- Invité
Re: Violences policières
À Toulouse, 17 avocats portent plainte contre la police
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
« Une minorité d’étudiants a fait par la force reculer le gouvernement. (…) Le jour où les travailleurs, s’émancipant des dirigeants traîtres et timorés qui prétendent les guider, n’hésiteront pas à descendre dans la rue pour poser leurs revendications à coups de triques sur la gueule des CRS, alors là tous les espoirs seront permis. »
Extraits d'un tract du 15 mai 1968, signé Voix Ouvrière.
Ces extraits sont cités dans l'article de Yann Cézard Sur la violence dans le mouvement sur la loi Travail, publié dans la revue L'Anticapitaliste de juillet 2016.
Extraits d'un tract du 15 mai 1968, signé Voix Ouvrière.
Ces extraits sont cités dans l'article de Yann Cézard Sur la violence dans le mouvement sur la loi Travail, publié dans la revue L'Anticapitaliste de juillet 2016.
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Violences policières
Fascinante évolution de LO qui, dans les deux derniers articles publiés dans l'hebdo, pleurniche sur le sort des policiers, présentés quasiment comme des salariés comme les autres, victimes des violences des cités, entre autres, sans un mot sur les victimes de la police ! Le dernier édito des bulletins de boîte de LO rattrape un peu le coup. Mais la dérive de LO sur la police remonte maintenant à plusieurs dizaines d'années, quand LO s'est mise à revendiquer des policiers de proximité.Byrrh a écrit:« Une minorité d’étudiants a fait par la force reculer le gouvernement. (…) Le jour où les travailleurs, s’émancipant des dirigeants traîtres et timorés qui prétendent les guider, n’hésiteront pas à descendre dans la rue pour poser leurs revendications à coups de triques sur la gueule des CRS, alors là tous les espoirs seront permis. »
Extraits d'un tract du 15 mai 1968, signé Voix Ouvrière.
Ces extraits sont cités dans l'article de Yann Cézard Sur la violence dans le mouvement sur la loi Travail, publié dans la revue L'Anticapitaliste de juillet 2016.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Violences policières
Ce qui m'a paru effectivement douteux, dans les articles de LO, c'est d'omettre de rappeler les vexations policières subies quotidiennement par une partie de la jeunesse populaire du simple fait qu'elle n'habite pas les bons quartiers ni ne possède la bonne couleur de peau, ou de souligner une certaine évolution dans le comportement policier, de plus en plus brutal à l'égard des luttes ouvrières et des manifestations.verié2 a écrit:Fascinante évolution de LO qui, dans les deux derniers articles publiés dans l'hebdo, pleurniche sur le sort des policiers, présentés quasiment comme des salariés comme les autres, victimes des violences des cités, entre autres, sans un mot sur les victimes de la police ! Le dernier édito des bulletins de boîte de LO rattrape un peu le coup. Mais la dérive de LO sur la police remonte maintenant à plusieurs dizaines d'années, quand LO s'est mise à revendiquer des policiers de proximité.Byrrh a écrit:« Une minorité d’étudiants a fait par la force reculer le gouvernement. (…) Le jour où les travailleurs, s’émancipant des dirigeants traîtres et timorés qui prétendent les guider, n’hésiteront pas à descendre dans la rue pour poser leurs revendications à coups de triques sur la gueule des CRS, alors là tous les espoirs seront permis. »
Extraits d'un tract du 15 mai 1968, signé Voix Ouvrière.
Ces extraits sont cités dans l'article de Yann Cézard Sur la violence dans le mouvement sur la loi Travail, publié dans la revue L'Anticapitaliste de juillet 2016.
Par ailleurs, laisser supposer que c'est au contact des réalités sociales que les policiers s'aigrissent et deviennent sensibles aux discours d'extrême droite, c'est oublier bien vite que d'elle-même, cette corporation a toujours attiré dans ses rangs les éléments les plus réactionnaires de la société. Je sais que la France connaît un chômage de masse, mais tout de même, on ne devient pas flic tout à fait par hasard.
Qui plus est, je n'ai pas en tête d'exemple historique décrivant des policiers bourgeois se rangeant du côté des travailleurs en lutte. Il ne s'agit pas de soldats conscrits...
Enfin, dans une société dont la décomposition s'accélère et qui devient de plus en plus violente et génératrice de désespoir, je ne crois pas que de gentils "bobbies" de "proximité" - si tant est que cela existe en dehors du monde des bisounours - pourront ralentir ou atténuer en quoi que ce soit ce phénomène. La délinquance et les comportements antisociaux pourrissent la vie des habitants des quartiers populaires et ne favorisent guère le travail d'implantation des militants ouvriers, mais face à ces problèmes, et du strict point de vue des résultats, la police n'est pas une solution miracle. On ne va tout de même pas réclamer plus de flics par "pédagogie", pour que la population laborieuse se désillusionne et puisse constater par elle-même à quel point ils ne servent à rien pour faire baisser la criminalité et les incivilités...
Byrrh- Messages : 1009
Date d'inscription : 12/09/2012
Re: Violences policières
Extrait de Matière et révolution. Mais on pourrait multiplier les citations de ce genre.
LO écrit (Lutte Ouvrière, 8 juillet) : « En contradiction complète avec ses promesses, le ministre Sarkozy a mené dans son domaine la même politique que ses collègues : tours de passe-passe sur les effectifs pour cacher leur baisse, fermetures de postes de police, budgets non pourvus. »
Toujours dans LO en 2005 « Depuis quatre jours, depuis la mort de deux jeunes, électrocutés en cherchant à fuir la police, la ville de Clichy-sous-Bois est le théâtre, chaque nuit, d’affrontements entre la police et plusieurs centaines de jeunes d’un quartier populaire. (…)C’est là-dessus que s’appuie Sarkozy pour déployer toute sa démagogie sécuritaire en promettant de "nettoyer au karcher" La Courneuve, "d’éradiquer la gangrène" à Argenteuil et de s’en prendre à "la racaille", à Clichy-sous-Bois. Et de tenter de se poser en défenseur des quartiers populaires en leur promettant d’y rétablir la sécurité ! (…)Même sur le plan strictement policier, il n’y a pas, dans les quartiers dits sensibles, plus de police de proximité ou de postes de police permanents. La politique de Sarkozy, c’est d’envoyer ponctuellement une armada de CRS pour mener la guerre contre un quartier en s’en prenant à tout ce qui est jeune (…) » – Lutte Ouvrière, 13 avril 2007 :
« Une police de proximité, que réclame entre autres le Parti Socialiste, résoudrait-elle ce problème ? Il faudrait déjà que ce ne soit pas qu’un saupoudrage de quelques policiers lâchés souvent sans formation dans des quartiers difficiles. Il faudrait aussi que les policiers aient une attitude tout autre que celle qu’ils ont lors de leurs actions “coup de poing”, où tout habitant est a priori un suspect. Une police qui serait en contact permanent avec la population, au courant des problèmes de sécurité qu’elle rencontre et soucieuse de les régler, pourrait au moins permettre aux habitants de vivre mieux en contenant la délinquance, à défaut de l’éradiquer. »
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Violences policières
Le 49-3 à répétition, les rivalités à ciel ouvert au sommet de l'Etat, les manifestations de policiers, les conflits justice-police.......autant de signes flagrants de la décomposition de la Cinquième république et de la nécessité de mette à bas l'Etat bourgeois pour le centième anniversaire de la révolution d'Octobre 1917.
barnum- Messages : 1238
Date d'inscription : 07/09/2016
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