La Gauche Anticapitaliste
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Re: La Gauche Anticapitaliste
cerise75 a écrit:
on a un programme l'humain d'abord, on essaie de l'enrichir et au pg on va se doter d'un programme appelé l'écosocialisme , voilà c'est tout , on espère que jlm arrivera au pouvoir un jour et pour l'instant on fait avec ce qu'on a.
c'est peut être pas parfait mais au moins c'est efficace.
Les positions de la GA sont totalement réformistes, assumées,
et elles rejoignent logiquement le FdG car il prone la "révolution par les urnes",
stragégie qui n'a jamais conduit, nulle part, à autre chose qu'à gérer le capitalisme
ou à la boucherie...
Quant au programme, le contenu démontre que c'est en fait "Le Butin d'Abord"
pour des politiciens bourgeois qui ont toujours servi le capital
et sont comme les (radis)caux ...
- rouge dehors
- blanc dedans
- toujours près de l'assiette au beurre.
(détails croquants et piquants dans ma signature)
Dernière édition par Roseau le Jeu 18 Oct - 15:49, édité 1 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
laffont n'est pas devenu réformiste parce qu'il a rejoint le fdg, simplement il est pragmatique
Camarade cerise, le réformisme, c'est la politique qui fait l'impasse sur la nécessité de détruire l'état bourgeois par une révolution violente qui remplace l'état de la bourgeoisie par la classe ouvrière auto-organisée en classe dominante. Le FDG tourne le dos à cette perspective de manière explicite et implicite, dans ses paroles et ses actes. JLM en 2009 disait très bien et très clairement que sa divergence avec le NPA et Besancenot, c'est que le NPA se disait révolutionnaire et que lui n'était pas révolutionnaire. Dire que le FDG est réformiste n'a rien d'insultant, c'est un fait. Lorsque JLM nie que la France soit une puissance coloniale et impérialiste, il se situe dans la défense de l'état français tel qu'il est, c'est à dire colonial, impérialiste et bourgeois. Je n'invente rien, JLM s'est revendiqué de Keynes et de Mitterrand, plusieurs fois, clairement, explicitement, en tant que dirigeant du PDG. Et la GA a dit plusieurs fois explicitement, qu'elle était en accord stratégique avec le PDG.
Le pragmatisme, c'est aller dans "ce qui marche", je suppose que c'est cela que tu entends. Et ce qui marche en ce moment, c'est le FDG, le PDG, bref, JLM. Eh bien, être révolutionnaire, c'est aussi assumer parfois, souvent, d'aller à contre courant de ce qui marche, de rester y compris isolé parce qu'on n'est pas d'accord avec "ce qui marche", parce qu'on sait que cela marche vers une impasse... En 1971 au Chili, ce qu marchait, c'était l'UP, et c'était autre chose que le FDG et JLM... Eh bien, il fallait dire que cela finirait mal, pas se contenter d'être pragmatique. Il faut rester programmatique. Et si pour vous l'unité implique le ralliement, ce que fait systématiquement le FDG après le PS et le PCF au temps de sa grandeur, eh bien vous vous trompez. Ou plutôt, cela veut dire que vous faites passer votre intérêt de parti(e) avant celui du combat unitaire, on appelle cela le sectarisme et il ne me semble pas se trouver du côté du NPA.
on a un programme l'humain d'abord
Ben, désolé, ce genre de programme, c'est suffisamment flou pour y mettre des troupeaux de loups comme dirait la Martine. C'est le genre de truc sur quoi tout le monde peut être d'accord et on peut y mettre n'importe quoi.
JLM a fait de grandes déclarations sur la France, contre les langues régionales, sur l'unité de la France et contre les régionalismes, les questions nationales, sur les DOM et les TOM... Là, l'humain, c'est l'assimilation à la France...? Merci, on connaît.
l'écosocialisme , voilà c'est tout
on espère que jlm arrivera au pouvoir un jour
Ah oui? Bon, on verra le contenu, parce que cela encore, c'est des grands mots qui ne mangent pas de pain... Donc, venez, adhérez, on verra après...
Quant à "espérer que jlm arrivera au pouvoir un jour"... Merci, on a donné. En 1981, le PS parlait de "changer la vie", c'était chouette aussi comme formule, PS et PC étaient d'accord pour "pâsser au socialisme" par la voie électorale, on a voté, on a vu, ils ont changé... leur vie. En tout cas, c'est clair, au moins tu ne nous dis plus que c'est le peuple qui sera au pouvoir comme dans "prenez le pouvoir, votez JLM"... là c'est clair, c'est lui qui sera au pouvoir...
on fait avec ce qu'on a.
c'est peut être pas parfait mais au moins c'est efficace.
Ah? Et c'est efficace en quoi, au juste, exactement? Quand? Où? A Hénin Beaumont? Florange? Aulnay? En Afghanistan? En Guyane? Pour les chômeurs? Les sans papiers? Les ROMs? Où? Tu parles d'efficacité, cite des faits... Si du moins par efficacité tu entends des résultats concrets, dans le réel. Parce que si par efficacité, tu entends construire une écurie pour JLM, tu comprendras que cette efficacité-là, je te la laisse, JLM, je ne voterai pour lui que contre Sarko, ou contre la Le Pen, et je n'attendrai pas plus de lui que de Hollande: rien.
Ensuite que les "gens de gauche" se foutent de nos débats, cela ne m'inquiète pas trop. En 14, les "gens de gauche", pour la plupart, ils ont soutenu la guerre, en 1945 et 46 ils ont soutenu la guerre coloniale, en 54 et 56 pareil, en 91 et 2001 pareil, en 2004 ils ont viré les musulmanes de l'école publique et en 2012 ils ont voté très majoritairement Hollande plutôt que JLM et se foutent aussi de vos débats sur "l'humain d'abord". Ils veulent du concret, en effet et leur dire qu'un jour JLM arrivera au pouvoir "et c'est tout", cela ne va pas les faire bondir en criant "mais c'est bien sûr!"
Enfin, si tu n'as compris de nos débats que nos désirs de répéter 17 ou 36 ou que sais-je encore, ben désolé, tu n'as pas compris grand chose. Ce que nous savons, c'est que le capitalisme ne se contentera pas de la situation actuelle, qu'il s'appuie sur l'éat que JLM appelle la République, et que le capitalisme se fout de la démocratie et que si des élections lui déplaisent il en ignore le résultat comme en 2005. Nous savons aussi que le capitalisme de 2012 ne se réformera pas avec un New Deal, pas plus qu'en 29 où la solution avait été la Seconde Guerre Mondiale et ses millions de morts. Que le capitalisme mondialisé ne se réformera pas avec des solutions keynésiennes, et qu'il ne s'embarrassera d'aucun scrupule démocratique pour briser les résistances... Il n'y aura pas de révolution citoyenne. Il y aura révolution ouvrière ou barbarie capitaliste. Vous pouvez vous raconter des histoires sur la République au bois dormant que le beau prince JLM réveille, la réalité sera hélas plus brutale. Nous n'avons pas vocation à être les lutins de vos contes de fées, nous nous préparons à la bataille contre le capital, son état, et elle sera sans quartier.
Je sais que nous y retrouverons la plupart des camarades de la GA, de la GU, de la FASE, et pas mal de gens aujourd'hui a FDG.
C'estce qui importe.
Non, nous n'avons pas toutes les réponses, mais au moins nous ne nous berçons pas d'illusions ni de doux rêves "citoyens" ou de formules creuses attrape-tout. Nous savons que la classe dominante ne connaît qu'une règle, celle de la guerre de classe. On sera au rendez-vous, j'espère avec toi et tout le monde de gôche ou pas.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
Voilà qui est bien dit!
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: La Gauche Anticapitaliste
bah tout ça c'est du bla bla bla les partis dits révolutionnaires nous parlent de renversement du capitalisme etc.... mais qu'ont ils fait depuis tant d'années, rien alors je veux bien que ce soit la faute des réformistes ou des bureaucrates syndicaux mais c'est un peu court, je pense que vous ne savez pas ce qu'il faut faire aujourd'hui pour abattre le capitalisme comme tout le monde, d'ailleurs suffit de regarder la grèce pour voir
qu'aucun parti révolutionnaire ni ne s'est construit , ni n'a apporté de réponse à la crise, les seuls qui proposent un tant soit peu des solutions c'est syrisa qui a essayé de regrouper tout ce qui était à gauche de la gauche.
on est dans un pays démocratique avec un parlement élu etc.....tu comptes faire quoi tout raser !!! armer des conseils ouvriers, regarde chavez, il a organisé des élections démocratiques qu'il a gagnés il a fait une série de grandes réformes, dont les nationalisations, il a donné à manger et un toit à son peuple à qui il a donné aussi des fusils pour se défendre, ils ont aussi donné leur avis sur une assemblée constituante, ils participent à toutes les grandes décisions du pays .
tu peux trouver que c'est un illuminé ou je ne sais quoi mais au moins il a améliorer le sort du peuple .je crois pas à l'idée de milliers de travailleurs qui se mettraient en branle pour renverser le capitalisme avec à leur tête un parti révolutionnaire comme guide, et quand le peuple gagne les congés payés ou les 40 heures en 1936 , il faut pas oublier que derrière il y a des gens qui votent des lois pour faire appliquer ces conquêtes qui perdurent encore aujourd'hui.
l
qu'aucun parti révolutionnaire ni ne s'est construit , ni n'a apporté de réponse à la crise, les seuls qui proposent un tant soit peu des solutions c'est syrisa qui a essayé de regrouper tout ce qui était à gauche de la gauche.
on est dans un pays démocratique avec un parlement élu etc.....tu comptes faire quoi tout raser !!! armer des conseils ouvriers, regarde chavez, il a organisé des élections démocratiques qu'il a gagnés il a fait une série de grandes réformes, dont les nationalisations, il a donné à manger et un toit à son peuple à qui il a donné aussi des fusils pour se défendre, ils ont aussi donné leur avis sur une assemblée constituante, ils participent à toutes les grandes décisions du pays .
tu peux trouver que c'est un illuminé ou je ne sais quoi mais au moins il a améliorer le sort du peuple .je crois pas à l'idée de milliers de travailleurs qui se mettraient en branle pour renverser le capitalisme avec à leur tête un parti révolutionnaire comme guide, et quand le peuple gagne les congés payés ou les 40 heures en 1936 , il faut pas oublier que derrière il y a des gens qui votent des lois pour faire appliquer ces conquêtes qui perdurent encore aujourd'hui.
l
cerise75- Messages : 219
Date d'inscription : 21/07/2012
Re: La Gauche Anticapitaliste
Je comprends très bien ton point de vue, continue. Tu peux même aller au PS, ce sera encore plus concret puisqu'après tout c'est cela qui t'intéresse. Ou espérer que l'armée nous sorte un général providentiel qui trouvera du pétrole.
Le problème c''st que la situation va encore empirer, que le capitalisme va aller de pire en pire, élections ou pas. Alors on l'accepte ou non.
Le problème c''st que la situation va encore empirer, que le capitalisme va aller de pire en pire, élections ou pas. Alors on l'accepte ou non.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
Tu devrais t'informer un peu mieux sur le Venezuela. Tu apprendrais que Chavez a fait réprimer des grèves violemment, que toute une nomenklatura de nouveaux-riches s'est constituée. Si tu t'en tiens à la mythologie propagée par divers vecteurs, évidemment...Cerise
regarde chavez, il a organisé des élections démocratiques qu'il a gagnés il a fait une série de grandes réformes, dont les nationalisations, il a donné à manger et un toit à son peuple à qui il a donné aussi des fusils pour se défendre, ils ont aussi donné leur avis sur une assemblée constituante, ils participent à toutes les grandes décisions du pays
Idem pour Kirchner en Argentine. La presse argentine a récemment rapporté que Mélenchon considère Kirchner comme un modèle. (sic - Pagina 12, Clarin etc
Cela montre que Mélenchon rêve de jouer le rôle de leader providentiel et charismatique en France, nationaliste et populiste, comme Kirchner en Argentine (et Peron avant elle), Chavez au Venezuela ou Morales en Bolivie (ce dernier est en chute libre après avoir perdu presque tous ses appuis populaires à l'exception des cocaleros.) Ce genre de dirigeant peut en effet faire illusion et distribuer quelques miettes en période de prospérité, sans toucher ni aux privilèges de la bourgeoisie ni à l'Etat bourgeois. Mais, dès que la situation économique se dégrade, il s'oppose aux travailleurs et à la population pauvre. On le voit clairement aujourd'hui avec Kirchner et Morales, moins nettement peut-être au Venezuela en raison des revenus pétroliers.
Ces dirigeants mènent des politiques anti-impérialistes de pacotille, à l'aide de quelques gestes spectaculaires, mais ils ne s'en prennent pas vraiment aux intérêts de l'impérialisme avec qui ils ne rêvent que de s'entendre, ils cherchent juste une petite marge de manoeuvre en s'alliant avec n'importe qui, par exemple le régime iranien.
A propos, je souhaiterais savoir ce que le PdG, chantre de la super laicité, proche souvent de l'islamophobie, pense de cette alliance Mélenchon-Chavez-Ahmadinejad ?
Peux-tu nous éclairer sur le sujet, Cerise ?
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
Sur tous les points que ce soit 36, ou l'Amérique Latine,
les réformistes sont obligés de trafiquer l'histoire pour se rassurer...
C'est toujours le rapport de force qui a permis des avavancées décisives,
sans parler de révolution.
Et à chaque fois, en 36 ou en 68 en France par exemple,
mais les exemples abondent partout ailleurs,
les dirigeants réformistes, tous politiciens bourgeois, se sont mis en travers du mouvement.
Je l'ai vécu on ne peut de plus près en 68 et dans quelques autres pays.
L'engagement révolutionnaire est un bonheur car il donne des résultats.
Les dirigeants réformistes, eux, se sont toujours mis en travers
quand notre classe montre les dents contre le capital.
Concernant le Vénézuéla ou l'Argentine, voir les infos disponibles
sur les fils correspondants de ce forum
les réformistes sont obligés de trafiquer l'histoire pour se rassurer...
C'est toujours le rapport de force qui a permis des avavancées décisives,
sans parler de révolution.
Et à chaque fois, en 36 ou en 68 en France par exemple,
mais les exemples abondent partout ailleurs,
les dirigeants réformistes, tous politiciens bourgeois, se sont mis en travers du mouvement.
Je l'ai vécu on ne peut de plus près en 68 et dans quelques autres pays.
L'engagement révolutionnaire est un bonheur car il donne des résultats.
Les dirigeants réformistes, eux, se sont toujours mis en travers
quand notre classe montre les dents contre le capital.
Concernant le Vénézuéla ou l'Argentine, voir les infos disponibles
sur les fils correspondants de ce forum
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
bah tout ça c'est du bla bla bla
Oui, évidemment, c'est Internet... Ceci dit, tu me parles de l'efficacité de Mélenchon et du PDG, je te demande de me montrer de l'efficacité et pas du "bla bla bla", justement, et tu me parles de Chavez, de Syriza (et Syriza, efficacité, pardon, on peut en parler et en pleurer... ). Mais je croyais qu'on parlait du PDG, tu sais, en France, pas en Grèce ni au Vénézuéla, pas en 36, tu sais, en 2012, la France où il y le PDG et JLM dont tu louais l'"efficacité", qui "marche'". Et tu me renvoies un bla bla bla en plus pas très informé sur Chavez et Syriza...
Ensuite, bon la démocratie. Le Parlement qui vote le traité européen en sachant que les gens y sont majoritairement opposés... et qui permettra de passer par dessus leur volonté de manière constitutionnelle... Tu te rappelles, en 2005, la grande démocratie et le grand référendum sur l'Europe, le peuple dans son élan citoyen sublime qui vote non, et 3 ans plus tard, bing, on le lui impose et 7 ans plus tard, rebing, on aggrave encore un coup. La démocratie? Mais tu dois parler au second degré. Sans parler des démocraties avancées des quartiers de Marseille où l'on passe entre les dealers et leurs milices assez rapides à s'échauffer pour tomber sur les contrôles au faciès des CRS, et la BAC pourrie. Démocratie, vous dis-je. Quant au Vénézuéla il y en a long à dire, mais en plus si le Chavez peut distribuer les richesses du pays un peu à la population et beaucoup à la Bolibourgeoisie, c'est aussi parce que le soulèvement populaire l'a sauvé en 2002... Oui, un soulèvement populaire, pas exactement une élection.
Bah, cerise, je discutais un peu sérieusement, parce que bon, tu semblais de bonne foi. Mais c'est le café du commerce, ce que tu balances, et tu caricatures avec une parfaite mauvaise foi, en répondant sur autre chose à des arguments que tu inventes, pour ne pas répondre aux questions précises que l'on te pose. Par exemple je ne sache pas avoir jamais considéré que le Chavez était illuminé. En particulier lorsqu'il livre des gens des FARC au pouvoir colombien, j'ai vu plus éclairé que cet illuminé-là. Quant aux conquêtes dont tu parles, si les parlements bourgeois les ratifient, c'est parce qu'ils ont la trouille des grèves qui ont imposé ces réformes et de la révolution qui menace. On n'est plus exactement dans la même période et le capitalisme est aujourd'hui en mesure de passer en force, et il ne s'en prive pas. Quant à tout raser, etc... c'est le grand cliché réac sur le "grand soir", etc... cela suffit, je perds mon temps et le tien.
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
GU, C&A, GA... semblent se rapprocher... finalement, sauf peut-être la FASE, c'est assez logique. Quant à voir ce que ça donnera, c'est une autre histoire...
Les courants et organisations suivantes, membres du Front de Gauche,Convergences et Alternative, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique incluant l’Association des Communistes Unitaires, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, ont engagé un processus de discussion et de vérification d’un possible rapprochement politique. Ce texte, résultat d’un premier travail collectif entre nos groupes d’animation, est versé au débat.
Rassembler pour une alternative à gauche
Une situation politique bouleversée
La durée et l’approfondissement de la crise du capitalisme sont lourds de dangers sur le plan social, démocratique et culturel, qui touchent tous les aspects de la vie quotidienne. Elle s’accompagne d’une crise écologique profonde, les logiques du profit maximal provoquant réchauffement climatique, destruction de la biodiversité, épuisement rapide des ressources naturelles. En Europe, le durcissement des politiques d’austérité met les pays de la zone Euro au bord de l’asphyxie. La précarité sévit à tous les niveaux (emploi, logement, santé, éducation…) tandis que la cupidité des marchés financiers et des actionnaires est de plus en plus insupportable. Les politiques mises en oeuvre par les dirigeants libéraux, et sociaux-libéraux, de l’Union européenne enfoncent les peuples et laminent les acquis sociaux et les services publics, et elles provoquent d’immenses réactions populaires : après la Grèce, c’est ensuite au Portugal et en Espagne que le peuple se lève par millions, cherchant pour en sortir la voie d’une issue politique.
En France, le 6 mai 2012 constitue une défaite politique pour la droite menée par Nicolas Sarkozy et pour les libéraux. Cette victoire électorale de la gauche traduit la force des aspirations sociales qui traversent le salariat, le refus des politiques d’austérité qui sont infligées aux peuples d’Europe. Et la progression du Front de Gauche dans cette échéance témoigne de la crédibilité croissante d’une politique de gauche offensive et décomplexée.
Mais les premiers mois du gouvernement Ayrault sont marqués par une adaptation aux impératifs de la réduction des déficits publics et au dogme de la compétitivité des entreprises. Au-delà de quelques effets d’annonce et de quelques mesures positives, il impose pour l’essentiel un rythme de réformes et d’initiatives politiques bien éloigné d’une dynamique de « changement maintenant ». La question écologique est marginalisée. F. Hollande annonce deux ans de rigueur débutés par un plan de réduction des dépenses publiques de 10 milliards d’euros et des mesures qui pénaliseront les salariés. La vague de licenciements déclenchée par le patronat ne trouve pas de frein dans une politique gouvernementale qui avoue son impuissance, à Florange comme à PSA … L’ acceptation par le gouvernement du TSCG et sa ratification referment encore plus le carcan libéral, tandis que son ministre de l’intérieur, Manuel Valls, poursuit les politiques sécuritaires antérieures et les expulsions, notamment des Rroms.
La clé de la situation actuelle se trouve dans la capacité du peuple, des travailleurs, des chômeurs et des jeunes à entrer dans le jeu et à remettre en cause cette logique d’adaptation à la gestion du capitalisme. Il n’y a pas de conciliation possible entre les aspirations à plus de justice et d’égalité et les politiques d’austérité destinées à satisfaire les banques et les spéculateurs. C’est l’intervention directe des salariés, par leurs propres mobilisations, par leur organisation collective qui peut permettre de gagner de nouveaux droits et stopper les reculs sociaux. Ce mouvement est déjà en route, pour défendre les emplois détruits par des plans de licenciements, dans les luttes pour le droit aux logements, dans la mobilisation des travailleurs sans papiers pour leur régularisation… Le Front de Gauche est pleinement partie prenante de la défaite de la droite, son but est que cette victoire se concrétise maintenant par des mobilisations populaires obtenant de nouveaux progrès sociaux, ouvrant la perspective d’une autre logique que celle poursuivie par le gouvernement actuel. C’est ainsi qu’on pourra faire reculer durablement l’offensive actuelle du MEDEF et des marchés financiers, relayée par une droite qui rêve déjà de son retour, et qui se radicalise en empruntant de plus en plus ouvertement les thèmes xénophobes et réactionnaires du Front National.
Pour cela le Front de Gauche veut être l’instrument qui permette l’implication populaire. C’est le rôle qu’il a joué en participant à la campagne unitaire contre le Traité TSCG, proposant l’organisation d’une manifestation nationale le 30 septembre. Partie prenante des mobilisations sociales, le Front de Gauche cherche à faire émerger à gauche une alternative politique qui permette une véritable rupture avec les logiques libérales et productivistes et se confronte aux marchés financiers. C’est pourquoi le Front de Gauche est à l’offensive pour mener le débat avec toutes les forces de gauche, faire les propositions d’action commune, pour contester l’hégémonie de l’orientation sociale libérale qui domine encore aujourd’hui et qui ne permet pas de faire face à la crise.
Le Front de Gauche, pour changer les rapports de force et gouverner à gauche pour rompre avec l’austérité.
Le Front de Gauche a franchi une étape et s’est installé en 2012 dans le paysage politique. La dynamique de la campagne présidentielle a permis d’entrevoir la possibilité d’une jonction entre des solutions politiques à gauche et les mobilisations populaires (résultats électoraux, mobilisation militante très large, rassemblements massifs de la Bastille, du Prado…), présence de secteurs en lutte et combinaison de réponses sociales, démocratiques, égalitaires). Les échéances législatives ont été plus difficiles, dominées par la logique institutionnelle qui réduit l’enjeu à donner une majorité au président élu et à écarter la droite. Il lui a manqué le temps et l’expérience pour rendre crédible, dès ce moment-là, une alternative de gouvernement à celle proposée par le PS. Il a manqué aussi au Front de Gauche la capacité à conserver sa dynamique présidentielle.
Mais le fait politique principal, c’est l’installation d’une autre perspective à gauche. Des répliques de la force affirmée dans la campagne du premier tour auront lieu, les questions de la répartition des richesses et de leur contrôle, de la résistance aux marchés, du refus des politiques de l’Europe libérale, d’une Vième République démocratique et sociale, sont installées dans l’opinion. Fin août 2012, un sondage analysait que 42% des Français, et une majorité des électeurs du PS, souhaitent que les propositions du Front de Gauche soient prises en compte.
Pour construire le débouché politique qui permette de mettre en oeuvre ces changements, le Front de Gauche doit viser à faire prévaloir, au sein d’une gauche traversée par deux orientations inconciliables, une autre politique que celle défendue et mise en oeuvre par la direction du Parti socialiste. C’est une réorganisation et une recomposition d’ensemble de la gauche que nous visons, autour d’une ligne de partage entre adaptation aux logiques libérales et volonté de rompre avec elles, un débat qui traverse l’ensemble de la gauche et du mouvement social, y compris la mouvance socialiste ou écologiste. A partir de ces enjeux, le Front de Gauche doit s’efforcer d’unir toutes les forces qui veulent mettre un terme à la domination sur la gauche des politiques de soumission au libéralisme et au productivisme.
Gagner maintenant de nouveaux acquis sociaux et démocratiques
Le choix du Front de Gauche, celui de toutes ses composantes, du vote des militants du Parti Communiste, de ne pas participer au gouvernement Ayrault au vu de sa politique annoncée, est une décision importante, ainsi que le vote de ses députés s’abstenant sur la déclaration de politique générale du Premier Ministre, et proposant immédiatement des projets de loi répondant à l’urgence sociale et démocratique. Le Front de Gauche se considère comme partie prenante de la dynamique populaire majoritaire qui a chassé la droite et N. Sarkozy, mais il est indépendant de la majorité présidentielle et gouvernementale qui met en oeuvre les 60 propositions de François Hollande. Pour la première fois sous un gouvernement de gauche, il existe à gauche une force politique rassemblée, unitaire, autonome et indépendante de la politique gouvernementale, disponible pour porter les exigences populaires et résister aux pressions du Medef et des marchés. Une force déterminée à rassembler des majorités à gauche, dans le mouvement social, au Parlement, autour de propositions de lois actant de nouvelles avancées pour le mouvement populaire.
Rendre crédible la perspective d’une autre majorité et d’un autre gouvernement à gauche
Le Front de Gauche doit inscrire ces batailles immédiates dans la construction indispensable d’une politique alternative à l’austérité, celle que devrait mettre en oeuvre une majorité et un gouvernement vraiment à gauche. Pour nous, le Front de Gauche doit dire qu’il est candidate à une majorité et à un gouvernement antiaustérité, rompant avec les logiques libérales et productivistes, sur une orientation à même d’engager un changement durable, de contrôler le système financier, d’étendre les pouvoirs, les droits et la démocratie pour les salariés et le peuple.
Pour cela, le Front de Gauche doit agir pour changer les rapports de force au sein de la gauche, pour créer les conditions qui rendent possible l’émergence d’une telle majorité et d’un tel gouvernement. Il ne s’agit pas de parier sur l’échec du Parti socialiste au pouvoir, ni de se cantonner au rôle d’aiguillon du gouvernement.
Il faut au contraire travailler dès maintenant à dresser les contours de ce que pourrait être cette majorité au sein de la gauche et dans le mouvement social à même de porter cette orientation de rupture. Un gouvernement issu de cette majorité s’appuierait en permanence sur de puissantes dynamiques populaires, indispensables à la concrétisation d’un changement et d’une transformation immédiate des conditions de vie du plus grand nombre.
Cette perspective d’un gouvernement de rupture avec l’ordre libéral devra s’affirmer en convergence avec des projets similaires dans d’autres pays, notamment en Europe, pour engager de nouvelles conquêtes collectives. « Place au peuple », « Prenez le pouvoir », ce ne sont pas que des slogans électoraux, mais des perspectives qui doivent nourrir le projet du Front de Gauche.
Poursuivre l’élargissement et la transformation du Front de Gauche
Tout est à faire pour engager un vrai changement, et ne pas laisser la place à la démobilisation et à l’abstention favorisant un retour d’une droite et d’une extrême-droite plus dangereuse encore.
Il y a urgence à reconstituer un rapport de force sur le terrain des mobilisations sociales, fortifier la résistance et la prise de conscience contre les politiques du libéralisme qui restent sous la coupe des marchés financiers, de la loi des actionnaires, des Traités européens.
Le Front de Gauche doit chercher à se fortifier dans les luttes sociales, en menant des campagnes politiques en lien avec ces mobilisations. Il participera ou engagera la constitution de rassemblements les plus larges possible, temporaires ou permanents, sur la base d’objectifs limités mais rassembleurs, avec les organisations syndicales et associations, avec la volonté de regrouper tous ceux qui à gauche, et au-delà du Front de Gauche, du côté du PS ou d’EELV, ou de l’extrême-gauche, sont prêts à agir dans le même sens. S’il ne considère pas être le seul à porter les résistances et l’alternative, le Front de Gauche jouera pleinement son rôle s’il est capable de convaincre autour des mesures alternatives qu’il défend face à la politique gouvernementale, dans un va et vient entre ces résistances et le terrain législatif et politique.
Des campagnes politiques s’imposent dès maintenant :
- Refuser les contraintes fixées par l’Union européenne pour généraliser l’austérité, en luttant contre la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, pour un referendum, pour désobéir aux injonctions de la Troïka (UE, FMI, BM) qui veut empêcher tout écart à l’orthodoxie libérale. Une campagne qui trouvera son prolongement, en France et en Europe, aux élections européennes.
- Faire la loi pour empêcher la vague de licenciements et la montée du chômage orchestrée par le MEDEF : loi d’interdiction des licenciements dans les entreprises qui délocalisent et versent des dividendes à leurs actionnaires, loi de préemption sur les entreprises pour la reprise d’activités viables, loi étendant les droits des salariés pour s’opposer aux plans « sociaux », droit de reprise par des coopératives ouvrières pour conserver les emplois, les activités, les projets sociaux et écologiques… Le Front de Gauche soutiendra les exigences des syndicats et des salariés qui demandent un contrôle public ou une nationalisation de leur entreprise quand ils sont confrontés à des patrons qui abandonnent des sites productifs dans des secteurs clés.
En soutenant la convergence des luttes des salariés dans les entreprises menacées, le Front de Gauche cherchera à convaincre, autour des projets de loi qu’il porte, qu’il y a une alternative à l’impuissance affichée par le gouvernement.
- Pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, le Front de Gauche devra mobiliser toutes ses forces, avec toute la gauche prête à ne pas reculer, pour gagner dans l’immédiat cette extension des droits démocratiques promise par le candidat François Hollande, et faire reculer les campagnes réactionnaires et xénophobes du sarkozisme et du Front National. Gagner une majorité aux assemblées et dans la société pour changer de politique pour l’égalité des droits, et refuser les reculs du ministère de l’intérieur qui se met dans les pas de ses prédécesseurs sur cette question comme sur les contrôles au faciès ou les expulsions de Rroms…
- Briser la dictature de la finance, prendre des mesures législatives pour un secteur public bancaire et un contrôle public sur les banques, afin d’assurer les investissements pour l’emploi, l’environnement, les collectivités territoriales, pour s’émanciper des marchés financiers, pour que la BCE prête directement aux Etats. Exiger à la fois un audit de la dette et un moratoire conduisant au non-paiement des intérêts des dettes indues, ou des intérêts exorbitants exigés par des banques, comme Dexia, qui coulent les finances des communes, des départements et régions, des écoles, des hôpitaux.
- Engager la transition écologique, réorienter dès maintenant l’investissement public et l’emploi vers des solutions écologiques dans les énergies renouvelables, les transports, le logement, l’eau. Revenir à une maitrise à 100 % publique des entreprises du secteur de l’énergie. Engager un débat démocratique national sur la transition énergétique et le nucléaire. Refuser les OGM et l’exploitation des gaz de schistes.
Nous voulons et pouvons gagner, sans attendre, plusieurs avancées sur la base de campagnes de ce type appuyées sur les mobilisations sociales. Mais pour inverser la logique des politiques libérales, sortir de la crise, imposer une autre répartition des richesses, enclencher un processus de transformation sociale, il faudra défendre en permanence la nécessité de gouverner en rassemblant sur une autre politique que celle menée par le gouvernement actuel. Les campagnes et actions du Front de Gauche seront des points d’appuis pour illustrer et construire cette alternative de gouvernement, changer les rapports de force au sein du mouvement populaire et gagner l’hégémonie sur une telle orientation à gauche.
Construire une perspective de Front de gauche au niveau européen
La crise économique du capitalisme, celle de la construction ultra-libérale de l’Union européenne, les solutions catastrophiques engagées par la Troïka en Europe du Sud, les dérives des gouvernements sociaux libéraux acceptant de gérer ces plans d’austérité généralisée, ont provoqué de puissants mouvements sociaux de résistance, et redonné de l’espace et de la force aux gauches antilibérales européennes, plus rassemblées, plus crédibles, porteuses d’ambitions plus affirmées. On l’a vu plus particulièrement en Grèce, puis en Espagne, la combinaison de mouvements sociaux importants et de coalitions de gauche liées à ces mouvements permet des progrès politiques notables.
Les élections européennes en 2014 seront l’occasion d’affirmer dans plusieurs pays, dans une même campagne, une même gauche de transformation sociale, défendant des solutions politiques communes, (banque publique, refus du Traité, alignement vers le haut des législations sociales et fiscales, démocratie européenne…).
Nous pourrons ainsi faire apparaître une coalition de ces gauches européennes, essentielle, car n’y aura pas d’alternative à la crise si elle n’est pas d’emblée pensée et réalisée à l’échelle européenne.
Approfondir la stratégie du Front de Gauche
Les fondements politiques du Front de Gauche ont été définis, à la veille des élections, autour de deux documents : « l’Humain d’abord » et un texte « stratégique » qui envisageait les buts qu’il s’assignait pour 2012.
Un nouveau texte doit être mis en discussion, pour permettre de synthétiser les acquis de l’expérience politique commune de ces deux dernières années, et redéfinir les perspectives dans la nouvelle situation.
« L’Humain d’abord » est une base essentielle qui permet de donner une perspective d’ensemble au changement politique qu’envisage le Front de Gauche, et qui fournit les soubassements à une politique alternative à celle suivie par le Parti Socialiste. De nouvelles questions demandent à être intégrées dans le programme du Front (par exemple, les questions de l’appropriation sociale, les nouveaux droits pour les salariés à la reprise de leurs entreprises, ou encore l’approfondissement du débat sur la transition écologique), mais aussi les élaborations des différents « Fronts thématiques » qui ont apporté leur pierre. Tout en conservant la démarche du consensus, laissant en débat ce qui n’est pas encore collectif, il est nécessaire d’engager dans tous les lieux militants du Front de Gauche une démarche d’enrichissement de son programme pour une alternative de gouvernement à gauche.
Pour avancer, l’essentiel est de reconnaître que nous cherchons pour le Front à élaborer un programme basé sur une perspective d’action et de transformation, et non sur des a priori idéologiques, la diversité des cultures politiques servant la dynamique de l’ensemble.
Ce nouveau texte stratégique permettra d’avancer collectivement sur une redéfinition, dans cette nouvelle situation, de nos propositions, de l’issue politique gouvernementale pour sortir de la crise, de nos rapports aux autres forces de la gauche. La perspective doit être celle de la construction d’un véritable Front politique, social et populaire, qui s’appuie sur la mobilisation sociale, seule à même d’assumer la confrontation nécessaire avec les classes dominantes et qui rassemble autour d’un programme de rupture avec l’ordre établi.
Le Front de Gauche, un rassemblement durable, ouvert, et s’élargissant en permanence
Quelles que soient les limites de sa construction initiale et actuelle, le Front de Gauche est aujourd’hui un cadre politique incontournable pour la construction d’une gauche d’alternative rassemblée.
Il s’agit désormais de faire force politique ensemble pour gagner la majorité à gauche, pour cela, l’élargissement du Front doit être recherché en permanence, il est indissociable de l’objectif visant à rendre dominantes dans la société les idées d’une transformation sociale et écologique.
Le processus de rassemblement lui-même ne doit jamais être figé : toutes les forces d’une gauche de transformation ne se trouvent pas encore dans le Front de Gauche, elles existent, ou existeront, au sein d’EELV et du PS, mais aussi parmi de nombreux militants de ces partis, dans les associations, les syndicats, les mouvements des quartiers populaires. Dès aujourd’hui, les courants et organisations qui s’inscrivent dans la gauche de transformation, sans être encore membres du Front de Gauche, doivent pouvoir y prendre place s’ils le souhaitent.
Mais le Front de Gauche doit aller au-delà du rassemblement des seuls militants des partis politiques, et permettre aux nombreux acteurs engagés dans les mouvements sociaux de trouver une place pour traduire leurs combats quotidiens sur le terrain politique. Il doit être aussi un lieu de rassemblement populaire, pour combattre la résignation et le repli sur soi, pour réduire la coupure entre les milieux populaires et les formes actuelles d’action politique. Un de ses objectifs doit être de devenir un lieu de solidarité permettant aux jeunes et aux salariés de s’organiser pour défendre leurs aspirations et reconstituer une conscience et une culture politique.
Le Front de Gauche, rassemblant des partis et organisations, et permettant l’engagement individuel, pour créer une dynamique citoyenne.
Le Front de Gauche doit franchir une nouvelle étape dans sa construction, en partant de deux constats :
- La volonté de certains partis qui en sont membres de se maintenir comme organisations spécifiques, avec la souveraineté sur leurs décisions ;
- Le constat que beaucoup de citoyen-ne-s engagé-e-s avec le Front de Gauche ne souhaitent pas adhérer à une organisation politique tout en voulant être pleinement acteur/trice de la vie du rassemblement politique en cours.
Il faut maintenant engager et expérimenter des formes de participation citoyenne collectives. Déjà, sous des dénominations diverses, des « assemblées citoyennes » se pérennisent, des « collectifs citoyens » se construisent, des « comités populaires » se développent. Parfois ils se créent en association locale du Front de Gauche, à laquelle on peut adhérer et être partie prenante des discussions et décisions d’action.
C’est la condition essentielle pour que le Front de Gauche se maintienne et se transforme, pour qu’il soit à la hauteur de ses responsabilités. Cela ne signifie ni la dislocation des composantes dans un Front qui serait transformé en nouveau « parti », ni qu’il faille être d’accord sur tout, ni que des initiatives propres à telle ou telle organisation soient impossibles. En sens inverse, aucun des individus ne se reconnaissant dans une organisation particulière ne doit avoir le sentiment qu’il est le jouet de structures par ailleurs bien rodées.
Dès lors, il peut être composé, à égalité de dignité, d’organisations constituées (partis et mouvements) et de structures localisées (assemblées citoyennes ou autres) où des individus ont la possibilité d’adhérer directement. Et c’est en avançant dans ce sens, recherchant au maximum le consensus et non la concurrence, que nous pourrons dépasser positivement, vers plus de démocratie et de transparence, le fonctionnement forcément hybride de cette nouvelle expérience engagée sous la forme d’un Front.
Dès maintenant, les autres lieux collectifs créés lors des campagnes de 2012 doivent être pérennisés et élargis. Le Conseil National et la coordination hebdomadaire doivent être élargis à de nouvelles personnalités issues du mouvement social et non membres de partis, et devenir plus régulièrement des lieux d’échanges et de décisions collectives sur tout ce qui est mis en commun.
Les « Fronts thématiques », qui se sont développés sur différents thèmes de réflexion pour l’action, ont un rôle important à jouer dans cet élargissement. Ils permettent d’intégrer les réflexions et actions des différents secteurs du mouvement social, de développer la mise en commun, et de donner au Front de Gauche les moyens d’intervenir dans tous secteurs de la vie politique et sociale.
En même temps, le Front de Gauche devra développer des moyens de communication collectifs (site internet géré collectivement, publication régulière) en appui aux collectifs locaux.
Pour que les discussions puissent avoir lieu largement, dans les organisations comme dans les espaces militants communs, un processus de réunions nationales régulières, sous la forme de « convention » ou d’«assises » rassemblant des représentants des divers espaces du Front de Gauche (Assemblées Citoyennes, Fronts Thématiques, Conseil et Coordination Nationale…) est nécessaire pour permettre son développement, les échanges entre les militants et les différentes composantes. Un processus d’allers-retours participatifs devrait être enclenché dès maintenant sur un texte de définition d’un projet politique commun et sur des modalités de fonctionnement, en vue d’une nouvelle architecture associant organisations et collectifs d’adhérent-e-s direct-es du Front de Gauche.
Construire une convergence
Des convergences …
La réflexion ici poursuivie est menée en commun, à ce stade, par plusieurs organisations engagées dans le Front de Gauche : Convergences et Alternative, la Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (incluant l’Association des Communistes Unitaires), la Gauche Anticapitaliste, la Gauche Unitaire.
Nous partageons l’idée d’une nécessaire refondation et rénovation de la gauche de transformation sociale, et la conviction qu’aujourd’hui ce travail ne trouvera son sens et des possibilités de mises en pratiques que dans le Front de Gauche, qu’il doit y être poursuivi et approfondi.
Nous voulons, avec ce texte, actualiser nos réflexions et nos convictions, vérifier la possibilité d’un rapprochement. Notre objectif n’est pas de nous inscrire dans une logique de concurrence entre composantes du Front de Gauche, mais au contraire de favoriser le développement et l’élargissement du Front lui-même, sa dynamique politique et citoyenne, l’adhésion du plus grand nombre… C’est le Front de Gauche qui doit être la force politique, dans sa diversité, en mesure d’organiser, de faire agir ensemble, tous ceux et celles qui veulent faire avancer, à gauche et dans la société, la perspective d’une transformation sociale de la société.
La convergence, au sein du Front de Gauche, d’histoires et de cultures politiques différentes est ce qui lui permet d’exister, la garantie de sa vitalité. Si, pour ce qui nous concerne, nous pensons que la perspective doit être l’affirmation progressive dans et par le Front de Gauche d’une force politique nouvelle, apte à relever les défis du temps, nous sommes également convaincus que ce mouvement ne signifie pas gommer l’existence des courants et partis le composant, qui ont toute légitimité à défendre les acquis de leur histoire et leurs propres cheminements politiques. Il est même de leur devoir d’assurer la transmission, la formation, l’élaboration à partir de leurs propres références et cultures politiques. La possibilité de le faire dans un cadre commun, pluraliste, ne pouvant représenter qu’un enrichissement de ce travail.
Des convictions …
Nous nous référons à divers documents produits d’expériences politiques différentes auxquels nous avons participé les uns et les autres, que nous versons comme contributions au débat partagé avec toutes les forces du Front de Gauche. Nous voulons également travailler à partir des contributions issues du mouvement social, syndical, altermondialiste, afin d’ élaborer un projet d’émancipation sociale adapté aux coordonnées de la période.
De ces documents, nous tirons les principes politiques suivants au regard de ce que doit être la politique et les perspectives d’une gauche de transformation sociale et écologique.
° Pour la lutte de classe, l’égalité et la solidarité !
- L’indépendance par rapport à la bourgeoisie, le refus d’alliances avec les droites et les forces conservatrices, une inscription permanente dans la lutte des classes sous toutes ses formes.
- L’exigence de reconstruction d’une perspective émancipatrice contre toutes les oppressions, l’ancrage dans tous les mouvements pour l’égalité, contre toutes les formes de racisme, de xénophobie, de discrimination sur la base des origines, du genre, de l’orientation sexuelle, des croyances, et le respect des libertés individuelles et de la laïcité.
- Une dimension internationaliste permanente ; ici même, dans la solidarité avec les immigrés, dans l’extension des droits civiques sur la base d’une citoyenneté de résidence. Dans l’Union européenne, pour une Europe sociale et démocratique, une alternative de gauche assumant une rupture avec la construction libérale de l’Union européenne sans accepter les replis nationalistes. A l’échelle du monde, pour une politique solidaire sans frontières, sans céder aux « raisons d’États » et aux politiques de grande puissance, y compris celles de l’État français. Une politique solidaire basée sur le droit à l’autodétermination des peuples victimes d’oppressions néo coloniale, d’exploitation impérialiste, de destruction de l’environnement par le pillage des ressources naturelles. Une politique de paix et de désarmement, notamment le désarmement nucléaire, contre les guerres.
- Une lutte antifasciste intransigeante, qui doit être menée dans l’unité du mouvement ouvrier et démocratique, et s’exprimer sur le plan idéologique contre toute banalisation du FN et de l’extrême-droite
- L’exigence féministe, la lutte contre la domination masculine et le patriarcat, partie prenante de tout projet progressiste et de l’exigence démocratique d’égalité en droits entre homme et femme, et ses implications dans la remise en cause du capitalisme de par la place qu’il réserve aux femmes au travail et dans la société.
° L’impératif de la démocratie
Il impose la défense de toutes les libertés démocratiques, il suppose une pratique respectueuse des formes d’organisation que se donne le mouvement populaire, il est au coeur de notre projet, qui promeut la défense et l’extension du suffrage universel, la démocratie la plus large possible, les pratiques d’auto organisation et d’autogestion.
Un impératif qui impose de dépasser la césure entre mouvement social et politique institutionnelle, qui se prépare dans une pratique de nos élus en lien avec les mouvements sociaux et le développement de toutes les formes possibles de démocratie participative et de contrôle, pour contrecarrer les logiques d’intégration et d’institutionnalisation du système.
Une démocratie qui suppose une refonte de tout le système médiatique et développe l’esprit critique des citoyens.
Un impératif qui pousse à une vigilance antibureaucratique dans le fonctionnement des partis et des forces politiques, dans les garanties données au pluralisme des débats et au rejet des pratiques autoritaires et manipulatrices, dans le refus d’établir des rapports de subordination vis-à-vis du mouvement syndical et social.
Une démocratie autogestionnaire, dans et hors des entreprises, qui, à partir du combat pour l’extension des droits des salariés, pose la question de la propriété, de l’appropriation sociale des principaux secteurs économiques et non d’un « étatisme dirigiste », d’un contrôle collectif sur ce qui se produit et comment, de la possibilité d’autogestion des salariés dans de nombreux secteurs.
° Assumer la perspective de la rupture.
Le processus d’une transformation de la société ne peut se limiter à un changement de majorité parlementaire, mais nécessite la mise en mouvement d’un puissant mouvement social contre les puissances dominantes du système capitaliste. Il doit articuler mobilisations et élections, dynamiques populaires et victoires électorales, rapports de force conquis par les luttes, les grèves, l’auto-organisation, et le contrôle démocratique via le suffrage universel, permettant l’avènement de gouvernements rompant avec la logique capitaliste et engageant une transformation profonde des rapports sociaux. Une rupture avec les logiques productivistes qui ont abouti à la crise de l’écosystème humain et risquent d’entraîner une régression majeure pour l’humanité. Une révolution citoyenne, sociale et démocratique, qui passe par l’instauration de nouvelles institutions par le biais d’une Assemblée Constituante et de la fondation d’une VIème République démocratique et sociale. Socialiser les grands moyens de production et d’échange, décider quoi et comment produire, défendre les biens publics et engager une transition écologique, cela ne peut se faire sans une rupture avec les institutions et les logiques marchandes, par une extension maximale d’une démocratie à tous les niveaux refondant un nouveau mode de gestion de la société et de pouvoir.
° Fixer un cap vers une société alternative au système capitaliste et au productivisme.
Malgré les blessures que portent les mots hérités du passé, nous avons besoin de refonder un nouveau projet émancipateur, pour une société démocratique, socialiste, communiste, écologiste.
Ce projet assumera les défis écologiques, développera une conscience éco-socialiste pour la réorganisation de la société à des fins de productions socialement utiles et écologiquement responsables, planifiera la sortie du nucléaire et des énergies carbonées.
Il devra revenir sur le bilan et les échecs des expériences passées, tant du stalinisme que de la socialdémocratie, et des dégâts qu’ils ont provoqués.
À partir des résistances contre l’exploitation et l’oppression, jusqu’à la lutte pour des gouvernements de rupture engageant la transformation sociale et écologique, est posée la nécessité de penser en positif un projet de société alternatif au capitalisme. Un projet pour libérer toutes les potentialités de l’auto-émancipation et des aspirations à l’égalité, pour engager une appropriation sociale des moyens de production et d’échange, pour une autogestion la plus étendue et un contrôle sur l’outil de travail et sur le travail lui-même.
Nous considérons, ensemble, qu’il y a urgence à refonder un tel projet. Cette élaboration stratégique devra être le fait d’un travail mené avec d’autres courants que les nôtres et qui sont engagés, avec nous, dans la construction d’une alternative à gauche. Commençons sans attendre, cela fait partie de la reconstitution d’une culture politique d’émancipation indispensable à la vie d’un mouvement politique qui, pour donner confiance dans son projet politique immédiat, a besoin d’éclairer l’espoir qu’ « un autre monde est possible ».
Un rapprochement …
Notre préoccupation est de travailler à surmonter la dispersion de nos forces, et contribuer ainsi à renforcer la dynamique de l’ensemble du Front de Gauche. Cela nous paraît possible en fonction des convergences existantes et des convictions qui nous sont communes, dans la mesure où nous sommes les uns et les autres issus d’expériences à la fois différentes et proches. Notre proximité sur les quelques « fondamentaux» résumés dans ce texte a contribué au dépassement de désaccords politiques secondaires.
Les propositions faites ici sont l’expression de trois éléments inséparables : – la convergence de nos options politiques – une conscience partagée des enjeux de la situation politique – notre appréciation du Front de Gauche. Sur cette base, constatant un accord politique important entre nos formations, nous engageons un processus de rapprochement permettant de faire vivre, au sein du Front de Gauche, un courant d’idées en commun. Un courant qui sera animé d’une conviction forte : l’objectif est, plus que jamais, de favoriser le développement, l’élargissement et la transformation du Front de Gauche en une force pluraliste enracinée dans le mouvement populaire, à même de changer les rapports de forces à gauche en faveur d’une politique de transformation sociale.
Convergences et Alternative, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique incluant l’Association des Communistes Unitaires, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire.
Le 17 octobre 2012
Les courants et organisations suivantes, membres du Front de Gauche,Convergences et Alternative, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique incluant l’Association des Communistes Unitaires, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, ont engagé un processus de discussion et de vérification d’un possible rapprochement politique. Ce texte, résultat d’un premier travail collectif entre nos groupes d’animation, est versé au débat.
Rassembler pour une alternative à gauche
Une situation politique bouleversée
La durée et l’approfondissement de la crise du capitalisme sont lourds de dangers sur le plan social, démocratique et culturel, qui touchent tous les aspects de la vie quotidienne. Elle s’accompagne d’une crise écologique profonde, les logiques du profit maximal provoquant réchauffement climatique, destruction de la biodiversité, épuisement rapide des ressources naturelles. En Europe, le durcissement des politiques d’austérité met les pays de la zone Euro au bord de l’asphyxie. La précarité sévit à tous les niveaux (emploi, logement, santé, éducation…) tandis que la cupidité des marchés financiers et des actionnaires est de plus en plus insupportable. Les politiques mises en oeuvre par les dirigeants libéraux, et sociaux-libéraux, de l’Union européenne enfoncent les peuples et laminent les acquis sociaux et les services publics, et elles provoquent d’immenses réactions populaires : après la Grèce, c’est ensuite au Portugal et en Espagne que le peuple se lève par millions, cherchant pour en sortir la voie d’une issue politique.
En France, le 6 mai 2012 constitue une défaite politique pour la droite menée par Nicolas Sarkozy et pour les libéraux. Cette victoire électorale de la gauche traduit la force des aspirations sociales qui traversent le salariat, le refus des politiques d’austérité qui sont infligées aux peuples d’Europe. Et la progression du Front de Gauche dans cette échéance témoigne de la crédibilité croissante d’une politique de gauche offensive et décomplexée.
Mais les premiers mois du gouvernement Ayrault sont marqués par une adaptation aux impératifs de la réduction des déficits publics et au dogme de la compétitivité des entreprises. Au-delà de quelques effets d’annonce et de quelques mesures positives, il impose pour l’essentiel un rythme de réformes et d’initiatives politiques bien éloigné d’une dynamique de « changement maintenant ». La question écologique est marginalisée. F. Hollande annonce deux ans de rigueur débutés par un plan de réduction des dépenses publiques de 10 milliards d’euros et des mesures qui pénaliseront les salariés. La vague de licenciements déclenchée par le patronat ne trouve pas de frein dans une politique gouvernementale qui avoue son impuissance, à Florange comme à PSA … L’ acceptation par le gouvernement du TSCG et sa ratification referment encore plus le carcan libéral, tandis que son ministre de l’intérieur, Manuel Valls, poursuit les politiques sécuritaires antérieures et les expulsions, notamment des Rroms.
La clé de la situation actuelle se trouve dans la capacité du peuple, des travailleurs, des chômeurs et des jeunes à entrer dans le jeu et à remettre en cause cette logique d’adaptation à la gestion du capitalisme. Il n’y a pas de conciliation possible entre les aspirations à plus de justice et d’égalité et les politiques d’austérité destinées à satisfaire les banques et les spéculateurs. C’est l’intervention directe des salariés, par leurs propres mobilisations, par leur organisation collective qui peut permettre de gagner de nouveaux droits et stopper les reculs sociaux. Ce mouvement est déjà en route, pour défendre les emplois détruits par des plans de licenciements, dans les luttes pour le droit aux logements, dans la mobilisation des travailleurs sans papiers pour leur régularisation… Le Front de Gauche est pleinement partie prenante de la défaite de la droite, son but est que cette victoire se concrétise maintenant par des mobilisations populaires obtenant de nouveaux progrès sociaux, ouvrant la perspective d’une autre logique que celle poursuivie par le gouvernement actuel. C’est ainsi qu’on pourra faire reculer durablement l’offensive actuelle du MEDEF et des marchés financiers, relayée par une droite qui rêve déjà de son retour, et qui se radicalise en empruntant de plus en plus ouvertement les thèmes xénophobes et réactionnaires du Front National.
Pour cela le Front de Gauche veut être l’instrument qui permette l’implication populaire. C’est le rôle qu’il a joué en participant à la campagne unitaire contre le Traité TSCG, proposant l’organisation d’une manifestation nationale le 30 septembre. Partie prenante des mobilisations sociales, le Front de Gauche cherche à faire émerger à gauche une alternative politique qui permette une véritable rupture avec les logiques libérales et productivistes et se confronte aux marchés financiers. C’est pourquoi le Front de Gauche est à l’offensive pour mener le débat avec toutes les forces de gauche, faire les propositions d’action commune, pour contester l’hégémonie de l’orientation sociale libérale qui domine encore aujourd’hui et qui ne permet pas de faire face à la crise.
Le Front de Gauche, pour changer les rapports de force et gouverner à gauche pour rompre avec l’austérité.
Le Front de Gauche a franchi une étape et s’est installé en 2012 dans le paysage politique. La dynamique de la campagne présidentielle a permis d’entrevoir la possibilité d’une jonction entre des solutions politiques à gauche et les mobilisations populaires (résultats électoraux, mobilisation militante très large, rassemblements massifs de la Bastille, du Prado…), présence de secteurs en lutte et combinaison de réponses sociales, démocratiques, égalitaires). Les échéances législatives ont été plus difficiles, dominées par la logique institutionnelle qui réduit l’enjeu à donner une majorité au président élu et à écarter la droite. Il lui a manqué le temps et l’expérience pour rendre crédible, dès ce moment-là, une alternative de gouvernement à celle proposée par le PS. Il a manqué aussi au Front de Gauche la capacité à conserver sa dynamique présidentielle.
Mais le fait politique principal, c’est l’installation d’une autre perspective à gauche. Des répliques de la force affirmée dans la campagne du premier tour auront lieu, les questions de la répartition des richesses et de leur contrôle, de la résistance aux marchés, du refus des politiques de l’Europe libérale, d’une Vième République démocratique et sociale, sont installées dans l’opinion. Fin août 2012, un sondage analysait que 42% des Français, et une majorité des électeurs du PS, souhaitent que les propositions du Front de Gauche soient prises en compte.
Pour construire le débouché politique qui permette de mettre en oeuvre ces changements, le Front de Gauche doit viser à faire prévaloir, au sein d’une gauche traversée par deux orientations inconciliables, une autre politique que celle défendue et mise en oeuvre par la direction du Parti socialiste. C’est une réorganisation et une recomposition d’ensemble de la gauche que nous visons, autour d’une ligne de partage entre adaptation aux logiques libérales et volonté de rompre avec elles, un débat qui traverse l’ensemble de la gauche et du mouvement social, y compris la mouvance socialiste ou écologiste. A partir de ces enjeux, le Front de Gauche doit s’efforcer d’unir toutes les forces qui veulent mettre un terme à la domination sur la gauche des politiques de soumission au libéralisme et au productivisme.
Gagner maintenant de nouveaux acquis sociaux et démocratiques
Le choix du Front de Gauche, celui de toutes ses composantes, du vote des militants du Parti Communiste, de ne pas participer au gouvernement Ayrault au vu de sa politique annoncée, est une décision importante, ainsi que le vote de ses députés s’abstenant sur la déclaration de politique générale du Premier Ministre, et proposant immédiatement des projets de loi répondant à l’urgence sociale et démocratique. Le Front de Gauche se considère comme partie prenante de la dynamique populaire majoritaire qui a chassé la droite et N. Sarkozy, mais il est indépendant de la majorité présidentielle et gouvernementale qui met en oeuvre les 60 propositions de François Hollande. Pour la première fois sous un gouvernement de gauche, il existe à gauche une force politique rassemblée, unitaire, autonome et indépendante de la politique gouvernementale, disponible pour porter les exigences populaires et résister aux pressions du Medef et des marchés. Une force déterminée à rassembler des majorités à gauche, dans le mouvement social, au Parlement, autour de propositions de lois actant de nouvelles avancées pour le mouvement populaire.
Rendre crédible la perspective d’une autre majorité et d’un autre gouvernement à gauche
Le Front de Gauche doit inscrire ces batailles immédiates dans la construction indispensable d’une politique alternative à l’austérité, celle que devrait mettre en oeuvre une majorité et un gouvernement vraiment à gauche. Pour nous, le Front de Gauche doit dire qu’il est candidate à une majorité et à un gouvernement antiaustérité, rompant avec les logiques libérales et productivistes, sur une orientation à même d’engager un changement durable, de contrôler le système financier, d’étendre les pouvoirs, les droits et la démocratie pour les salariés et le peuple.
Pour cela, le Front de Gauche doit agir pour changer les rapports de force au sein de la gauche, pour créer les conditions qui rendent possible l’émergence d’une telle majorité et d’un tel gouvernement. Il ne s’agit pas de parier sur l’échec du Parti socialiste au pouvoir, ni de se cantonner au rôle d’aiguillon du gouvernement.
Il faut au contraire travailler dès maintenant à dresser les contours de ce que pourrait être cette majorité au sein de la gauche et dans le mouvement social à même de porter cette orientation de rupture. Un gouvernement issu de cette majorité s’appuierait en permanence sur de puissantes dynamiques populaires, indispensables à la concrétisation d’un changement et d’une transformation immédiate des conditions de vie du plus grand nombre.
Cette perspective d’un gouvernement de rupture avec l’ordre libéral devra s’affirmer en convergence avec des projets similaires dans d’autres pays, notamment en Europe, pour engager de nouvelles conquêtes collectives. « Place au peuple », « Prenez le pouvoir », ce ne sont pas que des slogans électoraux, mais des perspectives qui doivent nourrir le projet du Front de Gauche.
Poursuivre l’élargissement et la transformation du Front de Gauche
Tout est à faire pour engager un vrai changement, et ne pas laisser la place à la démobilisation et à l’abstention favorisant un retour d’une droite et d’une extrême-droite plus dangereuse encore.
Il y a urgence à reconstituer un rapport de force sur le terrain des mobilisations sociales, fortifier la résistance et la prise de conscience contre les politiques du libéralisme qui restent sous la coupe des marchés financiers, de la loi des actionnaires, des Traités européens.
Le Front de Gauche doit chercher à se fortifier dans les luttes sociales, en menant des campagnes politiques en lien avec ces mobilisations. Il participera ou engagera la constitution de rassemblements les plus larges possible, temporaires ou permanents, sur la base d’objectifs limités mais rassembleurs, avec les organisations syndicales et associations, avec la volonté de regrouper tous ceux qui à gauche, et au-delà du Front de Gauche, du côté du PS ou d’EELV, ou de l’extrême-gauche, sont prêts à agir dans le même sens. S’il ne considère pas être le seul à porter les résistances et l’alternative, le Front de Gauche jouera pleinement son rôle s’il est capable de convaincre autour des mesures alternatives qu’il défend face à la politique gouvernementale, dans un va et vient entre ces résistances et le terrain législatif et politique.
Des campagnes politiques s’imposent dès maintenant :
- Refuser les contraintes fixées par l’Union européenne pour généraliser l’austérité, en luttant contre la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, pour un referendum, pour désobéir aux injonctions de la Troïka (UE, FMI, BM) qui veut empêcher tout écart à l’orthodoxie libérale. Une campagne qui trouvera son prolongement, en France et en Europe, aux élections européennes.
- Faire la loi pour empêcher la vague de licenciements et la montée du chômage orchestrée par le MEDEF : loi d’interdiction des licenciements dans les entreprises qui délocalisent et versent des dividendes à leurs actionnaires, loi de préemption sur les entreprises pour la reprise d’activités viables, loi étendant les droits des salariés pour s’opposer aux plans « sociaux », droit de reprise par des coopératives ouvrières pour conserver les emplois, les activités, les projets sociaux et écologiques… Le Front de Gauche soutiendra les exigences des syndicats et des salariés qui demandent un contrôle public ou une nationalisation de leur entreprise quand ils sont confrontés à des patrons qui abandonnent des sites productifs dans des secteurs clés.
En soutenant la convergence des luttes des salariés dans les entreprises menacées, le Front de Gauche cherchera à convaincre, autour des projets de loi qu’il porte, qu’il y a une alternative à l’impuissance affichée par le gouvernement.
- Pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, le Front de Gauche devra mobiliser toutes ses forces, avec toute la gauche prête à ne pas reculer, pour gagner dans l’immédiat cette extension des droits démocratiques promise par le candidat François Hollande, et faire reculer les campagnes réactionnaires et xénophobes du sarkozisme et du Front National. Gagner une majorité aux assemblées et dans la société pour changer de politique pour l’égalité des droits, et refuser les reculs du ministère de l’intérieur qui se met dans les pas de ses prédécesseurs sur cette question comme sur les contrôles au faciès ou les expulsions de Rroms…
- Briser la dictature de la finance, prendre des mesures législatives pour un secteur public bancaire et un contrôle public sur les banques, afin d’assurer les investissements pour l’emploi, l’environnement, les collectivités territoriales, pour s’émanciper des marchés financiers, pour que la BCE prête directement aux Etats. Exiger à la fois un audit de la dette et un moratoire conduisant au non-paiement des intérêts des dettes indues, ou des intérêts exorbitants exigés par des banques, comme Dexia, qui coulent les finances des communes, des départements et régions, des écoles, des hôpitaux.
- Engager la transition écologique, réorienter dès maintenant l’investissement public et l’emploi vers des solutions écologiques dans les énergies renouvelables, les transports, le logement, l’eau. Revenir à une maitrise à 100 % publique des entreprises du secteur de l’énergie. Engager un débat démocratique national sur la transition énergétique et le nucléaire. Refuser les OGM et l’exploitation des gaz de schistes.
Nous voulons et pouvons gagner, sans attendre, plusieurs avancées sur la base de campagnes de ce type appuyées sur les mobilisations sociales. Mais pour inverser la logique des politiques libérales, sortir de la crise, imposer une autre répartition des richesses, enclencher un processus de transformation sociale, il faudra défendre en permanence la nécessité de gouverner en rassemblant sur une autre politique que celle menée par le gouvernement actuel. Les campagnes et actions du Front de Gauche seront des points d’appuis pour illustrer et construire cette alternative de gouvernement, changer les rapports de force au sein du mouvement populaire et gagner l’hégémonie sur une telle orientation à gauche.
Construire une perspective de Front de gauche au niveau européen
La crise économique du capitalisme, celle de la construction ultra-libérale de l’Union européenne, les solutions catastrophiques engagées par la Troïka en Europe du Sud, les dérives des gouvernements sociaux libéraux acceptant de gérer ces plans d’austérité généralisée, ont provoqué de puissants mouvements sociaux de résistance, et redonné de l’espace et de la force aux gauches antilibérales européennes, plus rassemblées, plus crédibles, porteuses d’ambitions plus affirmées. On l’a vu plus particulièrement en Grèce, puis en Espagne, la combinaison de mouvements sociaux importants et de coalitions de gauche liées à ces mouvements permet des progrès politiques notables.
Les élections européennes en 2014 seront l’occasion d’affirmer dans plusieurs pays, dans une même campagne, une même gauche de transformation sociale, défendant des solutions politiques communes, (banque publique, refus du Traité, alignement vers le haut des législations sociales et fiscales, démocratie européenne…).
Nous pourrons ainsi faire apparaître une coalition de ces gauches européennes, essentielle, car n’y aura pas d’alternative à la crise si elle n’est pas d’emblée pensée et réalisée à l’échelle européenne.
Approfondir la stratégie du Front de Gauche
Les fondements politiques du Front de Gauche ont été définis, à la veille des élections, autour de deux documents : « l’Humain d’abord » et un texte « stratégique » qui envisageait les buts qu’il s’assignait pour 2012.
Un nouveau texte doit être mis en discussion, pour permettre de synthétiser les acquis de l’expérience politique commune de ces deux dernières années, et redéfinir les perspectives dans la nouvelle situation.
« L’Humain d’abord » est une base essentielle qui permet de donner une perspective d’ensemble au changement politique qu’envisage le Front de Gauche, et qui fournit les soubassements à une politique alternative à celle suivie par le Parti Socialiste. De nouvelles questions demandent à être intégrées dans le programme du Front (par exemple, les questions de l’appropriation sociale, les nouveaux droits pour les salariés à la reprise de leurs entreprises, ou encore l’approfondissement du débat sur la transition écologique), mais aussi les élaborations des différents « Fronts thématiques » qui ont apporté leur pierre. Tout en conservant la démarche du consensus, laissant en débat ce qui n’est pas encore collectif, il est nécessaire d’engager dans tous les lieux militants du Front de Gauche une démarche d’enrichissement de son programme pour une alternative de gouvernement à gauche.
Pour avancer, l’essentiel est de reconnaître que nous cherchons pour le Front à élaborer un programme basé sur une perspective d’action et de transformation, et non sur des a priori idéologiques, la diversité des cultures politiques servant la dynamique de l’ensemble.
Ce nouveau texte stratégique permettra d’avancer collectivement sur une redéfinition, dans cette nouvelle situation, de nos propositions, de l’issue politique gouvernementale pour sortir de la crise, de nos rapports aux autres forces de la gauche. La perspective doit être celle de la construction d’un véritable Front politique, social et populaire, qui s’appuie sur la mobilisation sociale, seule à même d’assumer la confrontation nécessaire avec les classes dominantes et qui rassemble autour d’un programme de rupture avec l’ordre établi.
Le Front de Gauche, un rassemblement durable, ouvert, et s’élargissant en permanence
Quelles que soient les limites de sa construction initiale et actuelle, le Front de Gauche est aujourd’hui un cadre politique incontournable pour la construction d’une gauche d’alternative rassemblée.
Il s’agit désormais de faire force politique ensemble pour gagner la majorité à gauche, pour cela, l’élargissement du Front doit être recherché en permanence, il est indissociable de l’objectif visant à rendre dominantes dans la société les idées d’une transformation sociale et écologique.
Le processus de rassemblement lui-même ne doit jamais être figé : toutes les forces d’une gauche de transformation ne se trouvent pas encore dans le Front de Gauche, elles existent, ou existeront, au sein d’EELV et du PS, mais aussi parmi de nombreux militants de ces partis, dans les associations, les syndicats, les mouvements des quartiers populaires. Dès aujourd’hui, les courants et organisations qui s’inscrivent dans la gauche de transformation, sans être encore membres du Front de Gauche, doivent pouvoir y prendre place s’ils le souhaitent.
Mais le Front de Gauche doit aller au-delà du rassemblement des seuls militants des partis politiques, et permettre aux nombreux acteurs engagés dans les mouvements sociaux de trouver une place pour traduire leurs combats quotidiens sur le terrain politique. Il doit être aussi un lieu de rassemblement populaire, pour combattre la résignation et le repli sur soi, pour réduire la coupure entre les milieux populaires et les formes actuelles d’action politique. Un de ses objectifs doit être de devenir un lieu de solidarité permettant aux jeunes et aux salariés de s’organiser pour défendre leurs aspirations et reconstituer une conscience et une culture politique.
Le Front de Gauche, rassemblant des partis et organisations, et permettant l’engagement individuel, pour créer une dynamique citoyenne.
Le Front de Gauche doit franchir une nouvelle étape dans sa construction, en partant de deux constats :
- La volonté de certains partis qui en sont membres de se maintenir comme organisations spécifiques, avec la souveraineté sur leurs décisions ;
- Le constat que beaucoup de citoyen-ne-s engagé-e-s avec le Front de Gauche ne souhaitent pas adhérer à une organisation politique tout en voulant être pleinement acteur/trice de la vie du rassemblement politique en cours.
Il faut maintenant engager et expérimenter des formes de participation citoyenne collectives. Déjà, sous des dénominations diverses, des « assemblées citoyennes » se pérennisent, des « collectifs citoyens » se construisent, des « comités populaires » se développent. Parfois ils se créent en association locale du Front de Gauche, à laquelle on peut adhérer et être partie prenante des discussions et décisions d’action.
C’est la condition essentielle pour que le Front de Gauche se maintienne et se transforme, pour qu’il soit à la hauteur de ses responsabilités. Cela ne signifie ni la dislocation des composantes dans un Front qui serait transformé en nouveau « parti », ni qu’il faille être d’accord sur tout, ni que des initiatives propres à telle ou telle organisation soient impossibles. En sens inverse, aucun des individus ne se reconnaissant dans une organisation particulière ne doit avoir le sentiment qu’il est le jouet de structures par ailleurs bien rodées.
Dès lors, il peut être composé, à égalité de dignité, d’organisations constituées (partis et mouvements) et de structures localisées (assemblées citoyennes ou autres) où des individus ont la possibilité d’adhérer directement. Et c’est en avançant dans ce sens, recherchant au maximum le consensus et non la concurrence, que nous pourrons dépasser positivement, vers plus de démocratie et de transparence, le fonctionnement forcément hybride de cette nouvelle expérience engagée sous la forme d’un Front.
Dès maintenant, les autres lieux collectifs créés lors des campagnes de 2012 doivent être pérennisés et élargis. Le Conseil National et la coordination hebdomadaire doivent être élargis à de nouvelles personnalités issues du mouvement social et non membres de partis, et devenir plus régulièrement des lieux d’échanges et de décisions collectives sur tout ce qui est mis en commun.
Les « Fronts thématiques », qui se sont développés sur différents thèmes de réflexion pour l’action, ont un rôle important à jouer dans cet élargissement. Ils permettent d’intégrer les réflexions et actions des différents secteurs du mouvement social, de développer la mise en commun, et de donner au Front de Gauche les moyens d’intervenir dans tous secteurs de la vie politique et sociale.
En même temps, le Front de Gauche devra développer des moyens de communication collectifs (site internet géré collectivement, publication régulière) en appui aux collectifs locaux.
Pour que les discussions puissent avoir lieu largement, dans les organisations comme dans les espaces militants communs, un processus de réunions nationales régulières, sous la forme de « convention » ou d’«assises » rassemblant des représentants des divers espaces du Front de Gauche (Assemblées Citoyennes, Fronts Thématiques, Conseil et Coordination Nationale…) est nécessaire pour permettre son développement, les échanges entre les militants et les différentes composantes. Un processus d’allers-retours participatifs devrait être enclenché dès maintenant sur un texte de définition d’un projet politique commun et sur des modalités de fonctionnement, en vue d’une nouvelle architecture associant organisations et collectifs d’adhérent-e-s direct-es du Front de Gauche.
Construire une convergence
Des convergences …
La réflexion ici poursuivie est menée en commun, à ce stade, par plusieurs organisations engagées dans le Front de Gauche : Convergences et Alternative, la Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (incluant l’Association des Communistes Unitaires), la Gauche Anticapitaliste, la Gauche Unitaire.
Nous partageons l’idée d’une nécessaire refondation et rénovation de la gauche de transformation sociale, et la conviction qu’aujourd’hui ce travail ne trouvera son sens et des possibilités de mises en pratiques que dans le Front de Gauche, qu’il doit y être poursuivi et approfondi.
Nous voulons, avec ce texte, actualiser nos réflexions et nos convictions, vérifier la possibilité d’un rapprochement. Notre objectif n’est pas de nous inscrire dans une logique de concurrence entre composantes du Front de Gauche, mais au contraire de favoriser le développement et l’élargissement du Front lui-même, sa dynamique politique et citoyenne, l’adhésion du plus grand nombre… C’est le Front de Gauche qui doit être la force politique, dans sa diversité, en mesure d’organiser, de faire agir ensemble, tous ceux et celles qui veulent faire avancer, à gauche et dans la société, la perspective d’une transformation sociale de la société.
La convergence, au sein du Front de Gauche, d’histoires et de cultures politiques différentes est ce qui lui permet d’exister, la garantie de sa vitalité. Si, pour ce qui nous concerne, nous pensons que la perspective doit être l’affirmation progressive dans et par le Front de Gauche d’une force politique nouvelle, apte à relever les défis du temps, nous sommes également convaincus que ce mouvement ne signifie pas gommer l’existence des courants et partis le composant, qui ont toute légitimité à défendre les acquis de leur histoire et leurs propres cheminements politiques. Il est même de leur devoir d’assurer la transmission, la formation, l’élaboration à partir de leurs propres références et cultures politiques. La possibilité de le faire dans un cadre commun, pluraliste, ne pouvant représenter qu’un enrichissement de ce travail.
Des convictions …
Nous nous référons à divers documents produits d’expériences politiques différentes auxquels nous avons participé les uns et les autres, que nous versons comme contributions au débat partagé avec toutes les forces du Front de Gauche. Nous voulons également travailler à partir des contributions issues du mouvement social, syndical, altermondialiste, afin d’ élaborer un projet d’émancipation sociale adapté aux coordonnées de la période.
De ces documents, nous tirons les principes politiques suivants au regard de ce que doit être la politique et les perspectives d’une gauche de transformation sociale et écologique.
° Pour la lutte de classe, l’égalité et la solidarité !
- L’indépendance par rapport à la bourgeoisie, le refus d’alliances avec les droites et les forces conservatrices, une inscription permanente dans la lutte des classes sous toutes ses formes.
- L’exigence de reconstruction d’une perspective émancipatrice contre toutes les oppressions, l’ancrage dans tous les mouvements pour l’égalité, contre toutes les formes de racisme, de xénophobie, de discrimination sur la base des origines, du genre, de l’orientation sexuelle, des croyances, et le respect des libertés individuelles et de la laïcité.
- Une dimension internationaliste permanente ; ici même, dans la solidarité avec les immigrés, dans l’extension des droits civiques sur la base d’une citoyenneté de résidence. Dans l’Union européenne, pour une Europe sociale et démocratique, une alternative de gauche assumant une rupture avec la construction libérale de l’Union européenne sans accepter les replis nationalistes. A l’échelle du monde, pour une politique solidaire sans frontières, sans céder aux « raisons d’États » et aux politiques de grande puissance, y compris celles de l’État français. Une politique solidaire basée sur le droit à l’autodétermination des peuples victimes d’oppressions néo coloniale, d’exploitation impérialiste, de destruction de l’environnement par le pillage des ressources naturelles. Une politique de paix et de désarmement, notamment le désarmement nucléaire, contre les guerres.
- Une lutte antifasciste intransigeante, qui doit être menée dans l’unité du mouvement ouvrier et démocratique, et s’exprimer sur le plan idéologique contre toute banalisation du FN et de l’extrême-droite
- L’exigence féministe, la lutte contre la domination masculine et le patriarcat, partie prenante de tout projet progressiste et de l’exigence démocratique d’égalité en droits entre homme et femme, et ses implications dans la remise en cause du capitalisme de par la place qu’il réserve aux femmes au travail et dans la société.
° L’impératif de la démocratie
Il impose la défense de toutes les libertés démocratiques, il suppose une pratique respectueuse des formes d’organisation que se donne le mouvement populaire, il est au coeur de notre projet, qui promeut la défense et l’extension du suffrage universel, la démocratie la plus large possible, les pratiques d’auto organisation et d’autogestion.
Un impératif qui impose de dépasser la césure entre mouvement social et politique institutionnelle, qui se prépare dans une pratique de nos élus en lien avec les mouvements sociaux et le développement de toutes les formes possibles de démocratie participative et de contrôle, pour contrecarrer les logiques d’intégration et d’institutionnalisation du système.
Une démocratie qui suppose une refonte de tout le système médiatique et développe l’esprit critique des citoyens.
Un impératif qui pousse à une vigilance antibureaucratique dans le fonctionnement des partis et des forces politiques, dans les garanties données au pluralisme des débats et au rejet des pratiques autoritaires et manipulatrices, dans le refus d’établir des rapports de subordination vis-à-vis du mouvement syndical et social.
Une démocratie autogestionnaire, dans et hors des entreprises, qui, à partir du combat pour l’extension des droits des salariés, pose la question de la propriété, de l’appropriation sociale des principaux secteurs économiques et non d’un « étatisme dirigiste », d’un contrôle collectif sur ce qui se produit et comment, de la possibilité d’autogestion des salariés dans de nombreux secteurs.
° Assumer la perspective de la rupture.
Le processus d’une transformation de la société ne peut se limiter à un changement de majorité parlementaire, mais nécessite la mise en mouvement d’un puissant mouvement social contre les puissances dominantes du système capitaliste. Il doit articuler mobilisations et élections, dynamiques populaires et victoires électorales, rapports de force conquis par les luttes, les grèves, l’auto-organisation, et le contrôle démocratique via le suffrage universel, permettant l’avènement de gouvernements rompant avec la logique capitaliste et engageant une transformation profonde des rapports sociaux. Une rupture avec les logiques productivistes qui ont abouti à la crise de l’écosystème humain et risquent d’entraîner une régression majeure pour l’humanité. Une révolution citoyenne, sociale et démocratique, qui passe par l’instauration de nouvelles institutions par le biais d’une Assemblée Constituante et de la fondation d’une VIème République démocratique et sociale. Socialiser les grands moyens de production et d’échange, décider quoi et comment produire, défendre les biens publics et engager une transition écologique, cela ne peut se faire sans une rupture avec les institutions et les logiques marchandes, par une extension maximale d’une démocratie à tous les niveaux refondant un nouveau mode de gestion de la société et de pouvoir.
° Fixer un cap vers une société alternative au système capitaliste et au productivisme.
Malgré les blessures que portent les mots hérités du passé, nous avons besoin de refonder un nouveau projet émancipateur, pour une société démocratique, socialiste, communiste, écologiste.
Ce projet assumera les défis écologiques, développera une conscience éco-socialiste pour la réorganisation de la société à des fins de productions socialement utiles et écologiquement responsables, planifiera la sortie du nucléaire et des énergies carbonées.
Il devra revenir sur le bilan et les échecs des expériences passées, tant du stalinisme que de la socialdémocratie, et des dégâts qu’ils ont provoqués.
À partir des résistances contre l’exploitation et l’oppression, jusqu’à la lutte pour des gouvernements de rupture engageant la transformation sociale et écologique, est posée la nécessité de penser en positif un projet de société alternatif au capitalisme. Un projet pour libérer toutes les potentialités de l’auto-émancipation et des aspirations à l’égalité, pour engager une appropriation sociale des moyens de production et d’échange, pour une autogestion la plus étendue et un contrôle sur l’outil de travail et sur le travail lui-même.
Nous considérons, ensemble, qu’il y a urgence à refonder un tel projet. Cette élaboration stratégique devra être le fait d’un travail mené avec d’autres courants que les nôtres et qui sont engagés, avec nous, dans la construction d’une alternative à gauche. Commençons sans attendre, cela fait partie de la reconstitution d’une culture politique d’émancipation indispensable à la vie d’un mouvement politique qui, pour donner confiance dans son projet politique immédiat, a besoin d’éclairer l’espoir qu’ « un autre monde est possible ».
Un rapprochement …
Notre préoccupation est de travailler à surmonter la dispersion de nos forces, et contribuer ainsi à renforcer la dynamique de l’ensemble du Front de Gauche. Cela nous paraît possible en fonction des convergences existantes et des convictions qui nous sont communes, dans la mesure où nous sommes les uns et les autres issus d’expériences à la fois différentes et proches. Notre proximité sur les quelques « fondamentaux» résumés dans ce texte a contribué au dépassement de désaccords politiques secondaires.
Les propositions faites ici sont l’expression de trois éléments inséparables : – la convergence de nos options politiques – une conscience partagée des enjeux de la situation politique – notre appréciation du Front de Gauche. Sur cette base, constatant un accord politique important entre nos formations, nous engageons un processus de rapprochement permettant de faire vivre, au sein du Front de Gauche, un courant d’idées en commun. Un courant qui sera animé d’une conviction forte : l’objectif est, plus que jamais, de favoriser le développement, l’élargissement et la transformation du Front de Gauche en une force pluraliste enracinée dans le mouvement populaire, à même de changer les rapports de forces à gauche en faveur d’une politique de transformation sociale.
Convergences et Alternative, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique incluant l’Association des Communistes Unitaires, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire.
Le 17 octobre 2012
le petit scarabée- Messages : 194
Date d'inscription : 18/09/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
Au service des solutions "politiques" institutionnelles comme clés du changement politique et social.
Les gifles qu'ils se sont prises sur les questions du mouvement social les ont conduit à quelques inflexions et c'est bien. Mais elles sont superficielles.
Tout exclue de pouvoir gagner sur les revendications concrètes portées par un rapport de forces sur le terrain qui exige une mobilisation sociale intense à mettre au centre d'une politique.
Il n'y a toujours rien de sérieux en effet sur comment gagner dans les batailles sociales... Une orientation old LCR, sans le C et sans le R, dernière période...
Je ne vois toujours rien de différend avec le PG..
La bataille contre les licenciements version de cette gauche là, n'a strictement rien à dire aux ouvriers de peugeot.... pas touchés par la super-loi que le fdg veut là dessus (sans se poser question des rapports de force nécessaire considérables pour faire passer une loi)...
Sur les axes politiques et campagnes demandés, rien ne distingue ce courant réformiste qui essaye de se cristalliser des autres courants du FdG.
Les gifles qu'ils se sont prises sur les questions du mouvement social les ont conduit à quelques inflexions et c'est bien. Mais elles sont superficielles.
Tout exclue de pouvoir gagner sur les revendications concrètes portées par un rapport de forces sur le terrain qui exige une mobilisation sociale intense à mettre au centre d'une politique.
Il n'y a toujours rien de sérieux en effet sur comment gagner dans les batailles sociales... Une orientation old LCR, sans le C et sans le R, dernière période...
Je ne vois toujours rien de différend avec le PG..
La bataille contre les licenciements version de cette gauche là, n'a strictement rien à dire aux ouvriers de peugeot.... pas touchés par la super-loi que le fdg veut là dessus (sans se poser question des rapports de force nécessaire considérables pour faire passer une loi)...
Sur les axes politiques et campagnes demandés, rien ne distingue ce courant réformiste qui essaye de se cristalliser des autres courants du FdG.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
La GA et ses clones.
Les vieux briscards de la LCR me reprendront si je me trompe,mais il me semble que la GU,C&A,et la GA étaient ensemble au sein de la Ligue puis au NPA pour animer son aile droite,ils n'exprimaient pas,publiquement,de divergences entre eux.Aujourd'hui je ne vois pas ce qui les diviseraient,hormis le choix de la date pour sortir du NPA et rejoindre le F.de G.,et encore.Il serait donc logique qu'ils se regroupent au sein d'une meme orga(meme histoire,meme politique,meme choix tactique...)est qu'il y aurait des ambitions personnelles,et trop peu de"sieges" offert par le PC et le PG?.
dug et klin- Messages : 813
Date d'inscription : 07/02/2012
Localisation : quelque part entre St-Malo et Collioure en passant par Sarlat
Re: La Gauche Anticapitaliste
Je ne suis pas au fait des "détails", mais, dans les histoires de "transfuges" vers la droite, il y a toujours une longueur d'avance pour ceux qui partent les premiers. Plus on attend, moins on risque de trouver de place dans le train. Ainsi, Picquet est aujourd'hui "recasé". Il n'est pas certain en effet que les derniers ralliés au FdG de la GA seront aussi bien servis. Il y a eu déjà, semble-t-il, des déceptions.est qu'il y aurait des ambitions personnelles,et trop peu de"sieges" offert par le PC et le PG?
Idem d'ailleurs, plus à droite, pour les transfuges du PCF vers le PS, dont Hue nous a fourni l'exemple. Il n'a même pas eu droit à son strapontin de sous-ministre. Pour bien se vendre, il faut avoir encore quelques troupes avec soi ou représenter un symbole fort...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
calomnie!!!!!!!! quand tu nous tiens
vous croyez vous que ceux qui viennent au fdg aujourd'hui c'est pour avoir des places et des places de quoi???????
ils sont là pour construire le fdg partout , bref pour faire un travail de militant comme vous je suppose.
pour l'instant on essaye de construire une riposte aux plans d'austérité concoctés par le gouvernement, bref du travail de terrain!!!
vous croyez vous que ceux qui viennent au fdg aujourd'hui c'est pour avoir des places et des places de quoi???????
ils sont là pour construire le fdg partout , bref pour faire un travail de militant comme vous je suppose.
pour l'instant on essaye de construire une riposte aux plans d'austérité concoctés par le gouvernement, bref du travail de terrain!!!
cerise75- Messages : 219
Date d'inscription : 21/07/2012
Re: La Gauche Anticapitaliste
Personne n'a dit cela. Les motivations sont nombreuses, complexes, ambigues. La façon dont certain(e)s se mettent en avant laisse tout de même penser qu'il y a des plans de carrière, sinon pour bénéficier de privilèges, pour jouer un rôle, avoir le sentiment (illusoire) d'être plus efficace. Néanmoins, si tu observes le phénomène des transfuges de la LCR et de l'OCI lambertiste vers le PS à la fin des années 70, eux aussi affirmaient construire une "aile gauche du PS" - parti qui semblait alors au moins aussi "à gauche" et "social" que le FdG aujourd'hui. En 1981, il y avait pas mal d'illusions... Eh bien regarde ce que sont devenus les Moscovici, Dray, Cambadelis et cie. Crois-tu que les motivations de ceux qui les suivaient alors étaient moins sincères que celles de ceux qui suivent Picquet aujourd'hui ?cerise75 a écrit:calomnie!!!!!!!! quand tu nous tiens
vous croyez vous que ceux qui viennent au fdg aujourd'hui c'est pour avoir des places et des places de quoi???????
Les motivations sont une chose, la logique politique et sociale en est une autre...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
La liste est même bien plus longue, mais il y a sur le FMR des camarades sincères qui se battaient dans des tendances dirigées par des gens qui sont devenus des politiciens cyniques au PS, des sénateurs, etc... D'autres, même entrés au PS et abordés pour des postes, sont restés obstinément eux-mêmes, comme Filoche, dont on peut critiquer la ligne politique, mais pas trop, je crois la constance au côté de la classe et d'être resté ce qu'il était.
Ceci dit, vérié, en effet tu as raison. On a d'ailleurs vu l'inénarrable Myriam Martin et ses gémissements pour ne pas avoir été mise sur orbite pour une candidature FDG aux législatives...
Ceci dit, vérié, en effet tu as raison. On a d'ailleurs vu l'inénarrable Myriam Martin et ses gémissements pour ne pas avoir été mise sur orbite pour une candidature FDG aux législatives...
Toussaint- Messages : 2238
Date d'inscription : 09/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
vous croyez vous que ceux qui viennent au fdg aujourd'hui c'est pour avoir des places
Tous, non. Certains, c'est indéniable !
gérard menvussa- Messages : 6658
Date d'inscription : 06/09/2010
Age : 67
Localisation : La terre
Re: La Gauche Anticapitaliste
En "vieux briscard" LCR, je confirme les informations des autres camarades.
La trajectoire dépasse d'ailleurs largement la LCR,
même si elle a été une des meilleures universités politiciennes...
si on en juge par la proportion élevée des politiciens bourgeois qui s'y sont formés.
C'est triste, mais il faut l'avouer.
Il faut surtout l'expliquer.
Rapidement car je l'ai déjà fait sur ce forum.
Les dérives vers le réformisme sont dues à plusieurs facteurs.
En vrac, vite fait et non exclusif:
- la fatigue naturelle des militants, d'autant plus élevée que l'âge avance
- une conjoncture politique difficile qui démoralise
- un pôle réformiste qui se rapproche du pouvoir
- pour les dirigeants, la qualité de la formation et du capital de relations accumulé.
Concernant les carrières de politicien bourgeois,
il faut souligner ce que nous avons tous constaté:
l'écrasante majorité des membres des scissions réformistes d'une orga révo
ne deviennent pas des politiciens (sur ce point Cerise a raison).
La scission est plutôt un sas de décompression vers l'abandon
du militantisme actif, en tout cas de parti.
Mais cela arrive avec ou sans scission réformiste.
90% des camarades que j'ai connu dans la LCR en sont partis 30 ans après
C'est le renouvellement naturel, avec ce trait banal:
le parti s'élague à droite, et recrute à gauche.
Par ailleurs, il ne faut pas acculer les camarades.
Beaucoup ont beaucoup donné.
Il faut au contraire les remercier,
comme nous le faisons à un pot d'adieu pour retraite.
Certains iront à la soupe ?
C'est sûr, sauf que dans le FdG, les "gros mangeurs"sont déjà légion,
et vont se battre comme des chiffonniers
(le cirque commence ici et là pour les municipales...)
Lesquels ? pas utile de chercher à savoir.
C'est une logique naturelle dont la majorité des futures victimes
ne sont même pas conscientes elles-mêmes.
Alors laissons les victimes en paix.
La trajectoire dépasse d'ailleurs largement la LCR,
même si elle a été une des meilleures universités politiciennes...
si on en juge par la proportion élevée des politiciens bourgeois qui s'y sont formés.
C'est triste, mais il faut l'avouer.
Il faut surtout l'expliquer.
Rapidement car je l'ai déjà fait sur ce forum.
Les dérives vers le réformisme sont dues à plusieurs facteurs.
En vrac, vite fait et non exclusif:
- la fatigue naturelle des militants, d'autant plus élevée que l'âge avance
- une conjoncture politique difficile qui démoralise
- un pôle réformiste qui se rapproche du pouvoir
- pour les dirigeants, la qualité de la formation et du capital de relations accumulé.
Concernant les carrières de politicien bourgeois,
il faut souligner ce que nous avons tous constaté:
l'écrasante majorité des membres des scissions réformistes d'une orga révo
ne deviennent pas des politiciens (sur ce point Cerise a raison).
La scission est plutôt un sas de décompression vers l'abandon
du militantisme actif, en tout cas de parti.
Mais cela arrive avec ou sans scission réformiste.
90% des camarades que j'ai connu dans la LCR en sont partis 30 ans après
C'est le renouvellement naturel, avec ce trait banal:
le parti s'élague à droite, et recrute à gauche.
Par ailleurs, il ne faut pas acculer les camarades.
Beaucoup ont beaucoup donné.
Il faut au contraire les remercier,
comme nous le faisons à un pot d'adieu pour retraite.
Certains iront à la soupe ?
C'est sûr, sauf que dans le FdG, les "gros mangeurs"sont déjà légion,
et vont se battre comme des chiffonniers
(le cirque commence ici et là pour les municipales...)
Lesquels ? pas utile de chercher à savoir.
C'est une logique naturelle dont la majorité des futures victimes
ne sont même pas conscientes elles-mêmes.
Alors laissons les victimes en paix.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
oui mais sur le blog de jlm, il revient sur ce texte en disant qu'il n'y a finalement pas tellement d'écarts entre le pg et eux et il en profite pour tendre la main au npa et plus surprenant au....poi, en fait ya moyen de faire quelque chose tout ensemble vu qu'on a été capables de descendre dans la rue contre le tscg, il faut voir ce qui se fait de concret dans les luttes et arrêter de traiter tout le monde de réformiste, ça n'a aucun sens.
du reste sur le terrain on est tous ensemble pour se battre contre l'austérité et c'est ce qui compte, le reste c'est du bavardage...
du reste sur le terrain on est tous ensemble pour se battre contre l'austérité et c'est ce qui compte, le reste c'est du bavardage...
cerise75- Messages : 219
Date d'inscription : 21/07/2012
Re: La Gauche Anticapitaliste
cerise75 a écrit: il faut voir ce qui se fait de concret dans les luttes et arrêter de traiter tout le monde de réformiste, ça n'a aucun sens...
du reste sur le terrain on est tous ensemble pour se battre contre l'austérité et c'est ce qui compte, le reste c'est du bavardage...
Nous, MR, c'est la victoire des luttes qui nous intéressent.
C'est la défense quotidienne de notre classe,
c'est la condition pour prendre confiance, et dans la crise en cours,
trancher positivement entre socialisme et barbarie.
Le seul problème, c'est que les luttes,
dès qu'elles deviennent un mouvement de masse menaçant la bourgeoisie,
les réformistes les freinent par tous les moyens.
Pour ne prendre que le dernier exemple,
mais ils sont légions dans l'histoire du mouvement ouvrier,
c'est ce qu'on fait JLM et cie en sabotant les efforts vers la grève générale
lors des mobilisations pour sauver nos retraites.
Quant à lutter contre l'austérité du gouvernement,
les dirigeants du FdG nous tirent dans le dos en s'abstenant,
et en déclarant (Chassaigne, dhef du groupe au parlement ):
"Je ne suis pas dans l’opposition mais dans la construction",
Mais nous sommes très confiants:
la colère et l'opposition au gouvernement va s'étendre .
Les travailleurs et les MR en leur sein lieu feront opposition,
jusqu'à mettre au pas ce gouvernement et tous les politiciens PC, PG, PS
qui depuis toujours, avec les mêmes discours de gôche,
se répartissent les sinécures des fois au gouvernement,
toujours dans les régions et les municipalités
Ces politiciens ont fait le jeu du FN sous Jospin, comme dit Chassaigne,
L'opposition qui se construit dans les luttes
ne laissera pas les mêmes sinécuristes ouvrir
un boulevard aux fascistes.
Enfin, si Cerise ne veut pas entendre parler de réformistes,
son chef à plumes, jLM, lui, insiste sur la différence:
"je ne suis pas révolutionnaire, je suis keynésien"
ce qui veut bien dire réformiste infirmier du capital quand ça chauffe.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
A Cerise,
La GA a rejoint le FdG.
Elle a rompu pour cela avec les principes fondateurs du NPA. C'est indiscutable.
Il suffit de comparer les textes.
Elle a rompu en ajoutant la volonté de détruire le NPA en soutenant JLM depuis l'intérieur du NPA.
Ce genre de pratiques est inadmissible et je les condamne.
Idéologiquement et politiquement, il s'agit d'un recul (cause de la rupture) et la ligne suivie par la LCR n'y est, contrairement à ce que beaucoup disent, pour rien.
Pas plus que la majorité du NPA, jusqu'à cette rupture.
Les explications qui se rapportent à la démoralisation qui accompagne les défaites successives essuyées par le prolétariat dans le monde entier depuis trente ans suffisent.
Les plus vieux des camarades ont cédé et cherchent des raccourcis, confondant maintenant un score électoral pour un gouvernement "différent", le regroupement DANS CE BUT de la "gauche" de la Gauche faisant oublier... la lutte des classes et le rôle de l'Etat.
Le FdG veut réformer les institutions pour changer de REPUBLIQUE, mais pas pour changer d'état (l'administration et la force armée au service de la classe bourgeoise).
L'Etat n'est pas neutre, et c'est ce qui explique la continuité entre les politiques de Gauche avec celles de Droite.
Je veux dire par là que ceux qui n'en sont pas convaincus par TOUTE l'Histoire du Mouvement Ouvrier parce qu'ils l'ignorent encore ou la méprisent totalement, le savent pourtant implicitement.
Ce que vous (les militants de base) reprochez au prétendu sectarisme du NPA, le PS vous le reproche, pour qui le "ni soutien, ni opposition" ne suffiit même pas.
Examinons nos positions respectives en les comparant par une métaphore, entre l'opposition qui existait entre les partisans de la Monarchie "constitutionnelle" réformant l'état féodal (une "bonne" monarchie, tels Lafayette et Mirabeau) et les républicains convaincus qu'il fallait construire un Etat d'une autre nature (Robespierre, Marat, Danton).
On sait ce que voulut faire Lafayette: sauver la Monarchie en affrontant par les armes...le Peuple.
La GA a rejoint le FdG.
Elle a rompu pour cela avec les principes fondateurs du NPA. C'est indiscutable.
Il suffit de comparer les textes.
Elle a rompu en ajoutant la volonté de détruire le NPA en soutenant JLM depuis l'intérieur du NPA.
Ce genre de pratiques est inadmissible et je les condamne.
Idéologiquement et politiquement, il s'agit d'un recul (cause de la rupture) et la ligne suivie par la LCR n'y est, contrairement à ce que beaucoup disent, pour rien.
Pas plus que la majorité du NPA, jusqu'à cette rupture.
Les explications qui se rapportent à la démoralisation qui accompagne les défaites successives essuyées par le prolétariat dans le monde entier depuis trente ans suffisent.
Les plus vieux des camarades ont cédé et cherchent des raccourcis, confondant maintenant un score électoral pour un gouvernement "différent", le regroupement DANS CE BUT de la "gauche" de la Gauche faisant oublier... la lutte des classes et le rôle de l'Etat.
Le FdG veut réformer les institutions pour changer de REPUBLIQUE, mais pas pour changer d'état (l'administration et la force armée au service de la classe bourgeoise).
L'Etat n'est pas neutre, et c'est ce qui explique la continuité entre les politiques de Gauche avec celles de Droite.
Je veux dire par là que ceux qui n'en sont pas convaincus par TOUTE l'Histoire du Mouvement Ouvrier parce qu'ils l'ignorent encore ou la méprisent totalement, le savent pourtant implicitement.
Ce que vous (les militants de base) reprochez au prétendu sectarisme du NPA, le PS vous le reproche, pour qui le "ni soutien, ni opposition" ne suffiit même pas.
Examinons nos positions respectives en les comparant par une métaphore, entre l'opposition qui existait entre les partisans de la Monarchie "constitutionnelle" réformant l'état féodal (une "bonne" monarchie, tels Lafayette et Mirabeau) et les républicains convaincus qu'il fallait construire un Etat d'une autre nature (Robespierre, Marat, Danton).
On sait ce que voulut faire Lafayette: sauver la Monarchie en affrontant par les armes...le Peuple.
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: La Gauche Anticapitaliste
Roseau a écrit:
- la fatigue naturelle des militants, d'autant plus élevée que l'âge avance
Il faut vraiment arrêter avec cet argument à la noix... L'âge n'a pas grand chose à faire ici. Autant le fait de militer depuis longtemps (ce qui n'est pas tout à fait la même chose) multiplie les possibilités de se décourager ou de ne plus croire en ce qu'on faisait, autant c'est loin d'être une explication principale. Ce ne sont pas les plus vieux des camarades qui sont partis, on retrouve chez les scissionnistes de la GA toute la jeune garde sensée prendre la relève à la direction de la LCR puis du NPA (les Myriam Martin, Fred Boras, Ingrid Hayes ou autres Pierre-François Grond qui ont mené le radeau GA ne sont pas des vieux, si on compare par exemple à des Krivine, des Sabado, des Pelletier et autres qui sont actuellement toujours là et n'ont pas baissé les bras).Rougevert a écrit: Les plus vieux des camarades ont cédé et cherchent des raccourcis
Là je ne vois pas comment on peut dire ça. Cette génération de quadra n'est pas sortie du néant, elle est bien héritière de ce que fut la LCR pendant longtemps, elle s'y est bien formée et y a bien appris un certain nombre de pratiques et d'idées qu'on retrouve dans les derniers épisodes au sein du NPA et maintenant en-dehors. Je ne crois pas qu'il y ait une rupture frontale entre leur ligne actuelle et celle du fameux manifeste "à gauche du possible" ou de la ligne des années qui ont suivi et précédé. Et je pense, que des camarades qui eux n'ont pas franchi le rubicon, portent malgré tout une part de responsabilité. Quand tu es formé dans le flou et le compromis comme ce fut le cas par exemple avec la majorité Piquet-Krivine, ça laisse des traces.Rougevert a écrit:Idéologiquement et politiquement, il s'agit d'un recul (cause de la rupture) et la ligne suivie par la LCR n'y est, contrairement à ce que beaucoup disent, pour rien.
Ben voyons, c'est évident, si on a fait une manif ensemble, on peut faire un parti ensemble! Déjà ceux qui sortaient ça après la campagne référendaire de 2005 me paraissaient absolument lunaire mais là on dépasse tous les stades! Au moins en 2005, il y avait eu une vraie campagne commune, longue, riche et intense. Là il y a eu des comités unitaires rachitiques rassemblant les éternels cénacles de la gauche de la gauche, dans les meilleurs des cas, quelques diffs, une ou deux conférences organisées (et encore pas dans toutes les villes, loin de là) et une manif nationale, une seule! Dans ce cas là on voit souvent les autonomes insurrectionnalistes, la FA LO et le PS dans une même manif, ils devraient donc pouvoir faire un parti commun, histoire de nous divertir!cerise75 a écrit:en fait ya moyen de faire quelque chose tout ensemble vu qu'on a été capables de descendre dans la rue contre le tscg
chejuanito- Messages : 566
Date d'inscription : 08/07/2010
Re: La Gauche Anticapitaliste
chejuanito a écrit:Roseau a écrit:
- la fatigue naturelle des militants, d'autant plus élevée que l'âge avanceIl faut vraiment arrêter avec cet argument à la noix... L'âge n'a pas grand chose à faire ici. Autant le fait de militer depuis longtemps (ce qui n'est pas tout à fait la même chose) multiplie les possibilités de se décourager ou de ne plus croire en ce qu'on faisait, autant c'est loin d'être une explication principale. Ce ne sont pas les plus vieux des camarades qui sont partis, on retrouve chez les scissionnistes de la GA toute la jeune garde sensée prendre la relève à la direction de la LCR puis du NPA (les Myriam Martin, Fred Boras, Ingrid Hayes ou autres Pierre-François Grond qui ont mené le radeau GA ne sont pas des vieux, si on compare par exemple à des Krivine, des Sabado, des Pelletier et autres qui sont actuellement toujours là et n'ont pas baissé les bras).Rougevert a écrit: Les plus vieux des camarades ont cédé et cherchent des raccourcisLà je ne vois pas comment on peut dire ça. Cette génération de quadra n'est pas sortie du néant, elle est bien héritière de ce que fut la LCR pendant longtemps, elle s'y est bien formée et y a bien appris un certain nombre de pratiques et d'idées qu'on retrouve dans les derniers épisodes au sein du NPA et maintenant en-dehors. Je ne crois pas qu'il y ait une rupture frontale entre leur ligne actuelle et celle du fameux manifeste "à gauche du possible" ou de la ligne des années qui ont suivi et précédé. Et je pense, que des camarades qui eux n'ont pas franchi le rubicon, portent malgré tout une part de responsabilité. Quand tu es formé dans le flou et le compromis comme ce fut le cas par exemple avec la majorité Piquet-Krivine, ça laisse des traces.Rougevert a écrit:Idéologiquement et politiquement, il s'agit d'un recul (cause de la rupture) et la ligne suivie par la LCR n'y est, contrairement à ce que beaucoup disent, pour rien.Ben voyons, c'est évident, si on a fait une manif ensemble, on peut faire un parti ensemble! Déjà ceux qui sortaient ça après la campagne référendaire de 2005 me paraissaient absolument lunaire mais là on dépasse tous les stades! Au moins en 2005, il y avait eu une vraie campagne commune, longue, riche et intense. Là il y a eu des comités unitaires rachitiques rassemblant les éternels cénacles de la gauche de la gauche, dans les meilleurs des cas, quelques diffs, une ou deux conférences organisées (et encore pas dans toutes les villes, loin de là) et une manif nationale, une seule! Dans ce cas là on voit souvent les autonomes insurrectionnalistes, la FA LO et le PS dans une même manif, ils devraient donc pouvoir faire un parti commun, histoire de nous divertir!cerise75 a écrit:en fait ya moyen de faire quelque chose tout ensemble vu qu'on a été capables de descendre dans la rue contre le tscg
a 2000% d'accord
Marco Pagot- Messages : 940
Date d'inscription : 26/06/2010
Age : 36
Re: La Gauche Anticapitaliste
J'aurais pu peut être dire "certains des plus vieux camarades" de la LCR.chejuanito a écrit:Il faut vraiment arrêter avec cet argument à la noix... L'âge n'a pas grand chose à faire ici. Autant le fait de militer depuis longtemps (ce qui n'est pas tout à fait la même chose) multiplie les possibilités de se décourager ou de ne plus croire en ce qu'on faisait, autant c'est loin d'être une explication principale. Ce ne sont pas les plus vieux des camarades qui sont partis, on retrouve chez les scissionnistes de la GA toute la jeune garde sensée prendre la relève à la direction de la LCR puis du NPA (les Myriam Martin, Fred Boras, Ingrid Hayes ou autres Pierre-François Grond qui ont mené le radeau GA ne sont pas des vieux, si on compare par exemple à des Krivine, des Sabado, des Pelletier et autres qui sont actuellement toujours là et n'ont pas baissé les bras).Rougevert a écrit: Les plus vieux des camarades ont cédé et cherchent des raccourcisLà je ne vois pas comment on peut dire ça. Cette génération de quadra n'est pas sortie du néant, elle est bien héritière de ce que fut la LCR pendant longtemps, elle s'y est bien formée et y a bien appris un certain nombre de pratiques et d'idées qu'on retrouve dans les derniers épisodes au sein du NPA et maintenant en-dehors. Je ne crois pas qu'il y ait une rupture frontale entre leur ligne actuelle et celle du fameux manifeste "à gauche du possible" ou de la ligne des années qui ont suivi et précédé. Et je pense, que des camarades qui eux n'ont pas franchi le rubicon, portent malgré tout une part de responsabilité. Quand tu es formé dans le flou et le compromis comme ce fut le cas par exemple avec la majorité Piquet-Krivine, ça laisse des traces.Rougevert a écrit:Idéologiquement et politiquement, il s'agit d'un recul (cause de la rupture) et la ligne suivie par la LCR n'y est, contrairement à ce que beaucoup disent, pour rien.
Je ne suis pas un perdreau de l'année, je n'ai pas rejoint, moi non plus (et c'est pas demain la veille) le FdG.
Mais je trouve quand même ce que tu dis un peu contradictoire.
Comment expliquer que de "jeunes" militants, formés par des anciens bien comme il faut aient pourtant rompu avec la révolution.
Je ne connais pas le détail du parcours de chacun des militants de la GA.
Mais s'ils sont de la génération dont tu parles, ils n'ont justement pas connu la période des grandes mobilisations victorieuses, la victoire Viet Cong sur l'impérialisme yankee, la défaite de l'impérialisme français en Indochine (notamment à Dien Bien Phu) et en Algérie, ou le renversement de Salazar et surtout mai 68.
Ils n'ont connu en politique que les années Reagan-Thatcher-Mitterrand POUR LES PLUS AGES d'entre eux.
Evidemment si Krivine ou Bensaïd avaient rejoint le PCF...après l'avoir quitté, on pourrait causer.
Je rappelle que la principale composante du FdG c'est LE PCF.
Dernière édition par Rougevert le Jeu 25 Oct - 23:41, édité 1 fois
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: La Gauche Anticapitaliste
1) Et qu'ont donc réalisé ceux qui demandent qu'on les élise?cerise75 a écrit:bah tout ça c'est du bla bla bla les partis dits révolutionnaires nous parlent de renversement du capitalisme etc.... mais qu'ont ils fait depuis tant d'années, rien alors je veux bien que ce soit la faute des réformistes ou des bureaucrates syndicaux mais c'est un peu court, je pense que vous ne savez pas ce qu'il faut faire aujourd'hui pour abattre le capitalisme comme tout le monde, d'ailleurs suffit de regarder la grèce pour voir
qu'aucun parti révolutionnaire ni ne s'est construit , ni n'a apporté de réponse à la crise, les seuls qui proposent un tant soit peu des solutions c'est syrisa qui a essayé de regrouper tout ce qui était à gauche de la gauche.
on est dans un pays démocratique avec un parlement élu etc.....tu comptes faire quoi tout raser !!! armer des conseils ouvriers, regarde chavez, il a organisé des élections démocratiques qu'il a gagnés il a fait une série de grandes réformes, dont les nationalisations, il a donné à manger et un toit à son peuple à qui il a donné aussi des fusils pour se défendre, ils ont aussi donné leur avis sur une assemblée constituante, ils participent à toutes les grandes décisions du pays .
tu peux trouver que c'est un illuminé ou je ne sais quoi mais au moins il a améliorer le sort du peuple .je crois pas à l'idée de milliers de travailleurs qui se mettraient en branle pour renverser le capitalisme avec à leur tête un parti révolutionnaire comme guide, et quand le peuple gagne les congés payés ou les 40 heures en 1936 , il faut pas oublier que derrière il y a des gens qui votent des lois pour faire appliquer ces conquêtes qui perdurent encore aujourd'hui.
l
Pourquoi, contrairement à ce qu'elle annonçait, l'Union de la Gauche n'a-t-elle pas rompu avec le capitalisme?
La gauche a eu le "pouvoir" plusieurs fois...
Pourquoi a-t-elle été battue, notamment en 2002?
La victoire de Hiollande est due au retour d'une partie des voix du FN vers le FN et à l'abstention.
La "Gauche" reste à 45 % depuis des années.
La situation est-elle meilleure POUR QUI quand la Gauche (donc le PCF, qui suit un cours "gauche" critique AUJOURD'HUI)
2)Il y a de nombreuses différences entre le Vénézuela et la France.
Chavez ne vient pas des vieux partis sociaux démocrates et staliniens d'Europe, il se réclame de Bolivar, (vieille référence mais encore vivace parce qu'indépendantiste et anticolonialiste), c'est un combat d'actualité car la domination des USA demeure et bien peu de gouvernements ont eu le temps de se faire déconsidérer.
Sauf... le PT brésilien.
Il y a le pétrole, détourné par les multinationales et Chavez peut redistribuer une partie des richesses.
Il a passé un compromis avec elles.
Mais sa situation est fragile...
Il a reculé aux dernières élections. Il n'y a pas de mobilisation croissante.
Où as-tu vu que Chavez a distribué des fusils?
Et d'ailleurs pourquoi le ferait-il?
3) "ces conquêtes qui perdurent encore aujourd'hui", dis-tu.
Elles ont été mises à mal aussi bien par des gouvernements, PS-PC-MRG, PS-PCF-MRG les Verts que par la Droite.
Privatisations (qui n'ont dérangé à l'époque, ni Mélenchon, ni le PCF), désindexation des salaires, etc...
Ce qui a été gagné par les grèves ne peut être reconquis que par les grèves, pas par des élus.
Là sont nos divergences.
CA, C'EST DU BLA-BLA-BLA.
ET Mélenchon, c'est du copier-coller.
Je le vois mal distribuer des fusils...
Ben non, c'est important la méthode: la preuve, le capitalisme est toujours là.
Comme tu peux voir, les problèmes sont à la fois anciens et ACTUELS.
Mais je n'oppose pas les politiciens à leurs électeurs: ils ont les représentants qui correspondent à leurs idées.
Il n'empêche que les solutions aux immenses problèmes posés AUJOURD'HUI à l'Humanité (pas le journal!!!!) passent par le renversement du capitalisme.
C'est ce que les MR pensent et c'est pourquoi ils ne courent pas derrière les politiciens parlementaires.
Avec quelques raisons.
Convaincre quelqu'un n'est pas adopter SES idées.
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
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