Où va la crise ?
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Roseau
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Re: Où va la crise ?
Les conséquences de la dépréciation historique du rouble (ce matin, 1$ vaut 73 roubles : en un an le rouble aura perdu environ la moitié de sa valeur) commencent à produire leurs effets sur l'économie de la zone euro.
D'abord sur l'économie allemande qui risque d'entrer à son tour dans une phase récessive. L'Allemagne doit en effet une bonne partie de sa croissance aux relations économiques privilégiées qu'elle entretient avec la Russie de Poutine.
Deux chiffres peuvent en donner un ordre de grandeur : la part des exportations allemandes de biens vers la Russie constitue 42,25 % des exportations de biens manufacturés sur la zone euro, contre 9,04 % pour la France. La part des achats allemands de gaz en Russie est de 35,61 %.
Ensuite, sur l'économie française. En particulier dans des secteurs tels que :
- les équipements électriques, les constructeurs de véhicules routiers et d'équipements de transport aéronautique, mais aussi dans la parfumerie, la cosmétique et les produits pharmaceutiques ;
- les milieux bancaires et financiers : les banques françaises sont les plus exposées au risque russe, loin devant les banques européennes ou américaines, leurs créances sur les débiteurs russes correspondant à près de la moitié du montant total d'une dette estimée à environ 90 milliards d'euros.
La crise monétaire russe suscite également, pour reprendre les termes du Monde, "des inquiétudes autour des entreprises françaises implantées dans le pays" :
- dans le secteur énergétique, avec Total, qui a fortement investi dans les secteurs du pétrole et du gaz ;
- dans le secteur automobile, et en particulier pour Renault, dont la Russie représente le 3e marché national, après la France et le Brésil ;
- dans l'agroalimentaire, où la Russie est devenue le premier marché du groupe Danone ;
- enfin, dans le secteur des produits de luxe et de cosmétique.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/12/17/societe-generale-renault-l-inquietude-monte-autour-des-entreprises-francaises-en-russie_4541874_3234.html
D'abord sur l'économie allemande qui risque d'entrer à son tour dans une phase récessive. L'Allemagne doit en effet une bonne partie de sa croissance aux relations économiques privilégiées qu'elle entretient avec la Russie de Poutine.
Deux chiffres peuvent en donner un ordre de grandeur : la part des exportations allemandes de biens vers la Russie constitue 42,25 % des exportations de biens manufacturés sur la zone euro, contre 9,04 % pour la France. La part des achats allemands de gaz en Russie est de 35,61 %.
Ensuite, sur l'économie française. En particulier dans des secteurs tels que :
- les équipements électriques, les constructeurs de véhicules routiers et d'équipements de transport aéronautique, mais aussi dans la parfumerie, la cosmétique et les produits pharmaceutiques ;
- les milieux bancaires et financiers : les banques françaises sont les plus exposées au risque russe, loin devant les banques européennes ou américaines, leurs créances sur les débiteurs russes correspondant à près de la moitié du montant total d'une dette estimée à environ 90 milliards d'euros.
La crise monétaire russe suscite également, pour reprendre les termes du Monde, "des inquiétudes autour des entreprises françaises implantées dans le pays" :
- dans le secteur énergétique, avec Total, qui a fortement investi dans les secteurs du pétrole et du gaz ;
- dans le secteur automobile, et en particulier pour Renault, dont la Russie représente le 3e marché national, après la France et le Brésil ;
- dans l'agroalimentaire, où la Russie est devenue le premier marché du groupe Danone ;
- enfin, dans le secteur des produits de luxe et de cosmétique.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/12/17/societe-generale-renault-l-inquietude-monte-autour-des-entreprises-francaises-en-russie_4541874_3234.html
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
Re: Où va la crise ?
«Il y a urgence car le secteur est hypertrophié»
Pour l’ancien banquier et ex-membre de l’Autorité des marchés financiers Jean-Michel Naulot,
les Etats doivent se dépêcher de réguler.
http://www.les-crises.fr/il-y-a-urgence-car-le-secteur-financier-est-hypertrophie-par-jm-naulot/
Pour l’ancien banquier et ex-membre de l’Autorité des marchés financiers Jean-Michel Naulot,
les Etats doivent se dépêcher de réguler.
http://www.les-crises.fr/il-y-a-urgence-car-le-secteur-financier-est-hypertrophie-par-jm-naulot/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Perspectives économiques: nouvelle crise financière, récession et/ou stagnation séculaire
Un dossier sur la situation économique internationale
et sur les perspectives qui hantent les économistes.
Le premier spectre est celui d’une crise des marchés financiers
qui dégénérerait en crise bancaire et entraînerait une nouvelle récession.
Le second est celui de la « stagnation séculaire »...
http://www.npa2009.org/arguments/economie-fragilites-generales
Un dossier sur la situation économique internationale
et sur les perspectives qui hantent les économistes.
Le premier spectre est celui d’une crise des marchés financiers
qui dégénérerait en crise bancaire et entraînerait une nouvelle récession.
Le second est celui de la « stagnation séculaire »...
http://www.npa2009.org/arguments/economie-fragilites-generales
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
"On est en train de nous vendre un nouveau 2007"
Confirmation de l'analyse publiée dans l'Anticapitaliste (message au dessus)
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
La rentabilité du K en France/Italie
Etude Natixis - Résumé
La faiblesse de la rentabilité du capital physique en France et en Italie décourage l’investissement des entreprises et perpétue la faiblesse de la croissance. La politique économique de ces deux pays doit donc d’abord viser à redresser la rentabilité du capital. Les remèdes doivent être adaptés aux causes du déclin de la rentabilité du capital qui peuvent être :
- la croissance trop rapide des salaires réels par rapport à la productivité du travail, ce qui peut avoir plusieurs causes ;
- la hausse de la pression fiscale sur les entreprises ;
- une hausse anormale de l’intensité capitalistique liée par exemple à une faible efficacité du capital mis en œuvre.
Les causes essentielles sont :
- la hausse trop rapide des salaires ;
- le niveau de gamme trop faible qui empêche de passer les coûts dans les prix ;
- l’insuffisance de la modernisation du capital.
Lire l'étude : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=80854
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Europe. Le tout-compétitivité contre les salaires
Par Michel Husson
http://alencontre.org/europe/europe-le-tout-competitivite-contre-les-salaires.html
http://alencontre.org/europe/europe-le-tout-competitivite-contre-les-salaires.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Perspectives mondiales 2015
http://lesmoutonsenrages.fr/2014/12/25/perspectives-mondiales-pour-2015-petrole-russie-et-union-europeenne/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Prévisions 2015 de Michael Roberts
En anglais seulement malheureusement mais cela vaut le coup d'être lu!
http://thenextrecession.wordpress.com/2014/12/30/predictions-for-2015/
En anglais seulement malheureusement mais cela vaut le coup d'être lu!
http://thenextrecession.wordpress.com/2014/12/30/predictions-for-2015/
Dernière édition par Roseau le Mer 31 Déc - 20:39, édité 1 fois
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-marches-financiers-quel-bilan-pour-2014-2912-378928.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Taux allemands à la baisse, mais les taux français ne suivent pas...
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150105trib0448d09a5/les-taux-allemands-affichent-un-nouveau-record-non-suivi-par-les-taux-francais.html#xtor=EPR-2-[l-actu-du-jour]-20150106
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150105trib0448d09a5/les-taux-allemands-affichent-un-nouveau-record-non-suivi-par-les-taux-francais.html#xtor=EPR-2-[l-actu-du-jour]-20150106
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Euro, pétrole, marchés : tout dégringole
Par La rédaction de Mediapart
À 1,19 dollar, l’euro est à son plus bas niveau depuis 9 ans.
Le prix du baril est désormais en dessous des 50 dollars.
La première journée de marché de 2015 a été rouge sombre.
http://www.mediapart.fr/journal/international/050115/euro-petrole-marches-tout-degringole
À 1,19 dollar, l’euro est à son plus bas niveau depuis 9 ans.
Le prix du baril est désormais en dessous des 50 dollars.
La première journée de marché de 2015 a été rouge sombre.
http://www.mediapart.fr/journal/international/050115/euro-petrole-marches-tout-degringole
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Si l'on mesure l'austérité à l'aune des efforts imposés aux ménages,
via des hausses d'impôts, elle ne fait plus aucun doute: entre 2008 et 2015,
ils ont perdu 400 euros de pouvoir d'achat chaque année, en moyenne.
D'où un retour au niveau de de vie 2002. […]
Au total, sur la période 2008-2015, le pouvoir d'achat par ménage baisserait de 1.600 €uros,
selon l'OFCE, soit 400 €uros de baisse par an.
Du coup, il retomberait cette année 13 ans en arrière, à son niveau de 2002.
Du jamais vu, évidemment, depuis l'établissement en France d'un système de statistiques, en 1945.
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20150107trib56aaa3527/austerite-le-debat-tranche-par-le-pouvoir-d-achat.html
via des hausses d'impôts, elle ne fait plus aucun doute: entre 2008 et 2015,
ils ont perdu 400 euros de pouvoir d'achat chaque année, en moyenne.
D'où un retour au niveau de de vie 2002. […]
Au total, sur la période 2008-2015, le pouvoir d'achat par ménage baisserait de 1.600 €uros,
selon l'OFCE, soit 400 €uros de baisse par an.
Du coup, il retomberait cette année 13 ans en arrière, à son niveau de 2002.
Du jamais vu, évidemment, depuis l'établissement en France d'un système de statistiques, en 1945.
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20150107trib56aaa3527/austerite-le-debat-tranche-par-le-pouvoir-d-achat.html
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Bilan 2014: profits, crise, guerres et révoltes...
http://npa2009.org/arguments/2014-profits-crise-guerres-et-revoltes
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
L’Europe tiers-mondisée
http://cadtm.org/L-Europe-tiers-mondisee
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Les economistes atterres tentent de dessiner une autre politique economique
http://www.mediapart.fr/journal/economie/160115/les-economistes-atterres-tentent-de-dessiner-une-autre-politique-economique
http://www.mediapart.fr/journal/economie/160115/les-economistes-atterres-tentent-de-dessiner-une-autre-politique-economique
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
2017: le grand Krach ?
Nous nous concentrons sur la situation de la zone euro. 2015 et 2016 devraient être des années convenables avec :
– la dépréciation de l’euro ;
– la baisse du prix du pétrole ;
– le Quantitative Easing de la BCE et les taux d’intérêt très bas ;
– l’arrêt de la réduction des déficits publics en France et en Italie ;
– le plan Juncker d’investissement.
Mais 2017 pourrait être l’année d’une crise financière épouvantable avec :
– la remontée du prix du pétrole ; dans deux ans, avec la réaction des investissements pétroliers et de la demande à la baisse du prix du pétrole, l’excès mondial de capacité de production de pétrole devrait être résorbé ;
– la hausse des taux d’intérêt due à la remontée de l’inflation avec la hausse du prix du pétrole, alors qu’en 2015-2016 le niveau très bas des taux d’intérêt a fait disparaître l’incitation à stabiliser ou réduire les taux d’endettement, publics et privés.
Hausse du prix du pétrole, retour de l’inflation, hausse des taux d’intérêt dans un environnement d’endettement très élevé : tout semble devoir être présent en 2017 pour déclencher une violente crise économique et financière.
Lire la note de Natixis : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=80951
– la dépréciation de l’euro ;
– la baisse du prix du pétrole ;
– le Quantitative Easing de la BCE et les taux d’intérêt très bas ;
– l’arrêt de la réduction des déficits publics en France et en Italie ;
– le plan Juncker d’investissement.
Mais 2017 pourrait être l’année d’une crise financière épouvantable avec :
– la remontée du prix du pétrole ; dans deux ans, avec la réaction des investissements pétroliers et de la demande à la baisse du prix du pétrole, l’excès mondial de capacité de production de pétrole devrait être résorbé ;
– la hausse des taux d’intérêt due à la remontée de l’inflation avec la hausse du prix du pétrole, alors qu’en 2015-2016 le niveau très bas des taux d’intérêt a fait disparaître l’incitation à stabiliser ou réduire les taux d’endettement, publics et privés.
Hausse du prix du pétrole, retour de l’inflation, hausse des taux d’intérêt dans un environnement d’endettement très élevé : tout semble devoir être présent en 2017 pour déclencher une violente crise économique et financière.
Lire la note de Natixis : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=80951
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Le FMI abaisse ses prévisions
Le Fonds monétaire international (FMI) a nettement abaissé, mardi, ses prévisions de croissance économique mondiale. Le produit intérieur brut (PIB) mondial ne devrait plus progresser que de 3,5% cette année et de 3,7% en 2016.
Pour le FMI, la chute des prix du pétrole sur l'économie mondiale ne suffira pas à contrecarrer la faiblesse de l'investissement et l'instabilité des marchés financiers. Le Fonds monétaire international a ainsi abaissé ses prévisions de croissance mondiale mardi 20 janvier. Chiffre à l'appui : le produit intérieur brut (PIB) mondial ne devrait plus progresser que de 3,5% cette année et de 3,7% en 2016, marquant dans les deux cas un repli de 0,3 point par rapport aux projections d'octobre, indique l'institution.
http://www.imf.org/external/french/pubs/ft/weo/2015/update/01/pdf/0115f.pdf
Pour le FMI, la chute des prix du pétrole sur l'économie mondiale ne suffira pas à contrecarrer la faiblesse de l'investissement et l'instabilité des marchés financiers. Le Fonds monétaire international a ainsi abaissé ses prévisions de croissance mondiale mardi 20 janvier. Chiffre à l'appui : le produit intérieur brut (PIB) mondial ne devrait plus progresser que de 3,5% cette année et de 3,7% en 2016, marquant dans les deux cas un repli de 0,3 point par rapport aux projections d'octobre, indique l'institution.
http://www.imf.org/external/french/pubs/ft/weo/2015/update/01/pdf/0115f.pdf
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Le bazooka monétaire de la BCE passé au crible
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/22/le-bazooka-monetaire-de-la-bce-passe-au-crible_4561760_3234.html#amXMwR5cjKI84cwI.99
Message un peu personnel, mais pas tant...
Je suis heureux d'avoir, pendant plusieurs années, contribué,
avec d'autres camarades, et avec les encouragements de bp d'autres,
à alimenter ce forum en informations économiques,
sources essentielles d'analyse pour les militants révolutionnaires,
qui préfèrent aux dogmes périssables les faits crus,
sonnant et trébuchants, et la dialectique de l'histoire.
Je vous renvoie maintenant à un site de critique économique anti-K,
beaucoup plus riche en information qu'un forum,
destiné à des dizaines de milliiers de militants LDC,
car fruit de l'initiative hardie et réussie du Groupe de Travail Economique (GTE) du NPA.
J'y consacrerai mes efforts, dans ce domaine au moins.
C'est une surprise pour la plupart d'entre vous, car tout beau tout neuf.
Mais attention, ce n'est encore qu'un beau véhicule anti-K en rôdage,
même pas encore lancé officiellement...
Il appelle vos critiques , suggestions et contributions.
Découvrez, profitez en pour mieux décrypter et combattre le capitallisme,
utilisez ses actualités, ses articles, graphiques, vidéos, films, caricatures, etc
pour le plaisir de savoir, de comprendre,
et ensuite pour rassembler dans la lutte,
pour vos réunions, tracts, prises de parole, etc:
http://www.anti-k.org/
Message un peu personnel, mais pas tant...
Je suis heureux d'avoir, pendant plusieurs années, contribué,
avec d'autres camarades, et avec les encouragements de bp d'autres,
à alimenter ce forum en informations économiques,
sources essentielles d'analyse pour les militants révolutionnaires,
qui préfèrent aux dogmes périssables les faits crus,
sonnant et trébuchants, et la dialectique de l'histoire.
Je vous renvoie maintenant à un site de critique économique anti-K,
beaucoup plus riche en information qu'un forum,
destiné à des dizaines de milliiers de militants LDC,
car fruit de l'initiative hardie et réussie du Groupe de Travail Economique (GTE) du NPA.
J'y consacrerai mes efforts, dans ce domaine au moins.
C'est une surprise pour la plupart d'entre vous, car tout beau tout neuf.
Mais attention, ce n'est encore qu'un beau véhicule anti-K en rôdage,
même pas encore lancé officiellement...
Il appelle vos critiques , suggestions et contributions.
Découvrez, profitez en pour mieux décrypter et combattre le capitallisme,
utilisez ses actualités, ses articles, graphiques, vidéos, films, caricatures, etc
pour le plaisir de savoir, de comprendre,
et ensuite pour rassembler dans la lutte,
pour vos réunions, tracts, prises de parole, etc:
http://www.anti-k.org/
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
Un sacré coup de râteau !
http://www.anti-k.org/
Une fois par jour
http://www.anti-k.org/contacts/
http://www.anti-k.org/
Une fois par jour
http://www.anti-k.org/contacts/
La moisson d'anti-K du 13 mars 2015 :
* Ras-le-bol des bas salaires ! C'est le moment de récupérer tout ce qu'on a
perdu.
http://www.anti-k.org/2015/03/12/ras-le-bol-des-bas-salaires-cest-le-moment-de-recuperer-tout-ce-quon-a-perdu/
* Sur France 2, une économiste ultralibérale refuse son contradicteur
http://www.anti-k.org/2015/03/12/sur-france-2-une-economiste-ultraliberale-refuse-son-contradicteur/
* Hollande veut relancer le grand emprunt
http://www.anti-k.org/2015/03/12/hollande-veut-relancer-le-grand-emprunt/
* La Grèce et l'OCDE signent un partenariat sur les réformes
http://www.anti-k.org/2015/03/12/la-grece-et-locde-signent-un-partenariat-sur-les-reformes/
* L’obsolescence des produits électroniques s’accélère
http://www.anti-k.org/2015/03/12/lobsolescence-des-produits-electroniques-saccelere/
* L'Islande annonce le retrait de sa candidature à l'Union européenne
http://www.anti-k.org/2015/03/12/lislande-annonce-le-retrait-de-sa-candidature-a-lunion-europeenne/
* Areva : vers le carnage
http://www.anti-k.org/2015/03/12/areva-vers-le-carnage/
* La BCE a racheté 9,8 milliards d’euros de dettes publiques
http://www.anti-k.org/2015/03/12/la-bce-a-rachete-98-milliards-deuros-de-dettes-publiques/
* Les créanciers de la Grèce réadmis sur les terres du gouvernement Tsipras
http://www.anti-k.org/2015/03/12/les-creanciers-de-la-grece-readmis-sur-les-terres-du-gouvernement-tsipras/
* Déficit de la France : un délai "problématique" (Bundesbank)
http://www.anti-k.org/2015/03/12/deficit-de-la-france-un-delai-problematique-bundesbank/
* Déficit : la Commission européenne confirme 30 milliards d'efforts
supplémentaires
http://www.anti-k.org/2015/03/12/deficit-la-commission-europeenne-confirme-30-milliards-defforts-supplementaires/
* La " troïka " est de retour à Athènes
http://www.anti-k.org/2015/03/12/la-troika-est-de-retour-a-athenes/
* Note technique sur les "trois soldes" d’une économie nationale
http://www.anti-k.org/2015/03/12/note-technique-sur-les-trois-soldes-dune-economie-nationale-2/
* Grèce : les modalités de l’"ajustement" économique, par Michel Husson
http://www.anti-k.org/2015/03/12/grece-les-modalites-de-lajustement-economique-par-michel-husson/
* Dette grecque : quatre ‘variables de fuite’
http://www.anti-k.org/2015/03/12/dette-grecque-quatre-variables-de-fuite/
* Nouvelle enquête de Générations Futures: 21 perturbateurs endocriniens en
moyenne chez les femmes en âge de procréer!
http://www.anti-k.org/2015/03/12/nouvelle-enquete-de-generations-futures-21-perturbateurs-endocriniens-en-moyenne-chez-les-femmes-en-age-de-procreer/
* Sanofi après le Clash (Investigation)... La parole est aux salariés en lutte
!
http://www.anti-k.org/2015/03/12/sanofi-apres-le-clash-investigation-la-parole-est-aux-salaries-en-lutte/
* Walmart est à nous! Comment s’organise la résistance salariale dans la
grande distribution
http://www.anti-k.org/2015/03/12/walmart-est-a-nous-comment-sorganise-la-resistance-salariale-dans-la-grande-distribution/
* Charbon : quand les plus gros pollueurs européens ont libre cours pour se
réguler eux-mêmes
http://www.anti-k.org/2015/03/12/charbon-quand-les-plus-gros-pollueurs-europeens-ont-libre-cours-pour-se-reguler-eux-memes/
* Des indigènes péruviens gagnent une bataille juridique contre une
multinationale pétrolière
http://www.anti-k.org/2015/03/12/des-indigenes-peruviens-gagnent-une-bataille-juridique-contre-une-multinationale-petroliere/
* Le ralentissement Inévitable des Etats-Unis: heures de travail, productivité
et création de valeur dans le secteur privé
http://www.anti-k.org/2015/03/12/le-ralentissement-inevitable-des-etats-unis-heures-de-travail-productivite-et-creation-de-valeur-dans-le-secteur-prive/
* Les révolutionnaires internationalistes et le gouvernement Tsipras
http://www.anti-k.org/2015/03/12/les-revolutionnaires-internationalistes-et-le-gouvernement-tsipras/
* Giorgos Mitralias « Toute dette dont la société n’a pas bénéficié est
illégitime »
http://www.anti-k.org/2015/03/12/giorgos-mitralias-toute-dette-dont-la-societe-na-pas-beneficie-est-illegitime/
* Grèce: le député Lapavitsas met tout sur la table
http://www.anti-k.org/2015/03/12/grece-le-depute-lapavitsas-met-tout-sur-la-table/
* Selon Varoufakis, la BCE asphyxie la Grèce pour la contraindre à un accord
http://www.anti-k.org/2015/03/12/selon-varoufakis-la-bce-asphyxie-la-grece-pour-la-contraindre-a-un-accord/
* Comment la Grèce va essayer d'éviter la faillite
http://www.anti-k.org/2015/03/12/comment-la-grece-va-essayer-deviter-la-faillite/
* L'ex-trésorier de Marine Le Pen en eaux troubles
http://www.anti-k.org/2015/03/12/lex-tresorier-de-marine-le-pen-en-eaux-troubles/
* BNP Paribas: Michel Pébereau quitte le conseil
http://www.anti-k.org/2015/03/12/bnp-paribas-michel-pebereau-quitte-le-conseil/
* La Fed épingle quatre géants de Wall Street
http://www.anti-k.org/2015/03/12/la-fed-epingle-quatre-geants-de-wall-street/
* Venezuela. Le «socialisme du XXIe siècle» est-il en crise?
http://www.anti-k.org/2015/03/12/venezuela-le-socialisme-du-xxie-siecle-est-il-en-crise/
* Quand Bill Gates finance des « super bananes » OGM
http://www.anti-k.org/2015/03/12/quand-bill-gates-finance-des-super-bananes-ogm/
* PSA : Attaque sur le droit à la formation syndicale
http://www.anti-k.org/2015/03/12/psa-attaque-sur-le-droit-a-la-formation-syndicale/
* Venezuela: les médias alternatifs contredisent le mainstream
http://www.anti-k.org/2015/03/12/venezuela-les-medias-alternatifs-contredisent-le-mainstream/
* Les bonus ont progressé de 2 % à Wall Street
http://www.anti-k.org/2015/03/12/les-bonus-ont-progresse-de-2-a-wall-street/
* Comment traiter la dette souveraine dans les bilans bancaires ?
http://www.anti-k.org/2015/03/12/comment-traiter-la-dette-souveraine-dans-les-bilans-bancaires/
* Ligue des champions. Comment le FC Porto vend des footballeurs en tranches
http://www.anti-k.org/2015/03/12/ligue-des-champions-comment-le-fc-porto-vend-des-footballeurs-en-tranches/
* Une amende de 192 millions pour le "cartel du yaourt"
http://www.anti-k.org/2015/03/12/une-amende-de-192-millions-pour-le-cartel-du-yaourt/
* Viva Batista, le frondeur du FMI !
http://www.anti-k.org/2015/03/12/viva-batista-le-frondeur-du-fmi/
* Macron invente la machine à voyager dans le temps
http://www.anti-k.org/2015/03/12/macron-invente-la-machine-a-voyager-dans-le-temps/
Copas- Messages : 7025
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Re: Où va la crise ?
Le suivi de la crise, comme nulle part ailleurs (NPA)
et avec le point de vue moyennement raisonnable (MR),
c'est tous les jours sur http://www.anti-K.org
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Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Où va la crise ?
La réalité
"Colonialisme, néocolonialisme et balkanisation : Les trois âges d’une domination" - Saïd Bouamama - investigaction.net 09.05
Extrait.
Capitalisme sénile, balkanisation et islamophobie
Depuis ce qui a été appelé « mondialisation », le capitalisme est confronté à de nouvelles difficultés structurelles. L’approfondissement permanent de la concurrence entre les différentes puissances industrielles rend impossible la moindre stabilisation. Les crises se succèdent les unes aux autres sans interruptions. Le sociologue Immanuel Wallerstein considère que :
« Nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c’est que le capitalisme ne parvient plus à “faire système”, au sens où l’entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l’équilibre, et l’on assiste alors à une bifurcation. La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu’alorsxiv. »
Il ne s’agit pas simplement d’une crise de surproduction. Contrairement à celle-ci, la récession ne prépare aucune reprise. Les crises se succèdent et s‘enchaînent sans aucune reprise, les bulles financières s’accumulent et explosent de plus en plus régulièrement. Les fluctuations sont de plus en plus chaotiques et donc imprévisibles. La conséquence en est une quête du profit maximum par n’importe quels moyens. Dans cette concurrence exacerbée en situation d’instabilité permanente, le contrôle des sources de matières premières est un enjeu encore plus important que par le passé. Il ne s’agit plus seulement d’avoir pour soi-même un accès à ces matières premières mais aussi de bloquer l’accès à ces ressources pour les concurrents (et en particulier des économies émergentes : Chine, Inde, Brésil, etc.).
Les Etats-Unis, menacés dans leur hégémonie, répondent par la militarisation et les autres puissances les suivent afin de préserver également l’intérêt de leurs entreprises. « Depuis 2001, fait remarquer l’économiste Philip S. Golub, les États-Unis sont engagés dans une phase de militarisation et d’expansion impériale qui a fondamentalement bouleversé la grammaire de la politique mondiale». De l’Asie centrale au Golfe Persique, de l’Afghanistan à la Syrie en passant par l’Irak, de la Somalie au Mali, les guerres suivent la route des sites stratégiques du pétrole, du gaz, des minéraux stratégiques. Il ne s’agit plus de dissuader les concurrents et/ou adversaires mais de mener des « guerres préventives ».
A la mutation de la base matérielle du capitalisme correspond une mutation des formes de la domination politique. L’objectif n’est plus principalement d’installer des gouvernements fantoches » qui ne peuvent plus résister durablement aux colères populaires. Il est de balkaniser par la guerre afin de rendre ces pays ingouvernables. De l’Afghanistan à la Somalie, de l’Irak au Soudan, le résultat des guerres est partout le même : la destruction des bases mêmes des nations, l’effondrement de toutes les infrastructures permettant une gouvernabilité, l’installation du chaos. Il s’agit désormais de balkaniser les nations.
Une telle domination a besoin d’une nouvelle légitimation formulée dans la théorie du choc des civilisations. Cette dernière a vocation de susciter des comportements de panique et de peur dans le but de susciter une demande de protection et une approbation des guerres. Du discours sur le terrorisme nécessitant des guerres préventives à la théorie du grand remplacement, en passant par les campagnes sur l’islamisation des pays occidentaux et sur les réfugiés vecteurs de terrorisme, le résultat attendu est sans-cesse le même : peur, panique, demande sécuritaire, légitimation des guerres, construction du musulman comme nouvel ennemi historique. L’Islamophobie est bien un troisième âge du racisme correspondant aux mutations d’un capitalisme sénile c’est-à-dire ne pouvant plus rien apporter de positif à l’humanité, ne pouvant apporter que la guerre, la misère et la lutte de tous contre tous. Il n’y a pas choc des civilisations mais crise de civilisation impérialiste qui appelle une véritable rupture. Ce n’est pas la fin du monde mais la fin de leur monde qu’ils tentent d’éviter par tous les moyens. investigaction.net 09.0
"Colonialisme, néocolonialisme et balkanisation : Les trois âges d’une domination" - Saïd Bouamama - investigaction.net 09.05
Extrait.
Capitalisme sénile, balkanisation et islamophobie
Depuis ce qui a été appelé « mondialisation », le capitalisme est confronté à de nouvelles difficultés structurelles. L’approfondissement permanent de la concurrence entre les différentes puissances industrielles rend impossible la moindre stabilisation. Les crises se succèdent les unes aux autres sans interruptions. Le sociologue Immanuel Wallerstein considère que :
« Nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c’est que le capitalisme ne parvient plus à “faire système”, au sens où l’entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l’équilibre, et l’on assiste alors à une bifurcation. La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu’alorsxiv. »
Il ne s’agit pas simplement d’une crise de surproduction. Contrairement à celle-ci, la récession ne prépare aucune reprise. Les crises se succèdent et s‘enchaînent sans aucune reprise, les bulles financières s’accumulent et explosent de plus en plus régulièrement. Les fluctuations sont de plus en plus chaotiques et donc imprévisibles. La conséquence en est une quête du profit maximum par n’importe quels moyens. Dans cette concurrence exacerbée en situation d’instabilité permanente, le contrôle des sources de matières premières est un enjeu encore plus important que par le passé. Il ne s’agit plus seulement d’avoir pour soi-même un accès à ces matières premières mais aussi de bloquer l’accès à ces ressources pour les concurrents (et en particulier des économies émergentes : Chine, Inde, Brésil, etc.).
Les Etats-Unis, menacés dans leur hégémonie, répondent par la militarisation et les autres puissances les suivent afin de préserver également l’intérêt de leurs entreprises. « Depuis 2001, fait remarquer l’économiste Philip S. Golub, les États-Unis sont engagés dans une phase de militarisation et d’expansion impériale qui a fondamentalement bouleversé la grammaire de la politique mondiale». De l’Asie centrale au Golfe Persique, de l’Afghanistan à la Syrie en passant par l’Irak, de la Somalie au Mali, les guerres suivent la route des sites stratégiques du pétrole, du gaz, des minéraux stratégiques. Il ne s’agit plus de dissuader les concurrents et/ou adversaires mais de mener des « guerres préventives ».
A la mutation de la base matérielle du capitalisme correspond une mutation des formes de la domination politique. L’objectif n’est plus principalement d’installer des gouvernements fantoches » qui ne peuvent plus résister durablement aux colères populaires. Il est de balkaniser par la guerre afin de rendre ces pays ingouvernables. De l’Afghanistan à la Somalie, de l’Irak au Soudan, le résultat des guerres est partout le même : la destruction des bases mêmes des nations, l’effondrement de toutes les infrastructures permettant une gouvernabilité, l’installation du chaos. Il s’agit désormais de balkaniser les nations.
Une telle domination a besoin d’une nouvelle légitimation formulée dans la théorie du choc des civilisations. Cette dernière a vocation de susciter des comportements de panique et de peur dans le but de susciter une demande de protection et une approbation des guerres. Du discours sur le terrorisme nécessitant des guerres préventives à la théorie du grand remplacement, en passant par les campagnes sur l’islamisation des pays occidentaux et sur les réfugiés vecteurs de terrorisme, le résultat attendu est sans-cesse le même : peur, panique, demande sécuritaire, légitimation des guerres, construction du musulman comme nouvel ennemi historique. L’Islamophobie est bien un troisième âge du racisme correspondant aux mutations d’un capitalisme sénile c’est-à-dire ne pouvant plus rien apporter de positif à l’humanité, ne pouvant apporter que la guerre, la misère et la lutte de tous contre tous. Il n’y a pas choc des civilisations mais crise de civilisation impérialiste qui appelle une véritable rupture. Ce n’est pas la fin du monde mais la fin de leur monde qu’ils tentent d’éviter par tous les moyens. investigaction.net 09.0
Kock- Messages : 144
Date d'inscription : 29/02/2016
Re: Où va la crise ?
[quote]Colonialisme, néocolonialisme et balkanisation : les trois âges d’une domination
Publié le 9 mai 2016 par bouamamas
Saïd Bouamama
Irak, Lybie, Soudan, Somalie, etc., la liste des nations éclatées en morceaux suite à une guerre et à une intervention militaire états-unienne et/ou européenne ne cesse de grandir. Au colonialisme direct d’un « premier âge » du capitalisme et au néocolonialisme d’un « second âge » semble succéder le « troisième âge » de la balkanisation. En parallèle, une mutation des formes du racisme peut être constatée. Au racisme biologique a succédé le racisme culturaliste après la seconde guerre mondiale et ce dernier tend depuis plusieurs décennies à se décliner à partir du religieux sous la forme dominante pour l’instant de l’islamophobie. Nous sommes, selon nous, en présence de trois historicités en articulation étroite : celle du système économique, celle des formes politiques de la domination et celle des idéologies de légitimation.
colonialisme
Retour sur Christophe Colomb
La vision dominante de l’eurocentrisme explique l’émergence puis l’extension du capitalisme à partir de facteurs internes aux sociétés européennes. Il en découle la fameuse thèse de certaines sociétés (certaines cultures, certaines religions, etc.) dotées d’une historicité et d’autres n’en étant pas pourvue. Quand Nicolas Sarkozy affirme en 2007 que « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoirei », il ne fait que reprendre une antienne des idéologies de justification de l’esclavage et de la colonisation :
« La « déshistoricisation » joue un rôle décisif dans la stratégie de colonisation. Elle légitime la présence des colonisateurs et certifie l’infériorité des colonisés. La tradition des histoires universelles, puis les « sciences coloniales » ont imposé un postulat sur lequel s’est construite l’historiographie coloniale : l’Europe est « historique » tandis que « l’a-historicité » caractérise les sociétés colonisées définies comme traditionnelles et immobiles. […] L’Europe, mue par ses valeurs intellectuelles et spirituelles, remplit, à travers l’expansion coloniale, une mission historique en faisant entrer dans l’Histoire des peuples qui en étaient privés ou qui étaient figés dans un stade de l’évolution historique dépassé par les Européens (état de nature, moyen âge, etc.)ii. »
L’ancienneté et la récurrence (au-delà des modifications de formes et de présentation) de cette lecture essentialiste et eurocentrée de l’histoire du monde souligne sa fonction sociale et politique : la négation des interactions. Depuis que Christophe Colomb a fait débarquer ses soldats, l’histoire mondiale est devenue une histoire unique, globale, reliée, mondialisée. La pauvreté des uns ne peut plus s’expliquer sans interroger les liens de causalité avec la richesse des autres. Le développement économique des uns est indissociable du sous-développement des autres. Les progrès des droits sociaux ici ne sont possibles que par la négation des droits là-bas.
L’invisibilisation des interactions nécessite une mobilisation de l’instance idéologique afin de formaliser des grilles explicatives hiérarchisantes. Ces grilles constituent le « racisme » à la fois dans ses constantes et dans ses mutations. Il y a invariance car tous les visages du racisme, du biologisme à l’islamophobie, ont une communauté de résultat : la hiérarchisation de l’humanité. Il y a également mutation car chaque visage du racisme correspond à un état du système économique de prédation et à un état du rapport des forces politiques. Au capitalisme pré-monopoliste correspondra l’esclavage et la colonisation comme forme de domination politique et le biologisme comme forme du racisme. Au capitalisme monopoliste correspondra le néocolonialisme comme forme de domination et le culturalisme comme forme du racisme. Au capitalisme monopoliste mondialisé et sénile correspondra la balkanisation et le chaos comme forme de domination et l’islamophobie (en attendant d’autres déclinaisons pour d’autres religions du Sud en fonction des pays à balkaniser) comme forme du racisme.
Les liens entre l’évolution de la structure économique du capitalisme et les formes de la domination ont depuis longtemps déjà été mis en évidence par Mehdi Ben Barka dans son analyse de l’apparition du néocolonialisme comme successeur du colonialisme direct. Analysant les « indépendances octroyées », il les met en lien avec les mutations de la structure économique des pays dominants :
« Cette orientation [néocoloniale] n’est pas un simple choix dans le domaine de la politique extérieure ; elle est l’expression d’un changement profond dans les structures du capitalisme occidental. Du moment qu’après la Seconde Guerre mondiale l’Europe occidentale, par l’aide Marshall et une interpénétration de plus en plus grande avec l’économie américaine, s’est éloignée de la structure du XIXème siècle pour s’adapter au capitalisme américain, il était normal qu’elle adopte également les relations des Etats-Unis avec le monde ; en un mot qu’elle ait aussi son « Amérique Latineiii. »
Pour le leader révolutionnaire marocain, c’est bien la monopolisation du capitalisme qui suscite le passage du colonialisme au néocolonialisme. De même, la précocité de la monopolisation aux Etats-Unis est une des causalités de la précocité du néocolonialisme comme forme de domination de l’Amérique Latine.
Les liens entre la forme de la domination et les évolutions des formes du racisme ont pour leur part été mis en évidence par Frantz Fanon. Les résistances que suscite une forme de domination (le colonialisme par exemple) contraint cette dernière à muter. Cette mutation nécessite cependant le maintien de la hiérarchisation de l’humanité et, en conséquence, appelle un nouvel âge de l’idéologie raciste. « Ce racisme, précise Fanon, qui se veut rationnel, individuel, déterminé, génotypique et phénotypique se transforme en racisme culturel ». Quant aux facteurs qui poussent à la mutation du racisme, Frantz Fanon mentionne la résistance des colonisés, l’expérience du nazisme, c’est-à-dire « l’institution d’un régime colonial en pleine terre d’Europe », et « l’évolution des techniquesiv » c’est-à-dire les transformations de la structure du capitalisme, comme le relevait Ben Barka..
Sans entrer dans le débat complexe d’une périodisation précisément datée du capitalisme, il est donc possible de relier les trois ordres de faits que sont les mutations de la structure économique, des formes de la domination politique et des transformations de l’idéologie raciste. Les trois « âges » du capitalisme appellent trois « âges » de la domination suscitant trois « âges » du racisme.
L’enfance du capitalisme
Le propre du capitalisme comme mode de production économique est qu’il appelle par sa loi du profit une extension permanente. Il est d’emblée en mondialisation même si cette dernière connaît des seuils de développement. C’est dire la duperie du discours actuel sur la mondialisation, la présentant comme un phénomène entièrement nouveau lié aux mutations technologiques. Comme le souligne Samir Amin, la naissance du capitalisme et sa mondialisation vont de pair :
« Le système mondial n’est pas la forme relativement récente du capitalisme, remontant seulement au troisième tiers du XIXème siècle lorsque se constituent « l’impérialisme » (au sens que Lénine a donné à ce terme) et le partage colonial du monde qui lui est associé. Au contraire, nous disons que cette dimension mondiale trouve d’emblée son expression, dès l’origine, et demeure une constante du système à travers les étapes successives de son développement. En admettant que les éléments essentiels du capitalisme se cristallisent en Europe à partir de la Renaissance – la date de 1492, amorce de la conquête de l’Amérique, serait la date de naissance simultanée du capitalisme et du système mondial – les deux phénomènes sont inséparablesv. »
Autrement dit, le pillage et la destruction des civilisations amérindiennes ainsi que l’esclavage ont été les conditions pour que le mode de production capitaliste puisse devenir dominant dans les sociétés européennes. Il n’y a pas eu naissance du capitalisme puis ensuite extension mais un pillage et une violence totale réunissant les conditions matérielles et financières pour que s’installe le capitalisme. Soulignons d’ailleurs avec Eric Williams que la destruction des civilisations amérindiennes s’est accompagnée d’une mise en esclavage. Ainsi, ce n’est pas l’esclavage qui est la conséquence du racisme mais ce dernier qui est le résultat de l’esclavage des Indiens. « Dans les Caraïbes, souligne cet auteur, le terme d’esclavage a été trop exclusivement appliqués aux Nègres. […] Le premier exemple de commerce d’esclaves et de main d’œuvre esclavagiste dans le Nouveau Monde ne concerne pas le Nègre mais l’Indien. Les Indiens succombèrent rapidement sous l’excès de travail et, comme la nourriture était insuffisante, ils mourraient de maladies importées par le Blancvi ».
La colonisation n’est ensuite que le processus de généralisation des rapports capitalistes au reste du monde. Elle est la forme de la domination politique enfin trouvée pour l’exportation et l’imposition de ces rapports sociaux au reste de la planète. Pour ce faire, il fallait bien entendu détruire les rapports sociaux indigènes et les formes d’organisations sociales et culturelles qu’ils avaient engendrés. L’économiste algérien Youcef Djebari a montré l’ampleur de la résistance des formes antérieures d’organisations sociales et l’indispensable violence pour les détruire : « Le capital français a été confronté, dans toutes ses tentatives d’annexion et de domination de l’Algérie, à une formation sociale et économique hostile à sa pénétration. Il a déployé tout un arsenal de méthodes pour écraser et soumettre les populations autochtonesvii. » La violence totale est de ce fait consubstantielle à la colonisation.
C’est pour légitimer cette violence et ces destructions qu’apparaît le racisme biologique. Le racisme, souligne Fanon, « entre dans un ensemble caractérisé : celui de l’exploitation éhontée d’un groupe d’homme par un autre. […] C’est pourquoi l’oppression militaire et économique précède la plupart du temps, rend possible, légitime le racisme. L’habitude de considérer le racisme comme une disposition de l’esprit, comme une tare psychologique doit être abandonnéeviii ».
Le racisme en tant qu’idéologie de hiérarchisation de l’humanité justifiant la violence et l’exploitation n’est donc pas une caractéristique de l’humanité mais une production historiquement et géographiquement située : l’Europe de l’émergence du capitalisme. Le biologisme comme premier visage historique du racisme connaît son âge d’or au dix-neuvième siècle en même temps que l’explosion industrielle d’une part et que la ruée coloniale d’autre part. Le médecin et anthropologue français Paul Broca classe les crânes humains à des fins comparatives et conclut que « le Nègre d’Afrique occupe, sous le rapport de la capacité crânienne, une situation à peu près moyenne entre l’Européen et l’Australienix[]». Il y a donc plus inférieur que le Noir, l’Aborigène mais un supérieur incontesté, l’Européen. Et comme toutes les dominations nécessitent des processus de légitimation, si ce n’est similaires du moins convergents, il étend sa méthode à la différence des sexes pour conclure que « la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuellex ».
Monopoles, néocolonialisme et culturalisme
Le vingtième siècle est celui de la monopolisation du capitalisme. Ce processus se déroule à des rythmes inégaux pour chacune des puissances. Ce sont progressivement de grands groupes industriels qui dirigent l’économie et le capital financier devient prépondérant. Le lien physique et subjectif entre le propriétaire et sa propriété disparaît au profit du lien entre le coupon de l’action boursière et l’actionnaire. Le grand colon propriétaire terrien cède la première place à l’actionnaire des mines. Cette nouvelle structure du capitalisme appelle une nouvelle forme de la domination politique, le néocolonialisme que Kwame Nkrumah définit comme suit : « L’essence du néocolonialisme, c’est que l’Etat qui y est assujetti est théoriquement indépendant, possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité son économie, et par conséquent sa politique, sont manipulées de l’extérieurxi. »
Les prises de consciences nationalistes et le développement des luttes de libération nationale accélèrent bien sûr la transition d’une forme de la domination politique à l’autre. Mais, comme l’objectif est de maintenir la domination, il y a encore nécessité de justifier une hiérarchisation de l’humanité. La nouvelle domination politique a besoin d’un nouvel âge du racisme. Le racisme culturaliste émergera progressivement comme réponse à ce besoin en devenant dominant dans les décennies 60 à 80. Désormais, il ne s’agit plus de hiérarchiser biologiquement mais culturellement. L’expert et le consultant remplacent le colon et le militaire. On n’étudie plus « l’inégalité des crânes » mais les « freins culturels au développement ». Ne pouvant plus se légitimer sur la base biologique, la hiérarchisation de l’humain se déplace en direction du culturel en attribuant aux « cultures » les mêmes caractéristiques auparavant censées spécifier les « races biologiques » (fixité, homogénéité, etc.).
Sur le plan international, le nouveau visage du racisme permet de justifier le maintien d’une pauvreté et d’une misère populaire en dépit des indépendances et des espoirs d’émancipation qu’elles ont portés. Eludant les nouvelles formes de dépendances (fonctionnement du marché mondial, rôle de l’aide internationale, franc CFA, etc.), il ne reste comme causes explicatives que des traits culturels censés caractériser les peuples des anciennes colonies : l’ethnisme, le tribalisme, le clanisme, le gout de l’apparat, des dépenses somptuaires, etc. Tout un courant théorique dit « afro-pessimiste » s’est ainsi déployé. Stéphan Smith considère que « L’Afrique ne tourne pas parce qu’elle reste “bloquée” par des obstacles socioculturels qu’elle sacralise comme ses gris-gris identitaires » ou encore que « la dactylo, désormais pourvue d’un ordinateur, n’a plus le front coloré du ruban encreur, à force de faire la sieste sur la machine à écrirexii ». En écho, Bernard Lugan lui répond que la charité, la compassion, la tolérance et les droits de l’homme sont étrangers aux « rapports interafricains ancestrauxxiii».
Sur le plan national, le racisme culturaliste joue la même fonction mais à l’endroit des populations issues de l’immigration. Expliquer culturellement des faits pointant les inégalités systémiques dont ils sont victimes permet de délégitimer les revendications et les révoltes qu’elles suscitent. L’échec scolaire, la délinquance, le taux de chômage, les discriminations, les révoltes des quartiers populaires, etc., ne s’expliqueraient plus par des facteurs sociaux et économiques mais par des causalités culturelles ou identitaires.
Capitalisme sénile, balkanisation et islamophobie
Depuis ce qui a été appelé « mondialisation », le capitalisme est confronté à de nouvelles difficultés structurelles. L’approfondissement permanent de la concurrence entre les différentes puissances industrielles rend impossible la moindre stabilisation. Les crises se succèdent les unes aux autres sans interruptions. Le sociologue Immanuel Wallerstein considère que :
« Nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c’est que le capitalisme ne parvient plus à “faire système”, au sens où l’entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l’équilibre, et l’on assiste alors à une bifurcation. La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu’alorsxiv. »
Il ne s’agit pas simplement d’une crise de surproduction. Contrairement à celle-ci, la récession ne prépare aucune reprise. Les crises se succèdent et s‘enchaînent sans aucune reprise, les bulles financières s’accumulent et explosent de plus en plus régulièrement. Les fluctuations sont de plus en plus chaotiques et donc imprévisibles. La conséquence en est une quête du profit maximum par n’importe quels moyens. Dans cette concurrence exacerbée en situation d’instabilité permanente, le contrôle des sources de matières premières est un enjeu encore plus important que par le passé. Il ne s’agit plus seulement d’avoir pour soi-même un accès à ces matières premières mais aussi de bloquer l’accès à ces ressources pour les concurrents (et en particulier des économies émergentes : Chine, Inde, Brésil, etc.).
Les Etats-Unis, menacés dans leur hégémonie, répondent par la militarisation et les autres puissances les suivent afin de préserver également l’intérêt de leurs entreprises. « Depuis 2001, fait remarquer l’économiste Philip S. Golub, les États-Unis sont engagés dans une phase de militarisation et d’expansion impériale qui a fondamentalement bouleversé la grammaire de la politique mondialexv ». De l’Asie centrale au Golfe Persique, de l’Afghanistan à la Syrie en passant par l’Irak, de la Somalie au Mali, les guerres suivent la route des sites stratégiques du pétrole, du gaz, des minéraux stratégiques. Il ne s’agit plus de dissuader les concurrents et/ou adversaires mais de mener des « guerres préventives ».
A la mutation de la base matérielle du capitalisme correspond une mutation des formes de la domination politique. L’objectif n’est plus principalement d’installer des gouvernements fantoches » qui ne peuvent plus résister durablement aux colères populaires. Il est de balkaniser par la guerre afin de rendre ces pays ingouvernables. De l’Afghanistan à la Somalie, de l’Irak au Soudan, le résultat des guerres est partout le même : la destruction des bases mêmes des nations, l’effondrement de toutes les infrastructures permettant une gouvernabilité, l’installation du chaos. Il s’agit désormais de balkaniser les nations.
Une telle domination a besoin d’une nouvelle légitimation formulée dans la théorie du choc des civilisations. Cette dernière a vocation de susciter des comportements de panique et de peur dans le but de susciter une demande de protection et une approbation des guerres. Du discours sur le terrorisme nécessitant des guerres préventives à la théorie du grand remplacement, en passant par les campagnes sur l’islamisation des pays occidentaux et sur les réfugiés vecteurs de terrorisme, le résultat attendu est sans-cesse le même : peur, panique, demande sécuritaire, légitimation des guerres, construction du musulman comme nouvel ennemi historique. L’Islamophobie est bien un troisième âge du racisme correspondant aux mutations d’un capitalisme sénile c’est-à-dire ne pouvant plus rien apporter de positif à l’humanité, ne pouvant apporter que la guerre, la misère et la lutte de tous contre tous. Il n’y a pas choc des civilisations mais crise de civilisation impérialiste qui appelle une véritable rupture. Ce n’est pas la fin du monde mais la fin de leur monde qu’ils tentent d’éviter par tous les moyens.
Notes:
i Nicolas Sarkozy, discours de Dakar du 26 juillet 2007, http://www.lemonde.fr/afrique/article/2007/11/09/le-discours-de-dakar_976786_3212.html.
ii Pierre Singaravelou, Des historiens sans histoire ? La construction de l’historiographie coloniale en France sous la Troisième République, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 185, 2010/5, p. 40.
iii Mehdi Ben Barka, Option révolutionnaire au Maroc. Ecrits politiques 1957-1965, Syllepse, Paris, 1999, p. 229-230.
iv Frantz Fanon, Racisme et Culture, Pour la Révolution africaine. Ecrits politiques, La Découverte, Paris, 2001, p. 40.
v Samir Amin, Les systèmes régionaux anciens, L’Histoire globale, une perspective afro-asiatique, éditions des Indes savantes, Paris, 2013, p. 20.
vi Eric Williams, Capitalisme et esclavage, Présence Africaine, 1968, p. 19.
vii Youcef Djebari, La France en Algérie, la genèse du capitalisme d’Etat colonial, Office des Publications Universitaires, Alger, 1994, p. 25.
viii Frantz Fanon, Racisme et culture, op.cit., p. 45.
ix Paul Broca, Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races, Volume 1, Hennuyer, Paris, 1861, p. 48.
x Paul Broca, Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races, op.cit., p. 15.
xi Kwame Nkrumah, Le néocolonialisme, dernier stade de l’impérialisme, Présence Africaine, Paris, 1973, p. 9.
xii Stephen Smith, Négrologie, : Pourquoi l’Afrique meurt, Fayard, Paris, 2012, p. 49 et 58.
xiii Bernard Lugan, God bless Africa. Contre la mort programmée du continent noir, Carnot, Paris, 2003, pp. 141 142
xiv Immanuel Wallerstein, Le capitalisme touche à sa fin, Le Monde 16 décembre 2008, http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/12/16/le-capitalisme-touche-a-sa-fin_1105714_1101386.html
xv Philip S Golub, De la mondialisation au militarisme : la crise de l’hégémonie américaine, A Contrario, 2004, n°2, p. 9.
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Publié le 9 mai 2016 par bouamamas
Saïd Bouamama
Irak, Lybie, Soudan, Somalie, etc., la liste des nations éclatées en morceaux suite à une guerre et à une intervention militaire états-unienne et/ou européenne ne cesse de grandir. Au colonialisme direct d’un « premier âge » du capitalisme et au néocolonialisme d’un « second âge » semble succéder le « troisième âge » de la balkanisation. En parallèle, une mutation des formes du racisme peut être constatée. Au racisme biologique a succédé le racisme culturaliste après la seconde guerre mondiale et ce dernier tend depuis plusieurs décennies à se décliner à partir du religieux sous la forme dominante pour l’instant de l’islamophobie. Nous sommes, selon nous, en présence de trois historicités en articulation étroite : celle du système économique, celle des formes politiques de la domination et celle des idéologies de légitimation.
colonialisme
Retour sur Christophe Colomb
La vision dominante de l’eurocentrisme explique l’émergence puis l’extension du capitalisme à partir de facteurs internes aux sociétés européennes. Il en découle la fameuse thèse de certaines sociétés (certaines cultures, certaines religions, etc.) dotées d’une historicité et d’autres n’en étant pas pourvue. Quand Nicolas Sarkozy affirme en 2007 que « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoirei », il ne fait que reprendre une antienne des idéologies de justification de l’esclavage et de la colonisation :
« La « déshistoricisation » joue un rôle décisif dans la stratégie de colonisation. Elle légitime la présence des colonisateurs et certifie l’infériorité des colonisés. La tradition des histoires universelles, puis les « sciences coloniales » ont imposé un postulat sur lequel s’est construite l’historiographie coloniale : l’Europe est « historique » tandis que « l’a-historicité » caractérise les sociétés colonisées définies comme traditionnelles et immobiles. […] L’Europe, mue par ses valeurs intellectuelles et spirituelles, remplit, à travers l’expansion coloniale, une mission historique en faisant entrer dans l’Histoire des peuples qui en étaient privés ou qui étaient figés dans un stade de l’évolution historique dépassé par les Européens (état de nature, moyen âge, etc.)ii. »
L’ancienneté et la récurrence (au-delà des modifications de formes et de présentation) de cette lecture essentialiste et eurocentrée de l’histoire du monde souligne sa fonction sociale et politique : la négation des interactions. Depuis que Christophe Colomb a fait débarquer ses soldats, l’histoire mondiale est devenue une histoire unique, globale, reliée, mondialisée. La pauvreté des uns ne peut plus s’expliquer sans interroger les liens de causalité avec la richesse des autres. Le développement économique des uns est indissociable du sous-développement des autres. Les progrès des droits sociaux ici ne sont possibles que par la négation des droits là-bas.
L’invisibilisation des interactions nécessite une mobilisation de l’instance idéologique afin de formaliser des grilles explicatives hiérarchisantes. Ces grilles constituent le « racisme » à la fois dans ses constantes et dans ses mutations. Il y a invariance car tous les visages du racisme, du biologisme à l’islamophobie, ont une communauté de résultat : la hiérarchisation de l’humanité. Il y a également mutation car chaque visage du racisme correspond à un état du système économique de prédation et à un état du rapport des forces politiques. Au capitalisme pré-monopoliste correspondra l’esclavage et la colonisation comme forme de domination politique et le biologisme comme forme du racisme. Au capitalisme monopoliste correspondra le néocolonialisme comme forme de domination et le culturalisme comme forme du racisme. Au capitalisme monopoliste mondialisé et sénile correspondra la balkanisation et le chaos comme forme de domination et l’islamophobie (en attendant d’autres déclinaisons pour d’autres religions du Sud en fonction des pays à balkaniser) comme forme du racisme.
Les liens entre l’évolution de la structure économique du capitalisme et les formes de la domination ont depuis longtemps déjà été mis en évidence par Mehdi Ben Barka dans son analyse de l’apparition du néocolonialisme comme successeur du colonialisme direct. Analysant les « indépendances octroyées », il les met en lien avec les mutations de la structure économique des pays dominants :
« Cette orientation [néocoloniale] n’est pas un simple choix dans le domaine de la politique extérieure ; elle est l’expression d’un changement profond dans les structures du capitalisme occidental. Du moment qu’après la Seconde Guerre mondiale l’Europe occidentale, par l’aide Marshall et une interpénétration de plus en plus grande avec l’économie américaine, s’est éloignée de la structure du XIXème siècle pour s’adapter au capitalisme américain, il était normal qu’elle adopte également les relations des Etats-Unis avec le monde ; en un mot qu’elle ait aussi son « Amérique Latineiii. »
Pour le leader révolutionnaire marocain, c’est bien la monopolisation du capitalisme qui suscite le passage du colonialisme au néocolonialisme. De même, la précocité de la monopolisation aux Etats-Unis est une des causalités de la précocité du néocolonialisme comme forme de domination de l’Amérique Latine.
Les liens entre la forme de la domination et les évolutions des formes du racisme ont pour leur part été mis en évidence par Frantz Fanon. Les résistances que suscite une forme de domination (le colonialisme par exemple) contraint cette dernière à muter. Cette mutation nécessite cependant le maintien de la hiérarchisation de l’humanité et, en conséquence, appelle un nouvel âge de l’idéologie raciste. « Ce racisme, précise Fanon, qui se veut rationnel, individuel, déterminé, génotypique et phénotypique se transforme en racisme culturel ». Quant aux facteurs qui poussent à la mutation du racisme, Frantz Fanon mentionne la résistance des colonisés, l’expérience du nazisme, c’est-à-dire « l’institution d’un régime colonial en pleine terre d’Europe », et « l’évolution des techniquesiv » c’est-à-dire les transformations de la structure du capitalisme, comme le relevait Ben Barka..
Sans entrer dans le débat complexe d’une périodisation précisément datée du capitalisme, il est donc possible de relier les trois ordres de faits que sont les mutations de la structure économique, des formes de la domination politique et des transformations de l’idéologie raciste. Les trois « âges » du capitalisme appellent trois « âges » de la domination suscitant trois « âges » du racisme.
L’enfance du capitalisme
Le propre du capitalisme comme mode de production économique est qu’il appelle par sa loi du profit une extension permanente. Il est d’emblée en mondialisation même si cette dernière connaît des seuils de développement. C’est dire la duperie du discours actuel sur la mondialisation, la présentant comme un phénomène entièrement nouveau lié aux mutations technologiques. Comme le souligne Samir Amin, la naissance du capitalisme et sa mondialisation vont de pair :
« Le système mondial n’est pas la forme relativement récente du capitalisme, remontant seulement au troisième tiers du XIXème siècle lorsque se constituent « l’impérialisme » (au sens que Lénine a donné à ce terme) et le partage colonial du monde qui lui est associé. Au contraire, nous disons que cette dimension mondiale trouve d’emblée son expression, dès l’origine, et demeure une constante du système à travers les étapes successives de son développement. En admettant que les éléments essentiels du capitalisme se cristallisent en Europe à partir de la Renaissance – la date de 1492, amorce de la conquête de l’Amérique, serait la date de naissance simultanée du capitalisme et du système mondial – les deux phénomènes sont inséparablesv. »
Autrement dit, le pillage et la destruction des civilisations amérindiennes ainsi que l’esclavage ont été les conditions pour que le mode de production capitaliste puisse devenir dominant dans les sociétés européennes. Il n’y a pas eu naissance du capitalisme puis ensuite extension mais un pillage et une violence totale réunissant les conditions matérielles et financières pour que s’installe le capitalisme. Soulignons d’ailleurs avec Eric Williams que la destruction des civilisations amérindiennes s’est accompagnée d’une mise en esclavage. Ainsi, ce n’est pas l’esclavage qui est la conséquence du racisme mais ce dernier qui est le résultat de l’esclavage des Indiens. « Dans les Caraïbes, souligne cet auteur, le terme d’esclavage a été trop exclusivement appliqués aux Nègres. […] Le premier exemple de commerce d’esclaves et de main d’œuvre esclavagiste dans le Nouveau Monde ne concerne pas le Nègre mais l’Indien. Les Indiens succombèrent rapidement sous l’excès de travail et, comme la nourriture était insuffisante, ils mourraient de maladies importées par le Blancvi ».
La colonisation n’est ensuite que le processus de généralisation des rapports capitalistes au reste du monde. Elle est la forme de la domination politique enfin trouvée pour l’exportation et l’imposition de ces rapports sociaux au reste de la planète. Pour ce faire, il fallait bien entendu détruire les rapports sociaux indigènes et les formes d’organisations sociales et culturelles qu’ils avaient engendrés. L’économiste algérien Youcef Djebari a montré l’ampleur de la résistance des formes antérieures d’organisations sociales et l’indispensable violence pour les détruire : « Le capital français a été confronté, dans toutes ses tentatives d’annexion et de domination de l’Algérie, à une formation sociale et économique hostile à sa pénétration. Il a déployé tout un arsenal de méthodes pour écraser et soumettre les populations autochtonesvii. » La violence totale est de ce fait consubstantielle à la colonisation.
C’est pour légitimer cette violence et ces destructions qu’apparaît le racisme biologique. Le racisme, souligne Fanon, « entre dans un ensemble caractérisé : celui de l’exploitation éhontée d’un groupe d’homme par un autre. […] C’est pourquoi l’oppression militaire et économique précède la plupart du temps, rend possible, légitime le racisme. L’habitude de considérer le racisme comme une disposition de l’esprit, comme une tare psychologique doit être abandonnéeviii ».
Le racisme en tant qu’idéologie de hiérarchisation de l’humanité justifiant la violence et l’exploitation n’est donc pas une caractéristique de l’humanité mais une production historiquement et géographiquement située : l’Europe de l’émergence du capitalisme. Le biologisme comme premier visage historique du racisme connaît son âge d’or au dix-neuvième siècle en même temps que l’explosion industrielle d’une part et que la ruée coloniale d’autre part. Le médecin et anthropologue français Paul Broca classe les crânes humains à des fins comparatives et conclut que « le Nègre d’Afrique occupe, sous le rapport de la capacité crânienne, une situation à peu près moyenne entre l’Européen et l’Australienix[]». Il y a donc plus inférieur que le Noir, l’Aborigène mais un supérieur incontesté, l’Européen. Et comme toutes les dominations nécessitent des processus de légitimation, si ce n’est similaires du moins convergents, il étend sa méthode à la différence des sexes pour conclure que « la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuellex ».
Monopoles, néocolonialisme et culturalisme
Le vingtième siècle est celui de la monopolisation du capitalisme. Ce processus se déroule à des rythmes inégaux pour chacune des puissances. Ce sont progressivement de grands groupes industriels qui dirigent l’économie et le capital financier devient prépondérant. Le lien physique et subjectif entre le propriétaire et sa propriété disparaît au profit du lien entre le coupon de l’action boursière et l’actionnaire. Le grand colon propriétaire terrien cède la première place à l’actionnaire des mines. Cette nouvelle structure du capitalisme appelle une nouvelle forme de la domination politique, le néocolonialisme que Kwame Nkrumah définit comme suit : « L’essence du néocolonialisme, c’est que l’Etat qui y est assujetti est théoriquement indépendant, possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité son économie, et par conséquent sa politique, sont manipulées de l’extérieurxi. »
Les prises de consciences nationalistes et le développement des luttes de libération nationale accélèrent bien sûr la transition d’une forme de la domination politique à l’autre. Mais, comme l’objectif est de maintenir la domination, il y a encore nécessité de justifier une hiérarchisation de l’humanité. La nouvelle domination politique a besoin d’un nouvel âge du racisme. Le racisme culturaliste émergera progressivement comme réponse à ce besoin en devenant dominant dans les décennies 60 à 80. Désormais, il ne s’agit plus de hiérarchiser biologiquement mais culturellement. L’expert et le consultant remplacent le colon et le militaire. On n’étudie plus « l’inégalité des crânes » mais les « freins culturels au développement ». Ne pouvant plus se légitimer sur la base biologique, la hiérarchisation de l’humain se déplace en direction du culturel en attribuant aux « cultures » les mêmes caractéristiques auparavant censées spécifier les « races biologiques » (fixité, homogénéité, etc.).
Sur le plan international, le nouveau visage du racisme permet de justifier le maintien d’une pauvreté et d’une misère populaire en dépit des indépendances et des espoirs d’émancipation qu’elles ont portés. Eludant les nouvelles formes de dépendances (fonctionnement du marché mondial, rôle de l’aide internationale, franc CFA, etc.), il ne reste comme causes explicatives que des traits culturels censés caractériser les peuples des anciennes colonies : l’ethnisme, le tribalisme, le clanisme, le gout de l’apparat, des dépenses somptuaires, etc. Tout un courant théorique dit « afro-pessimiste » s’est ainsi déployé. Stéphan Smith considère que « L’Afrique ne tourne pas parce qu’elle reste “bloquée” par des obstacles socioculturels qu’elle sacralise comme ses gris-gris identitaires » ou encore que « la dactylo, désormais pourvue d’un ordinateur, n’a plus le front coloré du ruban encreur, à force de faire la sieste sur la machine à écrirexii ». En écho, Bernard Lugan lui répond que la charité, la compassion, la tolérance et les droits de l’homme sont étrangers aux « rapports interafricains ancestrauxxiii».
Sur le plan national, le racisme culturaliste joue la même fonction mais à l’endroit des populations issues de l’immigration. Expliquer culturellement des faits pointant les inégalités systémiques dont ils sont victimes permet de délégitimer les revendications et les révoltes qu’elles suscitent. L’échec scolaire, la délinquance, le taux de chômage, les discriminations, les révoltes des quartiers populaires, etc., ne s’expliqueraient plus par des facteurs sociaux et économiques mais par des causalités culturelles ou identitaires.
Capitalisme sénile, balkanisation et islamophobie
Depuis ce qui a été appelé « mondialisation », le capitalisme est confronté à de nouvelles difficultés structurelles. L’approfondissement permanent de la concurrence entre les différentes puissances industrielles rend impossible la moindre stabilisation. Les crises se succèdent les unes aux autres sans interruptions. Le sociologue Immanuel Wallerstein considère que :
« Nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c’est que le capitalisme ne parvient plus à “faire système”, au sens où l’entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l’équilibre, et l’on assiste alors à une bifurcation. La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu’alorsxiv. »
Il ne s’agit pas simplement d’une crise de surproduction. Contrairement à celle-ci, la récession ne prépare aucune reprise. Les crises se succèdent et s‘enchaînent sans aucune reprise, les bulles financières s’accumulent et explosent de plus en plus régulièrement. Les fluctuations sont de plus en plus chaotiques et donc imprévisibles. La conséquence en est une quête du profit maximum par n’importe quels moyens. Dans cette concurrence exacerbée en situation d’instabilité permanente, le contrôle des sources de matières premières est un enjeu encore plus important que par le passé. Il ne s’agit plus seulement d’avoir pour soi-même un accès à ces matières premières mais aussi de bloquer l’accès à ces ressources pour les concurrents (et en particulier des économies émergentes : Chine, Inde, Brésil, etc.).
Les Etats-Unis, menacés dans leur hégémonie, répondent par la militarisation et les autres puissances les suivent afin de préserver également l’intérêt de leurs entreprises. « Depuis 2001, fait remarquer l’économiste Philip S. Golub, les États-Unis sont engagés dans une phase de militarisation et d’expansion impériale qui a fondamentalement bouleversé la grammaire de la politique mondialexv ». De l’Asie centrale au Golfe Persique, de l’Afghanistan à la Syrie en passant par l’Irak, de la Somalie au Mali, les guerres suivent la route des sites stratégiques du pétrole, du gaz, des minéraux stratégiques. Il ne s’agit plus de dissuader les concurrents et/ou adversaires mais de mener des « guerres préventives ».
A la mutation de la base matérielle du capitalisme correspond une mutation des formes de la domination politique. L’objectif n’est plus principalement d’installer des gouvernements fantoches » qui ne peuvent plus résister durablement aux colères populaires. Il est de balkaniser par la guerre afin de rendre ces pays ingouvernables. De l’Afghanistan à la Somalie, de l’Irak au Soudan, le résultat des guerres est partout le même : la destruction des bases mêmes des nations, l’effondrement de toutes les infrastructures permettant une gouvernabilité, l’installation du chaos. Il s’agit désormais de balkaniser les nations.
Une telle domination a besoin d’une nouvelle légitimation formulée dans la théorie du choc des civilisations. Cette dernière a vocation de susciter des comportements de panique et de peur dans le but de susciter une demande de protection et une approbation des guerres. Du discours sur le terrorisme nécessitant des guerres préventives à la théorie du grand remplacement, en passant par les campagnes sur l’islamisation des pays occidentaux et sur les réfugiés vecteurs de terrorisme, le résultat attendu est sans-cesse le même : peur, panique, demande sécuritaire, légitimation des guerres, construction du musulman comme nouvel ennemi historique. L’Islamophobie est bien un troisième âge du racisme correspondant aux mutations d’un capitalisme sénile c’est-à-dire ne pouvant plus rien apporter de positif à l’humanité, ne pouvant apporter que la guerre, la misère et la lutte de tous contre tous. Il n’y a pas choc des civilisations mais crise de civilisation impérialiste qui appelle une véritable rupture. Ce n’est pas la fin du monde mais la fin de leur monde qu’ils tentent d’éviter par tous les moyens.
Notes:
i Nicolas Sarkozy, discours de Dakar du 26 juillet 2007, http://www.lemonde.fr/afrique/article/2007/11/09/le-discours-de-dakar_976786_3212.html.
ii Pierre Singaravelou, Des historiens sans histoire ? La construction de l’historiographie coloniale en France sous la Troisième République, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 185, 2010/5, p. 40.
iii Mehdi Ben Barka, Option révolutionnaire au Maroc. Ecrits politiques 1957-1965, Syllepse, Paris, 1999, p. 229-230.
iv Frantz Fanon, Racisme et Culture, Pour la Révolution africaine. Ecrits politiques, La Découverte, Paris, 2001, p. 40.
v Samir Amin, Les systèmes régionaux anciens, L’Histoire globale, une perspective afro-asiatique, éditions des Indes savantes, Paris, 2013, p. 20.
vi Eric Williams, Capitalisme et esclavage, Présence Africaine, 1968, p. 19.
vii Youcef Djebari, La France en Algérie, la genèse du capitalisme d’Etat colonial, Office des Publications Universitaires, Alger, 1994, p. 25.
viii Frantz Fanon, Racisme et culture, op.cit., p. 45.
ix Paul Broca, Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races, Volume 1, Hennuyer, Paris, 1861, p. 48.
x Paul Broca, Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races, op.cit., p. 15.
xi Kwame Nkrumah, Le néocolonialisme, dernier stade de l’impérialisme, Présence Africaine, Paris, 1973, p. 9.
xii Stephen Smith, Négrologie, : Pourquoi l’Afrique meurt, Fayard, Paris, 2012, p. 49 et 58.
xiii Bernard Lugan, God bless Africa. Contre la mort programmée du continent noir, Carnot, Paris, 2003, pp. 141 142
xiv Immanuel Wallerstein, Le capitalisme touche à sa fin, Le Monde 16 décembre 2008, http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/12/16/le-capitalisme-touche-a-sa-fin_1105714_1101386.html
xv Philip S Golub, De la mondialisation au militarisme : la crise de l’hégémonie américaine, A Contrario, 2004, n°2, p. 9.
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