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Indigènes de la République

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Message  gérard menvussa Mar 31 Mar - 18:55

Cela dit, souvent les pays ou une lutte armée a été menée jusqu'au bout ont connu une situation "post coloniale" aussi : Algérie et Vietnam en sont les parfaits exemples. Laughing
gérard menvussa
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Message  MO2014 Mar 31 Mar - 19:08

sylvestre a écrit:

Internationalisme décolonial, antiracisme et anticapitalisme
par Sadri Khiari    
Oui, c'est un des meilleurs textes de Khiari à mon sens, et cette question de l'aspect "intérieur" de la lutte contre les pratiques et les mentalités coloniales me semble tout à fait importante. Là-dessus je ne vois pas de désaccord.

C'est le plus important pour moi. C'est aussi sans doute un accord assez solide entre le PIR et le NPA.

MO2014

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Message  hadrien Jeu 9 Avr - 10:05

http://www.mrap.fr/ab-non-au-philosemitisme-d2019etat-bb-un-slogan-indigne-1


« Non au philosémitisme d’État » : un slogan indigne !

Déclaration du Bureau Exécutif du MRAP ----

Dans la manifestation contre le racisme qui s'est déroulée à Paris le 21 mars, un slogan est apparu « non au philosémitisme d’État ». Il dénature le combat antiraciste en l'inscrivant dans la concurrence des victimes.
Ce slogan figurant dans l'en-tête d'un tract reproduit sur le site du PIR (Parti des « Indigènes de la République ») établit une insupportable hiérarchisation des indignations selon que les victimes soient musulmanes ou juives.Le MRAP déplore les insuffisantes mobilisations des représentants de l''Etat quand surviennent des actes anti-musulmans, anti-roms, anti-arabes, mais ne saurait tolérer une campagne indigne contre un « philosémitisme » supposé.

Le MRAP déplore la politique pro-israélienne de la France, mais il est inacceptable de passer ainsi d'une politique pro-isralienne à la notion à connotation antisémite d’État français pro-juif.

Ce slogan désigne les juifs comme les privilégiés de la République. Il alimente la thèse antisémite d'une mainmise de leur part sur l'appareil d’État et s'inscrit dans les fantasmes complotistes de Dieudonné, entre autres. A propos de l'humoriste antisémite, ce même parti politique écrit d'ailleurs ceci : « ce que voient les indigènes, c’est ça. Un homme debout. On a trop été contraints à dire « Oui Bwana, oui Bwana ». Quand Dieudonné se lève, il guérit une blessure identitaire.

Sur son site, le PIR entretient insidieusement la thèse d'un antisémitisme traditionnel d'extrême-droite et d'un antisémitisme réactionnel qui serait dû aux privilèges dont bénéficient les juifs dans le traitement du racisme.

Les juifs deviennent alors les premiers responsables « de l’hostilité de la part des sujets post-coloniaux » à leur égard, car ils sont les « goumiers » de l'Occident « rendus complices de ses crimes comme à Gaza ».

Afin de mieux préciser encore la fonction des « goumiers », troupes supplétives indigènes au service de l'armée coloniale et là où le MRAP voit avant tout des « oubliés de l’histoire », le PIR rapporte que les goumiers africains (« sénégalais » précise-t-il), furent des "sauvages", des violeurs, des massacreurs de populations arabes et en conclut « le parallèle avec les Juifs est édifiant. Les Juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe »

Survenant quelques semaines après le massacre de « juifs » dans l’épicerie Casher, trois ans après l’exécution d’enfants dans l'école juive de Toulouse, ces théories sur le « philosémitisme » indignent ceux se réclament de la lutte contre tous les racismes.

La lutte antiraciste ne peut s’accompagner de cette indécente hiérarchisation et opposition entre les victimes du racisme, ni de cette assignation des juifs au statut de « goumier »

Les actes islamophobes, les actes antisémites, la stigmatisation permanente des Roms, les discriminations qui perdurent et détruisent le tissu social, imposent plus que jamais une lutte contre tous les racismes qu'ils émanent ou non des institutions.

Pour le MRAP, il nous paraît ainsi essentiel de comprendre les ressorts inhérents à chaque forme de racisme, sans en oublier ou minimiser un seul, pour mieux le combattre.

La lutte pour l'égalité des droits des minorités est essentielle, et elle doit être doublée par un travail constant de déconstruction des préjugés individuels tant par la culture que par l'éducation populaire.

Paris, le 7 avril 2015.



hadrien

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Message  verié2 Jeu 9 Avr - 10:49

il nous paraît ainsi essentiel de comprendre les ressorts inhérents à chaque forme de racisme, sans en oublier ou minimiser un seul, pour mieux le combattre.
C'est le principe qui devrait prévaloir aujourd'hui, parmi tous ceux qui se revendiquent du communisme ou seulement de l'anti-racisme !

verié2

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Message  MO2014 Jeu 9 Avr - 11:01

L'état colonial hiérarchise en permanence les racismes. Pour faire un parallèle, la politique "d'intégration" voire "d'assimilation" des populations issues de l'immigration permet de stigmatiser les musulmans réels et supposés qui refusent d'être invisibles silencieux et polis.
C'est le même processus avec l'instrumentalisation du philosémitisme par l'état pour ne laisser aucune place à l'antisionisme en identifiant antisionisme et antisémitisme. C'est aussi une collusion avec l'état sioniste d’Israël pour tenter d'étouffer toute opposition des mouvements juifs en opposition au colonialisme d’Israël. Dénoncer cette politique de division et de hiérarchisation permet une compréhension des formes différenciées de racismes et de mieux les combattre.

MO2014

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Message  verié2 Jeu 9 Avr - 11:16

MO2014
L'état colonial hiérarchise en permanence les racismes.
Ce n'est pas une raison pour l'imiter !
(...) une collusion avec l'état sioniste d’Israël. (...) Dénoncer cette politique de division et de hiérarchisation permet une compréhension des formes différenciées de racismes et de mieux les combattre.
On peut analyser et dénoncer cette politique sans avoir recours à des mots d'ordre douteux...

verié2

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Message  MO2014 Jeu 9 Avr - 12:10

Relis ce que j'ai écris ci dessus et tu constateras que ce sont tes remarques qui sont douteuses voire plus, à l'encontre d'une organisation d'indigènes dédiée à l'anti-colonialisme et l'anti impérialisme, l'anti-racisme et la lutte contre islamophobie.

MO2014

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Message  MO2014 Jeu 9 Avr - 13:06

La gauche, les Indigènes, l’antisémitisme…
Réflexions pour « politiser l’antiracisme » à partir de la contribution de Houria Bouteldja.

Mercredi 8 Avril 2015

L’injonction à la condamnation de l’antisémitisme envers tous ceux et toutes celles qui combattent le sionisme et l’islamophobie n’est pas neutre puisqu’elle relève d’un soupçon préalable.

Rien d’étonnant alors qu’elle vienne à l’origine de courants ou de personnalités qui n’ont jamais exprimé l’injonction symétrique envers ceux et celles qui prétendent lutter contre l’antisémitisme voire qui, comme le président du Crif ou Caroline Fourest sont ouvertement islamophobes.

Plus étonnant, à première vue, est le fait que des courants de la gauche, y compris radicale, soient les relais de cette injonction. Dans une récente contribution Houria Bouteldja explique que c’est le fait de courants qui nient l’existence de l’islamophobie et se débarrassent ainsi de la nécessité de la combattre.

Ce qu’elle essaie d’expliquer c’est pourquoi les courants de la gauche radicale qui, par contre, prennent au sérieux l’islamophobie ont tendance à se plier à cette injonction.

Car nous cherchons bien moins à condamner le racisme qu’à le combattre pratiquement et idéologiquement. Répondre à l’injonction en établissant une symétrie entre l’antisémitisme et l’islamophobie, c’est se cantonner au terrain de la condamnation morale, seul terrain où cette symétrie existe. C’est s’empêcher le passage au terrain politique, au terrain de la lutte concrète qui exige d’analyser les formes spécifiques de construction et d’expression des différentes formes de racisme pour déterminer comment les combattre.



« S’ils frappent à l’aube, au soir c’est pour nous qu’ils viendront » écrivait James Baldwin dans une lettre ouverte à Angela Davis en prison et menacée de mort en novembre 1970.  Nous savons bien, comme l’exprime Edwy Plenel, dans son dernier livre « Pour les musulmans » que c’est le propre du racisme d’être « une poupée gigogne », un « signifié flottant » pour reprendre le terme de Eric Fassin. Que légitimé, d’une manière ou d’une autre, contre les Musulmans, les Rroms ou les Noirs ou les Arabes, il n’épargnera pas les Juifs.



A l’issue de sa contribution, Houria apporte une double réponse. Ce qu’il faut faire c’est lutter contre le « philosémitisme d’Etat ». Et si la gauche radicale refuse d’arriver à cette conclusion c’est parce qu’elle est « peu ou prou elle même philosémite ».

Je pense que cette réponse est erronée. Et qu’elle provient d’une analyse qui ne va pas jusqu’au bout de sa logique. La discuter c’est continuer d’avancer dans notre recherche commune d’une stratégie antiraciste.



Sur le « philosémitisme d’Etat »



Il ne s’agit pas de remettre en cause son existence mais l’idée que l’articulation des différentes formes de racismes devrait conduire à une lutte contre ce « philosémitisme d’Etat ».

Soyons clairs, le philosémitisme, que l‘on peut définir comme une forme d’empathie envers les Juifs,  peut être ambigü et refléter la même essentialisation des Juifs que celle qui est à l’origine de l’antisémitisme. Pour autant ses effets, sur les Juifs, ne sont pas du tout les mêmes. Et ce n’est pas rien. Le « philosémitisme d’Etat » dont parle Houria se traduit par une condamnation systématique de l’antisémitisme par tous les appareils idéologiques dominants (dont l’Etat) et par la quasi absence de discriminations « légales » ou « extra-légales » envers les Juifs.

Alors quel serait le contenu concret (plutôt qu’une simple condamnation morale) d’une lutte contre le philosémitisme d’Etat ? Mais surtout, ne devrait-on pas alors souhaiter que ces effets s’étendent à toutes les autres formes de racisme ?



Puisque la question d’une hiérarchisation entre les différentes formes de racisme ne se pose même pas de notre point de vue, ne devrait-on pas tirer des analyses mêmes de Houria, les formes spécifiques et concrètes de lutte contre l’antisémitisme qui l’articulent à une stratégie antiraciste globale ? C’est ainsi qu’on sortirait du « piège de l’injonction ».



Et Houria nous fournit des outils pour cela. Elle distingue un antisémitisme « traditionnel » au sein de courants de l’extrême-droite française et un « nouvel antisémitisme » ou « ressentiment anti-juif » créé par le traitement différencié fait par l’Etat entre l’antisémitisme et les autres formes du racisme qui touchent les « damnés de la terre ».

Cela devrait confirmer d’une part la nécessité de lutter contre ces courants d’extrême-droite de manière à tarir l’antisémitisme « traditionnel ». D’autre part, mener la lutte contre les formes de racisme qui visent les MusulmanEs, les Noirs et les Arabes ou les Rroms, bien sûr en soi mais aussi parce que cette lutte tarirait les sources du « ressentiment anti-juif ». D’autant plus si des courants identifiés aujourd’hui à la gauche « blanche » participaient pleinement à cette lutte1.



Identifier le philosémitisme d’Etat au soutien au sionisme et à l’Etat d’Israël est source dangereuse de confusion. TouTEs les sionistes ou soutiens du sionisme ne sont pas juifs et tous les juifs ne sont pas sionistes. Noam Chomsky a brillamment démontré que le soutien des Etats-Unis ou de la France à Israël ne s’explique pas par l’influence des Juifs mais par les intérêts impérialistes bien compris des classes dirigeantes de ces pays.

La confusion atteint son niveau le plus problématique lorsqu’Houria utilise l’analogie entre les Juifs et les tirailleurs sénégalais utilisés contre la population marocaine pendant la colonisation. Difficile pourtant dans ce cas de trouver un lien avec une « négrophilie  d’Etat » ! Que l’Etat réussisse à embarquer des dominéEs dans ses entreprises les plus scandaleuses et les mette en première ligne pour servir de chair à canon est hélas la norme. Qu’il sache ensuite retourner cela contre les dominéEs est un de ses principes de justification permanent. Qui tirerait du fait que des Musulmans aient appelé à la Manif pour tous, l’idée que les Musulmans protègent l’infrastructure patriarcale de l’Etat-nation… si ce n’est l’islamophobe Caroline Fourest ?

Au piège de cette logique les manifestantEs de Damas ont trouvé la meilleure logique de réponse refusant de tourner leur colère contre leurs propres frères pour cibler les véritables coupables : « Bachar nous voulons vivre : tes enfants s’allongent au palais et nos enfants dans les cercueils ».

Ce n’est pas le philosémitisme d’Etat qui est la cause de son soutien au sionisme. L’inverse est plus conforme à la réalité. Et l’inversion n’est pas neutre quand elle se transforme en mot d’ordre. Demander de lutter contre le philosémitisme d’Etat ne peut que concourir à l’identification Juifs = sionistes. Quand il faut résolument mettre en avant la lutte résolue contre le sionisme et son soutien par l’Etat, d’abord en solidarité active avec les PalestinienNEs mais aussi comme meilleur moyen de lutter contre cette identification.



L’angle mort du point de vue de la classe ouvrière blanche



Le racisme n’a rien de naturel ni de spontané. Il est une construction. Ce n’est pas le racisme qui crée les discriminations. Il les légitime et les renforce. Et construisant des « races inférieures » il construit, dans le même mouvement, l’identité nationale parmi les Blancs. C’est pourquoi Houria a raison de chercher ce qu’elle appelle les « lieux de production » du racisme et des différentes formes qu’il prend.

Je partage son idée selon laquelle le lieu premier de production du racisme est l’Etat-Nation impérialiste. Le racisme légitime la discrimination interne au pays et la domination impérialiste à l’extérieur.

A deux conditions. La première est que cette production, qui passe par des politiques d’Etat a aussi un aspect idéologique dont les relais possèdent un certain degré d’autonomie vis-à-vis de l’Etat. C’est d’ailleurs cette autonomie des idées, leur persistance en dehors des conditions qui les ont produites, qui explique qu’une forme de racisme développée à un moment de l’histoire persiste même à plus basse intensité et peut être recyclée dans une période ultérieure comme le démontrent les exemples actuels de la « nouvelle » islamophobie et de la « nouvelle » romophobie.

La seconde est l’historicité, c’est-à-dire que l’impérialisme reste l’impérialisme tout en changeant parfois de cibles et parfois de formes. Et que les alliés de l’Etat-nation aujourd’hui peuvent être les ennemis d’hier…et de demain. C’est ce qui explique qu’il y a aussi, à côté des continuités, une historicité du racisme et de ses formes de développement.



Au cours de la première partie du XXè siècle, le racisme combinait, en Europe du moins, un racisme contre les Noirs et les Arabes légitimant le colonialisme et un racisme contre les Juifs construisant une identité nationale blanche et chrétienne.

Houria a raison de noter les modifications à la fin de la Seconde guerre mondiale. Un des éléments déterminants, outre la Shoah, dans ce qui transforme les politiques d’Etat est le rôle que va occuper progressivement Israël comme relais de l’impérialisme occidental. S’y ajoute, à partir des années 60, l’immigration massive en provenance des anciennes colonies d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’ouest. D’une certaine manière les cibles « externes «  et « internes » principales du racisme deviennent les mêmes. Jamais, divisions au sein de la classe, construction de l’identité nationale et légitimation de l’impérialisme n’avaient pu autant converger. Au niveau des classes dirigeantes en France le racisme dominant devient le racisme contre les Arabes et les Noirs.



Dès ce moment un problème émerge pour la gauche. Disons que, aussi limité qu’il soit déjà, son logiciel avait été le suivant : l’unité de la classe ouvrière se faisait, à l’intérieur du pays, par l’unité des travailleurs – ultra-majoritairement blancs – sur le front des luttes sociales et, à l’extérieur par des appels à la solidarité internationale et à la lutte contre la guerre. Aussi erroné soit-il, l’antiracisme moral trouvait là ses bases matérielles. Son inefficacité est suffisamment démontrée par les vagues nationalistes entraînant la société dans les deux guerres mondiales, l’influence de l’antisémitisme au sein même de la classe ouvrière française et la faiblesse de la tradition anticoloniale dans les courants dominants de la gauche française.



Ce point de vue, comme le souligne Houria, est le point de vue d’une classe ouvrière blanche. Il va perdurer au sein des courants dominants la gauche non-PS alors que la classe ouvrière, en France, devient de plus en plus mixte. Le racisme continue de n’être perçu que comme ce qui divise notre classe au moment où une fraction importante de cette classe, au sein même du pays, subit très directement des discriminations spécifiques et des violences.

L’impasse se manifestera pratiquement quand les travailleurs immigrés entreront en lutte dans les années 70 et surtout au milieu des années 80 lorsqu’ils seront confrontés à un gouvernement de gauche. C’est l’époque où se développent les débuts d’une « nouvelle islamophobie »... construite notamment par un gouvernement PS.

L’impasse devient fracture avec le traitement de la marche pour l’égalité et contre le racisme et lors de chaque révolte ultérieure d’une jeunesse qui pour être arabe ou noire n’en est pas mois de nationalité française. L’antiracisme moral devient alors paralysie quand il n’ouvre pas les vannes du racisme. Car l’islamophobie devient la forme majeure qui permet de légitimer des discriminations au sein même de la nationalité.



Ces évolutions sont importantes car elles permettent de comprendre que le problème n’est pas une supposée opposition entre intérêts de classe et intérêts de race mais une vision erronée de la classe et une vision erronée d’une politique de classe limitée aux luttes économiques. Voilà les angles morts de la gauche, y compris de courants de la gauche radicale.

Comprendre cela permet de s’affranchir de la nécessité de recourir à un « salaire de la blanchité » pour expliquer le racisme au sein de la classe ouvrière. A qui peut-on sérieusement faire croire , sinon aux racistes eux-mêmes, que les travailleurs blancs sont mieux payés ou ont de meilleures conditions de travail parce que les travailleurs sans-papiers sont sur-exploités et que les Noirs et les Arabes ont de pires conditions qu’eux et elles ? Quand l’inverse est vrai et que la mise en concurrence des exploitéEs est un outil de précarisation généralisée.

Et si on accepte cette idée de « salaire de la blanchité » comment peut-on demander à la gauche « blanche » d’être antiraciste autrement que moralement ? C’est-à-dire d’aller à l’encontre de ses intérêts matériels pour pouvoir être antiraciste, elle qui tire bénéfice du racisme ?

C’est ce qui amène à l’arrivée Houria, partie sur la nécessité d’analyser les conditions de la production du racisme pour éviter l’antiracisme moral de finir sur une simple condamnation morale de la gauche radicale. Elle serait philosémite…



L’angle mort du point de vue des Indigènes



Houria commet la même erreur que la gauche sur des bases symétriques. En reprenant les théories du « privilège blanc » elle ne peut qu’en déduire l’impossibilité d’une unité de classe plutôt que de définir les conditions qui la rendrait possible.

Si l’idée de « privilège blanc » a un intérêt c’est d’obliger une prise de conscience – parmi les blancs - que le racisme n’est pas qu’une idée (ou des idées), pas seulement une diversion. Il est d’abord une réalité de discriminations et de violences spécifiques pour les raciséEs qui trouve des formes d’expression aussi au sein même de la classe. Dont la conscience réelle ne peut donc venir que de l’expérience de la résistance des raciséEs eux et elles-mêmes.

Au point de vue des blancs sur le racisme il oppose le point de vue des raciséEs. C’est une avancée gigantesque.

Pour autant ce concept est-il adéquat pour construire une compréhension du racisme et une stratégie antiraciste ? Aller jusqu’au bout d’une compréhension du racisme comme « structurel » comme le défend à juste titre Houria, c’est analyser à quel point le racisme fait partie d’une logique systémique, d’une logique de reproduction d’un ordre qui, au travers de formes de dominations multiples, concentre la richesse dans les mains d’une minorité aux dépens de l’extrême majorité. Le racisme, qui légitime une discrimination en termes de salaires, d’éducation, de logement ou de conditions de travail au sein de la classe ouvrière au sens large, se traduit par une répartition encore plus inégale des richesses au bénéfice de la minorité la plus riche. Pour dire les choses directement : plus les discriminations s’accroissent contre les Arabes et les Noirs, plus grand est le différentiel avec les conditions des travailleurs blancs et plus est grande la pression à la baisse sur les conditions de travail, les salaires etc. pour l’ensemble des travailleurs, y compris les blancs.

La notion de « privilège » efface totalement cet aspect global de la répartition des richesses et des pouvoirs pour se limiter à la répartition au sein de la classe des dominéEs. C’est la raison pour laquelle elle est devenue un « élément de langage » du discours néo-libéral désignant toujours à la vindicte populaire de nouveaux privilégiés dont  faudrait casser les acquis dans une spirale générale à la casse sociale généralisée. Fonctionnaires vis-à-vis des salariés du privé, salariés statutaires contre précaires, employés contre chômeurs, travailleurs blancs contre raciséEs… Juifs contre Noirs et Arabes ?

Attention à la logique infernale de la dénonciation des privilégiéEs qui pourrait entraîner les indigènes : la situation des indigènes peut-elle être considérée comme privilégiée vis-à-vis de celle des sans-papiers, un « salaire de l’indigénité » ? Et où situer l’intersection entre salaire de la blanchité et salaire de la masculinité ? Qui sera le plus privilégié entre une femme blanche caissière de Monoprix et un homme arabe gérant du même Monoprix ou prof d’université ?



Houria a dénoncé à juste titre l’angle mort d’une gauche qui, en faisant de la question sociale une question exclusive, reflète le point de vue d’une fraction seulement de la classe, celui des blancs. Et qui ne peut alors lutter de manière conséquente contre le racisme.

Mais en analysant toute la société du point de vue exclusif des indigènes elle se condamne à revenir sur le terrain d’une condamnation morale : celui du philosémitisme de la gauche, là où nous devons avancer vers une articulation nécessaire des points de vue qui permette de progresser vers une unité dans la lutte contre le racisme comme dans les luttes sociales.

Entendons-nous bien, articuler les points de vue ne signifie pas les mettre au même niveau. De ce point de vue d’ensemble non plus il n’y a pas de symétrie. Pour des raisons aussi bien idéologiques qu’historiques, il revient aux blancs de défendre la légitimité de l’autonomie des raciséEs et d’apprendre à chausser les lunettes de leur point de vue. Le point de vue des blancs, les raciséEs le connaissent, ils et elles en font l’expérience quotidienne, il leur a été imposé à l’école, il leur est imposé tous les jours dans les médias et régulièrement par la matraque des flics.



L’angle mort de la Nation



Certes la gauche a au moins un autre angle mort qui entrave sérieusement toute lutte conséquente sur le racisme. Mais je voudrais démontrer qu’il est aussi celui, encore une fois symétrique, de Houria et que, là encore, nous devons avancer ensemble même si c’est de manière « inégale et combinée ».

Une fraction dominante de la gauche française, tout en proclamant – de moins en moins - son internationalisme, est restée nationaliste. D’où son attachement à la République. Normal son horizon c’est le gouvernement de l’Etat et non son renversement. Mais, même pour la gauche révolutionnaire, y compris celle qui dénonçait la république comme une autre forme de domination de classe, le cadre de la politique est resté fondamentalement le cadre national. L’affiliation à une (des) Internationale ou de réelles luttes de solidarité internationale, se sont faites dans le cadre de politiques pensées dans le cadre de la nation.

Les travaux d’Abdelmalek Sayad sur l’immigration ont montré combien l’installation d’une immigration postcoloniale permanente a percuté cette conception de la politique liée à la nation en faisant des immigréEs (qui sont aussi des émigréEs) et des françaiSEs « issus de l’immigration » (le trouble des termes est lui même révélateur du trouble de la pensée) des « invisibles de la politique ».

Et lorsqu’ils et elles se manifestent politiquement ils et elles obligent à une redéfinition de la politique pour se penser et être penséEs politiquement : « Les protestations des uns et des autres, tous ‘hérétiques’ de l’ordre national (grèves de la faim ou autres manifestations publiques : marches, conférences de presse, votes symboliques, etc ; tous actes politiques politiquement accomplis pour leur signification politique par leurs auteurs, agents ‘interdits’ du politique), proclament publiquement la rupture avec l’ordre ordinaire qui fait qu’être immigré et être expulsable, être immigré et être excluable du politique sont une seule et même chose. ». Et encore « La crise est sans doute plus profonde que ce que nous en montrent les deux lieux privilégiés où peut s’évaluer le seuil de dégradation de la politique : la circulation des personnes et la relégation aux confins du social, du politique, de l’économique, de la citoyenneté, nouvelle manière de ‘sans-Etat’ (ou ‘sans-papiers’), que sont les banlieues. C’est la crise de tout le paradigme politique dominant fondé sur la nationalisation (et le nationalisme), la territorialisation des droits, l’idée d’une nature humaine à laquelle correspondrait une unique forme de rationalité, de vérité et d’universalité. »2

Il y a deux réponses de la gauche qui ont été des formes de dissimulation pour éviter cette redéfinition de la politique hors de l’ordre national.

La première, symbolisée par la politique de SOS-racisme , a été celle de l’injonction à l’intégration à cet ordre national.

Une partie de la gauche radicale a cru, elle, avec Toni Negri, échapper au problème en proclamant la fin de l’Etat-Nation à l’époque où l’on parlait de mondialisation plutôt que d’impérialisme. Ce qui justifiait de la part de ces courants un certaine marginalisation des revendications antiracistes, celles des sans-papiers et des luttes contre la guerre impérialiste.

Mais cela ressemble à une fable à l’heure d’un renforcement de toutes les fonctions sécuritaires et répressives des Etats, du renforcement des frontières et de la multiplication des interventions militaires.

La réalité est têtue et les Invisibles de la politique continuent à témoigner leur « hérésie ». Il n’en reste pas moins que, à gauche, la politique continue d’être pensée dans le cadre national. En témoignent les difficultés pour « politiser » la lutte des sans-papiers qui pose pourtant certaines des questions les plus importantes à résoudre pour construire un antiracisme conséquent. Car la régularisation globale de tous les sans-papiers est de fait liée à la liberté de circulation et d’installation. Et la liberté de circulation et d’installation ouvre un coin mortel pour toute conception nationale de la politique, un coin dans l’organisation impérialiste du monde basée sur des compétitions d’Etats-Nations.

Est-ce la raison pour laquelle le soutien actif et politique à la lutte que mènent les sans-papiers se réduit comme peau de chagrin dès lors que la « gauche » est au pouvoir ?

Alors penser jusqu’au bout le racisme peut-il se faire sans aller jusque là ? Sans se demander ce que signifie la définition d’une politique hors du cadre national ? Cela peut-il se faire sans les acteurs et actrices de ce front de la lutte, c’est-à-dire les imigréEs et les sans-papiers, sans regarder, aussi, avec les lunettes de leur point de vue ?

Cet angle mort de la gauche explique toutes ses difficultés à réellement soutenir la lutte des sans-papiers hors du cas par cas, à s’emparer de thématiques comme celle de Frontex et même à régler celle du droit de vote des étrangers.

Mais c’est aussi l’angle mort paradoxal du PIR qui en faisant des Indigènes, c’est-à-dire des raciséEs qui ont la nationalité française, le cœur d’une stratégie antiraciste et de la lutte des sans-papiers une lutte secondaire de l’antiracisme ne sort pas de l’identification du politique et de l’ordre national.



Ma conviction est que la « politisation » de l’antiracisme, condition nécessaire au développement d’un mouvement de lutte capable de gagner la société ne sera possible qu’en lien avec toutes les expériences et combats menés. Car l’échange entre ces expériences est elle-même la condition nécessaire de l’articulation des points de vue.

La compréhension de la dimension structurelle du racisme ne se pourra se développer sans chercher à articuler les fronts correspondants aux différentes formes du racisme. Pas sous la forme de condamnations morales et faussement symétriques. En tenant compte de chacune d’entre elles pour les intégrer dans une compréhension globale et dans une stratégie d’ensemble. Qui devra aussi nécessairement tenir compte des autres formes de domination et de la question de classe.

Parce que si le racisme est structurel cela signifie aussi qu’en finir avec le racisme sera un des instruments et une conséquence d’une transformation de toute la société.

http://www.npa2009.org/idees/la-gauche-les-indigenes-lantisemitisme

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Message  verié2 Jeu 9 Avr - 14:39


http://www.npa2009.org/idees/la-gauche-les-indigenes-lantisemitisme
Quel verbiage ! Cet auteur - dont la signature n'apparait pas - n'est-il pas capable de s'exprimer simplement ? D'autant que son langage prétentieux et alambiqué n'est pas au service de la précision, c'est le moins qu'on puisse dire ! Par exemple quand il parle de "la gauche" - c'est quoi, la gauche pour lui ? Les partis de gauche ? Le mouvement ouvrier ?

Je ne retiens qu'une idée intéressante dans ce long bla-bla : "Houria commet la même erreur que la gauche sur des bases symétriques".

Ce qui est dit de façon bien gentille et bien soft.... entre "sociologues "?

Quoi qu'il en soit, ce serait tout de même bien que des gens qui prétendent s'adresser à un public populaire fasse un effort de clarté et de simplicité.

verié2

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Message  MO2014 Jeu 9 Avr - 16:09

On a compris que l'expression et l'élaboration politique des indigènes ne rentrent pas dans le code de ton champ politique blanc et ne pouvent être selon toi, que "prétentieux et alambiqué" émanant de "sociologues". Tu nous as habitué à ce genre de sortie après nous avoir traité de "petit-bourgeois", "nationalistes", "racistes anti-blanc"... donc continue, c'est comme l'eau sur les plumes d'un canard Very Happy
Ensuite tu t'offusques de la manière "gentille et bien soft" prise par le débat. C'est sur que toi tu t'y prends autrement. Tu  te spécialises dans le dénigrement systématique du PIR. Il est est donc normal que tu te sentes mal à l'aise dans un débat fraternel et respectueux entre le NPA et le PIR où les divergences sont exprimées, non pas dans le but de détruire l'interlocuteur, mais dans celui d'échanger pour surmonter les divergences tout en continuant à agir en commun contre l'islamophobie et les racismes, contre l'état colonial, contre l'impérialisme.

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Message  verié2 Jeu 9 Avr - 19:13

MO2014
Il est est donc normal que tu te sentes mal à l'aise dans un débat fraternel et respectueux entre le NPA et le PIR
J'espère que cet auteur ne représente que lui-même...
Mais, au delà des divergences, on peut s'exprimer de façon simple. Selon la formule consacrée :"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". Ce n'est visiblement le cas ni de Houria Bouteldja ni celui de cet auteur publié sur le site du NPA.

Les langages alambiqués, qu'il ne faut pas confondre avec les langages scientifiques qui nécessitent des termes et des concepts précis, ont généralement pour fonction de tromper le lecteur (ou l'auditeur) en permettant toutes sortes d'interprétations contradictoires et/ou de masquer la confusion des auteurs derrière un vocabulaire prétentieux.

verié2

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Message  Toussaint Ven 10 Avr - 1:47

Je ne vois rien de spécialement rébarbatif à l'écriture de ce texte, intéressant même si à mon avis il se plante sur la critique des positions d'Houria, mais de toute façon... Very Happy Il y a plus grave que l'exporession déplaise à vérié, le grand fan des exclusions des lycéennes musulmanes pratiquantes des lycées de la République Française, par exemple se dire contre l'islamophobie et soutenir la loi de 2004 ou lutter contre son abrogation comme le fait vérié... le débat a au moins le mérite de se passer entre gens honnêtes. Et réellement antiracistes, pas dans la posture à double face, une pour la répression et la marginalisation des mahométanes de l'école publique et l'autre contre l'islamophobie...

[quote]Les langages alambiqués, qu'il ne faut pas confondre avec les langages scientifiques qui nécessitent des termes et des concepts précis, ont généralement pour fonction de tromper le lecteur (ou l'auditeur) en permettant toutes sortes d'interprétations contradictoires et/ou de masquer la confusion des auteurs derrière un vocabulaire prétentieux.[/quote]

Evidemment, on ne parle pas de lumpen, ni de sauvageons, ni de français d'origine juive, ni de quartiers étrangers, ni d'intégration, ni tellement d'autres termes que tes torchons favoris utilisent à foison pour stigmatiser les non-blancs et légitimer leur marginalisation, leur répression, en premier lieu des écoles de ta république raciste et colonialiste, vérié. Ici, le seul qui essaie de tromper le lecteur, c'est toi et tes postures à géométrie variable.

Lorsqu'à défaut d'avoir quelque chose à dire on se limite à faire des procès d'intention sur une base aussi dérisoire, c'est qu'on n'a vraiment pas grand-chose à dire, normal, MO a parfaitement synthétisé. Et à part tes habituelles insinuations en futures trahisons de nos camarades, tu as quelque chose d'intelligent à dire sur le contenu, ou il faut qu'on te traduise ta propre langue?
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Message  Toussaint Ven 10 Avr - 2:58

Le soutien à Israël n'est pas la cause du philosémitisme d'état? Non, bien sûr, il en est à la fois une des causes et une de ses expressions, et il a bien d'autres raisons qu'Houria ne nie pas, et que Michèle Sibony explique très bien, dans le texte posté par Babel. Sibony donne une des réponses au problème, la solidarité avec la Palestine, une vraie solidarité (pas abstraite comme celle dont LO se targue, de pure posture et vide de toute réalité), réelle et importante, conçue comme une des tâches prioritaires de toute organisation révolutionnaire.

le soutien des Etats-Unis ou de la France à Israël ne s’explique pas par l’influence des Juifs mais par les intérêts impérialistes bien compris des classes dirigeantes de ces pays.

Mais Houria ne dit nulle part le contraire. En revanche les lobbies chrétiens évangélistes d'extrême droite américains sont pro-israéliens et philosémites parce qu'ils sont anti-juifs autant qu'islamophobes, tout simplement. Evidemment il s'agit toujours de politique impérialiste, mais je parle de la contruction de leur justification idéologique. Il n'y a pas de contradiction entre les guerres et les politiques impériales et leurs traductions en termes de politiques de domination intérieure.

Indigènes, c’est-à-dire des raciséEs qui ont la nationalité française

Là, c'est un contresens total sur les analyses du PIR, les gens du PIR sont dans la lutte des sans-papiers, il n'est pas question de la nationalité des Indigènes mais de souligner que même la nationalité française ne permet pas de sortir de l'indigénat. La question des sans-papiers et de l'immigration en général renvoie à la décolonisation inachevée, qui est un des axes essentiels du PIR; mais bon, c'est déjà un grand pas en avant ce texte, cela nous change des invectives et des procès d'intention auxquels nous étions habitués, lorsque carrément ce n'était pas des accusations fielleuses, arrogantes et haineuses sur les dirigeants manipulant leur base (par ailleurs supposée inexistante...  Very Happy ) à des fins d'ambitions personnelles bourgeoises... Evidemment, ces dernières insinuations relèvent de l'habituel cliché de l'arabe fourbe, mais pour le coup elles se travestissent de rouge... Là du moins on entre dans le débat et on reconnait l'apport de certaines analyses du PIR.

Décidément le NPA est dans un bon chemin, c'est réjouissant.
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Message  Giaches_de_Wert Ven 10 Avr - 6:23

verié2 a écrit: Cet auteur - dont la signature n'apparait pas -

Si ! Il s'agit de Denis Godard, animateur de l'ex-revue "Que faire ?", et maintenant du site de même nom.

Giaches_de_Wert

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Message  gérard menvussa Dim 19 Avr - 14:24

Une réflexion intéressante de nos camarades d'ensemble...

« Combattre le philosémitisme » : impasse de l’antiracisme – « L’État n’est pas le seul « lieu de production » du racisme »
CALARET François
16 avril 2015


Dans le texte d’une conférence donnée à Oslo le 3 mars 2015 [1], la représentante du Parti des Indigènes de la République, Houria Bouteldja, polémique et conteste les positions de la « gauche radicale » française qui se mobilise contre l’islamophobie. Ce sont là des questions politiques et stratégiques importantes qui ne doivent pas être mises de côté.

La thèse défendue par Houria Bouteldja peut se résumer ainsi :

- L’erreur de la gauche radicale serait de mettre sur le même plan lutte contre l’islamophobie et lutte contre l’antisémitisme.

- Or, le « lieu de production » du racisme et de l’islamophobie, c’est selon Houria Bouteldja, l’État républicain français.

- Concernant le « lieu de production de l’antisémitisme », il provient d’une part des groupes d’extrême droite mais aussi de « la banlieue ».

- L’angle mort de la gauche radicale, c’est son incapacité à expliquer l’antisémitisme qui vient de « la banlieue » et à percevoir qu’il constitue une réaction au « philosémitisme d’État » qui existe en France.

- Le « philosémitisme d’État », c’est l’utilisation des juifs par l’État français comme « boucliers idéologiques » pour justifier le racisme d’État.

- Les actes anti juifs de « la banlieue » sont avant tout une réaction à ce « philosémitisme d’État » auquel il faut s’attaquer.

- Ainsi, c’est l’État philosémite qui est indirectement le « lieu de production » de l’antisémitisme.

- Et le problème de la gauche radicale, c’est qu’elle s’est construite dans son histoire en posant le génocide juif comme fondateur de sa conscience humaniste : elle ne peut donc pas s’attaquer au philosémitisme d’État car elle est elle-même philosémite.

La dialectique peut-elle casser des briques ? Manifestement elle peut aussi construire des murs… Le retournement opéré dans ce raisonnement est au final hallucinant : pour combattre les actes anti juifs de la banlieue, il faut combattre le philosémitisme d’État, donc dénoncer le combat contre l’antisémitisme mené par l’État… Que faut-il faire concrètement ? Difficile à dire… Car au final c’est avant tout la paralysie de tout combat contre l’antisémitisme qui ressort d’une telle approche.

Pour la dirigeante du PIR, quand la gauche s’oppose en même temps à l’islamophobie et à l’antisémitisme : c’est une « pirouette » dénoncée comme une « fausse symétrie ». Mais quand elle ne combat que le racisme en général et l’antisémitisme : c’est encore pire… De toutes les façons, le combat contre l’antisémitisme est disqualifié !

En plus de cette impasse politique totale pour qui se préoccupe de la lutte contre toutes les formes de discriminations, cette position repose sur deux erreurs qui méritent d’être explicités.
Refuser toute instrumentalisation sans abandonner aucun combat

D’abord l’instrumentalisation du combat contre l’antisémitisme par les classes dirigeantes en Europe et aux États-Unis est une évidence : le rappel de la Shoah sert trop souvent à justifier une alliance politique et militaire avec l’État d’Israël. Mais cette instrumentalisation ne se limite pas à l’antisémitisme et concerne la plupart des objectifs d’émancipation. La domination politique se légitime toujours au nom d’objectifs généreux, à prétention universels. On pourrait multiplier les exemples : l’instrumentalisation de la démocratie ou des droits des femmes par Georges W. Bush et ses alliés pour mener les guerres impériales en Irak et en Afghanistan. La laïcité aussi est instrumentalisée depuis plusieurs années par le Front National pour justifier des politiques d’exclusion. L’écologie et la protection de l’environnement sont également utilisées pour justifier la mainmise des multinationales sur certaines ressources naturelles… La lutte contre l’islamophobie elle-même pourrait être utilisée pour justifier des situations de dominations (et c’est le cas dans certains États)…

Cela n’invalide en aucune façon la nécessité de lutter pour les droits humains, pour la démocratie, pour l’égalité et contre toutes les discriminations en contestant la légitimité de ceux qui instrumentalisent ces questions. La bataille idéologique est permanente pour toute lutte contre les oppressions et contre l’exploitation qui doit se construire sa propre légitimité pour progresser. Et trop souvent, les réactions au sein des forces de gauche consistent à se laisser déposséder des questions politiques qui sont en jeu, ce qui constitue une ultime victoire de ceux qui instrumentalisent ces questions.
La mémoire du génocide juif : un enjeu universel

Le poids spécifique de l’instrumentalisation de l’antisémitisme s’appuie sur la culpabilité européenne à propos du génocide juif. Cette situation ayant été renforcée de façon particulière par l’alliance économique et diplomatique entre l’État français et l’État israélien dont l’intérêt se situe surtout depuis les années 1950 dans le développement d’une collaboration nucléaire et dans la gestion de certaines interventions néo-coloniales en Afrique. Dans les années 2000, la résurgence de l’antisémitisme a été également utilisée pour justifier une stigmatisation des classes populaires, notamment des populations issues de l’immigration et attaquer les forces de la gauche radicale engagées aux côtés du peuple palestinien.

Cette instrumentalisation a pu mettre sur la défensive des forces de gauche qui sous estimaient cette confusion : l’opposition à l’État d’Israël ne contredit pas le combat contre l’antisémitisme. Le rejet de l’antisémitisme n’est pas juste une spécificité de la (bonne) « conscience humaniste » de la gauche, c’est une bataille indispensable pour toute les forces politiques qui visent l’émancipation humaine en Europe, dans le monde arabe, en Amérique Latine, en Afrique… Et la mémoire du génocide juif, loin de toute mythologie, fait partie des nécessités indispensables, à développer et à faire vivre sans cesse, aux côtés des mémoires tout aussi indispensables de la colonisation, de l’esclavage, des génocides arméniens, tsiganes, rwandais… qui sont les résultats dramatiques de l’exploitation de l’homme par l’homme et des idéologies qui la justifient. La position défendue par Houria Bouteldja est d’autant plus négative que la reconnaissance du génocide juif est devenue une question politique importante ces dernières années dans le monde arabe. Ainsi le large accueil fait dans les années 1990 aux thèses négationnistes de Roger Garaudy a suscité de nombreuses réactions insistant sur l’universalité de la reconnaissance du génocide, notamment celle d’Edouard Saïd (lire à ce sujet dans l’ouvrage d’Abdelwahab Meddeb et Benjamin Stora « Histoire des relations entre juifs et musulmans » le chapitre 4 « Perception de la Shoah dans le monde arabe : du déni à la reconnaissance » par Esther Webman).
L’État n’est pas le seul « lieu de production » du racisme

Le deuxième problème substantiel concerne l’identification du « lieu de production de l’antisémitisme ». Au fond l’approche développée par Houria Bouteldja se focalise de façon unilatérale sur le poids de l’État républicain et sous-estime le rôle des forces politiques dans l’évolution des rapports de force sociaux. Bien sûr il y a des discriminations institutionnelles (emplois de la fonction publique dont les étrangers sont exclus, politiques migratoires xénophobes, discriminations sur le marché du travail, de l’emploi…) qui résultent de l’histoire de la construction de l’État républicain en France (les travaux de Gérard Noiriel entre autres ont retracé cette évolution), mais le lieu de production des différentes formes de racisme réside pour beaucoup dans le poids des positions politiques, des discours, des capacités à imposer ses idées de façon hégémonique. Alors que les évolutions institutionnelles législatives s’inscrivent dans un temps long et traduisent autant qu’elles favorisent les rapports de force idéologiques.

L’islamophobie fournit de ce point de vue un exemple éclairant. On peut considérer que certaines dispositions législatives prises ces dernières années sont stigmatisantes pour les musulmans en France (loi de 2004, loi sur le la voile intégral en 2010, circulaire Chatel sur les sorties scolaires…). Mais elles sont sans commune mesure avec le déferlement médiatique, politique d’islamophobie qui a saturé le champ idéologique notamment depuis le 11 septembre 2001 et a contribué à la progression des agressions contre les musulmans et à l’installation d’un climat de suspicion insupportable. Il y a donc bien des discriminations institutionnalisés, y compris au niveau de l’État, mais ce denier ne constitue nullement la seule instance de production des différentes formes de racisme en France.

Il n’est donc nullement nécessaire qu’il existe des dispositions institutionnelles antisémites pour que de puissants courants d’opinions se cristallisent. Quelles sont donc les forces politiques qui contribuent à la montée de l’antisémitisme en France et en particulier dans « les banlieues » comme le pose Houria Bouteldja ? Le rôle néfaste de l’extrême droite (dont la capacité d’impulsion de la manifestation « Jour de Colère » a démontré la nocivité) est réel mais ne constitue pas une explication suffisante. La question de l’antisémitisme des « banlieues » posé par Houria Bouteldja est donc à débattre. L’antisémitisme n’est pas de génération spontanée et même s’il est en partie en réaction à la politique de l’État français, on peut se demander pourquoi cette réaction se manifeste sous cette forme et pas sous une autre ?
Se confronter aux racines réelles de l’antisémitisme contemporain

Michel Wieworka dans son étude « La tentation antisémite » identifie deux moteurs principaux de la résurgence des propos et actes anti juifs dans les classes populaires : l’assimilation de l’ensemble des juifs à la politique coloniale et meurtrière de l’État d’Israël et un ressentiment dévoyé face aux injustices sociales subies (dans l’accès à l’éducation, au logement, à l’emploi) face à ceux qui sont identifiés comme ayant soi-disant « réussi » et supposés avoir l’accès aux médias, à l’argent, au pouvoir…

Pour une part cette évolution, notamment dans la résurgence de la figure du « juif qui réussit » est un des symptômes contemporains (parmi de nombreux autres…) du recul de la conscience de classe dont le mouvement ouvrier avait été progressivement porteur à la fin du 19e siècle notamment en reconnaissant la participation pleine et entière des juifs au camps des exploités (voir l’ouvrage de Michel Dreyfus, « L’antisémitisme à gauche »). On constate combien la conscience des intérêts communs entre exploités et opprimés n’est pas un produit spontané mais se structure à travers la confrontation à des questions politiques décisives.

Le deuxième aspect de l’antisémitisme contemporain le distingue de l’antisémitisme traditionnel issu du christianisme et de celui des années 1930. Il s’enracine dans l’approche de la question palestinienne qui traduit également une dégradation du rapport de force idéologique à l’échelle internationale : un recul de l’internationalisme au détriment d’une lecture du conflit israélo palestinien opposant la fiction d’un « Occident judéo-chrétien » à « l’Islam » pris comme des ensembles homogènes. La vision internationaliste, plus ou moins dominante dans les années 1980, s’appuyait sur une combinaison de la lutte de libération nationale du peuple palestinien et du mouvement de la paix en Israël. Elle est marginalisée au détriment du discours sur le « choc des civilisations » qui assimile l’ensemble des juifs à l’État d’Israël et à leurs alliés en opposition aux musulmans pris dans leur globalité. Cette conception se retrouve aussi bien au sein de la droite israélienne qui vient de s’imposer aux dernières élections législatives que parmi les courants intégristes islamiques qui portent cette vision. Gilbert Achcar, dans son ouvrage « Les arabes et la Shoah » détaille la montée en puissance de ce qu’il appelle un « antisémitisme islamisé » et des débats multiples qu’il suscite au sein des forces politiques qui se revendiquent de l’Islam. Il met en garde contre toute conception « essentialiste » qui imputerait ce nouvel antisémitisme aux populations arabes, alors qu’il s’agit de l’expression diffuse d’un phénomène politique qui doit être combattu sans complaisance.

C’est ainsi dans l’évolution profonde des rapports de forces entre les luttes des peuples face aux logiques coloniales et guerrières que s’enracine la résurgence de l’antisémitisme. D’une certaine façon, la vision proposée par Houria Bouteldja est trop hexagonale. Son angle mort, c’est l’évolution de la situation internationale et l’impact grandissant qu’elle produit dans tous les pays. La montée de l’antisémitisme (comme de l’islamophobie) n’est pas spécifique à la « République française » et se constate à l’échelle européenne. Même s’il y a évidemment des particularités dans chaque pays, il y a une tendance de fond dont il faut prendre la mesure. Selon Michel Wieworka (dans son ouvrage « L’antisémitisme est-il de retour ? »), les pays européen où l’antisémitisme est le plus puissant sont l’Espagne, la Pologne et la Hongrie. La France se situe, avec le Royaume Uni et l’Allemagne « dans la moyenne ». Éviter une dégradation supplémentaire sur ce terrain est un enjeu important pour les forces politiques et sociales de gauche.

Cela ne veut pas dire que toute parole ou acte visant les juifs qui se produit dans les banlieues françaises serait le fait de partisans de groupes politiques intégristes qui instrumentalisent l’Islam. Il n’y a pas besoin de lien organisationnel pour que les idées circulent et se répandent. D’ailleurs en France, l’influence des courants intégristes islamiques est plus faible que dans d’autres pays européens (ainsi en Allemagne, en octobre dernier l’attaque d’une manifestation de Kurdes en soutien à Kobané par des partisans de Daech a fait des dizaines de blessés. Cet évènement étant par ailleurs le catalyseur des manifestations islamophobes Pegida qui ont suscité en retour de puissantes manifestations démocratiques antiracistes). Mais il y a une bataille politique qui existe, ce qui suppose d’être capable de nommer les problèmes auxquels nous sommes confrontés, pour s’opposer à cette vision mortifère qui accentue les divisions et les violences au sein de notre camp social.

Il est plus que jamais vital de démêler les différents fils et les mécanismes sociaux, historiques et politiques qui nourrissent la montée en force des divisions, des replis sur soi. Sans cela, c’est une atmosphère glauque de concurrence entre les luttes, entre les « victimes » qui s’impose. La notion de « philosémitisme d’Etat » est le type de construction abstraite qui se prétend subtile mais qui ne peut avoir qu’un effet déflagrateur et ajouter de nouvelles divisions et fractures à des mouvements antiracistes qui n’en ont pas besoin aujourd’hui au détriment de la reconstruction des mobilisations urgentes.

La convergence entre lutte contre l’antisémitisme et l’islamophobie, tout comme avec les autres formes de racismes visant les Roms, les noirs… serait uniquement « morale ». Elle est surtout stratégique et offensive. Elle se fixe pour objectif de créer les conditions d’une dynamique majoritaire dans la société pour une égalité réelle. Cela paraît utopique ? Les difficultés des rapports de force actuels sont évidentes mais cet horizon est au fond la seule alternative à la résignation à une société gangrenée par les divisions et la haine de l’autre que génère le capitalisme mondialisé. À moins de considérer que la lutte contre toutes les racismes soit un éternel recommencement et au final une fin en soi, elle ne peut que s’efforcer de s’inscrire dans la perspective d’une autre société qui permette l’émancipation individuelle et collective et le dépassement de toutes les formes d’oppression et d’exploitation.

François Calaret, le 15 avril 2015
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Message  MO2014 Mer 29 Avr - 23:26

Le bureau exécutif du Mrap dénonce le PIR comme « antisémite » : Analyse d’une stratégie
Publié le 27 avril 2015 par PIR

Récemment, le Bureau exécutif du MRAP s’en est pris au PIR, qu’il accuse d’antisémitisme. Selon ce communiqué[1], la dénonciation du philosémitisme de l’État français par le PIR[2] reviendrait à hiérarchiser les victimes du racisme et à valider la thèse d’une emprise juive sur la France. Ainsi, le PIR, selon la pensée ubuesque du MRAP, serait coupable de promouvoir ce que précisément il dénonce chez l’État : la hierarchisation des racismes.

Ce communiqué a été très vite relayé par l’organisation sioniste BNVCA, connue surtout pour son obsession à poursuivre en justice la campagne de boycott d’Israël par BDS. Celle-ci en a profité pour réclamer l’interdiction du PIR. Il a aussi été relayé par des antifascistes de carnaval[3] qui, à l’instar du BE du MRAP et autres antiracistes fossilisés, certains ouvertement islamophobes, ne frémissent pas à l’idée d’être les idiots utiles du néo-conservatisme à la française.


Bien que les dernières déclarations[4] de Gilles Clavreul, le nouveau délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme,  confirment notre thèse sur le philosémitisme d’État, nous ne ferons rien ici pour démonter les accusations de la direction du Mrap et laissons à nos lecteurs la liberté de nous interpréter. Nos mots sont pesés. Lorsque nous les rendons publics, nous les assumons entièrement. Aussi sommes-nous étonnés que l’association antiraciste ne nous ait pas encore traduits en justice car, comme elle ne l’ignore pas, l’antisémitisme est un délit, pas une opinion.

En attendant notre convocation devant un tribunal, nous nous permettons de livrer les véritables motifs de cette charge aussi grossière que pathétique. En effet, sous ses airs faussement angéliques, l’association poursuit des objectifs bien moins avouables qu’il n’y paraît.

Le communiqué du MRAP ne fait que révéler ce que nous savions déjà : l’un des derniers bastions du vieil antiracisme moral craque de toute part et glisse à son tour vers le national-républicanisme. Celui-ci a renoncé depuis longtemps à lutter contre le racisme d’État pour se consacrer à des passions nouvelles : liquider l’héritage du regretté Mouloud Aounit qui avait fait de l’islamophobie son cheval de bataille, et lutter contre le « racisme anti-blanc » (une idée jusque-là cantonnée à l’extrême-droite).

En vérité, le grand regret du Mrap, c’est la fin de l’antiracisme paternaliste des années Mitterrand si cher à la gauche institutionnelle. Un antiracisme stérile où l’indigène, infantilisé et éperdu de reconnaissance pour ses protecteurs, savait demeurer à sa place de figurant. Dès lors que les victimes deviennent actrices de leur destin et l’expriment de manière autonome, l’antiracisme officiel panique.

Le communiqué traduit ainsi une réaction aux recompositions en cours dans le champ de l’antiracisme, où les renoncements du Mrap au combat contre l’islamophobie et ses compromissions avérées avec le racisme institutionnel ont été débordés par l’antiracisme politique des indigènes et de leurs alliés. Que ce soit après les manifestations contre l’exposition Exhibit B ou encore dans les conférences internationales contre l’islamophobie (décembre 2013 et 2014) et le meeting contre l’islamophobie du 6 mars 2015, le MRAP s’est retrouvé du mauvais côté de la barrière.

Nous savons  que le PIR n’est pas la véritable cible des attaques. En vérité, ce que l’actuelle direction du Mrap – en quête du monopole perdu de l’antiracisme – escompte, c’est casser les nouvelles et fragiles solidarités militantes qui se tissent entre les associations musulmanes comme PSM, l’UOIF, les associations luttant contre l’islamophobie comme le CCIF ou MTE, les mouvements politiques comme le PIR, et la gauche radicale et antiraciste. En d’autres termes, sous ce prétexte – le pseudo-antisémitisme du PIR, dont la démonstration ferait le bonheur de beaucoup – il fait ce que Caroline Fourest a déjà tenté de faire à l’occasion du meeting du 6 mars, quand elle avait stigmatisé l’alliance avec des « communautaristes »,  des « sexistes » : briser un front de lutte qui menace son pré-carré.

Mais, s’il justifie contre nous des appels à la répression, c’est bien lui, par l’entremise des luttes politiques, qui risque de finir dans les oubliettes de l’histoire. Heureusement pour nous, le Mrap n’est pas constitué que de sa seule direction. Un autre Mrap est-il encore possible ?


[1] http://www.mrap.fr/ab-non-au-philosemitisme-d2019etat-bb-un-slogan-indigne-1

[2] http://indigenes-republique.fr/racisme-s-et-philosemitisme-detat-ou-comment-politiser-lantiracisme-en-france-3/

[3] http://luftmenschen.over-blog.com/article-les-effroyables-imposteurs-du-12-janvier-125634240.html

[4] « Tous les racismes sont condamnables, mais le racisme anti-Arabe et anti-Noir n’a pas les mêmes ressorts que l’antisémitisme dans sa violence. Il faut être capable de dire la particularité de l’antisémitisme », libération, le 16 avril 2015

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Message  nestor Jeu 30 Avr - 9:48

Les actes anti juifs de « la banlieue » sont avant tout une réaction à ce « philosémitisme d’État » auquel il faut s’attaquer.

- Ainsi, c’est l’État philosémite qui est indirectement le « lieu de production » de l’antisémitisme.

Raisonnement  entièrement faux car  il ne serait valable que pour la   France ... Sous d 'autres cieux , peu suspects de   "philosémitisme  d'état "   l'islamisme radical est bien   assez grand  pour produire l'antisémitisme , voire  exhiber des    symboles nazis    

"Tunisie. Hitler et Daech, les nouveaux héros de la jeunesse"
http://www.courrierinternational.com/article/tunisie-hitler-et-daech-les-nouveaux-heros-de-la-jeunesse

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Message  sylvestre Jeu 30 Avr - 10:38

nestor a écrit:
Les actes anti juifs de « la banlieue » sont avant tout une réaction à ce « philosémitisme d’État » auquel il faut s’attaquer.

- Ainsi, c’est l’État philosémite qui est indirectement le « lieu de production » de l’antisémitisme.

Raisonnement  entièrement faux car  il ne serait valable que pour la   France ... Sous d 'autres cieux , peu suspects de   "philosémitisme  d'état "   l'islamisme radical est bien   assez grand  pour produire l'antisémitisme , voire  exhiber des    symboles nazis    

"Tunisie. Hitler et Daech, les nouveaux héros de la jeunesse"
http://www.courrierinternational.com/article/tunisie-hitler-et-daech-les-nouveaux-heros-de-la-jeunesse

L'argument est faible. Des lycéens font preuve de mauvais goût, voilà qui n'a rien d'extraordinaire.
Sous des cieux européens aussi il y a des costumes de carnaval et des jeunes gens de bonne famille qui mettent mal à l'aise.
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Message  MO2014 Jeu 30 Avr - 10:58

nestor a écrit:
Raisonnement  entièrement faux car  il ne serait valable que pour la   France ...

Les lois générales existent évidemment, les spécificités locales voire unique existent aussi. Pour prendre un exemple l'état ségrégationniste d’Israël fait preuve d'un philosémitisme radical. Autre exemple le philosémitisme est aussi présent d'une autre manière aux USA...
Le texte ci dessus en réponse au MRAP du PIR et le texte de Saïd Bouamama cité dans le fil https://forummarxiste.forum-actif.net/t3785-racisme-d-etat sont pourtant très clairs dans la démonstration de la hiérarchie des racismes construite par l'état colonial et impérialiste français.

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Message  Invité Ven 1 Mai - 11:40

sylvestre a écrit:
nestor a écrit:
Les actes anti juifs de « la banlieue » sont avant tout une réaction à ce « philosémitisme d’État » auquel il faut s’attaquer.

- Ainsi, c’est l’État philosémite qui est indirectement le « lieu de production » de l’antisémitisme.

Raisonnement  entièrement faux car  il ne serait valable que pour la   France ... Sous d 'autres cieux , peu suspects de   "philosémitisme  d'état "   l'islamisme radical est bien   assez grand  pour produire l'antisémitisme , voire  exhiber des    symboles nazis    

"Tunisie. Hitler et Daech, les nouveaux héros de la jeunesse"
http://www.courrierinternational.com/article/tunisie-hitler-et-daech-les-nouveaux-heros-de-la-jeunesse

L'argument est faible. Des lycéens font preuve de mauvais goût, voilà qui n'a rien d'extraordinaire.
Sous des cieux européens aussi il y a des costumes de carnaval et des jeunes gens de bonne famille qui mettent mal à l'aise.

En même temps c'est prémonitoire vue la fin tragique d' Hitler et du nazisme..

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Message  Carlo Rubeo Dim 3 Mai - 0:34


Indigènes de la République - Page 37 11149608_439500822883162_762305456374375934_o

Le PIR avait annoncé le piège qu'il tendait à la "gauche blanche", et le premier à tomber dedans vient de se désigner lui-même annonçant qu'il se désolidarise de fait des antifas qui seront intransigeants sur la question Dieudonné et l'antisémitisme à "gauche".
Comment peut-on être un groupuscule numériquement insignifiant et inconnu dans les cités mais très connu sur les plateaux de Taddéi et devenir l'arbitre de touche de l'agitation parisienne?

Le PIR et QL viennent d'en donner la réponse.

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Message  MO2014 Dim 3 Mai - 1:15


revendiquer un monde décolonial

entretien avec Houria Bouteldja

par Paul Guillibert, Caroline Izambert & Sophie Wahnich

Le Parti des indigènes de la République, a adopté depuis longtemps un objectif de dénonciation de la racisation opérée en France. Il clive la gauche antiraciste. Notre sentiment est qu’il convient d’éclaircir la connaissance de cette formation à un moment où ses positions politiques heurtent notre logique aussi bien tactique que stratégique face à la montée des périls : puissance de l’extrême droite, de l’intégrisme identitaire et religieux, de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Il nous semble dans ce contexte d’autant plus important d’être capable de nous parler, ne serait-ce que pour que chacun sache à qui il parle et mesurer les profonds désaccords qui nous séparent, certains irréconciliables, d’autres non.

Quelle a été, selon vous, la nature de la rupture opérée en 2005 par le « manifeste des indigènes » ?

Cet appel a marqué une triple rupture : 1) une rupture politique avec le champ politique blanc. 2) une rupture économique : nous n’acceptons pas d’argent de l’État. 3) une rupture idéologique : nous nous passons des pensées politiques pré-existantes : idéologiquement, nous ne nous référons ni à Marx, ni aux Lumières, ni aux valeurs de la République. Nous avons voulu développer une pensée politique à partir de nous-mêmes, ancrée dans l’histoire des luttes de l’immigration, des luttes anticoloniales : pas dans le clivage historique gauche /droite.

Le PIR fête ses dix ans en 2015. Quel bilan faites-vous de ces dix années ?

Le sociologue Abdelmalek Sayad disait : « Exister, c’est exister politiquement ». Nous constatons avec fierté que nous avons une vraie existence politique. Une bonne partie des indigènes sociaux nous fait confiance, et nous sommes même une boussole pour beaucoup. Pour d’autres et en particulier pour une partie de la gauche, nous sommes une obsession ou en tout cas un os. Les sujets que nous abordons divisent la gauche, ce qui est l’un de nos objectifs : recomposer le champ politique à partir de la question raciale et anti-impérialiste.

En même temps, il faut être honnête : nous ne pouvons revendiquer une forte base sociale. Nous n’avons pas réussi non plus à susciter une réelle alliance entre les différents groupes indigènes : noirs et arabes, ça ne marche pas si facilement ; noirs et roms encore moins.

Cela ne nous empêche pas d’être présents. Nous n’avons pas pénétré les « quartiers » où nous avons beaucoup d’ennemis : principalement, la gauche, à qui nous risquons de prendre des voix ; la mosquée qui est souvent dépendante de la mairie ; les cadres associatifs, à qui nous ferions de l’ombre ; sans parler de l’économie parallèle qui ne voit pas d’un bon œil l’installation de militants politiques. Mais nous avons pénétré les cœurs et les têtes.

Pouvez-vous préciser votre perception de ce que vous appelez « la gauche » ?

Nous sommes les héritiers de la « Marche pour l’égalité et contre le racisme » de 1984. Mais, nous en avons fait un bilan critique. L’espoir qui a jailli à ce moment-là était celui de devenir des Français comme les autres. Je pense ne pas manquer de respect en disant que les marcheurs étaient naïfs. Ils étaient en rupture avec l’histoire de la colonisation et avec leur propre histoire. Si la transmission de cette histoire avait été faite, ils auraient été mieux armés face au parti socialiste. Les marcheurs ont ensuite été défaits par SOS Racisme, qui a dépolitisé la question du racisme et l’a transformée en question morale. Ceux qui ont refusé cette récupération moraliste ont fondé des organisations comme le Collectif contre la double peine ou le Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB) : ce furent des mouvements très importants mais hélas isolés.

Le débat sur le voile de 2004 a été une défaite supplémentaire : toute la gauche a communié avec le pouvoir et la loi. La rupture était consommée.

Le paradoxe, c’est que la gauche de gauche est aujourd’hui notre principal allié. Comment choisissons-nous nos alliés ? En fait, c’est eux qui nous choisissent : nous attendons qu’ils se positionnent sur nos combats : islamophobie, Palestine, racisme d’État, crimes policiers, etc., et nous observons leur prises de position. Sans surprise, c’est la gauche radicale qui vient à nous.

« Notre visée est de recomposer le champ politique à partir de la question raciale. »

Mais comment réagissez-vous quand, par exemple, la mairie de Bobigny passe à droite ?

Nous constatons un basculement d’une partie des indigènes sociaux vers la droite et nous reconnaissons la gravité de la situation. En 2008, nous avons été les premiers à dénoncer l’alliance de Dieudonné avec l’extrême droite, à dénoncer les alliances contre-nature entre certains groupes musulmans et le mouvement catholique intégriste Civitas à la faveur des manifs contre le mariage pour tous. Il en va de même à Bobigny. Nous ne pouvons rien faire d’autre que d’élever notre voix et de poursuivre le combat politique dans deux directions : l’organisation autonome des indigènes (noirs, arabes, musulmans, roms, habitants des quartiers) et la construction de fronts larges avec une partie du mouvement social sensible à nos questions. Nous ne pouvons pas faire la leçon aux indigènes de Bobigny et les pousser à voter PC alors qu’ils ont vécu quarante ans de clientélisme et de discriminations entretenus par la mairie communiste.

La suite de cet article est disponible dans Vacarme 71 actuellement en vente dans votre librairie ou en ligne.

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Message  Invité Dim 3 Mai - 8:37

Carlo Rubeo a écrit:

Indigènes de la République - Page 37 11149608_439500822883162_762305456374375934_o

Le PIR avait annoncé le piège qu'il tendait à la "gauche blanche", et le premier à tomber dedans vient de se désigner lui-même annonçant qu'il se désolidarise de fait des antifas qui seront intransigeants sur la question Dieudonné et l'antisémitisme à "gauche".
Comment peut-on être un groupuscule numériquement insignifiant et inconnu dans les cités mais très connu sur les plateaux de Taddéi et devenir l'arbitre de touche de l'agitation parisienne?

Le PIR et QL viennent d'en donner la réponse.

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C'est une suite logique de leurs concepts, ça vos pas une ligne!

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Message  nestor Dim 3 Mai - 15:49

Le PIR avait annoncé le piège qu'il tendait à la "gauche blanche", et le premier à tomber dedans vient de se désigner lui-même annonçant qu'il se désolidarise de fait des antifas qui seront intransigeants sur la question Dieudonné et l'antisémitisme à "gauche".
Comment peut-on être un groupuscule numériquement insignifiant et inconnu dans les cités mais très connu sur les plateaux de Taddéi et devenir l'arbitre de touche de l'agitation parisienne?

Le PIR et QL viennent d'en donner la réponse.

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Message  Rougevert Dim 3 Mai - 15:59

Je ne suis pas surpris de la préférence du PIR pour Dieudonné : c'est un excellent ambassadeur et porte-parole des colonisés... aux côtés des nostalgiques de l'OAS et de l'Empire de l'AOF.

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