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Islamophobie

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Message  sylvestre Mer 7 Aoû - 17:41

Karim Achoui a quand même l'air d'être un sacré aventurier.

On verra ce que ça donne, mais une chose est sûre : quand la gauche et les mouvements anti-racistes existant laissent en déshérence la lutte contre l'islamophobie, tous les aventuriers peuvent s'en saisir pour leur propres fins : on a déjà vu ça avec, dans des styles différents, Mohamed Latrèche ou Rachid Nekkaz.
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Message  Toussaint Ven 9 Aoû - 2:55


Stop à la stigmatisation des étudiants musulmans au sein des universités françaises !


Rédigé par FEMYSO, EMF, JMF, Coexister, Salaam SciencesPo | Mercredi 7 Août 2013

Une fois n’est pas coutume, le Haut Conseil à l’Intégration stigmatise à nouveau les Français Musulmans. Après la polémique sur les signes religieux dans les entreprises, le HCI a décidé de s’attaquer à l’enseignement supérieur.

Le rapport qu’Alain Seksig vient de remettre au Premier Ministre est stupéfiant tant les recommandations émises sont déconnectés de la réalité. En effet, sous prétexte de défendre la laïcité, la commission dirigée par Alain Seksig demande à l’Etat de légiférer dans le sens d’une interdiction des signes religieux au sein des établissements publics d’enseignement supérieur. Après la loi de 2004, il est regrettable de constater une nouvelle volonté d’accroitre l’exclusion des étudiantes musulmanes du système éducatif.

Le rapport Seksig est contestable à différents niveaux. Les données qui sont avancées sont hasardeuses et n’ont malheureusement pas fait l’objet d’une enquête sérieuse. En tant qu’associations d’étudiants, nous avons été surpris des conclusions de ce rapport pour lequel nous n’avons pas été consultés. Nous avons constaté avec étonnement l’écart entre les situations décrites et la réalité des pratiques au sein des universités et des grandes écoles françaises. Ainsi, il est faux de dire que des dérogations sont formulées par les étudiants musulmans à l’occasion des fêtes religieuses.

Si des auditions sérieuses avaient été menées, il serait apparu que la majorité des étudiants musulmans ne peuvent pas profiter de leurs fêtes religieuses notamment lors des périodes d’examen et qu’aucune exception dans ce sens n’a eu lieu.

Si, comme souligné dans le rapport, il y a une multiplication des contentieux, c’est parce que de plus en plus d’étudiantes musulmanes osent faire part des discriminations dont elles sont victimes, notamment lors d’exclusions injustifiées qui sont le fait d’enseignants qui outrepassent leurs prérogatives en voulant faire appliquer le principe de neutralité religieuse de façon anarchique.

Le dernier rapport du Réseau Européen contre le Racisme avance que les femmes musulmanes sont les plus affectées par les pratiques discriminatoires et la haine religieuse. L’actualité de ses dernières semaines confirme malheureusement cet état de fait (passage à tabac, agressions physiques et verbales violentes). Il est donc essentiel que l’Université reste un lieu d’échange ouvert à tous et que le droit à l’éducation soit scrupuleusement respecté.

A cette occasion, nous appelons le ministère de l’Enseignement supérieur à lutter contre toutes les formes d’exclusion et de discrimination au sein des universités et des grandes écoles. Il est primordial que les pouvoirs publics veillent au respect des libertés individuelles dans l’enseignement supérieur. Il faut, plus que jamais, privilégier le dialogue comme remède aux situations conflictuelles et ne pas céder à la stigmatisation d’une communauté religieuse en particulier.

Dans la perspective d’une rentrée sous tension, nous appelons le gouvernement à ne pas perdre de vue les véritables défis qui s’imposent à l’Université. Les priorités sont aujourd’hui la privatisation de l’enseignement supérieur, la faiblesse des investissements publics et le chômage des jeunes diplômés. Les étudiants, qui font face à des conditions de vie et d’études de plus en plus précaires, réclament un signal fort de la part des autorités publiques.

Signataires : Citoyenneté Active / CoExister / Etudiants Musulmans de France (EMF) / Forum Européen des Organisations de Jeunes et d’Etudiants Musulmans (FEMYSO) / Jeunes Musulmans de France (JMF) / Salaam à SciencesPo
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Message  Toussaint Ven 9 Aoû - 2:59


Islamophobie et homophobie, même combat !

Par Omero Marongiu-Perria et Michael Privot*


Rédigé par Omero Marongiu-Perria et Michael Privot | Mardi 23 Juillet 2013Il est des faits divers absolument inadmissibles et qu’il faut analyser dans le moment historique où ils prennent place ; le meurtre de Clément Méric, militant d’extrême gauche, les diverses agressions islamophobes à l’encontre de femmes musulmanes dans plusieurs villes françaises, le passage à tabac de Wilfried et Olivier, couple gay, à Paris, en plein débat sur le mariage pour tous, démontrent un même mouvement d’évolution des discours de rejet.

Nous assistons en effet au passage d’une rhétorique d’aversion pour certaines altérités – anti-gauche radicale, islamophobie et homophobie – à la violence physique, parfois ouvertement préméditée et exprimée sur les réseaux sociaux. Il est temps de penser à choisir son camp ; le fait que des individus de ces trois groupes se retrouvent victimes de violences provenant du même champ de l’échiquier politique indique clairement que le refus d’aller vers une société progressiste, pluriculturelle et inclusive est en train de passer à une étape plus qu’inquiétante.

L’on voudrait que chacun se replie sur sa sphère d’appartenance communautaire qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Partant de là, il est urgent de ne pas céder à la tentation du renfermement sur soi et son groupe, pour mieux développer une logique de réaction et de refus des autres. A contre-courant de cette position, il faut promouvoir un positionnement progressiste clairement affiché et assumé pour mieux combattre cette déferlante de violence.

Les partisans de la gauche, dans toutes ses déclinaisons, doivent ainsi placer la lutte contre l’homophobie et l’islamophobie au cœur de leur combat ; les musulmans doivent inclure la lutte contre l’homophobie au cœur de leur combat ; les LGBTQI, pour leur part, doivent placer la lutte contre l’islamophobie au cœur de leur combat. Il n’y a plus à hésiter, car les adversaires de cette société ouverte et inclusive savent ce qu’ils veulent et comment y parvenir. Le camp progressiste, ainsi que les différents groupes cités et dont certains membres ont déjà pris les devants, gagneront à cesser leurs tergiversations sur l’échelle de la souffrance et le primat de la victimisation.

Le temps est venu, pour chacun, de changer son paradigme et sa façon d’envisager une société dans laquelle la pluralité des origines et des appartenances est un fait avant d’être une philosophie ou un droit. Par « changer de paradigme », nous entendons la capacité qu’aura chaque groupe à bousculer ou à transgresser des frontières idéologiques qui, jusqu’à ce jour, les freinent pour le passage à une action collective efficace.

Quand la gauche va-t-elle enfin reconnaître que l’islamophobie est une vraie problématique ? Faudra-t-il de nouveaux meurtres de bébés, d’enfants ou de femmes et d’hommes musulmans pour qu’elle daigne se réveiller ? Quand les musulmans vont-ils accomplir un vrai travail en profondeur sur les questions d’égalité des genres et de lutte contre l’homophobie ? Faudra-t-il qu’un leader religieux passe à l’acte à l’encontre des musulmans jugés « déviants » ou autres mécréants ? Quand les mouvements gays vont-ils rejeter clairement les dérives extrême-droitisantes et les discours islamophobes en leur sein ? Quand chacun aura avancé de ce point de vue, il sera alors réellement possible d’envisager des convergences efficaces en matière de promotion de l’égalité et de lutte contre les dérives extrêmes. Ces convergences existent déjà dans la société civile de différents pays européens, pourquoi pas en France ?

D’aucuns voudraient nous faire croire que l’appartenance religieuse ou l’orientation sexuelle, exprimées dans les espaces de la vie sociale, sont à l’origine de cette dérive violente, légitimant par là même les actes ignobles perpétrés récemment, mais il faut refuser ce type d’ineptie. Le véritable clivage, dans notre société, n’est certainement ni religieux ni lié aux débats récents débats sur le mariage gay ; ce clivage est situé entre ceux qui défendent les valeurs progressistes et ceux qui se cramponnent à un conservatisme désuet et pathogène. Le temps est venu de choisir son camp.

* Omero Marongiu-Perria, sociologue de l’ethnicité et des religions ; Michael Privot, directeur d’ENAR, Réseau européen contre le racisme
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Message  Toussaint Ven 9 Aoû - 3:03


http://www.change.org/fr/petitions/nous-sommes-toutes-des-femmes-voilées


Adressée à : Francois Hollande 2
 
Nous sommes toutes des femmes voilées !
DAYAN-HERZBRUN Sonia


Contre un projet de loi qui vise d'abord des femmes et aboutira à les exclure du monde du travail.

Nous sommes toutes des femmes voilées

Lors de son entretien télévisé du 28 mars dernier, François Hollande a déclaré prévoir une refonte législative en vue du vote d'une loi étendant le champ de l'interdiction des signes religieux dans certains lieux de travail «dès lors qu'il y a contact avec les enfants» notamment « les crèches associatives avec des financements publics ».

Une telle loi, il faut le rappeler, serait contraire à l'esprit comme à la lettre de la loi de 1905 que les prétendus défenseurs de la laïcité ne cessent de bafouer. Elle constituerait une restriction des libertés religieuses que cette loi garantit. Elle ouvre de fait la voie à l'interdiction du port du foulard musulman dans tous les établissements privés gérant un service public et peut-être même, comme on l’entend déjà évoquer, dans les universités.

On veut donc faire adopter une loi qui vise d'abord les femmes, et devrait aboutir à exclure les plus vulnérables d'entre elles du monde du travail et de l'éducation, comme si elles étaient de trop dans cette société. Une telle loi qui, sous prétexte de protéger les enfants d’on ne sait quelle contamination, veut soumettre des femmes à la domination des tenants de la purification nationale, et les réduire au chômage ou à l’invisibilité, est une loi raciste. Elle ne peut avoir pour effet que d'empêcher les femmes musulmanes de s'affirmer dans le monde du travail ainsi que dans l'espace public et politique, comme sujets et comme citoyennes et d’exprimer librement leurs convictions, comme n’importe quel-le citoyen-ne dans un pays démocratique. Contrairement à ce que déclarent tous ceux qui réclament le vote d’une telle loi, l’espace public n’est pas neutre. Il est le lieu de déploiement de la diversité des appartenances, des cultures, des coutumes, des convictions, des histoires individuelles et collectives. En cherchant à le neutraliser on nie cette diversité, et on vise à imposer à tous une culture uniformisée et totalisante. Si elle était votée, la loi annoncée par François Hollande aboutirait à abolir la liberté de conscience et d'expression garantie par nos lois et les conventions internationales, à masquer la diversité et à renoncer à un véritable vivre ensemble, qui implique de vivre et d’agir avec nos différences, et non en les occultant. Elle aurait pour conséquence un nouvel enfermement des femmes musulmanes que l’on confinerait dans leurs cuisines et dans leurs ghettos, et leur exclusion de l’espace public et du monde du travail, alors même qu’elles aspirent à s’investir pleinement dans la vie collective.

Nous femmes qui vivons en France, quelles que soient nos appartenances et nos convictions, refusons le contrôle de nos vêtements qui est une des formes classiques du contrôle sexiste de nos corps, et que le patriarcat a toujours voulu exercer sur nous. L’imposition d’un code vestimentaire quel qu’il soit, qu’il s’agisse d’interdire le port du voile ou de le rendre obligatoire, est une forme de violence, et nous la dénonçons comme telle. Notre corps nous appartient, et le choix de nos vêtements également. Nous revendiquons aussi l'accès au travail pour toutes les femmes, comme nous revendiquons l'égalité de salaire entre hommes et femmes. Nous nous opposons avec la plus grande fermeté au vote d’une loi sexiste et raciste, et nous appelons l’opinion publique à se mobiliser contre son adoption.



---------

We Are All Veiled Women

During his televised interview on March 28, 2013, François Hollande declared that he was planning a legislative move to pass a new law that would extend France’s legal prohibition of religious signs in workplaces « where ever there is contact with children, » notably « non-profit day care centers that benefit from State finances. »

Such a law, we need to recall, would be counter to the spirit and the letter of France’s 1905 law that those with pretensions to defending laïcité (French secularism) continually flout. Such a new law would constitute a restriction of religious freedoms that the 1905 law guarantees. It would open the way for outlawing the Muslim scarf in all private establishments that provide public service and possibly also, as we’re already hearing it suggested, in the universities.

This new legislative move, then, is about a desire to adopt a law that targets women first, and which would culminate in excluding the most vulnerable women from the workplace and education, as though they don’t even belong in this society. Such a new law would be racist for it would, under the guise of protecting children from some sort of imagined contamination, subject women to domination by proponents of national purification and reduce their conditions to unemployment or invisibility. The law could only have the effect of preventing Muslim women from affirming themselves in the workplace and in public and political space as subjects and as citizens and from freely expressing their beliefs like any other citizen in a democratic country. Contrary to what those who seek the vote of such a law declare, the public space is not neutral. It is a site of a range of diversity, belongings, cultures, customs, convictions and beliefs, and individual and collective histories. To seek to neutralize public space is to negate its diversity and to aim to impose a uniformized and totalized culture upon all subjects in it. If passed, the law announced by François Hollande would lead to the abolition of freedom of conscience and expression guaranteed by French laws and by international conventions. It would mask diversity and renounce the idea of really living together which means living and acting together with differences and not concealing them. The law’s result would be to newly confine Muslim women in their kitchens and in their ghettos, and to exclude them from the public sphere and the paid workplace, even though they aspire to become fully involved in public collective life.

We women, regardless of our affiliations, convictions and beliefs, refuse control of our clothing, for it is one of the classic forms of sexist control of our bodies and one that patriarchy has always wanted to force upon us. The imposition of any dress code whatsoever, whether it involves prohibiting the veil or making wearing it mandatory, is a form of violence and we condemn it as such. Our bodies belong to us and our choice of clothing too. We also demand access to employment for all women, just as we demand equal pay between men and women. We very strongly oppose passing such a sexist and racist law, and we urge the public to mobilize against its adoption.

A l'initiative de :

- Paola Bacchetta, Associate Professor of Gender & Women's Studies, University of California, Berkeley - Louiza Belhamici, Collectif Féministes pour l’égalité (CFPE) - Ismahane Chouder, Formatrice en école de journalisme, Présidente du Collectif Féministes Pour l’Egalité, membre de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) - Sonia Dayan-Herzbrun, Sociologue, Professeure émérite à l’Université Paris Diderot - Michèle Sibony, Professeur de français

Premières signataires :

France :

- Alice Diop, Réalisatrice - Eleni Varikas, Philosophe, Professeure émérite à l’Université Paris 8 - Sylvie Tissot, Professeure de sciences politiques (Université Paris Cool, - Rokhaya Diallo, Chroniqueuse TV, auteure - Jacqueline Lecorre, Médecin, Femmes en Noir - Valentine Zuber, Historienne, Maître de conférences à Ecole Pratique des Hautes Etudes, chaire de "Sociologie des religions et de la laïcité" - Françoise Lorcerie, Chercheuse CNRS - Nawel Gafsia, Avocate - Marielle Debos, Sociologue, Maîtresse de conférences à l’Université Paris X-Nanterre - Nathalie Dollé, journaliste - Marie-Laure Bousquet, retraitée de l’Education nationale - Zahra Ali, doctorante en sociologie à l'EHESS et à l'IFPO - Anouk Guiné, Maître de Conférences, Faculté des Affaires Internationales, Université du Havre - Armelle Andro, enseignante-chercheuse, Université de Paris 1 - Nasima Moujoud, Anthropologue, Maîtresse de Conférences à l’Université Grenoble 2 - Monique Crinon, philosophe - Houria Bouteldja, Parti des Indigènes de la République (PIR) - Catherine Achin, Professeure de Sciences Politiques, Université Paris 12 - Laure Bereni, Sociologue, CNRS - Rada Ivekovic, Philosophe et indianiste - Marguerite Rollinde, Ingénieure, Université Paris 8 - Isabelle Clair, Sociologue CNRS - Cornelia Möser, Sociologue CNRS - Rosemarie Lagrave, Sociologue, Directrice d’études à l’EHESS - Lisbeth Sal, Gauche Anticapitaliste - Nicole Gabriel, Germaniste, Maître de conférences, Université Paris Diderot - Hela Yousfi, Maître de conférences, Université Paris-Dauphine - Hourya Bentouhami, Philosophe, Université Toulouse 2 - Rita Bassil-El Ramy, Écrivaine et journaliste - Hélène Jaffé , Médecin - Valérie Lowit, Ingénieur, Université Paris-Diderot - Marina Da Silva, Journaliste - Tassadit Yacine, Anthropologue, Directrice d’études à l’EHESS - Estelle Ferrarèse, Politologue, Professeur à l’Université de Strasbourg - Virginie Descoutures, Soniologue, INED - Martine Gillet, Chercheure, Institut français de Beyrouth - Karine Parrot, Professeure de droit à l’Université de Cergy Pontoise - Françoise Vibert-Guigue, Éditrice - Marie-Thérèse Atallah, Maire adjointe de Paris 14° - Joëlle Marelli, Traductrice et philosophe, Collège International de Philosophie - Micheline Ferran, Juriste - Amélie Le Renard, Sociologue, CNRS - Nacira Guénif, Sociologue, Maître de conférences à l’Université Paris 13 - Alima Boumedienne, Juriste - Samia Chala, Réalisatrice - Christine Delphy, Sociologue, CNRS - Marie-Elisabeth Handman, Anthropologue, EHESS -Elsa Dorlin, Philosophe, Professeure à l’Université Paris 8 - Evelyne Accad, Écrivaine - Catherine Samary, Economiste, Université Paris Dauphine - Dominique Fougeyrollas, Sociologue, CNRS - Geneviève Sellier, Professeure, Université Bordeaux 3 - Aurélie Damamme, Sociologue, Maître de conférences à l’Université Paris 8 - Sabrina Boussekine, Responsable d’un centre social - Stella Magliani-Belkacem, Editrice - Rojda Alac, Chercheuse en anthropologie - Valeria Argiolas, Langues O, INALCO - Michèle Baubérot, orthophoniste- Joss Dray, Photographe -

A l'international :

-Angela Davis,  Professor Emeritus, History of Consciousness Program, former Director of Feminist Studies, University of California, Santa Cruz, and public intellectual -Gina Dent, Associate Professor and Chair, Feminist Studies, University of California, Santa Cruz -Amel Ben Said, médecin, Tunis - Rabab Ibrahim Abdulhadi, Associate Professor of Ethnic Studies/Race and Resistance Studies, College of Ethnic Studies, San Francisco State University - Fatima El-Tayeb, Associate Professor, Department of Literature and Ethnic Studies, UC San Diego - Norma Alarcon, Professor Emeritus, Gender and Women’s Studies and Ethnic Studies, University of California, Berkeley, USA - Amina Wadud, Visiting Professor, Starr King School for the Ministry, Graduate Theological Union, Berkeley, CA. - Pat Zavella, Professor, Latin American and Latino Studies, University of California, Santa Cruz -Grace Kyungwon Hong, Associate Professor, Department of Gender Studies and Department of Asian American Studies,  University of California, Los Angeles - Ghazala Anwar, Associate Professor of Islamic Studies, Starr King School for the Ministry, Graduate Theological Union, Berkeley, CA, USA - Dr. Ewa Majewska, Instytut Kultury, UJ, Kraków, Polska (Poland) - Anne Bitsch, Center for Gender Research, University of Oslo, Norway - Dina Siddiqi, Professor, Anthropology, Brac University, Bangladesh - Piya Chatterjee, Professor, Gender and Women's Studies, Scripps College, USA - Huma Dar, Lecturer, Ethnic Studies, University of California, Berkeley, USA - Pat Hilden, Emeritus Professor, Ethnic Studies, University of California, Berkeley, USA - Sokari Ekine, UK/Nigeria - Carmen Rial, Professor, Universidade Federal de Santa Catarina (UFSC), Florianópolis, Brazil - Sarra Kacem, étudiante, Tunisie - Noura Hasni, agricultrice, Tunisie - Amel Messaadi; commerçante; Tunisie - Francirosy Campos, antropólogo, universidade de São Paulo - Inshah Malik, CCP&PT, School of International studies, JNU, India - Jane Anna Gordon, Philosopher, President of the Caribbean Philosophical Association - Joan W. Scott, Professor of Social Science, Institute for Advanced Study Princeton, NJ USA. - Anne-Lise Francois, Associate Professor, Departments of English and Comparative Literature at the University of California, Berkeley, USA - Yolanda Cohen, Professor, Anthropology, Vice-Provost, University of California, Riverside, USA - Greta Gober, Guest Researcher, Centre for Gender Research, University of Oslo - Soniya Amin, Businesswoman, Kashmir - Roshanak Kheshti, Ethnic Studies, University of California, San Diego, USA - Sara Cassetti, San Diego, USA - Ather Zia, Department of Anthropology, University of California, Irvine, USA - Johanna Rothe, History of Consciousness and Feminist Studies, University of California, Santa Cruz, USA - Julie Michelle Klinger, Department of Geography, University of California, Berkeley, USA - Tala Khanmalek, Graduate Student, Ethnic Studies, University of California, Berkeley, USA - Juana María Rodríguez, Professor, Gender and Women's Studies Department, University of California, Berkeley, USA - Annie Isabel Fukushima, Visiting Lecturer, American Studies, Scripps College, USA - Maylei Blackwell, Associate Professor of Chicana and Chicano Studies, University of California, Los Angeles, USA - Ashraf Zahedi, Visiting Scholar at Center for Middle East Studies, University of California, Santa Barbara, USA. - Laura Fantone, Lecturer, Gender and Women’s Studies, University of California, Berkeley, USA - Rebecca Mary Trachsel, Bookseller and Homemaker, Switzerland - Ilaria Giglioli, graduate student, University of California, Berkeley - Kathleen S. Yep, Associate Professor, Asian American Studies, Claremont Colleges, Claremont, California, USA - Burooj Ghani, Graduate Student, Uni Göttingen, Germany - Barnita Bagchi, Department of Modern Languages at Utrecht University - Mayanthi L. Fernando, Assistant Professor of Anthropology, University of California at Santa Cruz - Joyce Zonana, Associate Professor of English at Borough of Manhattan Community, - Sholeh Shahrokhi Department of History & Anthropology, Butler University, Indianapolis, USA - Inshah Malik, CCP&PT, School of International Studies, JNU, India - Aneela Reyaz, Banking Associate, Kashmir - Gauhar Siraj, Munich Polo, Businessman, New Delhi, India. - Shaheena Parveen, Research Student, Department of Psychology, Jamia Millia Islamia, New Delhi, India.  - Farhana Jan, lawyer, Sopore, Kashmir - Tanveer Ahmad, MSW, UK - Sayani Sinha Roy, Journalist, New Delhi. - Lilia Labidi, Visiting Professor, MEI, NUS, Singapore.

Signent aussi :

Bernard Dréano, Président du CEDETIM - Olivier Lecour-Grandmaison, Universitaire - Abdelaziz Chaambi, Président de la Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie - Nordine Saïdi, Porte-parole d'Egalité (Belgique)
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Message  verié2 Ven 9 Aoû - 14:35

Des couacs dans le gouvernement :
-Valls a estimé que la proposition d'interdiction du port du voile à l'université par le HCI était "digne d'intérêt".
-Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur, s'est en revanche déclarée opposée à cette interdiction, en souhaitant que les jeunes Musulmanes puissent faire des études comme tout le monde. Toutefois, comme on lui demandait de prendre position sur les déclarations de Valls, elle a nuancé son propos en ajoutant "Là où ça ne pose pas de problème". Sans doute pour éviter de contredire Valls trop ouvertement.

Enfin un sondage montrerait que 78 % des Français seraient hostiles au port du voile à l'université, seuls... 4% y seraient favorables. On voit où conduit le bourrage de crânes.
Le risque est évidemment que, une fois de plus, les politiciens emboîtent le pas de ce qu'ils pensent être le point de vue de la majorité... de leurs électeurs, au vu de ce sondage.

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Message  sylvestre Ven 9 Aoû - 17:45

Le sondage est un nouvel exemple de manipulation cependant : au lieu de poser la question de l'interdiction, il pose la question "êtes-vous favorable au port du voile ou du foulard islamique". A ce sujet Pierre Tevanian a ressorti un article pertinent.
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Message  Toussaint Dim 11 Aoû - 16:05

http://oumma.com/21851/lieu-de-culte-de-lesparre-medoc-cible-dun-incendie-cri
Le lieu de culte de Lesparre-Médoc, cible d’un incendie criminel et d’une profanation
le 11 août, 2013 - 15:11

Pour être fortement ébranlés, les musulmans de Lesparre-Médoc, en Gironde, le sont au-delà des mots, puisqu’en l’espace de quatre petits jours, leur lieu de culte a failli être la proie des flammes, avant d’être souillé par des tags islamophobes aux relents fascisants, agrémentés de la désormais rituelle croix gammée.

A peine avaient-ils surmonté le traumatisme d’un début d’incendie criminel que les fidèles ont subi un nouveau choc visuel en découvrant, samedi aux aurores, non pas une mais plusieurs croix gammées inscrites à la bombe orange sur la façade de la salle de prière, ainsi que sur deux voitures, dont l’une appartient à Jean-Pierre Lespoux, un habitant du quartier connu de tous et converti à l’islam.

Au cours de leur nouvelle expédition nocturne, les taggers de l’ombre ont également sévi dans le centre ville, en s'attaquant à la voiture de Mohammed Boukourat, le président de l’association El Hidaya, qui s’est retrouvée recouverte de symboles nazis toujours à la bombe orange, lui crevant un pneu pour couronner le tout.

Comme l’a rapporté le quotidien Sud-Ouest, les murs d’un PMU n’ont pas été épargnés non plus, mais cette dégradation, qui tient peut-être plus du défoulement ou de la diversion, ne laisse planer aucun doute sur la seule et unique cible prioritaire visée par ces vandales, derrière lesquels se cachent certainement des pyromanes : la communauté musulmane qui, dans la nuit de mardi à mercredi, à la veille de l’Aïd el-Fitr, a craint de voir son lieu de culte réduit en cendres. Toujours selon Sud-Ouest, c’est un des fidèles qui veillaient en prière, sentant une odeur de brûlé, qui a découvert avec effroi un départ de feu sur le paillasson de la porte, heureusement éteint juste à temps, à l’aide d’un extincteur.

Selon les premiers éléments de l’enquête, de l’essence aurait été déversée sur le sol, devant la porte d’entrée et un morceau de papier enflammé aurait été introduit dans la fente de la boîte aux lettres.

Le président de l’association El Hidaya a fait part de sa consternation au quotidien local : "Cela fait plus de dix ans que nous avons créé la salle de prière et nous n’avons jamais eu de problème avec personne", a indiqué Mohammed Boukourat, convaincu que ces actes odieux ont été commis par des locaux, des habitants de Lesparre. "Il n’y a pas de signe distinctif pour reconnaître la salle de prière. C’est un bâtiment comme un autre. Il n’y a que les gens de Lesparre qui connaissent le lieu", a clamé Mohammed Boukourat.

L'Etat, par la voix du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, a garanti la « pleine mobilisation des enquêteurs la gendarmerie nationale pour identifier, interpeller et déférer à la Justice le ou les responsables de ces actes intolérables ». Il incombe à présent à la section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux de faire toute la lumière sur cette énième profanation d’un lieu de culte musulman sur le territoire national, qui s’est doublée, cette fois-ci, d’une tentative d'incendie criminel.
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Message  sylvestre Dim 11 Aoû - 19:00

« Oui mais quand même, la religion, c’est mal »

Mona Chollet a écrit:Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de temps les musulmans comme la cause de tous les maux de la société, son seul sujet d’anxiété est que son droit à « critiquer la religion » soit garanti. Pour l’exprimer, il usera de subtiles gradations dans la virulence, de la simple protestation à l’éructation scatologique probablement censée traduire la hauteur à laquelle il plane dans l’éther philosophique inaccessible aux benêts qui voient du racisme partout : « Moi, je chie sur toutes les religions. » (...)
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Message  verié2 Lun 12 Aoû - 9:24

Interdire le foulard à l’université serait «pain bénit» pour les extrémistes
http://www.liberation.fr/politiques/2013/08/11/interdire-le-foulard-a-l-universite-serait-pain-benit-pour-les-extremistes_924120
Une loi interdisant le port du foulard islamique à l’Université serait «pain bénit pour l’extrême droite et les intégristes musulmans», selon l’historien Jean Baubérot, qui dénonce par ailleurs «l’amalgame volontairement entretenu entre foulard et voile intégral».

Dans un entretien à l’AFP, ce spécialiste de la sociologie des religions et de la laïcité considère que l’avis de l’ancienne mission laïcité du Haut Conseil à l’Intégration (HCI), favorable à une loi contre les signes et tenues religieuses, émane d'«un petit cercle d’aigris» mécontents d’avoir perdu leurs prérogatives au profit de l’Observatoire national de la Laïcité (ONL).

«On a l’impression», dit-il, «que ce petit lobby n’a de cesse de vouloir exacerber les tensions, faire monter la pression, énerver les musulmans, bref se fabriquer des adversaires pour mieux pouvoir se poser en héros contre l’intégrisme par la suite».

«Ce faisant, on fait le lit de l’extrême droite, alors que se profilent des élections, et celui des islamistes intégristes qui deviennent attractifs: ils peuvent entretenir le sentiment de victimisation de musulmans susceptibles de se radicaliser. C’est pain bénit pour eux», affirme M. Baubérot.

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Message  Toussaint Lun 12 Aoû - 14:54

http://oumma.com/22112/un-militaire-interpelle-planifie-de-tirer-une-mosquee


Un militaire interpellé pour avoir planifié de tirer sur une mosquée
le 12 août, 2013 - 10:37

A l'heure où l’islamophobie frappe partout, de plus en plus fréquemment et aveuglément, avec une violence décuplée, verbale comme physique, s'en prenant indifféremment aux lieux de culte musulmans et aux fidèles, les aveux d’un jeune militaire de 23 ans, galvanisé par le jusqu'au-boutisme de l’extrême droite radicale, font frémir tout en procurant un sentiment de soulagement car ils révèlent au grand jour la réalité d’un fléau dont la propagation sera désormais plus difficile à minimiser ou à nier. Quant à la polémique sémantique montée de toutes pièces, les puristes pourront toujours continuer à s’enliser dans la stérilité de leurs pensées, en vase clos, loin des affres de leur époque…

Un jeune sergent de l'armée de l'air, décrit comme « proche des idées de l’extrême droite radicale », qui avait été récemment interpellé sur la base aérienne de Lyon-Mont Verdun, est passé aux aveux après quatre jours de garde à vue aux mains de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ce dernier a reconnu avoir projeté de faire feu sur la mosquée des Minguettes, dans la banlieue lyonnaise, à l'occasion de la fin du ramadan. Il a été mis en examen pour « détention de munitions de quatrième catégorie en relation avec une entreprise terroriste" et "dégradation de lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste", et placé en détention provisoire, comme l’a annoncé officiellement le ministère de l’Intérieur.

Le CFCM, par l’intermédiaire de son président de l'Observatoire contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, s'est "félicité que cet individu ait pu être arrêté avant d'avoir pu commettre un autre acte ignoble visant la communauté musulmane", auprès de l’AFP, en soulignant que "Les actions anti-musulmanes ont augmenté de 50% au cours du premier semestre de cette année". "Il est bon que des individus pareils soient mis hors d'état de nuire", a-t-il commenté.

Le suspect était déjà passé à l’acte, confessant également que, dans la nuit du 20 au 21 août 2012, il avait lancé un cocktail molotov sur la porte de la mosquée de Libourne, en Gironde, qui fort heureusement n'avait occasionné que peu de dégâts et fait aucune victime. Selon les sources proches de l’enquête, c'est son entourage, inquiet de sa radicalisation, qui a alerté les forces de l’ordre sur ses agissements, après avoir découvert des documents accablants.

Selon la même source, le jeune homme aurait tenté à trois reprises, sans y parvenir, de contacter Maxime Brunerie, le jeune militant d'extrême-droite auteur, le 14 juillet 2002, d'une tentative d'attentat contre le président Jacques Chirac lors du défilé sur les Champs Élysées. Pour compléter le tableau, le suicide, le 21 mai devant l'autel de Notre Dame, de l'historien d'extrême-droite Dominique Venner l'aurait beaucoup affecté, tant il admirait les travaux du grand homme...

Dans un communiqué officiel, Manuel Valls "félicite les agents de la DCRI pour leur enquête ayant permis de mettre préventivement à la disposition de la justice et hors d'état de nuire" ce suspect. "Le ministre de l'Intérieur réitère son engagement le plus résolu à lutter contre toutes les violences s'inspirant des idéologies les plus extrémistes, qui portent atteinte aux valeurs de la République et qui ont pour seul objectif de créer des tensions dans la société et de propager un climat de haine", stipule le communiqué, avant de conclure : "Aucune tolérance ne sera admise".
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Message  Toussaint Lun 12 Aoû - 14:57

La communauté musulmane redoute des attentats organisés

PARIS/LYON (Reuters) - La communauté musulmane redoute une multiplication d'attentats après la mise en examen d'un militaire qui projetait d'attaquer une mosquée près de Lyon et qui avait lancé l'an dernier un cocktail Molotov sur la mosquée de Libourne, en Gironde.

L'homme de 23 ans, interpellé sur la base aérienne de Lyon-Mont-Verdun où il était basé, a été mis en examen et placé en détention préventive pour "détention de munitions de quatrième catégorie en relation avec une entreprise terroriste" et "dégradation de lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste", a-t-on appris de source judiciaire.

Décrit comme "proche des idées de l'extrême droite radicale", il projetait de tirer à l'arme à feu contre la mosquée des Minguettes, à Vénissieux, dans la région lyonnaise, selon le ministère de l'Intérieur.

L'homme aurait par ailleurs lancé un cocktail Molotov contre la porte d'une autre mosquée située à Libourne.

"Heureusement qu'il a été arrêté à temps, sinon ça aurait été un carnage le jour de l'Aïd et, derrière, il y aurait eu des émeutes", a déclaré Kamel Arioua, président de l'association Essalem qui gère la mosquée des Minguettes.

"Le fait qu'il soit militaire me choque, il doit normalement être exemplaire. Il est là pour protéger le citoyen français, pas pour lui tirer dessus", a-t-il ajouté.

Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, a appelé à un rassemblement ce lundi à 17h30 devant la mosquée des Minguettes.

"C'est inquiétant, il y a aujourd'hui une volonté affirmée de nuire à la communauté musulmane", a-t-il dit. "Il y a déjà eu deux attaques de mosquées ce week-end dans le Sud-Ouest, ce ne sont plus des actes isolés, on sent qu'il y a toute une organisation qui se met en place."

Alexandre Gabriac, conseiller régional et ancien président des Jeunesses Nationalistes, groupe d'extrême droite dissous cet été par le ministère de l'Intérieur, a vu dans ces attentats une conséquence de cette dissolution.

"Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. La dissolution de tous les mouvements nationalistes pousse les gens à faire des actions isolées, irréfléchies. Nos groupes permettaient de canaliser la colère qui monte et de la transformer en fondement politique", a-t-il dit.

"Ces actions isolées seront de plus en plus fréquentes."

Chine Labbé, avec Arnaud Grange à Lyon, édité par Yves Clarisse
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Message  Copas Lun 12 Aoû - 19:15

sylvestre a écrit:« Oui mais quand même, la religion, c’est mal »

Mona Chollet a écrit:Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de temps les musulmans comme la cause de tous les maux de la société, son seul sujet d’anxiété est que son droit à « critiquer la religion » soit garanti. Pour l’exprimer, il usera de subtiles gradations dans la virulence, de la simple protestation à l’éructation scatologique probablement censée traduire la hauteur à laquelle il plane dans l’éther philosophique inaccessible aux benêts qui voient du racisme partout : « Moi, je chie sur toutes les religions. » (...)
C'est bien, et Mona Chollet met la dose sur les racistes islamophobes, jusqu'à la gauche xénophobe.

Malheureusement, une partie de la gauche, voir de l'extrème gauche, a trouvé un moyen politiquement correct de cracher son racisme et son désir d'exclusion des personnes qui à tord ou à raison passent dans leurs cerveaux de malades pour des musulmans afin d'exclure largement arabes et "noirs".

C'est là dessus que le danger de bascule vers le fascisme en France se fait, pas sur autre chose.
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Message  sylvestre Mar 13 Aoû - 16:38

Trappes: la violence islamophobe frappe encore
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Message  Toussaint Mar 13 Aoû - 19:07

COMMUNIQUE DE LA COORDINATION CONTRE LE RACISME ET L’ISLAMOPHOBIE (C.R.I.)


La Coordination contre le Racisme et l’islamophobie appelle les musulmans et les démocrates à nous rejoindre pour le rassemblement qui aura lieu aujourd’hui à partir de 17 Heures 15 devant la Mosquée des Minguettes à Vénissieux (URSSAF) pour dénoncer l’ islamophobie galopante qui ne cesse de faire des victimes.

Nous avons échappé à un véritable massacre à la Andrew Berwik qui aurait fait des dizaines de mort, comme nous le craignions depuis longtemps, et malgré nos appels incessants aux pouvoirs publics pour qu’ils prennent des dispositions pour enrayer cette montée de la haine islamophobe, aucune mesure n’a été prise. Bien au contraire nous constatons que le ministre de l’intérieur et des cultes nie l’existence de l’islamophobie, refuse de mettre en place une table ronde pour traiter de ces questions et trouve les propositions islamophobes et irresponsables du HCI « dignes d’intérêt ». Le ministre de l’intérieur de passage à Lyon pour la rupture du jeûne à la Mosquée de Lyon est allé jusqu’à refuser de recevoir une victime qui avait une lettre à lui remettre. il est vrai que cette victime porte un voile et que ce ministre considère ce voile comme un combat essentiel pour la République !!! et peut être aussi ferait elle partie des ennemis de l’intérieur dont parle ce même ministre.

Nous exigeons du gouvernement qu’il prenne des mesures urgentes en légiférant sur cette nouvelle forme de racisme, et du président de la République qu’il pose des actes forts pour nous prouver que les musulmans de France sont des citoyens comme les autres et non pas les nouveaux bouc émissaires de la crise, ni le tremplin politique et électoral pour les apprentis sorciers.
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Message  Invité Mer 14 Aoû - 1:59

sylvestre a écrit:Trappes: la violence islamophobe frappe encore
Comment j'ai été agressée pour avoir porté le voile

Lundi 12 août vers 17h24 à Trappes.

Je sors de chez une amie 7, square Van Gogh. J'appelle au téléphone une autre amie que je devais rejoindre à l'arrêt de bus Van Gogh.

Arrivée devant la grille de Van Gogh, je remarque une Clio 6 noire neuve à l'arrêt. Je continue ma route, et la voiture se déplace pour s'arrêter derrière moi. À ce moment-la j'entends: "Eh toi connasse, je te parle, non !".
http://www.huffingtonpost.fr/aissetou/agression-trappes-voile-islamique_b_3749172.html?utm_hp_ref=tw

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Message  Toussaint Mer 14 Aoû - 14:01


Rapport HCI : la dernière attaque des fondamentalistes laïcards contre les libertés

Par Alain Gabon* Mercredi 14 Août 2013

C’est à la fin du ramadan et comme pour leur gâcher ce moment de fête que les musulmans viennent d’apprendre deux nouvelles alarmantes : si l’on en croit le sondage IFOP-Le Figaro du 9 août, 78 % des Français seraient opposés au port du voile dans les universités, annonce qui fait suite à la proposition du Haut Conseil à l’intégration (Le Monde, du 6 août) d’interdire tout signe religieux à l'université.

Sans cibler exclusivement les musulmanes voilées (le rapport mentionne également certains « courants chrétiens évangéliques ou néobaptistes »), cette proposition de loi se traduirait bel et bien par le bannissement de toute tenue islamique à commencer par le voile, qui se verrait interdite dans les universités, du moins « dans les salles de cours, lieux et situation d’enseignement et de recherche ».

Théoriquement, les signes religieux resteraient permis sur les campus, dans les résidences et restaurants universitaires, etc., mais les musulmanes devraient changer de tenue en entrant dans une salle de classe ou un laboratoire, sous peine d’expulsion. Il s’agit donc bien d’une extension considérable de la loi de mars 2004, cette fois-ci appliquée à des adultes hautement éduqués. L’impact d’une telle mesure serait dramatique pour toute personne affichant un signe religieux, au premier rang desquelles, bien évidemment, les musulmanes voilées qui se verraient contraintes encore une fois, comme au lycée, de choisir entre leur liberté religieuse et leur éducation, avec toutes les conséquences qui s’ensuivraient pour leurs carrières.

Dans le même souffle, le Haut Conseil à l’intégration (HCI) propose aussi d’interdire sur les CROUS tout « lieu de culte », salles de prière ou autre, ainsi que toute « restauration de nature confessionnelle » (menu halal, etc.).

Une escalade dans l’offensive contre les musulmans

Notons d’abord que cette nouvelle proposition s’inscrit dans une offensive bien plus large : dramatique recrudescence d’agressions pour le coup véritablement physiques contre des femmes voilées ; incidents qui dégénèrent comme celui de Trappes le 18 juillet, dont les témoignages convergent et laissent à penser qu’il y a eu bavures de la part de policiers racistes ; entreprises législatives répétées pour interdire les signes, tenues et pratiques religieuses dans le secteur privé, associations y compris, comme le voulait le récent projet de loi déposé en avril dernier par le chef de file des députés UMP Christian Jacob. Proposition finalement rejetée en juin dernier par les députés mais qui revient en ce moment sous des formes plus ou moins similaires, cette fois-ci par l’entremise de la gauche. Chassez l’islamophobie et ses lois liberticides par la porte de droite, elles reviennent par la fenêtre de gauche.

Aussi divers qu’ils puissent paraître, tous ces phénomènes convergent dans les faits soit pour exclure, soit pour attaquer une même cible : les musulmanes voilées, qui encore plus que les « barbus » honnis, semblent désormais cristalliser sur elles toutes les peurs, rancœurs, ressentiments et haines vis-à-vis de l’islam.

Concernant le versant proprement législatif de cette nouvelle chasse aux sorcières, il est important de s’arrêter ici quelques secondes pour imaginer quelle serait la situation si le type de lois actuellement en gestation venaient à être adoptées : comme on propose désormais ouvertement rien de moins que d’imposer la « neutralité laïque » à tout lieu et espace accueillant un public (crèche, magasin, entreprise privée, café, cinéma, etc.), les libertés religieuses et leur expression même non prosélytes se verraient purement et simplement reléguées au domicile privé et aux lieux de culte.

Tout le reste de l’espace public et de la vie en société serait en effet soumis à l’obligation de « neutralité », qui, rappelons-le, ne s’applique pourtant dans la loi de 1905 qu’à l’État et à ses représentants officiels (membres du gouvernement, professeurs, juges, etc.).

Mais, depuis la loi de mars 2004, on cherche de plus en plus à étendre et à imposer cette obligation à l’ensemble du corps social. La proposition du HCI s’inscrit donc parfaitement dans cette entreprise visant à imposer à tous, partout, un type de totalitarisme laïcard qui est en fait une trahison, une violation complète tant des textes que de l’esprit des lois de 1905.

Et si tel n’était pas le cas, on n’aurait d’ailleurs pas besoin de faire de nouvelles lois, celles de 1905 suffiraient. Il faut continuer à exposer ces fondamentalistes laïcards qui sévissent en France dans les médias, les gouvernements et l’enseignement, pour ce qu’ils sont : les véritables ennemis de la laïcité, qu’ils n’invoquent hypocritement que pour mieux la trahir et la pervertir en en faisant une arme de guerre contre les religions en général (et l’islam en particulier) mais aussi, par là même, une arme contre les libertés et droits civiques, libertés religieuses, de conscience, d’expression.

Du fait que ces lois doivent être formulées de façon générale et s’appliquer à tous pour échapper à l’interdit constitutionnel, la majorité finit par être, elle aussi, la victime collatérale de projets visant des minorités souvent infimes.

Un scénario désormais convenu

Autre observation sur cet épisode HCI : les raisons invoquées pour justifier une telle interdiction dans les universités sont les mêmes que celles utilisées pour les lois de mars 2004 et d’octobre 2010.

On s’y attendait, tant la formule est désormais rodée dès qu’il s’agit d’exclure, ironiquement au nom même du « vivre-ensemble », ces musulmans qui déplaisent. On retrouve donc sans surprise les grosses tartes à la crème, pseudo-arguments et alibis maintes fois entendus dans le passé : « montée du communautarisme et du prosélytisme », « refus de la mixité » et critique de certains « contenus d’enseignement », « actions souterraines » (?) sous couvert d’associations culturelles, etc., le tout produisant un « malaise croissant » chez les enseignants, qu’il serait bon de « résoudre par une loi » qui « clarifierait la situation ».

En somme, les vulgaires clichés conformistes mille fois rebattus, le kit clés en main des vieilles formules magiques, épouvantails et grigris habituels, dépoussiérés pour l’occasion.

Bien évidemment, tout comme dans le rapport Gérin sur le voile intégral, farce grotesque pour qui prit la peine de lire ce monument d’amateurisme et de malhonnêteté de la part de nos parlementaires, rien n’est chiffré, rien n’est spécifié (quelles sont ces prétendues « actions souterraines » ?), aucun des incidents invoqué n’est localisé, daté, corroboré. Tout est fondé, dit-on, sur des « auditions » de professeurs et présidents d’université. Qui, quoi, quand, où ? Allez savoir !

Déjà dans le rapport Gérin, les prétendues « preuves » de cette « offensive islamiste » n’étaient an fait que des anecdotes invérifiables de seconde, voire de troisième main, des ouï-dire de ouï-dire, des « Nous avons entendu dans la bouche d’un directeur d’école qui nous a rapporté qu’il connaissait un collègue du nord de la France, dont un des professeurs lui avait dit que... ». Et c’est sur la base de ce type de farce sinistre que l’on justifia la mise hors la loi de toute une minorité religieuse.

Ces mascarades seraient risibles si elles ne présidaient pas à des lois d’exception qui, elles, ont des effets bien réels sur nos libertés civiques tant pour les minorités qu’elles visent que pour la majorité, victime collatérale. À n’en pas douter, les « preuves » recueillies par le HCI sont du même acabit que celles du rapport Gérin, à savoir le genre qui ne survivrait pas 30 secondes dans un tribunal.

Encore mieux : alors même que cette proposition se dit essentiellement fondée sur des témoignages de la Conférence des présidents d’université (CPU), le président de cette instance en personne, Jean-Loup Salzman, a immédiatement démenti, et avec force, les conclusions du rapport, déclarant non seulement qu’« il n’y a aucune aggravation de la situation dans les facs » mais aussi que les présidents d’université « ne sont pas favorables à une loi » (Libération, du 6 août).

Positions qu’il avait d’ailleurs fait parvenir par écrit au HCI en mars dernier, qui l’a donc superbement ignoré. Quant à l’Observatoire de la laïcité, désormais responsable de ce dossier, selon les propos de son président Jean-Louis Bianco rapportés dans Le Figaro du 6 août, son rapport du 25 juin remis au président Hollande expliquait lui aussi que « la France n’a pas de problème avec sa laïcité », ajoutant « la loi ne règle pas tous les problèmes ».

On est donc en droit de se poser des questions sur les véritables intentions et la vraie nature de ce HCI. Surtout quand on sait qu’y figurent des personnages tels Abdennour Bidar, animateur de radio sur France Inter et « expert » autoproclamé de l’islam, ou Abdelwahab Meddeb, un autre « philosophe » dont le crédit auprès des musulmans est aussi nul que sa compétence pour faire des propositions de lois au gouvernement. On se souviendra pour l'occasion de ses propos odieux dans l’émission « Ce soir ou jamais » face à Tariq Ramadan, quand il déclara sèchement, après avoir approuvé une guerre d’Irak meurtrière et illégale au regard du droit international, que les victimes innocentes de cette boucherie, hommes, femmes et enfants sans défense, n’étaient après tout selon lui que des « victimes collatérales » dont il n’avait pas à se soucier. Et c’est ce genre d’individus, qui font cyniquement fructifier leur petite aura médiatique en exploitant leurs 15 minutes de célébrité pour obtenir des positions officielles au gouvernement, qui nous dicteraient nos lois ?

Signalons que ces imposteurs, exemples parfaits de ces « intellectuels faussaires » si bien épinglés par Pascal Boniface, sont également bien connus pour leurs propos souvent ignorants et insultants vis-à-vis des musulmans qui leur déplaisent. Et on se demande si ce n’est pas précisément pour cela que ces baudruches sans légitimité ne seraient pas choisies pour siéger dans ces organes gouvernementaux afin de justifier l’islamophobie d’État par des « rapports ».

Au regard de ses « travaux », dont une grande partie consiste à instrumentaliser et dévoyer la laïcité pour restreindre de plus en plus nos libertés civiques, en premier lieu les libertés religieuses, le Haut Conseil à l’Intégration devrait être rebaptisé Haut Conseil à la Désintégration, ou Haut Conseil à l'Anti-Intégration !

Car quel degré d’aveuglement, voire d'imbécillité, faut-il avoir atteint pour penser qu’exclure par milliers des femmes musulmanes voilées de l’université contribuera à leur intégration ? On voit l’hypocrisie et la bigoterie d’une instance qui déclare œuvrer pour l’intégration, mais n’a de cesse de proposer des lois iniques qui ne peuvent que mener à son contraire ­– l’exclusion –, même pour des citoyennes françaises déjà parfaitement intégrées, et ce sans l’aide du HCI.

Avec des amis comme le HCI, les minorités religieuses n’ont même plus besoin d’ennemis !


* Alain Gabon, professeur des universités aux États-Unis, dirige le programme de français à Virginia Wesleyan College (université affiliée à l’Église méthodiste de John Wesley), où il est maître de conférence. Il est l’auteur de nombreuses présentations et articles sur la France contemporaine et la culture française.
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Message  Toussaint Jeu 15 Aoû - 16:26

http://www.midilibre.fr/2013/08/14/l-islamophobie-s-immisce-dans-la-cite-des-papes,745738.php
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Message  Toussaint Dim 18 Aoû - 1:51


A Trappes, une marche de femmes voilées pour "dénoncer l'islamophobie"

LE MONDE | 17.08.2013 à 09h25 • Mis à jour le 17.08.2013 à 14h18 | Par Elise Vincent



Manifestation vendredi 16 août à Trappes de femmes voilées "pour dénoncer l'islamophobie".

Environ une trentaine de femmes, la plupart voilées, ont manifesté, vendredi 16 août, à Trappes (Yvelines). Leur démarche faisait suite au dépôt de plainte, le 13 août, d'une adolescente du quartier des Merisiers, pour une agression dont elle aurait été victime en raison de son appartenance religieuse. Une marche qui se voulait "silencieuse et pacifique" pour "dénoncer l'islamophobie", selon un tract distribué au départ du rassemblement.

Deux collectifs étaient à l'origine de la manifestation : le "collectif des sœurs", qui vient de se créer et regroupe une poignée de femmes de confession musulmane résidant à Trappes. Et le "collectif des citoyens de Trappes", qui s'est monté dans la foulée des violences urbaines qui ont marqué la ville, mi-juillet. A la tête de ce dernier, plusieurs fortes personnalités, dont un élu de l'opposition municipale,...
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Message  verié2 Dim 18 Aoû - 12:22

A Trappes, une marche de femmes voilées pour "dénoncer l'islamophobie"
Mais, plus loin, dans le même article, Le Monde écrit : "la plupart voilées", ce qui permet de déduire qu'une partie de ces femmes n'étaient pas voilées. De plus,Le Monde laisse planer le doute : simple foulard ou voile intégral ?

Le reportage de Libération est plus précis, plus neutre et plus honnête puisqu'il souligne la présence de femmes non voilées en tenues très "libre" :

Société
A Trappes, un cortège accuse l’Etat de ne pas agir face à l’islamophobie
16 août 2013 à 21:56 (Mis à jour: 17 août 2013 à 11:05)

Reportage La manifestation de vendredi a été décidée après l’agression, dans la commune, d’une jeune fille voilée de 16 ans, lundi après-midi.
Par ALICE GÉRAUD

Ils sont une centaine et manifestent en silence. La plupart sont des habitants de Trappes (Yvelines), venus juste après la prière du vendredi. D’où le nombre important d’hommes en tenue traditionnelle. En tête de cortège, les femmes en voile du «collectif des sœurs de Trappes» tiennent deux banderoles. Sur l’une est écrit : «stop à l’islamophobie», sur l’autre, «nous ne voulons pas être les prochaines victimes». La manifestation a été décidée après l’agression, dans la commune, d’une jeune fille voilée de 16 ans, lundi après-midi. Deuxième attaque de l’été à Trappes, après celle d’une femme à la mi-juillet. En mai et juin, deux autres avaient été déclarées à Argenteuil, dans le Val-d’Oise.

A chaque fois, les victimes ont raconté avoir été violentées, voire attaquées avec une arme, comme l’adolescente de Trappes, qui parle d’une tentative de «scarification» avec ce qui pourrait ressembler à un cutter. Les auteurs présumés ont, dans trois cas sur quatre, proféré des insultes racistes et antimusulmans. Parmi les manifestants, chacun a en tête l’arrestation d’un militaire qui prévoyait d’ouvrir le feu sur la mosquée de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, la semaine dernière. Mais surtout, à Trappes même, le dérapage du contrôle d’une habitante en niqab à l’origine des violents affrontements entre des jeunes et la police, en juillet. Pour Mohamed Kamli, du collectif des citoyens de Trappes (monté lors des violences), «l’Etat ne veut pas prendre la mesure de l’islamophobie en France». Le mouvement réclame«la suppression des lois islamophobes qui poussent certains aujourd’hui à agresser des femmes voilées». Il fait référence à la loi dite «antiburqa» de 2011, mais aussi à celle de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école, dont il demande l’abrogation, car nourrissant, selon eux, l’islamophobie.

Dans le cortège épars et silencieux, Jamila, 32 ans, mère de famille, et Hayatte, 23 ans, étudiante à l’Edhec (école de commerce), discutent. La première porte le voile, la seconde, une robe légère d’été et les cheveux lâchés. Mais toutes deux disent ne plus supporter ce «climat islamophobe». «J’en ai marre qu’on m’accuse de tout. Soit on m’agresse verbalement, soit on me méprise en pensant que je suis une pauvre femme soumise. En quoi je gêne ? Je veux juste vivre comme je l’entends», dit Jamila. Hayatte note que leurs mères arrivées en France en portant le foulard, «ne se faisaient jamais embêter avec ça». «Nous sommes françaises et pourtant on nous traite autrement, nous sommes "ces gens-là"», dit Hayatte.

Sur le côté du boulevard, une famille regarde passer le cortège. La femme lâche, d’un ton calme : «Bah, ils n’ont qu’à rentrer chez eux.»

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Message  Roseau Dim 18 Aoû - 22:42

Pour les musulmans

Par Edwy Plenel

Au risque de ruiner l’espoir démocratique des révolutions arabes, le coup de force égyptien ravive l’alternative désastreuse entre dictature ou obscurantisme qui emprisonnait leurs peuples jusqu’en 2011. En écho, cette régression risque de nourrir les préjugés islamophobes qui érigent nos compatriotes d’origine, de culture ou de religion musulmanes en boucs émissaires de nos peurs de l’avenir. Parti pris en forme de mise en garde...

http://www.mediapart.fr/journal/international/180813/pour-les-musulmans?page_article=1
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Message  Toussaint Lun 19 Aoû - 5:13

16/08/2013

Du voile à la prostitution, entretien avec Christine Delphy (1)

Première partie d’un entretien avec la sociologue féministe Christine Delphy, auteure de plusieurs textes analysant le sexisme et le racisme qui ont présidé aux lois contre le port du foulard (2004) et du voile (2010).

En 2003, elle est l’une des signataires de la pétition « Un voile sur les discriminations » (Le Monde, 17 décembre 2003), et l’une des fondatrices du Collectif des féministes pour l’égalité (CFPE).

En juin dernier, ce collectif a dénoncé les agressions contre les femmes voilées et le silence des autres féministes.


Sylvia Duverger. Dans les textes rassemblés dans Classer, dominer, Qui sont les autres ? (La Fabrique éditions, 2008), vous avez montré comment la société française produit des « autres » qu’elle discrimine - femmes, noir.es et arabes, homosexuels et lesbiennes.

Les femmes portant un foulard ou un voile sont doublement altérisées : elles demeureraient, dit-on, assujetties au patriarcat islamique tandis que les compagnes des hommes blancs – ces êtres humains paradigmatiques – se seraient libérées de toute emprise masculine.

Le port du voile intégral est sanctionné depuis 2011 dans l’espace public en France – les gares, squares, magasins, etc., même la rue, en fait partout sauf dans les maisons privées –, mais celles qui en ont fait le choix – et c’est semble-t-il le cas de la majorité des Françaises qui revêtent un niqab ou un sitar [1] –, refusent d’y renoncer. Comment expliquez-vous cette résistance ? Pourrait-elle s’interpréter comme une visibilisation de l’altérisation et des discriminations ?

Christine Delphy. Le port du voile intégral est un phénomène très récent. Il est pratiqué par une population différente de celle qui porte le foulard. D’abord, elle est infiniment plus petite que la seconde. Ensuite elle est plus jeune. Enfin, elle est composée, au moins pour un tiers, de femmes qui ne sont pas descendantes de colonisé.es, par des « Françaises de souche » – ce qui est un euphémisme pour « Blanches » [2] ; des femmes donc qui étant classées par la population dominante comme faisant partie d’elle-même, ne sont pas atteintes par le stigmate raciste, ne sont pas « altérisées ».

On a donc affaire à une  variété de situations, et partant, de motivations personnelles possibles.

Le contexte historique cependant est le même pour toutes : l’apparition de jeunes femmes nées en France, et citoyennes françaises, portant le niqab, se produit quelques années après l’interdiction du foulard dans les écoles publiques. Avant cette interdiction, on ne voyait pas de « niqab ». Après cette interdiction et l’exclusion de nombreuses jeunes filles des lycées et collèges, on voit le port du foulard, de l’objet interdit, non pas diminuer dans la rue, mais au contraire augmenter. Ce qui est une réaction qu’on pouvait attendre au tort fait aux collégiennes et lycéennes. Une réaction classique pourrait-on dire, de la part d’une population dominée, qui n’a pas les moyens politiques et sociaux d’une protestation juridique ou de rue, car elle est en fait – et contrairement à ce qu’on dit de son « communautarisme » supposé – très peu, voire pas, organisée.

Le caractère de protestation du foulard, puis, quand celui-ci est interdit dans les lycées, du niqab, est clair. Cette protestation contre le racisme prend des formes différentes de celle de groupes qui ont des organisations fortes, et peuvent se faire entendre des médias et des dirigeants politiques. Le racisme subi n’est souvent même pas invoqué parmi les raisons données par les individues de leur nouvelle façon de se vêtir.

Car l’exclusion, la discrimination, la marginalisation, ne sont pas vécues directement comme telles par les individues. Ce qui est ressenti, ou en tous les cas invoqué, c’est un besoin de spiritualité, et de réunion avec d’autres personnes sur la base de ce besoin, vécu comme une nécessité individuelle. On retrouve ce processus chez les adeptes des « nouvelles » religions : les versions « évangéliques » du christianisme, par exemple, dont la croissance extraordinaire est due à l’adhésion des pauvres et des exclu.es, et ceci dans le monde entier. Adhérer à une religion elle-même dévalorisée – que ce soit les églises chrétiennes mal notées, voire persécutées ou traitées de sectes, ou l’islam –  est une façon indirecte de se reconnaître soi-même comme mal noté ou persécuté. Chez les populations de tradition chrétienne, comme en Europe, en Amérique du Sud et du Nord, ou par exemple dans certaines parties christianisées de l’Indonésie, ce sont les formes dominantes de la religion qui sont ainsi rejetées : l’Église catholique, ou les formations protestantes traditionnelles, qui sont liées aux puissants. Chez les populations d’origine immigrée, et surtout chez les descendants d’anciens colonisés dont la majorité étaient musulmans et qui vivent en Europe, on rejette un islam ritualiste et tiède, associé à ce qui est perçu comme un manque de combativité des parents, en faveur d’un islam intellectuel et exigeant ; et du même coup on met en cause, par la pratique, le climat anti-religieux et particulièrement anti-musulman de la société dominante.

Cette réislamisation des jeunes générations n’est pas propre à l’Europe, elle a lieu dans tous les pays, y compris ceux qui sont majoritairement musulmans, pour diverses raisons — mais il faut noter que tous ces pays ont été colonisés par des puissances occidentales, et, dans l’histoire récente, souvent attaqués militairement par ces mêmes puissances. En Europe, la réislamisation devient, tant subjectivement qu’objectivement, une façon de se positionner sur des aspects de la culture qui sont perçus comme faisant partie de la société dominante, blanche; mais ce ne sont pas forcément les mêmes aspects qui sont refusés par les un.es et les autres. De plus, aucun de ces refus n'est spécifique aux musulman.es. Là où certain.es critiquent une évolution qui érode le rôle central de la famille et la notion de « complémentarité des sexes », ce qui les rapproche des traditionnalistes, notamment catholiques, d’autres critiquent la demande faite aux femmes de se comporter à tout moment de façon séductrice et sexuellement disponible, ce qui les rapproche des féministes. L’hypothèse à la fois la plus globale, car elle s'applique à tous les cas de réislamisation en France, et la plus spécifique, en ce qu’elle est fondée sur la communauté d’oppression de ces descendants de colonisé.es., a été formulée par Farad Khosrokhavar [3]. Il dit en effet que, se sentant rejeté.es et exclu.es de la communauté nationale par les discours et les pratiques racistes qui les traitent à jamais comme des étranger.es, certain.es de ces jeunes Français.es choisissent alors de se rattacher à « l’oumma », la communauté universelle des Musulman.es.

Clivages féministes : du voile à la prostitution

SD. Parmi les raisons de porter un foulard ou un voile, certaines  consonnent avec le féminisme, qui dénonce la constitution des femmes en objets sexuels. Néanmoins, celles d’entre les féministes qui défendent les droits de circuler, d’étudier et de travailler des porteuses de foulard ou de voile intégral sont, me semble-t-il, plutôt des féministes « pro-sexe » que des féministes radicales, abolitionnistes et anti-pornographie. Comment analysez-vous ces paradoxes ?

C.D. Cette division existe bien en ce moment dans le féminisme, en France et dans certains pays francophones influencés par la France. Elle n’est pas absolue : certaines féministes, dont je fais partie, sont à la fois contre les lois discriminatoires qui retirent les libertés fondamentales aux musulmanes, et « abolitionnistes ».

L’abolitionnisme, c’est le projet d’une société sans prostitution, mais ce n’est en aucune façon la volonté de s’en prendre aux prostitué.es, bien au contraire. Dans l’analyse qui sous-tend ce projet, la prostitution est conceptualisée comme un des effets du patriarcat. Dans les sociétés patriarcales, les femmes sont des possessions des hommes, qui les utilisent comme ils veulent. Les femmes ne sont pas conçues dans les cultures de ces sociétés comme des sujets, mais comme des ‘compléments’ – des appendices – des hommes ; en d’autres termes, leur seule raison d’être, c’est leur utilité pour les hommes, qui sont vus comme les seuls sujets de la société. Tout ceci est assez bien connu [4].

En revanche, ce qui est mal analysé, c’est le rôle de la sexualité dans l’histoire. La sexualité continue d’être abordée comme quelque chose d’a-social ; les sciences sociales n’ont encore pas fait grand-chose pour la sortir de l’emprise de l’instinctivisme freudien ou du déterminisme darwinien. On voit souvent les formes violentes ou marchandes de la sexualité – le viol, la prostitution – comme une utilisation des femmes au service de besoins des hommes, besoins qui sont posés comme physiques et non pas comme sociaux. On commence à voir, avec les analyses féministes du viol, qu’il n’en est rien. Le viol ne correspond pas à un « besoin » physique, mais à une volonté d’humilier, de rabaisser, de nier l’humain chez les femmes. Dans tous les systèmes de domination, il se crée une idéologie qui justifie la domination : les dominé.es sont des êtres inférieur.es. Mais une idéologie n’est pas quelque chose qui flotte en l’air : elle existe dans les cerveaux, ceux des dominants et ceux des dominé.es. D’autres éléments culturels la modèrent ou la contrebalancent – par exemple l’affection qui peut exister entre personnes de genres différents. Cette idéologie est là, disponible chez tout le monde, mais elle ne débouche pas sur des pratiques chez tout le monde.

Chez certains, cependant, elle prend la forme d’une véritable haine. On  trouve cette configuration, de mépris et d’hostilité allant jusqu’à l’agression, dans le racisme aussi ; les récentes agressions contre des femmes portant le foulard et le niqab ont été accompagnées d’injures haineuses.

Le viol, loin de correspondre à une irrépressibilité du « désir masculin » constitue la pointe de l’iceberg de mépris et d’hostilité du groupe dominant pour le groupe dominé, mépris et hostilité qui encore une fois n’existent pas au même degré chez tous les membres du groupe.

La volonté d’acheter les services sexuels d’une femme – ou d’un homme, qui sera traité comme une femme – fait partie du même continuum. Il s’agit de nier l’égalité de l’autre personne, de nier ses désirs (en l’occurrence de nier son absence de désir, qui relève elle aussi de la sphère du désir), il s’agit de la contraindre, dans le viol par la menace et la violence, dans la prostitution par l’argent. Les hommes savent que les femmes ont peu d’argent, et qu’eux en ont plus.  En payant une femme (ou un homme), ils démontrent leur pouvoir. Ils pourraient le démontrer autrement : en s’achetant une glace, ou une montre, ou une voiture, que l’autre ne peut pas se payer ; là, en achetant ses services sexuels, pour le prix de trente esquimaux, ils achètent le droit d’humilier cette autre personne. C’est la même démarche – l’utilisation d’une situation de pouvoir pour humilier davantage une personne déjà infériorisée, qui est à la base du harcèlement sexuel.

Alors, s’agit-il de sexualité ? Oui, aussi, car la sexualité, le désir et le plaisir génitaux sont protéiformes : beaucoup de choses les suscitent, beaucoup de choses les satisfont. La sexualité de la prostitution, comme la sexualité du viol, est une forme violente de sexualité ; violences physique, psychologique et symbolique sont mêlées dans des proportions diverses. Là, c’est le tort fait à autrui qui suscite l’excitation sexuelle : ce que Catharine MacKinnon appelle l’érotisation de la domination [5].


SD. Que pensez-vous de l’auto-dénomination « pro-sexe » des féministes qui s’opposent à la stigmatisation de la prostitution et produisent ou consomment de la pornographie [6] ?

C.D Comment dire que les personnes favorables à l’achat de services sexuels sont « pro-sexe » ? Elles ne sont pas « pro-sexe » pour la prostitué.e, car la sexualité de celle-ci, son désir et son plaisir, ne sont pas pris en compte. Au contraire, ils sont niés, et c’est cette négation qui est à la base du désir et du plaisir de l’autre personne : le client. Il est donc abusif de parler de « sexe » ou de « sexualité » comme si ce type d’interaction était « sexuel » pour les deux personnes. Il y a là un mauvais jeu de mots sur « sexuel » : car la sexualité ne désigne pas les organes « sexuels » (aussi appelés « génitaux »), mais le désir et le plaisir.

En outre, cette dénomination « pro-sexe » laisse penser que les abolitionnistes seraient « anti-sexe ». Non : elles et ils ne veulent pas favoriser ou cautionner ce type de sexualité patriarcale, fondée sur la haine, le mépris et l’humiliation d’autrui. Elles et ils pensent qu’il existe beaucoup d’autres formes de sexualité ; le désir peut être suscité, et il est suscité par beaucoup d’autres sentiments que la volonté de dominer. Tout le monde, y compris les clients des prostitué.es, peut trouver ces autres sexualités.


Le pouvoir est-il coextensif à la sexualité ?


SD. D’où vient selon vous la thèse récurrente, et largement médiatisée [7], qui attribue aux hommes des besoins sexuels impérieux ?

C.D. La notion culturelle, largement répandue, que la prostitution est « inévitable » – « obligatoire »  dit le chanteur Patrick Bruel [8] – repose elle-même sur l’idée, également culturelle, que la sexualité fonctionne de façon très différente chez les femmes et les hommes ; que le désir des hommes est « irrépressible », doit être satisfait, au moment même où il se manifeste, et satisfait par la copulation avec un autre être humain.

C’est faux, non seulement parce que la moitié de la population – les femmes – n’a pas de telles exigences, et parce que les hommes non plus, dans de nombreuses circonstances et pour de nombreuses raisons, ne peuvent ou ne veulent obtenir ce type de « soulagement ».

Cette idée est liée à une conception des rapports sexuels entre les femmes et les hommes, selon laquelle ces rapports expriment, symbolisent, ou même fondent la domination des femmes par les hommes. Dans le coït hétérosexuel, tel qu’il est interprété, et pratiqué, l’homme « possède » la femme, qui est donc « possédée ».La copulation est vécue comme une victoire sur un.e autre, et parfois même comme une mise à mort symbolique.Cette satisfaction narcissique enivrante est facile à obtenir, et sa poursuite engendre les comportements de chasseurs des hommes à la poursuite de femmes avec qui ils pourront « conclure », et qu’ils appelleront des « conquêtes ».

Le pouvoir est donc intimement lié à la sexualité telle que nous la connaissons dans notre culture patriarcale.

Le pouvoir n’est pas seulement un moyen d’obtenir des rapports sexuels ; la sensation en « baisant » une femme (ou un homme) de vaincre et soumettre un autre être humain, est au cœur de la jouissance patriarcale. Et il est difficile pour certains – la plupart des hommes, mais aussi certaines femmes – de vivre et même d’imaginer des rencontres sexuelles dénuées de rapports de pouvoir. Ainsi, depuis 30 ans, certaines féministes américaines, au premier rang desquelles Gayle Rubin, suivie par Judith Butler, elle-même suivie par le sociologue français Éric Fassin, présentent le pouvoir comme élément essentiel de la sexualité, du désir et du plaisir [9]. Ce qu’il faut souligner, c’est que le pouvoir est considéré dans cette analyse comme faisant partie de la sexualité de façon intrinsèque [10] ; aucune explication du lien postulé entre désir, plaisir et pouvoir n’est proposée. Une rencontre sexuelle d’où le pouvoir est absent est considérée dans cette approche comme « a-sexuelle » [11] . Ce n’est pas seulement que tout rapport avec le pouvoir économique et politique détenu par les groupes dominants est passé sous silence ; c’est plus généralement la structure sociale qui est volontairement ignorée. Ces auteur.es, sociologues et philosophes de grande culture, qui admettent le caractère construit de la domination masculine, et du genre, excluent sans autre forme de procès la sexualité de cette construction ; ils et elles refusent d’admettre que la rencontre « sexuelle » est comme toutes les interactions un comportement social donc construit. Au contraire, elles et ils adoptent sur ce sujet une vision anti-constructiviste et essentialiste. La sexualité dans leurs écrits est traitée comme indépendante de la culture et de la société ; elle aurait un lien ontologique – naturel, pré-social – avec le pouvoir.

Cette exclusion des pratiques et des idéologies qui se rapportent au désir et au plaisir du champ des pratiques sociales n’est jamais justifiée. C’est de façon implicite que ces auteur.es font l’hypothèse qu’il n’y a aucun rapport entre la domination dans la sexualité et la domination générale des femmes dans les sociétés patriarcales et qu’elles/ils adoptent sur ce sujet une approche naturaliste. Cet implicite est en contradiction flagrante avec leurs positions constructivistes affichées par ailleurs.


S.D. Mais les féministes queer qui assument l’héritage foucaldien,  Gayle Rubin et Judith Butler, notamment, ne sont-elles pas, tout au contraire, les dernières à pouvoir accréditer la fable d’une sexualité qui serait pré- ou a-sociale, et comme un empire dans un empire ? Si la sexualité est une pratique sociale, comment pourrait-elle ne pas être traversée par du pouvoir [12] ?

C. D. Elles ne disent pas qu'il n'y a pas de pouvoir, elles disent que ce pouvoir-là n'est pas relié au pouvoir dans la société, elles voient la sexualité comme une enclave – évidemment elles ne le disent pas, elles ne disent pas non plus que la sexualité est pré ou a-sociale, mais, comme Fassin, ce qu'elles en disent revient à cela.  Elles l'expriment en disant que blâmer ou proscrire les pratiques sadomasochistes revient à brimer la sexualité elle-même. Quant à Foucault, il était tout à fait séduit par le modèle de la Grèce antique ; or les éphèbes tant célébrés y étaient des adolescents utilisés sexuellement par les hommes adultes, mais cet aspect d’utilisation ne choque pas Foucault.  Le pouvoir, dans la sexualité, ne le dérangeait pas, et il disait que rien de sexuel ne devait être pénalisé. Dans cette définition implicite du « sexuel », seul le désir et le plaisir des dominants (par le genre ou la situation sociale) comptent [13].


[1] Voir les enquêtes sociologiques menées sur les porteuses de voile intégral par Agnès De Féo  et Maryam Borghée (Voile intégral en France, sociologie d’un paradoxe, Paris, Michalon, 2012)  ; voir ici le témoignage de Hind Ahmas, recueilli par Agnès de Feo, et le documentaire  également réalisé par Agnès De Féo en 2012, « Niqab hors la loi ».


[2]  Voir Christine Delphy, « Les Uns derrière les autres »  in Classer, dominer. Qui sont les « autres », Paris, La fabrique éditions, 2008, pp. 7-52.


[3] Voir L’islam des jeunes, Paris, Flammarion, 1997.


[4] Voir Christine Delphy, L'ennemi principal. Tome 1 : économie, politique du patriarcat, Paris, éditions Syllepse, 2009 et L’ennemi principal. Tome 2 : Penser le genre, Paris, éditions Syllepse, 2009.

Les deux tomes, épuisés, seront réédités en septembre 2013. Une présentation de la nouvelle édition sera faite le 28 septembre par les éditions Syllepse et l’auteure au Lieu-Dit, rue Sorbier, Paris 20e, à 17 heures ; voir aussi C. Delphy, S. Duverger, « La possibilité du don, c’est l’égalité », Revue du MAUSS, n° 39, 2012.


[5] Voir C. MacKinnon, Le Féminisme irréductible, Paris, Des femmes, 2004 et Andrea Dworkin, Pouvoir et violence sexiste, Sisyphe, 2007.


[6] Cette appellation a émergé au cours des années 1980, aux États-Unis, dans le contexte des « sex wars », des guerres du sexe entre les féministes radicales, pour lesquelles la sexualité était le lieu par excellence où s’exerçait la domination masculine et les féministes qui considéraient que la sexualité  pouvait être émancipatrice.  


[7]  Elle a par exemple été développée à plusieurs reprises sur le plateau de Ce soir ou jamais, notamment par le neurobiologiste Jean-Didier Vincent ; émissions du 6 décembre 2011 et le 8 mars 2013.


[8] Le 29 novembre 2012 sur MFM radio, Patrick Bruel, qui est aussi un fervent défenseur de DSK a déclaré : «Je suis tout à fait pour la réouverture des maisons closes. Cela évitera à ces pauvres filles de se geler dans la rue. Ce sont des situations toujours très dangereuses, je pense que ça régulera les choses. (…) Comme la prostitution est absolument obligatoire, autant que ce soit bien, que ce soit clean, que ce soit sympa.» L’interview est réécoutable ici.


[9] Voir, par exemple, « Une éthique de la sexualité », entretien avec Judith Butler, réalisé par Eric Fassin et Michel Feher, Vacarme, n° 22, hiver 2003.


[10] J. Butler dit, dans cet entretien de 2003 : « Je ne voudrais certainement pas vivre dans un monde sans séduction. Et la séduction, cela suppose des stratégies, des manœuvres pour déstabiliser la personne désirée, pour la conquérir ; et encore une fois, c’est très bien ainsi. (…) Pour ma part, j’irais même jusqu’à dire, avec Michel Foucault, que le pouvoir et la sexualité sont co-extensifs ; qu’on ne trouvera pas de sexualité sans pouvoir. Je dirais que le pouvoir est une dimension très excitante de la sexualité. »


[11] Éric Fassin évoque « les  expérimentations sexuelles à la fois érotiques et politiques » de la « sous-communauté » lesbienne de San Francisco à laquelle appartient Gayle Rubin. «  C'est, estime-t-il, sans doute inverser la logique du féminisme lesbien, qui dans les années 70 proposait aux femmes un entre-soi rassurant, d'une douceur harmonieuse, mais presque désexualisée », « L’avenir sera-t-il queer ? », La Revue du Projet, n° 15, mars 2012 ; extraits de « L’avenir sera-t-il queer ? », Sciences Humaines n° 163, août-septembre 2005.


[12] (Cette note n’engage que Sylvia Duverger.) Dans « Une éthique de la sexualité », Judith Butler précise notamment que « la sexualité résulte toujours d’une négociation prise dans des forces, sociales et inconscientes, qui parfois se moquent de nos choix. Notre capacité d’agir consiste à nous frayer un chemin parmi des désirs qui sont pour une part contraints, pour une part libres. Notre liberté n’est pas « libre » des conditions sociales. Ce qu’il y a d’humain ici, c’est la négociation même, le fait que nous faisons des choix, qu’il nous faut choisir, même quand notre choix est contraint selon des modalités que nous n’avons pas choisies. »

Pour aller plus loin dans cette direction, voir  Lisa Duggan, Nan D. Hunter, Sex wars: sexual dissent and political culture, New York, Routledge, 1995 ; Brigitte Lhomond, « Sexualité », in Dictionnaire critique du féminisme, Paris, PUF, 2004 ;  Clarisse Fabre, Éric Fassin, Liberté, Égalité, Sexualités, Paris, 10/18, 2004 ; Gayle Rubin, Surveiller et jouir, anthropologie politique du sexe, Paris, Epel, 2011 ; Raphaël Bourge, « Sex Wars and Queer Theory : le laboratoire pornographique »,  Magphilo, hiver 2012.


[13] Ainsi que l’ont montré Monique Plaza dans « Nos dommages et leurs intérêts » et Josée Néron dans « Foucault et l’histoire de la sexualité et l’occultation de l’oppression des femmes… », respectivement in Questions féministes, n° 3, mai 1978, republié dans Questions féministes, 1977-1980,  Paris, éditions Syllepse, 2012, pp. 364-375 et Nouvelles Questions féministes, volume 17, n° 4, 1996, pp. 45-97.  
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Message  Toussaint Lun 19 Aoû - 5:18

L’islamophobie à la française – Entretien avec Christine Delphy, seconde partie

18 août 2013 |

Seconde partie d’un entretien avec la sociologue féministe Christine Delphy, auteure de plusieurs textes analysant le sexisme et le racisme qui ont présidé aux lois contre le port du foulard (2004) et du voile (2010).


La France n’est pas le fanal du monde

S.D. Plus de 60 % des Français.es seraient opposé.es au port du voile dans la rue [1], plus de 80 % le seraient au port du voile et même du foulard, par des femmes travaillant dans un lieu accueillant du public (commerce, supermarché, cabinet médical, crèche, école privée comme école publique…) [2] ; et, désormais, près de 80 % le seraient au port de l’un comme de l’autre dans les universités [3].

Que répondez-vous à celles et ceux qui, comme Élisabeth Badinter, font valoir que « dans la religion musulmane, le voile doit être porté parce que les cheveux, voire même le visage de la femme peuvent tenter l'homme et inciter au péché » et que si « nombre de femmes portent le voile par conviction, mode ou convention », néanmoins « certaines le portent également parce qu'elles y sont obligées et que, si elles ne se soumettent pas, (elles) sont traitées de mauvaises musulmanes ou de filles dévoyées » [4] ? ou à celles qui comme Cynthia Fleury, arguent que dans les 3 religions monothéistes, « le voile raconte une histoire de différenciation inégalitaire entre l’homme et la femme. Point barre (sic) » ?

C.D. Je ne puis que redire ce que j’ai dit déjà à ce sujet, par exemple dans « La fabrication de l’ ’Autre’ par le pouvoir » [5] : tous les vêtements sont signifiants, tous les vêtements sont des signes, tous les vêtements sont genrés. Ils expriment les rapports sociaux de sexe, la hiérarchie entre les hommes et les femmes, et ils y participent. Les vêtements dits « féminins », les vêtements ajustés qui entravent les mouvements, les talons hauts, qui ralentissent la marche, tout comme le voile intégral (niqab), qui limite aussi la mobilité et le confort, donnent à vivre et à voir que pour convenir aux hommes, il faut que les femmes contraignent “volontairement” leur corps, qu’elles se privent de la possibilité de courir, qu’elles autolimitent leur liberté de mouvement. L’attribution aux femmes de vêtements dans lesquels elles ne sont pas à leur aise résulte de leur infériorité statutaire, et en même temps qu’elle la signifie, elle y concourt [6]. Mais en France c’est seulement le voile intégral que l’on veut remiser au placard. Même s’il est vrai qu’il relève d’une exigence de pudeur ne s’adressant qu’aux femmes, comment se fait-il qu’il soit constitué en signe par excellence de leur soumission à la domination patriarcale ?

Élisabeth Badinter, Cynthia Fleury et beaucoup de féministes françaises semblent, curieusement, ne pas s’offusquer de la disponibilité sexuelle requise des femmes et signifiée notamment par les vêtements « sexy ». Au lieu de cela, elles répètent à l’envi que le foulard ou le voile sont avant tout et à jamais des emblèmes de l’assujettissement à une religion et à une culture qu’elles estiment être particulièrement sexistes.

Ce disant, elles cautionnent des hommes politiques qui tentent de légitimer des positions postcoloniales et islamophobes en les enduisant d’un pseudo-féminisme.

En passant, je rappellerais qu’Élisabeth Badinter n’a pas hésité à partir en guerre dans Fausse route (2003) contre les féministes dénonçant les violences envers les femmes, et qu’en 2011, elle a aussi fait partie de celles qui ont pris la défense de DSK contre les féministes [7]. Dans Classer, dominer, j’ai montré comment l’attribution du sexisme aux musulmans allait de pair chez elle avec le déni de l’oppression des occidentales.[8]

S. D. Que pensez-vous de l’opinion, implicitement défendue par Élisabeth Badinter, Cynthia Fleury, Manuel Valls et Cie, selon laquelle la France devrait se constituer en exemplaire matrice des droits des femmes [9] ?

On voit ici une mégalomanie française à l’œuvre [10]. Non, la France n'est pas le fanal du monde, ni sa conscience; prendre des mesures islamophobes ne risque pas d'améliorer le sort des femmes afghanes, ce serait plutôt le contraire !

Cette mégalomanie, cette nostalgie de l’ère de Louis XIV, où la France jouait dans le monde un rôle important, pousse nos hommes politiques à se comporter de façon à la fois ridicule et contre-productive : à donner, partout où ils vont, des leçons aux autres pays. Ils devraient plutôt, avant de poser aux défenseurs des droits humains, commencer à les appliquer en France : se soucier des enfants, qui sont violés et tués par leurs parents dans l’indifférence générale et l’inaction de l’État [11], réduire la détention préventive – avant jugement – dont la durée moyenne est de un an et demi, cesser d’entasser 4 détenus dans une cellule de 9 m2 – quand chaque prisonnier est censé disposer de 4m2 (ce qui ne paraît pas une requête extravagante, puisque l’Union européenne exige des agriculteurs la même superficie pour chaque poule pondeuse) ; ce ne sont que quelques exemples, car la liste est longue des réformes du système judiciaire et pénal qui seraient nécessaires pour mettre la France en conformité avec ses engagements internationaux et avec ses propres lois.

Ces faits sont connus « à l’international » (comme dit Fleury). Cela entame quelque peu la crédibilité de nos hommes politiques et de leurs sermons. Il ne suffit pas de se proclamer « le pays des droits de l’homme », quand tout le monde peut voir que le petit caporal est tout nu. « A l’international », et aussi « au national », on voudrait que ce pays, avant de parler, balaie devant sa porte.

S. D. Que pensez-vous du sort qui a été fait à Amina ?

C. D. Ce qui lui est arrivé a été horrible, et elle n’imaginait sans doute pas de telles conséquences. Mais en France aussi, il est interdit aux femmes d’être torse nu. Cependant interdire que des femmes se couvrent comme elles l’entendent, ce n’est pas mieux.

C’est aussi mal d’interdire que d’obliger, cela a été dit maintes fois, et en particulier en 2004 par Shirin Ebadi, l’iranienne qui a eu le prix Nobel et qui lutte contre l’imposition du tchador.

S. D. Néanmoins, vous ne partagez pas le point de vue de Manuel Valls, qui le 7 février dernier a repris la perche islamophobe que lui a tendue Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, considérant dès lors qu’il y un « fascisme islamiste » en Tunisie [12]. En 2005, vous faisiez l’hypothèse que sévissait en France un système de castes raciales et que les Français.es non blanc.hes étaient maintenu.es dans une citoyenneté de seconde zone [13]. La société française n’aurait-elle donc pas rompu avec le racisme colonial ?

C. D. La déclaration de Manuel Valls sur le ‘fascisme islamiste’ » qui menacerait la Tunisie (le 7 février 2013), était typique de cette même mégalomanie ; elle pousse des hommes politiques à insulter d’autres pays. La Tunisie a convoqué l’ambassadeur de France – mais personne dans le gouvernement français ne s’est excusé. Et cette ingérence dans les affaires d’autres pays, surtout quand ces autres pays ont été colonisés par la France, ne peut produire qu’un réflexe nationaliste en faveur du phénomène critiqué par l’ex-colonisateur. On peut parier par exemple que les salafistes tunisiens se sont réjouis de cette déclaration, qui a sans nul doute apporté quelques recrues de plus à leurs rangs, en confirmant que l’Occident hait les musulmans.

Et, dans le cas de Manuel Valls, ils ne se trompent pas. Sa haine de l’islam exsude de tout son discours, et de toutes ses mimiques faciales. Mais la haine n’est pas importante si on ne lui permet pas de devenir agissante. Or, on permet à Valls d’agir, et d’enfreindre nos lois – qu’il est censé faire respecter – à chaque fois qu’il ouvre la bouche. Ainsi, il contrevient toutes les semaines à la loi de séparation des églises et de l’État (loi de 1905), en demandant aux musulmans de « se réformer », et de présenter un front uni, et « convenable »: sans extrémistes. C’est absurde, car aucune religion, y compris les plus organisées, comme l’Église catholique, ne peut contrôler les interprétations qui sont faites d’elles ; toutes les religions ont leurs « conservateurs » et leurs « réformistes », et toute la gamme entre les deux. Mais surtout, ce n’est pas le rôle de l’État que d’organiser les religions. Son rôle, et son obligation sont exactement inverses ; la loi de 1905 interdit à l’État de s’ingérer dans les religions, comme aux religions de s’ingérer dans l’État.

Manuel Valls pratique ici la politique dite « gallicane » de Louis XIV, suivie par Napoléon, qui voulait une Église (catholique) « française », qui suive les instructions de l’État et non celles de sa propre hiérarchie. Monsieur je-sais-tout, qui sait mieux que les femmes ce que sont les femmes [14], sait aussi ce qu’est l’islam mieux que les musulmans. Mais il ne suit cette politique qu’en ce qui concerne l’islam – (et les femmes, car il ne dicte rien aux hommes) : il ne se mêle pas des affaires des catholiques, ni de celles des juifs, des bouddhistes, ou des protestants; d’ailleurs personne ne s’en est mêlé depuis longtemps.

L’État français n’a pas pris parti dans la querelle qui a suivi le concile dit « Vatican II », et abouti à l’excommunication des évêques traditionnalistes, comme Mgr Lefebvre, qui continuaient à dire la messe en latin et non en langue du pays (cette excommunication a été annulée par Ratzinger quand il est devenu Benoît XVI). Les États n’ont pas commenté les nombreux scandales qui ont fini par atteindre l’Église catholique dans le monde entier, quand il a été révélé que toute la hiérarchie catholique – papes y compris, du premier au dernier – a protégé les prêtres qui violent les enfants. Mieux, l’État ne se défend même pas contre les ingérences de cette église catholique, la dernière en date étant celle du nouveau pape : sa demande faite à l’UMP d’abroger dès que possible la récente loi sur le mariage pour tous !

Valls trouve très mal le voile qui « signifie l’infériorité de la femme » mais très bien la kippa (qu’on peut « porter avec fierté »), qui signifie la supériorité de l’homme. Il ne trouve rien à redire aux crânes rasés, puis recouverts de perruques des juives orthodoxes, qui à ses yeux, ne les empêcheraient nullement, contrairement au voile et au foulard, « d’être ce qu’elles sont ». Il ne demande pas au judaïsme de se débarrasser des Hassidim, pas plus qu’il ne demande aux catholiques d’en finir avec les traditionnalistes.

Non, d’un ministre de l’intérieur à l’autre, de Sarkozy à Hortefeux et de Guéant à Valls, on n’entend que des exhortations à se réformer adressées aux croyant.es qui ont le moins, à ceux qui ne bénéficient d’ aucune subvention – alors que les églises catholiques sont entretenues par l’État et les collectivités ; les seul.es qui ne demandent rien, ni argent ni permission d’organiser des processions sur la voie publique – permission prévue par la loi de 1905 et accordées aux catholiques; ceux qu’on culpabilise sans arrêt, qu’on accuse sans aucune raison de vouloir remplacer le code civil par la charia, qu’on traîne dans la boue à tout bout de champ.

Mais l’État n’a aucun droit de demander à quelque religion que ce soit de « se réformer », il n’a aucun droit de prétendre constituer un « islam français » (ou un « bouddhisme français »).

L’État, par ses ministres de l’intérieur, ne se permet de le faire à l’encontre des musulman.es que parce qu’il est en face d’une communauté exploitée et humiliée depuis presque deux siècles, une communauté de descendant.es de colonisé.es qui sont elles-mêmes et eux-mêmes discriminé.es et insulté.es tous les jours.

Cette islamophobie d’État surfe sur une « opinion publique » qui, selon les sondages, est elle-même islamophobe.

Ou peut-être est-ce l’islamophobie d’État qui crée, ou au moins encourage cette opinion publique ? Car après chaque mesure islamophobe, on voit l’islamophobie monter dans les sondages et dans les comportements. Cela n’est pas pour étonner.

Le foulard interdit à l’école donne aux gens le sentiment que le foulard est « mauvais » : et s’il l’est à l’école, comment serait-il « bon » ailleurs ? La loi sur le voile intégral, renchérissant sur la loi contre le foulard, a aussi conforté et disséminé l’idée que l’islam est « quelque part » illégal. Bien sûr, sinon pourquoi ses signes seraient-ils devenus illégaux ?

La responsabilité des politiques

S.D. Fort heureusement, en réponse aux recommandations du Haut Conseil à l’intégration, qui visent à limiter chez les étudiant.es les possibilités d’expression d’une opinion religieuse, et notamment, bien sûr, le port du foulard, Geneviève Fioraso a rappelé que l’université est « le lieu de toutes les cultures », et qu’il faut poursuivre l’objectif que les jeunes filles qui portent le voile y entrent car « le fait de faire des études est un facteur d'émancipation » [15]. Mais Valls a jugé bon de répéter qu’il était lui « partisan d’une laïcité qui permet d’émanciper les femmes » [16]. Or il venait de déclarer « dignes d’intérêt » [17] les propositions du HCI dont la mise en œuvre priverait un certain nombre de musulmanes de la possibilité de faire des études supérieures…

Il peut bien dès lors, dire, le 1er août, qu’ « il y a trop de mots, trop de gestes, trop d'hostilités qui visent aujourd'hui les musulmans de France » ou déclarer, le 31 juillet, « combattre férocement ceux qui commettent des actes racistes à l’encontre des musulmans », il peut bien condamner les profanations de mosquées ou les agressions de femmes voilées, et qualifier celle commise le 11 août à Trappes de « manifestation de haine et d’intolérance anti-musulmane qui porte atteinte aux valeurs de la République et au principe de liberté de conscience » …

Lui-même ne cesse de signifier que la République française ne saurait admettre que des musulman.es deviennent un peu trop visibles…

Dès lors, même si Benoît Hamon, le ministre de l’Économie sociale et solidaire dénonce, le 13 août, «la stigmatisation systématique de l’Islam, les amalgames entre Islam et terrorisme ainsi que la violence verbale ordinaire à l’encontre des musulmans » qui « permettent à certains de se sentir autorisés à franchir le cap de la violence physique», tant que Valls demeurera au ministère de l’Intérieur, l’islamophobie se trouvera encouragée. [18]

C. D. Les politiques portent ici une grave responsabilité ; en créant l’idée que la visibilité de l’islam est condamnable - et elle doit bien l’être… puisqu’elle est condamnée – ils créent l’idée que l’islam lui-même est condamnable, et devrait être interdit. Mais l’islam, ce n’est pas une idée, ce sont des gens, et pour l’immense majorité, en France, les musulman.es sont des français.es.

Elles et ils ne vont pas partir – pour aller où ? Et qui aurait le courage politique de les chasser, comme l’inquisition a chassé les juifs…et les musulmans d’Espagne du 14e au 17e siècle ? (C’est là d’ailleurs que cet « international » tant aimé de C. Fleury aurait son mot à dire. Ou plutôt, il le dit déjà, sur la loi de 2004 contre le foulard à l’école, et sur les Roms, car le racisme français est condamné à l’international.)

En attisant la haine d’une partie du peuple français, la majorité, contre la minorité musulmane, ce sont donc les conditions d’une guerre civile larvée que sont en train de créer, avec la bénédiction des gouvernements qui les ont nommés, nos ministres de l’intérieur. Cette guerre a commencé avec les émeutes de 2005, se déroule dans tous les ghettos, et atteint maintenant les centres-villes ; les agressions de femmes portant foulard à Argenteuil, Reims, Orléans [19] en témoignent. Elle se joue à Trappes, avec un énième contrôle de « voile intégral » par une police brutale, allant bien au-delà de ce que la loi de 2010 lui permet, soit un simple contrôle d’identité, une police qui n’a apparemment rien de mieux à faire, par exemple arrêter les conjoints violents, les pères incestueux, prévenir le viol ; une police dont les agissements illégaux [20] sont couverts, avant toute enquête, par un procureur, et, comme d’habitude, par le ministre de l’Intérieur.

Le véritable rôle, la mission et le devoir des ministres de l’Intérieur, c’est de garantir la paix civile ; celui de Manuel Valls eût été, non d’encourager l’agressivité et le racisme de la police et des citoyen.nes, mais au contraire de rappeler la loi : de déclarer fermement que l’islam a, comme les autres religions, le droit d’exister et le droit d’être visible, et que ces droits font partie des droits fondamentaux et inaliénables.

Avec sa fameuse phrase « le voile qui empêche les femmes d’être ce qu’elles sont (sic) restera pour moi et doit rester pour la république un combat essentiel » [21], Manuel Valls a donné le signal que la chasse aux musulmanes était légale et ouverte.

Les dix agressions contre des femmes qui ont eu lieu en mai, en juin, en juillet, à Argenteuil, à Reims, à Orléans, sont le résultat prévisible de cette déclaration. Pendant un mois et demi après la première agression du 20 mai, Valls reste sourd et aux demandes d’audition des associations musulmanes et refuse de recevoir les victimes. Mais Hollande, ayant admis le 24 juin qu’il s’agissait d’actes anti-musulmans, Valls doit lui emboîter le pas. Le 28 juin, avec cinq semaines de retard, il se décide enfin à recevoir les victimes. Mais ce n’est que le 20 juillet qu’il promet que ces agressions seront poursuivies.

Qu’il ait été forcé de manger son chapeau cette fois est une bonne nouvelle : par la déclaration de Hollande, celles de plusieurs membres du gouvernement, dont la ministre Fioraso, s’opposant à l’exclusion des femmes portant foulard de l’université, grâce à la déshérence du haut comité à l’intégration, qui n’avait eu de cesse de prôner des lois de plus en plus islamophobes, le gouvernement semble se rendre compte, enfin ! que frotter des allumettes n’aboutit… qu’à allumer l’incendie. Mais cette sagesse tardive ira t-elle jusqu’à se séparer des pyromanes en son sein ?

Non, pas encore, car on a laissé Valls, le 2 août, assortir ses promesses de protection des musulman.es de menaces à l’endroit de « ceux qui voudraient faire de la France un terrain de conquête ; qui voudraient, au nom d’une croyance dévoyée, imposer d’autres lois que la loi de tous.»

Qui ça ? Qui veut « imposer d’autres lois » ? Où ? Comment ? Car il faut le rappeler : les femmes que Valls a en tête et qui portent le voile intégral sont défendues par les lois supérieures – celle de 1905, et les conventions internationales –, les vraies lois de la République, contre une pseudo-loi qui n’est pas « la loi de tous », mais celle de ceux qui se permettent d’attenter aux libertés fondamentales.

Valls, ici, sans donner aucun corps à ses prédictions alarmantes, procède (après maints essayistes et politiques) au renversement pervers qui transforme les bourreaux en victimes et les victimes en bourreaux, grâce à une construction rhétorique hélas classique : les victimes fomenteraient un complot contre l’État et la société, et il s’ensuivrait que les attaquer deviendrait de la « légitime défense ». L’invention d’un danger imaginaire pour justifier des persécutions ethnico-religieuses a été si largement utilisée dans l’Europe du 20e siècle, et avec des conséquences si abominables, qu’il est inadmissible d’entendre des propos si irresponsables de la bouche d’un ministre.

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[1] Selon un sondage Ifop réalisé en ligne pour Le figaro du 15 au 18 octobre 2012.

[2] Selon un sondage Ifop réalisé du 19 au 21 mars 2013, au moment où la cour de cassation a estimé que l’interdiction du port du voile dans le règlement intérieur de la crèche Baby Loup n’était pas légitime : source : article du Parisien du 23 mars 2013 et sur le site du Nouvel Observateur ici et là.

[3] Selon un sondage Ifop réalisé en ligne pour Le Figaro les 6 et 7 août 2013.

[4] E. Badinter, propos recueillis par Nicolas Truong, « Banaliser l'image de la femme voilée, c'est l'ériger en norme », Le Monde, 23 mars 2013.

[5] C. Delphy, « La fabrication de l’’Autre’» par le pouvoir », entretien avec Christine Delphy, Propos recueillis par Daniel Bertaux, Catherine Delcroix et Roland Pfefferkorn, publié dans Migrations et sociétés, vol. 23, n°133, janvier-février 2011, republié sur le blog de C. Delphy.

[6] Voir Mona Cholet, Beauté fatale : Les nouveaux visages d'une aliénation féminine, Paris, Zones, 2012.

[7] Le 6 juillet 2011, interrogée par Hélène Jouan, sur France Inter.

[8] Voir notamment « Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme » in Classer, dominer. Qui sont les « autres » ?, Paris, éditions La fabrique, p. 210 sqq.

[9] Le 22 juillet, sur France Culture (Les matins d'été), Cynthia Fleury a déclaré : « Quand vous avez des voiles qui prolifèrent en France, ça résonne en France, mais pas tellement, puisque c’est pas là l’enjeu, ça résonne intégralement, ça résonne à l’international, et ça met en danger, en tout cas moi c’est mon opinion, à un autre niveau d’autres femmes qui sont ailleurs » France culture.

[10] Voir sur ce point C. Delphy, « La fabrication de l’«Autre» par le pouvoir», op. cit.

[11] Voir, Anne Tursz, Les oubliés, enfants maltraités en France et par la France, Le Seuil : 2010.

[12] Déclaration de Manuel Valls le 7 février 2013 sur Europe 1 « Oui il y a un fascisme islamique qui monte un peu partout, attention aux mots évidemment que nous utilisons, mais cet obscurantisme qui parfois porte le nom d’un certain nombre de frères musulmans ou d’un salafisme doit être condamné, puisque là on nie, encore une fois, cet État de droit, cette démocratie pour lequel les peuples libyens, tunisiens, égyptiens se sont battus. »

[13] C. Delphy, Classer, dominer, Qui sont les ‘autres’, Paris, éditions La Fabrique, 2008, p. 139, p. 154 ; voir aussi , dans le même ouvrage, « Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme », p. 175.

[13] C. Delphy, « Race, caste et genre en France », in Classer, dominer, op. cit., p. 144.

[14] Pour un florilège de ses déclarations, lire « Variations vallsiennes sur l’islam de 2010 à 2013.

[15] Le 9 août sur France Inter.

[16] Sur BFMTV, le 9 août, lire ici la retranscription.

[17] Dans Le Figaro, le 9 août 2013.

[18] Voir « Variations valsiennes sur l’islam de 2010 à 2013 ».

[19] Voir "Que dévoilent les agressions de femmes voilées ?"

[20] Voir les informations rassemblées par le site Copwatch publiées sur Indymedia ; plus de sources ici.

[21] Le 7 février 2013 sur Europe 1.

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Message  ottokar Lun 19 Aoû - 10:20

verié2 a écrit:Mais, plus loin, dans le même article, Le Monde écrit : "la plupart voilées", ce qui permet de déduire qu'une partie de ces femmes n'étaient pas voilées. De plus,Le Monde laisse planer le doute : simple foulard ou voile intégral ?
Le reportage de Libération est plus précis, plus neutre et plus honnête puisqu'il souligne la présence de femmes non voilées en tenues très "libre" :
J'en déduis que Vérié n'a pas d'autre infos à sa disposition que celles de la presse... ce qui ne l'empêche pas de rompre des lances sur le fait que tel ou tel en parle ou pas, ou soit prudent...

ottokar

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Message  verié2 Lun 19 Aoû - 10:45

ottokar a écrit:
verié2 a écrit:Mais, plus loin, dans le même article, Le Monde écrit : "la plupart voilées", ce qui permet de déduire qu'une partie de ces femmes n'étaient pas voilées. De plus,Le Monde laisse planer le doute : simple foulard ou voile intégral ?
Le reportage de Libération est plus précis, plus neutre et plus honnête puisqu'il souligne la présence de femmes non voilées en tenues très "libre" :
J'en déduis que Vérié n'a pas d'autre infos à sa disposition que celles de la presse... ce qui ne l'empêche pas de rompre des lances sur le fait que tel ou tel en parle ou pas, ou soit prudent...
Sur la manifestation de Trappes, je n'ai en effet pas d'autre source d'information que les médias. En revanche, j'ai participé aux manifestations d'Argenteuil, discuté avec des habitants et des militants locaux, ce qui m'a permis de constater que ces manifestations n'étaient pas animées par des Intégristes, même si une petite minorité d'intégristes étaient présents, et que l'immense majorité des participants, y compris des femmes portant le foulard, ne se reconnaissaient pas du tout dans les intégristes.

Il n'y a pas de raison, à priori, que la situation soit fondamentalement différente à Trappes. S'il faut être évidemment prudent sur les faits eux-mêmes, cela n'empêche pas de commenter des événements de portée nationale, et c'est ce que fait LO régulièrement, comme tout le monde d'ailleurs, sur d'autres sujets. Sans entrer dans les détails, il convenait de dénoncer clairement les contrôles et agressions racistes qui sont à l'origine de la réaction vigoureuse d'une partie de la population, et aussi l'attitude de Valls. (D'autant que le racisme virulent d'une partie des policiers locaux a été mise en lumière par la publication de blogs de policiers.)

Je maintiens donc que LO semble gênée pour s'exprimer sur des événements qui trouvent en bonne partie leur origine dans des lois islamophobes que LO a cautionnées ou soutenues. J'ignore si LO est divisée sur le sujet, quel est le pourcentage de camarades qui ont évolué sur cette question. Mais il est clair que le fait que des camarades comme Mariette (conseiller municipal d'Argenteuil) et la LDC dénoncent l'islamophobie, en la nommant ainsi, marque une certaine évolution de LO, puisque LO présentait auparavant l'utilisation du terme islamophobie comme un moyen pour interdire la critique de la religion...

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Message  Toussaint Lun 19 Aoû - 12:42

http://blogs.mediapart.fr/blog/francois-munier/170813/mouloud-aounit-parle-de-lislamophobie-y-compris-au-sein-du-mrap
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