Je ne sais pas si c'est déjà passé ici.
Ci joint l'article de Médiapart que m'envoie Pierre du comité de lutte des Conti ( et oui j'ai des relations
) sur le plan du frère de Sarkozy en rapport avec la reforme des retraites.
Directeur de la publication : Edwy Plenel Directeur éditorial : François Bonnet
Retraite : la joint-venture des frères Sarkozy contre les régimes
par répartition
Par Laurent Mauduit
Article publié le jeudi 14 octobre 2010
Dans le tumulte actuel de la réforme des retraites, syndicats et opposition
font à Nicolas Sarkozy d’innombrables reproches. Tout
particulièrement celui de faire porter le poids de l’effort quasi exclusivement
au monde du travail et presque pas au capital. Mais,
dans le flot des griefs, il en est un qui est rarement adressé au
chef de l’Etat : celui de vouloir déstabiliser le système de retraite
par répartition ? l’un des pivots du modèle social français ?, et de
faire le jeu du système individuel de retraite par capitalisation ?
l’un des ressorts du capitalisme anglo-saxon.
Nicolas et Guillaume Sarkozy Pourtant, beaucoup de grands opérateurs
privés intervenant dans le domaine de la protection sociale
sont convaincus que la réforme, telle qu’elle se dessine,
va conduire à l’asphyxie financière des grands régimes par répartition.
Elle va donc être propice à l’éclosion de ces grands
fonds de pension qui n’étaient pas encore parvenus à s’acclimater
en France, à quelques rares exceptions près, comme Prefon, un
fonds de capitalisation destiné à la fonction publique. Beaucoup
de grands opérateurs privés, dont le groupe Malakoff Médéric, qui
a pour délégué général un certain Guillaume... Sarkozy, le frère du
chef de l’Etat.
Il ne s’agit pas que d’une coïncidence. Mais bien plutôt d’une
stratégie concertée... en famille ! Guillaume Sarkozy a engagé son
entreprise dans une politique visant à en faire un acteur majeur de
la retraite complémentaire privée. Et il a trouvé des alliés autrement
plus puissants que lui, en l’occurrence la Caisse des dépôts
et consignations (CDC), le bras armé financier de l’Etat, et sa filiale
la Caisse nationale de prévoyance (CNP).
Ensemble, tous ces partenaires vont créer, le 1er janvier prochain,
une société commune qui rêve de rafler une bonne part du marché
qui se profile. Cette société n’aurait jamais vu le jour sans l’appui
de l’Elysée, ce qui montre bien le double jeu présidentiel.
L’histoire commence en 2006. A l’époque, Guillaume Sarkozy
traverse une mauvaise passe. L’entreprise textile dont il était le
PDG a piqué du nez, et il est éconduit de manière peu glorieuse
des instances dirigeantes du Medef. De bonnes fées veillent pourtant
sur lui. Il est parachuté à la tête du groupe Mederic, qui se
rebaptisera quelque temps plus tard Malakoff Médéric. Il s’agit
de l’un de ces organismes de retraite complémentaire financièrement
très riches, qui se sont progressivement détachés de leur
monde d’origine, celui du mouvement mutualiste et coopératif,
pour muter à vive allure en de curieux ovnis financiers, contrôlés
par personne : ni véritablement par leurs sociétaires ou cotisants,
ni par les marchés financiers.
Pour Guillaume Sarkozy, c’est une aubaine. Le voilà soudainement
délégué général d’un groupe financier peu connu du grand
public mais financièrement puissant, et qui compte dans le microcosme
du capitalisme parisien. C’est ainsi, au titre de la participation
au capital que détient Médéric, que Guillaume Sarkozy
fait son entrée en 2008 au conseil de surveillance du groupe Le
Monde, conseil qu’il devrait quitter dans les semaines à venir
après le bouclage du rachat du Monde.
C’est donc à cette époque que prend forme l’idée d’une association
entre Médéric et la CDC, en vue de créer une «joint-venture»,
une co-entreprise si l’on préfère, dont l’ambition est de jouer un
rôle majeur dans les années à venir sur le marché de la retraite
complémentaire.
Pour Guillaume Sarkozy, il s’agit d’un coup formidable car c’est,
à plus d’un titre, une alliance contre nature. La Caisse des dépôts
est en effet le pilier auquel est adossé le système des retraites
par répartition. C’est elle qui gère plusieurs caisses très importantes
ainsi que le Fonds de réserve des retraites (FRR), que Lionel
Jospin a créé et dont la droite n’a pas poursuivi la montée en
puissance. La CDC joue donc là l’une de ses missions d’intérêt
général majeures : assurer la solidité et la pérennité des régimes
par répartition.
La Caisse des dépôts fait allégeance
Alors pourquoi la CDC se lance-t-elle dans pareille aventure pour
faire le jeu du système adverse, celui par capitalisation ? Et pourquoi,
de surcroît, le faire avec une entreprise dont le patron est
le frère du chef de l’Etat ? Quand, en 2008, l’affaire commence à
faire quelques vagues, la direction de la CDC s’applique à balayer
ces critiques, en faisant valoir que l’alliance avec Médéric a été
esquissée dès 2005-2006, donc bien avant l’élection présidentielle
de 2007.
Deuxième argument : les missions traditionnelles de la CDC
ne l’ont jamais empêchée d’être l’actionnaire de référence de
la CNP (à hauteur de 40% du capital), le champion français de
l’assurance-vie. Laquelle CNP (dont les autres actionnaires sont
l’Etat pour 1,09% du capital, les personnels et le public pour
23,43% et Sopassure, filiale à parité de La Poste et des Caisses
d’épargne, pour 35,48%) est la troisième partie prenante de cette
alliance, avec la CDC et Médéric.
Mais les vraies réponses sont ailleurs. Installé par Jacques Chirac
juste avant l’élection présidentielle, le directeur général de la
CDC, Augustin de Romanet, sait qu’il n’est pas en cour à l’Ely
1
Directeur de la publication : Edwy Plenel Directeur éditorial : François Bonnet
sée et multiplie depuis 2007 les gestes d’allégeance. Même quand
nul ne les lui demande. Etait-il donc concevable d’opposer une fin
de non-recevoir au frère du président ? Quitte à faire une alliance,
n’y avait-il pas un opérateur pour la CNP plus attractif que Médéric
? Dans la galaxie des dirigeants de la CNC et de la CNP, il ne
s’est trouvé naturellement personne pour proférer de telles impertinences.
Ainsi le veut le code de cette monarchie républicaine :
pour faire de bonnes affaires, il faut faire partie des obligés du
Palais et ne contrarier en rien les desiderata du maître des lieux.
Et même devancer ses désirs, ou les deviner s’il ne les a pas explicitement
exprimés.
Au fil des mois, le projet de société commune finit donc par voir
le jour. La CNP a beau être un groupe beaucoup plus puissant que
Médéric, le schéma est accepté sans discussion : c’est une jointventure
à 50/50 qui est esquissée. Cette parité a beau préfigurer
une gestion paralysante de la nouvelle structure et surtout faire la
part belle à Guillaume Sarkozy, elle est au coeur du projet qui est
alors conçu.
Selon un document de 91 pages, frappé de la mention «confidentiel
» à chaque page et intitulé «Projet de regroupement des activités
d’épargne retraite et d’épargne salariale de CNP Assurances,
de Malakoff Médéric et de Quatrem » ? document daté de «mars
2009 », que Mediapart avait révélé au printemps 2009 (voir notre
article Réforme
des
retraites
:
la
ronde
des
frères
Sarkozy
)
et que l’on peut consulter ci-dessous, c’est un formidable marché
qui s’ouvre aux opérateurs privés compte tenu de la dégradation
prévisible de ce que les experts appellent le taux de remplacement,
c’est-à-dire le rapport entre le niveau de la pension versée
au moment de la liquidation des droits à la retraite et le niveau du
dernier revenu d’activité brut.
Un marché de 40 milliards à 110 milliards d’euros en 2020
«A l’horizon 2020, selon le rapport du Comité d’orientation des
retraites (COR) , se réjouit ce document, une baisse du taux de
remplacement de l’ordre de 8% est attendue pour une carrière
complète. Cette baisse est toutefois variable selon le niveau du
salaire et le profil de carrière et dépend fortement des hypothèses
prises dans les travaux du COR. »
Les hommes de la CDC, de CNP et de Médéric s’en frottent les
mains : «Un complément d’épargne annuel de 40 milliards à 110
milliards d’euros en 2020 serait nécessaire pour maintenir le niveau
de vie des futurs retraités. » Sous-entendu : les régimes de
retraite par répartition vont à ce point être étranglés par les évolutions
démographiques et par l’absence de nouvelles recettes que
cela fera forcément les affaires d’autres opérateurs.
Le document confidentiel prolonge ces réflexions en faisant ces
constats : «Les simulations ont été réalisées en répartissant la
population active entre 4 profils. Pour le profil médian, les simulations
montrent que : ? les évolutions législatives passées
conduisent à une baisse du taux de remplacement net à 60 ans de
l’ordre de 6% pour un départ en 2008 (baisse de 4,1% à 68,2%) ;
? pour un départ en 2028, cette baisse serait de l’ordre 16% à 60
ans en raison de la décote liée à une carrière incomplète mais le
recul de l’âge de départ à 65 ans pour pouvoir liquider la retraite
du régime de base à taux plein permet de limiter la baisse à 8%
en 2033 (74,1%-66,1% ). »
Et le rapport se met à rêver du gâteau financier sur lequel il sera
peut-être possible de mettre la main : «Le potentiel de collecte
de 40 milliards d’euros supplémentaire par rapport au marché
actuel suppose que le complément d’épargne vise à combler la
baisse du taux de remplacement après utilisation à 100% par
tous les retraités des autres solutions permettant de limiter la
baisse du taux de remplacement (cumul emploi retraite à hauteur
de 20% pendant 5 ans, transformation en rente viagère de l’intégralité
du patrimoine financier actuel accumulé à la retraite,
mise en viager du logement pour les propriétaires). Le potentiel
de collecte de 110 milliards d’euros supplémentaire par rapport
au marché actuel suppose que le complément d’épargne vise à
combler la baisse du taux de remplacement après utilisation à
50% des autres solutions permettant de limiter la baisse du taux
de remplacement. »
Conclusion : les trois alliés doivent nourrir «l’ambition de créer
un leader dans le domaine de la retraite supplémentaire, collective
et individuelle ». Sur les décombres des régimes par répartition.
Ce calcul, les trois groupes associés ne sont évidemment
d’ailleurs pas les seuls à le faire, à cette époque. Tous les grands
établissements financiers spéculent sur l’immense marché qui se
profile. En témoignent ces évaluations, en forme de tableau, que
le banque BNP Paribas réalisa à la même époque et que l’on peut
consulter ci-contre.
Les trois groupes se fixent donc cet objectif : «La structure née
d’un partenariat équilibré entre la CDC, CNP Assurances et le
Groupe MM aura une action décisive dans la prise de conscience
du marché et une contribution majeure au financement des besoins
de retraite des salariés, cadres et non cadres. En dix ans,
elle s’imposera comme le leader des solutions d’épargne retraite
collective et individuelle avec une part de marché de plus de 17%
en retraite collective et 4% en retraite individuelle. » Concrètement,
la prévision est que la co-entreprise réalise un chiffre d’affaires
d’environ 7 milliards d’euros à l’horizon de 2019 et qu’elle
regroupe environ 1.450 salariés, détachés des trois groupes fondateurs.
De l’argent comme s’il en pleuvait
Deux mois après la réalisation de ce premier schéma, un business
plan plus affiné (que l’on peut consulter ci-dessous) est présenté,
le 25 mai 2009, devant le comité d’entreprise de la CNP.
Les chiffres ont été légèrement précisés, mais ils laissent tous présager
que les associés rêvent plus que jamais de mettre la main sur
un immense jackpot.
2
Directeur de la publication : Edwy Plenel Directeur éditorial : François Bonnet
A la page 6 du «document confidentiel », il est ainsi confirmé
que, pour l’activité de retraites d’entreprises, la joint-venture rêve
d’une part de marché d’ici dix ans de 17% contre 9% actuellement
pour la CNP et Médéric. A la page 7, il est précisé que le
chiffre d’affaires de la société commune dans cette activité devrait
exploser, passant de 692 millions d’euros à 5,2 milliards d’euros
en 2020. Même explosion des encours totaux collectés : de 9,4
milliards en 2010 à 100,6 milliards d’euros en 2029.
C’est donc bel et bien un siphonnage qui est alors conçu, avec
en perspective un assèchement des régimes collectifs par répartition.
Et puis aussi avec à la clef un formidable enrichissement des
groupes privés qui se seront lancés dans l’aventure.
A la page 14, le document fournit en effet la clef de toute cette
agitation qui a saisi les dirigeants de Médéric, et à laquelle ceux
de la CDC ont cédé : l’appât du gain. «Ce modèle d’investissement
sur le long terme apporte en contrepartie une très forte création
de valeur et un paiement de dividendes récurrents », lit-on. Tout
est dit, sans le moindre scrupule. Usant des formulations si chères
aux fonds de pensions anglo-saxons sur la «share holder value »
(traduction soft : la valeur pour l’actionnaire ; traduction moins
diplomatique : le profit à tout prix), le document met bien en valeur
que c’est un changement total de paradigme qui est envisagé.
Finie la solidarité entre les générations ! Ce seront les profits qui
seront les seuls guides du nouveau système. Tout cela est même
très méticuleusement chiffré (à la page 15) : la rentabilité du système
(ou si l’on préfère le ratio entre le résultat net et les fonds
propres) devrait lui aussi exploser, passant de 2,7% en 2010 à
11,8% en 2029. De l’argent comme s’il en pleuvait...
Quand ce dispositif a été connu, cela a donc été le branle-bas de
combat. Sinon à l’extérieur de l’entreprise ? la gauche, en vérité,
ne s’est que très peu intéressée à ce dossier pourtant hautement
symbolique ?, en tout cas à l’intérieur où plusieurs syndicats (mais
pas tous) ont dit leur opposition. On lira par exemple un tract du
syndicat SUD (il
peut
être
téléchargé
ici
) rédigé à cette époque,
qui énumère les dangers du projet.
L’inquiétude de plusieurs des syndicats de la maison a été d’autant
plus forte qu’une expertise a été réalisée en ce mois de juin
2009 pour le compte du comité d’entreprise de la CNP par le cabinet
Callentis (on peut en prendre connaissance ci-dessous), venant
souligner les nombreuses failles du projet.
Un pied dans le privé, un pied à l’Arrco
L’expertise ne s’embarrasse pas de formulation diplomatique et
dit tout haut ce que tout le monde dit en aparté : il s’agit, dit-elle,
d’un «business plan réalisé pour crédibiliser le projet politique
». Un projet «politique »... tiens, tiens ! On y apprend aussi que
certains des actionnaires minoritaires de la CNP, dont la Banque
postale, ont émis de fortes réserves sur le projet lors d’un conseil
d’administration.
A toutes ces critiques, on peut encore en ajouter d’autres. Sur
les nombreux conflits d’intérêts qui minent ce projet. Un seul
exemple : du côté de CNP, l’un des dirigeants qui conduit la création
de la société commune est un dénommé Gérard Ménéroud,
directeur adjoint, qui a effectué l’essentiel de sa carrière dans le
monde de l’assurance privée, comme l’atteste sa biographie officielle
(elle est ici).
Mais dans le même temps, il est aussi depuis octobre 2009
(comme on peut le constater ici) le président de l’Arrco, le régime
public de retraite complémentaire des salariés. A l’avenir,
ce dirigeant fera-t-il prévaloir dans le domaine de la retraite complémentaire
les intérêts des régimes par répartition ou sera-t-il le
porte-voix des intérêts privés auxquels il est désormais associé ?
Lors d’un conseil d’administration de CNP, le 27 mars 2009, Gérard
Ménéroud résumait avec gourmandise la philosophie du projet
de joint-venture et répondait par avance à la question : «Le
système de retraite évolue assez profondément. Les taux futurs de
remplacement des systèmes par répartition sont estimés à 50%.
Pour compenser, les retraités pourront puiser sur leurs réserves
d’épargne ou transformer leur résidence principale en rente viagère
selon une mécanique qui reste à mettre en oeuvre. Pour les
générations les plus jeunes, 35-50 ans, un complément d’épargne
est à constituer ce qui générerait un flux annuel de 40 à 110 milliards
d’euros supplémentaires à comparer aux 80 milliards du
marché de l’assurance vie d’aujourd’hui. »
Comme on le voit, c’est un mélange des genres généralisé que ce
projet organise ou à tout le moins tolère. Puisque Nicolas Sarkozy
donne avec son frère et la CDC le mauvais exemple, pourquoi de
simples comparses auraient-ils des scrupules ?
Les dangers du projet vont encore au-delà. Car c’est aussi la partition
de la CNP qui du même coup se profile.
Certes, cette partition risque de ne pas être celle qui était initialement
prévue. Au lendemain de l’élection présidentielle, le patron
d’Axa, Henri de Castries, qui s’était beaucoup investi dans
la campagne en soutien à Nicolas Sarkozy, avait clairement fait
savoir qu’il rêvait en récompense de mettre la main sur la CNP.
Mais la crise financière est passée par là, ébranlant l’empire fondé
par Claude Bébéar. Depuis, Axa n’a plus les moyens de ses appétits.
Tant pis pour lui. C’est donc Guillaume Sarkozy qui en a tiré
profit. Car le transfert vers la nouvelle structure de quelque 550
personnels issus de la CNP préfigure un possible éclatement de la
maison mère.
Plusieurs des syndicats de l’entreprise ont donc bataillé, comme
ils ont pu, contre le projet. Dans le courant de l’année 2009, ils ont
ainsi saisi la justice, pour faire constater l’illégalité de ce transfert
de personnels. Toutefois, en première instance puis en appel, ils
ont été débouté. Mais beaucoup ne désarment pas.
Pour une raison qui se comprend : ce projet constitue un grave
danger pour tous les personnels de la CNP, mais au-delà, pour
tous les salariés français. Car c’est bel et bien une joint-venture
qu’ont formée sans le dire Nicolas et Guillaume Sarkozy : l’un
assèche les régimes par répartition tandis que l’autre pose les fondements
du système par capitalisation. En quelque sorte, c’est une
affaire de famille, rondement menée.
3
Directeur de la publication : Edwy Plenel Directeur éditorial : François Bonnet
Le journal MEDIAPART est édité par la Société Éditrice de Mediapart (SAS). Capital social : 4 017 200 e.
Immatriculation : no 500 631 932 RCS Paris. Numéro de CPPAP : en cours.
Président : Edwy Plenel. Directeur éditorial : François Bonnet.
Rédaction et administration : 8 passage Brulon, 75012 Paris.
Courriel : contact@mediapart.
fr . Téléphone : + 33 (0)
1 44 68 99 08. Télécopie : + 33 (0)
1 44 68 01 90.