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Débat stratégique dans le NPA

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Débat stratégique dans le NPA - Page 6 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  gérard menvussa Jeu 3 Nov - 16:48

Une première tentative de bilan des camarades "zunitaires" :

Quelques éléments pour un bilan du NPA
BORRAS Frédéric, GROND Pierre-François, HAYES Ingrid, LECLERC Anne, LIEGARD Guillaume, MARTIN Myriam, WAWRZYNIAK Coralie
3 novembre 2011


La situation du NPA est désormais extrêmement grave. Le succès, l’enthousiasme même, du processus fondateur est désormais bien loin derrière nous. Le projet de nouveau parti, porté à partir de la présidentielle 2007 jusqu’à la fondation du NPA en février 2009, celui d’un parti anticapitaliste acteur de la lutte des classes et qui pèse sur la situation politique nationale est désormais dans les sables. A l’enthousiasme du début, a succédé une période de crises et d’affaiblissements qui a vu le départ des deux tiers des adhérents. Pire, depuis la Conférence Nationale de juin, se dessine les contours d’une organisation isolée et propagandiste, incapable d’une quelconque démarche unitaire. En réalité, il s’agit d’une incapacité à se confronter au monde tel qu’il est.

Le cours actuel n’est certes pas complètement cristallisé mais le risque est désormais réel. A la fin de l’année 2008 et au début de l’année 2009, nous avions la main pour hégémoniser la gauche radicale. Ce n’est évidemment plus le cas. C’est un immense sentiment de gâchis qui l’emporte, et la question peut être posée de manière simple, comment en sommes-nous arrivés là ?

Parce que nous avons été membres de la majorité du NPA de ses débuts jusqu’à la CN, il nous a semblé utile de reprendre l’histoire récente du NPA. Ce texte s’inscrit dans la continuité du bilan des régionales produit par 10 membres du CE, « Un second souffle pour le NPA » et de la déclaration de 38 membres du CPN. Nous avons désormais un peu plus de recul pour pointer un certain nombre d’erreurs ou d’indéfinitions qui sont lourdes de conséquences.
Des difficultés objectives... oui mais

D’abord un constat : pour s’en tenir à l’Europe occidentale, l’incapacité en plus de 70 ans à construire un parti anticapitaliste ou révolutionnaire capable de s’inscrire dans la durée sans être happé par la bureaucratisation et l’institutionnalisation doit être pris à sa juste mesure.

Cette réalité dans le temps et l’espace souligne une difficulté qui va bien au-delà des problèmes d’orientation politique pour ne pas parler de nos petites questions tactiques. Elle doit inciter à une certaine retenue pour ne pas parler de modestie. Elle souligne incontestablement l’incroyable difficulté de la tâche. Le double écueil de la marginalité sectaire ou de l’institutionnalisation semble délicat à éviter. Dans la situation actuelle, à l’exception de l’Alliance Rouge et Verte au Danemark et du Bloco au Portugal, l’ensemble de la gauche radicale est aujourd’hui en crise en Europe. Les situations nationales, les traditions politiques, les cultures sont extrêmement différentes. Mais nulle part une organisation révolutionnaire n’a connu de vrai succès. Et les regroupements anticapitalistes ou antilibéraux qui se sont opérés dans différents pays sont en crise profonde malgré la multiplicité des expériences. De Die Linke en Allemagne, en passant par Respect en Grande Bretagne ou Refondation communiste en Italie, l’échec est patent. Et il n’est sans doute pas anodin que le contre exemple portugais coïncide justement avec le pays qui a l’expérience révolutionnaire la plus récente en Europe (1975).

L’appréciation de l’espace politique possible pour un parti tel que le NPA reste donc à définir. La crise financière puis la crise tout court, ont mis en lumière l’absurdité du système capitaliste. Mais il nous faut constater que cette prise de conscience ne s’est pas traduite par un renforcement de la gauche antilibérale/anticapitaliste en Europe. Bien au contraire. Il existe cependant des éléments de résistance dont les potentialités anticapitalistes sont réelles. Le mouvement des indignés représente à cet égard une excellente nouvelle même s’il faut convenir de ses limites. En effet, il recèle une dynamique planétaire mais celle-ci est contrebalancée par un fort sentiment anti-parti et anti-organisation.

Les éléments indiqués sont des tendances lourdes, elles constituent notre toile de fond et définissent notre champ des possibles. Ajoutons que ces difficultés étaient déjà connues au moment du lancement du NPA et nous les avons évoquées sans en tenir compte.

Le NPA est né dans un moment politique bien particulier : une situation combinant brutalité de l’offensive de la droite, défaillance généralisée du mouvement syndical et de la gauche et desserrement passager de l’emprise du FN. Après la défaite du PS à l’élection présidentielle de 2007, de manière assez artificielle, Olivier Besancenot et le NPA en constitution apparaissaient presque comme la seule force d’opposition. Cette situation qui ne pouvait être qu’une parenthèse politique a pourtant été théorisée dans le discours extérieur du NPA. Triomphalistes, nous avons eu tendance à nier la réalité du champ politique et social, ce qui est devenu une manière faussement habile de solder le débat reconstruction/recomposition du mouvement ouvrier. Le raccourci avait deux étapes : il n’y a plus rien à recomposer, puisque la rupture entre les masses et le mouvement ouvrier traditionnel est profonde, et pour la reconstruction, nous, petite organisation à l’implantation précaire, sommes en pole position. Les développements sur le parti des anonymes traduisaient non seulement une extériorité vis à vis des autres forces politiques mais en réalité vis à vis de l’ensemble de la société. Sous des oripeaux nouveaux, la politique du NPA n’a pas représentée une réelle rupture avec les traditions issues des partis d’extrême-gauche de l’après 68. Il fallait, au contraire, revisiter le schéma de construction d’un parti à la lumière d’une situation profondément modifiée, et opérer, en quelque sorte, une révolution culturelle.

Si les signataires de ce texte n’ont jamais été très convaincus par cette approche, ils portent néanmoins une responsabilité. En ne contribuant pas à combler le déficit de réflexion et d’anticipation sur les enjeux politiques, en ne menant pas les batailles politiques sur les responsabilités politiques nouvelles du NPA, nous avons contribué à désarmer le NPA.

Dans ces premiers mois de notre parti, en niant la complexité sociale et politique d’un pays comme la France, le NPA est passé de l’enthousiasme à l’arrogance.
Des erreurs de positionnement et d’orientation à répétition

Dès sa fondation, le NPA a dû se confronter à des échéances électorales avec les élections européennes de juin 2009, puis les élections régionales de mars 2010. Les questions afférentes à la tactique électorale ont donc beaucoup polarisé les débats du parti et en particulier de sa direction. Qu’on le veuille ou non, c’est par ce biais que se sont cristallisées les différentes conceptions de la situation politique et de l’orientation qui devait être la nôtre.

Bien plus que les scores, disons mitigés, des élections européennes, c’est le type de campagne menée et la justification que nous avons donnée à notre cavalier seul qui était problématique. En arguant de l’impossibilité d’un accord au nom des désaccords à venir sur les élections régionales de l’année suivante, nous avons donné le sentiment que nous ne cherchions qu’un prétexte. Ce qui, de fait était vrai : la vulgate consistait à dire qu’un nouveau parti devait y aller, se compter, c’était le bon sens. En réalité, c’est un premier renoncement à mener des batailles internes pour prendre en compte la complexité du champ politique et le caractère stratégique de la question unitaire. Ensuite la campagne elle-même, conçue comme un haut-parleur des luttes a fait l’impasse sur les thématiques européennes. Pour ne pas parler de brillantes interventions sur le fait que des élus au parlement ne serviraient à rien et que les élections sont au mieux un baromètre au pire une diversion.

Mais si les européennes pouvaient laisser le bénéfice du doute, le résultat des élections régionales est apparu pour ce qu’il était, un authentique échec pour le NPA. De fait, ces résultats nous ramenaient aux scores et, surtout, à la place occupée par la LCR. Et encore, pas dans ses meilleures années. Dans notre bilan des régionales publié en mars 2010 nous écrivions :

« Plus épineuse est la question de l’unité qui nous taraude depuis le congrès de fondation. Nous avons sous-estimé cette question depuis le départ, celle du Front de Gauche et dans le Front de gauche, du Parti de gauche. L’an dernier nous étions dominants dans la gauche radicale et à notre congrès nous n’avons pas réellement porté un projet de rassemblement électoral pour les élections européennes, en tous les cas pas de manière systématique. Nous avons cru passer seuls. Mais il est vrai qu’au congrès de fondation était largement partagée l’idée qu’un parti nouveau devait être capable d’affronter sa première échéance électorale, en affirmant un des éléments essentiels, l’indépendance politique vis à vis du PS. Pour autant c’était à nous de produire une perspective de rassemblement pour les Européennes. Et qu’il était possible d’en réunir les conditions à cette échéance. Le PCF aurait sans doute repoussé cette proposition mais l’essentiel est ailleurs : la défense de l’unité aurait changé de camp. Le paradoxe est que nous avons cherché et discuté de listes unitaires sur une élection de gestion donc plus difficile (les régionales) que les Européennes. Il n’y a pas de retour sur le passé possible mais méditer sur les dangers de l’ivresse du succès est toujours utile. »

Avec désormais un peu plus de recul, et avec le développement et l’aggravation de la crise capitaliste, l’optique que nous avons assez largement développé lors des régionales n’était sans doute pas la plus pertinente. Politiquement, l’essor d’un bloc anti-crises, nécessairement conflictuel, avait une fonctionnalité, une utilité et la possibilité de trouver un large écho dans les classes populaires. Au lieu de cela, nous nous sommes focalisés sur les questions tactiques liés à la gestion de l’institution.

Après le mouvement des retraites de 2010, il était courant de dire que la NPA y avait été « comme un poisson dans l’eau ». C’était en partie vrai, et constituait une bonne nouvelle. En un sens cela résumait ce qui faisait ciment commun : dans une période aigüe de lutte des classes, en dehors des secteurs, alors minoritaires, qui ont une approche décalée et sectaire des mobilisations et ont proposé ensuite de diffuser le programme révolutionnaire devant les raffineries, nous étions pour l’essentiel en accord sur ce qu’il fallait faire.

Cela dit, la mise en avant du mot d’ordre de grève générale a aussi servi de paravent à l’absence de propositions concrètes dans le cours de la mobilisation. Et, il aurait fallu s’interroger sur notre incapacité à recruter dans la foulée de la mobilisation. Le caractère autocentré de la journée du 11 décembre 2010 signait l’échec du redéploiement du NPA. Il ne pouvait y avoir d’acte II du processus fondateur, mais nous aurions pu être plus offensifs, sans considérer que le NPA serait naturellement le lieu du rassemblement des milliers de militant.es de la grève générale – ce qu’il ne fut pas du tout.

Enfin et même s’il s’agit d’une question qui traverse peu ou prou chacun des courants de l’organisation, il serait inconséquent d’aborder les erreurs de ces premières années sans évoquer la question du voile au moment des élections régionales.

Il ne s’agit pas ici de refaire le « match » mais de tirer quelques constats. Indépendamment des positions initiales ou toujours actuelles sur la question, l’évidence même est que cette question a aggravé profondément la situation d’un NPA déjà en position délicate sur les questions unitaires.

Il y a bien sûr l’aspect « coup de force » et politique « du fait accompli » qui a permis à un seul comité d’imposer à l’ensemble du parti une orientation. Il y a eu ensuite les conséquences immédiates. Pendant une campagne déjà fort courte, le NPA est devenu absolument inaudible sur ses propositions politiques, uniquement ramené au parti qui présente une femme voilée.

De toute évidence, cette question a joué un rôle important dans la marginalisation électorale et donc politique du NPA. Pire encore, elle a suscité incompréhension, et souvent rupture, de militants du mouvement social avec lesquels nous avions l’habitude de travailler de longue date. Cerise sur le gâteau, cette opération s’est traduite par des départs significatifs, notamment de militantes qui y ont vu la négation d’années de combats féministes.

Dans ce moment de crise, la direction, pour l’essentiel, a fait le choix de minimiser contre toutes les évidences la portée de ce fait. Pour des raisons démocratiques, pour des raisons politiques, il aurait fallu dénoncer cette situation dont les conséquences étaient éminemment prévisibles et d’ailleurs prévues. Evidemment cela supposait aussi de condamner l’imprimatur donnée à cette décision par le porte parole de l’organisation dans la presse quotidienne qui accréditait l’idée qui s’agissait d’un choix délibéré de l’ensemble du parti.

Plus généralement, la question du féminisme a été secondarisée. D’une part, il n’y eut pas, au moment de la fondation du NPA, d’arrivée d’un courant de féministes radicales qui auraient contribué à donner une forte visibilité à cette question. D’autre part nous sommes plus généralement perméables aux évolutions de la société, et la légitimité affaiblie des préoccupations féministes se traduit par une faible prise en charge collective de ces questions dans l’organisation. Nous aurions toutefois pu être plus vigilant-e-s. Des faits anecdotiques sont parfois révélateurs de régressions profondes. Et une confusion théorique de type postmoderne s’est imposée subrepticement, transcrivant les mécanismes de l’ancien ouvriérisme sur les « jeunes des banlieues », nouveaux sujets révolutionnaires essentialisés et idéalisés, ou dénonçant l’instrumentalisation raciste du féminisme, comme s’il était devenu impossible d’être à la fois féministes et antiracistes. Au demeurant on peut s’interroger sur le succès qu’aurait un positionnement inverse, qualifiant l’antiracisme d’instrument de la domination patriarcale...

La difficulté à tirer toutes les conclusions politiques de la crise climatique et des enjeux éco-socialistes est un autre symptôme d’un parti qui tarde à s’émanciper des références productivistes du mouvement révolutionnaire du XX° siècle. Les revendications sur les questions écologistes sont souvent au mieux vécues comme une plus-value utile à notre combat anticapitaliste au pire comme une réfraction bobo qui vient obscurcir notre discours social. Mais rarement, la compréhension du nécessaire développement d’un discours éco-socialiste, c’est à dire de propositions où les dimension sociales et écologistes sont intimement liées, s’est imposée. Si le slogan « écologistes donc anticapitalistes » est largement partagé, l’inverse souffre beaucoup d’exceptions. En réalité, la hiérarchie des préoccupations avec au sommet les seules questions sociales, quant elles ne sont pas réduites aux seules luttes de l’entreprise, révèle une régression politique. Celle d’un marxisme que les critiques de gauche du mouvement ouvrier des années 30 auraient appelé un économisme vulgaire.

Ces éléments, ces désaccords étaient largement sur la table au plus tard après les élections régionales. Dans la foulée, l’appel dit des 38 paru au printemps a eu un certain écho et soulevé une attente. Pourtant, au final, nous avons quand même poursuivi la P1.

Nous aurions dû poursuivre ouvertement le débat dans l’ensemble de l’organisation. Cela aurait abouti ou non à un accord, mais l’erreur était de taire les désaccords. Pourtant, même si notre engouement respectif fut très inégal, nous assumons cet accord au congrès. Pas sur le fond d’un texte très faible dont la seule raison d’être était ni P2, ni P3 mais pour deux raisons principales.

La première, c’est que nous demeurons convaincus que dans l’articulation recomposition/reconstruction le curseur doit être clairement du côté de la reconstruction. Cela n’empêche nullement des cadres d’alliances électoraux ou non, voire des blocs permanents avec certaines forces. La construction du parti, c’est tout autre chose. De ce point de vue, bien des éléments du texte P3 au congrès sont apparus peu clairs pour ne pas dire très ambigus. Laisser croire que le NPA était l’unique responsable de l’absence d’unité dans la période précédente avait bien sûr une vertu électorale interne, le problème c’est que bien des militants l’ont pris pour argent comptant. Incontestablement, cela a nourri des illusions sur la nature profonde du Front de Gauche. Encore aujourd’hui, des camarades pensent de bonne foi que le jeu est encore ouvert pour les législatives, alors même qu’un accord laborieux a été conclu entre les différentes parties du Front de Gauche et que le seul espace qui nous reste est le ralliement.

Sans doute, ce texte de congrès était un compromis avec des camarades de C et A qui avaient d’ores et déjà fait le choix de rejoindre le Front de Gauche et de mener la campagne de Jean-Luc Mélenchon, mais il y avait bien là un vrai désaccord entre nous.

La seconde raison, plus substantielle encore, c’est que la P1 était calibrée pour être le centre de gravité d’une troisième campagne Besancenot. De notre point de vue, pour rebondir et relancer le NPA, il fallait réunir un minimum d’audience électorale et c’est pour cela que nous souhaitions la candidature d’Olivier. On connait la suite, pas de majorité au congrès et pas de candidature Besancenot non plus, même s’il aurait fallu imposer une décision plus précoce à Olivier. La P1 n’avait plus lieu d’être et chacun s’est tourné vers où il penchait. En particulier, il n’y avait plus lieu de subir le quasi droit de veto qu’Olivier et quelques camarades autour de lui ont utilisé tout au long de ces années. Pourtant la question de la campagne était décisive pour nous. S’il est parfois possible de ne rien faire d’un score aux élections, en revanche, nous savons d’expérience qu’on ne construit rien sur la base d’un désastre....

Le NPA a alterné deux type d’erreurs dans sa courte expérience : arrogant pour ne pas dire suffisant quand nous étions forts, replié et frileux depuis qu’il est sur la défensive. Dans les deux cas se dessinent les contours d’une politique qui n’arrive pas à se confronter au monde tel qu’il est. Certes il n’y aura pas d’avancée significative de notre projet sans une nécessaire auto-activité des masses. Mais d’où vient cette impression que le mouvement de masse est convoqué pour s’affranchir de la confrontation politique. La peur de tout, des dérives opportunistes, d’avoir des élus fait office de boussole. Un trouillomètre exacerbé n’est sans doute pas le meilleur moyen d’avoir une politique audacieuse. Pour le dire nettement, nul besoin de déclarer à tout bout de champ qu’on veut affronter les pires tempêtes sociales quand on est incapable de larguer les amarres.
Les ratés du fonctionnement

Au-delà de l’orientation politique, stricto sensu, il faut constater un autre échec patent du NPA, celui de sa forme organisationnelle. Il n’y a sans doute pas de recettes miracles sur cette question. L’articulation entre la volonté de construire un outil militant, démocratique, qui soit capable de croiser une multiplicité d’expériences et des niveaux d’engagements inégaux est une gageure, mais le constat de nos dysfonctionnements est multiple.

Le plus évident est la forme qu’a pris le débat de tendances dans l’organisation. Sans caricaturer beaucoup, on peut considérer que le congrès a escamoté l’essentiel des débats politiques et que ces débats ont eu lieu dans le cadre de la CN, sans que les textes soumis au vote ne les explicitent. Difficile de faire plus dépolitisant et le fonctionnement de la P1 porte une lourde responsabilité dans cette situation. Une fois trouvé le laborieux et insatisfaisant compromis entre membres du CE de la P1, plus grand chose ne pouvait bouger. Non seulement, cela empêchait une véritable politique vis à vis des autres courants du parti, mais même les membres du CPN P1 n’avaient rien à dire.

Plus profondément, c’est notre incapacité à concevoir une autre forme de parti qu’un succédané d’organisation d’extrême-gauche qui est en cause. Peu ou prou, nous avons tenté de construire un parti plus large, avec moins d’homogénéité politique, moins de références communes, tout en gardant le fonctionnement d’une LCR à peine modifiée. Pour reprendre la célèbre formule du Guépard de Visconti, « Il faut que tout change pour que rien ne change ». La manière, dont à la hussarde, nous avons imposé un système de presse identique à celui de la LCR sans prendre le temps du débat qui seul aurait permis que l’organisation se l’approprie est un premier exemple. On pourrait aussi mentionner la CILT, calquée sur l’ancienne CNO de la LCR et « élargie » à des camarades dont le cadre conceptuel organisationnel ne dépasse guère le Que faire de Lénine (1902).

Nous payons sans doute aussi d’avoir été avec la LCR la seule force politique nationale dans le lancement du NPA.

Nous avons pensé – nous pensons toujours – qu’il était juste de passer outre et de « faire » quand même, « par en bas ». A la fois parce que, après les présidentielles de 2007, la Ligue « avait la main » et parce que son projet de force politique nouvelle et/ou de nouvelle représentation politique risquait d’être décrédibilisé si jamais aucun effort n’était fait pour le
mettre en œuvre. Et, de fait, outre la présence d’un nombre substantiel de camarades ayant un passé militant – soit politique, soit syndical ou associatif –, la vraie promesse de la fondation du NPA a été d’impliquer une majorité de militant(e)s dont le NPA était la première affiliation partidaire. Caractéristique qui recoupe largement la dimension jeune et « plus
populaire que la LCR » des adhésions. Mais autant passer outre l’absence d’élargissement à d’autres courants pouvait être considéré comme un choix judicieux, autant transformer ce manque en vertu ne pouvait qu’amener à des errances.

Nous avons été les militants de l’auto-effacement de la LCR, ce qui était selon nous une condition pour mener à bien un processus sans partenaire. C’était aussi la seule manière d’éviter de reproduire les fonctionnements qui n’allaient déjà plus à une organisation fortement renouvelée de 3000 membres.

Mais avec l’affaiblissement et les échecs répétés, et le renforcement des différentes sectes partie prenante du processus, qui ont en commun leur hostilité au courant qui a pris l’initiative du lancement du NPA, c’est l’héritage même de ce courant marxiste ouvert issu de 68 qui s’est trouvé mis en difficulté, morcelé, car il avait fait le choix de ne pas se structurer ni d’imposer son point de vue. Cela ne signifie pas que nous n’aurions pas dû tenter l’auto-effacement, mais dans l’échec, il a précipité la dépolitisation.
Et maintenant...

Le bloc de direction qui s’est brisé lors de la CN était en place depuis la fin des années 90. Il y a une certaine logique que l’explosion ait eu lieu sur les questions unitaires car on peut considérer que nous sommes allés au bout de nos désaccords sur cette question. Ces derniers, qu’ils aient été connus de tous (à la LCR puis au NPA) ou soient restés confinés au sein de la direction, ont sans cesse resurgi depuis 2005 : des débats post TCE, aux collectifs unitaires de 2006, de la question des régionales de 2010 jusqu’à la conférence nationale du mois de juin.

En réalité cette question traduit une opposition plus fondamentale qui a été exacerbée par le succès initial du NPA. Un parti qui pèse sur le champ politique, suscite attentes et espoirs auxquels il faut répondre sous peine d’être ramené à une petite organisation sympathique... ou non. Pour réussir, cela suppose de rompre avec la conception des organisations d’extrême gauche issue de l’après 68, non en paroles, mais en actes.

Après les régionales, nous écrivions : "Le projet de fondation du NPA est à défendre et doit être poursuivi. C’est un premier débat absolument nécessaire. Le rassemblement des anticapitalistes, des écologistes radicaux, de militants du mouvement social syndical associatif, visant à construire une nouvelle force portant un projet de rupture avec le système et dans le but d’un socialisme débarrassé des impasses, impostures et crimes commis en son nom au XX° siècle, représente un objectif stratégique. L’écologie étant en ce sens non pas une question périphérique de plus mais le cœur même d’un projet socialiste réactualisé.

Notre projet repose sur des tendances lourdes : une crise aux multiples facettes d’un système capitaliste désormais mondialisé ; un effondrement du « socialisme réel » et le basculement vers un nouveau monde après la chute du mur de Berlin marqué par exemple par le retour des « guerres chaudes », les mutations d’un mouvement ouvrier qui, dans ses branches syndicales comme politiques, subit sur la longue durée un mouvement d’adaptation au capitalisme et aux politiques libérales. La nouvelle époque, dont il faut d’ailleurs constamment renouveler le travail d’analyse et de décryptage, implique une redéfinition du programme, de la stratégie et sans doute du type de parti à construire. En aucun cas, le bégaiement des modèles révolutionnaires du XIXe et du XX° siècle qui aujourd’hui ne sont plus opératoires. Un processus de transformation révolutionnaire d’une société capitaliste comme la société française ne ressemblera pas à la révolution russe mais sans doute pas non plus à un mai 68 qui irait « jusqu’au bout ».

Au moment où beaucoup s’interrogent sur le sens de leur engagement, le rappel de ces fondamentaux qui fixent un cap au NPA sans présager du moment où il sera atteint ne nous semble pas inutiles. Et pour nous, il n’y a pas d’équivoque possible : nous nous ne sommes pas trompés de projet. »

De tout cela, nous ne retirons pas un mot. De même, nous continuons à partager la conclusion de ce texte : « Entre le ralliement opportuniste au Front de gauche et l’éloge mortifère de la solitude, la voie peut apparaître étroite, mais si nous l’empruntons ensemble et avec détermination nous l’élargirons. »

La situation est désormais dégradée, et nos marges de manœuvres se sont rétrécies, il faut en prendre acte. Mais la gravité de la situation politique exige une direction claire. Il ne s’agit pas simplement de développer une orientation pour sortir de notre crise, il nous faut une politique pour être utile à celles et ceux qui souffrent dans ce pays.

Le champ politique tel qu’il sortira de la séquence électorale présidentielle/législatives est encore hautement aléatoire mais nous avons un positionnement à avoir et des tâches dans la période.

D’abord nous voulons la défaite de Sarkozy. Dans la rue bien sûr, si c’est possible, mais dans les urnes aussi et là on sait que les dates sont déjà fixées. Une politique agnostique sur cette question ou faisant mine de ne pas être concernée est l’assurance d’être balayée. Si l’élection est encore lointaine, les éléments à cette automne sont évidents, surtout après le succès des primaires socialistes.

Ensuite, et sans même attendre le résultat des élections, il nous faut commencer à regrouper les forces disponibles pour construire un bloc de gauche indépendant du PS. Il ne s’agit pas de se raconter d’histoires, à cette étape, ces forces sont extrêmement réduites. Cependant, sans tarder, nous devons nous adresser à celles et ceux qui ne se retrouvent pas dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon pour poser les premiers jalons d’un rassemblement politique. Celui-ci doit essayer de trouver une première traduction politique dans le cadre des élections législatives de 2012.

Evidemment le vrai rendez-vous est après les élections de 2012. Une séparation s’opérera entre ceux qui iront ou soutiendront un gouvernement socialiste et les autres. Il est inutile de s’engager sur le terrain des pronostics - en général faux- pour savoir ce que nous devrons faire. Tenter de regrouper, de formaliser un bloc indépendant du PS pour affronter les inévitables remous sociaux à venir, telle devra être notre politique.
Une politique qui devra se développer sans exclusive vis à vis de forces politiques mais aussi envers les associations et les militants du mouvement social.

Ce ne sera pas facile, mais la situation économique et social, les plans d’austérité à venir qui ressemblent de plus en plus à des plans d’ajustements structurels exigent une réponse claire et une volonté politique de rassemblement.

Frédéric Borras, Pierre François Grond, Ingrid Hayes, Anne Leclerc, Guillaume Liégard, Myriam Martin, Coralie Wawrzyniak
BORRAS Frédéric, GROND Pierre-François, HAYES Ingrid, LECLERC Anne, LIEGARD Guillaume, MARTIN Myriam, WAWRZYNIAK Coralie
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Débat stratégique dans le NPA - Page 6 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  tristana Jeu 3 Nov - 18:50

C'est pas faux!
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http://www.npa-var-est.com/

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Débat stratégique dans le NPA - Page 6 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  Jonhy Jeu 3 Nov - 18:55

Un long texte qui joue sur les ambiguïtés pour ne rien dire de clair à part "on est trop mauvais au NPA".


Jonhy

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Débat stratégique dans le NPA - Page 6 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  gérard menvussa Jeu 3 Nov - 18:58

Mais la réflexion de Henri Wilno n'est pas fausse non plus :


NPA : contribution partielle sur un bilan et quelques enjeux immédiats
WILNO Henri
1er novembre 2011


La crise du NPA est décisive pour l’avenir de l’extrême-gauche révolutionnaire en France. Jusqu’ici une des caractéristiques françaises avait été le maintien, depuis les années 70, d’organisations d’extrême-gauche indépendantes et capables à des degrés divers d’une intervention indépendante sur les champs social et politique. Ce qui n’existe pas ou très peu dans bon nombre de pays européen : en Allemagne, en Italie, en Espagne… . La disparition du NPA marquerait la fin, certes non irrémédiable mais importante face aux enjeux de la conjoncture immédiate, d’une extrême-gauche vivante, non-dogmatique [1].

Dans la crise du NPA, il est malaisé de faire la part des caractéristiques de la période, des vices du projet constitutif et des erreurs de sa direction.

La situation s’est avérée effectivement difficile pour un parti en construction. D’abord les défaites sociales, face aux conséquences de la crise et à la réforme des retraites. On ne reviendra sur cet aspect largement débattu dans le parti. Ensuite les échéances électorales successives qui ont comporté un parti jeune à des choix tactiques compliqués.

Pour ce qui est des échéances électorales, c’est une des caractéristiques du système politique français avec une difficulté pour l’extrême-gauche accrue par les barrages de plus en plus strictes à la possibilité d’avoir des élus. Mais la faiblesse politique du parti et de sa direction large le rendait incapable de faire de la tactique, sans qu’une fraction ou une autre y voit un tournant stratégique, soit à dénoncer, soit à amplifier au point d’en faire une stratégie. Cela a désarmé le NPA face au Front de gauche en gestation [2] et a polarisé le parti entre « unitaires », dont des éléments successifs seront gagnés à un unitarisme de principe, et « sectaires », qui, en fait, ne le sont pas tous mais dont certains le sont vraiment beaucoup

Enfin, dernier élément de la situation, le fractionnement du mouvement de masse et du corps social s’est réfracté dans le parti. La richesse des expériences et des situations devrait irriguer la réflexion du parti et de sa direction, au lieu de cela elle a donné lieu à des fragmentations à travers la portée nationale de certaines situations locales (« affaire du foulard »), ou bien le comportement de commissions ou éléments de commissions qui tendent parfois à fonctionner comme le relais de fraction de mouvements dans le parti sans mutualisation et, si besoin est, décision de la direction.

Le projet constitutif se caractérisait par un certain triomphalisme (inégal selon les membres de la direction de l’ex-LCR mais réel). Entre le PS et nous, il n’y aurait rien ou presque, sauf un PCF sclérosé et peu attirant. Avec un oubli dans un pays à l’histoire sociale et politique du type de la France, le glissement à droite du PS était tel qu’il ouvrait un espace pour un nouveau réformisme. Ce fut l’intelligence de J-L Mélenchon de comprendre cette situation et de voir qu’après des années de bons et loyaux services comme « gauche » du PS, il y avait un créneau à l’extérieur pour ses objectifs personnels. De même qu’un Mitterrand, après avoir joué sa partition parmi les politiciens de la IV° République, avait compris, dès 1958, qu’il ne fallait pas suivre ses compagnons de ministère ralliés un temps à la V° République naissante.

Autre manifestation de triomphalisme, la croyance que pouvaient s’agréger pêle-mêle diverses traditions politiques, voire culturelles, quasiment placées sur un pied d’égalité du moins dans les discours publics. La radicalisation, le fait d’agir ensemble résoudraient les problèmes. Le pari était peut être gagnable dans une autre situation et encore… à condition de ne pas se refuser aux débats de fond, tant sur la religion que sur le fait que, si toutes les traditions du mouvement ouvrier avaient conduit à des échecs, certains avaient eu moins tort que d’autres. Et d’abord, les marxistes révolutionnaires « ouverts ».

Autre point, la sous-estimation de la difficulté de construction d’une organisation dans le contexte culturel actuel. Les jeunes même très radicalisés n’ont pas forcément spontanément envie de s’organiser, surtout dans la durée. L’expérience de divers syndicats Solidaires auraient du alerter les initiateurs du projet. Dans bon nombre de secteurs professionnels, il y a, semble-t-il, souvent un « gap » entre l’écho y compris électoral des syndicats membre de Solidaires et leur capacité à recruter et organiser dans la durée. Les questions d’organisation ont une autonomie relative et le NPA de la première heure a été fortement marquée par des travers anti-organisationnels dont on retrouve l’écho dans la lettre de renonciation à la présidentielle d’Olivier Besancenot. Il n’est pas vrai que, face au durcissement des pouvoirs dans les sociétés capitalistes, une organisation politique puisse fonctionner sur le modèle de la Commune de Paris. Même s’il convient de se préoccuper en permanence des risques de bureaucratisation.

Dernier point, les erreurs de direction. D’abord celles de la direction de l’ex-LCR dissolvant trop vite et dans le désordre cette organisation. Ensuite, les travers organisationnels ont continué de se renforcer sans que la direction avant tout P1 (celle-ci ayant aujourd’hui éclatée dans les remous du débat sur la préparation des présidentielles) ne s’en préoccupe pour l’essentiel, en tout cas de façon visible par les militants et les « cadres » locaux du parti. D’où, notamment une paupérisation de l’organisation qui avec, au début, bien plus d’adhérents que l’ex-LCR recueille bien moins de cotisations. Mais aussi des conditions de débat dégradées et appauvries.

Très vite est venu le temps de la fragmentation. Les deux tendances polaires couvrant leurs extrêmes. Les unitaires de la P3 du 1er congrès ne se démarquant pas de « Convergence et alternative » qui lorgnait déjà vers le Front de gauche et surtout passaient pour certains d’entre eux une partie essentielle de leur temps à dénigrer le NPA. A l’autre pôle du NPA, on trouvait des courants organisés issus du mouvement trotskyste pour qui le Front unique ouvrier semble se confondre avec le fait d’être au NPA pour y découper un « camp révolutionnaire ».

La renonciation d’ O. Besancenot au mauvais moment a ajouté la crise à la crise. La rupture était nécessaire avec les ambigüités d’une poursuite d’une discussion « programmatique » avec le Front de gauche alors qu’un accord sur les échéances électorales immédiates était jugé de l’avis de (presque) tous impossible. Mais cette rupture ne s’est pas déroulée dans de bonnes conditions et a encore accentué des clivages qui, aujourd’hui, mettent en péril la survie du parti [3].

Un tel bilan, outre son caractère discutable et sans doute incomplet, peut sembler semble inutile dans la mesure où il ne dessine pas de voies de sortie de la crise. Pourtant, le NPA a une place réelle dans la société plus, peut être que la LCR n’en avait de 1985 à 1995 où elle survivait largement par un réflexe de continuité à base idéologique. Cependant, il n’y a sans doute pas de voie royale. Et d’un bilan ne découlent pas forcément directement des solutions. Marx a écrit que l’humanité ne se pose que les problèmes qu’elle peut résoudre. On se permettra de transposer abusivement cette phrase au cas du NPA. Il y a des questions auxquelles nous ne pouvons pas répondre aujourd’hui. En particulier, certaines questions stratégiques.

Les éléments apportés par le débat Phénix sont utiles pour la réflexion de ceux qui s’en emparent mais malheureusement aujourd’hui ils ne traversent pas le parti. De plus, nous avons aussi besoin d’axes plus immédiats pour gérer le quotidien de la fin 2011 et du premier semestre 2012. Pour l’auteur de ce texte quatre nécessités s’imposent :

- Faire la campagne présidentielle avec Ph. Poutou, quoique l’on pense des conditions de désignation du candidat, car l’expérience de la LCR, après et avant 2002 montre que l’on a besoin d’une présence sur à ce niveau du champ politique. Echouer à récolter les 500 signatures précipiterait un approfondissement de la crise dont aucune tendance de l’actuel NPA ne sortirait indemne (et sans doute en premier lieu, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’aile « unitaire », qui risque de se fragmenter très vite sur ses rapports au FdG). Réussir nous mettrait en meilleure position pour peser sur l’après-élections ;

- Ancrer la campagne présidentielle, non dans un anticapitalisme abstrait et répétitif, mais dans la réalité de la crise économique qui entraine une évolution vers la droite des sociales-démocraties européennes dont a plutôt des précédents en temps de guerre. Nous avons désormais l’Union sacrée pour le « Triple A ». La campagne doit servir à construire un camp du refus de l’austérité si la gauche revenait au pouvoir avec une combinaison PS/EELV/ tout ou partie du FdG. Nous disons dès aujourd’hui : « nous ne serons pas de la bataille pour le « Triple A » et il faudra résister ». Comme l’a affirmé la conférence contre l’austérité de Londres « No cuts » pour payer la dette ;

- Participer au maximum d’initiatives unitaires, notamment sur la question de la dette, sans oublier que, si l’unité ne se fait pas, ce n’est pas forcément la faute du NPA ;

- Ouvrir le chantier des statuts et du fonctionnement du parti.

Ensuite, à supposer que nous puissions accomplir l’essentiel de ces quatre points, beaucoup de choses dépendront du résultat des présidentielles et des réactions des salariés après celles-ci :

- Si Sarkozy gagnait la présidentielle, nous serons dans un cadre de Front unique classique ;

- Si la victoire de Hollande est suivi par un « état de grâce » de type 81 ; certes, nous nous efforcerons de contribuer aux quelques résistances éparses mais nous aurons amplement le temps de préparer un congrès et de nous emparer des apports des contributions de Phénix ;

- Si, les salariés considéraient que le succès de la gauche signifiait, avec une amplitude plus ou moins grande, une opportunité pour entrer en mouvement, à l’instar (touts choses égales par ailleurs) de juin 36, alors la mayonnaise NPA pourrait prendre. Ce qui créerait de meilleures conditions pour les débats du congrès, tant tactiques que stratégiques.

Si le NPA se fragmentait irrémédiablement avant ou après la séquence électorale, par suite des circonstances et du manque de responsabilité de ses fractions et sous-fraction [4], alors l’extrême-gauche non-dogmatique pourrait bien disparaitre pour un temps du paysage politique français. Ce qui aurait bien sur des conséquences sur des segments du mouvement social, bien au-delà d’elle-même. La catastrophe est peut être imminente et les moyens de la conjurer ténus, mais il vaut la peine d’essayer…

Henri Wilno
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Message  sylvestre Ven 4 Nov - 12:34

gérard menvussa a écrit:Une première tentative de bilan des camarades "zunitaires" :

Quelques éléments pour un bilan du NPA
BORRAS Frédéric, GROND Pierre-François, HAYES Ingrid, LECLERC Anne, LIEGARD Guillaume, MARTIN Myriam, WAWRZYNIAK Coralie
3 novembre 2011

Moi je trouve ce texte très intéressant parce qu'il
- commence à théoriser que la position "anti-foulard" va de pair avec la position "unitaire" - pour être plus exact, il théorise l'opportunisme envers les idées dominantes sur la question qui sont particulièrement bien représentées dans les forces réformistes avec lesquelles les camarades souhaitent que l'on collabore plus étroitement, notamment dans le cadre électoral.
- il reconnait sans le reconnaitre que le pari de la dissolution pure et simple de la LCR dans le NPA était une bêtise (" avec l’affaiblissement et les échecs répétés, et le renforcement des différentes sectes partie prenante du processus, qui ont en commun leur hostilité au courant qui a pris l’initiative du lancement du NPA, c’est l’héritage même de ce courant marxiste ouvert issu de 68 qui s’est trouvé mis en difficulté, morcelé, car il avait fait le choix de ne pas se structurer ni d’imposer son point de vue. Cela ne signifie pas que nous n’aurions pas dû tenter l’auto-effacement, mais dans l’échec, il a précipité la dépolitisation."). Au passage on notera une bonne dose de parano, lié à une conception identitaire de ce que peut être "ce courant marxiste ouvert issu de 68", dont les délimitations théoriques ont été considérablement floutées déjà au sein de la LCR, et notamment par les camarades auteurs du texte.
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Message  verié2 Ven 4 Nov - 13:35

Dans le long texte des droitiers, on remarque l'importance considérable donné à la question des alliances et résultats électoraux, qui semble bien être celle qui les préoccupe le plus. Le petit passage sur la grève pour la défense des retraites apparait comme les cheveux sur la soupe, et pas un mot sur la nécessité de renforcer l'intervention concrète dans les entreprises, de lui donner une orientation, notamment celle de contrer les manoeuvres des bureaucraties syndicales par des comités de grève et coordination.

Bref, un long texte filandreux et confus.

Quant à la question du voile, il lui est donné aussi une importance considérable, alors que cette affaire devrait apparaître comme dérisoire aux yeux de tous, avec les tâches qui nous attendent pour faire face aux attaques du patronat. Que des camarades contestent le choix de présenter une camarade portant le foulard religieux peut parfaitement se comprendre. En revanche, face aux attaques islamophobes, racistes anti-féministes dont elle a été l'objet, tout le parti aurait du se souder pour la défendre, de même d'ailleurs que l'ensemble de l'extrême gauche. Cette solidarité élémentaire ne vient même pas à l'esprit des auteurs de ce texte, englués jusqu'au cou dans leurs combinaisons...
Triste.

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Message  nico37 Sam 5 Nov - 0:16

Au NPA, les anciens proches de Besancenot constituent un courant minoritaire
LEMONDE.FR | 04.11.11 | 16h46 • Mis à jour le 04.11.11 | 18h10

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) s'enfonce dans la crise. Alors que l'organisation tente très difficilement de rassembler les 500 signatures de maires nécessaires à la présentation de son candidat, Philippe Poutou, que ce dernier ne décolle pas dans les sondages, sa minorité se structure et publie un texte très critique sur les deux premières années d'existence du parti, et sur la ligne de la campagne présidentielle de leur candidat.
Emmenée à la fois par une équipe qui fut un temps le cercle le plus proche d'Olivier Besancenot et des cadres du mouvement se reconnaissant dans la sensibilité dite "unitaire", ce courant – dit plateforme B –, qui a recueilli 40 % des voix lors de la dernière conférence nationale de juin 2011, a décidé de se constituer en tendance. C'est un pas de plus dans l'approfondissement de la crise de direction que connaît le NPA depuis un an.



Ecrit par une partie du noyau de cadres fondateurs – Pierre-François Grond, Myriam Martin, Ingrid Hayes, Guillaume Liégard, Anne Leclerc et Frédéric Borras – le texte de huit pages dresse un tableau sombre de l'état de l'organisation et surtout de la concrétisation de son projet. "La situation du NPA est désormais extrêmement grave", attaquent d'emblée les auteurs. "Le succès, l'enthousiasme du processus fondateur est très loin derrière nous".

"LE PARTI DES ANONYMES" CONTRE "LA VIEILLE GAUCHE"

Détaillant les signes de cet affaiblissement – "organisation isolée et propagandiste, incapable d'une quelconque démarche unitaire" –, la note confronte cette image bien terne avec la situation du NPA lors de sa constitution, quand son leader était au sommet de sa gloire. "Olivier Besancenot et le NPA apparaissaient presque comme la seule force d'opposition", soulignent les auteurs.

Mais cette popularité politique a conduit à un comportement "triomphaliste" et, "passant de l'enthousiasme à l'arrogance", à ignorer les autres organisations de gauche, niant ainsi une réalité politique qui lui a ensuite éclaté à la figure. Se posant dès le début comme la seule "vraie gauche", les ex-amis de M. Besancenot reconnaissent s'être volontairement coupés de la gauche radicale d'alors, PCF comme Parti de gauche. "En arguant de l'impossibilité d'un accord au nom des désaccords à venir sur les élections régionales de l'année suivante, nous avons donné le sentiment que nous ne cherchions qu'un prétexte. Ce qui était de fait vrai", reconnaissent les anciens amis d'Olivier Besancenot. La sanction a été immédiate : "un authentique échec" aux régionales, souligne le texte.

Le texte revient aussi sur un épisode tendu de ces deux ans passés : la présentation d'une candidate voilée dans le Vaucluse et ses conséquences internes. "Cette question a joué un rôle important dans la marginalisation électorale et politique du NPA", soulignent les cadres dissidents. Départs de militantes, incompréhension et distanciation des réseaux féministes et surtout "secondarisation" de la question du féminisme.

"CONSTRUIRE UN BLOC DE GAUCHE INDÉPENDANT DU PS"

La tentative de créer une autre forme de parti, plus ouvert, plus large a elle aussi échoué, estiment-ils. Le fonctionnement interne - trop calqué sur celui de l'ex-LCR - n'a pas réussi à attirer durablement.

Pour l'avenir, le nouveau courant assure que le NPA doit changer d'orientation et "commencer à regrouper les forces disponibles pour construire un bloc de gauche indépendant du PS". Il faut offrir une perspective à tous les déçus à venir de la gauche pour l'après-2012, écrivent ses animateurs.

L'objectif de la réunion du week-end de ces militants, qui s'appellent désormais "unitaires anticapitalistes", est d'acter d'une part le divorce opéré dans l'ancienne direction et de rassembler tous les déçus du NPA. Et ils sont nombreux tant l'organisation a subi une hémorragie depuis les européennes de 2009, avec près de deux tiers d'adhérents en moins.

"Nous voulons remettre tout ça en mouvement pour reconstruire", explique Pierre-François Grond, ex-bras droit d'Olivier Besancenot. En tout cas, ils sont formels, pas question de quitter le NPA : "Ça n'a pas de sens de sortir, et nous n'avons pas envie de rejoindre le Front de gauche", affirme Guillaume Liégard.

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Message  Roseau Sam 5 Nov - 1:49

sylvestre a écrit:bonne dose de parano, lié à une conception identitaire de ce que peut être "ce courant marxiste ouvert issu de 68", dont les délimitations théoriques ont été considérablement floutées déjà au sein de la LCR, et notamment par les camarades auteurs du texte.
D'accord avec Sylvestre. Les droitiers de l'ex-LCR tombent un peu le masque.
Après avoir foulé au pied lors des élections les Prinicipes Fondateurs du NPA,
ils se réclament curieusement du "courant marxiste ouvert issu de 68".
Ancien de la JCR depuis 66, membre fondateur de la LC, devenue LCR après dissolution,
avec donc 45 ans d'appartenance à ce courant,
je considére aussi ce texte comme l'expression du "floutage", pour ne pas dire abandon du courant MR.

D'accord aussi avec Vérié, le texte marque bien le choix des contorsions électorales avec les nomenclatures,
loin des luttes des travailleurs, et notamment sur la question de la bataille des retraites.
A chaque fois la droite se défend de chercher des postes dans la gauche plus rien.
En permanence, des droitiers passent du côté réformiste.
Espérons que l'approche de la nouvelle gauche plus rien fera tomber les masques encore plus vite.
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Message  gérard menvussa Sam 5 Nov - 11:20

Espérons que l'approche de la nouvelle gauche plus rien fera tomber les masques encore plus vite.

C'est ce qu'on appelle un vœux pieux ! Et qui ne résout en rien les questions posées par le texte de Wilno... Pour l'instant on ne peut pas savoir si la prochaine présidence sera à gauche ou à droite. Il y a des chances que cela soit à gauche, mais aucune certitude ! Et même si cela est, rien ne dit que le "front de gauche" va participer à un éventuel gouvernement, une éventuelle majorité, ou mettre en place un "soutien critique" a géométrie variable...
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Message  tristana Sam 5 Nov - 12:34

Eh ben moi, contrairement aux grincheux, aux puristes et sectaires, je suis plutôt optimiste vis à vis de l'initiative visant à redresser et reconstruire le NPA après les errements et divagations que nous avons subis ces derniers temps.
Reconstruire le NPA sur la base de nos principes fondateurs, faire revenir ces milliers de militants qui nous ont quittés, susciter l'adhésion de milliers d'autres, c'est notre projet, et en cela nous sommes les représentants les p^lus patentés de la véritable orthodoxie trotskyste.
Je comprends que les partisans de petites sectes coupées du monde réel s'en offusquent, mais cela ne nous empêchera pas de remettre le NPA dans le sens de l'Histoire.
Vous y serez les bienvenus!
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Message  Roseau Sam 5 Nov - 13:55

MDR
Les Principes Fondateurs se donnent comme objectif le "socialisme", le "pouvoir des travailleurs" et comme stratégie "la révolution", en raillant les illusions électoralo-réformiste.
La droite du NPA, depuis sa direction, n'a cessé de les piétiner, l'a conduit à la crise, et en bonne logique, pour une bonne part est partie servir directement les nomenclaturistes de la gauche plus rien.

A priori le pire moment: dans la pire crise du capitalisme, qui appelle comme jamais à construire un parti pour la révolution... En fait cette dérive réformiste vient de la LCR, de la période sans perspectives, de ce type de période qui partout fatigue et décourage une part considérable de militants. On en sort, enfin!
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Message  gérard menvussa Sam 5 Nov - 14:12

et comme stratégie "la révolution"

Mais la révolution n'est pas une stratégie ! Tu as visiblement le plus grand mal a entrevoir le commencement du début de ce qui serait une "vision stratégique" (pour y arriver) d'ou tes silences répétés sur la question. Or sans stratégie, soit comme les zunitaires on abandonne le terrain a nos adversaires, soit comme les "révolutionnaristes" on agite des bras comme les moulins chers a Don Quichotte... Il est révélateur que le débat stratégique se passe en dehors du npa, dans des endroits "exentrés" et qu'il n'intéresse pas ni les zunitaires (seulement attentifs a ne pas passer pour des "sectaires") ni les révolutionnaristes (seulement attentifs a ne pas passer pour des "réformistes")
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Message  Duzgun Dim 6 Nov - 15:17

tristana a écrit:Je comprends que les partisans de petites sectes coupées du monde réel s'en offusquent, mais cela ne nous empêchera pas de remettre le NPA dans le sens de l'Histoire.
Tu veux dire la position politique qui revient à tout voir par le prisme de ce qui se passe au PCF et consistant à ne s'adresser qu'aux milieux militants à travers leurs appareils(!) et jamais directement à la population "grand angle"?
Effectivement la PB est encore aujourd'hui sur la reproduction de politique type "secte trotskiste" menée à la ligue dans les années 90 quand Picquet était majo.
Heureusement, comme tu dis, que nous sommes en train d'essayer de redresser le NPA pour revenir à ses principes fondateurs qui ont fait son succès, et le "remettre dans le sens de l'Histoire" comme tu dis! Very Happy
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Message  gérard menvussa Dim 6 Nov - 16:47

consistant à ne s'adresser qu'aux milieux militants à travers leurs appareils(!) et jamais directement à la population "grand angle"?

Quand est ce qu'on s'adresse a la population "grand angle", et comment fait on ? Personnellement, j'ai plutot l'impressions qu'on ne s'adresse qu'à des "millieux millitants" de façon exclusive. Mais il y a "millieux millitants" et "millieux millitants". Aprés tout, on ne peut pas ne pas s'adresser à eux dés lors qu'on est mobilisé avec eux (sur les sans papiers par exemple, on peut croiser les militants du front de gauche, du ps, etc)

Certains ici défendent l'idée de ne s'adresser qu'aux "révolutionnaires". C'est en fait s'adresser a bien peu de gens. D'autres qu'a la gauche "radicale" rassemblée dans le FDG. Certains aux usines, d'autres aux écolos, d'autres aux quartiers, d'autres aux partisans de la laicité. Bref,chacun choisi "son" millieu millitant, sans jamais rien pour le transcender, et pour s'adresser à l'ensemble de la population !
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Message  Duzgun Dim 6 Nov - 16:59

gérard menvussa a écrit:Certains aux usines, d'autres aux écolos, d'autres aux quartiers, d'autres aux partisans de la laicité. Bref,chacun choisi "son" millieu millitant, sans jamais rien pour le transcender, et pour s'adresser à l'ensemble de la population !
Euh non, on ne doit pas parler de la même chose. La PA - dont tu es - a pensé qu'il était nécessaire d'avoir un candidat NPA à la présidentielle pour faire une campagne anticapitaliste de masse en s'adressant à l'ensemble de la population.
La PB pensait que les manœuvres d'appareil primaient (car elle vise plus spécifiquement le militant PCF, qu'elle croit réussir à débaucher à coup de manœuvres plutôt que de fond politique...) et qu'il était "gauchiste" de vouloir s'adresser à l'ensemble de la population en "sautant par dessus" le PCF et les bureaucraties syndicales.
Je schématise, mais c'est quand-même grosso modo le désaccord qui s'est exprimé à la CN (avec de multiples nuances à l'intérieur de chaque position).
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Message  gérard menvussa Dim 6 Nov - 17:10

Oui, tout a fait d'accord ! Et le npa a tranché comme tu le rappelles pour s'adresser à l'ensemble de la population.

Mais par exemple certain(e)s veulent que poutou s'adressent uniquement aux salariés, aux "ouvriers d'exécution", par exemple. Alors que si il n'y a aucune honte particulière a être "ouvrier", cela n'a rien non plus d'un titre de gloire....

Cela dit, j'espère bien que la campagne présidentielle n'est pas la seule occasion auquel s'adresser à la population "grand angle"...
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Message  Copas Dim 6 Nov - 17:13

Mais par exemple certain(e)s veulent que poutou s'adressent uniquement aux salariés, aux "ouvriers d'exécution", par exemple. Alors que si il n'y a aucune honte particulière a être "ouvrier", cela n'a rien non plus d'un titre de gloire....


Bon mais qui par exemple ?
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Message  Copas Dim 6 Nov - 17:31

Duzgun a écrit:
gérard menvussa a écrit:Certains aux usines, d'autres aux écolos, d'autres aux quartiers, d'autres aux partisans de la laicité. Bref,chacun choisi "son" millieu millitant, sans jamais rien pour le transcender, et pour s'adresser à l'ensemble de la population !
Euh non, on ne doit pas parler de la même chose. La PA - dont tu es - a pensé qu'il était nécessaire d'avoir un candidat NPA à la présidentielle pour faire une campagne anticapitaliste de masse en s'adressant à l'ensemble de la population.
La PB pensait que les manœuvres d'appareil primaient (car elle vise plus spécifiquement le militant PCF, qu'elle croit réussir à débaucher à coup de manœuvres plutôt que de fond politique...) et qu'il était "gauchiste" de vouloir s'adresser à l'ensemble de la population en "sautant par dessus" le PCF et les bureaucraties syndicales.
Je schématise, mais c'est quand-même grosso modo le désaccord qui s'est exprimé à la CN (avec de multiples nuances à l'intérieur de chaque position).

Mais ne faut-il pas nuancer quand on constate que le candidat NPA représente quelque part l'alliance la plus aboutie dans les batailles du réel (la lutte des fords).

Dans l'affaire tout est affaire de proportions.

Faire de la question de continuer de courir sur une question électorale (qui a son importante, mais...) derrière un FdG non organisé dans les entreprises, profondément nomenclaturisé, un cas de quasi-scission sucite bien des interrogations .

Si au moins l'alliance politique avec le réformisme nomenclaturisé était le verrou sur le chemin des travailleurs, on pourrait discuter de la chose !

Sinon en repensant à la remarque de Tristana : Qaund ces dernières années la gauche révolutionnaire a fait vraiment bougé des militants communistes et marqué des points ?

Quand elle allait de tractations en tractations incompréhensibles avec le PCF, de concessions en concessions , ou quand elle a affirmé clairement son identité ? (l'auto-affirmation et tout et tout).

Dés que le NPA est entré dans le manège glauque des calculs bureaucratiques il en a pris plein la gueule et a commencé à reculer et réduire.



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Message  gérard menvussa Dim 6 Nov - 17:38

un FdG non organisé dans les entreprises

Depuis que le pcf a renoncé aux "cellules d'entreprise", et que le parti de gauche n'en a jamais eu, cette question d'organisation se pose, effectivement ! Maintenant, le front de gauche a une influence dans les boites que nous sommes loin de lui disputer !
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Message  Copas Dim 6 Nov - 17:52

gérard menvussa a écrit:
un FdG non organisé dans les entreprises

Depuis que le pcf a renoncé aux "cellules d'entreprise", et que le parti de gauche n'en a jamais eu, cette question d'organisation se pose, effectivement ! Maintenant, le front de gauche a une influence dans les boites que nous sommes loin de lui disputer !

Ce n'est pas une priorité réelle de l'organisation et les débats sur comment construire un parti dans des entreprises et des secteurs sont ésotériques et necessitent une lecture honnete de l'histoire . Plusieurs fois j'ai indiqué que des partis puissants et délimités se sont construit dans l'histoire alors qu'"on" estime que cela relève de l'impossible hors période révolutionnaire aigue.

La construction d'un parti puissant dans le monde du travail (qui est le monde de la quasi-totalité des militants du NPA) et plus largement dans la société pose des tas de problèmes qu'on ne sait pas régler.
Bien pire, meme les réformistes ne savent plus faire, les générations qui ont construits ne sont plus là.

Toutefois, et malgré tout, l'influence de la 'extreme gauche, relative au FdG n'est pas si défavorable que cela.

Tout est petit.
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Message  Roseau Dim 6 Nov - 17:55

gérard menvussa a écrit:
et comme stratégie "la révolution"

Mais la révolution n'est pas une stratégie !

Bien sûr que si, c'est la première délimitation,
celle sur laquelle les MR ont toujours insisté face aux réformistes.
C'est pourquoi les Principes Fondateurs insistent sur le fait
qu'il n'y aura pas de socialisme sans révolution, sans affrontements violents,
sans passer outre la légalité, par le nombre et la force, etc.
Sans cette délimitation stratégique très claire, n'auraient adhéré au NPA
de la LCR que sa fraction de vieux réformistes.

Après, les formes de ces affrontements, cela se discute, mais pas assez, suis d'accord.
Ensuite, comment on prépare, celà depend de beaucoup de facteurs.
C'est la responsabilité d'un parti révo, et bien sûr pas un sujet de forum...
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Message  tristana Dim 6 Nov - 19:20

Copas a écrit:

Sinon en repensant à la remarque de Tristana : Qaund ces dernières années la gauche révolutionnaire a fait vraiment bougé des militants communistes et marqué des points ?

Quand elle allait de tractations en tractations incompréhensibles avec le PCF, de concessions en concessions , ou quand elle a affirmé clairement son identité ? (l'auto-affirmation et tout et tout).

Dés que le NPA est entré dans le manège glauque des calculs bureaucratiques il en a pris plein la gueule et a commencé à reculer et réduire.


La position du NPA de refus de participer à une quelconque collaboration avec le social libéralisme a conforté un nombre incalculable de camarades influencés par le PC . Oui, nous avons marqué des points, et bien au delà de la frange PC ou PG. Les militants syndicaux, politiques, associatifs, qui luttent au quotidien dans leurs entreprises, leurs secteurs ou localités, sont toujours attentifs à ce que dit le NPA. Et par ricochet, une partie des travailleurs combatifs...
Hélas, le NPA s'est sabordé en refusant de débattre sur les conditions de l'unité des forces anticapitalistes, unité voulue par 99 % des gens se situant à la gauche du PS. Unité nécessaire pour offrir une réelle alternative au libéralisme, qu'il soit social ou pas, ou au fascisme. Le NPA s'est placé hors course dans un débat qui pourtant continue de secouer le Front de Gauche. Et la catastrophe, c'est qu'il est apparu sectaire, replié sur lui même, et que la charge de la preuve a été inversée: le Front de Gauche peut apparaitre, faute de combattants, comme le seul refuge pour les anticapitalistes. Cette escroquerie manifeste a été permise par le NPA, dont on se demande vraiment pourquoi la direction s'acharne-t-elle ainsi à faire ainsi le lit du Front de Gauche...
Aujourd'hui, seule la minorité unitaire est en mesure de donner une réponse claire, non seulement aux militants et sympathisants du mouvement ouvrier organisé, mais bien au delà, en direction des millions de travailleurs aspirant à autre chose que la simple alternance bourgeoise.
C'est pourquoi je demande à tous les camarades qui veulent que la gauche révolutionnaire joue un rôle moteur dans notre pays qu'ils rejoignent le courant unitaire du NPA.
Il n'y a aucune autre alternative, sauf évidemment de devenir une organisation marginale, comme nos camarades de LO pourtant fort sympathiques, et pour qui je voterais si par malheur notre camarade Poutou n'obtenait pas les 500 signatures..
On peut se faire plaisir, mais ça ne fait évidemment pas avancer le prolétariat dans sa marche pour la conquête du pouvoir!
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Message  verié2 Dim 6 Nov - 20:11


Tristana
Hélas, le NPA s'est sabordé en refusant de débattre sur les conditions de l'unité des forces anticapitalistes, unité voulue par 99 % des gens se situant à la gauche du PS.
Ce que tu refuses de comprendre, c'est que, si une unité avec le PCF est souhaitable, elle doit se faire sur un programme de lutte, pas sur des compromis électoraux qui ne visent qu'à permettre à quelques notables de conserver leurs postes. L'unité que tu appelles de tes voeux, dans les conditions actuelles, ne pourrait être qu'un ralliement à la candidature de Mélenchon - lequel Mélenchon va négocier "ses" voix pour obtenir un strapontin ministériel, à moins qu'il ne joue à un peu plus long terme.

Alors oui, une grande partie des gens de gauche - pas autant que tu crois, car nombre de militants du PCF sont échaudés et pas très satisfaits de la candidature Mélenchon - souhaitent l'unité, et même l'unité avec le PS ! Et alors ? C'est pour ça qu'on doit servir de marchepied aux notables de gauche ?

Si le NPA s'est affaibli, pas sabordé (comme tu semblerais le souhaiter ?), c'est en raison de la non lisibilité de son discours. Son plus haut niveau de popularité a été atteint quand Besancenot tenait un discours clair, radical, qui tranchait avec les combines politiciennes. Et c'est à ce langage clair qu'il faut revenir.

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Message  tristana Dim 6 Nov - 20:43

On peut avoir un langage clair et combatif, et se montrer unitaire! C'était d'ailleurs la position du NPA lors des présidentielles: se mettre d'accord sur une candidature unitaire, incarnée par un camarade issu des luttes.
Au lieu de se battre, et de prendre à témoin la population, pour qu'une telle candidature, qui ne soit pas celle d'un apparatchik PC ou PG, voit le jour, le NPA a capitulé dès la première réunion unitaire, laissant ainsi le champ libre à Mélenchon, et nous faisant passer pour de vilains sectaires.
C'est pour cela qu'inconsciemment, vous faites le lit du FdG, et vous sabordez le NPA.
Sabordage que je ne souhaite évidemment pas, mon attachement au NPA, comme jadis à la LC, au FCR ou à la LCR, est durable et éternel, contrairement aux militants fragiles qui dès le premier coup de vent se volatilisent effarouchés!
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Message  Roseau Dim 6 Nov - 21:31

Les bureaucrates de toujours ont imposé Mélenchon dès Juin, au lieu de chercher un candidat unitaire,
Le NPA, lui a proposé un candidat d'unité, mais bien sûr indépendant du parti bourgeois PS;

Quand la droite du NPA, après avoir minorisé le NPA, se trouve rejetée par ses militants,
elle déclare non pas les bureaucrates sectaires, mais leurs propres camarades.

La démonstration est faite.
Ils peuvent comme Picquet hier, acheté par les staliniens,
et Tristana aujourd'hui, complètement perdu, s'affirmer dans le camp révolutionnaire.
Ils ne tirent que contre leurs camarades révolutionnaires.
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