Les pieds sur terre
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Les pieds sur terre
Eh oui, France Culture, encore.
Ce ne sera jamais que la 4e ou la 5e fois en un peu plus d'une semaine que je citerai cette chaîne du service public qui concentre un aussi grand nombre de talents. Malgré l'absence de certaines figures qui savaient donner à l'investigation, à la réflexion et à la création journalistiques tout son sens et tout son sel (Pascale Casanova, Francesca Isidori, et bien d'autres avant), et dont l'éviction arbitraire fait craindre le pire, cette chaîne sait conserver une qualité de diffusion sans doute irremplaçable. Et cela, grâce à ses animateurs-producteurs, à l'exigence qu'ils manifestent quotidiennement pour mettre à la disposition du plus grand nombre les outils de la connaissance et de la compréhension du réel de façon simple, intelligente et sensible.
Pour illustrer ce cri du coeur, il me suffit de citer la formidable émission de Sonia Kronlund et Jérôme Sandlarz, Les pieds sur terre.
Diffusée du lundi au vendredi de 13h30 à 14h, d'une durée moyenne 27 minutes, elle est bien sûr podcastable.
Ce ne sera jamais que la 4e ou la 5e fois en un peu plus d'une semaine que je citerai cette chaîne du service public qui concentre un aussi grand nombre de talents. Malgré l'absence de certaines figures qui savaient donner à l'investigation, à la réflexion et à la création journalistiques tout son sens et tout son sel (Pascale Casanova, Francesca Isidori, et bien d'autres avant), et dont l'éviction arbitraire fait craindre le pire, cette chaîne sait conserver une qualité de diffusion sans doute irremplaçable. Et cela, grâce à ses animateurs-producteurs, à l'exigence qu'ils manifestent quotidiennement pour mettre à la disposition du plus grand nombre les outils de la connaissance et de la compréhension du réel de façon simple, intelligente et sensible.
Pour illustrer ce cri du coeur, il me suffit de citer la formidable émission de Sonia Kronlund et Jérôme Sandlarz, Les pieds sur terre.
Diffusée du lundi au vendredi de 13h30 à 14h, d'une durée moyenne 27 minutes, elle est bien sûr podcastable.
Régulièrement, et surtout à la faveur des élections, le pays découvre des habitants qui vivent dans ses frontières mais qu’il ne connaît pas. Des inconnus qui défient notre éthique en votant avec la hargne contre la raison, un peuple désespéré qui ne croit plus dans ses institutions et ne prend plus la peine de donner son opinion, des gens qui vivent de peu, travaillent parfois sans gagner assez pour se loger, dont la survie dépend du système D. Ces gens que nous découvrons alors, nous ne craignons pas d’en analyser et d’en interpréter immédiatement les gestes et les mots et même, le plus souvent, les silences. Et nos analyses répondent aux analyses en oubliant que ces paroles que nous sommes censés analyser, nous ne les entendons plus, si jamais nous les avons entendues.
Bien sûr, « on recueille de l’information auprès des gens de peu », « des gens d’en bas » (comme on dit "les voisins du dessous") sont invités à s’exprimer, mais ils sont la plupart du temps déplacés de leur contexte ou au service d’une démonstration.
Nous voulons ici, modestement, tenter d’écouter sans analyser, de comprendre sans commentaire, d’ouvrir une petite fenêtre sur ce réel qui nous échappe ou qui nous parvient toujours formaté.
Ecouter ceux dont on commente abondamment les faits et gestes, aller sur leur terrain et y rester.
Au coin de la rue, à deux pas d’ici, dans le centre de la France, ou à l’autre bout du monde, tous les jours, et chaque fois nous tentons de revenir obstinément à cette pratique : aller au plus près, prendre le temps, perdre du temps, participer, se laisser surprendre par les démons et les merveilles de notre belle époque.
Bien sûr il n’est pas de réel donné sans point de vue qui s’exerce. Nous ne l’oublions pas, et allons d’abord vers ceux qui se battent et qui luttent, pour un rien, pour tout changer, pour vivre mieux ou pour vivre tout court. Lieux de conflits, de revendications, de désaccords, aussi minuscules soient-ils. Et puis nous nous laissons surprendre et sommes parfois baladés, mais nous argumentons aussi et, j’espère, changeons souvent d’avis.
Babel- Messages : 1081
Date d'inscription : 30/06/2011
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