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Prostitution/Travail du sexe

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Message  Gauvain Sam 5 Mar - 20:07

fée clochette a écrit:
Gauvain a écrit:
fée clochette a écrit:je n'ai jamais écrit que la prostitution était interdite.
Si ! Puisque tu as dit que la prostitution n'était pas légale. Légal, c'est le contraire d'interdit.

Par définition, il n'y a aucun article de loi qui dit que la prostitution est légale, puisque la loi ne précise QUE ce qui est illégal (c'est-à-dire interdit), et fixe les sanctions qui s'attachent aux comportements illégaux. Dans n'importe quel système juridique à peu près démocratique, ce qui n'est pas explicitement interdit est autorisé.

Légal, cela veut dire qu'une loi autorise. Or pas de loi
définition : La légalité est d'abord le caractère d'un acte ou d'un fait qui est conforme à la loi. C'est aussi l'ensemble des règles juridiques applicables dans un pays donné à un moment donné. À ce dernier point de vue, la légalité se confond avec le droit positif. Il convient donc, lorsque l'on examine la légalité d'un acte, de le confronter non seulement à la loi formelle, mais à l'ensemble des dispositions du droit en vigueur concernant l'activité dont il s'agit et quelle que soit la nature des règles qui en sont la source. Ainsi, en France, la légalité est constituée par toute une série de normes qui s'échelonnent selon une hiérarchie allant de l'arrêté réglementaire à la Constitution.

"La légalité est d'abord le caractère d'un acte ou d'un fait qui est conforme à la loi. "

Un comportement non mentionné ou non prévu par la loi est, par défaut, conforme à la loi, donc légal. C'est le cas de la prostitution, qui est donc une activité légale.
Par exemple, on peut distinguer le téléchargement légal du téléchargement illégal. Mais il n'y a aucune loi qui dit "telle et telle formes de téléchargement sont légales", simplement ces formes de téléchargement sont légales parce qu'elles ne sont pas interdites, et qu'elles sont donc, par défaut, conforme à la législation.

Mais je crois que ce débat n'a plus grand intérêt. Je pensais que notre divergence portait sur la question de savoir si la prostitution était interdite ou pas en France, or nous sommes tous les deux d'accord pour dire que ce n'est pas le cas.
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Message  Vérosa_2 Sam 5 Mar - 20:33

J'avoue ne pas très bien comprendre à quoi rime cette passe à fleurets mouchetés sur la légalité ou non sur la prostitution en France ou ailleurs. Et quel est l'apport de Gauvain... ? j'en saisis là encore moins la substance hormis l'avis froid et inutile d'un "lettré".

Par contre s'il y a une chose avec laquelle je suis d'accord avec Fée Clochette, c'est sur le point suivant :

Fée Clochette
Vouloir abolir la prostitution, c'est d'abord et avant tout vouloir abolir le système prostitutionnel ET défendre les prostituées. c'est affirmer le caractère inaliénable du corps humain, refuser sa marchandisation. Le combat contre le système prostitutionnel c'est un combat contre la traite des êtres humains.
C'est bien là qu'on saisit la différence entre une simple force de travail au service d'un capitalisme "ordinaire" et la prostitution par laquelle des femmes et des hommes sont contraints (majoritairement, on trouvera toujours bien sûr quelques exceptions) à utiliser leur corps et le plus profond de leur intimité comme véritable "moyen de production et d'échange", en sus d'une force de travail.

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Message  Gauvain Sam 5 Mar - 20:54

Vérosa_2 a écrit:J'avoue ne pas très bien comprendre à quoi rime cette passe à fleurets mouchetés sur la légalité ou non sur la prostitution en France ou ailleurs. Et quel est l'apport de Gauvain... ? j'en saisis là encore moins la substance hormis l'avis froid et inutile d'un "lettré".
Cette "passe à fleurets mouchetés" ne rime effectivement pas à grand chose, dans la mesure où la Fée clochette et moi-même sommes en réalité d'accord sur le fait que la prostitution est autorisée en France.
Au départ, mon point n'était pas de faire du pinaillage juridique, mais de répondre à l'argument de Toussaint selon lequel si on légalise la prostitution, alors il n'y a plus aucun moyen de lutter contre le harcèlement sexuel au travail.
Argument qui ne tient pas, puisque la prostitution EST légale (ou "autorisée", si certain-e-s préfèrent ce mot, mais je maintiens que le mot légal marche très bien dans le contexte). Et qu'en revanche, obliger un-e employé-e à accomplir des services sexuels n'est pas légal pour autant et n'est pas en passe de le devenir (même si le phénomène existe, évidemment).

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Message  Vérosa_2 Sam 5 Mar - 21:41

Et qu'en revanche, obliger un-e employé-e à accomplir des services sexuels n'est pas légal pour autant et n'est pas en passe de le devenir (même si le phénomène existe, évidemment).
Qu'est ce qu'on en a à faire que ce soit ou non légal, puisque cela existe. La question posée est ici celle du pouvoir, et par voie de conséquence celle du patriarcat (très majoritairement).

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Message  Toussaint Dim 6 Mar - 15:40

Désolé, sylvestre, less liens que tu as placés ne démentent absolument pas la véracité de l'histoire, d'une part, d'autre part ils confirment en effet le fond de ce que je dis, la prostitution considérée légalement comme un travail dont tu te fais le propagandiste zélé depuis des années peut parfaitement se transformer en prostituion imposée part le patronat exactement comme le pseudo "temps choisi" ou "travail de nuit choisi" que la Aubry nous vendit jadis comme une avancée dans l'égalité entre hommes et femmes. Il faut aussi se méfier et lire jusqu'au bout.

Quant à Ulla, mon propos n'était pas de transformer cette pauvre menteuse en théoricienne de la libération des femmes, mais plus simplement de souligner que les grandes affirmationsde ces femmes prostituées que le lobby proxénète exhibe régulièrement pour expliquer que le proxénètisme n'est pas la règle et que ce sont les abolitionnistes qui oppriment les prostituées sont à prendre avec des pinces à linge sur le nez. Sans parler de tous ces réalisateurs de fims pornos, c'est à dire ces proxénètes aggravés, que l'on interroge complaisamment sur les médias sans mentionner qu'il s'agit de maqueraux et de maquerelles.

Quant aux arguments selon lesquels la légalisation de la prostitution ne légaliserait pas le hartcèlement au travail, c'est inconsistant. Cela lui ouvrirait un boulevard. Sans parler de la décriminalisation inéluctable du viol. Sans parler de l'explosion de la traite des femmes et des mineur-e-s dans tous les pays ayant légalisé l'esclavage sexuel.

Les coopératives de travailleuses du sexe, encore un truc hyper amusant... D'un côté les "camarades" du lobby prostitutionnel nous expliquent que la prostitution pourrait devenir un travail comme un autre, de l'autre ils nous chantent les coopératives comme un moyen d'abolition de la marchandisation de la main d'oeuvre et son appropriation privée... Très amusant. Que des prostituées ou des travailleurs disent cela, passe, que soudain des "révolutionnaires" nous le servent pour faire passer le fond de leur objectif, la légalisation de la marchandisation du corps et de l'intime, (oui l'intime, cela existe et ce n'est pas de la morale petite-bourgeoise) cela ne passe pas.

Le fond de la propagande de la légalisation de la prostitution, c'est la légalisation du proxénètisme, du trafic d'êtres humains, et de la marchandisation du corps humain.
La pseudo-défense des intérêts des personnes prostituées, c'est en réalité la défense du droit des hommes à se payer des corps humains.

Tout le reste est du blabla.

Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas défendre les prostituées, comme le fait d'ailleurs le Nid, contre les violences et les abus notamment fiscaux et policiers, cela ne signifie pas qu'il ne faut pas défendre ces femmes de l'hypocrisie notamment masculine et bourgeoise.

Mais le mot "travail du sexe" dit bien ce que cela veut dire, transformer la sexualité en travail, institutionnaliser l'exploitation sexuelle, c'est à dire banaliser le viol.
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Message  fée clochette Dim 6 Mar - 17:17

Toussaint a écrit:Désolé, sylvestre, less liens que tu as placés ne démentent absolument pas la véracité de l'histoire, d'une part, d'autre part ils confirment en effet le fond de ce que je dis, la prostitution considérée légalement comme un travail dont tu te fais le propagandiste zélé depuis des années peut parfaitement se transformer en prostituion imposée part le patronat exactement comme le pseudo "temps choisi" ou "travail de nuit choisi" que la Aubry nous vendit jadis comme une avancée dans l'égalité entre hommes et femmes. Il faut aussi se méfier et lire jusqu'au bout.

Quant à Ulla, mon propos n'était pas de transformer cette pauvre menteuse en théoricienne de la libération des femmes, mais plus simplement de souligner que les grandes affirmationsde ces femmes prostituées que le lobby proxénète exhibe régulièrement pour expliquer que le proxénètisme n'est pas la règle et que ce sont les abolitionnistes qui oppriment les prostituées sont à prendre avec des pinces à linge sur le nez. Sans parler de tous ces réalisateurs de fims pornos, c'est à dire ces proxénètes aggravés, que l'on interroge complaisamment sur les médias sans mentionner qu'il s'agit de maqueraux et de maquerelles.

Quant aux arguments selon lesquels la légalisation de la prostitution ne légaliserait pas le hartcèlement au travail, c'est inconsistant. Cela lui ouvrirait un boulevard. Sans parler de la décriminalisation inéluctable du viol. Sans parler de l'explosion de la traite des femmes et des mineur-e-s dans tous les pays ayant légalisé l'esclavage sexuel.

Les coopératives de travailleuses du sexe, encore un truc hyper amusant... D'un côté les "camarades" du lobby prostitutionnel nous expliquent que la prostitution pourrait devenir un travail comme un autre, de l'autre ils nous chantent les coopératives comme un moyen d'abolition de la marchandisation de la main d'oeuvre et son appropriation privée... Très amusant. Que des prostituées ou des travailleurs disent cela, passe, que soudain des "révolutionnaires" nous le servent pour faire passer le fond de leur objectif, la légalisation de la marchandisation du corps et de l'intime, (oui l'intime, cela existe et ce n'est pas de la morale petite-bourgeoise) cela ne passe pas.

Le fond de la propagande de la légalisation de la prostitution, c'est la légalisation du proxénètisme, du trafic d'êtres humains, et de la marchandisation du corps humain.
La pseudo-défense des intérêts des personnes prostituées, c'est en réalité la défense du droit des hommes à se payer des corps humains.

Tout le reste est du blabla.

Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas défendre les prostituées, comme le fait d'ailleurs le Nid, contre les violences et les abus notamment fiscaux et policiers, cela ne signifie pas qu'il ne faut pas défendre ces femmes de l'hypocrisie notamment masculine et bourgeoise.

Mais le mot "travail du sexe" dit bien ce que cela veut dire, transformer la sexualité en travail, institutionnaliser l'exploitation sexuelle, c'est à dire banaliser le viol.

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Message  Ellie Dim 6 Mar - 17:53

Toussaint a écrit:
Quant aux arguments selon lesquels la légalisation de la prostitution ne légaliserait pas le hartcèlement au travail, c'est inconsistant.

Je comprends vraiment pas ta logique, comme j'ai déjà dit plus haut :
- tu te dis contre les lois qui stigmatise les prostitué·e·s
- actuellement en France les lois qui "illégalisent" la prostitution sont, il me semble, ces mêmes lois
- tu es absolument contre toute légalisation

Après je crois que j'ai compris : en fait le but c'est pas de discuter de la pertinence de telle ou telle revendication, c'est juste de lancer des anathèmes. Tiens par exemple :

Sans parler de la décriminalisation inéluctable du viol.

dans une discussion un minimum sincère, y aurait peut-être le début d'un argument.


Les coopératives de travailleuses du sexe, encore un truc hyper amusant... D'un côté les "camarades" du lobby prostitutionnel nous expliquent que la prostitution pourrait devenir un travail comme un autre, de l'autre ils nous chantent les coopératives comme un moyen d'abolition de la marchandisation de la main d'oeuvre et son appropriation privée... Très amusant.
Effectivement, qu'elles sont connes les travailleuses du sexe (quand elles sont pas menteuses) alors que les érudits marxistes ne demandent qu'à leur apprendre la vie... Trop drôle, lol

Perso, les quelques copines travailleuses du sexe (ouais elles utilisent ce mot, j'y peux rien si elles sont pas aussi intelligentes que les gens qui parlent à leur place) avec qui j'ai discuté de ça ne présentaient pas ça comme une abolition de la marchandisation, "juste" comme un moyen de moins se mettre en danger et de pouvoir bosser de façon plus "safe". L'idée, telle que je l'ai compris, étant qu'en s'y mettant à 3/4 c'est possible de se trouver un endroit où tu peux faire venir les clients qui ne soit pas chez toi (et encore moins chez lui) et où t'es pas seule pour gérer les pénibles. Avec la loi sur le proxénétisme actuelle il semblerait que si tu fais ça maintenant, chacune risque d'être accusée de proxénétisme sur les autres.


Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas défendre les prostituées, comme le fait d'ailleurs le Nid, contre les violences et les abus notamment fiscaux et policiers, cela ne signifie pas qu'il ne faut pas défendre ces femmes de l'hypocrisie notamment masculine et bourgeoise.

Mais surtout ne pas les écouter... (de toute façon, soit elles mentent, soit elles sont manipulées, c'est ça ?)

Mais le mot "travail du sexe" dit bien ce que cela veut dire, transformer la sexualité en travail, institutionnaliser l'exploitation sexuelle, c'est à dire banaliser le viol.
À l'heure actuelle, la majorité des viols sont commis par le conjoint hétéro ou la famille hétéro. Donc je pense que d'un point de vue statistique le couple hétéro (que bizarrement, personne ne parle d'interdire) fait beaucoup plus pour banaliser le viol que les travailleuses du sexe qui emploient ce terme.

(J'imagine que, du coup, on ne doit pas non plus parler du travail sexuel gratuit dans le couple hétéro ?)
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Message  Vals Dim 6 Mar - 18:42

Toussaint a écrit:Désolé, sylvestre, less liens que tu as placés ne démentent absolument pas la véracité de l'histoire, d'une part, d'autre part ils confirment en effet le fond de ce que je dis, la prostitution considérée légalement comme un travail dont tu te fais le propagandiste zélé depuis des années peut parfaitement se transformer en prostituion imposée part le patronat exactement comme le pseudo "temps choisi" ou "travail de nuit choisi" que la Aubry nous vendit jadis comme une avancée dans l'égalité entre hommes et femmes. Il faut aussi se méfier et lire jusqu'au bout.

Quant à Ulla, mon propos n'était pas de transformer cette pauvre menteuse en théoricienne de la libération des femmes, mais plus simplement de souligner que les grandes affirmationsde ces femmes prostituées que le lobby proxénète exhibe régulièrement pour expliquer que le proxénètisme n'est pas la règle et que ce sont les abolitionnistes qui oppriment les prostituées sont à prendre avec des pinces à linge sur le nez. Sans parler de tous ces réalisateurs de fims pornos, c'est à dire ces proxénètes aggravés, que l'on interroge complaisamment sur les médias sans mentionner qu'il s'agit de maqueraux et de maquerelles.

Quant aux arguments selon lesquels la légalisation de la prostitution ne légaliserait pas le hartcèlement au travail, c'est inconsistant. Cela lui ouvrirait un boulevard. Sans parler de la décriminalisation inéluctable du viol. Sans parler de l'explosion de la traite des femmes et des mineur-e-s dans tous les pays ayant légalisé l'esclavage sexuel.

Les coopératives de travailleuses du sexe, encore un truc hyper amusant... D'un côté les "camarades" du lobby prostitutionnel nous expliquent que la prostitution pourrait devenir un travail comme un autre, de l'autre ils nous chantent les coopératives comme un moyen d'abolition de la marchandisation de la main d'oeuvre et son appropriation privée... Très amusant. Que des prostituées ou des travailleurs disent cela, passe, que soudain des "révolutionnaires" nous le servent pour faire passer le fond de leur objectif, la légalisation de la marchandisation du corps et de l'intime, (oui l'intime, cela existe et ce n'est pas de la morale petite-bourgeoise) cela ne passe pas.

Le fond de la propagande de la légalisation de la prostitution, c'est la légalisation du proxénètisme, du trafic d'êtres humains, et de la marchandisation du corps humain.
La pseudo-défense des intérêts des personnes prostituées, c'est en réalité la défense du droit des hommes à se payer des corps humains.

Tout le reste est du blabla.

Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas défendre les prostituées, comme le fait d'ailleurs le Nid, contre les violences et les abus notamment fiscaux et policiers, cela ne signifie pas qu'il ne faut pas défendre ces femmes de l'hypocrisie notamment masculine et bourgeoise.

Mais le mot "travail du sexe" dit bien ce que cela veut dire, transformer la sexualité en travail, institutionnaliser l'exploitation sexuelle, c'est à dire banaliser le viol.

Entièrement d'accord avec ça, qui me paraissait être un socle minimal commun à tous les militants d'extrême-gauche....
Après, ça ne veut pas dire qu'on a l'illusion de faire disparaitre la prostitution dans cette société, mais qu'au moins on condamne tout ce qui peut la développer et légitimer le proxénétisme, quelque soit le nom qu'on lui donne ...
Et ras le bol de ceux qui nous parlent de "liberté" de se prostituer : ce n'est jamais une liberté que d'être amené à une considération de soi tellement démolie, qu'on en arrive à vendre son corps et son intégrité sexuelle pour quelques billets ou pour survivre....ou pour garder un emploi.....

L'exploitation capitaliste légale est déjà tellement dégueulasse qu'il n'est pas acceptable de lui baliser juridiquement un nouveau champ.
Et je trouve immonde que certains aillent utiliser la détresse d'handicapés pour tenter de justifier la nécessité de reconnaitre la prostitution comme un "métier" .
Après tout, certaines timidités peuvent être un "handicap" pour séduire....et les tabous d'un bon père de famille marié peuvent l'handicaper dans la quête d'autres plaisirs....et un obsédé sexuel sera peut être moins chiant ou dangereux s'il y a un bordel à proximité......



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Message  fée clochette Mar 12 Avr - 19:49

La prostitution n'est pas une fatalité (le Monde)
| 11.04.11 | 13h51 • Mis à jour le 12.04.11 | 10h08

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/04/11/la-prostitution-n-est-pas-une-fatalite_1505882_3232.html

Le plus vieux métier du monde. Cette expression, la mission d'information parlementaire sur la prostitution l'a entendue à de nombreuses reprises. Elle l'a entendue à La Haye, en Catalogne, et parfois à Paris, à l'occasion de ses auditions. Souvent utilisée pour couper court à tout débat, cette conception fait de la prostitution une fatalité. Dès lors, dans ce domaine, les pouvoirs publics n'auraient d'autre choix que de réguler cette activité pour en limiter les dérives les plus choquantes.

En quoi la prostitution serait-elle inscrite dans les gènes de toute société ? Les lieux communs abondent : elle réduirait le nombre de viols et permettrait à certains hommes d'accéder à une forme de sexualité. Pour le dire clairement, elle répondrait aux besoins sexuels masculins, conçus comme irrépressibles, puisque la quasi-totalité des clients sont des hommes. Assénées comme des vérités définitives, ces évidences ne sont jamais analysées. La mission d'information a donc voulu les étudier, en menant un travail de fond, nourri par plus de 200 auditions.

Non, le taux de viol n'a pas augmenté là où la prostitution a été rendue plus difficile. Il n'est donc pas nécessaire d'offrir les prostituées en pâture aux violeurs pour éviter qu'ils ne s'en prennent aux jeunes filles. Non, les clients ne vivent pas dans la misère sexuelle. Aux dires des personnes prostituées, il s'agit de M. Tout-le-Monde, constat que les études sociologiques confirment. Et comme le dit avec une forme d'humour un document de l'Unicef : "Aucun impératif biologique n'impose un nombre fixe d'orgasmes par jour, par semaine ou par an."

Il faut se résoudre à l'évidence : si la prostitution perdure, et avec elle la traite des êtres humains et l'exploitation sexuelle, ce n'est pas parce qu'elle constitue une fatalité, mais parce que personne ne s'y intéresse.

Pourtant, la réalité est sous nos yeux. Aujourd'hui, en France, 80 % des personnes prostituées sont étrangères, généralement en situation irrégulière, sans que personne ne se demande comment elles ont pu venir d'Europe de l'Est, de Nigeria ou de Chine jusque sur nos trottoirs. Les personnes prostituées subissent des violences que quiconque qualifierait d'insoutenables. D'après les études internationales, la majorité d'entre elles subit plus de cinq viols durant l'exercice de cette activité.

NOUVEAU REGARD

Pourtant, les "putes" sont stigmatisées, dénigrées et quotidiennement injuriées, rabaissées au rang d'êtres inférieurs ; leurs droits les plus fondamentaux sont déniés. De l'autre côté, que de bienveillance, voire de complaisance, pour le client ! Ce pauvre homme dont le seul petit plaisir est "d'aller aux putes". Ce serait presque lui que l'on considérerait comme une victime, de sa solitude.

Il est temps d'ouvrir les yeux sur cette réalité. Il est temps de revenir à nos valeurs les plus profondes et les mieux partagées. Il est enfin temps d'analyser la prostitution au regard du respect dû à l'être humain, de la "non-patrimonialité" du corps humain et de l'égalité entre les sexes. Peut-on, à la lumière de ces principes, tolérer que l'on loue les organes sexuels d'autrui ? Doit-on accepter que les hommes puissent avoir à tout moment des femmes à disposition ? Comment ne pas comprendre qu'accepter cet état de fait, c'est empêcher toute égalité réelle entre les sexes ?

Si des députés de droite comme de gauche ont pu s'accorder sur les réponses à donner à ces questions, c'est parce que nous partageons les mêmes valeurs démocratiques et républicaines. Tirant les conséquences de ces valeurs, nous pensons qu'il est nécessaire que notre société ouvre les yeux sur la réalité de la prostitution et qu'elle change de regard sur les personnes prostituées et sur leurs clients.

Certains pays nous montrent en quoi pourrait se constituer ce nouveau regard. La Suède vient d'évaluer la loi de 1998 qui a fait de ce pays le premier à rendre les clients passibles de sanctions pénales. Les résultats sont là : la prostitution de rue a été divisée par deux sans augmentation corrélative de la prostitution sur Internet, l'opinion publique initialement hostile à la loi la soutient désormais massivement, de même que l'ensemble des formations politiques.

Enfin, les services de police suédois savent désormais, écoutes téléphoniques à l'appui, que cette législation dissuade les réseaux d'exploitation sexuelle de s'implanter en Suède. La Norvège et l'Islande viennent d'adopter une loi comparable et l'Irlande y réfléchit.

Nous savons bien que la pénalisation des clients ne fera pas disparaître du jour au lendemain la prostitution. Mais nous pensons également que ce n'est pas parce qu'il continue d'y avoir des viols qu'il ne faut pas les sanctionner.

Ce qui est indispensable, c'est de poser l'interdit dans notre droit, véritable miroir des valeurs d'une société, d'engager un travail de sensibilisation à la réalité de la prostitution et d'amener chacun à réfléchir sur les conséquences de ses actes.

Non, la prostitution n'est pas une fatalité.

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Message  sylvestre Mar 19 Avr - 15:02

http://www.contretemps.eu/interventions/p%C3%A9nalisation-clients-prostitu%C3%A9es-quand-belles-%C3%A2mes-se-fourvoient

Pénalisation des clients de prostituées : quand les belles âmes se fourvoient



La mission parlementaire d’information sur la prostitution présidée par la députée socialiste Danielle Bousquet n’avait pas encore rendu son rapport que l’on en connaissait déjà la principale recommandation : celle d’une pénalisation des clients, sur le modèle de la loi suédoise. Définissant la prostitution comme une violence contre les femmes, celle-ci fait de ceux qui la commettent, les hommes clients, des délinquants encourant jusqu’à six mois de prison. Les mouvements favorables à l’abolition de la prostitution et certains courants féministes en sont depuis plusieurs années les fervents promoteurs.

Remarquons tout d’abord que cette mission offre une opportunité, certes bien tardive, de révéler à qui les ignorerait encore les effets désastreux de la répression du racolage passif, réintroduit dans le code pénal à l’occasion de la loi sur la sécurité intérieure (LSI) de 2003. Par un saisissant paradoxe, le ministre de l’Intérieur de l’époque avait légitimé cette mesure répressive par une intention protectrice à l’égard des prostituées : « en pénalisant le racolage passif, nous sortons ces malheureuses du réseau qui les exploite », avait-il prétendu dans une interview au Monde[1]. On sait ce qu’il en a été : vivant désormais dans la hantise de la répression policière, les prostituées ont quitté les centres villes pour des zones moins peuplées (périphéries urbaines, parcs, bordures de routes) où elles sont davantage exposées aux agressions et plus difficiles à joindre pour les organismes sanitaires et sociaux. Même les dispositions présentées comme protectrices se sont révélées un leurre : les étrangères en situation irrégulière sont généralement expulsées avant de pouvoir bénéficier du titre de séjour promis en échange d’une dénonciation de leur proxénète[2].

La pénalisation du client opère, de ce point de vue, un complet renversement. La prostituée n’est plus considérée comme une coupable mais comme une victime, et il s’agit désormais de s’attaquer au véritable responsable de sa condition malheureuse : son client, sans qui son activité n’a plus de raison d’être. L’effet attendu est qu’une fois la demande tarie, l’offre de prostitution disparaîtra.

Autre atout de la démarche : elle rompt avec l’habitude de considérer que la question de la prostitution se résume principalement à celle des prostituées (et des proxénètes), comme si la demande masculine ne présentait aucun caractère problématique. Il suffit pourtant d’écouter les prostituées pour savoir combien leurs clients sont également pour elles un constant danger, tant sont récurrents les agressions, vols, viols, marchandages sordides et autres pressions pour ne pas utiliser de préservatif dont ils se rendent coupables.

Reste que tous les clients ne sont pas guidés par la seule volonté d’humilier les prostituées en les traitant comme des marchandises. Les prostituées reconnaissent que certains se montrent respectueux, et la plupart ont leurs « habitués » avec qui elles ont tissé au fil des ans une relation faite de complicité voire d’affection. Il n’est pas rare qu’un client offre par le mariage une réinsertion inespérée à une prostituée dont il est tombé amoureux. Si l’on ne saurait ignorer la domination matérielle et symbolique qui imprègne ces relations, le terme de « viandard », par lequel les abolitionnistes se plaisent à désigner les clients, n’aide guère à les saisir dans leur complexité.

S’appuyer sur une représentation caricaturale des clients n’est cependant pas la principale carence qui grève le projet de leur pénalisation. Celui-ci a tout d’une fausse bonne idée en premier lieu parce qu’il ignore ou feint d’ignorer que criminaliser un pôle d’une relation revient à la criminaliser dans son ensemble. La prostitution, quel que soit le jugement que l’on porte sur son existence, est une relation de service entre une prestataire et un bénéficiaire qui la rétribue. Réprimer la première (comme le fait la LSI) ou le second (projet de la mission Bousquet) a exactement le même effet : rendre leur contact clandestin puisqu’un des partenaires s’expose, s’il est visible de la police, à une sanction pénale. Remplacer le délit de racolage par celui de sollicitation de prestations sexuelles payantes ne changera rien à la situation déjà catastrophique des prostituées[3], puisqu’elles devront continuer à racoler dans des zones isolées où elles seront toujours aussi vulnérables devant la violence et l’exploitation.

C’est précisément ce qui s’est passé en Suède, où la loi n’a pas tant conduit à un dépérissement de la prostitution qu’à son déplacement vers des lieux plus discrets. En d’autres termes, ce n’est pas la prostitution qui a diminué mais la prostitution publique, ce qui n’est pas une nuance négligeable. On notera au passage que ce « modèle » tant loué en France et ailleurs n’a fait l’objet d’aucune évaluation indépendante (ce sont ses promoteurs qui s’en sont jusqu’à présent chargés et qui — quelle surprise ! — le trouvent excellent) et que les services sociaux en charge de la réinsertion des prostituées n’ont pour ce faire reçu aucun moyen supplémentaire pour renouveler leurs pratiques[4].

Outre que l’on peut se demander s’il revient vraiment à la police (peu renommée dans notre pays pour sa sensibilité féministe ou « sociale ») de régler un problème aussi délicat que celui de la prostitution, l’argument d’une disparition de l’offre par dissuasion policière de la demande se heurte à la redoutable difficulté de l’état du marché du travail pour les femmes à faible niveau de qualification (cas de la majorité des prostituées). Le projet serait crédible s’il proposait de véritables alternatives à celles qui exercent la prostitution et l’ouverture d’une réflexion sérieuse sur les moyens de leur réinsertion. Ce n’est malheureusement pas le cas, puisque le rapport se borne à demander une facilitation de l’accès des prostituées aux dispositifs sociaux existants, dont on ne connaît que trop les carences (à quoi bon proposer un meilleur accès des prostituées au logement social quand l’accentuation de sa déshérence est programmée ?). Faute d’inscrire la situation des prostituées dans une politique sociale ambitieuse, c’est à une nouvelle précarisation de leurs conditions de vie — ou, plutôt, de survie — que l’on assistera immanquablement.

Il est à craindre qu’en dépit des belles professions de foi humanistes qui ont, comme prévu, accueilli les recommandations de la mission parlementaire, le sort des prostituées ne soit pas la priorité de la pénalisation de leurs clients. L’enjeu, comme pour la LSI, est avant tout de faire disparaître des paysages urbains une activité qui heurte la sensibilité de riverains qui sont aussi (et sans doute surtout, aux yeux de nos gouvernants) des électeurs. Peu importe finalement ce qui arrivera aux prostituées (d’ailleurs la police se chargera de renvoyer au pays, y compris contre leur gré, celles dépourvues de titre de séjour), tant qu’elles ne viennent plus polluer les villes de leur désolante activité[5]. L’enthousiasme que suscite le projet de pénalisation des clients (tant à droite qu’à gauche, chez les abolitionnistes et les féministes comme parmi les politiciens sécuritaires) tient à ce que celle-ci relève bel et bien de la solution miracle. Là où la LSI péchait par excès répressif à l’égard de personnes certes indésirables mais envisagées avant tout comme des victimes, le déplacement de l’incrimination sur les clients couvre d’un rassurant vernis compassionnel ce qui reste, fondamentalement, l’expression d’une gestion sécuritaire des problèmes sociaux. La criminalisation de la misère, encore et toujours, mais la bonne conscience en plus.

Dans sa Note sur Machiavel (1949), Merleau-Ponty avait mis en garde : « Il faut avoir des valeurs, mais cela ne suffit pas, et il est même dangereux de s’en tenir là ». On se désespère de voir qu’au nom de principes généreux, mais déconnectés de la réalité sociale, tant de bonnes volontés puissent actuellement soutenir une mesure aussi lourde d’effets pervers pour celles-là même qu’elle prétend secourir.

Lilian Mathieu


[1] Cité in Amélie Maugère, Les politiques de la prostitution, Paris, Dalloz, 2009, p. 291. L’espace manque ici, mais il faudrait évoquer la manière dont la « victime de réseaux maffieux de traite des femmes » en est venue à incarner l’ensemble des personnes qui exercent la prostitution, au mépris de la diversité de leurs situations concrètes (toutes ne sont pas des femmes ni toutes étrangères ni toutes soumises à des proxénètes) et à autoriser une approche essentiellement policière de cette question.

[2] Cf. Milena Jaksic, « Figures de la victime de la traite des êtres humains : de la victime idéale à la victime coupable », Cahiers internationaux de sociologie, n° 124, 2008.

[3] Ce n’est d’ailleurs pas prévu. Roselyne Bachelot a indiqué qu’il n’était pas dans les intentions du gouvernement d’abroger les articles de loi qui répriment le racolage. Répression, quand tu nous tiens…

[4] Communication d’Ola Florin (du Bureau national de la santé et des affaires sociales de Suède) au workshop « Exploring and comparing prostitution policy regimes in Europe », Université Birkbeck de Londres, European Science Foundation, 15-17 septembre 2010.

[5] De fait, et en dépit de ce qui les sépare en termes de conception idéologique et de statut dévolu à prostitution, les différentes législations en la matière (pénalisation des clients en Suède et Norvège, reconnaissance du « métier » en Hollande, répression du racolage en France et en Angleterre) aboutissent dans la pratique au même résultat : un contrôle accru de l’immigration féminine (au titre de la lutte contre la « traite ») et une expurgation de l’espace urbain de ses éléments indésirables (prostituées mais aussi roms, mendiants, etc.) ; sur ce point, cf. Jane Scoular & Teela Sanders (eds.), Regulating Sex/work: From Crime Control to Neo-liberalism?, Oxford, Wiley-Blackwell, 2010.
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Message  Invité Mar 19 Avr - 17:38

Sans doute un oubli des modérateurs : ce fil sur la prostitution s'intitule toujours "travail du sexe". Je pense qu'il serait bon de lui donner un titre, si ce n'est plus juste, du moins plus neutre et objectif. Pour la gouverne de Sylvestre, celles et ceux qui se revendiquent du marxisme ne considèrent pas tous que la prostitution est un travail.

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Message  fée clochette Mar 19 Avr - 19:17

Byrrh a écrit:Sans doute un oubli des modérateurs : ce fil sur la prostitution s'intitule toujours "travail du sexe". Je pense qu'il serait bon de lui donner un titre, si ce n'est plus juste, du moins plus neutre et objectif. Pour la gouverne de Sylvestre, celles et ceux qui se revendiquent du marxisme ne considèrent pas tous que la prostitution est un travail.

je suis entièrement d'accord. ce n'est pas parce que certains admins ou modérateurs ou contributeurs considèrent que le corps et le sexe des femmes (et des hommes) sont des marchandises comme n'importe quelle autre marchandise qu'ils doivent imposer un titre de fil aussi orienté. Quelque chose de plus neutre serait bienvenu
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Message  Gauvain Mer 20 Avr - 0:29

Je ne vois pas en quoi le fait de dire que la prostitution est un "travail du sexe" implique que ce soit un travail "comme un autre" ni le corps des prostitué-e-s (ou le service qu'elles fournissent avec leur corps, pour être plus exact), une marchandise "comme une autre" (et je ne sais toujours pas ce que signifie un "travail comme un autre", mais c'est une question différente).
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Message  Toussaint Mer 20 Avr - 3:51

Reste que tous les clients ne sont pas guidés par la seule volonté d’humilier les prostituées en les traitant comme des marchandises. Les prostituées reconnaissent que certains se montrent respectueux, et la plupart ont leurs « habitués » avec qui elles ont tissé au fil des ans une relation faite de complicité voire d’affection. Il n’est pas rare qu’un client offre par le mariage une réinsertion inespérée à une prostituée dont il est tombé amoureux. Si l’on ne saurait ignorer la domination matérielle et symbolique qui imprègne ces relations, le terme de « viandard », par lequel les abolitionnistes se plaisent à désigner les clients, n’aide guère à les saisir dans leur complexité.

D'abord le fait que les clients ne soient "pas tous" guidés "par la seule volonté" d'humilier les prostituées en les traitant comme des marchandises sonne comme un remarquable aveu: beaucoup en effet le sont. De plus, "certains se montrent respectueux" montre également qu'en la matière, comme le montre l'étude de Saïd Bouamama, la très grande majorité, en effet ne l'est pas. Quant à la demande "en mariage", son analyse reste à faire et il n'est pas étonnant que visiblement nombre d'entre les demandées préfèrent s'abstenir. On cherche à passer de la propriété temporaire et dispendieuse à un achat définitif, bof, la belle affaire. Enfin, merci encore de montrer clairement que dans cette affaire de prostitution, la norme est de traiter ces personnes comme des marchandises, que l'on humilie dans une relation totalement inégale, souvent violente... Voilà qui en effet fait de la prostitution un "travail" fort particulier, d genre à abolir, très exactement et dans lequel le débat sur le travail du sexe est l'exact pendant de celui sur l'humanisation de l'esclavage, dont on pourrait parler dans les mêmes termes.

La prostitution, quel que soit le jugement que l’on porte sur son existence, est une relation de service entre une prestataire et un bénéficiaire qui la rétribue.

Mensonge. Voilà bien le passe-passe du lobby proxénète: ôter du débat ce qui est le fond de l'affaire à savoir "la domination matérielle et symbolique qui imprègne ces relations" pourtant reconnue juste avant et qui se trouve ainsi renvoyée à une question morale alors que c'est une question politique, celle de la domination et de l'oppression de genre dans sa forme la plus élémentaire et brutale. Et qui n'a rien à voir avec une vision caricaturale du client, mais tout à la vision de la relation de domination de ce dernier avec la personne qu'il prostitue. Quant à l'argument sur les dangers renforcés de la pénalisation des clients, rappelons que selon le même auteur " leurs clients sont également pour elles un constant danger, tant sont récurrents les agressions, vols, viols, marchandages sordides et autres pressions pour ne pas utiliser de préservatif dont ils se rendent coupables". Boufre! Et de plus, on ne sache pas, et c'est ce qu'a constaté la mission parlementaire, que dans un seul pays ayant réglementé la prostitution, celle-ci ait vu la condition des prostituées s'améliorer, au contraire, la traite à destination de ces pays a explosé, et avec elle, le nombre de prostituées "dans les zones isolées où elles sont toujours aussi vulnérables devant la violence et l’exploitation"...

la loi n’a pas tant conduit à un dépérissement de la prostitution qu’à son déplacement vers des lieux plus discrets

Donc la prostitution y a considérablement diminué, puisque en France ou dans les pays où les proxénètes ont réussi à se voir traiter en chefs d'entreprise, les lieux plus dicrets sont aussi fréquentés que les lieux moins discrets!

le terme de « viandard », par lequel les abolitionnistes se plaisent à désigner les clients, n’aide guère à les saisir dans leur complexité.

Perso, je me contrefous de "saisir" le client dans sa complexité. Et je ne connaissais pas le terme de "viandard" parce que le corps des prostitué-e-s n'est pas de la viande. Le client ne m'intéresse pas, ni ses besoins, il a sa main droite ou gauche pour cela. Parce que ce qu'il y a dans cette pleurnicherie sur ces malheureux incompris, c'est la thèse selon laquelle les besoins de ces hommes justifient bien qu'existent des femmes -ou des enfants, ou des hommes, bref, d'autres êtres humains- pour les satisfaire et qu'ils se défoulent sur elles. Pas besoin de traiter ces types de viandards, prostitueurs me suffit amplement, et même "clients de la prostitution", c'est assez infâmant en soi.

ce « modèle » tant loué en France et ailleurs n’a fait l’objet d’aucune évaluation indépendante (ce sont ses promoteurs qui s’en sont jusqu’à présent chargés et qui — quelle surprise ! — le trouvent excellent) et que les services sociaux en charge de la réinsertion des prostituées n’ont pour ce faire reçu aucun moyen supplémentaire pour renouveler leurs pratiques[4].

D'abord, ce modèle est surtout loué en Suède, où il fait consensus très large aujourd'hui.
Ensuite, il est amusant d'entendre l'auteur de l'article mettre ne garde contre le manque d'évaluation "indépendante". J'aimerais qu'il montre autant de rigueur dans son argumentation. Lorsqu'il dit ainsi "les prostituées", on aimerait qu'il indique ses sources "indépendantes" pour un usage aussi large de l'article défini qui renvoie ici à "toutes les prostituées". De même il serait amusant de connaître les études "indépendantes" des services des états concernés sur les résultats des politiques de réglementation de la prostitution, que l'auteur se garde bien de seulement évoquer, et pour cause! Enfin, ce n'est pas parce que la régression des services sociaux en Suède met en danger la politique suédoise, ni parce qu'elle a touché les limites de toute politique abolitionniste dans le système capitaliste, que cela peut être un argument pour remettre en question son fondement. Je ne doute pas qu'en effet l'évolution du rapport de force entre les classes dégradera la situation des femmes et des enfants en Suède, et avec elle la lutte contre la prostitution. Comme c'est le cas en France pour les femmes, les enfants, les jeunes, le monde du travail en général. Ce n'est pas une raison pour cesser de réclamer uen politique de santé, de protection de l'enfance et de répression des violences faites aux femmes, à commencer par la prostitution.

l’argument d’une disparition de l’offre par dissuasion policière de la demande se heurte à la redoutable difficulté de l’état du marché du travail pour les femmes à faible niveau de qualification (cas de la majorité des prostituées). Le projet serait crédible s’il proposait de véritables alternatives à celles qui exercent la prostitution et l’ouverture d’une réflexion sérieuse sur les moyens de leur réinsertion.


Tout à fait exact.
A un point près... Précisément, ce qu'"oublie" de dire L Mathieu, c'est précisément que cette carence fait la différence entre la loi suédoise et la proposition de loi française, et qui fait que la politique suédoise était une politique globale s'appuyant notamment sur une éducation dès le plus jeune âge, une politique de parité et d'égalité devant l'emploi, devant la rémunération du travail, et un travail social de réparation des dommages faits à la personne prostituée.
La proposition ne va pas régler grand chose: pas de politique éducative, pas de politique de réinsertion, pas de politique contre les violences faites aux femmes, toujours plus de misère, de régression sociale, d'attaques contre les acquis sociaux. Une telle politique, les travailleurs n'en ont rien à attendre, les femmes non plus, les prostituées non plus, en effet.

Mais à tout prendre, au moins, certains points sont établis.
Les rapporteurs ont étudié aussi les pays qui ont réglementé la prostitution et installé les proxos comme des chefs d'entreprise, et ce qu'ils ont observé est édifiant, au point que certains pays qui avaient réglementé envisagent de s'alignersur la Suède.
La prostitution est une violence faite aux femmes, et le client n'est pas neutre ni innocent dans le système prostitutionnel, il y est central. Certes, le client est souvent un pauvre type, certes la majorité sont des travailleurs et des pauvres. Mais on peut en dire autant des violeurs, des frappeurs et des tueurs de femmes, les travailleurs et les pauvres sont l'écrasante majorité des hommes, tout simplement! Certes, on va s'en prendre à des pauvres types. Et les bourgeois s'en tireront comme d'hab. Mais je suis désolé, l'argument n'est pas suffisant. Le viol n'a pas disparu avec sa criminalisation, pas plus que l'exploitation sexuelle des enfants, même en France. Pas plus que les violences conjugales. Qui propose donc de revenir sur leur criminalisation et leur pénalisation au prétexte que les réprimer, c'est souvent réprimer la misère? Ce n'est pas un argument.

Il faut se battre contre les "oublis" de cette loi qui ne va rien régler parce que c'est une loi bourgeoise qui prétendra régler un problème consubstantiel à la société de classe et de genre, celle-là même que PS et UMP dirigent à tour de rôle. Il faut en effet se battre pour exiger une autre politique, montrer que l'abolition définitive de la prostitution, comme de bien d'autres choses atroces, a pour condition première mais non suffisante l'abolition de l'exploitation de l'homme par l'homme, du pouvoir de la bourgeoisie.
Mais aussi ne pas céder d'un pouce devant des raisonnements qui au fond disent tous à Fantine: "Eh bien, vends donc le reste!" Et qui font silence devant ce qu'est la prostitution, un viol monnayé, l'expression la plus basique de l'asservissement de la femme par l'homme "capable de payer", comme disait Trotsky. Argument d'autorité? Oui, pour une fois que cette génération-là était en avance sur les Lilian Mathieu d'aujourd'hui...
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Message  Invité Mer 20 Avr - 10:13

Toussaint a écrit:La prostitution est une violence faite aux femmes, et le client n'est pas neutre ni innocent dans le système prostitutionnel, il y est central. Certes, le client est souvent un pauvre type, certes la majorité sont des travailleurs et des pauvres.
C'est à vérifier.

A Nancy, j'habite dans LE quartier de la prostitution, un quartier qui compte encore une douzaine de "bars à hôtesses" qui étaient autrefois des bordels. Aujourd'hui, la prostitution est localisée le long des deux grands axes parallèles qui traversent ce quartier : le boulevard Jean-Jaurès, avec ses femmes d'origine africaine ; et la rue Jeanne-d'Arc, où il s'agit plutôt de femmes des pays de l'Est, et où deux "bars à hôtesses" et un "sex club" ont encore ouvert ces dernières années. A voir les modèles de bagnoles et les immatriculations des porcs qui sillonnent le quartier une fois la nuit tombée, je peux dire que pour moitié, les clients sont des cadres en goguette, qui profitent d'un déplacement à Nancy pour "aller aux putes". Quelquefois, il m'est aussi arrivé de voir des jeunes hommes BCBG, un peu du style du fils Sarkozy, à bord de coupés "bling-bling" Porsche ou BMW.

Sinon, je partage entièrement ce que tu écris dans le reste de ton message. C'est ce qu'un communiste peut dire au sujet de la prostitution.

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Message  fée clochette Mer 20 Avr - 10:31

Byrrh a écrit:
Toussaint a écrit:La prostitution est une violence faite aux femmes, et le client n'est pas neutre ni innocent dans le système prostitutionnel, il y est central. Certes, le client est souvent un pauvre type, certes la majorité sont des travailleurs et des pauvres.
C'est à vérifier.

A Nancy, j'habite dans LE quartier de la prostitution, un quartier qui compte encore une dizaine de "bars à hôtesses" qui étaient autrefois des bordels. Aujourd'hui, la prostitution est localisée le long des deux grands axes parallèles qui traversent ce quartier : le boulevard Jean-Jaurès, avec ses femmes d'origine africaine ; et la rue Jeanne-d'Arc, où il s'agit plutôt de femmes des pays de l'Est, et où deux "bars à hôtesses" et un "sex club" ont encore ouvert ces dernières années. A voir les modèles de bagnoles et les immatriculations des porcs qui sillonnent le quartier une fois la nuit tombée, je peux dire que pour moitié, les clients sont des cadres en goguette, qui profitent d'un déplacement à Nancy pour "aller aux putes". Quelquefois, il m'est aussi arrivé de voir des jeunes hommes BCBG, un peu du style du fils Sarkozy, à bord de coupés "bling-bling" Porsche ou BMW.

Sinon, je partage entièrement ce que tu écris dans le reste de ton message. C'est ce qu'un communiste peut dire au sujet de la prostitution.

Moi je vis à quelques kilomètres de la frontière espagnole où le plus gros bordel d'Europe vient d'ouvrir. Plus que difficile d'approcher ces femmes pour discuter avec elles de ce qu'elles pensent de leur condition. La mafia veille bien sûr. Des copines barcelonaises ont réussi à discuter avec 3 d'entre elles, un jour, un des rares jours où elles sortent pour se balader, respirer, faire des courses. Beaucoup d'étrangères, beaucoup de peurs, de non dits, beaucoup de négation de cette violence, de cette oppression qui leur est faite de devoir subir 10, 15 clients par jour. Les clients, des jeunes surtout entre 20 et 30 ans, ou alors des cadres français (plus de 90% sont français, cadres moyens ou supérieurs, certains viennent de Toulouse, Marseille). Ces clients ils viennent acheter des femmes, comme ils viennent acheter du tabac ou de l'alcool. Ce qu'ils font d'ailleurs : un petit tour au supermarché du coin et après un petit tour au supermarché du sexe. Et puis il y a autant de prostituées dans les rues et le long des routes en Espagne, contrairement à ceux qui prétendent que de légaliser permettra de contrôler, de protéger et de faire diminuer la prostitution dans les rues. La légalisation n'a rien changé, si ce n'est que les mafieux se considèrent comme des patrons et sont reconnus comme tels par la loi espagnole.
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Message  sylvestre Mer 20 Avr - 10:45

http://www.rue89.com/2011/04/19/prostitution-penaliser-le-client-cest-attenter-a-la-dignite-des-femmes-200569

Prostitution : pénaliser le client, c'est attenter à la dignité des femmes


La mission parlementaire de l'Assemblée nationale sur la prostitution a rendu son rapport. Sa présidente, Danièle Bousquet (PS) s'allie à l'UMP pour préconiser la pénalisation des clients. Derrière ce projet se déploie une vaste entreprise de prohibition de la prostitution, digne d'une croisade morale de l'ère victorienne.

Comme pour l'interdiction du racolage passif, les intentions sont louables : lutte contre la traite des êtres humains et préoccupation pour la dignité des femmes.

Examinons la réalité : la mission parlementaire vient de se résigner à une première évaluation des effets de la répression du racolage courant 2012, soit neuf ans après sa mise en œuvre. C'est bien les effets sur la visibilité de la prostitution qui vont être jaugés et non les conséquences de cette loi sur la santé et les droits des travailleurs et travailleuses sexuels.

L'invisibilité de la prostitution signifierait-elle sa disparition ? Bien au contraire, l'invisibilité est symptomatique d'un renforcement de la clandestinité et de la précarité des prostitué(e)s. La pénalisation du client dégradera encore plus leurs conditions de travail.

Moins de capotes, plus de harcèlement policier

Les travailleurs et travailleuses du sexe devront trouver des endroits plus discrets afin que leurs clients ne soient pas inquiétés. Ils et elles s'éloigneront ainsi des structures de prévention et de soins.

Par ailleurs, imposer le préservatif sera encore plus difficile dans de telles conditions.

Les conséquences concrètes seront une reprise des contaminations au VIH et autres infections sexuellement transmissibles, plus de harcèlement policier, encore plus de difficultés à faire reconnaître leurs droits et à porter plainte en cas de violence et une fuite vers les pays voisins.

Créer une nouvelle infraction conduira aussi les travailleurs et travailleuses du sexe à avoir recours à des intermédiaires pour chercher des clients. Ces intermédiaires portent le nom bien connu de proxénètes. Ces criminels trouveront des alternatives à la rue pour faire travailler les femmes sous leur coupe et elles seront totalement coupées des associations socio-sanitaires.

Les réseaux mafieux seront protégés, pas leurs victimes

Déjà, pénaliser le racolage devait permettre de lutter contre les réseaux et protéger les victimes en « supprimant l'offre ».

On ne peut que constater l'inanité de cette loi au regard de ses objectifs : en 2004, 5 152 incriminations pour racolage et seulement 44 accueils de personnes dans des lieux sécurisés. L'échec est avéré.

On nous explique maintenant que l'on va lutter contre les réseaux en « supprimant la demande ». Maintenir l'infraction de racolage et pénaliser les clients, cela signifie purement et simplement une interdiction de tout travail sexuel. Une telle interdiction ne favorisera en aucun cas la lutte contre la traite.

Des dispositions existent déjà, mais elles ne sont pas appliquées et le rapport Bousquet propose en ce sens des circulaires en guise de piqûres de rappel.

L'exemple de la Suède

Pour être efficaces, les mesures de protection des victimes de la traite ne peuvent s'accompagner d'une répression de l'activité de travail sexuel : cela conduit à l'invisibilité, à la marginalité et à la stigmatisation.

Les tenants de la pénalisation des clients brandissent l'exemple de la Suède, qui pénalise les clients depuis le 1er janvier 1999.

La prostitution de rue a considérablement diminué, au détriment de la situation sanitaire et sociale des prostitué(e)s. Les conséquences sont dramatiques, comme les travailleuses et travailleurs du sexe se sont éloignés des services sociaux. Il faut savoir que ces services sociaux conditionnent leur aide à l'arrêt total de la prostitution.

Quant aux victimes de la traite, elles n'y ont pas accès, puisqu'elles sont enfermées afin que les clients puissent les atteindre sans danger. Les collectifs suédois de travailleurs du sexe affirment même que les clients qui bravent la loi sont potentiellement les plus dangereux.

Un recul considérable pour les droits des femmes

Si le projet avait pour réel objectif de lutter contre la traite, de vrais moyens seraient octroyés aux forces de police pour son application. Or, le rapport Bousquet n'en fait aucunement mention. Il se cantonne à demander l'application de certaines mesures qui existent déjà depuis 2003.

Pénaliser les clients protégerait la « dignité de la femme » nous explique-t-on encore. Ce projet criminalisera des rapports sexuels consentis, au seul motif qu'ils sont rémunérés. Cela constituera une atteinte grave à la liberté sexuelle puisque la capacité de consentir de celles qui exercent sans contrainte sera radicalement niée.

Si les politiques veulent améliorer le sort des travailleuses sexuelles, qu'ils et elles leur permettent d'accéder à des droits fondamentaux : droit à la sécurité et à la santé ainsi qu'à l'ensemble des droits sociaux. Qu'ils offrent à celles et ceux qui le souhaitent de réelles possibilités de reconversion et luttent contre leur stigmatisation.

Pénaliser les clients pour rendre leur « dignité » à des femmes contre leur propre volonté, constitue encore une mesure impuissante à combattre les vraies causes du sexisme et de l'inégalité entre les sexes. Encore une fois, les travailleuses sexuelles vont être les martyrs d'un féminisme moraliste.

Malika Amaouche du Collectif droits & prostitution, Sarah-Marie Maffesoli du Strass, Syndicat du travail sexuel
Cécile Lhuillier, coordinatrice des droits sociaux des minorités de Act Up-Paris.




Fée clochette :
je suis entièrement d'accord. ce n'est pas parce que certains admins ou modérateurs ou contributeurs considèrent que le corps et le sexe des femmes (et des hommes) sont des marchandises comme n'importe quelle autre marchandise qu'ils doivent imposer un titre de fil aussi orienté. Quelque chose de plus neutre serait bienvenu

Orienté ? Neutre ? Perso, je trouve que "travail du sexe" est tout à fait neutre, et a par ailleurs le mérite de couvrir un certain nombre d'activités comme le tournage de films porno, les messageries téléphoniques, ou le strip-tease, qui ont des problématiques voisines.
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Message  Invité Mer 20 Avr - 10:53

sylvestre a écrit:
Fée clochette :
je suis entièrement d'accord. ce n'est pas parce que certains admins ou modérateurs ou contributeurs considèrent que le corps et le sexe des femmes (et des hommes) sont des marchandises comme n'importe quelle autre marchandise qu'ils doivent imposer un titre de fil aussi orienté. Quelque chose de plus neutre serait bienvenu

Orienté ? Neutre ? Perso, je trouve que "travail du sexe" est tout à fait neutre, et a par ailleurs le mérite de couvrir un certain nombre d'activités comme le tournage de films porno, les messageries téléphoniques, ou le strip-tease, qui ont des problématiques voisines.
Non, absolument pas neutre, dans la mesure où cette expression débile prête le flanc à ceux qui voient dans la prostitution une activité humainement concevable relevant du "libre-arbitre" ou du "libre-consentement" - notions biaisées s'il en est -, alors qu'il s'agit d'une manifestation extrême de la domination masculine et de la marchandisation du corps et de la sexualité.

Sinon, ce texte d'Act-up est parfaitement consternant, et il est très regrettable qu'une membre du NPA, qui plus est membre de sa pseudo-"commission LGBTI", l'ait signé.

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Message  fée clochette Mer 20 Avr - 10:55

sylvestre a écrit: Orienté ? Neutre ? Perso, je trouve que "travail du sexe" est tout à fait neutre, et a par ailleurs le mérite de couvrir un certain nombre d'activités comme le tournage de films porno, les messageries téléphoniques, ou le strip-tease, qui ont des problématiques voisines.

Ben non c'est pas neutre. Tu "orientes" en le définissant du coup comme un travail comme un autre. Or nous ne sommes pas tous d'accord, tu pourrais en tenir compte. Pour moi ce n'est pas un "travail" tout court. Dire "travail", c'est comme l'a fait remarquer Toussaint dire "humaniser l'esclavage". Comme si on pouvait humaniser l'esclavage.
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Message  sylvestre Mer 20 Avr - 11:06

fée clochette a écrit:
sylvestre a écrit: Orienté ? Neutre ? Perso, je trouve que "travail du sexe" est tout à fait neutre, et a par ailleurs le mérite de couvrir un certain nombre d'activités comme le tournage de films porno, les messageries téléphoniques, ou le strip-tease, qui ont des problématiques voisines.

Ben non c'est pas neutre. Tu "orientes" en le définissant du coup comme un travail comme un autre. Or nous ne sommes pas tous d'accord, tu pourrais en tenir compte. Pour moi ce n'est pas un "travail" tout court. Dire "travail", c'est comme l'a fait remarquer Toussaint dire "humaniser l'esclavage". Comme si on pouvait humaniser l'esclavage.

- Le "travail comme un autre" ça n'existe pas.
- Les esclaves travaillent.
- Le travail peut-il être humanisé ? Vaste débat pour des marxistes.... En tout cas il ne me semble pas que le mot "travail" (comme dans "camp de travail" ou "condamnée aux travaux forcés"...) soit pour nous synonyme de dignité ou d'épanouissement.
- Les prostitué-es peuvent être esclaves, salariés, ou indépendant-es. Le point commun c'est l'accomplissement d'une tâche, d'un labeu, d'un travail (qu'on peut juger dégradant, abominable, atroce, tant qu'on voudra, mais, bon bref, voir au-dessus).
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Message  Gauvain Mer 20 Avr - 13:28

Toussaint a écrit: le débat sur le travail du sexe est l'exact pendant de celui sur l'humanisation de l'esclavage, dont on pourrait parler dans les mêmes termes.

Entre parenthèses, l'expression "travail servile" existe, y compris sous la plume d'auteurs dont il y n'a guère lieu de soupçonner qu'ils soient favorables à la perpétuation de l'esclavage.

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Message  fée clochette Mer 20 Avr - 13:37

sylvestre a écrit:Le travail peut-il être humanisé ? Vaste débat pour des marxistes
Oui, car de toute façon, même si nous vivions dans la société idéale dont nous rêvons, même si on multipliait les machines pour nous remplacer dans les travaux les plus durs, le travail, on ne pourra pas s'en passer. Alors il serait certes différent et peut être porterait il un autre nom, mais quand bien même il sera toujours là. Et j'espère bien que la prostitution, elle, aura totalement disparu. Car que serait une société débarrassée de toutes ses aliénations, ses oppressions et ses injustices s'il persistait la prostitution ? Cela voudrait dire qu'encore une fois la domination masculine sur les femmes ET sur les hommes (je n'oublie pas les hommes qui se prostituent et dont les clients sont hyper majoritairement des hommes) est toujours présente et que l'égalité réelle entre tous les êtres humains n'aura pas été atteinte.
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Message  fée clochette Mer 20 Avr - 13:46

[quote="Gauvain"]
Toussaint a écrit:Entre parenthèses, l'expression "travail servile" existe, y compris sous la plume d'auteurs dont il y n'a guère lieu de soupçonner qu'ils soient favorables à la perpétuation de l'esclavage.

Personne n'a dit le contraire. "travail servile" ça ne veut pas du tout dire "humaniser l'esclavage" Tu es HS là
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Message  Gauvain Mer 20 Avr - 14:18



Personne n'a dit le contraire. "travail servile" ça ne veut pas du tout dire "humaniser l'esclavage" Tu es HS là

Alors en quoi "travail du sexe" veut dire "humaniser la prostitution" ?
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Message  sylvestre Mer 20 Avr - 14:22

fée clochette a écrit:
sylvestre a écrit:Le travail peut-il être humanisé ? Vaste débat pour des marxistes
Oui, car de toute façon, même si nous vivions dans la société idéale dont nous rêvons, même si on multipliait les machines pour nous remplacer dans les travaux les plus durs, le travail, on ne pourra pas s'en passer.

Les marxistes n'emploient pas toujours le mot "travail" dans ce sens large de "transformation de l'environnement". Il leur arrive aussi de l'employer au sens, si tu veux de "travail alliéné". Je faisais allusion à cette ambiguité.

C’est pourquoi à cette époque la perspective de Marx est celle de l’abolition du travail, que l’on retrouve d’ailleurs dans L’Idéologie allemande. Dans les Grundrisse, Marx explique que le travail ne se transforme jamais en un « jeu », comme l’avancent certains socialiste utopiques (comme Fourier). Mais la perspective de transformation du travail en modèle d’auto-activité libre réapparaît aussi dans un texte aussi tardif que la Critique du programme de Gotha.

( http://www.contretemps.eu/lectures/lactualite-theorie-valeur-marx-propos-moishe-postone-temps-travail-domination-sociale )


Alors il serait certes différent et peut être porterait il un autre nom, mais quand bien même il sera toujours là. Et j'espère bien que la prostitution, elle, aura totalement disparu. Car que serait une société débarrassée de toutes ses aliénations, ses oppressions et ses injustices s'il persistait la prostitution ? Cela voudrait dire qu'encore une fois la domination masculine sur les femmes ET sur les hommes (je n'oublie pas les hommes qui se prostituent et dont les clients sont hyper majoritairement des hommes) est toujours présente et que l'égalité réelle entre tous les êtres humains n'aura pas été atteinte.

Comme sans doute trop souvent sur ce sujet, au lieu de discuter des conditions réelles de vie des travailleurs-es du sexe aujourd'hui (et par exemple en l'occurence de l'incidence d'une loi sur la répression des clients), il est tentant de discuter de la prostitution "en soi", dans un avenir socialiste hypothétique dont nous ne connaissons absolument pas les mœurs, la manière de concevoir la sexualité, etc. Je vois que tu succombes à cette tentation. Je me permets de souligner ses dangers.

Cela dit, pour te répondre quand même, dans une société socialiste où l'argent (et même la notion d'échange) auront disparu, il ne peut bien sûr y a voir prostitution. Cela dit il est évidemment parfaitement possible de concevoir des tâches sexuelles dans une société sans classes, tout comme il est concevable qu'on puisse y faire des massages (ou alors il faudra préciser où doit s'arrêter le massage, et au nom de quoi).

D'autre part, l'idée que la prostitution est fatalement liée à la domination masculine ne tient pas. Dans la société capitaliste réellement existante elle exprime aussi la domination de femmes de pays impérialistes sur des hommes du tiers-monde - là encore on peut imaginer toutes sortes de développements dans différents contextes sociaux à venir.
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