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« Intouchables » collaboration de classe

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gérard menvussa
CCR
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« Intouchables » collaboration de classe Empty « Intouchables » collaboration de classe

Message  CCR Mer 23 Nov - 20:56

Pierre Hodel

Le film Intouchables connait actuellement un grand succès, avec plus de 2,2 millions d’entrées dès la première semaine et des files d’attente à n’en plus finir devant les salles pour voir le film. En ces temps d’austérité et de rigueur, les gens ont faim de solidarité dit-on… et le film, une comédie à la française, avec un scénario bien ficelé, une bande-son entrainante, un jeu d’acteurs percutant, répondrait à cette attente. En plus, il s’agirait d’une histoire vraie. Rien de mieux qu’un vrai témoignage donc, comme on les aime. Voyons tout cela de plus prés cependant.


Black banlieusard et Blanc tétraplégique généreux, c’est tellement mignon…

Voilà les faits : un jeune Black de banlieue, Driss, vient de sortir de prison, et sa mère le force à quitter le domicile. Il se retrouve donc à la rue. Pour conserver ses indemnités chômage il lui faut obtenir la signature d’un employeur potentiel, confirmant qu’il s’est bien présenté à un entretien d’embauche. Cet employeur sera un tétraplégique richissime, Philippe, qui cherche un nouvel assistant à domicile. Mais Philippe ne fait pas que semblant de signer. Il décide de prendre Driss à l’essai.

S’ensuit alors la découverte par Driss d’une maison extrêmement luxueuse. En tant qu’aide à domicile, il est omniprésent, car sans cesse nécessaire. Driss reste. Progressivement les deux hommes s’apprécient et se dévoilent l’un à l’autre. Driss va jusqu’à pousser Philippe à prendre rendez vous avec une femme avec qui il entretient une relation épistolaire. Mais Philippe n’ose envoyer une photo le montrant en fauteuil. Le jour du rendez-vous, il se dégonfle et part avant que la femme n’arrive.

C’est alors que Driss est dérangé dans sa nouvelle demeure par son petit frère qui a des problèmes avec les gros dealers du quartier. Il quitte alors son emploi pour s’occuper du frangin, mais Philippe dépérit avec un nouvel assistant. Driss est appelé au secours. Il embarque alors son patron dans un bolide de luxe et trompe la police. Il l’emmène ensuite au bord de la mer et l’installe à une table de restaurant où Philippe est rejoint par son amour épistolaire.

A la fin du film les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache sortent de leur chapeau des photos attestant du fait qu’il s’agit bien d’une histoire vraie. Philippe se remarie et a des enfants. Driss également, mais en prime, il devient « chef d’entreprise ». Happy end. Rires. Pleurs. Fin.

Un assisté, des assistés… l’essentiel, c’est l’aumône (de classe)


Le premier contact entre les deux hommes est simple. Le grand bourgeois s’adresse au chômeur : « ça vous fait quoi d’être un assisté ? » Et le chômeur de répondre : « ça va et vous ? »

Il est très tentant alors de comprendre le handicap du bourgeois comme une métaphore. La bourgeoisie, pour vivre tel qu’elle vit, a besoin de femmes de ménage, de cuisiniers, de chauffeurs bref... de salariés. La valeur est créée pour le bourgeois par le travailleur. Mais la relation de pouvoir est pourtant claire et nette dès le début du film : c’est Philippe qui donne sa chance à Driss.

A la fin du film, il l’a véritablement sorti de son monde, décrit comme miséreux : une famille monoparentale de dix enfants dans une cité grise et éloignée où le chef de famille est une femme de ménage qui travaille de nuit. Philippe a fait de Driss un homme, un vrai, quelqu’un qui enfin réussit dans la vie : un chef d’entreprise.

Alors si pour les besoins de la « comédie » et par souci de « justice » on raille un peu les pratiques culturelles de la bourgeoisie (l’opéra dont on rit, la peinture contemporaine que Driss peut imiter en une simple tentative), les signes matériels de richesse (voiture, hôtel particulier, avion privé) sont mis en valeur et considérés avec la plus grande bienveillance et observés avec concupiscence par un Black de banlieue dont l’horizon d’attente ne peut être que la grosse cylindrée.

Stéréotypes racistes et mépris de classe

Pourtant le film commençait sur une tonalité différente. Presque par défi semble-t-il l’aristocrate engage « l’assisté » et parie avec lui :« je parie que vous ne tiendrez pas deux semaines ». Le chômeur pourtant tient et même, littéralement, nettoie la merde du bourgeois. C’est que l’univers de luxe de la bourgeoisie séduit le prolétaire : la baignoire, le lit géant, la domestique très belle, etc. Et puis le prolétaire sans boulot n’a même plus de chez lui... Ainsi donc, la colère du chômeur abandonné de tous, à l’exception de son patron, se dissout dans le bain de la richesse…

Le milieu de Philippe semble résister à l’introduction d’un jeune Black de banlieue mais ne peut rien devant la volonté du tétraplégique, qui s’élève généreusement au-dessus des coutumes idiotes de sa caste. Ainsi, il fume des joints en compagnie de Driss, acquiesce à ses manières violentes contre sa fille, pourrie gâtée, contre le voisinage empiétant sur sa propriété privée. Philippe l’avoue : pourquoi aime-t-il Driss et pas un autre assistant ? Parce que Driss est sans pitié. Ou l’handicapé en surhomme nietzschéen, il suffisait d’y penser...

Quant à Driss, il est machiste bien entendu. Il drague lourdement une des domestiques de luxe. Découvrant qu’elle est lesbienne, il lui lance : « ciao les mecs ! » Il prône pour Philippe une virilité qui devrait le pousser à porter des bas de contention. A la première occasion, il créé un « dossier putes » et en fait venir à la maison, comme quoi, DSK n’a qu’a bien se tenir. D’autres stéréotypes du même acabit scandent le film tout du long.

De film sur la solidarité, il ne ressort en fait qu’un film qui prône doucement « l’intérêt de l’association entre la Vieille France paralysée sur ses privilèges et la force vitale de la jeunesse issue de l’immigration » selon Le Monde. La collaboration de classe a de quoi séduire une France engluée dans ses conflits sociaux, ses classes moyennes paupérisées, ses banlieues sous tension, le tout dans le plus fat enrichissement anxieux des plus riches. On ne sait pas bien d’ailleurs d’où provient tout le pognon de Philippe. L’essentiel est ailleurs. Il suffit d’être condescendant et généreux avec les pauvres pour les « domestiquer ». Tout un programme.

Alors certes le film tourne carré et les spectateurs s’accordent généralement à penser qu’on passe un bon moment, mais il y a cet arrière goût... Un film sans crise, sans conflits sociaux, où les écarts de fortune ne sont jamais un problème ou même un facteur de frustration.

On a bien le droit de rire des prolos…

Il est bon de rappeler que la comédie sociale française organise désormais régulièrement ces rencontres entre bourgeois et prolos. Dans les dernières semaines on a pu voir les Femmes du 6eétage de Philippe Le Gay, ou Mon Pire Cauchemar d’Anne Fontaine qui met aux prises une galeriste de Saint-Germain-des-Prés avec un beauf. On voit bien le plaisir collectif pris dans ce spectacle et cette fiction. La lutte des classes, la domination, est ramenée à une série d’incompréhensions faciles à surmonter, les antagonismes deviennent des quiproquos. Si l’on peut rire de tout, pourquoi ne pas rire des pauvres et des prolos ?

La fin du film, ce magnifique « happy end » tirant des larmes, donne la clé du message didactique du film. Pour être heureux, même en fauteuil et même très riche, il faut aimer (et si possible faire des enfants). Si l’on saisit ses chances on peut passer de la misère au statut de « chef d’entreprise » (il ne sera pas dit de quoi). Riche et pauvre peuvent s’apprécier, s’entraider. Black et Blanc, prolo de banlieue et grand bourgeois des beaux quartiers parisiens itou. La Fontaine n’aurait pas fait mieux.

Un film bien pensant et humaniste a sa fonction par les temps qui courent. Les politiques ne s’y trompent pas. Villepin déclare sur Europe 1 que le film est « une belle métaphore » et ajoute « on a besoin d’humour, de gaité, de force, de vitalité et d’enthousiasme. C’est peut être ce qui nous manque le plus, moyennant quoi nos petites querelles passerons au second plan, c’est-à-dire la où elles doivent se tenir. » Faut-il décrypter cette phrase qui parle par elle même ? Aurélie Filippetti, avant chez les Verts, maintenant au PS, bientôt au gouvernement, « aime beaucoup » comme elle le déclare à la matinale de Canal +. Pour Xavier Bertrand, grand humaniste devant l’Eternel (et son patron, Sarkozy), parle d’un film « formidable ». Mais la Palme d’or revient quand même à Eric Woerth. Il trouve le film « formidable de solidarité ». C’est vrai que question solidarité, notamment des pauvres envers les riches, il s’y connait Eric.

16/11/11

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Message  gérard menvussa Mer 23 Nov - 21:09

La critique de libé était pas mal non plus :

«Intouchables»? Ben si… http://next.liberation.fr/cinema/01012371334-intouchables-ben-si
Par GÉRARD LEFORT, DIDIER PÉRON, BRUNO ICHER

Bisounours. Enorme succès, la comédie sociale bien pensante d’Eric Toledano et Olivier Nakache, déploie tous les unanimismes du moment. Visite guidée.
Omar Sy et François Cluzet, dans "Intouchables". - Thierry Valletoux


Au lendemain de la troisième Journée mondiale de la gentillesse, entre Intouchables et Indignés, nous sommes pris dans les deux mâchoires d’un même étau : dire du mal, c’est pas bien. La comédie d’Eric Toledano et Olivier Nakache, sortie le 2 novembre, n’est déjà plus un film mais, du haut de ses plus de 2 millions d’entrées, un de ces fameux phénomènes de société qui contraint à se poser la question de l’unanimité. Intouchables, la polysémie du mot est riche : elle désigne la plus basse extraction dans le système indien des castes, pas touche aux intouchables, parias et maudits. Mais toucher aux Intouchables ce serait aussi toucher aux Incorruptibles (the Untouchables en VO) avec le risque afférent de se prendre, au mieux, une baffe. Touche pas aux Intouchables, comme on dit «Touche pas à mes potes !» Osons cependant que le succès du film est le fruit d’un conte de fées cauchemardesque : bienvenue dans un monde sans. Sans conflits sociaux, sans effet de groupe, sans modernité, sans crise. A ce titre, en cet automne, il est LE film de la crise, comme si la paralysie d’un des deux personnages principaux n’était pas seulement celle du film, mais celle d’un pays immobilisé et de citoyens impotents à qui il ne resterait plus que leurs beaux yeux pour rire et pleurer. Le beau et plat pays des Bisounours raconté par un film terriblement gentil. Visite guidée en sept symptômes.

L’histoire, c’est vrai

A deux reprises, Intouchables souligne que «ceci est une histoire vraie». Une première fois dès le générique, comme des centaines d’autres films qui trouvent dans cette formule magique la légitimité indiscutable de leur propos. Peu importe la manière dont cette histoire va être racontée, elle est «vraie». Avec ces Intouchables, on est donc aimablement priés, un flingue émotionnel sur la tempe, de s’attendrir sur la situation respective des deux personnages, l’un grand bourgeois dans un corps cabossé (tétraplégie), l’autre, black de banlieue, abonné au chômage. Au cas où les larmes ne seraient pas montées par litres aux yeux des spectateurs, une dernière couche est apposée au générique de fin. Les «vrais» personnages, ceux qui ont inspiré Omar Sy et François Cluzet, Philippe Pozzo di Borgo et Abdel Sellou, surgissent comme une sorte de preuve à l’appui. L’expression de «chantage au vécu» reprend plus que jamais de la vigueur.

La lutte, c’est pas classe

Intouchables promeut l’union sacrée des riches et des pauvres confrontés à leur échelle aux adversités de l’existence. La fable abolit la méfiance qui règne entre classes sociales et la remplace par un mélange de bonhomie et de sans-gêne. Personne n’exploite personne et les écarts de fortune ne sont jamais un problème ou même un facteur de frustration (du côté des employés). La comédie sociale française organise régulièrement ces rencontres entre bourgeois et prolos. On l’a vu dans les Femmes du 6e étage de Philippe Le Gay, ou récemment dans Mon Pire Cauchemar d’Anne Fontaine (une galeriste d’art et un beauf alcoolo doivent cohabiter au nom de l’amitié entre leurs enfants). Le plaisir collectif pris à ce type de fiction, c’est sans doute que le conflit global entre mondes sociaux (le thème de la domination) est ramené à une série d’incompréhensions factuelles et faciles à surmonter. Les antagonismes deviennent des quiproquos, les sources de révolte finissent en éclat de rire.

L’argent, c’est gentil

Philippe est milliardaire, Driss pointe au Pôle Emploi. Mais on se saura jamais combien ça leur rapporte à l’un ou à l’autre. Ni le montant du salaire octroyé au second pour devenir l’employé du premier. Quant à l’origine de la fortune du tétraplégique logeant dans un hôtel particulier à Paris… Boursicoteur, escroc financier, marchand d’armes, héritier ? A deux reprises cependant, il est question de certaines sommes. Lors d’une estimation d’un tableau d’art contemporain (plus ou moins 50 000 euros) et, surtout, lorsqu’il s’agit de rétribuer les débuts de Driss dans la peinture : 11 000 euros pour sa première toile, le compte est bon sous nos yeux en grosses coupures. Un black payé au noir (rires ?) Sinon l’argent invisible sert à se payer une armée de domestiques, des grands restaurants, des séjours dans les palaces, des allers-retours à la montagne en jet privé, des vêtements de luxe. Pour information, la Maserati, très présente à l’écran, dans le rôle du véhicule principal, coûte environ 130 000 euros.

Le sexe, c’est gentil (aussi)

Driss/Philippe, Philippe/Driss, beau couple ? Pas de panique, le film lève rapidement le début d’hypothèque sur le sous-texte homosexuel de cette rencontre de l’aristo à foulard Hermès et du gaillard à gros… bras en jogging Adidas. Encore que… Driss, comprenant que la seule zone érogène de Philippe, ce sont ses oreilles, n’hésite pas à les lui branler. Dragueur décontracté avec son corps (qu’il a bien taillé), le jeune homme trimballe sa libido sans trop avoir l’occasion de s’en servir, naviguant d’une scène à l’autre entre blagues et râteaux. Omar Sy est lui-même parfait dans ce rôle ambigu, alternativement macho et enfantin, archétype du beau gosse salace et comique ingénu à l’air perpétuellement écarquillé.

L’autorité, c’est grave

Driss a fait de la taule, mais il baisse la tête devant maman quand elle lui dit qu’il est un vilain garçon. Plus tard, Driss gronde son petit frère de 15 ans qui fait le dealer pour des mafieux du quartier. Il le «recadre» (le verbe est dans le film) comme il «recadre» la fille adoptive de Philippe, archétype de la gamine gâtée-pourrie qui ne respecte personne. Il remet aussi à leur place des automobilistes mal garés («Toi, Patrick Juvet, tu dégages !»). Le personnage du banlieusard foutraque, qui a des armes dans son sac de voyage et nargue les flics en roulant à 300 à l’heure sur l’autoroute, est aussi, quand ça l’arrange, le gardien sourcilleux du bon ordre. La morale à géométrie variable, assaisonnée de leçons de vie, est évidemment un ressort efficace pour tous et n’importe qui, car chacun veut la loi pour les autres et la liberté pour soi.

La culture, c’est pire

L’art contemporain ? Une imposture puisque j’en fais autant tous les matins dans ma salle de bains. La musique classique ? Un ennui à périr. L’opéra ? Une plaisanterie, d’ailleurs j’en ris. Baudelaire ? Un pensum, antidrague. Tout cela dit au nom du parler banlieue, du parler d’en bas, du parler incorrect, tous synonymes du parler vrai. Qui n’est pas du tout le fantasme d’un parler minoritaire, mais un parler dominant. Le film ne parle pas le français, il parle le TF1 en première langue et le Canal + en option travaux pratiques.

L’émoi, c’est mou

Pas besoin de micro-trottoir à la sortie des salles pour recueillir les émotions : on a passé un super-moment ensemble ; c’est distrayant ; mes enfants ont a-do-ré ; on rit, on pleure, que demander de plus ? Plus, toujours plus, justement. La dictature de l’émotion comme cache-misère de l’absence totale de pensée. Cet enfumage relève d’un marketing qui, bien au-delà d’un film, infeste la production culturelle majoritaire et son commentaire et fait pousser sa mauvaise graine dans le champ de la politique. Etre ému, c’est être pitoyable, ricaner et pleurnicher en masse au spectacle payant de ses propres néants et damnations. D’ailleurs le film, dans un rare moment d’égarement, le pense lui aussi, quand Philippe dit qu’il aime Driss parce qu’il est sans pitié !
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Message  verié2 Jeu 24 Nov - 12:25

Ca donne pas envie de le voir... Mais ce qui est terrible, c'est que ce film - puant d'après ces critiques - a un énorme succès.

Dans un autre genre, j'ai vu Toutes nos envies, film de Lioret, réalisateur du sympathique Welcome. C'est hélas complètement raté, avec un mélange de genre et de deux histoires. Sur le fond sociopolitique, ça ne vante pas la collaboration de classes comme Intouchables, mais ça vante la résolution du surendettement et de l'arnaque des sociétés de crédit par... l'intervention de juges honnêtes et astucieux. Pas une fois, ça n'évoque la possibilité que les surendettés se révoltent, ni que ceux qui n'ont plus les moyens d'acheter à bouffer à leurs gosses se servent directement dans les grandes surfaces au lieu d'emprunter à des taux usuraires. Et, quand on y réfléchit bien, il y a un parrallèle avec Welcome : dans Welcome, un sympathique moniteur d'éducation physique aide un jeune sans papier ; dans Toutes nos envies, ce sont des juges qui aident une surendettée.

Donc, nous sommes toujours dans des conceptions d'aide humanitaire de la petite bourgeoisie aux plus démunies, et non de révolte, de lutte et de solidarité de classe.

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Message  gérard menvussa Ven 25 Nov - 18:12

ce qui est terrible, c'est que ce film - puant d'après ces critiques - a un énorme succès.

Mais c'est que les production de l'industrie culturelle sont surchargée d'idéologie ! Ce n'est d'ailleurs pas le seul film "puant" avec un énorme succès, il n'y a qu'a voir le film "polisse" tout aussi "puant" Et les exemples abondent !
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Message  verié2 Ven 25 Nov - 18:56



les production de l'industrie culturelle sont surchargée d'idéologie ! Ce n'est d'ailleurs pas le seul film "puant" avec un énorme succès, il n'y a qu'a voir le film "polisse" tout aussi "puant" Et les exemples abondent !
Polisse donne en effet l'impression d'avoir été réalisé sous l'égide du service de communication de la Préfecture de police. Le plus "fort" de ce film, si l'on peut dire, c'est que, tout en se voulant "politiquement correct de gauche", avec une attaque contre Sarkozy dont la politique a dégradé l'image de la police, il réussit à nous vendre une descente de flics et de CRS dans un camp de roumain, avec séparation des enfants et des parents, comme une opération humanitaire de protection de l'enfance. Sans reculer devant le ridicule : les gentilles fliquesses font chanter les enfants roms qui retrouvent le sourire dans les cars de la PJ (ou les autobus ?).

Bon, toutes les productions sont chargées d'idéologie, mais à des degrés divers. Et toutes ne vont pas dans le même sens. Il faut aller voir L'exercice de l'Etat ! Very Happy

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Message  gérard menvussa Ven 25 Nov - 19:13

toutes les productions sont chargées d'idéologie, mais à des degrés divers. Et toutes ne vont pas dans le même sens.

Sans doute. Et d'autant plus que dans une société démocratique, l'idéologie dominante peut se cacher sous des oripeaux fantaisie.... C'est justement l'idéologie de la société bourgeoise d'avancer dissimulée... D'autant plus que les productions culturelles ne sont pas forcément toutes logées à la même enseigne. Par exemple, souvent les "polars" sous forme "papier" sont assez critiques politiquement (mais pas tous, loin de là !) Mais il est bien moins répandu de trouver des "films" critiques Et ne parlons même pas de la télévision...

Il faut aller voir L'exercice de l'Etat !

Embarassed Je ne suis pas sur que tu ai choisi le meilleurs exemple !
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Message  verié2 Ven 25 Nov - 19:26

G.M.
(L'exercice de l'Etat) Je ne suis pas sur que tu ai choisi le meilleurs exemple !

Peux-tu développer, ici ou sur un nouveau fil ?

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Message  verié2 Sam 7 Jan - 17:58

Ce qui est intéressant, à propos d'Intouchables, c'est moins le film lui-même que son succès commercial extraordinaire. Donc le phénomène sociologique.

Quelles sont les raisons de ce succès ? Il semble clair que ce ne sont pas les seules qualités cinématographiques du film. A mon avis, il y a plusieurs explications :

-En période de crise, la majorité du public chercher à se détendre, s'évader, et certainement pas à réfléchir sur des problèmes de société. (Woody Allen le montre bien dans La rose pourpre du Caire). Donc, si on laisse de coté les blockbuster, généralement américains, à très gros budgets et campagnes promotionnelles déferlantes, genre Titanic, ce qui marche le mieux, ce sont les comédies françaises. Genre Bienvenue chez les Cht'is ou le nullissime Rien à déclarer.
Rigoler, ça détend...

-Le succès d'Intouchables a néanmoins une composante idéologique. Le film rassure. Il montre qu'il est finalement possible de domestiquer ces bêtes féroces de banlieue, qu'on peut même en tirer quelque chose, récupérer un peu de leur culture et les utiliser... comme aides à domicile. Tout en sacrifiant aux pires clichés, il permet au spectateur de sortir tranquille : le prochain grand black qu'il va croiser au coin de la rue ne l'égorgera peut-être pas.

On peu noter que l'extrême-droite n'a pas apprécié intouchables. Les fachos préfèrent qu'on traite les jeunes de banlieue comme on le fait dans La journée de la jupe, film raciste violemment agressif, alors que Intouchables fait plutôt dans le racisme paternaliste plus ou moins inconscient.

Reste à savoir comment les jeunes Blacks de banlieue eux-mêmes considèrent ce film. Mais rien ne dit qu'ils en aient une vision critique, dans la mesure où il est connu que l'idéologie dominante est largement partagée par les classes populaires...

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Message  Vals Sam 7 Jan - 20:55

Je n'ai pas vu le film mais c'est tout comme....Je trouvais ta critique excessive;;;mais...
je viens d'écouter Bruno Lemaire à la télé, qui vantait les qualités essentielles de ce film : un noir pauvre qui vient se mettre au service d'un blanc riche....."les français en ont assez des divisions et aiment cette réconciliation...
Avec son sourire guimauve de faux-cul, c'était à gerber ....et ça donne raison au gauchiste pinailleur que tu es.... Wink
Je n'irai pas voir ce film grâce au soutien que Lemaire apporte à Vérié.......
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Message  Invité Jeu 1 Mar - 23:58

Le renoi et le riche : métaphore sarkozyste

Par pur défi intellectuel et goût de la science, je me suis enfin décidé à regarder en entier Intouchables, et celle et ceux qui me lisent savent pourtant ce que provoque chez moi le concept de "comédie française" (= vomir). La dernière fois que j'avais tenté l'expérience pour comprendre un succès cinématographique, c'était avec Bienvenue chez les Ch'tis, expérience courte mais intense qui s'est déroulée comme suit : j'ai lancé le film, allumé une clope. Fumé la clope, éteins la clope, stoppé le film, clic droit "Supprimer", "Vider la corbeille", "Voulez vous vraiment supprimer cet élément ?" "Oui", (OH PUTAIN OUI !!!) et lancé Ccleaner pour être certain que rien de cette flaque de chiasse de tuberculeux ne subsiste. J'ai même pensé à lancer un formatage complet pour laver cette souillure de mon disque dur. Genre. On comprendra donc que cette fois j'avais une certaine appréhension devant Intouchables, qui s'est révélé sinon bon film du moins au moins "voyable" et qui est surtout la preuve par son succès que Sarkozy sera réélu. Suivez le guide.

Structuré comme une comédie romantique sur la rencontre improbable de deux êtres que tout sépare et qui vont au début se détester, puis s'apprécier pour à la fin devenir inséparables, le biais d'Intouchables à l'originalité d'explorer cette trame par la relation entre un aide à domicile Noir issu de la banlieue et son usager blanc tétraplégique et millionnaire. On regrettera peut-être que la relation ne soit que d'amitié puisqu'il aurait été follement distrayant que se développe une torride histoire d'amour entre les deux, et l'esprit se divertit à imaginer des scènes où le renoi encule le paralytique ce qui aurait d'ailleurs permis de lancer un fructueux débat sur la tabou de la sexualité chez les personnes handicapées. Las, il faudra se contenter d'une plate histoire d'amitié toute bête jouant avec une finesse d'éléphant défoncé au Crystal sur les ressorts "comiques" des contrastes entre les deux protagonistes. Le renoi vient d'une téci pourrite et a fait de la zonzon, le riche est d'un goût aussi raffiné que son arrogance de bourge multimillionaire etc. et dès le début on connait ce film parce qu'on l'a déjà vu plein de fois, surtout dans ses versions américaines. Donc OUI, le renoi va s'affiner au contact du riche, lequel va se dévergonder au contact du renoi, ils vont s'apporter mutuellement dans le partage d'une grande richesse humaine, le voyou a évidemment un coeur d'or et le riche est super sympa au fond, rien, absolument rien, aucun cliché, aucune ficelle, aucun poncif ne nous seront épargnés ils sont venus ils sont tous là, alignés dans l'ordre et égrenés au fur et à mesure du déroulement.
Je dois ici admettre que malgré un goût malsain et assumé pour l'hollywoodisme le plus hardcore, voir la même chose que chez les ricains en encore moins bien que dans des films déjà médiocres fût assez difficile. Mon zygomatique n'est remonté qu'une seule fois pendant tout le film et on admettra que c'est peu. Le fait est que Intouchables est un film en soi sans aucun intérêt sauf ses acteurs et particulièrement un Cluzet complètement bluffant. (et Audrey Fleurot si tu lis ces lignes, sache que les rousses pulpeuses me jettent dans de puissantes transes. File moi ton 06, c'est un ordre).

La seule chose vraiment intéressante d'Intouchables, c'est ce qu'il dit sur notre époque et sur le niveau de conscience politique des masses qui se sont ruées pour le voir. Et on va voir que le résultat n'est guère brillant.

Je reprends pour les socialistes au fond de la classe : tout est politique, absolument tout et y compris les objets de production culturels au sens large du terme. Rien n'est "anodin" et quand on sait voir, et comprendre derrière les apparences, et quand on a la bonne grille de lecture - marxiste donc - on saisit la dialectiques des rapports de forces et leurs dynamiques pour lire l'époque. Vous n'avez rien compris ? Je m'y attendais et vais donc illustrer mon propos.
Intouchables est intéressant dans la mesure où c'est un objet politique illustrant une anti-lutte des classes puisque niant totalement celle-ci. Le renoi pauvre et le blanc riche vivent dans des mondes séparés par l'argent, ce qui est démontré par les différences de traitement de l'image quand on est invité dans les deux réalités des personnages - lumière froide et glauque pour le quotidien du renoi, opulente et dorée pour le riche - et à aucun moment le film ne met le doigt sur cet antagonisme...puisque l'antagonisme n'existe pas. Il y a des pauvres. Il y a des riches. Et c'est comme ça. Et c'est même très bien comme ça puisque le riche donne du travail au pauvre, voyez comme c'est très bien organisé tout ça décidément ; et puisqu'on patauge en plein fantasme de réconciliation de classes - et de races, puisque le communautarisme est devenu une question politique n'est-ce pas -, cet apaisement des bêtes tensions platement revendicatives va en plus être au bénéfice de chacun puisque tout le monde va s'apporter du vrai humain et l'humain, hein, ben c'est le plus important je veux dire.

Cet humanisme larmoyant occulte tout de même un pan assez conséquent de nos réalités à tous. Genre celui sur lequel est construite toute la société : il n y a pas les pauvres d'un côté et les riches de l'autres "et c'est comme ça" : il y a des pauvres parce que il y a des riches qui ne le sont que grâce à l'exploitation et la spoliation des premiers. Ils ne vivent pas dans des réalités séparées pour quelque obscure raison naturaliste qui voudrait que certains sont faits pour être "en haut" et d'autres "en bas" (vison de droite n'ayant aucune légitimité ni réalité concrète), leurs réalités sont liées dialectiquement de par la domination d'une minorité riche sur une majorité.
De ce point de vue, Intouchables est un film de propagande qui n'a pas conscience de faire de la propagande. Ce qui est pire en un sens, puisqu'ayant complètement intégré et digéré le climat droitiste de la France d'aujourd'hui et accepte avec enthousiasme une vision de la société où finalement, tout le monde est comme il est et c'est très bien comme ça...

Partant, le triomphe public de ce film s'explique aisément : il est le signe que la France est de droite et qu'aux prochaines élections, ce sera le candidat de droite qui sera réélu.
Ben ouais.
http://comite-de-salut-public.blogspot.com/2012/02/le-renoi-et-le-riche-metaphore.html

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Message  verié2 Jeu 19 Avr - 19:02

A noter, dans une tribune du Monde appelant à voter pour Nathalie Arthaud, le médecin Marc Peschanski, sympathisant de LO de longue date, fait l'éloge de... Intouchables. On se demande un peu ce que ça vient faire là, peut-être Peschanski espère-t-il influencer quelques-uns des nombreux spectateurs du film ? Peut-être avait-il envie d'en parler ?

Le reste de la tribune n'appelle ni critiques ni remarques. On peut avoir de bonnes idées et mauvais goût, et être un bon scientifique mais piètre marxiste incapable de décoder le contenu de collaboration de classe paternaliste de ce film. Après tout, c'est moins grave que d'avoir diffusé La journée de la jupe à la fête de LO et dans des établissements scolaires...

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Message  Vals Jeu 19 Avr - 20:19

Après tout, c'est moins grave que d'avoir diffusé La journée de la jupe à la fête de LO et dans des établissements scolaires...

Ça ne te tente pas une bonne cure de désintoxication ou une thérapie efficace contre les T.O.C....????


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Message  Eugene Duhring Ven 20 Avr - 1:01

Vals a écrit:
Après tout, c'est moins grave que d'avoir diffusé La journée de la jupe à la fête de LO et dans des établissements scolaires...

Ça ne te tente pas une bonne cure de désintoxication ou une thérapie efficace contre les T.O.C....????


Tu sais l'amertume c'est un goût désagréable que l'on garde longtemps en bouche !
Mais revenons au fil. Est-il possible de gouter un film sans avoir à en décortiquer son contenu de classe ? Et si oui, devra t'on bruler ces supports propagandistes du capital à l'INA lorsque les prolétaires auront leur propre gouvernement ?
Ben dis-donc, à ce tarif, on va vite se retrouver sérré dans les salles confidentielles d'art et d'essai. Il faudra procéder aussi à la fermeture d'un paquet de cinoche parce que maintenir autant de salles pour 2 ou 3 films par an qui passent entre les fourches caudines de la critique marxiste, c'est pas rentable.

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Message  verié2 Ven 20 Avr - 17:10

Duhring
devra t'on bruler ces supports propagandistes du capital à l'INA lorsque les prolétaires auront leur propre gouvernement ?
Analyser le contenu idéologique d'une oeuvre n'a rien à voir avec la brûler. Il y a un excellent texte de Trotsky à ce propos : Littérature et révolution.

l'amertume c'est un goût désagréable que l'on garde longtemps en bouche !


Quant à l'amertume, oui, certaines positions et comportements de LO me rendent en effet amer et triste en raison de l'estime que je porte à cette organisation et à ses militants, parmi lesquels je compte de nombreux amis en dépit de nos divergences. La projection de la journée de la jupe à la fête, film raciste encensé par l'extrême droite, qui stigmatise les jeunes de banlieue, et certaines prises de positon sur la police et la révolte des jeunes de banlieue me laissent un goût amer dans la bouche...

Pour en revenir à Intouchables, il me semble que le fait de ne pas être capable de décoder son contenu idéologique, pourtant pointé par de nombreux critiques qui ne sont pas à proprement parler d'extrême gauche, trahit un défaut significatif d'instinct de classe...

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Message  Eugene Duhring Ven 20 Avr - 20:05

verié2 a écrit:
Duhring
devra t'on bruler ces supports propagandistes du capital à l'INA lorsque les prolétaires auront leur propre gouvernement ?
Analyser le contenu idéologique d'une oeuvre n'a rien à voir avec la brûler. Il y a un excellent texte de Trotsky à ce propos : Littérature et révolution.

l'amertume c'est un goût désagréable que l'on garde longtemps en bouche !


Quant à l'amertume, oui, certaines positions et comportements de LO me rendent en effet amer et triste en raison de l'estime que je porte à cette organisation et à ses militants, parmi lesquels je compte de nombreux amis en dépit de nos divergences. La projection de la journée de la jupe à la fête, film raciste encensé par l'extrême droite, qui stigmatise les jeunes de banlieue, et certaines prises de positon sur la police et la révolte des jeunes de banlieue me laissent un goût amer dans la bouche...

Pour en revenir à Intouchables, il me semble que le fait de ne pas être capable de décoder son contenu idéologique, pourtant pointé par de nombreux critiques qui ne sont pas à proprement parler d'extrême gauche, trahit un défaut significatif d'instinct de classe...
T'as raison, entre une dérive presque islamophobe et une volonté petite-bourgeoise de me distraire sans avoir à intellectualiser tout ce qui bouge, Vérié m'a habillé pour l'hiver prochain.
Et pour la peinture, la sculpture, la BD, la musique faut aussi que je me farcisse une analyse de classe pour retrouver cet instinct. Ben heureusement que t'es là pour me redresser l'instinct. Allez oust au camp de rééducation de l'instinct de classe ...
Et pour faire amende honorable, je m'en vais bruler ma collection de Clint Eastwood, j'étais loin de penser que l'inspecteur Harry allait m'abimer mon instinct de classe.
Là franchement Vérié tu déconnes à plein tube !

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Message  verié2 Sam 21 Avr - 17:42

Duhring
Allez oust au camp de rééducation de l'instinct de classe ...
Ce n'est pas correct de ta part, Duhring, de faire semblant d'assimiler l'analyse idéologique d'une oeuvre, ce que Trotsky a fait à plusieurs reprises, avec une démarche stalinienne qui conduirait à censurer, voire brûler et réprimer.

Nous sommes bien d'accord qu'une oeuvre, dont le contenu idéologique peut être réactionnaire par certains aspects, peut présenter des qualités artistiques. Nous ne sommes pas obligés d'approuver le contenu idéologique complet d'une oeuvre pour l'apprécier, ressentir une émotion etc.

Mais, en l'occurrence, Marc Peschanski, médecin chercheur et sympathisant de LO, faisait l'éloge du film Intouchables dans le cadre d'une tribune politique se revendiquant du communisme et appelant à voter pour Nathalie Arthaud, pas dans une critique de cinéma...

Citer élogieusement un film réactionnaire et éminemment symbolique dans la période actuelle, qui vante l'utilisation d'un jeune Black de banlieue comme aide à domicile, c'est à dire larbin, d'un riche paralysé, c'est pour le moins assez mal venu quand on se revendique du communisme... Mais peut-être n'as-tu ni vu le film ni lu la tribune et ne t'exprimes-tu que par esprit de contradiction ?

Je persiste donc à considérer que cela incite à penser que l'attachement idéologique et humain de Peschanski à l'organisation dans laquelle il a milité dans sa jeunesse est singulièrement détaché de tout réel instinct de classe et de révolte. Car l'idéologie propagée par Intouchables, quel que soit le talent des acteurs (ne parlons pas du réalisateur et du scénariste...), ne peut que susciter le dégoût et la révolte de tout individu ayant un minimum d'instinct de classe et de formation politique.

Que des gens qui ne s'intéressent pas ou fort peu à la politique et à la société qui les entoure, ou très superficiellement, c'est à dire une grande partie de nos concitoyens, aient pris leur pied en visionnant ce film, sans se soucier une seconde de l'idéologie qu'il véhicule, ou que d'autres, inquiets des révoltes des cités, y aient puisé un certain réconfort, c'est un autre problème. Tu trouveras plus haut des explications sociologiques et politiques à ce succès. En son temps, La grande vadrouille, film franchouillard nationaliste, a eu aussi beaucoup de succès... On a le droit de rire aux pitreries de Louis de Funès sans être pour autant classé réactionnaire et envoyé au goulag, mais on a aussi le droit de dire que son contenu idéologique est réac !

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Message  ottokar Mar 24 Avr - 22:46

verié2 a écrit:A noter, dans une tribune du Monde appelant à voter pour Nathalie Arthaud, le médecin Marc Peschanski, sympathisant de LO de longue date, fait l'éloge de... Intouchables. On se demande un peu ce que ça vient faire là, peut-être Peschanski espère-t-il influencer quelques-uns des nombreux spectateurs du film ?

Vérié sollicite les textes et dans la tribune, la référence au film est là pour montrer l'écart entre ce qui serait nécessaire sur le plan matériel pour s'occuper de personnes handicapées et ce qui est leur lot dans la vie courante... à part une poignée de riches comme le personnage de François Cluzet dans le film.

Plus fort que lui, faut toujours trouver la petite bête...

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Message  gérard menvussa Mar 24 Avr - 23:20

Globalement la tribune de MP n'était pas trop mal (surtout si on la compare aux tribunes habituel du "quotidien de révérence". Cela dit le passage sur ce film nul et assez crapuleux idéologiquement gâchait un peu la bonne impression générale. Qu'on en juge :

Intouchables était un film émouvant, mais c'était aussi un film fort dans sa précision lorsqu'il montrait tous les moyens humains et matériels nécessaires pour donner une vie digne et rendre l'espoir aux patients les plus touchés... des moyens que seuls possèdent les plus fortunés !
Vu que l'autre crétin de milliardaire s'excite surtout a mettre gaz sur des voitures dispendieuses, c'est sur que ça réclame de la thune ! Aprés le il faudrait creer le ferrarithon (à l'image du téléthon que connait bien Marc P) pour doter les handicapé moteurs de voitures puissantes...
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Message  verié2 Mer 25 Avr - 9:14


Ottokar
Vérié sollicite les textes et dans la tribune, la référence au film est là pour montrer l'écart entre ce qui serait nécessaire sur le plan matériel pour s'occuper de personnes handicapées et ce qui est leur lot dans la vie courante... à part une poignée de riches comme le personnage de François Cluzet dans le film.
Je reconnais bien volontiers à Peschanski le mérite d'une certaine fidélité, proclamée publiquement, en dépit de son statut social, ce qui est hélas assez rare.

Il n'en reste pas moins qu'il est particulièrement malvenu de citer élogieusement un film réactionnaire dans une des très rares tribunes dont peuvent disposer les sympathisants d'extrême gauche. S'il s'agissait d'expliquer que des moyens matériels et humains importants seraient nécessaires pour assister les handicapés - ce que tout le monde sait d'ailleurs, car rares sont ceux qui n'ont pas dans leur famille ou leurs proches au moins une personne dépendante, M.P. pouvait faire appel à son expérience de médecin ou à celle de ses confrères.

Et, à propos d'Intouchables, ce sur quoi il conviendrait d'insister, c'est justement que l'assistance aux personnes dépendantes doit être considéré comme un métier à part entière et non un moyen d'exploiter des jeunes de banlieue comme larbins/hommes à tout faire.

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Message  verié2 Ven 27 Avr - 11:25

Assez amusant.
Ce matin, sur France Inter, l'auteur du livre dont est tiré Intouchables était interviewé. C'est un Beur de banlieue qui aurait personnellement travaillé comme aide à domicile d'un handicapé fortuné. Comme le journaliste lui faisait remarquer qu'une bonne partie de la presse américaine et certains critiques de la presse française avaient considéré le film comme raciste, paternaliste, collaboration de classe etc, il s'est élevé violemment contre ces points de vue en critiquant le snobisme des journalistes et expliquant que, aide à domicile, c'est un métier formidable, enrichissant etc, qu'on aurait pu dire la même chose si le personnage avait été Blanc, jaune etc.

On aurait pu le prendre au sérieux si, quelques minutes plus tard, à propos d'une autre de ses expériences personnelles de jeunesse, la prison, il n'avait pas affirmé que "la prison, c'est une vraie colonie de vacances. Les humiliations, les coups, les viols, ça n'existe pas. Ce sont des légendes." (sic) Or cet auteur aurait, selon ses dires, été incarcéré à Fleury Mérogis où règne en fait une violence terrible parmi les jeunes détenus du CJD...

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