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Débat stratégique dans le NPA

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Débat stratégique dans le NPA - Page 5 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  gérard menvussa Lun 10 Oct - 11:01

Et comme d'habitude, le billet mensuel de Samy...

A propos des débats du NPA : questions aux camarades des courants B et P1-A
JOHSUA Samuel
9 octobre 2011

Ce texte n’a aucune volonté polémique, comme c’est trop souvent le cas dans les débats du NPA (et je ne suis pas le dernier à pratiquer ainsi). La situation de crise du NPA est telle qu’elle oblige à aller à l’essentiel. Si perdurent la situation de profonde division actuelle et la tentative de secteurs gaucho-archaïques d’imprimer leur marque définitive sur l’orientation, le style, les préoccupations et l’horizon général de notre combat, ce serait à mes yeux la fin du projet pour lequel nous nous sommes rassemblés si nombreux. Je comprends que la gravité de ce risque conduise des camarades à se constituer en courant que ce soit la P1-A ou la B. Je comprends aussi, dans le cas de la B, la nécessité d’offrir à de nombreux et précieux camarades un cadre qui évite les départs et une dispersion irréversible, en attendant que le parti, on peut le souhaiter, retrouve les bases d’une orientation certes disputée, mais compatible avec son projet initial. Si toutefois, comme on peut le souhaiter évidemment, c’est bien l’objectif de l’action de la B.

Mais ces regroupements seraient de faible utilité si la nécessaire clarté sur des points majeurs en débat ne pouvait progresser justement à cette occasion.

Ceci en ayant en tête les questions de fond à régler dans un avenir pas trop lointain. Mais par delà donc les positions défendues dans l’immédiat, y compris par rapport à la campagne présidentielle du parti avec la candidature de Philippe Poutou, même si c’est bien entendu problématique [1].

Je m’adresse au courant B à partir du texte distribué à l’université d’été et j’irai volontiers en débattre à la réunion nationale : tous les efforts doivent maintenant être faits pour reprendre le fil des discussions nécessaires. Je fais de même parallèlement envers les camarades de l’ancienne position 1 du Congrès qui ont rejoint la A lors de la CN et en vue de leur propre réunion.
Aux camarades de la B

Le texte B fait litière de la masse de faux procès qui ont été adressés aux camarades, réaffirme un fois de plus qu’il n’est pas question de rallier le FG d’une quelconque manière ainsi que l’attachement aux principes fondateurs du NPA, par exemple quant à la conception globale du combat politique, et en particulier la priorité donnée à l’auto activité en toutes circonstances. Ceci permet de cerner positivement les débats restants.

Le projet distribué par la B comporte des parties avec lesquels mon propre point de vue est en large accord. Bien sûr dans les parties qui étaient communes à la 1 et à la 3 lors du Congrès. Mais aussi avec une analyse équilibrée des potentialités et des difficultés présentées par les révolutions et mouvements en cours. Dans la présente contribution cependant, je me concentre sur ce qui, toujours de mon point de vue, mérite des clarifications sur des points importants ou comporte des divergences.

Je laisse de côté les bilans, pour l’essentiel. Que ce soit celui du NPA depuis son lancement, ou plus proche de nous, celui de la manière dont le parti s’est divisé à l’annonce du retrait d’Olivier, bien que je sache que ça soulève toujours maints débats. A cela, trois raisons. Il est rare, sinon impossible, qu’on puisse se tourner vers l’avenir en jetant du vinaigre sur des divergences trop récentes. En cette matière comme en tant d’autres, comme disait le vieil Hegel, « La chouette de Minerve (la connaissance) ne prend son envol qu’à la tombée de la nuit ». A la fin. Et encore. Ces bilans sont toujours partiels, soumis à appel, et révisables en fonction d’événements futurs. La seconde raison est que le basculement du monde que nous avons sous les yeux modifie sensiblement le cadre du débat tel qu’il s’est constitué ces dernières années. Ici aussi en Europe, avec l’approfondissement de sa crise et avec le type de luttes qui lui correspondent, leurs potentialités et leurs limites. Enfin parce que la visibilité politique manque sur le moyen terme (disons jusqu’à après les élections de 2012). Enfin, j’avoue très modestement que m’interrogeant moi-même sur chacun des points du bilan, je serais mal venu d’en faire des sujets de débats.

Une sous estimation de ce qui nous sépare du FG ?

Le texte B avance l’appréciation suivante : « De ce point de vue, depuis la campagne unitaire pour le « Non au Traité constitutionnel européen », le camp qui défend une politique alternative au social-libéralisme, s’est peu à peu constitué et le paysage politique à la gauche du Parti socialiste s’est considérablement modifié. ». Et aussi : « Les limites du Front de gauche n’en demeurent pas moins réelles et les sous-estimer serait porteur de graves désillusions. Dans les contradictions politiques qui traversent ses composantes, le front de gauche a pour l’heure, choisi pour l’essentiel de tomber à gauche, malgré tous les pronostics hasardeux le concernant. » Les deux énoncés sont liés en partie. En partie non. Mais contestables tous les deux.

Qu’est-ce qui exactement autorise à dire que le FG a « choisi pour l’essentiel de tomber à gauche » ? Je laisse de côté les textes et déclarations des partis constituants (l’attitude vis-à-vis de ces textes fait partie d’un point suivant). En l’absence d’une donnée décisive à venir, soit son attitude face à un éventuel gouvernement PS, rien n’indique dans la pratique qu’il « tombe à gauche ». Pas dans les institutions, puisque nulle part les alliances avec le PS ne sont rompues. Le cas du Sénat désormais à gauche est emblématique. Le groupe apparenté communiste (le PG n’a plus de sénateurs) a rallié la nouvelle majorité sans aucune condition préalable. Même pas le refus de l’élection de l’ultra-libéral Marini à la tête de la commission des finances, même si les sénateurs communistes ont protesté pour la forme. Or il s’agit clairement dans le cas du Sénat d’une des institutions majeures du pouvoir central.

Mais même avant cet événement, il n’y avait aucun signe non plus au niveau des CG ou des CR (Limousin excepté), sans compter les grandes villes. Le PG est parfois hors des exécutifs, s’abstient parfois sur les budgets, mais n’est jamais dans l’opposition. Le PC est aux ordres du PS presque partout. Certes la question qui se posera en 2012 si le PS l’emporte sera d’une mesure incomparable avec ces institutions là, on le sait bien. Mais pour l’instant la réalité est celle-là.

Dans le mouvement social par ailleurs, guère de chute « à gauche » non plus. Le test du combat sur les retraites n’a même pas un an. Non seulement le FG a soutenu Thibault explicitement de bout en bout, mais on se souvient de Mélenchon combattant pour le « référendum » comme « sortie civilisée de la crise ».

Le problème est que, pour certains camarades, semble t-il par définition, nous ferions partie du même « camp du non » que le FG, défendant une « politique alternative au social-libéralisme » (encore une fois sur ce terme « programmatique », voir les commentaires ci-dessous). Mais en pratique nous n’avons pas pu le vérifier à une quelconque échéance impliquant autre chose que des discours. La question gouvernementale en 2012, là, ce sera du raide. A ce propos le texte avance l’idée que le PG : « affirme, lui, à ce jour, qu’il ne participera pas à un gouvernement dirigé par le PS ». Jamais lu ça nulle part. Mélenchon a répété qu’il ne participerait qu’à un gouvernement dirigé par lui. Mais les résolutions du PG en lui-même sont bien plus prudentes [2]. Surtout Mélenchon vient de confirmer clairement que le PC lui y serait peut-être prêt [3]. Comment pourrait-il s’opposer à un gouvernement de ce type, où il n’est même pas sûr que des éléments proches du PG (si ce n’est lui donc) n’y soient pas ?

Ne serait-il pas enfin temps que nous sortions une bonne fois des pronostics qui finissent par devenir des vérités d’évangile ? Certains camarades ont voulu nous faire voter que sans doute aucun le FG irait dans un gouvernement PS après 2012. Le texte B laisse entendre que pour le moment ça « tombe à gauche », et que s’il y a un doute pour le PC, il n’y en a guère pour le PG sur la question en 2012. Pourquoi a t-on besoin de ceci ? La vérité est qu’on ne sait pas (et peut-être même ne le savent-ils pas eux-mêmes). On ne peut pas se contenter de fixer notre propre ligne et d’attendre de voir ?

Sur la perspective politique et le sens du combat du NPA

Le texte B oscille entre deux formules sinon contradictoires du moins différentes et qui impliquent des analyses elles-mêmes très différentes. Il affirme ainsi que « les conséquences (de la situation décrite, SJ) peuvent être désastreuses en l’absence d’une force politique qui représente une alternative au libéralisme et au social-libéralisme. » Puis : « Il est plus que temps qu’une alternative anticapitaliste et écologiste exprimant les besoins et les aspirations de la population, des jeunes et des travailleurs, ouvrant une perspective à leurs mobilisations trouve les moyens de s’exprimer et de changer le rapport de forces entre celles et ceux qui acceptent le cadre du capitalisme et celles et ceux qui le contestent. »

Est-ce la même chose ? Évidemment que non. Mon avis est que les deux sont indispensables mais qu’il faut se garder de les confondre. Nous devons être partie prenante, voire moteur, d’un réel rassemblement « alternatif au social-libéralisme » chaque fois qu’il est possible. Concrètement par exemple sous la forme de comités unitaires posant la question du refus de payer la dette et pour des audits populaires. Ou, bien plus profondément, sous la forme d’un front d’opposition de gauche social et politique au PS, si ce parti parvient au pouvoir. Et cette perspective peut être rendue vivante dès maintenant sous des formes à trouver, ce qui d’ailleurs serait un réel outil pour mettre en discussion les ambiguïtés du FG et de son candidat.

Mais en ce qui concerne la perspective anticapitaliste, c’est autre chose. Inutile de jouer sans fin sur les mots entre « antilibéral », « anticapitaliste », « révolutionnaire ». La question ouvre sur un problème de fond à discuter, majeur, décisif. Le PC, en tant que tel, fait-il partie de la perspective anticapitaliste imaginée ? Ma réponse n’a pas varié, c’est non. Il n’existe en Europe aucune expérience réussie incluant les restes organisés du stalinisme dans une nouvelle formation anticapitaliste. Nous avons sous les yeux l’expérience, en cours, de Die Linke. Même pour ce parti, bien loin d’être aussi radical que le NPA, la réponse est que ça ne marche pas. Il se maintient à l’Est de l’Allemagne c’est vrai (et encore pas toujours). Et c’est sous la forme de l’ancien PC, qui n’a rien, mais alors rien, d’un parti « anticapitaliste » et même pas, sous maints aspects, vraiment « antilibéral ». A l’Ouest, c’est un échec. Surtout quel bilan exactement faut-il tirer du PRC en Italie, « mère des batailles » sur cette question de la reconversion des restes staliniens ? Pourquoi et comment serait-ce différent avec le PCF ?

Faut-il alors céder au gaucho-sectarisme en vogue dans certains secteurs du NPA en ce moment, qui conduit au « seul contre tous » ? Non, pas question. Mais il faut bien distinguer les choses. Nous devons continuer à nous adresser aux dizaines de milliers de militant-e-s qui rejettent le capitalisme. Comme le disent nos principes fondateurs, ils-elles se trouvent au sein et autour des partis comme le PC (et même le PS) et, surtout dans le mouvement social. La question n’est pas de jouer une quelconque opposition « base/sommet ». Mais de comprendre que nous avons d’un côté des appareils liés à l’État bourgeois (ici par PS interposé), et dont la vie et la survie dépendent : le PCF en tant que tel, les hautes sphères syndicales et même souvent associatives. De l’autre une masse de militant-e-s parfois confus, le plus souvent bien moins radicaux que nous (et même, pourquoi pas, ponctuellement, moins qu’un Mélenchon) mais qui cherchent une issue. Et peuvent évoluer dans le bon sens parce que rien de matériel, d’institutionnel au sens fort, ne les en empêcherait si les évènements les y conduisaient.

Dire cela n’a rien à voir bien entendu avec les formules désastreuses défendant un face à face solitaire du NPA avec « ceux d’en bas ». On parle là de militant-e-s réellement existant-e-s qui constituent la partie la plus importante des bases humaines et organisationnelles possibles de la reconstruction du mouvement ouvrier. En réalité, le fait de confondre le FG et ses partis avec « ces dizaines de milliers » renvoie d’un côté à l’utilisation ambiguë des deux formules discutées plus haut. De l’autre à la croyance d’un changement qualitatif du PCF, qui serait possible, même probable, en cours voire carrément déjà accompli. Alors que, pour l’instant, son positionnement est uniquement le produit de l’éloignement du pouvoir depuis longtemps maintenant. Mais aucun test politique ou social ne vient attester d’une telle mutation. Juste en passant : le PC13 a jusqu’au bout refusé de lâcher Guérini (et encore maintenant semble t-il), la GU et le PG (qui n’ont pas d’élus au CG13) ont refusé de s’associer au NPA et à EE pour condamner cette attitude et de plus n’ont lancé aucun appel public contre Guérini. C’est peut-être juste local, mais c’est un signe.

Certes la politique à la mode de l’Ecclésiaste (« Ce qui fut, cela sera ; ce qui s’est fait se refera, et il n’y a rien de nouveau sous le soleil ») ne mène nulle part. On ne peut pas exclure que la gravité de la crise économique combinée à un violent rejet populaire des politiques libérales conduisent à une modification substantielle des liens constitutifs du PCF avec le système et contraigne son appareil à une mutation-suicide. Si ça se produit, on verra. Mais outre que ce serait vraiment un cas d’espèce, je le répète : dans l’immédiat pas de signe qu’il en aille ainsi.

Enfin pour qu’il n’y ait surtout pas de malentendus sur ce point. Comme je l’ai déjà défendu ailleurs, il va de soi à mes yeux que nonobstant cette analyse, on ne peut pas contourner la question des alliances politiques et électorales avec le FG quand elles sont possibles. Pour deux raisons. L’une est l’obtention d’élus. L’autre, bien plus importante dans le contexte de cette discussion, est qu’il est exclu de chercher à influencer dans notre sens les « dizaines de milliers » sans une réelle politique de Front Unique vis à vis du FG, tant, évidemment, ces secteurs décisifs sont justement l’enjeu d’une bataille entre la perspective de ralliement au PS et la perspective anticapitaliste. Et que, aujourd’hui pas plus qu’hier, la dénonciation et la propagande ne peuvent remplacer une politique unitaire bien conduite.

Sur l’entrée par le « programme »

Pour saisir mes questions au texte B il faut toutefois se départir d’une attitude trop répandue qui consiste à considérer en premier les textes et discours, et non les actes ou même l’histoire quand on parle de partis comme le PCF ou le PG. Pour les plus anciens des lecteurs, j’avais déjà le même désaccord avec cette façon de faire à l’époque du débat sur le programme commun de l’Union de la Gauche. Combien de polémiques sur le nombre de nationalisations nécessaires ? Alors que la question n’était pas là, mais dans le fait que programme ou pas, c’était la trahison des promesses qui nous attendait en l’absence de poussée sociale. Et la question n’est toujours pas là, moins que jamais, étant donnée l’expérience de masse réalisée désormais que, comme le disait Charles Pasqua, « les programmes n’engagent que ceux qui les écoutent ».

Je reprends ce que j’ai écrit ailleurs [4]. « Il y a dans toutes les fractions du NPA une révérence étonnante quant à la lettre des programmes. Talmudique pourrait-on dire. Pourtant on devrait savoir depuis le temps que si un mauvais programme unitaire signe en général d’emblée l’échec, un bon ne garantit rien. Pas même le fait de demander des comptes s’il est trahi. En général, seule domine la désespérance devant les promesses non tenues. D’un autre côté si la justesse et la pureté d’un programme faisaient office de jugement divin, avec la masse de sectes qui en ont en produit à jet continu (et continuent à le faire, y compris au sein du NPA), on aurait bien fini par trouver la pierre philosophale. Mais voilà : la révolution russe elle-même s’est réalisée sur trois mots d’ordre (« La paix, le pain, la terre ») dont aucun n’était socialiste ni même anticapitaliste. Et ceci après que le parti de Lénine ait, sur son instigation avec les « thèses d’avril », jeté aux orties son propre programme. Là aussi, depuis le temps on devrait savoir que ce qui compte c’est le « moment stratégique » comme le nommait Bensaïd, la combinaison de mots d’ordre programmatiques et de conditions propres à la période ».

Cela se traduit pour moi par la position suivante. Si on peut dans les débats s’appuyer sur les textes pour exemplifier ce que nous défendons, la question stratégique, celle des rapports au PS, doit être présente dès le début des discussions menées avec le FG, pas à la fin. C’est un préalable de méthode. Il n’y a rien d’autre à prouver, démontrer, et en particulier pas dans une discussion sur la plus ou moins grande « radicalité » de leur programme… Surtout quand c’est le gouvernement national qui est en jeu. Et donc aux Législatives, où tout accord devrait être subordonné à des formules claires (pas de participation à un gouvernement dirigé par le PS) et pas, une fois de plus, les formules tellement usées de « social-libéral ». Et encore plus quand tout le monde sait ce qu’un gouvernement PS aurait à assumer comme situation dans la période.

Je dois à la vérité de dire que le texte B n’aborde pas directement cette question. Mais elle est à la source de nombre de malentendus. Et elle a des conséquences immédiates. Les camarades de la B souhaitent engager ou poursuivre le débat avec les forces de la gauche de la gauche désormais négligées par la nouvelle majorité du NPA. Voilà ce que dit le texte : « En ce qui concerne le Front de gauche, notre démarche se concrétisera non pas par une quelconque demande d’adhésion au Front de gauche, mais par l’engagement d’un débat public qui permette d’explorer les possibilités d’une alliance politique même partielle sur la base d’une remise en cause radicale du libéralisme et du social-libéralisme. Dans le même temps, sans que cela constitue un palliatif à une démarche d’ensemble à l’égard des forces qui se situent à la gauche de la gauche, notre courant explorera les possibilités d’initiatives communes avec les forces dont nous sommes aujourd’hui les plus proches comme les Alternatifs, le MOC ou partie de la Fase. » Où l’on voit que la recherche d’une base « politique même partielle » avec le FG est prise toujours par la partie « contenus », et pas de l’indépendance avec le PS, ce qui renvoie au débat ci-dessus.

Surtout peut-on mettre sur le même plan le FG et ceux qui l’ont rallié d’un côté, donc ceux pour qui la question des relations au PS n’est pas réglée comme nous le souhaitons, et de l’autre côté les forces, certes moins importantes, mais qui ont confirmé leur volonté d’indépendance ? Avec le premier on peut toujours débattre, mais sans laisser l’illusion d’un rapprochement tant que le problème n’est pas clarifié dans le bon sens. S’il l’est ce sera positif et on verra. Avec les seconds il faut avancer plus vite et plus loin sans attendre 2012. Par exemple dans une affirmation commune et nette d’opposition vis-à-vis d’un éventuel gouvernement dirigé par le PS.

La question du « rejet du système »

J’aborde ici une question nouvelle que le texte B ne traite pas en tant que telle mais qui a et va avoir une énorme importance. Celle du positionnement « antisystème ». Pour des raisons propres à la logique de nos débats internes, beaucoup de camarades actuellement à la B se sont vivement élevés contre des formules d’un texte proposé par Léon Crémieux et François Sabado et dans lequel les deux camarades défendaient un positionnement « antisystème » [5]. Sans trop forcer le trait, ils y voyaient la feuille de route pour le glissement gauchiste qui allait se produire au NPA.

Je n’ai pas à parler pour ces deux camarades, mais j’insiste (comme je l’ai fait depuis dans de très nombreux textes) sur le fait que pour moi ça n’a rien à voir et qu’il faut impérativement éviter de rester figés sur des clivages anciens sans saisir la profonde nouveauté qui nous attend. On y voit une trace rapide, mais très positive à mes yeux, dans une phrase du texte B, décrivant l’entrée avec les divers mouvements des Indignés « dans une logique de défiance à l’égard de toutes les institutions qui sont parties prenante du système contesté ». Quand une telle chose se produit personne ne peut dire : « voyez je l’avais dit » (et donc pas moi non plus) tant les éléments tiennent de l’événement historique. Mais admettons quand même que les signes étaient déjà forts (par exemple, malheureusement, la poussée de l’extrême droite). Ceci devrait conduire en particulier à juger sur un mode complètement nouveau la question traditionnellement dite « des institutions » dans le NPA sans tomber bien sûr dans l’infantilisme gauchiste qui a pignon sur rue désormais dans le parti.

Nous avons maintenant la chose sous les yeux : la crise de la démocratie bourgeoise et de ses instruments balaye l’Europe, et bien au-delà du cas que nous connaissons bien de la 5e République en France. Il n’y a rien de plus urgent que de s’interroger sur ce que cela signifie comme potentialités nouvelles, mais aussi comme contradictions voire impasses. Par exemple il est clair que dans l’immédiat ce n’est jamais vers la création de nouveaux partis (ou de fronts de partis) que poussent ces mouvements, encore moins vers le renforcement des partis présents, même pas ceux de la gauche radicale. La position gauchiste en cours dans une partie du NPA n’est en rien renforcée par les mouvements des Indignés, au contraire. Elle en devient encore bien plus dangereuse tant la nécessité impérieuse de rester au contact de ce type de puissant mouvement populaire doit pour nous toucher à l’obsession (voir le débat sur la question de la dette). Et tant il est clair que dans l’immédiat c’est bien de mouvements antilibéraux de masse qu’il s’agit, pas de mouvements qui ciblent le capitalisme comme système, et encore moins qui ouvrent vers une perspective socialiste. Répondre à la nouvelle situation demandera beaucoup de réflexions et d’analyses spécifiques. Mais une chose paraît certaine : en prendre la mesure est une question pour tout de suite et pour tout le monde, malgré la crise qui nous secoue.
Aux camarades de la P1-A

« Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs », 1 Corinthiens 15.33

Les camarades regroupés dans la P1-A annoncent comme références le programme « sortir de la crise » voté majoritairement au Congrès et le texte de la P1 présenté à ce même congrès, arrivé en tête mais sans majorité absolue. Il s’avère que ces références (et quelques autres) sont aussi les miennes et que je ne les ai pas abandonnées. Non que le texte P1 soit exempt de nombre d’ambiguïtés, de questions non tranchées, etc. Il s’agissait d’un texte de compromis. Mais sauf à être gagné par l’esprit de secte, quel texte de congrès n’est pas en même temps un compromis ? Ce document cherchait à maintenir un équilibre difficile entre les deux thèmes originels du NPA, « unité et radicalité ». Comme je l’ai indiqué en introduction, ce n’est pas l’objet du présent texte d’en tirer un bilan et pas plus de savoir pourquoi la résolution P1 n’a pas convaincu, ceci précipitant la crise du NPA.

Je prends les références comme elles sont affirmées par la P1A, et j’y vois donc un salutaire rappel positif. Le problème vient après. Des camarades de la P1A ont en pratique choisi une alliance qui ne se dément pas (voire s’approfondit) avec des secteurs qui sont viscéralement opposés à ces textes. C’est un voyage dont on revient difficilement et qui, potentiellement, peut annuler les références revendiquées.

Sérions les questions. Dans l’état du NPA où souvent la dépolitisation est notable, il est clair que les votes des militant-e-s (par exemple 1, 2 ou 3 au Congrès) ne signifient pas des choix cristallisés. Et il est plus que légitime de chercher ce qui unit par-delà des votes conjoncturels, y compris avec les votants P2. Mais l’affaire devient bien différente quand il s’agit de fractions délimitées, structurées pour et dans une bataille de longue portée. Voilà une première interrogation : pour ma part, il me paraît impossible de lier les références annoncées par la P1-A avec des accords de fond avec les secteurs gaucho-sectaires. Si cela se confirme il peut s’agir là d’une mutation qualitative.

J’entends les affirmations répétées comme quoi il s’agissait lors de la CN d’un accord de conjoncture autour d’une candidature. Mais celui-ci se combine avec des positionnements qui sont d’une toute autre portée. La position A a publié lors de la préparation à la CN une tribune dans TEAN qui est plus qu’alarmante. Elle affirme : « ce qui doit être l’axe central du NPA, et qui a fait son succès lors de sa fondation, c’est le dialogue direct avec les salariés, les jeunes, les chômeurs, avec la volonté de les convaincre de nos idées, de faire progresser dans la conscience de notre classe sociale la nécessité d’en finir avec le capitalisme et de bâtir une autre société. ».

Il s’agit là à mes yeux d’une rupture en bonne et due forme avec les principes fondateurs du NPA qui exclue un tel face à face isolationniste gaucho-sectaire entre « le vrai peuple » et notre parti. Rappelons ce que disent ces principes : « Dans et autour de ces partis de la gauche institutionnelle, nombreux sont celles et ceux qui n’ont pas renoncé à changer radicalement la société. Avec eux, comme avec l’ensemble des travailleurs/euses, nous voulons construire sur d’autres bases, en rupture avec les capitulations et les reniements de cette gauche pour créer une nouvelle représentation politique des exploité-e-s, un nouveau parti anticapitaliste, un parti qui se bat jusqu’au bout contre le système, un parti pour la transformation révolutionnaire de la société. ». Il s’agit là du projet fondamental du NPA. Si on y touche, on ne peut pas considérer que ce soit juste en passant.

Un deuxième point est très préoccupant dans cette tribune. Elle affirmait : « Mais, si l’idée est de regrouper des antilibéraux et des anticapitalistes dans les élections comme en dehors, sur la seule base de la non-participation à un gouvernement avec le PS, cela ne peut qu’aboutir à un obscurcissement de notre projet. Car si le PCF ne participera peut-être pas à un gouvernement avec le PS dès 2012, cela ne l’empêche pas de combattre l’idée de la grève générale dans les mobilisations, d’être pro-nucléaire et mouillé jusqu’au cou dans les institutions du capitalisme. ». Or notre bataille constante au cours des dernières années (et celle de la P1 d’une manière évidente) fut bien au contraire que le point tournant, celui de la délimitation majeure, était en définitive celui de l’indépendance vis à vis du PS.

Conditionner un accord ponctuel possible à autre chose que cette indépendance est une nouveauté très inquiétante, puisque de plus ces nouvelles conditions l’excluent à jamais. C’est évidemment très concret pour l’avenir proche. Si le PS gagne en 2012, oui ou non, conformément à ce que défendait la P1, faudra t-il se battre pour une opposition de gauche unitaire à la politique alors menée ? Qu’à l’intérieur d’un tel regroupement le débat se poursuive sur les modalités d’application de cette opposition (donc sur la nature des luttes à mener et sur leur forme), bien sûr. Mais en faire une condition de départ boucle sur l’affirmation isolationniste citée ci-dessus : qui à part nous (et bien sûr « le vrai peuple ») répond à ces critères ? Si l’on s’en tient au mouvement des retraites de 2010, même pas LO qui, contre nous, a combattu comme « gauchiste » l’idée de la grève générale. Quant à leur position sur le nucléaire…

Je sais bien que ceci ne résume pas les choix de la P1-A. Mais il n’est pas possible à mes yeux de laisser planer des ambiguïtés sur ces questions. Et ceci m’amène donc en résumé aux questions suivantes posées aux camarades de la P1-A.

- La volonté de regroupement des anticapitalistes comme indiquée dans nos principes doit-elle être remplacée par le face-à-face sectaire du NPA seul et « du vrai peuple » ? Si ce n’est pas le cas, ne faut-il pas revenir sur la tribune discutée ci-dessus ?

- Doit-on abandonner le critère de l’indépendance vis-à-vis du PS dans la constitution de fronts politiques, comme c’était le cœur de la position 1 au Congrès et comme d’ailleurs celle des principes fondateurs ? Faut-il ou non rejeter la conséquence (qui va de soi si on conserve cette position) soit la volonté de regrouper dans un front social et politique une éventuelle opposition de gauche à une future majorité gouvernementale et parlementaire dirigée par le PS ? Si on y souscrit, ne faut-il pas discuter des initiatives à prendre dès maintenant pour faire vivre cette problématique ?

- Puisque l’accord à la CN est annoncé comme tactique, qu’est-ce qui sépare sur le fond cette fois ci, la P1-A des secteurs archéo-gauchistes ? Là, maintenant, aujourd’hui ? Est ce toujours les mêmes éléments qu’au moment du Congrès ? Ne faut-il pas maintenir à tout prix la rupture avec les tentations de revenir aux sectes prétendument « révolutionnaires » du siècle passé ?

- Si cette séparation de fond est réaffirmée, et compte tenu que les camarades de la B, dans leur texte comme pratiquement, ont levé les doutes (ou procès d’intention) sur un ralliement à Mélenchon, n’est-ce pas avec la reprise du débat de ce côté qu’une relance du processus NPA doit être recherchée ? Cette question, en sens inverse cette fois, peut d’ailleurs être adressée tout aussi bien justement aux camarades de la B…

Samy
JOHSUA Samuel
Notes

[1] Je comprend que des camarades estiment que loin des débats abordés dans ce texte, il faut seulement concentrer tous les efforts pour la réussite de cette campagne. Mais l’état de crise du NPA rend à mes yeux indispensable de s’emparer immédiatement des problèmes, et, de plus, si des tendances se réunissent nationalement ce ne peut être que pour aller au delà de l’activité courante du parti.

[2] Voilà ce qu’en dit sa résolution de Congrès : « Le Front de Gauche vient d’adopter un texte stratégique. Il réaffirme son ambition de construire une nouvelle majorité populaire face à la droite et à l’extrême-droite, sa volonté de gouverner le pays sur la ligne politique de rupture que nous demandons au peuple de mettre en tête de la gauche au premier tour. » On y retrouve toute l’idéologie de « la gagne », mais rien qui indique un refus explicite de gouverner avec le PS.

[3] Mélenchon, dans un chat du Monde. « Le Front de gauche ne dissout pas les partis qui le composent. Chacun d’entre eux reste souverain. Je peux répéter ce que j’ai déjà dit. Mon travail est de rendre possible le rassemblement de tout l’arc des forces et des cultures qui se reconnaissent dans le Front de gauche. Je sais donc très bien que certains pensent qu’il faut participer à une coalition gouvernementale, même si elle est sous direction socialiste et d’autres pensent que cela est totalement exclu. Ma place à moi est dans l’élection présidentielle. Cela veut donc dire que pour pouvoir rassembler tout le monde, il faut que chacun soit personnellement libre de sa propre décision et que chacun puisse se retrouver dans mon propre comportement. Je ne siégerai donc dans aucun autre gouvernement que celui que je dirigerai. »

[4] Voir sur ESSF (article 22660) : Le débat « sur les Institutions » au NPA. Vieilles questions, nouveaux problèmes.

[5] Voir sur ESSF (article 20968) : Pour un débat stratégique dans le NPA.
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Message  verié2 Lun 10 Oct - 12:00

Dans le long bla-bla indigeste de Jhsua, je remarque ce passage :

Johsua
La position A a publié lors de la préparation à la CN une tribune dans TEAN qui est plus qu’alarmante. Elle affirme : « ce qui doit être l’axe central du NPA, et qui a fait son succès lors de sa fondation, c’est le dialogue direct avec les salariés, les jeunes, les chômeurs, avec la volonté de les convaincre de nos idées, de faire progresser dans la conscience de notre classe sociale la nécessité d’en finir avec le capitalisme et de bâtir une autre société. ».

Trouver cet axe, qui me semble excellent, "alarmant" témoigne d'une curieuse façon de considérer le rôle d'un parti révolutionnaire - pardon anti-capitaliste... Visiblement, Johsua estime plus important de militer en direction des appareils réformistes et de leurs mini nomenklaturistes qu'en direction des salariés, des jeunes et des chômeurs.


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Message  gérard menvussa Lun 10 Oct - 13:24

Il est vrai que Samy ne sait pas faire court. Ce n'est pas moi qui le lui reprocherait, étant victime du même défaut...

Maintenant, le fond de l'histoire est que ses questions sont tout a fait légitimes...

Tout d'abord, le npa ne s'est JAMAIS revendiqué comme "révolutionnaire" (même si son objectif est bien le renversement du capitalisme). Au premier congrés, la motion qui a prétendu que le npa allait être le "npaR" a été minoritaire... Tu peux le regretter, mais cela fait maintenant partie des "faits" vérifiables et quantifiables...

Johsua estime plus important de militer en direction des appareils réformistes et de leurs mini nomenklaturistes qu'en direction des salariés, des jeunes et des chômeurs
.

Il me semble bien que tu comprennes mal son point de vue. Lui considére au contraire que "les salariés, les jeunes, les chomeurs" ne sont pas une réalité totalement coupé de ce qu'est la "gauche conventionnelle" et y compris ses courants "gauche" (enfin, "gauche" par rapport a Valls, c'est pas un gros exploit non plus)

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Message  Roseau Lun 10 Oct - 15:32

gérard menvussa a écrit:
Tout d'abord, le npa ne s'est JAMAIS revendiqué comme "révolutionnaire" (même si son objectif est bien le renversement du capitalisme). Au premier congrés, la motion qui a prétendu que le npa allait être le "npaR" a été minoritaire... Tu peux le regretter, mais cela fait maintenant partie des "faits" vérifiables et quantifiables...

Erreur factuelle que j'ai déjà corrigé: les principes fondateurs affirment au contraire une stratégie révolutionnaire, fustigeant la voie des réformes et reprenant le ba ba du marxisme: la nécessité d'une révolution sociale.
Un extrait, parmi d'autres
….Une domination de classe ne peut pas être éliminé par voie de réformes. Les luttes peuvent permettre de la contenir, de lui arracher des mesures progressistes pour les classes populaires, pas la supprimer. En 1789, la domination de la classe privilégiée de l'Ancien Régime n'a pas été abolie par des réformes. Il a fallu une révolution pour l'éliminer. Il faudra une révolution sociale pour abattre le capitalisme.

Il est clair que pour les marxistes (=révolutionnaires) dans le NPA, issus de la LCR et ailleurs, si une majorité droitière avait fait disparaitre ce socle des principes fondateurs il aurait fallu faire une fraction avec la perspective de refonder un parti de la révolution, tourné vers les travailleurs et jeunes en lutte, et non les nomenclatures.
Heureusement, ils ont échoué dans leur tentative mettre aux orties les Principes Fondateurs, sur ce point comme sur d'autres, comme exemple le fait que ces Principes fixent explicitement comme objectif le "pouvoir des travailleurs".

Heureusement, les principes fondateurs étaient très clairs et les militants déboussolés et démoralisés dans les années 80 et 90 sont minoritaires ou se tournent ailleurs, vers une des petites nomenclatures de la gauche non révolutionnaire.

Question secondaire: il est évident que NPA n'est pas le meilleur nom, et y rajouter R est inutile.
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Message  gérard menvussa Lun 10 Oct - 18:53

Dire "il faudra une révolution socialiste pour abattre le capitalisme" ne dit rien de la stratégie a suivre pour y arriver...

Les seuls éléments qui étaient avancé était une "politique unitaire" bien oubliée aujourd'hui !

Je te rapelle aussi ce passage des "principes", que tu as l'air d'avoir oublié assez malencontreusement :


Face à la crise exceptionnelle du capitalisme, refusant de rompre avec le système les réponses politiques de cette gauche ne peuvent être à la hauteur de l'enjeu.

Ces courants n’offrent plus ni projet émancipateur ni espoir, c’est pour cela qu’ils reculent.

La crise actuelle met ce phénomène en lumière mais il n'est pas conjoncturel, il renvoie à des raisons bien plus profondes : parce qu'il s'est adapté au néolibéralisme jusqu'à en épouser les thèses, parce que ses dirigeants ne se distinguent plus de la classe dominante, le PS a même renoncé à une politique de réformes progressistes dans le cadre du système.

Les contradictions inhérentes au système capitaliste et la crise actuelle rendent l’alternative évidente : se soumettre à la minorité des privilégiés ou rompre avec elle.

Dans et autour de ces partis de la gauche institutionnelle, nombreux sont celles et ceux qui n'ont pas renoncé à changer radicalement la société.


Avec eux, comme avec l’ensemble des travailleurs/euses,
nous voulons construire sur d'autres bases, en rupture avec les capitulations et les reniements de cette gauche pour créer une nouvelle représentation politique des exploité-e-s, un nouveau parti anticapitaliste, un parti qui se bat jusqu'au bout contre le système, un parti pour la transformation révolutionnaire de la société.

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Message  Roseau Lun 10 Oct - 19:20

Proner la révolution contre la voie réformiste, c'est ce qu'a fait le NPA par son texte fondateur.
Pour les camarades qui ne le comprennent pas encore, il suffit de citer la suite des Principes Fondateurs, qui enfoncent le clou: auto-défense, sortir du cadre de la légalité...

….Une domination de classe ne peut pas être éliminé par voie de réformes. Les luttes peuvent permettre de la contenir, de lui arracher des mesures progressistes pour les classes populaires, pas la supprimer. En 1789, la domination de la classe privilégiée de l'Ancien Régime n'a pas été abolie par des réformes. Il a fallu une révolution pour l'éliminer. Il faudra une révolution sociale pour abattre le capitalisme.
...nous chercherons à organiser l’auto-défense des travailleurs, pour que le coup d’État militaire et la répression massive qui ont eu lieu au Chili en 1973 ne puissent pas se reproduire. “ L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ” (Marx dans Le Manifeste communiste) reste notre boussole. D’une manière générale, ce sont les forces de la réaction qui imposent la violence. Notre choix est celui du nombre, des formes de lutte qui rendent les revendications légitimes et populaires, sans hésiter à sortir du cadre étriqué de la légalité pour obtenir satisfaction, en tenant fermement les piquets de grève, en réquisitionnant les logements vides, en cachant les sans-papiers pourchassés, en désobéissant face à l'intolérable...

Une fois de plus, les vieilles autruches qui veulent garder la tête dans le sable aujourd'hui,
pour la mettre dans le caviar demain ont une carrière assurée au FdG.
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Message  Copas Lun 10 Oct - 20:01

Samy produit là du filandreux mais ce qui en ressort c'est quand même que c'est vilain de s'adresser au travailleurs et good de faire un front unique sans ouvriers..

J'exagère sur les propos de Samy.

Mais ce fut toute la politique du NPA, passés les 1ers mois d'existence, de s'enfermer dans un tête à tête avec les dirigeants du Front de gauche, en même temps qu'on tournait résolument le dos aux prolétaires qui venaient au NPA.

Aucune analyse sérieuse de l'état des partis se réclamant du camp de l'émancipation des travailleurs, leur implantation, l'état politique de la classe ouvrière au sens large, aucune analyse des évolutions brutes du prolétariat moderne, etc...

Sans ces analyses on continue les masturbations autour de conceptions du front unique totalement bureaucratiques, on fait des grands écarts comme Samy en ayant une radicalité de principe mais une impuissance de faits qui a mit et mets le NPA dans le mur.

L'essentiel ne se joue pas vis à vis du FdG , mais, à force que la gauche révolutionnaire n'assume pas ses responsabilités vis à vis des travailleurs d'autres partis prendront la place vide actuellement.

Filandreux, inconsistant et demandant de poursuivre le cours qui a rejeté le NPA dans la LCR des années 90.

Saupoudré d'un peu de poudre de perlimpinpin sur les craquements qui se font dans le monde sous les chocs des agressions du capitalisme de crise.

Nous vivons l'approche de grands chaos et il semble très difficile de faire évoluer politiquement une partie des vieux restes du gauchisme qui n'arrêtent pas de vouloir rêver d'un front unique avec des partis qui n'ont plus l'épaisseur du temps jadis.

Il ne s'agit pas de ne pas rechercher d'alliances quand il s'agit de faire faire un pas en avant aux masses, mais faut-il s'adresser d'abord aux "masses" , aux travailleurs, faire sa part d'auto-affirmation (l'horreur pour les droites) , comme le font PC et PdG , mais là vis à vis des immenses océans de travailleurs sans grandes organisations syndicales unifiées et sans aucun parti organisé dedans .

Personne n'est contre de s'allier dans des batailles le plus largement possible, mais très souvent il est utile de faire pour entrainer, et comprendre que des alliances politiques avec des partis nettement nomenclaturisés et réformistes ressort d'autres questions. D'ailleurs cette politique est un échec cinglant.

C'est qu'on ne fait pas de front unique sans la classe ouvrière, sans que soit menée une politique indépendante, sans développer nous-même des solutions dans le prolétariat moderne (en matière organisationnelle, en matière politique, en matière auto-organisationnelle).

Aucun parti, jamais, n'a joué de rôle sans une politique en grande partie indépendante, sans se construire dans la classe ouvrière.

Un parti qui ne joue pas son rôle de parti en s'adressant directement aux travailleurs, en cherchant à les organiser politiquement, associativement, syndicalement (sans laisser de côté la question de s'organiser politiquement), ne pèse pas sur les évolutions politiques, y compris le FdG.

Samy est décevant sur ces terrains, pourtant ...

Pourtant il y a une chose sur laquelle il a parfaitement raison, une conviction à minuit moins cinq, c'est que la bataille de réarmement stratégique doit se faire au pas de charge (j'utilise ces mots), c'est bien de rejoindre une partie des archéos-gauchistes-sectaires-que-pas-bien qui s’époumonent sur ce sujet depuis deux ans là dessus.

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Message  gérard menvussa Lun 10 Oct - 20:13

Nous vivons l'approche de grands chaos et il semble très difficile de faire évoluer politiquement une partie des vieux restes du gauchisme qui n'arrêtent pas de vouloir rêver d'un front unique avec des partis qui n'ont plus l'épaisseur du temps jadis.

Moi je suis assez d'accord avec ça ! Mais reste encore a prendre en compte le "mouvement réel" de la classe réelle. Y compris dans ce qu'elle a de plus désagréable... Par exemple, une des choses a prendre en compte, c'est les "nouveaux chemins de mobilisations" dans des secteurs qui n'ont que des rapports assez vague avec la "vieille gauche" : les quartiers, les exclus, les "sans". Or il me semble que cette "sensibilité" est encore moins prise en compte que du temps de la "vieille" lcr... Ce qui est quand même un gros probléme !
L'autre probléme, c'est qu'on rencontre quand même sans arret des représentants de la "vieille gauche" Dans le mouvement des sans papiers, dans les luttes des précaires, on a en général beaucoup plus de risque de croiser un camarade du Front de gauche qu'un militant de LO, ne vous en déplaise...

aprés le probléme me semble aussi bien posé par Samy (malgré le "filandreux" du personnage) quand il parle de s'adresser non seulement aux "partis", mais aussi (et plus encore) aux syndicats et aux associations. Or si on a peu de chance de croiser un "révolutionnaire" dans un parti de la gauche "classique", on en a pas plus (et souvent moins) dans le monde syndical et associatif...
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Message  Copas Lun 10 Oct - 20:30

gérard menvussa a écrit:
Nous vivons l'approche de grands chaos et il semble très difficile de faire évoluer politiquement une partie des vieux restes du gauchisme qui n'arrêtent pas de vouloir rêver d'un front unique avec des partis qui n'ont plus l'épaisseur du temps jadis.

Moi je suis assez d'accord avec ça ! Mais reste encore a prendre en compte le "mouvement réel" de la classe réelle. Y compris dans ce qu'elle a de plus désagréable... Par exemple, une des choses a prendre en compte, c'est les "nouveaux chemins de mobilisations" dans des secteurs qui n'ont que des rapports assez vague avec la "vieille gauche" : les quartiers, les exclus, les "sans". Or il me semble que cette "sensibilité" est encore moins prise en compte que du temps de la "vieille" lcr... Ce qui est quand même un gros probléme !
L'autre probléme, c'est qu'on rencontre quand même sans arret des représentants de la "vieille gauche" Dans le mouvement des sans papiers, dans les luttes des précaires, on a en général beaucoup plus de risque de croiser un camarade du Front de gauche qu'un militant de LO, ne vous en déplaise...

aprés le probléme me semble aussi bien posé par Samy (malgré le "filandreux" du personnage) quand il parle de s'adresser non seulement aux "partis", mais aussi (et plus encore) aux syndicats et aux associations. Or si on a peu de chance de croiser un "révolutionnaire" dans un parti de la gauche "classique", on en a pas plus (et souvent moins) dans le monde syndical et associatif...

C'est le rôle d'un parti que de se construire et élargir le nombre de révoltés et de politisés. Le problème c'est la recherche d'un job de ventriloque vis à vis des petites nomenclaturas.

Ce qui n'a rien à voir.

Et ce que je critique tu l'as bien compris.

Tu vois ce choix permanent de passer par les petits partis réformistes est extremement réducteur à une époque où les plaques continentales dérivent à grande vitesse.

Quand je parle des travers du vieux gauchisme je parle bien de ceux qui n'arrivent pas à penser des stratégies sans rester dans le périmètre des petites bureaucraties.

Un certain nombre de militants issus du PC sont maintenant en partie à gauche du NPA. Mais ce n'est pas à eux qu'on s'est adressé.

Personne n'est contre de s'allier avec des gens qui ne sont pas au FdG pour l'essentiel.
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Message  gérard menvussa Lun 10 Oct - 20:37


Un certain nombre de militants issus du PC sont maintenant en partie à gauche du NPA

Hum... Le pcf a été toujours trés doué pour masquer d'un discours trés a gauche, une pratique trés a droite... Et certains nostalgiques du "grand parti" sont tout a fait sur cette ligne là : si on entend leur discours, on se régale, mais si on goute leur pratique, on est beaucoup moins convaincu. Un peu comme le groupe "la riposte", totalement englué dans la camarilla gestionnaire pour l'essentiel...
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Message  Copas Lun 10 Oct - 20:50

gérard menvussa a écrit:
Un certain nombre de militants issus du PC sont maintenant en partie à gauche du NPA

Hum... Le pcf a été toujours trés doué pour masquer d'un discours trés a gauche, une pratique trés a droite... Et certains nostalgiques du "grand parti" sont tout a fait sur cette ligne là : si on entend leur discours, on se régale, mais si on goute leur pratique, on est beaucoup moins convaincu. Un peu comme le groupe "la riposte", totalement englué dans la camarilla gestionnaire pour l'essentiel...

issus

Je n'en fait pas l'essentiel, je l'ai déjà exprimé, mais la dérive d'une grande partie du PC est telle que beaucoup de monde n'y est plus.

Et qu'une partie en rupture est sur la gauche (alors qu'on s'adresse systématiquement aux droites internes du PC).

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Message  gérard menvussa Lun 10 Oct - 20:55

la dérive d'une grande partie du PC est telle que beaucoup de monde n'y est plus.

Tout a fait exact ! Maintenant, ce n'est pas pour autant qu'on puisse "travailler" avec eux, car ils sont en général assez "cassé" par des années a avaler d'énormes couleuvres... (à taille de Boa constrictor, les couleuvres)
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Message  Copas Lun 10 Oct - 21:05

gérard menvussa a écrit:
la dérive d'une grande partie du PC est telle que beaucoup de monde n'y est plus.

Tout a fait exact ! Maintenant, ce n'est pas pour autant qu'on puisse "travailler" avec eux, car ils sont en général assez "cassé" par des années a avaler d'énormes couleuvres... (à taille de Boa constrictor, les couleuvres)

exact.

Mais ce qui reste dedans c'est pas chouilla ...

C'est pour cela que j'insiste sur la construction, une construction qui traite toutes les grandes questions de mise en lutte, de politisation et d'organisation, tournée d'abord vers les plus grandes masses (en faisant en sorte que les politiques d'alliance aient toujours cette fin), c'est ainsi qu'on teste la valeur d'orientation et en cessant d'être d'éternels mineurs.

Aucun parti ne s'est jamais développé à belle taille sans avoir également cette orientation. Et les vues caricaturales de l'extrème gauche sur l'unité n'ont jamais marché.
Par contre quand l'extrème gauche s'est confrontée à des questions d'organisation du mouvement de masse il en ait toujours sorti quelque chose, quand elle a tenté de mettre la vapeur sur la construction d'une organisation parmi mes travailleurs des rsgts utiles en ont toujours été tirés.
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Message  gérard menvussa Lun 10 Oct - 22:04

De quoi les institutions sont-elles le NON ? Nouvelle hégémonie et institutions
BARNIER Louis-Marie, VERGNE Francis
8 septembre 2011


« Enfiler un gilet de sécurité et ne plus jamais céder, dorénavant, devant celui qui « ayant enclos un terrain s’avisa de dire : ceci est à moi ». Protester, hurler : gardez vous d’écouter cet imposteur : vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la guerre n’est à personne ! ». Arracher les piquets, attaquer le cadastre. Noyer l’Etat.
Isabelle Garo, Helena Vieillard, Consigne pour un communisme du XXIe siècle. Manuel rotatif. La ville brûle, 2011.

Le débat autour du Phénix se poursuit et c’est tant mieux. Dans un texte centré sur le délicat problème des institutions, Samy propose une critique commune des approches de Louis Marie Barnier et de Francis Vergne [1]. Si nous restons dubitatifs face à l’interprétation qu’en donne Samy (d’où découlerait notre supposée dérive euro communiste et/ou notre alignement sur la politique de Marie Georges Buffet, une telle qualification, émise dès le début du texte risquant de disqualifier aux yeux des lecteurs toute l’approche au nom du rejet du « réformisme »), nous reconnaissons bien volontiers une proximité d’approche entre nous qui nous conduit à répondre de façon convergente et complémentaire à son argumentation.

Ajoutons que nos contributions sont loin de vouloir ni de pouvoir répondre à toutes les questions liées aux pratiques politiques au sein ou en direction des institutions. Elles veulent par contre s’inscrire en positif dans un débat qui prend trop souvent des formes simplistes.

Un point de départ qui fait accord.

Commençons par signaler (au risque de le compromettre et de le placer tendanciellement dans le camp... de l’euro communisme..) notre accord avec Samy sur bien des sujets de préoccupation et le souci commun de se démarquer « d’autres positions qui elles opposent par principe « les luttes » et « les institutions ». Et pour lesquelles la « gangrène » commence, entre autres, par… 2 élus au Conseil Régional de la plus petite Région de France, le Limousin (2, pas un de plus). Lesquels ne sont même pas en charge de la gestion ». Disons également notre accord avec ce constat : « L’idée d’opposer « luttes » et « institutions » a pris une certaine force dans le NPA. Il est pourtant impossible de défendre sérieusement une telle opposition. ». Et actons avec plaisir que « Les textes de Francis Vergnes [2] et de Louis-Marie Barnier [3] partent a priori des mêmes références » C’’est déjà beaucoup.

Notons encore l’importance des points partagés avec son approche : la « révolution » ne se fera pas en un jour ; l’Etat n’est pas qu’une « bande armée », mais impose sa domination à travers de nombreuses dimensions de la vie sociale qui lui donne sa dimension « compact » « aussi bien comme organisations d’Etat que comme ensemble d’associations de la vie civile » [4] ; nous devons donc gagner l’hégémonie, en ce sens qu’il nous faut obtenir la conviction de la majorité de la population. Et cette conviction prend de multiples formes qui ne se résument pas à un « niveau de conscience ». L’accord porte aussi sur l’idée que la classe en mouvement a besoin de formes stables d’organisation, qui perdurent au delà d’une simple lutte parce que celle-ci peut avoir des hauts et des bas, être rythmée différemment suivant les régions ou les secteurs. Le mérite du débat est d’inscrire l’orientation stratégique dans la société de notre temps, et fixer des tâches aux révolutionnaires qui soient autres qu’attendre l’arrivée eschatologique d’une révolution.

Avec Gramsci, détruire une hégémonie et en créer une nouvelle.

Dés lors où se situent le problème et les divergences ? [5] Samy estime que nous aurions une lecture coupable de Gramsci et de la problématique de l’hégémonie. Nous confondrions l’hégémonie à disputer au sein des institutions (bourgeoises) avec la nécessaire contre-hégémonie que doit construire le mouvement social au cours de la guerre de position (et possiblement de mouvements dans les phases de crise révolutionnaire), qui l’oppose aux classes dominantes et à leur Etat. Et par là nous deviendrions adeptes d’une option « réformiste » qui oscillerait entre illusions sur les marges de démocratisation possible des institutions dominantes et complaisance à raccorder l’inaccordable : l’hégémonie bourgeoise et la contre hégémonie populaire... Là où notre propos serait porteur de confusions, Samy propose pour fil conducteur et clarificateur la reprise et illustration de cette distinction radicale.

Ce point mérite d’être discuté dans la mesure où le terme de contre-hégémonie peut à notre avis prêter à confusion. Cette contre-hégémonie est présentée comme opposée et extérieure à tous les cadres actuels de l’hégémonie de la bourgeoisie, dont elle devrait complètement s’affranchir en se basant sur de nouveaux organes différents de ceux existants, des « contre-institutions ». Les camarades avancent l’idée que les modes d’organisation de la classe ouvrière ne peuvent se mouler dans le cadre des institutions bourgeoises, sous peine d’être immédiatement récupérées, « perverties » disait un camarade dans un débat. La construction de la classe ouvrière passerait donc par l’élaboration permanente de nouvelles structures directes de représentation et d’organisation, qu’il faudrait sans cesse remettre en cause. A côté des délégués du personnel construire un comité de grève, ou d’action… Dans les communes, construire des assemblées de lutte. Il faudrait donc gagner l’hégémonie, mais à travers des formes propres à la classe ouvrière.

On perçoit ici un mécanisme de « double-pouvoir » en quelque sorte, appliqué au terrain idéologique que l’on devrait disputer ainsi à la domination bourgeoise. Or, s’il n’existe qu’une source de pouvoir (en l’occurrence l’Etat), le terrain idéologique se prête à une richesse beaucoup plus grande, multiple et même contradictoire. Y a il une place pour une contre hégémonie qui n’ait pas de positions institutionnelles ou une forme institutionnelle ? Nous en doutons, car ce schéma porte une contradiction fondamentale : toute forme d’auto-organisation qui se pérennise se trouve confrontée à la nécessité de s’intégrer dans le cadre formel de la société actuelle.

La consolidation d’une telle hégémonie, dans le cours de mobilisations d’envergure qui touchent à l’ensemble du fonctionnement institutionnel et social dans une période de crise systémique plus ou moins aiguë et durable, n’est à vrai dire que de façon tout à fait temporaire et évolutive une « contre hégémonie » : celle-ci ne se définirait que de façon négative et réactionnelle par rapport à une hégémonie existante.

Nous préférons pour notre part et avec Gramsci dire que l’enjeu est de « détruire une hégémonie et en créer une nouvelle » [6] et parler donc d’une nouvelle hégémonie, qui dépasse dans son intention et sa dynamique le stade de la simple opposition pour définir et faire exister un ordre nouveau en construction.

Institutions dangereuses ?

Reprenons d’abord les arguments des camarades qui refusent toute présence institutionnelle.

C’est d’abord au nom du refus du réformisme que Samy nous invite à nous méfier des institutions. Nous ne pouvons que souscrire à cette affirmation, ne croyant pas à l’idée d’une transformation graduelle de la société et d’une évolution progressive de l’Etat vers un Etat socialiste. Mais quand le réformisme se résume à la présence dans les institutions, le raccourci est rapide et permet d’évacuer tout débat avec ces « réformistes ». Cette approche permet de rassembler, sous le vocable commun de « la gauche institutionnelle », dans une même logique social-libéralisme et gauche antilibérale… C’est aussi le rapport entre institutions et luttes qui est questionné, les tenants d’une présence institutionnelle mettant tous leurs efforts, d’après Samy, pour « gagner des positions de force dans les institutions existantes ». Cette opposition, qui ignorerait que présences dans les institutions et rapports de force sont directement liés, ne peut nous suffire, toute lutte trouvant un prolongement institutionnel.

Au-delà du débat stratégique, la méfiance envers les institutions s’inscrit dans une bataille historique du mouvement ouvrier contre les « dérives bureaucratiques ». C’est bien une des dimensions identitaires de notre courant. La défense des conquêtes partielles passerait par le contrôle de pouvoirs partiels dans des institutions. Ernest Mandel avait bien souligné ce danger de la « dialectique des conquêtes partielles » [7], ciblant le conservatisme de cette bureaucratie pour qui « toute nouvelle conquête du mouvement ouvrier devait être subordonnée de manière absolue et impérative à la défense de ce qui existe », tout en reconnaissant l’importance de défendre ces conquêtes partielles, y compris pour aller de l’avant. C’est effectivement un questionnement permanent que nous devons mener, toute position établie (même dans un parti) participant à une confiscation d’une part de pouvoir…

Apprendre des débats stratégiques anciens sans occulter les points aveugles.

Samy sollicite nos textes d’une façon quelque peu partiale pour parvenir, dans sa conclusion, à notre accord avec une distinction essentielle entre hégémonie bourgeoisie et hégémonie populaire. Le centre de gravité de notre réflexion (et nous l’espérons de nos pratiques politiques) se situe clairement du coté de cette dernière. Mais en sommes-nous quittes pour autant ? Le problème commun que nous avons est bien : comment parvenir à construire ou renforcer cette hégémonie populaire ? Peut-on s’en sortir par la réaffirmation – juste en soi – que ce ne sont pas les élections qui vont changer la société ? Notre problème n’est-il pas également celui du caractère fragile, inégal, inapte trop souvent à traverser les temps longs de moindre mobilisation et à se renforcer de façon durable des constructions et des institutions nouvelles qui touchent les meilleures et les plus innovantes formes d’auto organisation (du comité de grève au soviet...). Question subsidiaire : y a t il un lien entre les limites sociales et politiques de ces formes embryonnaires d’hégémonie et... une aporie stratégique que le mouvement ouvrier et le mouvement social rencontre depuis prés de 200 ans et qui nous confronte au fait que les révolutions se concluent soit par la défaite soit par leur trahison, leur dénaturation et leur instrumentalisation par les partis censés les représenter ?

Samy a raison de rappeler la validité historique d’un certain nombre de débats stratégiques... à condition de ne pas occulter les difficultés qui demeurent et celle-ci en est bien une. Qu’en dit « le meilleur des traditions » sur ce terrain là ? La conceptualisation politique chez Lénine et Trotski du « double pouvoir » est extrêmement féconde. Sa généralisation dans la démarche transitoire exposée de façon magistrale par Trotsky dans le Programme de Transition fait également partie des héritages à revendiquer et à faire vivre. Nous rajouterons, mais ce n’est pas forcément là un désaccord, en référence à Gramsci, la conquête de l’hégémonie pour les classes dominées, tout à la fois façon de voir le monde, de mettre en perspective, de consolider et de légitimer les avancés de la lutte et d’opposer une façon de faire société à l’hégémonie bourgeoise.

Le seul petit problème est le suivant : pourquoi la réalité de la lutte des classes ne s’est-elle pas accordée depuis au moins 70 ans avec ces schémas ? Peut-on, sans être a priori suspecté de vouloir passer avec armes et bagages du coté des réformistes (d’autres diraient peut-être avec plus de sens des nuances du « gradualisme »...), émettre cette hypothèse : un des obstacles à la consolidation d’une nouvelle hégémonie est entre autre celui d’une présence et d’un travail insuffisant aux sein des institutions bourgeoises hégémoniques et en particulier des institutions électives qui ont de par leur nature un caractère transversal et globalisant. Simultanément, nous gardons en mémoire les parties du mouvement ouvrier qui ont perdu leur âme à trop y voir l’alpha et l’oméga de leur combat.

Un lien dialectique entre travail dans les institutions hégémoniques et anticipation sur des formes d’hégémonie nouvelle.

Formalisons un peu plus si nécessaire cette hypothèse. Le pôle « populaire » ou « prolétarien » du « double pouvoir », le renforcement de la dynamique transitoire, l’ébauche d’une nouvelle hégémonie sont en relation dialectique avec l’ampleur et la qualité du travail effectué avant et pendant les processus révolutionnaires au sein des institutions hégémoniques.

Précisons : semblable façon de voir ne remet en rien en question la nécessité de « briser la machine d’état » et l’impossibilité de la faire fonctionner telle quelle à d’autres fins. Par contre elle réactive la question qui vient après ; par quoi la remplacer et comment y parvenir ? Et très franchement ni les envolées quasi libertaires du camarade Lénine dans l’État et la révolution ni sa pratique politique réelle totalement aux antipodes lors des premières années de vie de la révolution (dont l’instrumentalisation de l’état ouvrier par le parti bolchevik conjugué à une restriction draconienne de la démocratie, le trucage des élections, etc..... pour ne pas en dire plus) n’apportent de réponse satisfaisante. Peut-on en convenir et si oui essayer de trouver d’autres réponses ?

Dans une société où l’appareil d’état ne se limite pas à une « bande d’hommes armés », reconnaissons - et Samy le fait – qu’il n’y a pas de réponses simples et totalement homogènes à la question : par quoi convient-il de remplacer les institutions bourgeoises pour peu qu’on les considère dans leur sens large ? Le traitement à réserver à l’école, à la police, à la sécurité sociale... relève-t-il de la même problématique ? Toutes les institutions doivent-elles être uniformément détruites ? Ne serait-il pas plus juste de parler dans un certain nombre de cas de « refondation », de socialisation, voire même de démocratisation radicale ? Faut-il se polariser sur les modalités de transformation ou sur leur sens politique ?

La distinction « détruite » ou « réformée n’est pas nécessairement plus pertinente que la distinction « autogérée » ou « administrée par en haut ». Ou pour le dire autrement : comment concevoir et surtout faire advenir des institutions qui fondamentalement ne relèveraient ni de la logique de marché (et avec le néolibéralisme nous y sommes) ni de la logique étatique et bureaucratique ? Peut-on en dire plus ? Si les mots ont un sens il s’agit bien de nouvelles institutions produisant ou mettant en œuvre du droit pratique, des règles de vie en commun. Pouvons-nous avoir aujourd’hui quelque idée directrice sur la conception et le mode de fonctionnement de ces institutions paradoxales sur ce qu’il convient de privilégier, de relativiser, d’éviter ? Et pouvons nous avoir quelque idée autre qu’abstraite sans avoir mené à une échelle significative un travail en amont au sein des institutions bourgeoises et sans avoir tenté, d’une façon ou d’une autre de les « subvertir » même partialement. On peut bien sur récuser tout cela et renvoyer à la spontanéité créatrice des masses au lendemain de la grande révolution prolétarienne mondiale.. on sait cependant par expérience que c’est la le plus court chemin vers le substitutive de parti.
Penser les institutions

Mais pour approfondir ce débat sur les institutions, il est nécessaire de les différencier. Les institutions relèvent de trois logiques différentes, qui interfèrent, suivant que l’on considère en tant que espace socialisé de reproduction de la force de travail, expression démocratique ou socle de l’Etat capitaliste.

Certaines représentent essentiellement la reproduction de la force de travail. Grâce aux luttes successives, une part très importante du salaire est aujourd’hui socialisée (les cotisations sociales, du salarié et patronales, représentent 50 % du salaire, on peut donc dire que 50 % des charges se reproduction sont déjà ainsi socialisées). Les transports, la santé, l’éducation, la formation professionnelle, le logement doivent relever de logiques non marchandes. C’est par le financement à partir de la masse salariale, que cette démonstration est la plus nette. Le mouvement ouvrier doit affirmer que sa voix doit être prépondérante dans les choix concernant tout ce qui concerne directement sa vie quotidienne.

Ces institutions relèvent aussi des choix généraux d’une société : le droit à la santé, à l’éducation doivent être garantis par l’Etat. Certes le capitalisme a intégré ces grands services publics à son système de domination, et à sa reproduction. Que veut dire « démocratiser » ? si ce n’est justement une forme de subversion… Que les mêmes processus, l’école, la santé, relèvent des deux logiques de droits sociaux garantis à toutes et tous, et en même temps d’une logique de reproduction de la force de travail, démontrent bien l’imbrication entre la construction du mouvement ouvrier et l’avancée que représente pour ce même mouvement ouvrier la conception républicaine. C’est alors que prend son sens la participation aux assemblées électives, les communes, régions, l’Assemblée nationale. La représentation sur la base de choix politiques et à partir d’un vote basé sur le territoire, est un vecteur d’émancipation.

L’Etat est le vecteur de la domination de la classe dominante. Pourtant la bourgeoisie lui donne dès sa constitution comme classe sociale, une forme particulière : l’Etat se présente non comme représentant d’une classe, mais comme pivot de l’intérêt général. Cette « mise à distance » de l’outil principal de domination qu’est l’Etat a pour objectif d’occulter la domination de la bourgeoisie (de même que le rapport d’exploitation salarial doit rester caché). Mais en même temps, elle ouvre pour la classe ouvrière l’idée que l’intérêt général doit être débattu entre tous, et qu’il peut faire l’objet de choix politiques. « En imposant la ‘République’ le prolétariat parisien a conquis en 1848 le terrain en vue de sa propre lutte pour l’émancipation, mais « nullement cette émancipation elle-même », car la classe ouvrière était « encore incapable d’accomplir sa propre révolution ». [8] Ici comme dans d’autres domaines, la bourgeoisie crée, à travers son mode de domination, les outils qui permettent au mouvement ouvrier de penser le dépassement de la domination bourgeoise. L’émancipation devient possible. C’est l’invention du politique.

C’est de cette dimension démocratique, que relève l’élection, sur des listes politiques, de représentants du peuple. Nous ne pouvons nous en affranchir. Pas seulement parce que toute autre voie serait vécue comme antidémocratique par la population, mais aussi parce que cette expression individuelle sur les choix fondamentaux est essentielle. Il n’y a qu’à considérer, par exemple, combien pour les femmes la prise en compte de leur avis au même titre que celui des hommes représente un pas essentiel pour leur émancipation. Ceci est aussi vrai pour toutes les minorités, dont les formes d’autoorganisation du mouvement ouvrier (basées sur d’autres mécanismes) ne peuvent garantir les droits.

Précisons d’entrée que pour nous, toute forme sociale collective cristallisée prend la forme d’une institution. Ces espaces, associations, regroupements, dès lors qu’ils prétendent perdurer, sont reconnus de fait par la société, et trouvent des formes de légitimité soit par l’Etat et ses formes diverses, soit par des formes de reconnaissance collective (par le patronat quand il s’agit d’organisations de salariés). Un comité de lutte qui se pérennise prend une dimension institutionnelle dès lors qu’il exige d’être reconnu comme interlocuteur. Les groupes opprimés structurent leurs combats à travers des organisations collectives.

Autrement dit le combat social s’exprime sans cesse dans des formes qui s’institutionnalisent dès lors qu’elles se pérennisant. Comme le dit Marx à propos des paysans [9], la constitution d’une classe comme sujet passe par des éléments de construction, tels une « liaison nationale » ou une organisation. Mais plus précisément encore, l’affrontement de la classe ouvrière avec la bourgeoisie prend des formes diverses, à travers lesquelles la classe ouvrière se construit comme sujet et organise ses différents combats contre les formes d’oppression, s’opère à travers des formes institutionnelles. Pour exister, il ne faut pas seulement être reconnus par ses pairs comme représentants, mais aussi par son adversaire. Cet affrontement participe de la construction de l’identité du groupe. La classe ouvrière se construit dans l’affrontement avec la bourgeoisie, sans laquelle elle n’existerait pas. Et réciproquement. Autrement dit, la classe ouvrière existe à travers le rapport social qui la lie à la bourgeoisie, dans un rapport commun liant des rapports sociaux d’oppression et d’exploitation. Marx disait que tout homme est le produit de rapports sociaux dans lesquelles il est inscrit. Ceci est vrai aussi pour les groupes et classes sociales.

Ce qui nous conduit à penser que cette classe ouvrière ne peut émerger comme force dirigeante de la société, à partir de sa seule transcroissance autonome, en dehors de la confrontation permanente et multiple avec le capitalisme… qui a lieu largement, mais pas seulement, dans l’espace institutionnel.

Se raccorder au présent et au réel.

Mais au fond, la vraie divergence avec Samy est-elle bien là ?

Répétons que nous approuvons sans réserve le fait que les élections ne changent pas le monde. On pourrait ajouter que bien des révolutions sont loin de le changer de façon progressiste et se contentent de remplacer une domination par une autre. Mais le vrai problème sera surtout de savoir comment ces considérations permettent ou pas d’éclairer le présent et d’agir avec une boussole solide ici et maintenant.

La difficulté (et avouons l’irritation…) que l’on peut éprouver face aux arguments de Samy tient à ce qu’il juxtapose sans jamais les articuler sinon de façon caricaturale des arguments très historiques et très généraux tout à fait ouverts avec des raisonnements et des analyses conjoncturelles du présent qui contredisent les premiers, ferment le champ politique et stérilisent ses propres arguments. Au lieu de se saisir de la validité générale de ses arguments pour éclairer les potentialités du présent, Samy donne une lecture uniquement à charge des obstacles et des divergences (cf sa démolition en règle de Mélanchon pour montrer que rien ne serait possible avec le PG alors qu’il faut faire preuve d’une singulière myopie pour ne pas reconnaître très basiquement qu’il évolue de droite à gauche et se construit grâce à un degrés d’indépendance par rapport au PS qui est la condition même de sa survie ) existant dans le champ politique pour justifier une ligne d’isolement politique qui nous prive en particulier de toutes possibilités d’avoir des élus... dans les institutions. Samy peut à juste titre railler les travers gauchistes des groupuscules d’extrême gauche qui tendent à devenir la référence dominante du NPA. On ne saura par contre pas ce qu’il pense de l’alliance politique qui leur permet de constituer une nouvelle majorité dans le NPA et de faire passer leur ligne.

Car de deux choses l’une : ou bien ce travail au sein des institutions ici et maintenant a une certaine importance et dans cas, on recherche les médiations et les alliances qui permettent de passer aux travaux pratiques et en particulier d’avoir des élus. Ou bien on considère que l’on peut disserter à l’infini sur l’importance d’avoir des élus comme d’autres ont un discours du Dimanche sur le socialisme, sans que cela engage une quelconque orientation politique concrète. Oui tout cela se discute et se mesure à différentes étapes. Mais si on rapporte ce débat au récent passé et au présent du NPA., il serait bien d’avoir un avis sur les avantages et inconvénients de gagner par exemple quelques députés européens, quelques dizaines de conseillers régionaux ( en faisant de l’expérience positive du Limousin un exemple à suivre et non un épouvantail) et pour l’avenir proche quelques centaines de conseillers municipaux dans des villes grandes et moyennes. Et il serait bien de comprendre également pourquoi la recherche d’un accord permettant cela n’a pas été possible et voulu.

Leçons de la praxis.

Samy sait pourtant combien la présence même limitée d’élus peut être précieuse. Une présence et un travail politique dans les institutions donnent des points d’appui pour permettre de gagner l’hégémonie, mais au contraire l’absence d’un tel travail rend assez vain la construction d’une contre-hégémonie. Pour côtoyer et suivre celle d’élus dans une ville comme Clermont-Ferrand on peut mesurer concrètement cet impact. Il permet par exemple d’alerter grâce aux informations recueillies la population d’un quartier voué à démantèlent pour le mettre aux normes d’un habitat plus lucratif pour les promoteurs, de susciter la mobilisation des habitants concernés … et par leur occupation des bancs de la salle du conseil municipal et leur interpellation des élus de « subvertir » en effet au moins pour quelques heures les fonctionnement de l’institution municipale. Faut il évoquer les dénouements heureux quoique toujours provisoires.... et sous pression : l’obligation de rendre public les projets d’urbanisme de ce quartier, de les soumettre à débat public... et de revoir largement la copie en faisant une plus large part aux demandes des habitants et à leurs besoins réels. Des scénarios finalement assez proches se rejoueront au fil des mois et des années de « travail dans les institutions » de nos élus. Leur opposition obstinée depuis quinze ans (et ce n’est pas fini) pour empêcher l’implantation d’un incinérateur monstrueux à proximité de l’agglomération clermontoise débouchera sur des mobilisations qui non seulement mêlent intimement le social et l’écologie, la culture de résistance et la culture alternative, mais amalgament des dynamiques inédites. Qui peut croire que sans le « travail de taupe » au sens marxiste de nos élus, il aurait été possible d’enfoncer un coin aussi puissant au sein d’institutions aussi véreuses qu’hégémoniques, aussi antidémocratiques et magouilleuses que débordantes de morgue et de suffisance que celles qui prétendent commander aux destinées de la collecte des déchets à l’échelle d’un département. Oui c’est bien ce travail politique au sein de l’institution municipale qui a permis de mettre à mal la légitimité et la crédibilité de ces institutions qui prétendent servir l’intérêt général et dont nous démontrons alors qu’elles servent outre les intérêts privés de quelques élus ou de quelques partis ceux de multinationales qui ont nom ici Véolia, là « Suez empoisonnement » !

De telles démonstrations pratiques relativisent alors bien des débats talmudiques pour connaître si l’élection des camarades s’effectue bien sur la base d’une « fusion technique » au second tour ou si au contraire on ne peut trouver trace, même infinitésimale, de considérations politiques, auquel cas la démarche se trouverait frappée de nullité et ses promoteurs excommuniés pour propension coupable à accepter toutes les dérives social libérales. Nous laisserons d’autant mieux les clubs de joyeux sodomiseurs de coléoptères se livrer à leurs pratiques favorites que dans le cas évoqué plus haut nos élus l’ont été sur la base d’une liste indépendante présente au second tour et gratifiée de 15% des voix mais non sans avoir fait la démonstration publique que les exclueurs et les diviseurs étaient du coté de la liste PS-Verts-PC-LO qui refusait tout accord avec nous... si nous ne nous engagions pas à voter le budget (condition acceptée par nos amis « révolutionnaires » de LO)

Pourquoi tant de crainte et d’immobilisme ?

Dés lors comment expliquer cette singulière posture sur la question du rapport aux institutions qui fait coexister chez d’excellents camarades ouverture d’esprit, désir réel de confrontation sur le fond et parfois même audace théorique avec un tel conservatisme politique et organisationnel ? Logiciel hérité des « année 30 » et impossible à le dépasser aussi longtemps que les révolutions du 21e siècle n’auront pas trouvé leur chemin ? Ou plus simplement peur quasi panique de scénario à la brésilienne faisant passer en quelques années des « grandes espérances » portées par le Parti des travailleurs, Démocratie socialiste en son sein et les promesses de gestion alternative des villes ou d’état dépassant les millions d’habitants aux « illusions perdues » du « lullisme » et l’intégration institutionnelle voire gouvernementale d’une partie de notre courant qui conduira à son éclatement.

Le problème est réel. Mais la peur n’a jamais évité le danger et l’immobilisme est parfois le plus sûr moyen de cumuler les inconvénients et de prendre de plein fouet le « vieux qui se meurt » sans se donner les moyens d’accompagner et de faire croître « le jeune qui hésite à naître ». Nous y sommes, en général dans le monde tel qu’il va, en particulier dans cette singulière micro institution qu’est le NPA.

Le débat ne peut donc se résoudre à la question : pour ou contre les institutions. Elles existent, et nous existons, comme mouvement ouvrier, à travers elles. C’est justement l’idée d’une « subversion » des institutions : non pas en faire une finalité mais un moyen ; non pas le vecteur de la révolution, mais un outil révolutionnaire. C’est, notamment, par elles que passe la construction de la classe ouvrière comme sujet politique, comme sujet révolutionnaire.

Francis VERGNE, Louis-Marie BARNIER
Le 8 octobre 2011
BARNIER Louis-Marie, VERGNE Francis
Notes

[1] Voir sur ESSF (article 22660) : Le débat « sur les Institutions » au NPA. Vieilles questions, nouveaux problèmes.

[2] Voir sur ESSF (article 21480) : « Phénix » : Une espace de réflexion stratégique... pour quelle politique ?.

[3] Voir sur ESSF (article 22139) : Débat Phénix : dégager sept tâches pour une stratégie de transition.

[4] Gramsci, Notes sur Machiavel, p 364.

[5] Éliminons les faux problèmes dont celui d’une vision politique générale fondée sur le débordement social et politique d’un gouvernement de gauche. Disons sobrement mais nettement que ce n’est pas la nôtre.

[6] Gramsci, Cahiers de prison, 10, 11, 12, 13, Gallimard, 1978, p. 119.

[7] http://www.ernestmandel.org/fr/ecri...

[8] Marx, La lutte de classe en France, cité par D Bensaïd, ESSF (article 7176) : La Commune, l’Etat et la Révolution.

[9] K. Marx, Le 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte, 1852.
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Message  Babalu Mar 11 Oct - 7:52

Copas a écrit:
Un parti large me semble possible et indispensable dans des pays à fort prolétariat moderne.

Il aura forcement en contre-coup une influence électorale non négligeable.

.
oui, c'est possible. On sait aussi que le succès électoral est dangereux . Sans parler de la dégénérescence des partis de la II internationale.Te rappelles tu du Mas moreniste des années 80 en Argentine? Ce n’était pas un parti large, mais ils ont connu succès électoral avec le candidat Zamora. Puis ils ont décidé de changer leur structuration par boites, pour une de quartier, électorale. Sa percée électorale s'est arrêté en 89 par la chute du mur, il a été disloque par manque de structuration dans la classe.Le Mas argentin avait éclate en 4 portions, avec une énorme démoralisation. Les survivants ont fait le bilan.
On le sait depuis longtemps: Pour tenir la pression des institutions (ou de défaites électorales) il faut des solides bases de classe.
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Message  sylvestre Mar 11 Oct - 10:17

Le débat entre Samy et Louis-Marie et Francis est particulièrement assommant. En est-il d'ailleurs un ? Sur l'intérêt d'être présent dans les parlements bourgeois ? On croit rêver.
LM et F annoncent
Reprenons d’abord les arguments des camarades qui refusent toute présence institutionnelle.
et ne font évidemment rien de tel. Puis rien que des banalités de base du marxisme le plus classique (l'Etat se présentant comme vecteur de l'intérêt général) mais restreintes à la société bourgeoise, de même que la question de la conquête de positions permettant de discuter l'hégémonie sont limitées aux institutions du type parlementaire - rien sur les médias, la culture, l'université, les associations, etc.
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Message  Copas Mar 11 Oct - 20:00

sylvestre a écrit:Le débat entre Samy et Louis-Marie et Francis est particulièrement assommant. En est-il d'ailleurs un ? Sur l'intérêt d'être présent dans les parlements bourgeois ? On croit rêver.
LM et F annoncent
Reprenons d’abord les arguments des camarades qui refusent toute présence institutionnelle.
et ne font évidemment rien de tel. Puis rien que des banalités de base du marxisme le plus classique (l'Etat se présentant comme vecteur de l'intérêt général) mais restreintes à la société bourgeoise, de même que la question de la conquête de positions permettant de discuter l'hégémonie sont limitées aux institutions du type parlementaire - rien sur les médias, la culture, l'université, les associations, etc.

Je sais que ça fâche, mais les réformistes électoralistes sont bien présents dans le NPA... Et pas forcement toujours chez les nouveaux entrants.

Ca fait un moment qu'il y en a une série qui tournent autour du pot de miel, qui sont devenus amnésiques et se mettent à ressembler aux étourneaux du PC dés qu'un fumet électoral... Et ça s'accompagne toujours d'un pilonnage contre ce qui, d'une façon ou d'une autre, ressembler à une légitimité politique concurrente aux institutions.

Après ils se créent des caricatures dans leurs fantasmes pour pouvoir soliloquer avec .

Ce genre de truc et de propos lourds et filandreux , avec des arguments en crabe (mais savent-ils où ils sont et ce qu'ils veulent ?), ne rajeunissent pas et ont été les mécaniques argumentaires pour faire accepter pas à pas la soumission aux institutions de l'état bourgeois dans la SFIO, puis au PC, au PSU, chez les verts....

Cela c'est accompagné par une nomenclaturisation, le hierarchisme, etc... et évidemment l'abandon de fait de toute tentative de changer la société.

TOUS les partis qui ont mis les institutions au centre de leur stratégie, ou leur ont donné une grande importance (du style dans les luttes et dans les urnes), TOUS, ont fini par développer rapidement une nomenclatura passant à l'ordre bourgeois.

Les verts de tous pays sont la dernière grande génération de partis qui se sont moulés dans le système institutionnel et ont accompli à la vitesse de l'éclair le chemin qui mène à servir globalement les intérets des capitalistes.

Ces phénomènes universels dans les "démocraties limitées" montrent toute l'importance de créer des légitimités politiques qui contre-balancent et se développent pour incarner et représenter réellement les intérets des travailleurs, sous contrôle des travailleurs.

Les partis des travailleurs servent particulierement à travailler l'autonomie des travailleurs vis à vis de l'appareil d'état, y compris dans son morceau institutionnel, de telle façon que les travailleurs aient une chance de garder contrôle .

Le plus grave c'est quand ces partis passent dans l'engrenage institutionnel pour courber l'activité de l'organisation au service de la pénétration dans les institutions (ce qui est distinct de participer à des élections).

La question de la bataille pour l'hégémonie ne se joue pas dans l'appareil institutionnel mais embrasse l'ensemble de la société. Mais elle n'a de sens que si on définit de quelle hégémonie il s'agit.

Tout se joue dans la capacité de construire des organisations de l'émancipation des travailleurs, avec leurs logiques et leurs agendas (effectivement "parti des luttes" ça ne suffit pas), politiques et syndicales, auto-organisatrices et associatives, réseaux, etc...

Pour aller attaquer l'autre camp il faut avoir un camp, accumuler des forces, etc.

Qu'on aille dans els institutions ne gène pas, ce qui gène c'est les espérances qu'on y met, et surtout l'incroyable amnésie qui consiste à oublier qu'il n'y a jamais eu de conquêtes sans un camp puissant et organisé, face à des institutions dominées par la gauche ou par la droite.

68, 36 , 45, le mai rampant italien, avec des gouvernements de droite ou de gauche, firent des conquêtes grâce à la puissance du camp des travailleurs fondamentalement axé sur autre chose que des positions institutionnelles .

Ce qui manque en ce moment ce n'est pas tant le potentiel mais de ne pas construire un camp.

Là on a des camarades qui se tournent dans tous les sens contre cela.

Le socialisme par en haut face au socialisme du bas vers le haut.
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Message  gérard menvussa Mar 11 Oct - 20:43

Déja, il faudrait savoir de quoi on parle "précisément". Et le mot "institution" est justement assez vague (si on ne parle pas "institutions de l'état bourgeois", ce qui est plus précis) et pas forcément haram. Je suis assez d'accord avec tout un courant "guattariste/Négriste" qui prétend que la révolution, ça consiste justement a créer DES institutions. Un soviet est une institution, un syndicat aussi... La république c'est un ensemble d'institutions, etc... Mais justement le probléme n'est pas de savoir si il faut ou pas s'intéresser aux institutions, mais aussi de savoir comment agir dans un sens de constitution de nouvelles institutions.... Et pas de se couler (douce) dans une institution qui a sa logique et sa légitimité.

la question de la conquête de positions permettant de discuter l'hégémonie sont limitées aux institutions du type parlementaire - rien sur les médias, la culture, l'université, les associations, etc.
Louis Marie connait surtout une institution dans laquelle il a milité des années, "le syndicat" qui n'est pas précisément "une institution de type parlementaire...
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Message  Copas Mar 11 Oct - 21:03

On s'est bien compris sur le sujet : les institutions de l'appareil d'état construites, pour autonomiser de leurs mandants les élus.

Chacun écrit ce qu'il veut là dessus, l'essentiel c'est de parler du fond.

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Message  sylvestre Mer 12 Oct - 14:40

gérard menvussa a écrit:
Louis Marie connait surtout une institution dans laquelle il a milité des années, "le syndicat" qui n'est pas précisément "une institution de type parlementaire...

Ca rend d'autant plus notable l'absence de la question syndicale dans son article.
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Message  Babalu Ven 14 Oct - 7:28

sylvestre a écrit:
gérard menvussa a écrit:
Louis Marie connait surtout une institution dans laquelle il a milité des années, "le syndicat" qui n'est pas précisément "une institution de type parlementaire...

Ca rend d'autant plus notable l'absence de la question syndicale dans son article.
Pas seulement dans son article. Dans les textes NPA, on écrit un phrase sur les directions syndicales et puis c'est tout. Il n'y a pas eu des efforts serieux pour soutenir vraiment les travailleurs qui avaient dénoncé la bureaucratie syndicale, par exemple, quelle a été la politique du NPA en 2009, face aux Goodyears, Contis etc?, il n'y avait que le NPA qui pouvait les aider pour affronter Thibault! à la place les dirigeants (Sandra, Leclerc) sont allés se réunir avec Thibault en septembre pour le tranquiliser!
http://www.cgt.fr/La-Cgt-a-reaffirme-sa-conception-d.html
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Message  Copas Ven 14 Oct - 20:09

Babalu a écrit:
sylvestre a écrit:
gérard menvussa a écrit:
Louis Marie connait surtout une institution dans laquelle il a milité des années, "le syndicat" qui n'est pas précisément "une institution de type parlementaire...

Ca rend d'autant plus notable l'absence de la question syndicale dans son article.
Pas seulement dans son article. Dans les textes NPA, on écrit un phrase sur les directions syndicales et puis c'est tout. Il n'y a pas eu des efforts serieux pour soutenir vraiment les travailleurs qui avaient dénoncé la bureaucratie syndicale, par exemple, quelle a été la politique du NPA en 2009, face aux Goodyears, Contis etc?, il n'y avait que le NPA qui pouvait les aider pour affronter Thibault! à la place les dirigeants (Sandra, Leclerc) sont allés se réunir avec Thibault en septembre pour le tranquiliser!
http://www.cgt.fr/La-Cgt-a-reaffirme-sa-conception-d.html

Cohérent avec le choix de ne pas s'organiser dans les entreprises ou de faire le service minimum, alors que de grandes possibilités existent depuis quelques années (ça ne durera pas toujours) pour construire des groupes politiques pour une organisation qui s' engagerait d'une autre façon que les modèles gauchistes et soce-dem.
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Message  chejuanito Ven 14 Oct - 20:25

Un parti à l’image de notre projet émancipateur implique une démarche volontariste d’implantation dans les entreprises, cœur de l’exploitation capitaliste. La création de comités NPA d’entreprises, de secteurs, de branches, est un objectif central de l’organisation. Ces comités sont essentiels à la cohérence de notre politique dans la lutte de classes, dans les interventions syndicales, et de fait un des pivots du NPA. Partout où les comités locaux sont en place, il faut rechercher les possibilités de créer ces structures.
Extrait des statuts provisoires du NPA
ça n'engage que ceux qui y croient? En effet, mais dans les deux sens. Évidement, il y a un certain nombre de camarades qui ont voté ça sans en penser un mot et qui freinent des 4 fers, mais en même temps ça fait quand même un réel point d'appui pour les camarades qui en font une réelle priorité. Par ailleurs il serait intéressant que soient plus diffusés au sein du NPA les expériences de ce type qui fonctionnent (il y en a quand même quelques unes).
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Message  Copas Ven 14 Oct - 20:40

chejuanito a écrit:
Un parti à l’image de notre projet émancipateur implique une démarche volontariste d’implantation dans les entreprises, cœur de l’exploitation capitaliste. La création de comités NPA d’entreprises, de secteurs, de branches, est un objectif central de l’organisation. Ces comités sont essentiels à la cohérence de notre politique dans la lutte de classes, dans les interventions syndicales, et de fait un des pivots du NPA. Partout où les comités locaux sont en place, il faut rechercher les possibilités de créer ces structures.
Extrait des statuts provisoires du NPA
ça n'engage que ceux qui y croient? En effet, mais dans les deux sens. Évidement, il y a un certain nombre de camarades qui ont voté ça sans en penser un mot et qui freinent des 4 fers, mais en même temps ça fait quand même un réel point d'appui pour les camarades qui en font une réelle priorité. Par ailleurs il serait intéressant que soient plus diffusés au sein du NPA les expériences de ce type qui fonctionnent (il y en a quand même quelques unes).

Exact mais quand c'est contre la volonté d'une partie importante de l'orga, ça devient la quadrature du cercle;

Ce n'est bien que si c'est une politique centrale et déterminée, profondément liée d'ailleurs au projet politique de fond.

On ne doit pas être là dans le domaine de l'expérimentation mais dans la construction
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Message  Babalu Dim 16 Oct - 17:14

[quote="Copas"]
gérard menvussa a écrit:
des morceaux du NPA qui doivent en permanence affronter de fait la résistance sourde d'une parti de ce parti.

Mais cela ne suffit pas. Même et surtout en matière organisationnelle.

exact!
[quote="Copas"]
gérard menvussa a écrit:
Mais des aspects de cela ne se discute pas ici pour plusieurs raisons (dont celle qui indique que rien n'indique que cette situation perdure).
quelles sont les autres raisons? pour que ce situation ne perdure il faut en parler.
Je pense que la candidature Poutou permet de se concentrer dans la classe , les entreprises
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