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Front national

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Front national - Page 7 Empty Re: Front national

Message  Vals Mer 9 Mar - 16:49

Article de la revue Lutte de Classe , en juin 1990 , sur " La résistible ascension du FN" (extraits)


L’extrême-droite française a poussé sur le même terreau que ses semblables partout en Europe : la stagnation économique, le chômage croissant, le renforcement de la position du patronat et la démoralisation que tout cela entraîna dans la classe ouvrière. Mais le gouvernement de l’Union de la Gauche et sa politique anti-ouvrière ont fertilisé le terreau. Le Pen doit plus à l’Union de la Gauche et sa politique qu’à ses propres talents de démagogue d’être devenu la figure de proue de l’extrême-droite en Europe.


Ce n’est pas qu’une fraction de la classe ouvrière ou des quartiers pauvres ait commencé à s’égarer, dès ce moment-là, du côté du Front National. Ce dernier commença par mordre sur l’électorat traditionnel de la droite, sur ces petits entrepreneurs, ces commerçants, ces artisans, sur cette fraction de la petite bourgeoisie aux réflexes, aux comportements les plus crasses, dont Le Pen exprime tout haut la xénophobie, le racisme, l’anticommunisme viscéral et la haine de « l’égalitarisme », c’est-à-dire de la classe ouvrière. Mais face à ce milieu et à sa pression, la classe ouvrière était silencieuse, ayant à subir elle-même dans ses rangs les effets délétères de cette pression.




Cela fait donc sept ans que le Front National est devenu, sur le plan de l’influence électorale, un véritable parti. Il talonne la droite classique - et dépasse la plupart des formations qui composent cette droite classique. Dans certaines régions, il est même devenu le principal parti de droite. Pour l’instant, un parti purement électoral ayant pour ambition affichée de conquérir le maximum de positions dans le cadre des institutions de la démocratie bourgeoise. Ambition refrénée sur le plan parlementaire depuis la disparition du scrutin de liste et son remplacement par le scrutin majoritaire qui le prive de députés. Mais l’élection à Dreux, en décembre 1989, de la première députée du Front National sous le régime du scrutin majoritaire montre comment le scrutin majoritaire qui défavorisait le Front National tant qu’il était minoritaire par rapport à la droite classique, peut au contraire le favoriser s’il arrive en tête.




Malgré les origines de son noyau dirigeant, dont une partie avait été formée dans le cadre de groupuscules fascisants, le Front National n’a pas accompagné jusqu’à présent son activité politique par des actions violentes systématiques. Il ne cherche pas- ou pas encore - à agir dans la rue, ni contre les travailleurs en général, ni contre les travailleurs émigrés en particulier, ni contre les militants de gauche ou d’extrême-gauche. Il persiste à affirmer que sa stratégie est purement parlementaire. Et, pour l’instant, ses actes visibles correspondent à la stratégie affirmée. Le gaullisme du RPF ou le poujadisme, représentaient en leur temps une menace physique plus immédiate contre les travailleurs et les militants de gauche.




Mais même en tant que « simple » phénomène électoral, l’importance prise par le Front national reflète la progression des idées réactionnaires. Les élections constituent un thermomètre. Ce thermomètre montre ce qui se passe dans les têtes et les consciences d’une partie de la petite bourgeoisie, mais aussi parmi un certain nombre de travailleurs les moins conscients ou les plus démoralisés.


[...]


Un des aspects les plus significatifs de la situation est précisément à quel point Le Pen et le Front National pèsent sur la caste politique. Tout se passe pour l’instant dans le théâtre d’ombres parlementaire - mais ce qui s’y passe montre à quel point tous ces politiciens libéraux, voire prétendument socialistes, sont pleutres face à l’extrême-droite, alors même que celle-ci ne manie pas ou pas encore, les gourdins, mais seulement ses scores électoraux.




Pour la droite dite libérale, par ailleurs éclatée et en proie à une guerre de chefs, l’attitude à l’égard du Front National peut être objet de polémiques tactiques ou de déclamations, mais sur un fond d’alignement croissant sur les positions du Front national. Au point que Le Pen a pu, récemment, à propos des gestes faits par Giscard en direction de l’électorat lepéniste, ricaner sur l’ex-président de la République « qui préfère être élu sur mes idées que d’être battu sur les siennes. »




Mais il n’y a pas que la droite libérale qui s’aligne sur l’extrême-droite en frétillant dans tous les sens pour freiner, sans succès, le grignotage de ses positions électorales par le Front National. La gauche gouvernementale, tout en prétendant faire de « la lutte contre le racisme » son cheval de bataille, recule en abandonnant même les quelques mièvreries pseudo-humanistes qui lui tenaient lieu d’idéologie face à la droite et l’extrême-droite.




La gauche et la droite se livrent depuis plusieurs mois à une sorte de duo, tantôt à contretemps, tantôt à l’unisson, pour mettre « le problème posé par l’immigration » au centre de la vie politique. La gauche gouvernementale aura contribué tout autant que la droite à cette propagande autant insidieuse qu’abjecte qui consiste à affirmer tranquillement que ce sont les travailleurs immigrés qui posent un problème (les travailleurs, car comme chacun sait, les milliardaires étrangers, les ex-dictateurs déchus style Duvalier, les émirs du pétrole vivant sur la Côte d’Azur ne sont pas des immigrés et ne sont pas concernés par ce débat). Manière de dire que les responsables de la montée du racisme, ce sont les travailleurs émigrés eux-mêmes - par leur seule existence peut-être ! - et pas la démagogie permanente du Front national ! Le « socialiste » Laurent Fabius, alors premier ministre fraîchement émoulu, poussait cette complaisance de ses congénères à l’égard du Front National et de ses idées jusqu’à dire que le mouvement lepéniste posait à propos de l’émigration « les vraies questions », même s’il y apportait de « fausses réponses ». Hypocrisie « socialiste » oblige, les dirigeants du PS ne s’en prenaient pas « aux immigrés » en général... » mais « aux immigrés clandestins ». Ce n’est tout de même pas de leur faute si on ne peut pas distinguer, à leur figure, les « bons » émigrés des « mauvais » et si, en conséquence, les contrôles policiers, les mesures vexatoires se multiplient pour tous. En reprenant à son compte une « politique de fermeté à l’égard de l’immigration clandestine » , et les expulsions expéditives, le gouvernement « socialiste » a largement apporté sa part dans la création d’un climat fortement teinté de racisme où chaque individu au faciès maghrébin ou à la peau noire est virtuellement un immigré, et où chaque immigré est virtuellement un immigré clandestin susceptible des rigueurs de la loi, de la police et pourquoi pas de l’opinion publique. Le Pen, avec son racisme étalé, n’avait qu’à engranger à son profit cette propagande insidieuse, en se payant le luxe de paraître moins faux-jeton que les faux antiracistes de la gauche gouvernementale.




Si donc la xénophobie et le racisme ont acquis droit de cité, c’est très exactement pour les mêmes raisons et par les mêmes mécanismes que l’exaltation du profit, de l’enrichissement et de la propriété privée ; parce que la gauche gouvernementale elle-même a repris ces idées, les a véhiculées, en les édulcorant, ou encore en les exprimant seulement de façon un peu plus hypocrite que l’extrême-droite.


[...]


La poussée réactionnaire que les votes en faveur du Front national expriment sur le plan électoral se manifeste dans une multitude d’aspects de la vie sociale. Tout cela crée un climat, pèse sur la conscience de la classe ouvrière. La pression de la petite bourgeoisie réactionnaire sur la classe ouvrière est pour l’instant politique et morale. Elle s’exerce dans le sens de créer, d’aggraver des clivages au sein de la classe ouvrière ; de dresser des travailleurs d’origine française contre les travailleurs émigrés ; de dresser des travailleurs du privé contre les travailleurs dépendant de l’État ; de dresser les chômeurs contre les « privilégiés » qui ont du travail, etc.




La fraction de la petite bourgeoisie qui véhicule ces idées, se contente pour l’instant de propos de bistrots... et de votes en faveur de Le Pen. La violence, lorsque, sporadiquement, il y en a, est le fait d’individus plus ou moins paumés ou excités, pas de masses. Pour la petite bourgeoisie, globalement, la situation économique n’est pas mauvaise. A sa façon, elle touche quelques retombées de l’enrichissement de la bourgeoisie obtenue par l’abaissement du niveau de vie de la classe ouvrière. Elle est encline à considérer que c’est l’ordre normal des choses et qu’en conséquence, des réactions de travailleurs pour se défendre, surtout s’il s’agit de travailleurs émigrés - ou de ces « fainéants de fonctionnaires » - constituent une atteinte à l’économie et avant tout, à leurs économies. Mais elle préfère exprimer ces idées, et quelques autres insanités réactionnaires, en mettant un bulletin dans l’urne plutôt que de risquer de prendre des coups. La masse des Dupont-la-Joie devient plus bruyante, mais elle préfère s’en remettre à Le Pen, qui a le double avantage d’exprimer toutes les insanités réactionnaires qu’elle aime entendre, sans lui demander de mettre la main à la pâte. Elle n’éprouve pas le besoin de prendre elle-même son sort en main et la crise ne la met nullement dans une situation difficile au point d’éprouver ce besoin.




Cela peut changer. La crise peut s’aggraver, atteindre la petite bourgeoisie. Le travail préparatoire de l’extrême-droite aura alors été fait. Il aura orienté politiquement cette petite bourgeoisie en lui donnant des cibles à frapper, le jour où elle sera poussée à frapper. Et les reculades et les reniements sur le théâtre d’ombres parlementaire d’aujourd’hui anticipent sur ce qui pourrait se passer demain sur la scène sociale.




Et puis, on ne doit pas sous-estimer les aspects internationaux des choses. La situation économique qui n’est pas dramatique en France - et plus généralement, dans les pays les plus riches - peut le devenir et l’est déjà dans une certaine mesure, dans l’Est de l’Europe, désormais réintégré dans le giron de l’occident capitaliste. Avec le passé stalinien qui a déconsidéré le communisme ; avec le nationalisme ambiant, le risque d’émergence de bandes d’extrême-droite agissantes n’est pas une hypothèse d’école. Si cela était, cela encouragerait ceux qui, en France, ont les même tentations.


Il serait nécessaire pour la classe ouvrière de se préparer à cette éventualité. Non pas en menant aujourd’hui les combats de demain, mais au moins, en menant ceux d’aujourd’hui. D’abord, en défendant ses conditions d’existence, tout simplement. La classe ouvrière a besoin de reprendre confiance en elle-même, en sa propre capacité de se défendre, pour empêcher que ses éléments les plus faibles, ou les plus mal placés - les chômeurs par exemple - cherchent un exutoire du côté des charlatans d’extrême-droite. On ne peut pas combattre l’ombre électorale d’un rapport de forces entre classes par des réactions électorales. Le slogan « voter pour la gauche pour faire barrage au Front National » est une stupidité. En outre, c’est faire peu de cas de la responsabilité du Parti Socialiste, de ses ministres et de ses députés, dans la situation matérielle et morale de la classe ouvrière (comme c’est faire peu de cas de la responsabilité du Parti Communiste d’avoir promu, cautionné le Parti Socialiste)


La montée du Front National est un fait politique. La classe ouvrière devrait s’y opposer sur le terrain politique. Ceux qui tirent précisément argument de la montée du Front National et du danger que la propagation des idées réactionnaires constituent pour toute la société, pour prêcher à la classe ouvrière « l’unité de tous contre le Front National », pour lui prêcher d’oublier - ou de ne pas réapprendre - la lutte de classe au profit de la « lutte contre le racisme », trompent les travailleurs. L’unité de tous dans la « lutte contre le racisme » signifie dans les conditions actuelles l’alignement des travailleurs derrière ces prétendus antiracistes que sont Chirac, Pasqua ou même ce Rocard qui, pour justifier sa pression croissante sur les travailleurs immigrés, va en répétant que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».




Il se peut que, la situation économique se maintenant sans s’aggraver, le Front National s’ajoute seulement et se substitue partiellement, pour une période, aux partis de droite plus anciens et passablement usés. On en a vu d’autres - y compris dans des périodes où existaient des partis ouvriers dignes de ce nom. Mais si le Front National devait se révéler le fourrier d’un futur parti fasciste, la classe ouvrière ne pourrait absolument pas compter sur des « antiracistes » comme ceux qui occupent aujourd’hui le devant de la scène. La seule question qui a un intérêt est celle de savoir avec quelle rapidité une fraction au moins de la classe ouvrière retrouvera sa conscience politique pour opposer ses propres valeurs aux idées réactionnaires d’une extrême-droite encore purement électorale ; et sa combativité pour s’opposer physiquement à une extrême-droite qui serait tentée d’exercer la violence contre la classe ouvrière ou une de ses composantes. En d’autre termes, avec quelle rapidité la classe ouvrière retrouvera la conscience de ses intérêts de classe et renouera avec ses méthodes d’action de classe.

[le texte intégral de la LDC 22 juin 1990, Lutte Ouvrière]


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Message  Vals Mer 9 Mar - 16:58

Une députée UMP, Chantal Brunel, ancienne porte-parole du parti majoritaire, a été prise en flagrant délit de vol à la tire des idées du Front national, mardi 8 mars, quelques heures avant le début de l'examen, en deuxième lecture, du projet de loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité à l'Assemblée nationale.


Interrogée dans les couloirs du palais-Bourbon sur l'ascension de Marine Le Pen dans les sondages, elle a proposé de «remettre dans les bateaux» les exilés «qui viendraient de la Méditerranée». «Il faut rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout, remettons-les dans les bateaux!», a-t-elle déclaré.

C'est sur le terrain des réponses que l'UMP peut se différencier de son modèle idéologique, estime Chantal Brunel: «Le temps n'est plus à la parole mais aux actes et aux décisions (...). Marine Le Pen n'a aucune solution à proposer. Nous, on doit montrer qu'on a des solutions.» «On doit assurer la sécurité en France et rassurer les Français», a-t-elle insisté.

La présidente du FN, elle, avait profité de sa visite au Salon de l'agriculture, le 25 février, pour renouer avec le discours anti-immigrés de son père. Alors que les éditorialistes s'interrogeaient sur son «virage républicain», elle a affirmé, à l'occasion des révoltes dans le monde arabe, que «l'Union européenne est totalement impuissante à nous protéger, il faut passer un accord bilatéral avec l'Espagne et l'Italie pour permettre à nos marines de préserver nos eaux territoriales et repousser dans les eaux internationales les migrants qui voudraient entrer en Europe».

Invitée le 1er mars sur RTL, elle a enfoncé le clou en affirmant qu'«on peut parfaitement repousser des bateaux dans les eaux internationales humainement», ajoutant: «Je crois qu'on va dire que je suis la seule à avoir le courage de prendre les décisions nécessaires pour sauvegarder l'intérêt de la France et des Français. Il n'y a rien de plus facile que de faire du compassionnel mais y a toujours quelqu'un qui paye le prix et ce sont les Français qui le payent.»

Rappelons que les personnes traversant la mer Méditerranée ne peuvent, légalement, pas être considérées comme étant «en situation irrégulière». D'une part, le «droit de quitter son pays» figure parmi les libertés reconnues dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, d'autre part, ces personnes sont susceptibles de demander l'asile une fois arrivées à destination.

Rappelons que la France, à la différence de la Libye, est signataire de la convention de Genève pour les réfugiés de 1951 qui empêche les États d'expulser ou de refouler les réfugiés «de quelque manière que ce soit».

Rappelons que ces personnes risquent leur vie (voir l'application sur les morts aux frontières de l'Europe réalisée par Owni) et qu'il existe des règles codifiées à l'échelon international de sauvetage en mer.

Il n'y a pas que Chantal Brunel pour s'approprier les thèmes du FN, les questions migratoires étant propices au brouillage entre la droite et l'extrême droite. De même que Marine Le Pen vient de traduire les soulèvements populaires sur la rive sud de la Méditerranée en «grand danger (...) d'être confronté demain à une gigantesque vague d'immigration clandestine», Nicolas Sarkozy, le chef de l'État, a mis en garde contre des «flux migratoires» qui pourraient être «incontrôlables». Et a posté Claude Guéant, le nouveau ministre de l'intérieur, à Nice pour surveiller la «vague».

Mediapart
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Message  verié2 Mer 9 Mar - 18:08


Vals
Une députée UMP, Chantal Brunel, ancienne porte-parole du parti majoritaire, a été prise en flagrant délit de vol à la tire des idées du Front national, mardi 8 mars,

Je l'ai vue à la TV. C'était assez effrayant d'entendre ça. Même Marine le Pen s'applique pour le moment à ne pas dire les choses de cette façon. C'est donc la surenchère permanente.

Pour ce qui est de l'article de LO de 1990, tout ce qui est écrit est juste. Mais il s'est écoulé 20 ans depuis cet article. Certes, le FN n'a pas formé de milices de chemises brunes (ou noires), mais la crise est passée par là et, même si elle est derrière nous d'après les économistes, la situation des classes populaires s'est pas mal aggravée depuis 1990. La xénophobie a pris un tour plus ciblé et son axe essentiel est devenu l'islamophobie. Le FN a su se mettre au goût du jour et recentrer un peu son discours pour se présenter comme républicain, laïque, féministe, voire social (voir le texte de Thibault à ce sujet.)

Il semble, mais il faudrait une étude pointue pour le vérifier, que le FN a mordu sur des couches sociales un peu différentes de celles décrites par LO.

La situation n'est donc pas exactement la même qu'en 1990 et elle exige une réponse.

verié2

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Message  Gayraud de Mazars Mer 9 Mar - 20:31

Salut Vals,

Je souhaiterai savoir si LO a produit récemment un document public, de fond, sur le FN, infirmant ou confirmant l'analyse éditée ici, en 1990... Car il me semble y avoir eu quant au FN, pas sur la nature de cette organisation, mais son développement notament dans le monde salarié des évolutions dans l'ancrage, peut être peu en terme militant, mais certaines en terme idéologique...

Fraternellement,
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Message  verié2 Mer 9 Mar - 20:48

L'orientation de MLP se confirme. Elle n'a pas hésité à déclarer - déclarations reprises par de nombreuses chaînes TV - qu'on avait employé "des méthodes fascistes" (sic) pour l'empêcher de parler sur Radio J, où elle devait être invitée. Elle revendique le droit de s'exprimer sur cette radio communautaire et souligne que "nos compatriotes juifs n'ont rien à redouter du FN, bien au contraire". Bref, elle s'applique à se positionner comme philosémite chaque fois qu'elle en a l'occasion pour se donner une image encore plus respectable. Et bien évidemment elle fait ouvertement appel aux Sionistes, qui ne peuvent que se réjouir de son islamophobie...

On se souvient que voici déjà quelques années, le président du CRIF s'était réjoui du score de Le Pen qui "allait inciter les Arabes à se tenir tranquilles" dans une interview accordée à un journal israëlien. Avec Le Pen père, connu pour ses vannes antisémites, l'opération était un peu délicate, mais avec la fille ça risque de marcher...

verié2

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Message  Vals Mer 9 Mar - 21:05

Gayraud de Mazars a écrit:Salut Vals,

Je souhaiterai savoir si LO a produit récemment un document public, de fond, sur le FN, infirmant ou confirmant l'analyse éditée ici, en 1990... Car il me semble y avoir eu quant au FN, pas sur la nature de cette organisation, mais son développement notament dans le monde salarié des évolutions dans l'ancrage, peut être peu en terme militant, mais certaines en terme idéologique...

Fraternellement,
GdM

Un article un peu plus récent, mais j'en chercherai d'autres bien que, comme je le disais plus haut, les fondamentaux de l'article de juin 90 , me semblent continuer de coller à la réalité, même si les deux dernières décennies n'on fait qu'enkyster davantage le phénomène .
Le désarroi des classes populaires, les reculs du mouvement ouvrier et de la conscience de classe ne font que renforcer le poids des préjugés et des replis réactionnaires dans certains secteurs du prolétariat :

Combattre le Front national ou parader devant lui ?
A l’approche des élections législatives de 1998, le débat politique se polarise de plus en plus autour du FN. A droite comme à gauche.

A droite parce que l’influence électorale du FN, avec ses 15 % pronostiqués par les sondages, risque d’empiéter sur les scores des candidats de la majorité actuelle et peut perturber quelque peu les données dans nombre de circonscriptions.

Quant à la gauche, et en particulier à sa composante principale, le Parti socialiste, elle a trouvé là un thème opportun pour rénover son image, sur un terrain qui offre l’avantage de permettre d’agir prudemment pour l’instant sans que cela l’amène à contester les intérêts et les prérogatives de la bourgeoisie, même en parole.

Les manifestations contre le Front national se sont multipliées ces derniers mois. En particulier à Strasbourg, où il tenait son congrès. Même la droite y a fait une symbolique démarche protestataire, se montrant avec quelques dizaines d’élus dans les rues de la capitale alsacienne. Le même jour, à une autre heure, avait lieu une manifestation nettement plus importante qui rassemblait entre 30 000 et 50 000 personnes, au sein de laquelle s’étaient glissés les leaders de la gauche, Jospin, Hue, Voynet, Krivine et quelques autres. Il n’en a pas fallu plus pour que la majeure partie des commentateurs, et pas seulement ceux qui passent pour être de gauche, affirment y voir le point de départ d’un « âge nouveau de la politique », « l’émergence d’une nouvelle force, l’apparition d’une nouvelle génération militante ». Et chacun de décrire le pittoresque de cette foule, jeune, colorée, imaginative dans ses slogans, en un mot sympathique et bon enfant venue protester contre un Front national qui lui n’était ni l’un, ni l’autre. Mais derrière ces clichés journalistiques, on retrouve autre chose : la volonté politique des leaders de la social-démocratie de brouiller les cartes et de laisser croire, puisque la politique politicienne n’a en ce moment pas très bonne presse, que ces démonstrations festives et folkloriques tiennent lieu d’action efficace contre le FN. Cela permettra aux politiciens professionnels, qui ne sont pas dupes de ces discours, de reprendre l’initiative le moment venu, quand on en sera enfin revenu pour eux aux choses sérieuses, dans un an, au moment des élections législatives de 1998.

L’autre caractéristique de ce rassemblement, lié à ce premier aspect, et lui aussi souligné par les commentateurs pour s’en féliciter, était sa dominante apolitique pour ne pas dire anti-politique. Cela paraissait ravir tout le monde, y compris les leaders de la gauche qui ne se sont pas le moins du monde offusqués d’être parfois replacés en queue de cortège - quelle importance d’ailleurs pour eux puisque ce sont eux que les télévisions filment et à qui on demande de faire les commentaires , voire même conspuée, comme le fut par exemple Jospin à quelques endroits du parcours. N’était- ce pas, ont-ils déclaré les uns et les autres, l’expression d’une « démarche citoyenne », selon un mot qui fait fureur ces temps-ci ? Cette mode-là n’est pas, elle non plus, innocente. Elle est destinée à laisser croire qu’il y a, d’un côté les citoyens, ou encore les républicains, et de l’autre ceux qui ne le sont pas. Dans un camp Jospin, Hue, Voynet, Krivine et, pourquoi pas, ces élus de droite qui s’opposent aujourd’hui à Le Pen, et dans l’autre, Le Pen et ses partisans. Du « Front républicain » au « Rassemblement citoyen » il peut, si les circonstances s’y prêtent, n’y avoir qu’une nuance. Cette façon de parler ne contribue pas à clarifier les choses pour l’opinion, mais pour les politiciens qui pratiquent ce langage et qui, eux, savent ce que les mots veulent dire, elle a pour fonction de gommer les frontières politiques et encore plus, bien évidement, les frontières de classe. Cela n’est donc pas simplement une ambiguïté de vocabulaire, mais un choix politique significatif.

Il y avait parmi les milliers de gens qui se sont retrouvés dans les rues de Strasbourg ou d’autre villes auparavant, nombre de manifestants qui pensaient sincèrement qu’en défilant de la sorte, ils contribuaient à freiner la montée des idées de l’extrême droite. Encore qu’il faille beaucoup de naïveté pour croire qu’un défilé, même nombreux, qu’il soit joyeux comme celui de Strasbourg ou grave, ou encore qu’un pique-nique à quelques centaines de mètres du lieu où le FN tient ses assises, puissent entraver le développement de son influence. Mais, de toute façon, c’est une illusion propagée, entretenue par les dirigeants politiques de la gauche.

Il ne suffit pas de crier des slogans dénonciateurs montrant que les idées du Front national sont odieuses même si c’est vrai -, de le proclamer sur des banderoles, pour que Le Pen et ses acolytes baissent le ton, rasent les murs et se retrouvent isolés. Car si le Front national a connu l’essor que l’on sait, c’est moins aux travers des thèmes qu’il a développés dans ses discours, aussi scandaleux soient-ils, que parce que, depuis quinze ans maintenant, ces idées ont trouvé le terreau sur lequel elles ont pu se développer, en particulier dans les milieux populaires. Et ce terreau s’est constitué à partir du discrédit, dans l’opinion, du monde politicien, alimenté par ces scandales répétés qui révèlent la corruption, la vénalité, les chaînes de complicités qui unissent les politiciens entre eux et qui les relient au monde des affaires. Mais c’est aussi et surtout le développement, la permanence du chômage et ses corollaires, la misère, la précarité croissante.

C’est un constat que sociologues, économistes et politiciens de tous bords, qui ont leur part de responsabilité dans cette situation, savent fort bien faire. Mais en se gardant d’aller au-delà, sans proposer de mesures pour vaincre effectivement le chômage, sans offrir des objectifs qui aideraient le monde du travail à reprendre l’initiative, sur le terrain social et, par voie de conséquence, sur le terrain politique. Ce serait pourtant la seule politique qui permettrait de couper l’herbe sous le pied à l’extrême droite. Mais si les dirigeants politiques ne la proposent pas, ce n’est pas par manque d’imagination, mais par choix politique et surtout par choix social. Car une telle politique signifierait que l’on s’en prenne aux profits des capitalistes, à leurs biens, que l’on incite les travailleurs et la population laborieuse à contester aux bourgeois leur pouvoir sur l’économie. Elle consisterait à imposer aux dirigeants de l’État, par la force collective de la classe ouvrière, des mesures qu’ils ne prendraient pas autrement, parce qu’ils sont au service politique du patronat.

La droite n’a pas, cela va de soi, une telle politique. Mais la gauche ne l’a pas plus. Sans même vouloir revenir sur le passé, pourtant édifiant à cet égard, il suffit de constater le caractère timoré et dérisoire des propositions sociales et économiques du PS. Non, ni le PS ni ses futurs alliés annoncés, et ceux qui rêvent d’en être, ne veulent préparer les travailleurs à se donner les seuls objectifs qui permettraient de s’attaquer au chômage, à la misère, et du coup à l’influence du FN, en particulier dans les milieux populaires.

Du coup, ces manifestations de rue, ces pétitions multiples et variées sont pain béni pour sauver la mise de la gauche, pour lui permettre d’occuper le terrain, de donner le change auprès de ceux qui lui reprochent de rester inerte. Même quand les initiatives ne sont pas le fait des états-majors de cette gauche, même lorsque les dirigeants de cette gauche donnent l’impression d’être à la traîne et le sont sans doute réellement dans certains cas. Que leur importe ! Ils savent bien qu’au bout du compte, ils sont les mieux placés pour engranger politiquement les fruits des mobilisations actuelles. Pour reprendre l’un des slogans qui figurent sur des affiches brandies par les manifestants anti-FN qui disent : « si tu ne t’occupes pas du FN, celui-ci s’occupera de toi », on peut tout autant dire « si tu ne t’occupes pas de politique, les politiciens sauront s’occuper de la faire pour toi », et pour nombre de ceux qui manifestaient à Strasbourg ou ailleurs, « le PS saura s’occuper de toi » en temps utile.

« Même si cela risque de se produire » entend-on dire, « néanmoins ce qui se fait aujourd’hui peut constituer un tremplin, une amorce qui peut ouvrir la voie à des mouvements plus amples, plus puissants et, du coup, redonner confiance aux hésitants, en faire hésiter d’autres. Faisons ce pari, car de toute façon, cela ne peut faire de mal. C’est mieux que rien... » Tenir ce langage, c’est faire une erreur politique, lourde de danger, pour ceux qui y croient sincèrement. Mais pour ceux qui n’y croient pas, les journalistes et surtout les dirigeants politiques, c’est encore une fois une duperie, voire une trahison. C’est à partir de ce type de raisonnement que l’on reprochait à Arlette Laguiller en 1981 de dénoncer le rôle que s’apprêtaient à jouer Mitterrand, les socialistes et le PCF qui s’était acoquiné avec eux. On expliquait aussi, à l’époque, qu’il ne fallait pas briser un élan que la victoire de Mitterrand allait sans doute provoquer... à son insu. C’était déjà une façon de dire « c’est mieux que rien, ça ne peut pas faire de mal », ou encore « faisons le pari, car qui ne tente rien n’a rien ». On a pu voir le résultat de ceux qui ont « tenté l’expérience » la plupart du temps à la place des travailleurs, mais en leur nom.

Mais il y a plus grave. Dire que ces manifestations sont mieux que rien, c’est laisser croire que si la gauche revenait au gouvernement dans un an, les conditions deviendraient plus favorables pour combattre le Front national. C’est faux. Ce serait même tout le contraire. Car c’est alors qu’un scénario, malheureusement déjà expérimenté à partir de 1981, se mettrait de nouveau en place. Car cette gauche, qui se présente aujourd’hui comme partie prenante du combat contre l’extrême droite, referait ce qu’elle a déjà fait, même si elle se plaît à répéter qu’elle « ne veut pas refaire ce qui a échoué ». Elle s’inclinerait une nouvelle fois devant le patronat, au nom du réalisme, en invoquant les impératifs de l’économie, peut-être avec d’autres mots, mais même cela n’est pas sûr. Elle continuerait à subventionner les entreprises, une façon hypocrite de subventionner les détenteurs de capitaux. Elle laisserait faire les licenciements, au nom, cette fois encore des dures nécessité de la concurrence, alimentant la rancoeur dans les milieux populaires, c’est-à-dire le nombre de ceux qui, déçus une nouvelle fois, risquent de tourner leurs espoirs vers le FN.

La responsabilité des révolutionnaires n’est pas de raviver les illusions anciennes, mais au contraire de mettre en garde les travailleurs, de ne cultiver aucune des ambiguïtés qui leur laisseraient croire que cette gauche-là est de leur côté alors qu’elle gouvernera contre eux. Le clarté n’est certes pas suffisante pour combattre avec efficacité l’extrême droite, mais elle est une condition nécessaire, indispensable.


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Message  Vals Mer 9 Mar - 21:45

Lutte Ouvrière n°2223 du 11 mars 2011

Front National : Un parti radicalement antiouvrier

Parmi les commentaires suscités par la publication de sondages donnant Marine Le Pen en tête des postulants pour la présidentielle de 2012, on a entendu un fatras de contre-vérités. Entre autres, on entend dire que le Front National serait un parti ouvrier, le premier même ajoutent certains. Et les politologues livrent chiffres sur chiffres.

Que des salariés, des ouvriers votent pour le FN, certains depuis longtemps, d'autres plus récemment, c'est un fait. Mais ce qu'on ne peut pas dire de ce parti, c'est qu'il défende les intérêts du monde du travail, ni les revendications les plus immédiates, ni celles qui sont plus générales, pas plus qu'il ne défend, comme il le prétend, les travailleurs « français » qu'il essaye de dresser contre ceux qui ne le sont pas.

Toute l'histoire de ce parti en est l'illustration. Lors du mouvement contre la prétendue réforme des retraites de l'automne dernier, il était aux abonnés absents, ayant préféré mettre en berne son programme. En effet, au moment où les travailleurs étaient en lutte contre le report de l'âge de la retraite à 62 ans, on pouvait y lire, quelque temps auparavant : « Nous préconisons le retour à 65 ans de l'âge légal de la retraite, pour tenir compte de la réalité des parcours (entrées tardives sur le marché du travail, périodes de chômage...) après quarante annuités de cotisation. Par ailleurs, nous donnerons la liberté aux Français de travailler au-delà s'ils le désirent. »

Ainsi encore, et jusqu'à une date récente, le FN dénonçait l'impôt sur la fortune, l'ISF, comme étant un « trompe-l'œil, davantage symbolique qu'utile, facteur de délocalisation des capitaux dans le cas de participations dans des entreprises à faible résultat ».

Récemment, Le Pen (père), président « d'honneur » du Front National, déclarait sur France-Inter : « le Front National a toujours été (...) pour la réduction du nombre considérable de fonctionnaires dans notre pays ». Effectivement, le programme du Front National affirme vouloir « diminuer le poids de l'État français, que ce soit au niveau des réglementations, mais aussi de ses dépenses : non-remplacement des départs en retraite des fonctionnaires, privatisation de certains services, introduction du mérite ». Et fin février, Le Pen (la fille cette fois) dans un message s'adressait à ces mêmes fonctionnaires, sans bien entendu condamner la réduction des effectifs dans la Fonction publique, se contentant de conclure qu'elle se prononçait pour un « État fort ».

Aux fonctionnaires, elle propose un État fort ; aux travailleurs, elle offre un syndicalisme « libre ». Ce qualificatif accolé au mot syndicat évoque des syndicats d'autant plus inféodés aux patrons qu'ils sont indépendants des travailleurs. Ainsi le FN déclarait en 2006 : « Alors qu'ils ne représentent que 5 % des salariés, on peut se demander comment les syndicats dits représentatifs ont autant de pouvoir, allant jusqu'à faire échec à la loi sur le CPE pourtant votée par une Assemblée nationale élue par le peuple. » Depuis, les positions du FN, soi-disant rénové, n'ont pas changé. Il s'indigne de la situation minoritaire des syndicats. Mais il trouve légitime le pouvoir d'une minorité, bien inférieure à 5 % : celle des grands patrons qui décident de tout.

Marine Le Pen continue donc à cultiver les préjugés, tout comme son père, et comme ces politiciens qui naviguent dans les eaux fangeuses du racisme et de la xénophobie. Cela lui permet de se donner à bon compte une allure radicale. Pour le monde ouvrier, en être dupe serait mortel.

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Message  verié2 Jeu 10 Mar - 9:09


Texte LO de 1998
C’est à partir de ce type de raisonnement que l’on reprochait à Arlette Laguiller en 1981 de dénoncer le rôle que s’apprêtaient à jouer Mitterrand, les socialistes et le PCF qui s’était acoquiné avec eux. On expliquait aussi, à l’époque, qu’il ne fallait pas briser un élan que la victoire de Mitterrand allait sans doute provoquer... à son insu.

Si j'ai bonne mémoire, parmi les affiches de LO de 1981, il y avait "Pas une voix ne doit manquer à Mitterrand" - ou quelque chose d'approchant. Alors, faut tout de même pas pousser.

Dans ce texte, qui est avant tout dirigé contre les autres "gauchistes", et en particulier la LCR, il y a plusieurs aspects :
-L'agitation anti FN est stérile et ne fait pas reculer ses idées.
-Ce genre d'antifascisme stérile sert la gauche, dont la politique nourrit le développement du FN.

Il y a une part de juste dans cette analyse, surtout en ce qui concerne la gauche. Ce qui n'a pas empêché LO de faire voter Mitterrand (bis) et de s'allier et de participer à l'union de la gauche au niveau municipal, parfois avec des gens de gauche particulièrement pourris comme Guérini (Marseille) ou Gérin (Vénissieux) - et on sait que, si un politicien fait le jeu du FN, c'est bien Gérin avec ses campagnes sécuritaires et anti-burqa ! Donc, il y a loin du discours de LO à sa pratique.

Mais, au delà de cette critique, en partie juste, des "anti-fascistes" de l'époque, ce qui me semble le plus gênant dans les positions de LO, c'est qu'il en découle qu'il n'y a rien d'autre à faire que de continuer exactement la même politique (bulletins de boîte, syndicalisme, recrutement, formation, fêtes, élections) comme si rien ne se passait. Or, il me semble que, à côté de l'agitation anti-fasciste incantatoire (dénoncée par LO de façon parfois un peu caricaturale) et inefficace, il y aurait une vraie politique antifasciste de classe à mener. Et pourquoi refuser d'essayer de mobiliser les jeune révoltés par le FN, mais qui attendent autre chose que d'être vus en liaison par LO une fois par semaine dans un bistro ? LO a bien soutenu NPNS, censée mener la lutte contre le machisme en banlieue. La lutte contre le fascisme ne pourrait-elle pas justifier le même soutien ? (Que LO se soit plantée et que NPNS n'ait été qu'une coquille vide est un autre sujet.)

Un des éléments qui pourraient faire reculer le FN, ce serait la capacité des révolutionnaires à proposer des perspectives radicales à la classe ouvrière et aux parties de la populations les plus démunies. Pour cela, il faudrait qu'ils soient capables de surmonter leurs divisions, leur sectarisme et de s'unir. Ce serait certainement un des moyens les plus efficaces. Car, un des raisons pour lesquelles certains travailleurs se tournent vers le FN, c'est l'illusion que c'est ce parti pourri qui va bouleverser l'ordre social. Ils se disent :"On a tout essayé, alors pourquoi pas le FN ? On verra bien etc." Alors qu'il n'y a rien de crédible en face pour le moment.

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Message  Invité Jeu 10 Mar - 14:14

verié2 a écrit:Un des éléments qui pourraient faire reculer le FN, ce serait la capacité des révolutionnaires à proposer des perspectives radicales à la classe ouvrière et aux parties de la populations les plus démunies. Pour cela, il faudrait qu'ils soient capables de surmonter leurs divisions, leur sectarisme et de s'unir. Ce serait certainement un des moyens les plus efficaces. Car, un des raisons pour lesquelles certains travailleurs se tournent vers le FN, c'est l'illusion que c'est ce parti pourri qui va bouleverser l'ordre social. Ils se disent :"On a tout essayé, alors pourquoi pas le FN ? On verra bien etc." Alors qu'il n'y a rien de crédible en face pour le moment.
Une initiative qui me semblerait assez basique et souhaitable : que LO et NPA mettent en commun leurs imprimeries pour le tirage à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires d'un 4 pages commun, qui serait diffusé simultanément dans des centaines d'entreprises en France, et qui expliquerait aux travailleurs qui sont les démagogues bourgeois Le Pen, Gollnisch, Zemmour et Cie, et ce qu'impliquerait pour tous les travailleurs l'application du programme politique et économique de l'extrême droite. Un 4 pages qui insisterait sur la nécessité de l'unité de tous les exploités, par-delà les préjugés qu'on cherche à leur mettre dans le crâne pour les diviser.

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Message  nico37 Jeu 10 Mar - 14:33

Byrrh a écrit:
verié2 a écrit:Un des éléments qui pourraient faire reculer le FN, ce serait la capacité des révolutionnaires à proposer des perspectives radicales à la classe ouvrière et aux parties de la populations les plus démunies. Pour cela, il faudrait qu'ils soient capables de surmonter leurs divisions, leur sectarisme et de s'unir. Ce serait certainement un des moyens les plus efficaces. Car, un des raisons pour lesquelles certains travailleurs se tournent vers le FN, c'est l'illusion que c'est ce parti pourri qui va bouleverser l'ordre social. Ils se disent :"On a tout essayé, alors pourquoi pas le FN ? On verra bien etc." Alors qu'il n'y a rien de crédible en face pour le moment.
Une initiative qui me semblerait assez basique et souhaitable : que LO et NPA mettent en commun leurs imprimeries pour le tirage à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires d'un 4 pages commun, qui serait diffusé simultanément dans des centaines d'entreprises en France, et qui expliquerait aux travailleurs qui sont les démagogues bourgeois Le Pen, Gollnisch, Zemmour et Cie, et ce qu'impliquerait pour tous les travailleurs l'application du programme politique et économique de l'extrême droite. Un 4 pages qui insisterait sur la nécessité de l'unité de tous les exploités, par-delà les préjugés qu'on cherche à leur mettre dans le crâne pour les diviser.
Excellente proposition à laquelle pourraient se joindre d'autres organisations clairement anticapitalistes et faisant déjà un travail de boîtes... ça ferait un buzz au niveau journalistique et ça enterrait les vaines polémiques Exclamation

Le Front National a annoncé aujourd'hui la création d'une "association de défense" AFP 10/03/2011 | Mise à jour : 11:59

Le Front National a annoncé aujourd'hui la création d'une "association de défense" - le Cercle National de Défense des Travailleurs Syndiqués - des militants du FN qui subissent au sein de leurs syndicats "discriminations politiques et exclusions".

"Face aux discriminations politiques qui sévissent au sein de certaines organisations syndicales françaises et face aux exclusions dont sont victimes des militants du FN, nous avons décidé de créer une association de défense des intérêts sociaux, moraux et juridiques de ceux-ci", indique le FN dans un communiqué.

Ce Cercle National de Défense des Travailleurs Syndiqués, qui "n'est pas un syndicat", précise le communiqué, permettra aux militants FN de "se regrouper, indépendamment de leur appartenance syndicale, pour assurer une défense et une riposte aux intolérables atteintes aux principes démocratiques dont se rendent coupables les grandes centrales syndicales".

Cette décision fait suite à l'annonce hier par Force Ouvrière de retirer son mandat à une déléguée régionale FO, après avoir appris par le quotidien La Voix du Nord qu'elle était candidate FN aux élections cantonales. Le patron de la CGT Bernard Thibault, le même jour, a rappelé aux responsables de son organisation que "les principes" et "valeurs" de la confédération étaient incompatibles avec les thèses du Front national comme son concept de "préférence nationale", recommandant à cet égard une "grande vigilance", dans un courrier interne.

Cette mise au point du leader cégétiste intervenait après que sa centrale eut suspendu le mois dernier Fabien Engelmann, secrétaire du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange (Moselle), qui avait annoncé sa candidature aux cantonales sous l'étiquette FN.


Dernière édition par nico37 le Jeu 10 Mar - 14:40, édité 1 fois

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Message  Invité Jeu 10 Mar - 14:39

nico37 a écrit:
Byrrh a écrit:
verié2 a écrit:Un des éléments qui pourraient faire reculer le FN, ce serait la capacité des révolutionnaires à proposer des perspectives radicales à la classe ouvrière et aux parties de la populations les plus démunies. Pour cela, il faudrait qu'ils soient capables de surmonter leurs divisions, leur sectarisme et de s'unir. Ce serait certainement un des moyens les plus efficaces. Car, un des raisons pour lesquelles certains travailleurs se tournent vers le FN, c'est l'illusion que c'est ce parti pourri qui va bouleverser l'ordre social. Ils se disent :"On a tout essayé, alors pourquoi pas le FN ? On verra bien etc." Alors qu'il n'y a rien de crédible en face pour le moment.
Une initiative qui me semblerait assez basique et souhaitable : que LO et NPA mettent en commun leurs imprimeries pour le tirage à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires d'un 4 pages commun, qui serait diffusé simultanément dans des centaines d'entreprises en France, et qui expliquerait aux travailleurs qui sont les démagogues bourgeois Le Pen, Gollnisch, Zemmour et Cie, et ce qu'impliquerait pour tous les travailleurs l'application du programme politique et économique de l'extrême droite. Un 4 pages qui insisterait sur la nécessité de l'unité de tous les exploités, par-delà les préjugés qu'on cherche à leur mettre dans le crâne pour les diviser.
Excellente proposition à laquelle pourraient se joindre d'autres organisations clairement anticapitalistes et faisant déjà un travail de boîtes... ça ferait un buzz au niveau journalistique et ça enterrait les vaines polémiques Exclamation
Être "clairement anticapitaliste", c'est lutter pour la révolution prolétarienne, non ? Et ça, à une certaine échelle, il n'y a guère que LO et une partie des militants du NPA qui y sont favorables.

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Message  Gauvain Jeu 10 Mar - 15:21

Byrrh a écrit:
verié2 a écrit:Un des éléments qui pourraient faire reculer le FN, ce serait la capacité des révolutionnaires à proposer des perspectives radicales à la classe ouvrière et aux parties de la populations les plus démunies. Pour cela, il faudrait qu'ils soient capables de surmonter leurs divisions, leur sectarisme et de s'unir. Ce serait certainement un des moyens les plus efficaces. Car, un des raisons pour lesquelles certains travailleurs se tournent vers le FN, c'est l'illusion que c'est ce parti pourri qui va bouleverser l'ordre social. Ils se disent :"On a tout essayé, alors pourquoi pas le FN ? On verra bien etc." Alors qu'il n'y a rien de crédible en face pour le moment.
Une initiative qui me semblerait assez basique et souhaitable : que LO et NPA mettent en commun leurs imprimeries pour le tirage à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires d'un 4 pages commun, qui serait diffusé simultanément dans des centaines d'entreprises en France, et qui expliquerait aux travailleurs qui sont les démagogues bourgeois Le Pen, Gollnisch, Zemmour et Cie, et ce qu'impliquerait pour tous les travailleurs l'application du programme politique et économique de l'extrême droite. Un 4 pages qui insisterait sur la nécessité de l'unité de tous les exploités, par-delà les préjugés qu'on cherche à leur mettre dans le crâne pour les diviser.
En soit ça pourrait être une bonne idée, mais LO et le NPA n'ont pas vraiment la même analyse du phénomène "FN"... ni la même analyse et la même délimitation du "racisme"... Donc pour faire un 4-pages, ça serait un peu compliqué quand même...
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Message  verié2 Jeu 10 Mar - 15:31

Editer et diffuser massivement un tract unitaire sur des bases de classe, et pourquoi pas une campagne d'affiches contre la xénophobie, ne serait pas inutile, mais il faudrait surtout être capables de parler d'une seule voix pour apparaître comme une alternative. Je sais, c'est difficile, et ça fait parfois ricaner. Cela serait pourtant plus nécessaire que jamais.

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Message  nico37 Jeu 10 Mar - 15:42

verié2 a écrit:Editer et diffuser massivement un tract unitaire sur des bases de classe, et pourquoi pas une campagne d'affiches contre la xénophobie, ne serait pas inutile, mais il faudrait surtout être capables de parler d'une seule voix pour apparaître comme une alternative. Je sais, c'est difficile, et ça fait parfois ricaner. Cela serait pourtant plus nécessaire que jamais.
A la limite mais c'est difficile à gérer, un A3 R/V où chaque orga présente ses positions et interpelle le lecteur...

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Message  yannalan Jeu 10 Mar - 17:07

Le problème, c'est qu'en dehors des milieux militants, les gens ont du mal à lire plus d'une demi-page A4, sauf si elle est bien illustrée.
Faudrait aussi éviter le côté "prêche moral" qu'on a l'habitude d'entendre à gauche.
Pas facile à rédiger !

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Message  Vals Jeu 10 Mar - 23:38

yannalan a écrit:Le problème, c'est qu'en dehors des milieux militants, les gens ont du mal à lire plus d'une demi-page A4, sauf si elle est bien illustrée.
Faudrait aussi éviter le côté "prêche moral" qu'on a l'habitude d'entendre à gauche.
Pas facile à rédiger !

Bien vu et bien dit, même ce n'a rien de très excitant......
Une fois de plus , croire au gadget, même diffusé en nombre, c'est un substitut un peu ridicule au travail quotidien , pas toujours bandant, qui consiste à s'adresser aux travailleurs sans forcemment se fier au nombre de papiers "diffusés" et pas forcemmenbt lus ou compris....
comme d'habitude, pas de raccourcis possibles....
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Message  Invité Ven 11 Mar - 1:20

Toujours, invariablement, le même mépris hautain. Vals en vient à se caricaturer lui-même...

Cette évocation d'un tract national exprimant de façon claire ce que le FN réserverait aux travailleurs, c'est "gadget". A ce genre de petit jeu, on peut dire cela de beaucoup de choses : des bulletins d'élus régionaux ou européens édités il y a quelques années par LO, ou même de son hebdomadaire !

A vrai dire, le problème de Vals, c'est que tout ce qui lui semble un peu différent du travail habituel de son organisation lui paraît "gadget".
Moi, je ne prends pas pour un gadget chaque initiative qui cherche à faire en sorte que des travailleurs gardent dans un coin de la tête, pour tout de suite ou pour plus tard, des informations et des arguments qui pourraient peut-être leur éviter d'être encore plus dans la mouise.
Et dire cela, ce n'est pas mépriser le travail régulier d'intervention, qui est indispensable.

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Message  Vals Ven 11 Mar - 1:49

Byrrh a écrit:Toujours, invariablement, le même mépris hautain. Vals en vient à se caricaturer lui-même...

Cette évocation d'un tract national exprimant de façon claire ce que le FN réserverait aux travailleurs, c'est "gadget". A ce genre de petit jeu, on peut dire cela de beaucoup de choses : des bulletins d'élus régionaux ou européens édités il y a quelques années par LO, ou même de son hebdomadaire !

A vrai dire, le problème de Vals, c'est que tout ce qui lui semble un peu différent du travail habituel de son organisation lui paraît "gadget".
Moi, je ne prends pas pour un gadget chaque initiative qui cherche à faire en sorte que des travailleurs gardent dans un coin de la tête, pour tout de suite ou pour plus tard, des informations et des arguments qui pourraient peut-être leur éviter d'être encore plus dans la mouise.
Et dire cela, ce n'est pas mépriser le travail régulier d'intervention, qui est indispensable.

Aucun mépris, hautain ou pas, de ma part....
Simplement des priorités, des choix d'intervention et la volonté de ne pas se leurrer sur des opérations qui ne rassurent que ceux qui veulent l'être sur le poids de nos interventions.
Mais si tu veux le prendre sur ce ton, libre à toi....Yacafaucon...!
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Message  Invité Ven 11 Mar - 1:59

Vals a écrit:Aucun mépris, hautain ou pas, de ma part....
Simplement des priorités, des choix d'intervention et la volonté de ne pas se leurrer sur des opérations qui ne rassurent que ceux qui veulent l'être sur le poids de nos interventions.
Mais si tu veux le prendre sur ce ton, libre à toi....Yacafaucon...!
Très drôle.

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Message  Roseau Ven 11 Mar - 2:48

Byhrr exprime la préocupation d'une grande partie de notre classe.

La course est engagée entre la résolution capitaliste de la crise, au besoin par les méthodes fascistes;
et la sortie de bon sens, mettre la production au service des besoins durables. Appelez ça comme vous voudrez...

C'est ce que dit aussi le camarade Bouffon Vert, de plus en plus pertinent, car pragmatique et vif...
un front Anti-K (socialiste, de la dignité, peu importe le nom) s'impose dans la crise.

Le message est commun à tout ce qu'il y a de "progressiste", autrement dit lié à notre classe, le Travail!
Ce message, c'est: c'est le capital, que défend le FN et l'UMP, qui nous foutent dans la merde.
Il faut exproprier le capital, mettre l'économie au service des besoins de tous , pour la liberté de chacun!

NPA, LO, libertaires et j'en passe sont d'accord!
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Message  Invité Ven 11 Mar - 2:57

Je sais pas si Byrrh exprime la préoccupation d'une grande partie de notre classe, mais ce soir, il en a ras le cul de lire les mêmes formules suffisantes de "professeurs rouges" qui se prennent pour les derniers communistes du monde.

Je sais pas pourquoi je me fais chier à me prendre la tête sur ce forum. Ça n'a pas le moindre intérêt de donner la réplique à des bourriques.

Yannalan a écrit:Le problème, c'est qu'en dehors des milieux militants, les gens ont du mal à lire plus d'une demi-page A4, sauf si elle est bien illustrée.
Ah, et puis ça, franchement, on s'en passerait bien ! Non, les travailleurs ne sont pas des demeurés analphabètes. Y'a même plein d'ouvriers qui lisent plus que certains étudiants, le saviez-vous ?
Quel mépris...

A force de rabâcher sans cesse que c'est vraiment trop la merde aujourd'hui, que c'était mieux quand vous aviez encore des cheveux, vous en arrivez à dire de sacrées conneries, quand même.

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Message  verié2 Ven 11 Mar - 9:16


Libération
Comment Le Pen drague les électeurs populaires
decryptage
Le Front national s’est approprié des thèmes traditionnels de la gauche. Avec succès.
Par CHRISTOPHE FORCARI


Marine Le Pen, championne toute catégorie chez les ouvriers et les employés ! Loin devant Martine Aubry et Nicolas Sarkozy. Et la présidente du Front national bénéficie encore d’une marge de progression non négligeable dans ces deux catégories sociales. Car le FN, avec sa nouvelle présidente, a modifié son discours pour se présenter comme un parti de «droite, nationale, sociale et populaire» selon la formulation de Marine Le Pen et non plus comme une formation d’extrême droite. En investissant le terrain du social, de la défense de la laïcité, de la puissance publique, de la défense des services publics de proximité et des fonctionnaires, des thèmes chers à la gauche, Le Pen peut espérer ramener vers le FN des électeurs venus d’autres horizons. «C’est autour de ces nouvelles thématiques que les transferts électoraux se feront», assure le sociologue Sylvain Crépon.

Selon la Sofres, parmi les électeurs de Marine Le Pen, 23% se disent proches de l’extrême gauche et 36% chez les personnes sans préférence partisane. «Elle récupère le déboussolement politique des électeurs et peut donc mobiliser une partie des abstentionnistes», poursuit Sylvain Crépon. Chez les ouvriers, elle obtient près de 20 points et 18 chez les employés. Les 65 ans la jugent également moins sulfureuse que son père. Pour Dominique Reynié, politologue et délégué général de la Fondation pour l’innovation politique, proche de l’UMP : «Entre 1981 et 1986, la première croissance du FN s’est fait au détriment de la gauche. Entre 1986 et 2002, il mord sur la droite. Depuis 2002, une nouvelle séquence vient de s’ouvrir où, pour dépasser les 20%, Marine Le Pen doit élargir son électorat vers la gauche. Mitterrand avait utilisé le FN pour piéger la droite mais ce piège s’est refermé sur Lionel Jospin en 2002. Marine Le Pen propose un discours structuré avec une vraie vision du monde et des principes. Une offre politique structurée qui permet à chacun de se le réapproprier et de se donner des réponses.». Décryptage des nouvelles thématiques frontistes version Marine Le Pen.

La laïcité. Pour la nouvelle dirigeante frontiste, la référence à la laïcité recouvre exactement son combat contre «l’islamisation de la société française». Pour elle, les prières de rue des musulmans sont comparables à une «nouvelle forme d’occupation», comme elle l’a déclaré lors de sa campagne pour son élection à la tête du FN. Elle joue de cette référence pour séduire des franges de la population sensibles à cette thématique comme les militants de Riposte laïque ou les Identitaires, deux groupes à l’origine des «apéros saucisson-pinard». Le départ des catholiques traditionalistes du FN derrière leur chef de file Bernard Anthony lui a facilité la tâche. Pour eux, la France restait, en effet, «la fille aînée de l’Église» et une partie de ses malheurs venaient justement de la perte de ses valeurs spirituelles provoquées par la loi de 1905.

La défense des fonctionnaires. Là aussi, Le Pen vise un public jusque-là peu réceptif aux thèses du Front national. Ces appels du pied en direction des fonctionnaires participent aussi à sa défense de «la restauration d’un État fort», y compris au sein de l’Éducation nationale, longtemps cible privilégiée des responsables frontistes. Elle n’a pas hésité à évoquer les «instituteurs hussards noirs de la République».

Le recours à la puissance publique. Jusqu’au milieu des années 90, le FN puise son inspiration auprès des néoconservateurs américains et britanniques et leurs théories libérales. Le FN défend alors un programme économique libéral et fustige l’interventionnisme de l’État dans la vie économique tout en réclamant un État fort en matière de sécurité. Marine Le Pen défend aujourd’hui une vision quasiment gaullienne de l’interventionnisme de l’État dans tous les domaines avec, en particulier, la défense d’une politique de grands travaux.

La défense des services publics. Elle se cumule, pour la présidente du FN, avec la dénonciation de l’Europe de Bruxelles. Selon Marine Le Pen, «l’Union européenne, en défendant les principes du libre-échange et du libéralisme, nous a imposé la suppression d’administrations d’État et de services dans tous les domaines de la vie publique comme la poste, la fermeture des tribunaux, la fermeture de petits collèges, de maternités, de centres hospitaliers». Un argumentaire jusque-là surtout défendu par la gauche radicale. Pour le FN d’antan, le discours se résumait à la dénonciation des «administrations pléthoriques», dignes de monstres soviétiques et de leurs «fonctionnaires inutiles».

A noter que dans un article du Monde d'hier, une "politologue" (qui ne cite pas ses sources) donne des éléments un peu différents sur l'évolution de l'électorat du FN, qui, selon elle, se serait beaucoup développé récemment parmi les "employés". (Elle classe les "précaires/petits boulots" dans cette catégorie.)

verié2

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Message  zée Ven 11 Mar - 17:03

Effectivement, le front national s'inspire de constats de gauche mais pour proposer quoi ?
Surtout qu'ils devraient commencer par le commencement s'il ne veulent plus se situer à l'extrême droite, à savoir devenir Républicain, ce qui est très loin d'être le cas. Ils doivent être mal éduqués cette bande de racaille de l'Histoire...

zée

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Message  Toussaint Sam 12 Mar - 3:10

devenir Républicain

Comme Sarko, Guéant, Chevènement, Pasqua, Gérin, Jules Ferry, Savorgnan de Brazza, Clemenceau, De Gaulle, et un paquet d'autres... Beûrk.

MLP est très républicaine dans ses discours, au contraire, dans la grande tradition républicaine française, c'est à dire impérialiste, bourgeoise, autoritaire, anti-ouvrière, colonialiste et raciste.

le front national s'inspire de constats de gauche

Marine Le Pen ne s'inspire pas du tout de "constats de gauche", elle reprend des critiques ouvrières de la politique menée par la droite et la gauche républicaine. Elle reprend des éléments de revendications ouvrières et sociales. Parfois en mettant le doigt sur des choses qui sont l'héritage partagé de la gauche et la droite dans ce pays. Elle les inscrit dans un cadre global, un programme qui n'a rien d'ouvrier en revanche, bien au contraire. C'est tout à fait banal, c'est même presque une des caractéristiques du répertoire des partis fascistes. Lorsque MLP réclame un état fort, perso je la crois 100%. La question est de savoir évidemment ce qu'elle entend vraiment par là. Et le discours républicain qui identifie le peuple et la République, c'est à dire les institutions et l'administration bourgeoises est là pour aider à la confusion généralisée. Demander plus de services publics, et meilleurs, cela n'a rien à voir avec un "état fort", et un état fort n'a rien à voir avec les socialisation de certains secteurs économiques fondamentaux. L'étatisme bourgeois n'est pas progressiste en soi, et "un état fort" dans la bouche d'une politicienne d'extrême droite, c'est pas le genre de proposition que j'ai franchement envie de voir concrétisée.

s'il ne veulent plus se situer à l'extrême droite

Le FN ne se situe pas à l'extrême droite, pas plus que LO, je crois, ne se situait à l'EG, mais comme révolutionnaire (je fais de l'analogie de décalage par rapport aux catégories usitées par le discours dominant, je ne dis pas que LO a la même démarche que le FN, évidemment). Il se situe comme droite nationale et aujourd'hui il veut être droite nationale et sociale. Il estime que le reste des partis de gouvernement sont partie du système de l'anti-France... C'est tout bonnement un discours fascisant, pur jus, et on voit que les poussées de la droite surtout et de la gauche souvent vers leurs thèses ne fait que permettre au FN d'aller de plus en plus loin. La perméabilité de la droite "républicaine" aux thèses du FN est patente, lorsqu'on voit la trajectoire d'un Sarko et la composition de son groupe de conseillers. C'est très exactement la configuration politique rêvée pour un parti fasciste.
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Message  nico37 Sam 12 Mar - 9:24

Pour se détendre :