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Gauvain
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Message  Gauvain Mar 9 Nov - 21:10

Des étudiants bloquent Normale Sup pour défendre les précaires
Par David Perrotin | Journaliste | 09/11/2010 | 15H37
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Lundi n'était pas un jour comme les autres au 45 rue de l'Ulm, adresse de la prestigieuse Ecole normale supérieure (ENS). La future élite française a en effet décidé, à 5h30 du matin, de bloquer l'établissement. Cantine, bureau de la direction, bibliothèque sont inaccessibles. Des banderoles décorent la façade et posent une question : « Et si enfin on s'insurgeait ? »

En cause, le droit du travail, le « harcèlement moral et physique » dont se plaignent certains salariés, le sous-effectif dans certaines activités d'entretien et de maintenance et les faibles salaires des agents contractuels (détenteurs d'un CDD) de l'établissement.

Ce mouvement normalien, qui mêle étudiants, techniciens du CNRS et employés de maintenance, est né il y a plus de deux semaines, et s'est substitué à la mobilisation contre la réforme des retraites.
La direction envoie un huissier, sommé de montrer sa carte

L'occasion de vifs (et drôles) échanges entre les étudiants et
l'administration, comme lorsqu'un huissier déboule pour constater le blocage de la
cantine. (Voir la vidéo, les visages ont été floutés à la demande des bloqueurs)




Une étudiante en sciences sociales, qui préfère rester anonyme par peur de représailles de la direction, résume la raison de sa présence à l'assemblée générale, organisée à midi et qui rassemblait une centaine de personnes :

« Nous sommes réunis et déterminés à poursuivre le blocage pour plusieurs raisons : onze employés travaillent depuis de nombreuses années et n'ont toujours qu'un contrat à durée déterminé (CDD).

Nous pensons que c'est inadmissible, et encore plus lorsque l'employeur est une école aussi réputée que Normal Sup. »

« J'accumule des CDD qui ne durent pas plus de dix mois »

En effet, certains employés -des jardiniers, des cuisiniers, le personnel de la bibliothèque et d'autres encore- travaillent depuis environ dix ans pour l'ENS et n'ont toujours pas de contrats à durée indéterminée.

Un cuisinier, ému par la solidarité étudiante et furieux contre la direction, témoigne :

« Je travaille ici depuis 2005 et j'accumule les CDD qui ne durent pas plus de dix mois. Aujourd'hui, j'ai cinquante ans et j'ai peur pour mon avenir.

Je dois faire face à ma banque qui me dit que je n'ai pas le droit d'obtenir un crédit, ni d'obtenir un logement parce que je n'ai pas de contrat de travail solide. Mais grâce au blocage et au mouvement solidaire, je me sens plus fort. »

Les étudiants, plutôt inexpérimentés mais de mieux en mieux organisés, ont mis en place une caisse solidaire des grévistes salariés pour compenser leurs jours de grève (elle s'élevait à 1 200 euros mardi). Le blocage des locaux a également une visée solidaire : les employés sont empêchés d'accéder à leur lieu de travail, sans qu'ils soient obligés de se déclarer gréviste.

Un étudiant explique :

« Nos revendications ne s'arrêtent pas au CDI. Nous voulons aussi qu'ils aient une augmentation de salaire. Nous, étudiants, sommes payés pour la plupart 1 380 euros quand les employés qui font un travail très dur ne perçoivent que 1 100 euros par mois, 1 300 euros pour ceux avec deux enfants. » (Voir la vidéo)




Les étudiants ont envoyé à la direction, il y a une semaine, une lettre détaillant les raisons de leur contestation. Ils exigent la titularisation et le passage en CDI des contrats précaires, l'augmentation des salaires et des effectifs et un accès au logement facilité pour les travailleurs contractuels.

La directrice, Monique Canto-Sperber, n'a pas voulu céder aux revendications, comme l'a rappelé Coralie Waluga, secrétaire générale de l'ENS, à l'assemblée générale :

« Nous donnerons la même réponse que la semaine dernière. S'agissant de notre politique pour les contractuels [salariés en CDD, ndlr], nous organiserons une réunion mi-novembre pour étdier les statuts de certains agents.

Nous acceptons d'ores et déjà d'embaucher une nouvelle personne, mais toujours à contrat à durée déterminée. »

« Des contrats de droit public »

Les étudiants sont furieux et remettent en cause le recrutement d'un nouveau contractuel qui ne fait que « rajouter de la précarité à la précarité, ce qui ne sert à rien ». Coralie Waluga précise :

« Les étudiants et employés réunis aujourd'hui, ne font pas la différence entre le droit privé et le droit public.

Nous délivrons des contrats de droit public, rien ne nous empêche donc, de renouveler plusieurs fois des CDD. On ne peut d'ailleurs pas accorder à ces personnes, des CDI car la loi nous l'interdit. »

Désabusés, les étudiants souhaitent contacter l'inspection du travail et certains syndicats pour vérifier la véracité de ces propos.
Des cas de harcèlement physique et moral

Les revendications ne se limitent pas aux contrats de travail ni à l'augmentation des salaires. En effet, plusieurs employés rencontrés et qui veulent tous conserver leur anonymat se plaignent de harcèlement moral et physique de la part de leur hiérarchie.

Une technicienne du CNRS détaille son long combat pour que l'administration reconnaisse comme accident du travail le harcèlement moral qu'elle a subit.

« Mon directeur voulait me mettre à la porte pour des raisons politiques, mais de nombreux chercheurs m'ont soutenus. J'ai reçu de nombreuses menaces à propos du soi-disant devoir de réserve qui nous est imposé.

La direction faisait courir la rumeur selon laquelle j'étais folle. Je suis tombée malade et grâce notamment à la CGT, j'ai obtenu le statut d'accidentée du travail. »

Accusations d'insultes, d'humiliations et de violences

Un employé de la restauration assure qu'il s'était fait insulter et humilier par son chef. Il a rendez-vous dès demain avec son avocat pour entamer une
procédure judiciaire. Un de ses collègues se serait même, selon lui, fait « casser les dents » par son supérieur.

« Il a été violemment frappé, mais la direction de l'ENS a masqué l'affaire en accident du travail et lui a promis des compensations financières. »

Questionné sur ces nombreuses accusations de harcèlement physique et moral, la secrétaire générale minimise le problème :

« Il y a une employée du restaurant, en effet, qui nous a alertés à ce sujet. La plainte a cependant été classée sans suite par le procureur. Nous ne sommes donc à ce jour pas mis en cause. Et nous ne pouvons pas être responsables ni de l'interprétation de certains employés, ni de leur instrumentalisation. »

Menacés, les étudiants restent mobilisés

Les étudiants et les employés craignent les représailles de la direction. Leur statut de fonctionnaires ne semble pas les rassurer. Ils ont décidé lundi après-midi de continuer à bloquer l'accès à la cantine.

Alors que des membres du secrétariat prenaient en photo les étudiants bloqueurs pour « conserver des traces internes de ce mouvement », la direction a décidé d'envoyer une dizaine de policiers à 18 heures.

La directrice a également porté plainte et a rappelé, par l'intermédiaire de Coralie Waluga, que « l'administration se réserve le droit de retirer 1/30e du salaire des employés grévistes ».

Craignant des poursuites judiciaires, les jeunes bloqueurs ont préféré quitter les lieux. Cinq courageux sont tout de même restés dormir à l'ENS pour relancer le mouvement mardi matin.

Tous restent cependant déterminés à poursuivre ce mouvement solidaire et peu commun, jusqu'à « faire céder la direction » et empêcher, comme on peut le lire sur les murs, « l'exploitation des travailleurs ».




http://www.rue89.com/2010/11/09/des-etudiants-bloquent-normale-sup-pour-defendre-les-salaries-en-cdd-175168
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Message  Gauvain Jeu 11 Nov - 19:51

article de l'Huma :

Pas de retour à la normale rue d’Ulm

La retraite a mis le feu à l’École normale supérieure, où les étudiants se mobilisent pour défendre les personnels.

«Mobilisés sur les retraites, nous avons invité les personnels en assemblée générale pour évoquer ce sujet, raconte Julien. Mais ils nous ont répondu qu’ils ne pouvaient pas venir, que c’était risqué. Beaucoup d’entre eux sont précaires… » Voilà comment les étudiants de l’École normale supérieure, à Paris, ont pris conscience des difficiles conditions réservées aux employés de leur prestigieuse école et se sont mis en grève pour les défendre.

Arthur travaille à la cantine depuis quatre ans et demi en CDD. Dix autres cantiniers partagent cette précarité. « Des fois, on nous dit que notre contrat ne sera pas prolongé. » Contractuel, il ne touche qu’un salaire de 1 180 euros, comme des bibliothécaires. « Nous demandons que les personnels puissent gagner au moins autant que les étudiants », précise l’un d’eux, Sandro Franceschi, soit 1 300 euros par mois. C’est ce que gagne Georges Chaimbault, le jardinier, mais au bout de vingt ans de carrière. Il demande donc une augmentation.

La directrice Monique Canto-Sperber se défend en évoquant le régime de la fonction publique : « Un concours est nécessaire pour titulariser ces personnels qui relèvent de la catégorie B ou C des fonctionnaires. » Le normalien Hubert conteste : « Elle pourrait demander des postes de ce type, mais elle a dit clairement qu’elle “préfère recruter des profs à des cuistos”, ce qui atteste de son mépris social. »

La centaine d’étudiants réunis en AG lundi et mardi n’est pas, selon elle, légitime à défendre les salariés. Sa décision de fermer les sites ne favorise pas, il est vrai, la participation de ceux-ci aux différentes actions. Pour lui rendre la pareille, un blocage est prévu aujourd’hui. Les élèves de Normale espèrent une mobilisation supérieure.

Pierre Duquesne

http://humanite.fr/09_11_2010-pas-de-retour-%C3%A0-la-normale-rue-d%E2%80%99ulm-457494




article du CIP :

Blocage à Normale sup’ contre la précarité

À l’inverse de la plupart des scolarisés, chômeurs et précaires, le normalien se voit verser un salaire (de 1340e) - sans CDI ni CDD - pour suivre une formation. La disproportion entre le possible (étudier ou chômer payé) et le réel (turbiner pour l’€tat et ses institutions, les €ntreprises, etc. pour des queues de cerises et l’inquiétude permanente) n’est pas vouée à rester constamment inaperçue, comme le montre l’action en cours à l’école normale.

Cela fait trois jours que l’ENS, rue d’Ulm, est bloquée.

Les personnels, étudiantEs et maintenant les profs revendiquent l’amélioration des conditions de travail (Cdd, harcèlement, menaces, salaires bloqués) des personnels, qui sont actuellement vraiment dégueulasses.

Il est important que cette mobilisation soit relayée un peu partout, et surtout, nous aurions besoin du soutien de personnes extérieures !

Deux rendez-vous, lundi prochain, 15 novembre :
- 15 h : réunion d’information avec le maximum de personnes (personnels, étudiantEs, et professeurEs de tous les établissements universitaires de Paris et d’ailleurs !) ;
- 17 h : rassemblement devant l’ENS. Amenez de quoi manger !

Précisons que le lendemain, mardi 16 novembre, se tiendra une commission présidée par la direction, sur la possibilité de mettre en place des primes pour les contractuelLEs. Cette commission est la seule réponse donnée par la direction (la directrice de l’E.N.S, libérale et... platonicienne, Monique Canto-Sperber), ce qui montre bien le mépris vis-à-vis des revendications et des personnes qui les portent !

Merci de diffuser ce message autour de vous, dans vos AG et ailleurs.

La lutte continue.

Lundi 8, Mardi 9 et Mercredi 10 novembre, la majeure partie des services de l’ENS ont été perturbés : la cantine, les cuisines, la bibliothèque, les ateliers, les bureaux de la direction...

Une partie du personnel (dont les femmes de ménage et les jardiniers) s’est également mise en grève.

Nous dénonçons par ces actions les conditions de travail inacceptables d’une grande partie des personnels contractuelLEs de l’ENS : CDD à répétition (souvent pendant plusieurs années), salaires bloqués à 1100€ par mois, absence de promotions, harcèlement moral.

Ces personnes ont expliqué lors de nos réunions qu’elles n’osaient pas se mettre en grève ni se mobiliser pour améliorer leur situation, par peur de représailles, qui se sont déjà produites en des circonstances similaires.

*****************

Nous avons élaboré ensemble une liste de revendications, qui a été portée à la direction (en leur accordant un délai de réflexion d’une semaine) :

- la titularisation des personnels précaires - ou au minimum un CDI pour toutes et tous ;

- l’augmentation de 300€ des salaires des personnels - afin qu’aucun de leur salaire ne soit inférieur à celui des normaliens ;

- l’augmentation des effectifs pour mettre fin à la surcharge de travail ;

- la facilitation de l’accès au logement ;

- la cessation immédiate de toutes les violences physiques et morales exercées par leur hiérarchie ;

Jusqu’à présent, trois réponses nous ont été données :

- « l’impossibilité » de satisfaire nos revendications, en particulier sur les contrats précaires

- la création d’une « commission de réflexion » pour améliorer les conditions des contractuels (qui devait se réunir le 23 novembre, finalement avancée au 16)

- la création d’un poste en cuisine (il s’agira bien sûr d’un nouveau contrat précaire)

Elles ont été jugées insuffisantes par les Assemblées Générales qui ont suivi les différentes rencontres avec l’administration.

Nous insistons sur le fait que la direction refuse catégoriquement de remettre en question les contrats précaires, et *assume leur existence*, en se réclamant de la réglementation sur le sujet.

*****************

Nous ne nous laisserons pas décourager, malgré les pressions de la direction, les menaces nominatives et la présence de policiers en civil dans l’École. (sans parler de la "tactique" plutôt étrange de la direction qui a décidé, le 9, de bloquer elle-même certains lieux de l’École : Cour aux Ernests, Salle informatique, Service courrier et... bibliothèques)

La direction ne nous a pas laissé le choix ; le blocage s’est avéré être la seule solution pour faire entendre ces revendications et pour que les personnels puissent s’exprimer sans subir des pressions individuelles.

*****************

AFIN QUE CES SITUATIONS INACCEPTABLES SOIENT CONNUES PAR TOUS ET TOUTES, NOUS VOUS CONVIONS LUNDI PROCHAIN (15 NOVEMBRE), À UNE RÉUNION D’INFORMATION AVEC LES PERSONNELS, À 15H, EN SALLE DUSSANE *

Cessons d’accepter les drames qui se jouent ici quotidiennement !

LE COMITÉ DE MOBILISATION.

Quelques liens et informations complémentaires, à toutes fins utiles :

- Blocage, le journal de comité de mobilisation

- un article publié sur "Rue89" sur la situation à l’ENS

- le journal "Le Parisien" nous a également consacré un article en page 4 de son édition du 9, intitulé « En CDD depuis 10 ans à Normale Sup’ »

- nous faisons actuellement circuler une pétition de soutien à nos revendications dans l’École, qui compte déjà plus de 300 signatures."

- un article publié dans l’Humanité

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5371


Un lien vers le journal de la mobilisation :
https://docs.google.com/fileview?id=0Byz1HBBjSyvQZWYzYzBmMmMtMWYzNi00OTkyLTg5YjctZmM5Mzg3M2EwMWNi&authkey=CK3UudoL&hl=en



Et l'article du Monde d'aujourd'hui :



L'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm teste la grève par procuration

Personnels, étudiants en lutte des classes ", pouvait-on lire mercredi 10 novembre au frontispice de la prestigieuse Ecole normale supérieure (ENS) de la rue d'Ulm, à Paris. Drôle d'ambiance dans ce temple du savoir, le jour même où la commission d'examen des candidatures retient le nom de l'actuelle directrice, la philosophe Monique Canto-Sperber, pour un second mandat de direction de cinq ans.

Rue d'Ulm, la mobilisation contre la réforme des retraites a pris une tournure assez particulière. Dès le 28 octobre la mobilisation étudiante, faible à l'ENS, s'est orientée sur les contrats précaires. Ce jour-là, les étudiants bloquent les cuisines, créent une caisse de grève pour les jardiniers, et rédigent leurs revendications sur le statut précaire des personnels. Difficile, en effet, de porter des revendications étudiantes, dans une école où ceux-ci reçoivent un salaire brut d'environ 1 500 euros.

Dix jours plus tard, alors que le mouvement agonise dans les universités, des étudiants et personnels de l'ENS persistent. " Nous, ce qu'on demande, c'est pas grand-chose, c'est simplement un CDI ", explique Hamid, en contrat précaire depuis 2005 au " Pot " - la cafétéria de l'ENS. " On a découvert leur situation lorsque les employés nous ont dit qu'ils ne pouvaient pas se mettre en grève à cause de leur statut de contractuels, explique Léa, étudiante. C'est pour ça qu'on a décidé de tout bloquer. "

Logique rigoureuse

Mercredi matin, une assemblée générale (AG) réunit une petite centaine de personnes à la cantine. Des chaînes ont été installées par l'administration aux issues de secours. " On n'interdit pas aux gens d'aller à l'AG, on leur interdit juste d'entrer dans la cantine ", explique une responsable. Conflit ou pas, la logique la plus rigoureuse continue de prévaloir dans ce haut lieu de la pensée.

Presque philosophiques, les discussions de l'assemblée s'orientent rapidement sur le concept de " grève par procuration ". Il s'agit de bloquer les services pour permettre aux membres du personnel d'être en " grève " sans prise de risque ni perte de salaire. " Bloquez la cabane, et nous, on est couverts ", résume un des jardiniers. Une stratégie qui n'empêche pas les pressions, selon Maya, une précaire. " Si vous allez en AG, vous êtes considéré comme gréviste ", l'auraient menacée ses supérieurs hiérarchiques.

Après une tentative de rencontre, mercredi 3 novembre, entre salariés et direction, le dialogue est quasi rompu. Depuis lundi 8, chaque camp reste sur ses positions. D'un côté, les blocages de services se multiplient, de l'autre, la direction fait venir des huissiers pour faire constater les occupations, et renforce les effectifs des vigiles.

A quelques jours de sa nomination pour un second mandat, Monique Canto-Sperber minimisait l'étendue du conflit. " Ce sont très peu d'élèves qui font beaucoup d'agitation ", s'insurgeait-elle. Et de rappeler son problème : " si je crée des postes de jardiniers ou de cuisiniers, il me faut supprimer des postes de professeurs, mais dans ce cas-là, c'est l'ENS qui change d'orientation ".

Mathieu Gaulène
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Message  Gauvain Lun 15 Nov - 21:51

Les élèves de Normale défendent les précaires
Les blocages continuent pour dénoncer les conditions de travail des personnels.
Les élèves multiplient les actions depuis le 28 octobre.

Les élèves multiplient les actions depuis le 28 octobre.

Photo : DR

Depuis le 28 octobre, les élèves et les personnels contractuels ont engagé un bras de fer avec la direction de l’Ecole normale supérieure (ENS) pour dénoncer les conditions de travail précaires de certains agents et salariés (jardiniers, cuisiniers, personnels de la bibliothèque...).

“Les CDD à répétition, parfois depuis plus de dix ans, les salaires bloqués à 1 180 euros pour les agents contractuels alors que les élèves touchent 1 300 euros, l’absence de promotions et les harcèlements en tous genres sont inadmissibles", dénonce Guillaume, étudiant affilié à SUD.

En quinze jours, pourtant, presque rien n’a bougé. La direction fait valoir le régime de la fonction publique... Et porte plainte. “On nous a fait savoir que deux plaintes ont été déposées : une pour 'dégradation', lorsque nous avions collé des affiches et des banderoles, et l’autre pour 'utilisation frauduleuse du matériel', parce qu’on s’était fait un café dans la cuisine lors d’un blocage.”

Un nouveau rassemblement est organisé lundi soir, à 17 heures, devant la prestigieuse école du 45, rue d’Ulm (Ve) et une réunion est prévue mardi avec des représentants de la direction.

http://www.metrofrance.com/metro-paris/les-eleves-de-normale-defendent-les-precaires/mjkn!cGe1yXhJ506/


A noter, des alliés inattendus :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/11/12/le-gouvernement-veut-reprendre-les-concertations-sur-la-precarite-dans-la-fonction-publique_1438946_3224.html
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Message  Gauvain Mer 17 Nov - 14:09

Et hop ! En une de L'Huma :
http://humanite.fr/sites/default/files/toutehuma/une/hq_2010-11-17.pdf
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Message  Gauvain Jeu 18 Nov - 22:06

Dans L'Huma, toujours :
Paris, rue d’Ulm, les invisibles de Normale Sup’ sortent à la lumière

Les élèves de la grande école s’engagent, sur la vague des retraites, dans un conflit 
pour réclamer 
la titularisation 
des contractuels. 
«La colère n’est 
pas retombée, on 
a encore du jus !» préviennent-ils.

La loi portant sur la contre-réforme des retraites est promulguée. Les syndicats pas vraiment rangés, mais à quoi bon, puisque le gouvernement, lui, est remanié ? Voilà, c’est fini… Allez, ouste ! chacun rentre chez soi. À la célèbre École normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm, plusieurs centaines d’élèves consacrés, après avoir réussi le concours d’entrée, « fonctionnaires stagiaires » rémunérés 1 340 euros net pendant leurs quatre années d’études, ont pris l’ordre de dispersion au pied de la lettre : dispersion, dissémination, marcottage. Un retour à l’anormal, en somme : dans les coulisses de ce havre du savoir, temple de l’excellence républicaine française d’où sortent les meilleurs philosophes, mathématiciens, physiciens, etc., ils s’accrochent ensemble au rideau du prestige scientifique, le déchirent un peu par hasard, à l’occasion d’une assemblée générale sur les retraites, et derrière, voilà qu’ils tombent sur les invisibles, ces ombres, des précaires qui, souvent depuis des années, font tourner leur restaurant ou leurs bibliothèques, mettent des fleurs dans leurs jardins et entretiennent leurs bâtiments… Ceux-là aussi, ils sont contre le projet du gouvernement, mais comment le faire entendre quand leurs statuts les bâillonnent ?

À Normale Sup’, tous en témoignent aujourd’hui, on ne découvre pas le phénomène, bien sûr, mais là, on en mesure l’ampleur. « À la cantine, la moitié des effectifs sont des contractuels et, à la bibliothèque, il y a plus d’un tiers du personnel qui est précaire, rapporte Édouard, technicien CNRS. On n’est plus sur des systèmes dérogatoires, là, c’est devenu la norme. Et si on devait prendre en compte l’externalisation, avec tous les précaires qui travaillent pour des entreprises auxquelles l’École sous-traite telle ou telle activité, ça gonfle encore les chiffres. Selon les rapports officiels, il y a déjà 30 % des personnels employés par l’ENS qui sont contractuels. » Et tous ensemble, élèves et enseignants ont une idée : « Moins de petits-fours, plus de CDI », articulent-ils.

Ce lundi après-midi, après une semaine de blocages sporadiques mais ciblés des espaces de travail des contractuels (restaurant, bibliothèques, etc.) – afin, bien sûr, de porter les revendications des précaires sans les exposer directement aux conséquences d’une grève –, la grande école est comme un camp retranché. « En raison du plan Vigipirate », hasarde un panneau à l’accueil. Atmosphère : à toutes les entrées, trois ou quatre vigiles qui ne laissent passer que ceux qui montrent cartes blanches – celles de l’ENS ; dans les couloirs, d’autres colosses qui veillent ; et même, dans l’un des amphithéâtres, la salle Dussane, où se tient une « réunion d’information » sur le mouvement. « Pour le moment, on peut dire que la seule réponse de la direction de l’ENS, c’est de botter en touche et de mettre des vigiles partout dans l’établissement », dénonce Guillaume, représentant de SUD Étudiant. Parmi la centaine de participants, les petites mains sont là, mais d’un commun accord, elles restent sur la réserve. Leurs témoignages, de toute façon, ont été publiés dans le Blocage, la feuille de lutte. Il y a par exemple Georges, le cantonnier, qui avertit : « Si vous ne me payez pas plus, je ne ferai plus que le balayage et les poubelles… Et vos fleurs, vous ne les aurez plus ! » À la tribune, un seul d’entre les précaires prend la parole. « Je m’appelle Hamid, je suis rentré à l’ENS en 2005 ! lance l’homme en se raclant la gorge. J’ai eu un CDD quand je suis arrivé. Puis mon CDD a été renouvelé sur dix mois, puis un nouveau CDD de deux mois, et ainsi de suite. Six ans plus tard, je suis toujours en CDD. J’aimerais que ma situation change, Je voudrais remercier les élèves qui ont enclenché ce mouvement si important pour nous. On avait envie qu’il se passe quelque chose, que notre situation soit posée publiquement, mais on n’avait pas les moyens de nous révolter, on est dans l’insécurité… On ne les remerciera jamais assez, les élèves de l’ENS, c’est grâce à eux que nous pouvons sortir au grand jour et dénoncer ces situations inacceptables. »

Dans l’aile de la direction de l’ENS, alors que des discussions avec les syndicats viennent de démarrer, on pointe du doigt « un problème national qui ne concerne pas que cet établissement » et on assure qu’il n’y aura « pas de sanctions contre les précaires » dans le mouvement. « Il y a la liberté d’opinion et l’ENS. Ce n’est pas le diable, quand même ! », argue Estelle Oudot, directrice ajointe Lettres aux côtés de Monique Canto-Sperber. Pour son homologue, Yves Guldner, « il n’y a pas de postes de fonctionnaires associés aux missions des contractuels dont nous parlons » : « Et en tant qu’établissement d’enseignement supérieur et de recherche, si nous allions voir notre ministère de tutelle pour demander des postes dans les restaurants, il nous rirait au nez. On peut demander des postes d’enseignants, de techniciens, de secrétaires pour les services, mais ça, non ! En même temps, on ne va pas vous dire qu’on est heureux de la situation de ces contractuels de catégorie C, mais ça n’est pas de notre fait… »

À l’extérieur, les « normaliens » persistent et signent, rejoints par plusieurs centaines de manifestants pour un « apéro » rue d’Ulm. « On a réussi à briser la loi du silence », se félicite François, syndicaliste CGT à Normale Sup’. « Le mouvement sur les retraites se termine peut-être, mais on sent bien que la colère, elle, n’est pas encore rentrée », promet Ludovic. Ian Brossat, président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris, promet le soutien des parlementaires, qui interrogeront le gouvernement ces prochains jours. Un peu en retrait, Jacques Rancière, ancien élève de l’école de la rue d’Ulm et philosophe de l’émancipation, observe avec attention. « Je viens voir, c’est intéressant, glisse-t-il. Il y a une forme de jonction entre des salariés et des élèves. Malheureusement, tout ce qui se passe se heurte au fait qu’on gère désormais l’enseignement comme une entreprise. Voyez comment se comporte la directrice de cet établissement en utilisant le langage des patrons. C’est aussi cela qui donne une exemplarité à cette lutte : les arguments patronaux déployés par la direction servent à couvrir l’autorité. »

À quelques pas, Jean-Pierre, cuisinier contractuel à l’ENS, ne perd rien non plus du moment. « On nous rétorque qu’on n’est pas légitimes, que rien n’est possible pour nous, que c’est la loi, mais les lois, ça se change. Ici, c’est une grande école de la République française, celle qui n’arrête pas de dire “Liberté. Égalité. Fraternité” sur tous ses frontons, mais quand des élèves viennent fraterniser avec des gens comme nous, on leur dit que c’est pas leur affaire ; que la fraternité, il faut qu’il la garde entre eux… Si demain, je rencontre un scientifique, un intellectuel dans la galère, pourquoi je ne devrais pas être fraternel et solidaire avec lui ? »

Thomas Lemahieu
http://humanite.fr/16_11_2010-paris-rue-d%E2%80%99ulm-les-invisibles-de-normale-sup%E2%80%99-sortent-%C3%A0-la-lumi%C3%A8re-457909


La lutte se poursuit à l’Ecole normale supérieure

La direction a déjà lâché une prime pour les personnels. Cela n’arrête pas la mobilisation entretenue par les étudiants, pour obtenir la titularisation de ces employés précaires.

Reportage audio. Les Normaliens n’ont pas obtenu les titularisations de la quinzaine de cantiniers et de bibliothécaires en CDD sans qui leur école ne peut fonctionner. Du coup, les élèves de cette vitrine prestigieuse de l’excellence républicaine de la rue d’Ulm continuent le combat pour demander une augmentation de salaires pour les employés et la titularisation des contractuels.

L’ensemble de l’établissement a encore été bloqué mercredi, à l’exception de la cantine et de la bibliothèque. Les étudiants ont convoqué une nouvelle assemblée générale lundi prochain, et lancé une invitation aux autres Normaliens basés sur le site de Cachan.

Lundi 15 novembre, « la direction a proposé une prime de Noël de 800 euros à tous les précaires », indique Sandro Franceschi, un des leaders étudiants. « S’ils sont capables de lâcher de l’argent si rapidement c’est qu’il y a quand même des fonds. Beaucoup d’employés savent qu’une prime ce n’est pas forcément durable, et qu’il s’agit d’un cadeau pour les appâter. » Après des semaines au cours desquelles les étudiants ont joué un rôle moteur dans ce mouvement, la journée interprofessionnelle et intersyndicale du 23 novembre prochain contre la réforme des retraites sera l’occasion de voir si les employés embrayent, à leur tour, en se mettant en grève.

A Normale, les premières concessions obtenues, et la possibilité, à demi avouée par la direction, d’une titularisation de ceux qui ont plus de six ans d’ancienneté entretiennent l’espoir d’une victoire.

Écoutez le reportage de Quentin Lade sur la lutte à Normale Sup'.

Pierre Duquesne

http://humanite.fr/18_11_2010-la-lutte-se-poursuit-%C3%A0-l%E2%80%99ecole-normale-sup%C3%A9rieure-458048

Normalement, il y a aussi un articulet dans le Tout est à nous de ce jour.
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Message  nico37 Jeu 25 Nov - 20:38

Appel issu de l’Assemblée générale de l’ENS ouverte à d’autres établissements du supérieur et de la recherche le 22 novembre

A l’appel de l’AG des élèves, étudiants et personnels de l’ENS en lutte, une Assemblée générale ouverte aux autres établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche s’est tenue lundi 22/11. Etaient présents des représentants de réunions de personnels et étudiants de l’ENS de Cachan, de l’Institut Curie (rattaché à Paris VI Jussieu), de l’université Paris-I Tolbiac et de l’IUFM de Paris, le secrétaire de la section CGT des personnels de l’université d’Evry, une syndicaliste CGT de la ville de Paris et quelques étudiants d’autres universités (Paris 3, 4, 8...).
Nous avons pu constater la convergence des problèmes rencontrés par les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, comme dans le reste de la Fonction publique : explosion de la précarité, dégradation des conditions de travail, bas salaires, déstructuration et privatisation du service public... Nous avons été alertés contre le projet gouvernemental de légaliser et généraliser la précarité dans la Fonction publique, notamment par l’extension des CDI en lieu et place de personnels titulaires. Nous avons souligné aussi que la précarité frappe massivement les étudiants, condamnés aux petits boulots, au manque et à la cherté des logements, à la dégradation des conditions d’études, notamment à l’augmentation des frais d’inscription. Les élèves, étudiants et personnels de l’ENS ont indiqué que leur mobilisation contre la précarité, pour l’augmentation des salaires des personnels, pour la facilitation de l’accès au logement et pour l’embauche des effectifs nécessaires s’inscrit dans la continuité de la lutte pour le retrait de la réforme des retraites. Le mouvement continue de se développer en reposant sur lacombinaison des blocages (restaurant, bibliothèque, services de la direction, ménage, atelier, bureaux...) et de la grève, l’unité des élèves/étudiants et des personnels, l’unité des contractuels et des titulaires, l’auto-organisation de la lutte par des AG souveraines, avec le soutien des syndicats locaux et de leurs élus au CTP. Tout cela fait peur à la direction, qui a fait appel à des vigiles et des flics en civil, fermé administrativement l’Ecole, exercé des pressions sur les personnels mobilisés... même si elle a été obligée aussi de faire quelques premières concessions, pour le moment minimes. L’AG a adopté la motion suivante :« Dans le cadre d'un mouvement pour la résorption de la précarité, les personnelLEs, élèves, étudiantEs, enseignantEs et chercheur-ses, travailleur-ses de l'enseignement supérieur et de la recherche, réunis en Assemblée Générale le 22 novembre 2010, réaffirment leur attachement au statut de fonctionnaire et appellent à amplifier la lutte contre l'exploitation dans l'enseignement supérieur et la recherche. Dans ce sens, nous exigeons :- l'intégration à la fonction publique des non-titulaires ;- la revalorisation du point d'indice et l'augmentation des salaires de 300 euros pour l'ensemble des employés de la fonction publique ;- l'ouverture de postes supplémentaires ;- le maintien du statut de fonctionnaire.Par ailleurs, l'Assemblée Générale se déclare solidaire des luttes en cours dans les universités européennes contre l'augmentation des frais d'inscription et pour des conditions d'étude décentes. L'Assemblée Générale s'adresse aux fédérations, syndicats nationaux, unions locales, unions départementales et confédérations afin qu'elles soutiennent ces revendications. »

L’Assemblée générale propose aux personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche de se mobiliser tous ensemble pour imposer la satisfaction de nos revendications, qui concernent aussi les autres salariés et les étudiants. Elle soumet la proposition d’une manifestation la semaine prochaine, qui pourrait passer par les différentes universités parisiennes. Elle appelle à en décider et à se rencontrer lors d’une prochaine Assemblée générale des personnels du supérieur et de la recherche lundi 29 novembre à 18h 30, ENS (45 rue d’Ulm, Paris 5è).

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Message  Aura Lun 7 Fév - 23:13

Les salariés sont en grève reconductible depuis un mois maintenant et organisent une cantine autogérée afin de financer leur grève.
Les décisions continuent à être prises en Assemblée Générale, de manière non bureaucratique, démocratique et indépendante des syndicats.
Les négociations ont été plus ou moins ouvertes avec la direction, mais les revendications ne sont pas satisfaites alors pour l'instant la grève continue.
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Message  Aura Mer 9 Fév - 2:21

Pour ceux qui arrivent à lire des vidéos :

il paraît qu'une interview des grévistes passe dans cette émission (qui était à la télé mardi 8 février au soir) :
http://www.lcp.fr/Pourquoi-l-UMP-veut-il-privatiser-11044.html
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Normale Sup' Empty Lettre des organisations syndicales à Pécresse

Message  Aura Jeu 24 Fév - 18:54

Paris, le 24/02/2011

Madame Valérie PECRESSE
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
1 rue Descartes
75231 - PARIS cedex 05

Monsieur Georges TRON
Secrétaire d'Etat chargé de la Fonction Publique
139 rue de Bercy
75 572 – PARIS cedex 12

Madame la Ministre
Monsieur le Secrétaire d'Etat

Vous le savez, nos organisations sont très attentives à la situation des agents précaires de la
fonction publique.

Nous attirons particulièrement votre attention sur le conflit qui se déroule à l'Ecole Normale
Supérieure de la rue d'Ulm, Paris 5ème, depuis déjà plus de trois mois.

Les agents en situation de précarité, en particulier le personnel des cantines, sont en grève
depuis plus de cinq semaines, et 1100 personnes pâtissent de la fermeture de la cantine.
Les personnels, sous contrat à durée déterminée reconduit depuis des années (pour certains
bien plus de six années), demandent à être titularisés.

Pour les organisations syndicales signataires, il n’est pas envisageable que cette situation
conflictuelle perdure. Aussi, nous vous demandons, Madame la Ministre, de recevoir le plus
rapidement possible les délégués des grévistes, d’entendre et de prendre en compte leurs
revendications.

Les personnels précaires de l'ENS comptent sur vous pour aider à débloquer la situation
actuelle.

Dans l'attente d'une réponse favorable, nous vous prions d'agréer, Madame la Ministre,
Monsieur le Secrétaire d'Etat, l'expression de nos salutations distinguées.


Pour les organisations syndicales
CFDT – CFTC – CGT – FSU - SOLIDAIRES
THI-TRINH LESCURE
Déléguée adjointe Solidaires FP
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Message  Aura Sam 26 Fév - 1:54

http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/250211/la-direction-de-normale-sup-envisage-dinterdire-certains-debats-politiq



La direction de Normale Sup envisage d'interdire certains débats politiques

Un article de Lucie Delaporte

L'école Normale Sup ne souhaite plus accueillir le débat politique dans ses murs. Après l'interdiction très critiquée, le mois dernier, d'une conférence-débat avec Stéphane Hessel sur la campagne de boycott des produits israéliens fabriqués dans les territoires occupés, la direction de l'ENS de la rue d'Ulm a décidé de convoquer, lundi 28 février, un conseil d'administration extraordinaire pour statuer sur la tenue de «réunions publiques à caractère politique» dans l'école.

Il s'agit, selon le texte obtenu par Mediapart et qui sera débattu lors de ce conseil d'administration (le texte est à lire ici), d'encadrer une longue tradition de l'école qui a toujours accueilli les multiples expressions du débat politique français, même les plus radicales, depuis la fin du XIXe siècle. L'école de Jaurès, Péguy, Sartre, Aron, Badiou et Balibar n'entend en tout cas plus servir de «caution à des causes extérieures à ces missions», selon l'expression de sa directrice Monique Canto-Sperber.

Alertés tardivement de la tenue de ce CA, une trentaine d'élèves de l'ENS se sont réunis en assemblée générale, mardi en fin d'après-midi. Une élève militant au sein du collectif Palestine-ENS a expliqué qu'à la suite de «l'affaire Hessel», la direction avait voulu montrer des signes d'apaisement. «Nous avons été reçus par trois membres de la direction qui nous ont assuré qu'il n'avait jamais été question de nous censurer, que tout cela relevait du malentendu», a-t-elle expliqué.

Mais lorsque ces mêmes élèves ont présenté, quelques jours plus tard, un programme de débats pour la semaine du 8 au 15 mars lié à la Israel Apartheid Week, le refus a été immédiat. «Nous leur avions pourtant proposé d'inviter pour cet événement n'importe quelle personnalité de leur choix pour respecter une certaine pluralité. Cela a été refusé. Je crois que c'est la Palestine qui pose problème», estime cette élève membre du collectif.

Tous ont évoqué la traditionnelle ouverture de l'école aux questions politiques. «Pendant la campagne des régionales, il y a même eu un meeting du Front de gauche à l'ENS», rappelle François Avisseau, élu CGT au CA, qui cite l'article 811-1 du code de l'éducation, selon lequel l'expression politique est un droit dans l'établissement. «On nous a déjà indiqué qu'il y aurait des possibilités de dérogation. Sur quels critères? Ce sera laissé à la libre appréciation du prince ou, en l'occurrence, de la baronne», tranche un élu du CA. «Tout cela donne l'impression d'être fait en catimini et à toute vitesse», estime de son côté Sandro Franceschi, représentant de Sud-Etudiant.


Manifestation lundi devant le rectorat

Après plusieurs jours d'une vaine attente pour obtenir le texte qui sera débattu lundi, les élèves ont finalement été reçus par Monique Canto-Sperber. «Nous sentions que nous avions besoin de règles. Un consensus s'est dégagé sur la question. Il fallait faire un texte qui résumait nos conclusions et tienne compte des caractéristiques de l'école qui n'est pas un établissement comme les autres», a expliqué la directrice, tout en refusant toujours de communiquer ce texte. Monique Canto-Sperber a insisté sur le fait que ces nouvelles dispositions concerneront « les réunions publiques et pas celles organisées par les élèves... Disons qu'il s'agit des réunions qui ont vocation à réunir un large public».

«Vous serez donc seule juge?», a lancé un élève dans la salle.

«Rien n'est tranché à ce jour mais nous avons pensé qu'il serait bon d'avoir une petite cellule pour statuer», a répondu la directrice.

«Pourquoi avoir interdit la tenue de conférences à l'occasion de l'Israel Apartheid Week pourtant proposées par des élèves et des profs ?», répète cette militante de Palestine-ENS.

«Je ne souhaite pas faire une réponse individuelle, explique la directrice. La conférence n'est pas interdite, simplement, nous ne souhaitons pas l'accueillir. L'Israel Apartheid Week est un groupe de pression international qui veut promouvoir le boycott des universitaires israéliens. Il est essentiel que l'école ne soit pas instrumentalisée pour quelque cause que ce soit. L'école a un rôle dans la vie intellectuelle. Elle est utilisée comme caution, vous le savez bien.»

«Pourtant l'an dernier vous avez accueilli la conférence intitulée “Comment le sionisme légitime l'Etat d'Israël” et la plupart des personnes présentes n'étaient pas de l'école», affirme un élève.

«Il s'agissait de répondre aux livres de Shlomo Sand, dont les thèses sont extrêmement contestables d'un point de vue scientifique, dit alors la directrice. Les élèves voulaient étudier les bases théoriques du livre de Shlomo Sand... Qu'on organise un débat où il y aura une certaine diversité de points de vue! Je ne mets pas de barrières à la réflexion politique mais avec un souci de connaissance et d'approfondissement.»

«Que vous le vouliez ou non, ni vous ni personne n'empêchera la liberté d'expression dans cet établissement», prévient François Avisseau, élu CGT au conseil d'administration. Une manifestation est prévue lundi matin devant le rectorat où doit se tenir le conseil d'administration.

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Message  Aura Sam 26 Fév - 1:55

http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2011/02/25/normale-sup-et-la-palestine-suite/

25 février 2011


Normale Sup’ et la Palestine, suite

L’Ecole normale supérieure et la Palestine ne semblent pas faire bon ménage. Après l’annulation d’une conférence consacrée à Israël, où Stéphane Hessel devait témoigner le 18 janvier, l’école de la rue d’Ulm a décidé d’annuler de nouvelles réunions publiques que souhaitait organiser le collectif ENS Palestine pendant l’“Israel apartheid week”. “Il s’agit d’une série de conférences qui vise à réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d’apartheid pour la question israélo-palestinienne “, explique Sandro Franceschi, élève de l’ENS et membre du collectif Palestine ENS et de SUD étudiant : “Ce débat a été purement et simplement interdit, alors même que nous avions proposé à la direction de choisir elle-même des contradicteurs… Ce qu’elle n’a pas fait”.
Au lieu de cela, explique-t-il, la direction a décidé de convoquer un conseil d’administration extraordinaire ce lundi 28 février. Un CA qui doit examiner, “et non voter”, insiste Monique Canto-Sperber, la directrice de l’école, un texte qui précise les modalités d’organisation de conférences publiques au sein de l’ENS. Dans ce texte, rendu public par le collectif ENS Palestine, l’ENS précise qu’elle “doit pouvoir exercer son pouvoir d’appréciation des événements publics qu’elle accueille, elle ne doit pas servir de caution pour les causes qu’ils défendent”.

CENSURE OU MESURE ?
De même, poursuit le texte, “l’ENS n’a pas pour vocation d’abriter des meetings de partis politiques ou des réunions organisées par des groupes militants, nationaux ou internationaux, dans lesquels s’exprimerait un point de vue univoque”. Enfin, précise-t-il “dès qu’il s’agit d’échanges, où s’expriment le souci d’une pluralité de points de vue et le souhait d’un approfondissement dans la connaissance et la réflexion, l’école joue pleinement le rôle qui est le sien d’accueillir, ou mieux d’anticiper, des débats difficiles”.
Pour le collectif, il s’agit ni plus ni moins de “censurer” toutes les réunions organisées par des “groupes militants”, dans une période remarquablement tendue pour l’ENS. Outre les réunions interdites, l’établissement est secoué depuis octobre 2010 par un mouvement des personnels précaires de l’ENS. Dans un communiqué commun signé de syndicats et du collectif Palestin ENS, la suppression de tout débat “toucherait donc toutes les personnes de l’Ecole qui souhaitent s’exprimer et débattre autour d’une idée politique, syndicale ou autre. Imaginons que nous devions imposer à tout économiste ou à tout philosophe son contradicteur. La Direction estime-t-elle que les élèves et étudiants n’ont pas assez d’esprit critique pour entendre sans recul un discours politique, au même titre qu’un discours scientifique ?”

Pour Monique Canto-Sperber, qui expliquait dans une tribune pourquoi elle avait annulé la conférence avec Stéphane Hessel, “le texte qui circule n’est qu’une base de discussion pour le conseil d’administration. Il serait de fait extrêmement difficile de mettre en place des critères pour apprécier ce qui peut ou ce qui ne peut s’organiser à l’école”. Reste, poursuit la philosophe, “que l’Ecole normale supérieure ne peut accepter d’accueillir n’importe quelle réunion, notamment politique. L’ENS n’est pas la mutualité ! Elle doit rester neutre. Cela ne veut pas dire qu’aucun débat ne peut être organisé. Sur la question du boycott d’Israel, j’entends bien organiser une réunion pour débattre de ce thème difficile avec des personnalités aux points de vue argumentés”.
Ses opposants n’en appellent pas moins à une manifestation, lundi, devant le rectorat de Paris où doit se tenir le conseil d’administration de l’ENS.

Philippe Jacqué
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Message  Aura Sam 26 Fév - 1:55


Contre la censure à l'ENS

La Direction de l'Ecole demandé pour lundi 28 février la convocation d'un Conseil d'Administration extraordinaire ayant pour objet la « tenue des réunions publiques à caractère politique à l'école normale supérieure ».
Outre la brièveté des délais (ce CA a été annoncé par mail aux élus jeudi dernier), le texte qui sera discuté est issu d'une réunion entre la Direction certains directeurs de départements ainsi que certains membres du CA, laquelle excluait les élus du CA, dont vos élu-e-s élèves et étudiant-e-s.
Dans ce projet, la Direction prévoit la censure systématique des réunions publiques organisées par les « groupes militants » de l'ENS et dont le contenu serait « univoque »: cette mesure toucherait donc toutes les personnes de l'Ecole qui souhaitent s' exprimer et débattre autour d'une idée politique, syndicale ou autre. Imaginons que nous devions imposer à tout-e économiste ou à tout philosophe son contradicteur/trice. La Direction estime-t-elle que les élèves et étudiant-e-s n'ont pas assez d'esprit critique pour entendre sans recul un discours politique, au même titre qu'un discours scientifique ?

Dans l'esprit de la Direction, il s'agit en réalité explicitement de légitimer de précédentes décisions, qui resteraient sinon purement arbitraires (et dont elle avoue qu'elles le sont donc pour l'instant):
- La conférence de Stéphane Hessel a été annulée il y a quelques semaines, ridiculisant l'ENS et sa directrice, empêtrée dans des argumentations divergentes et incohérentes.
- Le cycle de conférences organisé par Palestine ENS dans le cadre d'Israel Apartheid Week, qui visait à réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d'apartheid pour la question israélo-palestinienne a été purement et simplement interdit, alors même que les élèves organisateurs/trices avaient proposé à la Direction de choisir elle-même des contradicteurs/trices.
- L'autorisation d'une conférence de presse intersyndicale consacrée à la précarité dans la fonction publique, demandée par les grévistes de la cantine, a été suspendue à l'adoption du nouveau texte: il est vrai que le mouvement social en cours est sans doute le fait de manipulateurs/trices extérieur-e-s tout à fait désireux d'imposer leur point de vue univoque...

Dans chacun de ces cas, il s'agit bien plus de faire taire certain-e-s que d'élaborer les véritables règles d'une vraie démocratie des idées au sein de l'ENS. En plus de contrôler l'accès aux listes mails, la Direction voudrait désormais pouvoir décider de qui s'exprime et qui se tait dans ce qu'elle considère comme « son » établissement. Ce n'est donc pas la diversité qu'il s'agit de défendre mais bien une forme de loi du silence qui a déjà fait ses preuves, notamment dans les différents services sujets aux harcèlements en tous genres. Celles et ceux qui n'ont pas besoin de la parole pour exercer leurs dominations ont une fois de plus tout intérêt à disqualifier les voix discordantes en les taxant de polémiques, alors même qu'elles ne sont que le reflet de la dureté de situations hélas bien réelles.

Pour protester contre l'arbitraire et sa légitimation par une instance elle-même dépourvue de tout caractère démocratique,

Rassemblement lundi 28 février 9h15
à l'angle de la rue Saint-Jacques et de la rue des Ecoles, devant l'Académie de Paris (46 rue St Jacques, 5ème), où doit se tenir le CA extraordinaire.



Départ groupé de l'ENS, 9h dans le hall du 45 rue d'Ulm

Signataires:
Vos élu-e-s du Front Unitaire de Lutte soutenu-e-s par:
Sud-Etudiant ENS, CGT Ferc-Sup ENS, Palestine ENS, NPA ENS, PG ENS, PCF ENS
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Message  Aura Lun 28 Fév - 2:12

Après l'annulation de la conférence-débat du 18 janvier à laquelle devait participer entre autres Stéphane Hessel, plus de 600 professeurs, élèves, employés et chercheurs de l'ENS avaient signé une pétition appelant la Direction à ne plus faire obstacle aux activités du collectif Palestine ENS. Le 4 février, le collectif a présenté une demande pour réserver une salle, afin d'organiser des conférences lors de l'Israeli Apartheid Week.

Le collectif voulait réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d'apartheid pour décrire la situation israëlo-palestinienne, et avait pour cela invité Omar Barghouti, Raji Sourani, la réalisatrice Simone Bitton pour la projection de son film « Mur » ainsi que des étudiants israéliens et palestiniens. Plus de deux semaines plus tard, la Direction a rejeté cette demande sans motiver sa décision.

Considérant qu'il s'agissait d'une violation manifeste des libertés fondamentales de réunion et d'expression, le collectif a présenté le 24 février une requête au Tribunal Administratif pour faire annuler cette décision. Le tribunal a jugé en faveur du collectif, reconnaissant que « La directrice de l'ENS, dans l'exercice de ses fonctions a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion qui constitue une liberté fondamentale », et a ordonné à la Direction "de réexaminer la demande de salle présentée" par le collectif "dans un délai de trois jours".

Monique Canto-Sperber était défendue notamment par Maître Patrick Klugman, membre du comité directeur du CRIF - elle avait déclaré dans Le Monde du 27 janvier : "Je n'ai eu aucun contact avec le CRIF". Ce jugement intervient alors que, désireuse de justifier ses actes de censure répétés, la Direction a convoqué lundi 28 février un Conseil d'Administration extraordinaire, où elle souhaite faire adopter un texte restreignant la liberté d'organiser des conférences publiques à caractère politique à l'ENS.

Palestine ENS
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Dernière édition par Aura le Lun 28 Fév - 2:19, édité 1 fois
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Message  Aura Lun 28 Fév - 2:14

Scandales à Normale Sup'


Censure à l'ENS

A la suite de l’interdiction de plusieurs conférences par la direction…

Le Tribunal Administratif de Paris donne tort
à la directrice de l'ENS

Celui-ci déclare le 26 février :
« La directrice de l'ENS, dans l'exercice de ses fonctions a porté une atteinte grave et manifestement illégale a la liberté de réunion qui constitue une liberté fondamentale. »

La directrice de l'ENS était défendue par un avocat membre du comité directeur du CRIF alors qu'elle niait que le CRIF avait influé sur sa décision d'annuler la conférence de Stéphane Hessel et qu'elle affirmait dans Le Monde du 27 janvier :
« Je n'ai eu aucun contact avec le CRIF » !


Harcèlement moral et violences physiques sur plusieurs employé-e-s de l'ENS

La direction le savait depuis longtemps mais étouffait les affaires.

Témoignage d'une des anciennes employées de l'ENS :
« J'ai pour ma part subi un harcèlement psychologique en plus d'un acte de violence physique [...] constaté par un médecin (hématomes sur les bras et la poitrine). J'ai fourni un certificat médical mais il n'a pas été pris en compte, l'[ancienne] secrétaire générale m'a interdit de porter plainte pour 'l'image de l'école'. »


CDD illégaux à répétition à l'ENS

Grève à l'ENS depuis bientôt deux mois !

Les précaires demandent leur titularisation et au minimum un CDI.


Défendons la liberté d'expression !
Soutenons les grévistes précaires !
Après l'annulation de la conférence de Stéphane Hessel, plus de 600 professeur-e-s, élèves, employé-e-s et chercheur/euse-s de l'ENS avaient signé une pétition appelant la direction à ne plus faire obstacle aux activités du collectif Palestine ENS. Le collectif a présenté une demande pour réserver une salle, afin d'organiser des conférences lors de l'Israeli Apartheid Week. Le collectif voulait réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d'apartheid pour décrire la situation israélo-palestinienne. La Direction a rejeté cette demande sans motiver sa décision. Le collectif a présenté le 24 février une requête au Tribunal Administratif pour faire annuler cette décision. Monique Canto-Sperber était défendue notamment par Monsieur Klugman, membre du comité Directeur du CRIF - elle avait déclaré dans Le Monde du 27 janvier : « Je n'ai eu aucun contact avec le CRIF ». Le TA a jugé en faveur du collectif, reconnaissant que « La directrice de l'ENS, dans l'exercice de ses fonctions a porté une atteinte grave et manifestement illégale a la liberté de réunion qui constitue une liberté fondamentale. », et ordonné à la Direction « de réexaminer la demande de salle ».

Ce jugement intervient alors que, désireuse de justifier ses actes de censures répétés, la Direction a convoqué lundi 28 février un Conseil d'Administration extraordinaire, où elle souhaite faire adopter un texte restreignant la liberté d'organiser des conférences publiques à caractère politique à l'ENS. C'est un déni de la liberté d'expression. C'est aussi une violation de l'article L811-1 du Code de l'éducation :

« Les usagers du service public de l'enseignement supérieur […] disposent de la liberté d'information et d'expression à l'égard des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels. Ils exercent cette liberté à titre individuel et collectif, dans des conditions qui ne portent pas atteinte aux activités d'enseignement et de recherche et qui ne troublent pas l'ordre public. Des locaux sont mis à leur disposition. […]. »

Dans son projet, la Direction prévoit la censure systématique des réunions publiques organisées par les « groupes militants » de l'ENS et dont le contenu serait « univoque » :

« L’Ecole normale supérieure doit pouvoir exercer son pouvoir d’appréciation des événements publics qu’elle accueille, elle ne doit pas servir de caution pour les causes qu’ils défendent. Elle n’a pas pour vocation d’abriter des meetings de partis politiques ou des réunions organisées par des groupes militants, nationaux ou internationaux, dans lesquels s’exprimerait un point de vue univoque. »

Cette mesure toucherait donc toutes les personnes de l'École qui souhaitent s'exprimer et débattre autour d'une idée politique, syndicale ou autre. Imaginons que nous devions imposer à tout-e économiste ou à tout-e philosophe son contradicteur/trice. La Direction estime-t-elle que les élèves et étudiant-e-s n'ont pas assez d'esprit critique pour entendre sans recul un discours politique, au même titre qu'un discours scientifique ?

Pour la Direction, il s'agit en réalité de légitimer de précédentes interdictions purement arbitraires :
-La conférence de Stéphane Hessel, à l'initiative d'élèves de l'école, a été annulée sans aucune raison valable.
-Le cycle de conférences organisé par Palestine ENS a été interdit, alors même que les élèves organisateurs/trices avaient proposé à la Direction de choisir elle-même des contradicteurs/trices.
-Une réunion publique sur l'agriculture organisée par des élèves du Front de Gauche a été interdite.

Mais cette mesure fait aussi suite au mouvement social contre la précarité qui a lieu depuis octobre dernier à l'École. La grève des précaires de la cantine dure depuis sept semaines maintenant et entraîne la fermeture totale de la cantine depuis janvier. La conférence de presse de l'intersyndicale nationale du 9 mars consacrée à la précarité dans la fonction publique, demandée par les grévistes de la cantine, est donc aussi menacée par ce texte.

Dans chacun de ces cas, il s'agit bien plus de faire taire certain-e-s que d'élaborer les règles d'une véritable démocratie des idées au sein de l'ENS. En plus de contrôler l'accès aux listes mail, la Direction voudrait désormais pouvoir décider qui s'exprime et qui se tait dans ce qu'elle considère comme « son » établissement. Ce n'est donc pas la diversité des opinions que la direction veut défendre dans ce texte mais bien une forme de loi du silence qui a déjà fait ses preuves, notamment sur les employé-e-s de l'école sujet-te-s aux harcèlements en tous genres voire à des violences physiques. Celles et ceux qui n'ont pas besoin de la parole pour exercer leur domination ont une fois de plus tout intérêt à disqualifier les voix discordantes en les taxant de polémiques, alors même qu'elles ne sont que le reflet de la dureté de situations hélas bien réelles.


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Message  Aura Jeu 3 Mar - 1:07

Le Collectif ENS Palestine vient d’obtenir gain de cause à sa requête auprès du TA, qui a ordonné à Monique Canto-Sperber "de réexaminer la demande de salle présentée" par le collectif "dans un délai de trois jours". Il s’agissait d’une demande de salle déposée le 4 février dernier pour accueillir Omar Barghouti, Raji Sourani, la réalisatrice Simone Bitton pour la projection de son film « Mur » et un débat sur l’apartheid en Israël.

Communiqué du Collectif ENS Palestine :

Le TA donne tort à la Directrice de l’ENS

Après l’annulation de la conférence-débat du 18 janvier à laquelle devait participer entre autres Stéphane Hessel, plus de 600 professeurs, élèves, employés et chercheurs de l’ENS avaient signé une pétition appelant la Direction à ne plus faire obstacle aux activités du collectif Palestine ENS.

Le 4 février, le collectif a présenté une demande pour réserver une salle afin d’organiser des conférences lors de l’Israeli Apartheid Week. Le collectif voulait réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d’apartheid pour décrire la situation israëlo-palestinienne, et avait pour cela invité Omar Barghouti, Raji Sourani, la réalisatrice Simone Bitton pour la projection de son film « Mur » ainsi que des étudiants israéliens et palestiniens.

Plus de deux semaines plus tard, la Direction a rejeté cette demande sans motiver sa décision.

Considérant qu’il s’agissait d’une violation manifeste des libertés fondamentales de réunion et d’expression, le collectif a présenté le 24 février une requête au Tribunal Administratif pour faire annuler cette décision. Le tribunal a jugé en faveur du collectif, reconnaissant que « La directrice de l’ENS, dans l’exercice de ses fonctions a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion qui constitue une liberté fondamentale », et a ordonné à la Direction "de réexaminer la demande de salle présentée" par le collectif "dans un délai de trois jours".

Monique Canto-Sperber était défendue notamment par Maître Patrick Klugman, membre du comité directeur du CRIF - elle avait déclaré dans Le Monde du 27 janvier : "Je n’ai eu aucun contact avec le CRIF". Ce jugement intervient alors que, désireuse de justifier ses actes de censure répétés, la Direction a convoqué lundi 28 février un Conseil d’Administration extraordinaire, où elle souhaite faire adopter un texte restreignant la liberté d’organiser des conférences publiques à caractère politique à l’ENS.

Palestine ENS :
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Message  Gauvain Jeu 3 Mar - 19:48

Signez le formulaire de soutien contre la censure sioniste :

https://spreadsheets.google.com/viewform?formkey=dFc3UW5jNWZIaXlENk5aa1lndzA0c3c6MA
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Message  Gauvain Mar 22 Mar - 17:21


Normale Sup’ : le gratin de la recherche mondiale “consterné” par Monique Canto-Sperber

ens-pal.1300797974.JPG“Nous, soussignés universitaires américains, canadiens et britanniques ayant de nombreux et prolongés contacts avec la France, et qui avons longtemps admiré le rôle historique de l’Ecole normale supérieure dans la vie intellectuelle de ce pays, sommes consternés par les récents événements au sein de cette école”. Ainsi, commence une pétition signée par près de 160 chercheurs internationaux de premier plan de toutes les disciplines, issus des meilleures universités mondiales, comme Berkeley, Oxford ou Columbia. Elle a été évoquée, lundi 21 mars, par le site du Guardian.

Après les universitaires français, qui s’étaient indignés de l’annulation de la conférence de Stéphane Hessel, ce sont les universitaires anglo-saxons qui critiquent vertement la politique de Monique Canto-Sperber . Lancée par Judith Butler, professeure de rhétorique à Berkeley, Michael Harris, professeur de mathématiques à Paris-Diderot, Natalie Zemon Davies, historienne à Toronto et Joan Wallach Scott, historienne à Princeton, cette pétition réunit du très beau monde. De l’incontournable Noam Chomsky, qui est de tous les combats, à l’historien israélien Avi Schlaim en passant par Paola Bacchetta, spécialiste des “gender studies” à Berkeley ou Rashid Khalidi, historien à Columbia.

“Restaurer la liberté d’expression”

Dans ce texte, ces chercheurs condamnent non seulement l’interdiction de la conférence de Stéphane Hessel, mais aussi le refus d’organiser au sein de l’école des réunions publiques sur Israël à l’initiative du Collectif ENS Palestine.“Nous ne sommes pas convaincus, expliquent les pétitionnaires, par le raisonnement de la directrice et du Conseil d’Etat, que ces réunions constituaient une menace à l’ordre public ou qu’elles empêchaient l’ENS de garantir la liberté d’expression et le droit de se réunir à ses étudiants”.

“Nous pensons que les actions de la directrice vont à l’encontre d’une longue tradition de liberté d’expression politique au sein de l’ENS, comme elle a coutume de se présenter : “Pendant des décennies, l’ENS a été le plus prestigieux centre de la vie intellectuelle et scientifique française. Elle participait à tous les grands débats intellectuells de la France moderne, de l’Affaire Dreyfus aux mouvements des années 1930, et de la fondation des sciences humaines à l’avant-garde des mouvements des années 1970″. Nous appelons la directrice à modifier ses décisions et à restaurer la liberté d’expression, une pratique longtemps associée à cette institution reconnue.”

Philippe Jacqué

http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2011/03/22/normale-sup-le-gratin-de-la-recherche-mondiale-consterne-par-monique-canto-sperber/

Canto, démission !
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Message  Aura Mer 23 Mar - 2:16

LES RAISONS D’UNE OCCUPATION

Depuis maintenant cinq mois, des personnels et des élèves de l’Ecole Normale Supérieure luttent pour mettre fin à la précarité dans l’établissement. Les employés de la cantine et les femmes de ménage, en particulier, sont en grève depuis le 10 janvier.

La Direction a refusé avec entêtement de prendre en compte la situation. Face à ce déni et au blocage qu’il entraîne, Georges Tron, ministre de la Fonction Publique, a accepté d’élaborer un protocole de sortie de crise. Il prévoit le passage en CDI puis la titularisation des personnels précaires.

Vexée d’être ainsi dessaisie, la Directrice nie l’existence de ce protocole et s’obstine à ignorer les revendications des grévistes.

En refusant ce qui serait une solution juste et honorable, elle ne fait que repousser la fin de la crise et continue, après l’affaire Hessel, à ternir l’image de l’ENS.

Elle nous contraint ainsi à mener des actions plus vigoureuses. C’est pourquoi nous occupons à partir de ce soir les salons de la Direction.


l’Assemblée générale
des personnels et étudiants mobilisés
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Message  fée clochette Jeu 24 Mar - 0:40

COMMUNIQUE DE PRESSE

FEDERATION DE L'EDUCATION, DE LA RECHERCHE ET DE LA CULTURE CGT
263 rue de Paris (Case 544) 93515 MONTREUIL CEDEX
-


Depuis le 10 janvier les personnels contractuels de cuisine de l’Ecole Normale Supérieur sont en grève pour l’obtention à la fois de meilleures conditions de travail mais aussi pour leur titularisation.
A ce jour, malgré les interventions de la CGT auprès du Ministre de la Fonction Publique et la promesse d’ouverture de négociations, la Directrice de l’ENS Ulm refuse de recevoir les personnels.
C’est pourquoi ces derniers ont décidé de se remettre à nouveau en grève et occupent les locaux de la direction.
La FERC CGT soutient cette action et demande instamment au Ministre de la Fonction Publique d’Intervenir.

Montreuil, le 23 mars 2011
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Message  Gauvain Sam 26 Mar - 19:44

Excellent article sur le site Marianne2.fr


Les normaliens recommencent à servir le peuple... en cuisine. La patronne se cabre
Elodie Emery - Marianne | Samedi 26 Mars 2011 à 12:01 | Lu 3581 fois
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Des mois de grève et de mobilisation solidaire entre les élèves et les personnels de ménage et de cuisine de l'École Normale Supérieure n'ont pas suffi à faire plier la direction. Plus déterminés que jamais à faire entendre les revendications des travailleurs précaires de leur école, les élèves campent dans les salons de la directrice.


(Façade de l'ENS, rue d'Ulm à Paris - photo Marianne)
(Façade de l'ENS, rue d'Ulm à Paris - photo Marianne)

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Depuis mardi 22 mars, les fastueux salons de la direction de l’Ecole Normale Supérieure à Paris sont le théâtre d’une curieuse cohabitation. Miroirs, cheminées et lustres au plafond, un grand Vasarely accroché au mur… et par terre, des matelas de fortune, des duvets, des sacs de couchage, une cafetière débranchée, une serviette de bain qui traîne. Depuis mardi, les étudiants font le siège, « jours et nuits », précisent-ils ; le résultat de cinq mois de crise au sein de la prestigieuse école de la rue d’Ulm.

Les normaliens recommencent à servir le peuple... en cuisine. La patronne se cabre
Tout a commencé en octobre, au moment du mouvement contre la réforme des retraites. « On était parti pour discuter retraites avec le personnel d’entretien et de cuisine de l’école, explique un élève. On s’est aperçu qu’ils n’osaient pas faire la grève, et surtout que leurs conditions de travail étaient inacceptables ». CDD à répétition, salaires bloqués à 1100 € par mois, violences physiques et insultes de la part du chef de cuisine… la liste de griefs est longue, et la loi du silence d’une efficacité redoutable. Une omerta que les étudiants mobilisés sont déterminés à rompre : « Il y a une véritable culture du secret dans cette école. Ce que craint la direction par-dessus tout, c’est que les choses s’ébruitent ». Et elles s’ébruitent de plus en plus, à mesure que les revendications tardent à être entendues par la direction.

De grèves ponctuelles en décembre, les agents de cantine sont passés à une grève reconductible au mois de janvier, mouvement auquel les personnels de ménage et jardiniers se sont ralliés ponctuellement, comme ils projettent de le faire à nouveau la semaine prochaine. Bilan : « le Pot », le restaurant de l’école qui sert environ 1200 repas par jour et qui constitue une source de revenus importante pour l’ENS, est fermé depuis le mois de décembre.

Les normaliens recommencent à servir le peuple... en cuisine. La patronne se cabre
Étudiants et personnels d’entretien s’organisent : occupés depuis quatre jours, les salons de la direction se sont improvisés boulangerie. Chacun s’affaire à préparer des sandwiches qui seront vendus aux étudiants de l’école à l’heure du déjeuner. Les recettes de cette « cantine auto-gérée » servent à soutenir le mouvement.

Du côté de la direction, on patauge. La directrice de l’ENS, Monique Canto-Sperber, oscille depuis des semaines entre les coups de pression (menaces de sanction des élèves impliqués dans le blocage, recours aux forces de police ou à des huissiers) et les promesses de négociations pour aboutir à un protocole de titularisation des personnels précaires. Pour les élèves, c’est clair : « Ça ne l’intéresse pas, elle a mieux à faire… Elle passe son temps à essayer de refiler le dossier à la secrétaire générale des services ». En attendant, elle n’a plus accès à ses bureaux personnels, dont les portes sont consciencieusement barricadées et surveillées en permanence par deux « camarades ».

D’après un enseignant venu manifester son soutien au mouvement, Monique Canto-Sperber a toujours été davantage soucieuse de son image auprès du ministère que de sa popularité au sein de l’école. « Elle attend des consignes de Pécresse », souffle-t-on dans la salle. Si les personnels de ménage et de cantine obtiennent leur titularisation, l’idée pourrait en effet se répandre dans les autres universités et établissements supérieurs de recherche.


http://www.marianne2.fr/Les-normaliens-recommencent-a-servir-le-peuple-en-cuisine-La-patronne-se-cabre_a204237.html
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Message  Gauvain Sam 26 Mar - 19:48



Piquet de grève à Normale Sup

Le Point.fr - Publié le 25/03/2011 à 20:25 - Modifié le 25/03/2011 à 21:17
Des membres du personnel de l'ENS, en contrat précaire, exigent pour reprendre le travail d'être titularisés.



Piquet de grève à Normale Sup

Plusieurs conflits ont opposé, ces dernières semaines, la directrice de l'ENS à une partie de ses élèves et des membres du personnel. © Nicolas Jose / Sipa
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Le silence s'est fait. Les grandes fenêtres s'ouvrent sur un air tiède, la cour de l'École normale supérieure est au repos ce vendredi. Chargé de garder, le temps de l'assemblée générale, la porte barricadée qui mène aux salons de la direction, Jean-Pierre bouquine dans un rayon de soleil. Quelques minutes plus tôt, la directrice de l'établissement Monique Canto-Sperber arrivait entourée d'une partie de ses adjoints pour entendre le message des membres du personnel et des élèves en grève. Les négociations n'aboutiront pas.

Le 11 janvier, treize membres du personnel de l'ENS ont lancé le mouvement social : onze d'entre eux travaillent à la cantine (le "pot", dans le jargon normalien, est fermé depuis), deux comme personnel de ménage. Tous ont enchaîné, pendant plusieurs années parfois, les contrats précaires (Jean-Pierre, affecté aux cuisines, en a signé neuf en quatre ans), et, soutenus par un petit groupe d'élèves, ils réclament leur titularisation. Depuis mardi, les membres du mouvement occupent les salons de la direction. Des matelas ont été installés sur les parquets, des appels à la mobilisation (soigneusement) scotchés au mur.

Confusion

Un protocole de sortie de grève a été avancé jeudi par la direction, en concertation avec le cabinet de sa ministre de tutelle Valérie Pécresse, responsable de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Il propose que les membres du personnel concernés soient titularisés, immédiatement, "dans les conditions et selon les modalités applicables aux agents personnels ouvriers des Crous". Une proposition rejetée d'une seule voix par les intéressés. "Seuls les personnels administratifs ont, au Crous, le statut de fonctionnaire, ce ne peut être le cas pour les personnels ouvriers", argumente Jean Quétier, secrétaire de la FERC-SUP CGT de l'ENS. Les grévistes rappellent qu'ils ont déjà rejeté cette solution, il y a plusieurs semaines.

Un refus d'autant plus ferme que des négociations auraient été menées, la semaine dernière, avec le cabinet de Georges Tron, ministre de la Fonction publique. Négociations qui, selon les porte-parole du mouvement, auraient abouti à un autre protocole prévoyant, lui, un relèvement du plafond des embauches de l'école, donc un statut de fonctionnaire pour les membres précaires du personnel. Le cabinet de Valérie Pécresse évoque, lui, des "discussions" sans résultat officiel et souligne que le seul protocole de sortie de grève officiel est celui qui a été présenté, jeudi, aux membres du personnel.

Soubresauts

La majorité des élèves et des professeurs garde, elle, un silence prudent. "Le mouvement a d'abord été vu avec sympathie par les professeurs, mais les divisions subsistent sur les objectifs, et sur certaines des méthodes", explique un directeur des études. Dans l'entourage de la directrice, on préfère parler d'une poignée d'agitateurs, dont l'objectif final serait l'éviction de Monique Canto-Sperber : les mêmes auraient été les instigateurs des précédents conflits de l'école.

Le dernier a conduit Monique Canto-Sperber, il y a quelques semaines, devant le Conseil d'État, pour avoir fait interdire l'organisation dans l'école de réunions relevant de l'Israeli Apartheid Week, le précédent mettait en jeu le médiatique Stéphane Hessel, ancien normalien et auteur d'Indignez-vous. Une succession de soubresauts qui pourraient nuire à la réputation de l'institution. "Le problème principal de l'ENS aujourd'hui, c'est de valoriser la recherche et les enseignements, de moderniser les laboratoires vétustes", assure une proche de Monique Canto-Sperber. Il n'en reste pas moins que le conflit s'enlise.

http://www.lepoint.fr/culture/piquet-de-greve-a-normale-sup-25-03-2011-1311557_3.php
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Message  Gauvain Sam 26 Mar - 19:56

Une brève de la Tendance CLAIRE :

Occupation de l'ENS pour obtenir la titularisation des personnels précaires
Brève publiée le 23 mars 2011

Depuis mardi 22 mars midi, les grévistes en reconductible depuis 12 semaines, étudiants et soutiens de l'ENS, occupent les salons de la direction qui refuse de signer le protocole d'accord pourtant élaboré par les services du ministère de la Fonction publique (suite à intervention de l'UGFF-CGT) prévoyant l'engagement de titulariser toutes et tous les grévistes (cantine et ménage) pour début 2012 et un CDI en attendant.

Par ailleurs, la censure de la liberté d'expression à l'Ecole sur la question palestinienne vient de susciter une pétition internationale de consternation de la part de 160 universitaires prestigieux : lire la pétition

Ci-dessous le communiqué d'hier soir et le tract d'aujourd'hui.

---------------------------

Communiqué de l’Assemblée générale des personnels et étudiants mobilisés

LES RAISONS D’UNE OCCUPATION

Depuis maintenant cinq mois, des personnels et des élèves de l’Ecole Normale Supérieure luttent pour mettre fin à la précarité dans l’établissement. Les employés de la cantine et les femmes de ménage, en particulier, sont en grève depuis le 10 janvier.

La Direction a refusé avec entêtement de prendre en compte la situation. Face à ce déni et au blocage qu’il entraîne, Georges Tron, ministre de la Fonction Publique, a accepté d’élaborer un protocole de sortie de crise. Il prévoit le passage en CDI puis la titularisation des personnels précaires.

Vexée d’être ainsi dessaisie, la Directrice nie l’existence de ce protocole et s’obstine à ignorer les revendications des grévistes.

En refusant ce qui serait une solution juste et honorable, elle ne fait que repousser la fin de la crise et continue, après l’affaire Hessel, à ternir l’image de l’ENS.

Elle nous contraint ainsi à mener des actions plus vigoureuses. C’est pourquoi nous occupons à partir de ce soir les salons de la Direction.

--------------------------------

Tract d'appel à l'AG de mercredi 23 mars

La directrice persiste et ne signe pas !

C’était presque fait. On croyait qu’enfin, après plusieurs mois de luttes et de blocages, la vie de l’école allait pouvoir reprendre dans des conditions dignes et conformes aux acquis statutaires de la fonction publique.

Monique Canto-Sperber s’obstinant à ignorer les exigences des grévistes et préférant laisser pourrir la situation, le secrétaire d’Etat à la Fonction Publique, Georges Tron, avait pris personnellement en charge le dossier de l’ENS et négocié, avec les syndicats, un protocole de sortie de crise sur la base de nos revendications. Celui-ci prévoyait la signature immédiate de CDIs pour les grévistes et leur titularisation début 2012, via un relèvement du plafond d’emploi de l’ENS (n’entraînant donc aucune suppression de postes par ailleurs).

C’était sans compter sur notre imprévisible directrice qui n’est plus, il est vrai, à un coup d’éclat près.

Vexée d’avoir été ainsi dessaisie, elle va jusqu’à nier l’existence du protocole, et s’enferre dans des explications incohérentes : celle qui prétendait ne rien pouvoir faire sans l’accord du ministère est aujourd’hui la seule à s’opposer à la résolution du conflit.

Elle nous contraint à poursuivre et à intensifier la lutte. Nous exigeons de la directrice la signature d’un accord, sur la base du protocole existant et la résolution du problème du chef des cuisines ; sans quoi nous demandons la démission de Monique Canto-Sperber.

C’est pourquoi nous appelons tous les personnel-le-s et étudiant-e-s qui souhaitent un règlement rapide et juste du conflit à nous rejoindre, à toute heure, dans les salons de la Direction que nous occupons depuis hier midi.

http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=94
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Normale Sup' Empty Grève reconductible sur les sites de AKKA IS technologies

Message  fée clochette Dim 27 Mar - 12:18

Grève reconductible sur les sites de AKKA IS Technologies



http://cgtakkais.hautetfort.com/archive/2011/03/24/greve-reconductible-a-akka-is-a-partir-du-mardi-29-mars-2011.html
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Message  Gaston Lefranc Mar 5 Avr - 1:24

http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=137

Lutte contre la précarité à l'ENS : VENEZ SOUTENIR LA GREVE !

La lutte des précaires de la cantine et du ménage de l'ENS se poursuit après 84 jours de grève et 15 jours d'occupation des bureaux de la direction.

Vous trouverez ci-dessous :
- l'article du comité NPA de l'ENS pour le prochain "Tout est à nous" ;
- un appel à soutien et à un nouveau banquet qui aura lieu ce jeudi midi.

Précaires de l’ENS : 90 jours de grève !

Depuis 5 mois, des travailleur-se-s de l’École normale supérieure (Paris) luttent, avec des élèves et étudiant-e-s, pour l’amélioration de leurs conditions de travail et la titularisation ou au moins la CDIsation des précaires. Depuis le 11 janvier, une douzaine de précaires de la restauration et du ménage, et quelques titulaires d'autres services, sont en grève reconductible. La grève s’autofinance par la vente quotidienne de sandwiches dans le hall ; elle est dirigée par une AG qui se réunit régulièrement.

Grâce à ce rapport de forces et face à l’incapacité de la direction de l’ENS, l’Union générale des Fédérations de Fonctionnaires CGT a négocié avec G. Tron, secrétaire d’État à la Fonction publique, un protocole de fin de conflit satisfaisant (titularisation des précaires du ménage et de la cantine début 2012, CDI en attendant). Pour Tron, il s’agit de donner des gages à la CGT pour que celle-ci soutienne son projet de loi sur la précarité dans la Fonction publique (visant à généraliser les CDI au détriment du statut). Mais craignant qu’une victoire à l’ENS ne fasse tache d’huile, la ministre de l’Enseignement supérieur, V. Pécresse, s’oppose à ce protocole et en a rédigé un autre, qui propose aux travailleur-se-s de la cantine des CDIs dans le cadre du CROUS – soit une externalisation déguisée, impliquant une aggravation des conditions de travail et la séparation des travailleur-se-s actuellement en lutte et des autres.

Chaque ministre défend ainsi son protocole contre l’autre – nouvelle preuve des divisions du gouvernement. Le conflit à l’ENS est remonté au plus haut niveau de l’État : Tron a fait appel à Fillon pour arbitrer et c’est Bernard Thibault qui a porté le dossier à Matignon ! La question de la démission de Monique Canto-Sperber, directrice de l’ENS renommée par Sarkozy en novembre, a été soulevée par l’AG et semble posée au niveau du gouvernement.

Depuis le 22 mars, nous occupons jour et nuit les bureaux de la direction, dont les fenêtres arborent fièrement nos banderoles avec les drapeaux de la CGT et de SUD. Nous dormons dans nos sacs de couchage posés au long de meubles anciens, sous les lustres et les lambris couverts d’affiches aux slogans imaginatifs... Nous bloquons les bureaux en organisant des tours de garde : le pouvoir à l’ENS est en partie paralysé. Il y a désormais deux AG par jour, le matin pour les questions urgentes, le soir pour la gestion de l’occupation et des discussions plus générales, avant le repas commun.

Ce mouvement est riche d’enseignements. Auto-organisé, autofinancé, il a donné lieu à une politisation spectaculaire des grévistes, qui se sont tou-te-s syndiqué-e-s et qui s’expriment en AG. Les débats politiques de tout type se multiplient (sur le sexisme au sein du mouvement, sur les « tags » et la réappropriation de l’espace, etc.). Ce mouvement a été permis par la préexistence à l’ENS d’une avant-garde d'étudiant-e-s et de travailleur-se-s organisé-e-s au NPA, au PCF, au PG, à SUD étudiant, à la CGT. Il confirme que la combativité ouvrière n’est pas morte et qu’une grève offensive, résolue et démocratique peut construire un rapport de force favorable, y compris contre des ministres.

Comité NPA de l’ENS

Soutenez la lutte des précaires de l’ENS !

Les travailleur-se-s précaires de la cantine et du ménage de l’ENS (Paris), avec des personnels titulaires, des élèves et des étudiant-e-s, sont en lutte depuis 5 mois et en grève depuis le 11 janvier. Ils/elles demandent leur titularisation et au minimum un CDI pour toutes et tous, une augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail. Depuis le début, la grève est auto-organisée (toutes les décisions sont prises en Assemblée générale), autofinancée (par la vente de sandwiches élaborés par les grévistes, la cantine étant fermée), soutenue par l’intersyndicale locale, par l’intersyndicale nationale de l’Enseignement supérieur et par les fédérations de la Fonction publique.

Alors que l’UGFF-CGT et le secrétaire d’État à la Fonction publique, Georges Tron, s’étaient mis d’accord sur un protocole de fin de conflit favorable aux grévistes (titularisation début 2012 et CDI immédiats), la directrice de l’ENS, Monique Canto Sperber, et la ministre de tutelle, Valérie Pécresse, refusent cette solution. Elles craignent en effet que cela n’entraîne une extension de la lutte contre la précarité à l’ENS et dans les autres établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. C’est pourquoi les grévistes et étudiant-e-s mobilisé-e-s occupent jour et nuit les bureaux de la direction de l’ENS depuis le 22 mars.

Par sa durée et sa détermination, la lutte de l’ENS est un point d’appui pour toutes celles et ceux qui veulent en finir avec la précarité dans la Fonction publique et imposer des titularisations. La question de son extension dans les autres établissements est posée.

Les grévistes, élèves et étudiant-e-s mobilisé-e-s de l’ENS s’adressent en particulier aux travailleur-se-s et aux étudiant-e-s des autres établissements du supérieur comme à leurs sections syndicales : soutenez la grève et l’occupation de l’ENS !

On peut apporter sa solidarité tous les jours à l’ENS, notamment à l’occasion du prochain

GRAND BANQUET DE SOLIDARITÉ JEUDI 7 AVRIL DE 12h 30 à 14h

ENS, 45 rue d’Ulm, Paris 5e (RER B Luxembourg ou Métro 7 Place Monge)

Contact : mobilisation_ens@yahoo.fr

Gaston Lefranc

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Message  fée clochette Jeu 7 Avr - 21:01

Union Générale des Fédérations de Fonctionnaires

Montreuil, le 7 avril 2011

NOTE AUX ORGANISATIONS


Objet : Solidarité avec la lutte des personnels de l’Ecole Nationale Supérieure.


Chères camarades,
Chers camarades,

Vous le savez probablement, des agents de l’ENS sont en lutte depuis 3 mois contre les conditions inacceptables de précarité dans lesquelles ils sont maintenus.

La direction de l’école et le cabinet de Valérie PECRESSE bloquent la sortie du conflit en refusant la titularisation de la dizaine d’agents concernés, dispositif pourtant soutenu par la Fonction publique.

Depuis le début, la CGT soutient activement et inconditionnellement la lutte des salariés.

Une partie des locaux administratifs de l’école est occupée en soutien aux grévistes, la direction de l’école a saisi le Tribunal Administratif de Paris qui a convoqué 5 de nos camarades vendredi 8 avril à 11 H 45.

Face à la scandaleuse intransigeance des responsables de l’Enseignement Supérieur, nous appelons.

Un rassemblement de soutien à 11 H 30
devant le Tribunal Administratif de Paris,
7 rue Jouy 75007 PARIS
Métro Pont Marie

Ce combat exemplaire est le nôtre. Il est celui de tous.

Sachant pouvoir compter sur vous.
Fraternellement.
Jean-Marc CANON
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