Philippe Poutou
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Re: Philippe Poutou
J'ai eu beaucoup de plaisir à constater que ce soir, Poutou s'est fait respecter par les roquets de Ruquier et qu'il a même activé une véritable haine chez Pulvar qui avait du mal à dissimuler sa rage lorsqu'il osait dire du mal des capitalistes et de leurs larbins socialos...elle s'étranglait à l'idée d'expropriation des banques....Au delà des désaccords habituels sur le fond, je me suis senti fier de ma classe et tout à fait solidaire du camarade. (un peu trop gentil tout de même pour Melenchon, mais c'est une autre histoire...).
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Philippe Poutou
Alors que Pulvar lui a posé une vraie question sur "si on annule la dette, les banques se cassent la gueule", Poutou n'a rien su répondre. C'est pourtant une question en or pour nous normalement.... et pour nous démarquer de cette canaille de Mélenchon.
Alors qu'on lui parlait de Trotsky, il s'est cru obligé de dire "On n'est pas trotskyste, on est anticapitaliste. Trotsky il est mort, laissez le tranquille" ; à une question sur Jaurès et Blum, il a répondu "Jaurès on s'en revendique, Blum un peu moins".
Alors que la chanteuse Ségara est intervenue pour raconter "je viens d'un milieu pauvre, aujourd'hui je suis riche, et grâce à ma richesse, je donne des emplois aux gens, je mange avec mes techniciens, la lutte de classe c'est fini, et il ne faut pas être contre le capitalisme" ... Discours pitoyable qui là aurait mérité une réplique cinglante ... mais là Poutou n'a pas osé affronter cette bourgeoise, et a répondu "le problème c'est Total, on ne discute pas du chanteur qui gagne bien sa vie, tant mieux, on s'en fout qu'il y ait des gens plus riches que d'autres". Capitulation.
A une question sur "vous voulez imposer toutes les entreprises à 50% même les petites", Poutou s'est senti obligé de dire qu'il voulait créer une branche de la Sécu financée par les grosses entreprises pour aider les petites entreprises (!!!!!!!!!!!). Capitulation, confusion, et alignement sur le PCF.
Vals, j'ai du mal à trouver autant de "plaisir" à une telle prestation. OK, pour rattraper le coup de la dernière fois, il a été très agressif à l'égard de Pulvar et Polony. C'est clair qu'il y avait contraste. Mais bon, il ne suffit pas d'être agressif (surtout que cela ne semblait pas très naturel ... alors que là où il aurait fallu vraiment s'énerver, contre Ségara, Poutou a été très complaisant avec elle) pour bien représenter sa classe.
Alors qu'on lui parlait de Trotsky, il s'est cru obligé de dire "On n'est pas trotskyste, on est anticapitaliste. Trotsky il est mort, laissez le tranquille" ; à une question sur Jaurès et Blum, il a répondu "Jaurès on s'en revendique, Blum un peu moins".
Alors que la chanteuse Ségara est intervenue pour raconter "je viens d'un milieu pauvre, aujourd'hui je suis riche, et grâce à ma richesse, je donne des emplois aux gens, je mange avec mes techniciens, la lutte de classe c'est fini, et il ne faut pas être contre le capitalisme" ... Discours pitoyable qui là aurait mérité une réplique cinglante ... mais là Poutou n'a pas osé affronter cette bourgeoise, et a répondu "le problème c'est Total, on ne discute pas du chanteur qui gagne bien sa vie, tant mieux, on s'en fout qu'il y ait des gens plus riches que d'autres". Capitulation.
A une question sur "vous voulez imposer toutes les entreprises à 50% même les petites", Poutou s'est senti obligé de dire qu'il voulait créer une branche de la Sécu financée par les grosses entreprises pour aider les petites entreprises (!!!!!!!!!!!). Capitulation, confusion, et alignement sur le PCF.
Vals, j'ai du mal à trouver autant de "plaisir" à une telle prestation. OK, pour rattraper le coup de la dernière fois, il a été très agressif à l'égard de Pulvar et Polony. C'est clair qu'il y avait contraste. Mais bon, il ne suffit pas d'être agressif (surtout que cela ne semblait pas très naturel ... alors que là où il aurait fallu vraiment s'énerver, contre Ségara, Poutou a été très complaisant avec elle) pour bien représenter sa classe.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Philippe Poutou
J'ai dit qu'au delà des désaccords de fond, j'avais apprécié qu'il vole dans les plumes de cette clique, et qu'il trouve de la gueule pour parler des exploités.
Face à cette imbécile réac et hargneuse de Segara, je pense qu'il n'avait pas à répondre, mais (et c'est vrai aussi pour les autres) qu'il aurait du plus se centrer sur ses axes d'intervention prioritaires.
Cela dit, je pense que ce qu'il a pu dire sur les exploiteurs et leurs victimes est bien passé.
Quand à Trotsky, Poutou aurait pu effectivement se contenter de dire que le NPA n'est pas trotskiste (ni communiste) puisque c'est hélas le cas.
Face à cette imbécile réac et hargneuse de Segara, je pense qu'il n'avait pas à répondre, mais (et c'est vrai aussi pour les autres) qu'il aurait du plus se centrer sur ses axes d'intervention prioritaires.
Cela dit, je pense que ce qu'il a pu dire sur les exploiteurs et leurs victimes est bien passé.
Quand à Trotsky, Poutou aurait pu effectivement se contenter de dire que le NPA n'est pas trotskiste (ni communiste) puisque c'est hélas le cas.
Vals- Messages : 2770
Date d'inscription : 10/07/2010
Re: Philippe Poutou
Alors que Pulvar lui a posé une vraie question sur "si on annule la dette, les banques se cassent la gueule", Poutou n'a rien su répondre. C'est pourtant une question en or pour nous normalement.... et pour nous démarquer de cette canaille de Mélenchon.
Il a expliqué ce qu'était cette dette et pourquoi nous proposions d'exproprier les banques, ce qui est donc la réponse aux "banques qui se cassent la gueule si on annule la dette" mais n'a pas assez démontrer clairement que puisque expropriation des banques pas de fuites des capitaux ou autres sornettes.
Il ne faut pas oublié que le but d'un plateau télé n'est pas de faire plaisir à quelques militants mais de faire avancer nos idées, quitte à faire quelques ""fautes"" idéologiques. Pour la chanteuse c'est difficile de répondre sur le vif car elle a bien monté le coup du "je suis une prolo qui a réussi" et Poutou a surement voulu éviter de faire la "caricature" du gauchiste (même si c'est évident qu'une réelle réponse anticapitaliste était nécessaire)
Pareil pour les petites entreprises, quel intérêt, à part se faire mousser, de déclarer devant un public très large et non acquis "oui nous voulons taxer les PME et les TPE a 50% car ce sont quand même des entreprises capitalistes et cela sans aucune aide pour les petits patrons !"
A en juger par les applaudissements répétés du public le message est très bien passé et contrairement à ce qu'a l'air de penser Gaston Lefranc il est évident qu'il a très bien représenter sa classe et exprimer un ras le bol authentique d'un prolo révolutionnaire dans un monde de pourris, même en disant qu'il n'était pas trotskyste, même en se trompant, et c'est d'ailleurs pourquoi il y a eu autant de sympathie autour de cette prestation.
Jonhy- Messages : 211
Date d'inscription : 17/06/2011
Re: Philippe Poutou
il est clair , dès le départ que ruquier comme d'autre intervenants on tous des trémplos dans la voix pour dire je suis fils de prolos et j'ai connu une époque ou j'avais pas de pognon. le probléme n'est pas là. il est dans la position et la métis idéologique de parvenus/devenus dans un sysnthéme. ceci dit poutou a bien relativiser // a ceux que vivent les gens auourd'hui. quand au reste, il apprend. panchoa
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
Poutou a mangé du lion :
C'est marrant d'ailleurs de voir comment Pulvar l'a mauvaise et est agressive. Ah là là, que c'est désagréable d'être mis à nu...
Bon, sur le chemin il y a des erreurs, et des ébarbures, des impasses, mais sans parodier, c'était globalement très positif.
Aux camarades d'aider Poutou à affiner certains points (les PME par exemple), voir corriger, à travailler les transitions d'un sujet à l'autre.
Avec le petit sourire serein, ça l'a fait face aux DRH ....
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Philippe Poutou
Entièrement d'accord ! Ca fait plaisir de le voir aussi combatif !C'est marrant d'ailleurs de voir comment Pulvar l'a mauvaise et est agressive. Ah là là, que c'est désagréable d'être mis à nu...
Bon, sur le chemin il y a des erreurs, et des ébarbures, des impasses, mais sans parodier, c'était globalement très positif.
Pour ma part, je trouve qu'il n'a pas répondu si mal que ça à "la chanteuse pauvre qui a réussi", même s'il aurait pu faire mieux. Sur les PME, la question est complexe. Il y a des PME de 200/400 salariés, qui sont de vraies entreprises capitalistes, et il y a des centaines de milliers d'artisans qui emploient moins de 5 salariés et travaillent eux-mêmes de leurs mains. On ne peut pas les mettre sur le même plan...
Mais quel besoin a-t-il encore de parler de "démoralisation" ? Et la partie la plus faible de son intervention, c'est tout de même sur la question du pouvoir. Il est passé d'un "vrai gouvernement de gauche" à "un gouvernement au service du peuple" (un peu mieux). A mon avis, ça ne sert à rien de vouloir la jouer "gentil démocrate" : Pulvar ne s'est pas gênée pour insinuer qu'il serait peut-être même stalinien. Pour nos ennemis, même en nous limant les dents, nous serons toujours d'horribles communistes partageux, donc assumons ! Et pas seulement de façon "identitaire" comme le fait Nathalie Arthaud, mais en mettant en avant le pouvoir démocratique des travailleurs, qui seul pourra sortir l'humanité de la panade.
__
Sur "le système bancaire au service du peuple", il est aussi un peu confus, donc peu crédible face aux attaques précises. On remarquera que c'est exactement le même discours que celui de Nathalie Arthaud...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Philippe Poutou
verié2 a écrit:
Pour ma part, je trouve qu'il n'a pas répondu si mal que ça à "la chanteuse pauvre qui a réussi", même s'il aurait pu faire mieux. Sur les PME, la question est complexe. Il y a des PME de 200/400 salariés, qui sont de vraies entreprises capitalistes, et il y a des centaines de milliers d'artisans qui emploient moins de 5 salariés et travaillent eux-mêmes de leurs mains. On ne peut pas les mettre sur le même plan...
Même sentiment, mais il faut séparer les petits-bourgeois de la bourgeoisie même petite. Et dans la petite bourgeoisie il existe des couches sociales qui ont un gros train de vie et pour lesquelles il faut faire du cas par cas à l'étape actuelle des choses, et d’autres nombreux qui sont du salariat dissimulé (et il faut cogner aussi là dessus).
Une grande partie des petits-bourgeois n'exploitent qu'eux même ou presque, ce que ne sont pas la plupart des PME.
Le mélange à la mode en ce moment qui est fait en s'appuyant sur un film pour distinguer de bons patrons des vilaines grosses banques et grands intérets prédateurs est à démonter. Cela ne veut pas dire que tel ou tel n'est pas un brave type, ni que les grands groupes ne liquident pas les PME comme entreprises autonomes de leur empire, bien au contraire, et il faut l'expliquer. Ce n'est pas nous qui détruisons les PME mais le capital. Mais non, ça ne fait pas de nous les sauveurs de patrons de PME pour qu'ils puissent avoir le dernier modèle de Porche Cayenne.
Ca n’empêche pas qu'il faut se foutre de la gueule de ceux qui en partant du système clament que les révolutionnaires vont étrangler les petites entreprises, alors que la classe dont ils sont serviteurs passe son temps à liquider des morceaux de la bourgeoisie, à étrangler les PME au profit de grosses entreprises, à se concentrer, à créer des filières cachées des grosses boites (aux seuls motifs de fond de guerre de classe).
Il y a là pitreries qu'il suffit d'indiquer : Ce que fait le système actuel, sans avoir besoin de soutenir les dirigeants et actionnaires de PME, qui sont, accessoirement, très peu nombreux statistiquement (se reporter aux stats) et dont il ne faut pas confondre dirigeants et salariés de ces boites qui sont, eux, le vrai enjeu.
Maintenant ce n'est pas le plus gros problème de l'heure (les patrons et actionnaires de petites boites). Et passer à autre chose dans une discussion à la télé est une chose bonne que Poutou a fait mais avec encore un peu de déchets au passage.
Mais dieux que ça fait plaisir de parler de notre classe, les nôtres, de rappeler que tout cela n'est pas un édifice intellectuel entre des gens bien élevés, mais le bruit et la fureur de la lutte des classe réelles, vu du dedans.
Merci donc Philippe pour cela (ce qui nous manquait un petit peu avec Olivier qui avait par ailleurs d'autres qualités, qu'il a toujours d'ailleurs).
verié2 a écrit:
.../... Et la partie la plus faible de son intervention, c'est tout de même sur la question du pouvoir. Il est passé d'un "vrai gouvernement de gauche" à "un gouvernement au service du peuple" (un peu mieux). A mon avis, ça ne sert à rien de vouloir la jouer "gentil démocrate" : Pulvar ne s'est pas gênée pour insinuer qu'il serait peut-être même stalinien. Pour nos ennemis, même en nous limant les dents, nous serons toujours d'horribles communistes partageux, donc assumons ! Et pas seulement de façon "identitaire" comme le fait Nathalie Arthaud, mais en mettant en avant le pouvoir démocratique des travailleurs, qui seul pourra sortir l'humanité de la panade.
Oui c'est vrai il y a là quelque chose qui ne vient pas à mon sens de Poutou mais de l'espèce de bromuge issu d'un rapport de force compliqué dans le NPA, des habitudes de foutoir ampoulé et charbiantesque issu des combinaisons politiciennes qui ont dévalisé le capital de sympathie que le NPA avait à ses débuts.
Il y a des séquelles encore, la convalescence n'est pas finie, la maladie n'est pas vaincue encore.
Mais c'est vrai que la réponse, du moins une réponse qui passe, n'est pas si simple que cela. Une des argumentations est de parler de la crise du système de démocratie limitée telle qu'il est, de parler des indignés qui parlent de démocratie réelle, etc, pour faire passer que, non, le système de représentation tel qu'il est qui aboutit à un système qui fonctionne que pour les plus riches n'est qu'une des formes de l'espérance démocratiques, et que bien des colères en ce moment parlent de faire autre chose.
Que nous on est pour la démocratie dans les entreprises, la liberté d'expression, etc. Et que, oui, comment peut-on être pour l'élection d'un maire dans une village de 300 habitants et accepter par ailleurs qu'une entreprise de 250 000 travailleurs ne soit pas régie elle par un fonctionnement démocratique, que les droits politiques, individuels et collectifs y soient interdits ? Car c'est le cas au concret. Le nombre de libertés de la vie courante (en sursis) qui sont interdites dans les entreprises est impressionnante.
Il y a là à s'interroger, surtout quand la puissance politique, financière issue de ce pouvoir, sert à corrompre, à acheter, à vider de son sens l'espérance démocratique.
Ca ne résout pas les problèmes de transition mais il y a là matière à parler avec ironie avec nos défenseurs de la démocratie limitée au service des bourgeois.
La question de l'expression gouvernementale ne peut se faire que sur la base d'une démocratie reconstruite par le bas puisque par le haut ça n'a jamais marché, dans les entreprises et les quartiers, se coordonnant pour exprimer une autre légitimité politique.
Et de ne pas démordre quand des employés de médias capitalistes en leur demandant pourquoi ils sont contre la démocratie... Systématiquement.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Philippe Poutou
Une réponse simple :
Un bon système est celui qui permets au travailleur de racheter sa production ou un équivalent produit par d'autres travailleurs.
Et pour l'instant nous vivons dans un système dans lequel un travailleur doit produire pendant 8 h pour pouvoir racheter moins de 2 h de sa production.
Un bon système est celui qui permets au travailleur de racheter sa production ou un équivalent produit par d'autres travailleurs.
Et pour l'instant nous vivons dans un système dans lequel un travailleur doit produire pendant 8 h pour pouvoir racheter moins de 2 h de sa production.
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
Re: Philippe Poutou
Est-elle révolute l'époque où on pouvait lire sous la plume des révolutionnaires :
Léon Trotsky explquait que face à une lutte qui monte il faut mettre en place ces comités malgré les syndicats et les partis qui n’en voudraient pas, se considérant comme concurrencés...
« La principale conquête de la première vague de grève réside dans le fait que des chefs ouvriers sont apparus dans les ateliers et les usines. (…) La grève a secoué, ranimé, renouvelé dans son ensemble le gigantesque organisme de la classe. (…) L’organisation de combat ne coïnciderait pas avec le parti, même s’il existait en France un parti révolutionnaire de masse, car le mouvement est incomparablement plus large qu’un parti. L’organisation de combat ne peut pas non plus coïncider avec les syndicats, qui n’embrassent qu’une partie insignifiante de la classe et sont soumis à une bureaucratie archi-réactionnaire. La nouvelle organisation doit répondre à la nature du mouvement lui-même, refléter la masse en lutte, exprimer sa volonté la plus arrêtée. Il s’agit d’un gouvernement direct de la classe révolutionnaire. Il n’est pas besoin ici d’inventer des formes nouvelles : il y a des précédents historiques. Les ateliers et les usines élisent leurs députés, qui se réunissent pour élaborer en commun les plans de la lutte et pour la diriger. Il n’y a même pas à inventer de nom pour une telle organisation : ce sont les « soviets de députés ouvriers ». (...) Le mot d’ordre de comités ne peut être abordé que par une véritable organisation révolutionnaire, absolument dévouée aux masses, à leur cause, à leur lutte. Les ouvriers français viennent de montrer de nouveau qu’ils sont dignes de leur réputation historique. Il faut leur faire confiance. Les soviets sont toujours nés des grèves. La grève de masse est l’élément naturel de la révolution prolétarienne. D’atelier en atelier, d’usine en usine, de quartier en quartier, de ville en ville, les comités d’action doivent établir entre eux une liaison étroite, se réunir en conférences par villes, par branches de production, par arrondissements, afin de couronner le tout par un congrès de tous les comités d’action de France. »
Extraits de Léon Trotsky dans « L’étape décisive » (5 juin 1936)
Les masses entrent en lutte avec toutes leurs idées, leurs groupements, leurs traditions, leurs organisations. Les partis continuent de vivre et de lutter. Au cours des élections aux comités d’action, chaque parti essaiera naturellement de faire passer les siens. Les comités d’action prendront leurs décisions à la majorité, avec entière liberté pour les partis et les fractions de s’y grouper. Les comités d’action, par rapport aux partis, peuvent être considérés comme des parlements révolutionnaires : les partis ne sont pas exclus, bien au contraire puisqu’ils sont supposés nécessaires ; mais en même temps, ils sont contrôlés dans l’action et les masses apprennent à se libérer de l’influence des partis pourris.
Cela signifie t il que les comités d’action sont des soviets ? Dans certaines conditions, les comités d’action peuvent devenir des soviets. Il serait néanmoins erroné de désigner de ce nom les comité d’action. Aujourd’hui en effet, en 1935, les masses populaires sont habituées à associer au nom de soviet l’idée du pouvoir déjà conquis. Et nous n’en sommes pas encore près en France. En Russie, les soviets n’ont pas du tout été pendant leurs premiers pas ce qu’ils devaient devenir par la suite, ils ont même souvent, à l’époque, porté le nom modeste de comités ouvriers ou de comités de grève.
Les comités d’action, dans leur stade actuel, ont pour tâche d’unifier la lutte défensive des masses travailleuses en France, et aussi de leur donner la conscience de leur propre force pour l’offensive à venir. Cela aboutira t il aux soviets véritables ? Cela dépend de la réponse à la question de savoir si l’actuelle situation critique en France se développera ou non jusqu’à sa conclusion révolutionnaire. Or cela ne dépend pas uniquement de la volonté de l’avant garde révolutionnaire, mais aussi de nombre de conditions objectives. En tout cas, le mouvement de masses qui se heurte actuellement à la barrière du Front populaire n’avancera pas sans les comités d’action [5].
Des tâches telles que la création de la milice ouvrière, l’armement des ouvriers, la préparation de la grève générale, resteront sur le papier si la masse ne s’attelle pas elle même à la lutte, par des organes responsables. Seuls ces comités d’action nés de la lutte peuvent réaliser la véritable milice, comptant non des milliers, mais des dizaines de milliers de combattants. Seuls les comités d’action couvrant les principaux centres du pays pourront choisir le moment de passer à des méthodes de lutte plus décidées, dont la direction leur appartiendra de droit.
Il découle des considérations exposées plus haut un certain nombre de conclusions pour l’activité politique des révolutionnaires prolétariens en France. La première concerne la prétendue “ gauche révolutionnaire ”. Ce groupe se caractérise par sa totale incompréhension des lois du mouvement des masses. Les centristes ont beau bavarder sur “ les masses ”, c’est toujours sur l’appareil réformiste qu’ils s’orientent. En répétant tels ou tels mots d’ordre révolutionnaires, Marceau Pivert continue à les subordonner au principe abstrait de l’ “ unité organique ”, qui se révèle en fait l’unité avec les patriotes contre les révolutionnaires.
Au moment où la question de vie ou de mort pour les masses révolutionnaires est de briser la résistance des appareils social-patriotes unis, les centristes de gauche considèrent l’ “ unité ” de ces appareils comme un bien absolu, situé au dessus des intérêts de la lutte révolutionnaire. Ne peut bâtir des comités d’action que celui qui a compris jusqu’au bout la nécessité de libérer les masses de la direction des traîtres des social patriotes. Cependant, Pivert s’accroche à Zyromski, qui s’accroche à Blum, qui, de concert avec Thorez, s’accroche à Herriot, qui s’accroche à Laval. Pivert entre dans le système du Front populaire ce n’est pas pour rien que la “ gauche révolutionnaire ” a voté au dernier conseil national la honteuse résolution de Blum et le Front populaire entre aussi, comme son “ aile ”, dans le régime bonapartiste de Laval. Si la direction du Front populaire (Herriot-Blum-Cachin-Thorez-Zyromski-Pivert) parvient à se maintenir au cours de la proche période décisive, alors le régime bonapartiste cédera inévitablement sa place au fascisme.
La condition de la victoire du prolétariat est la liquidation de la direction actuelle. Le mot d’ordre de l’ “ unité ” devient, dans ces conditions, non seulement une bêtise, mais un crime. Aucune unité avec les agents de l’impérialisme trançais et de la Société des Nations.
A leur direction perfide, il faut opposer les comités d’action révolutionnaires. On ne peut construire ces comités qu’en démasquant impitoyablement la politique antirévolutionnaire de la prétendue “, gauche révolutionnaire ”, Marceau Pivert en tête. Des illusions et des doutes à cet égard ne peuvent, bien entendu, avoir place dans nos rangs.
Je conclurai volontiers ces quelques remarques par des réflexions fondamentales de nos illustres prédécesseurs. Sans religion de la parole du passé, elles me semblent un élément important de la réflexion.
Léon Trotsky dans Les syndicats dans l’époque de transition :
“Les sections de la IV° Internationale doivent constamment s’efforcer, non seulement de renouveler l’appareil des syndicats, en proposant hardiment et résolument dans les moments critiques de nouveaux leaders prêts à la lutte à la place des fonctionnaires routiniers et des carriéristes, mais encore de créer, dans tous les cas où c’est possible, des organisations de combat autonomes qui répondent mieux aux tâches de la lutte des masses contre la société bourgeoise, sans même s’arrêter, si c’est nécessaire, devant une rupture ouverte avec l’appareil conservateur des syndicats.(...) Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création de comités d’usine, de même qu’ils s’opposeront à tout pas hardi dans la voie de la mobilisation des masses. Il sera, cependant, d’autant plus facile de briser leur opposition que le mouvement aura plus d’ampleur. (...)Cependant, la principale signification des comités est de devenir des états-majors de combat pour les couches ouvrières que le syndicat n’est, en général, pas capable d’atteindre. C’est d’ailleurs précisément de ces couches les plus exploitées que sortiront les détachements les plus dévoués à la révolution. Dès que le comité fait son apparition, il s’établit en fait une DUALITÉ DE POUVOIR dans l’usine. Par son essence même, cette dualité de pouvoir est quelque chose de transitoire, car elle renferme en elle-même deux régimes inconciliables : le régime capitaliste et le régime prolétarien. L’importance principale des comités d’usine consiste précisément en ce qu’ils ouvrent, sinon une période directement révolutionnaire, du moins une période pré-révolutionnaire, entre le régime bourgeois et le régime prolétarien. Que la propagande pour les comités d’usine ne soit ni prématurée ni artificielle, c’est ce que démontrent amplement les vagues d’occupations d’usines qui ont déferlé sur un certain nombre de pays. De nouvelles vagues de ce genre sont inévitables dans un prochain avenir. Il est nécessaire d’ouvrir à temps une campagne en faveur des comités d’usine pour ne pas se trouver pris à l’improviste.”
« Le mot d’ordre de comités ne peut être abordé que par une véritable organisation révolutionnaire, absolument dévouée aux masses, à leur cause, à leur lutte. Les ouvriers français viennent de montrer de nouveau qu’ils sont dignes de leur réputation historique. Il faut leur faire confiance. Les soviets sont toujours nés des grèves. La grève de masse est l’élément naturel de la révolution prolétarienne. D’atelier en atelier, d’usine en usine, de quartier en quartier, de ville en ville, les comités d’action doivent établir entre eux une liaison étroite, se réunir en conférences par villes, par branches de production, par arrondissements, afin de couronner le tout par un congrès de tous les comités d’action de France. » Extraits de Léon Trotsky dans « L’étape décisive » (5 juin 1936)
"Une des erreurs les plus grandes et les plus dangereuses que commettent les communistes (comme, d’ailleurs, les révolutionnaires en général qui ont mené à bien le début d’une grande révolution), c’est de se figurer que la révolution peut être accomplie par les mains des seuls révolutionnaires. Or, pour assurer le succès de toute action révolutionnaire sérieuse, il faut comprendre et savoir appliquer pratiquement l’idée que les révolutionnaires ne peuvent jouer un rôle que comme avant garde de la classe réellement avancée et viable. L’avant garde ne remplit sa mission que lorsqu’elle sait ne pas se détacher de la masse qu’elle dirige, lorsqu’elle sait véritablement faire progresser toute la masse. Sans l’alliance avec les non communistes dans les domaines d’activité les plus divers, il ne saurait être question d’aucun succès en matière de construction de la société communiste." Lénine dans "Le matérialisme militant"
Léon Trotsky explquait que face à une lutte qui monte il faut mettre en place ces comités malgré les syndicats et les partis qui n’en voudraient pas, se considérant comme concurrencés...
« La principale conquête de la première vague de grève réside dans le fait que des chefs ouvriers sont apparus dans les ateliers et les usines. (…) La grève a secoué, ranimé, renouvelé dans son ensemble le gigantesque organisme de la classe. (…) L’organisation de combat ne coïnciderait pas avec le parti, même s’il existait en France un parti révolutionnaire de masse, car le mouvement est incomparablement plus large qu’un parti. L’organisation de combat ne peut pas non plus coïncider avec les syndicats, qui n’embrassent qu’une partie insignifiante de la classe et sont soumis à une bureaucratie archi-réactionnaire. La nouvelle organisation doit répondre à la nature du mouvement lui-même, refléter la masse en lutte, exprimer sa volonté la plus arrêtée. Il s’agit d’un gouvernement direct de la classe révolutionnaire. Il n’est pas besoin ici d’inventer des formes nouvelles : il y a des précédents historiques. Les ateliers et les usines élisent leurs députés, qui se réunissent pour élaborer en commun les plans de la lutte et pour la diriger. Il n’y a même pas à inventer de nom pour une telle organisation : ce sont les « soviets de députés ouvriers ». (...) Le mot d’ordre de comités ne peut être abordé que par une véritable organisation révolutionnaire, absolument dévouée aux masses, à leur cause, à leur lutte. Les ouvriers français viennent de montrer de nouveau qu’ils sont dignes de leur réputation historique. Il faut leur faire confiance. Les soviets sont toujours nés des grèves. La grève de masse est l’élément naturel de la révolution prolétarienne. D’atelier en atelier, d’usine en usine, de quartier en quartier, de ville en ville, les comités d’action doivent établir entre eux une liaison étroite, se réunir en conférences par villes, par branches de production, par arrondissements, afin de couronner le tout par un congrès de tous les comités d’action de France. »
Extraits de Léon Trotsky dans « L’étape décisive » (5 juin 1936)
Les masses entrent en lutte avec toutes leurs idées, leurs groupements, leurs traditions, leurs organisations. Les partis continuent de vivre et de lutter. Au cours des élections aux comités d’action, chaque parti essaiera naturellement de faire passer les siens. Les comités d’action prendront leurs décisions à la majorité, avec entière liberté pour les partis et les fractions de s’y grouper. Les comités d’action, par rapport aux partis, peuvent être considérés comme des parlements révolutionnaires : les partis ne sont pas exclus, bien au contraire puisqu’ils sont supposés nécessaires ; mais en même temps, ils sont contrôlés dans l’action et les masses apprennent à se libérer de l’influence des partis pourris.
Cela signifie t il que les comités d’action sont des soviets ? Dans certaines conditions, les comités d’action peuvent devenir des soviets. Il serait néanmoins erroné de désigner de ce nom les comité d’action. Aujourd’hui en effet, en 1935, les masses populaires sont habituées à associer au nom de soviet l’idée du pouvoir déjà conquis. Et nous n’en sommes pas encore près en France. En Russie, les soviets n’ont pas du tout été pendant leurs premiers pas ce qu’ils devaient devenir par la suite, ils ont même souvent, à l’époque, porté le nom modeste de comités ouvriers ou de comités de grève.
Les comités d’action, dans leur stade actuel, ont pour tâche d’unifier la lutte défensive des masses travailleuses en France, et aussi de leur donner la conscience de leur propre force pour l’offensive à venir. Cela aboutira t il aux soviets véritables ? Cela dépend de la réponse à la question de savoir si l’actuelle situation critique en France se développera ou non jusqu’à sa conclusion révolutionnaire. Or cela ne dépend pas uniquement de la volonté de l’avant garde révolutionnaire, mais aussi de nombre de conditions objectives. En tout cas, le mouvement de masses qui se heurte actuellement à la barrière du Front populaire n’avancera pas sans les comités d’action [5].
Des tâches telles que la création de la milice ouvrière, l’armement des ouvriers, la préparation de la grève générale, resteront sur le papier si la masse ne s’attelle pas elle même à la lutte, par des organes responsables. Seuls ces comités d’action nés de la lutte peuvent réaliser la véritable milice, comptant non des milliers, mais des dizaines de milliers de combattants. Seuls les comités d’action couvrant les principaux centres du pays pourront choisir le moment de passer à des méthodes de lutte plus décidées, dont la direction leur appartiendra de droit.
Il découle des considérations exposées plus haut un certain nombre de conclusions pour l’activité politique des révolutionnaires prolétariens en France. La première concerne la prétendue “ gauche révolutionnaire ”. Ce groupe se caractérise par sa totale incompréhension des lois du mouvement des masses. Les centristes ont beau bavarder sur “ les masses ”, c’est toujours sur l’appareil réformiste qu’ils s’orientent. En répétant tels ou tels mots d’ordre révolutionnaires, Marceau Pivert continue à les subordonner au principe abstrait de l’ “ unité organique ”, qui se révèle en fait l’unité avec les patriotes contre les révolutionnaires.
Au moment où la question de vie ou de mort pour les masses révolutionnaires est de briser la résistance des appareils social-patriotes unis, les centristes de gauche considèrent l’ “ unité ” de ces appareils comme un bien absolu, situé au dessus des intérêts de la lutte révolutionnaire. Ne peut bâtir des comités d’action que celui qui a compris jusqu’au bout la nécessité de libérer les masses de la direction des traîtres des social patriotes. Cependant, Pivert s’accroche à Zyromski, qui s’accroche à Blum, qui, de concert avec Thorez, s’accroche à Herriot, qui s’accroche à Laval. Pivert entre dans le système du Front populaire ce n’est pas pour rien que la “ gauche révolutionnaire ” a voté au dernier conseil national la honteuse résolution de Blum et le Front populaire entre aussi, comme son “ aile ”, dans le régime bonapartiste de Laval. Si la direction du Front populaire (Herriot-Blum-Cachin-Thorez-Zyromski-Pivert) parvient à se maintenir au cours de la proche période décisive, alors le régime bonapartiste cédera inévitablement sa place au fascisme.
La condition de la victoire du prolétariat est la liquidation de la direction actuelle. Le mot d’ordre de l’ “ unité ” devient, dans ces conditions, non seulement une bêtise, mais un crime. Aucune unité avec les agents de l’impérialisme trançais et de la Société des Nations.
A leur direction perfide, il faut opposer les comités d’action révolutionnaires. On ne peut construire ces comités qu’en démasquant impitoyablement la politique antirévolutionnaire de la prétendue “, gauche révolutionnaire ”, Marceau Pivert en tête. Des illusions et des doutes à cet égard ne peuvent, bien entendu, avoir place dans nos rangs.
Je conclurai volontiers ces quelques remarques par des réflexions fondamentales de nos illustres prédécesseurs. Sans religion de la parole du passé, elles me semblent un élément important de la réflexion.
Léon Trotsky dans Les syndicats dans l’époque de transition :
“Les sections de la IV° Internationale doivent constamment s’efforcer, non seulement de renouveler l’appareil des syndicats, en proposant hardiment et résolument dans les moments critiques de nouveaux leaders prêts à la lutte à la place des fonctionnaires routiniers et des carriéristes, mais encore de créer, dans tous les cas où c’est possible, des organisations de combat autonomes qui répondent mieux aux tâches de la lutte des masses contre la société bourgeoise, sans même s’arrêter, si c’est nécessaire, devant une rupture ouverte avec l’appareil conservateur des syndicats.(...) Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création de comités d’usine, de même qu’ils s’opposeront à tout pas hardi dans la voie de la mobilisation des masses. Il sera, cependant, d’autant plus facile de briser leur opposition que le mouvement aura plus d’ampleur. (...)Cependant, la principale signification des comités est de devenir des états-majors de combat pour les couches ouvrières que le syndicat n’est, en général, pas capable d’atteindre. C’est d’ailleurs précisément de ces couches les plus exploitées que sortiront les détachements les plus dévoués à la révolution. Dès que le comité fait son apparition, il s’établit en fait une DUALITÉ DE POUVOIR dans l’usine. Par son essence même, cette dualité de pouvoir est quelque chose de transitoire, car elle renferme en elle-même deux régimes inconciliables : le régime capitaliste et le régime prolétarien. L’importance principale des comités d’usine consiste précisément en ce qu’ils ouvrent, sinon une période directement révolutionnaire, du moins une période pré-révolutionnaire, entre le régime bourgeois et le régime prolétarien. Que la propagande pour les comités d’usine ne soit ni prématurée ni artificielle, c’est ce que démontrent amplement les vagues d’occupations d’usines qui ont déferlé sur un certain nombre de pays. De nouvelles vagues de ce genre sont inévitables dans un prochain avenir. Il est nécessaire d’ouvrir à temps une campagne en faveur des comités d’usine pour ne pas se trouver pris à l’improviste.”
« Le mot d’ordre de comités ne peut être abordé que par une véritable organisation révolutionnaire, absolument dévouée aux masses, à leur cause, à leur lutte. Les ouvriers français viennent de montrer de nouveau qu’ils sont dignes de leur réputation historique. Il faut leur faire confiance. Les soviets sont toujours nés des grèves. La grève de masse est l’élément naturel de la révolution prolétarienne. D’atelier en atelier, d’usine en usine, de quartier en quartier, de ville en ville, les comités d’action doivent établir entre eux une liaison étroite, se réunir en conférences par villes, par branches de production, par arrondissements, afin de couronner le tout par un congrès de tous les comités d’action de France. » Extraits de Léon Trotsky dans « L’étape décisive » (5 juin 1936)
"Une des erreurs les plus grandes et les plus dangereuses que commettent les communistes (comme, d’ailleurs, les révolutionnaires en général qui ont mené à bien le début d’une grande révolution), c’est de se figurer que la révolution peut être accomplie par les mains des seuls révolutionnaires. Or, pour assurer le succès de toute action révolutionnaire sérieuse, il faut comprendre et savoir appliquer pratiquement l’idée que les révolutionnaires ne peuvent jouer un rôle que comme avant garde de la classe réellement avancée et viable. L’avant garde ne remplit sa mission que lorsqu’elle sait ne pas se détacher de la masse qu’elle dirige, lorsqu’elle sait véritablement faire progresser toute la masse. Sans l’alliance avec les non communistes dans les domaines d’activité les plus divers, il ne saurait être question d’aucun succès en matière de construction de la société communiste." Lénine dans "Le matérialisme militant"
Re: Philippe Poutou
irneh09218 a écrit:Une réponse simple :
Un bon système est celui qui permets au travailleur de racheter sa production ou un équivalent produit par d'autres travailleurs.
Et pour l'instant nous vivons dans un système dans lequel un travailleur doit produire pendant 8 h pour pouvoir racheter moins de 2 h de sa production.
Un bon système c'est quand les travailleurs seront libres et auront le pouvoir sur leurs vies, ce qui passe par l'appropriation par en bas comme l'a indiqué à sa façon Poutou, ou, autrement dit, par le développement des organes de pouvoir des travailleurs. Ce qui m’intéresse c'est cela : que nous dirigions nos propres affaires.
par Robert Paris le Dim 26 Fév - 14:38
Comment tourner autour du pot pour ne pas parler de conseils ouvriers !
C'est pas le mot qui importe, en France la tradition utilise d'autres mots pour signifier la même chose, comme les coordinations de comités de grèves ou d'AG démocratiques, en Hongrie, en Iran et en Irak se furent les Conseils ouvriers, au Chili les Cordons ouvriers et les commandos ruraux, en Russie les Soviets, en Espagne la fin de la dictature vit des expériences d'auto-organisation dont certaines furent normalisées ensuite en syndicats, toutes sortes de moutures intermédiaires sont pensables, et 50 façons de naitre, etc..
Ce qui importe c'est d'expliquer ce que c'est (en partie des organes de lutte et d'unité de la classe), d'en démontrer la légitimité et l'utilité réelle. De trouver les chemins qui nous amènent à ces creusets d'unité que sont les organes d'auto-organisation .
Un dernier mot : ce n'est pas en cherchant à se rapprocher de textes qu'on démontre quoique ce soit, mais à contrario c'est bien en démontrant sans cesse qu'une orientation est la bonne.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Video "On est pas couchés"
Très utile, à faire circuler:
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/31107
http://www.npa2009.org/npa-tv/all/all/31107
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Philippe Poutou
D'accord, il faut se garder du fétichisme des mots, des formules, des textes. Il n'en reste pas moins que nous devons mettre en avant la nécessité du "pouvoir des travailleurs organisés démocratiquement dans les quartiers et les usines", avec des élus révocables, rémunérés au niveau des ouvriers qualifiés. C'est le modèle de la Commune de Paris.Copas
C'est pas le mot qui importe, en France la tradition utilise d'autres mots pour signifier la même chose, comme les coordinations de comités de grèves ou d'AG démocratiques, en Hongrie, en Iran et en Irak se furent les Conseils ouvriers, au Chili les Cordons ouvriers et les commandos ruraux, en Russie les Soviets, en Espagne la fin de la dictature vit des expériences d'auto-organisation dont certaines furent normalisées ensuite en syndicats, toutes sortes de moutures intermédiaires sont pensables, et 50 façons de naitre, etc..
Alors, bien sûr, toute mobilisation, toute lutte est plus efficace qu'un long programme - il me semble que c'est Marx ou Lénine qui a dit quelque chose de ce genre. Mais il faut tout de même essayer de relier les deux et, à défaut de tout dire, car les puristes trouveront toujours qu'il manque un article, éviter surtout de dire des choses fausses ou ambigües, qui seront inévitablement interprétées de façon réformiste. Nombre de questions perfides des journalistes ont d'ailleurs pour objectif de nous piéger sur ce terrain. Et ils y arrivent assez bien, reconnaissons-le. Car les Pulvar et cie sont certainement des défenseurs du système, parfois de très mauvaise foi, mais ce ne sont pas des imbéciles, ce sont des gens cultivés qui eux aussi connaissent l'histoire et nous la balancent.
Au lieu de botter en touche comme le faisaient Olivier et Arlette, et parfois d'apporter des réponses quasi réformistes et équivoques, mieux vaut annoncer la couleur... rouge, sous peine de se faire piéger. Surtout dans cette période de crise où il n'y a plus (ou plus beaucoup) de grain à moudre pour les miettes...
__
Sinon, côté puristes, il ne faut pas oublier que, dans les médias, le ton et l'attitude comptent autant que le texte. Comme dans la chanson. Un ton déterminé, comme celui de Poutou dans la dernière émission, ou celui de Nathalie, ça donne envie de se révolter, de lutter, ça inspire un sentiment de fierté d'être représenté par un travailleur du rang qui parle haut et fort, qui se fait respecter. C'est aussi important que les analyses...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Philippe Poutou
verié2 a écrit:D'accord, il faut se garder du fétichisme des mots, des formules, des textes. Il n'en reste pas moins que nous devons mettre en avant la nécessité du "pouvoir des travailleurs organisés démocratiquement dans les quartiers et les usines", avec des élus révocables, rémunérés au niveau des ouvriers qualifiés. C'est le modèle de la Commune de Paris.Copas
C'est pas le mot qui importe, en France la tradition utilise d'autres mots pour signifier la même chose, comme les coordinations de comités de grèves ou d'AG démocratiques, en Hongrie, en Iran et en Irak se furent les Conseils ouvriers, au Chili les Cordons ouvriers et les commandos ruraux, en Russie les Soviets, en Espagne la fin de la dictature vit des expériences d'auto-organisation dont certaines furent normalisées ensuite en syndicats, toutes sortes de moutures intermédiaires sont pensables, et 50 façons de naitre, etc..
Alors, bien sûr, toute mobilisation, toute lutte est plus efficace qu'un long programme - il me semble que c'est Marx ou Lénine qui a dit quelque chose de ce genre. Mais il faut tout de même essayer de relier les deux et, à défaut de tout dire, car les puristes trouveront toujours qu'il manque un article, éviter surtout de dire des choses fausses ou ambigües, qui seront inévitablement interprétées de façon réformiste. Nombre de questions perfides des journalistes ont d'ailleurs pour objectif de nous piéger sur ce terrain. Et ils y arrivent assez bien, reconnaissons-le. Car les Pulvar et cie sont certainement des défenseurs du système, parfois de très mauvaise foi, mais ce ne sont pas des imbéciles, ce sont des gens cultivés qui eux aussi connaissent l'histoire et nous la balancent.
Au lieu de botter en touche comme le faisaient Olivier et Arlette, et parfois d'apporter des réponses quasi réformistes et équivoques, mieux vaut annoncer la couleur... rouge, sous peine de se faire piéger. Surtout dans cette période de crise où il n'y a plus (ou plus beaucoup) de grain à moudre pour les miettes...
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Sinon, côté puristes, il ne faut pas oublier que, dans les médias, le ton et l'attitude comptent autant que le texte. Comme dans la chanson. Un ton déterminé, comme celui de Poutou dans la dernière émission, ou celui de Nathalie, ça donne envie de se révolter, de lutter, ça inspire un sentiment de fierté d'être représenté par un travailleur du rang qui parle haut et fort, qui se fait respecter. C'est aussi important que les analyses...
pas que dans les médiza. si dans une boite le délégué du personnel combatif et autre n'est pas capable de tenir téte à la direction, en prive et en public il peut faire le combatif tant qu'i veux cela ne marchera pas. de plus pas mal de salariés ou pas voterons pour une impression de combativité, un sentiment diffus, une appropriation de la représentativité de poutou, une identification ou pas panchoa
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
Poutou chez Ruquier (videos) vu bellaciao
dimanche 26 février 2012 - 14h09
9 commentaires
Poutou est repassé chez Ruquier, et il avait la pèche....
Philippe Poutou contre Ruquier, Pulvar et Polony : le retour du dîner de cons ?
de Bruno Roger-Petit
LE PLUS. Invité pour la seconde fois d’"On n’est pas couché", Philippe Poutou, le candidat du NPA, a dû s’expliquer sur les critiques qu’il avait faites de l’émission lors son premier passage. Après le "mépris de classe", les animateurs ont-ils fait dans le mépris de caste ? Par Bruno Roger-Petit, chroniqueur politique.
Samedi soir, Philippe Poutou était l’invité d’"On n’est pas couché", l’émission animée par Laurent Ruquier, Audrey Pulvar et Natacha Polony sur France 2. Il y a quatre mois, le candidat du NPA y avait été fort maltraité, en mode mépris de classe. Il y a encore maltraité, mais cette fois-ci, en mode mépris de caste.
Ceux qui ont regardé samedi l’émission de France 2 ont pu assister à un curieux spectacle : pour la première fois, un candidat à l’élection présidentielle fut d’abord interrogé, non sur son programme, mais sur ce qu’il avait écrit dans un petit livre sur son précédent passage dans l’émission, où il raconte l’évidence : oui, pour beaucoup de téléspectateurs, Ruquier, Pulvar et Polony (bien aidé par Michel Onfray, soutien officiel d’Arnaud Montebourg) l’avaient considéré avec hauteur et condescendance lors de sa première prestation dans "ONPC".
Le spectacle fut hallucinant de narcissisme blessé. Entre tribunal révolutionnaire et procès de Moscou. Poutou pensait mal, il devait le reconnaître et l’avouer, avant exécution.
Chacun des trois animateurs, mué en procureur, y est allé de son petit couplet destiné à montrer que non, le mépris de classe, ce n’est pas le genre de la maison, en une formidable opération de démenti sous forme de réquisitoire, qui, in fine, démontrait le bien-fondé des propos de Poutou. A trop vouloir se disculper, on finit pas avouer, implicitement...
Laurent Ruquier a rappelé des origines ouvrières. "Je suis fils d’ouvrier chaudronnier dans les chantiers navals. [...] Quand on a été ouvrier, on le reste tout le temps" a-t-il dit dans un étonnant lapsus, puisqu’il n’a jamais été ouvrier, sans doute voulait-il dire que lorsque l’on est issu d’un milieu ouvrier, on n’en sort jamais.
Mais il a oublié en revanche qu’il y a belle lurette que la triplette Tchernia-Serrault-Poiret [1], alliée à Bourdieu, a démontré que le couplet "petit-fils d’ouvrier, fils d’ouvrier, ouvrier moi-même" était le triste alibi mis en avant par ceux qui ont l’habitus du bourgeois honteux, l’habitus de celui qui, changeant de classe, a changé de camp mais ne veut pas le reconnaître. Ce n’est pas parce que l’on est né fils d’ouvrier qu’on est à l’abri d’un habitus bourgeois.
Le décalage entre origine vraie et réussite apparente. Souffrance stendhalienne.
Natacha Polony a opté pour le rappel de ses amitiés paysannes, "J’ai beaucoup d’amis paysans" a-t-elle proclamé, "des gens qui se lèvent à cinq heures du matin et ne gagnent pas plus de 2000 euros par mois", ne manquait plus que le rappel de la terre qui ne ment pas pour expliquer à Poutou que le sel de la terre, c’est le paysan français de la classe laborieuse, pas l’ouvrier internationaliste de la classe dangereuse.
La nostalgie de la France des terroirs face à la mondialisation des classes populaires. Souffrance barrésienne.
Enfin, Audrey Pulvar, la plus inflexible, la plus déterminée à faire avouer Poutou, à prononcer sa condamnation, a choisi un registre dialectique authentiquement robespierriste, entre sous-entendus et insinuations.
Parlant du livre de Poutou, elle a dit : "c’est vous qui signez ce livre, donc vous êtes engagé par les propos qui sont tenus dedans", façon habile de sous-entendre qu’il n’en est peut-être pas l’auteur et de jeter un doute sur ces capacités d’écriture.
Évoquant la première et désormais inoubliable prestation de Poutou à "ONPC", elle a dit : "Personne ne vous avait mis de pistolet sur la tempe pour venir", oubliant que le candidat du NPA, si peu invité dans les médias, est obligé d’accepter les propositions, toutes les propositions, et que dans ces conditions, il ne peut qu’accepter, les rares sollicitations. Le pistolet n’est pas sur la tempe, il est dans le dos.
Abordant la thématique du mépris social brandi par Poutou, elle a dit : "Ce qui aurait été du mépris social de notre part, ça aurait été de vous traiter différemment des autres invités politiques [...] Demandez à Wauquiez, Séguéla, Moscovici, s’ils ont passé un bon moment", argumentation qui se retourne contre elle dans la mesure où elle est en train de questionner Poutou sur une thématique jamais abordée avec les autres invités, leur rapport personnel avec l’émission et ses animateurs, ce qui indique que justement, il n’est pas traité comme les autres, et que le téléspectateur en est témoin.
Audrey Pulvar n’a rien épargné à Poutou. Elle s’est affichée inflexible et rigide, incarnant terreur cathodique et vertu télévisuelle. Elle est même allée jusqu’à le traiter de "stalinien" alors que c’est elle qui usait et abusait d’une dialectique en rapport. Étonnant.
On a senti Audrey Pulvar profondément blessée par l’accusation de mépris de classe et/ou de mépris social à l’encontre du candidat du NPA, et on en souffre avec elle, par empathie. Mais il n’est pas certain que la posture et la dialectique adoptée dans l’émission contre Poutou soient de nature à effacer cette première impression.
Le héros s’élève et est contraint de nier ce qu’il fut. Souffrance Maupassantienne.
Cela étant dit, on aura noté également les progrès de Poutou et du NPA. D’une part, le public de l’émission a applaudi à plusieurs reprises le candidat, ce qui tendrait à prouver que les trotskystes savent encore vous bourrer une salle à l’occasion. D’autre part, il est évident que Philippe Poutou apprend à maîtriser davantage l’outil télévisuel, car il n’a pas répugné à se lancer dans des tirades que l’on devinait bien préparées à l’avance, le tout sans se laisser interrompre.
Ce fut donc, encore une fois, une passionnante émission de télévision. De notre époque. Il y a donc, comme toujours, une leçon à en tirer sur les temps que nous vivons.
A voir les trois animateurs se défendre de ne pas être ce qu’on dit qu’ils sont en montrant qu’ils sont bien ce qu’on dit qu’ils sont, on pouvait d’un coup comprendre le problème d’une partie de l’élite politico-médiatique française : elle n’est pas ce qu’elle dit, elle ne fait pas ce qu’elle dit, elle ne dit pas ce qu’elle fait. Elle fonctionne en caste, de manière verticale, à preuve la solidarité affichée par le tandem Polony/Pulvar, exerçant son pouvoir du haut vers le bas. caste supérieure et caste inférieure : transcendance des clivages horizontaux gauche/droite.
Étonnez-vous après cela que Nicolas Sarkozy ait choisi cette posture pour faire campagne...
Plus que de mépris de classe, Poutou a été la victime d’un mépris de caste. Est-ce plus grave ?
[1] : les cinéphiles les plus avertis sauront identifier le film d’où est extrait cette réplique culte. [retour au texte]
http://leplus.nouvelobs.com/contrib...
dimanche 26 février 2012 - 14h09
9 commentaires
Poutou est repassé chez Ruquier, et il avait la pèche....
Philippe Poutou contre Ruquier, Pulvar et Polony : le retour du dîner de cons ?
de Bruno Roger-Petit
LE PLUS. Invité pour la seconde fois d’"On n’est pas couché", Philippe Poutou, le candidat du NPA, a dû s’expliquer sur les critiques qu’il avait faites de l’émission lors son premier passage. Après le "mépris de classe", les animateurs ont-ils fait dans le mépris de caste ? Par Bruno Roger-Petit, chroniqueur politique.
Samedi soir, Philippe Poutou était l’invité d’"On n’est pas couché", l’émission animée par Laurent Ruquier, Audrey Pulvar et Natacha Polony sur France 2. Il y a quatre mois, le candidat du NPA y avait été fort maltraité, en mode mépris de classe. Il y a encore maltraité, mais cette fois-ci, en mode mépris de caste.
Ceux qui ont regardé samedi l’émission de France 2 ont pu assister à un curieux spectacle : pour la première fois, un candidat à l’élection présidentielle fut d’abord interrogé, non sur son programme, mais sur ce qu’il avait écrit dans un petit livre sur son précédent passage dans l’émission, où il raconte l’évidence : oui, pour beaucoup de téléspectateurs, Ruquier, Pulvar et Polony (bien aidé par Michel Onfray, soutien officiel d’Arnaud Montebourg) l’avaient considéré avec hauteur et condescendance lors de sa première prestation dans "ONPC".
Le spectacle fut hallucinant de narcissisme blessé. Entre tribunal révolutionnaire et procès de Moscou. Poutou pensait mal, il devait le reconnaître et l’avouer, avant exécution.
Chacun des trois animateurs, mué en procureur, y est allé de son petit couplet destiné à montrer que non, le mépris de classe, ce n’est pas le genre de la maison, en une formidable opération de démenti sous forme de réquisitoire, qui, in fine, démontrait le bien-fondé des propos de Poutou. A trop vouloir se disculper, on finit pas avouer, implicitement...
Laurent Ruquier a rappelé des origines ouvrières. "Je suis fils d’ouvrier chaudronnier dans les chantiers navals. [...] Quand on a été ouvrier, on le reste tout le temps" a-t-il dit dans un étonnant lapsus, puisqu’il n’a jamais été ouvrier, sans doute voulait-il dire que lorsque l’on est issu d’un milieu ouvrier, on n’en sort jamais.
Mais il a oublié en revanche qu’il y a belle lurette que la triplette Tchernia-Serrault-Poiret [1], alliée à Bourdieu, a démontré que le couplet "petit-fils d’ouvrier, fils d’ouvrier, ouvrier moi-même" était le triste alibi mis en avant par ceux qui ont l’habitus du bourgeois honteux, l’habitus de celui qui, changeant de classe, a changé de camp mais ne veut pas le reconnaître. Ce n’est pas parce que l’on est né fils d’ouvrier qu’on est à l’abri d’un habitus bourgeois.
Le décalage entre origine vraie et réussite apparente. Souffrance stendhalienne.
Natacha Polony a opté pour le rappel de ses amitiés paysannes, "J’ai beaucoup d’amis paysans" a-t-elle proclamé, "des gens qui se lèvent à cinq heures du matin et ne gagnent pas plus de 2000 euros par mois", ne manquait plus que le rappel de la terre qui ne ment pas pour expliquer à Poutou que le sel de la terre, c’est le paysan français de la classe laborieuse, pas l’ouvrier internationaliste de la classe dangereuse.
La nostalgie de la France des terroirs face à la mondialisation des classes populaires. Souffrance barrésienne.
Enfin, Audrey Pulvar, la plus inflexible, la plus déterminée à faire avouer Poutou, à prononcer sa condamnation, a choisi un registre dialectique authentiquement robespierriste, entre sous-entendus et insinuations.
Parlant du livre de Poutou, elle a dit : "c’est vous qui signez ce livre, donc vous êtes engagé par les propos qui sont tenus dedans", façon habile de sous-entendre qu’il n’en est peut-être pas l’auteur et de jeter un doute sur ces capacités d’écriture.
Évoquant la première et désormais inoubliable prestation de Poutou à "ONPC", elle a dit : "Personne ne vous avait mis de pistolet sur la tempe pour venir", oubliant que le candidat du NPA, si peu invité dans les médias, est obligé d’accepter les propositions, toutes les propositions, et que dans ces conditions, il ne peut qu’accepter, les rares sollicitations. Le pistolet n’est pas sur la tempe, il est dans le dos.
Abordant la thématique du mépris social brandi par Poutou, elle a dit : "Ce qui aurait été du mépris social de notre part, ça aurait été de vous traiter différemment des autres invités politiques [...] Demandez à Wauquiez, Séguéla, Moscovici, s’ils ont passé un bon moment", argumentation qui se retourne contre elle dans la mesure où elle est en train de questionner Poutou sur une thématique jamais abordée avec les autres invités, leur rapport personnel avec l’émission et ses animateurs, ce qui indique que justement, il n’est pas traité comme les autres, et que le téléspectateur en est témoin.
Audrey Pulvar n’a rien épargné à Poutou. Elle s’est affichée inflexible et rigide, incarnant terreur cathodique et vertu télévisuelle. Elle est même allée jusqu’à le traiter de "stalinien" alors que c’est elle qui usait et abusait d’une dialectique en rapport. Étonnant.
On a senti Audrey Pulvar profondément blessée par l’accusation de mépris de classe et/ou de mépris social à l’encontre du candidat du NPA, et on en souffre avec elle, par empathie. Mais il n’est pas certain que la posture et la dialectique adoptée dans l’émission contre Poutou soient de nature à effacer cette première impression.
Le héros s’élève et est contraint de nier ce qu’il fut. Souffrance Maupassantienne.
Cela étant dit, on aura noté également les progrès de Poutou et du NPA. D’une part, le public de l’émission a applaudi à plusieurs reprises le candidat, ce qui tendrait à prouver que les trotskystes savent encore vous bourrer une salle à l’occasion. D’autre part, il est évident que Philippe Poutou apprend à maîtriser davantage l’outil télévisuel, car il n’a pas répugné à se lancer dans des tirades que l’on devinait bien préparées à l’avance, le tout sans se laisser interrompre.
Ce fut donc, encore une fois, une passionnante émission de télévision. De notre époque. Il y a donc, comme toujours, une leçon à en tirer sur les temps que nous vivons.
A voir les trois animateurs se défendre de ne pas être ce qu’on dit qu’ils sont en montrant qu’ils sont bien ce qu’on dit qu’ils sont, on pouvait d’un coup comprendre le problème d’une partie de l’élite politico-médiatique française : elle n’est pas ce qu’elle dit, elle ne fait pas ce qu’elle dit, elle ne dit pas ce qu’elle fait. Elle fonctionne en caste, de manière verticale, à preuve la solidarité affichée par le tandem Polony/Pulvar, exerçant son pouvoir du haut vers le bas. caste supérieure et caste inférieure : transcendance des clivages horizontaux gauche/droite.
Étonnez-vous après cela que Nicolas Sarkozy ait choisi cette posture pour faire campagne...
Plus que de mépris de classe, Poutou a été la victime d’un mépris de caste. Est-ce plus grave ?
[1] : les cinéphiles les plus avertis sauront identifier le film d’où est extrait cette réplique culte. [retour au texte]
http://leplus.nouvelobs.com/contrib...
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
ce soir lundi sur la 2 debat avec POUTOU, Calvi, le PS, le FN, MKN, le modem panchoa
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
Je viens de regarder Poutou chez Ruquier, c'est vrai que tout n'est pas idéal dans ce qu'il raconte (ou ne raconte pas, cela dit c'est sans doute pas de son seul fait, il est coincé par certaines ambiguités constitutives du NPA... sans parler du coup de la sécurité sociale pour les PME...) mais y a un sacré bon changement, c'est bien sûr pas d'hier soir mais c'est vraiment une bonne nouvelle. Dommage que la camapgne officielle ne commence pas plus tôt (je dis ça pour les temps de parole). J'espère que ça aura donné la patate à quelques mecs et filles derrière leurs écrans, en tous cas moi ça m'a fait plaisir d'entendre ça.
Invité- Invité
Re: Philippe Poutou
Sarkozy candidat du peuple ? "Une grosse blague" pour Besancenot (NPA)
ce soir sur la 2 le tournant de la campagne Poutou??? peut étt bien mon brave panchoa
lundi 27 février 2012
PARIS, 26 fév 2012 (AFP) - Olivier Besancenot (Nouveau parti anticapitaliste), a estimé dimanche que Nicolas Sarkozy s'affichant en "candidat du peuple", ça ressemble "à une grosse blague".
"Ca ressemble surtout à une grosse blague. Là, il nous fait du remix. En musique, le remix, c'est pas mal. Le problème, c'est que pendant cinq ans, il a fait du live!", a lancé sur Canal + l'ex-candidat à l'Elysée, auquel a succédé Philippe Poutou pour 2012.
"Le candidat du peuple qui était juste avant le candidat des riches, il y a quelque chose que je ne pige pas", a dit le leader trotskiste.
"Pour transformer le président des riches en candidat du peuple, à mon avis, Garcimore et Majax réunis (ndlr deux prestidigitateurs), ils n'arriveront pas à le faire!", a-t-il dit. "Parce que c'est quelqu'un qui a fait en sorte que les plus riches se gavent alors qu'il y a une crise économique sans nom depuis 2008".
Et la proposition de M.Sarkozy de supprimer les retraites chapeaux, les parachutes dorés? "Il est chaud bouillant contre la finance, sauf qu'il y a les faits", a répondu le jeune postier, faisant valoir que l'année dernière, les salaires des patrons du CAC 40 ont "augmenté de 35%".
"Donc ces fausses larmes de crocodile, qu'il les remballe! La prochaine fois, il va nous faire croire qu'il ne va pas réserver le Fouquet's, il va réserver quoi? Un grec-frites pour bien montrer qu'il est proche du peuple ? Personne n'y croit!", a-t-il poursuivi, se qualifiant avec ses camarades de "résistants de la première heure contre ce gouvernement".
cp/cgd/jmg
ce soir sur la 2 le tournant de la campagne Poutou??? peut étt bien mon brave panchoa
lundi 27 février 2012
PARIS, 26 fév 2012 (AFP) - Olivier Besancenot (Nouveau parti anticapitaliste), a estimé dimanche que Nicolas Sarkozy s'affichant en "candidat du peuple", ça ressemble "à une grosse blague".
"Ca ressemble surtout à une grosse blague. Là, il nous fait du remix. En musique, le remix, c'est pas mal. Le problème, c'est que pendant cinq ans, il a fait du live!", a lancé sur Canal + l'ex-candidat à l'Elysée, auquel a succédé Philippe Poutou pour 2012.
"Le candidat du peuple qui était juste avant le candidat des riches, il y a quelque chose que je ne pige pas", a dit le leader trotskiste.
"Pour transformer le président des riches en candidat du peuple, à mon avis, Garcimore et Majax réunis (ndlr deux prestidigitateurs), ils n'arriveront pas à le faire!", a-t-il dit. "Parce que c'est quelqu'un qui a fait en sorte que les plus riches se gavent alors qu'il y a une crise économique sans nom depuis 2008".
Et la proposition de M.Sarkozy de supprimer les retraites chapeaux, les parachutes dorés? "Il est chaud bouillant contre la finance, sauf qu'il y a les faits", a répondu le jeune postier, faisant valoir que l'année dernière, les salaires des patrons du CAC 40 ont "augmenté de 35%".
"Donc ces fausses larmes de crocodile, qu'il les remballe! La prochaine fois, il va nous faire croire qu'il ne va pas réserver le Fouquet's, il va réserver quoi? Un grec-frites pour bien montrer qu'il est proche du peuple ? Personne n'y croit!", a-t-il poursuivi, se qualifiant avec ses camarades de "résistants de la première heure contre ce gouvernement".
cp/cgd/jmg
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
Philippe Poutou appelle les salariés de Florange à "ne pas se résigner"
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/02/27/philippe-poutou-appelle-les-salaries-de-florange-a-ne-pas-se-resigner_1649040_1471069.html
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/02/27/philippe-poutou-appelle-les-salaries-de-florange-a-ne-pas-se-resigner_1649040_1471069.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Philippe Poutou
Olivier Besancenot - Dimanche+ -2ème partie 26/02/2012
Olivier Besancenot - Dimanche+ -1ère partie 26/02/2012
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Philippe Poutou
Ici les deux videos:
http://www.npa2009.org/content/olivier-besancenot-dimanche-1%C3%A8re-partie-26022012
http://www.npa2009.org/content/olivier-besancenot-dimanche-1%C3%A8re-partie-26022012
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Philippe Poutou
J'ai vu Poutou hier à la télé et ce qui m'a frappé c'est qu'il proposait la même chose que le FdG : salaire maximum, hausse du smic. Sur ce forum il y a pas mal de rejet du FdG parce que c'est un truc à moitié réformiste, mais dans le discours du candidat NPA on a la même chose. Alors à quoi ça sert d'excommunier les pseudo-réformistes si c'est pour dire presque la même chose en rajoutant le mot "anti-capitaliste" par ci par là ?
ronx- Messages : 17
Date d'inscription : 10/02/2011
Re: Philippe Poutou
La différence fondamentale, c'est tout de même que l'extrême-gauche et ses candidats, Poutou et Arthaud, appellent à la généralisation des luttes et au contrôle des travailleursronx a écrit:J'ai vu Poutou hier à la télé et ce qui m'a frappé c'est qu'il proposait la même chose que le FdG : salaire maximum, hausse du smic. Sur ce forum il y a pas mal de rejet du FdG parce que c'est un truc à moitié réformiste, mais dans le discours du candidat NPA on a la même chose. Alors à quoi ça sert d'excommunier les pseudo-réformistes si c'est pour dire presque la même chose en rajoutant le mot "anti-capitaliste" par ci par là ?
(même si c'est parfois de façon un peu ambigüe) et non à un bon gouvernement de gauche.
Sur les revendications, avant 1981, le PCF et même le PS, avaient des revendications assez radicales... qu'ils se sont empressés d'oublier une fois au gouvernement.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Philippe Poutou
dictature télévisuelle vu bellaciao
de : provola
lundi 27 février 2012 - 23h04
4 commentaires
Philippe Poutou le candidat du NPA était l’invité samedi soir de l’émission "on n’est pas couché" de Ruquier interviewé par les animatrices Polony et Pulvar, pour une mise à mort annoncée, à l’allure d’une corrida, où le taureau n’a strictement aucune chance d’en réchapper. Voir ainsi le bonhomme du peuple au milieu d’une bande de protégés du PAF, de cette élite coupée du monde, enfarinée, maquillée comme les aguicheuses du bois de Boulogne voisin, imbue d’elle-même, sans autre expérience que de débiter depuis des lustres, les évidences de la pensée unique, voir l’honnête combattant se ramener avec son courage et ses convictions pour unique défense aura remué un énorme malaise.
Le petit trublion était là par la bonne volonté des seigneurs en place, qu’on se le dise. Ruquier commença par rappeler que la première invitation n’était pas une obligation pour lui car se situant hors campagne électorale, que Poutou devait lui en être reconnaissant au lieu de maugréer sur le peu de temps d’antenne habituellement réservé sur les antennes à son parti.
Polony et Pulvar en bonnes chiennes de garde du système se sont offusquées des remontrances adressées à leur impartialité légendaire par le candidat frustré d’avoir été malmené lors du premier round.
Ces figures du journalisme de salon, s’estimant au dessus de tous soupçons de connivence avec les élites politico-médiatiques ont agressé l’invité par une arabesque emplie de morgue. Le pire dans cette façon qu’on ces détenteurs de la vérité révélée d’asséner leur dictat est que je les crois sincères. Je crois ces élites inconscientes, peut-être issues de milieux modestes mais justement par ce simple fait incapables de comprendre leur propre conversion à la défense des intérêts de leur nouveaux mentors.
Combien d’anciens ouvriers, de bosseurs acharnés qui ont réussi, de chanceux du business ou du show-business, combien de nouveaux riches sont-ils convaincus d’avoir découvert le graal et se croient soudain devenus les élus de Dieu, tout simplement
Avoir été fils d’ouvrier, fils d’employé ou de paysan, et avoir eu la chance de bien gagner sa vie, avoir réussi là ou des millions d’autres doivent tirer la charrue toute leur vie , les dispensent d’avoir a garder les pieds sur terre, de conserver le devoir de participer pleinement à la solidarité nationale.
Ruquier y est allé de son : "je suis fils de chaudronnier", Pulvar de son : "comment savez-vous que mes amis et mes proches sont des gens fortunés", Hélène Séguara l’artiste de service qui s’est vue certainement agressée par le souhait de voir les riches contribuer à hauteur de leurs moyens à la vie de la collectivité est venue soudain nous distiller sa petite tirade sur les vertus de la réussite : « Vous voulez que tous les gens qui réussissent fuient à l’étranger, j’ai commencé en faisant des ménages, je paye mes impôts et je fais travailler du personnel, je crée de la richesse".
Cette folle ne s’apercevait même pas qu’elle était tout simplement là pour promouvoir son disque, avec son fils à ses coté venu également pour vendre sa camelote alors que s’il n’avait pas été le fils de, il n’aurait eu aucune chance de même apparaitre sur le petit écran. La Ségara se voyait donc grassement payée par la grâce du contribuable, alors qu’elle devrait au contraire payer pour faire apparaitre son minois comme toute autre publicité. Une petite recherche sur son parcours montre qu’elle sort son premier disque à 23 ans et que le succès arrive à 25 ans, le ménage n’a pas du la fatiguer outre mesure.
De toute façon le syndrome du nouveau riche, du petit qui a réussi à devenir grand a été étudié par Bourdieu qui a démontré que le couplet "petit-fils d’ouvrier, fils d’ouvrier, ouvrier moi-même" était le triste alibi mis en avant par ceux qui ont l’habitus du bourgeois honteux, l’habitus de celui qui, changeant de classe, a changé de camp mais ne veut pas le reconnaître. Ce n’est pas parce que l’on est né fils d’ouvrier qu’on est à l’abri d’un habitus bourgeois.
Il n’est que d’assister à la dégringolade de la Morano, vers les bas-fonds du ridicule, de la groupie utile de l’UMP pour se rendre à l’évidence et comprendre la perte de repère, ou mieux, la déchéance morale de ces anciens intouchables devenus nouvelles élites.
de : provola
lundi 27 février 2012 - 23h04
4 commentaires
Philippe Poutou le candidat du NPA était l’invité samedi soir de l’émission "on n’est pas couché" de Ruquier interviewé par les animatrices Polony et Pulvar, pour une mise à mort annoncée, à l’allure d’une corrida, où le taureau n’a strictement aucune chance d’en réchapper. Voir ainsi le bonhomme du peuple au milieu d’une bande de protégés du PAF, de cette élite coupée du monde, enfarinée, maquillée comme les aguicheuses du bois de Boulogne voisin, imbue d’elle-même, sans autre expérience que de débiter depuis des lustres, les évidences de la pensée unique, voir l’honnête combattant se ramener avec son courage et ses convictions pour unique défense aura remué un énorme malaise.
Le petit trublion était là par la bonne volonté des seigneurs en place, qu’on se le dise. Ruquier commença par rappeler que la première invitation n’était pas une obligation pour lui car se situant hors campagne électorale, que Poutou devait lui en être reconnaissant au lieu de maugréer sur le peu de temps d’antenne habituellement réservé sur les antennes à son parti.
Polony et Pulvar en bonnes chiennes de garde du système se sont offusquées des remontrances adressées à leur impartialité légendaire par le candidat frustré d’avoir été malmené lors du premier round.
Ces figures du journalisme de salon, s’estimant au dessus de tous soupçons de connivence avec les élites politico-médiatiques ont agressé l’invité par une arabesque emplie de morgue. Le pire dans cette façon qu’on ces détenteurs de la vérité révélée d’asséner leur dictat est que je les crois sincères. Je crois ces élites inconscientes, peut-être issues de milieux modestes mais justement par ce simple fait incapables de comprendre leur propre conversion à la défense des intérêts de leur nouveaux mentors.
Combien d’anciens ouvriers, de bosseurs acharnés qui ont réussi, de chanceux du business ou du show-business, combien de nouveaux riches sont-ils convaincus d’avoir découvert le graal et se croient soudain devenus les élus de Dieu, tout simplement
Avoir été fils d’ouvrier, fils d’employé ou de paysan, et avoir eu la chance de bien gagner sa vie, avoir réussi là ou des millions d’autres doivent tirer la charrue toute leur vie , les dispensent d’avoir a garder les pieds sur terre, de conserver le devoir de participer pleinement à la solidarité nationale.
Ruquier y est allé de son : "je suis fils de chaudronnier", Pulvar de son : "comment savez-vous que mes amis et mes proches sont des gens fortunés", Hélène Séguara l’artiste de service qui s’est vue certainement agressée par le souhait de voir les riches contribuer à hauteur de leurs moyens à la vie de la collectivité est venue soudain nous distiller sa petite tirade sur les vertus de la réussite : « Vous voulez que tous les gens qui réussissent fuient à l’étranger, j’ai commencé en faisant des ménages, je paye mes impôts et je fais travailler du personnel, je crée de la richesse".
Cette folle ne s’apercevait même pas qu’elle était tout simplement là pour promouvoir son disque, avec son fils à ses coté venu également pour vendre sa camelote alors que s’il n’avait pas été le fils de, il n’aurait eu aucune chance de même apparaitre sur le petit écran. La Ségara se voyait donc grassement payée par la grâce du contribuable, alors qu’elle devrait au contraire payer pour faire apparaitre son minois comme toute autre publicité. Une petite recherche sur son parcours montre qu’elle sort son premier disque à 23 ans et que le succès arrive à 25 ans, le ménage n’a pas du la fatiguer outre mesure.
De toute façon le syndrome du nouveau riche, du petit qui a réussi à devenir grand a été étudié par Bourdieu qui a démontré que le couplet "petit-fils d’ouvrier, fils d’ouvrier, ouvrier moi-même" était le triste alibi mis en avant par ceux qui ont l’habitus du bourgeois honteux, l’habitus de celui qui, changeant de classe, a changé de camp mais ne veut pas le reconnaître. Ce n’est pas parce que l’on est né fils d’ouvrier qu’on est à l’abri d’un habitus bourgeois.
Il n’est que d’assister à la dégringolade de la Morano, vers les bas-fonds du ridicule, de la groupie utile de l’UMP pour se rendre à l’évidence et comprendre la perte de repère, ou mieux, la déchéance morale de ces anciens intouchables devenus nouvelles élites.
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
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