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Contre la signature par le NPA de l’appel réformiste « Non à la soumission aux marchés financiers »

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Contre la signature par le NPA de l’appel réformiste « Non à la soumission aux marchés financiers » - Page 4 Empty Re: Contre la signature par le NPA de l’appel réformiste « Non à la soumission aux marchés financiers »

Message  gérard menvussa Jeu 25 Aoû - 21:42

La crise de la dette et l’heure de vérité du NPA
JOHSUA Samuel
24 août 2011

L’histoire a parfois des accélérations qui font que des débats anciens, moulinés à l’envie sans conséquence autre que de méthode générale, prennent d’un coup une importance majeure, concrète et directe. Il en est ainsi de la manière dont est abordé le rebond de la crise capitaliste, et en particulier la question de la dette. Sur l’analyse générale de ses racines il ne semble pas y avoir de grands écarts au NPA. Mais sur la manière de s’y confronter c’est une autre chanson. D’un côté nous avons ceux qui se contentent d’appels généraux à sortir du capitalisme, ce qui serait la condition pour réaliser le mot d’ordre de refus de payer la dette. Pures déclamations donc, se contentant de rappeler les fondamentaux, sans se donner la peine d’élaborer la démarche politique qui y mène. De l’autre côté, ceux qui, à force de transiter dans la transition, s’y égarent, et perdent de vue l’objectif final. Entre les deux, il y a place pour ceux qui réfléchissent à la manière effective dont la mobilisation populaire pourrait s’enclencher pour parvenir à réaliser ce mot d’ordre (de refus de payer la dette), ce qui nécessite une véritable logique transitoire, qui relie revendication immédiate et objectif révolutionnaire.
La méthode

Cette dernière approche transitoire a une longue histoire. Sa première manifestation à une échelle historique apparaît dans le texte de Lénine, « La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer ». Ce texte, d’une importance capitale et méconnue a été écrit quelques semaines à peine avant la Révolution d’Octobre, en septembre 1917. Alors que les soviets sont présents partout, et que le parti bolchevik a comme double mot d’ordre central « la paix, le pain, la terre » et « tout le pouvoir aux soviets », Lénine avance un programme d’extrême urgence pour faire face à « la catastrophe imminente ». Du point de vue de la méthode, en voici les éléments principaux d’une validité bien plus générale que le cas d’espèces.

- Il s’agit de proposer des mesures applicables immédiatement et qui amélioreraient tout de suite la vie des populations. Lénine insiste plusieurs fois sur leur caractère élémentaire, réaliste, déjà en œuvre ailleurs dans le monde ou dans le passé. Ceci pour peu que la volonté politique existe. Aucune de ces mesures en tant que telle ne fait sortir du cadre capitaliste.

- Il s’agit d’un programme de gouvernement, avancé sous la forme : « voilà ce que devrait faire le gouvernement si seulement il ne cédait pas aux plus extrémistes des capitalistes et en avait la volonté politique ». Ceci alors même qu’il avait sous les yeux un embryon d’État alternatif (les soviets), dont nous n’avons évidemment nulle part le moindre début de réalisation.

- Il explique en même temps pourquoi les partis du gouvernement se refusent et se refuseront à aller dans le sens indiqué par lui (sens toujours élémentaire pourtant). Ces partis sont trop liés aux intérêts de la classe dominante et craignent par dessus tout que la mobilisation populaire engagée sur ces terrains élémentaires ne conduisent à la révolution socialiste. Car en effet il ne fait aucun doute pour lui (et il l’explique) que c’est bien ce qui se passerait si la mobilisation s’engageait… Ce qui ne l’empêche pas de le leur proposer. En effet, lui, Lénine, il sait ce qu’il en est et ne se prive pas de le dire. Mais une partie des masses font toujours confiance aux mencheviks et autres S-R, et il s’agit de dire à ces masses : chiche, vous avez des revendications littéralement vitales, voyons si ces partis à qui vous faites encore confiance les mettent en pratique.

- Dans tous les cas, et quel que soit le niveau de la revendication « élémentaire », il insiste sur le refus de laisser aux mains du gouvernement la réalisation. Le thème du contrôle (pas de la prise du pouvoir, j’insiste et je souligne, le thème du contrôle) est central tout au long du texte. Y compris pour les moyens institutionnels de celui-ci (par exemple la nationalisation des banques). Ce point est capital à double titre. Le premier est qu’il fait le lien avec le précédent : ce n’est pas un hasard si les partis de gauche au gouvernement ne réalisent pas le programme d’urgence, mais pour des raisons de nature, de ce qu’ils sont profondément. Le second point recoupe une divergence essentielle dans les débats du NPA. Il est lié à la recherche des voies d’une mobilisation effective du peuple. De ce point de vue, mener propagande non sur la possibilité effective d’un programme d’urgence – débutant dans le cadre même du système – mais au contraire sur son impossibilité revient à désarmer le peuple. Si vraiment il faut tout changer pour changer un peu, alors les réformistes ont raison en disant qu’une autre politique est impossible dans l’immédiat. Et si par ailleurs la révolution est concrètement hors de portée comme aujourd’hui, alors il ne reste plus qu’à rester chez soi. À prier ou à maudire. Mais sans agir. Miracle de la dialectique quand des révolutionnaires droit dans leurs bottes produisent du fatalisme et de l’immobilisme.

Dans le cas russe de 17, Lénine suivra cette ligne pendant quelques semaines, en pleine effervescence révolutionnaire. Ligne indispensable selon lui pour bien montrer que décidément il fallait rompre avec les socialistes gouvernementaux (fraction de droite des Socialistes-Révolutionnaires et des mencheviks). Même si cet aspect disparaît presque pour nous avec l’expérience acquise largement dans le peuple depuis des décennies sur la nature d’un parti comme le PS, il demeure l’essentiel de la démarche, elle toujours productive. Ceci alors que pour l’instant nous n’avons aucune possibilité de nous appuyer sur des structures massives d’auto-organisation. Or il faut se rendre à l’évidence historique que de telles structures ne se décrètent pas et ne découlent jamais de la seule propagande. Mais qu’elles dépendent d’une situation indépendante de notre volonté. Ce n’est donc nullement sur ce point que le NPA peut prouver qu’il est utile comme parti, mais en tenant les deux bouts de la chaîne : c’est-à-dire en ouvrant des voies pour faire face à l’urgence, tout en articulant cette démarche avec le débouché révolutionnaire.

Je donne en annexe 1 quelques extraits de ce texte fondamental. On peut le lire en entier sur le site suivant :
http://321ignition.free.fr/imp/fr/l....

Tout ceci est au cœur de la démarche transitoire, qui sera par la suite largement développée, et qui est encore reprise dans les principes fondamentaux du NPA. Le cœur de la démarche transitoire a trois dimensions : niveau de conscience ; unité de la classe ; auto-émancipation.

Sur le premier de ces points, il faut rappeler ce qui ressort de toutes les expériences révolutionnaires : les grandes masses ne font pas la révolution pour le socialisme, mais pour la satisfaction de revendications immédiates, vitales, brûlantes (ce qui n’empêche évidemment pas de leur demander leur approbation quand il s’agit de passer au socialisme !). Il faut rappeler que « la paix, le pain, la terre » a accompagné les bolcheviks d’un bout à l’autre de leur démarche révolutionnaire. Les paysans ont fini par se convaincre que seuls les bolcheviks pouvaient leur garantir la terre ; les soldats ont fini par se convaincre que seuls les bolcheviks étaient décidés à faire la paix ; les ouvriers des villes ont fini par se convaincre que seuls les bolcheviks pouvaient apporter le pain. Ce qui n’a pas empêché les bolcheviks de proposer en permanence ces mots d’ordre aux mencheviks et autres s-r. La démarche de transition consiste donc à faire le pont du vital d’aujourd’hui à la révolution de demain.

Sur le deuxième point (unité) maintenant. La logique de transition intègre une logique de front unique, c’est-à-dire de reconstitution de l’unité de la classe, œuvre toujours entreprise, jamais achevée. Unité sociale, bien sûr, mais aussi politique.

Sur le troisième point, celui de l’auto-émancipation, il faut souligner qu’à la veille de sa mort, Engels rappelait que le principe intangible auquel lui et Marx s’étaient tenus toute leur vie durant était « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». La logique de transition n’a de sens, comme souligné fortement ci-dessus, que si elle s’appuie sur, et accompagne, un processus d’auto-émancipation : le fameux « contrôle » de Lénine, l’auto-activité, l’auto-organisation, etc.
Le contenu d’une politique sur la question de la dette

Il faut se garder de la pente classique chez des révolutionnaires de considérer qu’il n’y a plus d’issue pour le capitalisme. Il y en a toujours, ceci dépendant à la fois des rapports de force entre exploiteurs et exploités et de ceux qui sont internes à la classe dominante.
Certes comme le dit Lénine dans son texte, « La question se ramène toujours à ceci : la domination de la bourgeoisie est inconciliable avec la démocratie authentique, véritablement révolutionnaire. Au XXe siècle, en pays capitaliste, on ne peut être démocrate révolutionnaire si l’on craint de marcher au socialisme ». Un programme démocratique authentique, véritablement révolutionnaire, est inconciliable avec la domination bourgeoise, c’est vrai. Mais, malheureusement, tout n’est pas qu’une affaire de programme : il faut bien d’autres choses, à commencer par la mobilisation des masses. Sans cela le capitalisme trouve une issue. Cela aussi, Lénine l’avait dit.

Cela étant, quand même, dans l’histoire on ne compte plus les cas où l’existence d’une crise de la dette a accompagné, voire a directement provoqué des soubresauts y compris révolutionnaires. Ainsi la révolution de 1789 a comme cause immédiate de son déclenchement un endettement endémique, couplé avec l’intransigeance de la noblesse, attachée au fait qu’elle échappe massivement à l’impôt. Aujourd’hui, de nombreux économistes en tiennent pour une inflation massive et prolongée pour donner une nouvelle vie au capitalisme. En effet, comme le disait Keynes, il s’agit ainsi de rendre la dette indolore, « d’euthanasier les rentiers ». Mais aussi au passage les retraites et les livrets A, voire les salaires si, comme c’est prévisible, les rapports de force ne permettraient pas d’imposer qu’ils suivent tous l’inflation. Mais « les rentiers » se laisseront-ils faire aujourd’hui compte tenu de la puissante financiarisation du système ? Question à mille euros…

En tout cas on peut prévoir une période relativement longue où cette question sera au centre du débat et des confrontations dans toute l’Europe au moins…

Le texte adopté au Congrès en appelle à « l’annulation de la dette illégitime » en précisant qu’il s’agit de « l’essentiel de la dette détenue par des banques et fonds d’investissements qui doivent être nationalisés » et que « il est possible d’annuler la dette illégitime tout en garantissant une pension aux ménages modestes qui détenaient des titres publics ». Comment y parvenir est la question qui suit, puisqu’on ne peut imaginer que l’on puisse le faire sans propositions transitoires de mobilisation.
On peut pour cela se laisser conduire par le document « sortir de la crise » ainsi que par les textes de contribution qui ont cherché à actualiser l’approche, en particulier ceux de Henri Wilno et Isy Johsua, convergents dans leur propositions, qu’il faudrait à mon sens reprendre telles quelles (rappelées en annexe 2 et 3).

Dans la même logique que l’approche de Lénine, il convient pour le NPA de donner ce qui constituerait les premières mesures d’un « gouvernement au service des travailleurs » (selon la formule votée au Congrès).

Pour cela, ne rien laisser échapper de ce qui pourrait brider la nuisance extrême de la finance, même si ces mesures apparaissent parfois un peu techniques (voir donc les contributions en annexe). Puis de se donner les moyens d’une politique alternative, en particulier par la constitution d’un monopole bancaire public.

Sur la dette elle-même, notre position (celle de notre congrès) est celle de « l’annulation de la dette illégitime ». Mais se contenter de répéter ceci ne fera pas avancer d’un pouce dans cette direction. Le peuple grec s’est levé contre la politique assassine de la troïka. Il l’a rejetée d’une manière très claire et massive. Il n’a pas manqué de groupes révolutionnaires appelant de leur côté à annuler la dette. Mais la jonction entre les deux ne s’est pas faite, au moins dans l’immédiat. C’est qu’il ne suffit pas de résister d’un côté et de fixer le but de l’autre. Deux choses évidemment indispensables, mais qui ne sont pas grand-chose en définitive sans les moyens de les relier par des mobilisations transitoires. Je ne prétends certes pas que le fait de proposer les voies transitoires adéquates suffirait pour que l’issue en Grèce ou ailleurs soient différente que ce que l’on sait. Ceci dépend de bien d’autres éléments constitutifs du rapport de force global, et bien plus importants. J’ai défendu déjà combien m’était étrangère l’idée que « la bonne ligne » avec « le bon texte » feraient l’avenir radieux. Mais cela au moins dépend de nous.

En l’occurrence le point majeur, central, décisif, est celui de l’engagement du peuple dans le contrôle « d’en bas ». Cette volonté de maîtrise démocratique est ce qui ressort de tous les axes mis en avant par les Indignés dans chaque pays. Mais que peut-on contrôler exactement ? La seule issue est la suivante. Un, on arrête de payer. C’est la condition pour stopper la spirale des mesures antisociales de plus en plus brutales. C’est donc un moratoire. Deux, on veut savoir où est passé cet argent. C’est l’audit populaire. Nous connaissons nous NPA la réponse pour l’essentiel. Mais nous sommes prêts à le vérifier publiquement, par la mobilisation populaire appuyée sur la fin du secret financier. Certes nous savons (et nous le disons) que tout ceci est impossible sans une confrontation majeure avec les institutions politico-financières nationales et internationales. Quant au PS et ceux qui seront alliés éventuellement avec lui au gouvernement, nous savons d’ores et déjà qu’ils n’en seront pas. Mais ces pas indispensables sont pourtant ceux que devront faire tous ceux et toutes celles qui cherchent vraiment à sortir de la crise de la dette. Nous sommes prêts à faire ces pas avec toutes celles et tous ceux qui s’engageront dans cette voie, même s’ils ne partagent pas avec nous toutes nos analyses et toutes nos solutions, et quel que soit leur vote conjoncturel en 2012.

Pour le NPA comme pour tout le monde désormais : c’est au pied du mur qu’on voit le maçon.

Samy Johsua
Annexe 1 : Lénine

La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer (Extraits)

C’est un fait. On peut affirmer en toute certitude que vous ne trouverez pas un seul discours, un seul article de journal de quelque tendance qu’il soit, une seule résolution d’une assemblée ou d’une institution quelconque, qui ne reconnaisse en termes parfaitement clairs et précis la nécessité de la mesure de lutte fondamentale, essentielle, propre à conjurer la catastrophe et la famine. Cette mesure, c’est le contrôle, la surveillance, le recensement, la réglementation par l’État ; la répartition rationnelle de la main d’œuvre dans la production et la distribution des produits, l’économie des forces populaires, la suppression de tout gaspillage de ces forces, qu’il faut ménager. Le contrôle, la surveillance, le recensement, voilà le premier mot de la lutte contre la catastrophe et la famine. Personne ne le conteste, tout le monde en convient. Mais c’est justement ce qu’on ne fait pas, de crainte d’attenter à la toute-puissance des grands propriétaires fonciers et des capitalistes, aux profits démesurés, inouïs, scandaleux qu’ils réalisent sur la vie chère et les fournitures de guerre (et presque tous « travaillent » aujourd’hui, directement ou indirectement, pour la guerre) profits que tout le monde connaît, que tout le monde peut constater et au sujet desquels tout le monde pousse des « oh ! » et des « ah ! ».

Et l’État ne fait absolument rien pour établir un contrôle, une surveillance et un recensement tant soit peu sérieux.

…/…

Accablés par les charges extrêmes et les calamités de la guerre, souffrant dans une plus ou moins grande mesure du marasme économique et de la famine, tous les États belligérants ont depuis longtemps établi, défini, appliqué, essayé toute une série de mesures de contrôle, qui, presque toujours, reviennent à associer la population, à créer ou encourager des associations de toute sorte, surveillées par l’État, auxquelles participent ses représentants, etc. Toutes ces mesures de contrôle sont universellement connues, on en a beaucoup parlé et on a beaucoup écrit à leur sujet ; les lois sur le contrôle, édictées par les puissances belligérantes avancées, ont été traduites en russe ou exposées en détail dans la presse russe.

Si notre gouvernement voulait réellement appliquer le contrôle de façon sérieuse et pratique, si ses institutions ne s’étaient pas condamnées, par leur servilité envers les capitalistes, à une « inaction totale », l’État n’aurait qu’à puiser des deux mains dans l’abondante réserve des mesures de contrôle déjà connues, déjà appliquées. Le seul empêchement à cela, empêchement que les cadets, les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks dissimulent aux yeux du peuple, a été et reste que le contrôle mettrait en évidence les profits fabuleux des capitalistes et leur porterait atteinte.

Pour mieux faire comprendre cette question capitale (qui est en somme la question du programme de tout gouvernement vraiment révolutionnaire, désireux de sauver la Russie de la guerre et de la famine), nous allons énumérer ces principales mesures de contrôle et les examiner l’une après l’autre.

…/…

Ces principales mesures sont :

1. La fusion de toutes les banques en une seule dont les opérations seraient contrôlées par l’État, ou la nationalisation des banques.

2. La nationalisation des syndicats capitalistes, c’est-à-dire des, groupements monopolistes capitalistes les plus importants (syndicats du sucre, du pétrole, de la houille, de la métallurgie, etc.).

3. La suppression du secret commercial.

4. La cartellisation forcée, c’est-à-dire l’obligation pour tous les industriels, commerçants, patrons en général, de se grouper en cartels ou syndicats.

5. Le groupement obligatoire ou l’encouragement au groupement de la population en sociétés de consommation, et un contrôle exercé sur ce groupement.

…/…

Mais voilà précisément l’exemple qui nous permettra, peut-être, de comparer le mieux les méthodes bureaucratiques réactionnaires de lutte contre la catastrophe, qui tendent à réduire les réformes au minimum, aux méthodes démocratiques révolutionnaires qui, pour mériter leur nom, doivent se proposer nettement comme tâche de rompre par la violence avec les vieilleries périmées et d’accélérer le plus possible la marche en avant.

La carte de pain, ce modèle classique de réglementation de la consommation dans les États capitalistes d’aujourd’hui (dans le meilleur des cas) se propose et réalise une seule tâche : répartir la quantité disponible de pain, de façon que tout le monde en soit pourvu. Le maximum de consommation n’est pas établi pour tous les produits, tant s’en faut, mais seulement pour les principaux produits « d’usage courant ». Et c’est tout. On ne se préoccupe pas d’autre chose. Bureaucratiquement, on fait le compte du pain disponible, on divise le total obtenu par le nombre d’habitants, on fixe une norme de consommation, on la décrète et on s’en tient là. On ne touche pas aux objets de luxe puisque, « de toute façon », il y en a peu et ils sont d’un prix qui n’est pas à la portée du « peuple ». C’est pourquoi, dans tous les pays belligérants, sans exception aucune, même en Allemagne, pays que l’on peut, je crois, sans crainte de contestation, considérer comme le modèle de la réglementation la plus ponctuelle, la plus méticuleuse et la plus stricte de la consommation, même en Allemagne on voit les riches déroger constamment, aux « normes » de consommation, quelles qu’elles soient. Cela aussi, « tout le monde » le sait, « tout le monde » en parle avec un sourire ironique ; on trouve constamment dans la presse socialiste allemande, et parfois même dans la presse bourgeoise, malgré les férocités d’une censure dominée par l’esprit de caserne, des entrefilets et des informations sur le menu des riches. Ceux-ci reçoivent du pain blanc à volonté dans telle ou telle ville d’eaux (laquelle est fréquentée, sous prétexte de maladie, par tous ceux.... qui ont beaucoup d’argent) ; ils consomment, au lieu de produits d’usage courant, des denrées de choix, rares et recherchées.

L’État capitaliste réactionnaire, qui craint d’ébranler les fondements du capitalisme, les fondements de l’esclavage salarié, les fondements de la domination économique des riches, craint de développer l’initiative des ouvriers et des travailleurs en général ; il craint d´« attiser » leurs exigences. Un tel État n’a besoin de rien d’autre que de la carte de pain. Un tel État, quoi qu’il fasse, ne perd pas de vue un seul instant son objectif réactionnaire : consolider le capitalisme, ne pas le laisser ébranler, limiter la « réglementation de la vie économique » en général, et de la consommation en particulier, aux mesures absolument indispensables pour assurer la subsistance du peuple, en se gardant bien de réglementer effectivement la consommation par un contrôle sur les riches, qui leur imposerait, à eux qui sont mieux placés, privilégiés, rassasiés et gavés en temps de paix, des charges plus grandes en temps de guerre.

…/…

L’émission de papier-monnaie en quantité illimitée encourage la spéculation, permet aux capitalistes de gagner des millions et entrave considérablement l’élargissement, pourtant si nécessaire, de la production, car la cherté des matériaux, des machines, etc., augmente et progresse par bonds. Comment remédier à la situation alors que les richesses acquises par les riches au moyen de la spéculation restent dissimulées ?

On peut établir un impôt progressif sur le revenu, comportant des taxes très élevées sur les gros et très gros revenus. Cet impôt, notre gouvernement l’a établi à la suite des autres gouvernements impérialistes. Mais il est dans une notable mesure une pure fiction et reste lettre morte ; car, premièrement, l’argent se déprécie de plus en plus vite, et, deuxièmement, la dissimulation des revenus est d’autant plus grande qu’ils ont davantage leur source dans la spéculation et que le secret commercial est mieux gardé.
Pour rendre l’impôt réel et non plus fictif, il faut un contrôle réel, qui ne soit pas simplement sur le papier. Or, le contrôle sur les capitalistes est impossible s’il reste bureaucratique, car la bureaucratie est elle-même liée, attachée par des milliers de fils, à la bourgeoisie. C’est pourquoi, dans les États impérialistes de l’Europe occidentale monarchies ou républiques, peu importe l’assainissement des finances n’est obtenu qu’au prix de l’introduction d’un « service obligatoire du travail », qui équivaut pour les ouvriers à un bagne militaire ou à un esclavage militaire.

Le contrôle bureaucratique réactionnaire, tel est le seul moyen que connaissent les États impérialistes, sans en excepter les républiques démocratiques, la France et les États-Unis, pour faire retomber les charges de la guerre sur le prolétariat et les masses laborieuses.

La contradiction fondamentale de la politique de notre gouvernement, c’est justement qu’il est obligé, pour ne pas se brouiller avec la bourgeoisie, pour ne pas rompre la « coalition » avec elle, de pratiquer un contrôle bureaucratique réactionnaire, qu’il qualifie de « démocratique révolutionnaire », en trompant constamment le peuple, en irritant, en exaspérant les masses qui viennent de renverser le tsarisme.

Or, ce sont précisément les mesures démocratiques révolutionnaires qui, en groupant dans des associations les classes opprimées, les ouvriers et les paysans, c’est-à-dire les masses, permettraient d’établir le contrôle le plus efficace sur les riches et de combattre avec le plus de succès la dissimulation des revenus.

…/…

La question se ramène toujours à ceci : la domination de la bourgeoisie est inconciliable avec la démocratie authentique, véritablement révolutionnaire. Au XXe siècle, en pays capitaliste, on ne peut être démocrate révolutionnaire si l’on craint de marcher au socialisme.
Annexe 2 : Propositions Isy Johsua

Voir sur ESSF (article 22522) le texte complet : Crise : l’heure de vérité

Ce n’est pas ici le lieu d’énoncer l’intégralité d’un programme qui passerait en revue toutes les mesures nécessaires, certaines qui découlent directement de la situation actuelle, d’autres qui en sont la conséquence logique, d’autres encore qui s’attaquent au système capitaliste dans ce qu’il a de plus fondamental. Cela serait utile, mais le feu est à la maison et il faut mettre en œuvre l’indispensable quitte à ce que, à partir de là, d’autres voies soient ouvertes sur un autre horizon. Il faut – priorité des priorités – éteindre l’incendie de la dette. Il faut – geste de survie – maîtriser la finance, l’empêcher de nuire, une bonne fois pour toutes. Il faut – préparation de l’avenir - jeter les bases d’un redémarrage, de façon à assurer l’emploi.

L’urgence absolue est de faire face au problème de la dette publique. Trois points sont essentiels : 1) quel que soit le pays, il faut décréter un moratoire sur la dette existante et la soumettre à un audit, pour porter un jugement circonstancié et déterminer quelles dettes seront remboursées et quelles ne le seront pas. Une partie substantielle de la dette, cela est clair, devra être répudiée. Le reste sera soumis à restructuration :
rééchelonnement, réduction, plafonnement, etc. 2) réformer dans les plus brefs délais les statuts de la BCE, pour permettre le financement monétaire du déficit public (achat par la BCE des titres de la dette publique lors de leur émission). La BCE procède déjà à des achats de tels titres, mais il s’agit surtout du « marché de l’occasion », où les titres achetés par les banques sont revendus. Ce qui permet aux banques, tout à la fois, d’exiger une prime de risque lors de l’achat du titre et d’être assurées ensuite de pouvoir le revendre. Le financement monétaire du déficit enlèverait son pouvoir de chantage à la finance. 3) En matière de déficit public, il faut redresser la situation, surtout s’il faut renoncer aux fonds fournis par les marchés. Une réforme fiscale d’ampleur s’impose, pour revenir sur les avantages consentis aux patrons et taxer fortement les hauts revenus, les profits des sociétés et les patrimoines des riches.

La crise l’a montré de façon éclatante…. et désastreuse : il faut ligoter la finance . Ce qui, outre l’interdiction de la titrisation des créances et des fonds spéculatifs, implique la levée du secret bancaire, la chasse aux paradis fiscaux et la constitution d’un grand pôle bancaire public, par nationalisation d’un nombre significatif de banques en position dominante. L’appareil bancaire doit être soumis à un contrôle sévère, la séparation entre banque de dépôts et banques d’affaires restaurée. Il faut taxer les transactions financières, instaurer le contrôle du mouvement des capitaux. Il faut interdire les ventes à découvert, qui permettent la spéculation sur titres. Il faut aussi placer les Bourses en position subordonnée, ce que nous pouvons obtenir par une taxation renforcée des plus-values, l’introduction d’un délai entre l’achat et la revente des actions ou carrément la non cessibilité des titres émis. Il faut enfin mettre les banques centrales et toutes les institutions financières sous le strict contrôle des pouvoirs publics.

Si l’on ne veut pas que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il faut rompre avec le modèle de la mondialisation libérale. Ce qui suppose bien des choses qu’on ne peut développer ici, qu’il s’agisse du droit de propriété de l’entreprise, d’une autre mondialisation (et d’une autre Europe), du périmètre des biens communs ou encore de la crise écologique. Mais l’indispensable, le socle à partir duquel bâtir, c’est un nouveau rapport salarial. En effet, il faut un nouveau partage de la valeur ajoutée, radicalement différent de l’actuel, pour assurer les bases d’un autre développement. Il faut aussi stabiliser le marché du travail, en rétablissant la prépondérance des CDI, en confinant les diverses formes du travail précaire, en encadrant strictement les licenciements. Il faut garantir les acquis sociaux, en finir avec les politiques d’austérité, reconstituer des services publics dignes de ce nom.

Voilà le plus urgent. L’accomplir serait déjà énorme, mais s’en tenir là serait illogique. Ne voit-on pas que derrière tel ou tel « excès » de la finance, il y a l’esprit d’un système, le capitalisme ? Ne voit-on pas que, derrière la mondialisation libérale, il y a encore et à nouveau les exigences d’un système, le capitalisme ? La crise actuelle a déjà suscité d’immenses souffrances dans le monde. Ses nouveaux développements sont, de ce point de vue, terriblement menaçants. Il est temps de tirer un trait, il est temps de changer d’horizon.
Annexe 3 : Propositions Henri Wilno

Voir sur ESSF (article 22554) le texte complet : Face aux derniers soubresauts de la crise : quelques éléments d’analyse

• Pour faire face au problème de la dette publique, quel que soit le pays, il faut décréter un moratoire sur la dette existante et la soumettre à un audit public, pour porter un jugement circonstancié et déterminer quelles dettes seront remboursées et quelles ne le seront pas. Une partie substantielle de la dette devra être répudiée. Le reste sera soumis à restructuration : rééchelonnement, réduction, plafonnement, etc.

• Il faut réformer les statuts de la Banque centrale européenne, pour mettre fin à son indépendance et permettre le financement monétaire du déficit public (achat par la BCE des titres de la dette publique lors de leur émission).

• En matière de déficit public, il faut redresser la situation par une réforme fiscale d’ampleur, pour revenir sur les avantages consentis aux plus riches et taxer fortement les hauts revenus, les profits des sociétés et les patrimoines des riches.

• Il faut ligoter la finance. Ce qui, outre l’interdiction de la titrisation des créances et des fonds spéculatifs, implique la levée du secret bancaire et l’instauration d’un contrôle du mouvement des capitaux accompagné d’une taxation des transactions financières. Il faut interdire définitivement les ventes à découvert, qui permettent la spéculation sur titres.

• Il faut enfin mettre toutes les institutions financières sous le strict contrôle de la société avec la constitution d’un grand pôle bancaire public par socialisation des banques sans indemnité ni rachat.

• Il faut reprendre aux patrons, par la hausse des salaires et une fiscalité redistributrice, les points de valeur ajoutée confisqués aux salariés depuis le début des années 80, afin d’assurer les bases d’un autre développement.

• Face aux licenciements supplémentaires qui s’annoncent, il faut stabiliser le marché du travail, en rétablissant la prépondérance des CDI et en interdisant les licenciements, d’abord dans les entreprises qui font des profits.

• Il faut garantir les acquis sociaux, en finir avec les politiques d’austérité pour enclencher une croissance sociale et écologique , reconstituer des services publics dignes de ce nom.

Ces points n’épuisent pas l’ensemble des revendications à l’ordre du jour, mais, au-delà des formulations, ils synthétisent ce qui semble le plus urgent pour faire face à une crise qui n’est pas seulement économique et produit en Europe des risques de décomposition sociale propices au regain de l’extrême-droite. Un combat idéologique le plus unitaire possible autour de ces axes est nécessaire. Mais, bien entendu, il serait illusoire de croire que de telles exigences s’imposeront par leur force intellectuelle : elles nécessiteront des mouvements sociaux d’ampleur pour faire plier les dominants et à terme faire dégager leurs représentants politiques au profit de gouvernements aussi fidèles aux intérêts des travailleurs que Sarkozy, Merkel et consorts (et Jospin en son temps) le sont aux intérêts des capitalistes
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Message  gérard menvussa Ven 26 Aoû - 13:24

Silence radio de la part des Copas, Roseau ou Gaston Lefranc... Pourtant, le "hic est Nunc" du texte

De ce point de vue, mener propagande non sur la possibilité effective d’un programme d’urgence – débutant dans le cadre même du système – mais au contraire sur son impossibilité revient à désarmer le peuple. Si vraiment il faut tout changer pour changer un peu, alors les réformistes ont raison en disant qu’une autre politique est impossible dans l’immédiat. Et si par ailleurs la révolution est concrètement hors de portée comme aujourd’hui, alors il ne reste plus qu’à rester chez soi. À prier ou à maudire. Mais sans agir. Miracle de la dialectique quand des révolutionnaires droit dans leurs bottes produisent du fatalisme et de l’immobilisme.

Me semble particulièrement intéressant...
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Message  Roseau Ven 26 Aoû - 13:32


Samy rappelle "La démarche de transition consiste donc à faire le pont du vital d’aujourd’hui à la révolution de demain."
Il a raison sur ce point, qui illustre que le texte signé avec la gauche radis(cale) est réformiste.
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Message  gérard menvussa Ven 26 Aoû - 16:04

Ca n'illustre rien du tout (ou alors, à rebours) La question de "comment organiser la mobilisation, avec qui, dans quel cadre organisationnel est posé par ce texte d'une façon qui me semble bien plus correcte que le texte que vous vantiez tants et qui ne proposait qu'une "mobilisation pour un gouvernement de travailleurs" sans aucune substance...
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Message  Roseau Ven 26 Aoû - 16:54

Je n'ai pas le temps de parler d'autres textes, et je maintiens:
le texte sujet du fil et signé avec la gauche radis(cale) est mauvais car réformiste, comme déjà amplement expliqué sur ce fil.
Il n'a rien à voir avec la tactique transitoire.
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Message  lieva Ven 26 Aoû - 19:23

samy est bien gentil, il a le temps d'écrire des textes longs et (j'imagine) renseignés, mais il fait partie des camarades qui ont défendu lancé et réalisé ( dans leur petit coin ) le processus débilo-absurde du NPA. Comme direction pour le parti ça fait tâche, mais on est rassuré, il est (quasi) seul à savoir ce qu'il faut faire dans la période pour notre classe sociale... Comme ça ne s'accompagne d'aucune analyse (et pour cause il n'y en a plus depuis belle lurette) de l'état des rapports de production ni de la composition de notre classe sociale ici et maintenant et donc des perspectives possibles à avancer, ça se termine par un si vous n'êtes pas d'accord c'est que vous êtes soit gauchiste soit auditeur de TF1. Alors évidemment comme personne n'est gauchiste ni auditeur de TF1, samy doit avoir raison.

Heureusement qu'il y a des camarades qui pensent.

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Message  Copas Ven 26 Aoû - 19:56

gérard menvussa a écrit:Silence radio de la part des Copas, Roseau ou Gaston Lefranc... Pourtant, le "hic est Nunc" du texte

De ce point de vue, mener propagande non sur la possibilité effective d’un programme d’urgence – débutant dans le cadre même du système – mais au contraire sur son impossibilité revient à désarmer le peuple. Si vraiment il faut tout changer pour changer un peu, alors les réformistes ont raison en disant qu’une autre politique est impossible dans l’immédiat. Et si par ailleurs la révolution est concrètement hors de portée comme aujourd’hui, alors il ne reste plus qu’à rester chez soi. À prier ou à maudire. Mais sans agir. Miracle de la dialectique quand des révolutionnaires droit dans leurs bottes produisent du fatalisme et de l’immobilisme.

Me semble particulièrement intéressant...

On parle de concret, le contenu n'est pas fameux mais également je ne suis pas sur qu'il aide beaucoup à bouger les travailleurs........réformistes (pour l'appel corseté qui fut fait).

La question de fond est pour moi de ce qui fait faire un pas, même petit, en avant pour les masses, pas le concoctage par en haut d'alliances bureaucratiques. Pour le reste, ce texte est corseté et pas bon je confirme.

Maintenant ça nous ferait plaisir si il y avait une analyse des classes en présence, autrement que de façon impressioniste.

Sans compter que la feuille de route de notre camarade, là dans ce texte là, est vide sur les réponses essentielles, pour moi du moins.

Pour le reste, les rigolades sur les positions de masse de Sammy, bon, bien, hum... ce qu'on sait c'est que la ligne, ou son absence, ou ses zigzags, ou ses positions qu'on prend et qu'après on essaye de justifier, et bien cela a été mis en pratique non ? Du moins cette version. Avec un succès boeuf.

La seule chance qu'on puisse avoir c'est qu'une des factions nomenclaturistes syndicales se disent que la bourgeoisie veut leur faire la peau , comme en Italie à la Fiat avec la quasi interdiction de la CGIL.

Mais bon.

Ce qui fait béance encore une fois, c'est non seulement la détermination mais surtout une feuille de route en matière d'outils organisationnels de résistance.

On attend la mêlée (de par un prompt renfort) pour traiter ces questions trop tard...
Ca me semble imprudent dans des grands pays à fort prolétariat.

Il nous faut traiter sérieusement les questions organisationnelles et elles ne se posent pas comme forcement un saut d'emblée dans des structures d'auto-organisation accomplies.

Mais elles doivent en avoir l'ouverture pour être no limit et y arriver. Les questions ne se posent pas seulement au moment d'une crise révolutionnaire, ça se travaille.

Enfin...

Plusieurs mois avant le congrès il ne fallait pas parler de stratégie, deux mois après il engage un débat stratégique, après il nous fait dans le mouvementisme et l'explosion des questions, maintenant il nous fait le texte sur ce qu'il ne faut pas faire sans éclaircir ce qu'il faut faire (à part recommencer ce qui a été fait, c'est à dire mal fait).

Et on attends toujours un bilan de ce qui fut fait..

Fait nous plaisir, Sammy, d'user d'un chemin inusité pour une fois, de faire une autocritique honnête et de commencer par convaincre sur sa ligne avant d'attaquer des camarades qui ne peuvent toujours pas tester leur orientation vu que ce n'est pas celle-là qui fut décidée au congrès.


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Message  Copas Ven 26 Aoû - 20:06

Ceci étant dit, on analysera afin de traquer ce qui peut être positif et utile.
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Message  gérard menvussa Ven 26 Aoû - 22:27

Je persiste a trouver vos réponses (a Roseau et à Copas) étonnamment peu précises, floues, sur la défensive...
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Message  stef Ven 26 Aoû - 23:10

Je suis d'accord avec toi et on y reviendra en détail dès qu'on aura 5 minutes.

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Message  Invité Ven 26 Aoû - 23:36

stef a écrit:Je suis d'accord avec toi et on y reviendra en détail dès qu'on aura 5 minutes.
Tout aussi d'accord, l'intervention de Samy est à peu près juste ... mais il faut comprendre les résistances de certains camarades. Samy a fait partie de la direction qui a refermé la porte d'Octobre, impulsé une ligne LCR fausse, forméle NPA dans le creuset déformé de la LCR et en définitive amené le NPA reproduisant les tares de son géniteur, au bord du gouffre. Et maintenant, il ré-ouvre Octobre ...

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Message  stef Sam 27 Aoû - 8:49

Non, non. Ce qu'écrit S. Joshua est erroné quasiment du début à la fin. Mais il est effectivement nécessaire de le démontrer, ce qui prend un temps certain....

stef

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Message  Gaston Lefranc Sam 27 Aoû - 12:29

Il faudrait revenir en détails sur l'interprétation de Johsua du texte de Lénine.

Sinon, je suis d'accord avec toi Gérard, pour dire que l'axe politique du texte, c'est : "De ce point de vue, mener propagande non sur la possibilité effective d’un programme d’urgence – débutant dans le cadre même du système – mais au contraire sur son impossibilité revient à désarmer le peuple. Si vraiment il faut tout changer pour changer un peu, alors les réformistes ont raison en disant qu’une autre politique est impossible dans l’immédiat. Et si par ailleurs la révolution est concrètement hors de portée comme aujourd’hui, alors il ne reste plus qu’à rester chez soi. À prier ou à maudire. Mais sans agir. Miracle de la dialectique quand des révolutionnaires droit dans leurs bottes produisent du fatalisme et de l’immobilisme"

C'est la négation même de la logique transitoire, et Johsua nous donne une interprétation à mon avis grossièrement erronée du programme de transition de Trotsky.

S. Johsua prétend qu'il est tout à fait possible, dans un premier temps, de mettre en place des mesures d'urgence sociale dans le cadre du système, à condition d'en avoir la volonté politique. Ce qu'il faudrait démontrer, c'est que les capitalistes ne veulent pas mettre en place ces mesures, non pas parce qu'elles seraient contradictoires avec le logique du système, mais parce qu'elles ne seraient pas dans l'intérêt de la classe capitaliste. Ce qui traverse le texte de Johsua, c'est une dissociation entre la logique du système et l'intérêt des capitalistes.

Ce qui est défendu par le texte d'I. Johsua, et ce qui est justifié théoriquement par S. Johsua et aussi par un texte récent de C. Gabriel (http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article22679), c'est une logique étapiste, gradualiste : C. Gabriel nous explique que les « masses sont pragmatiques » et qu'elles ne sont pas prêtes à entendre parler de « planification démocratique », de « socialisation des moyens de production » ou de « dislocation de l'État bourgeois ». D'où la défense tactique d’une « démarche programmatique 'intermédiaire' » à réaliser dans le « cadre parlementaire actuel ».

Pourquoi c'est la négation même de la logique transitoire ? Parce que celle-ci consiste à partir des revendications des travailleurs pour déboucher sur la conclusion qu'il faut détruire l'État bourgeois et mettre en place un gouvernement des travailleurs pour pouvoir les réaliser pleinement. Et on pourrait d'ailleurs rajouter que nous sommes dans une période où les marges de manœuvre du capitalisme sont très limitées (mais Johsua le nie), ce qui limite encore davantage la possibilité de satisfaction partielle des revendications les plus élémentaires dans le cadre du système. On mesure aussi ici l'importance d'avoir une analyse correcte de la crise : en prétendant que la cause principale de la crise est l'insuffisance de la demande liée à la faiblesse des salaires, notre parti est mal armé ensuite pour expliquer que la hausse des salaires s'oppose à la logique du système !

Tout se tient : S. Johsua et C. Gabriel expliquent pourquoi il faut réviser le programme de transition (même si Johsua nous explique que ce qu'il explique, c'est la logique transitoire !) et I. Johsua et H. Wilno déclinent concrètement cette "nouvelle approche" de la transition, en proposant un programme d'urgence à défendre dans un premier temps avec les antilibéraux et keynésien (et qui pourrait être mis en place par un gouvernement "au service des travailleurs" dans le cadre du système) ... en renvoyant à plus tard la seconde étape, celle de la révolution socialiste


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Message  gérard menvussa Sam 27 Aoû - 15:46


S. Johsua prétend qu'il est tout à fait possible, dans un premier temps, de mettre en place des mesures d'urgence sociale dans le cadre du système, à condition d'en avoir la volonté politique. Ce qu'il faudrait démontrer, c'est que les capitalistes ne veulent pas mettre en place ces mesures, non pas parce qu'elles seraient contradictoires avec le logique du système, mais parce qu'elles ne seraient pas dans l'intérêt de la classe capitaliste. Ce qui traverse le texte de Johsua, c'est une dissociation entre la logique du système et l'intérêt des capitalistes.

Ce que dit Samy (et que dit également la vulgate trotskyste) c'est que "la satisfaction des mesures d'urgence sociale" n'a pas a attendre comme préalable la conscience claire du fait qu'il faut une révolution pour obtenir satisfaction. Le seul préalable, c'est la mobilisation. Aprés, dans le chaudron des luttes, bien des choses se décantent...

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Message  erouville Sam 27 Aoû - 17:23

Effectivement , le texte de Johsua est étapiste, réformiste, ou plutôt, conformément à sa nature (pabliste), crypto parti de gauche ( pour ne pas dire crypto-stalinien ! Caractérisation politique et non insulte comme certains le pensent!)
Le programme de transition est un tout et il repose sur le fondement essentiel (ET NON CONJONCTUREL) que le capitalisme est entré globalement dans sa phase (définitive!) de déclin; c'est la période historique du capitalisme pourrissant et agonisant (agonie prolongée grâce aux appareils et aux destructions de toutes sortes de plus en plus massives : la guerre d'abord, la "reconstruction" ensuite !) et c'est justement parce que les forces productives ont cessé de croître ( et donc que le capitalisme n'est plus globalement "facteur de progrès" selon les termes de Trotsky ou que la bourgeoisie n'est plus "progressiste" selon l'expression de Lénine) que la satisfaction de la moindre revendication sérieuse ( bien sûr avec mobilisation des masses sur cette ou ces revendication(s) pose directement la question du système capitaliste lui-même !
LES REELLES CONQUÊTES OUVRIERES NE FURENT QUE DES SOUS-PRODUITS DE LA MOBILISATION REVOLUTIONNAIRE DES MASSES : 1936, 1945-46, 1968 !! Pour ne pas tout perdre et maintenir leur système d'exploitation, les capitalistes furent contraints de céder ( un peu!) pour mieux reprendre ensuite, grâce à la complicité de appareils!
Plus que jamais , la crise de l'humanité c'est la crise de la direction révolutionnaire du prolétariat!

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Message  Invité Sam 27 Aoû - 18:05

stef a écrit:Non, non. Ce qu'écrit S. Joshua est erroné quasiment du début à la fin. Mais il est effectivement nécessaire de le démontrer, ce qui prend un temps certain....
A vrai dire je n'ai que survolé le long texte mis en ligne par GM et ce que j'en ai retenu essentiellement c'est le passage de Lénine sur la double tâche d'un parti ouvrier : les revendications immédiates et la perspective socialiste ouverte par un gouvernement ouvrier. Cette double tâche quasiment absente des documents publiques, "médiatiques" de la totalité des partis se revendiquant des travailleurs est à mon sens une nécessité. C'est à ce titre que j'avais acquiescé à l'analyse de Sammy sans vraiment m'attarder sur le reste. Ce discours tranche avec toute la logorrhée habituelle et ma lecture diagonale ne m'a pas permis d'apprécier le caractère étapiste de ce texte, ni finalement la négation de cette double tâche. Je vais m'efforcer de le relire plus sérieusement.
Pour Erouville, j'attends que tu me cites des passages dans IO sur la double tâche d'un parti ouvrier ...

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Message  gérard menvussa Sam 27 Aoû - 18:13

Ce discours tranche avec toute la logorrhée habituelle et ma lecture diagonale ne m'a pas permis d'apprécier le caractère étapiste de ce texte, ni finalement la négation de cette double tâche. Je vais m'efforcer de le relire plus sérieusement.
Pour Erouville, j'attends que tu me cites des passages dans IO sur la double tâche d'un parti ouvrier ...
Le coté "étapiste" n'est évident que pour un contempteur éternel des "pablistes" stipendié (ce qui est stupide, étant donné que "Sam the Sham" n'a jamais été trotskyste, d'où son surnom)

Plus sérieusement, on peut toujours parler d'étapisme, tant qu'on a pas franchi la première étape, celle des mobilisations, cela reste une discussion sans réel enjeu... Or pour franchir "la pemière étape", il faut bien ne pas faire de la révolution socialiste un préalable même si NOUS devons rester clair sur la question...

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Message  Invité Sam 27 Aoû - 18:22

gérard menvussa a écrit:
Ce discours tranche avec toute la logorrhée habituelle et ma lecture diagonale ne m'a pas permis d'apprécier le caractère étapiste de ce texte, ni finalement la négation de cette double tâche. Je vais m'efforcer de le relire plus sérieusement.
Pour Erouville, j'attends que tu me cites des passages dans IO sur la double tâche d'un parti ouvrier ...
Le coté "étapiste" n'est évident que pour un contempteur éternel des "pablistes" stipendié (ce qui est stupide, étant donné que "Sam the Sham" n'a jamais été trotskyste, d'où son surnom)

Plus sérieusement, on peut toujours parler d'étapisme, tant qu'on a pas franchi la première étape, celle des mobilisations, cela reste une discussion sans réel enjeu... Or pour franchir "la pemière étape", il faut bien ne pas faire de la révolution socialiste un préalable même si NOUS devons rester clair sur la question...

Mais qui te prétend qu'il faut faire du socialisme un préalable ? En tout cas, pas moi ! Par contre, ce qui nous distingue des partis réformistes, c'est notre programme, c'est le regard que l'on porte sur la société et sa nécessaire révolution. Ce qui nous distingue des autres, c'est cette double tâche : les revendications transitoires ET le programme socialiste. Nous devons dire aux travailleurs que nous allons nous battre sur les revendications pour les arracher mais que la seule manière de consolider ces acquis c'est la transformation radicale de la société ... à chacun de nos pas ! Sinon à quoi bon tenter d'organiser des partis ouvriers si les revendications transitoires suffisent à notre peine et si la perspective d'un gouvernement de travailleurs doit être tue et remise au pas suivant. J'avais compris le texte de Sammy dans ce sens et dans cette double tâche ...

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Message  gérard menvussa Sam 27 Aoû - 20:19

Nous avons (ce qui n'est pas étonnant, puisqu'au final nous nous retrouvons dans des partis différents (toi le poi, moi le npa))des divergences fondamentales puisque tu pense qu'un parti "socialiste" ou "communiste", c'est un parti qui met en avant le socialisme (ou le communisme) Pour moi, un parti n'est pas d'abord un "drapeau". C'est un "intellectuel collectif", un "tacticien" et un "organisateur" tout ça dans l'ordre ! Un "intellectuel collectif", dans la mesure ou c'est l'endroit (privilégié) ou toute "la classe" se rencontre (mais pas "toute la classe" : toute la classe qui a compris, comme préalable, qu'il faille se rassembler malgré nos différences et nos divergences) et réfléchit. Cela vaud normalement n'importe quelle université (et ça manque cruellement) Un "tacticien", parce que l'intelectuel (collectif) est là pour décrypter les rapports de forces et les terrains... et un organisateur parce qu'au final "l'animateur des luttes" (le fameux "révolutionnaire proffessionnel" dont parle lénine) est aussi quelqu'un qui met en place des structures. Je ne fais AµUCUNE confiance a un animateur bordélique...
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Message  Invité Sam 27 Aoû - 20:27

gérard menvussa a écrit:Nous avons (ce qui n'est pas étonnant, puisqu'au final nous nous retrouvons dans des partis différents (toi le poi, moi le npa))des divergences fondamentales puisque tu pense qu'un parti "socialiste" ou "communiste", c'est un parti qui met en avant le socialisme (ou le communisme) Pour moi, un parti n'est pas d'abord un "drapeau". C'est un "intellectuel collectif", un "tacticien" et un "organisateur" tout ça dans l'ordre ! Un "intellectuel collectif", dans la mesure ou c'est l'endroit (privilégié) ou toute "la classe" se rencontre (mais pas "toute la classe" : toute la classe qui a compris, comme préalable, qu'il faille se rassembler malgré nos différences et nos divergences) et réfléchit. Cela vaud normalement n'importe quelle université (et ça manque cruellement) Un "tacticien", parce que l'intelectuel (collectif) est là pour décrypter les rapports de forces et les terrains... et un organisateur parce qu'au final "l'animateur des luttes" (le fameux "révolutionnaire proffessionnel" dont parle lénine) est aussi quelqu'un qui met en place des structures. Je ne fais AµUCUNE confiance a un animateur bordélique...
C'est absolument inintelligible cette position. Sur quelle bases politiques doit se faire le regroupement ? Sur quelles orientations programmatiques doit s'effectuer la tactique ? Sur quelle propagande et agitation doit se faire la lutte ? Il y a comme un trou dans ta position mais un trou énorme puisque le parti surgit en dehors d'une ligne théorique, se bat donc en dehors d'une ligne pratique à moins de considérer que la ligne théorique est à l'usage exclusive de ses militants et qu'elle ne doit en aucun cas sortir ce cercle pour ne se concentrer que sur les revendications transitoires .. en dehors donc d'une boussole visible par l'ensemble de la classe ouvrière ? Curieuse conception du parti tout de même !

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