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Etats-Unis d'Amérique - Page 7 Empty Grahiques de l'explosion des inégalités qui ont précédé la crise

Message  Roseau Mer 19 Oct - 14:41

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3123
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Etats-Unis d'Amérique - Page 7 Empty Militaire indigné tance les keufs

Message  Roseau Jeu 20 Oct - 1:24

Une scène de rue à New York. Un « marine » qui participe au mouvement d’occupation de Wall Street harangue les flics. Ca commence avec 5 flics, puis 8 … le ton monte … et ca se termine avec 30 casqués !

Voilà ce qu’il dit:

This is not a war zone, these are unharmed people. It does not make you tough to hurt these people! It does not! (Ce n’est pas une zone de combat, ces gens ne sont pas armés. Ce n’est pas parce que vous les maltraitez que vous etes des durs! Pas du tout!)
Why are you hurting these people? There’s no honor in this! (Pourquoi est-ce que vous maltraitez ces gens? Ca n’a rien de glorieux!)
They are not armed, these are unarmed civilians! (Ils ne sont par armés, ce sont des civils, ils n’ont pas d’armes)
You want to fight? Then go to Irak or Afghanistan! (Vous voulez vous battre? alors allez en Iraq ou en Afghanistan!)
Leave these people alone, they are US citizens! (Laissez ces gens tranquilles, ce sont des citoyens américains!)
Stop hurting these people! Why are you doing this to our people? (Arretez de maltraiter ces gens! Pourquoi est-ce que vous faites ca a notre peuple?)
I’ve been in Irak 14 months for my people, and you, you are hurting them! They don’t have guns! (Je viens de passer 14 mois en Afghanistan pour mon peuple et vous vous les maltraitez! Ils n’ont pas de fusils!)
Why are you hurting these people, it does not make any sense! (Pourquoi est-ce que vous les maltraitez? Ca n’a aucun sens!)
How can you sleep at night? There is no honor in this! (Comment est-ce que vous pouvez dormir la nuit? Ou est votre honneur?)
This is the United States of America! If you want to kill or hurt people, go to Irak! (Ici, c’est les Etats-Unis, si vous voulez tuer ou blesser, allez en Iraq!)
Why are you walking like this as if it were a war zone? These people don’t have guns! (Pourquoi est-ce que vous déambulez comme ca, comme si c’était une zone de combat? Ces gens n’ont pas de fusils!)
How tough are you? There is no honor in hurting unharmed civilians! (Vous etes des vrais durs, hein? Il n’y a aucun honneur a maltraiter des civils qui ne sont pas armés!)

https://www.youtube.com/watch?v=WmEHcOc0Sys
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Etats-Unis d'Amérique - Page 7 Empty Re: Etats-Unis d'Amérique

Message  sylvestre Jeu 20 Oct - 15:41

Jonction entre les indignés d'Occupy Wall Street et le personnel en lutte de la société de vente aux enchères Sotheby's.

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Etats-Unis d'Amérique - Page 7 Empty Re: Etats-Unis d'Amérique

Message  Roseau Ven 21 Oct - 18:58

Lettre des Etats-Unis : Occupy Wall Street, Occupy the Media
Corine LESNES
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article23203
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Message  gérard menvussa Ven 21 Oct - 22:56

Pas trés "sympathique" ton article :

Si seulement c’était vrai ! A lire la presse américaine, on a l’impression que la révolution est proche et que la planète va bientôt succomber à une déferlante « peace and love » digne des années 1970. Le mouvement Occupy Wall Street « s’étend », nous dit-on. « Il prend de l’ampleur. » Le 17 octobre, « OWS » a « fêté son anniversaire ». Un mois déjà, et 300 000 dollars en donations, placés, non pas chez Morgan Chase bien que les protestataires s’y rendent fréquemment, mais à la banque Amalgamated, possédée à 100 % par les syndicats.

La presse est à la fête. Occupy Wall Street est dans toutes les pages. La section News, bien sûr, mais aussi Style (pour la créativité des pancartes), Art (« quel logo » pour le mouvement ?), Opinion (« La gauche déclare son indépendance », analyse le sociologue Todd Gitlin). Jamais les manifestations contre la guerre en Irak, même celle de 100 000 personnes en 2003, n’ont bénéficié d’un traitement comme celui-là.

Tous les chroniqueurs ont fait le déplacement de Zuccotti Park pour se rendre compte par eux-mêmes de la nature du mouvement. Ils s’extasient sur le fait que les manifestants, interdits de porte-voix par la police, ont inventé une méthode « générée par le peuple » pour amplifier le son. Les premiers rangs répètent en choeur (LES PREMIERS RANGS REPETENT EN CHŒUR) la phrase de l’orateur (LA PHRASE DE L’ORATEUR), ce qui permet aux rangs du fond (CE QUI PERMET AUX RANGS DU FOND) de suivre les explications (DE SUIVRE LES EXPLICATIONS). C’est lent, fastidieux. Les discours sont hachés, robotisés, mais en même temps collectivisés. Les militants appellent cela : le « micro humain ».

Bizarrement, la presse ne s’attarde jamais sur le nombre de manifestants. « Quelques centaines. » « Plusieurs milliers »... Les chiffres restent des plus flous. Les plateformes de réseaux sociaux signalent les check-ins, les inscriptions aux événements du jour : 6 personnes à Jersey City, 51 à Saint-Louis, 403 à Boston, 3 660 à New York... Le 15 octobre, Nate Silver, du New York Times, a épluché les journaux locaux et les données disponibles. Il en a déduit que les participants à la manifestation internationale n’étaient pas plus de 70 000 dans 150 villes. C’est peu compte tenu de la publicité autour du mouvement. Dès sa deuxième manifestation anti-impôts, en avril 2009, le Tea Party avait rassemblé 500 000 personnes. Cela n’a pas empêché la presse de claironner : « Occupy Wall Street fait école dans le monde entier » (dans leur insularité, les médias américains croient que le mouvement est parti de Wall Street).
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Message  gérard menvussa Ven 21 Oct - 22:57

Note sur « Occupy Wall Street »
A l’encontre
16 octobre 2011
version imprimable Enregistrer au format PDF n°23205

Aux Etats-Unis, sous des formes diverses, le mouvement « Occupy Wall Street » se développe dans des centaines de villes, grandes et petites, comme sur des campus universitaires. Au cours des quatre dernières semaines, les participant·e·s ont dû faire face à des nombreuses questions. Comment s’organiser démocratiquement ? Comment assurer la participation effective la plus large ? Comment faire face aux attaques et provocations de la police ? Mais d’autres surgissent. Elles ressortent des récits et intervenants du mouvement.

Ainsi, Aroun Gupta, un des animateurs du nouveau périodique The Occupied Wall Street Journal, constate : « On ne peut jeter la population dans une situation désespérée et dans la misère et ne pas s’attendre à une révolte sociale. » Il souligne que d’un point de vue de gauche – où il se situe – il s’agit d’articuler des thèmes relavant de l’éducation, de la santé, de l’emploi, du logement, des transports avec ceux qui ont trait à l’occupation permanente d’espaces publics bien déterminés. Ce qui donne une dimension nouvelle à la contestation du système et doit permettre d’éclairer « que presque tous les problèmes de notre société découlent de l’extrême concentration de richesse et de pouvoir dans cette couche supérieure de 1% ». Ce type d’action exige aussi d’écouter avec attention et précaution les personnes présentes et au travers de ces échanges de faire mûrir des perspectives allant à la racine du système.

Penny Lewis, professeur assistant à la City University of New York – département du Murphy Institute for Worker Education an Labor Studies –, met, lui, l’accent sur la nécessité de consolider la jonction entre ce mouvement contre la politique d’une kleptocratie, avec ses conséquences, et des secteurs de la population durement affectés par la crise dans leur quartier. A cela s’ajoute l’injection de l’esprit de Occupy Wall Street (OWS) dans le mouvement syndical ; cela afin d’accentuer le caractère d’indépendance d’un mouvement social réel face à l’administration Obama.

D’autres activistes soulignent qu’OWS doit être aussi partie prenante de batailles conduites par des enseignants, par des salarié·e·s du secteur de la santé, par des personnes qui luttent, avec l’appui de leurs concitoyens, contre la saisie de leurs maisons.

Des défis à la hauteur d’une dévastation sociale qui a fait surgir massivement et brutalement la figure du « nouveau pauvre » : chômage de longue durée, perte du logis et difficulté à se nourrir. Les dimensions cumulatives de ce ravage font du terme « la Grande Récession » – adopté depuis 2008 – un cadre pertinent de compréhension de ce qui est en jeu aux Etats-Unis.

Rédaction de A l’Encontre
A l’encontre
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Message  gérard menvussa Ven 21 Oct - 22:59

Et sur "Contretemps", des nouvelles de "Occupy San Francisco"

Occupy San Francisco : « I like it there » !

Voila maintenant une semaine que je me rends quotidiennement aux actions et aux assemblées générales quotidiennes d’Occupy SF. Dans la dynamique des mobilisations de New York, Boston, Washington et autres grandes villes états-uniennes, des femmes et des hommes de San Francisco, d'Oakland, et d'autres villes de Californie, occupent depuis plus de deux semaines maintenant un morceau de trottoir pour protester. A San Francisco, le mouvement d’occupation a d’abord pris place en face de la Federal Reserve, au 101 Market Street. Puis, a cause du trop grand nombre d’occupants et d’occupantes, la majorité du campement est allee prendre place quelques dizaines de mètres plus loin, devant le ferry building de l’Embarcadero, a Justin Herman Plaza.


La mobilisation d'Occupy Wall Street a fait émerger l'expression US Fall, en référence a l'Arab Spring. Pourtant, il n'est pas question de faire de Wall Street, ni de son équivalent symbolique a San Francisco, une “place Tahrir”. De la même façon, même si la référence aux émeutes londonienne est parfois a la bouche de certain-e-s occupant-e-s, il n'est jamais question d'user de violence. La place Tahrir et les émeutes britanniques ne sont pas l'exemple d'un mouvement a construire, mais d'un système qui commence a craquer, a la fois en sa périphérie et en son centre.
Car, si le doute vous habitait, je vous rassure, les États-Unis ne sont pas en train de vivre une deuxième révolution.

Donc, même si le terme n'est pas le même, c'est bien un mouvement d'indigné-e-s qui se déroule ici. Bien que la référence au système financier dans l'occupation de l'un de ses lieux les plus symboliques, aux inégalités de richesses et de droits (le slogan “we are the 99%” rend bien compte d'une opposition aux 1% qui profitent d'un système inégalitaire), c'est principalement l’idée
“pas de politique” qui est mise en avant par les occupant-e-s.


Les lieux occupés par le mouvement sont devenus, en quelques semaines, des espaces radicalement différent du Downtown dans lequel ils sont localises. Le quartier d’affaire, son « dress code » qui impose le costard et les touristes de l'Embarcadero cohabitent maintenant avec des occupant-e-s d’un genre franchement différent. Le bloc et la place sont décorés de panneaux, de banderoles, de cartons peints sur lesquels s’affichent des slogans consensuels et rassembleurs. Les sacs sont poses dans des coins, les ordinateurs sont sortis, des petits groupes discutent en cercle.
Mais, en plus d’être un trottoir mobilise, le 101 Market St et la Justin Herman Plaza sont des trottoirs habites : une table cantine a été installée, les sacs de couchages sont sortis empilés, les
règles de la vie collectives sont affichées, un vélo a été arrangé pour servir de source d’électricité pour les ordinateurs et chacun-e y pédale a tour de rôle pour générer l’énergie nécessaire aux
formes de communications et de connexion du mouvement. Parmi celles-ci, personne ne s’étonnera qu’Occupy SF ait un site webparticulièrement actif et un compte twitter qui sert à se tenir informé en temps quasi-réel des updates du camp.



“Pas de politiques”, mais alors quoi ?



Lors de mes discutions avec les occupant-e-s, ma question introductive a été a chaque fois “pourquoi es-tu ici ?”. Et, à ma grande surprise, la question de la contestation n'est jamais la
première réponse. James s'envole dans un discours mystique sur le yoga et me raconte une histoire qui a tout de l’allégorie platonicienne de la caverne, me décrivant longuement la matrice d'illusion qui sépare le monde en deux catégories : les gens qui dorment croyant marcher et les gens qui s'éveillent et qui marchent par eux mêmes, tel que le fait ce mouvement.
Richard, qui pédale pour générer de l’électricité lorsque nous discutons, me répond très simplement “Why do I come ? Because I like it here. I can bike, I can talk with people about some interesting things, it feel different than out there” (Pourquoi je viens ? Parce que j'aime bien ici. Je peux pédaler, discuter avec des gens de sujets intéressants, c'est différent de ce qu'il y a par là bas). “Out there”, c'est le territoire qui commence a la fin du bloc occupe : c'est la Federal Bank, c'est Downtown San Francisco, c'est les Etats-Unis, c'est le système.



Ces discussions avançant, la question du politique devient plus explicite, mais une politique qui refuse de l’être. Paul rejoint l’échange que j'ai avec Richard, et insiste sur un point : “This is
not about politics, it's about moral, ethics. This world is going insane, and we are asking it to be more moral”. (Ce n'est pas une question de politique, c'est une question morale, éthique. Ce monde devient malsain, et nous exigeons qu'il se moralise). Jane, un panneau au bras, faisant des signes V avec ses doigts a chaque voiture qui klaxonne en solidarité, me dit qu'elle pense que ce mouvement
commence maintenant a cause de la récession : les classes moyennes perdent leurs emplois, s'endettent pour des problèmes fondamentaux, de logement ou de sante. La stabilité des conditions d'existence n'est plus assurée, l’imprévu peut devenir catastrophe, et la réponse de l'Etat est une réduction des aides sociales servant a répondre a cette insécurité, et une augmentation du soutient aux “responsables” : Wall Street en tête.



Il s'agit donc bien d'une contestation, d'un mouvement social, mais dont les acteurs et actrices sont d'un genre nouveaux. Aucune organisation politique n'est présente ni représentée, et les occupant-e-s se l'explique par la “forme” spécifique de la mobilisation. L'occupation de la ville ne fait pas parti du répertoire de mobilisation, des “campaigns” des partis radicaux, des unions, des organisations, etc. Et, il est vrai que le répertoire d'OccupySF est très différent. A OccupySF : Pas de mots d'ordre, pas de revendications, pas de pancarte imprimée mais des slogans au feutre sur des morceaux de cartons. De plus, il est presque paradoxal de mettre face a face la radicalité des modes d'engagement (cela va faire 3 semaines que près de 40 personnes dorment sur le trottoir, des centaines de personnes participent aux assemblées générales et la marche du 15 octobre a réunis plusieurs milliers de manifestant-e-s) et la faiblesse du discours politique. Le mouvement est “grass roots”, compose d'individus aux motivations diverses qu'il ne s'agit pas d’homogénéiser. Mais, plus important, n'ayant pas vraiment d'ennemis autre que ce “système” qui n'est même jamais vraiment mentionné, il ne s'agit pas de “gagner”. J'ai presque l'impression que nous faisons face a une nouvelle forme de mouvement social, qui s'est affranchie de toute idée de « lutte ».



Quelque chose de rafraîchissant...



En participante-observatrice, j'essaie de ne pas trop rapidement céder aux envies de critique cynique et de m'ouvrir aux choses qu'il peut y avoir a apprendre de ce mouvement. Car les nouvelles formes de mobilisations se justifient souvent par une forme de “diagnostic” de leur précédents, même lorsque cela n'est pas ouvertement énoncé. Tout d'abord, Occupy SF est un mouvement ouvert. Ma situation sera peut être éclairante pour illustrer ce point : Je suis a San Francisco pour 6 mois pour mon travail de thèse. Pendant cette période, je ne dispose pas des réseaux et des formes de sociabilité classiques telles que sont le travail, la famille, les ami-e-s, l'université et encore moins les cercles militants. Sans ancrage social solide, je pense qu'il m'aurai été difficile de joindre un mouvement social “classique” telle qu'une grève professionnelle, une université en lutte, un quartier mobilisé, etc. Cette difficulté ne se pose pas pour rejoindre le mouvement Occupy SF par le simple fait de son slogan majeur : “we are the 99%”. Il suffit donc d’être quelqu'un-e pour être légitimement part du collectif. De plus, les formes d'occupation d'espace publique permettent un coup d'entrée faible pour y prendre part : il suffit de se rendre a une assemblée générale quotidienne, puis de choisir son degré d'investissement et sa forme de participation. L'un des autres effets du slogan des « 99% » et de l'occupation de l'espace publique est l'ouverture du mouvement aux sans-abris de San Francisco. Ils et elles sont les bienvenu-e-s dans le collectif occupant et, bien que passif-ve-s, font définitivement parti-e-s du camp. L'autre élément a noter est propre à la forme “anti-système” du mouvement et, dans une certaine mesure, à son militantisme inexpérimenté. La polarisation du dedans et du dehors du mouvement, par des références de type “in here” - “out there”, pousse a des formes d’expérimentation assez radicales d'organisation, de démocratie directe, de prises de décision, etc. Pas question de voter et de représenter, le consensus est l'objet des assemblées. La forme d'utopie qui est réalisée sur ce bout de trottoir engage le collectif qui la supporte et permet son amélioration. Ainsi par exemple, gênée par les formes de dominations blanche et masculine que j'ai vu prendre forme quotidiennement dans l’assemblée pendant plusieurs jours, j'ai pousse pour une réflexion et un travail sur la question des
identités dominées, que j'ai argumenté par le fait qu' “in there” devait travailler a se distinguer d'“out there” sur ces thématiques là. Ces questions sont traditionnellement sensibles car elles s'attaquent souvent aux membres “forts” d'un mouvement et invitent au travail délicat de la réflexivité critique sur les formes de domination qui existent dans les collectifs en lutte. Pourtant, une fois les premières excitations calmées, la majorité des réactions a ma proposition ont été ouvertes. Les individus admettaient a la fois l'existence du problème et étaient curieux-
ses des pratiques féministes qui permettraient d' “améliorer le collectif”.

L'inclinaison à construire un mouvement aux règles différentes du monde social associé à l'absence de formation politique de ses membres permettent à mon sens de développer des formes d'ouvertures à la critique et à l’expérimentation militante plus qu'à la reproduction d'une « formation » politique, et qui se rapproche sûrement de ce qui se fait dans les mobilisations très jeunes, telles que les grèves lycéennes. Ainsi, du moins dans le cas d'Occupy SF, le mouvement a une forme de naïveté sympathique et non dogmatique.


Pour résumer, Occupy SF est donc un mouvement qui permet aux individus qui n'ont pas de formations militantes d'investir la contestation, et permet en cela de faire apparaître des individus qui ne se seraient peut être pas engagé-e-s dans des mouvements sociaux traditionnels. Puis, de part cette absence de formation, c'est un mouvement naïf et enthousiaste, dans lequel les expérimentations de mobilisation et d'organisation sont possibles.


Des règles a l'encontre d'un monde dérégulé.

Sans tradition militante, les formes de procéduralisation des processus du mouvement sont alors un paradoxe a comprendre. Je me l'explique a nouveau par ce caractère “anti-système”, qui voudrait
que la fermeté et le respect des règles que le collectif se donne permettent de s'opposer radicalement à ce qui dérégule, ce 1% contre quoi ce collectif lutte. Le système de règles du mouvement est cette existence constituante qui lui donne une valeur propre, et qui le différencie en pratique d' “out there”.
Cette composante “anti-système” doit également être articulée à l'absence de revendication, de “direct demands” du collectif. Sans objets concrets, sans ennemi-e-s, sans positions politiques unificatrices pour cimenter le groupe, peut on encore parler de lutte ? Vu d' “in there”, les règles de l’assemblée générale et l'organisation du collectif ont la fonction de ce qui différencie du système, mais aussi ce qui est à défendre, ce qui rapproche ces individus, ce qui donne du sens a cette mobilisation “faible”. Chaque assemblée générale commence donc par un rappel des règles du consensus, de l'accord et du désaccord. Le seul impératif que semble s’être donne le mouvement est le fait de tendre le plus possible vers le consensus – et d’éviter au plus possible le
désaccord. Trois formes d'expression pour la prise de décision nous sont présentées : le pouce levé vers le ciel permet d'approuver une motion, le pouce a l'horizontal exprime que l'on ne consent pas, mais que l'on ne s'y oppose pas non plus, et le pouce baisse permet d'exprimer une vive opposition à la décision proposée. Cette forme d'opposition nous est présentée comme extrêmement radicale et, devant être utilisée le plus rarement possible, signifiant pour l'individu qu'il-elle serait prêt-e à quitter le mouvement si cette motion était adoptée. La question de l'accord, du consensus, d'une fraternité heureuse au sein de l'occupation est centrale : “We are brothers and sisters” et nous voulons que le mouvement “sustain forever”.

Une fois les règles rappelées, les points de l'ordre du jour décidés à l'AG de la veille sont donnés et de nouveaux points sont proposés par la foule rassemblée. Ensuite, chaque comité (“direct action”, “outreach” (sensibilisation), “legal”, “camp logistic”, etc) fait le bilan de ses récents travaux et présente à l'AG des propositions issues de leurs réunions quotidiennes. Ces propositions font d'abord l'objet d'une discussion générale dans laquelle l'assemblée exprime ses “concerns”, a travers lesquels on modifie la proposition discutée. Une fois les concerns exprimés et la proposition implémentée, elle est soumise au consensus du groupe pour être acceptée ou refusée.


Les limites du consensus et le joker de l'individu.


Il reste malgré tout quelque chose à dire de la construction du consensus au sein du mouvement, et cette idée s'approchera sûrement de la plus bête tautologie : le consensus n'est facile a atteindre que sur des sujet « consensuels ». Ainsi, lorsque je discute de la création de comité non-mixte dans le but de faire dérailler les inégalités de genres telles qu'elles s'installent dans le mouvement, on me déconseille grandement de passer par l'AG pour faire advenir ce point la. Et, en effet, je le vois bien, cela ne « passera » jamais. De même, lorsqu'il s'est agit d’écrire une lettre au City Council pour avoir son soutient officiel quant à la tenue de l'occupation, la discussion a été tellement divergente que la décision a été prise de ne pas soumettre le brouillon au consentement du groupe. Même dans le cas d'une décision portant sur le parcours de manifestation, l'option du consentement collectif est contourné car la proposition est trop discutée. Ainsi, on comprend l'immobilisme de ces assemblées quant à la production de « contenus » politiques, de revendications, de « direct demands ». Si le consensus ne marche que pour les décisions portant sur le quotidien ou la logique de préservation du mouvement, il paraît alors très difficile d'arriver a faire émerger un contenu politique substantiel par ce biais la. Mais, en même temps, qui peut s’étonner que les « 99% » n'arrivent pas à se mettre d'accord ?

Que se passe t-il lorsque le consensus n'est pas atteint ? De façon très intéressantes, les « pousseurs » et les « pousseuses » de décisions ont alors une deuxième carte en main : celle de l'action individuelle. Autrement formule : lorsque l'on ne peut pas mobiliser l'AG a sa cause, on peut malgré tout convaincre les individus de nous rejoindre. Cela n'engagera alors que « nous », l'honneur de la volonté générale est sauf de ne pas s’être confronte a un échec et l'action peut malgré tout être menée.

Tout cela me rappelle de façon assez surprenante les questions soulevées par le Contrat Social de Rousseau, à travers sa définition de la « volonté générale » qui ne doit pas être la simple collection des volontés particulières. Ce qui était le problème de Rousseau n'est pas celui d'OccupySF, car la coexistence de l'individualisme et du collectif consensuel s'accorde de façon efficace. Jonglant entre le consensus et les initiatives individuelles, le mouvement échappe a la prise de position engageante et continu à tenir le « programme faible » des 99%. Il peut ainsi arriver a satisfaire ses membres et donc a assurer ce qui est peut être sa seule fin politique : « sustain ».


date:
20/10/2011 - 15:16
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Etats-Unis d'Amérique - Page 7 Empty Re: Etats-Unis d'Amérique

Message  sylvestre Sam 22 Oct - 8:35

Le 15 octobre, Nate Silver, du New York Times, a épluché les journaux locaux et les données disponibles. Il en a déduit que les participants à la manifestation internationale n’étaient pas plus de 70 000 dans 150 villes. C’est peu compte tenu de la publicité autour du mouvement. Dès sa deuxième manifestation anti-impôts, en avril 2009, le Tea Party avait rassemblé 500 000 personnes.

Estimation très haute pour le Tea Party en avril 2009. Le même Nate Silver disait 311 460.
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Message  Copas Sam 22 Oct - 16:13

sylvestre a écrit:
Le 15 octobre, Nate Silver, du New York Times, a épluché les journaux locaux et les données disponibles. Il en a déduit que les participants à la manifestation internationale n’étaient pas plus de 70 000 dans 150 villes. C’est peu compte tenu de la publicité autour du mouvement. Dès sa deuxième manifestation anti-impôts, en avril 2009, le Tea Party avait rassemblé 500 000 personnes.

Estimation très haute pour le Tea Party en avril 2009. Le même Nate Silver disait 311 460.

Oui nous avons vu ce calcul. il me semble douteux car à certains endroits il y a eu pas mal de monde. Toutefois, il est exact que ce mouvement en est à ses premiers balbutiements (comme à une série d'autres endroits d'ailleurs), on verra si il atteint les énormes niveaux vus en Espagne.

Toutefois, je doute qu'il soit utile de comparer avec le Tea Party qui a bénéficié de l'appui résolu de la plupart des médias, avec de très gros intérets financiers appuyant, et dont les chiffres ont été sans cesse gonflés (la plupart des rassemblements étaient clairsemés, voir très clairsemés, seuls quelques rassemblements ont été vraiment significatifs).

Par contre ce mouvement là d'Occupy Wall Street est l'assurance de se faire bastonner et agresser par la police, des attaques médiatiques permanentes contre lui.


Le dernier rassemblement à New York , c'était comme réunir de 15 à 20 000 personnes à Paris sur la lutte contre les banques, les capitalistes et les actionnaires. Ce rassemblement est loin d'être proportionnellement le plus gros aux USA, mais il correspond à un mouvement en ascension qui se cherche et s'étend encore.

Il est difficile d'en voir les limites, surtout que j'ai l'impression que la bourgeoisie ne sait pas trop comment y faire face politiquement.

Rappelons-nous qu'en Espagne au début ce n'était pas bien brillant (bobo, anti-politique, réduit, etc...) avant de drainer des masses considérables de la classe populaire comme le 15 octobre.

On verra si le mouvement américain franchit les prochaines étapes en taille, mais il est prématuré d'en établir des contours définitifs.

A signaler que dans un grand nombre de pays , le processus a commencé aussi (Grande Bretagne, etc).
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Etats-Unis d'Amérique - Page 7 Empty Les programmmes économiques des pré-candidats du parti républicain

Message  Roseau Lun 24 Oct - 15:03

http://www.washingtonpost.com/business/economy/on-economic-policy-where-do-the-gop-presidential-candidates-stand/2011/09/13/gIQAratiPK_gallery.html#photo=8
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Message  topaze Jeu 27 Oct - 22:24

L'article qui suit est paru sur le site du CCI http://fr.internationalism.org/


Les lecteurs ont sans doute suivi les événements autour du mouvement « Occupation de Wall Street » (OWS). Depuis la mi-septembre, des milliers de manifestants occupent Zuccotti Park à Manhattan, à quelques blocs de Wall Street. Les manifestations se sont maintenant étendues à des centaines de villes à travers l'Amérique du Nord. Des dizaines de milliers de personnes ont pris part à des occupations, à des manifestations et à des assemblées générales qui ont montré une capacité d'auto-organisation et de participation directe à des activités politiques jamais vues aux Etats-Unis depuis de nombreuses décennies. Les exploités et la population en colère ont fait entendre leur voix, montré leur indignation contre les maux du capitalisme. L'impact international de l'OWS à travers le monde ne doit pas non plus être sous-estimée : des manifestations ont eu lieu dans les centres les plus importants du capitalisme mondial, brandissant des slogans et des expressions de ras-le-bol qui font écho à ceux jaillis à travers l'Europe et l'Afrique du Nord.
Toutefois, l'avenir du mouvement semble incertain. Alors que de nombreux manifestants jurent de poursuivre indéfiniment leur occupation, il devient de plus en plus clair que l'énergie spontanée initiale du mouvement est en reflux, comme le montrent ses assemblées générales, de plus en plus transformées en chambre d'écho passives des 'groupes de travail' et des 'comités', dont beaucoup semblent être dominées par des militants professionnels, des gauchistes, etc. La situation reste instable, mais nous pensons qu'elle a atteint un certain niveau de développement qui nous permet maintenant de tenter de faire une évaluation préliminaire de son sens et d'identifier certaines de ses forces et de ses faiblesses.

Le CCI a pu participer à ces événements à New York, où plusieurs militants et sympathisants proches ont fait un certain nombre de voyages pour aller à Zuccotti Park parler avec les occupants et participer aux assemblées générales. Par ailleurs, des sympathisants du CCI nous ont envoyés des comptes-rendus sur leurs expériences dans ces mouvements dans leurs villes. Une discussion animée a également commencé sur le forum de discussion de notre site (1). Cet article est une contribution à ce débat, et nous encourageons nos lecteurs à se joindre à la discussion.

Comment répondre aux attaques du capitalisme ? Le combat pour trouver le terrain de classe

D'abord, nous devons reconnaître que le mouvement actuel d'occupation provient de la même source que toutes les révoltes sociales massives auxquelles nous avons assisté au cours de l'année 2011. Des mouvements en Tunisie et en Egypte à l'apparition des Indignés en Espagne, aux occupations en Israël et aux mobilisations contre l'austérité et l'anti-syndicalisme dans le Wisconsin et dans d'autres Etats, la frustration et le désespoir de la classe ouvrière, en particulier des jeunes générations durement frappées par le chômage (2).
Ainsi, nous voyons une continuité directe entre OWS et la volonté croissante de la classe ouvrière de se battre contre les attaques du capitalisme à l'échelle internationale. Il est clair que OWS n'est pas une campagne bourgeoise pour faire dérailler et récupérer la lutte de classe. Au contraire, il s'agit du dernier acte d'une série de mouvements, en grande partie organisés à travers Internet et les médias sociaux, en dehors des syndicats et des partis politiques officiels, à travers lesquels la classe ouvrière cherche à répondre aux attaques massives qui se déchaînent sur elle, dans la sillage de la crise historique du capitalisme. Le mouvement doit donc être accueilli comme un signe que le prolétariat en Amérique du Nord n'est pas complètement vaincu et qu'il n'est pas disposé à subir indéfiniment les attaques du capitalisme. Néanmoins, nous devons aussi reconnaître qu'il existe des tendances différentes dans le mouvement et qu'une lutte se déroule en leur sein. Les tendances dominantes prônent une attitude très réformiste et les tendances les plus prolétariennes ont de grandes difficultés à affirmer le terrain de classe de leur lutte.

En défense de la souveraineté des assemblées générales
Peut-être l'aspect le plus positif de la revendication de OWS a-t-il été l'émergence des assemblées générales (AG) comme des organes souverains du mouvement qui représente une avancée par rapport aux mobilisations dans le Wisconsin, qui, malgré leur spontanéité initiale, ont été rapidement prises en charge par les appareils syndicaux et par la gauche du Parti Démocrate (3). L'émergence des AG dans OWS représente une continuité avec les mouvements en Espagne, en France et ailleurs, et elle est la preuve de la capacité de la classe ouvrière de prendre le contrôle de ses luttes et d'apprendre des événements dans d'autres parties du globe. En effet, l'internationalisation des AG, comme forme de lutte, est l'une des caractéristiques les plus impressionnantes de la phase actuelle de la lutte des classes. Les AG sont, par-dessus tout, une tentative de la classe ouvrière pour défendre son autonomie en impliquant l'ensemble du mouvement dans le processus décisionnel et en veillant à ce que les discussions soient les plus larges possibles.
Cependant, malgré leur importance dans ce mouvement, il est clair que ces AG n'ont pas été en mesure de fonctionner sans de considérables distorsions et sans les manipulations des activistes professionnels et des gauchistes qui ont largement contrôlé les différents groupes de travail et comités qui étaient censés être nominalement responsables des AG. Ce poids a constitué une difficulté grave pour le mouvement dans le maintien d'une discussion ouverte et il a travaillé à empêcher que les discussions ne s'ouvrent à ceux qui n'occupaient pas, pour atteindre l'ensemble de la classe ouvrière . Le mouvement du 15 Mai en Espagne a également rencontré des problèmes similaires (4).
Au début de l'occupation, en réponse aux demandes persistantes des médias pour que le mouvement identifie ses objectifs et ses exigences, un comité de presse a été formé dans le but de publier un journal, Occupy Wall Street. Un de nos camarades était présent à l'AG quand le premier numéro de ce journal, qui avait déjà été rédigé et diffusé auprès des médias par le comité de presse, a été critiqué. Le sentiment dominant de l'AG a été l'indignation devant le fait que ce journal ait été produit et diffusé auprès des médias, alors que son contenu ne reflétait pas le consensus du mouvement, mais semblait défendre un point de vue politique particulier. La décision a été prise de retirer la personne responsable de la production et de la diffusion du journal du comité de presse. Cette action a montré la capacité de l'AG d'affirmer sa souveraineté sur les comités et sur les groupes de travail. Il s'agit d'une expression embryonnaire du 'droit de révocation immédiate', à l'encontre d'un membre fautif du comité de presse, qui a été rapidement révoqué pour avoir outrepassé le cadre de son mandat.
Cependant, une semaine plus tard, lors d'une AG qui s'était déroulée la veille de la menace d'expulsion, de la part du maire Bloomberg, des occupants du parc Zuccotti, notre camarade a trouvé une atmosphère totalement différente. Après cette décision immédiatement appliable, l'AG n'a pratiquement pas eu de discussion constructive. La plus grande partie de l'AG a été occupée par les rapports des groupes de travail et des comités sans qu'il y ait de discussion. La seule discussion qui a été autorisée par les animateurs de l'AG a été au sujet d'une proposition par le Président du quartier de Manhattan de limiter le spectacle des percussionnistes du mouvement à deux heures par jour. Cette AG n'a jamais abordé la question de l'avenir du mouvement. Elle n'a même pas envisagé la question de savoir comment développer une stratégie et formuler des tactiques pour étendre le mouvement au-delà de ses limites actuelles et comment s'opposer à sa disparition presque certaine de Zuccotti Park.
Lors de cette AG, l'un de nos camarades a tenté de proposer que les occupants envisagent l'avenir en s'adressant, au-delà des limites du parc, à la classe ouvrière de la ville, auprès de qui ils étaient susceptibles de recevoir un accueil chaleureux. Il a été répondu à notre camarade que son intervention était hors sujet par rapport à la proposition de limiter les percussions et que le temps pour les interventions (arbitrairement fixé par les animateurs à une minute) avait été dépassé. Une autre proposition a été faite par un participant de former une délégation pour parler du mouvement à des étudiants de plusieurs écoles et universités de la région. Sa proposition a également été rejetée et de nombreux manifestants ont indiqué qu'ils n'avaient aucun désir d'étendre le mouvement et que si les étudiants voulaient soutenir l'occupation, ils devaient venir à Zuccotti Park.
Comment, dès lors, expliquer cette tendance des groupes de travail, des comités et des animateurs à étendre progressivement leur contrôle sur le mouvement, au fur et à mesure que le temps passe ?

Le danger de l'anti-politique
Dès le début, le mouvement OWS s'est caractérisé par un certain esprit 'anti-politique' qui a servi à étouffer la discussion, à empêcher la polarisation des idées contradictoires et le développement des revendications de classe. Cela a été rendu possible par les gauchistes, les célébrités politiques et les politiciens de tous bords qui ont pu intervenir et parler au nom du mouvement et ils ont permis aux médias de présenter le mouvement comme une première expression d'une 'aile gauche‘ du Tea Party. (5)
Le refus de presque tous les manifestants d'OWS d'aborder la question des objectifs et des exigences, ce qui représente à notre avis une réticence générale à examiner la question du pouvoir, se présente un peu comme une énigme pour les révolutionnaires. Comment pouvons-nous comprendre ce phénomène, qui a également été présent dans les autres mouvements des Indignés à l'échelle mondiale ? Nous pensons que cela découle, dans une large mesure, des facteurs suivants :

Le poids, encore présent, des campagnes idéologiques de la bourgeoisie autour de la mort du communisme
S'il est vrai que la principale force sociale derrière ces mouvements semble être la jeune génération de travailleurs, dont beaucoup sont nés après l'effondrement du stalinisme en 1989, il reste une crainte réelle de la part de la classe ouvrière de se réapproprier la question du communisme. Alors que Marx a été souvent intégré dans un processus de réhabilitation pour sa critique du capitalisme, il y a toujours une grande peur d'être associé à un système que beaucoup continuent à croire qu'il a 'déjà été essayé et qu'il a échoué 'et qui va à l'encontre de l'objectif d'établir 'une démocratie véritable'. Alors que l'on a pu voir lors de ces occupations de nombreux écriteaux et slogans qui citaient Marx pour affirmer que le capitalisme est devenu intolérable, il reste une confusion totale sur ce qui peut le remplacer. D'un autre côté, dans une perspective à plus long terme 'le poids des cauchemars du passé' a diminué pour ceux qui cherchent le contenu véritable du communisme, une nouvelle façon de penser à l'épanouissement de la société future.

La prédominance de la jeune génération
En général, ces mouvements sont animés par la jeune génération des travailleurs. Bien que les travailleurs plus âgés, touchés par la destruction massive d'emplois qui s'est produite aux Etats-Unis depuis 2008 soient également présents dans les mouvements, sociologiquement, la force motrice de ces manifestations est constituée de prolétaires qui ont entre vingt et la trente ans. La plupart sont instruits, mais beaucoup n'ont jamais connu dans leur vie un emploi stable. Ils sont parmi les plus profondément touchés par le chômage massif de longue durée qui hante désormais l'économie américaine. Peu d'entre eux ont une expérience du travail associé, si ce n'est d'une manière précaire. Leur identité n'est pas enracinée dans leur lieu de travail ou dans leur catégorie d'emploi. Bien que ces qualités sociologiques soient susceptibles de les rendre plus ouverts à une large solidarité abstraite, elles signifient également que la plupart d'entre eux n'ont pas l'expérience des luttes de défense des conditions de vie et de travail avec ses exigences et ses objectifs proprees. Ayant été en grande partie exclus du processus de production, ils connaissent trop peu la réalité concrète pour défendre autre chose que leur dignité d'êtres humains ! La nécessité de développer des exigences spécifiques et des objectifs n'est donc pas si évidente. Dans un monde qui n'offre aucun avenir réel, il n'est pas surprenant que la jeune génération ait des difficultés pour penser concrètement à la façon de développer les luttes pour l'avenir. Ainsi, le mouvement se retrouve piégé dans un processus d'auto-célébration de l'occupation pour elle-même, étant donné que le site d'occupation devient une communauté et, dans certains cas, même une maison (6). Un autre aspect qui ne peut être ignoré est le poids du discours politique post-moderniste, en particulier sur ceux qui sont passés par le cursus du système universitaire américain, qui instille la méfiance'traditionnelle' envers une politique de classe et son rejet.
Cela dit, nous ne pouvons pas 'demander à un enfant de se comporter en homme'. La simple existence d'assemblées générales est une victoire en soi, et ces AG constituent d'excellentes écoles où les jeunes peuvent développer leur expérience et apprendre à combattre les forces de la gauche de la bourgeoisie. Tout cela est vital pour les luttes à venir.

Le contexte spécifiquement américain
OWS reste obstinément coincé dans le contexte de la politique et de l'histoire des Etats-Unis. Les racines de la crise internationale et les mouvements sociaux dans d'autres pays sont rarement mentionnés. La croyance dominante du mouvement continue d'être que les immenses problèmes auxquels le monde est confronté sont tous, sous une forme ou une autre, la conséquence des comportements contraires à l'éthique des banquiers de Wall Street, aidés et encouragés par les partis politiques américains. La dérégulation des rapports entre les banques de dépôt et d'investissement, les gens peu scrupuleux qui laissent gonfler une bulle immobilière, l'influence grandissante sur l'Etat américain de la richesse des entreprises, l'immense écart entre les plus riches qui constituent un pour cent de la population et les autres, le fait que Wall Street soit assis sur des milliards de dollars de liquidités excédentaires qu'elle refuse de réinvestir dans l'économie américaine, restent les principaux griefs du mouvement. Enfin, il faut identifier le problème principal qui est que 'le capital financier non réglementé' a servi à maintenir des illusions sur la nature finalement altruiste de l'Etat bourgeois américain.
De toute évidence, l'éthique anti-politique du mouvement OWS a servi à l'empêcher d'aller au-delà du niveau du processus lui-même et a finalement seulement servi à reproduire le genre de domination politique qu'il craignait à juste titre. Cela devrait servir de leçon pour les mouvements futurs. Alors que le mouvement a le droit d'être sceptique par rapport à tous ceux qui cherchent à parler pour lui, la classe ouvrière ne peut se dérober devant la discussion ouverte et la confrontation des idées. Le processus de polarisation, de travailler sur des objectifs et des exigences concrets, aussi difficile soit-il, ne peut être évité si le mouvement va de l'avant. En fin de compte, un mouvement dominé par un éclectisme extrême des idées, selon lequel toutes les exigences sont ‘également valables' aura pour conséquence que seules les exigences qui sont acceptables pour la bourgeoisie progresseront. Les objectifs de re-régulation du capitalisme, de taxer les riches et de briser la mainmise de l'argent des entreprises sur le processus électoral sont en réalité des objectifs partagés par de nombreuses fractions de la bourgeoisie américaine ! Serait-ce un hasard si Barack Obama veut faire payer son plan de travail avec une surtaxe sur les millionnaires ? Il y a un fort risque que les principales fractions de la bourgeoisie puissent orienter ce mouvement dans une direction qui sert leurs propres intérêts contre la renaissance de la droite dans leur lutte de cliques. Cependant, en dernière analyse, l'incapacité complète de la bourgeoisie de résoudre sa crise mortelle signe la fin des illusions sur le 'rêve américain', remplacé par le cauchemar de l'existence dans le système capitaliste.

Seule la classe ouvrière offre un avenir à l'humanité
Avec toutes ses faiblesses, nous devons reconnaître les leçons profondes que les protestations de OWS contiennent pour la poursuite du développement de la lutte des classes. L'apparition des AG, probablement pour la première fois depuis des décennies sur le sol de l'Amérique du Nord, représente une avancée majeure pour la classe ouvrière car elle cherche à développer son combat au-delà des limites tracées par la gauche bourgeoise et par les syndicats. Cependant, nous devons affirmer qu'un mouvement qui se replie sur lui-même plutôt que de chercher l'extension en direction de l'ensemble de la classe est voué à l'échec, que cet échec soit le résultat de la répression, de la démoralisation ou d'un encadrement derrière les campagnes de la bourgeoisie de gauche. Au stade actuel de la lutte de classe, nous sommes face à une situation où les secteurs de la classe ouvrière ayant le moins d'expérience du travail collectif se sont montrés être les plus combatifs. D'autre part, ceux ayant le plus d'expérience des luttes concrètes pour la défense de leurs conditions de vie et de travail restent encore très désorientés par les attaques du capitalisme et incertains sur la façon de riposter. Beaucoup sont simplement heureux d'avoir encore un emploi et ont reculé devant le poids de l'offensive du capitalisme contre les conditions de vie et de travail.
Par ailleurs, aux Etats-Unis, les campagnes persistantes de l'aile droite pour écraser les syndicats ont effectivement eu pour effet de revitaliser dans une certaine mesure le carcan syndical aux yeux des travailleurs et elles ont encore plus désorienté ce secteur de la classe ouvrière (7). En fait, dans la mesure où ce secteur de la classe ouvrière a participé au mouvement de OWS, celle-ci s'est largement faite sous la bannière syndicale, mais avec des syndicats qui ont systématiquement oeuvré à isoler leurs membres des occupants. Il était clair que, sous l'influence des syndicats, les ouvriers n'étaient là que pour soutenir les occupants, mais non pour les rejoindre ! C'est dans le mouvement de la lutte de la classe ouvrière pour défendre ses conditions de vie et de travail que les organes qui peuvent réellement mettre en œuvre la transition vers une société de producteurs associés - les conseils ouvriers - peuvent émerger. La classe ouvrière, dans ses luttes pour protéger son niveau de vie, constamment contrariées à cause de la persistance de la crise économique, prendra alors conscience que le capitalisme ne peut plus offrir aucune perspective. En conséquence, il lui apparaîtra que la société humaine ne peut plus désormais se développer que si elle est unifiée.
Cela dit, nous ne minimisons pas les difficultés énormes auxquelles la classe ouvrière va se heurter pour retrouver son terrain de classe et développer la détermination à se battre contre les attaques du capitalisme. Dans cette première étape, nous pensons que le mouvement d'OWS va se retrouver piégé sur le terrain idéologique bourgeois, cependant, celui-ci a déjà un immense mérite parce qu'il donne un aperçu de la façon avec laquelle la classe ouvrière peut prendre le contrôle de sa propre lutte.
Internationalism (19 octobre 2011).

.
[1] Voir le lien ci-dessous[ : a]
[2] Voir ci-dessus tous nos articles sur le mouvement des Indignados [b].
[3] Bien que contrairement à Wisconsin, où, pour l'instant le spectre d'une grève générale a été soulevé, OWS représente une mobilisation beaucoup moins 'massive', car, à part pour un petit groupe de manifestants, la mobilisation n'est pas régulière.
[4] Voir ‘Real Democracy Now!’: A dictatorship against the mass assemblies, article [c]
[5] Voir Pierre Beinhart, “Occupy Protests’ Seismic Effects [d] pour une déclaration sur la façon avec laquelle la gauche bourgeoise pense que OWS pourrait être utilisée pour faire les choux gras d'Obama.
[6] Au cours des dernières semaines, les médias ont rapporté plusieurs cas de jeunes qui quittent leur travail peu rémunéré ou l'école pour participer à l'occupation.
[7] Voir notre article sur la récente grève de Verizon [e].


Sources URL :

http://en.internationalism.org/icconline/2011/october/ows
Liens:
[a] http://en.internationalism.org/forum/1056/beltov/4515/occupy-wall-street-protests # comment-3866
[b] http://en.internationalism.org/icconline/2011/september/indignados
[c] http://en.internationalism.org/icconline/2011/special-report-15M-spain/real-democracy-now
[d] http://news.yahoo.com/occupy-protests-seismic-effect-062600703.html
[e] http://en.internationalism.org/inter/160/verizon-report


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Message  Copas Sam 29 Oct - 13:07

Connaissez-vous la petite ville de Poughkeepsie ?

Moi pas... Une recherche sur le net et on découvre qu'elle fait moins de 30 000 habitants.



et la créativité du mouvement social américain :

Une troupe de danseurs pros de l'union des danseurs professionnels venus soutenir un piquet de greve de travailleurs de l'hotellerie pour obtenir des pauses dans le travail :



Allez Thibaut ! baskets et tutus !
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Message  yannalan Sam 29 Oct - 15:04

Connaissez-vous la petite ville de Poughkeepsie ?

Oui, au début le prince Malko alias SAS y possédait une maison...

yannalan

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Message  gérard menvussa Sam 29 Oct - 23:45

À court de chewing gum

Par Mike Davis
Qui aurait pu prévoir le mouvement Occupy wall street et sa propagation au sein de petites et grandes villes à la manière de fleurs sauvages ?
John Carpenter, aurait pu et il l’a fait.

Il y a presque un quart de siècle le maitre de la terreur des soirs de drague (Halloween, The Thing), écrit et réalisa They live (Invasion Los Angeles, net), un film qui décrivait l’ère Reagan comme une cataclysmique invasion alien. Dans l’une des fabuleuses scènes séminales du film, un bidonville du tiers monde se reflète, le long de l’autoroute, sur les sinistres gratte-ciels entrepreneuriaux aux façades de miroirs du quartier de Bunker Hill [1].

They live demeure le chef d’œuvre de subversion de Carpenter. Peu de ceux qui l’ont vu peuvent avoir oublié sa description de banquiers milliardaires, de médiacrates malfaisants et de leur pouvoir glacé et zombiesque sur une classe populaire américaine pulvérisée, vivant dans des tentes plantées à flanc de coteaux caillouteux et mendiant des emplois. C’est à partir de cette situation d’égalité négative face au désespoir et à l’absence de toit, et grâce aux lunettes noires magiques trouvées par l’énigmatique Nada (interprété par « Rowdy » Roddy Piper), que le prolétariat finit par construire une unité interraciale, et par décrypter les mensonges subliminaux du capitalisme and se mettre en colère.

Très en colère.

Oui je sais, je vais un peu vite. Le mouvement « Occupy the world » cherche encore ses lunettes magiques (programmes, revendications, stratégies etc.) et sa colère s’exprime encore à un degré gandhien. Mais, comme le montre la vision de Carpenter, expulsez assez d’américains de leurs maisons et licenciez-en un nombre suffisant (ou du moins tourmentez des dizaines de millions d’entre-eux avec cette possibilité) et quelque chose de nouveau et d’important va commencer à se trainer vers Goldman et Sachs. Et contrairement au mouvement « Tea Party », ce quelque chose n’est, jusqu’ici, pas doté de fils de marionnette.

En 1965, alors que j’avais juste 18 ans et que j’étais élu national du SDS, j’ai organisé un sit-in à la Chase Manhattan Bank, après le massacre de manifestants pacifiques, pour attirer l’attention sur son rôle de financeur clef de l’Afrique du Sud en tant que « partenaires de l’apartheid ». C’était la première manifestation de cette génération à Wall Street, et 41 personnes furent embarquées par la police de New-York.

L’un des éléments les plus importants du soulèvement actuel est le simple fait qu’il s’agit d’une occupation de rue et que le mouvement a créé un lien d’identification existentiel avec les sans-abris (bien que, franchement ma génération, formée par le mouvement des civils rights, aurait d’abord pensé à occuper l’intérieur des bâtiments et attendu que la police les mette à la porte ; aujourd’hui les flics préfèrent les bombes lacrymo et les « techniques de contrainte par la douleur »). Je pense qu’envahir les gratte-ciel est une formidable idée mais pour une étape ultérieure de la lutte. Le génie d’ “occupy wall-street », pour le moment, est que le mouvement a libéré certains des mètres carrés de terrain les plus chers au monde et qu’il transformé une place privatisée en un espace public magnétique, catalyseur de protestation.

Notre sit-in d’il y a 46 ans était un raid de guérilla ; la présente opération est le siège de Wall Street par les Lilliputiens. C’est également le triomphe du principe supposément archaïque du face à face, de l’organisation dialogique. Les médias sociaux sont importants mais pas omnipotents. L’auto-organisation militante – soit la cristallisation à partir de discussions libres—prospère encore dans les espaces publics urbains contemporains. Autrement dit, la plupart de nos discours sur internet prêchent des convaincus ; même des méga-sites comme MoveOn.org sont branchés sur le réseau des déjà convertis à la cause ou tout du moins sur celui de leur base démographique.

De la même manière, ces occupations sont des paratonnerres qui attirent avant tout les Démocrates radicaux exclus et méprisés, mais il apparait qu’ils brisent également les barrières générationnelles, offrant le terrain commun nécessaire au dialogue et à l’échange d’analyse entre, par exemple, des enseignants quarantenaires menacés professionnellement et de jeunes étudiants de troisième cycle précarisés.

Plus fondamentalement, les camps sont devenus des lieux symboliques propices à la réparation des divisions internes qui déchirent la coalition du new deal née dans les années Nixon. Ainsi que l’analysait Jon Wiener sur son blog accueilli sur www.TheNation.com, un blog dont l’intelligence ne se dément jamais : “les ouvriers et les hippies — ensemble, enfin.”

Effectivement. Qui ne serait ému de voir Richard Trumka, le président du AFL-CIO, qui avait fait venir les mineurs de son syndicat à Wall-street en 1989 au moment de leur grève amère mais finalement victorieuse contre la Pittson Coal company, demander aux costauds, hommes comme femmes, de son organisation de « venir protéger » le Parc Zucotti contre une attaque imminente de la police de New-York ?

Il est vrai que les vieux militants de gauche radicale dans mon genre sont prompts à reconnaitre dans chaque nouveau-né le messie ; mais cet enfant, « occupy wall-street », nait coiffé. Je pense que nous sommes témoins de la renaissance de ces qualités morales qui ont défini de manière si caractéristique les immigrants et les grévistes de la grande dépression, la génération de mes parents : je parle d’une solidarité et une compassion spontanées et larges fondées sur une éthique dangereusement égalitaire. Une éthique qui dicte de s’arrêter pour prendre en voiture une famille qui fait du stop. De ne jamais briser une grève même lorsque le loyer est en souffrance. De partager sa dernière cigarette avec un étranger. De voler du lait quand vos enfants en manquait et d’en donner la moitié aux petits d’à coté— ce que ma propre mère a fait de manière répétée en 1936. Une éthique qui dicte d’écouter attentivement les gens profondément silencieux qui ont tout perdu sauf leur dignité. De cultiver la générosité du « nous ».

Ce que je veux dire, je crois, est que je suis extrêmement impressionné par les gens qui se sont joints aux occupations pour les défendre malgré les importantes différences d’âge, de classe sociale et de race. Mais pareillement, je suis en adoration devant les gosses courageux qui sont prêts à faire face à l’hiver et à rester dans les rues glacées comme leurs frères et sœurs sans-abris. Retour à la stratégie cependant : quel est le prochain maillon de la chaine (au sens que donnait Lénine à cette expression) qu’il faut attraper ? Dans quelle mesure est-il impératif que les fleurs sauvages tiennent une réunion unitaire, adoptent des revendications programmatiques, et conséquemment se mettent sur le terrain des enchères politiques pour les élections de 2012 ? Obama et les Démocrates vont avoir désespérément besoin de leur énergie et de leur authenticité. Mais il est peu probable que les occupants offrent leur extraordinaire processus d’organisation autonome à la vente.

Personnellement, je penche du coté de la position d’ultra-gauche et de ses impératifs évidents.

Tout d’abord : rendre visible la douleur des 99% ; faire le procès de Wall Street. Faire venir Harrisburg, Loredo, Riverside, Camden, Flint, Gallup, et Holly Springs au centre-ville de New-York. Organiser une confrontation entre les prédateurs et leurs victimes — un procès national du meurtre de masse économique.

Deuxièmement continuer à démocratiser et occuper de manière productive l’espace public (voir l’initiative « reclaim the commons »). Le militant de la première heure originaire du Bronx Mark Naison a proposé un plan audacieux pour transformer les espaces abandonné et en ruines de New-York en espaces de ressources (jardins, campements, espaces de jeu) pour les sans-toits et les sans-emplois. Les manifestants d’Occupy de tout le pays savent désormais ce que c’est que d’être sans-abri et sous le coup d’une interdiction de dormir dans les parcs ou sous une tente. Autant de raisons de briser les verrous et de réduire les barrières qui séparent l’espace inusité des besoins humains urgents.

Troisièmement, rester concentrés sur le véritable objectif. La question essentielle n’est pas une augmentation de l’imposition des riches ou celle d’une meilleure régulation du système bancaire. C’est celle de la démocratie économique : le droit des gens ordinaires de prendre de macro-décisions sur les investissements sociaux, les taux d’intérêts, les transferts de capitaux, la création d’emploi, et le réchauffement climatique. Si le débat ne porte pas sur le pouvoir économique, il est hors de propos.

Quatrièmement, le mouvement doit survivre à l’hiver pour combattre le pouvoir au printemps prochain. Il fait froid dans la rue en janvier. Bloomberg et tous les autres maires et responsables locaux comptent sur un hiver difficile pour défaire les manifestations. Il est donc important de renforcer les manifestations durant les longues vacances de noël. Enfilez vos parkas.

Enfin, nous devons nous calmer— le tour que peuvent prendre les manifestations actuelles est totalement imprévisible. Mais lorsque l’on construit des paratonnerres, il ne faut pas s’étonner si l’électricité finit par sauter.

Des banquiers, récemment interviewés dans le New York Times, prétendent que les manifestations d’Occupy ne sont guère plus qu’une nuisance produite par une analyse simpliste de la Finance. Ils devraient être plus prudents. En effet, ils devraient probablement trembler devant l’image de la charrette des condamnés. Depuis 1987, les africains-américains ont perdu plus de la moitié de leurs patrimoine ; la perte patrimoniale des latinos s’élève à l’incroyable taux de 75%. Depuis 2000, les Etats-Unis ont perdu 5,5 millions d’emplois dans l’industrie, ont vu 42 000 usines fermer et, depuis cette date, toute une génération de diplômés de l’enseignement supérieur est touchée par le plus haut pourcentage de déclassement de l’histoire des Etats-Unis. Brisez le rêve américain et le people vont vous le faire sérieusement payer. Comme l’explique Nada à ses imprudents assaillants dans le formidable film de Carpenter : “Je suis venu ici pour mâcher du chewing-gum et casser des gueules… et je suis à court de chewing-gum. »
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Message  fée clochette Lun 31 Oct - 23:37

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme/301011/des-indignes-americains-appellent-la-greve-generale

Des Indignés américains appellent à la grève générale

30 Octobre 2011 Par Jean-Pierre Anselme
Le mouvement des Indignés américains se radicalise. Ceux d'Oakland, en Californie, appellent à la grève générale sur l'ensemble de la ville, pour le mercredi 2 novembre. Ailleurs, des vétérans de la guerre en Irak, en armes, ont rejoint les manifestants pour les protéger de la police.



Manifestation des Indignés d'Oakland, le 25 octobre.


« On se serait cru dans les années 1960, au milieu d'une manifestation contre la guerre du Vietnam », écrivait le New York Times du jeudi 27 octobre, après la répression violente subie le mardi soir précédent par les Indignés d'Oakland. Gaz lacrymogènes et balles lestées (plusieurs balles minuscules regroupées dans une enveloppe en plastique) furent alors utilisées par la police pour les déloger de la place qu'ils occupaient au centre ville. Des affrontements très violents eurent ensuite lieu entre manifestants et policiers. Un vétéran de la guerre d'Irak a été grièvement blessé par une arme « non-létale » tirée par un policier, causant une vague d'émotion dans le pays (ICI). Le mercredi, 3 000 manifestants réoccupaient la place de la ville, avec l'aide de vétérans des Marines. Le jeudi soir, réunis en assemblée générale, ils lançaient cet appel à la grève générale à Oakland :


« Nous, occupants de la place Oscar Grant, proposons que le mercredi 2 novembre 2011, nous libérions Oakland et que nous mettions un coup d'arrêt au 1 %.

Nous proposons une grève générale sur l'ensemble de la ville et nous proposons que tous les étudiants quittent les cours. Au lieu que les travailleurs aillent au travail et les étudiants à l'école, les gens convergeront vers le centre-ville pour arrêter la ville. Toutes les banques et les grandes entreprises devront fermer pour la journée ou nous marcherons sur elles.

Bien que nous appellions à une grève générale, nous appelons aussi à bien plus. Les gens qui sont occupés en dehors de leurs quartiers, écoles, organisations communautaires, groupes affinitaires, lieux de travail et familles sont invités à s'auto-organiser d'une façon qui leur permette de prendre part à l'arrêt du fonctionnement de la ville, de la façon qui leur convient et comme ils le peuvent.

Le monde entier regarde Oakland. Montrons leur ce qui est possible. »




Face à face avant les affrontements à Oakland.


À l'image d'Oakland, les autorités d'autres villes américaines ont décidé de déloger les manifestants campant dans leur centre ville, comme à Nashville au Tennessee, où la police est intervenue à la demande du gouverneur républicain (36 arrestations). À Atlanta (Géorgie), la police a arrêté 50 manifestants, mercredi 26 octobre, indique le New York Times qui prédit un même scénario pour la ville de Providence (Rodhes-Island) et Baltimore (Maryland).


New York, samedi : des Indignés construisent un plancher pour se protéger du froid (E Planche-Fréchette/La Presse)


D'autres grandes villes, telles que New York, Boston, Philadelphie et Los Angeles, ont adopté une tactique moins brutale en autorisant les campements des Indignés. Là, les autorités parient sur l'essoufflement du mouvement ; ou sur le général Hiver, comme à New-York, où la brigade des sapeurs-pompiers a confisqué les groupes électrogènes et le combustible utilisés pour se chauffer par les Indignés retranchés dans le parc de Lower Manhattan, non loin de Wall Street... en prévision de la tempête de neige qui s'est abattu samedi matin sur la ville. « La neige ? Quelle neige ? Je dois m'occuper de mon pays », ont écrit des manifestants à l'entrée du campement balayé par des rafales de vents glaciales.


Oakland : Les charges de la police ont fait de nombreux blessés chez les manifestants.


Depuis sa naissance à Wall Street, le 17 septembre dernier, le mouvement des Indignés américains n'a cessé de monter en puissance. C'est le soutien des principaux syndicats locaux qui a changé la donne. Dès le 27 septembre, 700 pilotes d'avion, qui se font des cheveux blancs pour leurs pensions de retraite ont rejoint le mouvement. Deux jours plus tard, c'était au tour du très influent syndicat du secteur des transports (64 000 adhérents) d'afficher son soutien, rejoint ensuite par le syndicat du secteur de la santé (300 000 adhérents). « Nos organisations ont besoin de leur énergie », a affirmé Le président de la Fédération des employés du commerce, Stuart Appelbaum. À New-York, plus de 39 syndicats et associations ont manifesté avec les Indignés de Wall Street, depuis le début du mouvement.

Et il y a aussi le soutien des First Responders, les pompiers, policiers, sauveteurs, ouvriers et volontaires qui ont participé aux opérations de sauvetage et de déblaiement dans les ruines du World Trade Center après le 11-Septembre. Ils reprochent au gouvernement un manque de prise en charge des frais occasionnés par les maladies que beaucoup d'entre eux ont développées.

Maintenant, se sont des vétérans de l'armée, en uniforme militaire avec leurs armes de guerre, qui se déploient de leur propre initiative autour des cortèges, à Phoenix (Arizona) d'abord puis dans d'autres villes, pour sécuriser les manifestants contre de possibles attaques externes et contre les violences policières ! (vidéo interview vétéran à Phoenix ICI)




Une contestation inédite depuis les années soixante.


Médias et politiques sont déconcertés par un mouvement inédit, impulsé par la jeunesse des classes moyennes, une vague de fond anticapitaliste et libertaire, qui attaque les fondements de la société américaine. Après les avoir regardé de haut, pressés par une opinion publique majoritairement favorable au mouvement contestataire, les médias prennent désormais celui-ci au sérieux. Si certains, comme le célèbre blogueur John Hawkins, sur le site du Huffington Post, continuent à confondre les Indignés avec une bande de « hippies », l'hebdomadaire The Week se demande si « Occupy Wall Street » fait émerger un « Tea Party de gauche ». Le fameux Tea Party a d'ailleurs pris un coup de vieux et certains de ses membres vont même jusqu'à apporter leur soutien aux Indignés, espérant ainsi surfer sur la vague contestataire. « Je comprends la colère qui s'exprime dans ces manifestations » s'est senti obligé de dire Obama dans un entretien à la télévision.


Noam Chomsky : « C'est sans précédent. »


Le 23 octobre dernier, Noam Chomsky (ICI), intellectuel radical connu pour ses critiques de l'impérialisme américain et des médias, déclarait devant des milliers de personnes réunies à Boston, face au bâtiment de la banque de la réserve fédérale : « Ce mouvement est spectaculaire. C'est sans précédent. Je ne me souviens pas qu'il y ait jamais eu quelque chose comme ça. Si les associations qui ont lancé ces rassemblements peuvent tenir pendant une longue et dure période -parce que la victoire ne viendra pas rapidement- cela pourrait vraiment se révéler être un événement historique, un moment important de l'histoire américaine. »
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Message  Copas Lun 31 Oct - 23:59

Mediapart a fait une compilation du FMR.
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Message  Roseau Mar 1 Nov - 0:49

C'est le titre de l'article avec Vidéos déjà dénichées par Copas et autres docs, très intéressant, par Jean-Pierre Anselme
A lire et écouter:
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme/301011/des-indignes-americains-appellent-la-greve-generale
Si vous regardez vite les commentaires, vous constaterez la surprise de bp de lecteurs,
ce qui indique le degré de soumission des médias, et d'assoupissement de la gauche, y compris radis(cale).
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Message  Copas Mer 2 Nov - 11:45

Roseau a écrit:C'est le titre de l'article avec Vidéos déjà dénichées par Copas et autres docs, très intéressant, par Jean-Pierre Anselme
A lire et écouter:
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme/301011/des-indignes-americains-appellent-la-greve-generale
Si vous regardez vite les commentaires, vous constaterez la surprise de bp de lecteurs,
ce qui indique le degré de soumission des médias, et d'assoupissement de la gauche, y compris radis(cale).

Il y a un gigantesque problème d'infos jusqu'à dans les rangs de l'extreme gauche. (meme jusqu'ici puisque certains semblaient penser que tous ces mvts n'étaient que des trucs de bobos), sur la qualité et sur la quantité.

On peut également voir ça aussi sur Bellaciao dans certains commantaires .

Nous sommes donc confrontés un problème malgré le net, les "gens" ne consultent pas les infos, ne savent pas où les trouver, ou n'y croient pas , ou ont des fantasmes tellement puissants qu'ils ne veulent pas voir,...

On ne peut répondre à toutes ces contradictions et également, il est utile de hierarchiser l'info, de comprendre ce qui est le plus important, le plus révélateur en elle.

Et surtout, et souvent, là où ceux qui ont habitude de passer par le texte passent par le texte, dans 999 pour 1000 ça passe par l'image qui donne plus de comprehension de la dynamique de certains évenements.

Prenons pas exemple la manif d'il y a quelques jours à Tel Aviv, si on écoute les infos on entend 20 000 personnes, chiffre repris partout meme à gauche. C'est probablement du au fait que c'était là bas dans la soirée et que les peu de journaleux avaient faim, mais les images d'en haut montre une foule gigantesque d'un ordre de grandeur supérieur (sans trucage comme les vues floutées d'en bas... Meme chose sur les gigantesques manifs du 15 octobre en Espagne, où les indications officielles et journalistiques parlaient de quelques dizaines de milliers, alors que c'était probablement sur le pays plus d'un million (rien qu'à Madrid, la puerta del sol était noire de monde et les rues y amanant saturées par des cortèges bloqués...)

L'image et la circulation de celle-ci est donc un vecteur d'info mais également de propagande et d'optimisme sur les choses.

Par ailleurs , un site américain qui ressence ce qui se passe aux USA (au détail, les AG, les camps, les problèmes, les batailles pour les sans-logis et contre les saisies d'apparts et maisons, et j'ai vu qu'était né un mouvement occupy colleges, etc) :

http://www.occupytogether.org/
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Message  Copas Mer 2 Nov - 11:54

Full Speech, Michael Moore Visits Occupy Portland .
Je passe car il est finalement assez représentatif d'une certaine forme de radicalité populiste américaine.



Occupy Portland a visité une banque style zombies



https://www.youtube.com/user/OccupyPDX
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Message  sylvestre Mer 2 Nov - 18:58

Occupy Oakland Prepares for General Strike as War Veterans Organize Day of Action at Occupy Camps

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Message  Roseau Mer 2 Nov - 19:02

Ecoutez Moore, la video donne pas mal d'infos.
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Message  Copas Jeu 3 Nov - 12:36

Le port d'Oakland, le plus grand port de la cote ouest serait bloqué et les manifestants auraient résisté à plusieurs tentatives de la police pour les déloger.

Dés qu'on aura des nouvelles plus fiables on passera .

(on attend toujours ceux qui ont leur gigantesque banderoile coincée dans le garage qu'ils réussissent à sortir avant le printemps)
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Message  sylvestre Jeu 3 Nov - 15:06



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Le récit de la journée.
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Message  sylvestre Jeu 3 Nov - 15:11

http://www.romandie.com/news/n/_Le_port_d_Oakland_ferme_en_raison_de_manifestations_anti_Wall_Street031120111011.asp

Le port d'Oakland fermé en raison de manifestations anti-Wall Street


OAKLAND (Etats-Unis) - Le quatrième port des Etats-Unis, Oakland, sur la côte californienne (ouest) était fermé jeudi matin depuis la veille au soir en raison d'une marche de protestataires anti-Wall Street, ont indiqué les autorités portuaires.

Les opérations maritimes sont fermées au port d'Oakland. Elles reprendront quand la sécurité sera garantie, avait indiqué la direction du port mercredi en début de soirée.

Nous espérons que le travail pourra reprendre demain (jeudi) et que les employés du port pourront gagner leurs postes de travail sans incident, avait-elle ajouté dans un communiqué.

La semaine précédente, des affrontements entre des manifestants du mouvement Occupez Wall Street, qui avaient installé depuis 15 jours des tentes au coeur de la ville, et la police d'Oackland faisant usage de gaz lacrymogène pour les disperser et démanteler le campement, avaient fait un blessé chez les protestataires.

Des milliers de personnes ont participé mercredi à de nouvelles manifestations pour dénoncer l'intervention policière et appeler à une grève de solidarité, déployant des banderoles disant financez nos écoles et nos services, pas les banques!, ou appelant à célébrer la mort du capitalisme.

Le port a jugé plus prudent de renvoyer ses employés à la maison et a annoncé sa fermeture, lorsque des groupes de manifestants ont marché sur les installations portuaires et commencé à bloquer plusieurs terminaux.

Les cortèges ont défilé pacifiquement tout au long de la journée, en dehors de quelques actes de vandalisme isolés contre des agences bancaires et d'un bref moment de tension entre un cordon de police en tenue anti-émeute et des manifestants

Mercredi soir, les manifestants ont reflué vers le centre ville, où un nouveau campement, fort d'une cinquantaine de tentes, a été dressé près de la mairie.

Les autorités portuaires espéraient donc rouvrir le grand port, par lequel transitent pour quelque 39 milliards de dollars de marchandises chaque année, dans le courant de la journée de jeudi

Toutefois, dans la nuit, des groupes de quelques dizaines de manifestants masqués ont commencé dans le centre ville à jeter des pierres et des bouteilles, occupé un bâtiment vide et mis le feu à une barricade, se heurtant alors à la police en tenue anti-émeute, qui a utilisé des gaz lacrymogènes.


(©AFP / 03 novembre 2011 10h40)
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Message  Copas Jeu 3 Nov - 19:02

Oakland
un symbole dans une des videos, une grande banderole "Commune Oakland"
un parfum de 68 pour les débats avec une organisation de masse démocratique
plein d'enseignements
Meme si il manque encore un ordre de grandeur








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