Violences policières
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Violences policières
ARGENTEUIL
Décès du retraité Ali Ziri : un rapport accable les policiers
25.06.2010, 08h06 | Mise à jour : 10h17Un rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) se montre accablant envers les policiers qui ont procédé à l'arrestation, en juin 2009 à Argenteuil (Val d'Oise), d'Ali Ziri et d'un ami. Le retraité algérien alors âgé de 69 ans était décédé à la suite d'une interpellation «particulièrement violente», dénonce le rapport de la CNDS qu'a pu consulter France Info. Dans les colonnes du «Parisien - Aujourd'hui en France», le 2 juin dernier, la Commision évoquait déjà l'usage «de la force de façon disproportionnée et précipitée».
L'homme avait été interpellé en compagnie de son ami Arezki Kerfali alors qu'ils se trouvaient à bord d'une voiture. Une patrouille de police avait décidé de contrôler le véhicule car la voiture ne roulait pas droit. Les deux hommes, alcoolisés, se seraient débattus. Ali Ziri décèdera deux jours après cette arrestation houleuse, à l'hôpital.
La Commission demandait déjà «l’engagement de poursuites disciplinaires à l’encontre des fonctionnaires de police qui ont usé de la force de façon disproportionnée et précipitée pour extraire M. Ali Ziri du véhicule de police à son arrivée au commissariat et contre ceux qui ont laissé ces deux hommes, âgés de 60 et 69 ans, menottés dans le dos, allongés au sol, le visage dans leurs vomissures, pendant environ une heure, sans réagir».Plus que jamais la thèse de la bavure semble accréditée. Après le décès du retraité, une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques avaient causé la mort. Seulement, une contre-autopsie obtenue à la suite d'une forte mobilisation et de la pression imposée par le collectif «Vérité et justice» sur la mort d'Ali Ziri, avait révélé des traces d’hématomes de 12 à 17 cm, dont certains ayant la forme d’une chaussure.
«Des policiers se seraient rendus responsables de recours excessif à la force et de mauvais traitements qui, dans un cas au moins, ont entraîné la mort d’un homme», voilà ce qu'on peut lire dans le chapitre consacré à la France du dernier rapport annuel d'Amnesty International. Cet homme, c'est Ali Ziri.
Quant à son ami, Arezki Kerfali, il devrait comparaître en 2011 pour outrage à agent.
leparisien.fr
Dernière édition par sylvestre le Ven 25 Juin - 22:44, édité 1 fois
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Violences policières
Nicolas Sarkozy insulté en Seine-Saint-Denis: ce qu'a dit le jeune
Tout le monde a été surpris.
Les policiers: "C'est bien la première fois que le président se déplace sans prévenir personne", réagit le responsable du syndicat de police Alliance pour le 93, Loïc Lecouplier.
"Mes collègues ont été prévenus seulement 15-20 mn avant" précise-t-il.
Les habitants aussi: "Ils étaient surpris, vraiment étonnés, certains étaient contents de pouvoir lui parler, mais on sentait un réel étonnement" poursuit le policier sur Le Post.
A la surprise générale, donc, Nicolas Sarkozy s'est déplacé mercredi soir à Tremblay-en-France, Saint-Denis, et La Courneuve, en Seine-Saint-Denis.
"Tout s'est très bien passé" poursuit Loïc Lecouplier sur Le Post, "mise à part l'interpellation, à Saint-Denis, d'un jeune homme qui a insulté le président."
Vers 23h, un jeune homme de 21 ans habitant Saint-Denis a en effet été interpellé dans le quartier de la gare, conduit au commissariat, puis placé en garde à vue.
"Mes collègues l'avaient repéré: il était agité, virulent. Du coup ils le surveillaient particulièrement. A un moment, ce jeune homme a invectivé le président. Le président s'est retourné et a demandé 'Est-ce que vous pouvez répéter'?" nous explique le policier.
Quels mots ont été prononcés à l'encontre du président? "Le jeune homme a dit au président 'Vas te faire enculer connard, ici t'es chez moi" nous rapportent plusieurs sources.
"C'est un outrage à un haut fonctionnaire de l'Etat. Mes collègues l'ont immédiatement interpellé. Mais il ne s'est pas laissé faire. Il était très virulent. Il s'est débattu avec force. Mes collègues ont dû le mettre au sol pour le maîtriser."
Blessé lors de son interpellation, le jeune homme qui, selon nos informations, aurait le nez cassé, a 9 jours d'ITT.
Il est connu des services de police, notamment pour "outrage et rebéllion et infractions liées au trafic de stupéfiants."
Contacté par Le Post, le parquet de Bobigny dit que ce jeune homme "n'a pas seulement outragé le président, mais aussi les policiers lors de son interpellation."
Que leur a-t-il dit? "Des propos du même type que ceux adressés au président."
Toujours selon le parquet de Bobigny, ce jeune n'a pas de casier judiciaire.
Il est toujours en garde à vue, pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique et rébellion."
Comment s'est déroulé le reste de la visite du président dans le 93?
Loîc Lecouplier: "Mes collègues ont été prévenus seulement 15-20 mn avant l'arrivée du président. On leur a juste dit 'Mettez les tenues, on y va.' Ça a été très vite. Le président a beaucoup discuté avec les gens. On sentait que ce n'était pas prévu, ni préparé. Les gens posaient des questions, le président leur répondait."
"En matière de sécurité, c'était tout de même un peu stressant. Le président se déplaçait comme il voulait, mes collègues devaient s'adapter en permanence."
"A La Courneuve, le président a rencontré les collègues qui ont travaillé sur l'enquête qui a permis de démanteler un trafic de drogue, il y a une dizaine de jours. Ça s'est passé comme ça, sans journaliste, dans une salle de réunion. Mes collègues m'ont dit que c'était très ouvert, simple, naturel."
Lors de son déplacement, Nicolas Sarkozy était accompagné du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux et du préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lambert.
Post mis à jour à 14h
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Violences policières
Saint-Denis : le service d'ordre de l'Elysée aurait giflé un journaliste
LeMonde.fr, avec AFP | 25.06.10 | 12h36 • Mis à jour le 25.06.10 | 14h51
ne équipe de la rédaction de France 3 Ile-de-France affirme avoir été violemment prise à partie par le service d'ordre de l'Elysée, lors de la visite surprise nocturne de Nicolas Sarkozy en Seine-Saint-Denis, mercredi 23 juin.
L'équipe tournait un reportage consacré au trafic de crack, dans le quartier de la gare de Saint-Denis, quand elle a eu la surprise d'assister à l'arrivée du chef de l'Etat et de son service de sécurité.Alors que les journalistes de France 3 se rapprochaient pour filmer la scène, un jeune homme a été intercepté par le service de protection du chef de l'Etat après avoir insulté ce dernier. Selon le récit des journalistes, ils ont vu le jeune homme "couvert de sang". Lorsque l'équipe de France 3 a voulu filmer la scène, le service de protection l'en a empêché, tentant de s'emparer de la caméra d'un journaliste, qui a été giflé dans l'altercation, toujours selon l'équipe de la chaîne publique.
POURSUITES POUR OUTRAGE
Agé de 21 ans, l'homme a été déféré vendredi au tribunal de Bobigny en vue de sa comparution immédiate dans l'après-midi. Neuf jours d'incapacité totale de travail lui ont été prescrits. Il souffre d'ecchymoses mais n'a pas de fractures, a-t-on précisé jeudi de source judiciaire. Poursuivi pour outrage, il risque une peine de six mois de prison et une amende pouvant atteindre 7 500 euros. Le jeune homme n'a pas de casier judiciaire. Avant l'audience, son avocate, Me Saïma Rasool, a déclaré que son client avait "donné son opinion sur la vie politique à M. Sarkozy. De là, il y a eu une interpellation musclée". "Il n'y avait pas lieu à menottage, à plaquer au sol la personne", a ajouté l'avocate, ajoutant que son client "a la tête défigurée, un œdème au niveau du visage, le nez amoché, des pansements" et "ne va pas du tout bien". Elle a confirmé que son casier judiciaire était vierge, même s'"il y a eu quelques signalements". "Il est droit dans ses bottes par rapport à ses déclarations", dans lesquelles "il a exprimé son opinion vis-à-vis du président", a ajouté l'avocate, précisant que la plainte émanait des policiers. M. Sarkozy était accompagné lors de cette visite dans des quartiers sensibles de la Seine-Saint-Denis du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, du préfet de police Michel Gaudin, du directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, et du préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lambert. Le président a sillonné de 21 heures à près de minuit ce département particulièrement touché par la délinquance, retournant notamment à la Cité des 4 000 à La Courneuve, qu'il avait promis de "nettoyer" au "Kärcher" il y a cinq ans, en juin 2005, alors qu'il était ministre de l'intérieur, après la mort d'un enfant, Sidi Ahmed, tué par une balle perdue.
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Violences policières
Marie-Georges- Messages : 51
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : Paris
Re: Violences policières
Marie-Georges a écrit:Ah, le déplacement présidentiel, c'est quelque chose ! Au fait, j'ai bien compris, après l'avoir lu 150 fois, que Sarkozy "se déplace", mais je ne sais toujours pas pourquoi.
Pour ça, semble-t-il :
Après les dépôts de bus de Tremblay-en-France, il s'est rendu à La Courneuve et s'est entretenu avec des unités de sécurisation, ainsi qu'avec des jeunes dans des halls d'immeubles. « Ils ont surtout discuté recherche de travail et trafic de drogue », a rapporté un proche.
http://www.lanouvellerepublique.fr/france-monde/ACTUALITE/24-Heures/Visite-surprise-de-Nicolas-Sarkozy-dans-le-93
A part ça l'homme qui a insulté Sarkozy se reçoit 35h de Travail d'Intérêt Général. J'espère qu'il a porté plainte pour les violences policières, et que d'autre part sa condamnation à du TIG sera cassée - à ce sujet j'entendais Mélenchon hier dire que la condamnation d'Hervé Eon pour un truc similaire avait été cassée, mais je ne trouve rien sur le web qui le confirme, c'est peut-être moi qui ai mal compris.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
Que fait la police ? par Maurice Rajsfus
Editorial : Le policier et le Pékin
Dans notre société démocratique, il n’y a pas que des citoyens paisibles. Avec la crise économique, et le chômage qui fait des ravages, de nombreux jeunes choisissent de s’engager dans l’armée, faute de disposer d’un diplôme important ou d’une formation professionnelle leur permettant de trouver un bon travail. D’autres, qui n’ont peut-être jamais eu l’intention de succomber au salariat classique, choisissent l’institution policière, une fois l’indispensable baccalauréat en poche. Bien sûr, ceux-là ne sont guère mieux payés qu’un fonctionnaire ordinaire, mais ils ont la sécurité de l’emploi. Ce n’est pourtant pas le plus important : une fois revêtus de l’uniforme des défenseurs de l’ordre public, les hommes et les femmes qui se sont engagés dans cette voie ont le sentiment de disposer d’un pouvoir quasi discrétionnaire. Ce qui les rend tout à la fois fiers de leur condition, et en mesure d’en remontrer à quiconque serait censé se situer hors des lois d’une République dont ils sont prêts à abandonner peu à peu les principes démocratiques. Le type de rapports établis entre le policier et le pékin ordinaire est à sens unique. Le policier parle, et le bon citoyen se doit d’écouter sans broncher. Il faut opiner et se satisfaire des conseils prodigués par le fonctionnaire en uniforme. Trop souvent, les échanges n’ont rien d’amical, et les ordres sont bien plus aboyés que simplement transmis. Le policier, et sa collègue féminine, ont appris, dès l’école de police que le pékin doit le craindre. Ce qui constitue une assurance contre cette possible rébellion du civil, constamment agitée par la hiérarchie policière. C’est ainsi que le policier est conditionné pour être très sensible au comportement de quiconque paraît s’opposer à ses injonctions. Cette inquiétude permanente, qui lui est inculquée, le conduit à porter plainte plus souvent qu’il n’est nécessaire pour outrage envers sa précieuse personne, suite à une parole supposée déplacée. De même, il lui est possible de poursuivre en justice pour rébellion si sa brutalité verbale, ou physique, entraîne une réaction étonnée de la part de celui qui n’avait rien demandé. Quand ce n’est pas l’accusation majeure d’incitation à l’émeute. Surtout, ne pas parler de convivialité à un policier. Soit il ne connait pas le mot, soit il estime avoir été injurié, considérant qu’il a été visé par une formule trop lourde de sens à son gré. Persuadé de représenter la loi, et même dans la nécessité de faire appliquer des lois qui n’existent que dans son imagination fertile, le policier est droit dans ses bottes. Jamais il ne permettra à un civil, toujours considéré comme un possible délinquant de lui tenir la dragée haute. On ne doit pas pouvoir contredire un policier, faute de quoi les institutions du pays seraient en péril. Il en va ainsi d’une institution dont les fonctionnaires veulent nous persuader qu’ils sont les représentants de la plus belle démocratie du monde. Les jeunes fonctionnaires, qui sortent des écoles de police ont appris qu’ils sont différents du reste de la population qu’ils sont chargés de contrô1er. Ce qui les rend arrogants et incapables de supporter le dialogue. (A suivre) Maurice Rajsfus
Forte pensée
« C’est un terrible avantage que de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser... » (Rivarol)
Un nouveau fichier pour les mineurs ?
Décidément, dans la voie tracée par Nicolas Sarkozy, au temps où il était ministre de l’Intérieur, l’intérêt est de plus en plus porté sur ces mineurs qui mettraient notre société en grand péril. Nous avions déjà le fichier « base élèves », expérimenté depuis 2004. Il s’agissait rien moins que de recenser tous les écoliers, de la maternelle au CM 2. Chaque enfant étant doté d’un « identifiant national ». Dans sa première version, ce fichier contenait des informations « sensibles », comme la nationalité de l’enfant, la date d’arrivée en France des parents, la culture d’origine et la langue parlée à la maison. Ce fichier, généralisé depuis la rentrée de septembre 2009, a malgré tout été allégé de quelques données, face à la résistance de parents d’élèves et d’enseignants qui, par ailleurs, n’ont jamais cessé de réclamer sa suppression. Comme si la leçon n’avait pas été retenue, l’Education nationale, qui paraît être tentée par les méthodes policières, a décidé de créer, dès ce mois de mai, un fichier dit des « décrocheurs », s’intéressant cette fois aux collégiens et aux lycéens. Cette nouvelle volonté de ficher les mineurs n’est en rien innocente. Pour le ministère de l’Education nationale, il s’agirait simplement d’un « suivi de l’orientation » (SDO). En fait, ce SDO n’est rien d’autre qu’une approche de l’application informatique nationalisée, déjà mise en place dans les établissements du second degré. Ce qui permettrait de répertorier aussi bien les élèves que les enseignants, de gérer les classes, les absences et les retards, etc. La mise en place de ce système a été approuvée le 24 mars 2010 par la Commission nationale informatique et liberté (CNIL). A l’heure où il est question de supprimer les allocations familiales aux parents des « décrocheurs », dans le même temps qu’est évoquée de façon insistante la présence d’un référent policier dans les collèges et lycées, il y a de quoi être inquiet. D’autant plus que cette volonté de ficher des enfants complète lourdement la chasse aux sans papiers. Faut-il reprendre l’avertissement lancé par Jacques Higelin dans une de ses chansons : « Alertez les bébés ! » (D’après Le Monde, 27 avril 2010)
Comptine
Cette charmante bluette, qui ne doit rien au passé romantique de notre douce France, est l’œuvre contemporaine de l’un de nos correspondant parisien :
» A quand la police Lisse, lisse Les matraques Molles, molles Les lacrymos Pas bobo ? Mais la traque Rend patraque Traque, traque. » (Continuez à participer à cette aimable joute. Cette petite anthologie y gagnera à s’enrichir)
Feu à volonté
Dans la soirée du 26 avril, à Pierrefite (93), un homme suspecté de vol à main armé a été blessé par balle par des policiers alors qu’il tentait de s’échapper au volant de sa voiture. Selon les premiers éléments de l’enquête, cet homme aurait « délibérément foncé » sur les policiers, après avoir « refusé d’obtempérer ». Il n’en reste pas moins que l’IGS a ouvert une enquête. (Source, Direct Matin, 28 avril 2010)
L’argent ne fait pas le bonheur des policiers mais il y contribue
Le 21 mars 2010, le secrétaire général du syndicat Synergie-officiers, Bruno Beschiza, était élu conseiller régional d’Ile de France, comme tête de liste UMP, en Seine Saint-Denis. Problème, ce désormais ex-policier, qui bénéficiait d’un salaire de 4 000 euros par mois, perdait la moitié de son salaire, après avoir été obligé de démissionner de la police. Le 27 avril, Nicolas Sarkozy trouvait la solution à cette difficulté économique de cet excellent serviteur de l’état : par décret, Bruno Beschizza était élevé au rang de sous-préfet hors cadre. La morale était sauve... (Source, Libération, 28 avril 2010)
Déontologie policière
Le 27 avril, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) rendait publiques ses conclusions sur une dérive policière datée du 28 septembre 2008, dans le I8ème arrondissement de Paris. En cause : »l’absence de suivi personnalisé de la garde à vue », mais également les « gestes de coercition excessifs », ainsi que le « menottage à mauvais escient ». Exemple : des policiers, qui patrouillaient dans le marché de la rue du Chateau-Rouge, avaient décidé d’interpeller des vendeurs à la sauvette d’épis de maïs. Les « délinquants » s’étant enfuis, les policiers interpellaient au hasard une jeune femme qui se trouvait là. Cette victime de circonstance sera frappée, et passera 24 heures en garde à vue. Comme cela ne suffisait pas, et que des témoins protestaient, des officiers de police donnaient l’ordre de les éloigner à l’aide de bombes lacrymogènes. (Source, Métro, 28 avril 2010)
La haine
Une cinquantaine de personnes ont pris à partie un groupe de CRS dans la soirée du 26 avril, à Tremblay-en-France (93). Trois policiers devaient être légèrement blessés suite au caillassage de leurs deux véhicules. (Source, Direct Matin, 28 avril 2010)
Droits de l’homme, etc
Le Comité contre la torture des Nations Unies se réunissait le 20 avril. En cette occasion la France devait prouver qu’elle respectait bien la Convention contre les traitements cruels, inhumains ou dégradants. Des ONG ont également présenté leurs rapports au Comité, qui devait rendre ses conclusions le 14 mai. Sont pointés du doigt, par la Ligue des droits de l’homme et Amnesty International, « La multiplication des cas de dérapages policiers », ainsi que « les techniques d’immobilisation excessives et prolongées ; sans oublier la « tactique des policiers pour déconsidérer une plainte déposée contre eux, portant eux-mêmes plainte pour outrage ». Est également dénoncée la multiplication des gardes à vue et la présence tardive et inefficace de l’avocat. Déjà, le Comité contre la torture avait mis en garde la France sur les conditions de la garde à vue, ce début de privation de liberté étant le moment « où le risque de mauvais traitements » est le plus grand. La Ligue des droits de l’homme pointe le nouveau centre de rétention des sans papiers du Mesnil-Amelot, qui revêt toutes les caractéristiques de l’univers carcéral... entouré de barbelés et quadrillé de multiples caméras de vidéo-surveillance ». De son côté, Amnesty International rappelle que le Comité contre la torture avait sommé la France de ne pas expulser un étranger dans un pays où il risque la torture. Recommandation détournée par les autorités françaises qui, « pour ne pas renvoyer un Tunisien dans son pays d’origine l’expulse au Sénégal. » Cela dit, nous vivons toujours au pays des Droits de l’homme. (Source, Libération, 28 avril 2010)
Courageux mais pas téméraires...
Les policiers municipaux de Grenoble étaient en grève, reconductible, le 28 avril. Motif : ces défenseurs de la sécurité locale s’opposaient à la prochaine mise en place, par la mairie, de patrouilles de nuit. Ils estiment que leur sécurité ne serait pas assurée. (Source, Direct Matin, 29 avril 2010)
L’Armée du Salut appelle la police
A la demande de l’Armée du Salut locale, les policiers toulousains ont délogé, dans la matinée du 28 avril, une quinzaine de squatteurs oui occupaient depuis plusieurs mois un immeuble de cette association. (Source Direct Matin, 29 avril 2010)
Pour l’honneur de la gendarmerie...
I1 est inutile de rappeler qu’au temps de l’occupation nazie, et du régime de Pétain en zone dite « non occupée », les gendarmes, tout comme les policiers, ont activement participé à la chasse aux Juifs -y compris aux enfants. Ce serait une contrevérité d’affirmer le contraire. Certains négationnistes restent donc prudents. C’est ainsi que, le 25 avril, le maire de Parthenay (Deux-Sèvres) s’est laissé aller à refuser la lecture publique d’une lettre d’une ancienne déportée d’Auschwitz. Il s’agit de Ida Grynspan, qui relatait son arrestation, le 30 janvier 1944, par trois gendarmes. Bien sûr, le maire ne s’est pas risqué à nier le comportement des gendarmes mais, farouche défenseur du corps de la gendarmerie, il a proclamé : « Ne stigmatisons pas une catégorie professionnelle qui, dans ces temps troublés, avaient obéi aux ordres des autorités légitimes. » Ce qui est insupportable, c’est la révérence faite, par un élu républicain (Nouveau Centre) aux « autorités légitimes », c’est à dire le gouvernement Pétain/Laval, délégué en zone sud du régime Hitlérien. Comme le déplore Ida Grynspan : « Dans un pays démocratique, il est triste de penser qu’on ne peut pas raconter l’histoire telle qu’elle s’est passée. » (D’après Libération, 29 avril 2010)
Quand la police fait le spectacle
Après Navaro, mort d’épuisement, suite peut-être également de la lassitude des téléspectateurs. Après Julie Lescaut, qui n’en fini pas d’agonir. Après Boulevard du Palais, qui nous présente en vedette un commissaire de police ivrogne, nous avions le sentiment que c’en était terminé de ces séries où la police était présentée de façon humanitaire à un public qui en serait fier. I1 allait falloir renoncer aux faits d’armes de nos Javert modernes. Grave erreur : Canal + a repris le flambeau en relayant le service public et TF 1 pour nous rappeler que notre police nationale ne manquait pas d’efficacité et qu’il nous fallait oublier Une femme d’honneur et Femme flic. Renvoyés aux oubliettes des films destinés aux salles obscures comme Inspecteur La Bavure ou, surtout, les Ripoux (1, 2 et 3), retour donc au petit écran. Avec la reprise de la série Engrenages, le 3 mai, la volonté est forte de nous présenter le « réalisme policier » qui devrait nous réconcilier avec nos forces de l’ordre. Pour plus de crédibilité, des policiers professionnels sont présents sur les tournages pour, comme le précise l’un des comédiens, « nous montrer comment sortir un flingue, le tenir. » Cette reprise de la série tient compte de l’actualité puisqu’il y est question, par exemple, de la prochaine suppression des juges d’instruction. L’un des scénaristes d’Engrenages, qui se trouve être policier dans la vie active, explique clairement le but de cette série : « Les gens mentent tout le temps. Pour sortir, la vérité a besoin qu’on les pousse dans leurs retranchements. » Il fallait que cela fut dit... (D’après 20 Minutes, 3 mai 2010)
Tremblay-en-France (suite)
Depuis la spectaculaire descente de police, à Tremblay-en-France (93), le 29 mars 2010, 1es caillassages de bus se sont constamment renouvelés. C’était le cas les 31 mars et 1er mai derniers. Entre temps, un car de CRS, escortant un bus, avait été la cible des caillasseurs. Outre le fait gue les jeunes de ce quartier se trompent de cible en déversant leur colère sur des salariés, il faut bien remarquer que, malgré le déploiement de forces de police importantes, ces « troubles » se poursuivent, alimentés par d’incessantes interventions policière dans les citées, ainsi, le 2 mai, une nouvelle compagnie de CRS était déployée dans cette ville de la banlieue nord de Paris. Ce même jour, le Secrétaire fédéral CGT des transports donnait la meilleure leçon qui soit au ministre de l’Intérieur : « Les CRS, à bord et autour des bus, çà n’a rien changé. Ils peuvent envoyer l’armée, çà n’empêchera pas les violences. Il faut des médiateurs, des éducateurs de rues, et la restitution des aides publiques aux associations. » C’est, hélas !, la seule solution à laquelle le pouvoir en place ne peut se résoudre. (D’après Métro, 3 mai 2010)
Les hauts faits de la brigade des réseaux ferrés
Dans la nuit du 3 au 4 mai, à la gare du Nord, à Paris, un garçon de 17 ans, prénommé Ahmed, était contrôlé par des policiers de la brigade des réseaux ferrés. Avec un autre mineur, il est conduit par les policiers vers leur local, mais il réussit à prendre la fuite. Poursuivi par les policiers, il monte sur le toit d’une motrice d’un train Eurostar où il heurte une caténaire de 25 000 volts, provocant une forte détonation. Brûlé à 80%, le jeune homme était transporté à l’hôpital et placé dans un coma artificiel. Bien évidemment, Ahmed était « connu des services de police », et le directeur de la sécurité de la gare du Nord ne manquait pas de rappeler que « le travail de la police a été bien fait. » Il n’en reste pas moins que l’IGS enquête. Réflexion d’un policier du syndicat Alliance : « On nous reproche de menotter, et quand on ne le fait pas on voit comment ça se termine... (Source, Libération, 5 mai 2010)
A Chambéry : bavure filmée
Dans la nuit du 23 au 24 avril, un homme âgé de 29 ans, qui avait plus de 3,5 gr. d’alcool dans le sang, était lourdement matraqué par un policier de la BAC. Lequel devait affirmer qu’il s’était fait insulter par cet homme, « bien connu des services de police ». Frappé à plusieurs reprises, l’homme était tombé au sol, avant de perdre connaissance, et de sombrer dans le coma, victime d’un hématome à la tête. Manque de chance pour la brute, la scène a été filmée par l’une de ces caméras de vidéo-surveillance qui ne cessent de se multiplier. Au cours de l’enquête initiale, le policier avait expliqué « avoir perdu son contrôle, face au comportement agressif de l’homme ». Pour l’avocat du policier, les graves blessures de la victime « procédaient d’une chute brutale. » De son côté, le représentant du syndicat Alliance de la police en tenue, s’indignait du placement en garde à vue de son collègue, estimant que ce n’était pas une bonne chose pour le pays, ni pour la police », expliquant que les policiers étaient souvent en présence « d’individus incontrôlables ». (Source, Métro, 5 mai 2010)
Les brutes du GPSR montrées du doigt
La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), s’intéresse parfois aux polices semi-privées. C’était le cas, dans un rapport rendu le 12 avril, avec une « sévère mise en garde » contre deux agents du GPSR (Groupe de protection et de sécurité du réseau), police de la RATP. Motif : « utilisation excessive de la force ». Le 24 avril 2008, ces deux fiers-à-bras, après avoir contrô1é les titres de transport, avaient violemment bousculé la passagère d’un autobus, à Colombes (92). Ces deux brutes avaient saisi leur victime par un avant-bras, plaquée contre un portail, menottée, avant de la conduire au commissariat. Son fils âgé de 7 ans étant laissé sur le trottoir. Une première plainte avait été classée sans suite mais une nouvelle constitution de partie civile a été déposée, pour « violences volontaires aggravées, dénonciation calomnieuse et délaissement de mineur. » Contactée le 4 mai, la direction de la RATP n’a souhaité faire aucun commentaire. (Source, Métro, 5 mai 2010)
Bientôt la fin de la CNDS ?
Interrogé sur la disparition programmée de la CNDS, son président est inquiet : « Ce projet marque un recul des garanties démocratiques pour nos concitoyens. Le projet de loi doit passer devant le Sénat. J’espère que nos observations seront prises en compte. » Dans le même temps, le poste de défenseure des enfants est également appelé à disparaître. Les deux organisme devant se fondre dans une vague fonction de « défenseur des droits ». (Source, Métro, 5 mai 2010)
Mélange de genres
Le 4 mai, France 2 diffusait une émission titrée : « Au cœur de la Gendarmerie ». I1 s’agissait en fait d’un show militaro-promotionnel, animé par l’inusable Michel Drucker. Ce spectacle, qui tenait bien plus du publi-reportage -selon le syndicat national des journalistes- que du reportage classique, était financé par moitié par la gendarmerie. Comme l’expliquait tranquillement le service d’information de la gendarmerie : « Cela correspond à une stratégie en termes d’image et de recrutement. » Pourquoi ne pas rééditer cette opération avec la police nationale ? (D’après Libération, 5 mai 2010)
L’honneur de la police
A l’aube du 5 mai, à Gennevilliers (92), les policiers évacuaient un campement de plusieurs dizaines de mal logés. Au cours de cette opération, six personnes devaient être interpellées, selon Droit au logement. (Source, Métro, 6 mai 2010)
Relaxe
Le 30 septembre 2005, dans une cité « sensible » de Pantin (93) un policier voyant un de ses collègues aux prises avec quelques jeunes, sortait son flash-ball et tirait à moins de sept mètres, contrairement aux recommandations sur l’utilisation de ce type d’arme. En fait, le policier avait « tiré dans le tas », blessant au thorax un jeune homme de 18 ans. Relaxé, lors du procès tenu à Bobigny, le 5 mai 2010, pour « légitime défense », le policier regrette que justice ait mit cinq ans à se prononcer. (Source, 20 Minutes, 6 mai 2010)
Avec cœur et humanité...
Dans la soirée du 3 mai, à Merlebach (Moselle) une trentaine de gendarmes (10 selon la police) s’abattent sur l’Institut d’éducation motrice, pour y interpeller un adolescent Kosovar, polyhandicapé. Avec son père, sa mère, sa sœur et son frère, il se retrouve au centre de rétention de Metz, dont ils seront expulsés, tous les cinq, dans la matinée du 4 mai. Cette famille était arrivée en France en juillet 2008, pour y faire soigner le garçon. Selon la préfecture, cet enfant « pouvait bénéficier d’un traitement approprié » au Kosovo. Un proche de cette famille affirme que le père et sa fille avaient été menottés durant le vol. Un membre du GISTI devait rappeler qu’il existe un article du Code de l’entrée et du séjour des étrangers, et du droit d’asile, qui empêche l’expulsion d’un étranger gravement malade. Ah bon, et alors, diraient M.M. Besson et Hortefeux. (D’après Le Monde, 10 mai 2010)
Course poursuite ?
Le 6 mai, à La Neuville-devant-Nancy (Meurthe et Moselle) deux mineurs se sont noyés dans un canal, à bord d’une voiture volée. Seul le conducteur a réussi à s’extraire du véhicule. Les services de police affirment que ce drame ne s’est pas déroulé suite à une course poursuite... Il n’en reste pas moins que deux policiers de la BAC, arrivés sur les lieux, ont sorti de l’eau les deux cadavres. (Source, Direct Matin et 20 Minutes, 7 mai 2010)
En avant, Nicolas !
Cette réaction a été trouvée dans le courrier des lecteurs du Monde. Elle émane d’un responsable du mouvement, laïque, des éclaireurs et éclaireuses de France : « Les mesures annoncées, en Seine-Saint-Denis, le 20 avril, par Nicolas Sarkozy sur la sécurité, vont dans le bon sens mais je me permets de l’exhorter à aller plus loin : mettre des caméras de surveillance dans chaque appartement, dans chaque cave d’immeuble ; remplacer les policiers et gendarmes par des robots, eux-mêmes surveillés et pilotés par une cellule de super gendarmes siégeant à l’Elysée. Un système de vidéosurveillance surveillerait cette cellule, depuis le bureau de Nicolas Sarkozy. Il faudrait aussi remplacer les enseignants par des machines à enseigner ; les élèves, regroupés en classes de trente, travailleraient face à la machine ; au fond de la classe, un policier les surveillerait, il pourrait disposer d’un système de décharges électriques, pour mater les agités... » (Source, Le Monde, 10 mai 2010)
Quelques gestes techniques : un mort !
Le 9 mai 2008, à Grasse (Alpes Maritimes) deux policiers étaient intervenus suite à l’énervement d’un client dans une banque locale. Il se trouve que « l’individu » se prénommait Hakim. Ce jeune homme de 22 ans allait mourir par asphyxie, suite à une clé d’étranglement prolongée, lors de son interpellation, alors qu’il était déjà immobilisé. Rapidement, les deux policiers étaient mis en examen pour « homicide involontaire », délit constitué ayant entraîné la mort d’autrui par « maladie, impudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi et le règlement. » Il n’en reste pas moins que le 5 mai 2010, une ordonnance de non-lieu était délivrée au bénéfice des policiers. Les deux juges chargés de l’instruction estimant que rien ne pouvait être reproché aux deux brutes. De leur côté, les avocats de ces policiers faisaient remarquer que l’un de leur client n’avait fait « qu’appliquer ce qu’on lui a enseigné », en école de police. La décision de non-lieu est apparue tellement scandaleuse que le procureur de la République de Grasse faisait appel après l’abandon des poursuites. Cette affaire appelle un certain nombre de réflexions. Tout d’abord, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait rendu un avis sévère sur les deux policiers, le 12 avril 2010, suggérant des poursuites disciplinaires pour « usage de la force sans justification » car la victime avait été malmenée, alors qu’ayant déjà été menottée, elle « ne pouvait plus s’échapper ni être dangereuse ». Le policier qui avait effectué la clé au cou ; alors que Hakim était face contre terre, menotté aux mains et aux pieds, ne s’en appuyait pas moins à califourchon sur son dos, afin de parfaire l’immobilisation. Il racontait tranquillement : « C’était effectivement une clé genre étranglement, mais je précise que je n’ai pas serré à fond... » Selon des témoins, de la scène, la clé au cou avait été prolongée, entre cinq et dix minutes. A la suite de quoi, la tête de Hakim « était violette ». D’autres précisent qu’il était « inerte, les bras et les jambes ballants, ses pieds traînaient par terre » lorsqu’il a été hissé dans le fourgon. A l’arrivée au commissariat, il « était bleu ». Malgré l’arrivée des pompiers, , Hakim allait décéder rapidement, en raison, selon l’expertise médicale, « d’un mécanisme de compression thoracique, associé sans doute à une obstruction des voies aériennes supérieures. » Ces deux policiers qui avaient été entendus simplement comme témoins assistés, devaient assurer, la main sur le cœur, qu’ils n’avaient utilisé « aucune force démesurée », l’un d’eux complétant : « Nous n’avons fait que des gestes règlementaires... » (Source, Libération, 10 mai 2010)
Dialogue entre jeunes policiers...
Le 10 mai, à Asnières (92) les associations du collectif Banlieue Respect avaient invité le syndicat Unité-SGP à une soirée d’échanges sur les relations entre jeunes et forces de l’ordre. Lors de cette rencontre inhabituelle, les représentants de ce syndicat, majoritaire dans la police en tenue, devaient tenir un discours inattendu : « La politique du chiffre s’est cassée la figure. D’ailleurs, depuis le début de l’année, le nombre de gardes à vue est en diminution. » De son côté, le porte parole de Banlieue Respect rappelait qu’en août 2009, son association n’avait pas été invitée à la groupe de réflexion sur les problèmes de relation entre la police et les jeunes, organisée par le ministère de l’Intérieur. Au cours de cette rencontre, une jeune femme devait expliquer aux policiers présents qu’il faudrait qu’avec leurs collègues ils cessent d’insulter les femmes, et même de les frapper. (Sources, Métro et France 3, 11 mai 2010)
Le vrai visage du syndicalisme policier
Suite à la rencontre entre des policiers su syndicat Unité-SGP et des responsables du collectif Banlieues Respect, le syndicat Alliance de la police (très à droite) a vivement réagi. Echantillon : « Les policiers n’ont pas pour mission de dialoguer avec les voyous, mais de les mettre hors d’état de nuire ! » Voilà qui est clair. Pour les policiers de ce syndicat, les jeunes des banlieues ne peuvent qu’être des voyous, particulièrement ceux qui recherchent, naïvement, le dialogue avec les forces de l’ordre... (D’après Métro, 12 mai 2010)
Sus aux SDF
Le 14 mai, rue de la Croix-Nivert, à Paris, vers 8 heures du matin, une cinquantaine de CRS évacuaient brutalement des familles de SDF qui campaient depuis cinq jours devant un immeuble inoccupé depuis une vingtaine d’année. La violence se déchaînait également contre des militants du DAL, solidaires, dont plusieurs devaient être interpellés. (Sources, France Inter et France 2, avec images, 14 mai 2010)
Brutes et voleurs
Deux policiers, en poste dans le 8ème arrondissement de Paris, étaient en charge de la surveillance sur les Champs-Elysées. En décembre 2009, ces deux fonctionnaires d’élite effectuaient un contrôle d’identité sur un automobiliste. Cette opération de routine devait rapidement déraper. L’automobiliste est frappé et son téléphone portable lui est dérobé. Pour parfaire ces exactions, les policiers auraient rédigé u faux procès-verbal. Mis en examen, le 11 mai 2010, pour « violences par dépositaires de l’ordre public, vol, faux et usage de fau », les deux brutes étaient néanmoins laissées en liberté sous contrôle judiciaire. Manque de chance, pour ces excellents policiers, plusieurs témoins avaient assisté à cette agression, et l’un d’eux avait même filmé la scène. (Source, Libération, 14 mai 2010)
Contact
Dans la soirée du 16mai, à Aulnay-sous-Bois (93), deux véhicules de police étaient pris pour cible et caillassés. C’est l’information de base. Il n’en reste pas moins que quelques heures plus tôt, un jeune homme qui circulait à bord d’un scooter, avait fait l’objet d’une course-poursuite, alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle. Après avoir été percuté par un fourgon de police, le garçon, blessé et hospitalisé, n’en était pas moins placé en garde à vue. (Sources, Direct Matin et Métro, 18 mai 2010)
Syndicat de policier mauvais coucheur
Le syndicat de policier SGP a envoyé une lettre pleine de courroux au ministre de l’Intérieur, le 17 mai. Motif de la colère de ce syndicat ? Il s’agissait de dénoncer la tenue de meetings de soutien aux jeunes mis en examen, suite aux émeutes de Villiers-le-Bel de décembre 2007, dont le procès doit débuter le 21 juin 2010. Non content de cette mauvaise humeur exprimée, ce syndicat organisait, le 19 mai, à Rouen, une « contre manifestation », à proximité d’un concert de Rap prévu par le comité de soutien local. Le porte parole de ce syndicat devait y dénoncer « l’incitation à la révolte face à la police. » Ce comité de soutien ne manquant pas de répliquer : « Soutenir des personnes n’est ni un crime, ni un délit. » Il convient de rappeler que deux jeunes avaient été tués lors d’un choc avec un véhicule de police circulant à vive allure, à Villiers-le-Bel, D’où la colère des jeunes du quartier, ce qui avait conduit aux émeutes. (D’après Libération, 18 mai 2010)
Sur les rails
Dans l’après-midi du 18 mai, à Paris, plusieurs milliers d’infirmiers anesthésistes, en grève, envahissaient la gare Montparnasse avant d’occuper les voies. Au bout de quelques heures, les CRS et les gendarmes mobiles s’appliquaient à évacuer les manifestants avec violence. Une infirmière faisait un malaise, entre les rails, après qu’un CRS « lui a fait une clé au bras », relatait un de ses collègues. (Sources, 20 Minutes et images significatives sur Canal + et France 3, 19 mai 2010)
Mort annoncée de la CNDS
Nous y sommes. Annoncée depuis plusieurs mois, la dissolution de la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) vit ses dernières semaines. Son ultime rapport, rendu public le 19 mai 2010, portait sur ses avis émis en 2009. La CNDS a modestement révélé 78 affaires sur les dérives policières et la violation des règles du Code de déontologie de la police. Dans 48 cas, la CNDS devait transmettre ses conclusions aux ministères de l’Intérieur et de la Justice, aux fins d’éventuelles poursuites pénales ou disciplinaires. Rapport beaucoup trop rigoureux au gré de ceux qui font une confiance aveugle à l’institution policière. Prochainement, la CNDS verra ses prérogatives confiées à une vague « défenseur des droits », qui n’aura pas à juger des bavures policières mais, plus simplement, à favoriser la médiation plutôt que l’enquête. Une certitude, ce défenseur des droits pourrait se voir refuser par les autorités, éventuellement mises en cause, « toute investigation pour des motifs de sécurité publique ou des circonstances exceptionnelles. » Définition assez floue de la mission de cette nouvelle institution, mais suffisamment éloquente pour expliquer qu’elle serait en mesure de bloquer toute enquête gênante pour les autorités policières. Comment ne pas noter qu’en 2009, les saisines contre les maltraitances ou les bavures policières ont augmenté de 50 %. Alors, mieux ne vaudrait plus en parler ? Une certitude, il sera possible d’opposer à ce nouveau « défenseur », les droits su secret de l’instruction et de l’enquête. Le dernier détenteur du poste de président de la CNDS, Roger Beauvois, rappelait : « Des témoins nous ont signalé le cas d’un étranger menotté et roué de coups à terre dans un aéroport par des policiers chargés de son expulsion. Si le projet de loi créant le Défenseur ne change pas, il ne sera pas possible d’enquêter sur ces manquements. » Très clairement, pour Roger Beauvois : « La réforme projetée constitue un vrai recul de la démocratie. » Par ailleurs, ce conseiller à la cour de cassation, ne manque pas de rappeler : « On peut penser que la CNDS gênait certains, notamment des syndicats de policiers, qui ont signé des tracts injurieux contre elle. Ils ont un certain poids au ministère de l’Intérieur. » (D’après Libération, 19 mai et Le Monde, 20 mai 2010)
Gendarmes sur le sentier de la guerre
Cela se passe dans une école rurale du département de la Sarthe, à Saint-Jean d’Assé. Le 14 mai les instituteurs s’aperçoivent du vol de la cagnotte d’une tombola. Ils alertent la gendarmerie et les pandores ne tardent pas à débarquer. Les vingt six élèves d’une classe de CM2 sont fouillés, filles et garçons séparément malgré tout. Le 17 mai, un gendarme revient menacer les élèves : si personne ne se dénonce, on prendra les empreintes digitales des enfants pour les comparer à celles relevées sur la boîte ayant contenu la cagnotte. Finalement, il apparaît que la trace du doigt relevée appartient à un adulte. Si la présidence de l’association de parents d’élèves était satisfaite de l’intervention des gendarmes, l’un des parents dénonçait la méthode mise en œuvre, et les pleurs des enfants pendant la palpation. Depuis, ce père de famille a reçu des menaces et des coups de téléphone, la nuit. Le psychodrame s’est arrêté quand les 260 euros que contenait la cagnotte ont été retrouvés dans la boîte aux lettres de l’école. Il paraît que la brigade de prévention de la délinquance juvénile devait venir dans cet établissement scolaire pour expliquer son intervention... (Source, Libération, 20 mai 2010)
« Voisins vigilants », danger !
Il semble qu’à l’imitation des Etats-Unis, où s’est institué le concept de « Voisons shérifs », se développe en France le système de « Voisins vigilants ». En fait, des groupes de « bons citoyens » qui se chargent d’avertir, bénévolement, les forces de l’ordre, dès qu’ils constatent un comportement leur paraissant anormal dans leur quartier. « Quelles sont les limites d’une telle surveillance ? », interroge une association qui s’est constituée à Thaon, dans les Vosges en réaction à ces dérives sécuritaires. Il semblerait que ces initiatives locales ont été lancées par les brigades de gendarmerie. Réaction d’une association anti autoritaire, qui s’inquiète de l’apparition de ces « Voisins vigilants » : ‘C’est une institutionnalisation de la délation. Mais surtout une atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée. » Des membres de cette association tenaient à expliquer, au cours d’une réunion publique, tenue le 10 mai, dans la région : « On habitue la population à être surveillée...Le vrai danger est dans l’acceptation par les citoyens de telles pratiques... » (Source, Vosges-Matin, 11 mai 2010)
Le Canard Enchaîné veille !
. Charmants fachos et gentils flics. Le dimanche 9 mai, à Paris, au lendemain de la célébration de la capitulation de l’Allemagne nazie, quelque 600 à 700 crânes rasés, façon néo-nazis, défilaient rue de Rivoli. Ils étaient tous cagoulés, ce que la loi interdit, mais les policiers présents sur les lieux ne jugeaient pas nécessaire d’intervenir. Un peu plus loin, place de la Concorde, juste quelques membres des RG, dont le commandant du groupe anti-hooligans, que l’on pouvait voir congratuler le trop célèbre Batakin, leader des supporters fachos du PSG. (Source, Le Canard Enchaîné, 12 mai 2010)
Un haut fonctionnaire de police interdit de conduire. Le 1er mai, le directeur de la sécurité publique de la Marne se faisait pincer par les gendarmes, circulant à 182 km/h près de Rethel, dans les Ardennes. Résultat des courses : suppression du permis de conduire. Cet éminent serviteur de l’Etat se trouvait au volant de son véhicule de fonction, alors qu’il était en repos. (Source, Le Canard Enchaîné, 12 mai 2010)
Le salut nazi en toute impunité.
Le 1er mai, lors d’un match PSG-OM, au Parc des Princes, il n’y avait pas moins de 1 .500 policiers et gendarmes mobiles pour s’opposer aux violences habituelles. Il n’en reste pas moins que, peu avant le début de la rencontre, une trentaine de fachos se permettaient de parader en faisant le salut nazi. Cela sans la moindre intervention des forces de l’ordre. A cette occasion, on rappelait, à la mairie de Paris, que « le salut nazi est considéré par les tribunaux comme une apologie des crimes de guerre du IIIè Reich. (Source, Le Canard Enchaîné, 12 mai 2010)
Des exploits pandores qui nous avaient échappés
Le 5 avril, à Bantheville (Meuse), le propriétaire d’une caravane prévenait les gendarmes que son véhicule avait subi des dégâts. Le lendemain, les pandores se présentaient au domicile des grands parents de trois cousins, en vacances chez eux. Ils voulaient « entendre » leurs petits enfants, âgés de 8, 9 et 11 ans. L’un des gendarmes, « spécialisé pour l’audition des mineurs, dit à l’un des enfants : « Dis que c’est toi, tu ne seras pas punie... » Sous-entendu, les assurances paieront. C’est ensuite au tour de la grand-mère d’être entendue sur l’empli du temps des enfants. On fini par apprendre qu’un voisin avait abîmé la caravane, quelques jours plus tôt en tondant son gazon. Finalement, la mère de l’un des enfants portera plainte pour « intimidation, manipulation et pression sur les enfants. » (Source, Vosges-Matin, 10 avril 2010)
Le 22 avril, une plante contre X, impliquant des gendarmes, était déposée par le frère d’un homme décédé au centre psychiatrique de Bavilliers (Territoire de Belfort). Motif de la plainte : « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. » Rappel des faits : le 14 juin 2009, un homme d’une quarantaine d’années, en état d’ivresse, était interpellé par les gendarmes. Cet homme, prénomme Rabah, décrit agité et énervé par l’interpellation, faisait immédiatement l’objet d’une hospitalisation d’office au centre psychiatrique, où il devait mourir d’un arrêt respiratoire. Les avocats de la famille estiment que les personnes présentes, dont quelques membres du personnel hospitalier ont été « Au-delà de la force nécessaire à l’interpellation, et ont manifestement exagéré les mesures de contrainte menant à une détresse respiratoire. » Ainsi, lors des quatre injections de produits tranquillisants au cours desquelles la victime était allongée sur le ventre, et sanglée, « un gendarme est monté à califourchon sur lui, exerçant une importante pression sur son buste. » Par ailleurs, l’autopsie devait révéler plusieurs blessures, des ecchymoses au visage, et un certain nombre de coups. (Source, Vosges-Matin, 23 avril 2010)
Encore le flash-ball
Dans la soirée du 20 mai, à Villetaneuse (93) un jeune homme de 27 ans, qui tentait de s’interposer entre les jeunes d’un quartier et des policiers était victime d’un tir de flash-ball en pleine figure. Souffrant d’une fracture de la mâchoire, il a dû être hospitalisé. L’IGS a été saisie. Il convient de rappeler que les policiers qui utilisent le flas-ball savent qu’ils ne doivent pas tirer à moins de 7 mètres, et surtout pas au visage. (Source, France Info, 21 mai 2010)
Etat de siège
Dans la matinée du 20 mai, vers 9 h 30, à Paris, dans la correspondance de la station Denfert-Rochereau, entre le métro et le RER, une vingtaine de contrôleurs, agents de sécurité du métro, armés, et policiers, s’activaient autour des portillons. Il ne se passait rein de particulier. Simplement une journée ordinaire, et une présence répressive à laquelle nos gouvernants aimeraient nous habituer. (Courrier reçu à l’Observatoire des libertés publiques, le 25 mai 2010)
Armes létales pour les « municipaux »
Le 22 mai, au lendemain d’une fusillade entre truands du grand banditisme et des policiers nationaux et municipaux, qui voyait la mort d’une jeune policière municipale de Villiers-sur-Marne, Brice Hortefeux prenait un décret autorisant les polices municipales à s’équiper du pistolet à impulsion électrique Taser. Cela malgré un premier avis négatif du Conseil d’Etat, en septembre 2009. Nous savions déjà le peu de cas fait par le pouvoir sarkozyste des avis du Conseil d’Etat comme du Conseil constitutionnel ais cela tend à devenir une habitude, et les décrets prennent de plus en plus le pas sur les lois. Il convient en tout cas de remarquer que la police municipale de Villiers-le-Bel est armée depuis bien des années, ce qui n’a pas empêché le drame. Par ailleurs, que sont en cause d’authentiques gangsters, c’est surtout contre les jeunes des banlieues « sensibles » que seront utilisés ces pistolets Taser, armes décrites comme non-létales mais dont les victimes sont nombreuses dans le pays où le Taser est devenu un équipement classique. (D’après France Inter, 24 mai 2010)
A la vautre...
Un « apéro » géant devait des dérouler sur le Champ de Mars, à Paris, dans la soirée du 23 mai. Cette rencontre de soiffards n’était pas véritablement interdite mais environ 1.500 policiers, dont de nombreux CRS, s’étaient invités à la fête pour contrôler les jeunes qui stationnaient sur la pelouse et fouiller leurs sacs. Les policiers reniflaient les bouteilles contenant des boissons à base de jus d’orange, où s’appliquaient à vides des canettes de bière au pied des arbres. Pas d’incident grave à signaler. L’ordre n’a pas été troublé, sauf par la présence massive de policiers. (Sources, France 3 et Canal +, avec images, 24 mai 2010)
Amnesty International s’alarme des violences policières
Le 27 mai, Amnesty International publiait son rapport annuel. L’organisation de défense des droits l’homme s’y alarme, comme chaque année, des nombreux cas de violences policières, trop souvent suivis par des enquêtes « manquant d’indépendance ou d’impartialité. » Amnesty International déplore : « Des cas de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par des responsables de l’application des lois. » L’organisation estime qu’en France, « ni les procédures disciplinaires, ni les poursuites pénales contre les responsables présumés de tels actes ne sont conformes aux normes internationales de protection des droits humains. » Par ailleurs, Amnesty International critique la politique française d’expulsion des demandeurs du droit d’asile, soulignant que des mineurs non-accompagnés, et jeunes Afghans ont été renvoyés dans leur pays en guerre. (Source, Le Monde, 28 mai 2010)
Joli coco...missaire
Le 28 mai, en ancien commissaire de police, reconverti en correspondant du parquet de Créteil (94), comparaissait devant le tribunal correctionnel du Val-de-Marne. Motif ? Abus sexuel sur trois jeunes femmes d’origine africaine, qu’il accompagnait dans leurs démarches juridiques. Deux ans de prison avec sursis ont été requis par le ministère public, le prévenu ayant « transgressé les règles alors qu’il était lui-même chargé de les faire respecter. » Pour sa défense, ce joli coco devait expliquer au tribunal que l’une de ses victimes, témoin au procès, et qu’il avait contrainte à des attouchements sexuels, était consentante ; « Elle ne m’a donné aucun signe qu’elle n’était pas consentante. » Son avocat estimait que le comportement de son client était « condamnable déontologiquement, mais pas juridiquement. » Ah bon. (Sources, 20 Minutes, 28 mai et Libération, 29 mai 2010)
Chose vue
Sans que le moindre décret soit publié à cet égard, un certain nombre de policiers du métro parisien (Sûreté RATP, ex-GPRS) sont déjà équipé du pistolet à impulsion électrique Taser. Cette arme, soi-disant non-létale, avec sa crosse jaune apparaît nettement accrochée au ceinturon de ces incorruptibles censé assurer la sécurité dans le métro comme dans le RER ou les autobus. Constat effectué le 28 mai dans une rame du RER A (Source, courrier reçu à l’Observatoire des libertés publiques, le 31 mai 2010)
Remise en cause de la garde à vue
Le 31 mai, la Cour de cassation demandait au Conseil constitutionnel de se prononcer sur la conformité de la garde à vue « aux droits et libertés garantis par la Constitution. » En cause, particulièrement, le fait que l’avocat d’un prévenu ne peut s’entretenir que trente minutes avec son client, pour ne le revoir qu’à la vingtième heure de garde à vue. Une situation qui, selon les bâtonniers, serait contraire à la Constitution, comme à la Déclaration des Droits de l’homme de 1789. Pour la Cour de cassation, la procédure pénale actuelle pourrait faire condamner la France par la Cour européenne des Droits de l’homme. (Source, Libération, 1er juin 2010)
Source Samizdat :
Publié le 15 juin 2010 par torpedo
gillian- Messages : 29
Date d'inscription : 26/06/2010
Age : 70
Localisation : New Vladivostok
Re: Violences policières
mardi 20 juillet 2010
Karim Boudouda n’est pas Eric Woerth
par Le PIR Grenoble
Karim Boudouda n’est pas Eric Woerth. Pour pouvoir brasser de grosses sommes d’argent, il ne s’adresse pas à Liliane Bettencourt. Il va au casino d’Uriage, le braque et s’enfuit. Karim Boudouda est mort. Eric Woerth est vivant. Voilà le destin d’un arabe de Villeneuve, un quartier immense de 11000 habitants, sale mais pas loin de Grand’ Place, le centre commercial donc ça va. Il n’a pas eu la même chance que ces autres voleurs à la tête de la puissance impériale blanche : lui il s’est fait prendre.
Tout commence jeudi soir à Uriage : le casino de cette ville à l’est de Grenoble se fait braqué par deux malfrats. Ils embarquent entre 20000 et 40000 euros en cash. Une fois la police avertie, une course-poursuite démarre pour se terminer à la Galerie d’Arlequin, à Villeneuve. L’un d’eux parvient à s’enfuir, l’autre s’écroule. La meute policière dit avoir répondu au tir d’un des malfrats, Karim Boudouda. La meute populaire, quant à elle, assure que les forces de l’ordre l’ont d’abord immobilisé d’une balle dans la jambe, pour ensuite l’achever d’une autre, fatale, dans la tête. Le jeune de 27 ans meurt juste devant chez lui. Aucun policier ne lui vient en aide. Pendant le reste de la nuit, un hélicoptère tourne sur le quartier pour calmer les habitants... qui jettent toutes sortes de projectiles sur les policiers, leur reprochant d’avoir laissé mourir Karim Boudouda. L’atmosphère devient dès lors électrique.
Vendredi soir, une ambiance de guerilla urbaine, d’Intifada, de Baghdâd, de Beyrouth de Cosa Nostra se fait sentir à Villeneuve selon les médias... Non, en fait entre 15 et 20 jeunes ont brûlé des voitures et un habitant du quartier à tirer sur la police. Il n’a pas été identifié. Ces mêmes médias montrent le lendemain de pauvres résidents du quartier, accablés d’avoir perdu leurs chères voitures. En réponse, Brice Hortefeux arrive sur les lieux, tel un héro, déterminé à vouloir changer les choses et vite. Et quand il dit vite, c’est tout de suite...Le ministre de l’intérieur veut calmer cette zone d’indigènes, où selon TF1, des femmes en « djellaba bleu » mais aussi « portant le voile intégrale » n’acceptent pas la présence policière et préfèrent voir cette « sale race d’Européen » éliminée.
Le ministre veut faire preuve de fermeté : 300 agents des forces de l’ordre dont le RAID et le GIPN vont investir les lieux. Rappelons que le GIPN, ces unités d’élites de la police nationale interviennent dans des situations d’extrême violence telle que des prises d’otages, des actes de terrorisme, de mutineries dans les prisons par exemple. Trop selon l’Etat ? Non, car le but est de reprendre le contrôle sur cette zone où, encore une fois, entre 15 et 20 jeunes ont brûlé des voitures... Avec cette attroupement de policiers, il paraissait évident que la personne non-identifiée qui a visé les policier avec un fusil à pompe allait être retrouvée. Mais ce n’est pas le cas. Les hélicoptères n’ont pas suffi. Le fameux tireur est toujours dans la nature, où plutôt dans Villeneuve. Hortefeux aurait du embaucher Jack Bauer...
Toutes ces gesticulations politiques et médiatiques désespérantes et transpirant de banalité n’ont fait qu’accroître le fossé entre les Indigènes et la « puissance publique », entre le fantasme et la réalité française. Ce fantasme colonial, où les zones habitées par ces Arabes, ces Noirs sont incontrôlables. Ne soyons pas étonné par la suite du débat qui va accompagner les semaines et les moins prochains. Tel un disque rayé, les concepts de « refus de l’intégration » vont ressortir pour renvoyer les responsabilités aux habitants du quartier. Bruno Gollnish du FN a même commencé en s’étonnant que ce Karim Boudouda, multirécidiviste n’est pas été bien avant reconduit dans son pays d’origine. Par contre, les problèmes de chômage au sein du quartier ne vont pas être discutés. Les jeunes diplômés Indigènes de cette ville universitaire qui ne trouvent pas d’emploi ne seront pas évoqués. Les faits divers qui ont touché Grenoble ne sont pas nouveaux, et malheureusement les réactions politiques sont toujours les mêmes.
Le PIR Grenoble
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
http://www.marianne2.fr/La-police-de-proximite-ne-sert-a-rien-contre-les-caids_a195557.html
Isildur- Messages : 31
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Violences policières
Isildur a écrit:L'éternel débat sur l'insécurité et l'autorité républicaine,... et Marianne qui se dévoile de plus en plus.
http://www.marianne2.fr/La-police-de-proximite-ne-sert-a-rien-contre-les-caids_a195557.html
Ca faisait déjà quelques temps...
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
sylvestre a écrit:http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1042mardi 20 juillet 2010
Karim Boudouda n’est pas Eric Woerth
par Le PIR Grenoble
Karim Boudouda n’est pas Eric Woerth. Pour pouvoir brasser de grosses sommes d’argent, il ne s’adresse pas à Liliane Bettencourt. Il va au casino d’Uriage, le braque et s’enfuit. Karim Boudouda est mort. Eric Woerth est vivant. Voilà le destin d’un arabe de Villeneuve, un quartier immense de 11000 habitants, sale mais pas loin de Grand’ Place, le centre commercial donc ça va. Il n’a pas eu la même chance que ces autres voleurs à la tête de la puissance impériale blanche : lui il s’est fait prendre.
Tout commence jeudi soir à Uriage : le casino de cette ville à l’est de Grenoble se fait braqué par deux malfrats. Ils embarquent entre 20000 et 40000 euros en cash. Une fois la police avertie, une course-poursuite démarre pour se terminer à la Galerie d’Arlequin, à Villeneuve. L’un d’eux parvient à s’enfuir, l’autre s’écroule. La meute policière dit avoir répondu au tir d’un des malfrats, Karim Boudouda. La meute populaire, quant à elle, assure que les forces de l’ordre l’ont d’abord immobilisé d’une balle dans la jambe, pour ensuite l’achever d’une autre, fatale, dans la tête. Le jeune de 27 ans meurt juste devant chez lui. Aucun policier ne lui vient en aide. Pendant le reste de la nuit, un hélicoptère tourne sur le quartier pour calmer les habitants... qui jettent toutes sortes de projectiles sur les policiers, leur reprochant d’avoir laissé mourir Karim Boudouda. L’atmosphère devient dès lors électrique.
Vendredi soir, une ambiance de guerilla urbaine, d’Intifada, de Baghdâd, de Beyrouth de Cosa Nostra se fait sentir à Villeneuve selon les médias... Non, en fait entre 15 et 20 jeunes ont brûlé des voitures et un habitant du quartier à tirer sur la police. Il n’a pas été identifié. Ces mêmes médias montrent le lendemain de pauvres résidents du quartier, accablés d’avoir perdu leurs chères voitures. En réponse, Brice Hortefeux arrive sur les lieux, tel un héro, déterminé à vouloir changer les choses et vite. Et quand il dit vite, c’est tout de suite...Le ministre de l’intérieur veut calmer cette zone d’indigènes, où selon TF1, des femmes en « djellaba bleu » mais aussi « portant le voile intégrale » n’acceptent pas la présence policière et préfèrent voir cette « sale race d’Européen » éliminée.
Le ministre veut faire preuve de fermeté : 300 agents des forces de l’ordre dont le RAID et le GIPN vont investir les lieux. Rappelons que le GIPN, ces unités d’élites de la police nationale interviennent dans des situations d’extrême violence telle que des prises d’otages, des actes de terrorisme, de mutineries dans les prisons par exemple. Trop selon l’Etat ? Non, car le but est de reprendre le contrôle sur cette zone où, encore une fois, entre 15 et 20 jeunes ont brûlé des voitures... Avec cette attroupement de policiers, il paraissait évident que la personne non-identifiée qui a visé les policier avec un fusil à pompe allait être retrouvée. Mais ce n’est pas le cas. Les hélicoptères n’ont pas suffi. Le fameux tireur est toujours dans la nature, où plutôt dans Villeneuve. Hortefeux aurait du embaucher Jack Bauer...
Toutes ces gesticulations politiques et médiatiques désespérantes et transpirant de banalité n’ont fait qu’accroître le fossé entre les Indigènes et la « puissance publique », entre le fantasme et la réalité française. Ce fantasme colonial, où les zones habitées par ces Arabes, ces Noirs sont incontrôlables. Ne soyons pas étonné par la suite du débat qui va accompagner les semaines et les moins prochains. Tel un disque rayé, les concepts de « refus de l’intégration » vont ressortir pour renvoyer les responsabilités aux habitants du quartier. Bruno Gollnish du FN a même commencé en s’étonnant que ce Karim Boudouda, multirécidiviste n’est pas été bien avant reconduit dans son pays d’origine. Par contre, les problèmes de chômage au sein du quartier ne vont pas être discutés. Les jeunes diplômés Indigènes de cette ville universitaire qui ne trouvent pas d’emploi ne seront pas évoqués. Les faits divers qui ont touché Grenoble ne sont pas nouveaux, et malheureusement les réactions politiques sont toujours les mêmes.
Le PIR Grenoble
Malsain cet article. Bientot il faudra applaudir les braqueurs de banques sous pretexte qu'ils sont issus de l'immigration ?
Nono la nouille- Messages : 3
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Violences policières
Qu'est donc le crime de cambrioler une banque en comparaison avec celui d'en fonder une ?
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
C'est quand même comique de parler de l'arret d'un braqueur dans un sujet nommé "violences policières". Tu pensais que les flics allaient lui distribuer des bonbons ?
Nono la nouille- Messages : 3
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Violences policières
Mort de Saint-Aignan: le
conducteur se rend à la justice pour dire "la vérité"
Miguel Duquenet, le conducteur présent au côté de
Luigi, le jeune gitan tué la semaine dernière par un gendarme dans le
Loir-et-Cher, a décidé de se rendre jeudi au palais de justice de Blois
pour témoigner sur le tir mortel, survenu selon lui, sans barrage ni
sommation, a-t-il déclaré à l'AFP dans un entretien exclusif.
Lire la suite ici
Invité- Invité
Re: Violences policières
Nono la nouille a écrit:Sylvestre adepte de la bande à bonnot maintenant (enfin tant que bonnot vient du Maghreb si je comprends bien)
C'est mignon ! Tu sais que les racistes ne sont pas admis sur ce forum ? Allez ouste !
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
Isildur a écrit:L'éternel débat sur l'insécurité et l'autorité républicaine,... et Marianne qui se dévoile de plus en plus.
http://www.marianne2.fr/La-police-de-proximite-ne-sert-a-rien-contre-les-caids_a195557.html
Intéressant. L'auteur de cet article, dans un style digne du documentaire animalier en zone sauvage, introduit subtilement sa problématique : "Arme au poing. C'est ainsi que, de plus en plus, les voyous des cités défendront leurs territoires."
La preuve, c'est que même hors de Seine-Saint-Denis on n'est plus tranquilles : "En fin de semaine dernière, à Saint-Aignan dans le Loir-et-Cher — loin du 9-3 ! — des gens du voyage ont attaqué une gendarmerie après le décès de l'un d'eux".
Ensuite il interroge un professionnel du sujet. Pellegrini, "ancien patron de l'Office central de répression du banditisme" aujourd'hui "conseiller spécialisé dans la sécurité des entreprises", présenté comme un homme qui "ne mâche pas ses mots", est invité à donner son opinion. Ça décoiffe :
"Quelles sont selon vous les raisons de cette escalade ?
Il faut cesser de donner à cette situation des explications économiques et sociales, c’est insultant pour tous ceux qui vivent dans les mêmes conditions et se comportent en honnêtes citoyens. La vérité, c’est qu’il y a un rejet, qui se pose en rejet « culturel ». Et c’est un problème qui me semble insoluble. Regardons les choses en face : il y a une énorme progression du trafic de stups, des attaques de distributeurs automatiques de billets, des braquages, etc. on connaît actuellement une hausse considérable de la délinquance violente. Et on en est encore à donner des réponses sociologiques ou éducatives !"
Si j'ai bien saisi, voilà ce qu'il faut retenir : Aujourd'hui c'est par rejet culturel que l'on attaque de + en + les distributeurs de billets. Il faut arrêter d'y voir des causes économiques et sociales et se dire qu'il n'y a pas de solution.
Marie-Georges- Messages : 51
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : Paris
Re: Violences policières
Il faut arrêter d'y voir des causes économiques et sociales et se dire qu'il n'y a pas de solution.
N'importe quoi, il y a des problème économique et sociale faut arrêté de nier l'évidence, la ou le banditisme puise ça main-d'œuvre c'est bien dans les milieux défavorisé, et pas a Neuilly-sur-Seine.
Invité- Invité
Re: Violences policières
FRED a écrit: N'importe quoi, il y a des problème économique et sociale faut arrêté de nier l'évidence, la ou le banditisme puise ça main-d'œuvre c'est bien dans les milieux défavorisé, et pas a Neuilly-sur-Seine.
Oh ça ? Un hasard sans doute !
C'est curieux que Marianne ose publier un avis aussi naze sur le sujet (enfin, pas si curieux, en fait). C'est tellement énooorme de dire qu'il n'y a pas de cause économique à une recrudescence de vols !!
Marie-Georges- Messages : 51
Date d'inscription : 23/06/2010
Localisation : Paris
Re: Violences policières
France - faits divers
Saint-Aignan : le conducteur se rend et accuse les gendarmes
publié le 23.07.2010 04h00
Miguel Duquenet, le conducteur présent aux côtés de Luigi, tué la semaine dernière par un gendarme, s'est rendu hier. Selon lui, le tir mortel serait survenu sans barrage ni sommation
Une version bien différente de celle de la police… Miguel Duquenet, le conducteur qui accompagnait Luigi, le jeune gitan tué par balle par un gendarme dans le Loir-et-Cher, s'est livré hier à la justice pour donner sa version sur le tir mortel, à l'opposé de la thèse de la légitime défense défendue par les gendarmes.
« Je me rends pour rétablir la vérité et parce que j'ai peur. Quand on veut arrêter une voiture, on fait un barrage sur la route, on met des herses, on essaie de crever les pneus, il n'y avait rien de tout ça, c'était un guet-apens », a déclaré ce père de famille de 38 ans avant de franchir les grilles du palais de justice de Blois. Le parquet de Blois a ouvert deux enquêtes judiciaires parallèles sur le décès du jeune de 22 ans et sur les risques encourus par les gendarmes avant les tirs. Ces derniers assurent que le véhicule a refusé de s'arrêter et leur a foncé dessus par deux fois, ce qui a poussé l'un deux à ouvrir le feu.
Le décès de Luigi a suscité la colère de la communauté gitane installée depuis des décennies dans le Loir-et-Cher. Hier, le tribunal correctionnel de Blois a condamné deux gitans, l'un à dix mois de prison ferme, l'autre à quatre mois avec sursis, pour des dégradations commises au village de Saint Aignan. Un troisième a été relaxé des accusations d'outrage et de menaces de mort au terme de l'audience de comparution immédiate.
Moïse Poupeau, 23 ans, père de trois très jeunes enfants, a été condamné à dix mois de prison avec mandat de dépôt suivis d'une interdiction de séjour de 2 ans à Saint Aignan. Il a reconnu les faits qui lui sont reprochés : avoir porté une cagoule, avoir descellé des lettres sur le fronton de la gendarmerie et avoir volé des croissants à la boulangerie locale. Franckie Garand, 40 ans, a pour sa part écopé de quatre mois de prison avec sursis. Dimanche matin, des hommes armés de haches ont attaqué la gendarmerie de Saint-Aignan et saccagé les arbres du village.
Miguel Duquenet, lui, devra s'expliquer devant le juge d'instruction dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour « tentative d'homicides volontaires sur trois gendarmes, refus d'obtempérer et non assistance de personne en danger ». Il conteste avoir forcé un contrôle routier, comme l'en accusent les gendarmes et dit avoir tout fait pour sauver son cousin. Selon lui, le parcours de la voiture, une vieille R19 avec 300 000 km au compteur, n'a jamais relevé de la course-poursuite : « Il faisait nuit noire à l'entrée du village, j'ai vu des ombres qui sortaient d'une petite rue sur le côté, j'ai pensé que c'était des gens du pays, j'ai freiné pour ne pas leur rentrer dedans, puis il y a eu deux tirs, mon cousin m'est tombé dessus, il n'y a eu aucune sommation ».
« Sarkozy ne peut pas nous expulser, on est Français, comme nos grands-parents »
« Nous, Sarko ne peut pas nous expulser, on est Français, tous nos grands-parents sont Français », a dit Miguel Duquenet. « Sarko met de l'huile sur le feu, on n'a jamais vu un président de la République qui déclare qu'il va faire la guerre aux gens du voyage, on ne veut pas la guerre, on veut que la justice fasse son travail », précise Daniel, le frère de Miguel. Des associations de défense des gens du voyage ont dénoncé hier la vision ethnicisante de leur question par le président Nicolas Sarkozy.
Le Chef de l'État a annoncé qu'il tiendrait une réunion à l'Elysée le 28 juillet pour évoquer la situation de Roms et gens du voyage et décider les expulsions de tous les campements en situation irrégulière. « Le chef de l'État entretient une confusion entre gens du voyage et Roms, renforçant l'inutile et dangereuse ethnicisation du débat, qui nous entraîne bien loin de l'idéal républicain », selon les associations.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
Evacuation de familles sans logement à la Courneuve
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A la lutte contre les violences faites aux femmes.
Invité- Invité
Police partout, justice nulle part !
Près de cinq ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré en 2005 à Clichy-sous-Bois, le procureur de Bobigny requiert un non-lieu pour les policiers. Le parquet pouvait requérir soit un non-lieu, soit un renvoi devant le tribunal correctionnel pour les policiers mis en cause.
Le 27 octobre 2005, Zyed, 17 ans, et Bouna, 15 ans s'étaient réfugiés dans un transformateur après après une course-poursuite avec des policiers. Un troisième jeune, Muhittin Altun, 22 ans aujourd'hui, avait été grièvement blessé mais a survécu. Ce drame avait déclenché trois semaines d'émeutes dans les banlieues. En février 2007, deux policiers ont été mis en examen pour non-assistance à personne en danger. A la mi-juillet 2009, les juges d'instruction ont clos l'enquête.
En octobre 2009, l'avocat d'un des policiers mis en examen, Me Daniel Merchat, a demandé des actes supplémentaires, demandant aux juges de mettre en examen Muhittin Altun pour avoir mis en danger la vie de ses camarades. Cette requête a été rejetée par le juge d'instruction, et en appel par la chambre de l'instruction. En décembre, le dossier est donc revenu devant le parquet.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Police partout, justice nulle part, bis
Vu sur le site de "Maitre Eoas" (par ailleurs insupportable de suffisance, et franchement de droite, mais qui donne souvents d'intéressants aperçus sur la justice en train de se faire)
Condamné en 2008 pour une agression imaginaire, Vamara Kamagate est définitivement innocenté
Le tribunal correctionnel deParis a relaxé lundi 6 septembre le SDF
Le délibéré a duré cinq petites minutes. « Le tribunal vous relaxe, M.Kamagate », annonce le président Marc Bourragué. Vamara Kamagate reste figé à la barre. «Vous pouvez partir», ajoute doucement le président. Il est vingt-deux heures, lundi 6 septembre, et la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris vient de reconnaître que l’homme qui lui fait face, les bras ballants, noyé dans une veste de costume trop large pour lui, a été officiellement victime d’une erreur judiciaire.
« C’est un dossier un peu particulier…», avait prévenu le président en se saisissant de la dernière affaire de la journée. Deux ans et demi plus tôt, le 8 mars 2008, à l’étage situé juste en dessous de cette salle d’audience, Vamara Kamagate a été jugé en comparution immédiate et reconnu coupable d’agression sexuelle, violences et injures publiques.
Condamné à dix-huit mois ferme ainsi qu’à une interdiction du territoire français de trois ans, il avait été immédiatement incarcéré.La jeune femme, A.G.,qui l’accusait, absente de l’audience mais représentée par un avocat, avait reçu, à titre de provision pour son préjudice, 3000 euros.
A.G. avait 20 ans, un ami policier, une mère psychiatre et un père cadre supérieur. Un soir de février 2008, elle leur avait confié avoir été agressée boulevard Richard-Lenoir, dans le 11e arrondissement de Paris, par un homme de «50-60 ans », de « type africain», d’une taille «d’environ 1,80m». Il l’avait, disait-elle, saisie violemment par le cou, lui avait pincé les seins, avait mis sa main dans sa culotte sous son jean et lui avait frotté le sexe avant de la repousser en l’insultant. A.G.avait répété cela à la policière compatissante qui avait recueilli sa plainte. Deux semaines plus tard, sur photos, puis derrière une glace sans tain, on lui présentait Vamara Kamagate, un SDF africain qui avait été interpellé dans le quartier à l’occasion d’un contrôle d’identité et qui, disaient les policiers, «pouvait correspondre» à son agresseur.Il ne mesure pas 1,80m mais 1,70m, il n’a pas « entre 50 et 60ans», puisqu’il est âgé de 46 ans et il se contente de répéter dans un français approximatif qu’il n’est pour rien dans cette affaire. Mais un vendeur de moto du quartier affirme que c’est bien le SDF qui traînait souvent dans le coin et insultait les passants quand il était saoul et A.G. «pense le reconnaître » sans être toutefois formelle.
Tout va très vite. On désigne à Vamara Kamagate un avocat commis d’office : comparution, condamnation, détention, pas d’appel, affaire réglée.
«Pourquoi n’avez-vous pas fait appel ?», lui demande le président Marc Bourragué. Vamara Kamagate penche son visage vers le président du tribunal en clignant des yeux et lui fait répéter la question pour être sûr de la comprendre. « Je savais pas qu’on pouvait », répond-il.
Du dossier d’instruction, le président extrait alors une longue lettre que la jeune femme a adressée au procureur de la République en mai 2008, deux mois après la condamnation de Vamara Kamagate et dans laquelle elle dit avoir tout inventé. Elle y expose ses confidences à son ami policier, puis à ses parents, l’écoute immédiate qu’elle reçoit, la compréhension dont on l’entoure. «Tout ce que j’aurais voulu que l’on fasse pour moi des années plus tôt», écrit-elle.
Elle explique encore avoir été victime d’une agression, lorsqu’elle était âgée de 13 ans, par un ami de la famille. A l’époque, ses parents ne lui avaient pas donné le sentiment de prendre la juste mesure de sa souffrance, dit-elle.
Elle raconte la plainte, la présentation des photos au commissariat - « je me sentais obligée de désigner quelqu’un», – la procédure qui s’emballe – «personne n’entendait mes doutes » – puis la prise de conscience violente : « Je venais d’envoyer un pauvre type en prison. Je n’avais jamais pensé que la justice puisse condamner un homme sur mon seul témoignage.»
Alertée ensuite par la famille, Me Françoise Margo prend le dossier en charge. L’affaire remonte à la chancellerie, puisque seule la garde des sceaux – à l’époque Rachida Dati – peut lancer la révision d’une condamnation devenue définitive. Après six mois de détention, Vamara Kamagate est
remis en liberté, sans comprendre tout de suite ce qui lui arrive. Le 24juin 2009, la Cour de cassation annule son jugement et le renvoie devant le tribunal correctionnel.
Lundi 6septembre, Vamara Kamagate a écouté le procureur François Lecat expliquer qu’«il n’y avait,dans cette affaire,aucune raison d’entrer en voie de condamnation». «Ce qui est terrible, au fond, c’est que cette procédure n’a pas été irrégulière. Enquête de routine, jugement de routine.Nous sommes face à une authentique erreur judiciaire. Je demande évidemment la relaxe du prévenu», a-t-il déclaré.
Reconnu définitivement innocent, dans le palais désert à cette heure avancée de la soirée,Vamara Kamagate a juste demandé à son avocate,Me Victoire Boccara, de l’aider à retrouver la porte de sortie.
Pascale Robert-Diard
—————
Commentaires personnels : Je me suis déplacé à l’audience, et ai eu l’honneur de serrer la main de M. Kamagate. Je n’ai pu assister à l’audience, qui a eu lieu fort tard. Ainsi, après avoir été injustement condamné et avoir passé six mois en prison à Fresnes, la Justice, pour le réhabiliter, n’a as trouvé mieux que le faire poireauter sept heures avant de statuer en catimini, la nuit tombée, dans un Palais désert. Tout un symbole. Hommage à Pascale Robert-Diard qui est restée jusqu’au bout.
Cette affaire est extraordinaire en ce qu’elle est terriblement ordinaire. C’est vraiment un dossier classique de comparution immédiate comme il s’en juge tous les jours. On devrait faire analyser cette affaire par les auditeurs de justice à l’ENM, plutôt que leur faire passer de ridicules tests de personnalité. Le témoignage de la victime, un certificat des Urgences Médico-Judiciaires qui donne 10 jours d’ITT, Ite, Missa Est. Le fait qu’il nie ? Aucune importance. Ils nient tous. Le fait que la description ne colle pas vraiment ? Aucune importance. Elle avait peur, elle a dû se tromper. Le fait que le récit des faits était incohérent (il aurait fallu que M. Kamagate eût trois mains pour faire ce que la victime prétendait qu’il avait fait). Aucune importance. Le traumatisme lui aura embrouillé l’esprit.
Mesdames et Messieurs les magistrats qui me lisez, combien de dossiers comme ça avez-vous vu passer, où vous avez requis ou prononcer une peine ferme sans que votre conviction ait à un moment vacillé ? Ah, la culture du doute. On nous l’avait promise. On a vite vu ce qu’il en était. D’autant que cette affaire a été jugée la première fois par un président de qualité, qui a beaucoup fait par la suite pour permettre cette révision.
Mais balayons devant notre porte. Cette affaire est aussi un terrible manquement de la défense. Je ne parle pas de mon excellente consœur Victoire Boccara, qui a assisté M. Kamagate lors de l’audience de renvoi après révision. Je parle de l’avocat qui a défendu, appelons-ça comme ça, M. Kamagate en première instance. Lui non plus, qui avait la mission d’être le plus critique à l’égard du dossier, sans se laisser arrêter par l’objectivité, n’a pas vu les incohérences, les failles, ou n’a pas crié assez fort pour que le bruit parvienne aux oreilles des magistrats ; et surtout, surtout, informé de la lettre de la victime (Edit : j’ai un doute sur ce point, je vérifie), il n’a pas pris la peine d’interjeter appel, ce qui aurait permis une rapide libération de son client.Nous sommes en charge de la défense de nos clients jusqu’à ce qu’ils nous en relèvent ou qu’ils nous remplacent. Notre assistance ne cesse pas le dernier mot de notre plaidoirie prononcée, mais continue jusqu’au délibéré (ce qui nous impose d’être là), jusqu’au conseil sur l’opportunité de faire appel, sur la déclaration de cet appel au besoin. Il y a une terrible défaillance de l’un des nôtres, et la honte rejaillit sur toute la profession. C’est notre devoir d’assurer à tous une défense de qualité, et les défis qui nous attendent dans les mois à venir vont nous imposer une plus grande rigueur et une plus grande présence encore. Sans l’énergie déployée par le président du premier tribunal et l’avocate de la partie civile, Françoise Margo, soutenue sans réserve par le bâtonnier Charrière-Bournazel qand d’autres membres du Conseil de l’Ordre opinaient qu’il ne fallait rien faire, secret professionnel oblige, oubliant le Principe essentiel d’humanité qui clôt pourtant notre serment, sans Rachida Dati, qui a aussitôt saisi la Commission de révision - oui, je lui rends hommage, profitez-en, un homme aurait passé 18 mois en prison, et aurait été fiché 20 ans au FIJAIS, pour rien. Pour rien.
Las, les malheurs de M. Kamagate ne sont pas finis, puisqu’il a fait l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière en avril dernier.Même libre, il encombre. La légalité de cette reconduite est aussi douteuse que sa culpabilité, puisqu’il est en France depuis 20 ans, même s’il n’a de preuves que pour les 12 dernières années. Quel juge administratif accepterait de le renvoyer dans un pays qu’il a quitté quand Félix Houphouët-Boigny était encore au pouvoir ? Si le préfet de police Michel Gaudin voulait bien faire un geste pour ce monsieur à qui la République a fait beaucoup de mal injustement. Je crois que la honte collective qui nous étreint tous, car le jugement ayant condamné un innocent commençait par les mots “Au nom du peuple français”, nous serait plus supportable.
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
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Localisation : La terre
Re: Violences policières
Seine-Saint-Denis : des policiers auraient inventé une agression
16.09.2010, 14h11 | Mise à jour : 15h53Ont-ils voulu cacher une mauvaise manoeuvre ? Sept policiers de Seine-Saint-Denis sont poursuivis pour avoir monté de toutes pièces la semaine dernière une agression au cours de laquelle l'un d'eux avait été blessé, ont annoncé des sources proches de l'enquête.
Dans la nuit du 9 au 10 septembre, à Aulnay-sous-Bois, un automobiliste avait refusé d'obtempérer lors d'un contrôle routier qui avait mal tourné, et un gardien de la paix avait été blessé aux jambes et aux bras, avaient annoncé les autorités. Dans la foulée, un suspect avait été placé en garde à vue pour refus d'obtempérer et pour avoir percuté le policier en voiture.
Mais au fil des heures, la hiérarchie policière s'était rendu compte qu'il n'était pas responsable et que les sept policiers avaient menti. Mercredi ils ont été placés en garde à vue par l'Inspection générale des services (IGS, la «police des polices»), déférés au parquet de Bobigny puis placés sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention (JLD).
Ils ont écopé d'une interdiction d'exercer et sont convoqués au tribunal de Bobigny le 4 novembre pour «dénonciation calomnieuse», et «faux en écriture publique» pour avoir rédigé ou signé de faux procès verbaux. Trois d'entre eux sont également soupçonnés de «violence volontaire ayant entraîné une incapacité de travail n'excédant pas huit jours par personne dépositaire de l'autorité publique».
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Violences policières
Villiers-le-Bel, l’Elysée coache le témoin
Justice | jeudi, 16 septembre 2010 | par Xavier Monnier , Gari JohnBakchich a retrouvé le témoin clé du procès des émeutiers de Villiers-le-Bel. En échange de son témoignage, Christopher Bénard avait négocié de l’argent et une protection. Il affirme avoir été manipulé.Témoignage sous X. Une pratique à la limite de la pornographie judiciaire. Dans le procès dit de Villiers-le-Bel (lire encadré en fin d’article), les témoins anonymes ont eu la part belle. Leur « utilisation » a fait couler beaucoup d’encre et nombreuses sont les voix qui se sont élevées pour dénoncer ce qui s’apparente à une grave dérive. Pour une audience à forte connotation politique.
Novembre 2007. La ville du Val-d’Oise rejoue la Commune. Heurts avec les forces de l’ordre après qu’une voiture de flic a renversé deux jeunes. Deux morts. Dans les banlieues du XXIe siècle, les barricades du XIXe deviennent des émeutes. Dans la nuit du 25 au 26, quand Villiers-le-Bel s’enflamme, la police se fait tirer dessus. Humiliée.
"Priorité absolue"
Trouver les coupables permettra de sanctionner les sauvageons. Il revient donc au tribunal de Pontoise de laver l’honneur de la maison Poulaga et de redonner sa fierté à l’Intérieur, pilier du régime Sarkozy. Les loustics sur le banc des accusés, franchement basanés, doivent être condamnés. « Mettez les moyens que vous voulez, (…) ça ne peut pas rester impuni, c’est une priorité absolue », lance Nicolas Sarkozy aux policiers, peu après les événements.
Quitte à servir les témoins sur un plateau et à les mettre dans les meilleures dispositions. Par exemple en distribuant, après les émeutes, des tracts appelant à la délation ou promettant une récompense sonnante et trébuchante pour les bavards. Saine et aveugle justice dans la patrie des droits de l’homme.
Déposition sous escorte
Las, les velléitaires qui ont répondu à l’appel du drapeau ont été dupés. Bakchich a retrouvé l’un d’eux. Franchement frustré. Il a été un témoin capital lors du procès des émeutiers de Villiers-le- Bel. Le 30 juin, Christopher Bénard a parlé à visage découvert. Une déposition spontanée, après deux reculades, et sous bonne escorte. Spontanée ?
En 2008, Christopher Bénard purge une peine de prison pour avoir renversé une jeune fille à vélo. Morte sur le coup. Il n’a que 19 ans. Il vit une très mauvaise passe. Trois mois plus tôt, Christopher avait dû décrocher son père, retrouvé pendu chez lui. Un jour de mars 2008, tandis qu’il croupit dans les geôles de la cour d’appel de Versailles, Bénard entend deux hommes palabrer sur les tirs de Villiers-le- Bel. Il raconte : « Un a dit : “Je dirai que j’étais à la mosquée, ça passera comme une lettre à la poste”, et l’autre : “J’ai tiré, mais ils ne pourront pas le prouver, on va sortir bientôt”. » Accablant pour deux des accusés, Adama Kamara et Maka Kante – dit « Mara » –, que Christopher identifiera lors des audiences.
En prison, Bénard est victime de racket, mais l’administration pénitentiaire reste sourde à ses demandes de transfert. Seule solution, dès lors, contacter le procureur de la République par écrit pour lui faire part de ses révélations à propos de l’enquête sur les jeunes qui ont tiré sur la police. Avec le fol espoir de voir sa situation s’améliorer, le prisonnier déverse une première fois ce qu’il redira à la barre de Pontoise.
Des conseillers à l’écoute
Ensemble, tout devient possible. Sorti de cabane, le futur repenti est reçu à l’Élysée, en septembre 2008, par deux hauts fonctionnaires. Pas de simples valets. Rien de moins qu’un des conseillers justice de Nicolas Sarkozy et l’un des membres de cabinet de la ministre de l’Intérieur de l’époque, Michèle Alliot- Marie.
Les deux commis écoutent sa complainte. Bénard accepte de témoigner au procès, mais veut qu’on le paie, qu’on lui assure une protection policière et qu’on lui arrange ses problèmes avec la justice. Si possible obtenir le plus tôt possible une audience de jugement pour son homicide involontaire. « L’un des deux s’est chargé de me donner une date de procès rapide, ça m’a encouragé. » En revanche, pour l’argent, les deux grands serviteurs de l’État se chamaillent. L’un est hostile à toute forme de rémunération malgré les promesses policières, l’autre lui assure un dédommagement. Aujourd’hui, l’Élysée dément qu’il y ait eu pareil rendez-vous, au risque de décrédibiliser un témoin pourtant essentiel du procès.
"Je regrette"
Et qu’elles semblent loin, les promesses des deux hauts fonctionnaires du Château ! « Je n’ai rien eu de ce qu’on m’avait promis : je n’ai pas reçu de récompense, je n’ai aucune protection et je vis caché, décrivait-il à Bakchich au début de l’été. Je suis en route pour l’étranger. Je n’ai pas le choix. »
Le jeune homme de 22 ans, fragilisé par la vie, a le net sentiment d’avoir été manipulé par le pouvoir politique en général, policier en particulier. « Je regrette d’avoir dénoncé ce que j’ai su en prison, l’implication de deux personnes dans les tirs. J’étais totalement affaibli, j’ai vécu plusieurs épisodes douloureux à la suite, j’étais agressé en prison, je suis sous anxiolytiques depuis la mort de mon père. Je ne voyais aucune solution pour m’en sortir. »
Pourquoi, alors, avoir témoigné ? « J’étais trop impliqué pour reculer, on a fait en sorte que les suspects me voient ! J’ai même été confronté à eux dans le cabinet du juge alors qu’on ne m’avait pas prévenu ! »
Menacé, contraint de se terrer quelque part en France, Christopher Bénard rumine. « J’en suis à plus de 10 000 euros de frais depuis que je dors de ville en ville, je multiplie les crises d’angoisse. Je ne sais plus quoi faire. Je ne peux plus rester en France. » Pour finir par sortir du silence le 16 septembre. "C’était un arrangement entre nous", a-t-il confié à BFM TV. Mais que fait la police ?
Clic : Un drame et une parodie de procès
Le 25 novembre 2007, deux adolescents, Moushin et Lakamy, sont fauchés et tués par une voiture de police. Le jour même, des habitants manifestent contre cette injustice. La manif tourne court. Le soir et toute la nuit, une centaine de policiers se font canarder par des dizaines de jeunes, à balles parfois réelles. En retour, les jeunes sont matraqués par les forces de l’ordre. On dénombre des blessés graves… des deux côtés.
Match nul ? Pas vraiment. Cinq jeunes (de 23 à 30 ans) ont comparu, du 21 juin au 4 juillet dernier, devant la cour d’assises de Pontoise. Ils sont jugés pour « tentative de meurtre » en bande organisée sur des fonctionnaires de police et pour « complicité » des mêmes faits. Le parquet réclamait vingt ans de cabane. À la barre, les témoignages fumeux se succèdent. Sous X ou aussi spontanés que celui de Christopher Bénard, que Bakchich a retrouvé. Parmi les quatre témoins anonymes cités à comparaître, deux se désisteront. Au final, le dossier d’accusation, seulement fondé sur des dénonciations, est très mince. Un témoignage anonyme ne permet pas à lui seul une condamnation.
Et ce procès ne doit pas être « celui de la banlieue », a insisté l’un des avocats généraux et procureur de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry. Dans la nuit du 3 au 4 juillet, aucun incendie à Villiers-le-Bel. Ni heurts. Mais un verdict lourd comme la pierre. Les peines au Kärcher s’étalent de trois à quinze ans pour quatre des cinq prévenus. Ferme. Sans preuves.
sylvestre- Messages : 4489
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Re: Violences policières
http://www.leparisien.fr/essonne-91/un-policier-suspendu-apres-un-passage-a-tabac-28-09-2010-1085422.php
JUVISY - VIRY
Un policier suspendu après un passage à tabac
Un brigadier a frappé un jeune, en marge d’un contrôle routier.D’après la victime, le fonctionnaire le harcelait depuis quatre ans.
Plus qu’un dérapage, c’est une bavure caractérisée qui vaut à un policier du commissariat de Juvisy d’être suspendu de ses fonctions. Entendu en garde à vue mercredi dernier, le brigadier a reconnu avoir passé à tabac un jeune de Viry-Châtillon, qui a porté plainte.
Samedi 18 septembre, Anis Feninekh, un jeune homme de 28 ans circule au volant de sa voiture sur la N 7 à Viry-Châtillon quand une patrouille de police croise son chemin.
« Quand la voiture de police s’est approchée, je l’ai reconnu et j’ai compris ce qui allait se passer », témoigne l’autmobiliste, minerve au cou et pansement sur le nez. « Lui », c’est un brigadier du commissariat de Juvisy, avec qui Anis a des relations tendues depuis 2006. Le jeune homme, qui a déjà eu affaire à la justice, évoque un contrôle qui s’était mal passé mais pour lequel il n’avait pas déposé plainte. « Depuis, il me contrôlait sans arrêt. »
Il jette le Coran par terre
Après l’avoir fait sortir de son véhicule, l’agent de police contrôle les papiers d’Anis, en règle, puis procède à une palpation. « Avec un sourire, il m’a dit : Tu kiffes ça, en plus, mais je n’ai pas cédé à la provocation », explique Anis Feninekh. Le brigadier, âgé d’une trentaine d’années, entame alors une fouille du véhicule. Dans une pochette d’un siège, il trouve une invitation de mariage qu’il laisse tomber négligemment. Anis Feninekh la ramasse sans broncher. Le brigadier fouille alors la boîte à gants et y trouve un petit recueil de versets coraniques, qu’il jette également. « Là, je lui ai dit qu’il allait trop loin, et je suis allé ramasser mon Coran. C’est à ce moment-là qu’il m’est tombé dessus. »
Le policier envoie un coup de poing au visage d’Anis, qui tombe à la renverse. Puis il se rue sur lui, un genou sur la poitrine, l’autre sur le bras, et continue de lui assener des coups au visage, tandis qu’un collègue commence à le menotter. « Il y a juste une policière qui lui criait d’arrêter. » Sa veste blanche déchirée, maculée de sang, Anis est emmené en garde à vue pour outrage et rébellion. Sur place, on lui remet aussi une amende pour tapage. Relâché le dimanche soir, le jeune homme sera examiné par un médecin le lendemain, qui diagnostiquera une microfracture au nez, des cervicalgies et une contusion au poignet droit et prescrira huit jours d’incapacité temporaire totale.
Du côté de la police, on souligne que « l’enquête est allée très vite » et que « même si monsieur Feninekh est défavorablement connu de nos services, il a eu la même attention qu’un autre dans cette histoire ». Le jeune homme est en effet sous contrôle judiciaire pour une affaire de vol. « J’ai fait des bêtises, j’ai payé ma dette, souffle-t-il. Ça ne donne le droit à personne de me harceler et de me frapper. »
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
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