Israël/Palestine
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DEMOGRAPHIE et PALESTINE
i
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A.C33- Messages : 84
Date d'inscription : 18/07/2014
Re: Israël/Palestine
Résistance politique nous abreuve déjà de ses "analyses" plus ou moins complotistes.
Celle-ci en l'occurrence est contestable. À commencer par cette utilisation du terme sioniste qui sert de fourre-tout et dont le but est in fine de faire passer le projet comme diabolique au sens premier. On n'est plus du tout dans l'analyse matérialiste et la critique légitime mais bien dans la théorie du complot.
Derrière les "sionistes" se cachent de nombreux mouvements aux perspectives parfois très éloignées. Le seul point qu'ils ont vraiment en commun, c'est l'existence d'un État d'Israël. Mais certains sont favorables au retrait des territoires occupés et à la fin du blocus de Gaza, et sont d'accord pour négocier sur la base des frontières de 67, tandis que d'autres, les plus extrémistes sont dans le colonialisme expensif avec comme persepctive la constitution du Grand Israël. De plus, parmi les sionistes, certains sont plutôt sur une ligne laïque, alors que d'autres ont une lecture ultra-religieuse.
Tout cela pour dire que les sionistes ne sont pas tous du même mouvement et ne sont pas d'accord sur tout (et même sur presque rien) et ne forment pas un ensemble (satanique) soudé et homogène comme veut nous faire croire résistance politique.
Donc, ces "analyses" sont bancales, et avec leurs constructions caricaturales et diabolisantes relèvent plus du conspirationnisme que d'autre chose.
Il y a de bien meilleurs textes sur ce thème comme ceux de Warschawski (on en retrouve sur le site du NPA). Ceux du CLT sont pas mal aussi.
Mais ceux des quasi-rouges-bruns de résistance politique, par pitié, non ! J'en viens même à croire que résistance politique est une espèce de faux-nez soralien, tellement analyses et vocabulaire sont similaires, sans même parler des affinités communes.
Celle-ci en l'occurrence est contestable. À commencer par cette utilisation du terme sioniste qui sert de fourre-tout et dont le but est in fine de faire passer le projet comme diabolique au sens premier. On n'est plus du tout dans l'analyse matérialiste et la critique légitime mais bien dans la théorie du complot.
Derrière les "sionistes" se cachent de nombreux mouvements aux perspectives parfois très éloignées. Le seul point qu'ils ont vraiment en commun, c'est l'existence d'un État d'Israël. Mais certains sont favorables au retrait des territoires occupés et à la fin du blocus de Gaza, et sont d'accord pour négocier sur la base des frontières de 67, tandis que d'autres, les plus extrémistes sont dans le colonialisme expensif avec comme persepctive la constitution du Grand Israël. De plus, parmi les sionistes, certains sont plutôt sur une ligne laïque, alors que d'autres ont une lecture ultra-religieuse.
Tout cela pour dire que les sionistes ne sont pas tous du même mouvement et ne sont pas d'accord sur tout (et même sur presque rien) et ne forment pas un ensemble (satanique) soudé et homogène comme veut nous faire croire résistance politique.
Donc, ces "analyses" sont bancales, et avec leurs constructions caricaturales et diabolisantes relèvent plus du conspirationnisme que d'autre chose.
Il y a de bien meilleurs textes sur ce thème comme ceux de Warschawski (on en retrouve sur le site du NPA). Ceux du CLT sont pas mal aussi.
Mais ceux des quasi-rouges-bruns de résistance politique, par pitié, non ! J'en viens même à croire que résistance politique est une espèce de faux-nez soralien, tellement analyses et vocabulaire sont similaires, sans même parler des affinités communes.
Pedrolito- Messages : 211
Date d'inscription : 30/04/2014
Re: Israël/Palestine
[bAprès le bombardement d'une école à Rafah, l'ONU évoque un « acte criminel »[/b]
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 03.08.2014 à 01h01 • Mis à jour le 03.08.2014 à 22h41
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 03.08.2014 à 01h01 • Mis à jour le 03.08.2014 à 22h41
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Israel assassin, Hollande faux cul et complice !
Source AFP
C'est la troisième fois en dix jours qu'une école de l'ONU est atteinte. Une trentaine de Palestiniens ont déjà été tués dans des frappes sur des écoles à Beit Hanoun le 24 juillet et à Jabaliya le 31 juillet. "C'est un scandale du point de vue moral et un acte criminel", ainsi qu'une "nouvelle violation flagrante du droit humanitaire international", s'est indigné le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Les Etats-Unis, principaux alliés d'Israël, se sont dits "consternés" par un "bombardement honteux".
Ban et Washington n'ont pas désigné expressément Israël comme responsable. Mais ils ont souligné que l'armée israélienne était très bien informée de la localisation des refuges de l'ONU. Le président français, François Hollande, a jugé "inadmissible" le bombardement de cette école et demandé que les responsables de cette action, qu'il n'a pas désignés, "répondent de leurs actes".
Scènes de chaos
Un correspondant de l'AFP a rapporté des scènes de chaos, les secouristes se démenant comme ils pouvaient pour évacuer les blessés, au milieu de Gazaouis courant hors d'haleine dans les mares de sang avec des enfants dans les bras.
Prises par les photographes de l'AFP à la morgue, les images de bébés morts ou de proches pleurant les neuf membres de la famille al-Ghul décimée par une frappe sur leur maison rendent compte du sort subi depuis vendredi par la population de Rafah.
Les Palestiniens accusent les Israéliens. Le tir de Jabaliya a déjà été présenté par les Nations unies et les Etats-Unis comme le fait probable des Israéliens. Ces derniers accusent le Hamas de se servir des civils comme boucliers humains et des hôpitaux et des écoles pour tirer des roquettes sur Israël.
"Cette folie doit cesser"
Mais même cela "ne justifie pas des raids qui mettent en danger autant de vies de civils innocents", a dit le département d'Etat américain. Rafah, cité étendue débordant sur l'Egypte dans le sud de l'enclave palestinienne, subit un pilonnage intensif depuis que trois soldats israéliens y ont été tués vendredi au cours de combats qui ont fait voler en éclats le seul cessez-le-feu accepté à la fois par Israël et le Hamas. Deux cents personnes au moins y ont péri sous les bombes.
Selon des sources médicales, la guerre a tué environ 1.800 Palestiniens. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont été tués. "Cette folie doit cesser", a dit le secrétaire général de l'ONU tandis que les appels au cessez-le-feu d'une communauté internationale jusqu'alors impuissante se faisaient à nouveau plus pressants.
"Catastrophe sanitaire de grande ampleur"
Ce samedi soir, Netanyahu et le Hamas ont affirmé leur détermination à poursuivre le combat. Une "catastrophe sanitaire de grande ampleur" est pourtant en train de se produire dans la bande de Gaza, dont les 1,8 million d'habitants sont pris au piège des combats sur un tout petit territoire, s'est alarmée l'ONU.
La situation à Gaza est devenue "intolérable" pour la population civile, a abondé le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond. Hammond, mais aussi l'Union européenne et la Chine ont demandé aux deux belligérants un arrêt immédiat des combats.
Israël a ainsi décidé de ne pas envoyer de représentants au Caire où une délégation palestinienne incluant des membres du Hamas a remis dimanche au médiateur égyptien un ensemble de demandes, dont la fin du blocus de Gaza, en vue d'un cessez-le-feu.
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Pour ALAIN, hausser le TON et ratiisser large!
alexi a écrit:Vérié :
La pétition pour soutenir Alain Pojolat (militant du NPA qui, malgré l'interdiction, avait maintenu l'appel à manifester contre les bombardements de Gaza et est convoqué au tribunal le 22 octobre) a recueilli 1188 signatures en deux jours, dont de nombreux syndicalistes, élus, artistes, écrivains, journalistes etc. (Même si, bien sûr, à nos yeux, la signature d'une "personnalité" ne compte pas plus que celle d'un signataire landa...)
Ce serait bien si les signataires signaient déjà eux-mêmes cette pétition en ligne.
La pétition a commencé le 31 juillet, soit 4 jours, donc une moyennde de 300 par jour.
Il faut donc accélérer les choses et transmettre à tous nos contacts pour accélérer cette protestation et faire connaître la situation.
Il y a des signatures en couple, ce qui fait un peu plus de signatures que le chiffre indiqué.
Autrement, quel intérêt de faire une signature anonyme vu que l'on peut mettre ce que l'on veut en adresse perso.
Je proposais dès l'annonce de cette provocation des plus basses, une initiative dont j'ai laissé la trace sur quelques sites militants..
Je comprends que la période estivale de court répit ne soit guère propice à un intense travail de"masse"
Mais puisque le NPA recueille les signatures(oups..je vais ajouter la mienne, désolé de ce raté ), et que des intervenants ici sont certainement plus proche de ceParti quemoi..(bien qu'à la manif bordelaisej'ai remis quelques exemplaires de cette modestecontribution à la solidarité de classe), ils verront si ce genre de"truc" est à relayer ou à filer à la poubelle
Je proposedonc que nous adressions, individuellement ou collectivement une LETTRE au Ministre dela JUSTICE qui pourrait ressembler à ceci :
Madame la MINISTRE,
Nous apprenons que la Justice (?) vient deprendre en otage un militant du NPA , accusé d’avoir été responsable de la participation, samedi, à une manifestation de soutien au peuple Palestinien, victime de l’acharnement génocidaire des dirigeants Israéliens, interdite scandaleusement par votre Collègue chargé du"maintien del’"ORDRE", .
En fait obéissant aux ORDRES des complices sionistes d4Isreal sachant que cette décison ne pouvait que créer des DESORDRES....
Cette décisiond"justice" (? ?)... s’ajoute à la complicité honteuse du Gouverment auquel vous appartenez, dont les déclarations, les votes récents concernat la demande d’enquêteinternationale sur les crimes commis par ISRAEL en terre palestinienne occupé, soulévent la colère de ceux qui n’entendent pas voir la France défigurée, par la soumission de ses dirigeants , aux politiques d’un pays qui VIOLE tous les droits internationaux.
EN transformant la partie de Palestine , privée d’ETAT par vilation de toutes les décisiosn del’ONU, en charnier qui nous rappelle les crimes commis contre les RESISTANTS et les "civils" durant la dernière guerre anti-nazie.
Nous, soussigné , avons , individuellent sur divers blogs ou sites militants, appelé à braver la scandaleuseinterdiction de manifester, prise par votre collègue Cazeneuve, sur ordre du Président de la République et de son premie rMinstre M.VALLS.
A ce titre, nous vous demandons de nous inclure dans la procédure qui tend à faire d’un militant un otage -pour l’exemple-, dont vous ne pouvez quand même pcroire que sa mise en cause judiciaare, puisse être de nature à stopper notre combat pour le DROIT des Palestiniens de vivre en PAIX , chez EUX !
Sans qu’unETAT colonisateur , ne les soumette à une existence rappelant celle qu’a connue la France de la RESISTANCE, dontle courage et les martyrs vous donnent le "droit", Madame lela MInistre, d’exercer des fonctions ministérielles dans un pays libéré del’OCCUPANT...
Veuiller croire etc etc
J'ajoutais , à l'intention demes correspondants:
je concluais par:Suggestion :Pourquoi un texte de ce type-à certesmodifier, recueillant les signatures, adresses etc, relayés partout ou des écrits desoutien à la palestine s’expriment(certes en zappant les "rouges-bruns" et autres "fous d’Allah" qui servent de caution aux sionistes à la BHL , CRIF et autres officines dela haine), ne ferait il pasl’objet d’un appel que nous pourrions demander aux media de faire connaitre, en insitant par exemple auprès de l’Humanité -(seul quotidien que nous pourrions tenter de convaincre-)Pourquoi les organisations politiques présentes en Septembreà laCourneuve pour la Fête de l’Huma ne seraientelles pas sollicitées pour la collecte de signatures ?Pourquoi ne seraitil pas envisageable que nous transformions cette très peu intelligente prise d’otage denotre camarade , en démonstration de réplique militante à cette "saloperie" mesquine ?
Ce n’est là qu’une suggestionLe temps viendra de nous" frotter les mollets à l’ail" , entre militants, sur"plein de sujets"
Mais là, comme le firent des Femmes, dans les années70, signataires d’un "aveu"d’iVG interdite(1), relevons cette provocation du pouvoir, d’un "tous ensemble" dela dignité, de la solidarité , de la fraternité de classe.C’est aussi cela, la solidarité avec GAZA !CordialementA.C(1)Clin d’oeil..je mets en référence le site de la MINISTRE TAUBIRA pour les jeunes qui n’auraient pas en mémoire le Procès de BOBIGNYhttp://www.justice.gouv.fr/histoire...
Cette demande d'être, nous aussi, traduits en JUSTICE, en espérant que quelques "personnalités médiatiques"s'y joignent, serait un moyen de mettre la pression sur les MEDIAS..et, par ricochet sur cePOUVOIR
Les manifs à venir peuvent servir à un tel type de popularisation militante
Cordialement
A.C
A.C33- Messages : 84
Date d'inscription : 18/07/2014
Des français dans le Djihad d'Israpartheid
http://blogs.mediapart.fr/blog/johann-elbory/200714/le-scandale-des-francais-engages-dans-larmee-israelienne
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Israël/Palestine
Entièrement d'accord avec la conclusion.
Rougevert- Messages : 2069
Date d'inscription : 06/04/2012
Re: Israël/Palestine
« M. Hollande, vous êtes comptable d'une certaine idée de la France qui se joue à Gaza »
LE MONDE | 04.08.2014 à 10h16 |
Par Rony Brauman (Ex-président de MSF, professeur à Sciences Po), Régis Debray (Ecrivain et philosophe), Edgar Morin (Sociologue et philosophe) (Directeur de recherches émérite au CNRS) et Christiane Hessel (Veuve de Stéphane Hessel)
LE MONDE | 04.08.2014 à 10h16 |
Par Rony Brauman (Ex-président de MSF, professeur à Sciences Po), Régis Debray (Ecrivain et philosophe), Edgar Morin (Sociologue et philosophe) (Directeur de recherches émérite au CNRS) et Christiane Hessel (Veuve de Stéphane Hessel)
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Plainte du ministre de la justice de Palestine et du procureur général de la Cour de Gaza auprès de la CPI
http://blogs.mediapart.fr/blog/sylvie-glissant/040814/plainte-du-ministre-de-la-justice-de-palestine-et-du-procureur-general-de-la-cour-de-gaza-aupre
http://blogs.mediapart.fr/blog/sylvie-glissant/040814/plainte-du-ministre-de-la-justice-de-palestine-et-du-procureur-general-de-la-cour-de-gaza-aupre
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
ghetto vous avez dit ghetto ?
Désastre humanitaire dans les ruines de Gaza
LE MONDE | 04.08.2014 à 11h42 • Mis à jour le 04.08.2014 à 15h49 |
Par Hélène Jaffiol (Gaza, envoyée spéciale)
t
Devant l’école gérée par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens que l’armée israélienne a bombardée dimanche 3 août, faisant au moins dix morts.
Malgré une nouvelle trêve humanitaire de sept heures annoncée par Israël à partir de 9 heures, lundi 4 août, le cauchemar des habitants de Gaza n'en finit pas. Chaque arrêt provisoire des hostilités, chaque cessez-le-feu, s'achève en nouveau bain de sang.
Amal Jababra, jeune et frêle Palestinienne de Rafah, avait rejoint vendredi, à bout de force, l'enceinte d'une école de l'ONU, alors qu'un déluge de feu s'abattait sur les quartiers est de la ville-frontière. Dimanche, en milieu de matinée, elle a de nouveau vécu l'horreur lorsque les éclats d'un obus israélien ont déchiqueté la jambe de son mari, devant l'entrée du bâtiment. L'attaque qui, selon l'armée israélienne, visait trois membres du Jihad islamique circulant sur une moto, a fait plus de 10 morts et 30 blessés parmi les civils.
« CETTE FOLIE DOIT CESSER »
C'est la troisième fois depuis le début du conflit qu'une telle scène de chaos se produit dans un centre de l'UNRWA, l'organisme de l'ONU chargé des réfugiés palestiniens, après l'attaque des écoles de Beit Hanoun et Jabaliya, au nord de la bande de Gaza. « Cette folie doit cesser », a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dénonçant un « scandale du point de vue moral et un acte criminel ». Les Etats-Unis se sont dits « consternés » par ce « bombardement honteux », tandis que François Hollande jugeait l'attaque « inadmissible », appelant à ce que les responsables du carnage « répondent de leurs actes ».
Lire la tribune de Rony Brauman, Régis Debray, Edgar Morin et Christiane Hessel : « M. Hollande, vous êtes comptable d'une certaine idée de la France qui se joue à Gaza »
Alors qu'Israël se positionne déjà dans l'après-conflit, réfléchissant à un retrait unilatéral de ses troupes, le deuil et la terreur écrasent toujours le quotidien des habitants de l'enclave palestinienne, en particulier dans les zones frontalières qui restent soumises à de rudes bombardements. Dans la nuit de lundi, dix Palestiniens ont été tués dans des raids.
DES RUES ENTIÈRES ONT ÉTÉ RAYÉES DE LA CARTE
Après trois semaines de conflit, l'étroite bande de terre est au bord d'un désastre humanitaire sans précédent : un quart des habitants de Gaza ont fui leur maison ; 280 000 réfugiés s'entassent dans les 84 écoles de l'ONU complètement saturées. Une dizaine d'hôpitaux ont été endommagés par des bombardements, aggravant le bilan des victimes, qui dépasse les 1 800 morts et 9 000 blessés.
Des rues entières ont été rayées de la carte, comme à Beit Hanoun dans le nord, ou près de Khan Younès, dans le sud-est. Le 29 juillet, le bombardement de l'unique centrale électrique de Gaza a ajouté une nouvelle plaie aux calamités du territoire palestinien. La distribution d'eau dans les maisons a été quasiment coupée, faute d'énergie électrique pour faire fonctionner les systèmes de pompage. Les Gazaouis errent des journées entières, jerrican à la main, à la recherche des quelques camions-citernes distribuant de l'eau saine.
Lire l'édito : Le calvaire des habitants de Gaza
A Rafah, l'école de l'ONU, qui accueille plus de 3 000 réfugiés, est privée d'eau depuis quatre jours. Les conditions sanitaires sont désastreuses. Les salles et les allées crasseuses des écoles surpeuplées affichent le douloureux spectacle du dénuement et de la promiscuité. Des familles entières s'entassent derrière des tapis déployés en rideaux de fortune.
« NOUS N'AVONS QU'UN REPAS PAR JOUR »
Sabha Walred reste en retrait, épuisée. La nuit dernière, elle a dû partager une salle de classe avec près de 100 autres réfugiés : « J'ai dû dormir assise, recroquevillée sur ma chaise. » Mais le moment le plus difficile pour cette jeune mère de 25 ans reste le partage de la ration journalière :
« Nous n'avons qu'un repas par jour. Trois pains, un peu de fromage et un petit morceau de viande. Je dois le diviser entre mes quatre enfants et mon mari. »
Elle avoue en être réduite au chapardage :
« J'ai des jumeaux âgés d'un an et ils ont besoin de lait. Dès que je le peux, je vais voler des briques de lait dans les bureaux de l'administration. Je n'ai pas le choix. »
L'annonce d'un retrait progressif israélien, en particulier à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, n'a pas déclenché de retours massifs de réfugiés, retenus par la terreur légitime de se retrouver une nouvelle fois piégés sous les bombes.
De source palestinienne, cinq Gazaouis ont été tués dimanche par une frappe israélienne alors qu'ils revenaient dans leur maison à Jabaliya.
PLUS DE 50 000 GAZAOUIS ONT PERDU LEUR MAISON
Selon les Nations unies, plus de 50 000 Gazaouis ont perdu la totalité de leur maison, auxquels il faut ajouter 30 000 autres personnes dont le logement est considéré comme inhabitable. Dans un environnement comme frappé par la foudre, la famille Aghra a choisi de revenir habiter dans les quelques pièces encore utilisables de sa maison, éventrée par un missile qui a réduit à l'état de ruines l'habitation voisine.
« Je devais revenir. La maison, pour un Palestinien, c'est sa dignité. J'ai la chance qu'elle tienne encore debout, c'est l'essentiel », relativise Nahla Warsh, 37 ans. Sans eau, sans électricité, la survie est une lutte quotidienne.
A côté d'elle, son beau-frère Abdullah, un jeune professeur de 22 ans, les traits tirés, craint le pire quant au dénouement de ce conflit : « Si l'armée israélienne se retire et nous laisse dans notre misère, sans nous accorder la levée du blocus, nous ne pourrons jamais nous relever. Autant nous achever maintenant ! »
LE MONDE | 04.08.2014 à 11h42 • Mis à jour le 04.08.2014 à 15h49 |
Par Hélène Jaffiol (Gaza, envoyée spéciale)
t
Devant l’école gérée par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens que l’armée israélienne a bombardée dimanche 3 août, faisant au moins dix morts.
Malgré une nouvelle trêve humanitaire de sept heures annoncée par Israël à partir de 9 heures, lundi 4 août, le cauchemar des habitants de Gaza n'en finit pas. Chaque arrêt provisoire des hostilités, chaque cessez-le-feu, s'achève en nouveau bain de sang.
Amal Jababra, jeune et frêle Palestinienne de Rafah, avait rejoint vendredi, à bout de force, l'enceinte d'une école de l'ONU, alors qu'un déluge de feu s'abattait sur les quartiers est de la ville-frontière. Dimanche, en milieu de matinée, elle a de nouveau vécu l'horreur lorsque les éclats d'un obus israélien ont déchiqueté la jambe de son mari, devant l'entrée du bâtiment. L'attaque qui, selon l'armée israélienne, visait trois membres du Jihad islamique circulant sur une moto, a fait plus de 10 morts et 30 blessés parmi les civils.
« CETTE FOLIE DOIT CESSER »
C'est la troisième fois depuis le début du conflit qu'une telle scène de chaos se produit dans un centre de l'UNRWA, l'organisme de l'ONU chargé des réfugiés palestiniens, après l'attaque des écoles de Beit Hanoun et Jabaliya, au nord de la bande de Gaza. « Cette folie doit cesser », a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dénonçant un « scandale du point de vue moral et un acte criminel ». Les Etats-Unis se sont dits « consternés » par ce « bombardement honteux », tandis que François Hollande jugeait l'attaque « inadmissible », appelant à ce que les responsables du carnage « répondent de leurs actes ».
Lire la tribune de Rony Brauman, Régis Debray, Edgar Morin et Christiane Hessel : « M. Hollande, vous êtes comptable d'une certaine idée de la France qui se joue à Gaza »
Alors qu'Israël se positionne déjà dans l'après-conflit, réfléchissant à un retrait unilatéral de ses troupes, le deuil et la terreur écrasent toujours le quotidien des habitants de l'enclave palestinienne, en particulier dans les zones frontalières qui restent soumises à de rudes bombardements. Dans la nuit de lundi, dix Palestiniens ont été tués dans des raids.
DES RUES ENTIÈRES ONT ÉTÉ RAYÉES DE LA CARTE
Après trois semaines de conflit, l'étroite bande de terre est au bord d'un désastre humanitaire sans précédent : un quart des habitants de Gaza ont fui leur maison ; 280 000 réfugiés s'entassent dans les 84 écoles de l'ONU complètement saturées. Une dizaine d'hôpitaux ont été endommagés par des bombardements, aggravant le bilan des victimes, qui dépasse les 1 800 morts et 9 000 blessés.
Des rues entières ont été rayées de la carte, comme à Beit Hanoun dans le nord, ou près de Khan Younès, dans le sud-est. Le 29 juillet, le bombardement de l'unique centrale électrique de Gaza a ajouté une nouvelle plaie aux calamités du territoire palestinien. La distribution d'eau dans les maisons a été quasiment coupée, faute d'énergie électrique pour faire fonctionner les systèmes de pompage. Les Gazaouis errent des journées entières, jerrican à la main, à la recherche des quelques camions-citernes distribuant de l'eau saine.
Lire l'édito : Le calvaire des habitants de Gaza
A Rafah, l'école de l'ONU, qui accueille plus de 3 000 réfugiés, est privée d'eau depuis quatre jours. Les conditions sanitaires sont désastreuses. Les salles et les allées crasseuses des écoles surpeuplées affichent le douloureux spectacle du dénuement et de la promiscuité. Des familles entières s'entassent derrière des tapis déployés en rideaux de fortune.
« NOUS N'AVONS QU'UN REPAS PAR JOUR »
Sabha Walred reste en retrait, épuisée. La nuit dernière, elle a dû partager une salle de classe avec près de 100 autres réfugiés : « J'ai dû dormir assise, recroquevillée sur ma chaise. » Mais le moment le plus difficile pour cette jeune mère de 25 ans reste le partage de la ration journalière :
« Nous n'avons qu'un repas par jour. Trois pains, un peu de fromage et un petit morceau de viande. Je dois le diviser entre mes quatre enfants et mon mari. »
Elle avoue en être réduite au chapardage :
« J'ai des jumeaux âgés d'un an et ils ont besoin de lait. Dès que je le peux, je vais voler des briques de lait dans les bureaux de l'administration. Je n'ai pas le choix. »
L'annonce d'un retrait progressif israélien, en particulier à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, n'a pas déclenché de retours massifs de réfugiés, retenus par la terreur légitime de se retrouver une nouvelle fois piégés sous les bombes.
De source palestinienne, cinq Gazaouis ont été tués dimanche par une frappe israélienne alors qu'ils revenaient dans leur maison à Jabaliya.
PLUS DE 50 000 GAZAOUIS ONT PERDU LEUR MAISON
Selon les Nations unies, plus de 50 000 Gazaouis ont perdu la totalité de leur maison, auxquels il faut ajouter 30 000 autres personnes dont le logement est considéré comme inhabitable. Dans un environnement comme frappé par la foudre, la famille Aghra a choisi de revenir habiter dans les quelques pièces encore utilisables de sa maison, éventrée par un missile qui a réduit à l'état de ruines l'habitation voisine.
« Je devais revenir. La maison, pour un Palestinien, c'est sa dignité. J'ai la chance qu'elle tienne encore debout, c'est l'essentiel », relativise Nahla Warsh, 37 ans. Sans eau, sans électricité, la survie est une lutte quotidienne.
A côté d'elle, son beau-frère Abdullah, un jeune professeur de 22 ans, les traits tirés, craint le pire quant au dénouement de ce conflit : « Si l'armée israélienne se retire et nous laisse dans notre misère, sans nous accorder la levée du blocus, nous ne pourrons jamais nous relever. Autant nous achever maintenant ! »
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Israël/Palestine
EDITO LUTTE OUVRIERE 4 AOUT
Ne te demande pas pour qui sonne le tocsin : il sonne pour toi !
Pendant que la télévision nous abreuve d’images des cérémonies de commémoration de la Première Guerre mondiale, avec accolades de chefs d’État et discours mielleux sur la paix et l’entente entre les peuples, le territoire de Gaza, cette prison à ciel ouvert pour le peuple palestinien, est depuis un mois écrasé sous les bombes. L’armée israélienne, forte de sa supériorité technique et surtout du soutien des grandes puissances, ne fait même plus semblant : elle bombarde écoles et hôpitaux, elle mitraille femmes et enfants pour semer la terreur dans toute la population. Hollande a eu le cynisme de donner en exemple la réconciliation franco-allemande ! Comme si ce qui se passe au Moyen-Orient était de la faute des peuples !
Ce que la situation au Moyen-Orient a de spécifique n’est en rien dû aux peuples mais à l’importance stratégique et économique de cette région gorgée de pétrole que les grandes entreprises pétrolières se disputent depuis des décennies. Leurs représentants politiques à la tête des grandes puissances, anglaise, française, américaine, dressent depuis des décennies les États de la région les uns contre les autres afin de mieux préserver leur domination.
L’État d’Israël joue un rôle particulier dans ce dispositif en tant que principal gendarme de la région. Les dirigeants de l’État d’Israël assument la responsabilité la plus directe dans la transformation du peuple palestinien en paria dans son propre pays, et des jeunes Israéliens en assassins en uniforme. L’État d’Israël n’agit pas seulement pour son propre compte, mais autant et plus pour le compte des grandes puissances occidentales dont les trusts tirent profit des richesses du sous-sol en pétrole comme de la vente d’armes.
Les autres États du voisinage, arabes ceux-là, ne valent pas mieux. Les multinationales concèdent à leurs dirigeants de quoi vivre dans l’opulence pendant que leurs peuples crèvent dans la misère. Faut-il le rappeler, si le blocus est imposé à Gaza par Israël, il l’est, aussi, par l’Égypte.
Si la situation au Moyen-Orient a quelque chose de spécifique, elle est en même temps le symbole et le résumé de la domination de la grande bourgeoisie capitaliste sur le monde. Les grandes sociétés financières pataugent partout dans le sang.
À côté des guerres au Moyen-Orient, en Israël-Palestine, mais aussi en Irak, en Syrie, combien d’autres en Afrique, de la Libye au Zaïre en passant par le Mali, la Centrafrique ? Les puissances impérialistes ont imposé partout leur domination par la violence directe ou indirecte. Elles la maintiennent partout en jouant sur les oppositions nationales, ethniques, religieuses. Même si, bien souvent, le résultat de leur politique les déborde et qu’elles finissent par ne plus maîtriser les catastrophes qu’elles ont provoquées, elles en sont responsables.
Tout le mécanisme du système capitaliste mondial est bâti comme cela : des guerres et des massacres là où se situent les richesses en matières premières, pour qu’à l’autre bout du monde, dans les sièges feutrés des grands trusts à New York, Londres, Paris, leurs dirigeants puissent ajouter des milliards aux milliards afin d’être gaspillés en luxe inouï pour une minorité ou dilapidés dans la spéculation.
À nous, travailleurs de ce pays, d’être conscients que ceux qui meurent à Gaza ne sont pas seulement les représentants du Hamas qui reproduisent à petite échelle le terrorisme en grand de l’État d’Israël, mais des ouvriers, des pêcheurs et surtout des chômeurs. C’est-à-dire les nôtres.
Ici, en France, le grand capital se contente de nous exploiter et, en cette période de crise, de nous pousser vers le chômage et l’appauvrissement. Disons-nous bien que, malgré la comédie cérémonielle que jouent les crapules hypocrites qui dirigent le monde, ce qui se passe à Gaza n’est pas si loin de nous. Les reportages rétrospectifs consacrés au déclenchement de la Première Guerre mondiale montrent avec quelle rapidité des millions d’ouvriers, de paysans ont été mobilisés pour être transformés en chair à canon. Huit millions de morts de la Grande Guerre, non pas pour la patrie, mais pour permettre aux grands fauves capitalistes rivaux d’accroître leur part de la dépouille de leur victime.
Gaza, c’est le présent de deux peuples : l’un massacré, l’autre transformé en assassin. Mais c’est aussi, peut-être, notre avenir. Car, comme le disait Jean Jaurès il y a un siècle, « le capitalisme porte la guerre en lui comme la nuée porte l’orage ». Le capitalisme n’est pas devenu meilleur depuis, mais nuisible à une plus grande échelle encore. L’humanité ne connaîtra la paix qu’avec la fin du capitalisme.
Dinky- Messages : 400
Date d'inscription : 02/12/2013
Re: Israël/Palestine
L'ambassade d'Israël à Madrid cible une journaliste de TVE
LE MONDE | 04.08.2014 à 15h28 • Mis à jour le 04.08.2014 à 17h42 |
Par Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
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Yolanda Alvarez
La correspondante de la Télévision publique espagnole (TVE) en Israël, Yolanda Alvarez, ne compte plus les commentaires de soutien sur sa page Twitter émanant de nombreux journalistes, reporters de guerre ou simples spectateurs, depuis que le porte-parole de l’ambassade d’Israël en Espagne, Hamutal Rogel, a publié un communiqué virulent mettant en cause son travail, le 1er août.
Publié sur la page officielle de l’ambassade sur Facebook, le texte intitulé « TVE à Gaza : activisme vs. journalisme » n’hésitait pas à reprocher à la journaliste d’informer de l’opération « Bordure protectrice » depuis la bande de Gaza. Selon M. Rogel, ce faisant, elle se serait « transformée en courroie de transmission des messages, chiffres, images et données du Hamas. »
Critiquant ses « chroniques dramatisées » qui « abusent des adjectifs » et ses « mises en scène, résultat d’un casting et d’une sélection de scénarios au service des intérêts du Hamas », qui sont « le produit d’une militante », le communiqué a provoqué une vive polémique à Madrid.
Yolanda Alvarez a répondu rapidement à ces critiques : « Vous le dites vous-mêmes : c’est votre militantisme contre notre journalisme », a-t-elle écrit sur Twitter. Immédiatement, plusieurs associations de journalistes ont exprimé leur « indignation » face à une « tentative d’intimidation ». Le comité de rédaction de TVE a défendu le « travail professionnel » et « extraordinaire » de la journaliste et signalé que « l’accuser d’être une militante » au service d’une organisation considérée comme terroriste par la majorité de la communauté internationale « peut compromettre sa sécurité ».
RSF ÉVOQUE UNE « ATTITUDE PERMANENTE D'INTIMIDATION »
La section espagnole de Reporters sans frontières (RSF) est allée plus loin encore. Samedi 2 août, dans un communiqué, elle a dénoncé les accusations de M. Rogel, dont l’objectif serait « de bâillonner par le biais de l’intimidation une journaliste indépendante d’un média public » et de « l’empêcher d’élaborer l’information depuis Gaza même ».
Surtout, RSF a révélé que « d’autres médias ont confirmé les incessantes pressions auxquelles les services diplomatiques israéliens en Espagne soumettent les journalistes et les médias espagnols ». L’organisation évoque notamment « une attitude permanente d’intimidation » par le biais de « plaintes, appels et visites ». Et de conclure que « pour toutes ces raisons, RSF-Espagne demande à Israël de cesser d’utiliser ses diplomates comme agents de pression et de propagande ».
Coïncidence ou pas, Yolanda Alvarez a été contrainte par la direction de TVE de quitter la bande de Gaza le 31 juillet, la veille du communiqué de M. Rogel, officiellement sur recommandation du ministère des affaires étrangères pour des raisons de sécurité. Elle est retournée à Jérusalem couvrir les bombardements.
Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
Journaliste au Monde
LE MONDE | 04.08.2014 à 15h28 • Mis à jour le 04.08.2014 à 17h42 |
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Yolanda Alvarez
La correspondante de la Télévision publique espagnole (TVE) en Israël, Yolanda Alvarez, ne compte plus les commentaires de soutien sur sa page Twitter émanant de nombreux journalistes, reporters de guerre ou simples spectateurs, depuis que le porte-parole de l’ambassade d’Israël en Espagne, Hamutal Rogel, a publié un communiqué virulent mettant en cause son travail, le 1er août.
Publié sur la page officielle de l’ambassade sur Facebook, le texte intitulé « TVE à Gaza : activisme vs. journalisme » n’hésitait pas à reprocher à la journaliste d’informer de l’opération « Bordure protectrice » depuis la bande de Gaza. Selon M. Rogel, ce faisant, elle se serait « transformée en courroie de transmission des messages, chiffres, images et données du Hamas. »
Critiquant ses « chroniques dramatisées » qui « abusent des adjectifs » et ses « mises en scène, résultat d’un casting et d’une sélection de scénarios au service des intérêts du Hamas », qui sont « le produit d’une militante », le communiqué a provoqué une vive polémique à Madrid.
Yolanda Alvarez a répondu rapidement à ces critiques : « Vous le dites vous-mêmes : c’est votre militantisme contre notre journalisme », a-t-elle écrit sur Twitter. Immédiatement, plusieurs associations de journalistes ont exprimé leur « indignation » face à une « tentative d’intimidation ». Le comité de rédaction de TVE a défendu le « travail professionnel » et « extraordinaire » de la journaliste et signalé que « l’accuser d’être une militante » au service d’une organisation considérée comme terroriste par la majorité de la communauté internationale « peut compromettre sa sécurité ».
RSF ÉVOQUE UNE « ATTITUDE PERMANENTE D'INTIMIDATION »
La section espagnole de Reporters sans frontières (RSF) est allée plus loin encore. Samedi 2 août, dans un communiqué, elle a dénoncé les accusations de M. Rogel, dont l’objectif serait « de bâillonner par le biais de l’intimidation une journaliste indépendante d’un média public » et de « l’empêcher d’élaborer l’information depuis Gaza même ».
Surtout, RSF a révélé que « d’autres médias ont confirmé les incessantes pressions auxquelles les services diplomatiques israéliens en Espagne soumettent les journalistes et les médias espagnols ». L’organisation évoque notamment « une attitude permanente d’intimidation » par le biais de « plaintes, appels et visites ». Et de conclure que « pour toutes ces raisons, RSF-Espagne demande à Israël de cesser d’utiliser ses diplomates comme agents de pression et de propagande ».
Coïncidence ou pas, Yolanda Alvarez a été contrainte par la direction de TVE de quitter la bande de Gaza le 31 juillet, la veille du communiqué de M. Rogel, officiellement sur recommandation du ministère des affaires étrangères pour des raisons de sécurité. Elle est retournée à Jérusalem couvrir les bombardements.
Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
Journaliste au Monde
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Re: Israël/Palestine
alexi a écrit:Roseau :
L'absurdité, ce serait surtout d'attendre que ce "prolétariat" mette en pièce l'Etat raciste,
Substitutisme ou étapisme ?
L'erreur, c'est de se placer dans une perspective limitée aux frontières d'Israël : le prolétariat israëlien face à la bourgeoisie israëlienne. C'est une erreur d'un double point de vue :
- il est probable que le démantèlement de l'Etat sioniste ne puisse être qu'un des résultats de bouleversements affectant l'ensemble de la région et dans lesquels les populations arabes joueront un rôle prépondérant ;
- après le démantèlement de l'Etat sioniste, la communauté juive sera une minorité nationale, dotée ou non de son propre Etat, à l'intérieur d'un vaste ensemble régional à majorité arabe, avec des économies intégrées.
Prado- Messages : 1274
Date d'inscription : 02/09/2011
Re: Israël/Palestine
Prado a écrit:alexi a écrit:Roseau :
L'absurdité, ce serait surtout d'attendre que ce "prolétariat" mette en pièce l'Etat raciste,
Substitutisme ou étapisme ?
L'erreur, c'est de se placer dans une perspective limitée aux frontières d'Israël : le prolétariat israëlien face à la bourgeoisie israëlienne. C'est une erreur d'un double point de vue :
- il est probable que le démantèlement de l'Etat sioniste ne puisse être qu'un des résultats de bouleversements affectant l'ensemble de la région et dans lesquels les populations arabes joueront un rôle prépondérant ;
- après le démantèlement de l'Etat sioniste, la communauté juive sera une minorité nationale, dotée ou non de son propre Etat, à l'intérieur d'un vaste ensemble régional à majorité arabe, avec des économies intégrées.
Effectivement.
D'ailleurs le soulèvement populaire dans les pays arabes, et particulierement en Égypte, a travaillé un temps la société israélienne avec le plus gros mouvement d'indignés du monde en proportion de la population.
Les poussées des masses autour d’Israël ont affecté Israël (et même dans les zones encore palestiniennes de Cisjordanie et de Gaza)
Même si il ne fait pas exagérer des influences des événements les uns vis à vis des autres, on ne peut nier l'aspect contaminateur des poussées populaires.
Le ressac des soulèvements populaires dans la région coïncide avec l'agression de Gaza, tout comme les agressions et crimes de Assad, l'offensive de l'EEIL,le retour d'une brute galonnée à la tête de l’Égypte, etc.
Le ressac actuel aboutit à de terribles répressions des prolétariats importants de la région. Mais ce ressac porte en lui des germes de nouvelles poussées populaires tant les répressions de permettent que de repousser les échéances autour d’Israël (par ailleurs, Agriculture 2 % du PNB).
Le régime de Assad n'a pas encore gagné et loin de là. Les frontières Irak-Syrie ont été déchirées par l'EEIL et peut-être que de ce point de vue là, plus rien ne sera exactement comme avant. Le régime égyptien est toujours assis sur un volcan social, la Jordanie, etc...
Rien n'est stable et la poussée populaire a déstabilisé tous les régimes de la région. Le prolétariat n'avait pas les capacités politiques d'aller vers des solutions socialistes mais il a déstabilisé de façon décisive l'ensemble de la région.
Israël, bien que n'ayant pas été déstabilisé , est dans ce contexte.
L'appareil d'état renouvelle son agression contre le peuple palestinien dans une phase de ressac des poussées populaires de la région.
Sur la structure de l'état d’Israël, je partage l'avis de Prado en notant toutefois l'utilité particulière pour le capital d'avoir une société construite sur un état de guerre permanent .
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Israël/Palestine
Bombardez Gaza, le jeu en ligne :
A quand le jeu en ligne sur les chambres à gaz ou sur la gégène ?http://www.lepoint.fr/insolite/bomb-gaza-le-jeu-de-la-discorde-05-08-2014-1851528_48.php
Dernière édition par verié2 le Mar 5 Aoû - 14:07, édité 1 fois
verié2- Messages : 8494
Date d'inscription : 11/07/2010
Re: Israël/Palestine
Quand Israël se décharge de sa responsabilité envers les journalistes étrangers le monde
CHRISTOPHE DELOIRE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE REPORTERS SANS FRONTIÈRES 5 AOÛT 2014 À 12:51
CHRISTOPHE DELOIRE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE REPORTERS SANS FRONTIÈRES 5 AOÛT 2014 À 12:51
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Snowden révèle ampleur de l'aide US à Israpartheid
http://blogs.mediapart.fr/blog/stephane-m/040814/snowden-revele-lampleur-de-laide-americaine-israel
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
Re: Israël/Palestine
La Palestine comme métaphore
05 AOÛT 2014 | PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART
Artistes, militants, étudiants, intellectuels, universitaires…, ils sont 38 dans cette tribune à regretter les « choix du gouvernement » qui ont « privé certains Français de leurs droits à exprimer leur soutien aux Palestiniens et leurs opinions politiques ». François Hollande « affiche un parti pris idéologique en s’alignant sur la politique coloniale d’Israël » alors même que « nous assistons au massacre des Palestiniens ».
05 AOÛT 2014 | PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART
Artistes, militants, étudiants, intellectuels, universitaires…, ils sont 38 dans cette tribune à regretter les « choix du gouvernement » qui ont « privé certains Français de leurs droits à exprimer leur soutien aux Palestiniens et leurs opinions politiques ». François Hollande « affiche un parti pris idéologique en s’alignant sur la politique coloniale d’Israël » alors même que « nous assistons au massacre des Palestiniens ».
panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
Excellente revue d'actualité
http://npaherault.blogspot.com/2014/08/montpellier-la-solidarite-avec-gaza.html#more
Roseau- Messages : 17750
Date d'inscription : 14/07/2010
> Le drame de Gaza et le sionisme financier
La finance du sionisme international, le véritable bourreau de Gaza Par Camille Loty Malebranche
A.C33- Messages : 84
Date d'inscription : 18/07/2014
marécage sémantique
Jusqu'où ce forum ira-t-il trop loin ?
Giaches_de_Wert- Messages : 117
Date d'inscription : 12/12/2010
Re: Israël/Palestine
Tu fais probablement référence au dernier article posté par AC33 ? Si oui, effectivement une étape vient d'être franchie par un membre du forum, par manque de relecture j'ose croire. Cet article est à rapprocher de la ligne politique défendue par les extrêmes-droites en occident concernant un complot juif tenant entre leurs mains la finance mondiale et agitant dans l'ombre les fils des marionnettes. Vieille lune antisémite que celle-là. Je suggère aux modérateurs de vite très vite effacer ce post qui entache ce fil, il n'a rien à faire sur ce forum !Giaches_de_Wert a écrit:Jusqu'où ce forum ira-t-il trop loin ?
Eugene Duhring- Messages : 1705
Date d'inscription : 22/09/2011
Re: Israël/Palestine
Oui cet article est plus complotiste sur la puissance du sionisme qu'autre chose.
On voit bien pire passer ailleurs mais il est assez représentatif des fantasmes qui courent chez les complotistes.
Pourtant il y aurait beaucoup à dire sur :
1) la concentration et la corruption de la bourgeoisie israélienne dans ses liens avec l'appareil d'état (concentration qui avait beaucoup travaillé violemment le mouvement des indignés israéliens de 2011-2012). L'utilisation et la propagande pour l'état de guerre permanente permet à cette bourgeoisie très concentrée de manipuler plus aisément le prolétariat israélien.
2) les liens entre l'appareil d'état israélien, ses services spéciaux et l'appareil d'état US, les contradictions à l’œuvre, comme les contradictions et hésitations de l'impérialisme US sur les soulèvements populaires du monde dit arabo-musulman, contradictions apparues de façon vociférante quand le gouvernement israélien, son appareil d'état, ont critiqué le basculement d'Obama en faveur de l'éjection de Mubarak en Égypte (par ailleurs le lobby militaire égyptien existant aux USA concentré autour de Mubarak, ne fut pas non plus totalement négligeable, quand on pèse 50 à 100 milliards de dollars, on a le bras plus long) . Les campistes et complotistes ne voient pas les choses ainsi mais comme un grand complot avec 3 chefs d'orchestres clandestins sionistes...
On voit bien pire passer ailleurs mais il est assez représentatif des fantasmes qui courent chez les complotistes.
Pourtant il y aurait beaucoup à dire sur :
1) la concentration et la corruption de la bourgeoisie israélienne dans ses liens avec l'appareil d'état (concentration qui avait beaucoup travaillé violemment le mouvement des indignés israéliens de 2011-2012). L'utilisation et la propagande pour l'état de guerre permanente permet à cette bourgeoisie très concentrée de manipuler plus aisément le prolétariat israélien.
2) les liens entre l'appareil d'état israélien, ses services spéciaux et l'appareil d'état US, les contradictions à l’œuvre, comme les contradictions et hésitations de l'impérialisme US sur les soulèvements populaires du monde dit arabo-musulman, contradictions apparues de façon vociférante quand le gouvernement israélien, son appareil d'état, ont critiqué le basculement d'Obama en faveur de l'éjection de Mubarak en Égypte (par ailleurs le lobby militaire égyptien existant aux USA concentré autour de Mubarak, ne fut pas non plus totalement négligeable, quand on pèse 50 à 100 milliards de dollars, on a le bras plus long) . Les campistes et complotistes ne voient pas les choses ainsi mais comme un grand complot avec 3 chefs d'orchestres clandestins sionistes...
Copas- Messages : 7025
Date d'inscription : 26/12/2010
Re: Israël/Palestine
J'ai enlevé le texte de l'article de Camille Loty Malebranche, mais laissé le titre et l'auteur pour savoir de quoi on parle.
Ce texte est effectivement complotiste, Malebranche étant un intellectuel haïtien publié notamment sur le site de René Balme, le membre du FdG dont les tendances confusionnistes ont créé une mini-crise dans cette formation.
De manière générale, il est utile que les thèses conspirationnistes soient contrées sur ce forum, car elles sont présentes et polluent. Comment trouver l'équilibre pour que cette réplique nécessaire n'agisse pas comme publicité supplémentaire faite à ces thèses ? Pas toujours facile, mais le centre de gravité de ce forum est, je l'espère, très clair.
Ce texte est effectivement complotiste, Malebranche étant un intellectuel haïtien publié notamment sur le site de René Balme, le membre du FdG dont les tendances confusionnistes ont créé une mini-crise dans cette formation.
De manière générale, il est utile que les thèses conspirationnistes soient contrées sur ce forum, car elles sont présentes et polluent. Comment trouver l'équilibre pour que cette réplique nécessaire n'agisse pas comme publicité supplémentaire faite à ces thèses ? Pas toujours facile, mais le centre de gravité de ce forum est, je l'espère, très clair.
sylvestre- Messages : 4489
Date d'inscription : 22/06/2010
Re: Israël/Palestine
Gideon Levy, journaliste critique d'une société israélienne « malade »
Le Monde.fr | 07.08.2014 à 11h27 • Mis à jour le 07.08.2014 à 15h08 |
Par Hélène Sallon (Tel-Aviv, envoyé spécial)
Le journaliste Gideon Levy, ici en 2011, ne se déplace plus sans un garde du corps.
Des insultes et des menaces, le journaliste israélien d'Haaretz, Gideon Levy, en a reçu beaucoup en trente ans d'une carrière consacrée à la couverture de la politique israélienne dans les territoires palestiniens. Jamais comme durant l'opération « Bordure protectrice ».
Le 14 juillet, interviewé par une télévision dans les rues d'Ashkelon, ville méridionale d'Israël, le journaliste de 61 ans est pris à partie par un habitant : « Traître, va vivre avec le Hamas ! », lui hurle l'homme, lui jetant un billet à la figure. L'article qu'il a écrit le matin même, « Le mal que font les pilotes », lui a valu une pluie de menaces par téléphone et sur les réseaux sociaux. « Ils sont la crème de la jeunesse israélienne, (…) ils perpètrent les actes les plus mauvais, les plus brutaux et les plus méprisables. (…) Ils sont assis dans leur cockpit et appuient sur le bouton de leur joystick, jeu de guerre », a-t-il écrit. Dans la rue, où tous reconnaissent son imposante carrure et son visage tanné par le soleil, les regards se font mauvais et les insultes pleuvent.
« J'ai écrit le même article pendant l'opération "Plomb durci" (2008-2009), cela a suscité beaucoup de colère, mais rien comparé à ce que je vis en ce moment. L'armée et la sécurité sont la véritable religion de ce pays. Les gens voudraient qu'on ne critique qu'une fois que l'opération est finie », souligne-t-il. Il ne se déplace plus sans un garde du corps. Certains lui prédisent le même sort qu'Itzhak Rabin, tué le 4 novembre 1995 lors d'un discours public à Tel-Aviv par Yigal Amir, un extrémiste de droite, opposé aux accords d'Oslo qu'il avait signés avec les Palestiniens en 1993.
« LA SOCIÉTÉ ISRAÉLIENNE EST MALADE »
Gideon Levy n'est pas le seul à subir des menaces, à la limite de l'agression physique. « Les gens de gauche ont peur d'aller aux manifestations, d'être frappés. Le mot smolani ("gauchiste") est devenu la pire des insultes. On ne peut exprimer aucune sympathie ou empathie pour les Palestiniens sans être menacé. Les vrais racistes eux ne se cachent plus. » Le symptôme, selon lui, d'années d'expansion de l'extrême droite, du racisme et de l'incitation à la haine en Israël. « La société israélienne est malade. Du sud du pays à Tel-Aviv, les images de Gaza sont reçues avec indifférence, voire par des expressions de joie. Il suffit de regarder les réseaux sociaux et les appels à "les brûler tous". Je n'avais jamais vu ça », explique-t-il. « Finalement, le mot "fascisme", que j'essaie d'utiliser le moins possible, a mérité sa place dans la société israélienne », écrivait-il, le 19 juillet.
Mais l'homme est décidé à ne pas se taire. Le soutien que lui apporte la direction de son journal, malgré le désabonnement de lecteurs outrés et la colère de certains collègues, est inestimable à ses yeux. « Je crois sincèrement en ce que je pense, parfois je me trouve même trop modéré. Je regarde Al-Jazira en anglais et je deviens plus radical encore », confie-t-il. Celui qui fut pendant quatre ans à la fin des années soixante-dix, le conseiller et porte-parole de Shimon Pérès, alors au parti travailliste, n'était pas mû par l'idéologie, le jour où il a été envoyé par le quotidien Haaretz couvrir la première intifada (1987-1993). « J'ai peu à peu réalisé que l'occupation est le plus grand drame d'Israël et que personne ou presque ne la couvre », dit-il.
Lire notre reportage (en édition abonnés) : Paroles d'Israéliens, loin de Gaza
CONDAMNÉ À OBSERVER LA GUERRE DEPUIS SON SALON
Beaucoup le comparent à sa collègue, Amira Hass, qui vit à Ramallah. « Nous sommes très différents. Elle est très courageuse. Moi, je vis dans ma bulle à Tel-Aviv. » Depuis son salon, où il est condamné à observer la guerre, interdit comme tous les journalistes israéliens d'entrer à Gaza depuis huit ans, il zappe entre les chaînes nationales et internationales, édifié par la couverture des médias israéliens. « Ce sont deux mondes parallèles ! Les médias ici ont tellement déshumanisé les Palestiniens. »
Il fustige cette opération « plus brutale encore que "Plomb durci" ». « C'est horrible, ça n'a mené à rien. Le gouvernement n'avait aucune stratégie, aucun objectif clair. Il nous parle de tunnels au lieu de désenclaver Gaza. Ils ont bombardé des écoles, un marché, la station électrique. Il y a 400 000 réfugiés, dont certains pour la deuxième ou troisième fois. Ils admettent que plus de 70 % des victimes sont des civils : quelle excuse peut-on trouver à cela ? Ça ressemble à Damas. »
Le véritable contexte de cette guerre, dit-il, a été la fin des négociations de paix en avril, la mise sens dessus dessous de la Cisjordanie après l'enlèvement de trois jeunes Israéliens le 12 juin, les obstacles mis à l'accord de réconciliation interpalestinien et surtout sept ans de siège à Gaza. « Si les Palestiniens ne lancent pas de roquettes, personne ne parle de Gaza et ne s'en préoccupe. C'est une cage. Même lors des négociations de paix, ils ne parlent que de la Cisjordanie », pointe-t-il. « Vraiment, je n'aime pas le Hamas, mais tout ce qu'il demande c'est que le siège soit levé. »
Pour lui, seules les pressions de la communauté internationale pourront faire changer la politique d'Israël. Il n'y a plus personne en face. Le camp de la paix s'est délité depuis la seconde Intifada et « le mensonge d'Ehoud Barak ». « Il a dit qu'il n'y avait pas de partenaire pour la paix. Israël a perdu l'espoir et la gauche a perdu l'espoir. » Gideon Levy lui continue, soutenu par les lettres de ceux qui le remercient d'être une « lumière dans la pénombre » ou même de ceux qui, en désaccord avec ses idées, promettent de « se battre » pour qu'il puisse toujours s'exprimer.
l
Le Monde.fr | 07.08.2014 à 11h27 • Mis à jour le 07.08.2014 à 15h08 |
Par Hélène Sallon (Tel-Aviv, envoyé spécial)
Le journaliste Gideon Levy, ici en 2011, ne se déplace plus sans un garde du corps.
Des insultes et des menaces, le journaliste israélien d'Haaretz, Gideon Levy, en a reçu beaucoup en trente ans d'une carrière consacrée à la couverture de la politique israélienne dans les territoires palestiniens. Jamais comme durant l'opération « Bordure protectrice ».
Le 14 juillet, interviewé par une télévision dans les rues d'Ashkelon, ville méridionale d'Israël, le journaliste de 61 ans est pris à partie par un habitant : « Traître, va vivre avec le Hamas ! », lui hurle l'homme, lui jetant un billet à la figure. L'article qu'il a écrit le matin même, « Le mal que font les pilotes », lui a valu une pluie de menaces par téléphone et sur les réseaux sociaux. « Ils sont la crème de la jeunesse israélienne, (…) ils perpètrent les actes les plus mauvais, les plus brutaux et les plus méprisables. (…) Ils sont assis dans leur cockpit et appuient sur le bouton de leur joystick, jeu de guerre », a-t-il écrit. Dans la rue, où tous reconnaissent son imposante carrure et son visage tanné par le soleil, les regards se font mauvais et les insultes pleuvent.
« J'ai écrit le même article pendant l'opération "Plomb durci" (2008-2009), cela a suscité beaucoup de colère, mais rien comparé à ce que je vis en ce moment. L'armée et la sécurité sont la véritable religion de ce pays. Les gens voudraient qu'on ne critique qu'une fois que l'opération est finie », souligne-t-il. Il ne se déplace plus sans un garde du corps. Certains lui prédisent le même sort qu'Itzhak Rabin, tué le 4 novembre 1995 lors d'un discours public à Tel-Aviv par Yigal Amir, un extrémiste de droite, opposé aux accords d'Oslo qu'il avait signés avec les Palestiniens en 1993.
« LA SOCIÉTÉ ISRAÉLIENNE EST MALADE »
Gideon Levy n'est pas le seul à subir des menaces, à la limite de l'agression physique. « Les gens de gauche ont peur d'aller aux manifestations, d'être frappés. Le mot smolani ("gauchiste") est devenu la pire des insultes. On ne peut exprimer aucune sympathie ou empathie pour les Palestiniens sans être menacé. Les vrais racistes eux ne se cachent plus. » Le symptôme, selon lui, d'années d'expansion de l'extrême droite, du racisme et de l'incitation à la haine en Israël. « La société israélienne est malade. Du sud du pays à Tel-Aviv, les images de Gaza sont reçues avec indifférence, voire par des expressions de joie. Il suffit de regarder les réseaux sociaux et les appels à "les brûler tous". Je n'avais jamais vu ça », explique-t-il. « Finalement, le mot "fascisme", que j'essaie d'utiliser le moins possible, a mérité sa place dans la société israélienne », écrivait-il, le 19 juillet.
Mais l'homme est décidé à ne pas se taire. Le soutien que lui apporte la direction de son journal, malgré le désabonnement de lecteurs outrés et la colère de certains collègues, est inestimable à ses yeux. « Je crois sincèrement en ce que je pense, parfois je me trouve même trop modéré. Je regarde Al-Jazira en anglais et je deviens plus radical encore », confie-t-il. Celui qui fut pendant quatre ans à la fin des années soixante-dix, le conseiller et porte-parole de Shimon Pérès, alors au parti travailliste, n'était pas mû par l'idéologie, le jour où il a été envoyé par le quotidien Haaretz couvrir la première intifada (1987-1993). « J'ai peu à peu réalisé que l'occupation est le plus grand drame d'Israël et que personne ou presque ne la couvre », dit-il.
Lire notre reportage (en édition abonnés) : Paroles d'Israéliens, loin de Gaza
CONDAMNÉ À OBSERVER LA GUERRE DEPUIS SON SALON
Beaucoup le comparent à sa collègue, Amira Hass, qui vit à Ramallah. « Nous sommes très différents. Elle est très courageuse. Moi, je vis dans ma bulle à Tel-Aviv. » Depuis son salon, où il est condamné à observer la guerre, interdit comme tous les journalistes israéliens d'entrer à Gaza depuis huit ans, il zappe entre les chaînes nationales et internationales, édifié par la couverture des médias israéliens. « Ce sont deux mondes parallèles ! Les médias ici ont tellement déshumanisé les Palestiniens. »
Il fustige cette opération « plus brutale encore que "Plomb durci" ». « C'est horrible, ça n'a mené à rien. Le gouvernement n'avait aucune stratégie, aucun objectif clair. Il nous parle de tunnels au lieu de désenclaver Gaza. Ils ont bombardé des écoles, un marché, la station électrique. Il y a 400 000 réfugiés, dont certains pour la deuxième ou troisième fois. Ils admettent que plus de 70 % des victimes sont des civils : quelle excuse peut-on trouver à cela ? Ça ressemble à Damas. »
Le véritable contexte de cette guerre, dit-il, a été la fin des négociations de paix en avril, la mise sens dessus dessous de la Cisjordanie après l'enlèvement de trois jeunes Israéliens le 12 juin, les obstacles mis à l'accord de réconciliation interpalestinien et surtout sept ans de siège à Gaza. « Si les Palestiniens ne lancent pas de roquettes, personne ne parle de Gaza et ne s'en préoccupe. C'est une cage. Même lors des négociations de paix, ils ne parlent que de la Cisjordanie », pointe-t-il. « Vraiment, je n'aime pas le Hamas, mais tout ce qu'il demande c'est que le siège soit levé. »
Pour lui, seules les pressions de la communauté internationale pourront faire changer la politique d'Israël. Il n'y a plus personne en face. Le camp de la paix s'est délité depuis la seconde Intifada et « le mensonge d'Ehoud Barak ». « Il a dit qu'il n'y avait pas de partenaire pour la paix. Israël a perdu l'espoir et la gauche a perdu l'espoir. » Gideon Levy lui continue, soutenu par les lettres de ceux qui le remercient d'être une « lumière dans la pénombre » ou même de ceux qui, en désaccord avec ses idées, promettent de « se battre » pour qu'il puisse toujours s'exprimer.
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panchoa- Messages : 1042
Date d'inscription : 20/09/2010
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