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Débat stratégique dans le NPA

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Débat stratégique dans le NPA - Page 3 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  Roseau Mer 4 Juil - 1:51


Qui ici a écrit que le FdG allait se griller dans le gouvernement ?
Des noms ! Encore une affabulation.

Par contre, j'avais écrit, et je ne suis pas le seul,
que le PS n'allait pas déjà griller sa cartouche Frein de Gauche.

Ils sont déjà dans la majorité du gouvernement du patronat.

Ils se sont même abstenus sur le programme d'austérité de Ayrault,
qui non seulement n'est pas celui du FdG, mais renie même en partie
les promesses de campagne du PS.
Et le FdG au lieu de s'opposer, s'abstient !

Et ce n'est même pas pour assurer au PS la majorité du vote de confiance,
car le gouvernement des patrons a reçu 302 pour face à 225 contre.
Sur le détail, voir mes messages sur le fil "Front de Gôche".

Le PS offre des maroquins quand il a besoin de votes à l'Assemblée.
C'est pas le cas.
Par contre il a besoin des "lieutenants du capital dans le mouvement ouvrier",
face à la barbarie qui vient avec la crise.
Et les dirigeants du FdG ont toujours fort bien joué ce rôle!

Il y aura toujours des sucettes pour les garde-chiourmes,
avec des missions, recrutements de proches, lors des municipales,
contrats divers, et autres occasions de leur république pourrie.
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Débat stratégique dans le NPA - Page 3 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  Richard Heiville Mer 4 Juil - 6:14

Par contre il a besoin des "lieutenants du capital dans le mouvement ouvrier",

Des agitateurs qui renvoient les gens à leur propre impuissance c'est bien suffisant pour s'assurer que personne ne bougera Shocked

exécutif pas assez offensif pour empêcher la fermeture de l'usine PSA d'Aulnay et autres d'où (dans l'esprit du FdG) réduction de la croissance

Je trouve cela plutôt positif si c'est vrai, pas leur raison, mais le constat qu'il ne faille par passer en "pertes et profits" l'usine PSA d'Aulnay (qui pourrait être que la partie visible d'un iceberg, en France, dans cette multi-nationale)
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Débat stratégique dans le NPA - Page 3 Empty Re: Débat stratégique dans le NPA

Message  Prado Mer 4 Juil - 10:30

Richard Heiville a écrit:
Vous (c'est une adresse collective) qui avez réponse à tout, j'aimerai que vous m'expliquiez pourquoi le PCF n'a pas voté une motion de confiance au discours de politique générale du gouvernement social-démocrate d'Ayrault.

On ne peut que faire des hypothèses. Il faut remarquer qu'il a été envisagé un moment de voter pour. La décision de s'abstenir aurait été annoncée il y a 8 jours lors de la réunion hebdomadaire de coordination du Front de Gauche (oui, cela ne se voit pas à la base, mais le Front de Gauche existe encore...durant quelques heures tous les lundis matin).
Je vois assez mal ce que le PCF aurait eu à gagner à un vote "pour" au moment où les mesures d'austérité commencent à être annoncées. Il doit tout de même conserver une certaine crédibilité.
Par ailleurs, il ne peut pas s'aplatir complètement devant le PS alors que, selon Mélenchon, celui-ci fait tout pour laminer les députés Front de Gauche à l'assemblée nationale : grosses pressions sur les députés ultra-marins pour empêcher la constitution d'un groupe, refus d'accorder à ce groupe les postes demandés.
Enfin, les 7 députés du PCF doivent compter avec les 3 autres députés Front de Gauche : 2 de la FASE et 1 du Parti de Gauche. Il est assez peu probable que ces derniers auraient suivi leurs collègues du PCF s'ils avaient voté "pour".

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Message  Prado Mer 4 Juil - 11:39

Shloimele a écrit: (...)
Pour parler du seul PCF, la non-participation gouvernementale, le refus de voter la confiance au gouvernement Ayrault sont le signe d'un début d'autonomie retrouvée face au PS. (Autonomie dont il paye le prix en terme de perte d'élu, ce qui eu égard à ce qu'est le PCF, n'est pas une mince affaire...)
Certes, c'est pour le moins hésitant mais cela va dans le bon sens. Et mieux encore, c'est appelé à se développer, tant il est vrai que la politique de Hollande, apparaîtra très vite comme une politique austeritaire dans la lignée des politiques menées par les autres gouvernements sociaux-democrates en Europe.
"Autonomie dont il paye le prix en terme de perte d'élus" ? Je trouve que cette présentation est très discutable.
Rappelons-nous que le PCF a essayé de conclure un accord avec le PS seul à seul et qu'il a fallu que le PG fasse un scandale public pour être intégré dans le jeu...ce qui a tout compliqué. Le PG et le PS se sont ensuite accusés mutuellement d'avoir fait échouer l'accord.
Par ailleurs, il y a encore quelques semaines, le PCF ne connaissait pas la fin du film (seulement 7 élus PCF) et rêvait à plusieurs dizaines de députés. S'il avait su la fin du film, il aurait peut-être agi autrement au départ.
Le PC ne peut pas couler le Front de Gauche, car c'est sa bouée de sauvetage ; le problème c'est que le PS, lui, veut percer la bouée. Gros dilemme pour la direction du PCF, qui n'est pas à l'abri de revirements.

Shloimele a écrit: De ce point de vue là, le choix de la GA est un pari raisonné et raisonnable, c'est la participation à un sujet politique qui peut devenir un élément clef de la construction d'une alternative au libéralisme.
J'aimerais bien connaître les termes du "pari raisonné"....s'il est vraiment raisonné.

Prado

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Message  GGrun Mer 4 Juil - 18:22

Shloimele a écrit:Peut-être que "recul généralisé" n'est pas le bon terme, mais il n’empêche que l'auto-activité des masses est basse. On m'objectera que les directions syndicales n'aident pas beaucoup en la circonstance le développement des luttes, c'est sans doute vrai mais cela ne peut résumer la question. Ces directions, comme toute directions réformistes, sont elles mêmes sensible à la pression des dites luttes... Quand elles existent...
Du coup, on est pas sorti d'un cycle défensif qui voit se conjuguer, le poids des défaites (certes pas LA défaite) et discrédit des projets d’émancipations du XXéme siècle.
C'est à cela que nous sommes tous confrontés, quelques soient les choix de construction organisationnel...
Pour le reste, je ne partage pas, c'est peu dire, les caractérisations à l'emporte pièce du FDG et de la politique de ses composantes.
J'en ai même, une lecture strictement inverse...
Pour parler du seul PCF, la non-participation gouvernementale, le refus de voter la confiance au gouvernement Ayrault sont le signe d'un début d'autonomie retrouvée face au PS. (Autonomie dont il paye le prix en terme de perte d'élu, ce qui eu égard à ce qu'est le PCF, n'est pas une mince affaire...)
Certes, c'est pour le moins hésitant mais cela va dans le bon sens. Et mieux encore, c'est appelé à se développer, tant il est vrai que la politique de Hollande, apparaîtra très vite comme une politique austeritaire dans la lignée des politiques menées par les autres gouvernements sociaux-democrates en Europe.
De ce point de vue là, le choix de la GA est un pari raisonné et raisonnable, c'est la participation à un sujet politique qui peut devenir un élément clef de la construction d'une alternative au libéralisme.
Tien je retrouve un discours de bon sens - cad à mon goût- mais à discuter sur. Mais ton final "alternative au libéralisme" c'est complètement interdit sur ce forum. Même "anticapitalisme". IL FAUT ETRE REVOLUTIONNAIRE et adepte du parti ki léxiste pa mais qu'on va faire. Par motion et plateforme contre plateforme. Liquidateur-trices réformistes contre destructeur-trices. Ceci dit, le sujet politique du FdG, ras le bol, qu'il dégage le Méluche. Construisons du collectif, de l'intellectuel collectif.

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Message  Copas Mer 4 Juil - 18:46

Shloimele a écrit:Peut-être que "recul généralisé" n'est pas le bon terme, mais il n’empêche que l'auto-activité des masses est basse. On m'objectera que les directions syndicales n'aident pas beaucoup en la circonstance le développement des luttes, c'est sans doute vrai mais cela ne peut résumer la question. Ces directions, comme toute directions réformistes, sont elles mêmes sensible à la pression des dites luttes... Quand elles existent...
Du coup, on est pas sorti d'un cycle défensif qui voit se conjuguer, le poids des défaites (certes pas LA défaite) et discrédit des projets d’émancipations du XXéme siècle.
C'est à cela que nous sommes tous confrontés, quelques soient les choix de construction organisationnel...
Pour le reste, je ne partage pas, c'est peu dire, les caractérisations à l'emporte pièce du FDG et de la politique de ses composantes.
J'en ai même, une lecture strictement inverse...
Pour parler du seul PCF, la non-participation gouvernementale, le refus de voter la confiance au gouvernement Ayrault sont le signe d'un début d'autonomie retrouvée face au PS. (Autonomie dont il paye le prix en terme de perte d'élu, ce qui eu égard à ce qu'est le PCF, n'est pas une mince affaire...)
Certes, c'est pour le moins hésitant mais cela va dans le bon sens. Et mieux encore, c'est appelé à se développer, tant il est vrai que la politique de Hollande, apparaîtra très vite comme une politique austeritaire dans la lignée des politiques menées par les autres gouvernements sociaux-democrates en Europe.
De ce point de vue là, le choix de la GA est un pari raisonné et raisonnable, c'est la participation à un sujet politique qui peut devenir un élément clef de la construction d'une alternative au libéralisme.


Pour l'instant le sujet il est piqué par la mouche tsé-tsé. On peut toujours se moquer des NPA, LO, et de bien d'autres sans cartes, mais le FdG sujet collectif avec la démocratie qui règne dans ses deux principales composantes ça fait rigoler.

Là où existe un socialisme de caserne dans le PG il y en a qui voient une espérance. Bon, bien , mais disons que pour l'instant que le FdG professe de ne pas s'opposer au gouvernement de la bourgeoisie et n'a donc strictement rien à dire pour mobiliser les énergies pour résister aux agressions.
Pour l'instant le FdG n'arrive pas à se mettre du côté des travailleurs autrement que dans le discours nombrilaire.

Et ce n'est pas là une question d'envolée sur l'antilibéralisme ou l'anticapitalisme je me méfie fortement des étiquettes, car c'est au fond de l'épuisette des actes qu'on voit les choses.

Et plutôt que de câliner les beaux endormis du FdG il s'agit de les secouer un peu pour qu'ils obligent leurs dirigeants à appeler à la résistance avec tout le monde contre le gouvernement et les patrons.

J'ai des divergences de fond avec le FdG. Ce sont de classiques réformistes doublés de nomenclaturistes (qui seront donc très difficiles à faire participer à des batailles sociales jusqu’au bout, comme on l'a vu pour le mouvement des retraites) .

Mais au delà, son orientation au concret est une dispersion d'énergie vers des leurres. Concrètement, actuellement, sans faire d'envolées sur l'anticapitalisme et la révolution, ils n'arrivent pas à se lancer dans la résistance.
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Message  panchoa Mer 4 Juil - 19:22

ciel Poutou en lutte ce jour avec l'ensemble des organisations du site de ford blanquefort. l'unité n'est pas un long fleuve tranquille mais quand ont est convaincu de la nécessité de cette unité. Bou vilain sectaire de Poutou voir le site de la CGT ford. tous derriére le foutage de gueule unitaire ....................;lui. encore une fois cette époque me rapelle furieusement le Programme commun de G où il fallait laisser le temps au gouvernement socialo communiste. panchoa toujours pas NPA ni révolutionaire mais pas Foutage de gueule. bien du palisir aux partants du NPA pour le FdG

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Message  Babalu Jeu 5 Juil - 15:13

la motion:
"Le NPA initiera à la rentrée prochaine une campagne de dénonciation de l'UE, des traités européens (MES et pacte de stabilité) et pour les Etats-Unis Socialistes d'Europe."
a été approuve par la AG du NPA 20éme- 12eme Paris
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Message  Eugene Duhring Jeu 5 Juil - 18:30

Babalu a écrit:la motion:
"Le NPA initiera à la rentrée prochaine une campagne de dénonciation de l'UE, des traités européens (MES et pacte de stabilité) et pour les Etats-Unis Socialistes d'Europe."
a été approuve par la AG du NPA 20éme- 12eme Paris
Heu, n'y a t'il pas comme un retard à l'allumage ? Et si le MES passe cet été ?

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Message  Achille Jeu 5 Juil - 18:48

C'est vrai que sur cette question n'a pas fait le sujet d'un axe central de combat politique de la part du npa.
Alors avoir été quasi silencieux avant le vote et se battre pour les états unis socialistes d'Europe après c'est comment dire... hermétique et totalement désynchronise du moment politique.

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Message  Roseau Jeu 5 Juil - 19:18

Le refus des institutions de l'UE a toujours été un axe central des MR.
Par contre, JLM a voté pour Maastricht et pire, était dans le gouvernement de Jospin
avec autres politiciens, qui a fait plus que tout autre pour l'Europe néo-libérale!

Evidemment, les Etats-Unis Socialistes d'Europe, les réformistes haissent.
Les politicards du FdG,qui ne sont même plus socialistes,
mais seulement bourgeois, ont même interdit le mot "socialiste" dans le programme du FdG!
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Message  Babalu Jeu 5 Juil - 19:47

Sur la Conférence nationale

Pour une refondation révolutionnaire du NPA




Il ne manque que quelques jours pour que la Conférence Nationale du 7 et 8 Juillet ait lieu. Prévisiblement, la majorité de la Conférence Nationale refusera la proposition de la Gauche Anticapitaliste d’enterrer le NPA dans le cimetière réformiste du Front de Gauche.


Même si formellement le Front de Gauche ne s’est pas intégré au gouvernement de Hollande-Ayrault, il a démontré suffisamment que son rôle politique -comme on pouvait espérer- sera celui de protéger  le “flanc gauche” de Hollande: une tâche qu’il pourra accomplir rondement étant donné qu’il ne porte pas les responsabilités d’être dans le cabinet. Aussi bien dans les déclarations enflammées de non-belligérance du Front de Gauche, comme dans le vote “d’abstention constructive” par rapport au cabinet Ayrault, c’est clair que les réformistes sont politiquement conséquents avec son programme.


Le refus à que le NPA finisse dans pareil marais, sera un fait de grande importance politique. Ce sera, effectivement, très bon que la Conférence dise catégoriquement non!

Toutefois, il n’est pas suffisant de dire où on ne va pas. Il reste encore à définir où on veut aller.

C’est que le cours de la Gauche Anticapitaliste n’a été que le sous-produit de la crise du projet constitutif du NPA. C’est pour ça que, dans tous les textes et les discutions fondamentaux qui se sont déroulés pour la conférence, les éléments de bilan sont inévitablement centraux.

La fondation du NPA dans le Congrès de 2009 était chargée d’énormes contradictions et surtout d'ambiguïtés non réglées. Dans les faits, ce qui a été mis en pratique c’est la tentative d’obtenir par la voie électorale un “parti large anticapitaliste de masses”. Ce projet a déterminé aussi bien la structure comme la politique et l’activité du NPA, orienté à faire des campagnes électorales comme l’unique activité d’ensemble du parti.  Même si quelques militants et organismes réalisent activités dans le mouvement ouvrier ou juvénile, elles sont fragmentaires. Un parti lutte de classe n’a été pas construit, un parti pour intervenir d’une manière révolutionnaire dans les luttes des travailleurs, de la jeunesse, des quartiers populaires, etc (ce qui n’implique pas, c’est clair, l’abstentionnisme électoral stérile)


Mais on se trouve dans une phase où des luttes importantes se sont déroulés (comme celles de 2010), mais où la radicalisation politique des masses est très faible. Dans ce contexte, mettre tous les efforts dans le terrain électoral -toujours le plus adverse pour les révolutionnaires et le plus favorable pour la bourgeoisie et ses politiques de “gauche”, de Hollande à Melenchon- a été un échec doublement inévitable. L’électoralisme sans voix s’est combiné avec notre paralyse comme parti dans les grandes luttes ouvrières et de la jeunesse de 2010.


Le sous-produit final de cela est la rupture de la Gauche Anticapitaliste: en suivant la logique de la quantité de voix, elle tend vers le réformisme. Le titre même de son document -en appelant à se réorienter “à la gauche du possible”- évoque le plus archaïque “possibilisme”, comme celui qui a teint le socialisme français de la fin du XIX siècle. C’est ironique mais,en même temps,  logique que le possibilisme de la Belle Époque soit la préférence de ceux qui considèrent “archaïques”  Lenin, Trotski et le marxisme révolutionnaire... justement lorsqu’une crise capitaliste historique nous rapproche à la réouverture d’une autre “époque de crises, guerres et révolutions”.

Comme on disait au début, on ne les accompagnera pas dans leur virage vers le “possible”. Mais cela ne fait pas moins impérative la nécessité de définir où on va.

Cela ne peut pas être limité à un détail de plus ou de moins. Il est nécessaire une refondation du NPA: ¡une refondation révolutionnaire! Même si on n’a pas immédiatement un programme marxiste révolutionnaire complètement défini, il est indispensable de commencer à fixer des points clairs de délimitation, de dissiper les brouillards postmodernes qui nous confondent avec le réformisme plus ou moins rose, comme celui du Front de Gauche. Parmi ces points politiques et du programme de délimitation, on souligne synthétiquement les suivants:

Pour un parti lutte de classes, organisé par fronts d’activité (travailleurs, jeunesse, etc.) et non territorial-électoral.

• Pour l’intervention dans les luttes des travailleurs et de la jeunesse comme activité primordiale du parti. Dans ces luttes, on soutiendra une politique qui stimule le développement des expériences et de l’organisation indépendante des activistes ouvriers et juvéniles, et le débordement des digues bureaucratiques qui tentent de contenir les luttes, les mobilisations et les protestations. En général, le NPA devra soutenir les initiatives et les processus de recomposition et de réorganisation anti-bureaucratiques de l’avant-garde et du mouvement ouvrier.

• Le nouveau gouvernement Hollande-Ayrault est aujourd’hui le principal ennemi des travailleurs et du peuple, malgré les espoirs initiaux qu’ils aient par rapport à lui. Le dénoncer et alerter sur ses plans, et, spécialement, sur le piège du “dialogue social et concertation”, est une tâche fondamentale du NPA. Cela ne se limite pas à la simple propagande, mais premièrement à impulser dans le mouvement ouvrier et de la jeunesse les mobilisations, les luttes et les protestations pour des demandes concrètes contre la fermeture des établissements, les licenciements, l'austérité dans l’État, etc.

• En général, on coïncide en ce qu’on ne peut pas laisser à l’extrême droite le monopole de l’opposition et la critique au gouvernement. Mais cela a des implications concrètes qu’on doit assumer dans les différents niveaux, qui comprennent nos positions sur l’UE et l’euro, l’impulsion des protestations contre le gouvernement, et la dénonciation de ses collaborateurs ouvriers (la bureaucratie syndicale) et de la “gauche radicale” (le FdeG)

• La lutte nécessaire contre le MES (Mécanisme européen de stabilité) et le TSCG (pacte européen de stabilité budgétaire) ne peut pas être effective si on soutien en même temps des illusions sur l’UE et l’euro, l'utopie de “réformer” l’UE pour obtenir une “Europe Sociale”, qu’on ne sait pas ce que c’est concrètement. Pour une rupture anticapitaliste avec l’UE et l’euro ! Pas seulement pour les Grecs ! Ceux qui dominent l’Union européenne sont nos ennemis ! Pour les Etats-Unis socialistes d’Europe !

• Les bureaucraties syndicales -CGT, CFDT, FO, etc.- sont structurellement ennemies de la mobilisation conséquente des travailleurs. Et aujourd’hui plus que jamais, parce qu’elles sont politiquement amalgamées avec le gouvernement de Hollande, d’une manière qualitativement plus grande qu’avec Sarkozy. Leur politique est de participer dans le “dialogue social et concertation” convoqué par Ayrault. Ils profitent des illusions de la base ouvrière et populaire dans le gouvernement de Hollande-Ayrault, pour la livrer, liés de pieds et poings, aux mesures d’austérité, aujourd’hui rebaptisées comme mesures de “sérieux”

Pour ces raisons on dénoncera systématiquement les bureaucrates syndicaux et on soutiendra l’organisation de l’avant garde ouvrière, indépendante des appareils bureaucratiques. ¡Assez avec la “neutralité” dans les syndicats!

• Pour son programme réformiste et en tant que collaborateur politique actuel du gouvernement Hollande-Ayrault, le Front de Gauche n’est pas candidat pour une alliance ou front unique permanent, mais plutôt un adversaire politique qu’on doit battre sans concessions. Pour cela, commençons par rejeter la confusion (intéressée) des termes “gauche radicale”, qui est très ambigu et qui ne sert qu’à teinter de “rouge” les pires capitulations. Pour être précis: le Front de Gauche est (soi-disant) réformiste et il est aujourd’hui un collaborateur honteux de ’Hollande-Ayrault (dans les faits)


D’une manière plus générale, le Front de Gauche n’est pas une organisation de lutte, mais purement électorale et électoraliste. Toutefois, si un jour le FdeG se décidait à lutter pour quelque chose, nous serions prêts à “marcher séparément, frapper ensemble”


On est contre les tergiversations de la tactique du front unique, pour justifier l’adaptation aux bureaucraties syndicales. Cette tactique a été conçue dans la III International pour rassembler la force des travailleurs en lutte, mais aussi pour, de manière simultanée, démasquer et battre les directions bureaucratiques et réformistes. Dans le même sens -impulser les luttes et l’organisation indépendante des travailleurs- on revendique les expériences des AG-Interpro qui, en 2010, ont débordé les bureaucrates traîtres de l’Intersyndicale et ont mis la France au bord de la grève générale.

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Message  Copas Jeu 5 Juil - 21:19

Babalu a écrit:Sur la Conférence nationale

Pour une refondation révolutionnaire du NPA




Il ne manque que quelques jours pour que la Conférence Nationale du 7 et 8 Juillet ait lieu. Prévisiblement, la majorité de la Conférence Nationale refusera la proposition de la Gauche Anticapitaliste d’enterrer le NPA dans le cimetière réformiste du Front de Gauche.


Même si formellement le Front de Gauche ne s’est pas intégré au gouvernement de Hollande-Ayrault, il a démontré suffisamment que son rôle politique -comme on pouvait espérer- sera celui de protéger  le “flanc gauche” de Hollande: une tâche qu’il pourra accomplir rondement étant donné qu’il ne porte pas les responsabilités d’être dans le cabinet. Aussi bien dans les déclarations enflammées de non-belligérance du Front de Gauche, comme dans le vote “d’abstention constructive” par rapport au cabinet Ayrault, c’est clair que les réformistes sont politiquement conséquents avec son programme.


Le refus à que le NPA finisse dans pareil marais, sera un fait de grande importance politique. Ce sera, effectivement, très bon que la Conférence dise catégoriquement non!

Toutefois, il n’est pas suffisant de dire où on ne va pas. Il reste encore à définir où on veut aller.

C’est que le cours de la Gauche Anticapitaliste n’a été que le sous-produit de la crise du projet constitutif du NPA. C’est pour ça que, dans tous les textes et les discutions fondamentaux qui se sont déroulés pour la conférence, les éléments de bilan sont inévitablement centraux.

La fondation du NPA dans le Congrès de 2009 était chargée d’énormes contradictions et surtout d'ambiguïtés non réglées. Dans les faits, ce qui a été mis en pratique c’est la tentative d’obtenir par la voie électorale un “parti large anticapitaliste de masses”. Ce projet a déterminé aussi bien la structure comme la politique et l’activité du NPA, orienté à faire des campagnes électorales comme l’unique activité d’ensemble du parti.  Même si quelques militants et organismes réalisent activités dans le mouvement ouvrier ou juvénile, elles sont fragmentaires. Un parti lutte de classe n’a été pas construit, un parti pour intervenir d’une manière révolutionnaire dans les luttes des travailleurs, de la jeunesse, des quartiers populaires, etc (ce qui n’implique pas, c’est clair, l’abstentionnisme électoral stérile)


Mais on se trouve dans une phase où des luttes importantes se sont déroulés (comme celles de 2010), mais où la radicalisation politique des masses est très faible. Dans ce contexte, mettre tous les efforts dans le terrain électoral -toujours le plus adverse pour les révolutionnaires et le plus favorable pour la bourgeoisie et ses politiques de “gauche”, de Hollande à Melenchon- a été un échec doublement inévitable. L’électoralisme sans voix s’est combiné avec notre paralyse comme parti dans les grandes luttes ouvrières et de la jeunesse de 2010.


Le sous-produit final de cela est la rupture de la Gauche Anticapitaliste: en suivant la logique de la quantité de voix, elle tend vers le réformisme. Le titre même de son document -en appelant à se réorienter “à la gauche du possible”- évoque le plus archaïque “possibilisme”, comme celui qui a teint le socialisme français de la fin du XIX siècle. C’est ironique mais,en même temps,  logique que le possibilisme de la Belle Époque soit la préférence de ceux qui considèrent “archaïques”  Lenin, Trotski et le marxisme révolutionnaire... justement lorsqu’une crise capitaliste historique nous rapproche à la réouverture d’une autre “époque de crises, guerres et révolutions”.

Comme on disait au début, on ne les accompagnera pas dans leur virage vers le “possible”. Mais cela ne fait pas moins impérative la nécessité de définir où on va.

Cela ne peut pas être limité à un détail de plus ou de moins. Il est nécessaire une refondation du NPA: ¡une refondation révolutionnaire! Même si on n’a pas immédiatement un programme marxiste révolutionnaire complètement défini, il est indispensable de commencer à fixer des points clairs de délimitation, de dissiper les brouillards postmodernes qui nous confondent avec le réformisme plus ou moins rose, comme celui du Front de Gauche. Parmi ces points politiques et du programme de délimitation, on souligne synthétiquement les suivants:

Pour un parti lutte de classes, organisé par fronts d’activité (travailleurs, jeunesse, etc.) et non territorial-électoral.

• Pour l’intervention dans les luttes des travailleurs et de la jeunesse comme activité primordiale du parti. Dans ces luttes, on soutiendra une politique qui stimule le développement des expériences et de l’organisation indépendante des activistes ouvriers et juvéniles, et le débordement des digues bureaucratiques qui tentent de contenir les luttes, les mobilisations et les protestations. En général, le NPA devra soutenir les initiatives et les processus de recomposition et de réorganisation anti-bureaucratiques de l’avant-garde et du mouvement ouvrier.

• Le nouveau gouvernement Hollande-Ayrault est aujourd’hui le principal ennemi des travailleurs et du peuple, malgré les espoirs initiaux qu’ils aient par rapport à lui. Le dénoncer et alerter sur ses plans, et, spécialement, sur le piège du “dialogue social et concertation”, est une tâche fondamentale du NPA. Cela ne se limite pas à la simple propagande, mais premièrement à impulser dans le mouvement ouvrier et de la jeunesse les mobilisations, les luttes et les protestations pour des demandes concrètes contre la fermeture des établissements, les licenciements, l'austérité dans l’État, etc.

• En général, on coïncide en ce qu’on ne peut pas laisser à l’extrême droite le monopole de l’opposition et la critique au gouvernement. Mais cela a des implications concrètes qu’on doit assumer dans les différents niveaux, qui comprennent nos positions sur l’UE et l’euro, l’impulsion des protestations contre le gouvernement, et la dénonciation de ses collaborateurs ouvriers (la bureaucratie syndicale) et de la “gauche radicale” (le FdeG)

• La lutte nécessaire contre le MES (Mécanisme européen de stabilité) et le TSCG (pacte européen de stabilité budgétaire) ne peut pas être effective si on soutien en même temps des illusions sur l’UE et l’euro, l'utopie de “réformer” l’UE pour obtenir une “Europe Sociale”, qu’on ne sait pas ce que c’est concrètement. Pour une rupture anticapitaliste avec l’UE et l’euro ! Pas seulement pour les Grecs ! Ceux qui dominent l’Union européenne sont nos ennemis ! Pour les Etats-Unis socialistes d’Europe !

• Les bureaucraties syndicales -CGT, CFDT, FO, etc.- sont structurellement ennemies de la mobilisation conséquente des travailleurs. Et aujourd’hui plus que jamais, parce qu’elles sont politiquement amalgamées avec le gouvernement de Hollande, d’une manière qualitativement plus grande qu’avec Sarkozy. Leur politique est de participer dans le “dialogue social et concertation” convoqué par Ayrault. Ils profitent des illusions de la base ouvrière et populaire dans le gouvernement de Hollande-Ayrault, pour la livrer, liés de pieds et poings, aux mesures d’austérité, aujourd’hui rebaptisées comme mesures de “sérieux”

Pour ces raisons on dénoncera systématiquement les bureaucrates syndicaux et on soutiendra l’organisation de l’avant garde ouvrière, indépendante des appareils bureaucratiques. ¡Assez avec la “neutralité” dans les syndicats!

• Pour son programme réformiste et en tant que collaborateur politique actuel du gouvernement Hollande-Ayrault, le Front de Gauche n’est pas candidat pour une alliance ou front unique permanent, mais plutôt un adversaire politique qu’on doit battre sans concessions. Pour cela, commençons par rejeter la confusion (intéressée) des termes “gauche radicale”, qui est très ambigu et qui ne sert qu’à teinter de “rouge” les pires capitulations. Pour être précis: le Front de Gauche est (soi-disant) réformiste et il est aujourd’hui un collaborateur honteux de ’Hollande-Ayrault (dans les faits)


D’une manière plus générale, le Front de Gauche n’est pas une organisation de lutte, mais purement électorale et électoraliste. Toutefois, si un jour le FdeG se décidait à lutter pour quelque chose, nous serions prêts à “marcher séparément, frapper ensemble”


On est contre les tergiversations de la tactique du front unique, pour justifier l’adaptation aux bureaucraties syndicales. Cette tactique a été conçue dans la III International pour rassembler la force des travailleurs en lutte, mais aussi pour, de manière simultanée, démasquer et battre les directions bureaucratiques et réformistes. Dans le même sens -impulser les luttes et l’organisation indépendante des travailleurs- on revendique les expériences des AG-Interpro qui, en 2010, ont débordé les bureaucrates traîtres de l’Intersyndicale et ont mis la France au bord de la grève générale.


Dans mes bras et presque à 100%

Je tempérerai 3 points :

1) Flétrir le FdG et le foutre à poil est juste et salutaire, mais ce n'est qu'un aspect secondaire, nous ne sommes pas tant en concurrence tant ce front restera en dehors des entreprises, des secteurs. Donc toujours indiquer que c'est notre propre politique menée qui permet de faire bouger les lignes. Mais en un mot comme en 100, ça dépend de la capacité du parti de l'émancipation à se structurer dans la classe ouvrière (sujet traité convenablement dans le texte)

2) Les bureaucraties syndicales, ce sont d'abord les petites factions dirigeantes de ces micro-couches sociales qu'il faut flétrir mais il faut mesurer également leur affaiblissement, elles ont plus une capacité de nuisance que d'intervention ouverte d'attaque débridée et massive contre les travailleurs en lutte. Peut-être je m'exprime mal mais ils n'existent plus dans des tas d'endroits, seules existent la plupart du temps des équipes syndicales isolées qui font face comme elles peuvent pendant qu'un appareil central des orgas syndicales s'est concentré et recroquevillé perdant des tas de relais dans la classe ouvrière. Disons que ces bureaucraties sont en taches de léopard avec une zone de concentration.
Là encore, l'existence d'un parti est indispensable à cette bataille, pas de syndicalisme sans partis et groupes de travailleurs révolutionnaires.

Et c'est bien la capacité à développer une "ligne de masse" bien plus que le tapage de la bureaucratie qui sera déterminant ... contre la bourgeoisie... et contre les bureaucraties centrales.

3)L'UE, encore une fois l'importance de ne pas confondre un territoire et l'appareil d'état de l'UE, avec ses règles et ses appareils d'état nationaux insécables, énnemis des travailleurs en Europe et ailleurs.

Face à l'UE du capital et face à la souveraineté nationale, la souveraineté ouvrière.
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Message  Roseau Jeu 5 Juil - 22:32

Sans surprise, c'est un bon texte sur des questions essentielles en débat.
Détails:
Le nouveau gouvernement Hollande-Ayrault est aujourd’hui le principal ennemi des travailleurs et du peuple
ce n'est pas la bonne formulation, pas pédagogique.
Le principal ennemi des travailleurs, c'est la bourgeoisie et son Etat,
qui ne changent pas avec le gouvernement.
Le gouvernement Hollande n'est le serviteur d'alternance, du moment, de notre ennemi: la bourgeoisie et son Etat.

Par ailleurs, il faut en finir avec l'expression "gauche radicale",
qui ne sert qu'à mélanger gauche révo et politiciens bourgeois.
On peut, comme je le fais depuis des années, torpiller le mot en écrivant "gauche radis(cale),
et ne jamais l'utiliser à l'oral.


Roseau
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Message  Vals Jeu 5 Juil - 22:56

Le principal ennemi des travailleurs, c'est la bourgeoisie et son Etat,
qui ne changent pas avec le gouvernement.
Le gouvernement Hollande n'est le serviteur d'alternance, du moment, de notre ennemi: la bourgeoisie et son Etat.


Eh bien tu vois que c'est pas si dur...! Même toi tu y viens ! c'est quand même mieux que de s'exciter sur le tsunami du NON ou de courrir aux fesses de la "gauche citoyenne" ou des "alternateurs énergétiques" .....
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Message  Rougevert Jeu 5 Juil - 23:19

Laughing
Tout ça est écrit dans les principes fondateurs depuis presque 4 ans
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Message  Roseau Jeu 5 Juil - 23:23

Vals a écrit:
Le principal ennemi des travailleurs, c'est la bourgeoisie et son Etat,
qui ne changent pas avec le gouvernement.
Le gouvernement Hollande n'est le serviteur d'alternance, du moment, de notre ennemi: la bourgeoisie et son Etat.


Eh bien tu vois que c'est pas si dur...! Même toi tu y viens ! c'est quand même mieux que de s'exciter sur le tsunami du NON ou de courrir aux fesses de la "gauche citoyenne" ou des "alternateurs énergétiques" .....

Là c'est tirer dans les coins...mais si ça détend, tant mieux...
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Message  Toussaint Ven 6 Juil - 2:03

cheers
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Message  GGrun Ven 6 Juil - 20:09

Roseau a écrit:Sans surprise, c'est un bon texte sur des questions essentielles en débat.
Détails:
Le nouveau gouvernement Hollande-Ayrault est aujourd’hui le principal ennemi des travailleurs et du peuple
ce n'est pas la bonne formulation, pas pédagogique.

Par ailleurs, il faut en finir avec l'expression "gauche radicale",
qui ne sert qu'à mélanger gauche révo et politiciens bourgeois.
On peut, comme je le fais depuis des années, torpiller le mot en écrivant "gauche radis(cale),
et ne jamais l'utiliser à l'oral.


Ca c'est la bonne formulation pédagogique pour la DESTRUCTION de toute gauche, même radicale.
Roseau c'est quand que tu ressort les guillotines ? Ca sa parle au peuple.

GGrun

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Message  Roseau Ven 6 Juil - 20:32

Les dirigeants du FdG sont bien la gauche radis, depuis toujours:
- rouge dehors
- blanc dedans
- toujours près de l'assiette au beurre

Le caviar de Jospin était en prime,
mais Mélenchon n'y avait pas droit.
C'est pourquoi il a déclaré qu'il ne sera membre d'aucun gouvernement
tant qu'il n'aura pas le pouvoir.
C'est ce qui s'appelle le radis qui ne cale pas.
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Message  Richard Heiville Ven 6 Juil - 22:36

Ce soir, il y avait du monde au local parisien du NPA, c'était la veillée d'arme pour la plupart des plateformes.

J'ai eu des chiffres de la participation des AG à la CN.

Par rapport à la CN de 2011, il y a un tiers de votants en moins !!!

La plateforme de la GA a été votée à plus de 22%, la p2 s'effondre en nombre de votants, mais ses amendements ont été votés majoritairement.




Richard Heiville
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Débat stratégique dans le NPA - Page 3 Empty Trois ans après sa fondation, où en est le NPA ?

Message  Vals Lun 9 Juil - 15:52


Trois ans après sa fondation, où en est le NPA ?

Au sortir des deux élections de ce printemps 2012, les scores du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et de Lutte Ouvrière ont été sensiblement les mêmes – c’est-à-dire plus que modestes. En ce qui nous concerne, cela ne nous a nullement surpris, car nous étions convaincus que, dans cette période de recul et de profonde démoralisation, les révolutionnaires ne pouvaient pas espérer rallier sur leurs candidatures un nombre important de voix.
Malgré les apparences, et les commentaires appuyés des journalistes qui ne voient pas au-delà de celles-ci, Lutte Ouvrière et le NPA n’ont pas fait la même campagne, ni sur le fond, ni sur la forme, et n’ont pas milité sur les mêmes objectifs. À la différence de Nathalie Arthaud, qui a fait campagne dans le seul but de populariser des idées susceptibles de guider les luttes de l’avenir, la campagne du NPA s’est davantage déroulée comme en contrepoint de celle du Front de gauche (FdG). Cette course entre le NPA et le Front de gauche ne pouvait évidemment que tourner à l’avantage du second. Mais, nous le verrons, le NPA y a perdu des plumes, des militants, et une partie de sa direction. Cette situation n’est aucunement le fruit du hasard, mais bien davantage la conséquence des choix politiques et organisationnels du NPA depuis 2009.

2009-2012 : un petit tour et puis s’en vont…

Rappelons que la dissolution de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et la fondation du NPA datent de février 2009, faisant suite aux petits succès électoraux d’Olivier Besancenot aux présidentielles de 2002 et de 2007. Les dirigeants de la LCR avaient alors estimé que le moment était venu de jeter à la benne, au propre comme au figuré, l’héritage trotskyste de leur organisation, et de créer un parti « anticapitaliste », dont le ciment était bien plus la nouvelle popularité d’Olivier Besancenot qu’un programme politique clair. Se réclamant tout à la fois de l’anticapitalisme, de l’écologie, du féminisme, de l’antiracisme, de l’altermondialisme, du socialisme, du syndicalisme, bref, de tout, sauf du communisme, le NPA a, dans les premiers temps, suscité un petit engouement non seulement dans les milieux intellectuels de gauche regrettant que le Parti socialiste se « droitise » de plus en plus, mais y compris parmi certains travailleurs ou militants syndicaux séduits par l’idée de construire « un parti vraiment à gauche ». Pas un parti communiste, même pas un parti révolutionnaire ! Un parti, pour reprendre les termes mêmes des textes fondateurs du NPA, qui « se nourrit du féminisme, de l’anticolonialisme, de l’antiracisme comme des luttes contre toutes les discriminations. Un parti qui donne une tonalité clairement anticapitaliste à l’écologie politique radicale et une tonalité clairement écologiste à l’anticapitalisme. Un parti soucieux des aspirations individuelles à la reconnaissance et à la créativité face à l’uniformisation marchande de la vie quotidienne. »
Avec un tel programme, le NPA a tout naturellement attiré un certain nombre de militants fort éloignés des conceptions révolutionnaires, certes, mais tout disposés à essayer de construire un parti réformiste « à la gauche de la gauche ». Ce sont, pour beaucoup, ces militants qui n’ont fait qu’un bref passage au NPA avant de revenir en arrière entre 2009 et aujourd’hui, et se raccrocher au char, beaucoup plus prometteur en termes de résultats électoraux, du Front de gauche. Quoi d’étonnant à cela ? Pour plagier une célèbre formule de Lénine, si l’on peut attirer les opportunistes avec des formules, leur ralliement ne peut durer plus longtemps que leurs illusions. Lorsque les quelques intellectuels de gauche, altermondialistes et autres « animateurs du mouvement social » qui l’avaient rejoint ont compris que le NPA, malgré ses efforts, ne deviendrait pas un parti réformiste important, ils sont rentrés au bercail.
Pour prendre un exemple entre cent, citons le cas de Philippe Marlière, maître de conférences en sciences politiques à l’University college de Londres qui, après vingt années passées au Parti socialiste, a décidé de rejoindre le NPA dès 2009. La lettre ouverte de démission qu’il adressa alors à Martine Aubry illustre la profondeur de son radicalisme : « Trop de dirigeants socialistes utilisent le PS comme un marchepied pour leurs carrières personnelles. » Il affirmait rejoindre le NPA non parce que celui-ci incarnait l’idéal révolutionnaire, naturellement, mais parce que « rassemblant diverses traditions progressistes, le NPA incarne le mieux à gauche la résistance à la réaction sarkozyste ». Notons que Philippe Marlière quittait le PS sans être fâché, puisqu’il concluait sa lettre par l’expression « de (ses) sentiments les meilleurs » à la première secrétaire du PS. Comme bien d’autres, Marlière n’a pas mis très longtemps à se rendre compte qu’en matière de construction d’une force à la gauche de la gauche, le NPA ne jouait pas dans la même cour que le Front de gauche. En février 2011, il a quitté le NPA sans « sentiments les meilleurs », mais en dénonçant rien moins que ses positions « sectaires, arrogantes et stupides ».
Cette trajectoire et son protagoniste sont anecdotiques, mais ils résument assez bien ce qui a marqué, pendant ces trois dernières années, l’évolution du NPA et les conséquences de ses choix politiques de départ : rompre avec les idées communistes pour tenter d’attirer plus de militants ne pouvait l’amener qu’à se positionner au milieu d’une espèce de marais politique qui ne pouvait guère faire illusion bien longtemps lorsque la grosse machinerie du Parti communiste, derrière Jean-Luc Mélenchon, se mettrait en branle. Ce qui ne tarda pas, puisque, par malheur pour le NPA, la construction du Front de gauche s’est faite de manière concomitante à la tentative du NPA, dès 2009.
Les trois années qui viennent de se dérouler ont été marquées par de nombreuses défections semblables à celles de Marlière : celles de simples militants – d’un congrès ou d’une consultation à l’autre, les effectifs des votants ont largement fondu – et celles de dirigeants qui ont rapidement été démangés par l’idée d’aller trouver une petite place dans le mouvement animé par Mélenchon. Cela commença d’ailleurs dès mars 2009, avec Christian Picquet et son courant Gauche unitaire, qui y a gagné, au prix d’un simple petit renoncement aux idées qu’il avait défendues depuis des dizaines d’années, de ramasser quelques miettes de la popularité de Mélenchon, puisque celui-ci l’a autorisé à dire quelques mots dans chacun de ses grands meetings de 2011-2012. Cela continua à l’occasion des élections régionales de 2010, où le NPA se vit déchiré entre plusieurs tendances, certaines souhaitant déjà, à tout prix, se présenter avec le Front de gauche, et d’autres se présenter indépendamment, la décision finale ayant été que chacun fasse comme bon lui semble. Vint ensuite le désastreux épisode de la « candidate voilée », à la suite duquel les atermoiements du NPA lui permirent de perdre non seulement certaines militantes féministes, mais également ceux qui espéraient se servir du parti comme d’une tribune pour la défense de la religion, comme Abdel Zahiri.
C’est après le congrès de février 2011 que partirent des membres comme Philippe Marlière que nous avons cité, ou Raoul-Marc Jennar, ancienne tête de liste du NPA dans le sud-est aux élections européennes et apôtre de la décroissance. Ils seront rejoints peu après par les militants du courant L’Appel et la pioche de Leïla Chaïbi, laquelle claironnera dans Libération que « le NPA n’est pas ce qui était marqué sur le carton d’invitation », se plaignant notamment de ce qu’on « a essayé de nous formater, de nous transformer en militants de la LCR », c’est-à-dire en trotskystes. La jeune femme a préféré hériter au Parti de gauche du titre bien ronflant, mais quelque peu ridicule, de « secrétaire nationale à l’abolition du précariat ».

La dernière défection en date est certainement la plus grave, du point de vue du NPA : en plein milieu de la campagne présidentielle de 2012, trois des principaux dirigeants du parti, dont une de ses porte-parole, Myriam Martin, et l’ancien bras droit d’Olivier Besancenot, Pierre-François Grond, appelaient publiquement à voter… Jean-Luc Mélenchon. Et c’est dans la presse qu’ils faisaient connaître leurs intentions à leurs camarades, via une tribune parue dans Libération le 22 mars dernier. Ils y écrivaient notamment qu’avec « beaucoup de colère », ils avaient vu le NPA « renoncer à l’engagement pris lors de sa fondation : rassembler tous les anticapitalistes dans un parti de masse ». Les « masses » se rendant visiblement en beaucoup plus grand nombre dans les meetings de Mélenchon que dans ceux de Philippe Poutou – ou de Nathalie Arthaud – Grond et ses camarades firent donc le choix de tous les opportunistes du monde : aller dans le sens du vent.
À l’heure où nous écrivons, Grond et sa tendance sont toujours membres de la direction du NPA, bien qu’ayant fait campagne publiquement pour Mélenchon. Cette situation est probablement appelée à évoluer lors de la conférence nationale du NPA les 7 et 8 juillet, la tendance de Grond ayant de toute façon clairement manifesté son intention d’entrer au Front de gauche « comme courant indépendant » (tribune de la Gauche anticapitaliste dans Tout est nous, 21 juin 2012).
***
On pourrait se dire, au vu de cette litanie de défections, qu’il s’agit d’un processus de décantation naturelle, et que le NPA se renforce en voyant partir les plus réformistes, ou les plus opportunistes de ses membres. Mais il est loin d’être sûr que ce soit le cas, car cette évolution n’a absolument rien changé à la ligne politique du parti de Besancenot et Poutou. Et quand bien même ! Si c’était pour se retrouver à la fin entre anciens de la LCR, cela ne valait pas la peine de jeter aux orties le programme et l’héritage du trotskysme, et ce dans une période de crise où il est vital de porter bien haut le drapeau du communisme. Car il advient finalement que, vu ce qu’il en reste, le NPA d’aujourd’hui, c’est la LCR d’hier… le « communiste » de son nom en moins.
Deux campagnes bien différentes
Reste que le NPA a tout de même, bien que laborieusement, réussi à dégager une majorité pour se présenter en son nom propre à l’élection présidentielle. C’est-à-dire que la majorité de sa direction a résisté aux courants qui l’enjoignaient de se rallier directement à Jean-Luc Mélenchon. Qui plus est, le parti a choisi de présenter à l’élection un ouvrier. En outre, le fait que le NPA ait réussi à trouver, en quelques mois, les 500 parrainages nécessaires au dépôt de la candidature, prouve que cette organisation dispose encore de militants énergiques et dévoués. Ce n’est pas nous qui nous en plaindrons.
Une fois la campagne commencée, combien de fois avons-nous entendu des journalistes demander et demander encore pourquoi LO et le NPA se présentaient séparément ! Comme l’a bien souvent répondu Nathalie Arthaud, nous ne sommes pas partisans du parti unique, et le fait que les électeurs puissent choisir y compris entre plusieurs tendances se réclamant d’un même courant d’idées, est bénéfique. Mais au-delà de ce constat, et des « slogans » communs que nous avons pu défendre pendant plusieurs mois, comme l’interdiction des licenciements, nos campagnes ont, en réalité, été fort différentes.
Dans l’une de ses premières interviews, Philippe Poutou a déclaré qu’il voulait bien accepter d’être « un ouvrier candidat », mais pas l’étiquette de « candidat ouvrier ». Derrière la boutade, la différence est en effet bien réelle, et révélatrice. Un « ouvrier candidat », c’est en quelque sorte une définition sociologique, alors que le « candidat ouvrier » aurait eu une signification politique: celle d’être le porte-parole des intérêts de la classe ouvrière. Une telle définition sentait probablement un peu trop le communisme pour le NPA. Si la campagne de Poutou a été le reflet des multiples aspirations de ce parti, entre écologie, antinucléaire, anticapitalisme … son leitmotiv en a été de « dégager Sarkozy » essayant ainsi de surfer sur le sentiment largement partagé dans les classes populaires du « tout sauf Sarkozy ». Alors que Philippe Poutou répétait que « le premier objectif », que « le minimum syndical » dans cette élection était de « virer » Sarkozy, Nathalie Arthaud n’a eu de cesse de dénoncer le leurre que constitue l’alternance électorale, expliquant a contrario que le pire pouvait venir avec Hollande parce que la période de crise économique dans laquelle nous sommes plongés ne laisse pas d’autre possibilité au gouvernement que d’être un gouvernement de combat au service de la bourgeoisie pour aggraver l’exploitation.
L’autre différence de taille a été notre positionnement par rapport à la campagne du Front de gauche. Alors que le NPA s’est défendu de ne pas être unitaire, expliquant qu’il l’avait été plus même que tous les autres mais que les choses avaient été rendues impossibles par l’attitude de Mélenchon, alors que Philippe Poutou préférait insister sur les points communs entre le NPA et le Front de Gauche, notre candidate a souligné tout au long de la campagne les différences politiques inconciliables qui séparaient le Front de gauche de LO.
La campagne de Nathalie Arthaud s’est donné comme unique objectif de diffuser aux travailleurs des idées pour l’avenir, des idées qui seront indispensables lorsque, les illusions sur Hollande passées et la crise s’aggravant, ceux-ci chercheront les voies pour des luttes victorieuses. Cela a été une campagne dont l’objectif était de défendre des idées qui seront indispensables demain. Le NPA, lui, a choisi de faire ce qu’on ne peut appeler qu’autrement qu’une campagne de communication visant, selon une expression à la mode, à « faire le buzz », c’est-à-dire à faire parler de Philippe Poutou dans les médias. Cela a sans doute permis de le faire connaître. Mais quelles leçons politiques les travailleurs, ne serait-ce que la fraction la plus consciente d’entre eux, pouvaient tirer des « clips » de campagne du NPA du style question pour un champion ? Selon la presse, beaucoup ont trouvé ces clips « drôles ». Le NPA s’est réjoui qu’à la suite de ces clips le score de Philippe Poutou ait très légèrement décollé, si l’on peut utiliser ce terme aux niveaux qui sont les nôtres. Peut-être. Et alors ? Le problème des militants que nous sommes est-il de « faire des voix », à tout prix, quitte à dire et faire n’importe quoi pour cela, ou de chercher à donner des perspectives à notre classe sociale ? Même si la campagne télévisée de Poutou lui avait permis de faire 3, 4, ou 5 %, cela n’aurait pas été plus utile au monde du travail. Quant à nous, nous espérons que le discours de Nathalie Arthaud a été entendu et retenu ne serait-ce que par une petite fraction des travailleurs, et que ce qu’ils en ont retenu leur sera utile lors des luttes décisives de demain. Se présenter à une telle élection, pour des révolutionnaires, n’a pas d’autre utilité.
« Et maintenant ? »
Une fois la campagne présidentielle passée, est venue celle des législatives. Rien de nouveau sous le soleil : le NPA, là encore, s’est illustré par un relatif suivisme vis-à-vis du PS, en claironnant qu’après avoir « dégagé Sarkozy et sa bande » de l’Élysée, il convenait de « virer » le plus grand nombre de ses amis des bancs de l’Assemblée nationale. En dehors de cela, comme lors des européennes de 2009, l’organisation de la campagne a été marquée par le chacun pour soi : selon les contextes et les sensibilités de chacun, il a été laissé le libre choix de présenter une candidature NPA, de soutenir des candidats du Front de gauche, de se présenter avec des décroissants du MOC (Mouvement des objecteurs de croissance). La tendance Gauche anticapitaliste de Pierre-François Grond a elle eu droit à 40 candidats.
Il est intéressant en revanche de se pencher sur les analyses d’après-campagne parues dans Tout est à nous - la revue, le mensuel du NPA. La campagne de Lutte Ouvrière ayant fait l’objet d’un article spécifique, nous répondrons à quelques-uns des arguments du rédacteur. Mais notons d’emblée que le plus révélateur est la présence de deux articles dans cette revue, émanant tous deux de la majorité du NPA, l’un appelant à des discussions en vue de l’unité d’action avec Lutte Ouvrière, et l’autre appelant à des discussions en vue de l’unité d’action avec… le Front de gauche.
Le premier article, signé Jean-François Cabral, s’intitule « Lutte Ouvrière : une campagne ordinaire ? » Le reproche principal que l’auteur adresse à Lutte Ouvrière est de ne pas avoir défendu de perspectives assez concrètes mais plutôt « des formules générales et abstraites » ; et de ne pas avoir de contre-projet à opposer au Front de gauche : « C’est d’autant plus ennuyeux que les réformistes à leur manière semblent offrir une réponse sur le terrain institutionnel. Il est vrai que les formules autour de l’Assemblée constituante et de la VIe République ne sont pas non plus d’une grande clarté pour la plupart des gens. Mais elles existent. (…) Si les révolutionnaires se contentent de lever le drapeau pour plus tard, en quoi combattent-ils efficacement la politique des réformistes ici et maintenant ? »
On voit à travers ces lignes à quel point divergent les approches de LO et du NPA. En ce qui nous concerne, nous ne faisons pas de la politique en contrepoint du Front de gauche, ni d’aucun autre parti que ce soit. « Combattre les réformistes », dans une période où il n’y a pas de luttes, suppose obligatoirement de se placer sur leur terrain et non sur le nôtre, et c’est précisément ce que nous ne souhaitons pas faire. Nous ne cherchons pas à trouver les « bons arguments », les « bons slogans » – la LCR appelait cela naguère les « mots d’ordre opératoires » – susceptibles de convaincre un public aujourd’hui profondément réformiste et électoraliste. Nos idées politiques (le marxisme) nous conduisent à penser que la conscience ne naît pas à l’écoute d’un bon slogan, comme on serait touché par la grâce, mais qu’elle se développe à travers des événements, à travers l’évolution des conditions de vie, des situations politiques et des bouleversements sociaux. N’en déplaise au NPA, ce ne sont pas de bonnes formules qui ont permis aux révolutionnaires bolcheviques de 1917 d’emporter l’adhésion de millions de travailleurs, mais l’adéquation d’une politique juste à une situation dans laquelle la conscience des masses progressait à la vitesse de la lumière.
Les travailleurs d’aujourd’hui sont profondément démoralisés, ils veulent croire aux solutions prônées par les réformistes de gauche, et soulignons au passage que ce ne sont pas les solutions de Mélenchon qui ont emporté la majorité mais celles du très droitier Hollande. Nos idées ne peuvent avoir du poids qu’à partir du moment où les masses entrent en lutte, c’est-à-dire quand elles ont déjà balayé un certain nombre d’illusions réformistes. Et, nous l’avons dit, c’est à cela et à cela seul que nous voulons nous préparer et préparer ceux qui nous écoutent. Croire qu’avec des formules qui puissent faire concurrence à la « VIe République de Mélenchon », on ferait avancer la cause de la révolution, est une profonde erreur. Tout au contraire, cela ne signifie rien d’autre que se placer précisément sur le terrain des réformistes. Certes, c’est toute la politique du NPA que d’essayer de faire cela, c’est-à-dire de faire plus de voix que les réformistes en étant aussi réformistes qu’eux, mais cela ne rend pas cette politique plus juste.
L’auteur de l’article nous reproche également de nous dire communistes sans parler réellement de ce qu’est le communisme, sans expliquer quel est « l’horizon au-delà des luttes et des résistances ». Cela lui permet d’ironiser sur le fait que Nathalie Arthaud s’est définie comme « candidate communiste » sans autre contenu que celui défendu par le NPA. Et d’estimer que cette formule n’était destinée qu’à « capter l’attention d’une partie (du) public »… du Front de gauche. Décidément, le Front de gauche est une obsession pour le NPA qui n’arrive visiblement pas à comprendre que l’on puisse avoir comme autre « horizon » que de s’adresser à lui !
Nathalie Arthaud a fait sa campagne sous le drapeau du communisme, non pour complaire à des électeurs de Mélenchon, mais pour affirmer que le communisme est l’avenir du monde, et défendre l’idée qu’il n’y a pas d’autre « remède » à la crise que l’expropriation de la bourgeoisie et la prise du pouvoir par le prolétariat. Et que cette prise du pouvoir passera par une prise de conscience, qui elle-même ne pourra se faire qu’à travers des luttes profondes où les travailleurs défendront des objectifs incompatibles avec le maintien de la dictature de la bourgeoisie. Ce sont ces objectifs que nous avons mis en avant dans cette campagne. Il n’est de toute façon pas exact que Nathalie Arthaud n’ait pas parlé de « l’horizon » communiste lui-même dans la campagne[Au meeting du Zénith, le 15 avril, Nathalie Arthaud concluait son discours par : « Débarrassée de la mainmise des intérêts privés sur les richesses et les moyens de les produire, débarrassée de l’exploitation et de la course au profit, la collectivité pourra maîtriser consciemment sa vie économique. Elle pourra alors produire tout ce qui est utile et nécessaire, mais rien que ce qui est utile et nécessaire, dans le respect des hommes et de la nature afin que tous les êtres humains profitent du progrès et accèdent à l’éducation, à la culture, aux loisirs.
L’exploitation disparue, disparaîtront les autres formes d’oppression en fonction du sexe ou de la nationalité. L’humanité pourra alors constituer un seul et même peuple, avec une seule patrie : la Terre. »], mais de toute façon, le communisme, ce n’est pas seulement décrire ce que sera la société idéale, ce n’est même pas du tout cela ! Être communiste aujourd’hui, c’est avant tout donner des perspectives de classe aux travailleurs, expliquer inlassablement que l’avenir de l’humanité repose entre les mains du prolétariat, et que toutes les autres solutions ne sont que de la poudre aux yeux électoraliste. C’est proposer une politique concrète, un « programme de lutte » qui réponde aux problèmes de la situation présente du point de vue des intérêts de classe du prolétariat. En cette période de tempête économique et peut-être, demain, de tempêtes sociales, nous estimons qu’il est plus que jamais vital de défendre ces perspectives et celles-là seules.

Car, oui, il y a une crise profonde qui rend la situation politique particulière ! Nous le rappelons puisque l’auteur de l’article s’interroge en ces termes sur notre refus d’appeler à voter François Hollande au second tour : « En 2007, l’engagement (de LO) en faveur de Ségolène Royal était pourtant assez explicite, sans qu’on comprenne bien la différence avec aujourd’hui » (souligné par nous) ! Nous ne pouvons qu’inciter l’auteur de ces lignes à jeter un coup d’œil à la presse économique. Il ne devrait alors pas lui échapper que le monde capitaliste est frappé par une crise d’une tout autre ampleur qu’en 2007, et que, en conséquence, le gouvernement socialiste va très probablement être amené à prendre des mesures antiouvrières d’une violence bien supérieure à celle de ce Sarkozy que le NPA est si fier d’avoir contribué à « dégager ». En ce qui nous concerne, nous n’avons pas eu envie de donner un blanc-seing, même à notre modeste échelle, à ce futur gouvernement de choc contre les travailleurs, et nous l’assumons pleinement.
Passons sur les reproches de l’auteur sur notre incompréhension des problèmes écologiques, et venons-en à la conclusion de l’article : il faut « une politique de front unique audacieuse et offensive qui offre une issue immédiate aux problèmes auxquels est confrontée la classe ouvrière. (…) » Il existerait donc une « issue », et « immédiate » qui plus est, aux problèmes des travailleurs, sans renverser le capitalisme, sans même un début de commencement de mobilisation dans ce sens ?
« Mais, poursuit l’auteur, pour rassembler, et quel que soit le niveau visé, l’unité pour les luttes ou la construction d’un parti, on a besoin de tout le monde et on n’écarte personne a priori surtout lorsqu’on se réclame de la révolution et du communisme. La discussion reste donc ouverte plus que jamais avec les camarades de LO. »
Puisque l’on « n’écarte personne », Lutte Ouvrière est conviée à discuter avec le NPA… et le Front de gauche, d’une « politique de front unique offensive et audacieuse ». Ce que le NPA, à l’instar de son ancêtre la LCR, appelle « un front unique » est la construction à l’avance d’un appareil susceptible de diriger les luttes quand il y en aura, appareil qui réunirait les révolutionnaires, le Front de gauche, les alternatifs et sans doute bien d’autres encore… c’est-à-dire un appareil qui, vu les rapports de force, serait exclusivement dirigé par Mélenchon et le PCF.

Nous remercions donc le NPA de ne pas nous « écarter a priori » mais en ce qui nous concerne, la seule « unité » qui nous intéresse est celle des travailleurs, celle qui se forgera à la base dans les luttes elles-mêmes. Et nous sommes, de plus, convaincus que la direction du Front de gauche, qu’il s’agisse de celle du Parti communiste ou de celle du Parti de gauche, ne sera pas du même côté de la barricade que nous le jour où des luttes sérieuses éclateront – l’Histoire l’a assez amplement prouvé. Expliquer cela aux travailleurs, plutôt que de tresser des couronnes à Mélenchon, est également selon nous un des devoirs des révolutionnaires dans la période actuelle.
Et le NPA en est bien loin. Car, comme nous l’avons dit, il consacre, dans la même revue et sous la plume de François Sabado, un article au Front de gauche, sous le titre « Et maintenant ? » Cet article cherche par tous les moyens à caresser le Front de gauche dans le sens du poil, tout en ayant l’air de timidement le critiquer. Après des louanges adressées à Mélenchon pour sa « bonne campagne », où il a su « renouer dans ses discours avec l’imaginaire révolutionnaire des textes de Victor Hugo et avec les heures glorieuses du mouvement ouvrier », après avoir listé les nombreuses « positions communes » du NPA et du FdG, Sabado souligne certes un point « qui divise profondément » : le nucléaire. Mais en dehors de ce point, le NPA dénonce seulement les « ambiguïtés » de Mélenchon et l’appelle « à être conséquent ». Le principal reproche politique fait à Mélenchon est d’être par trop « républicain », c’est-à-dire de chercher à « subordonner, rendre compatible le mouvement de masse avec les institutions de la République » !
Parler ainsi revient à participer par opportunisme à l’escroquerie que représente Mélenchon – nous espérons du moins que c’est le cas, et que François Sabado ne croit pas à ce qu’il dit. Ou alors, s’il suffit de citer trois phrases de Victor Hugo pour éblouir un dirigeant du NPA et lui faire oublier ce que c’est qu’un politicien bourgeois, cela augure mal de l’avenir de cette organisation comme parti même seulement « anticapitaliste ». « Ambigu », Mélenchon ? Inconséquent ? Certainement pas ! La campagne du Front de gauche a été parfaitement conséquente et sans la moindre ambiguïté, c’est-à-dire qu’elle a été celle d’un homme politique bourgeois au langage certes un peu radical, à la bouche remplie de ce que Blanqui appelait avec mépris « des phrases sonores d’avocat » lorsqu’il flétrissait « la détestable popularité des bourgeois déguisés en tribuns. » Qu’y a-t-il d’« ambigu » dans le discours de Mélenchon ? À aucun moment il ne parle réellement de luttes, à aucun moment il n’appelle à autre chose qu’à bien voter et à faire avancer les choses par la voie des urnes. À aucun moment, au-delà de ses phrases ronflantes, il ne cherche à s’appuyer sur l’initiative des travailleurs. Et les mots utilisés par le NPA ont leur importance : contrairement à ce que dit Sabado, Mélenchon ne cherche pas à « subordonner le mouvement de masse aux institutions de la République » ; il cherche, et il cherchera plus encore demain, à le subordonner aux intérêts de la bourgeoisie. Mais cela, le NPA ne le dira pas, parce qu’il n’a pas envie de froisser quiconque au sein du Front de gauche.
On le voit, le NPA n’a rien envie d’apprendre de l’échec de sa politique. Il continue de s’adresser aux réformistes en parlant leur langue, et en espérant sans doute toujours que cela poussera quelques-uns à le rejoindre. Vu les résultats des élections, parions que cela a de moins en moins de chance d’arriver.
Avec la politique qui est la sienne, depuis 2009, le NPA n’a aucune possibilité de construire un parti révolutionnaire, au sens de révolution prolétarienne du terme. Il est vrai que ce constat est un peu vain, dans la mesure où le NPA n’en a jamais eu l’intention. Mais il n’a même aucune chance de construire un parti qui soit réellement utile aux travailleurs. Nul ne sait aujourd’hui ce que l’avenir nous réserve et rien n’exclut qu’à plus ou moins brève échéance, lorsque Ayrault se sera carbonisé par une politique violemment antiouvrière et que les travailleurs menaceront d’entrer en lutte, un Mélenchon soit appelé à l’aide par la bourgeoisie pour calmer, ou réprimer, les mouvements sociaux. À quoi auront alors servi les appels du NPA au « front unique » avec Mélenchon, sinon à tout embrouiller et à avoir contribué, si peu que ce soit, à entretenir des illusions sur les adversaires de la classe ouvrière ?

En ce qui nous concerne, nous restons convaincus que la tâche de l’heure est plus que jamais de militer pour la construction d’un parti communiste révolutionnaire, et que cette tâche ne peut être menée à bien que sur la base d’un programme politique clair, le programme que nous ont légué Marx, Engels, Lénine et Trotsky.

27 juin 2012

LDC Juillet/août 2012
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Message  verié2 Lun 9 Juil - 16:30


Article de la LDC
Trois ans après sa fondation, où en est le NPA ?
Cet article répond visiblement à plusieurs objectifs :
-Montrer que LO a toujours eu raison vis à vis de la création du NPA. (Ce qui n'est que partiellement juste à mon avis.)
-Prétendre que la campagne de Nathalie Arthaud aurait été radicalement différente de celle de Poutou. (Ce qui est totalement faux).
-Rejeter à l'avance toute proposition d'unité du NPA, sous le prétexte que "seule l'unité des travailleurs nous intéresse".

Par ailleurs cet article contient une assez importante erreur d'analyse. A savoir que le NPA aurait été tiré vers sa droite par ses nouveaux adhérents, en particulier des intellos de la gauche bobo. L'auteur a beau dire que l'exemple de ce prof d'université est "anecdotique", il lui donne une importance significative puisqu'il revient sur ce cas à plusieurs reprises. En réalité, il en fait un cas emblématique. Sinon, pourquoi le citer ?
On pourrait citer le cas de tel militant de LO qui est passé au FN, ou de tel autre qui est devenu avocat d'affaires etc, ce ne sont en effet que des cas anecdotiques qui ne nous aident pas beaucoup à comprendre la politique et la nature de LO.

Mais, sur le fond, il y a un contresens, peut-être par méconnaissance du sujet ? J'avoue avoir un moment pensé à peu près la même chose, à savoir qu'en ratissant large sur sa droite, on subit cette pression etc. Or il se trouve que, concrètement, ce sont essentiellement des ex "cadres" (je n'aime pas beaucoup ce terme) de la LCR qui sont partis au FdG, parfois même des historiques, et non des nouveaux venus du genre de ce prof d'université. (Certains de ceux qui répondent parfaitement à la définition qu'en donne la LDC sont restés, tel Corcuff...)

Il y a donc une erreur de fond : c'est une partie de la LCR qui a poursuivi une trajectoire déjà amorcée qui l'éloignait du trotskysme.
"Les travailleurs sont profondèment démoralisés" (LDC)
Ce constat pessimiste est tout à fait excessif. La classe ouvrière n'a subi aucune grande défaite pour la raison qu'elle n'a livré aucun grand combat. Peut-on croire qu'elle va continuer à accepter plan de licenciements sur plan de licenciement sans une réaction énergique ? Si faibles soyons nous, nous avons une responsabilité devant nous : unir nos efforts pour aller vers une convergence des luttes qui ne vont pas manquer de se déclencher, et transformer l'action défensive sans perspective en action offensive.
__
Dernière remarque, je ne suis pas du tout convaincu que c'était gagné d'avance pour Mélenchon, sous prétexte que les travailleurs préfèrent les puissantes sirènes des réformistes aux petits sifflets des révolutionnaires. Sur le plan électoral (qui ne doit pas être notre priorité), la situation aurait été différente avec un Besancenot en face de lui, sans sous-estimer les progrès ultra rapides du camarade Poutou. Et, encore une fois, il est tout à fait faux de prétendre que la campagne de Poutou s'est placée sur le même terrain que celle de Mélenchon.

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Message  Roseau Lun 9 Juil - 17:27

D'accord avec Vérié sur tous ces points.
Reste à ajouter que LO a raison dans sa caractérisation de la nature du FdG
et sur l'absence de compréhension de celle-ci de la part de beaucoup de militants du NPA,
contaminés à divers degrés par le réformisme type GA.

Notons enfin des mensonges et caricatures qui ne visent, de façon très sectaire,
qu'à nier l'existence de militants révos en dehors de LO. Un exemple:

c’est toute la politique du NPA que d’essayer de faire cela, c’est-à-dire de faire plus de voix que les réformistes en étant aussi réformistes qu’eux, mais cela ne rend pas cette politique plus juste.

Aussi réformistes ? ll suffit de lire les programmes. Pas sérieux.
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Message  Toussaint Lun 9 Juil - 19:18

Je ne suis pas d'accord avec le texte de LO, évidemment en creux sur le refus que l'on puisse être croyant et révolutionnaire, mais surtout sur ce que pointe vérié, c'est bien une trajectoire venue de très loin qui a produit la liquidation de la LCR par la majorité de ses dirigeants. Cela fait longtemps que Robert et Picquet sont des républicains proclamés, PF Grond, même s'il a gagné ses galons de chasseur de lycéennes musulmanes, Sammy Joshuah et consorts, cela fait un bail qu'ils n'ont plus grand chose à voir avec la révolution. Il n'est que de les lire et les écouter... En partie, ce que dit Roseau est vrai, certains se sont fatigués, je suppose. D'autres, simplement, ont intégré les défaites successives et renoncé, comme on peut voir le rejet viscéral de termes comme révolution chez les gaistes. Comme dit Roseau, ils ne sont que les derniers d'une longue série, très longue. Cela fait bientôt dix ans que la Ligue ne parvenait pas à écrire un Manifeste pour des raisons de divergences fondamentales. Le genre de divergences qui fait de vous des militants qui ne peuvent coexister dans le même parti.

Je pense aussi que la venue de gens de l'extérieur a été plutôt un renforcement des révolutionnaires dans le NPA. Mais LO ne pointe pas des cas isolés, il cite un ou deux exemples emblématiques, il y en a bien d'autres. Je me souviens d'échanges ici pour ou contre Clémentine Autain, à la lumière des trajectoires, cela laisse rêveur... Ce qui est grave, ce n'est pas que des Philippe Marlière soient venus, c'est que le NPA a été fait pour cela. Et les gens de la GA ont raison de dire que tourner le dos au FDG est incohérent avec le cahier des charges du NPA. Oui, je sais, Roseau, les Principes Fondateurs, mais bon, hein... Une chose est le texte, une autre est le projet. Il s'est marqué en effet par le rejet hautement symbolique, ne t'en déplaise, Copas, de tout ce qui pouvait fleurer le marxisme-révolutionnaire dans le nom, et cela s'est poursuivi avec ce que dit bien LO, l'abandon du trotskysme et du marxisme-révolutionnaire. Cela vient de loin aussi, mais là c'était fait, conclu, concrétisé, on allait enfin faire le rassemblement à la gauche de la gauche autour de PF Grond et consorts. Et puis, patatras, Mélenchon, adieu veaux, vaches, cochons, couvées... Aux républicains et aux réformistes le ralliement au FDG, aux autres le raidissement pour sauver les meubles. Mais sur le fond, il n'y a pas de perspectives alternatives au projet NPA, ils vont repartir de plus belle et de moins en moins forts.

Là aussi, le texte de LO est juste, en profondeur: avec ou sans la GA, le FDG et l'alliance avec le FDG sont au centre de la vision de la direction du NPA. Or, le FDG, qu'il soit à 10, 15 ou 30%, cela n'a aucune importance. Les débats sur la force de la dynamique ou sa faiblesse n'ont aucun sens. Le projet du FDG, c'est le compromis social en laissant la bourgeoisie au pouvoir, c'est le même projet qu'Hollande, mas eux sont moins à droite, ils sont l'ingrédient nécessaire du projet d'Hollande, un courant réformiste capable de tenir les rênes des appareils ouvriers. Que la GU-A y aille, que X ou Y le rejoigne, on s'en fout. Fut uen époque où le PC et le PS étaient quand même sacrément plus forts dans le pays et dans la classe ouvrière, personne ne songeait à rejoindre l'union de la gauche sous prétexte d'une dynamique. Il y a une persévérance dans l'erreur qui montre bien que le NPA n'est pas forcément un parti redressable. Je conçois que l'on soit obnubilé par le PCF en 70 et 74, en 78... En 2012, c'est incroyable. Sans pour autant dire comme certains que le PCF ne représente plus grand-chose dans les boîtes, cela, c'est des conneries, le PCF reste, et de très, très loin, le plus gros parti de militants ouvriers en lutte sur le terrain. Certes, il n'a plus de maillage national. Mais qui en a un réel? LO? Le NPA? On rigole... Mais par rapport au PC des grandes années, c'est l'ombre de ce qu'il fut et même s'il peut servir de marchepied à un politicien histrionique et sans scrupules, il ne peut faire illusion. C'est un parti réformiste stalinien frappé de dégénérescence sénile et en constant déclin depuis plus de trente ans. Ni plus ni moins.

Ensuite, savoir si LO fait mieux. En tout cas, eux n'ont pas jeté les acquis par la fenêtre. Perso, je leur en suis redevable.

Maintenant, j'aimerais savoir si la CN a fait autre chose que parler du FDG. Et quels ont été les débats, en dehors des débats sur les réformistes et avec les réformistes...
Toussaint
Toussaint

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