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Sortir la psychiatrie de la « nuit sécuritaire »

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Sortir la psychiatrie de la « nuit sécuritaire » Empty Sortir la psychiatrie de la « nuit sécuritaire »

Message  gérard menvussa Sam 17 Mar - 18:37

Meeting national du « collectif des 39 ». Sortir la psychiatrie de la « nuit sécuritaire »
vendredi 16 mars 2012
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 140 (15/03/12)

Le 17 mars, à Montreuil1, le collectif des « 39 »2 organise un meeting national pour poser la question
de la psychiatrie dans le débat électoral, et envisager les moyens de la sortir de la « nuit sécuritaire » et gestionnaire où l’a plongée cinq ans de Sarkozysme.

P­rise en étau entre les politiques sécuritaires et répressives et les contre-­réformes du système de santé, la psychiatrie est en crise et seul un changement radical de politique peut aujourd’hui l’en sortir.
Sarkozy a utilisé sans vergogne des faits divers dramatiques pour justifier l’instauration d’une législation répressive. Citons la loi dite de « rétention de sûreté » qui permet de maintenir enfermée une personne jugée dangereuse, une fois sa peine purgée, et la loi du 5 juillet 2011 instaurant des « soins sous contrainte » non seulement à l’hôpital, mais aussi au domicile du patient. Or, assigner à la psychiatrie une mission de protection de la société en mettant en avant la « dangerosité » est destructeur de toute possibilité de soin.

La psychiatrie publique est également l’un des secteurs qui paie le plus lourd tribut aux contre-réformes de la santé des dix dernières années.
La prévention étant réduite à la « prévention de la délinquance », c’est-à-dire à l’enfermement et au contrôle social d’une population jugée « à risque », toute véritable politique de prévention disparaît : les lieux d’accueil et d’hospitalité dans la ville (les centres médico-psychologiques et les équipes travaillant sur le terrain) se réduisent faute de moyens.

Les seuls moyens nouveaux ont été créés pour renforcer l’enfermement (nouvelles unités pour « malades difficiles », chambres « d’isolement », équipements et personnels de surveillance).
Injonctions sécuritaires et transformations de l’hôpital en entreprise rentable convergent vers une standardisation des soins à moindre coût, orientés vers une normalisation des comportements « déviants » et non vers le mieux-être de personnes en souffrance.

C’est la nature même du soin et du travail des équipes, et pas seulement le manque de moyens qui est ainsi mis en cause. Le soin doit devenir « mesurable » en termes de rapport « coût-efficacité ». Tout ce qui est de l’ordre de la disponibilité, de la rencontre intersubjective, nécessairement imprévisible, perd sa légitimité au profit de traitements médicamenteux, de méthodes « éducatives » et de « thérapies comportementales » produisant des effets « objectivables ».

C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la croisade actuelle contre la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle qui débouche sur de véritables tentatives d’interdiction professionnelle pour certaines équipes (avis de la Haute Autorité de santé, proposition de loi Fasquelle sur l’autisme).

Un choix politique
L’initiative du collectif des 39 permet de rappeler que la psychiatrie est d’abord une question de choix politique. Affirmant que « la tendance sécuritaire semble désormais contaminer les partis d’opposition » (le PS est nommé), le Manifeste des 39 affirme la nécessité de « mettre la psychiatrie à l’ordre du jour des élections présidentielles et législatives, pour questionner ses rapports avec la protection des libertés fondamentales, au sort réservé aux personnes à la marge voire exclues du fait de leurs rapports aux normes dominantes. »
Des représentants des candidats du PS, du Front de Gauche, d’Europe Écologie les Verts et du NPA participeront à ce débat.

Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection présidentielle s’est, dans un courrier, prononcé en faveur des différentes propositions de « l’appel des 39 ». Il conclut ainsi : « La défense des exigences contenues dans votre manifeste, nécessitera certainement, quel que soit le résultat des élections, la poursuite de la mobilisation. Cela concerne bien sûr les professionnels de la psychiatrie, mais au-delà, toutes celles et ceux qui sont attachés à une société refusant toute forme d’exclusion et de discrimination. Dans ces combats à venir, le NPA sera à vos côtés. »

J.C. Delavigne

1. La Parole errante à la Maison de l’Arbre, 9 rue François-Debergue, Montreuil, M° Croix-de-Chavaux de 9 à 18 heures.
2. Collectif unitaire de professionnels de la psychiatrie créé au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy du 2 décembre 2008.
gérard menvussa
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Message  Roseau Sam 15 Nov - 15:22

http://npa2009.org/actualite/psychiatrie-quels-chemins-pour-la-resistance
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