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Lectures diverses et variées

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Message  fée clochette Sam 23 Avr - 21:54

Je trouve qu'il manque un fil lectures (diverses et variées). Bon et ben voilà, moi en ce moment je relis Annie Ernaux et je vous conseille de la lire ou de la relire. J'ai donc relu "La femme gelée", un magnifique roman autobiographique, sur sa condition de femme, d'épouse, de mère, de prof, dans lequel elle explique comment, fille d'une épicière et d'un ouvrier, élevée dans l'idée de l'émancipation sociale (elle fait des études et deviendra enseignante) et de son émancipation en tant que femme, petit à petit, elle se laisse enfermée dans un rôle d'épouse et de mère. A lire aussi "L'usage de la photo", écrit avec Marc Marie.

Extrait de la femme gelée :

"Mais les signes de ce qui m'attendait réellement, je les ai tous négligés. Je travaille mon diplôme sur le surréalisme à la bibliothèque de Rouen, je sors, je traverse le square Verdrel, il fait doux, les cygnes du bassin ont reparu, et d'un seul coup j'ai conscience que je suis en train de vivre peut-être mes dernières semaines de fille seule, libre d'aller où je veux, de ne pas manger ce midi, de travailler dans ma chambre sans être dérangée. Je vais perdre définitivement la solitude. Peut-on s'isoler facilement dans un petit meublé, à deux. Et il voudra manger ses deux repas par jour. Toutes sortes d'images me traversent. Une vie pas drôle finalement. Mais je refoule, j'ai honte, ce sont des idées de fille unique, égocentrique, soucieuse de sa petite personne, mal élevée au fond. Un jour, il a du travail, il est fatigué, si on mangeait dans la chambre au lieu d'aller au restau. Six heures du soir cours Victor-Hugo, des femmes se précipitent aux Docks, en face du Montaigne, prennent ci et ça sans hésitation, comme si elles avaient dans la tête toute la programmation du repas de ce soir, de demain peut-être, pour quatre personnes ou plus aux goûts différents. Comment font-elles ? [...] Je n'y arriverai jamais. Je n'en veux pas de cette vie rythmée par les achats, la cuisine. Pourquoi n'est-il pas venu avec moi au supermarché. J'ai fini par acheter des quiches lorraines, du fromage, des poires. Il était en train d'écouter de la musique. Il a tout déballé avec un plaisir de gamin. Les poires étaient blettes au coeur, "tu t'es fait entuber". Je le hais. Je ne me marierai pas. Le lendemain, nous sommes retournés au restau universitaire, j'ai oublié. Toutes les craintes, les pressentiments, je les ai étouffés. Sublimés. D'accord, quand on vivra ensemble, je n'aurai plus autant de liberté, de loisirs, il y aura des courses, de la cuisine, du ménage, un peu. Et alors, tu renâcles petit cheval tu n'es pas courageuse, des tas de filles réussissent à tout "concilier", sourire aux lèvres, n'en font pas un drame comme toi. Au contraire, elles existent vraiment. Je me persuade qu'en me mariant je serai libérée de ce moi qui tourne en rond, se pose des questions, un moi inutile. Que j'atteindrai l'équilibre. L'homme, l'épaule solide, anti-métaphysique, dissipateur d'idées tourmentantes, qu'elle se marie donc ça la calmera, tes boutons même disparaîtront, je ris forcément, obscurément j'y crois. Mariage, "accomplissement", je marche. Quelquefois je songe qu'il est égoïste et qu'il ne s'intéresse guère à ce que je fais, moi je lis ses livres de sociologie, jamais il n'ouvre les miens, Breton ou Aragon. Alors la sagesse des femmes vient à mon secours : "Tous les hommes sont égoïstes." Mais aussi les principes moraux : "Accepter l'autre dans son altérité", tous les langages peuvent se rejoindre quand on veut."
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Message  Coyote Dim 24 Avr - 3:24

Elle écrit sur la langue du monde ouvrier et paysan normand (à Yvetot précisément) qui a été le sien jusqu’à ses dix-huit ans. Sa littérature est très fortement marqué par la sociologie de Pierre Bourdieu.
Lire : documentation critique sur les auteurs contemporains.
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Message  Babel Jeu 30 Juin - 12:11

fée clochette a écrit:Je trouve qu'il manque un fil lectures (diverses et variées). Bon et ben voilà, moi en ce moment je relis Annie Ernaux et je vous conseille de la lire ou de la relire. J'ai donc relu "La femme gelée", un magnifique roman autobiographique, sur sa condition de femme, d'épouse, de mère, de prof, dans lequel elle explique comment, fille d'une épicière et d'un ouvrier, élevée dans l'idée de l'émancipation sociale (elle fait des études et deviendra enseignante) et de son émancipation en tant que femme, petit à petit, elle se laisse enfermée dans un rôle d'épouse et de mère. A lire aussi "L'usage de la photo", écrit avec Marc Marie.
Salut, la Fée.
Je conseillerais également son avant-dernier opus, intitulé Les Années. A mon sens ce qu'elle a écrit de plus abouti, au regard projet qu'elle s'est fixée. C'est une sorte "d'autobiographie impersonnelle et collective", comme l'indique le 4e de couverture, de remontée dans le temps qui lui permet de dresser un bilan à la fois subjectif et générationnel du demi-siècle écoulé.
Mine de rien, c'est très ambitieux, et souvent d'une incroyable précision. Elle en tire une vraie force émotionnelle, sans pathos racoleur, mais en gardant les yeux grand ouverts.

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Message  chejuanito Ven 1 Juil - 7:37

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Message  Babel Ven 1 Juil - 10:30

A défaut d'un laïus, les premières pages de quelques bouquins lus et aimés :

Pour l'inventivité et le sens du saugrenu, Chevillard :

Les plus gros nuages sont gris, les plus hautes et vastes villes sont grises, l'éléphant, l'hippopotame, tous les pachydermes sont gris, on les voit de plus loin que le colibri ou le papillon excessivement colorés, or le préjugé demeure qui veut que le gris soit la plus mince manifestation du visible, ce qui se distingue à peine du rien ou s'en rapproche le plus, préjugé si tenace qu'il a d'ailleurs fini par aveugler pour de bon les populations : combien d'hommes et de femmes restent des jours, des mois, des années entières sans voir un éléphant, un hippopotame, comme si de telles bêtes énormes étaient bel et bien devenues imperceptibles pour eux ? Aujourd'hui, la sensibilité au gris caractérise quelques rares esthètes qui ont des âmes de musiciens. Ceux-là le savent, il existe autant de nuances de gris que de couleurs franches, chaque nuance correspond précisément à l'une de ces couleurs dont elle exprime toutes les valeurs, mais avec plus de délicatesse, de justesse, une exactitude et une pureté absolues.
Au Plafond, Eric Chevillard, Minuit, 1997.*

Ca commence à toute... trompe : le narrateur est un citadin qui promène son désarroi misanthrope, une chaise retournée sur la tête. Puis ça se tasse un peu, tout en restant poignant.
On pense à Kafka : le bizarre et l'inquiétant comme épiphanies du réel.

(*J'invite à consulter son blog, c'est un bijou de drôlerie.)

Pour la liberté narrative, Echenoz :

Les Allemands sont entrés en Moravie. Ils y sont arrivés à cheval, à moto, en voiture, en camion mais aussi en calèche, suivis d'unités d'infanterie et de colonnes de ravitaillement, puis de quelques véhicules semi-chenillés de petit format, guère plus. Le temps n'est pas venu de voir de gros panzers Tiger et Panther menés par des tankistes en uniforme noir, qui sera une couleur bien pratique pour cacher les taches d'huile. Quelques Messerschmitt monomoteurs de reconnaissance de type Taifun survolent cette opération mais, seulement chargés de s'assurer de haut que tout se passe tranquillement, ils ne sont même pas armés. Ce n'est qu'une petite invasion éclair en douceur, une petite annexion sans faire d'histoires, ce n'est pas encore la guerre à proprement parler. C'est juste que les Allemands arrivent et qu'ils s'installent, c'est tout.
Le haut commandement de l'opération se déplace en automobiles Horch 901 ou Mercedes 170 dont les vitres arrière, obturées par des rideaux gris finement plissés, ne laissent pas bien distinguer les généraux. Plus exposées, les calèches sont occupées par des officiers moins gradés à long manteau, haute casquette et croix de fer serrée sous le menton. Les chevaux sont montés par d'autres officiers ou remorquent des cuisines de campagne. Les camions transporteurs de troupes appartiennent au modèle Opel Blitz et les motos, des side-cars lourds Zündapp, sont pilotées par des gendarmes casqués à collier métallique. Tous ces moyens de transport s'ornent d'oriflammes rouges à disque blanc contenant cette croix noire un peu spéciale qu'on ne présente plus, et que les officiers arborent aussi sur leurs brassards.
Quand tout ce petit monde, il y a six mois, s'est présenté dans les Sudètes, il a été plutôt bien reçu par les ressortissants allemands de la région. Mais à présent, passée la frontière de Bohême-Moravie, l'accueil est nettement plus froid sous le ciel bas et plombé. A Prague, le petit monde est entré dans un silence de pierre et, dans la province morave, les gens ne sont pas non plus massés au bord des routes. Ceux qui s'y sont risqués considèrent ce cortège avec moins de curiosité que de circonspection sinon de franche antipathie, mais quelque chose leur dit qu'on ne plaisante pas, que ce n'est pas le moment de le faire voir.
Emile n'a pas rejoint ces spectateurs car il a beaucoup d'autres choses à faire. D'abord, ayant quitté depuis trois ans l'école où sa famille n'avait pas les moyens de le maintenir, il occupe en usine un emploi d'apprenti avec lequel on ne plaisante pas non plus. Puis, quand il sort de l'atelier, il suit des cours de chimie dans l'idée d'être un jour autre chose qu'apprenti. Enfin, quand il a le temps de rentrer chez lui, il donne un coup de main à son père dans le jardin qui n'est pas un jardin d'agrément, qui est l'endroit où l'on doit faire pousser ce qu'on mange, point sur lequel on plaisante encore moins. Emile a dix-sept ans, c'est un grand garçon blond au visage en triangle, assez beau, assez calme et qui sourit tout le temps, et l'on voit alors ses grandes dents. Ses yeux sont clairs et sa voix haut perchée, sa peau très blanche est de celles qui redoutent le soleil. Mais de soleil, aujourd'hui, point.

Courir, Jean Echenoz, Minuit, 2008

Emile, c'est Zatopek, l'un des plus grands coureurs de fond des années de guerre froide, successivement gloire fétiche et victime expiatoire de l'hiver bureaucratique stalinien. Un artiste, au sens plein du terme, c'est-à-dire un type qui a la grâce.
Un court moment de jubilation, comme ils disent, au Monde : le bouquin fait à peine 140 pages.

Pour l'émerveillement, De Luca :

Je découvris la cachette parce que le ballon était tombé dedans. Derrière la niche de la statue, dans la cour de l'immeuble, se trouvait une trappe recouverte de deux petites planches en bois. Je vis qu'elles bougeaient en posant les pieds dessus. J'eus peur, je récupérai la balle et sortis en me faufi lant entre les jambes de la statue.
Seul un enfant fluet et contorsionniste comme moi pouvait glisser sa tête et son corps entre les jambes à peine écartées du roi guerrier, après avoir contourné l'épée plantée juste devant ses pieds. La balle avait atterri là-derrière après avoir rebondi entre l'épée et la jambe.
Je la poussai dehors, les autres reprirent leur partie tandis que je me tortillais pour m'extraire de là. Il est facile d'entrer dans les pièges, mais il faut transpirer pour en sortir. Et la peur me pressait. Je repris ma place dans les buts. Ils me faisaient jouer avec eux parce que je récupérais le ballon où qu'il aille. Une de ses destinations habituelles était le balcon du premier étage, une maison abandonnée. On disait qu'elle était habitée par un fantôme. Les vieux immeubles étaient pleins de trappes murées, de passages secrets, de crimes et d'amours illicites. Les vieux immeubles étaient des nids de fantômes.

Le jour avant le bonheur, Erri De Luca, Gallimard, 2009

Bon, ça commence à faire lourd.
Demain, deux coups de coeur :
Suerte, l'exclusion volontaire, de Claude Lucas, chez Plon, coll. Terres Humaines,
et le Journal de Jules Renard (T1 & 2 : 1897-1900 et 1901-1910), réédité pas cher par La Bibliothèque, supplément hebdo du Figaro (eeeh oui...) en mai-juin 2010.







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Message  Babel Sam 2 Juil - 7:38

Je commence par Renard : avant tout un regard, ce qui se traduit par un style avare en effets, une sorte d'éthique de l'écriture. Ne pas trop en faire, éviter ce qui ronfle, l'emphase et sa quincaillerie de bastringue, pour parler au plus près de soi, avec lucidité et un sens aigu de l'auto-dérision.
Lire Renard, c'est comme s'entretenir à mi-voix avec un ami, quelques pages suffisent pour ponctuer la conversation de silences pleins.
Il a collaboré à L'Humanité à ses débuts, qu'il a soutenu financièrement. Dreyfusard. Quand il meurt, le 23 mai 1910, Jaurès écrit : "Il était resté notre ami, l'ami de la pensée socialiste, de l'action socialiste. Il n'avait pas, contre la médiocrité générale de la vie, les emportements romanesques de Flaubert ; mais au fond il la ressentait plus douloureusement, et aussi avec plus d'espérance. C'est ainsi qu'il était socialiste, discrètement, silencieusement, profondément. C'était un grand artiste et un coeur très haut."

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Message  Gauvain Sam 2 Juil - 22:09

Je suis en train de lire le programme de l'agreg de lettres modernes 2012, en ce moment. Et plus précisément, je suis en train de lire Mardi, de Hermann Melville, un assez long roman exotique, écrit vers 1850. La seule chose de Melville que j'avais lue, jusqu'à récemment, c'était Benito Cereno, une longue nouvelle, ou un court roman, écrit plus tard dans sa carrière, et qui m'avait assez ennuyé. Mais Mardi, c'est vachement bien (et du coup ça me donne envie de lire ses autres classiques, comme Moby Dick). Je trouve que c'est un roman "tranquille", la narration prend son temps, se perd souvent dans de belles évocations, mais progresse juste assez vite pour qu'on ne s'ennuie pas. Certaines descriptions sont admirables, et l'écriture de Melville est visiblement servie par le travail de la traductrice Rose Celli - elle dose savamment la rigueur, la clarté et la technicité d'un récit de marin et la suggestivité poétique des rêveries sur la mer, la lumière, la pêche, ou le paysage de telle ou telle île...

J'ai lu environ 200 pages sur les 600 que compte le roman. On dirait que le roman bifurque et tend à abandonner le modèle réaliste du récit de marin pour épouser celui d'une fable mythologique et symbolique... Cela me rend circonspect, mais il faut que j'avance un peu pour voir ce que cela donne...
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Message  Babel Dim 3 Juil - 7:12

Gauvain a écrit:La seule chose de Melville que j'avais lue, jusqu'à récemment, c'était Benito Cereno, une longue nouvelle, ou un court roman, écrit plus tard dans sa carrière, et qui m'avait assez ennuyé.
La collection L'Imaginaire, chez Gallimard, intègre cette nouvelle éponyme dans un recueil dont je n'ai lu que Bartleby, ignorant délibérément les autres.
C'était au lendemain de l'affaire Coupat, il y a à peu près deux ans, lorsque le collectif des co-accusés avait fait paraître une lettre ouverte qui s'y référait explicitement, en reprenant à son compte la phrase qui en constitue le centre, le fameux "Je préférerais ne pas..."
Je savais que certains considéraient cette nouvelle de Melville comme la plus belle qui ait jamais été écrite. Je suis personnellement incapable d'établir ce genre de classification, mais je peux te dire que ce portrait d'un personnage dont le refus prend une dimension quasi ontologique, exprimant foncièrement une manière d'être, m'a pas mal marqué. J'ai trouvé ça fort, au point de faire mienne la formule dans pas mal de circonstances.
Reste à lire le reste de l'oeuvre, à commencer sans doute par Moby Dick. Ce que tu dis sur la dimension symbolique (ou métaphorique) qu'y prend l'écriture ne me surprend pas. J'y trouve même une incitation majeure pour m'y plonger.

Suerte : grand texte, à mon avis.
Gilles Perrault ( http://www.homme-moderne.org/textes/auteurs/lucasC/suerteGP.html ) et Raphaël Sorin, sur son blog ( http://lettres.blogs.liberation.fr/sorin/ ), en ont parlé bien mieux que je ne saurais le faire.



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Message  Babel Ven 8 Juil - 12:37

Vient de paraître chez Gallimard, coll. "Quarto", La Saga de Mèmed le Mince de l'écrivain kurde (de langue turque) Yachar Kemal, soit 4 romans pour le prix d'un seul. Je ne connais que le 1er tome, publié naguère en Folio. Le cycle est unanimement considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature picaresque contemporaine, vibrant d'un esprit révolte et d'une énergie vitale contagieux.
Ci-dessous sa recension dans Libération :
http://www.liberation.fr/monde/01012347548-memed-le-mince-contre-les-gros-proprietaires

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Message  Babel Lun 26 Déc - 10:21

Pascale Casanova (universitaire, et longtemps productrice d'une belle émission sur France Culture, avant qu'on la remercie) propose une lecture radicale de l’œuvre de Kafka, comme penseur critique de la domination.
Prolongeant la démarche inaugurée par notre camarade Michael Löwy (dans son Franz Kafka, rêveur insoumis, paru il y a 7 ans), elle fait voir en Kafka le "poète juif en colère" exerçant une critique sans concession de la domination capitaliste (dans ses dimensions patriarcale, colonialiste, ethnocentrique et bureaucratique) à travers l’ensemble de sa production.
Une façon tonique de s’approprier l’œuvre de ce créateur majeur, en allant au-delà des approches psychanalytico-ethnico-métaphysiques aussi réductrices qu'aseptisantes.


Dernière édition par Babel le Dim 1 Jan - 20:55, édité 1 fois

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Message  Babel Ven 30 Déc - 22:06

par François Bon (allez consulter son site, Le Tiers Livre : c'est passionnant.)
Ci-desssous, la critique de Télérama, parue au moment de la sortie du livre.

Des hauts-fourneaux dans la tête
Il y a bientôt deux ans, le départ d'une firme coréenne installée en Lorraine ruinait la vie de centaines d'ouvrières. François Bon en a fait un roman.

D'abord, il y a le décor, « un paysage de fer ». Une route qui s'étire vers Longwy, des ronds-points tous identiques, des patelins sages, des zones industrielles interchangeables avec, posées ici et là, des usines, blocs aveugles, parallélépipèdes parfaits qui déchirent l'espace de leurs blancheurs. Et puis « des champs pâles, des champs sans rien, où l'herbe même a du mal ». Notez bien ce qu'écrit François Bon. Il ne dit pas l'herbe a du mal à pousser, mais « l'herbe a du mal ». Comme si, ici, la douleur avait envahi le moindre brin de verdure. Comme si, ici, la rythmique d'une phrase disait tout.

Daewoo, nouveau roman de François Bon, est tout entier écrit de ces phrases cassées, comme celle de l'herbe. Des phrases presque amputées, chaotiques, en suspension sur des silences, des pudeurs, et qui éclatent dans un vacarme, comme cette autre prononcée par un de ses personnages : « Ils se rendent pas compte que c'est notre survie, presque. » Presque, en bout de ligne, en bout de souffle, parce que l'angoisse on la bâillonne, « on va pas raconter nos misères ». Dignité.

Avant d'être un roman polyphonique - voix d'ouvrières et voix de l'auteur se mariant - Daewoo est le nom d'une société coréenne riche en scandales financiers, trois sites de production (téléviseurs et micro-ondes) installés dans cette vallée de la Fensch où jadis les hauts-fourneaux des aciéries crachaient au ciel. Et puis, un jour de 2003, on décrète que ce n'est pas rentable. On ferme. On délocalise. C'est simple. Les subventions publiques (estimées à 35 millions d'euros !) n'auront servi à rien. La reconversion économique de la région - un joli fiasco - aura duré huit ans. La détresse humaine, elle, comment on la quantifie ? la qualifie ?

Alors, parce que c'est son boulot - il dit « notre travail », parle des écrivains comme d'un corps de métier, de la littérature comme une chance de s'interroger sur le monde, de s'interroger sur soi --, François Bon est parti en repérage sur les lieux du carnage avec son camarade metteur en scène Charles Tordjman. Il s'en est allé « mouiller sa chemise », parler à quelques-unes des cinq cents « filles de Daewoo » licenciées, récolter auprès d'elles la matière littéraire, des mots bien sûr, mais aussi une gestuelle, une rage dans un regard, une coquetterie, des silences. D'un projet de théâtre (voir note ci-contre) est né ce livre. « On ne décide pas de faire un livre, c'est lui qui commande. Je n'ai pas eu le choix. Quand on reçoit des paroles fortes, on ne se pose plus de questions. Il me fallait aller au bout de moi-même avec cette histoire », dit-il « presque » gêné de tant d'aveux - il ouvre un petit carnet noir et s'émerveille encore de toutes ces pattes de mouche, paroles saisies à la volée, impressions capturées au temps, et mille fois réécrites, mille fois mixées jusqu'à trouver le ton juste. Dans Daewoo, les récits des « superflues », de celles que l'ordre économique a jetées à la poubelle, sont repris par les quatre comédiennes en répétition. Et l'on assiste alors au travail de l'écrivain et dramaturge, à un va-et-vient entre fiction et jeu, minutieuse mise en marche des mots.

Depuis qu'il écrit - Sortie d'usine, son premier roman a été publié en 1982 --, François Bon, Vendéen de naissance, marque son territoire littéraire. Comme s'il avait besoin d'une légitimité, il cite en exergue de Daewoo François Rabelais, un de ses auteurs fétiches (avec Nathalie Sarraute, Honoré de Balzac, Julien Gracq, Bernard Noël...) : « Et là commençay à penser qu'il est bien vray ce que l'on dit, que la moitié du monde ne sçay comment l'aultre vit (Pantagruel, 1532). » Avec conviction et sérénité, l'ex-ingénieur, ex-ouvrier, construit sur le champ social - celui des laminés de l'industrie, des sans-grade et sans-travail - une oeuvre exempte de misérabilisme. Une coupure de presse, une conversation dans un train, un sac plastique qui s'envole devant un magasin Lidl, autant d'images, de chemins pour imaginer des destins. S'il s'encanaille à publier une biographie des Rolling Stones ou à participer à la traduction de la « Bible de Bayard », c'est juste pour comprendre l'histoire, celle des années 70 - de ses 20 ans --, ou celle de l'humanité.

François Bon, les pieds bien arrimés à son époque, court la moitié de « l'aultre monde » (collèges, prisons, centres sociaux) et y anime des ateliers. « Le désir d'écriture, à savoir la curiosité de soi-même et du monde, est en chacun. Suffit de le réveiller. A des élèves de seconde, j'ai demandé où elles se plaçaient (se cachaient ?) pour penser. Pas ce à quoi elles pensaient. Ça, c'est de l'intime. Leur proposer d'écrire à partir d'un endroit, une chambre, un terrain de jeux, c'est leur faire prendre conscience qu'elles pensent, elles aussi, qu'elles ont ce droit, qu'elles sont des personnes autonomes, capables de nommer leur environnement. »
Dans Daewoo, l'écrivain public n'hésite pas à se mettre en scène. Il roule dans les zones industrielles, tournicote à des ronds-points (« La première scène de rond-point, je l'ai retravaillée cinquante fois ! »), s'interroge sur son travail, s'invite à « la cellule de reclassement », s'attarde sur une affiche défraîchie, la photographie, boit un café avec des ouvrières de Daewoo, bricole son magnéto, note fébrilement, laisse aller les silences. Il prend des bouts de leurs vies et les restitue avec son propre langage. Il se met à l'oblique, « se laisse bousculer », écrit « à l'écart » : « Je note, mais à partir du moment où j'écris, c'est moi qui entre en jeu, avec ce que je suis, mes gosses, mon travail, ma vie. »

Avec ces voix de femmes réinventées par l'auteur, Daewoo raconte une histoire invisible, celle du monde de l'usine - gens et machines - et puis celle de l'après-usine - luttes et déveines. Il dit l'espace vide, désormais silencieux, « une ambiance de fin du monde, une ivresse de cathédrale ». Avec François Bon, l'usine devient lieu de tragédie, théâtre de mémoires occultées, de destins balayés. Il travaille au corps l'histoire, lui fait cracher ses tripes et l'on se souvient alors du Cimetière américain, de Thierry Hesse (éd. Champ Vallon, 2003), autre plongée dans une Lorraine minée, tout imprégnée de cette même hargne à pointer la vérité : « Les médias ont baissé les bras, je prends le relais. De cet événement violent, il n'y a plus de traces, à peine quelques statistiques. Qui sait ce qu'il a entraîné de casse humaine, divorces, maladies, dépressions et cancers, suicides ? Qui sait ? »

En créant le personnage de Sylvia, l'écrivain ignorait qu'il inventait la réalité. Sylvia, une femme indépendante, déléguée syndicale, une « grande gueule » selon les copines toujours prêtes à se moquer un peu. Un dimanche après-midi, elle s'est donné la mort. Sans laisser de mot. Tout au long du livre, les personnages de François Bon s'interrogent, essaient de relier le fil : « Là-bas au travail on pleurait, on s'engueulait, même si on se tirait la gueule il n'y avait pas l'isolement. »

François Bon a construit un roman enquête, un roman réalité. Il fait l'écrivain autant que le journaliste, cite chiffres et noms, élabore la liste des entreprises en perdition (Moulinex, Metaleurop, Levis...), rapporte ces propos d'un homme de ministère en visite sur le terrain : « Il faut accepter que les emplois créés soient d'une autre nature que ceux détruits. Le temps est à l'usine jetable. Cette idée heurte les salariés, on garde toujours un haut-fourneau dans sa tête. » Grande farce des reclassements ! Au choix, maître-chien (c'est nouveau pour des filles), ou « call girl », standardiste dans un centre d'appels téléphoniques. François Bon achève son travail de romancier par ces mots : « Et laisser toute question ouverte. » Daewoo en soulève à la tonne. Comme celle-ci : ces hauts-fourneaux que les ouvriers sur le tapis ont dans la tête, ne vont-ils pas un jour exploser ?
Martine Laval
© Télérama n° 2851 - 4 septembre 2004
http://www.tierslivre.net/livres/DW/telerama.html

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Message  Babel Sam 31 Déc - 2:22

Je déballe ma bibliothèque, une émission de Marie Richeux, sur France Culture : 9 minutes pour écouter et découvrir un texte lu par un comédien.

Deux, comme ça, choisis presque au hasard :

La colonie pénitentiaire de Franz Kafka (1919) par Micha Lescot

et

Panégyrique (1993) de Guy Debord, par André Marcon.

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Message  élie Mar 6 Mar - 0:57

GEORGE ORWELL, DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE À 1984 de Louis Gill
livre téléchargeable :
http://classiques.uqac.ca/contemporains/gill_louis/george_orwell/george_orwell.html

Ouvrage qui intéressera les camarades qui souhaitent en savoir plus sur Orwell et ce qui a inspiré ses romans 1984 et la Ferme des Animaux.

Inspiration qui vient de sa participation comme membre des brigades du POUM lors de la guerre civile espagnole, six mois d'engagement interrompu par une blessure par balle.

On comprend que la ferme des animaux et 1984 sont nées là-bas, inspirés par la politique des staliniens durant la guerre civile. Trahisons, mensonges,purges,falsifications des faits et tortures et crimes à l'encontre des militants du POUM (assassinat de NIN...)

L'auteur fait le lien avec les romans qui traitent du totalitarisme qui sont parus durant les mêmes périodes : Le zéro et l'infini de Koestler, le meilleur des monds de huxley....
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Message  élie Mer 7 Mar - 2:22

Le Bloc de Jérôme Leroy coll Série Noire chez Gallimard.

Face aux émeutes le gouvernement n'y arrive plus ! Il décide de négocier avec le Bloc une entrée de 10 ministres "blocistes" au gouvernement afin de faire le ménage et rétablir l'ordre..... C'est durant cette nuit d'émeutes et de négociation que les deux principaux protagonistes se souviennent comment tout cela a été possible. Au programme trahisons, mensonges, violences....
On ne peut penser qu'au FN en lisant ce livre. C'est vraiment bien fait.
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Lectures diverses et variées Empty WARAX

Message  élie Mar 20 Mar - 0:57


Warax
de Pavel Hak
Editeur : Seuil

Un résumé de la barbarie.

résumé du livre

'Warax' est composé de cinq scènes qui se développent tour à tour. Tout d'abord, celui d'un magnat de l'armement, Ed Ted Warax, mégalomane cynique qui voit dans la guerre une source de profits à renouveler à tout prix. Il y a également 'la meute', celle des clandestins : en quête d'une vie meilleure, ils réussissent à franchir le mur qui les sépare du pays fantasmé, à survivre à la traque policière puis à la mégalopole surpeuplée où l'homme est un loup pour l'homme. Parallèlement nous trouvons l'histoire d'un jeune 'loup' sur le retour, qui se laisse prendre au piège du système médiatico-politique dont il essayait de tirer gloire et profit, le tout dans un climat panique d'épidémie qui gagne la ville. Enfin, s'ajoutent le récit d'une équipe de forces spéciales à la recherche d'armes de destruction massive, et celui d'un homme errant dans un monde apocalyptique.
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Lectures diverses et variées Empty Là où les tigres sont chez eux

Message  élie Ven 13 Avr - 6:04

Là où les tigres sont chez eux
Jean Marie Blas de Robles aux édition Zulma et en livre de poche.

J'ai beaucoup aimé ce gros bouquin que j'ai eu du mal à lâcher.

Le résumé sur wikipédia
Ce roman fleuve (766 p.), à l'image de l'Amazone, met en scène de manière parallèle les trajectoires de vie de différents personnages du Brésil contemporain et de l'Europe baroque du XVIIe siècle. L'auteur y fait montre d'un sens aigu de l'intrigue et d'une culture que l'on devine importante. Une étude quelque peu fouillée de l'œuvre nous révèle que l'auteur évite adroitement, parmi la kyrielle de personnages qui apparaissent au fil des pages, l'écueil d'une simple juxtaposition d'itinéraires individuels isolés. Bien au contraire, il semble que malgré les divergences d'époque, de lieu et d'aspirations de chacun, l'unité et la qualité du récit provient du fait que les personnages mis en jeu paraissent osciller subtilement entre ceux qui sont mus par des valeurs et ceux qui ont en font fi, d'où une césure perpétuelle (véritable fil conducteur du récit) entre l'inclination à la vertu et le penchant au vice.
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Lectures diverses et variées Empty La Commune d'Oaxaca

Message  Babel Dim 22 Avr - 8:29

Lu récemment avec intérêt :
La Commune d’Oaxaca
Chroniques et considérations, de Georges Lapierre, précédé de « Vive la Commune ! » par Raoul Vaneigem.
Rue des Cascades éditeur (12 euros)

Présentation par l'éditeur
Dans le sud du Mexique, « à Oaxaca, la désobéissance civile est très près de devenir un soulèvement populaire qui, loin de s’épuiser, grandit et se radicalise jour après jour. Le mouvement a cessé d’être une lutte traditionnelle de protestation et a commencé à se transformer en un embryon de gouvernement alternatif. Les institutions gouvernementales locales sont des coquilles qui se vident chaque jour plus de toute autorité, tandis que les assemblées populaires deviennent des instances dont émane un nouveau mandat politique. Les choses vont vite et l’exemple de la commune naissante d’Oaxaca est loin de se circonscrire à sa localité ». (La Jornada, 25 juillet 2006.)
L’auteur
Georges Lapierre, auteur du Mythe de la raison, arpente le Mexique depuis de longues années. Il a tenu sur place, à chaud, cette chronique de la Commune d’Oaxaca. Son récit s’accompagne de documents inédits, d’une chronologie et d’une réflexion sur la communalité des peuples indiens qui irrigue le mouvement de transformation sociale jusqu’au cœur de la ville.

Babel

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Lectures diverses et variées Empty Novembre 1918

Message  Babel Sam 25 Aoû - 17:22

Sous titré "Une révolution allemande", il s'agit de la tétralogie qui constitue le second grand opus d'Alfred Döblin, après Berlin Alexanderplatz.

Chronique des journées de novembre 1918 à janvier 1919 incroyablement vivante et détaillée, elle mêle personnages historiques et de fiction au sein d'une narration éclatée au montage très cinématographique, faisant alterner les gros plans et les vues d'ensemble.

Le traité de Versailles et ses conséquences ; la misère matérielle et morale de la population berlinoise et la frénésie des affairistes et des escrocs, l'une et l'autre saisies à l'aide de contrastes puissants ; la fermentation révolutionnaire et l'étrange apathie qui gagne par moments une population au bord du désespoir prête à se livrer à n'importe quel charlatan "suprême" ; la trahison criminelle des sociaux-démocrates Ebert et Scheidemann, croqués à la manière de caricatures expressionnistes ; les tergiversations au sommet de la classe dirigeante sur l'attitude à adopter face à la première phase (démocratique-bourgeoise) de la révolution allemande (qui a vu l'instauration de la république) ; les problèmes très concrets posés par la perspective d'une prise de pouvoir insurrectionnelle par les spartakistes, avec des confrontations éclairantes entre la résolution de Lénine, --son sens exceptionnel de l'opportunité stratégique-- et les hésitations d'un Liebknecht, --révolutionnaire ardent et sincère, mais au sens tactique bien moins affuté...

Tout cela y est, parmi bien d'autres choses, au cours de ce roman-fleuve à la facture résolument novatrice --et dont je n'ai lu jusqu'à présent que les tomes 2 et 4...

Nombre de questions de première importance pour tous ceux qui aspirent à un changement révolutionnaire de la société y apparaissent, en particulier au cours d'entretiens entre les leaders spartakistes et le bolchévik Karl Radek, restitués avec une vigueur et une précision remarquables.

Est-il besoin de le dire ?, un grand livre (à mon sens), soigneusement édité et traduit par un petit éditeur, Agone.

Babel

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Message  nico37 Jeu 20 Sep - 23:13

chejuanito a écrit:Mods une anthologie - Speed, Vespas & Rhytm'n'Blues

Lectures diverses et variées 51lqDfkS7uL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_ Omnibus Press, octobre 1982, 84p.

nico37

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Lectures diverses et variées Empty Levée de fonds in extremis

Message  Roseau Mar 2 Oct - 3:59

Par Dmitry Orlov
http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/levee_de_fonds_in_extremis.html
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Message  Babel Lun 29 Oct - 11:33

Isaac Babel (le vrai…) est un prosateur exceptionnel. Un styliste hors pair, doté d'un sens aigu de l'observation. La lecture quotidienne de quelques uns de ses courts récits laisse en soi une empreinte unique et inaltérable.

Une jeune maison d'édition, "Le bruit du temps", vient de publier il y a quelques mois ses oeuvres complètes, dans une nouvelle traduction de Sophie Benech, absolument remarquable (autant que je puisse en juger).

Ci-dessous, l'émission de France Culture "La grande table", consacrée à cet événement éditorial : "Autour des Œuvres complètes d'Isaac Babel".


Babel

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Message  Roseau Lun 29 Oct - 13:13

Cher Babel,
La Video n'est pas accessible.
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Message  fée clochette Lun 29 Oct - 13:47

Roseau a écrit:Cher Babel,
La Video n'est pas accessible.

ben si, moi j'arrive à la regarder et à l'écouter
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Message  Toussaint Mer 31 Oct - 19:48

Les deux volumes du Cartel de Los Sapos... en espagnol pour l'instant. Pas très bien écrit, avec des erreurs manifestes dans les noms parfois, mais quel récit...
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Lectures diverses et variées Empty occasion!

Message  dug et klin Mar 5 Fév - 20:25

Je viens de me trouver des bouquins d'occase:

2 Piéter Aspe,le Simenon Flamand,j'en ai lu un"coup de pub" c'est pas mal,je le recommande volontier.

2 Gérard Delteil,"Investigation"que j'ai terminé et qui se laisse lire,du Delteil dans la bonne moyenne.Et Spéculator que je viens d'entreprendre et qui me semble d'un niveau superieur,mais comme tout le monde,le Gérard il a des bons jours et des moins bons.Je pense inutile de reccomander l'artiste,ici il doit etre connu.
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