Indigènes de la République
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Re: Indigènes de la République
Romano a écrit:Toujours la même chose quand on ne sait pas argumenter ! Fais comme Vérié, attends mon bannissement pour souffler!
Impossible de discuter avec un menteur.
On n'est pas dans une discussion rationnelle avec Ermano, celui qui ne tolère pas qu'il soit prouvé que ses arguments sont faux et que la réalité lui botte le cul.
Là il a démarré par son sac d'insultes à partir de ses marottes habituelles 100 fois démontées :
- les forces productives ont cessé de croitre depuis donc la guerre de 14-18, ce qui est un niveau d'une rare bêtise alors que les forces productives ont cru d'une façon énorme de tous les points de vue depuis 1917. Mais non, pour lui, puisque cela ouvrait l'ère des révolutions c'est que le monde s'est arrêté. Tous les éléments qui composent les forces productives ont bien évidemment cru d'une façon gigantesque. TOUS les éléments.
- le révisionnisme de l'individu qui prétend que la Russie et la Chine ne peuvent être des pays impérialistes et ne sont pas des pays dominés par le capital, avec un appareil d'état bourgeois. De tous les points de vue qui définissent l'impérialisme la Russie et la Chine sont des états impérialistes et se conduisent comme tels. Que ce soit en Ukraine ou contre le Vietnam qaund il s'agit de se saisir des eaux territoriales du Vietnam pour tenter d'installer une plate-forme pétrolière en s'entourant de dizaines de navires de guerre , ou bien en observant l'ensemble des points qui définissent cette forme de domination (infrastructure, capital financier, exportation massive de capitaux, etc).
- Sur ce fil, le raisonnement atteint ses plus basses eaux en insultant, en faisant ressortir ses obsessions islamophobes et en insultant tous ceux qui ne partage pas son antienne. Il n'est jamais aussi courageux que quand il s'agit de menacer une catégorie du prolétariat en France attaquée par le racisme d'état et les médias de la bourgeoisie depuis des années. Le dépassement des contradictions liées aux croyances religieuses est hors de son raisonnement, il est bien dans le cadre de la violence bourgeoise sur le sujet. Et face à ceux qui estiment que l'islamophobie ne représente que la recherche de nouvelles défroques au racisme anti-noir et anti-arabe il les insulte montrant ainsi les limites de son raisonnement de flic au service d'agressions de la bourgeoisie.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Indigènes de la République
Au delà des discours hors du temps et de l'espace sur les religions et le genre, les populations issues de l'immigration font face à des discriminations quotidiennes organisées par l'état avec, entre autres les lois islamophobes ciblant les musulmans réels ou supposés.
La question est donc faut-il lutter contre les lois racistes qui interdisent le voile ? Faut il être au côté des étudiantes qui seront chassées des universités ? Faut il être au côtés des mères chassées des écoles et des sorties scolaires ? ...etc. Le quotidien de ce que l'état désigne comme musulmans et musulmanes, est un quotidien de discriminations et d'inégalités d'emploi, de carrière, de logement, d'inégalités sociales et institutionnelles. Dans ce contexte parler de provocation "islamiste" au sujet du foulard, ne peut être, au minimum, qu'une capitulation face à l'état impérialiste et colonial, et au maximum qu'une adhésion aux positions du bloc islamophobe regroupant LO, le PS, l'UMP et le FN et leurs satellites.
La question est donc faut-il lutter contre les lois racistes qui interdisent le voile ? Faut il être au côté des étudiantes qui seront chassées des universités ? Faut il être au côtés des mères chassées des écoles et des sorties scolaires ? ...etc. Le quotidien de ce que l'état désigne comme musulmans et musulmanes, est un quotidien de discriminations et d'inégalités d'emploi, de carrière, de logement, d'inégalités sociales et institutionnelles. Dans ce contexte parler de provocation "islamiste" au sujet du foulard, ne peut être, au minimum, qu'une capitulation face à l'état impérialiste et colonial, et au maximum qu'une adhésion aux positions du bloc islamophobe regroupant LO, le PS, l'UMP et le FN et leurs satellites.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
La question est donc faut-il lutter contre les lois racistes qui interdisent le voile ?
Le voile est-il un progrès de l'humanité ? non
Faut-il l'interdire ?
Non car cela génère l'effet inverse de celui escompté, une recrudescence du communautarisme religieux.
Tous ceux qui se prononcent contre le voile sont-ils racistes ?
Non
Ceux qui le prétendent defendent consciemment ou inconsciemment la réaction religieuse.
A Quel jeu joue le PIR ?
A mon avis un jeu qui peut l'emmener loin, très loin de là ou il est parti...
Ceux qui soufflent sur les braises de la religion, du communautarisme et du racisme perdent facilement le controle du feu
Dernière édition par marxmarx le Mar 24 Mar - 10:44, édité 1 fois
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Indigènes de la République
UNE BATAILLE A ÉTÉ GAGNÉE
Relaxe de nos frères Saïdou de Zep et Saïd Bouamama,
Saïdou de Zep et Saïd Bouamama ont été relaxés des accusations de racisme « anti-blancs » dont ils ont fait l’objet à la suite d’une plainte déposée par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française (AGRIF), une association partie prenante de la mouvance nationaliste-chrétienne d’extrême-droite, dirigée par Bernard Antony, un ancien responsable du Front national.
Comme des millions de gens à travers le globe ces dernières années, nos deux frères ont attaqué le colonialisme et le système capitaliste et impérialiste. Comme beaucoup d’entre nous, ils dénoncent une idéologie toujours très en vogue : le racisme, sous ses formes les plus courantes mais aussi les plus décomplexées. Comme de nombreux habitants des quartiers populaires, ils ont crié leur colère contre les inégalités, les discriminations et la justice à double vitesse. C’est pour cela qu’ils sont poursuivis en justice.
C’est une victoire importante parce que l’enjeu de ce procès du point de vue de nos adversaires, était surtout de légitimer la notion de « racisme anti-blancs » qui permet aux racistes d’inverser les relations réels de pouvoir et de prendre la posture de victimes. Le discours du « racisme anti-blancs » est ainsi de plus en plus utilisé depuis la révolte des quartiers en novembre 2005 pour stigmatiser les résistances des populations issues de l’immigration et des quartiers. Selon ce point de vue, la lutte contre le racisme aurait pour conséquence le développement d’un « racisme anti-blancs » qui serait la véritable menace qui pèse sur la « cohésion sociale » de ce pays. Grâce à la détermination de nos frères et de leurs soutiens, l’arme raciste du « racisme anti-blancs » s’est enrayée. Nous ne pouvons que nous en féliciter.
Ce n’est cependant qu’une bataille de gagnée. Nos adversaires ne rateront pas une occasion pour imposer la notion de « racisme anti-blancs » dans le langage politique et discréditer nos résistances. Nous saurons, quant à nous, rester vigilants.
Parti des Indigènes de la République
Relaxe de nos frères Saïdou de Zep et Saïd Bouamama,
Saïdou de Zep et Saïd Bouamama ont été relaxés des accusations de racisme « anti-blancs » dont ils ont fait l’objet à la suite d’une plainte déposée par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française (AGRIF), une association partie prenante de la mouvance nationaliste-chrétienne d’extrême-droite, dirigée par Bernard Antony, un ancien responsable du Front national.
Comme des millions de gens à travers le globe ces dernières années, nos deux frères ont attaqué le colonialisme et le système capitaliste et impérialiste. Comme beaucoup d’entre nous, ils dénoncent une idéologie toujours très en vogue : le racisme, sous ses formes les plus courantes mais aussi les plus décomplexées. Comme de nombreux habitants des quartiers populaires, ils ont crié leur colère contre les inégalités, les discriminations et la justice à double vitesse. C’est pour cela qu’ils sont poursuivis en justice.
C’est une victoire importante parce que l’enjeu de ce procès du point de vue de nos adversaires, était surtout de légitimer la notion de « racisme anti-blancs » qui permet aux racistes d’inverser les relations réels de pouvoir et de prendre la posture de victimes. Le discours du « racisme anti-blancs » est ainsi de plus en plus utilisé depuis la révolte des quartiers en novembre 2005 pour stigmatiser les résistances des populations issues de l’immigration et des quartiers. Selon ce point de vue, la lutte contre le racisme aurait pour conséquence le développement d’un « racisme anti-blancs » qui serait la véritable menace qui pèse sur la « cohésion sociale » de ce pays. Grâce à la détermination de nos frères et de leurs soutiens, l’arme raciste du « racisme anti-blancs » s’est enrayée. Nous ne pouvons que nous en féliciter.
Ce n’est cependant qu’une bataille de gagnée. Nos adversaires ne rateront pas une occasion pour imposer la notion de « racisme anti-blancs » dans le langage politique et discréditer nos résistances. Nous saurons, quant à nous, rester vigilants.
Parti des Indigènes de la République
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
MO2014 a écrit:UNE BATAILLE A ÉTÉ GAGNÉE
Relaxe de nos frères Saïdou de Zep et Saïd Bouamama,
Saïdou de Zep et Saïd Bouamama ont été relaxés des accusations de racisme « anti-blancs » dont ils ont fait l’objet à la suite d’une plainte déposée par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française (AGRIF), une association partie prenante de la mouvance nationaliste-chrétienne d’extrême-droite, dirigée par Bernard Antony, un ancien responsable du Front national.
Comme des millions de gens à travers le globe ces dernières années, nos deux frères ont attaqué le colonialisme et le système capitaliste et impérialiste. Comme beaucoup d’entre nous, ils dénoncent une idéologie toujours très en vogue : le racisme, sous ses formes les plus courantes mais aussi les plus décomplexées. Comme de nombreux habitants des quartiers populaires, ils ont crié leur colère contre les inégalités, les discriminations et la justice à double vitesse. C’est pour cela qu’ils sont poursuivis en justice.
C’est une victoire importante parce que l’enjeu de ce procès du point de vue de nos adversaires, était surtout de légitimer la notion de « racisme anti-blancs » qui permet aux racistes d’inverser les relations réels de pouvoir et de prendre la posture de victimes. Le discours du « racisme anti-blancs » est ainsi de plus en plus utilisé depuis la révolte des quartiers en novembre 2005 pour stigmatiser les résistances des populations issues de l’immigration et des quartiers. Selon ce point de vue, la lutte contre le racisme aurait pour conséquence le développement d’un « racisme anti-blancs » qui serait la véritable menace qui pèse sur la « cohésion sociale » de ce pays. Grâce à la détermination de nos frères et de leurs soutiens, l’arme raciste du « racisme anti-blancs » s’est enrayée. Nous ne pouvons que nous en féliciter.
Ce n’est cependant qu’une bataille de gagnée. Nos adversaires ne rateront pas une occasion pour imposer la notion de « racisme anti-blancs » dans le langage politique et discréditer nos résistances. Nous saurons, quant à nous, rester vigilants.
Parti des Indigènes de la République
"Comme beaucoup d’entre nous, ils dénoncent une idéologie toujours très en vogue : le racisme, sous ses formes les plus courantes mais aussi les plus décomplexées."
"Nique la France" c'est pas exactement une denonciation du racisme...
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Nique la France et son passé colonialiste ...
Tu es dur de la feuille ? Met du son et écoute :
Dernière édition par MO2014 le Mar 24 Mar - 11:49, édité 1 fois
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
j'ai bien écouté et essayé de comprendre cet étalage de confusion :
Comment fait on pour mettre dans le même sac le capitalisme /colonialisme /impérialisme et les valeurs qui ont inspire la révolution française ? ( 50'' )
Comment fait on pour mettre dans le même sac le capitalisme /colonialisme /impérialisme et les valeurs qui ont inspire la révolution française ? ( 50'' )
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Indigènes de la République
Il suffit de le vivre dans la réalité...
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Indigènes de la République
Voltaire disait : "Le blanc est supérieur au Nègre qui est lui-même supérieur au singe".les valeurs qui ont inspire la révolution française
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Indigènes de la République
vérié je ne savais pas que voltaire avait pris la Bastille ...... Et dans le clip il n'est pas question de Voltaire , mais il y a une attaque contre les droits de l'homme , les lumières, les valeurs universelles , il me semble qu'elles avaient inspiré le mouvement décabriste non ?
Et eux que mettent ils a la place ? Le droit du plus fort ? les obscurantistes ? les valeurs nationale et religieuses ?
Et eux que mettent ils a la place ? Le droit du plus fort ? les obscurantistes ? les valeurs nationale et religieuses ?
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Indigènes de la République
Pour ce que ces valeurs ont apporté, de Napoléon au colonialisme et au libéralisme échevelé, il n'y a pas de quoi pavoiser.
yannalan- Messages : 2073
Date d'inscription : 25/06/2010
Re: Indigènes de la République
Bon il y a plus qu' "a niquer Trotsky " alors
« La grande Révolution française fut vraiment une révolution nationale. Et, qui plus est, la lutte mondiale de la bourgeoisie pour la domination, pour le pouvoir, et pour une victoire totale trouvèrent dans ce cadre national leur expression classique. Le terme de "jacobinisme" est actuellement une expression péjorative dans la bouche de tous les sages libéraux. La haine de la bourgeoisie contre la révolution, sa haine des masses, sa haine de la force et de la grandeur de l’histoire qui se fait dans la rue se concentre dans ce cri de peur et d’indignation : "C’est du jacobinisme !" Nous, l’armée mondiale du communisme, avons depuis longtemps réglé nos comptes historiques avec le jacobinisme. Tout le mouvement prolétarien international actuel a été formé et s’est renforcé dans la lutte contre les traditions du jacobinisme. Nous l’avons soumis à une critique théorique, nous avons dénoncé ses limites historiques, son caractère socialement contradictoire et utopique, sa phraséologie, nous avons rompu avec ses traditions, qui, des décennies durant, ont été regardées comme l’héritage sacré de la Révolution. Mais nous défendons le jacobinisme contre les attaques, les calomnies, les injures stupides du libéralisme anémique. La bourgeoisie a honteusement trahi toutes les traditions de sa jeunesse historique, et ses mercenaires actuels déshonorent les tombeaux de ses ancêtres et narguent les cendres de leurs idéaux. Le prolétariat a pris sous sa protection l’honneur du passé révolutionnaire de la bourgeoisie. Le prolétariat, si radicalement qu’il puisse avoir rompu dans sa pratique avec les traditions révolutionnaires de la bourgeoisie, les préserve néanmoins comme un héritage sacré de grandes passions, d’héroïsme et d’initiative, et son cœur bat à l’unisson des paroles et des actes de la Convention jacobine."
"
« La grande Révolution française fut vraiment une révolution nationale. Et, qui plus est, la lutte mondiale de la bourgeoisie pour la domination, pour le pouvoir, et pour une victoire totale trouvèrent dans ce cadre national leur expression classique. Le terme de "jacobinisme" est actuellement une expression péjorative dans la bouche de tous les sages libéraux. La haine de la bourgeoisie contre la révolution, sa haine des masses, sa haine de la force et de la grandeur de l’histoire qui se fait dans la rue se concentre dans ce cri de peur et d’indignation : "C’est du jacobinisme !" Nous, l’armée mondiale du communisme, avons depuis longtemps réglé nos comptes historiques avec le jacobinisme. Tout le mouvement prolétarien international actuel a été formé et s’est renforcé dans la lutte contre les traditions du jacobinisme. Nous l’avons soumis à une critique théorique, nous avons dénoncé ses limites historiques, son caractère socialement contradictoire et utopique, sa phraséologie, nous avons rompu avec ses traditions, qui, des décennies durant, ont été regardées comme l’héritage sacré de la Révolution. Mais nous défendons le jacobinisme contre les attaques, les calomnies, les injures stupides du libéralisme anémique. La bourgeoisie a honteusement trahi toutes les traditions de sa jeunesse historique, et ses mercenaires actuels déshonorent les tombeaux de ses ancêtres et narguent les cendres de leurs idéaux. Le prolétariat a pris sous sa protection l’honneur du passé révolutionnaire de la bourgeoisie. Le prolétariat, si radicalement qu’il puisse avoir rompu dans sa pratique avec les traditions révolutionnaires de la bourgeoisie, les préserve néanmoins comme un héritage sacré de grandes passions, d’héroïsme et d’initiative, et son cœur bat à l’unisson des paroles et des actes de la Convention jacobine."
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nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Indigènes de la République
Nestor, je crains que tu ne confondes les tendances les plus radicales qui sont apparues pendant la révolution française, sous l'influence des "bras nus", avec les fameuses "valeurs" qui ont été les alibis idéologiques des républiques bourgeoises qui se sont succédées après la chute de l'Empire...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Indigènes de la République
Dans un entretien publié par la revue Mouvements, Saïdou disait :
« Quand tu prends clairement position contre le privilège racial blanc en France, tout le monde, y compris les gens qui subissent ces discriminations eux-mêmes, vient te voir pour te dire “attention, tu bascules dans la victimisation, le racisme anti-blanc…”. Quand tu prends position là-dessus en tant qu’artiste, ce n’est pas reçu comme tel : on va te définir comme un arabe issu de l’immigration, pas comme un intellectuel ou un artiste. Alors que si Blanchard [1] dit la même chose, tout le monde va dire “Oui, effectivement, c’est indéniable…”. Ou du moins, on ne va pas bondir de la même manière que si c’est moi qui le dis. Il y a un traitement raciste de l’analyse que fait un individu. Le blanc qui siffle la Marseillaise, on va le tolérer plus facilement que l’arabe qui la siffle… L’Arabe sera un “raciste anti-français”, le blanc sera juste un “gauchiste”. L’Arabe n’a pas le droit d’être un gauchiste !
[1] Allusion à Pascal Blanchard, chercheur travaillant sur l’histoire coloniale et la transmission de l’imaginaire colonial, auteur notamment du recueil collectif La fracture coloniale, paru aux Éditions La Découverte en 2005.
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
verié2 a écrit:Nestor, je crains que tu ne confondes les tendances les plus radicales qui sont apparues pendant la révolution française, sous l'influence des "bras nus", avec les fameuses "valeurs" qui ont été les alibis idéologiques des républiques bourgeoises qui se sont succédées après la chute de l'Empire...
non , non , je ne confonds rien , je dis sans Desmoulins il n'y pas de Roux tout comme il n'y pas 1905 sans les décabristes
"Le prolétariat a pris sous sa protection l’honneur du passé révolutionnaire de la bourgeoisie. Le prolétariat, si radicalement qu’il puisse avoir rompu dans sa pratique avec les traditions révolutionnaires de la bourgeoisie, les préserve néanmoins comme un héritage sacré de grandes passions, d’héroïsme et d’initiative, et son cœur bat à l’unisson des paroles et des actes de la Convention jacobine"
i
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Indigènes de la République
MO2014 a écrit:Tu es dur de la feuille ? Met du son et écoute :
je connais ZEP et Saidou, peut etre plus que toi d'ailleurs
Quand on publie un livre qui s'appelle "Nique la france" avec une femme voilée qui fait un doigt d'honneur, je n'appelle pas ca un acte antiraciste.
Mais plutot une mauvaise provocation
D'ailleurs l'extreme droite se sert de ce genre d'images pour justifier ses positions.
marxmarx- Messages : 161
Date d'inscription : 13/01/2015
Re: Indigènes de la République
Ce discours a beaucoup trop été instrumentalisé par les Staliniens, avec la récupération de la Marseillaise et du drapeau tricolore, la défense de l'Union française entre 1945-47 etc, pour qu'on puisse aujourd'hui l'utiliser pour vanter les "lumières". Il est clair que les révolutionnaires russes avaient toujours la révolution française pour référence, malgré le bref épisode de la Commune. Ce n'est pas tout à fait un hasard, puisque la révolution russe fut une révolution bourgeoise dirigée par le prolétariat, puis par un parti se revendiquant du prolétariat. On ne peut plus considérer les choses de la même façon aujourd'hui.Nestor
"Le prolétariat a pris sous sa protection l’honneur du passé révolutionnaire de la bourgeoisie. Le prolétariat, si radicalement qu’il puisse avoir rompu dans sa pratique avec les traditions révolutionnaires de la bourgeoisie, les préserve néanmoins comme un héritage sacré de grandes passions, d’héroïsme et d’initiative, et son cœur bat à l’unisson des paroles et des actes de la Convention jacobine"
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Indigènes de la République
Plus de 800 cheminots marocains demandent « réparation » à la SNCF
Le Monde.fr avec AFP | 23.03.2015 à 08h50 • Mis à jour le 23.03.2015 à 17h28
Plus de huit cents cheminots de nationalité ou d'origine marocaine demandent « réparation » à la Société nationale des chemins de fer (SNCF) pour discrimination durant leur carrière. L'affaire, jugée à partir de lundi 23 mars aux prud'hommes de Paris, traîne depuis dix ans. Certains « chibanis [“cheveux blancs”, en arabe] de la SNCF » ont assigné l'entreprise dès 2005. Renvoyés au fil des ans, leurs recours seront réexaminés par un juge professionnel chargé de départager les conseillers prud'homaux qui n'ont pas réussi à se mettre d'accord.
La plupart des plaignants ont été recrutés au Maroc au début des années 1970 par la SNCF. Embauchés comme contractuels, avec un contrat de droit privé, ils ne relèvent pas du statut particulier des cheminots. Longtemps réservé aux détenteurs de la nationalité française, mais ouvert désormais aux ressortissants européens, ce statut offre une garantie d'emploi et des avantages en matière de protection sociale et de retraite. Plus de 90 % des salariés du groupe public sont encore aujourd'hui affiliés à ce « cadre permanent ».
Lire aussi l'enquête (édition abonnés) : Les déclassés de la SNCF
Ces cheminots « ont travaillé dans des conditions difficiles, faisaient exactement les mêmes tâches que leurs collègues français au statut mais ont vu leurs carrières bloquées et ont eu des retraites moindres », plaide Me Olivier de Boissieu, l'un de leurs avocats. Les cheminots marocains, précise sa consœur Clélie de Lesquen-Jonas, « ne remettent pas en cause le statut », ils demandent l'application du principe « à travail égal, salaire égal ». Alors que « les deux tiers des cheminots au statut finissent agents de maîtrise », les Marocains ont été condamnés statutairement « à rester des agents d'exécution », dit-elle.
« On n'a pas été traités à égalité »
En face, la SNCF réfute toute discrimination entre salariés de même qualification, en fournissant un « panel » de comparaison de « plus de mille agents ». Pour l'avocat de compagnie ferroviaire, qui invoquera également la prescription des faits, « on compare l'incomparable (…) la SNCF, entreprise publique, a deux statuts pour ses salariés, la loi le prévoit comme ça », considère Me Jean-Luc Hirsch.
« On n'a pas été traités à égalité. Je ne peux pas m'empêcher de ressentir un sentiment d'humiliation », répond Ben Dali, 63 ans, l'un des porte-parole de l'Association des cheminots marocains. Avec émotion, il évoque « la souffrance des veuves marocaines quand elles ont dû s'inscrire au RMI » alors que les épouses des cheminots français « reçoivent immédiatement une pension » et « leurs enfants deviennent pupilles de la nation ». Six plaignants aujourd'hui disparus sont représentés par leurs ayant droits.
« J'ai formé des collègues qui, eux, ont évolué et sont devenus mes chefs, c'est très frustrant », témoigne un autre Marocain, toujours en activité, refoulé à plusieurs examens. Comme ce cheminot de la gare de Lyon, la moitié des 832 plaignants ont acquis un jour la nationalité française. Mais « c'était trop tard, j'étais trop vieux pour avoir le statut », réservé aux embauchés avant 30 ans.
« Leur ancienneté n'a pas été reconnue »
Malgré tout, 113 plaignants ont obtenu le statut. Ce fut « à géométrie variable », explique leur avocate. Mais « eux aussi ont un préjudice car leur ancienneté n'a pas été reconnue », selon Me Lesquen-Jonas. D'autres, restés contractuels, ont pris le ticket de départ à 55 ans offert par la SNCF dans les années 2000 avec la garantie d'une indemnité chômage jusqu'à leur retraite. « On s'est fait avoir là encore. On a compris notre douleur quand on nous a calculé notre retraite », diminuée par les trimestres manquants, dit M. Dali.
La pension de base d'un contractuel ayant cotisé quarante ans « n'atteint pas le minimum garanti aux cheminots au cadre permanent après quinze ans de service », environ 1 100 euros par mois, affirment les plaignants. Ces salariés et retraités venus du Maroc réclament en moyenne 400 000 euros de dommages et intérêts, dont la moitié au titre du préjudice de retraite. La SNCF conteste ces calculs. Les cheminots marocains optant pour le départ à 55 ans « auraient eu une retraite moins élevée s'ils avaient été au cadre permanent », affirme la compagnie, en évoquant des simulations commandées à un cabinet. Le jugement devrait être mis en délibéré.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/03/23/plus-de-800-cheminots-marocains-demandent-reparation-a-la-sncf_4599052_3224.html#DkqZRitw0eckZg3Q.99
Le Monde.fr avec AFP | 23.03.2015 à 08h50 • Mis à jour le 23.03.2015 à 17h28
Plus de huit cents cheminots de nationalité ou d'origine marocaine demandent « réparation » à la Société nationale des chemins de fer (SNCF) pour discrimination durant leur carrière. L'affaire, jugée à partir de lundi 23 mars aux prud'hommes de Paris, traîne depuis dix ans. Certains « chibanis [“cheveux blancs”, en arabe] de la SNCF » ont assigné l'entreprise dès 2005. Renvoyés au fil des ans, leurs recours seront réexaminés par un juge professionnel chargé de départager les conseillers prud'homaux qui n'ont pas réussi à se mettre d'accord.
La plupart des plaignants ont été recrutés au Maroc au début des années 1970 par la SNCF. Embauchés comme contractuels, avec un contrat de droit privé, ils ne relèvent pas du statut particulier des cheminots. Longtemps réservé aux détenteurs de la nationalité française, mais ouvert désormais aux ressortissants européens, ce statut offre une garantie d'emploi et des avantages en matière de protection sociale et de retraite. Plus de 90 % des salariés du groupe public sont encore aujourd'hui affiliés à ce « cadre permanent ».
Lire aussi l'enquête (édition abonnés) : Les déclassés de la SNCF
Ces cheminots « ont travaillé dans des conditions difficiles, faisaient exactement les mêmes tâches que leurs collègues français au statut mais ont vu leurs carrières bloquées et ont eu des retraites moindres », plaide Me Olivier de Boissieu, l'un de leurs avocats. Les cheminots marocains, précise sa consœur Clélie de Lesquen-Jonas, « ne remettent pas en cause le statut », ils demandent l'application du principe « à travail égal, salaire égal ». Alors que « les deux tiers des cheminots au statut finissent agents de maîtrise », les Marocains ont été condamnés statutairement « à rester des agents d'exécution », dit-elle.
« On n'a pas été traités à égalité »
En face, la SNCF réfute toute discrimination entre salariés de même qualification, en fournissant un « panel » de comparaison de « plus de mille agents ». Pour l'avocat de compagnie ferroviaire, qui invoquera également la prescription des faits, « on compare l'incomparable (…) la SNCF, entreprise publique, a deux statuts pour ses salariés, la loi le prévoit comme ça », considère Me Jean-Luc Hirsch.
« On n'a pas été traités à égalité. Je ne peux pas m'empêcher de ressentir un sentiment d'humiliation », répond Ben Dali, 63 ans, l'un des porte-parole de l'Association des cheminots marocains. Avec émotion, il évoque « la souffrance des veuves marocaines quand elles ont dû s'inscrire au RMI » alors que les épouses des cheminots français « reçoivent immédiatement une pension » et « leurs enfants deviennent pupilles de la nation ». Six plaignants aujourd'hui disparus sont représentés par leurs ayant droits.
« J'ai formé des collègues qui, eux, ont évolué et sont devenus mes chefs, c'est très frustrant », témoigne un autre Marocain, toujours en activité, refoulé à plusieurs examens. Comme ce cheminot de la gare de Lyon, la moitié des 832 plaignants ont acquis un jour la nationalité française. Mais « c'était trop tard, j'étais trop vieux pour avoir le statut », réservé aux embauchés avant 30 ans.
« Leur ancienneté n'a pas été reconnue »
Malgré tout, 113 plaignants ont obtenu le statut. Ce fut « à géométrie variable », explique leur avocate. Mais « eux aussi ont un préjudice car leur ancienneté n'a pas été reconnue », selon Me Lesquen-Jonas. D'autres, restés contractuels, ont pris le ticket de départ à 55 ans offert par la SNCF dans les années 2000 avec la garantie d'une indemnité chômage jusqu'à leur retraite. « On s'est fait avoir là encore. On a compris notre douleur quand on nous a calculé notre retraite », diminuée par les trimestres manquants, dit M. Dali.
La pension de base d'un contractuel ayant cotisé quarante ans « n'atteint pas le minimum garanti aux cheminots au cadre permanent après quinze ans de service », environ 1 100 euros par mois, affirment les plaignants. Ces salariés et retraités venus du Maroc réclament en moyenne 400 000 euros de dommages et intérêts, dont la moitié au titre du préjudice de retraite. La SNCF conteste ces calculs. Les cheminots marocains optant pour le départ à 55 ans « auraient eu une retraite moins élevée s'ils avaient été au cadre permanent », affirme la compagnie, en évoquant des simulations commandées à un cabinet. Le jugement devrait être mis en délibéré.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/03/23/plus-de-800-cheminots-marocains-demandent-reparation-a-la-sncf_4599052_3224.html#DkqZRitw0eckZg3Q.99
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
verié2 a écrit:Ce discours a beaucoup trop été instrumentalisé par les Staliniens, avec la récupération de la Marseillaise et du drapeau tricolore, la défense de l'Union française entre 1945-47 etc, pour qu'on puisse aujourd'hui l'utiliser pour vanter les "lumières". Il est clair que les révolutionnaires russes avaient toujours la révolution française pour référence, malgré le bref épisode de la Commune. Ce n'est pas tout à fait un hasard, puisque la révolution russe fut une révolution bourgeoise dirigée par le prolétariat, puis par un parti se revendiquant du prolétariat. On ne peut plus considérer les choses de la même façon aujourd'hui.Nestor
"Le prolétariat a pris sous sa protection l’honneur du passé révolutionnaire de la bourgeoisie. Le prolétariat, si radicalement qu’il puisse avoir rompu dans sa pratique avec les traditions révolutionnaires de la bourgeoisie, les préserve néanmoins comme un héritage sacré de grandes passions, d’héroïsme et d’initiative, et son cœur bat à l’unisson des paroles et des actes de la Convention jacobine"
Que l'on ne considère pas les choses de la même façon aujourd'hui , pourquoi pas , mais encore faut énoncer comment on les conçoit , et là je ne lis rien , tout ce que je comprends c'est qu'il est assez logique de vouloir liquider les " lumières" lorsqu'on veut flatter l'obscurantisme ..
D'un point de vue strictement historique remarquons que ce concept dans "nique la france" consiste a rendre équivalents des idées et des personnages (pas toujours français d'ailleurs ) appartenant ( qu'on le veuille ou non ) au processus émancipateur mondial au cours des XVIII ET XIX siécles , parlons simplement de la marseillaise : si elle a été traduite en de nombreuses langue ce n'est certainement pas par colonialisme ..
nestor- Messages : 260
Date d'inscription : 01/04/2011
Re: Indigènes de la République
Je ne vois pas le rapport entre les "lumières" et le "Nique la France"...
Les "lumières" sont devenues depuis au moins 150 ans l'idéologie républicaine officielle : la France va éclairer le monde, nous sommes une nation pas comme les autres, plus "éclairée" etc. Et ça continue aujourd'hui. C'est au nom de ces lumières qu'on a justifié le colonialisme jusqu'à Guy Mollet et qu'on justifie encore les expéditions militaires. Constater cela, ce n'est pas rejeter les aspects positifs de la révolution française.
Quant au "Nique la France", ça peut se comprendre, comme réaction, de la part de jeunes qui sont marginalisés, méprisés, mais de la part d'intellectuels qui ont la prétention de créer un parti politique, c'est bêtement provocateur et contre-productif, du niveau de Charlie hebdo...
Les "lumières" sont devenues depuis au moins 150 ans l'idéologie républicaine officielle : la France va éclairer le monde, nous sommes une nation pas comme les autres, plus "éclairée" etc. Et ça continue aujourd'hui. C'est au nom de ces lumières qu'on a justifié le colonialisme jusqu'à Guy Mollet et qu'on justifie encore les expéditions militaires. Constater cela, ce n'est pas rejeter les aspects positifs de la révolution française.
Quant au "Nique la France", ça peut se comprendre, comme réaction, de la part de jeunes qui sont marginalisés, méprisés, mais de la part d'intellectuels qui ont la prétention de créer un parti politique, c'est bêtement provocateur et contre-productif, du niveau de Charlie hebdo...
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Indigènes de la République
La plupart des plaignants ont été recrutés au Maroc au début des années 1970 par la SNCF. Embauchés comme contractuels, avec un contrat de droit privé, ils ne relèvent pas du statut particulier des cheminots. Longtemps réservé aux détenteurs de la nationalité française, mais ouvert désormais aux ressortissants européens, ce statut offre une garantie d'emploi et des avantages en matière de protection sociale et de retraite. Plus de 90 % des salariés du groupe public sont encore aujourd'hui affiliés à ce « cadre permanent ».
Il y a des convention international avec le Maroc, les Marocain ont pas accès a certain droit, nationalité, Mariage ect...
Le statut international du Maroc depuis 1955: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1956_num_2_1_1228
Invité- Invité
Re: Indigènes de la République
Pour ceux ici qui considèrent que les immigrés doivent être polis, dociles et baisser la tête... surtout quand il y a quelques années Sarkozy déclarait : « La France, tu l’aimes ou tu la quittes ! », surtout quand aujourd'hui c'est "tu portes le voile ou tu quittes l'école publique"... Voici un texte de Saïd Bouamama de 2007 qui explique que l'insolence ou l'impolitesse ne doit en rien être un privilège de blanc.
Qui n’a pas ces derniers mois assisté à un débat dans lequel une personne issue de la colonisation se sentait obligée de déclarer qu’elle « aimait la France » ou qu’elle était « fière d’être française » avant de s’autoriser à développer son point de vue ? Qui n’a pas été confronté aux discours comparatifs entres les jeunes français issus de la colonisation et leurs parents, les seconds étant présentés comme polis, courageux et discrets et les premiers comme impolis, fainéants et ostensibles ? Qui n’a pas entendu des élus affirmer la nécessité d’être patients en réponse à des questions sur les discriminations vécues ?
Curieusement, cette comparaison entre les générations issues de la colonisation est dans un sens évaluatif inversé par rapport à la période précédente. Il n’y a pas si longtemps c’étaient les enfants arbitrairement renommés « beurs » qui étaient valorisés en comparaison à leurs parents construits comme culturellement distants, difficilement « intégrables » ou même « inintégrables ». La multiplication de ces injonctions à l’invisibilité, à la politesse et à la mesure, parfois explicites et généralement implicites, ne doit rien au hasard. Elle est le résultat d’un rapport de forces entre, d’une part, une jeunesse qui, de plus en plus, refuse la place d’indigène qui lui est assignée et, d’autre part, un système de domination qui produit cette assignation. Ces injonctions sont un rappel à l’ordre de la seule place légitime qui lui ait reconnue : celle de dominée soumis. Elles constituent une violence symbolique visant à renvoyer ces jeunes dans des postures de résignation à l’inégalité.
Rappelons à cet égard que l’exigence de politesse est une des trois caractéristiques du statut de l’immigré mis en évidence par Abdelmalek Sayad, à côté de l’injonction à l’invisibilité et à l’apolitisme. Il s’agit, en conséquence, ni plus ni moins de renvoyer et/ou d’assigner des Français issus de la colonisation à une place d’étranger à une « condition d’immigré » dans leur propre société. L’exigence de politesse découle du même modèle qui pose l’immigré comme sujet non politique. La négation du politique suscite une exigence de politesse. Étant lui-même dans une perception transitoire de son séjour en France, du moins dans un premier temps, l’immigré intériorise cette place « apolitique », induisant cette posture « polie ». Par ce biais, se légitime la domination et l’inégalité de traitement.
Abdelmalek Sayad parle à juste titre de « ruse sociale » engendrée par l’exclusion du politique du « non national » : « L’immigré (…) est non seulement un allogène mais, plus que cela, un “non national” qui, à ce titre, ne peut qu’être exclu du politique. Politique et politesse, et sans doute la politesse plus que la politique, exigent pareille neutralité, qu’on appelle aussi “obligation de réserve” : la forme de politesse à laquelle est tenu l’étranger et à laquelle il se croit tenu – et, à la limite, il n’est tenu à cette politesse que parce qu’il se croit tenu à l’observer – constitue une de ces ruses sociales (ou ruses du social) par lesquelles sont imposés des impératifs politiques et est obtenue la soumission à ces impératifs.»
C’est justement parce les enfants français de l’immigration postcoloniale refusent désormais cette soumission et la politesse qui va avec que reviennent en force et de manière de plus en plus explicites et brutales les injonctions. Que certains intériorisent ces injonctions et les précèdent ne change rien à la situation et à ces conséquences. Et celles-ci ne sont pas des moindres. En particulier, ce scénario idéologique nous met en situation de demandeurs plutôt que de revendicateurs de droits bafoués, de quémandeurs plutôt que de militants, de personnes recherchant la compassion ou l’apitoiement plutôt que de sujets politiques. Les rares progrès en matière de respects de nos droits, obtenus par nos luttes, peuvent alors être présentés comme le résultat de la « République », comme résultat de son œuvre intégratrice, comme preuve de la supériorité du « modèle français d’intégration ». Chaque concession à cette injonction de politesse nous construit comme sous-citoyens, comme « obligés », alors que notre condition se caractérise par l’injustice, l’inégalité et les discriminations racistes.
L’exigence de politesse fait partie elle-même des processus discriminatoires. Qu’un militant non issu de l’immigration s’autorise à critiquer la République, à déclarer qu’il n’aime pas la France ou qu’il préfère la France de la Commune de Paris à celle de Sarkosy et il sera entendu comme un militant et on lui répondra, de manière polémique ou non, comme à un militant défendant un point de vue légitime. Que son camarade issu de la colonisation s’autorise les mêmes propos et la suspicion de « communautarisme », de « repli communautaire » ou « d’intégrisme » tendra à s’exprimer ouvertement ou implicitement. De la même manière que Sayad pouvait dire « exister c’est exister politiquement », nous pouvons dire « exister c’est refuser les injonctions de politesse ».
Saïd Bouamama, décembre 2007
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
MO2014 a écrit:Tu es dur de la feuille ? Met du son et écoute :
Beuâârk!
1)"Passé colonialiste"?
2) "Nique la France & "petite chochotte" : symbolique machiste, sexiste et homophobe.
3) Confirmé par "Connasse de Fourest".
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: Indigènes de la République
Et si tu nous citais une chanson dans ces dix dernières années qui te semble plus correcte en terme de lutte anti raciste ?
Encore un qui n'aime que les immigrés polis, dociles et courbant l'échine. Allez rien que pour toi le Charlie du FMR :
La totalité de l'entretien : http://quefaire.lautre.net/Entretien-avec-Said-Bouamama
Encore un qui n'aime que les immigrés polis, dociles et courbant l'échine. Allez rien que pour toi le Charlie du FMR :
S.B : Si on regarde d’abord ce qu’il y a d’invariant sur les questions de l’immigration depuis cinq décennies, c’est la question du bouc émissaire et de la division du monde du travail. Ce qu’il y a de nouveau depuis une décennie se joue autour de la question de l’identité nationale, du retour du discours intégrationniste, et de la question du foulard. Et là, il est clair qu’on a passé un cap de violence : on n’est plus dans la notion de bouc émissaire mais dans la notion d’ennemi de l’intérieur. Il ne s’agit plus de « ces immigrés qui ne s’intègrent pas » mais de « ces Français qui ne méritent pas d’être français ». Dans cette nouvelle thématique il y a en plus l’idée que « c’est scandaleux qu’ils parlent » : une injonction à retourner à l’invisibilité, à ce qui fait le statut de l’immigré dans ce pays, et une injonction à la politesse. Dans ses travaux, Abdelmalek Sayad énumère les caractéristiques du statut de l’immigré dans la société capitaliste française : premièrement, il doit être invisible et on voit bien pourquoi les sans-papiers doivent être invisibles ; deuxièmement, il doit être apolitique ; troisièmement, il doit être poli. D’où « Nique la France » : il était hors de question pour nous d’être invisibles, d’être apolitiques et d’être polis, et le « Nique la France » nous semblait résumer tout cela. En gros, on nique la nouvelle thématique que vous voulez imposer et qui malheureusement marche. Actuellement, il y a par exemple des débats dans plusieurs groupes militants sur la contradiction entre le contenu intéressant du livre et son titre jugé trop radical. Or vous ne pouvez pas être dans l’entre-deux sur ce débat : ou bien vous envoyez balader toute la thématique de l’identité nationale, tout l’intégrationnisme, toute cette manière de poser les questions, ou bien vous n’êtes pas avec nous. A aucun moment on a dit « je nique la France », car il s’agit bien d’un discours politique et non d’une insulte à connotation sexuelle. Nous avons longtemps réfléchi à un titre capable de rejeter cette France de consensus qui malheureusement va d’une partie de l’extrême gauche jusqu’à l’extrême droite. Le discours sur la France, pays des Lumière sans aucune approche critique est repris par certains militants de l’extrême gauche selon lesquels les bourgeois auraient trahi mais l’extrême gauche serait capable de reprendre le projet des Lumières à neuf. C’est une sorte de consensus historique qui s’est construit et auquel on voulait mettre un point d’arrêt. En outre le titre complet est « Nique la France, devoir d’insolence » et la seconde partie de la phrase est importante...
La totalité de l'entretien : http://quefaire.lautre.net/Entretien-avec-Said-Bouamama
MO2014- Messages : 1287
Date d'inscription : 02/09/2014
Re: Indigènes de la République
1) Je ne suis pas Charlie.
2) Voilà bien votre imaginaire, commun à tous les monothéismes : sexiste et homophobe. C'est pour cela que vous le voyez tant chez les autres.
3) La politesse n'a rien à voir avec le sexisme et l'homophobie.
2) Voilà bien votre imaginaire, commun à tous les monothéismes : sexiste et homophobe. C'est pour cela que vous le voyez tant chez les autres.
3) La politesse n'a rien à voir avec le sexisme et l'homophobie.
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
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