Où va la crise ?
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Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Les plans d'austérité aggravent-ils les déficits publics et nuisent-ils à l'accumulation du capital ?
A « gauche », et malheureusement également au sein de notre parti, on entend si souvent le même refrain, qu'on le considère désormais comme une évidence : les plans d'austérité portent la récession et l'aggravation des déficits publics comme la nuée porte l'orage [1]. Pourtant, derrière ces quelques mots, se concentre une analyse erronée de la crise, qui peut alimenter les illusions des masses en des politiques de réforme du capitalisme, comme celle propagée avec habileté par le Front de Gauche, au lieu de les aider à comprendre à partir de leur propre expérience que leurs revendications, même élémentaires (comme la hausse générale des salaires de 300 € pour tous, un revenu minimum à 1600 € net, etc), ne peut être satisfaite sans en finir avec le capitalisme et les institutions à son service. D'où l'importance d'en discuter en profondeur.
Réfutation théorique
La discussion sur les effets des plans d’austérité sur l’accumulation du capital renvoie à notre analyse du capitalisme et de ses contradictions.
Malheureusement, l’analyse du NPA (contenue dans le texte adopté au dernier congrès « Nos réponses à la crise ») ne se distingue pas nettement de celle du Front de gauche et de la gauche du PS sur un point essentiel : la crise serait une crise de « sous-consommation » des travailleurs. Les salaires seraient trop bas pour permettre la vente de la totalité des marchandises produites [2], d’où la crise de surproduction. Les capitalistes seraient donc victimes de leur égoïsme : ils bloqueraient les salaires pour maximiser leurs profits mais cela conduirait inéluctablement à la crise puisqu’il n’y aurait plus suffisamment d’acheteurs pour que les marchandises soient écoulées au prix espéré. Si on adhère à ce type d’analyse, les plans d'austérité sont non seulement injustes, mais aussi inefficaces et absurdes du point de vue même de la logique du système : ils ne peuvent qu'aggraver la crise puisqu'ils ne peuvent que déprimer la demande (et aussi diminuer les rentrées fiscales et donc échouer à réduire les déficits publics) via l'accentuation de la sous consommation des travailleurs et la diminution des dépenses publiques.
Mais cette analyse est fausse. La capacité à satisfaire les besoins sociaux n’est pas un indicateur de l’état de santé du capitalisme : les capitalistes se moquent bien que des millions d’hommes meurent de faim quand il y a bien assez de richesses pour nourrir tout le monde, que des milliards d’hommes soient mal ou sous-alimentés, ne puissent se soigner, s’instruire, que des millions soient jetés au chômage, que des millions subissent la précarité et la flexibilité, etc. Le capitalisme se porte d’autant mieux que la rentabilité du capital est importante. Quand les salaires sont bloqués et que la rentabilité du capital est très forte, il n’y a aucun problème pour les capitalistes : ils continuent à investir (en achetant des moyens de production et des forces de travail supplémentaires) et la croissance est très forte, même si elle est très inégale : la croissance de la consommation des travailleurs est faible, mais la croissance de la consommation des capitalistes et la croissance de la production de moyens de production est très élevée. Contrairement à une idée véhiculée par les réformistes keynésiens, c’est la très forte rentabilité du capital (rendue possible par les destructions de la guerre et la dévalorisation correspondante du capital) qui a permis la très forte croissance d’après guerre, pas la croissance des salaires (que les capitalistes ont pu concéder et absorber en raison de ce haut niveau de rentabilité du capital, contrairement à aujourd’hui).
Toute crise capitaliste prend la forme d'une crise de « surproduction » ou de « réalisation » : une quantité de la valeur produite n'est pas « réalisée », c’est-à-dire que le capitaliste ne récupère pas sous forme d’argent la plus-value qui est contenue dans ses marchandises, par exemple Renault dans ses voitures, parce qu'une partie des marchandises produites ne sont pas vendues. Si la demande est trop faible pour écouler la production, c’est parce que la rentabilité du capital est trop faible. En effet, ce sont les décisions des capitalistes qui déterminent le niveau de la demande : décisions d'investissement (au sens large : c'est-à-dire leurs achats de moyens de production – sous forme de capital constant – et de forces de travail – sous forme de capital variable) et décisions de consommation pour leurs besoins propres. Si le taux de profit espéré plonge (par exemple si les salaires augmentent), les capitalistes investiront moins, et cela déclenchera une crise de «surproduction ». Ce n’est pas que l’on produise trop de richesses par rapport aux besoins humains à satisfaire, mais trop de richesses par rapport à ce qui peut être absorbé par cette forme d’organisation de l’économie qu’est le capitalisme.
C'est pourquoi la cause fondamentale des crises est la suraccumulation de capital : trop peu de plus-value est extraite relativement à la masse de capital investi. Cela peut sembler paradoxal, car on entend tous les jours que les profits du CAC 40 n'ont jamais été aussi élevés. C'est vrai mais d'une part une grande partie de cette plus-value est produite à l'étranger, et d'autre part, ce qui compte pour les capitalistes, ce n'est pas la masse de profit en soi, mais la masse de profit rapporté au capital investi, c'est à dire le taux de profit ! Et ce taux de profit est bien plus bas que pendant les Trente Glorieuses, malgré les efforts des capitalistes pour augmenter le taux d'exploitation [3].
Pourquoi est-il si bas aujourd'hui ? Marx a expliqué cela : c'est la fameuse « loi de la baisse tendancielle du taux de profit », la loi la plus importante de l'économie capitaliste selon lui. Marx explique que, dans la dynamique de l'accumulation, les capitalistes achètent (en proportion) toujours plus de moyens de production, et toujours moins de forces de travail. Or seule la force de travail créée la plus-value, donc mécaniquement le rapport entre la plus-value extraite et le capital investi tend à diminuer.
Pour sortir de la crise, il n'y a qu'une solution pour le capital : dévaloriser le capital constant (investi dans l'achat de moyens de production) et dévaloriser le capital variable (investi dans l'achat de forces de travail). Depuis 30 ans, le capital a, dans une certaine mesure, dévalorisé le capital variable en bloquant les salaires. Cela a permis au taux de profit de se redresser partiellement, mais cela s'est avéré insuffisant, car une véritable relance de l'accumulation nécessite une dévalorisation importante du capital constant, une véritable « purge » pour mieux redémarrer. Il faudrait pour cela une guerre ou une vague de faillites qui permettrait aux entreprises survivantes de racheter à bas coût les moyens de production des entreprises qui coulent... Or, Les États bourgeois sont intervenus massivement pour « sauver » les grands groupes capitalistes (« too big to fail »), et éviter les faillites. Cela a permis d'éviter un effondrement économique (et social)... mais cela a aussi empêché une véritable relance de l'accumulation. Du coup, depuis les années 1970, c'est le marasme économique, avec la persistance d'un chômage de masse qui permet au capital de faire pression sur les salaires. Et cela a fini par conduire depuis 2007 à la crise actuelle, la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd'hui dans les pays impérialistes, pour payer les dettes publiques et relancer l'accumulation, les bourgeoisies n'ont qu'une politique à leur disposition : les plans d'austérité et la baisse des salaire. Du sang et des larmes pour que ce système monstrueux continue, de plus en plus difficilement, à se reproduire au prix d'une dégradation des conditions de vie d'une majorité de la population. Cependant vu l’ampleur de la crise et la résistance des travailleurs, rien ne dit que cette « solution » fonctionnera cette fois-ci.
Réfutation empirique
Les plans d’austérité abaissent les déficits en Grèce
Le déficit commercial (hors produits pétroliers) a été réduit de 29,5% sur les 7 premiers mois de 2011 par rapport au 7 premiers mois de l’année 2010 : il est passé de 14,17 milliards à 9,98 milliards d’€. C’est assez logique : la baisse des salaires et la diminution des dépenses publiques font plonger les importations (à cause de la baisse du pouvoir d’achat des grecs) et stimulent les exportations (amélioration de la compétitivité prix grâce à la baisse du coût du travail).
Le déficit public est passé de 15,4% du PIB en 2009 à 10,5% en 2010. C'est encore énorme, mais cela apporte la preuve que les plans d'austérité n'ont pas aggravé les déficits publics. Malgré une forte baisse du PIB, la hausse des taux d'imposition et la réduction des dépenses publiques ont fait baisser le déficit public.
Mais la résistance des travailleurs empêche pour le moment Papandréou d’aller aussi loin qu’en a besoin le capital
Si les effets des plans d’austérité ne parviennent pas à diminuer plus rapidement les déficits commerciaux et les déficits publics, ce n’est pas en raison des mesures qui ont été appliquées depuis deux ans. C'est au contraire parce que ces mesures ont été trop « timorées », compte tenu de l’ampleur des déficits. D’où la colère de la « troïka » (UE-FMI-BCE) qui a quitté la Grèce début septembre en sermonnant le gouvernement grec. En effet, dans son dernier rapport (en date du 20/09/2011), le FMI est plus pessimiste qu’en juin sur l’évolution de la dette grecque, estimant que son poids par rapport au PIB va encore fortement croître de 2011 à 2012, passant de 166% du PIB à 189% du PIB, alors qu’en juin il tablait sur une hausse modérée de 166% à 172% du PIB pour la même période.
C’est la résistance des travailleurs qui a ralenti la mise en œuvre des contre-réformes (mesures d’austérité et privatisations). Certes, les bureaucraties syndicales ont pour le moment réussi à empêcher la montée vers la grève générale qui aurait pu bloquer les plans d’austérité, en épuisant les travailleurs dans des journées d’action à répétition. Mais des mouvements de désobéissance civile se sont développées contre les mesures d’austérité : des campagnes « je ne paie pas » ont été menées contre les augmentation de péages autoroutiers (blocages), contre le forfait de 5 € pour chaque consultation à l’hôpital (descente dans les hôpitaux pour inciter les malades à ne pas payer), etc. Aujourd’hui, une vaste campagne (soutenue par le puissant parti communiste) se prépare contre le paiement de la nouvelle taxe immobilière votée ces derniers jours par le parlement.
Le PASOK parviendra-t-il à imposer à temps aux travailleurs une cure d’austérité suffisamment sévère pour éviter une situation de défaut ?
En outre, il est incontestable que les plans d'austérité, rendus inéluctables compte tenu de l'ampleur des déficits, ont eu un effet récessif immédiat : en faisant baisser le pouvoir d'achat et en diminuant les dépenses publiques, ils ont diminué brutalement les débouchés d'un grand nombre d'entreprises. Alors que les effets négatifs (sur la croissance) sont immédiats, les effets positifs sont différés. Les entreprises ne peuvent changer leurs plans de production et trouver de la main d'œuvre adéquate du jour au lendemain. Ainsi, la situation est catastrophique aujourd'hui : sur un an, le PIB a reculé de 6%, l'emploi de 5%, et le pouvoir d'achat de 15% [4].
Mais à moyen terme, les plans d'austérité, si les gouvernements parviennent à les imposer à leur population, ne peuvent que stimuler l'accumulation du capital en dévalorisant la force de travail : quand les salaires diminuent, les profits augmentent, et par voie de conséquence le taux de profit, qui est le moteur de l'accumulation. On peut d'ailleurs déjà percevoir les premiers effets positifs pour le capital des plans d'austérité, comme la hausse de 9% au 1er semestre 2011 des recettes du tourisme par rapport au 1er semestre 2010.
Elena Panaritis, députée du PASOK et par ailleurs économiste de profession, implore la compréhension de la bourgeoisie internationale : « Il a fallu 11 ans à M. Thatcher pour mener à bien ses réformes dans un pays qui avait des problèmes structurels moins importants. Notre programme a été mis en place il y a seulement 14 mois ». Ce n’est en effet pas évident d’imposer des régressions considérables dans un pays développé dont les travailleurs ont des traditions des luttes.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si le gouvernement Papandréou a la capacité d’aller plus loin et de mâter la résistance de la population, condition sine qua non pour que la plus grande partie de la dette publique soit remboursée. Il est impossible de le savoir aujourd'hui. Par contre, il est certain que le gouvernement grec doit passer à la vitesse supérieure pour espérer éviter un défaut de paiement sur une partie significative de la dette publique. Pour en être capable, le gouvernement a besoin de se relégitimer, d’où l’idée qui a fuité dans la presse d’organiser un référendum sur le maintien dans la zone euro : il s’agirait de terrifier la population sur les conséquences dramatiques d’une sortie de l’euro, pour mieux imposer les remèdes de cheval pour payer la dette et rester dans l’euro. Ce serait un pari risqué mais le gouvernement grec pourrait y être contraint, à moins que l’option choisie par la bourgeoisie soit celle d’un gouvernement autoritaire qui réprimerait toute forme de contestation.
Le gouvernement letton a rétabli sa situation économique, en réussissant à imposer aux travailleurs un terrible plan d’austérité
L’économie lettone a plongé fin 2008 et tout au long de l’année 2009 : en 2009, le PIB a reculé de près de 20% et le déficit public a atteint 9,7%. Face à cela, la politique d’austérité a été d’une brutalité inouïe : diminution du nombre de fonctionnaires de 20%, baisse du salaire des fonctionnaires de 25%, baisse des retraites de 20%, hausse du taux normal de la TVA de 18% à 22% et du taux réduit de 5% à 12%, etc. Au prix d’un grand bond en arrière du niveau de la population, le pays a réduit son déficit public (-7,7% en 2010 et -4,2% prévu pour 2011), et la croissance est repartie : –0,3% en 2010 et 3,3% prévu cette année.
Ainsi, le gouvernement letton a réussi à remplir ses objectifs de croissance et déficit fixés par les bailleurs de fonds internationaux, en parvenant à mettre en place ses contre-réformes sans rencontrer une résistance trop forte. Mais le gouvernement grec n’a pas cette « chance » : sa population résiste de façon scandaleuse !
Les enjeux politiques de la discussion : socialisme ou barbarie (capitaliste)
Il ne s'agit pas d'une discussion d'experts. Les enjeux sont cruciaux, malgré des dénégations de ceux qui veulent à tout prix neutraliser la portée politique de cette discussion. Il ne s'agit pas d'un débat qui aurait sa place dans les cercles universitaires, mais d'un débat central pour tous ceux qui veulent détruire ce système infâme. Nous ne sommes pas des socialistes utopiques, mais des matérialistes qui devons asseoir notre projet politique sur une analyse scientifique de la réalité.
Si on pense que la crise est une crise de sous-consommation, les plans d'austérité sont en effet une aberration : ils ne peuvent qu'aggraver la crise, en faisant diminuer la consommation des travailleurs et en rendant plus aiguë la surproduction de marchandises. Par contre, une politique de relance de la demande, par l'augmentation des salaires et une réforme fiscale redistributive, permettrait de sortir de la crise « par le haut » (en améliorant le niveau de vie des travailleurs) sans sortir du capitalisme. Si une telle analyse était juste, ce ne serait pas une crise du capitalisme, mais une crise du néolibéralisme, qui pourrait être résolue avec une politique keynésienne de relance (du type de celle qu’a mise en place Mitterrand en 1981 avec le succès que l’on connaît…).
En revanche, si l'on comprend qu'il s'agit d'une crise de suraccumulation de capital, il n'y a pas d'autre issue, dans le cadre capitaliste, que la remise en cause des acquis sociaux, du niveau de vie des travailleurs. Voilà pourquoi ce système est monstrueux, et voilà pourquoi sortir du capitalisme est une nécessité si on veut éviter un grand bond en arrière. L'alternative entre le socialisme et la barbarie (capitaliste) n'est pas un slogan abstrait. Elle se pose très concrètement au moment des grandes crises. Et il est vital, pour les communistes révolutionnaires, de mener une lutte acharnée contre les réformistes qui trompent les travailleurs en leur faisant croire qu’on peut sortir de la crise « par le haut », sans sortir du capitalisme.
Gaston Lefranc
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Notes
[1] On retrouve ce genre de formules dans les appels unitaires : « ces plans d’austérité sont porteurs d’une logique de récession, et donc d’une réduction des recettes fiscales, qui alimentera encore les déficits publics » (Ce n’est ni notre crise ni notre dette ! Non à la règle d’or !, texte « unitaire » signé par le NPA) ; mais aussi dans la dernière déclaration du CPN : « Cette course généralisée à l'austérité aggrave des déficits public » (Résolution politique du CPN du 25 septembre 2011). Les élus de la position 4 au CPN ont d'ailleurs proposé un amendement (non retenu) supprimant cette phrase et indiquant que « pour tenter de réduire les déficits publics et de relancer l’accumulation, les bourgeoisies européennes vont tenter d’imposer des plans d’austérité drastiques et un recul brutal du niveau de vie des travailleurs ».
[2] Les salaires sont bien sûr trop bas pour nous, la majorité des salariés. Il est de plus en plus difficile pour beaucoup d’entre nous de boucler les fins de mois, après avoir payé le loyer, la nourriture, les vêtements, les transports pour aller au travail, etc.
[3] Le taux d'exploitation est le rapport entre la plus-value et le capital variable (salaires des travailleurs) : il matérialise le rapport de forces entre la
classe des exploités et la classe des exploiteurs. Rappelons que les travailleurs produisent la totalité de la valeur et que la différence entre la
valeur produite et la valeur avancée pour acheter la force de travail (salaires) est la plus-value (part de la valeur qui est appropriée par les capitalistes pour investir – accumuler – ou pour consommer.
[4] D'après Patrick Artus et Laurence Boone (« 'Prendre ses pertes' sur la dette de la Grèce est une fausse solution », dans Le Monde daté du 27 septembre 2011)
A « gauche », et malheureusement également au sein de notre parti, on entend si souvent le même refrain, qu'on le considère désormais comme une évidence : les plans d'austérité portent la récession et l'aggravation des déficits publics comme la nuée porte l'orage [1]. Pourtant, derrière ces quelques mots, se concentre une analyse erronée de la crise, qui peut alimenter les illusions des masses en des politiques de réforme du capitalisme, comme celle propagée avec habileté par le Front de Gauche, au lieu de les aider à comprendre à partir de leur propre expérience que leurs revendications, même élémentaires (comme la hausse générale des salaires de 300 € pour tous, un revenu minimum à 1600 € net, etc), ne peut être satisfaite sans en finir avec le capitalisme et les institutions à son service. D'où l'importance d'en discuter en profondeur.
Réfutation théorique
La discussion sur les effets des plans d’austérité sur l’accumulation du capital renvoie à notre analyse du capitalisme et de ses contradictions.
Malheureusement, l’analyse du NPA (contenue dans le texte adopté au dernier congrès « Nos réponses à la crise ») ne se distingue pas nettement de celle du Front de gauche et de la gauche du PS sur un point essentiel : la crise serait une crise de « sous-consommation » des travailleurs. Les salaires seraient trop bas pour permettre la vente de la totalité des marchandises produites [2], d’où la crise de surproduction. Les capitalistes seraient donc victimes de leur égoïsme : ils bloqueraient les salaires pour maximiser leurs profits mais cela conduirait inéluctablement à la crise puisqu’il n’y aurait plus suffisamment d’acheteurs pour que les marchandises soient écoulées au prix espéré. Si on adhère à ce type d’analyse, les plans d'austérité sont non seulement injustes, mais aussi inefficaces et absurdes du point de vue même de la logique du système : ils ne peuvent qu'aggraver la crise puisqu'ils ne peuvent que déprimer la demande (et aussi diminuer les rentrées fiscales et donc échouer à réduire les déficits publics) via l'accentuation de la sous consommation des travailleurs et la diminution des dépenses publiques.
Mais cette analyse est fausse. La capacité à satisfaire les besoins sociaux n’est pas un indicateur de l’état de santé du capitalisme : les capitalistes se moquent bien que des millions d’hommes meurent de faim quand il y a bien assez de richesses pour nourrir tout le monde, que des milliards d’hommes soient mal ou sous-alimentés, ne puissent se soigner, s’instruire, que des millions soient jetés au chômage, que des millions subissent la précarité et la flexibilité, etc. Le capitalisme se porte d’autant mieux que la rentabilité du capital est importante. Quand les salaires sont bloqués et que la rentabilité du capital est très forte, il n’y a aucun problème pour les capitalistes : ils continuent à investir (en achetant des moyens de production et des forces de travail supplémentaires) et la croissance est très forte, même si elle est très inégale : la croissance de la consommation des travailleurs est faible, mais la croissance de la consommation des capitalistes et la croissance de la production de moyens de production est très élevée. Contrairement à une idée véhiculée par les réformistes keynésiens, c’est la très forte rentabilité du capital (rendue possible par les destructions de la guerre et la dévalorisation correspondante du capital) qui a permis la très forte croissance d’après guerre, pas la croissance des salaires (que les capitalistes ont pu concéder et absorber en raison de ce haut niveau de rentabilité du capital, contrairement à aujourd’hui).
Toute crise capitaliste prend la forme d'une crise de « surproduction » ou de « réalisation » : une quantité de la valeur produite n'est pas « réalisée », c’est-à-dire que le capitaliste ne récupère pas sous forme d’argent la plus-value qui est contenue dans ses marchandises, par exemple Renault dans ses voitures, parce qu'une partie des marchandises produites ne sont pas vendues. Si la demande est trop faible pour écouler la production, c’est parce que la rentabilité du capital est trop faible. En effet, ce sont les décisions des capitalistes qui déterminent le niveau de la demande : décisions d'investissement (au sens large : c'est-à-dire leurs achats de moyens de production – sous forme de capital constant – et de forces de travail – sous forme de capital variable) et décisions de consommation pour leurs besoins propres. Si le taux de profit espéré plonge (par exemple si les salaires augmentent), les capitalistes investiront moins, et cela déclenchera une crise de «surproduction ». Ce n’est pas que l’on produise trop de richesses par rapport aux besoins humains à satisfaire, mais trop de richesses par rapport à ce qui peut être absorbé par cette forme d’organisation de l’économie qu’est le capitalisme.
C'est pourquoi la cause fondamentale des crises est la suraccumulation de capital : trop peu de plus-value est extraite relativement à la masse de capital investi. Cela peut sembler paradoxal, car on entend tous les jours que les profits du CAC 40 n'ont jamais été aussi élevés. C'est vrai mais d'une part une grande partie de cette plus-value est produite à l'étranger, et d'autre part, ce qui compte pour les capitalistes, ce n'est pas la masse de profit en soi, mais la masse de profit rapporté au capital investi, c'est à dire le taux de profit ! Et ce taux de profit est bien plus bas que pendant les Trente Glorieuses, malgré les efforts des capitalistes pour augmenter le taux d'exploitation [3].
Pourquoi est-il si bas aujourd'hui ? Marx a expliqué cela : c'est la fameuse « loi de la baisse tendancielle du taux de profit », la loi la plus importante de l'économie capitaliste selon lui. Marx explique que, dans la dynamique de l'accumulation, les capitalistes achètent (en proportion) toujours plus de moyens de production, et toujours moins de forces de travail. Or seule la force de travail créée la plus-value, donc mécaniquement le rapport entre la plus-value extraite et le capital investi tend à diminuer.
Pour sortir de la crise, il n'y a qu'une solution pour le capital : dévaloriser le capital constant (investi dans l'achat de moyens de production) et dévaloriser le capital variable (investi dans l'achat de forces de travail). Depuis 30 ans, le capital a, dans une certaine mesure, dévalorisé le capital variable en bloquant les salaires. Cela a permis au taux de profit de se redresser partiellement, mais cela s'est avéré insuffisant, car une véritable relance de l'accumulation nécessite une dévalorisation importante du capital constant, une véritable « purge » pour mieux redémarrer. Il faudrait pour cela une guerre ou une vague de faillites qui permettrait aux entreprises survivantes de racheter à bas coût les moyens de production des entreprises qui coulent... Or, Les États bourgeois sont intervenus massivement pour « sauver » les grands groupes capitalistes (« too big to fail »), et éviter les faillites. Cela a permis d'éviter un effondrement économique (et social)... mais cela a aussi empêché une véritable relance de l'accumulation. Du coup, depuis les années 1970, c'est le marasme économique, avec la persistance d'un chômage de masse qui permet au capital de faire pression sur les salaires. Et cela a fini par conduire depuis 2007 à la crise actuelle, la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd'hui dans les pays impérialistes, pour payer les dettes publiques et relancer l'accumulation, les bourgeoisies n'ont qu'une politique à leur disposition : les plans d'austérité et la baisse des salaire. Du sang et des larmes pour que ce système monstrueux continue, de plus en plus difficilement, à se reproduire au prix d'une dégradation des conditions de vie d'une majorité de la population. Cependant vu l’ampleur de la crise et la résistance des travailleurs, rien ne dit que cette « solution » fonctionnera cette fois-ci.
Réfutation empirique
Les plans d’austérité abaissent les déficits en Grèce
Le déficit commercial (hors produits pétroliers) a été réduit de 29,5% sur les 7 premiers mois de 2011 par rapport au 7 premiers mois de l’année 2010 : il est passé de 14,17 milliards à 9,98 milliards d’€. C’est assez logique : la baisse des salaires et la diminution des dépenses publiques font plonger les importations (à cause de la baisse du pouvoir d’achat des grecs) et stimulent les exportations (amélioration de la compétitivité prix grâce à la baisse du coût du travail).
Le déficit public est passé de 15,4% du PIB en 2009 à 10,5% en 2010. C'est encore énorme, mais cela apporte la preuve que les plans d'austérité n'ont pas aggravé les déficits publics. Malgré une forte baisse du PIB, la hausse des taux d'imposition et la réduction des dépenses publiques ont fait baisser le déficit public.
Mais la résistance des travailleurs empêche pour le moment Papandréou d’aller aussi loin qu’en a besoin le capital
Si les effets des plans d’austérité ne parviennent pas à diminuer plus rapidement les déficits commerciaux et les déficits publics, ce n’est pas en raison des mesures qui ont été appliquées depuis deux ans. C'est au contraire parce que ces mesures ont été trop « timorées », compte tenu de l’ampleur des déficits. D’où la colère de la « troïka » (UE-FMI-BCE) qui a quitté la Grèce début septembre en sermonnant le gouvernement grec. En effet, dans son dernier rapport (en date du 20/09/2011), le FMI est plus pessimiste qu’en juin sur l’évolution de la dette grecque, estimant que son poids par rapport au PIB va encore fortement croître de 2011 à 2012, passant de 166% du PIB à 189% du PIB, alors qu’en juin il tablait sur une hausse modérée de 166% à 172% du PIB pour la même période.
C’est la résistance des travailleurs qui a ralenti la mise en œuvre des contre-réformes (mesures d’austérité et privatisations). Certes, les bureaucraties syndicales ont pour le moment réussi à empêcher la montée vers la grève générale qui aurait pu bloquer les plans d’austérité, en épuisant les travailleurs dans des journées d’action à répétition. Mais des mouvements de désobéissance civile se sont développées contre les mesures d’austérité : des campagnes « je ne paie pas » ont été menées contre les augmentation de péages autoroutiers (blocages), contre le forfait de 5 € pour chaque consultation à l’hôpital (descente dans les hôpitaux pour inciter les malades à ne pas payer), etc. Aujourd’hui, une vaste campagne (soutenue par le puissant parti communiste) se prépare contre le paiement de la nouvelle taxe immobilière votée ces derniers jours par le parlement.
Le PASOK parviendra-t-il à imposer à temps aux travailleurs une cure d’austérité suffisamment sévère pour éviter une situation de défaut ?
En outre, il est incontestable que les plans d'austérité, rendus inéluctables compte tenu de l'ampleur des déficits, ont eu un effet récessif immédiat : en faisant baisser le pouvoir d'achat et en diminuant les dépenses publiques, ils ont diminué brutalement les débouchés d'un grand nombre d'entreprises. Alors que les effets négatifs (sur la croissance) sont immédiats, les effets positifs sont différés. Les entreprises ne peuvent changer leurs plans de production et trouver de la main d'œuvre adéquate du jour au lendemain. Ainsi, la situation est catastrophique aujourd'hui : sur un an, le PIB a reculé de 6%, l'emploi de 5%, et le pouvoir d'achat de 15% [4].
Mais à moyen terme, les plans d'austérité, si les gouvernements parviennent à les imposer à leur population, ne peuvent que stimuler l'accumulation du capital en dévalorisant la force de travail : quand les salaires diminuent, les profits augmentent, et par voie de conséquence le taux de profit, qui est le moteur de l'accumulation. On peut d'ailleurs déjà percevoir les premiers effets positifs pour le capital des plans d'austérité, comme la hausse de 9% au 1er semestre 2011 des recettes du tourisme par rapport au 1er semestre 2010.
Elena Panaritis, députée du PASOK et par ailleurs économiste de profession, implore la compréhension de la bourgeoisie internationale : « Il a fallu 11 ans à M. Thatcher pour mener à bien ses réformes dans un pays qui avait des problèmes structurels moins importants. Notre programme a été mis en place il y a seulement 14 mois ». Ce n’est en effet pas évident d’imposer des régressions considérables dans un pays développé dont les travailleurs ont des traditions des luttes.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si le gouvernement Papandréou a la capacité d’aller plus loin et de mâter la résistance de la population, condition sine qua non pour que la plus grande partie de la dette publique soit remboursée. Il est impossible de le savoir aujourd'hui. Par contre, il est certain que le gouvernement grec doit passer à la vitesse supérieure pour espérer éviter un défaut de paiement sur une partie significative de la dette publique. Pour en être capable, le gouvernement a besoin de se relégitimer, d’où l’idée qui a fuité dans la presse d’organiser un référendum sur le maintien dans la zone euro : il s’agirait de terrifier la population sur les conséquences dramatiques d’une sortie de l’euro, pour mieux imposer les remèdes de cheval pour payer la dette et rester dans l’euro. Ce serait un pari risqué mais le gouvernement grec pourrait y être contraint, à moins que l’option choisie par la bourgeoisie soit celle d’un gouvernement autoritaire qui réprimerait toute forme de contestation.
Le gouvernement letton a rétabli sa situation économique, en réussissant à imposer aux travailleurs un terrible plan d’austérité
L’économie lettone a plongé fin 2008 et tout au long de l’année 2009 : en 2009, le PIB a reculé de près de 20% et le déficit public a atteint 9,7%. Face à cela, la politique d’austérité a été d’une brutalité inouïe : diminution du nombre de fonctionnaires de 20%, baisse du salaire des fonctionnaires de 25%, baisse des retraites de 20%, hausse du taux normal de la TVA de 18% à 22% et du taux réduit de 5% à 12%, etc. Au prix d’un grand bond en arrière du niveau de la population, le pays a réduit son déficit public (-7,7% en 2010 et -4,2% prévu pour 2011), et la croissance est repartie : –0,3% en 2010 et 3,3% prévu cette année.
Ainsi, le gouvernement letton a réussi à remplir ses objectifs de croissance et déficit fixés par les bailleurs de fonds internationaux, en parvenant à mettre en place ses contre-réformes sans rencontrer une résistance trop forte. Mais le gouvernement grec n’a pas cette « chance » : sa population résiste de façon scandaleuse !
Les enjeux politiques de la discussion : socialisme ou barbarie (capitaliste)
Il ne s'agit pas d'une discussion d'experts. Les enjeux sont cruciaux, malgré des dénégations de ceux qui veulent à tout prix neutraliser la portée politique de cette discussion. Il ne s'agit pas d'un débat qui aurait sa place dans les cercles universitaires, mais d'un débat central pour tous ceux qui veulent détruire ce système infâme. Nous ne sommes pas des socialistes utopiques, mais des matérialistes qui devons asseoir notre projet politique sur une analyse scientifique de la réalité.
Si on pense que la crise est une crise de sous-consommation, les plans d'austérité sont en effet une aberration : ils ne peuvent qu'aggraver la crise, en faisant diminuer la consommation des travailleurs et en rendant plus aiguë la surproduction de marchandises. Par contre, une politique de relance de la demande, par l'augmentation des salaires et une réforme fiscale redistributive, permettrait de sortir de la crise « par le haut » (en améliorant le niveau de vie des travailleurs) sans sortir du capitalisme. Si une telle analyse était juste, ce ne serait pas une crise du capitalisme, mais une crise du néolibéralisme, qui pourrait être résolue avec une politique keynésienne de relance (du type de celle qu’a mise en place Mitterrand en 1981 avec le succès que l’on connaît…).
En revanche, si l'on comprend qu'il s'agit d'une crise de suraccumulation de capital, il n'y a pas d'autre issue, dans le cadre capitaliste, que la remise en cause des acquis sociaux, du niveau de vie des travailleurs. Voilà pourquoi ce système est monstrueux, et voilà pourquoi sortir du capitalisme est une nécessité si on veut éviter un grand bond en arrière. L'alternative entre le socialisme et la barbarie (capitaliste) n'est pas un slogan abstrait. Elle se pose très concrètement au moment des grandes crises. Et il est vital, pour les communistes révolutionnaires, de mener une lutte acharnée contre les réformistes qui trompent les travailleurs en leur faisant croire qu’on peut sortir de la crise « par le haut », sans sortir du capitalisme.
Gaston Lefranc
--------------------
Notes
[1] On retrouve ce genre de formules dans les appels unitaires : « ces plans d’austérité sont porteurs d’une logique de récession, et donc d’une réduction des recettes fiscales, qui alimentera encore les déficits publics » (Ce n’est ni notre crise ni notre dette ! Non à la règle d’or !, texte « unitaire » signé par le NPA) ; mais aussi dans la dernière déclaration du CPN : « Cette course généralisée à l'austérité aggrave des déficits public » (Résolution politique du CPN du 25 septembre 2011). Les élus de la position 4 au CPN ont d'ailleurs proposé un amendement (non retenu) supprimant cette phrase et indiquant que « pour tenter de réduire les déficits publics et de relancer l’accumulation, les bourgeoisies européennes vont tenter d’imposer des plans d’austérité drastiques et un recul brutal du niveau de vie des travailleurs ».
[2] Les salaires sont bien sûr trop bas pour nous, la majorité des salariés. Il est de plus en plus difficile pour beaucoup d’entre nous de boucler les fins de mois, après avoir payé le loyer, la nourriture, les vêtements, les transports pour aller au travail, etc.
[3] Le taux d'exploitation est le rapport entre la plus-value et le capital variable (salaires des travailleurs) : il matérialise le rapport de forces entre la
classe des exploités et la classe des exploiteurs. Rappelons que les travailleurs produisent la totalité de la valeur et que la différence entre la
valeur produite et la valeur avancée pour acheter la force de travail (salaires) est la plus-value (part de la valeur qui est appropriée par les capitalistes pour investir – accumuler – ou pour consommer.
[4] D'après Patrick Artus et Laurence Boone (« 'Prendre ses pertes' sur la dette de la Grèce est une fausse solution », dans Le Monde daté du 27 septembre 2011)
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
Re: Où va la crise ?
Ton texte est très intéressant car il pointe un élément essentiel de la compréhension de la crise et je déplore qu'il n'y ait pas, au sein du NPA, comme au sein de l'ensemble de l'EG, une véritable discussion sur la crise - chacun publie ses textes et articles sans se préoccuper de ceux des autres...
Gaston Lefranc
Les plans d'austérité aggravent-ils les déficits publics et nuisent-ils à l'accumulation du capital ?
Un point mérite d'être particulièrement souligné : à court terme, les plans d'austérité, en limitant la consommation, on un effet récessif immédiat, mais, à moyen terme, ils permettent de rétablir le taux de profit. Il en résulte que l'augmentation de la consommation populaire, que peut provisoirement imposer un rapport de forces, loin de mettre de l'huile dans les rouages du capitalisme, aggrave la crise. Contrairement à toutes les théories de la relance par la consommation.
Mais nous n'avons évidemment pas à nous préoccuper de la santé du capitalisme pour revendiquer, mais de celle des travailleurs et de leurs besoins immédiats.
Ca vaudrait la peine de développer un peu l'articulation entre le court terme et le moyen terme pour tordre le cou au faux "bon sens" et au marxisme "vulgaire" de la sous-consommation...
Autre point : en ouverture, tu affirmes que les 300 € pour tous, le SMIC à 1600 € etc ne peuvent être obtenus sans en finir avec le capitalisme. Ca ne me semble pas évident, dans la mesure où le capitalisme, du moins dans les Etats les plus riches, a de la marge. Le partage du surproduit social est le résultat d'un rapport de forces. Mais bien entendu, ces acquis ne peuvent être durables sans changer le système, comme on l'a vu par exemple après 36. Mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Qui se fout du monde ?
Le FMI et les gouvernements et Reynders qui affirment qu'il faut encore une fois venir au secours des banques, ou la BNP ?
Les deux sans doute...
Jacques de Larosière, ancien directeur général du FMI, et actuellement conseiller de BNP Paribas, affirme ce matin dans Les Échos que les banques françaises pourraient rattraper en moins d’une année de bénéfices la perte que représenterait la comptabilisation à la valeur de marché actuelle de l’ensemble des titres de dettes souveraines qu’elle détiennent.
Ce matin aussi, Didier Reynders affirmece que les gouvernements français et belge feront ce qu’il faut pour soutenir Dexia, actuellement dans une période de troubles et menacé de dégradation par Moody’s.
« Les gouvernements français et belges sont derrière leurs banques. Que ce soit Dexia ou une autre, on suit la situation au jour le jour (…) Tous les jours, le gouvernement français et le gouvernement belge font ce qu’il faut pour être derrière nos banques », a dit Reynders.
Les deux sans doute...
Jacques de Larosière, ancien directeur général du FMI, et actuellement conseiller de BNP Paribas, affirme ce matin dans Les Échos que les banques françaises pourraient rattraper en moins d’une année de bénéfices la perte que représenterait la comptabilisation à la valeur de marché actuelle de l’ensemble des titres de dettes souveraines qu’elle détiennent.
Ce matin aussi, Didier Reynders affirmece que les gouvernements français et belge feront ce qu’il faut pour soutenir Dexia, actuellement dans une période de troubles et menacé de dégradation par Moody’s.
« Les gouvernements français et belges sont derrière leurs banques. Que ce soit Dexia ou une autre, on suit la situation au jour le jour (…) Tous les jours, le gouvernement français et le gouvernement belge font ce qu’il faut pour être derrière nos banques », a dit Reynders.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Californie, 7ème puissance économique, notée en dessous de la Grèce...
http://www.lesechos.fr//entreprises-secteurs/enquete/0201644242451-californie-chronique-d-un-etat-au-bord-de-la-faillite-227437.php
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
verié2 a écrit:Ton texte est très intéressant car il pointe un élément essentiel de la compréhension de la crise et je déplore qu'il n'y ait pas, au sein du NPA, comme au sein de l'ensemble de l'EG, une véritable discussion sur la crise - chacun publie ses textes et articles sans se préoccuper de ceux des autres...
Gaston Lefranc
Les plans d'austérité aggravent-ils les déficits publics et nuisent-ils à l'accumulation du capital ?
Un point mérite d'être particulièrement souligné : à court terme, les plans d'austérité, en limitant la consommation, on un effet récessif immédiat, mais, à moyen terme, ils permettent de rétablir le taux de profit. Il en résulte que l'augmentation de la consommation populaire, que peut provisoirement imposer un rapport de forces, loin de mettre de l'huile dans les rouages du capitalisme, aggrave la crise. Contrairement à toutes les théories de la relance par la consommation.
L'aspect récessif des plans d'austérité peut être bien plus grave et chaotique que cela. C'est le trait des grandes crises que d'avoir des risques énormes de cheminements chaotiques de sortie
Les grands plans d'austérité pour rétablir les taux de profit exacerbent les risques récessifs et l'entrée dans des phases incontrolables .Si l'on veut ,le capitalisme n'est pas à l'abri de mourir guéri avec des taux de profit lui faisant péter la panse , et l'autre alternative de sortie, l'augmentation des salaires, évidemment accélère la BTTP (quand elle se conjugue avec une poussée globale sur d'autres revendications,échelle mobile, etc, qui permette de sanctuariser les augmentations) et donc la crise.
L'expression mourir guéris est bien sur exagérée mais exprime bien les craintes d'une partie de la bourgeoisie.
Il ne faut pas mésestimer ce risque d'engrenage récessif chaotique. La bourgeoisie mène une bataille féroce pour relever les taux de profits, mais la bataille est de telle dimension que le chaos guette.
L'augmentation des taux de profits en soit ne font pas sortie d'une grande crise, il faut pour cela d'autres aspects compliqués pour lesquels la bourgeoisie n'a pas de recettes mais qui peuvent être extremement dangereux pour la bourgeoisie.
verié2 a écrit:Autre point : en ouverture, tu affirmes que les 300 € pour tous, le SMIC à 1600 € etc ne peuvent être obtenus sans en finir avec le capitalisme. Ca ne me semble pas évident, dans la mesure où le capitalisme, du moins dans les Etats les plus riches, a de la marge. Le partage du surproduit social est le résultat d'un rapport de forces. Mais bien entendu, ces acquis ne peuvent être durables sans changer le système, comme on l'a vu par exemple après 36. Mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
Sur les marges de manœuvres l'augmentation de valeur (officielle) en 2000 des 500 plus gros patrimoines français est de 47 milliards d'euros il me semble , ce qui permet de boucher le trou de la sécu, de payer la CMU et le RSA, et d'éradiquer la famine en Somalie. Et on parle là de l'augmentation, officielle...
Il faut bien voir par exemple que la totalité des profits du groupe total, l'entreprise qui fait le plus de bénéfs, est exfiltrée. Sans prendre là en considération que cet argent revient à bien des peuples et que l'essentiel de l'activité étant ailleurs la réalité même des chiffres relève du tour de force dont je défie quiconque de le mener en respectant le fonctionnement actuel.
Par contre, dans notre propagande il faut compléter par le fait que le niveau des forces productives permet de soulager une énorme partie des maux de l'humanité.
Quand on a les moyens de construire des centaines de milliers de logement c'est le constat brut qu'on peut le faire. "On" a eu les moyens de les construire mais pas de les acheter ?
C'est là qu'il faut enfoncer le clou en complément des revendications : on peut produire de quoi soulager l'humanité (et d'une façon écologique) et dans le système capitaliste cela produit une crise.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Où va la crise ?
Alors que Wall Street enregistre ce jour de fortes pertes,
l’action AMR, la maison mère d’American Airlines, s’est effondrée
sur fond de rumeurs de dépôt de bilan de la compagnie aérienne, fortement déficitaire.
Le titre a perdu 35,14% de sa valeur !
l’action AMR, la maison mère d’American Airlines, s’est effondrée
sur fond de rumeurs de dépôt de bilan de la compagnie aérienne, fortement déficitaire.
Le titre a perdu 35,14% de sa valeur !
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Copas, je ne suis pas d'accord avec toi. Tu tends à dire que le capitalisme n'a aucune solution pour sortir de la crise : s'il ne met pas en place les plans d'austérité, le baisse du taux de profit s'accélère ; et s'il met en place ces plans, le capitalisme risque de mourir guérir avec des super taux de profit .... !!
Tu nous dis qu'on peut avoir des taux de profit énormes et être en situation de crise .... J'aimerais que tu m'expliques comment c'est possible ! Je t'invite à lire cet article : http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=219 ; par définition, si le taux de profit est élevé, c'est que les capitalistes parviennent à produire et à vendre leurs produits en réalisant un profit important par rapport au capital investi.
Ce qui est vrai, c'est qu'on peut avoir un taux de profit très élevé, et un très bas niveau de vie pour les masses, un désastre social. Mais il ne faut pas confondre la non satisfaction des besoins sociaux avec une situation de crise pour le capitalisme ... car le capitalisme n'a pas vocation à satisfaire les besoins sociaux.
Non, l'image du capitalisme qui pourrait mourir guéri est belle, mais elle ne veut rien dire. La purge, qui permet de faire mourir le vieux capital (constant et variable) permet au capitalisme de "guérir", c'est-à-dire de restaurer le taux de profit et l'accumulation. Bien sur, pendant la phase de la purge, c'est la récession, le chaos social, etc. mais ce serait irrationnel de penser que le système ne pourrait pas s'en relever.
Sinon, les marges de manœuvre pour le capital sont bien plus faibles que pendant les 30 Glorieuses, parce que la rentabilité du capital est bien plus faible aujourd'hui. Le capitalisme peut beaucoup plus difficilement absorber les hausses de salaires qu'auparavant. Il est tentant de faire des raccourcis en disant qu'on pourrait très bien faire de la redistribution sans trop de problème ... Mais nous devons au contraire expliquer que cette redistribution radicale des richesses est impossible dans le cadre du système, et qu'il nous faudra changer le mode de production et les rapports de production, de propriété pour ce faire.
Tu nous dis qu'on peut avoir des taux de profit énormes et être en situation de crise .... J'aimerais que tu m'expliques comment c'est possible ! Je t'invite à lire cet article : http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=219 ; par définition, si le taux de profit est élevé, c'est que les capitalistes parviennent à produire et à vendre leurs produits en réalisant un profit important par rapport au capital investi.
Ce qui est vrai, c'est qu'on peut avoir un taux de profit très élevé, et un très bas niveau de vie pour les masses, un désastre social. Mais il ne faut pas confondre la non satisfaction des besoins sociaux avec une situation de crise pour le capitalisme ... car le capitalisme n'a pas vocation à satisfaire les besoins sociaux.
Non, l'image du capitalisme qui pourrait mourir guéri est belle, mais elle ne veut rien dire. La purge, qui permet de faire mourir le vieux capital (constant et variable) permet au capitalisme de "guérir", c'est-à-dire de restaurer le taux de profit et l'accumulation. Bien sur, pendant la phase de la purge, c'est la récession, le chaos social, etc. mais ce serait irrationnel de penser que le système ne pourrait pas s'en relever.
Sinon, les marges de manœuvre pour le capital sont bien plus faibles que pendant les 30 Glorieuses, parce que la rentabilité du capital est bien plus faible aujourd'hui. Le capitalisme peut beaucoup plus difficilement absorber les hausses de salaires qu'auparavant. Il est tentant de faire des raccourcis en disant qu'on pourrait très bien faire de la redistribution sans trop de problème ... Mais nous devons au contraire expliquer que cette redistribution radicale des richesses est impossible dans le cadre du système, et qu'il nous faudra changer le mode de production et les rapports de production, de propriété pour ce faire.
Gaston Lefranc- Messages : 777
Date d'inscription : 26/06/2010
La Hongrie prochainement dans la danse ?
http://www.cfo-news.com/Le-prochain-coup-dans-la-crise-pourrait-partir-de-la-Hongrie_a19664.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Autre différence fondamentale avec les 30 glorieuses,Gaston Lefranc a écrit:
Sinon, les marges de manœuvre pour le capital sont bien plus faibles que pendant les 30 Glorieuses, parce que la rentabilité du capital est bien plus faible aujourd'hui.
c'est la mobilité du capital et des marchandises (la mondialisation capitaliste)
qui met les pays dits "hôtes" en concurrence inédite.
La marge est d'autant plus faible que les pays sont mis en concurrence pour attirer le capital,
via le taux de profit le plus élevé, sous le mot doux d''amélioration du climat des affaires".
C'est une contrainte de plus, qui pousse chaque bourgeoisie à limiter les hausses des salaires,
et dans la crise, à faire du dumping salarial.
La question que l'on peut se poser, c'est :
malgré les avantages considérables de cette mondialisation pour le capital,
certains secteurs de la bourgeoisie, dans certains pays, arriveront-ils à imposer des mesures protectionnistes
pensant se mettre à l'abris des fuites de capitaux et des délocalisations de production ?
Je n'ai pas la réponse, observant seulement que les pressions protectionnistes montent,
et que certaines mesures protectionnistes ont déjà été prises, relevées entre autres par l'OMC.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Gaston Lefranc a écrit:Copas, je ne suis pas d'accord avec toi. Tu tends à dire que le capitalisme n'a aucune solution pour sortir de la crise : s'il ne met pas en place les plans d'austérité, le baisse du taux de profit s'accélère ; et s'il met en place ces plans, le capitalisme risque de mourir guérir avec des super taux de profit .... !!
Tu nous dis qu'on peut avoir des taux de profit énormes et être en situation de crise .... J'aimerais que tu m'expliques comment c'est possible ! Je t'invite à lire cet article : http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=219 ; par définition, si le taux de profit est élevé, c'est que les capitalistes parviennent à produire et à vendre leurs produits en réalisant un profit important par rapport au capital investi.
Ce qui est vrai, c'est qu'on peut avoir un taux de profit très élevé, et un très bas niveau de vie pour les masses, un désastre social. Mais il ne faut pas confondre la non satisfaction des besoins sociaux avec une situation de crise pour le capitalisme ... car le capitalisme n'a pas vocation à satisfaire les besoins sociaux.
Non, l'image du capitalisme qui pourrait mourir guéri est belle, mais elle ne veut rien dire. La purge, qui permet de faire mourir le vieux capital (constant et variable) permet au capitalisme de "guérir", c'est-à-dire de restaurer le taux de profit et l'accumulation. Bien sur, pendant la phase de la purge, c'est la récession, le chaos social, etc. mais ce serait irrationnel de penser que le système ne pourrait pas s'en relever.
Sinon, les marges de manœuvre pour le capital sont bien plus faibles que pendant les 30 Glorieuses, parce que la rentabilité du capital est bien plus faible aujourd'hui. Le capitalisme peut beaucoup plus difficilement absorber les hausses de salaires qu'auparavant. Il est tentant de faire des raccourcis en disant qu'on pourrait très bien faire de la redistribution sans trop de problème ... Mais nous devons au contraire expliquer que cette redistribution radicale des richesses est impossible dans le cadre du système, et qu'il nous faudra changer le mode de production et les rapports de production, de propriété pour ce faire.
Je tiens surtout à attirer l'attention sur le chaos qui peut liquider des pans entiers de la bourgeoisie elle-même. Le rétablissement des taux de profit en période de grande crise capitaliste peut avoir des conséquences récessives gigantesques envoyant dans le mur une partie de la bourgeoisie.
Personne ne dit là que le capitalisme mourra tout seul :
Si l'on veut ,le capitalisme n'est pas à l'abri de mourir guéri avec des taux de profit lui faisant péter la panse , et l'autre alternative de sortie, l'augmentation des salaires, évidemment accélère la BTTP (quand elle se conjugue avec une poussée globale sur d'autres revendications,échelle mobile, etc, qui permette de sanctuariser les augmentations) et donc la crise.
L'expression mourir guéris est bien sur exagérée mais exprime bien les craintes d'une partie de la bourgeoisie.
Je mets là en précision la phrase du texte pour bien faire comprendre.
Mais il est exact qu'en Europe, même les factions bourgeoises qui seront égorgées dans les chaos récessifs et la recomposition du capital ne connaissent qu'un seul programme, l'agression contre la classe populaire.
L'épisode de ces derniers jours sur la Grèce montre bien cette logique implacable.
Sur la sortie de crise, je pense que la bourgeoisie si elle se dirige spontanément vers l'essentiel, les taux de profit, n'a pas la recette pour sortir automatiquement du chaos d'une grande crise.
Rien d'autre.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Rigueur, récession... et émancipation
Rigueur, récession... et émancipation
http://www.npa2009.org/content/rigueur-r%C3%A9cession-et-%C3%A9mancipation
http://www.npa2009.org/content/rigueur-r%C3%A9cession-et-%C3%A9mancipation
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Un cran dans la guerre commerciale
http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/reuters_00385137-la-chine-vent-debout-contre-un-projet-de-loi-us-sur-les-changes-228109.php
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Conférence européenne contre l’austérité – Londres – 1er octobre 2011
Par CADTM
http://www.cadtm.org/Conference-europeenne-contre-l
Déclaration de la Conférence
http://www.cadtm.org/Declaration-de-la-conference
http://www.cadtm.org/Conference-europeenne-contre-l
Déclaration de la Conférence
http://www.cadtm.org/Declaration-de-la-conference
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Dexia qui avait passé haut la main les sratch-tests explose.
La question de cette banque est extremement grave par la position qu'elle a prise en filant des produits sophistiqués aux collectivités locales.
La question de l'annulation des dettes des collectivités locales est extremement importante, car c'est elle qui sert de chantage et de prétexte à la casse des services publics locaux.
Les maires honnêtes ont tous intérets de laisser se présenter un candidat s'exprimant clairement pour l'annulation des dettes publiques, Poutou.
La question de cette banque est extremement grave par la position qu'elle a prise en filant des produits sophistiqués aux collectivités locales.
La question de l'annulation des dettes des collectivités locales est extremement importante, car c'est elle qui sert de chantage et de prétexte à la casse des services publics locaux.
Les maires honnêtes ont tous intérets de laisser se présenter un candidat s'exprimant clairement pour l'annulation des dettes publiques, Poutou.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Hier, encore une belle journée d'été...
Spéciale dédicace Tristana:
A Paris, Crédit Agricole SA a perdu 6,5 %, Société Générale 4,9 % et BNP Paribas 5,2 %. Lloyds Banking Group a plié de 4,9 % à Londres et Barclays de 7,6 %. Credit Suisse a abandonné 3,6 % à Zürich. A Paris, Lafarge a chuté de 8,5 %. Renault s'est déprécié de 8,2 % et Peugeot de 7,4 %. Alcatel-Lucent a fléchi de 7,9 %.
L'agence de notation Standard & Poors a abaissé ses prévisions de croissance pour la zone euro en 2012 et met en garde : « La perspective que l'Europe puisse plonger à nouveau en récession apparaît plus probable »
A Paris, Crédit Agricole SA a perdu 6,5 %, Société Générale 4,9 % et BNP Paribas 5,2 %. Lloyds Banking Group a plié de 4,9 % à Londres et Barclays de 7,6 %. Credit Suisse a abandonné 3,6 % à Zürich. A Paris, Lafarge a chuté de 8,5 %. Renault s'est déprécié de 8,2 % et Peugeot de 7,4 %. Alcatel-Lucent a fléchi de 7,9 %.
L'agence de notation Standard & Poors a abaissé ses prévisions de croissance pour la zone euro en 2012 et met en garde : « La perspective que l'Europe puisse plonger à nouveau en récession apparaît plus probable »
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
la question de Dexia est extremement importante (surtout qu'ils essayent de passer des morceaux du mistigri à la banque postale par exemple) et grave.
Nous connaissions l'histoire de Northern Rock en Grande Bretagne où l'état anglais a versé des sommes astronomiques, à perte, des dizaines de milliards de livres balancées dans le bandit manchot avec la faillite au bout, transformée en nationalisation provisoire puis vente l’encan .
Dexia est le plus gros morceau de la zone euro qui saute, avec des sommes gigantesques en jeu. C'est marrant, elle n'était pas réputée pour avoir les couilles coincées sous une colonne corinthienne.
Cette nouvelle est très grave car ce sont les états, par la bande, qui vont payer. Et présenter la note après à la classe populaire.
Et elle marque une nouvelle étape de la crise dans la zone euro. Celle qui commence à jouer au bowling avec les banques.
Nous connaissions l'histoire de Northern Rock en Grande Bretagne où l'état anglais a versé des sommes astronomiques, à perte, des dizaines de milliards de livres balancées dans le bandit manchot avec la faillite au bout, transformée en nationalisation provisoire puis vente l’encan .
Dexia est le plus gros morceau de la zone euro qui saute, avec des sommes gigantesques en jeu. C'est marrant, elle n'était pas réputée pour avoir les couilles coincées sous une colonne corinthienne.
Cette nouvelle est très grave car ce sont les états, par la bande, qui vont payer. Et présenter la note après à la classe populaire.
Et elle marque une nouvelle étape de la crise dans la zone euro. Celle qui commence à jouer au bowling avec les banques.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
LE REGIME DE LA DOUBLE PEINE, par François Leclerc
http://www.pauljorion.com/blog/?p=29341#comments
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Krach de Dexia : un effet domino en route dans l’UE ?
par Eric Toussaint (CADTM)
http://www.cadtm.org/Krach-de-Dexia-un-effet-domino-en
http://www.cadtm.org/Krach-de-Dexia-un-effet-domino-en
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Wallerstein: le capitalisme touche à sa fin, pour le meilleur, ou le pire
http://rt.com/news/end-capitalism-system-replace-999/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
L’obscur petit secret des banques européennes
par Daniel Munevar
http://www.cadtm.org/L-obscur-petit-secret-des-banques
http://www.cadtm.org/L-obscur-petit-secret-des-banques
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Dexia meilleure que BNP,SG et CA
Du calme...C'est une dépêche Reuters, mais du 23 juillet 2010...
PARIS (Reuters) – Dexia a annoncé vendredi avoir largement réussi les tests de résistance des banques européennes à des scénarios de dégradations économiques pires que prévu et à une nouvelle crise sur les dettes souveraines.
Recapitalisée à hauteur de 6,4 milliards d’euros durant la crise financière par la France, la Belgique et le Luxembourg, Dexia a affiché un ratio Tier One de 10,9% dans un scénario « stressé ».
La barre de 6% a été choisie par le Comité européen des contrôleurs bancaires (CESB) comme seuil de fonds propres suffisants et le minimum réglementaire est de 4%.
Ce chiffre de 10,9% est le plus élevé des quatre autres banques françaises testées (BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole et le mutualiste BPCE.
« En conclusion du stress test, il apparaît que Dexia n’aurait pas besoin de fonds propres supplémentaires pour résister au scénario ‘dégradé’ à deux ans du CEBS, y compris en cas de nouveau choc lié aux dettes souveraines » a indiqué la banque franco-belge dans un communiqué.
L’organisme de surveillance européen a publié vendredi les résultats des 91 banques évaluées vendredi.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Roseau a écrit:Du calme...C'est une dépêche Reuters, mais du 23 juillet 2010...
PARIS (Reuters) – Dexia a annoncé vendredi avoir largement réussi les tests de résistance des banques européennes à des scénarios de dégradations économiques pires que prévu et à une nouvelle crise sur les dettes souveraines.
Recapitalisée à hauteur de 6,4 milliards d’euros durant la crise financière par la France, la Belgique et le Luxembourg, Dexia a affiché un ratio Tier One de 10,9% dans un scénario « stressé ».
La barre de 6% a été choisie par le Comité européen des contrôleurs bancaires (CESB) comme seuil de fonds propres suffisants et le minimum réglementaire est de 4%.
Ce chiffre de 10,9% est le plus élevé des quatre autres banques françaises testées (BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole et le mutualiste BPCE.
« En conclusion du stress test, il apparaît que Dexia n’aurait pas besoin de fonds propres supplémentaires pour résister au scénario ‘dégradé’ à deux ans du CEBS, y compris en cas de nouveau choc lié aux dettes souveraines » a indiqué la banque franco-belge dans un communiqué.
L’organisme de surveillance européen a publié vendredi les résultats des 91 banques évaluées vendredi.
La Banque centrale européenne se porte au secours des banques
Alors que la banque franco-belge Dexia rencontre de graves difficultés, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a annoncé jeudi 5 octobre une série d'opérations exceptionnelles pour aider les banques de la zone euro à se refinancer.
L'institution de Francfort prévoit deux opérations de refinancement à volume illimité sur environ un an, en octobre et décembre, un instrument exceptionnel qui n'avait plus été employé depuis décembre 2009. Elle leur a aussi promis la somme de 40 milliards d'euros via le rachat d'une partie de leurs actifs, notamment immobiliers…
Président sortant de la BCE, le Français Jean-Claude Trichet tenait sa dernière conférence de presse sur les taux avant de céder sa place à l'Italien Mario Draghi. Il a souligné que son paquet de mesures visait à s'assurer que les banques disposeraient de "liquidités" suffisantes pour assumer leurs échéances financières à court terme.
Rassurées par les mesures annoncées par la BCE, les Bourses européennes clôturaient en nette hausse. Paris gagnait 3,41 %, Francfort 3,15 %, Londres 3,71 % et Milan 3,55 %.
délirant...
1) illimité
2) un apéro de 40 milliards pour reprendre des actifs pourris
Le Trichet qui vomissait sa haine contre un Salaire minimum pour les postiers allemands (et un minima très bas à mon souvenir) dilapide le fric puisé dans la poche des travailleurs d'Europe pour nourrir ses potes.
Ca vaut un mandat d'arrêt international ça.
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Où va la crise ?
Un conseiller du FMI indique que la zone euro pourrait s'effondrer "dans deux ou trois semaines"
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3432477/10/11/Un-consejero-del-FMI-afirma-que-la-Eurozona-podria-colapsar-en-dos-o-tres-semanas.html
Ce matin aux info Espagnoles, la ministre de l'économie à passé 5 mn à expliquer que les dépôts des particuliers étaient "garantis" jusqu'à 100000€, maintenant je comprends pourquoi.
D'autre part :
http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-france--restriction-des-ventes-d-or-et-d-argent-par-le-gouvernement.aspx?article=3639687376G10020&redirect=false&contributor=Jesse.
La situation apparaît de plus en plus similaire à 1929.
http://www.eleconomista.es/economia/noticias/3432477/10/11/Un-consejero-del-FMI-afirma-que-la-Eurozona-podria-colapsar-en-dos-o-tres-semanas.html
Ce matin aux info Espagnoles, la ministre de l'économie à passé 5 mn à expliquer que les dépôts des particuliers étaient "garantis" jusqu'à 100000€, maintenant je comprends pourquoi.
D'autre part :
http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-france--restriction-des-ventes-d-or-et-d-argent-par-le-gouvernement.aspx?article=3639687376G10020&redirect=false&contributor=Jesse.
La situation apparaît de plus en plus similaire à 1929.
irneh09218- Messages : 502
Date d'inscription : 18/07/2010
Age : 73
Localisation : L'Ametlla de mar
12 banques britanniques dégradées par Moody's !
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/f844de54-f0a8-11e0-aec8-00144feab49a.html#axzz1a6TbDU8K
Et en français, la déclaration de Shapiro Robert , l’expert renflouement du FMI recommandé par Irneh:
«Si ils (Les Etats) ne peuvent pas répondre [à la crise financière] de manière crédible, je crois que dans peut-être 2 à 3 semaines, nous aurons un effondrement de la dette souveraine qui va produire un effondrement de tout le système bancaire européen. Nous ne parlons pas seulement d’une banque relativement petite belge, nous parlons des plus grandes banques dans le monde, les grandes banques en Allemagne, les grandes banques en France, la crise s’étendra au Royaume-Uni, elle se répandra partout, parce que le système financier mondial est tellement interconnecté. Toutes ces banques sont les contreparties à chaque banque importante aux États-Unis et en Grande-Bretagne et au Japon, et dans le monde . Ce sera une crise à mon avis plus sérieuse que la crise de 2008 …. Nous ne savons pas l’état des swaps sur défaillance de crédit détenus par les banques contre de la dette souveraine et contre les banques européennes, nous ne savons l’état des CDS détenus par les banques britanniques, nous ne sommes pas certains de l’exposition des banques britanniques aux problèmes de la dette souveraine en Irlande. "
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
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