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Tariq Ramadan

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Message  verié2 Ven 7 Déc - 15:13

Gérard Ménussa
si on doit le comparer (TR) a trois personnes du type JLM, Bayrou
Cette comparaison n'a aucun sens. Même si les discours "humanistes" de Bayrou et de Ramadan peuvent se croiser, il y a une différence fondamentale entre eux. Bayrou appartient à une famille politique de droite et a pour projet de gérer les affaires de la bourgeoisie. Ramadan n'a aucun projet de ce type pour le moment. C'est un électron libre qui ne suit que son idéologie sans préoccupation politicienne et qui peut, par conséquent, évoluer dans un sens ou dans l'autre, ou... ne pas évoluer. Ca n'implique pas une hiérarchie entre un Bayrou et un Ramadan. Ils ne jouent pas dans le même stade. C'est comme si tu comparais le philosophe Foucault à Cohn Bendit.

Une seule chose est certaine et devrait faire l'unanimité de tous ceux qui ont la volonté de s'informer un peu, au delà de la lecture d'une bidonneuse comme Fourest, Ramadan n'est ni fasciste, ni frère musulman. C'est un religieux humaniste comme il y en a toujours eu dans toutes les religions.

verié2

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Message  gérard menvussa Ven 7 Déc - 15:51

C'est un électron libre qui ne suit que son idéologie sans préoccupation politicienne
Je ne suis pas d'accord avec ça : a de nombreuses reprises, Tarik Ramadan a cherché a monnayer l'influence (relative) qu'il pouvait avoir sur une partie de la jeunesse (quand il participe en 2005 à un groupe de réflexion fondé par Tony Blair sur le problème de l'extrémisme islamique au Royaume-Uni,et aux pays bas en 2007 quand il est embauché comme consultant sur les questions d'intégration par la mairie de Rotterdam et comme professeur invité par l'université de cette ville.) Dans tous les cas, il y sera en tant que "médiateur" et "facilitateur" entre deux mondes. Ce qui participe d'une certaine façon à ce role de "médiateurs" souvent utilisé dans les conflits sociaux. En général, ceux la défendent ceux qui les payent, c'est a dire les intérets croisés du patronat et des bureaucraties syndicales....
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Message  verié2 Ven 7 Déc - 16:33

a de nombreuses reprises, Tarik Ramadan a cherché a monnayer l'influence (relative) qu'il pouvait avoir sur une partie de la jeunesse
En effet, c'est un aspect que j'avais éludé. Ca le rapproche un peu des bureaucrates syndicaux qui jouent un rôle du même genre à plus grande échelle. Mais il ne dispose d'aucun appareil, n'a cherché à construire aucune organisation, n'a de comptes à rendre à personne, sauf pendant ses CDD de conciliateur, il ne peut que se monnayer lui-même, au coup par coup. Ca lui laisse tout de même davantage d'autonomie, non ?

verié2

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Message  yannalan Sam 8 Déc - 21:04

Pourtant le droit des femmes sous l' islam ne cesse de se reduire. exemple recent l' arabie Saouditeou les femmes seront tracées electroniquement dans les aeroport. Je ne vous pas denoncer ce genre de chose. Vous le tolerez zt c' est insuportable.

Les forces du NPA ne sont pas au niveau de la section saoudienne de l'UCI dont tout le monde connaît le combat quotidien qui met l'Arabie au bord de la révolution.....

yannalan

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Message  Vals Sam 8 Déc - 21:17

ULM...
Tu l'as peut-être remarqué, mais là tu es tombé sur un nid, qui en a fait fuir plus d'un avant toi......
alors, courage si tu persévères mais si jettes l'éponge pour les laisser entre eux, personne ne t'en voudra.... Cool


Dernière édition par Vals le Sam 8 Déc - 22:57, édité 2 fois
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Message  sleepy Sam 8 Déc - 22:38

verié2 a écrit:Ramadan n'est ni fasciste, ni frère musulman. C'est un religieux humaniste comme il y en a toujours eu dans toutes les religions.
Ce n'est pas parceque Fourest a raconté des conneries sur ce monsieur, qu'il faut voir en lui un progressiste. C'est un réac comme tant d'autre, qui fait très attention à ce qu'il dit en fonction de son auditoire. Vérié, tu reproches à juste titre la position de LO qui à soutenu gérin, amara...mais soutenir ramadan, ça revient au même.

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Message  verié2 Dim 9 Déc - 10:21

Sleepy
Ce n'est pas parceque Fourest a raconté des conneries sur ce monsieur, qu'il faut voir en lui un progressiste. C'est un réac comme tant d'autre, qui fait très attention à ce qu'il dit en fonction de son auditoire. Vérié, tu reproches à juste titre la position de LO qui à soutenu gérin, amara...mais soutenir ramadan, ça revient au même.
J'ai déjà dit que je ne soutiens pas Ramadan et je ne préconise pas de s'allier à lui et encore moins de se mettre à sa remorque, chose difficile puisque (bis) il n'organise personne et ne propose rien. Mais son discours, autant que j'ai pu l'entendre, est en effet plutôt "humaniste". A moins de considérer que tous les religieux sont réactionnaires par définition en raison de leurs croyances, je ne vois pas en quoi il est réac...

verié2

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Message  Toussaint Dim 9 Déc - 14:57

très attention à ce qu'il dit en fonction de son auditoire

Je l'ai vu intervenir devant des salles musulmanes à 95% à Roubaix par exemple, et je l'ai vu à la TV, j'ai lu pas mal de textes et je l'ai vu dans des réunions entre militants, je n'ai jamais vu de modifications de ses positions, sauf au niveau de la simplicité du vocabulaire, éventuellement. Si tu as des exemples précis, je suis preneur.

Je suis d'accord avec ce que dit vérié...

l' arabie Saouditeou les femmes seront tracées electroniquement dans les aeroport. Je ne vous pas denoncer ce genre de chose. Vous le tolerez zt c' est insuportable.

Je crois que personne ne"tolère" quoi que ce soit, je ne sache pas que les Sapudiens aient besoin de notre tolérance.

Ceci dit, contacte Ramadan, cela fait des années qu'il essaie de débanaliser les relations entre les pays européens et l'Arabie Saoudite, et qu'il essaie de faire des protestations lors des visites des princes en France. Si tu veux t'y joindre, il sera certainement content, il trouve aussi que les progressistes sont trop indifférents à la dénonciation de l'Arabie Saoudite... Very Happy
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Message  ulm Lun 10 Déc - 3:27

Dossier ISLAM

Paru dans Combat com­mu­niste n° 61, octo­bre 1980

Nous repro­dui­sons dans les pages sui­van­tes six arti­cles du groupe Combat com­mu­niste, soit l’essen­tiel, à quel­ques cou­pu­res près, d’un dos­sier publié il y a pres­que 30 ans sur l’Islam et réalisé par des cama­ra­des algériens. La lec­ture de ces textes montre que la noci­vité de l’Islam poli­ti­que est appa­rue bien avant les atten­tats du 11 sep­tem­bre 2001, contrai­re­ment à un mythe mas­si­ve­ment rép­andu à gauche et à l’extrême gauche. Elle montre aussi que la com­pa­rai­son entre l’isla­misme et le fas­cisme n’a pas été inventée réc­emment par Bush et les néo-conser­va­teurs amé­ricains, mais qu’une partie de la gauche révo­luti­onn­aire ira­nienne l’uti­li­sait déjà face au régime kho­mei­niste mais aussi face aux Frères musul­mans dans d’autres pays. Nous n’avons pas mené de recher­ches détaillées sur ce point, mais nous sommes prêts à parier que ce type de com­pa­rai­son est sans doute bien antérieur même à 1980.

Quoi qu’il en soit, déjà en 1980, Combat com­mu­niste dénonçait « une intense cam­pa­gne à caractère raciste contre le “fana­tisme” et la “bar­ba­rie méd­iévale” » par des jour­na­lis­tes et des poli­ti­ciens « qui approu­vent les mas­sa­cres, tor­tu­res et bom­bar­de­ments au napalm de popu­la­tions quand cela sert les intérêts de l’impér­ial­isme ». Déjà en 1980, ce groupe pou­vait écrire : « l’intégr­isme isla­mi­que (...) représ­ente dans une large mesure une réaction natio­na­liste à la culture occi­den­tale et “moder­niste” liée à des siècles d’oppres­sion impér­ial­iste », tout en qua­li­fiant les Frères musul­mans de « secte reli­gieuse fas­ci­sante ».

Rien n’aurait donc changé en trois déc­ennies ? Si, bien sûr :

Le phénomène de l’Islam poli­ti­que s’est considé­rab­lement développé à l’éch­elle inter­na­tio­nale tout en se diver­si­fiant.

Un Islam européen est en train de s’affir­mer et sou­haite béné­ficier des mêmes droits démoc­ra­tiques que les autres reli­gions.

Les enfants, voire les petits-enfants, des tra­vailleurs immi­grés des années 60 et 70, deve­nus Français, Allemands, Néerlandais ou Britanniques, veu­lent être res­pectés, grim­per dans l’éch­elle sociale et ils exi­gent que la culture et le pays d’ori­gine de leurs parents ou grands-parents ne soient plus méprisés, que l’escla­vage, les mas­sa­cres et les géno­cides du colo­nia­lisme soient dénoncés dans les manuels sco­lai­res et reconnus par les Etats européens.

Enfin, face à cette évo­lution dont cer­tains aspects sont posi­tifs, l’oppor­tu­nisme de l’extrême gauche, voire de cer­tains liber­tai­res, n’a fait que se dével­opper.

Comme l’écrivait Combat com­mu­niste : « Si nous devons nous défier des calom­nies et du mépris rép­andus par les bour­geois occi­den­taux et com­pren­dre les tra­di­tions et la culture des peu­ples colo­niaux, il n’est reste pas moins que la reli­gion est, là-bas comme ici, une arme aux mains des exploi­teurs pour main­te­nir ouvriers et pay­sans dans l’asser­vis­se­ment et l’obs­cu­ran­tisme. »

« Aujourd’hui comme hier, la reli­gion reste l’opium du peuple », concluait ce dos­sier sur l’Islam. C’est cette der­nière affir­ma­tion qui, par contre, en 2007, est deve­nue tota­le­ment inau­di­ble dans les milieux de la gauche dite radi­cale... Raison de plus pour la faire enten­dre de nou­veau !

Ni patrie ni fron­tières

****************

Les ori­gi­nes de l’Islam : Mahomet, le bri­gand qui devint chef d’Etat

Mahomet, pro­phète d’Allah, fon­da­teur de la reli­gion musul­mane, est né à Mekka (La Mecque), aux envi­rons de l’an 570 de l’ère chréti­enne. La date pré­cise n’est pas connue et est contro­versée par les his­to­riens. La Mecque était alors un petit centre com­mer­cial et le Prophète débuta sa car­rière comme mar­chand. Les popu­la­tions d’Arabie étaient orga­nisées en tribus vivant essen­tiel­le­ment du com­merce entre les deux grands empi­res de l’époque : l’empire romain byzan­tin et l’empire perse. Cette divi­sion en une mul­ti­tude de tribus et de clans, entre les­quels les allian­ces se fai­saient et se déf­aisaient conti­nuel­le­ment, ne per­met­tait pas la cons­ti­tu­tion d’un Etat sus­cep­ti­ble de jouer un rôle auto­nome entre les deux grands. Les tribus arabes ser­vaient alter­na­ti­ve­ment de mer­ce­nai­res aux empe­reurs perses et romains. Cette situa­tion poli­ti­que et sociale se tra­dui­sait sur le plan reli­gieux par l’absence d’une reli­gion unique pou­vant servir de ciment à l’ensem­ble des tribus d’Arabie. Celles-ci pra­ti­quaient différents cultes poly­thé­istes (avec plu­sieurs dieux et génies) et subis­saient l’influence des reli­gions antéri­eures domi­nan­tes : le chris­tia­nisme et le judaïsme aux­quels cer­tai­nes se conver­tis­saient par­fois au gré des allian­ces poli­ti­ques.

Le dével­op­pement de la secte des musul­mans (d’un mot arabe qui signi­fie les « soumis »), autour de Mahomet coïn­cida avec un cer­tain dével­op­pement éco­no­mique, com­mer­cial et urbain de l’Arabie entraînant la dis­so­lu­tion des tribus tra­di­tion­nel­les de noma­des du désert. Cette dis­so­lu­tion ren­dait cadu­ques leurs mœurs et tra­di­tions fondées sur la soli­da­rité tri­bale et néc­es­sitait une idéo­logie nou­velle fai­sant une plus large place à l’indi­vi­dua­lisme, dans une société où domi­naient les riches mar­chands des villes. Répondant aux nou­vel­les néc­essités éco­no­miques et socia­les, Mahomet, qui affir­mait que ses ensei­gne­ments lui étaient dictés par Dieu, condam­nait par exem­ple les inces­san­tes ven­det­tas et les règ­lements de comp­tes entre clans et tribus qui nui­saient au com­merce. Sans les sup­pri­mer com­plè­tement, il les limita en ins­ti­tuant le système du prix du sang déd­om­mageant les vic­ti­mes et évitant de nou­vel­les ven­gean­ces et contre-ven­gean­ces. La reli­gion musul­mane donna éga­lement aux diver­ses tribus arabes une idéo­logie com­mune leur per­met­tant de s’uni­fier et de s’affir­mer au moment où l’Empire perse s’écr­oulait et lais­sait une place vacante. Cette unité com­mença à se réa­liser sous la poigne de Mahomet.

Pour par­ve­nir à ses fins, le Prophète employa alter­na­ti­ve­ment la vio­lence, la ruse et les manœuvres diplo­ma­ti­ques qui abou­tis­saient à des ral­lie­ments sous forme de conver­sions. Débutant comme un modeste chef de bri­gands qui pillait les cara­va­nes, il s’imposa peu à peu par son habi­leté et sa fer­meté. A sa mort, il avait mis en place un embryon d’Etat arabe reconnu par la majeure partie des tribus. Un siècle après sa mort, un véri­table empire arabe étendait son influence du sud de l’Europe à l’Asie mineure. Si la per­son­na­lité de Mahomet a joué un rôle impor­tant, l’exis­tence à la même époque d’autres pro­phètes s’expri­mant de façon com­pa­ra­ble et prêchant des idéo­logies voi­si­nes montre bien que son succès cor­res­pon­dait à une néc­essité sociale. En son absence, ou en cas de mort pré­maturée, on peut sup­po­ser qu’un de ces pro­phètes concur­rents aurait pu rem­plir la même fonc­tion. Il fit d’ailleurs assas­si­ner plu­sieurs de ses rivaux.

La pro­pa­ga­tion de la foi musul­mane qui allait de pair avec le dével­op­pement de l’empire arabe ne donna cepen­dant pas nais­sance à un véri­table appa­reil reli­gieux struc­turé. Dans cet empire, le pou­voir spi­ri­tuel se confon­dait très lar­ge­ment avec le pou­voir tem­po­rel et dép­endait de lui. L’auto­no­mie que conser­vaient dans cet empire les divers chefs de tribus - et plus tard sou­ve­rains - ral­liés contri­bua donc très légè­rement** à sus­ci­ter des inter­pré­tations diver­ses des paro­les du Prophète consi­gnées dans le Coran et à la divi­sion des fidèles en mul­ti­ples sectes concur­ren­tes dont cer­tai­nes se sont perpétuées jusqu’à nos jours.

En l’absence d’une bureau­cra­tie ecclési­as­tique cen­tra­lisée, l’Islam n’est jamais par­venu à un mono­li­thisme com­pa­ra­ble à celui de l’Eglise catho­li­que.

Combat com­mu­niste (octo­bre 1980)

************************

La reli­gion, opium du peuple

Comme les deux autres gran­des reli­gions mono­thé­istes, le judaïsme et le chris­tia­nisme, l’Islam reconnaît l’Ancien Testament, croit en une vie après la mort où seront dépassées les misères de la vie sur terre et appelle à s’en remet­tre à la fata­lité divine.

L’Islam s’en réfère à la « parole de Dieu » révélée par le pro­phète Mohamed : le Coran, qui est un ensem­ble de préc­eptes juri­di­ques, éco­no­miques et bien sûr reli­gieux, des­tinés à réf­ormer l’homme sur terre et à lui faire mériter le para­dis. La reli­gion musul­mane est d’ailleurs sans doute moins contrai­gnante que les dogmes chrétiens ou juifs. Il est des reli­gions dont les textes sacrés déc­ou­ragent l’acti­vité éco­no­mique en général, ou regar­dent d’un mau­vais œil la quête du profit : ce n’est pas le cas de l’Islam qui considère avec faveur l’acti­vité com­mer­ciale, se conten­tant de blâmer les pra­ti­ques frau­du­leu­ses.

Plus que les autres reli­gions, aussi, l’Islam accorde de l’impor­tan­ces aux rites. Ceux-ci sont au nombre de quatre, que l’on appelle les « piliers de l’Islam » :

la prière, qui doit se renou­ve­ler 5 fois au cours de la journée ; elle doit être dirigée vers La Mecque, et le musul­man doit aupa­ra­vant pra­ti­quer des ablu­tions pour se « puri­fier » (avec du sable, à défaut d’eau).

L’aumône, qui est cal­culée sui­vant les riches­ses du pra­ti­quant. C’est d’ailleurs ce qui com­pense la recher­che du profit des com­merçants et féodaux (« Le Prophète comble d’éloges ceux qui, loin d’être des para­si­tes, s’enri­chis­sent pour pou­voir ainsi venir en aide aux déshérités »).

Le jeûne (Ramadhan), qui est censé mettre tous les hommes à égalité devant la pau­vreté pen­dant un mois. Cette obli­ga­tion (ainsi que l’aumône) fait croire au musul­man, et par­ti­cu­liè­rement aux opprimés, que l’Islam est une reli­gion éga­lit­aire et forme éga­lement une men­ta­lité « popu­liste » chez de nom­breux bour­geois, ren­forçant leur capa­cité de mys­ti­fier les tra­vailleurs et cou­ches déshéritées.

Le pèle­ri­nage à La Mecque, que tout bon musul­man doit avoir fait au moins une fois dans sa vie, et est une sorte de conséc­ration reli­gieuse. L’homme, au faîte de sa vie, qui l’a accom­pli, se fait appe­ler « hadj ».

L’islam, un idéal de jus­tice ?

Le Coran et la Sunna (qui est un ensem­ble de textes rap­por­tant les faits du Prophète et qui a valeur nor­ma­tive pour les croyants) représ­entent une sorte de code des­tiné à rég­lem­enter la vie poli­ti­que et éco­no­mique de la société mer­can­tile pré­ca­pi­tal­iste dans laquelle vécut Mahomet.

Certains musul­mans ont voulu voir dans ces textes un idéal pro­gres­siste de jus­tice et d’égalité. Certains affir­ment même qu’ils s’oppo­sent au capi­ta­lisme. Rien ne permet de l’affir­mer, bien au contraire : pas plus que le coran, la Sunna ne se pro­nonce bien sûr sur le capi­ta­lisme ! La pro­priété privée n’est limitée que par l’inter­dic­tion de l’usure et l’obli­ga­tion de l’aumône. L’acti­vité éco­no­mique, la quête du profit, le com­merce, comme nous l’avons vu, et par conséquent la pro­duc­tion pour le marché sont considérées avec faveur par la tra­di­tion comme par le Coran. On trouve même des for­mu­les dithy­ram­bi­ques à l’égard des mar­chands. De même, le sala­riat est considéré comme quel­que chose de par­fai­te­ment normal. Le Coran rég­lem­ente l’héri­tage (les femmes ne tou­chent d’ailleurs que la moitié de l’héri­tage de l’homme). Il ins­ti­tu­tion­na­lise éga­lement l’asser­vis­se­ment des femmes. Enfin, il considère comme une fata­lité richesse et pau­vreté, et ne pense remédier à ces iné­galités socia­les que par l’aumône, façon comme une autre pour les riches de se donner bonne cons­cience.

Rôle social de l’islam

Bref, comme toutes les reli­gions, l’Islam est une arme de mys­ti­fi­ca­tion employée par les clas­ses domi­nan­tes pour faire croire au peuple que sa misère et son oppres­sion relèvent de la volonté de « Dieu », que la société de classe est inél­uc­table, qu’il ne sert à rien de se rév­olter contre elle puis­que la vie sur terre n’est qu’un pas­sage et n’est rien au regard de la vie au-delà. L’islam incite les tra­vailleurs à la patience, une des qua­lités les plus appréciées de la reli­gion musul­mane. Il représ­ente un des moyens d’abru­tis­se­ment des clas­ses exploitées. Il est un fac­teur d’arrié­ration ter­ri­ble­ment pesant dans les sociétés musul­ma­nes, encore aujourd’hui. Les tra­vailleurs arabes, afri­cains, asia­ti­ques auront un ter­ri­ble joug à sou­le­ver pour s’affran­chir de l’islam.

Combat com­mu­niste (octo­bre 1980)

********************

La femme et l’Islam

Dans le cadre de l’intense cam­pa­gne menée contre les pays où l’islam est la reli­gion domi­nante (comme l’Iran ou l’Afghanistan), la des­crip­tion de l’oppres­sion de la femme est sou­vent uti­lisée à des fins de pro­pa­gande, y com­pris par les jour­naux les plus réacti­onn­aires type Paris Match, France Soir ou Le Figaro. Cette cam­pa­gne idéo­lo­gique anti-isla­mi­que rem­porte même du succès auprès de bons phal­lo­cra­tes incons­cients qui ne s’indi­gnent du sort réservé à la femme que lorsqu’il s’agit des pays isla­mi­ques et oublient que les femmes n’ont par exem­ple le droit de vote en France que depuis 1945 et en Suisse que depuis 1971 !

Une oppres­sion qui varie sui­vant les clas­ses socia­les et les Etats Il est impos­si­ble de mettre dans le même sac tous les pays arabes, asia­ti­ques ou afri­cains où l’islam domine. La situa­tion de la femme sah­raouie n’a pas grand-chose à voir avec elle de la femme égypti­enne, pales­ti­nienne, sou­da­naise, pakis­ta­naise ou algéri­enne. De plus, au sein des différents pays, sui­vant les régions et les clas­ses, la situa­tion n’est pas la même : dans cer­tai­nes régions de l’Egypte ou du Yémen, par exem­ple, la femme est encore excisée, alors qu’à côté la société toua­reg connaît encore des ves­ti­ges de matriar­cat.

Si l’on veut faire une com­pa­rai­son avec le rôle réacti­onn­aire de la reli­gion catho­li­que, les effets de l’idéo­logie reli­gieuse sur la condi­tion de la femme sont plus néf­astes en Italie ou en Espagne qu’en France : et pour cause, car l’Eglise détient un pou­voir séculier beau­coup plus grand, et la famille patriar­cale est beau­coup plus forte.

De même, dans les pays arabes et isla­mi­ques, le poids de la reli­gion n’est pas le même sui­vant qu’une femme vit dans les gran­des villes ou à la cam­pa­gne, dans des régions où se dével­oppent des mou­ve­ments de guér­illa (Dhofar, Sahara occi­den­tal, Palestine) ou dans des Etats cons­ti­tués.

On ne peut com­pa­rer avec la France, l’Allemagne ou la Suède, où le capi­ta­lisme est beau­coup plus développé, où la majo­rité de la popu­la­tion vit dans les villes, est sco­la­risée et alphabétisée, où une très impor­tante mino­rité de femmes tra­vaillent et où la sépa­ration entre l’Eglise et l’Etat a été faite en général il y a au moins un siècle. C’est bien plus le niveau de dével­op­pement éco­no­mique qui expli­que la posi­tion sociale inféri­eure des femmes dans les pays musul­mans que la reli­gion en elle-même.

L’islam au ser­vice de l’asser­vis­se­ment de la femme

Ces res­tric­tions faites, il faut reconnaître qu’effec­ti­ve­ment les femmes ont beau­coup moins de droits dans les pays isla­mi­ques que dans les pays capi­ta­lis­tes avancés.

• La vir­gi­nité de la femme avant le mariage est beau­coup plus valo­risée que dans n’importe quel pays européen (quoi­que dans cer­tai­nes régions du Portugal, de l’Italie ou de l’Espagne, la situa­tion ne soit guère différ­ente ; il n’est pas rare que des cer­ti­fi­cats médicaux de vir­gi­nité soient exigés par le mari avant le mariage, ou que la femme soit tout sim­ple­ment répudiée si le mari déc­ouvre qu’elle n’est plus vierge après la céré­monie.

• Le mari est auto­risé à battre sa femme.

• Le port du voile, s’il a ten­dance à dimi­nuer est encore fréquent pour les femmes de plus de 35-40 ans (Rappelons que cet arti­cle fut écrit en 1980 et que la situa­tion a de nou­veau empiré « grâce » aux isla­mis­tes, NPNF).

• La famille décide géné­ra­lement du choix de l’époux (comme du choix de l’épouse d’ailleurs) et les maria­ges forcés sont fréquents. Lors de la signa­ture du contrat, la femme ne joue aucun rôle. Il lui faut l’accord d’un tuteur pour qu’une femme se marie : toute sa vie, elle est considérée comme mineure et doit recou­rir à l’homme qui la tutel­lise (père, mari, oncle, cousin ou même fils aîné).

La dot, sou­vent exigée, ne cons­ti­tue en rien une garan­tie pour la femme. Elle est ainsi et vendue au gré des besoins du père et de l’époux.

• Le mariage non reli­gieux est condamné, et les maria­ges avec des étr­angers, de plus non musul­mans, mal vus. Une Algérienne qui se marie avec un Français, par exem­ple, perd du même coup sa natio­na­lité !

• La poly­ga­mie est sou­vent légale, et se pra­ti­que tou­jours au dét­riment de la femme. Cette pra­ti­que est cepen­dant en voie de dis­pa­ri­tion, avec la dis­so­lu­tion de la famille patriar­cale clas­si­que, et ne s’exerce que si l’homme possède des res­sour­ces. C’est, à la limite, un signe extérieur de richesse.

• Le divorce est dif­fi­cile et la situa­tion de la femme divorcée ou céli­bat­aire est inte­na­ble : elle se met du même coup en marge de la société et en butte à son hos­ti­lité. La répud­iation de la femme par le mari est encore fréqu­ente : elle y perd alors toute res­source.

• Les femmes ont du mal à faire des études secondai­res , a for­tiori supéri­eures, et encore plus à tra­vailler [Sur ce plan-là, la situa­tion a changé depuis 1980, intro­dui­sant de nou­vel­les contra­dic­tions entre les hommes et les femmes au sein des pays musul­mans les plus développés, sus­ci­tant la création d’asso­cia­tions de femmes, voire des débats au sein de l’islam lui-même, NPNF.] Parfois, le père retire sa fille de l’école dès la puberté, pour la marier.

• Les femmes sont confinées de façon dra­co­nienne aux tra­vaux domes­ti­ques, et par­fois ne sor­tent même pas pour faire les cour­ses. Certains musul­mans intégr­istes se plai­sent à dire que la femme ne sort que deux fois de chez elle dans sa vie : pour son mariage et pour son enter­re­ment.

• L’avor­te­ment est inter­dit et donc pra­ti­qué clan­des­ti­ne­ment dans des condi­tions scan­da­leu­ses. Il faut dire que, du fait du poids des tra­di­tions arabo-isla­mi­ques la femme tire une valo­ri­sa­tion du nombre de ses enfants. On voit par­fois des famil­les de 15 à 20 enfants. L’oppo­si­tion à l’avor­te­ment vient par­fois des femmes elles-mêmes. Par exem­ple, en Tunisie, où la cam­pa­gne gou­ver­ne­men­tale pour la contra­cep­tion ‘a pas eu l‘effet escompté. [A notre avis, ce pas­sage n’est pas très clair : d’une part il

mél­ange deux choses com­plè­tement différ­entes, la contra­cep­tion et l’avor­te­ment ; d’autre part, il semble assez normal que des femmes mal informées aient, dans un pre­mier temps, un réflexe de méfi­ance vis-à-vis d’un pou­voir qui s’ingère dans leur inti­mité et semble vou­loir leur impo­ser de façon auto­ri­taire la contra­cep­tion, quand ce n’est pas l’avor­te­ment. Surtout quand on connaît le caractère poli­cier de l’Etat tuni­sien. NPNF]

Mais il va sans dire que dans les villes, les men­ta­lités ont ten­dance à évoluer.

Une for­mi­da­ble énergie non uti­lisée et réprimée

Rien ne dit que les femmes accep­te­ront tou­jours leur sort. Les luttes des femmes pales­ti­nien­nes dès 1936 mon­trent la pos­si­bi­lité d’un tel combat. Les droits conquis actuel­le­ment par les femmes sah­raouies nous four­nis­sent un autre exem­ple, certes isolé et mino­ri­taire, mais qui, nous l’espérons, devien­dra un point de référ­ence pour les femmes exploitées de tous les pays isla­mi­ques. La rév­olte des femmes des clas­ses exploitées pour­rait représ­enter une force considé­rable. Les révo­luti­onn­aires des pays isla­mi­ques, en dépit des innom­bra­bles dif­fi­cultés, devront accor­der une atten­tion toute par­ti­cu­lière à cette ques­tion.

Combat com­mu­niste (octo­bre 1980)

L’Etat et l’Islam en Algérie

Dans tous les pays musul­mans, l’Islam est reli­gion d’Etat. La seule excep­tion est la Turquie. Si, d’’une façon géné­rale, l’islam, comme toutes les reli­gions, joue le rôle d’opium du peuple, c’est-à-dire qu’il sert à jus­ti­fier sur le plan idéo­lo­gique la société de classe, on peut dis­tin­guer plu­sieurs degrés quant au rôle qu’il joue dans la poli­ti­que des Etats musul­mans.

En Arabie Saoudite, par exem­ple, le régime en place tire sa légi­timité his­to­ri­que de l’Islam. La dynas­tie des Wahhabites en Arabie règne au nom de l’islam. Le roi est le com­man­deur des croyants. Le droit cora­ni­que fait offi­ciel­le­ment office de lég­is­lation.

D’une façon géné­rale, l’islam sert à légi­timer les différ­entes poli­ti­ques des différents pays musul­mans. C’est ainsi qu’en Algérie le FLN milite pour l’islam « socia­liste » : en Irak et en Syrie, on prône l’Islam baa­siste ; en Lybie, Kadhafi pré­co­nise un socia­lisme musul­man. En un mot, l’islam est mis à toutes les sauces. (...). En Algérie, comme le pro­clame la Charte natio­nale, l’islam est la reli­gion d’Etat. Déjà, lors de la lutte de libé­ration natio­nale, l’Islam tenait une bonne place dans la pro­pa­gande du FLN qui fai­sait appel à l’emprise des sym­bo­les musul­mans sur les masses et à l’atta­che­ment de celles-ci à la reli­gion. Le gou­ver­ne­ment de Boumédiène a montré son sens de la « psy­cho­lo­gie sociale » en trans­for­mant les imams en fonc­tion­nai­res, qui prêchent dans les mos­quées pour la « révo­lution agraire » et autres « batailles de la pro­duc­tion ».

Favorisant autant que faire se peut la cons­truc­tion de nou­vel­les mos­quées, le régime va en faire de véri­tables cen­tres de pro­pa­gande pour sa poli­ti­que. Un ministère des Affaires reli­gieu­ses super­vise les opé­rations et fait en sorte de pro­mou­voir un islam « pro­gres­siste », par oppo­si­tion à celui « réacti­onn­aire » des Frères musul­mans. En résumé le régime pri­vilégie une idéo­logie reli­gieuse favo­ra­ble au capi­ta­lisme d’Etat. [Et on a vu, quel­ques années plus tard, le rés­ultat de cette ins­tru­men­ta­li­sa­tion de l’islam par un pou­voir cor­rompu et pseudo-socia­liste : la crois­sance de l’isla­misme et une guerre civile qui fit plus de 100 000 morts, NPNF)

Combat com­mu­niste (octo­bre 1980)

***

Islam et colo­nia­lisme en Algérie

Il n’existe pas, dans les pays musul­mans, de clergé comme pour le catho­li­cisme ; par conséquent, il est dif­fi­cile de parler d’une atti­tude com­mune qu’aurait eue un corps reli­gieux vis-à-vis de la colo­ni­sa­tion. Néanmoins, il faut dis­so­cier deux aspects. D’une part les sectes et cou­rants reli­gieux qui ont col­la­boré avec le colo­nia­lisme ; d’autre part, le rôle joué par l’islam en tant qu’idéo­logie poli­ti­que dans la lutte pour l’indép­end­ance, en par­ti­cu­lier au Maghreb.

Au Maghreb, naqui­rent et se développèrent plu­sieurs sectes et confréries de musul­mans mys­ti­ques comme le Qadiriya, les Schadlihia, les Rahmania, Tidjania, Semoussiya, etc. Ces sectes pro­pa­geaient une foi rigo­riste. Sur le plan éco­no­mique, elles tiraient profit de l’exploi­ta­tion des saints qui, par leurs vertus, peu­vent protéger les hommes et intercéder en leur faveur auprès de Dieu.

Le culte des saints et des mara­bouts, par­ti­cu­liè­rement développé au Maghreb, permit aux grands mara­bouts (sortes de « prêtres ») de former une aris­to­cra­tie fon­cière dont les intérêts dép­endaient d’une exploi­ta­tion du fellah (paysan). Cette aris­to­cra­tie fon­cière et reli­gieuse se rallia à l’admi­nis­tra­tion colo­niale qui s’en fit des auxi­liai­res doci­les. Son res­pect de l’ordre établi lui valut l’estime des colons qui voyaient en eux les représ­entants d’un Islam « sain ».

Mais, à partir de 1930, son influence ne cessa de dimi­nuer. Une partie de sa clientèle, trans­formée par le ser­vice mili­taire et le séjour dans les villes, lui éch­appa. Les « oulémas » (les « savants »), un groupe de théo­logiens à la tête duquel se trou­vait Ben Badis en Algérie par exem­ple, et qui se fixaient comme objec­tif la régé­nération de l’Islam, se mirent à atta­quer les concep­tions héré­tiques du mara­bou­tisme (le culte des saints est inter­dit dans l’Islam ortho­doxe sun­nite). « Les mara­bouts, déc­larait Ben Badis, sont les bêtes domes­ti­ques du colo­nia­lisme. Ils n’ont jamais cessé de contre­dire Dieu en se mon­trant fiers avec le peuple et ser­vi­les à l’égard des colo­nia­lis­tes et des chefs admi­nis­tra­tifs des­po­tes. » Ce déclin du mara­bou­tisme a eu pour cause et conséqu­ence, sous la hou­lette de Ben Badis et de l’Association des oulémas en Algérie, le dével­op­pement d’un natio­na­lisme isla­mi­que. En 1936, le même Ben Badis, s’oppo­sant à Ferhat Abbas (qui niait à l’époque l’exis­tence d’une nation algéri­enne et réc­lamait l’égalité des droits entre les musul­mans et les Français dans le cadre de l’Algérie franç­aise), disait : « Nous disons que la nation algéri­enne n’est pas la France, ne peut être la France et ne veut pas être la France. »

Dès lors, on verra les différents mou­ve­ments qui mili­taient pour l’indép­end­ance au Maghreb uti­li­ser le poten­tiel que représ­ente le sen­ti­ment reli­gieux de la popu­la­tion. Dans le cas des pays musul­mans comme dans quel­ques autres (Irlande, par exem­ple), l’oppres­sion natio­nale paraît accen­tuée par le fait que les colo­nia­lis­tes pro­fes­sent une autre reli­gion. La reli­gion natio­nale méprisée et persécutée par le colo­ni­sa­teur est ainsi valo­risée. Dans les milieux natio­na­lis­tes, on mani­fes­tait son atta­che­ment à l’islam comme une des données fon­da­men­ta­les de l’iden­tité natio­nale, du FLN à Bourguiba, en pas­sant par le parti de l’Istiqlal au Maroc. Le rôle de l’islam dans la lutte anti­co­lo­nia­liste ne peut être mieux sou­li­gné que par le fait que le com­bat­tant algérien du FLN était le « mou­ja­hid », qui signi­fie le « guer­rier saint ». Combat com­mu­niste (octo­bre 1980)

***

Une secte reli­gieuse fas­ci­sante : les Frères musul­mans

Une des frac­tions les plus dan­ge­reu­ses du mou­ve­ment musul­man ultra-intégr­iste est la secte des Frères musul­mans. Dans plu­sieurs pays, celle-ci est en effet une véri­table orga­ni­sa­tion struc­turée et hiér­archisée. Elle orga­nise, par exem­ple, des actions de com­mando contre les femmes qui refu­sent le port du voile. En Egypte, les Frères musul­mans atti­sent la haine reli­gieuse en menant des agres­sions contre les mino­rités de chrétiens coptes. En Algérie réc­emment [en 1980], les Frères musul­mans se sont illus­trés par des atta­ques contre des étudiants de gauche dans les uni­ver­sités qui ont fait plu­sieurs morts. Par différents aspects de son acti­vité, comme par sa base sociale, cette secte prés­ente des points com­muns avec les orga­ni­sa­tions fas­cis­tes. A la faveur de la remontée de l’Islam, elle connaît actuel­le­ment un cer­tain dével­op­pement dans plu­sieurs pays arabes.

Vive le roi, vive les bour­geois !

C’est en Egypte, en 1928-1929, que la secte des Frères musul­mans a été fondée par Hassan al- Banna, ins­ti­tu­teur de pro­fes­sion. Financée d’abord par des gros com­merçants, puis par des mem­bres du gou­ver­ne­ment, elle a par la suite reçu, par­ti­cu­liè­rement lors de la Seconde Guerre impér­ial­iste, des sub­ven­tions appréc­iables de la Grande-Bretagne, lui per­met­tant de deve­nir une orga­ni­sa­tion très puis­sante dans l’Egypte de la fin des années trente, et par­ti­cu­liè­rement en 1948-1953. Cette secte possédait tout un réseau d’écoles, de cen­tres d’édu­cation reli­gieuse, de mos­quées et même d’hôpitaux lui per­met­tant de rép­andre ses concep­tions idéo­lo­giques réacti­onn­aires et d’enca­drer la popu­la­tion pauvre. Cette puis­sance qui fit d’elle un Etat dans l’Etat, les nota­bles, les diri­geants de l’Etat et l’impér­ial­isme bri­tan­ni­que ne lui per­mi­rent pas de l’acquérir sans contre­par­tie.

C’est bien parce que le cou­rant de la Fraternité musul­mane déf­endait les valeurs fon­da­men­ta­les de l’ordre bour­geois, y com­pris par la vio­lence, qu’il eut sa faveur. La pre­mière chose que cette secte ensei­gnait à ses adhérents était la sou­mis­sion : à Dieu d’abord ; aux diri­geants du mou­ve­ment ensuite ; au prin­cipe du gou­ver­ne­ment par un roi enfin, selon la tra­di­tion de l’islam qui opte pour la supré­matie d’un « représ­entant de Dieu » sur les hommes. Les adhérents devait jurer « obé­iss­ance aveu­gle » au guide suprême de la secte.

L’acti­vité poli­ti­que de cette secte fut par­ti­cu­liè­rement préci­euse au roi Farouk (pro-bri­tan­ni­que). Elle affir­mait que « la cons­ti­tu­tion (monar­chi­que) dans son esprit et ses objec­tifs généraux ne contre­di­sent pas le Coran ». Elle consa­cra entiè­rement son qua­trième Congrès à fêter le cou­ron­ne­ment du roi Farouk et orga­nisa une mani­fes­ta­tion devant le palais royal où elle fit scan­der : « Nous te sou­met­tons nos foyers et notre obé­iss­ance, selon le livre de Dieu et la Sunna de son pro­phète » (Hassan el-Banna, Mémoires, p. 252).

Les Frères musul­mans fai­saient éga­lement l’apo­lo­gie de l’exploi­ta­tion bour­geoise : « Les ouvriers doi­vent tou­jours se rap­pe­ler de leur devoir à l’égard de Dieu, à l’égard de leur per­sonne et à l’égard de leur patron », disaient-ils aux tra­vailleurs insurgés en 1946 (An-Nadir, du 24/8/1946) . Ils affir­maient que le « possédant n’est pas néc­ess­ai­rement injuste » mais qu’il « s’agit seu­le­ment de l’éduquer » (Bani Kholi, « L’islam, ni capi­ta­lisme, ni com­mu­nisme »).

S’il arri­vait que des tra­vailleurs, des étudiants ou toute autre per­sonne ne soit pas convain­cue par leur pro­pa­gande ou la refuse, leur « sec­tion spéc­iale » (appa­reil mili­taire ter­ro­riste et sec­tion de ren­sei­gne­ments) se char­geait d’eux, soit en les atta­quant direc­te­ment, soit en les livrant à la police. Des pro­priét­aires fon­ciers, des com­merçants, mais aussi des chômeurs La secte des Frères musul­mans a pour base sociale les frac­tions les plus réacti­onn­aires de la bour­geoi­sie et de la petite bour­geoi­sie : pro­priét­aires fon­ciers, petits com­merçants, en un mot les cou­ches socia­les dont les intérêts sont menacés par le dével­op­pement du capi­ta­lisme. C’est ainsi que, par exem­ple, après le coup d’Etat de 1952 en Egypte, et la décision d’une « révo­lution agraire » qui limi­tait à 200 fedans la sur­face maxi­male qu’un indi­vidu puisse posséder, la secte des Frères musul­mans exigea qu’on accordât 500 fedans. Plus réc­emment [dans les années 70], en Algérie, la secte des Frères musul­mans fit feu de tout bois contre la réf­orme agraire, pour­tant bien timide, du gou­ver­ne­ment de Boumédiene. Elle eut la même atti­tude face aux atta­ques de l’Etat contre le sec­teur com­mer­cial privé. Si ces cou­ches représ­entent l’essen­tiel de la base sociale de la secte des Frères musul­mans, il faut cepen­dant savoir que les condi­tions de vie des masses, le chômage, le manque de solu­tion alter­na­tive poli­ti­que, per­met­tent aux intégr­istes reli­gieux de recru­ter nombre de jeunes chômeurs

Un anti­com­mu­nisme for­cené

En général, cette secte fonde sa pro­pa­gande sur un axe : le sous-dével­op­pement, le recul de la civi­li­sa­tion arabe sont dus à l’aban­don de l’islam. Il faut donc faire des pays arabes des pays « réel­lement » isla­mi­ques pour que le monde arabe retrouve sa splen­deur passée, et ne soit plus sous la botte des « infidèles ». La secte des Frères musul­mans milite pour des Etats régis par le droit isla­mi­que où les seuls partis tolé­rables sont les partis reli­gieux. Pour eux, l’islam est une révé­lation divine qui a apporte des solu­tions à tous les pro­blèmes humains, y com­pris les pro­blèmes poli­ti­ques et sociaux. Malgré les différ­ences, on voit que le régime de Khomeiny n’est pas loin.

Si le mou­ve­ment des Frères musul­mans n’est pas mono­li­thi­que, s’il n’a pas exac­te­ment les mêmes posi­tions dans tous les pays arabes et musul­mans une des ses cons­tan­tes est l’anti­com­mu­nisme. Les « rouges » sont pour eux le plus grand danger. Cet anti­com­mu­nisme pri­maire est d’ailleurs habi­le­ment exploité par l’impér­ial­isme amé­ricain contre son rival sovié­tique.

En Egypte, par exem­ple, Sadate a légalisé la secte des Frères musul­mans, afin de mieux lutter contre l’influence de l’URSS dont il vou­lait se déb­arr­asser au profit des Etats-Unis. Il est d’ailleurs bien connu que, si le centre his­to­ri­que et idéo­lo­gique des Frères musul­mans est en Egypte, c’est l’Arabie Saoudite qui finance en grande partie les acti­vités des Frères.

Combat com­mu­niste (octo­bre 1980)

C'est toi qui a ecrit ces testes verié? Si oui, quand je parle de derive..........!!?

ulm

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Message  Toussaint Lun 10 Déc - 3:46

le gugusse Byrrh joue les fiers à bras. Attention, cette fois, on parle de violence physique.

Oui, en effet, on parle de violence physique lorsqu'il s'agit de contraindre par la force des femmes musulmanes à retirer leur foulard , autrement dit de contraindre par la force des femmes ou des gens à cesser de vivre selon leurs convictions. Et je dirais que ceux qui useraient et/ou appelleraient à user de la contrainte sur des personnes pour les faire changer leur foi religieuse ou leurs manières de s'habiller méritent bien d'être combattus par tous les moyens nécessaires, comme les moudjahidines algériens ont combattu ceux qui dévoilaient en public les femmes musulmanes dans l'Algérie française, laïque, républicaine. Par tous les moyens nécessaires et sans retenue d'aucune espèce, j'ai d'ailleurs pratiqué la chose, sans avoir à passer aux actes, en général les gens qui brutalisent les femmes et les minorités quels que soient les prétextes qu'ils se donnent sont des lâches, quoi qu'ils se rêvent d'autre... Very Happy

Ce sont des methodes de bon vieux stal et de cro magnon. a gerber!

Tout à fait d'accord avec toi, exercer des violences pour faire renoncer à des convictions religieuses et forcer des femmes à s'habiller non comme elles le souhaitent, mais comme d'autres le veulent, c'est respectivement typîquement ce qu'a fait le stalinisme en URSS, contrairement à ce que faisaient les bolcheviks., et un comportement de cro-magnon, sexiste et colonial.

cette phrase qui permettrait au casseur Byrrh d' aller casser du communiste

Je ne savais pas que les communistes étaient partisans de la violence contre les femmes et les minorités religieuses. Les nazis, les fascistes, les staliniens, les talibans et autres pasdarans, salafistes et quelques autres gugusses méritant le même respect, mais pas des communistes, tu as dû te tromper de crèmerie.

l' atheisme est un acquis de la LDC.

Ah? Mince alors, la LDC a fait de sacrés progrès avec la mort de Lénine et la victoire du stalinisme, parce que dans le parti de Lénine, ce laxiste, ce mou en matière de théorie d'organisation, l'athéisme n'était nullement obligatoire, et ce crétin de VI Oulianov spécifiait même qu'on pouvait y accueillir un... pope, personnage qui à l'époque déjà ne passait pas inaperçu, encore moins discret que le voile de ma camarade Ilhem... Very Happy Qué barge, ce Lénine, complètement incompétent en matière de construction de partis révolutionnaire, dommage qu'il n'ait pu bénéficier de tes conseils éclairés... Very Happy Sans parler de pas mal de militants dans le monde qui question lutte de classe n'ont pas de leçons à recevoir des organisations d'extrême gauche française. Sans parler de tous ces militants syndicaux qui sont aussi des croyants, dont certains ont écrit quelques belles pages de la "LDC"... Mais sans doute ne sont-ils rien comparés à toi, ô ulm... Very Happy

les reac du NPA ou de l' etincelle de ce forum (...) les gros neuneus de ce forum (...) les insanités des verié,byrrh, villene et autres esprits perdus (...) casseur Byrrh (...) les cons

Euh, là je n'ai pas d'arguments, je suis écrasé par la qualité de l'argumentation... Very Happy

Bon, si on doit répondre sérieusement à ces éructations, je dirai que ranger quelqu'un comme TR qui a fait des dizaines de réunions publiques avec Michel Warshawski (autre neuneu, je suppose... Very Happy ), dont ce dernier se dit publiquement l'"ami", un juif israélien marxiste révolutionnaire, ainsi qu'avec Leïla Shahid, militante palestinienne assez peu portée à la fraternisation avec le Hamas et le Djihad Islamique, dans l'"extrême droite religieuse, c'est assez peu sérieux. Surtout lorsque la Tarik Ramadan passe son temps à pourfendre ladite extrême droite religieuse et s'oppose frontalement à ce qu'elle préconise.

L'amalgame, la calomnie, l'insulte, si ce sont là des méthodes "communistes", alors tu es un sommet de la pensée communiste. Mais je pensais quant à moi que l'un des acquis du marxisme révolutionnaire était précisément de débattre autrement.

PS: Je ne sais pas si vérié a écrit ce texte, mais je ne vois pas trop en qhoi cela concerne le débat sur Tarik Ramadan... Very Happy
Toussaint
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Message  verié2 Lun 10 Déc - 10:22

Yves Coleman, ancien militant de Combat Communiste et aujourd'hui animateur de NPNF résume assez bien ici les positions défendues par ce groupe :
Combat com­mu­niste dénonçait « une intense cam­pa­gne à caractère raciste contre le “fana­tisme” et la “bar­ba­rie méd­iévale” » par des jour­na­lis­tes et des poli­ti­ciens « qui approu­vent les mas­sa­cres, tor­tu­res et bom­bar­de­ments au napalm de popu­la­tions quand cela sert les intérêts de l’impér­ial­isme ». Déjà en 1980, ce groupe pou­vait écrire : « l’intégr­isme isla­mi­que (...) représ­ente dans une large mesure une réaction natio­na­liste à la culture occi­den­tale et “moder­niste” liée à des siècles d’oppres­sion impér­ial­iste », tout en qua­li­fiant les Frères musul­mans de « secte reli­gieuse fas­ci­sante ».
Je n'ai pas rédigé ces articles qui émanent probablement, comme le signale Yves, de nos camarades algériens de l'OCRIA (Organisation Communiste Révolutionnaire Internationaliste d'Algérie), mais je les ai très certainement approuvés à l'époque.

En revanche, la présentation de Yves Coleman, qu'une lecture rapide peut faire confondre avec les textes eux-mêmes, est tout à fait abusive :
La lec­ture de ces textes montre que la noci­vité de l’Islam poli­ti­que est appa­rue bien avant les atten­tats du 11 sep­tem­bre 2001, contrai­re­ment à un mythe mas­si­ve­ment rép­andu à gauche et à l’extrême gauche. Elle montre aussi que la com­pa­rai­son entre l’isla­misme et le fas­cisme n’a pas été inventée réc­emment par Bush et les néo-conser­va­teurs amé­ricains
D'ailleurs Combat Communiste avait cessé de paraître depuis 10 ans en 2001...

Yves Coleman est passé sur des positions très éloignées de celles que défendait Combat Communiste, que ce soit sur la question du "léninisme", sur celle du conflit israélo-palestinien. Et aussi très éloignées de celles de la majeure partie de l'extrême-gauche internationaliste à propos de la guerre d'Irak, en renvoyant dos à dos Saddam Hussein et l'impérialisme américain, en accusant la LCR et LO de complaisance avec l'antisémitisme etc.

Yves essaie d'utiliser ici des textes vieux de trente-trois ans, écrits dans un contexte différent, pour justifier cette attaque assez malhonnête contre l'extrême-gauche :
Aujourd’hui comme hier, la reli­gion reste l’opium du peuple », concluait ce dos­sier sur l’Islam. C’est cette der­nière affir­ma­tion qui, par contre, en 2007, est deve­nue tota­le­ment inau­di­ble dans les milieux de la gauche dite radi­cale...

Encore une fois, il convient de répéter qu'une propagande ne peut être jugée que dans le contexte où elle est développée et non de façon abstraite et intemporelle. Or, depuis trente ans, la campagne raciste contre l'islam dénoncée par Combat Communiste s'est considérablement développée.

C'est donc plutôt sur cet aspect qu'il faut mettre l'accent dans le contexte actuel :
Combat Communiste
Dans le cadre de l’intense cam­pa­gne menée contre les pays où l’islam est la reli­gion domi­nante (comme l’Iran ou l’Afghanistan), la des­crip­tion de l’oppres­sion de la femme est sou­vent uti­lisée à des fins de pro­pa­gande, y com­pris par les jour­naux les plus réacti­onn­aires type Paris Match, France Soir ou Le Figaro. Cette cam­pa­gne idéo­lo­gique anti-isla­mi­que rem­porte même du succès auprès de bons phal­lo­cra­tes incons­cients qui ne s’indi­gnent du sort réservé à la femme que lorsqu’il s’agit des pays isla­mi­ques et oublient que les femmes n’ont par exem­ple le droit de vote en France que depuis 1945 et en Suisse que depuis 1971 !

Pour conclure, si Combat Communiste a certainement commis toutes sortes d'erreurs, je vois rien dans ce dossier dont j'aurais à rougir, que je devrais renier ou qui conforterait si peu que ce soit les positions défendues par Yves/NPNF aujourd'hui contre l'extrême-gauche ou le soutien apporté par Lutte Ouvrière à des politiciens islamophobes comme Gérin.

Ce passage me parait toujours particulièrement judicieux :


Combat communiste
On ne peut com­pa­rer avec la France, l’Allemagne ou la Suède, où le capi­ta­lisme est beau­coup plus développé, où la majo­rité de la popu­la­tion vit dans les villes, est sco­la­risée et alphabétisée, où une très impor­tante mino­rité de femmes tra­vaillent et où la sépa­ration entre l’Eglise et l’Etat a été faite en général il y a au moins un siècle. C’est bien plus le niveau de dével­op­pement éco­no­mique qui expli­que la posi­tion sociale inféri­eure des femmes dans les pays musul­mans que la reli­gion en elle-même.


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Message  sylvestre Jeu 10 Oct - 16:50

sylvestre
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Tariq Ramadan - Page 5 Empty Re: Tariq Ramadan

Message  Roseau Jeu 10 Oct - 18:49

Merci Sylvestre. Je recommande.
Un grand moment de bonheur de voir moucher cette nullité de journaliste islamophobe Smile 
Roseau
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