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Indigènes de la République

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Message  Kock Mar 7 Juin - 20:23

T'as vraiment pas l'air de comprendre qu'on peut être un grand anti-colonialiste et pourtant dire une grosse connerie !!
Et tu confirmes bien que la lutte de classes en est une parmi d'autres et qu'on se demande ce que tu fous sur ce forum !

Kock

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Message  yasujiro Mar 7 Juin - 21:26

Kock a écrit:Quand Césaire dit une connerie, il faut dire "amen" !! Pauvre MO2014 qui a besoin de béquilles pour penser, en plus de façon complètement fausse ! Pour lui, la lutte de classes c'est vraiment secondaire, seule la couleur de peau emporte le morceau !
Pauvre Césaire, surtout... Tu n'as décidément rien compris aux mouvements décoloniaux.

yasujiro

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Message  Lorry Mar 7 Juin - 21:49

Kock a écrit:Quand Césaire dit une connerie, il faut dire "amen" !! Pauvre MO2014 qui a besoin de béquilles pour penser, en plus de façon complètement fausse ! Pour lui, la lutte de classes c'est vraiment secondaire, seule la couleur de peau emporte le morceau !

Que Césaire ne soit pas un marxiste et encore moins un marxiste révolutionnaire, on ne peut pas en douter, ce qui ne retire rien à la qualité de ses engagements et combats.

Césaire est un grand poète. Mais il joua aussi un rôle politique non négligeable en Martinique. Il s’est engagé, il a pris parti. Et à ce titre il a joué un certain rôle auprès des masses populaires de la Martinique. Pour des militants de la classe ouvrière, il n’est donc pas indifférent de déterminer quel fut ce rôle en fonction des intérêts des travailleurs.

Césaire comme bon nombre d’intellectuels adhéra très tôt au Parti Communiste martiniquais. C’est en tant que membre du Parti communiste martiniquais qu’il fut élu maire de Fort de France et député dès 1945. En 1956, il se sépara du PCM et aussi du PCF. Il créa le PPM (parti progressiste martiniquais)en mars 1958. C’est sous l’étiquette PPM qu’il fut alors pendant prés de 35 ans élu député et maire de la ville de Fort de France. Il fut proche des socialistes français. Et même avec quelques variantes c’est toujours la politique du Parti socialiste français qu’il soutint tout au long de sa carrière politique. Césaire était donc du côté d’un des grands pôles politiques de la bourgeoisie française. Et à ce titre il aura contribué à enchaîner une bonne partie de la population aux illusions semées par cette gauche. Faire croire aux travailleurs que leur sort allait changer en votant à gauche, c’est là tout le travail des politiciens du PS pour parvenir au pouvoir et aux postes quitte ensuite à décevoir la population. Césaire fut de ceux là.
Fort de son charisme, fort de son image de défenseur de la dignité noire, lui et son appareil politique du PPM enchaînèrent une bonne fraction de travailleurs et de la population aux illusions de la gauche en un avenir meilleur. Ils servirent de soupape de sûreté, de garants de la paix sociale aux différents gouvernements de gauche de 81 à 2002 (en dehors des périodes de cohabitation)qui pourtant menaient une politique de soutien au grand patronat et d’austérité pour les travailleurs. Pour ne pas mécontenter cette gauche Césaire mit en place le «moratoire» sur la question du statut.

LA NÉGRITUDE AU SERVICE DU STATU QUO SOCIAL

Certes l’un des grands mérites d’Aimé Césaire est d’avoir dénoncé le colonialisme et ses méfaits dans de nombreux écrits, articles, discours. Et il le fit à travers une œuvre poétique et un theâtre d’une immense qualité reconnue mondialement. Mais dénoncer le colonialisme et revendiquer la dignité de la race noire n’étaient que dénonciations de certains aspects du système capitaliste mais pas la remise en cause de ce système. Toute une génération d’intellectuels noirs colonisés a surfé sur ces thèmes anti colonialistes au moment même où les sentiments d’oppression raciale et coloniale s’exprimaient dans les colonies. Des années 30 aux années 60, portée par plusieurs vagues successives de contestation de l’ordre colonial, une élite intellectuelle noire surgit et fut propulsée peu à peu aux postes de direction en Afrique, aux Antilles. Soit elle fut mise en place par l’administration française elle-même, soit elle se fit elle-même une place à la faveur des indépendances et des mouvements de décolonisation. C’est dans ce contexte mondial là que des hommes comme Aimé Césaire furent portés à la députation. Césaire bénéficia en plus de l’influence du Parti Communiste Martiniquais très ancré à l’époque dans la classe ouvrière. Le PPM devait hériter pendant longtemps d’une partie de cette implantation au sein des masses pauvres. Et c’est tout naturellement que le fondateur du mouvement de «la négritude» bénéficia politiquement du désir d’émancipation coloniale et sociale de la masse des travailleurs noirs, ayant souffert depuis des décennies non seulement de l’esclavage mais de la discrimination coloniale et raciale. Mais Césaire ne représente qu’une partie des aspirations des masses noires pauvres. Noir et chantre de la négritude il représente les Noirs, mais il ne représente pas forcément les intérêts de classe des travailleurs noirs et des noirs pauvres. Ces derniers aspiraient au changement social profond. Ils n’eurent que des miettes, des succédanés. Tout comme les socialistes français, ou même beaucoup d’hommes politiques de droite, Césaire s’attaqua certes à gommer certaines inégalités les plus criantes, à sortir les gens du trop criant manque d’hygiène, du manque d’eau, d’électricité, d’habitat insalubre. Mais il ne devait jamais remettre en cause fondamentalement l’ordre des gros possédants békés et autres capitalistes sur l’exploitation des travailleurs et des pauvres. C’est en ce sens que l’action politique de Césaire s’est cantonnée aux limites de la politique bourgeoise. C’est aussi ce raisonnement qui permet de comprendre l’apparente contradiction entre la violence, la révolte de Césaire dans son œuvre littéraire et l’extrême modération de ses propos et actes politiques. Certains comme Raphaël Confiant y ont vu une «traversée paradoxale du siècle». Mais, de paradoxe il n’y en eut pas. Au contraire tout fut lié.

Lorry

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Message  MO2014 Mar 7 Juin - 22:38



et un extrait du livre de Saïd Bouamama
http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=180#chap-004

MO2014

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Message  verié2 Mer 8 Juin - 10:18

l’apparente contradiction entre la violence, la révolte de Césaire dans son œuvre littéraire et l’extrême modération de ses propos et actes politiques
C'est une "apparente contradiction" assez fréquente chez les écrivains dits "de gauche"...
Lorry
Que Césaire ne soit pas un marxiste et encore moins un marxiste révolutionnaire
Euh... On ne peut être marxiste sans être révolutionnaire. On peut certes emprunter certaines méthodes d'analyse, certains concepts au marxisme etc, mais quand ça s'arrête à la nécessité de détruire l'Etat bourgeois pour établir la dictature du prolétariat, on n'est tout simplement pas marxiste...

verié2

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Message  Byrrh Mer 8 Juin - 11:31

verié2 a écrit:
MO2014
Et oui,  il faut aussi chercher le petit macho qui est en nous, le petit raciste, le petit réformiste, le petit bourgeois, ... qui est en nous car le patriarcat, le racisme, l'exploitation, ... sont systémiques. Ce ne sont pas les fanfaronnades et les récitations d'un auto déclaré marxiste qui nous émanciperons de ce travail de réflexion et de remise en question.
Il me semble que tu tombes là dans le "psychologisme", à savoir que l'origine des phénomènes sociaux serait à rechercher dans les psychologies individuelles. Même s'il faut tenir compte de ces psychologies, elles ne permettent rien d'expliquer en elles-mêmes. Sinon comment comprendre qu'une population comportant le même pourcentage de machos, de racistes, de gens imprégnés de préjugés religieux soit capable dans une période de se lancer dans l'action révolutionnaire et dans une autre de soutenir un dictateur facho et ses exactions racistes ? En mai 68 par exemple, les gens n'avaient pas moins de préjugés racistes, religieux, sexistes, homophobes etc qu'aujourd'hui, ils en avaient même sans doute davantage. C'est dans la lutte que ces préjugés reculent, par grâce à des introspections pour rechercher le "petit Hitler qui sommeille en nous"...
Cette remarque de Verié est judicieuse. Dans les masses (et dans chaque individu qui les compose), il faut toujours s'efforcer d'entrevoir les potentialités qui existent, leur capacité à changer la société tout en se changeant elles-mêmes (et pourtant, vu ce que me font subir certains de mes voisins d'immeuble, qui sont objectivement de bons gros cas sociaux, il faut parfois vraiment "avoir la foi"...). Rares sont les individus qui ne sont pas affligés de telle ou telle idée réactionnaire, de tel ou tel comportement antisocial, individualiste ; mais les communistes ne peuvent pas se payer le luxe de sélectionner radicalement celles et ceux à qui ils s'adressent : si la révolution ne sera pas l’œuvre du prolétariat dans sa totalité, elle ne le sera pas non plus d'une poignée d'individus "éclairés". Quand on a compris ça, on arrête de faire le dégoûté ou l'aigri, et on persévère.

Byrrh

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Message  Lorry Mer 8 Juin - 11:45

verié2 a écrit:
l’apparente contradiction entre la violence, la révolte de Césaire dans son œuvre littéraire et l’extrême modération de ses propos et actes politiques
C'est une "apparente contradiction" assez fréquente chez les écrivains dits "de gauche"...
Lorry
Que Césaire ne soit pas un marxiste et encore moins un marxiste révolutionnaire
Euh... On ne peut être marxiste sans être révolutionnaire. On peut certes emprunter certaines méthodes d'analyse, certains concepts au marxisme etc, mais quand ça s'arrête à la nécessité de détruire l'Etat bourgeois pour établir la dictature du prolétariat, on n'est tout simplement pas marxiste...

Parfaitement d'accord sur le fond...Mais si depuis des décennies, de nombreux groupes et militants se définissent (ou sont définis) comme "marxistes révolutionnaires", c'est que le qualificatif "marxiste" a été de multiples fois dévoyé par quantité de réformistes plus ou moins radicaux, et que la précision peut paraitre utile. Même aujourd'hui, il reste quelques intellectuels de gauche qui se disent marxistes sans que ça signifie pour eux la volonté de détruire le capitalisme et son appareil d'état...

Lorry

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Message  MO2014 Mer 8 Juin - 15:11

Et si le racisme n’était pas qu’une diversion ?
Publié le 17 mai 2016 par Atman Zerkaoui, membre du PIR

Parmi les diverses manières d’envisager le racisme, il en est une bien curieuse, et dont l’influence ne cesse pourtant de s’étendre jusque dans les milieux indigènes : la fameuse « théorie de la diversion ». Selon celle-ci, le racisme serait un produit politique inventé de toutes pièces par les gouvernements successifs afin de détourner l’opinion publique des « vrais problèmes » qui les affecte

C’est d’ailleurs en son nom qu’il est devenu bien aisé d’interpeller chaque Noir, musulman et/ou arabe qui veut lutter contre le racisme en toute autonomie, pour lui reprocher de « jouer le jeu » de l’ennemi. Mélenchon n’a-t-il pas expliqué que les émeutiers d’Amiens Nord n’étaient que les bouffons et les larbins du capitalisme ?

Hélas, cette rengaine a la vie longue et bon nombre d’indigènes la reprennent, assurés ainsi du soutien à gauche de leurs alliés blancs. Certes, il arrive que le racisme soit effectivement instrumentalisé comme une diversion, mais même lorsqu’il l’est, il ne peut jamais s’y réduire. Si cette instrumentalisation fonctionne, c’est précisément parce qu’elle repose sur une réalité sociale du racisme qui a sa propre logique et ses propres mécanismes. La diversion ne fonctionne uniquement parce qu’il y a des intérêts en jeu. On attire pas les mouches avec du vinaigre.

Oserions-nous prétendre devant des Musulmans, traqués, harcelés, perquisitionnés par l’État que l’islamophobie qu’ils subissent n’est qu’un « faux problème », monté pour diviser les mouvements sociaux ? Aux femmes portant un hijab que leur exclusion de l’Éducation nationale n’est qu’un « leurre » pour éviter d’avoir à parler du chômage ? Aux Noirs que les contrôles au faciès, les discriminations à l’emploi et au logement qu’ils jalonnent leur quotidien ne sont que des trompe-l’œil stratégiques sournoisement élaborés par un Malin Capital ?

Par ailleurs, limiter la compréhension de l’islamophobie à une simple diversion revient à lui attribuer un caractère accidentel et spontanéiste. L’État est islamophobe comme il aurait pu être autre chose. La spécificité du racisme utilisé a peu d’importance – c’est celui qui se trouvait alors en magasin – puisque ce qui compte c’est le but poursuivi : diviser l’opposition.

N’en déplaise aux chantres des « unions » de tout genre, l’islamophobie, comme la négrophobie ou la rromophobie, est un problème en soit. Ce qui signifie qu’il doit donner lieu à une lutte spécifique qui n’a pas à être subordonnée aux luttes sociales jugées plus réelles par ceux qui n’ont pas à subir le racisme. D’ailleurs, c’est peut-être la clé pour comprendre le succès de cette rhétorique. Que font les Blancs qui appellent à subsumer la question raciale sous la lutte des classes si ce n’est garantir leur leadership sur le terrain de luttes et empêcher l’autonomie organisationnelle des milieux de l’immigration ?

Et si parler du racisme comme une diversion était la vraie diversion pour ne pas parler du racisme ? Dire que le racisme est principalement une diversion, c’est aussi dire qu’il ne faut pas se diviser. Mais une division entre qui et qui ? Entre blancs et indigènes ? Certainement pas ! On ne se divise pas avec des personnes à qui on répète depuis plus de 40 ans, comme une boite vocale, « veuillez patienter ». Ce n’est pas une division car, en agissant ainsi, la gauche blanche signifie précisément le refus de l’union égalitaire entre blanc/non-blanc au profit de l’union des blancs de gauche entre eux. La seule division qui est réellement crainte, c’est la division des blancs entre eux. Quand des blancs disent que le racisme est avant tout une division, ils disent qu’à l’union entre non-blancs et blancs, ils préfèrent la cohésion entre blancs qui est mise en péril par la montée de la puissance indigène.

Que dire alors ?

Un autre discours est possible. Dire qu’un État qui se radicalise par le racisme, peut finir par se radicaliser également dans son entreprise de casse sociale, qu’un État affaibli sur la question de la race, le sera aussi sur la répression sociale des classes inférieures. Autrement dit, reconnaître la dignité de la lutte antiraciste.
Atman Zerkaoui, membre du PIR
http://indigenes-republique.fr/et-si-le-racisme-netait-pas-quune-diversion/

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Message  Lorry Mer 8 Juin - 20:53

Quand des blancs disent que le racisme est avant tout une division, ils disent qu’à l’union entre non-blancs et blancs, ils préfèrent la cohésion entre blancs qui est mise en péril par la montée de la puissance indigène.

C'est vrai, tout le monde tremble devant 'la montée de la puissance indigène".

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Message  MO2014 Mer 8 Juin - 20:57

Toujours autant d'actualité :


Lorry ex hadrien, ex vals, ex ... et sans doute futur ex car c'est un spécialiste de l'injure publique cause de ses bannisements successifs du forum, nous explique qu'il ne faut pas avoir peur d'Houria Bouteldja car son influence serait exagérée selon lui.
Mais au fait, que fait hadrien/Lorry sur le forum ? Quelle est sa contribution ? Participe-t-il à différents fils de discussion ? Publie-t-ils des textes de référence ou de réflexion ? ...
Makach, que dalle !
Il réserve la  totalité de ses posts aux fils du PIR et au fil sur l'islamophobie  (il suffit de faire une recherche rapide sur l'ensemble de ses post pour le prouver).
Alors, pour quelqu'un qui n'a pas peur Shocked, il a en tout cas, une obsession unique et récurrente : dénigrer, calomnier et injurier le PIR, les organisations décoloniales et ses militantes et militants. Souffre -t-il d'un toc ? Est-il un adorateur du journal Marianne, ou de Guénolé, un membre de Riposte Laïque ou un laïciste de LO... ? Nous ne le saurons jamais. Mais une chose est sure : c'est qu'il est là uniquement pour pourrir et empêcher tout débat sur les revendications et luttes décoloniales.

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Message  Lorry Mer 8 Juin - 21:01

C'est vrai, tout le monde tremble devant 'la montée de la puissance indigène".

Même pas peur. Very Happy

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Message  MO2014 Sam 11 Juin - 14:19

De l’oppression du peuple palestinien en général et d’un tweet en particulier
Publié le 11 juin 2016 par Aya Ramadan, membre du PIR

Mercredi soir, deux Palestiniens ouvrent le feu dans un quartier de Tel-Aviv près du ministère de la défense. Très vite, cette fusillade est relayée par les réseaux sociaux palestiniens et arabes et qualifiée d’« opération du ramadan », avec comme hashtag « l’intifada continue ».

Militante arabe de nationalité française, anticoloniale, je suis active dans le réseau de solidarité avec la cause palestinienne en France depuis une dizaine d’années. Je fais partie de ceux qui remettent en question l’idéologie sioniste comme projet de colonisation de la Palestine.

Par le tweet qui m’est reproché, j’exprime mon soutien à la résistance du peuple palestinien. C’est l’oppresseur qui détermine les formes de violence utilisées par l’opprimé. Et c’est dans ce cadre que je soutiens toutes les formes de résistance du colonisé contre le colonisateur. L’opération de Tel-Aviv est un moyen d’exister politiquement pour les Palestiniens, de montrer au monde que l’intifada n’est pas finie, et que la résistance continue tant que l’occupation, la colonisation, la situation d’apartheid, les emprisonnements massifs et arbitraires, le blocus de Gaza, la spoliation des terres, les destructions de maisons, l’humiliation des hommes, des femmes et des enfants et les crimes de guerre persisteront. Ma prise de position aurait été la même au moment des révoltes d’esclaves du temps de la traite transatlantique ou bien des guerres de libération nationale, par exemple en Algérie, au Vietnam ou au Cameroun. Pour autant, ce positionnement politique n’induit en rien le fait de se réjouir de la mort de civils. La mort d’êtres humains est toujours source de tristesse et dans ce cas la responsabilité de ces décès incombe à l’État colonial israélien et à son gouvernement actuel, comme l’a reconnu le maire de Tel-Aviv.

Pour en revenir à la polémique suscitée par mon tweet, elle s’inscrit dans un contexte français bien spécifique, celui de l’état d’urgence toujours en cours. Cela fait trois mois environ que mon organisation politique, le PIR – Parti des Indigènes de la République – subit des attaques orchestrées par l’État français. Celles-ci sont portées entre autres par Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA) et ses relais l’UEJF, SOS Racisme et la LICRA. Ces derniers prétendent agir au nom de l’antiracisme et de la lutte contre le terrorisme mais, en fait, ils ont pour objectif d’assimiler la lutte de libération palestinienne au terrorisme qui touche l’Europe, de briser l’antiracisme politique et d’empêcher le développement de BDS en France. Cette campagne est la cible privilégiée de l’État français qui, en accord avec Israël, cherche à l’amalgamer avec l’antisémitisme pour la criminaliser. En effet, la France est le seul pays au monde se réclamant de valeurs démocratiques qui traîne devant ses tribunaux des militants qui appellent au boycott, lequel est un outil historiquement lié aux luttes de libération, du mouvement des droits civiques aux États-Unis jusqu’à l’Afrique du sud en passant par l’Inde.

L’obscénité est à son comble quand on sait que les mêmes, qui jettent l’anathème sur la militante que je suis, feignent de verser une larme sur la dépouille de Mohamed Ali tout en pourchassant tous ceux qui, bien vivants, partagent et font vivre ses idées.

Je rejette donc toutes les accusations qui sont portées à mon encontre. Ma position est anticoloniale et consiste donc à soutenir la résistance des peuples contre le colonialisme.

Aya Ramadan, membre du PIR

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Message  verié2 Sam 11 Juin - 15:16

Il y a évidemment deux poids deux mesures dans les condamnations médiatiques et politiciennes. L'attentat de Tel Aviv relève du terrorisme aveugle... artisanal, alors que les bombardements de Gaza par des missiles et des bombes au phosphore relèvent du terrorisme... industriel. Mais un crime ne peut en justifier un autre, car leur morale - celle des impérialistes et des capitalistes - n'est pas la notre.

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Message  Toussaint Sam 11 Juin - 23:44

Un excellent texte de Tévanian.
A souligner que l'imaginaire raciste républicain imprègne de façon indélébile les imaginaires et conceptions, actions et éructations d'une bonne partie de ceux qui se disent marxistes-révolutionnaires et ne sont ni l'un, ni l'autre.
Mais français blancs et républicains, oui...



La racaille, l’islamiste, le revanchard et le censeur

Visite guidée dans l’imaginaire raciste républicain

par Pierre Tevanian
10 juin 2016



Le texte qui suit propose, sous forme de typologie, une rapide traversée de l’imaginaire raciste républicain, tel qu’il se déploie depuis près de deux décennies, et aujourd’hui plus que jamais, dans la classe politique, les grands médias, les cafés du commerce et les dîners en ville. On y croise différents stéréotypes, différents personnages correspondant aux différents registres du racisme respectable [1].





Les discours pseudo-sécuritaires, pseudo-féministes, pseudo-laïques et pseudo-libertaires qui véhiculent, sous une forme respectable et distinguée, le mépris et le rejet des populations issues de l’immigration post-coloniale et / ou de culture musulmane, construisent différentes figures-repoussoir – essentiellement quatre : la racaille, l’islamiste, le revenchard et le censeur.

Racailles et sociologues

Sur la scène « sécuritaire » et « féministe », tout d’abord, émerge la figure de la « racaille ». La racaille, c’est le « délinquant » et plus largement le « jeune de banlieue » d’origine populaire, immigrée et/ou post-coloniale qui, comme le résume bien Alain Finkielkraut, écoute du rap, porte une casquette à l’envers et « parle une langue dévastée ». La capuche peut à l’occasion remplacer la casquette, mais une chose ne change pas : la « racaille » porte en elle la violence, sous diverses formes : la délinquance crapuleuse, la violence sexiste et raciste (notamment anti-juive, et anti-française ou « anti-blancs ») et l’atteinte à « l’ordre public ».

À cette première figure vient s’ajouter, dans la dramaturgie raciste-républicaine, une série de « complices » : la famille « laxiste » et « démissionnaire » (et notamment la mère arabe trop « maternante » et « protectrice »), et l’Institution elle aussi démissionnaire, laxiste et trop « maternante ». Du professeur à l’éducateur spécialisé, tous font preuve, nous dit-on, d’une indulgence coupable, qui leur est inspirée par le « mauvais génie » par excellence : le sociologue [2].

Islamistes et islamogauchistes

Sur la scène « laïque » s’agitent d’autres personnages, tout aussi patibulaires : les « islamistes ». Le terme n’a pas de sens précis : dans ses usages dominants en tout cas, il ne signifie rien d’autre que « mauvais musulman », c’est-à-dire musulman ostensible et indocile. Ce ne sont en effet pas les musulmans les plus réactionnaires qui sont le plus stigmatisés comme « islamistes », du moins pas nécessairement : un musulman progressiste (sur les questions sociales, sur l’égalité hommes-femmes, sur la laïcité) mais indocile face aux injonctions de l’État français sera davantage « islamiste » qu’un musulman réactionnaire mais docile [3]

Dans la famille islamiste, le raciste républicain choisit le plus souvent la fille – voilée, bien entendu – comme objet de peur ou de haine. Mais ce personnage étrange et fascinant de « la voilée », à la fois coupable et victime, libre et aliéné [4], ne va pas sans son mentor, reconnaissable lui aussi à un attribut « ostensible » : la barbe. On le nommera donc, en bonne logique, le « barbu ».

L’incarnation la plus parfaite du mentor barbu est bien évidemment Tariq Ramadan, qui est devenu, à force de quolibets, de gloses et d’affabulations, un véritable personnage de légende [5]. Il est d’ailleurs significatif que Tariq Ramadan ait tenu, au cour des années 2003-2007, le même rôle dans l’imaginaire des news-magazines que Pierre Bourdieu pendant la période précédente (1995-2002) : celui du « Grand Méchant Intellectuel » dont on redoute les « réseaux » hyper-puissants et les « projets politiques » obscurs et « totalitaires ». À chaque époque son « démon » : à l’ère dite « sécuritaire », l’ennemi est le sociologue, avec sa « culture du soupçon » (à l’égard des puissants) et « de l’excuse » (à l’égard des dominés), tandis qu’à l’ère dite « laïque », l’ennemi est le philosophe musulman, son « double discours » et son « intégrisme à visage humain ».

Mais de même que la racaille ne saurait exister sans le sociologue angélique et l’institution démissionnaire, de même le barbu, la voilée et le Lider maximo  Tariq Ramadan ne seraient rien – ou pas grand-chose – s’ils ne bénéficiaient pas d’une complicité française, blanche, républicaine et laïque : celle des fameux « islamo-gauchistes » qui leur servent de cautions ou d’« idiots utiles ». La signification du terme « islamo-gauchiste » est tout aussi confuse que celle du mot « islamiste », mais après dépouillement et croisement d’une série de citations, il ressort qu’un islamo-gauchiste peut être :

- un non-musulman qui s’oppose à la loi anti-voile

- un non-musulman qui peut croiser Tariq Ramadan sans avoir, comme Julien Dray, l’envie de lui « mettre le poing dans la gueule » [6]

- un non-musulman qui considère que l’islamophobie existe, qu’elle est un racisme, et qu’il faut donc la combattre [7].

Voilées, barbus et islamo-gauchistes affrontent donc les « vrais laïcs » (titre que s’auto-décernent les prohibitionnistes) et les « musulmans modérés » (incarnés par le très médiatique Mufti de Marseille, Soheib Bencheikh, ou l’incontournable ex-présidente des Ni putes ni soumises,Fadela Amara, qui ne manque pas une occasion de se revendiquer « musulmane-pratiquante-mais-opposée-au-voile »), tandis que la racaille encapuchonnée et les sociologues patentés affrontent les « intégrés » (incarnés par Malek Boutih au Parti Socialiste, et Rachid Kaci à droite), demandeurs de « fermeté » contre « la racaille ».

Revanchards et repentants

Sur la troisième scène, la scène « mémorielle », s’agitent le « revanchard » et le « repentant ». Le « revanchard » est le descendant d’esclaves ou de colonisés qui a le culôt de demander des comptes à la République et l’idée incongrue d’établir des rapports entre l’oppression passée et l’oppression présente. Face à cette outrecuidance, le raciste républicain sort de ses gonds. Il ne fait pas de détails : il assimile par exemple les provocations plus que douteuses de Dieudonné et la démarche politique des Indigènes de la République. Les problèmes politiques soulevés sont esquivés, au profit d’une approche psychologisante  et  pathologisante (« mal-être noir », « mal-être arabe », « blessures du passé » et autres « plaies mal cicatrisées ») ou moralisante  et  accusatrice (« concurrence des victimes », « guerre des mémoires », « banalisation de la Shoah »). Bref : l’activiste qui demande des comptes à la République est renvoyé, comme l’ont toujours été toutes les luttes d’émancipation, du côté du ressentiment.

Au regard de l’orthodoxie raciste-républicaine, l’activiste revanchard est triplement fautif :

- Il s’offense d’abord lui-même, en se complaisant dans la « victimisation » au lieu de « positiver » et de chercher dans son for intérieur les causes de ses échecs et la « volonté » qui permet de les transcender.

- Il offense ensuite les autres « communautés », en attisant la « concurrence des victimes », premier pas vers la « guerre civile » ou la « guerre ethnique ». Il offense plus particulièrement les Juifs, en remettant en cause, par ses « revendications mémorielles » exorbitantes, l’« unicité de la Shoah », et en « banalisant » ainsi cette dernière.

- Il offense enfin la majorité des Français dits « de souche » ou « autochtones » – en d’autres termes : les Blancs – en les culpabilisant alors qu’ils ne sont pour rien dans les méfaits de leurs grands-parents et arrière-grands-parents, et en détruisant leurs idoles à coups de jugements aussi « excessifs » qu’« anachroniques » : les philosophes des Lumières et les Révolutionnaires complaisants avec la traite des Noirs, Napoléon qui rétablit l’esclavage, Jules Ferry qui professe l’inégalité des races et préconise la colonisation…

Là encore, le Noir et l’Arabe revanchards ne marchent pas sans leur double : le « repentant », le Blanc complexé, qui reste enfermé dans la « mauvaise conscience » et encourage par son indulgence coupable le Noir et l’Arabe à persévérer dans le ressentiment et l’outrecuidance mémorielle.

À ce double enfermement – dans la « culpabilisation » du blanc et la « victimisation » du non-blanc – s’oppose une « positive attitude » : le regard « objectif » qui, en toutes occasions, y compris face au passé colonial et esclavagiste, sait « raison garder » et voir « du bon et du mauvais partout », « du blanc et du noir » et « des responsabilités partagées ». On aura reconnu la figure de « l’historien », sacralisée et opposée à celle, forcément mauvaise, de « la mémoire », qu’incarnent les militants associatifs noirs et arabes. Mais l’historien valorisé n’est pas n’importe quel historien : on encensera de préférence un Olivier Pétré-Grenouilleau, qui libère l’Europe de son « fardeau » en répétant à l’envi qu’il y a eu aussi une traite arabe et une traite africaine [8].

Enfin, un ultime personnage vient prêter main forte à « l’historien » : c’est le « bon descendant de victimes ». Des figures médiatiques comme Max Gallo, Alain Finkielkraut ou Jean Daniel ne manquent pas une occasion de mettre en avant leurs origines immigrées, et de souligner qu’ils ont toujours su, eux, contrairement à « certaines minorités ethniques d’aujourd’hui » [9], manifester à la République la gratitude qui s’impose. Des « bons noirs » et des « bons arabes », comme Gaston Kelman, Fadela Amara ou le rappeur Abdelmalik, se joignent au concert en nous expliquant eux aussi qu’il faut savoir tourner la page, et qu’il est inutile, absurde, voire scandaleux de s’inscrire aujourd’hui dans la filiation de ses ancêtres esclaves ou colonisés [10].

Censeurs et fanatiques

Sur la scène « culturelle », « littéraire » ou « intellectuelle », pour finir, s’opposent les « voltairiens », vaillants défenseurs d’une liberté d’expression illimitée, et les « censeurs » qui, par fanatisme et intolérance, ou par lâcheté face aux menaces des fanatiques, voudraient rétablir l’« Inquisition », relancer une « chasse aux sorcières » et instaurer une « dictature du politiquement correct » – en interdisant par exemple de dire, sous forme de courageux « coups de gueule », d’amusante « caricature » ou d’éloquente tribune, que tous les musulmans sont des arriérés, des pervers ou des terroristes en puissance [11].


P.-S.


Retour sur Terre

Pendant que sur ces différentes scènes se jouent de fausses tragédies et de fausses épopées (la « reconquête des territoires perdus de la république », la « révolte des filles des quartiers contre les traditions patriarcales », le « bras de fer entre la République laïque et l’intégrisme », la « défense de la cohésion nationale contre la guerre des mémoires » et la « défense de la liberté d’expression face au fanatisme religieux »), la réalité vécue des étrangers, des immigrés et des Français-e-s issu-e-s de l’immigration et de la colonisation suit un tout autre cours – beaucoup plus trivial, mais aussi beaucoup plus grave.

Qu’on en juge. Dans un livre paru en 2002 [12], j’évoquais les problèmes suivants : les lois limitant le droit à l’entrée et au séjour des étrangers, le démantèlement du droit d’asile, la double peine, les offensives « sécuritaires » des « nationaux-républicains » (promotion de la « tolérance zéro », de l’enfermement des mineurs et de la pénalisation des parents de « délinquants »), la violence et l’impunité policières, les exclusions illégales d’élèves portant le foulard, le caractère systémique des discriminations racistes (à l’embauche, dans l’emploi, au logement), le caractère légal des discriminations xénophobes (plus de 6 millions d’emplois réservés en France aux ressortissants de l’Union européenne), le refoulement du passé colonial et de ses effets contemporains. Cinq ans plus tard, qu’en est-il sur ces différents plans ?

Sur l’entrée et le séjour des étrangers et le droit d’asile, la situation s’est nettement aggravée, du fait des lois Sarkozy de 2003 et 2006. Sur la double peine, on n’observe qu’un très léger « mieux » (la réforme Sarkozy de 2003, qui maintient le principe de la « peine complémentaire » d’expulsion et d’interdiction du territoire, mais crée quelques nouvelles catégories d’étrangers « protégés »). Sur le terrain « sécuritaire », la régression est gravissime : mise en pratique de la « tolérance zéro », de l’enfermement des mineurs et de la pénalisation des parents (Lois Perben 1 et 2, Lois Sarkozy de 2002 et 2006) [13].

Sur la violence et l’impunité policière, aucun changement décisif n’est observable – si ce n’est, au niveau du débat public, une très légère levée du tabou, à mettre au crédit des révoltes de novembre 2005. Si bien qu’en février 2007, pour la première fois, la candidate socialiste à l’élection présidentielle a évoqué dans son discours d’investiture le problème des « contrôles d’identité à répétition ». Mais il reste à traiter vraiment  le problème, sans occulter les formes moins quotidiennes de la violence policière : les coups et blessures et les homicides.

Pour les adolescentes voilées, la situation s’est dramatiquement dégradée : une loi (la loi du 15 mars 2004) les oblige désormais à se découvrir, sous peine d’exclusion définitive. Et plus largement, la confusion et la violence des discours « anti-voile » qui ont proliféré en 2003 et 2004 ont provoqué une vague d’agressions et de discriminations contre les femmes voilées, en particulier dans le monde professionnel, dans les administrations et sur la voie publique [14].

Sur les discriminations racistes, on peut constater un progrès incontestable en termes de reconnaissance, de levée du tabou, d’émergence du problème dans le débat public (un progrès qu’incarne la création, en décembre 2004, de la HALDE : Haute autorité de lutte contre le discriminations et pour l’égalité), mais aucun changement notable en termes d’action publique – et toujours très peu de condamnations en justice. Quant aux discriminations légales, elles perdurent sans même que cela fasse débat : sur les six millions d’emplois réservés, seuls 45 000 emplois, ceux de la RATP, ont été ouverts en 2002 à toutes les nationalités. Et lors de la dernière élection présidentielle, aucun candidat n’a fait campagne sur le sujet.

Quant au passé colonial, les dernières années ont vu s’opérer une incontestable levée du tabou, arrachée par la société civile à une classe dirigeante « bloquée » sur la question – cf. par exemple la « loi du 23 février 2005 et l’intense campagne sur le « refus de la repentance » lancée à l’automne 2006 [15].

Enfin, le consensus gauche-droite et le matraquage médiatique autour des combats pseudo-sécuritaire, pseudo-féministe, pseudo-laïque, pseudo-mémoriel et pseudo-libertaire ont eu pour effet d’ouvrir un « boulevard » électoral au candidat Nicolas Sarkozy, qui a fait de toutes ces métaphores du racisme l’axe principal de sa campagne en 2007, à égalité avec le démagogique « travailler plus pour gagner plus ». Le triomphe électoral de ce candidat, et plus encore la politiques criminelle menée son ministre Brice Hortefeux dans le cadre du terrifiant « ministère de l’immigration et de l’identité nationale », puis par son double Manuel Valls sous la présidence Hollande, nous ont permis de mesurer, plus encore que jamais, à quel point des jeux de langage peuvent être lourds de conséquences.


Notes


[1] Une version précédente de ce texte est parue dans La république du mépris. Les métamorphoses du racisme dans la France des années Sarkozy, publié en septembre 2007 aux éditions La Découverte.


[2] Cf. la célèbre mise en cause, par Lionel JOSPIN, alors Premier ministre, des « excuses sociologiques ». La mise en accusation de la sociologie est aussi un leitmotiv d’Alain Finkielkraut, ou de Robert Redeker (par exemple dans Le Figaro du 28 novembre 2005, où le philosophe fait de l’influence délétère de la sociologie la cause principale des « émeutes urbaines » !


[3] Cf. Thomas DELTOMBE, L’Islam imaginaire, La Découverte, Paris, 2005. Un autre usage du terme existe toutefois : il existe, essentiellement dans les pays à majorité musulmane, des mouvements politiques qui se qualifient eux-mêmes d’ « islamistes », et qui entendent par là que la référence religieuse musulmane inspire leur programme politique. Ces mouvements ont des sensibilités diverses (ils sont plus ou moins « démocratiques », plus ou moins « progressistes », plus ou moins « modérés »…), comme sont divers les mouvements politiques se réclamant du christianisme (de la gauche radicale à la droite extrême). La sociologie politique la plus rigoureuse utilise donc le terme « islamiste », mais sur un mode qui n’est pas celui de l’injure : c’est une simple catégorie politique, dont on prend la peine de définir la signification et surtout d’étudier le caractère hétérogène et mouvant. Cet usage raisonné du terme « islamiste » est cela dit rarissime dans les discours politiques, les éditoriaux, les débats télévisés ou les repas de famille.


[4] « Aliénée » lorsqu’elle se prévaut de sa liberté de choix pour revendiquer le droit de porter le voile et le droit à la parole, elle devient bizarrement « libre et responsable de son choix » lorsqu’elle refuse d’enlever son voile et se retrouve exclue pour ce motif. La morale est sauve : ce n’est pas la République qui exclut, mais « la voilée » qui « s’est elle même exclue » !


[5] Cf. Aziz ZEMMOURI, Faut-il faire taire Tariq Ramadan ?, Paris, Editions de l’Archipel, 2005


[6] Cf. Collectif Les mots sont importants, « Sexisme d’en haut, sexisme d’en bas »


[7] Des débats interminables, dignes des controverses sur le sexe des anges, ont été nécessaires jusqu’au sein d’une association antiraciste comme le MRAP durant tout l’automne 2004, pour que soit finalement acté, par un vote des adhérents, que l’islamophobie était un racisme et qu’elle entrait à ce titre dans le champ de lutte de l’association. La minorité hostile au combat contre l’islamophobie a toutefois réussi, à force de harcèlement en interne, à rendre ce vote ineffectif en inhibant toute velléité de campagne publique du mouvement sur le thème de l’islamophobie, ou même sur les exclusions d’élèves voilées.


[8] Cf. Marcel DORIGNY, « Les enjeux d’un livre récent. À propos du livre d’Olivier Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières »


[9] Suivant l’élégante formule de Jean Daniel, citée en exergue du chapitre IV. Jean Daniel écrit également : « Naguère [...] les nouveaux citoyens ne songeaient alors ni à affirmer leurs différences (…) ni à brandir leurs “identités meurtrières” et leurs “racines” vindicatives ». Cf. aussi ces incroyables propos tenus en novembre 2005 par Alain Finkielkraut dans le quotidien Haaretz : « Mon père a été déporté de France - ses parents ont été déportés et assassinés à Auschwitz. Mon père est rentré d’Auschwitz en France. Ce pays mérite notre haine : ce qu’il a fait à mes parents était beaucoup plus brutal que ce qu’il a fait aux Africains. Qu’a-t-il fait aux Africains ? Il n’a fait que du bien. Mon père, il l’a mis en enfer pendant cinq ans. Et pourtant, je n’ai jamais été éduqué à haïr. (…) Quel lien y a-t-il entre la misère et le désespoir, et le fait de détruire et de brûler des écoles ? Je pense qu’aucun juif ne ferait une telle chose. ».


[10] Cf., Mona CHOLLET, « Je suis blanche et je n’aime pas les couillonnades »


[11] Cf. P. Tevanian, « La faute à Voltaire ? Quelques conclusions sur le racisme et la liberté d’expression, suite à l’affaire des caricatures de Mahomet et à l’affaire Redeker ».


[12] Pierre TEVANIAN, Le Racisme républicain, L’Esprit frappeur, Pari, 2002


[13] Cf. « Chronique du racisme républicain »


[14] Cf. Ismahane CHOUDER, Malika LATRÈCHE, Pierre TEVANIAN, Les filles voilées parlent, Editions La Fabrique, 2008


[15] Sur tous ces points, cf. . « Chronique du racisme républicain »
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Message  Eleanor Dim 12 Juin - 19:13

Après ce message sidérant d'une "membre du PIR" soutenant des actes de barbarie antisémite, faut-il s'attendre à un communiqué du PIR soutenant la barbarie homophobe à Orlando ?

Eleanor

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http://www.critique-sociale.info/

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Message  MO2014 Dim 12 Juin - 20:47

Eleanor a écrit:Après ce message sidérant d'une "membre du PIR" soutenant des actes de barbarie antisémite, faut-il s'attendre à un communiqué du PIR soutenant la barbarie homophobe à Orlando ?

Non il n'y a aucun soutien à la barbarie le texte d'explication de Aya Ramadan est très clair. Il faut juste le lire pour le constater et arrêter les calomnies racistes et islamophobes :

https://forummarxiste.forum-actif.net/t3823p475-indigenes-de-la-republique#107175

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Message  Lorry Dim 12 Juin - 21:37

Eleanor a écrit:Après ce message sidérant d'une "membre du PIR" soutenant des actes de barbarie antisémite, faut-il s'attendre à un communiqué du PIR soutenant la barbarie homophobe à Orlando ?

Qu'y a-t-il de "sidérant" de la part des gens du PIR ?

Lorry

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Message  gérard menvussa Mer 15 Juin - 10:54

des actes de barbarie antisémite

Que des soi disants "révolutionnaire" reprennent ce genre de saloperie en dit long sur la décomposition entrainée par l'islamophobie rampante d'une partie de la société en occident (et qui affecte dont y compris ceux qui devraient normalement y être le mieux protégé) Tout le monde sait que je n'ai pas un regard béa sur le PIR, ses pompes, ses oeuvres et ses redoutables punchlines... Maintenant laisser déverser ce fleuve de boue nauséabond sans réagir me semble quelque peu représentatif de la triste période que nous vivons...
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Message  MO2014 Jeu 16 Juin - 16:31


Accusés, levez-vous !

Procès du 25 mai : l’antiracisme politique face aux inquisiteurs !

Omar Slaouti, (militant associatif) jouera le procureur général
Nacira Guénif-Souilamas (sociologue), jouera la juge



Procès du 25 mai : Franco Lollia

Franco Lollia pour la Brigade Anti-Négrophobie
devra répondre des accusations de :
> communautarisme, militants radicaux de la cause noire qui ne comprennent rien à l’art et perturbent régulièrement les commémorations de l’abolition de l’esclavage.




Procès du 25 mai : Farah Mederbi




Procès du 25 mai : Wiam Berhouma

Wiam Berhouma, participante à une émission de débats sur France 2
devra répondre des accusations de :
> manque de respect à Finkielkraut, l’un des plus grands intellectuels français et d’opacité sur son passé militant



Procès du 25 mai : Eric Fassin

Éric Fassin, sociologue
devra répondre des accusations de :
> complicité avec ces communautaristes, « traitre à sa race »



Procès du 25 mai : Nargesse Bibimoune

Nargesse Bibimoune, membre du FUIQP et de la MAFED
devra répondre des accusations de :
> marche communautariste durant laquelle les organisatrices ont proféré des slogans douteux et « racialisation » de la lutte contre les violences policières



Procès du 25 mai : Amadou Ka

Amadou Ka, président des Indivisibles
devra répondre des accusations suivantes :
> dénonce régulièrement le racisme de personnalités publiques respectables et au-dessus de tout soupçon, impardonnables pour avoir osé mettre Fourest sur le même plan que Le Pen



Procès du 25 mai : Leyla Larbi

Leyla Larbi, Génération Palestine & Labo Décolonial
devra répondre des accusations suivantes :
> vit dans un passé révolu, se sert de l’antisionisme pour masquer un antisémitisme certain, appel à la discrimination envers un État



Procès du 25 mai : Houria Bouteldja

Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République
devra répondre des accusations de :
> racialisme, « racisme anti-blanc », antisémitisme, misogynie et homophobie



Procès du 25 mai : Saimir Mile

Saimir Mile, la Voix des Rroms
devra répondre des accusations de :
> participation à cette association de malfaiteurs et refus de l’universalisme républicain




Procès du 25 mai : Alain Gresh

Alain Gresh, journaliste
devra s’expliquer sur :
> son amour de Tariq Ramadan



Procès du 25 mai : Emmeline Fagot

Emmeline Fagot, UJFP
devra répondre des accusations de :
> islamo-gauchisme, antisémites dans la haine de soi car antisionistes



Procès du 25 mai : Fania Noël

Fania Noël, co-organisatrice du Camp d’été décolonial
devra répondre des accusations de :
> ségrégation inversée, « racisme anti-blanc », communautarisme, danger pour la démocratie



Procès du 25 mai : Ludivine Bantigny

Ludivine Bantigny, Collectif anti-guerres
devra répondre des accusations de :
> idiote utile, collabos du djihadisme, gauchistes criminels.



Procès du 25 mai : Sihame Assbague

Sihame Assbague, un peu partout
devra répondre des accusations de :
> communautarisme, racisme anti-blanc, arrogance, fait régulièrement le jeu du FN et des extrémistes



Procès du 25 mai : Stathis Kouvélakis

Stathis Kouvélakis, philosophe
devra répondre des accusations de :
> islamo-gauchisme grec qui ne comprend rien à l’universalisme français et ne comprend rien aux bienfaits de l’Europe



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Message  MO2014 Ven 17 Juin - 8:59


Communiqué du FUIQP n° 2 12 juin 2016 Soutien total à Aya Ramadan
12 juin 2016

Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Gilles Clavreul a annoncé son intention de saisir la justice pour « apologie du terrorisme » contre Aya Ramadan, une militante du PIR. Il lui est reproché un message sur son compte Twitter disant « Dignité et fierté ! Bravo aux deux Palestiniens qui ont mené l’opération de résistance à Tel-Aviv ». Le FUIQP apporte son soutien plein et entier à Aya Ramadan dont le seul crime est de soutenir la résistance palestinienne. L’attaque contre Aya n’est qu’un nouvel épisode d’une vaste et longue campagne visant à criminaliser l’antisionisme en France. Le développement d’un vaste mouvement de solidarité dans les quartiers populaires avec la lutte du peuple palestinien depuis les Intifadas fait peur aux défenseurs de l’État sioniste de l’hexagone. Ne pouvant contrecarrer cette prise de conscience massive dans les quartiers populaires, ils veulent tout simplement l’interdire. De l’accusation d’antisémitisme à chaque prise de position antisioniste, à celle « d’apologie du terrorisme » à chaque soutien aux actions de la résistance palestinienne, en passant par les procès intentés contre des militants de la campagne BDS, une même logique se dévoile : celle de la criminalisation de la solidarité anti-coloniale.

Il n’appartient pas au FUIQP de choisir les formes de lutte que doit choisir le peuple palestinien. Celles-ci sont le résultat du contexte et du rapport des forces. Il est en revanche de son droit et de son devoir de les soutenir. Toute l’histoire des luttes anticoloniales démontre que le recourt à la violence par les colonisés n’est que le résultat de la violence du dominant. Elle démontre également que les actes de résistance ont toujours été taxés de « terrorisme » par les mêmes dominants. Les nazis appelaient les résistants des terroristes, l’Etat colonial français appelait les indépendantistes algériens des terroristes et Mandela était lui-même taxé de terroriste par le régime de l’apartheid.

Le délégué interministériel semble n’avoir rien d’autre à faire que de réagir aux réseaux sociaux. Il déclare lui-même avoir saisi le parquet à 42 reprises. Pourtant les discriminations racistes massives et systémiques constituent quotidiennement des ruptures d’égalité qui détruisent les vies de nombreux habitants de l’hexagone. La lutte contre le racisme c’est d’abord et surtout s’attaquer à ces discriminations.

Face à ces attaques nous n’avons qu’une seule arme : la solidarité sans faille. Face à la tentative de criminalisation du soutien à la résistance palestinienne nous ne devons avoir qu’une réponse : renforcer ce soutien.


http://fuiqp.org/communique-du-fuiqp-n-2-12-juin-2016-soutien-total-a-aya-ramadan/


MO2014

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Message  MO2014 Ven 17 Juin - 9:05

Cela devient une obsession du PS et de la droite qui réjouira sans aucun doute quelques uns sur ce forum qui partagent totalement les calomnies de Gilles Clavreul.


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Apologie du terrorisme, racisme anti-Français : faut-il interdire les Indigènes de la République ?

Home FIGARO VOX Vox Politique
Par Eléonore de Vulpillières , Alexandre Devecchio Mis à jour le 16/06/2016 à 19:06 Publié le 16/06/2016 à 11:08

FIGAROVOX/ENTRETIEN EXCLUSIF - Après la diffusion de messages de soutien aux terroristes qui ont tué ces civils israéliens à Tel Aviv, Gilles Clavreul s'interroge sur la dissolution du Parti des Indigènes de la République. Il dénonce la complaisance dont bénéficie ce mouvement de la part de certains élus et médias.
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Gilles Clavreul est délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra).

FIGAROVOX. - Après l'attentat de Tel Aviv le 8 juin [4 Israéliens tués au marché de Sarona], des proches du Parti des Indigènes de la République ont assimilé les terroristes palestiniens à des résistants. Puis ils ont organisé une rupture du jeûne en ce mois de Ramadan, le 11 juin 2016 sur l'esplanade de la Basilique de Saint-Denis avec le soutien de la mairie de Saint-Denis...

Gilles CLAVREUL . - J'ai transmis à la justice ce tweet qui fait l'apologie du terrorisme. Une enquête a été ouverte. Ce tweet intervient dans un contexte de dérive du Parti des Indigènes, dérive sur laquelle j'ai appelé l'attention à plusieurs reprises. Ce tweet glorifiant l'assassinat de civils aurait pu n'être qu'un «dérapage», or il n'en est rien: le PIR a enfoncé le clou en apportant son plein soutien à cette militante. Et en développant cette rhétorique perverse qui sert notamment à ceux qui se prétendent défenseurs de la cause palestinienne: les seules victimes ce sont les Palestiniens qui subissent l'oppression israélienne. Face à cette oppression, il n'y a pas terrorisme mais acte de résistance, de sorte que «la responsabilité de ce décès incombe à l'Etat colonial israélien», écrit l'auteure du tweet sur le site du PIR. On sait la force d'attraction de ce discours violemment antisioniste, qui donne un semblant d'habillage théorique à la haine antisémite. Mais il est troublant de voir que le PIR bénéficie aussi d'une grande mansuétude de la part d'organisations politiques ou associatives, ou encore de personnalités, notamment universitaires, qui signent des manifestes ou partagent la tribune avec lui, encore tout dernièrement à Saint-Denis. Entendent-ils la gravité des propos du PIR? Les approuvent-ils? Je ne sais pas, mais ils leur apportent une forme de caution, de légitimité.

Que peut faire le gouvernement pour lutter contre ce type de discours haineux? Peut-il recourir à des moyens coercitifs?

Les moyens de coercition sont et doivent demeurer de dernier recours. Nous sommes dans un pays de libertés, et ces libertés sont protégées, contrairement à ce que l'on affirme ici et là. Mais en démocratie il y a des lignes rouges: l'appel à la haine, le négationnisme, la discrimination. Et le PIR et ses alliés les franchissent, de plus en plus ouvertement. On me pose d'ailleurs de plus en plus souvent la question de sa dissolution. Nombreux sont les internautes et les militants antiracistes qui sont profondément indignés par les propos qui sont tenus par les Indigènes: soutien à des terroristes, homophobie, antisémitisme, mise en cause d'une France présentée comme un Etat raciste enfermé dans son passé colonialiste. On ne peut rester inerte face à ces accusations haineuses et fausses.

Assemblées générales à Paris VIII ou encore camp d'été «décolonial» interdits aux blancs, propos de Benzema pour qui sa non-sélection à l'Euro de football est due au racisme de Didier Deschamps… Ce discours racialiste se propage-t-il dans la société?

Camp «décolonial», réunions de «non-mixité racisée» à Paris VIII, interdites aux blancs: cela paraît extravagant mais, pour le PIR et ses pseudopodes, la séparation raciale est légitime. Dans sa critique radicale de la société occidentale, le PIR prétend «déconstruire» un système d'oppression vieux de plusieurs siècles, système que les transformations démocratiques n'auraient fait que renforcer en lui donnant un simulacre de légitimité populaire. En déformant et en poussant à l'absurde la critique - elle, parfaitement légitime et nécessaire - de la colonisation et des discriminations, le PIR réduit le champ social à un affrontement entre le «Blanc» qui opprime et «l'Indigène», qui est opprimé. Séparer les races est doublement légitime: pour protéger l'Indigène de la violence du Blanc mais aussi pour éviter le mélange. La question qui se pose est la suivante: jusqu'où faut-il tolérer ce délire? La question mérite d'être posée, y compris bien sûr d'un point de vue juridique.

On comprend pourquoi les partisans de cette rhétorique se soient saisis de «l'affaire Benzema»: il est forcément la victime du système, puisque d'origine maghrébine et de confession musulmane. Tout comme, symétriquement, il est forcément coupable pour l'extrême-droite, pour les mêmes raisons qui plus est: son origine et sa religion! Ainsi une affaire judiciaire d'abord, sportive ensuite, devient un enjeu de lutte idéologique, où les identitaires de tous bords tentent d'attiser les peurs d'une partie de l'opinion.

Les groupes d'extrême droite tels que les identitaires sont classés comme étant infréquentables et parfois dissous. Les Indigènes bénéficient-ils d'une certaine complaisance politique et médiatique?

Des passerelles existent entre les deux camps. Il y a des échanges idéologiques constants entre ces formes de haine, mais aussi des convergences: sur la dénonciation du complot juif, la haine des francs-maçons ou encore l'homophobie. Je renvoie au remarquable ouvrage de Pierre Birnbaum, Sur un nouveau moment antisémite, qui évoque la manifestation «Jour de colère» de janvier 2014. Il faut combattre tous ces groupes avec la même énergie, car l'extrême-droite n'a plus le monopole de la haine et de la division. Donc il n'y a aucune raison pour que le PIR bénéficie d'une quelconque mansuétude. Aucun débordement n'est excusable au nom d'une quelconque oppression. Les Indigènes sont un groupuscule peu représentatif, peu implanté au-delà de ses bases - on peut situer leur épicentre idéologique à la Bourse du Travail de Saint-Denis où le mouvement et les collectifs qui gravitent autour ont l'habitude de se réunir. Mais leur rhétorique essaime au-delà de leurs rangs, en partie grâce à la complaisance de quelques intellectuels et la curiosité malsaine de certains médias.

Existe-t-il du clientélisme des élus locaux de tous bords politiques qui laissent impunis ce type de discours?

Ceux qui jouent le jeu du clientélisme identitaire doivent s'attendre à se trouver un jour ou l'autre battus sur ce terrain: car il y aura toujours un meilleur offreur. Croire qu'un électorat serait captif d'un camp politique est faux. Ce que cherchent les groupes identitaires, c'est la valorisation d'intérêts communautaires. Il n'y a pas de notion politique de droite ou de gauche dans leurs calculs.

Droit de réponse : Dans la première version publiée de l'interview, Gilles Clavreul mettait en cause Bernard Antony, le président de l'Agrif dans les termes suivants: «Sur l'antenne de Radio Courtoisie, on a pu entendre un

panégyrique d'Houria Bouteldja, comparée à Barrès par Bernard Antony». Bernard Antony a fait savoir au FigaroVox que l'extrait cité par Gilles Clavreul était ironique et que son association combattait Le Parti des Indigènes de la République, parti contre lequel il a déposé plusieurs plaintes devant les tribunaux.

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Message  verié2 Ven 17 Juin - 18:42

J'ai déjà, comme d'autres, exprimé mes critiques envers le PIR. Mais il est évident que ce groupe, bien inoffensif en dépit de diatribes parfois incendiaires, pourrait, tout comme quelques personnalités du genre de Tarik Ramadan, faire office de bouc émissaire si le gouvernement décidait d'accentuer la répression. C'est une des raisons pour lesquelles, si on est en droit de le critiquer fermement, ce serait faire le jeu du gouvernement de caractériser le PIR comme "fasciste", "complice des djihadistes" etc.

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Message  MO2014 Ven 24 Juin - 15:59

Qui fait l’apologie du terrorisme ?
Alain Gresh / vendredi 24 juin 2016 /

« Dignité et fierté ! Bravo aux deux Palestiniens qui ont mené l’opération de résistance à Tel-Aviv #Free Palestine. » Le jour de l’attaque menée à Tel-Aviv et qui a fait quatre morts israéliens, une militante du Parti des indigènes de la République (PIR) a publié ce tweet qui a suscité une violente réaction de Gilles Clavreul.

Dans un entretien accordé au Figaro le 16 juin 2016, Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le terrorisme, affirme avoir « transmis à la justice ce tweet qui fait l’apologie du terrorisme. Une enquête a été ouverte ». Et il met en cause « cette rhétorique perverse qui sert notamment à ceux qui se prétendent défenseurs de la cause palestinienne : les seules victimes ce sont les Palestiniens qui subissent l’oppression israélienne. Face à cette oppression, il n’y a pas terrorisme mais acte de résistance, de sorte que “la responsabilité de ce décès incombe à l’Etat colonial israélien”, écrit l’auteure du tweet sur le site du PIR. On sait la force d’attraction de ce discours violemment antisioniste, qui donne un semblant d’habillage théorique à la haine antisémite. »

Gilles Clavreul a raison ! Mais va-t-il assez loin ? Nombre de personnes bien plus importantes que cette militante du PIR ont fait le lien entre la colonisation qui se poursuit et s’étend depuis des décennies et le terrorisme. Je peux lui signaler d’autres coupables, en premier lieu parmi les Israéliens. Ainsi, le quotidien israélien Haaretz du 10 juin a osé publier un éditorial, je dis bien un éditorial : « La seule solution au terrorisme palestinien, c’est la fin de l’occupation ».

Plus préoccupant encore, le maire de Tel-Aviv Ron Huldai a prétendu sans aucune pudeur, comme le signalait le quotidien américainWashington Post, que « l’étincelle de la violence terroriste se trouve dans la poursuite de l’occupation ». Le premier magistrat de la principale ville israélienne a le culot d’affirmer : « quand il n’y a pas de terrorisme, personne ne parle de l’occupation. Personne n’a le cran de faire un pas vers une solution définitive. Cela fait 49 ans que nous vivons l’occupation. »..

Pour Clavreul, tous ces Israéliens sont des antisémites convaincus, des « self-hating jews ». Ils osent prétendre que, quand on vit sous occupation, sans aucun espoir, sans aucune perspective, la violence suit forcément. « Si vous fâchent les signes, combien vous fâcheront les choses signifiées », écrivait joliment Rabelais.

Nelson Mandela, que Gilles Clavreul n’a sans doute jamais lu mais dont je suis convaincu qu’il le cite dans ses conférences sur le racisme comme un « modèle », affirmait dans ses Mémoires : « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’a pas d’autre choix que de répondre par la violence. » Arrêté en 1962 et condamné, Madiba rejeta, à partir de 1985, plusieurs offres de libération en échange de sa renonciation à la violence ; il ne s’y rallia que quand il eut enfin obtenu satisfaction sur un principe fondamental : un homme =une femme = une voix. Et il affirmait, on peut le rappeler : « Que nous ne seront jamais libres tant que les Palestiniens ne seront pas libres. »

Je ne peux, pour ma part, me réjouir d’aucune mort de civils. Et je pense que le tweet tel que formulé par la mitante du PIR reflète une absence d’empathie et aussi un schématisme politique affligeant. Mais je méprise ceux qui ne pleurent que les civils israéliens (ou plus généralement « blancs », occidentaux) et restent muets sur le sort des Palestiniens. Je méprise tous ces responsables, dont le gouvernement français, qui ont soutenu l’attaque de l’armée israélienne contre Gaza à l’été 2014 : si le Hamas et ses alliés doivent être considérés comme des « terroristes » pour avoir tué quelques civils, comment faut-il qualifier l’Etat d’Israël, qui en a massacré, selon les estimations les plus basses — celles de l’armée israélienne elle-même —, entre huit cents et mille, dont plusieurs centaines d’enfants ?

Comment ne pas être outragé de la mansuétude de MM. Hollande, Valls et compagnie à l’égard d’un gouvernement israélien qui tue régulièrement des civils palestiniens et qui vient d’accueillir en son sein, au ministère de la défense (il faudrait plutôt dire de la guerre) israélien d’un raciste d’extrême droite Avigdor Liberman, un homme qu’ils qualifieraient de « fasciste » s’il accédait aux affaires dans n’importe quel pays européen ? On n’a vu aucune réaction face au fait qu’un soldat franco-israélien ait assassiné de sang froid un Palestinien désarmé et le gouvernement est étrangement silencieux à l’égard de tous ces franco-israéliens qui font leur service militaire dans les territoires occupés, au mépris de la loi internationale, et participent à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Il fut un temps, pas si lointain, où les socialistes « pacifiaient » l’Algérie à coup de ratonnades et de gégène, d’interdiction de manifestations et d’arrestations arbitraires. Il s’agissait déjà de combattre « le terrorisme ». On ne s’étonnera pas que Clavreul, qui soutient l’interdiction du mouvement pacifique BDS (Boycott désinvestissement sanctions) et de manifestations de soutien aux Palestiniens, veuille désormais interdire le PIR, au nom de la démocratie bien sûr.
http://contre-attaques.org/magazine/article/qui-fait-l

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Message  yasujiro Ven 24 Juin - 22:32

Ce n'est pas la peine de faire tourner ce message du PIR en boucle. Le PIR (que je soutiens en tant qu'orga décoloniale) a commis une grave faute politique. Pas la peine de disserter très longtemps :

1) Les palestiniens en question ont commis un acte de terrorisme, certes ce n'est pas le terrorisme d'Etat d'Israel, mais les victimes n'avaient pas grand chose à voir avec Tsahal et le Pouvoir sioniste.
2) Le PIR s'exprime ici au nom du peuple Palestinien, ce qu'il n'a pas à faire. Quand on est pour "l'auto-organisation" comme s'en revendique le PIR (ce que je soutiens, bien évidemment), ça la fout mal. Qui plus est, il défend ici (par maladresse et non sciemment j'en conviens) les thèses du Hamas, et on peut faire mieux, c'est le moins que l'on puisse dire.
3) Le PIR n'a pour le coup pas de vision de classe de la lutte du peuple Palestinien (voir 1 et 2)

Voilà.

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Message  MO2014 Ven 24 Juin - 22:58

De quelle message en boucle ? Celui du PIR, du FUIQP -qui n'est pas le PIR, celui d'Alain Gresh qui n'est pas au PIR?
Une militante du PIR s'est exprimée. Elle a retiré son tweet. Nous déplorons tous le décès de victimes civiles. C'est ce qui s'est exprimé dans les différentes contributions citées, sans jamais, contrairement à ce que tu affirmes, s'exprimer au nom du peuple palestinien, mais au nom de la solidarité à la lutte des organisations palestiniennes contre l'état colonial d'Israël.
Un tweet mal exprimé ou une faute politique (c'est selon) d'une militante engagée contre le sionisme, l'impérialisme et la colonisation ne nous ferons pas oublier les crimes d'Israël comme ceux de 2014 contre les populations civiles palestiniennes. Nous ne tromperons pas d'ennemi, le principal reste le colonialisme.

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