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L'énergie nucléaire

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L'énergie nucléaire - Page 3 Empty Re: L'énergie nucléaire

Message  nico37 Mar 5 Avr - 19:48

http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=73&t=4748&p=60364

barcelone 36 a écrit:les copains japonais de la "révolte des amateurs" qu'on avait reçu à Rennes fin novembre organise une grosse manif dans leur quartier de Tokyo, ils demandent à ce que des initiatives soient faites partout dans le monde ce jour là...avis aux gens motivés donc...

on devrait faire un petit rassemblement à Rennes dimanche aprem normalement...

http://410nonuke.tumblr.com/
April 10th! Let’s do it!

As a result of the earthquake, the Fukushima nuclear power plant is now in a terrible situation.

Even though we’ve always been told that it’s a safe and green power, in the end, an accident happened and radiation is being leaked!! It’s dangerous!! It’s frightening!! To boot, the rescue in areas affected by the disaster is being set back, and the neighboring fishes, vegetables, houses, everything, has been ruined. Really, give me a break. We’d be better off getting rid of nuclear power at once.

As this really pisses me off, let’s trigger a super huge demonstration and show them what we really want!
April 10, Kouenji! Not only there, but let’s take action at the same time all over the country and the world!
Call to action: Shirouto no Ran (Amateur revolt)
http://www.shirouto.org/

Donations gathered at the demonstration in Koenji on April 10th will be further donated to the the following groups;
1. Minami (South) -Souma city in Fukushima, via the Koenji shopping district association. Minami (South)-Souma city is located within the 20 - 30 kilometer radius of the Fukushima nulcear power plant, and is designated as “evacuation within residence” area. This is an area which has been hit by both earthquake/tsunami and nuclar leak.
2. There is a support group of d.i.y. bands in action. They have alerady begun to bring supplies to the disastered areas with their band vans. Please donate here!
http://hrp-diymusic.blogspot.com/

ci dessous des slogans en japonais pour les banderoles

L'énergie nucléaire - Page 3 372820IMG2882]

nico37

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L'énergie nucléaire - Page 3 Empty Re: L'énergie nucléaire

Message  fée clochette Mar 5 Avr - 21:14

http://www.lemonde.fr/planete/chat/2011/04/05/energies-renouvelables-une-alternative-credible-au-nucleaire-et-aux-energies-fossiles_1503110_3244.html

Bernard Laponche, physicien nucléaire, expert en politique énergétique, ancien directeur de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe)
"Tous les prétextes ont été bons pour limiter le développement des énergies renouvelables"
pour Le Monde.fr | 05.04.11 | 10h41 • Mis à jour le 05.04.11 | 18h5

DANS UN CHAT SUR LEMONDE.FR, BERNARD LAPONCHE, PHYSICIEN NUCLÉAIRE, EXPERT EN POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE, ANCIEN DIRECTEUR DE L'ADEME, ESTIME QUE LA RÉDUCTION DE LA PART DU NUCLÉAIRE DANS LA PRODUCTION D'ÉLECTRICITÉ, JUSQU'À SA DISPARITION D'ICI UNE VINGTAINE D'ANNÉES, EST UN CHEMIN CRÉDIBLE.

Jean : Au regard du facteur de charge des énergies renouvelables : 20-25% pour l'éolien et 10-15% pour le solaire, contre 60-90% pour le nucléaire et les énergies fossiles, n'est-il pas illusoire de penser pouvoir répondre à la demande mondiale uniquement par ces énergies dites "vertes" ?

Bernard Laponche : Un certain nombre d'énergies renouvelables sont effectivement intermittentes ou variables. Par exemple, le photovoltaïque ne marche que le jour, l'éolien a besoin de vent. En revanche, l'hydraulique au fil de l'eau marche en permanence, donc a un facteur de charge du même ordre que celui du nucléaire ou des fossiles. Et quant à l'hydraulique de barrage, elle est faite exprès pour fonctionner en périodes de pointe, pour suivre la courbe de charge de la consommation, ce que ne peut pas faire le nucléaire, par exemple.

Ensuite, c'est vrai qu'une éolienne ou un parc d'éoliennes dans un lieu donné a une production variable avec le vent, mais si l'on prend un territoire géographique assez étendu, on sait qu'il y a des compensations, et cette variabilité est beaucoup moindre.

Deuxièmement, il ne faut pas raisonner sur une seule énergie renouvelable. Ce qui est important, c'est la combinaison des énergies renouvelables. Et si l'on combine hydraulique, éolien, photovoltaïque et biomasse, celle-ci pouvant suivre n'importe quelle courbe de charge, on voit qu'on peut répondre à la demande aussi bien qu'avec des centrales à combustible fossile.

Si la demande mondiale continue à augmenter au rythme actuel, ni les fossiles, ni le nucléaire, ni les énergies renouvelables ne pourraient y répondre. Il faudrait les ressources de quatre planètes. Donc le premier effort doit porter sur les économies d'énergie, la réduction très forte de consommation des pays riches.

A cette condition, et à l'horizon d'un demi-siècle, je pense qu'on peut arriver à ce que l'ensemble de la consommation mondiale d'énergie soit couvert par les énergies renouvelables.

Denis : Ne pensez-vous pas qu'il faille privilégier la sortie du pétrole plutôt que celle du nucléaire ?

Là encore, la situation de la France est très particulière par rapport aux autres pays. Si vous vous placez au niveau mondial, le pétrole représente 33 % de la consommation d'énergie mondiale, l'uranium, 6 %. Donc au niveau mondial, la question du pétrole est prépondérante, et la question du nucléaire est tout à fait secondaire.

En d'autres termes, si on considérait globalement qu'il faut arrêter le nucléaire, cela ne changerait pas grand-chose, alors qu'en France c'est un problème majeur car les trois quarts de notre consommation d'électricité sont assurés par le nucléaire.

Donc la France a un double problème : une dépendance au pétrole, à peu près la même que celle des autres pays, et doit donc faire des politiques de réduction de la consommation de pétrole, c'est-à-dire agir essentiellement sur les transports ; et elle a aussi une dépendance au nucléaire, et doit donc faire des économies d'électricité.

Par rapport à ces deux dépendances, elle doit développer des énergies renouvelables à la fois pour la production d'électricité et pour la production de chaleur.

Elise : Le nucléaire monopolise environ 90 % du budget recherche sur l'énergie en France ? Ne faudrait-il pas commencer par réorienter cet argent pour offrir à d'autres énergies moins dangereuses et si possible renouvelables la possibilité d'évoluer véritablement ?

Il y a une disproportion évidente et historique entre les budgets de recherche sur le nucléaire – il faut voir par exemple l'argent consacré à ITER – et ceux consacrés aux énergies renouvelables. Il y a deux raisons à cela : d'une part, l'Etat a toujours considéré que le nucléaire devait être prioritaire ; et d'autre part, le nucléaire est tellement complexe que les recherches nécessaires sont sans fin. Et d'une façon générale, s'il n'y avait pas un soutien permanent et très fort de l'Etat sur le nucléaire, il est certain qu'il y a longtemps qu'on l'aurait abandonné.

Annie Laroquebrou : Parmi les pays ayant à peu près le même niveau de vie que la France, que sait-on des consommations d'énergie électrique par habitant ?

Je peux vous donner l'exemple pour deux pays voisins, la France et l'Allemagne : les consommations d'électricité par habitant en 2008 sont pour l'Allemagne 6 000 kWh par an, et pour la France, 7 000 kWh, donc nettement plus. D'autre part, l'industrie allemande est plus importante que l'industrie française, et donc une part importante de l'électricité en Allemagne va vers son industrie.

La consommation d'électricité dans le secteur résidentiel en France comprend une part importante pour le chauffage électrique, ce qui est une aberration. Mais même si on compare les consommations dans ce secteur entre l'Allemagne et la France, sans compter les utilisations thermiques – le chauffage, l'eau chaude et la cuisson –, la consommation en Allemagne par habitant est inférieure de 20 % à 30 % par rapport à celle de la France.

Autre exemple : la Californie, l'un des Etats parmi les plus riches et les plus développés de la planète, probablement. La consommation d'électricité par habitant est de 6 000 kWh par an, donc nettement inférieure à celle de la France. Cela montre qu'il y a un potentiel très important d'économies d'électricité en France, par exemple dans l'industrie, où on introduit partout des moteurs très performants, sachant que 70 % de la consommation d'électricité dans l'industrie est justement celle des moteurs. Dans le secteur des bâtiments – logements ou activités tertiaires –, il y a des dépenses de chauffage et d'eau chaude qui peuvent être assurées par autre chose que par l'électricité, et en particulier par le chauffe-eau solaire, qui est une technique très simple, très répandue dans certains pays.

Il est quand même assez étonnant de constater qu'il y a dix fois plus de chauffe-eau solaires en Allemagne qu'en France, alors que notre potentiel solaire est beaucoup plus important que celui de l'Allemagne.

Super5 : L'Allemagne, qui veut sortir du nucléaire, fonde son modèle énergétique sur le charbon, le pétrole... et l'importation d'électricité nucléaire française ! Peut-on parler d'hypocrisie ?

La question a beaucoup de points faux. Il y a deux légendes : l'Allemagne se repose essentiellement sur le pétrole, et celle de l'importation d'électricité. La France importe plus d'électricité d'Allemagne que celle-ci n'en importe de France. Donc l'hypocrisie est plutôt du côté de la France, qui importe une électricité dont la production génère des émissions de CO2, qui ne sont pas comptées en France.

Deuxièmement, sur le pétrole par habitant, la France consomme un peu plus de pétrole que l'Allemagne. En ce qui concerne le charbon, il est surtout utilisé en Allemagne pour la production d'électricité, dont il représente 40 %. A comparer aux 80 % de nucléaire en France. D'autre part, si on regarde la production d'origine renouvelable, en 1991, l'année de la réunification de l'Allemagne, la part des renouvelables dans la production d'électricité en Allemagne était de 4 %. Aujourd'hui, elle est de 18 %, et l'objectif pour 2020 est de 35 %. C'est-à-dire supérieur à la part du nucléaire pour la production d'électricité en Allemagne, qui est de 30 %.

A l'inverse, la France avait une proportion de production d'électricité d'origine renouvelable de 11 % en 1991, surtout basée sur la composante historique hydraulique, les grands barrages des années 1950, et cette proportion n'est que de 14 % aujourd'hui. Donc on voit bien que l'Allemagne s'est placée sur une trajectoire plus importante du côté efficacité énergétique, d'une part, et beaucoup plus importante du côté du développement des énergies renouvelables.

Patrick : Au delà de l'incitation simple à l'économie d'énergie, comment changer les comportements ? En augmentant les prix ?

Effectivement, il y a de bons esprits qui expliquent que c'est très simple, il suffit d'augmenter considérablement les prix, les gens seront coincés, et on baissera les consommations d'énergie. C'est très discutable à deux points de vue.

Le premier, c'est que dans certains cas, vous êtes obligé d'utiliser votre voiture parce qu'il n'y a pas de transports en commun, donc l'augmentation des prix réduira vos ressources financières, mais pas forcément la consommation d'énergie. A ce moment-là, l'effet des prix entraînera chez les gens les plus pauvres ou même la classe moyenne une réduction du niveau de vie, du confort. Ce ne sera donc pas une méthode qui conservera le type de vie qu'ils avaient, mais qui représentera des restrictions.

C'est encore plus vrai pour les pays pauvres au niveau de la planète, qui importent des produits pétroliers très chers. De la même façon qu'on peut ruiner les moins riches dans les pays riches, on peut certainement ruiner les pays pauvres. C'est donc une réponse facile, mais qui peut être inefficace, et qui est extrêmement injuste.

La deuxième attitude, c'est qu'il y ait à la fois des prises de conscience qui font qu'on a un comportement différent par rapport à l'énergie. Par exemple la température de confort, même du point de vue de la santé, on dit que c'est plutôt 19°C que 23°C. C'est donc mieux du point de vue énergétique, mais aussi de celui de la qualité de vie.C'est vrai pour beaucoup de choses. Par exemple quelqu'un, que ce soit chez lui ou au bureau, ne laissera pas un robinet ouvert. En revanche, il laissera la lumière allumée.

Donc on peut jouer sur les comportements d'usage et les comportements d'achat, par exemple, acheter des appareils plus efficaces. Personnellement, j'ai travaillé dans beaucoup de pays sur cette question d'économies d'énergie, et je pense que les réglementations, les informations, le développement de bâtiments qui consomment peu, la commercialisation d'appareils efficaces, c'est-à-dire des politiques et des mesures, sont beaucoup plus efficaces et intelligentes que l'effet prix.

Orel : Quelle crédibilité accordez-vous aux propositions de sortie du nucléaire en France à l'horizon 2050 avancées notamment par le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts ?

Sur les politiques proposées actuellement, je pense qu'il faut qu'elles soient exprimées clairement, c'est-à-dire que la priorité doit être donnée aux économies d'énergie et d'électricité. Dans ces conditions, il est crédible de modifier profondément le système énergétique et de réduire progressivement la part du nucléaire dans la production d'électricité, jusqu'à arriver à son extinction sur une vingtaine d'années, et d'assurer une part très majoritaire de la production d'électricité par des énergies renouvelables. Mais la crédibilité repose sur la mise en place de programmes effectifs de rénovation énergétique des bâtiments, de transports collectifs, de trains et de diffusion d'équipements et d'appareils performants.

Nicolas : A l'échelle de la France, compte tenu de sa géographie (vent, fleuves, rivières, ensoleillement...), peut-on sortir d'un modèle 80-85% thermique ou nucléaire sans recouvrir le territoire de panneaux solaires ou d'éoliennes ?

Ogier : J'ai entendu dire que, en France, pour passer du nucléaire à des énergies renouvelables telles que les éoliennes, il faudrait des parcs à éoliennes d'une superficie plus grande que celle de la France elle-même. Est-ce correct ?

Barbara : Le potentiel énergétique de la France toutes énergies renouvelables confondues permet-il de supprimer totalement le nucléaire ?

Il faut voir que le premier avantage des énergies renouvelables est leur caractère local. Je reviens sur l'exemple des chauffe-eau solaires. Il doit y en avoir quelques unités sur la ville de Marseille, alors que l'ensoleillement y est colossal. Donc on pourrait, en équipant les toitures d'une ville comme Marseille, avoir une production pour le chauffage et l'eau chaude considérable, sans gâcher quoi que ce soit et occuper des terrains. C'est un peu pareil pour le photovoltaïque. Il est évident qu'il ne faut pas mettre de grandes installations photovoltaïques sur des terres agricoles. En revanche, on peut équiper des terrains stériles, mais surtout, là encore, équiper les toitures.

De la même façon, nous avons en France un potentiel considérable de biomasse, et on sait qu'une forêt bien entretenue fournit un potentiel annuel très important pour la production de chaleur et même d'électricité, avec des unités de taille petite adaptées aux besoins locaux. Par exemple les petits réseaux de chaleur. Et encore une fois, l'entretien de la forêt est plutôt favorable au respect du patrimoine que l'inverse. Donc on peut très bien développer beaucoup plus les énergies renouvelables sans gaspiller des terrains ou détruire des forêts. C'est moins destructeur que de faire des trous pour le gaz de schiste.

Melajara : Quelle est la véritable raison pour laquelle l'Etat a tué l'économie florissante qui commençait à s'établir à propos des équipements solaires ? Pression du lobby électronucléaire ?

D'une part, la seule préoccupation sur ces questions énergétiques, à part des efforts assez importants sur les économies d'énergie et même sur les énergies renouvelables, entre le premier choc pétrolier de 1975 et le contre-choc pétrolier de 1986, a été le soutien inconditionnel au programme nucléaire. Dans ces conditions, le développement des énergies renouvelables, malgré les déclarations fanfaronnes, a été considéré comme contradictoire à cette domination nucléaire. Et par conséquent, de la même façon qu'il a été pratiquement impossible de faire des économies d'électricité, tous les prétextes ont été bons pour limiter le développement des renouvelables. Et il est clair que le lobby électronucléaire a été et reste extrêmement actif dans ce domaine. Le drame est qu'il est totalement soutenu par l'appareil d'Etat.

Tania : Les énergies renouvelables sont-elles plus chères pour le consommateur ?

Gwendal : Quel budget pour passer au "tout renouvelable" ?

Sur la question des coûts, premier point : ce qui compte, ce n'est pas seulement le coût de l'énergie, c'est à combien vous revient un service rendu, le confort dans votre maison. Donc la comparaison n'est pas seulement entre différentes façons de produire de l'énergie ou de l'électricité, mais aussi la question de la consommation. Et on comprend bien que si j'ai une maison très bien isolée et qui utilise au mieux les apports solaires, ma facture énergétique, quel que soit le produit énergétique que j'utilise, sera très inférieure. Donc du point de vue économique, ce sont à nouveau les économies d'énergie qui sont prioritaires.

Si maintenant on compare les coûts de production de l'électricité, ce que l'on constate d'abord, c'est que depuis le début de la construction des centrales nucléaires, le coût du kWh nucléaire n'a cessé d'augmenter. Le dernier exemple étant le coût estimé aujourd'hui du kWh produit par la nouvelle centrale EPR, qui est très supérieur au coût des centrales précédentes.

Il faut également tenir compte du fait que certains coûts ne sont pas correctement pris en compte, comme le coût du démantèlement des centrales, et celui des déchets radioactifs, dont on sait que c'est une dépense qui durera très longtemps.

A l'inverse, le coût du kWh produit par les énergies renouvelables est nettement inférieur pour l'hydraulique, proche de la compétitivité pour l'éolien et la biomasse, encore nettement supérieur pour le photovoltaïque, mais le coût de celui-ci diminue actuellement d'environ 5 % par an. Donc on peut dire que très probablement aux environs de 2020, du fait de l'augmentation plus que probable des coûts des combustibles fossiles et du nucléaire, la compétitivité sera atteinte pour pratiquement toutes les énergies renouvelables.

Jp Guébourg : Merci de nous parler des grands espoirs que représente la biomasse.

Tao : Les énergies alternatives ne concernent pas uniquement les éoliennes et les panneaux photovoltaïques, pourquoi n'est-il pas fait mention des centrales solaires thermodynamiques et de géothermie à haute température ?

Marc : Quand on parle d'énergies renouvelables, on cite toujours l'éolien et le solaire. On ne parle jamais des hydroliennes. Or l'hydrolien présente une efficacité plus élevée car les courants marins sont toujours là, contrairement au vent ou au soleil absent la nuit. Croyez-vous que l'hydrolien constitue une alternative crédible ? Où en est le développement dans ce domaine ?

Le mot énergie renouvelable recouvre des techniques très différentes. Celles qui sont aujourd'hui sur le marché et qui se développent le plus, c'est l'hydraulique, la biomasse, et plus récemment, l'éolien et le photovoltaïque. Mais il y en a bien d'autres.

Commençons par la biomasse. J'en ai parlé pour la production de chaleur ou d'électricité. Il y a aussi la possibilité de produire des carburants. Mais il faut faire très attention car il ne faut pas que cette production prenne le pas, d'une part sur la production agricole, et, d'autre part amène, comme c'est déjà le cas dans certains pays, à la destruction des forêts primaires. Je crois qu'il faut résister à cette tentation de trouver un nouvel "eldorado vert".

Les autres sources : d'abord la géothermie, qui utilise l'eau chaude à température moyenne pour le chauffage, comme en Ile-de-France. Cela pose parfois des problèmes de corrosion, mais c'est une énergie intéressante. On peut aussi utiliser la chaleur de la terre ou des nappes d'eau pour des pompes à chaleur.

Il existe quelques projets de géothermie à haute température en zones volcaniques, comme à Bouillante, en Guadeloupe, et des expérimentations sur la chaleur des roches profondes. L'autre grande catégorie, ce sont les énergies marines, comme la marémotrice, les hydrauliennes, et l'énergie des vagues.

Enfin, effectivement, le solaire, qui est utilisé pour la production de chaleur ou d'électricité, comprend également les centrales thermodynamiques par concentration du rayonnement solaire par des miroirs.

Patrick : Et l'Europe dans tout ça ? Que pensez-vous de la dynamique européenne en matière d'énergies renouvelables ?

Pour le moment, la France est tirée par l'Europe. Il y a un certain nombre de pays en pointe, et petit à petit, l'Europe progresse en suivant les meilleurs. C'est ainsi que les directives sur les équipements efficaces, l'étiquette sur les performances des appareils sont venues d'Europe. De même, les directives sur la part d'énergies renouvelables dans la consommation d'énergies en 2020. Et auparavant, les obligations sur la part dans la production d'électricité. Et aussi les directives sur la qualité énergétique des bâtiments, et même la directive très précise sur l'efficacité énergétique. Donc, quelquefois, on peut se plaindre de l'Europe, mais sur le plan de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, elle est plutôt moteur, surtout le Parlement européen. Car sur ces questions, chaque Etat, à part quelques-uns, a tendance à freiner, et le Parlement européen est en avant par rapport aux Etats.
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Message  Roseau Mar 5 Avr - 22:10

Merci Fée.
A faire circuler
Des données précises et précieuses, par un type a priori fiable.
Toujours bon de recouper...
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L'énergie nucléaire - Page 3 Empty Deux super documentaires à faire circuler

Message  Roseau Mer 6 Avr - 2:57

Le nucléaire comme catastrophe intégrale.

Là où il y a des centrales nucléaires, il y a eu, il y a et il y aura des accidents nucléaires. Mais l’accident nucléaire, comme à Fukushima, Tchernobyl, ETC., ne doit pas être confondu avec la catastrophe nucléaire. La catastrophe c’est le nucléaire lui-même, elle commence avec la fabrication d’armes nucléaires, l’installation de centrales et la prolifération de déchets. L’accident constitue seulement le moment où le nucléaire comme catastrophe devient visible pour tous. "Il n’y a pas d’alternative au nucléaire", nous dit-on. Pas d’alternative compte tenu de ce qu’est notre monde, son régime de production et de consommation. Question : De quoi le nucléaire est-il le signe ? Réponse : d’une civilisation pathogène et morbide. Du côté du pouvoir, le nucléaire permet une domination technico-scientifique absolument opaque, centralisée et séparée ainsi que des modes de contrôle des populations absolument inédits. Qui veut le nucléaire veut ou devait vouloir un pouvoir intégralement autoritaire. Illustration:

Deux documentaires :
1. Sur la préparation à la gestion des accidents nucléaires.
2. Sur la gestion de l’accident de Tchernobyl.

http://ledesertdureel.over-blog.com/article-le-nucleaire-comme-catastrophe-integrale-71007235.html


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Message  jacquouille Mer 6 Avr - 11:42

Roseau a écrit:

"Désolé pour les deux nucléocrates du forum, mais la raison progresse:"



Donne les noms hippocrite!!!
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Message  Vérosa_2 Jeu 7 Avr - 13:41

Je ne crois pas que Jaquouille et Vals soient des "nucléocrates". Présenter les choses ainsi c'est vouloir faire dire à LO ce que cette orga. ne dit pas (du moins officiellement). Par contre ce qu'on peut reprocher à LO c'est de ne pas vouloir comprendre que le nucléaire comporte intrinsèquement toute une série de nuisances qui lui confèrent une portée particulièrement dangereuse, ce dont on a déjà débattu ici.

Cette posture vient probablement du fait que de nombreux membres de LO considèrent que la recherche scientifique et - surtout - ses débouchés technologiques sont à priori déconnectés du système économique (capitaliste) dans lequel elles se manifestent (ce n'est bien sûr pas spécifique à LO, mais disons que LO s'inscrit dans ce courant). Or cette position est très discutable. Sans même parler des sciences humaines et sociales qui n'ont pour vocation que de former un corpus d'idées favorables à la classe dominante, il faut insister sur la corrélation existant entre capital et recherche dans le domaine des sciences exactes. Ce n'est évidemment pas la recherche en soi qu'il faut condamner, mais la production technologique qui résulte de recherches "orientées". Les exemples de telles "recherches" faites pour le profit et non dans l'intérêt du bien commun sont légions, c'est le contraire qui serait plutôt étonnant soit dit en passant. C'est d'ailleurs pourquoi la question des brevets est aujourd'hui au centre des préoccupations liant les industriels aux centres de recherche (la boîte dans laquelle je travaille a déposé plus de 150 brevets en dix années de "partenariat" avec le LETI, voir ici : LETI)

Pour en revenir au nucléaire, les découvertes scientifiques opérées au XXme siècle dans le domaine de la physique ont débouché sur des technologies militaires dans la course aux impérialismes, technologies qui ont été reconduites à l'identique dans la sphère dite civile. C'est ainsi qu'en France on vit "en compagnie" d'une soixantaine de bombes atomiques potentielles, et on pourra tenter d'en garantir la sûreté tant qu'on voudra, le risque zéro n'existera jamais, c'est un fantasme technocrate que de prétendre au risque zéro (fût-il "socialiste"). Comment, dans ces conditions, prétendre que la technologie nucléaire pourrait être "neutre" ? Et surtout comment ne pas voir toute sa dangerosité ?

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Message  Zappa Jeu 7 Avr - 15:45

Vérosa_2 a écrit:
Sans même parler des sciences humaines et sociales qui n'ont pour vocation que de former un corpus d'idées favorables à la classe dominante, il faut insister sur la corrélation existant entre capital et recherche dans le domaine des sciences exactes.

Oula comme tu y vas. Si tu prends les intellectuels universitaires qui " dominent ", disons entre la fin des années 50 et la fin des années 70 en France, qui ont créé des grands courants de pensée encore enseignés aujourd'hui et fondent même la base des matières enseignés, ce n'est pas vraiment des laquais du pouvoir ( sans pour autant en faire les ultimes révolutionnaires prolétariens ). Je pense aux Bourdieu, Foucault, Deleuze, Soboul ect... Je crois que l'histoire des sciences sociales comme tout le reste peut être analysé de manière matérialiste et qu'en l'occurrence la vague mondiale de luttes de ces années là n'a pas laissé indemne les sciences sociales.

Zappa

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L'énergie nucléaire - Page 3 Empty Re: L'énergie nucléaire

Message  Vérosa_2 Jeu 7 Avr - 17:02

Mon propos n'était pas de passer à la trappe ces intellectuels.

Cela dit :

Qui connait les gens que tu mentionnes parmi les travailleurs "ordinaires" actifs dans le mouvement des luttes depuis un demi siècle ? Pas grand-monde. En quoi ont-ils pesé sur ce même mouvement réel et non universitaire. En rien. Leur apport est important, c'est vrai, mais il est - comme tu le dis toi même - réservé aux cercles universitaires (encore que leur "impact" soit très discutable).

Par contre, nombre d'économistes, de sociologues et de philosophes de bas étage ont pignon sur rue et "font l'opinion". Et les discours de tous ceux là, les Minc, les Lévy... avec leur médiocrité et leur servilité, font qu'on le veuille ou non, partie du corpus des sciences humaines ou sociales au même titre que les ouvrages de Gilles Deleuze, Louis Althusser, Michel Foucault et quelques d'autres.

Si tu prends les intellectuels universitaires qui " dominent ", disons entre la fin des années 50 et la fin des années 70 en France, qui ont créé des grands courants de pensée encore enseignés aujourd'hui et fondent même la base des matières enseignés, ce n'est pas vraiment des laquais du pouvoir
Certes, mais ils ne représentent qu'eux-mêmes au sein d'une communauté très (très) réduite. L'important est que : " Les idées dominantes d’une époque n’ont jamais été que les idées de la classe dominante " (Le Manifeste)

la vague mondiale de luttes de ces années là n'a pas laissé indemne les sciences sociales.
En vase clos. C'est d'ailleurs ce qu'on peut fortement reprocher au "marxisme" universitaire du Paris VIII de l'époque (post 68) : s'être cantonné à "l'université" sans jamais en sortir. Qui plus est, de nos jours, tout cela fait sourire un patron, soit parce que la période n'est pas aux révolutions, soit parce que certains (Bourdieu par exemple) sont strictement conjoncturels d'une époque précise.

Enfin et surtout, pour corroborer ce que j'ai écrit plus haut, aujourd'hui les auteurs en vogue dans les universités américaines huppées (Columbia NYC, Harvard, Stanford...) sont les deux Jacques : Rancière (donc Althusser) et Derrida. Histoire de tuer le temps "intelligemment" dans les colonnes culturelles du New-York Times et du Washington Post... Le post-structuralisme fait des émules dans la "haute".

Vérosa_2

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L'énergie nucléaire - Page 3 Empty Un incident de niveau 1 a eu lieu à la centrale de Fessenheim

Message  Roseau Ven 8 Avr - 21:44

Un incident de niveau 1 a eu lieu à la centrale de Fessenheim, contestée par des cantons suisses notamment
08 avril 2011 14:01
Nucléaire: l'un des deux réacteurs de la centrale alsacienne de Fessenheim, à quelques encablures de la frontière suisse, a subi un arrêt automatique entre dimanche et lundi en raison d'une manoeuvre inappropriée. Cet incident a été classé au niveau 1 de l'échelle INES qui en compte 7. Le canton du Jura, Bâle et le conseil régional de Franche-Comté ont demandé la fermeture de la centrale, jugée vétuste.

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L'énergie nucléaire - Page 3 Empty Re: L'énergie nucléaire

Message  nico37 Sam 9 Avr - 15:25

Tepco : le Meilleur des Mondes nucléaires
Régis Soubrouillard - Marianne | Samedi 2 Avril 2011 à 05:01


En 2010, dans son rapport sur le développement durable, la compagnie Tepco consacrait deux petites pages à la sécurité de ses centrales nucléaires, notamment celle de Fukushima. La société affirmait vouloir atteindre les meilleurs standards internationaux en matière de sécurité. Une présentation battue en brèche par des révélations récentes du Wall Street Journal qui prouvent que le plan de gestion de crise de Fukushima en cas de catastrophe était complètement inadapté.


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La ville idéale vue par Tepco à l'horizon 2020

eux pages sur quatre-vingt. C’est l’espace consacré par Tepco à la sécurité dans son « rapport développement durable 2010 ». Un document où les photos de magnifiques villages japonais côtoient les infographies. Des infographies en veux tu, en voilà : sur les objectifs de réduction des émissions de CO2 de ses centrales ou le développement extérieur de la société à horizon 2020 : « Nous souhaitons atteindre les meilleurs standards internationaux en termes de sécurité et de qualité afin de rentrer dans le « top four » des installations nucléaires selon les critères de la World Association of Nuclear Operators » indique le document.

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Les objectifs de développement de Tepco

Et Tepco ne tarit pas d’éloges sur les mesures de sécurité prises sur ses centrales nucléaires.
« Depuis le 16 juillet 2007, et le tremblement de terre de Niigata, Tepco a pris de nombreuses mesures afin de renforcer la centrale nucléaire de Kashiwazaki en cas d’éventulles catastrophes naturelles. Nous inspectons et évaluons toutes les installations qui nécessiteraient des travaux de restauration afin d’améliorer leur résistance sismique » fait savoir la compagnie.
« Nous appliquons les mêmes mesures à la centrale nucléaire de Fukushima. Nous assurons la sécurité sismique de tous les équipements et installations majeurs. Grâce aux connaissances acquises depuis le tremblement de terre de Niigata, nous réalisons également d’importants efforts pour améliorer les capacités sismiques de cette centrale ».

Le document indique qu’à Fukushima, en juillet 2010, Tepco a commencé la construction d’une nouvelle structure anti-sismique à base de matériaux souples, placés entre le bâtiment et ses fondations, capable d’absorber les vibrations d'un tremblement de terre. « La structure a été dessiné pour résister à un séisme de magnitude 7 ».

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Les mesures de sécurité sismique sur les centrales nucléaires de Tepco

Une intensité bien inférieure au séisme du 11 mars, bien que l’on sache que le tsunami a plus endommagé la centrale que le tremblement de terre en lui-même.

Le document détaille également tous les exercices de prévention, entrainements, simulations auxquels se livrent les techniciens qui travaillent sur la centrale, les équipements et technologies disponibles pour répondre à d’éventuelles catastrophes naturelles.
Le Meilleur des mondes nucléaires.

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Les programmes d'entrainement en cas de catastrophes
Un optimisme complètement battu en brêche par le Wall Street Journal dans son édition de jeudi. Le quotidien écrit que « le plan de gestion de crise en cas de catastrophe nucléaire à Fukushima était totalement inadapté, avec un téléphone satellitaire, un seul brancard et 50 combinaisons en cas d’urgence ». Tepco n'aurait ainsi prévu que des incidents mineurs. Aucun plan d’urgence faisant suite à une catastrophe majeure nécessitant par exemple l’intervention de secours de Tokyo, intervention de militaires ou pompiers n’avait été envisagé. Rien non plus pour préserver les systèmes de communication essentiels ou pour éviter la surchauffe des réacteurs.

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Le retour d'expérience de Tepco

Mis à jour annuellement, le plan de sauvegarde de la centrale de Fukushima en cas de catastrophe naturelle date de 2002 et la plupart des plans de gestion de la sécurité des centrales nucléaires au Japon répondent aux mêmes critères. Pour Fukushima : une équipe médicale de 4 personnes, quatre combinaisons de protection, une ambulance, un véhicule de mesure de radiations, des bonbonnes à oxygène, et la mise en place d’un quartier général en urgence en cas de catastrophe. Un dispositif qui paraît bien dérisoire compte tenu de l’ « expérience » japonaise en matière de catastrophes naturelles, qui, si elles sont de fait imprévisibles, démontre que la « gestion des risques » ne pourra plus s’envisager à partir de l’observation de cas antérieurs mais à partir de l’idée que tout peut arriver. Preuve que le danger est incalculable.

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Les projets de renforcement de la centrale de Fukushima amorcés en 2010

Tepco Sustainability report 2010.pdf

nico37

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Message  nico37 Mar 12 Avr - 21:15

15.000 à Tokyo Exclamation